Le public ne critique pas de cette façon. […] Ou bien est-ce seulement d’avoir vu mourir des armées, d’une façon plus théâtrale, dans les guerres de Bonaparte ? […] La foule a pris cela au vol ; et il y a tous les soirs des conversations, dans Paris et la province, où ces trois mots sont retournés de toutes façons, et transformés en jugements réfléchis et en opinions consciencieuses. […] M. de Lamartine se répète quelquefois, mais de telle façon, qu’il est prodigieux qu’il ne se répète pas plus souvent. […] C’est de cette façon que j’ai pu restituer à des pages écrites ultérieurement quelques vues ainsi retrouvées.
Le beau poème du Désespoir, si puissant d’abord, allait s’achever d’une façon très languissante, si la magnifique image des trois derniers vers ne l’avait superbement relevé. […] Les sujets qui ne lui plaisent qu’à moitié, il les traite en un style convenu qui ne ressemble au sien d’aucune façon, en style classique du xviiie siècle, sec, froid, monotone (la Bataille des Préludes, les derniers chants de la Chute, les trois quarts du Pèlerinage d’Harold). […] Enfin il ne faut pas oublier que, sans faste et sans fracas, il est très grand peintre des peintre à la façon de ceux qui prêtent des sentiments aux choses, comme il convient à un philosophe, mais avec discrétion, avec vigueur aussi, avec largeur et plénitude et une rare originalité Voyez comme s’anime et vit d’une vie puissante cette « bouteille à la mer » portant la dernière pensée du navigateur, roulant de rivages en rivages… Les noirs chevaux de mer la heurtent, puis reviennent La flairer avec crainte, et passent en soufflant. […] Goethe, dont peut-être Hugo s’inspire dans le Satyre, encore qu’assez éclectique, et dédaigneux de « se contenter d’une seule façon de penser », est un autre panthéiste et un autre naturaliste que Victor Hugo. […] L’important c’est qu’il peigne sa Vénus d’une façon qui soit à lui.
« Très content de Votre Seigneurie, cria Ephrem à la façon des soldats. […] Tout l’air fut troublé, une forte odeur de brûlé nous prit à la gorge, et voilà que, s’agitant d’une étrange façon à la lumière du jour, parurent d’un rouge pâle, derrière de petits flocons de fumée très blanche, les premières langues de la flamme. […] Près de la maison s’étendait un grand jardin, contigu par un côté aux champs situés hors de la ville. « De cette façon, — avait dit Kalitine, peu porté à goûter le charme tranquille de la vie champêtre, — il est inutile de se traîner à la campagne. » Plus d’une fois, Maria Dmitriévna avait regretté, au fond du cœur, son joli Pokrofsk, avec son joyeux torrent, ses vastes pelouses, ses frais ombrages ; mais elle ne contredisait jamais son mari et professait un profond respect pour son esprit et la connaissance qu’il avait du monde. […] Lavretzky ne se serait pas reconnu lui-même, s’il avait pu se voir de la même façon dont il se représentait Lise.
Non pas que ces deux grands génies aient envahi le monde de la pensée, et condamné les générations futures à ne pas sortir du cercle qu’ils ont tracé, mais parce qu’ils ont exprimé deux façons de concevoir, différentes et éternelles, et que leurs noms ont aussi pu servir de drapeau, lors même que l’objet de la dispute n’était pas identiquement le même. […] Une façon différente de voir et de comprendre la nature forme le fond de cette querelle, qui prend en ce moment des proportions intéressantes. […] Courbet n’y met pas tant de façons. […] Doué d’un bon sens très rare, d’une sagacité merveilleuse, il saisit tout d’abord le côté vrai des choses ; de façon qu’il n’a eu qu’à se laisser aller à l’impulsion de sa propre nature pour réussir dans ce genre littéraire, auquel les classificateurs ont donné le nom de réalisme. […] Cette façon d’agir, loin d’être un indice de suffisance, sera, au contraire, l’hommage le plus explicite que nous puissions rendre à leur génie.
Leur religion sera la religion « du sentiment », celle-là qui croit que, si Dieu se manifeste et se fait sentir en nous de quelque façon, ce n’est pas tant dans les états les plus virils, les plus fiers et les plus noblement déterminés de notre âme que dans ses émotions les plus vagues et les plus diffuses. […] Et ce qui est du cœur, ce qui est des sens ne se distinguent-ils d’aucune façon ? […] Stendhal est analytique et tout intellectuel dans sa façon de présenter les choses ; il est concis, dépouillé jusqu’à la sécheresse, tranchant jusqu’à la dureté. […] Quand on examine et pèse les reproches de Sainte-Beuve aux grands romantiques il faudrait qu’on vît bien sur quel plan, à quelle hauteur ces ^proches sont portés, et si ce ne serait pas de la façon dont ils ont soutenu cet ordre de responsabilités supérieures que, pour leur plus grand honneur, après tout, le critique leur demande compte. […] Benda à Mélisande qu’il faut peut-être craindre que Mélisande, instruite par lui, recommence à faire exprès des raisonnements faux pour la joie exquise de s’entendre encore une fois expliquer la règle, avec ces jolies façons, dans ce style d’or.
Si cette région de Belgique a été divisée de façon si différente entre Germains et Gaulois, Allemands et Français, mais si elle a toujours été divisée, c’est que cette division, ce partage entre deux langues et deux sortes d’habitudes est fatal et nécessaire, et une loi inévitable de sa situation naturelle. […] Ce qui fait l’originalité d’un peuple, c’est la façon dont il travaille avec les éléments divers que la race ou la langue lui apportent. […] Les Grecs le savaient bien, et, dans leur façon imagée de traduire les faits qu’ils observaient, ils faisaient d’Hercule le père de tous les métis. […] À ces récits, mais à ceux-là seulement, Eekhoud prête une physionomie moins rébarbative, plus plaisante et comme un petit air « sans façon », qui ne messied point. […] Francis Nautet concevait en effet, la critique de façon nouvelle.
Cette façon de penser était également celle de Flaubert qui déclarait, après la lecture de la Correspondance, que les idées politiques et sociales de Balzac ne valaient même pas la peine d’être discutées. « Et il était catholique, légitimiste, propriétaire ! […] Le reste est indifférent. » Celui qui professe une telle façon de sentir ne saurait être un personnage à anecdotes, et, cependant, la physionomie de M. […] On peut les traduire en appelant bien ce qui est utile au groupe humain dont nous faisons partie, et mal ce qui lui est nuisible ; mais, utiles ou nuisibles, les actes que nous commettons n’engagent en aucune façon notre responsabilité, puisqu’ils sont, totalement, absolument, déterminés par des causes dont nous ne sommes que les effets. […] Pour qui veut se renseigner sur la sensibilité profonde des intellectuels du second Empire, les Fleurs du Mal restent un document presque unique, et quand un Taine de l’avenir voudra reconstituer la société élégante de cette même période, ses façons de penser et de réagir, ce sont les romans de Feuillet qu’il devra consulter. […] Il en résulte que, en dépit de leurs qualités souvent remarquables, ces individus sont incapables de se conduire d’une façon raisonnable, si bien que leur existence n’est pour ainsi dire qu’une longue contradiction entre l’apparente richesse des moyens et la pauvreté des résultats. » Le plus significatif exemple peut être emprunté à la politique maritime du kaiser.
Avec cela une taille accomplie, ce je ne sais quoi qui s’appelait bon air, air galant, dans toute la personne, et de tout point une façon suprême. […] C’est ce qu’aussi la duchesse de Nemours dénonce dans ses Mémoires en cent façons.
Mais cette façon d’envisager la nature, dont le discours du grand-prêtre Génius est demeuré l’expression la plus philosophique en notre littérature, a plutôt abouti à des conclusions relâchées de morale et à une poésie de plaisir ; il n’en est sorti aucune grande peinture naturelle. […] La manière dont Bernardin de Saint-Pierre envisageait la femme s’accorde à merveille avec sa façon de sentir la nature ; et c’est presque en effet (pour oser parler didactiquement) la même question.
Il y avoue que, s’il a choisi le livre de Sénèque pour le proposer comme un entretien qui pourrait être agréable à cette princesse, « il a eu seulement égard à la réputation de l’auteur et à la dignité de la matière, sans penser à la façon dont il la traite, laquelle ayant depuis été considérée, ajoute-t-il, je ne la trouve pas assez exacte pour être suivie25. » Ailleurs il dit : « Pendant que Sénèque s’étudie ici à orner son élocution, il n’est pas toujours assez exact dans l’expression de sa pensée26. » Et plus loin : « Il use de beaucoup de mots superflus. » Et encore, parlant de diverses définitions que donne Sénèque du souverain bien : « Leur diversité, dit-il, fait paraître que Sénèque n’a pas clairement entendu ce qu’il voulait dire : car, d’autant mieux on conçoit une chose, d’autant plus est-on déterminé à ne l’exprimer qu’en une seule façon27. » Ce jugement admirable est une critique indirecte de Montaigne, et accuse en général la façon de penser du seizième siècle, où l’on goûtait si fort cette inexactitude de Sénèque.
On recherchait alors les vérités générales ; elles étaient tellement prisées, qu’on les distinguait dans le discours par des guillemets, et qu’on les y enchâssait à la façon des pierres précieuses, afin que le lecteur fût averti, même par les yeux, de leur présence. […] Outre ses impatiences contre les incorrections d’une langue où Corneille semble créer, par la façon dont il les fait siennes, jusqu’aux expressions que lui fournissait l’usage, on peut reprocher au Commentaire sur le théâtre de Corneille le trop facile avantage que Voltaire s’y donne sur certains défauts de ce théâtre dont il n’a pas toujours su préserver le sien.
Il faut le voir, pendant tout ce premier acte, circuler en faisant le gros dos autour de son gendre, à la façon d’un vieux matou casanier ; il se confond devant lui en politesses, en révérences, en obséquiosités taciturnes ; il tient le milieu, dans cette maison prodigue et brillante, entre l’intendant fidèle et le grand parent tombé en enfance que l’on ne montre plus qu’aux grands jours. […] A la façon dont ce complot se trame, on le prend pour l’intrigue ouvrière de la comédie, et il rate, il se défait, il avorte ; à peine en reparle-t-on, çà et là.
. — Ce sont là des poèmes en versets à la façon de Claudel et de Dujardin. […] Malraux cite de façon inexacte : « je sens que le moment est venu de revenir parmi les hommes », Lautréamont, Chapitre premier, strophe 9, Les Chants de Maldoror, Œuvres complètes, op. cit.
Comme Odry, plus amusant encore que lui dans les Balayeurs, il nettoie de cette façon sa belle patrie. […] Proudhon ne dit pas à Cromwell de mettre son chapeau ; il le lui ôte, sans façon, du bout de son bâton, car c’est un bâtonniste, et il le jette par la fenêtre, et il se trouve que c’est un chapeau de femme, ce chapeau !
Les belles façons et le superbe cérémonial couvrent les bassesses et les trahisons ; on est là comme à Versailles, contemplant des yeux la magnificence du palais, pendant que l’esprit compte tout bas les exactions, les misères et les tyrannies qui l’ont bâti. […] Ce père, homme hautain, vivait, depuis l’avènement de Louis XIV, retiré dans son gouvernement de Blaye, à la façon des anciens barons, si absolu dans son petit État que le roi lui envoyait la liste des demandeurs de places avec liberté entière d’y choisir ou de prendre en dehors, et de renvoyer ou d’avancer qui bon lui semblait.
Il y a quelque temps (il y a quelques années, si vous voulez), on lisait dans une séance particulière des pièces de vers, et, on le sait trop, il y a une infinité de façons pour les vers d’être médiocres ou mauvais.
Sans y mettre tant de façons, revoyons-la un moment, vivante et dans sa fleur, sous ce règne de Louis XVI, pendant les dix heureuses années qui précédèrent la plus terrible des révolutions.
Musset, en son temps, a apostrophé Lamartine et s’est mis à l’aise avec lui, le traitant d’emblée et sans façon d’égal à égal, d’Alfred à Alphonse ; eu égard à la différence des âges, à celle des réputations au moment où cette épître parut, eu égard aussi, j’ose le dire, à l’étoffe et à la portée non comparables des génies, c’était légèrement fat et quelque peu impertinent : M.
Cette pensée rêveuse et tendre aime à revêtir le rhythme le plus exact, à la façon de Béranger, que par cet endroit elle imite un peu.
La noble façon dont il adressa mademoiselle Corneille à Voltaire, la respectueuse indépendance qu’il maintint en face de ce monarque du siècle, le soin qu’il mit toujours à se distinguer de ses plats courtisans, l’amitié pour Buffon, qu’il professait devant lui, ce sont là des traits qui honorent une vie d’homme de lettres.
vous n’avez rien gagné auprès des hommes considérables du passé : et ces hommes, tout évincés et déchus qu’ils sont, ont encore leur clientèle ; ils recrutent de jeunes partisans : vous avez contre vous et d’une façon si déclarée qu’on n’y peut fermer les yeux, vous avez contre vous l’Académie française : « Ah !
« Il dépêcha son domestique a Paris, à la recherche du précieux instrument, et, d’après le prospectus que le fabricant y joignit, il enseigna lui-même à la cuisinière la façon de couper le rosbif en petits morceaux, de le jeter à sec dans cette marmite d’étain, avec une tranche de poireau et de carotte, puis de visser le couvercle et de mettre le tout bouillir au bain-marie pendant 4 heures. » Malgré le sustenteur « la dyspepsie nerveuse se réveilla ».
Il reproduit en courant, avec une rapidité aisée et comme s’il la connaissait de toute éternité, la plus récente façon de comprendre et de voir que les hommes aient inventée.
La physiologie conseille et veut en quelque façon la monogamie. « La fécondation s’étend bien au-delà du présent immédiat ; l’acte générateur ne donne pas un résultat unique, mais il a des effets multiples, durables, et souvent continués longtemps dans l’avenir. » Les enfants de l’amant ressemblent au mari.
Mais c’est lui qui n’a rien d’eux, ou presque rien, si jamais poète ne fut plus « personnel », — à la façon de Baudelaire dans quelques-unes de ses pièces, de Musset, de Sainte-Beuve, de Mme Desbordes-Valmore, — et qu’ainsi, pour nous, dans l’évolution de la poésie contemporaine, il doive plutôt représenter l’exaspération de la poésie intime qu’une certaine sérénité qui nous semble inséparable de la définition même du symbolisme.
Que la sévérité n’est, en aucune façon, le dénigrement ; et que, s’il convient de faire bonne guerre aux défauts, il n’est que juste de reconnaître et de signaler les qualités.
C’est l’islamisme, et surtout la réaction musulmane contre les croisades, qui ont desséché, à la façon d’un vent de mort, le canton préféré de Jésus.
Nous comprenons peu, avec nos natures froides et timorées, une telle façon d’être possédé par l’idée dont on se fait l’apôtre.
je vous le déclare, il n’en restera pas pierre sur pierre 948. » Il refusa de rien admirer, si ce n’est une pauvre veuve qui passait à ce moment-là, et jetait dans le tronc une petite obole : « Elle a donné plus que les autres, dit-il ; les autres ont donné de leur superflu ; elle, de son nécessaire 949. » Cette façon de regarder en critique tout ce qui se faisait à Jérusalem, de relever le pauvre qui donnait peu, de rabaisser le riche qui donnait beaucoup 950, de blâmer le clergé opulent qui ne faisait rien pour le bien du peuple, exaspéra naturellement la caste sacerdotale.
Entrons maintenant dans l’histoire de son développement ; voyons par quels procédés des actions déterminées se lient à des sentiments déterminés, de telle façon que l’un plus tard puisse commander l’autre.
À la façon dont elle le reçoit, on devine qu’elle le récompense : — « Tu n’en seras pas moins traité en ami dans cette demeure ; à défaut de toi, un antre nous eût apporté cette nouvelle.
Elle disait elle-même, en se souvenant d’un ancien ami : « J’ai vu ici M. de Larrey, fils de notre pauvre ami Lenet, avec qui nous avons tant ri ; car jamais il ne fut une jeunesse plus riante que la nôtre de toutes les façons. » Sa beauté un peu irrégulière, mais réelle, devenait rayonnante en ces moments où elle s’animait ; sa physionomie s’éclairait de son esprit, et l’on a pu dire, à la lettre, que cet esprit allait jusqu’à éblouir les yeux.
Rien n’égale cette façon de dire et de conter, facile, heureuse, unissant le familier au rare, d’une raillerie perpétuelle et presque insensible, d’une ironie qui glisse et n’insiste pas, d’une médisance achevée.
à laquelle ni le public ni l’auteur n’avaient songe jusque-là, mais qui, une fois dénoncée de cette façon, devient la plus cruelle et la plus sanglante des injures.
Ces façons-là chatouillent voluptueusement ceux qui les ont ; et, en effet, quand on a dit : Ce géant est petit, on peut se figurer qu’on est grand.
Enfin, Eschyle a conçu visiblement que la tragédie devait se nourrir de passions, ainsi que le poème épique, quoique d’une façon différente, c’est-à-dire, avec un air plus vif et plus animé, à proportion de la différence qui doit se trouver entre la durée de l’un et celle de l’autre, entre un livre et un spectacle.
La maison du procureur, son intérieur, son mobilier, son jargon, ses plaisirs, le caquet de sa femme, et jusqu’au menu de ses repas et de ses festins, y sont pour la première fois décrits avec la fidélité et la minutie d’un procès-verbal ; les personnages s’y montrent non pas tels qu’il a plu au romancier de les faire, mais tels qu’ils ont dû être rigoureusement par rapport à leur époque et à leur fonction, et l’on sent parfaitement, à la façon dont ils se conduisent, que l’auteur se préoccupe bien moins de leur faire jouer un rôle que d’accuser scrupuleusement jusqu’aux moindres circonstances de leurs habitudes et jusqu’aux moindres détails de leur physionomie.
Mais c’est l’un et l’autre de ces Mazarins, avec quelque chose de plus essentiellement lui-même… avec ce quelque chose d’inexpliqué jusqu’ici, mais non d’inexplicable, qui fait que l’Histoire, malgré la gravité de son langage et les immenses services rendus par le cardinal à la France, ne peut s’empêcher de l’appeler, d’une façon un peu méprisante : le Mazarin !
Esprit de demi-jour et même quelquefois de ténèbres, cet Excentrique prémédité passa dans la littérature, ou plutôt à côté de la littérature de son temps, « embossé » dans une cape hypocrite, ne montrant qu’un œil, à la façon des Péruviennes sous leur mantille, un seul œil noir, pénétrant, affilé, d’un rayon visuel qui, pour aller à fond, valait bien tous les stylets de l’Italie, mais qui avait, croyez-le bien !
Esprit de demi-jour et même quelquefois de ténèbres, cet Excentrique prémédité passa dans la littérature, ou plutôt à côté de la littérature de son temps, « embossé » dans une cape hypocrite, ne montrant qu’un œil, à la façon des Péruviennes sous leur mantille, un seul œil noir, pénétrant, affilé, d’un rayon visuel qui, pour aller à fond, valait bien tous les stylets de l’Italie, mais qui avait, croyez-le bien, la prétention d’être vu et même d’être trouvé beau.
Vous pouvez lui dire que la nation à laquelle il appartient est en butte aux plus graves périls, qu’elle doit reprendre conscience, sans tarder, de sa situation exacte, qu’il faut lui appliquer un remède puissant : vous rencontrerez son assentiment, au moins partiel, mais n’espérez pas troubler de cette façon son être intime.
Montrons, de façon plus concrète, la déformation croissante de l’image superficielle et la conservation invariable des rapports internes à mesure que la vitesse est censée grandir.
Et cette façon aussi de parler de Pascal ? […] Mais il n’est question que de son œuvre, sur le caractère de laquelle il me faut d’abord avouer que je ne partage pas la façon de penser de M. […] Pour arriver jusqu’à sa pensée il faut subir sa rhétorique ; mais il a sa façon de penser, enveloppée ou contenue dans sa façon de sentir ; et si nous voulons être équitables à sa mémoire, il nous faut apprendre qu’il y a une manière de le lire. […] Coppée, qui n’admet pas plus les « réserves » que les « préférences » ; mais, sans doute, le lecteur les a déjà faites, et, dans cette façon de s’halluciner pour écrire, il a reconnu le rhéteur. […] Et c’est une autre façon de l’admirer ; mais, en faisant nos réserves, nous prétendons l’aimer autant que ceux qui n’en font point ; et nous l’aimons peut-être autrement, mais, si M.
Il branle la tête, se trémousse en parlant, et ricane d’une façon mystérieuse et qui s’entend elle-même. […] Il ne citait en note que lui-même, renvoyant sans façon le lecteur, d’un livre de M. […] » Cette garantie qu’il me donne d’amitiés si distinguées dans le passé est une façon indirecte de jugement qui chatouille bien agréablement le cœur. […] » — Précédemment et dans les premiers temps où Lamartine commençait à se produire en dehors de la poésie et à se lancer dans la politique, après son retour d’Orient, mais quand il ne semblait encore viser qu’au Grandisson, Royer-Collard définissait ainsi son air, sa façon noblement cavalière d’entrer en tous sujets : « M. de Lamartine semble toujours dire : Voyez !
Cette attention qu’il faut donner à la gradation d’intérêt dans les cinq actes, il faut la porter ensuite à chaque acte en particulier, le regarder presque comme une pièce à part, et en arranger les scènes de façon que l’important et le pathétique se fortifient toujours. […] Dans Armide même, cette morale est développée d’une façon neuve et frappante. […] Toute belle qu’est la description de l’enfer par Milton, bien des gens la trouvent faible auprès de cette scène de Hamlet, dans Shakespear, où le fantôme paraît : il est vrai que cette scène est le chef-d’œuvre du théâtre moderne dans le genre terrible ; elle présente une grande variété d’objets diversifiés de cent façons différentes, toutes plus propres l’une que l’autre à remplir les spectateurs de terreur et d’effroi. […] La difformité qui constitue le ridicule, sera donc une contradiction des pensées de quelque homme, de ses sentiments, de ses mœurs, de son air, de sa façon de faire, avec la nature, avec les lois reçues, avec les usages, avec ce que semble exiger la situation présente de celui en qui est la difformité.
J’ai supprimé une historiette sentimentale (la Croix de Pierre), qui avait paru dans le Journal des Demoiselles, et un conte à la façon de Boccace (les Maris), qui avait paru dans une revue dont j’ai oublié le nom. […] Ses deux mains maigres, perdues dans les plis de ses gants, reposaient sur ses genoux, à la façon des divinités égyptiennes, et, sous les grands tuyaux de son bonnet, qui ressemblait beaucoup à la coiffe d’une religieuse, s’épanouissaient deux touffes de cheveux frisés en boucles. […] Il s’y prit de façon si maladroite qu’il heurta contre le premier degré et tomba tout de son long, les mains en avant, le nez contre terre. […] Si court que soit cet extrait, il peut donner au lecteur une idée de la façon dont est traité ce roman finement étudié, dont les péripéties ne sont pas le moindre intérêt. […] Que Banville me permette de le réduire à ma façon : Lord Angel Sidney, cent fois millionnaire, s’ennuie à mourir ; un matin, il fait venir son factotum M.
Le bienfait d’une société reconstituée et au repos, si favorable à la comédie, ne l’était guère moins à la satire littéraire, qui est à sa façon une comédie. […] Un spectacle du même genre, dix-sept siècles avant Boileau, avait inspiré à Horace l’idée de donner des règles de goût et de tracer à sa façon, en se jouant plutôt qu’avec la sévérité didactique, le code poétique de son pays. […] Il en faisait passer le fond avant la façon, et, quoique fort sensible à un beau sermon, il savait ne pas s’ennuyer à un sermon médiocre.
Il y a une façon d’hypnotiser manifestement produite par l’influence fascinante de l’idée, et c’est la plus fréquente lorsque le sujet a été déjà plusieurs fois endormi par les procédés des passes ou de la fixation : il suffit alors du commandement : Donnez ! […] Chez les animaux inférieurs, les fonctions rudimentaires du cœur et de la respiration ne s’accomplissent point, comme chez nous, d’une façon tout automatique : elles se produisent, à des intervalles plus ou moins réguliers, sous l’influence directe d’appétits relatifs à la nutrition, par conséquent sous une influence mentale en même temps que physique. […] On admet volontiers aujourd’hui, comme éléments primitifs de la conscience, des états absolument détachés, sans aucun germe de moi et de non-moi, qui ensuite pourraient s’agréger et se désagréger de cent façons.
Ici on sent que rien n’a été fait sur l’antiquité, en dehors de l’archéologie, et qu’il manque un résurrectionniste de cette antiquité, à la façon d’un Michelet, pour l’histoire de France… La belle besogne pour un malade de Paris, pour un jeune blessé de la société moderne, de venir s’enterrer ici, de faire une suite de monographies qui s’appelleraient le Panthéon, le Colisée… ou mieux, s’il en avait la puissance, de reconstituer, dans un grand et gros livre, toute la société antique, et s’aidant des musées, de tout le petit monde de choses et d’objets qui a approché l’homme ancien, le montrerait comme on ne l’a pas encore montré, — et, avec la strigille accrochée dans une vitrine, vous ferait toucher la peau de bronze de la vieille Rome. […] Au bout de la table, en haut, un ménage d’origine mexicaine, d’insulaires venus d’une Canarie quelconque : la femme, une vraie femelle avec une tête de bonne singesse, une peau café au lait, les bras comme des antennes de sauterelles, des gestes pour découper qui lui retournent les mains à la façon de spattes, horriblement maigre, séchée, ratatinée sous son châle de petite fille, couleur caca d’oie, et attaché à son cou par une immense plaque, remplie par la photographie de son mari ; on croirait voir une contemporaine de Montezuma, exhumée de ces cruches mexicaines, où l’on empote les morts. […] ressemble à un commodore joué par Odry, avec ses cheveux et ses favoris lui mangeant la figure à la façon de deux perruques, avec ses yeux de taupe, ses cravates de Mazulipatam ; et les bijouteries qui le sillonnent, en serpentant, font de lui comme le Laocoon des chaînes de montre.
Et il nous parle d’une fête, où peignant au milieu des chants, des roulements de l’orgue, du son des cloches en branle, il donnait des coups de pinceau sur la toile, à la façon d’un chef d’orchestre, complètement affolé. […] Sur mon merci, il me répond, avec un aimable sourire : « C’est moi, qui vous remercie de m’avoir ouvert les yeux, d’en avoir fait tomber les écailles… j’étais tout à l’art ancien… c’est vous qui m’avez fait aimer le xviiie siècle. » Il se refuse à me donner son nom, et cause jusqu’à Passy, d’une façon originale, en homme du métier, du bâtiment, déclarant qu’il n’y a que les époques ignorantes et pas éclectiques, pour produire de bonnes choses, des choses passionnées, tandis que dans les époques connaisseuses de tout, il y a une indifférence pour tout. […] Dans l’intervalle de tous ces petits chemins, il s’étendait par places, de l’herbe, mais une herbe écrasée, desséchée et morte, éparpillée comme une litière jaune, et dont les brins, couleur de paille, s’emmêlaient de tous côtés aux broussailles, entre le vert triste des orties… Des arbres s’espaçaient tordus et mal venus, de petits ormes au tronc gris, tachés d’une lèpre jaunâtre, des chênes malingres mangés de chenilles, et n’ayant plus que la dentelle de leurs feuilles… De volantes poussières de grandes routes enveloppaient de gris les fonds… Tout avait la misère et la maigreur d’une végétation foulée, la tristesse de la verdure de la barrière… Point de chants d’oiseaux dans les branches, point de parcours d’insectes sur le sol battu… Un bois à la façon de l’ancien bois de Boulogne, poudreux et grillé, une promenade banale et violée, un de ces endroits d’ombre avare, où le peuple va se ballader à la porte des capitales : parodies de forêts, pleines de bouchons, où l’on trouve dans les taillis des côtes de melons et des pendus !
En ce cas, on ne peut donc en aucune façon s’étonner qu’il y ait des Oies qui vivent sur la terre ferme, ou des Frégates à pieds palmés qui ne s’abattent que très rarement sur l’eau ; qu’il y ait des Râles à longs pieds qui fréquentent les prairies au lieu d’habiter les marécages ; qu’il existe des Pics dans des contrées où pas un arbre ne croît ; qu’il puisse y avoir des Merles plongeurs et des Pétrels qui ont les habitudes des Pingouins. […] Il fait des agrégations de stemmates une quatrième classe principale, qu’il regarde comme servant de transition entre les yeux composés en façon de mosaïque, dépourvus d’appareils de concentration, et les organes visuels qui en ont un. […] Bien entendu que nous n’entendons pas déterminer ici d’une façon certaine la généalogie positive de nos diverses classes de vertébrés, mais indiquer seulement, en général, comment ils ont pu se former successivement.
Sans façons, elle s’était mise aux prises avec Mably, Locke, Condillac, Montesquieu, Bacon, Bossuet, Aristote, Leibniz surtout, qu’elle mettait au-dessus de tous les autres comme métaphysicien (ce qui était une vue et une préférence heureuses), Montaigne, Pascal. […] Des lectures récentes qui avaient vivement saisi son esprit mobile l’attiraient à cette entreprise singulière et complexe, en lui faisant pressentir tout ce que le xviiie siècle offre d’intérêt sous le rapport de l’art, de la philosophie et du merveilleux, trois éléments produits par ce siècle d’une façon très hétérogène en apparence, et dont le lien était cependant curieux à établir sans trop de fantaisie. […] Le romanesque, c’est l’exaltation dans la chimère : il marque l’âge d’une génération et la date d’un livre ; il se reconnaît à la manière d’aimer (surtout à la façon de dire que l’on aime), à la manière de concevoir et d’imaginer les événements, à la manière plus ou moins agitée et surexcitée d’écrire. […] Brunetière, a marqué fortement ces traits : « … Cette façon forcenée d’aimer fut celle de toute la génération romantique. […] Dans cette famille réunie d’une façon assez bizarre, n’est-ce pas comme un autre enfant à elle qu’elle soigne et pour lequel elle se dévoue ainsi ?
On ne serait pas fâché de savoir de quelle façon un soupir de brise, un parfum d’oranger, un rayon de lune et un battement de cœur peuvent se fondre en une mélodie. […] Les théâtres vivent, mais ils n’ont d’autres raisons d’existence que l’habitude pour certaines gens de se trouver aux premières représentations, pour d’autres, celle de conduire des visiteurs de province admirer tel ou tel acteur qui ne va pas en représentation dans leur endroit ; pour d’autres encore, le besoin de passer une soirée d’une façon ou d’une autre. […] Cet écrit n’a été tiré qu’à cent exemplaires, il est fait d’une façon toute allemande, méthodiquement et philosophiquement distribué, plein de phrases singulières et inusitées qui rendent étrange à mes yeux cet écrivain français. […] et puisque j’avoue que nos auteurs amusent le public, n’ai-je pas tort de m’inquiéter de quelle façon ? […] C’est le cant mondain, et j’appelle sans hésiter M. de Pontmartin un écrivain hypocrite parce que je crois à l’hypocrisie flagrante des gens du monde venant parler d’une façon extatique : délicatesse, religion, chasteté et respect du mariage.
Ce n’est que par des artifices de construction que les organismes de l’homme, ainsi que ceux d’autres animaux, peuvent vivre dans l’air ; mais tous les éléments actifs de leurs fonctions vivent sans exception, à la façon des infusoires, dans un milieu liquide intérieur. […] Les machines vivantes sont donc créées et construites de telle façon qu’en se perfectionnant elles deviennent de plus en plus libres dans le monde extérieur ; mais il n’en existe pas moins la détermination vitale dans leur milieu interne, qui par suite de ce même perfectionnement s’est isolé de plus en plus du milieu cosmique général. […] Le procédé expérimental le plus généralement mis en pratique pour déterminer les fonctions des organes consiste à les enlever ou à les détruire d’une façon lente ou brusque, afin de juger des usages de l’organe d’après les troubles spéciaux apportés dans les phénomènes de la vie. […] Les cellules, germes secondaires, président de la même façon à l’organisation cellulaire nutritive. […] Notre esprit saisit cette unité comme une conception qui s’impose à lui, et il l’explique par une force ; mais l’erreur serait de croire que cette force métaphysique est active à la façon d’une force physique.
Saint-Simon, dans son apologie, admet ou suppose toujours deux choses : c’est, d’une part, qu’il ne dit que la vérité, et, de l’autre, qu’il n’est pas impartial, qu’il ne se pique pas de l’être, et, qu’en laissant la louange ou le blâme aller de source à l’égard de ceux pour qui il est diversement affecté, il obéit à ses inclinations et à sa façon impétueuse de sentir : et, avec cela, il se flatte de tenir en main la balance. […] Il y a entre les façons infinies d’écrire l’histoire, deux divisions principales qui tiennent à la nature des sources auxquelles on puise.
« Puisqu’il en est ainsi, je vais essayer de vous rendre un plaisir équivalent à celui que m’a fait votre lettre, et vous dire à mon tour la façon dont je gouverne ma vie… « J’habite dans ma métairie, et, depuis mes disgrâces, je ne crois pas avoir été vingt jours en tout à Florence. […] Cela est pensé par l’âme du Tacite florentin, écrit à la façon de Bossuet par le vigoureux génie de San-Casciano.
« Il disoient ou païs que le soudanc de Babiloine avoit mainte fois essaie d’ont le flum venoit, et y envoioit gens qui portoient une manière de pains que l’en appelle bequis pour ce qu’il sont cuis par deux foiz et de ce pain vivoient tant que il revenoient arieres au soudanc, et raportôient que il avoient cerchié le flum et que il estoient venus à un grant tertre de roches taillées là ou nulz n’avoit pooir de monter ; de ce tertre cheoit le flum, et leur sembloit que il y eust grant foison d’arbres en la montaigne en haut ; et disoient que il avoient trouvé merveilles de diverses bestes sauvages et de diverses façons, lyons, serpens, oliphans, qui les venoient regarder dessus la rivière de l’yaue, aussi comme il aloient à mont4. » Un esprit superficiel peut décider que c’est là un bien faible progrès, pour être l’ouvrage d’un siècle. […] Il fit, outre cette chronique, un grand nombre de vers des Consolations, à la façon de Sénèque et de Boëce, des traités moraux et, d’autres ouvrages, dont le nombre n’étonnait guère moins que la beauté.
Quel bien me revient-il de ne pas douter de l’immortalité de mon âme, si j’ignore de quelle façon il en sera disposé après la vie ? […] Sans doute ; mais pour les deux théologiens, la philosophie n’a été qu’une connaissance accessoire, et pour Leibniz, est-il certain qu’il n’ait pas été chrétien à la façon de Descartes, plus par le respect que par la foi ?
Sachs, par surcroît, entonne une ariette de sa façon. […] Il se peut, en effet, que Richard Wagner, travaillant à sa guise pour le soulagement de sa pensée, ait, en quelque façon, composé cette comédie pour se rasséréner et s’affirmer en face de ses grands drames.
Elle est vraiment curieuse, et la voici : Un faible d’esprit, épris de sa sœur, non absolument sensuellement, mais plutôt plastiquement, et un peu à la façon d’un, qui serait amoureux d’un rayon de soleil, était gênant pour l’établissement de la jeune fille. […] si j’étais plus jeune, le beau roman à recommencer sur le monde de l’art, et à faire tout dissemblable de Manette Salomon, avec un peintre de l’avenue de Villiers, un peintre-bohème, vivant dans le grand monde et la high life, comme Forain, un raisonneur d’art, à la façon de Degas, et toutes les variétés de l’artiste impressionniste.
Ce fait important ne peut en aucune façon s’expliquer au point de vue ordinaire des créations indépendantes ; tandis que, d’après les idées que j’ai exposées ici, il est de toute évidence que les îles Galapagos sont situées de manière à recevoir des colonies américaines, à l’aide de transports occasionnels. […] La loi en vertu de laquelle les habitants d’un archipel, bien que spécifiquement distincts, sont cependant alliés à ceux du continent le plus prochain, se retrouve, appliquée sur une plus petite échelle, mais d’une façon plus intéressante encore, dans les limites du même archipel.
Les adorateurs aveugles de ces chimères éteintes sont comme les héros qu’ils encensent à grands coups d’alexandrins ; ils remuent les yeux, la tête et les bras, mais ils ne vivent pas ; ils ont à eux une façon de parler particulière qui ne ressemble à rien ; ils tournent autour d’une idée sans oser l’attaquer, comme un chacal autour d’un tigre ; le mot propre les épouvante. […] Ils ont à eux une façon d’idiome hiératique que le vulgaire n’entend pas ; c’est un patois hiéroglyphique qu’il faut étudier longtemps avant de le comprendre ; je sais que ces formules particulières servent souvent à voiler bien des opinions fausses, bien des découvertes insensées, bien des théories absurdes, mais je sais aussi qu’elles recouvrent parfois de merveilleuses histoires, pleines de féeries, pleines d’aventures magiques arrivées entre des astres, entre des métaux, entre ces mille atomes qui nous entourent et que nous ne soupçonnons pas.
Sans parler des récits fabuleux sur les origines de Rome, auxquels il n’a manqué, pour en faire un véritable poëme à la façon de l’Iliade, que le génie, la langue et les chants de la Grèce primitive, il faut voir Tite-Live raconter les guerres de Rome contre les cités latines et les peuples italiens ou étrangers, les luttes entre les classes et les partis sur le forum où au sénat. […] Dans ce tableau des événements tracé à si grands traits, où il veut montrer comment l’homme s’agite tandis que Dieu le mène, selon le mot d’un autre théologien, il n’explique rien d’une façon instructive en voulant tout rapporter à un dessein de la Providence.
Il faut certes que dans ses débuts de palais la supériorité de Jeannin, la sûreté de son jugement surtout, aient éclaté d’une façon bien notable, pour qu’après deux ans à peine il ait été choisi par les élus des états de Bourgogne pour être le conseil de la province.
Au commencement de la belle résolution que ce peuple fit de défendre sa liberté, toutes les dames de la ville de Sienne se départirent en trois bandes : la première était conduite par la signora Forteguerra, qui était vêtue de violet, et toutes celles qui la suivaient aussi, ayant son accoutrement en façon d’une nymphe, court et montrant le brodequin ; la seconde était la signora Piccolomini, vêtue de satin incarnadin, et sa troupe de même livrée ; la troisième était la signora Livia Fausta, vêtue toute de blanc, comme aussi était sa suite, avec son enseigne blanche.
Autant pour tous ceux qui sont de l’espèce de Figaro, de Gil Blas et de Panurge, de ce Panurge « sujet de nature à une maladie qu’on appeloit en ce temps là faute d’argent, c’est douleur sans pareille (et toutefois, dit Rabelais, il avoit soixante et trois manières d’en trouver toujours à son besoin, dont la plus honorable et la plus commune étoit par façon de larcin furtivement fait) » ; — autant pour cette bande intrigante et peu scrupuleuse, la question d’argent est à la fois importante et légère, objet avoué de poursuite et de raillerie, un jeu et une occupation continuelle, et à toute heure sur le tapis, autant c’est un point sensible et douloureux pour ces natures pudiques et fières, timides et hautes, qui n’aiment ni à s’engager envers autrui ni à manquer à personne, qui ont souci de la dignité et de l’indépendance autant que les autres de l’intérêt.
L’amour supplée aux longs souvenirs par une sorte de magie. » Mais il ne nous indique aucun de ces détails qui lui ont paru si charmants, ou il ne les indique que d’une façon très générale ; il aime mieux s’écrier : « L’amour n’est qu’un point lumineux, et néanmoins il semble s’emparer du temps, etc. » — Un jour il écrit à Ellénore, pour lui donner idée de ce qu’il souffre pendant les heures qu’il vit séparé d’elle : « … J’erre au hasard courbé sous le fardeau d’une existence que je ne sais comment supporter.
) Je regardais comme un honneur, après avoir été bien noté du général Schérer, de me trouver encore du nombre de ceux que l’intrigue avait écartés ; j’étais fier de ma réforme, et il n’a rien moins fallu que les ordres de Kellermann pour me faire demeurer ; car, après la retraite, j’allais prendre le même chemin que toi sans plus de façon, et le diable s’en est mêlé pour me faire demeurer : enfin, on m’a envoyé une nomination, et je suis encore attaché à la chaîne.
il est poète, quoiqu’il n’ait pas la sainte fureur, ni cet aiguillon de désir et d’ennui, qui a été notre fureur à nous, le besoin inassouvi de sentir ; bienqu’il n’ait pas eu la rage de courir tout d’abord à toutesles fleurs et de mordre à tous les fruits ; — il l’est, bien qu’il ne fouille pas avec acharnement dans son propre cœur pour y aiguiser la vie, et qu’il ne s’ouvre pas les flancs (comme on l’a dit du pélican), pour y nourrir de son sang ses petits, les enfants de ses rêves ; — il l’est, bien qu’il n’ait jamais été emporté à corps perdu sur le cheval de Mazeppa, et qu’il n’ait jamais crié, au moment où le coursier sans frein changeait de route : « J’irai peut-être trop loin dans ce sens-là comme dans l’autre, mais n’importe, j’irai toujours. » — Il l’est, poète, bien qu’il n’ait jamais su passer comme vous, en un instant, ô Chantre aimable de Rolla et de Namouna, de la passion délirante à l’ironie moqueuse et légère ; il est, dis-je, poète à sa manière, parce qu’il est élevé, recueilli, ami de la solitude et de la nature, parce qu’il écoute l’écho des bois, la voix des monts agitateurs de feuilles, et qu’il l’interprète avec dignité, avec largeur et harmonie, bien qu’à la façon des oracles.
C’est une bonne paysanne, sans façon, de belles dents, des cheveux noirs, un teint hâté, âgée de vingt-quatre ans ; son lait a quatre mois ; son enfant est beau comme un ange.
D’ailleurs nous ne pouvons pas tous servir notre pays de la même façon ; chacun fait de son mieux, suivant ce que Dieu lui a réparti.
Elle dit, à sa façon, comme son frère Lazare : « Il n’est plaisir que de jeunesse » ; et ses suivantes, la première et la seconde demoiselle, lui font écho et lui répètent à l’envi ; « Cœur ne vaut rien, s’il n’est joyeux. » Tout cela se dit en ballades assez agréables et en chansonnettes qui devaient courir ensuite et se répéter.
Après la première représentation, le général en chef dépêcha l’un de ses jeunes aides de camp à un dessinateur de ses amis2, pour lui dire qu’il ne serait pas mal d’envoyer encore un renfort, une recrue de jeunes gens, de ceux qui sont tout dévoués sans tant de façons au succès d’une œuvre colossale et forte.
Il n’était pas jusqu’à l’observateur du dernier degré qui, au lieu de me donner la simple note de ce qu’il avait vu de ses propres yeux, ne fît un roman d’armée russe à sa façon.
C’était jouer de malheur ; mais on avait compté sur lui, sur sa facilité ; on avait disposé sans façon de sa personne.
En racontant l’historiette de cette façon bouffonne aux dépens des autres, Talleyrand ne disait que la moitié de la vérité.
Mademoiselle Bertin, on le comprend, a serré de moins près les souvenirs classiques, et quelquefois, dans cette plus libre façon, elle ne les a pas moins bien exprimés.
Elle a besoin d’en parler à quelqu’un, d’épancher sa reconnaissance, de répéter en cent façons dans ses discours ce nom adoré de Titus en y mariant le sien.
Il faut se garder des illusions enthousiastes, comme des exagérations dénigrantes, quand on parle de l’homme et de la façon dont il vécut.
Il entend la poésie de telle façon qu’il en élimine l’élément poétique.
Les raides et expressives statues des bons imagiers, les broderies végétales et les infinies ornementations qu’ils ciselaient patiemment dans la pierre nous intéressent pour le moins autant et nous paraissent peut-être aussi belles, quoique d’une autre façon, que les figures des Panathénées ou les acanthes des colonnes corinthiennes.
Or, nous vivons dans une époque où très peu d’êtres persistent dans cette façon d’envisager.
Valerio qui a tout vu de loin, plaint Arlequin, forme la résolution de prendre son âne et d’aller à la ville ; de cette façon il ne sera pas connu, il pourra apprendre des nouvelles d’Aurelia, et rendre service au malheureux qu’on a pris pour lui.
En aucune façon.
Je négligerai aussi quelques laideurs et quelques gestes déplaisants : la façon un peu ridicule dont l’auteur se met parfois en scène et ce qu’il y a de trop personnel, d’un peu bassement pratique, dans certaines de ses inquiétudes.
Mais il est temps de finir, et sans trop en demander, sans y mettre plus de façons que M. de Musset lui-même, je finirai par un vers de lui qui coupe court à bien des raisons : Que dis-je ?
Pour moi, je pense hardiment que l’intérêt qui s’attache à sa mémoire, que la pitié qu’excitent son malheur et la façon généreuse dont elle l’a porté, que, l’exécration que méritent ses juges et ses bourreaux, ne sauraient en rien dépendre de quelque découverte antérieure, tenant à une fragilité de femme, ni s’en trouver le moins du monde infirmés.
L’être vivant, après avoir voulu être et vivre, voudra être et vivre d’une façon intense et, pour cela, ordonnée, harmonieuse, une ; il voudra donc, en prenant peu à peu conscience de ses sensations, se sentir un, puis se penser un.
Dans une famille de vielle richesse bourgeoise, et de hautes charges militaires, sous la galante et faible tutelle d’un grand-père épris, l’éveil d’âme d’une petite fille, sa vie de dignitaire minuscule dans l’hôtel du ministère de la guerre ; la naissance de son imagination par la musique, les lectures sentimentales, et cette précoce surexcitation que causent dans une cervelle à peine formée les exercices religieux préparatoires à la première communion l’esquisse de ses passionnettes et de ses amourettes puis le développement de la jeune fille fixé en ces moments capitaux : la puberté, le premier bal, la révélation des mystères sexuels enfin l’étude, en cette élégante, de tout le raffinement de la toilette, des parfums du corps et des façons mondaines son affolement de ne pas se marier, le léger hystérisme de sa chasteté, l’anémie, une lugubre lettre de faire part en ces phases se résume le récent roman de M. de Goncourt, le dernier si l’auteur maintient, pour notre regret, un engagement de sa préface.
Reportez-vous à la même époque en France, et vous trouverez autant de façons de construire la phrase, d’entendre l’invention de l’image, l’alliance de mots, autant de styles qu’il y a d’éminents prosateurs.
L’assujettissement à l’opération de lire, d’écrire, de calculer, donne une première façon à l’esprit grossier des peuples ; dont les suites, pour la police et la stabilité des gouvernements, ne sont pas, peut-être, calculables.
Analysez l’esprit de la Révolution : vous trouvez au fond de votre creuset l’esprit cartésien, l’esprit classique, l’esprit chrétien44, c’est-à-dire des systèmes de pensées découverts ou des façons de penser instituées par des hommes supérieurs.
Dépasser le point de vue ancien, suivant lequel les lois n’étaient que générales et idéales, s’élever au-delà du vraisemblable et du possible, connaître le réel d’une façon certaine, telle fut, en dépit d’apparences parfois mal interprétées, leur ambition commune. […] Cette théorie joue chez lui un rôle trop important pour qu’on n’y voie qu’une métaphore et une façon de parler. […] Parfois elle s’en écarte d’une façon considérable. […] C’est une erreur de croire qu’une action est connue comme déterminée d’une façon nécessaire par cela seul qu’on peut la prévoir. […] La mécanique céleste implique, en définitive, l’idée même de loi naturelle, en tant que distincte de la relation simplement mathématique, à savoir en tant que rapprochant l’un de l’autre deux termes, dont l’un ne peut en aucune façon se tirer de l’autre.
Voltaire en prend droit de reprocher à Corneille d’imiter en quelque façon le défaut qu’on reproche à la scène anglaise et espagnole . […] Voltaire fait un éloge extraordinaire du morceau suivant : Tel donne à pleines mains, qui n’oblige personne ; La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne. […] Il y a certainement beaucoup de leçons meilleures que celles-là pour se bien conduire dans le monde : Cliton débite là des maximes d’autant plus déplacées dans sa bouche, que lui-même, dans une autre scène, enseigne une morale fort différente et plus convenable à un valet : Chère amie, dit-il à une soubrette qui fait des façons pour recevoir l’argent qu’on lui offre, Chère amie, entre nous, toutes les révérences En ces occasions, ne sont qu’impertinences ; Si ce n’est assez d’une (main), ouvre toutes les deux ; Le métier que tu fais ne veut point de honteux : Sans te piquer d’honneur, crois qu’il n’est que de prendre, Et que tenir vaut mieux mille fois que d’attendre : Cette pluie est fort douce, et quand j’en vois pleuvoir, J’ouvrirais jusqu’au cœur pour la mieux recevoir : On prend à toutes mains dans le siècle où nous sommes, Et refuser n’est plus le vice des grands hommes. […] L’orgueil est le seul défaut que Chapelain reproche à Gilbert ; mais l’orgueil s’accorde fort bien avec la bassesse : ce qui explique comment Gilbert, malgré la haute opinion qu’il avait de lui-même, a pu s’accommoder sans façon de l’esprit d’autrui. […] Voltaire n’est occupé, dans son Commentaire de Corneille, qu’à relever des fautes grammaticales, de vieilles façons de parler ; il ne cesse de nous avertir que ce sont les défauts du temps , et il ne cesse de les reprocher à Corneille comme des défauts de son art et de son goût ; il ne cesse de se moquer du père de notre théâtre, parce qu’il est né cent cinquante ans trop tôt.
La beauté coule de cette tête divine et se répand sur le corps, à la façon d’une clarté. […] L’esprit l’évoque de la même façon qu’il conçoit l’idée ou le rêve. […] Au banquet de son sacre, gêné par la couronne trop large pour sa tête, il l’ôta sans façon, et la posa sur la table, comme il aurait fait d’un bonnet. […] Et l’on m’a assuré que, quoi qu’il arrive, il demeure fixe sur cette façon d’agir. […] La reyne a été violemment persécutée par le roy pour y consentir, et elle ne pouvoit en aucune façon s’y résoudre.
Des négligences seulement, des façons de dire ébauchées, des rapidités permises à la conversation et aperçues à la lecture, avertissent que le mode d’expression a changé et eût demandé plus de recueillement. […] L’esprit mâle et sérieux de Mme de Staël avait peine à digérer surtout cette façon moqueuse, mesquine, marotique, de tout ramener à un vers du Mondain. […] il la justifiait peut-être auprès du Héros, mais de cette même façon douteuse qui réussissait si bien à Mme de Vernon justifiant Delphine auprès de Léonce. […] il en est d’elles comme de Rome, c’est tout ou rien : on vit avec, ou on ne comprend pas. » Corinne n’est qu’une variété imposante dans ce culte romain, dans cette façon de sentir à des époques et avec des âmes diverses la Ville éternelle.
Vers 1840, une école qui s’intitulait elle-même l’école naturelle, — ou naturaliste, le mot russe peut aussi bien se traduire des deux façons, — a absorbé toutes les forces littéraires du pays. […] Elles opèrent d’une façon inexplicable sur les imaginations encore tendres, sur les enfants, qui les grossissent en ouvrant devant elles ces beaux yeux étonnés où tout spectacle s’agrandit. […] Celui-ci devait être trop vite rassuré, et de la façon la plus douloureuse pour son noble cœur. […] Pour comprendre les débats littéraires et métaphysiques de l’époque, il faut toujours recourir à la clef secrète ; dans leur for intérieur, les disputeurs ne pensent qu’au fruit défendu de la politique, ils le déguisent de mille façons pour le dissimuler au censeur, en commentant une page de Feuerbach ou un vers du second Faust. […] Poirier, deux façons de comprendre l’honneur, deux mondes d’idées dissemblables, le marquis de Presle et son beau-père ; l’auteur s’efface, il éclaire également ses deux personnages, leurs mérites et leurs ridicules, le fort et le faible de leurs thèses : jusqu’au bout, nous balançons à nous prononcer entre eux, l’intérêt du drame naît de ce conflit d’idées.
En ce qu’il ne reproduit son idée ou son type que travesti, en quelque sorte, par une forme rebelle qui s’émancipe d’une façon désordonnée. […] — D’accord, dit Julie, si vous convenez qu’il faut que les vers lyriques soient faits d’une certaine façon, car c’est de ceux-là qu’on a dit : Il faut les chanter, non les lire. […] Il s’est servi pour ses propres passions des motifs qui poussaient le docteur, de telle façon qu’aucun d’eux ne paraît identique, et c’est précisément cause de cette transformation que je ne puis assez admirer son génie. […] Toute supériorité est aux prises avec tant d’obstacles et de souffrances, que l’homme qui poursuit avec patience et douceur la mission du talent est un grand homme, de quelque façon qu’on veuille l’entendre. […] Mais c’était sa manière ordinaire, sa façon de dire naturelle.
Parmi ces messieurs s’est maintenue, de la façon la plus orthodoxe, la religion du vieux jeu. […] Et à l’appui de cette assertion, il me citait des scènes qu’il avait eues avec son ami Delpit, qui est malade un peu à la façon de Daudet. […] Elles ont ces plantes à hautes tiges, avec leurs houppes à la façon de certains échassiers, et en leurs penchements et en leur langueur, quelque chose de séducteur, d’attractif des produits originaux excentriques, paradoxaux de la nature.
Mme de Coulanges a très-bien fait aussi, et nous continuerons quelque temps encore… » Et dans chacune des lettres suivantes : « La pauvre Mme de La Fayette ne sait plus que faire d’elle-même… Tout se consolera, hormis elle. » C’est ce que Mme de Sévigné répète en cent façons plus expressives les unes que les autres : « Cette pauvre femme ne peut serrer la file d’une manière à remplir cette place. » Mme de La Fayette ne chercha pas à la remplir ; elle savait que rien ne répare de telles ruines. […] Pour se convaincre de l’insuffisance de telles amitiés, même des meilleures et des plus chères, qu’on lise la lettre de Mme de La Fayette à Mme de Sévigné, du 8 octobre 1689, si parfaite, si impérieuse et si sans façon à force de tendresse, et qu’on lise ensuite le commentaire qu’en fait Mme de Sévigné écrivant à sa fille : « Mon Dieu !
Mais il est bien entendu que vous n’interviendrez en aucune façon dans la question politique et dans les affaires intérieures du gouvernement romain. […] « Signé : Jules Bastide. » * * * De ce que vous venez de lire, il résulte que le gouvernement du général Cavaignac n’a point voulu intervenir, et n’est intervenu en aucune façon dans les affaires intérieures, non pas de la république romaine, qui n’exista que deux mois plus tard, mais dans les affaires de l’État romain.
Nous avons vu de quelle façon l’instinctive tendance de sa vie s’est accordée à la tendance de son art vers l’émancipation. […] On voit bien ici comment le temps n’est pas perçu de façon linéaire.
Ainsi un homme qui désire un Chien d’arrêt se procure le meilleur Chien qu’il peut, mais sans avoir aucun désir ou aucune espérance d’altérer la race d’une façon permanente par ce moyen. […] Je ne doute nullement que certains animaux domestiques ne varient moins que d’autres ; cependant la rareté ou l’absence de races distinctes, chez le Chat, l’Âne, le Paon, l’Oie, etc., provient surtout de ce que l’action sélective n’est jamais intervenue : chez les Chats, à cause de la difficulté de les apparier à son gré ; chez les Ânes, parce qu’ils sont toujours possédés en petit nombre par de pauvres gens qui font peu d’attention à leur reproduction, car récemment, en certaines provinces d’Espagne et des États-Unis, ces animaux ont été modifiés et améliorés d’une façon surprenante par une sélection soigneuse ; chez les Paons, parce qu’ils sont difficiles à élever et qu’on ne les garde jamais par grandes troupes ; chez les Oies enfin, parce qu’elles n’ont de valeur que pour leur chair ou leurs plumes, et plus encore, parce que nul n’a jamais trouvé plaisir à élever ou rassembler diverses races de ces animaux ; mais il faut dire aussi que l’Oie semble avoir une organisation singulièrement fixe58.
Cette façon de traiter le Misanthrope est la plus commune, la plus naturelle, et la plus susceptible du genre comique. […] Quand il fallait chez les anciens apprendre aux spectateurs quelque événement, un acteur venait sans façon le conter dans un monologue ; ainsi Amphitryon et Mercure viennent seuls sur la scène dire tout ce qu’ils ont fait, pendant les entractes.
Damiron a encore parlé des prix que l’Académie proposait et de ceux qu’elle distribuait cette année même ; il n’a point paru, à la façon dont il s’exprimait, qu’il y eût ralentissement dans ces travaux honorables et utiles, ni qu’on fût menacé de cette disette prochaine d’études qu’a présagée aussitôt son successeur.
Ce vaisseau, dont chaque partie et chaque agrès est un vice et une méchante pensée, est décrit d’une façon ingénieuse et pédantesque qui rentre déjà tout à fait dans le genre faux du xive siècle, et qui signale une véritable décadence dégoût en même temps qu’un raffinement très habile dans les idées.
De bonne heure j’ai voulu écrire, et j’ai écrit ; mais sans me faire illusion sur ma médiocrité et mon impuissance, uniquement pour ce charme de composer, d’exprimer, de chercher aux sentiments, aux pensers, aux rêves de choses ou de personnes, une façon de les dire à mon gré, de leur trouver une figure selon mon cœur.
Fénelon, comme tous les vrais chrétiens, trouverait cette façon d’atteindre à la sagesse et au bonheur bien morne et bien insuffisante ; ce n’est point en se réfugiant et en se retranchant dans le moi qu’il croit possible de trouver la paix : car en nous, pense-t-il, et dans notre nature sont les racines de tous nos maux ; tant que nous restons renfermés dans nous-mêmes, nous offrons prise sous le souffle du dehors à toutes les impressions sensibles et douloureuses : Notre humeur nous expose à celle d’autrui ; nos passions s’entrechoquent avec celles de nos voisins ; nos désirs sont autant d’endroits par où nous donnons prise à tous les traits du reste des hommes ; notre orgueil, qui est incompatible avec l’orgueil du prochain, s’élève comme les flots de la mer irritée : tout nous combat, tout nous repousse, tout nous attaque ; nous sommes ouverts de toutes parts par la sensibilité de nos passions et par la jalousie de notre orgueil.
Il voulait donc relever le sujet par le style et y introduire d’une façon ou d’une autre une pensée.
Dante y tient une grande place ; Ginguené l’analyse, l’explique, le loue ou le critique en toute connaissance de cause ; et, sans rompre ouvertement en visière avec la façon légère et irrévérente du xviiie siècle, il tend à la détruire par l’exposé même des faits, et à nous transporter peu à peu et comme par une montée unie dans l’intelligence de ce difficile poète.
Le lecteur, à tous les instants aussi, et dans le détail même de la lecture, serait pénétré du véritable esprit du sujet, il en serait nourri, et au bout de ces quinze volumes l’homme réel, l’homme naturel, exprimé en mille façons, lui sortirait par tous les pores.
. — Une lettre de Louise, pleine d’intérêt pour toi ; rien que cœur, esprit, charme d’un bout à l’autre, façon de dire qui ne se dit nulle part que dans ces rochers de Rayssac.
On a publié depuis sa mort des poésies françaises de sa façon, presque toutes dirigées contre nous ; elles ne tournent que contre lui, tant elles décèlent une absence complète de goût et de sentiment français !
Est-ce à dire, parce que Tite-Live est éloquent par nature et cherche des sujets riches et féconds, des sujets propices au développement des talents qu’il a en lui, qu’il soit orateur en tout et partout dans son histoire, orateur au pied de la lettre, et orateur en quelque sorte dépaysé quand il fait autre chose que des discours, tellement que lorsqu’il peint, par exemple, des caractères, Annibal, Fabius, Scipion, Caton, Paul-Émile, s’il les conçoit d’une façon un peu plus noble et un peu plus adoucie qu’un autre ne les eût présentés, tout ce qu’on peut louer ou blâmer dans cette manière de traiter les portraits soit l’effet de l’esprit oratoire, un effet rigoureux, nécessaire, découlant de là directement comme un corollaire d’un principe ?
Dans un autre voyage et séjour à Forges, bien des années après, on le voit conversant de toutes sortes de sujets, et notamment de l’astrologie judiciaire, dans la chambre de la princesse avec les doctes visiteurs qu’il y rencontre : « C’est ainsi, ajoute-t-il après le résumé d’un de ces entretiens où il a brillé, que nous agitions tous les jours quelque belle question pour le divertissement de celle qui nous ordonnait de parler, et qui se plaisait en cette sorte d’entretiens. » Pendant vingt ans et plus (1623-1645) l’abbé de Marolles fut ainsi l’homme de lettres familier, le latiniste ordinaire, une façon de bibliothécaire de la princesse Marie ; sa curiosité y trouvait son compte.
Buffon, aux saillies près, et avec plus d’égalité dans la façon ou dans le sans-façon, serait assez, comme épistolaire, du même genre que Montesquieu.
Rossi n’avait jamais oublié la façon leste dont il lui avait vu faire ce saut désespéré, et cela pour éviter ce que tant de gens se résignent si aisément à subir et à prendre ou même à communiquer, — l’ennui.
(Ailleurs il nous appelle sans tant de façons la nation grimpante.
L’auteur a pourtant, par le titre même de son livre, pris possession déjà de l’époque, et il dit « Mon temps. » J’ai toujours été étonné, je l’avoue, de cette façon de dire, qui est très en usage, je le sais, même chez d’autres peuples ; mais j’en suis toujours un peu choqué pour mon compte ; quand un homme, si éminent qu’il soit, parle des années que nous avons parcourues et vécues comme lui, et qu’il m’en parle à moi-même, j’aimerais mieux qu’il dît « Notre temps. » L’originalité de l’ouvrage commence avec le second volume, c’est-à-dire avec la Révolution de Juillet, qui porta décidément M.
Il eut besoin de quelque apprentissage pour devenir grand orateur ; il n’en eut pas besoin pour être le théoricien politique qui présenta aussitôt la Révolution accomplie de la façon la plus monarchique et la plus digne.
Elle lui répond que « pour plaire à l’Impératrice, elle se coifferait de toutes façons possibles » ; et La Chétardie, qui est des opposants et d’une intrigue qui va le perdre, fait une pirouette à gauche et ne s’y frotte plus.
Je conçois pour un poème des champs et de la nature, comme source d’inspiration principale et propre à animer le tout, deux ou même trois façons générales de voir et de sentir, trois esprits différents, et je les définirai par des noms antiques et immortels : l’esprit d’Hésiode, celui de Lucrèce, celui de Virgile.
Delécluze, recueille dans sa vieillesse ses Souvenirs, les publie alors, dépeigne à ses contemporains de ce temps-là les gens avec qui il a dîné trente ou quarante ans auparavant, cherche même à les montrer en laid et à se donner le beau rôle, il n’y aurait rien à cette façon de faire que d’assez simple, d’assez conforme à la loi des amours-propres et d’assez reçu, en effet, dans cette libre et babillarde république des Lettres.
Il y a deux façons possibles de parler de M.
Mme d’Albany, bien italienne en cela, n’eut point d’autre pensée, elle n’y mit pas plus d’art et de façon, dès qu’elle eut remarqué le poète et compris son amour.
Il est croyant (puisque j’ai touché ce mot) d’une façon bien remarquable, et que j’ose dire singulière chez un aussi grand esprit et chez un génie de cet ordre ; il l’est, ce me semble, sans avoir eu aucune peine pour cela, sans avoir jamais, à aucun temps, admis ni connu le doute.
Piquant et naturel avec grâce, il a la gaieté de bon aloi ; sa façon d’écrire est nette, vive et claire.
Pas un mot de politique, ceci seulement : quand on est bien persuadé (et c’est peut-être fort triste) que l’art de gouverner les hommes n’a pas dû changer malgré nos grands progrès, et que, moyennant ou nonobstant les divers appareils plus ou moins représentatifs et soi-disant vrais, au fond cet art, ce grand art, et le premier de tous, de mener la société à bien, de la conserver d’abord, de l’améliorer et de l’agrandir s’il se peut, ne se pratique jamais directement avec succès qu’en vertu de certains résultats secrets d’expérience, très-rigoureux, très-sévères dans leur équité, très-peu optimistes enfin, on en vient à être, non pas indifférent, mais assez indulgent pour les oppositions de systèmes plus apparentes que réelles, et à accorder beaucoup, au moins quand on n’est que simple amateur, à la façon : je rentre, on le voit, en pleine littérature.
Le génie grec y domine : c’est tour à tour une scène à la façon d’Euripide, un petit tableau à la manière de Simonide, ou bien la mélancolie voluptueuse d’Anacréon, de Tibulle et d’Horace.
Elle vous prend et vous classe sans façon pour votre part originale et neuve, si petite que vous l’ayez apportée157.
Et les odeurs mêmes que nous mettons dans l’eau prennent, il nous semble, cette fade et nauséabonde odeur de cérat… Il nous faut nous arracher de l’hôpital et de ce qu’il laisse en vous, par quelque distraction violente. » 23 Cette réaction au contact de la réalité dolente, est surtout l’apanage des sincères, des vibrants, des profonds artistes… « Lorsqu’on est empoigné de cette façon, lorsqu’on sent ce dramatique vous remuer ainsi dans la tête, et les matériaux de votre œuvre vous faire si frissonnant, combien le petit succès du jour vous est inférieur, et comme ce n’est pas à cela que vous visez, mais bien à réaliser ce que vous avez perçu avec l’âme et les yeux. » 24 Ce dernier desideratum n’est plus du tout celui d’Hector Malot dont les procédés de documentation, évidemment du meilleur réalisme, s’accordent le plus joliment du monde avec un très avéré désir de publicité, de succès.
. — Non seulement le dehors, mais encore le dedans était factice ; il y avait une façon obligée de sentir, de penser, de vivre et de mourir.
Cette façon d’agir n’a d’ailleurs aucune importance, car je constate que l’influence de la noble assemblée sur la littérature contemporaine est nulle, radicalement nulle.
Et maint propriétaire, qui signifia hier sereinement congé au jeune impressionniste ou au petit sculpteur admirateur de Rodin qui n’avait point soldé le terme de l’atelier sous les combles ou du hangar de la cour, sourit avec indulgence à la façon cocasse dont le quatuor de Murger enivre et dupe M.
Il n’a pas été donné jusqu’ici à l’égarement d’esprit d’agir d’une façon sérieuse sur la marche de l’humanité.
Garat sortant de chez Diderot, Charles Nodier encore, contant quelqu’un de ses jolis contes où le fond se dérobe et où la façon est tout, ce sont presque les seuls auteurs, en français, qui me donnent quelque idée à l’avance de cette manière unique de M.
J’aime à traverser des abîmes, à franchir des précipices… Je ne sais à quel degré de talent je pourrai m’élever dans mes ouvrages ; mais, si la nature m’a donné une façon particulière de la voir et de la sentir, je tâcherai de la manifester franchement, sans autre poétique que celle de la nature, avec une douceur d’enfant ou une violence de tourbillon.
On étudie l’homme pour en avoir une idée bien incomplète, mais encore une idée ; dans les psychologues, dans les moralistes, dans les philosophes, pour voir quelle idée générale il se fait de l’ensemble des choses et par conséquent quelles sont les tendances générales, très différentes, du reste, de son âme ; dans les historiens, pour voir ce qu’il a été aux différents temps, ce qui élargit et complète et fait plus vraie la notion qu’on peut avoir de lui ; en lui-même enfin, ce qui n’est qu’une façon de parler et ce qui veut dire qu’on regarde avec attention ses amis, ses voisins et les gens que l’on rencontre.
II C’est, en effet, par une psychologie particulière des personnages, par la façon dont M.
Outre les principales règles de l’art dramatique, qu’on peut voir ci-après aux mots action, intrigue, intérêt, unité, et autres, on sait qu’il y a un art plus caché et plus délicat, qui règle en quelque façon tous les pas qu’on doit faire, et qui n’abandonne rien aux caprices du génie même.
Mais je prétends que celui qui se jette dans l’allégorie s’impose la nécessité de trouver des idées si fortes, si neuves, si frappantes, si sublimes, que sans cette ressource, avec Pallas, Minerve, les grâces, l’amour, la discorde, les furies, tournés et retournés en cent façons diverses, on est froid, obscur, plat et commun.
Le curé de Grand-Fort a toutes les façons d’être un homme.
Les fameux paient pour les obscurs… Mais voilà une seconde raison pour que Babou, le sceptique, exclusivement, de nature, ne fasse pas de critique dans les meilleures pages de ses Lettres » — car critique, c’est justice étroite, et vengeance, c’est large justice, disait lord Bacon, cet homme ample de toutes façons.
Ceci est une méthode ; cette lourde façon de manier la beauté en la froissant est une habitude.
Remarquez la façon dont vous découvrez cette infinitude.
En abordant ces hautes questions et en les traitant avec le sérieux qu’elles exigent, l’auteur de la Morte n’a donc dépassé ou excédé ni les limites de son art, ni le droit ou le devoir qu’on a, dans des temps troublés, d’affirmer sa façon de penser. […] Mystifier le monde, il se peut qu’après tout ce soit une façon d’être sincère, si c’en est une de lui témoigner son mépris ; et d’ailleurs le poète ou l’écrivain sont toujours assez sincères pour nous, dès qu’ils ont réussi à nous faire éprouver les sentiments qu’ils expriment. […] Peu communicatif de sa nature, et mêlant d’ordinaire à des façons d’une politesse exquise une nuance d’ironie hautaine, mais toujours maître de lui, si l’on voulait le faire sortir de sa réserve habituelle, on n’avait qu’à le mettre sur ce thème, et on voyait bien alors qu’il ne pardonnerait jamais aux romantiques cette prostitution de l’art à des usages indécents. […] Car d’abord, dans ces plaisanteries que j’ai déjà rappelées, et auxquelles rien ne serait si facile que d’en joindre beaucoup d’autres, — sur le Iahvé des Juifs, « une créature de l’esprit le plus borné », ou sur le « Dieu pleureur du christianisme », — je ne vois rien de très « religieux », pour ma part ; et même, si les Dieux sont faits dans l’histoire de tout ce qu’ils ont inspiré de tendre ou de fort à l’humanité, je trouve cette façon d’en parler assez irréligieuse. […] « Le mouvement du monde, nous dit-il, est la résultante du parallélogramme de deux forces : le libéralisme d’une part, le socialisme de l’autre, — le libéralisme d’origine grecque, le socialisme d’origine hébraïque, — le libéralisme poussant au plus grand développement humain, le socialisme tenant compte, avant tout, de la justice entendue d’une façon stricte, et du bonheur du grand nombre, souvent sacrifié dans la réalité aux besoins de la civilisation et de l’État.
Le président de Montesquieu, assurait, qu’encore comédien de campagne, Molière, fit jouer sans succès dans cette ville, une tragédie de sa façon, intitulée La Thébaïde ; nous verrons dans la suite, que cette anecdote n’est pas sans vraisemblance, et nous en félicitons la scène comique ; une infidélité heureuse aurait pu enlever de temps en temps Molière à Thalie, et tout nous prouve que des soins partagés réussissent rarement, même auprès des Muses. […] Fier de ce triomphe, je jette le gant aux fanatiques admirateurs de l’Alceste qui, non content de faire la faute dont nous venons de parler, la double en parodiant, dans la même scène, la façon de rire et le ton de fausset de Clitandre son rival. […] Si je jouais le rôle de Clitandre, je me dirais, Molière veut que ma façon de rire et mon ton de fausset soient ridicules, mais de manière à faire rire la bonne compagnie, et non les partisans, les admirateurs de Polichinel. […] Les décorateurs aussi, ont leur bonne, leur mauvaise tradition : je vois journellement les machinistes laisser sans façon Isidore dans la rue, pendant qu’on la peint ; et les comédiens, les spectateurs, sont assez peu galants pour ne pas s’en apercevoir. […] Chapelle même, auquel il s’était attaché dès l’instant qu’il l’avait connu au collège, Chapelle, toujours entraîné par le tourbillon du monde et l’attrait du moment, venait bien voir de temps en temps notre philosophe à Auteuil, mais moins pour y goûter avec lui les charmes d’une amitié réciproque et les douceurs de la solitude, que pour s’y livrer au plaisir de la table, avec des personnes curieuses de voir Molière de près, et qu’il amenait sans façon de Paris.
Mais ceux de ton espèce que ce labeur, déjà méritoire, ne satisfait pas complètement, ceux qui aspirent à mettre leur existence intérieure en harmonie avec le mouvement des mondes, ceux qui découvrent enfin que toutes choses ont lieu de la même façon et pour les mêmes raisons sur le plan matériel, sur le plan moral et sur le plan intellectuel, ceux-là me forcent à devenir une part de leur être. […] Ils te manifesteront eux-mêmes la façon dont ils m’ont compris. […] Il éclatait de rire aux expériences du savant qui suspendait une patte de canard dans un aquarium d’eau de mer plein de fucus et d’animalcules et qui passait des heures à regarder cette patte, — ou qui chatouillait les pucerons du rosier avec un cheveu, — ou qui observait, pendant soixante-dix jours, la façon dont les abeilles construisent leurs rayons. […] Dès que mon fils leur eut apporté une doctrine qui, de l’aveu même de ses adversaires, présente quelques aspects de beauté, ils n’ont rien eu de plus pressé que de la dénaturer de cent façons. — Sagement, je l’avais fondée sur un certain nombre de mystères auxquels je leur avais recommandé de ne pas toucher sous peine de désordre et de logomachie. […] Je n’ai pas besoin de vous exposer en détail la façon dont Grymalkin s’y est pris pour m’apprendre la science de la vie.
Boileau régna, mais à la façon sérieuse de Malherbe, et on ne peut dire que ce fut un prince des poètes ; c’en fut plutôt l’oracle et le conseil. […] Six vers, qu’il ne désavoua pas, furent, sans façon, substitués par un ami plus sage, et qui prit sur lui d’ôter au poète l’embarras de se rétracter.
C’est instructif, quoique parfois d’une façon que les orateurs n’avaient pas ¡prévue. […] Paul Mettons que cette façon de faire son chemin ne répond guère à la dignité et à l’intérêt des lettres.
. — Mais celle qui était la plus grande entre elles toutes, — et la plus belle, mit la tête du roi dans son giron — et défit le casque brisé, et l’appela par son nom en pleurant tout haut1543. » La barque se détache, et Arthur, élevant sa voix lente, console sire Bedivere qui s’afflige sur le rivage, et prononçant ces paroles d’adieu, héroïques et solennelles : « Le vieil ordre change, cédant la place au nouveau ; — et Dieu s’accomplit lui-même en plusieurs façons, — de peur qu’une bonne coutume étant seule ne corrompe le monde […] La pratique ne les gêne ni ne les guide ; un gouvernement et une Église officielle sont là pour les décharger du soin de mener la nation ; on subit les deux puissances comme on subit le bedeau et le sergent de ville, avec patience et railleries ; on ne les regarde qu’à la façon d’un spectacle.
« Prier Dieu, c’est la seule façon de célébrer toute chose en ce monde. […] « Me voici à la fenêtre, écoutant un chœur de rossignols qui chantent dans la Moulinasse d’une façon ravissante.
Les grands écrivains ont quelquefois la superstition de l’artiste pour la façon ; le bien-dire les touche presque plus que le vrai ; ils nous laissent à nous le soin de le démêler parmi ces merveilleuses adresses de l’art, dont ils sont quelquefois épris jusqu’à en être dupes. […] Vauvenargues juge pour les lecteurs de sa façon, pour ceux qui jugent par sentiment ; mais ils sont rares ceux qui lisent comme ceux qui écrivent avec le cœur.
Il en est résulté à la longue un organisme réagissant d’une façon de plus en plus ordonnée. […] Il y a une grammaire sociale comme une logique sociale, et on peut dire que la grammaire est, elle aussi, une science de la vie, car elle promulgue à sa façon les lois de la vie en commun pour des êtres capables de sympathiser et de coopérer à travers le temps, à travers l’espace.
27 avril Nous dînons chez Gautier… Il se trouve là, un ancien, romantique, qui, au temps jadis, fit un voyage en Allemagne avec Sainte-Beuve, et qui nous raconte la façon dont il voyageait, en bon petit bourgeois à la Bouffé, avec un tas d’étiquettes sur toutes ses affaires dans sa malle, des étiquettes comme : chemises plus fines que les autres, bas à ménager. […] Elle urine debout à la façon les animaux, et devant vous.
La démonstration par situations, actes et paroles des dramaturges, les monologues à la Stendhal, l’intervention personnelle et discursive à la façon des romanciers idéalistes, tout lui est bon pour vivifier entières les créatures ainsi déduites. […] La Guerre et la Paix atteint presque ainsi au véritable but du roman réaliste, celui de contenir non pas un cas particulier et spécial auquel la sympathie ne se concède en somme que par politesse, mais de comprendre quelque large ensemble social, do façon à satisfaire le plus profond et le plus universel des intérêts humains, celui qui lie chacun à la communauté de tous, au monde.
On utilisait, à l’époque, la mère de toutes les façons ; elle était déjà la grande ficelle dramatique : c’était le souvenir de la mère qui au théâtre paralysait le bras de l’assassin prêt à frapper ; c’était la croix de la mère, qui exhibée au moment psychologique, prévenait le viol, l’inceste et sauvait l’héroïne ; c’était la mort de sa mère, qui du Chateaubriand sceptique et disciple de Jean-Jacques de 1797, tira le Chateaubriand mystagogique d’Atala et du Génie du Christianisme de 1800. […] La morale du commerçant, l’autorise à vendre sa marchandise dix et vingt fois au-dessus de sa valeur, s’il le peut ; celle du juge d’instruction l’incite à user de la ruse et du mensonge pour forcer le prévenu à s’accuser ; celle de l’agent de mœurs l’oblige à faire violer médicalement les femmes qu’il soupçonne de travailler avec leur sexe ; celle du rentier le dispense d’obéir au commandement biblique : — « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front… » La mort établit à sa façon une égalité ; la grosse et la petite vérole en créent d’autres ; les inégalités sociales ont mis au monde deux égalités de belle venue : l’égalité du ciel, qui pour les chrétiens compense les inégalités de la société et l’égalité civile, cette très sublime conquête de la Révolution sert aux mêmes usages.
Plus rien, rien, rien, rien, rien. » Et il ajoutait : « De cette façon, nous espérons que la nouveauté s’imposera moins égoïste, moins mercantile, moins obtuse, moins immensément grotesque. »ad Comment, à de telles révoltes, un homme honnête pourrait-il préférer les petites combinaisons avantageuses ? […] Les tours d’ivoire seront démolies, toutes les paroles seront sacrées et l’homme, s’étant enfin accordé à la réalité, qui est sienne, n’aura plus qu’à fermer les yeux pour que s’ouvrent les portes du merveilleux. » Éluard procède d’une façon proche de Crevel, reprenant les mêmes éléments, citations, notes de lecture qu’il cite parfois de mémoire, recycle et ajuste en des contextes différents, avec des variantes.
Quoique chaque formation ait assurément requis un nombre considérable d’années pour s’accumuler, il y a cependant quelques fortes raisons pour qu’on n’y trouve pas les traces d’une série graduée de formes transitoires entre les espèces qui vivaient alors ; mais je ne puis en aucune façon prétendre à assigner à chacune de ces raisons leur juste valeur dans le commun résultat. […] De cette façon seulement on ne serait pas exposé à raisonner en vain et à conclure en l’air.
s’écriait-il dans les moments de solitude, on les appelle doux et tendres, et, de telle façon qu’ils soient, je les déclare durs et amers… L’image des plaisirs innocents de l’enfance retrace un temps qui nous rapproche de celui où nous n’existerons plus.
Il le redit en cent façons frappantes de vérité : « On commence par les passions ; les doutes viennent ensuite. » Ces doutes, il n’essaye pas de le dissimuler, étaient déjà dans le beau monde le langage le plus commun de son temps.
Dans les idées du temps cela ne déshonorait en aucune façon, tant s’en faut ; et l’idéal de Froissart (car il en avait un) était précisément cette sorte de confrérie, de confraternité universelle, commune à tout ce qui était noble et vaillant, qui comptait dans ses rangs toute fleur de chevalerie, et qui savait couronner le vainqueur en respectant, en relevant honorablement le vaincu.
Son défaut principal dans cette réponse où il entre tant de bonnes raisons de détail, c’est de pencher tout entière d’un côté, de ne voir que l’Antiquité et rien de plus, de crier sur cette fin de Louis XIV à la décadence des lettres et à l’invasion de l’ignorance parce que la forme du savoir est près de changer, de croire « que c’est l’imitation seule qui a introduit le bon goût parmi nous », et de ne tenir aucun compte du génie naturel qui a mille façons de se produire dans la suite des âges et qui recommence toujours.
Mais c’est à Reims, sa dernière et véritable patrie, c’est au benoît préau qu’il en revient toujours, à la jolie maison qu’il se fait arranger et qu’on lui prépare (« Car j’aime la jeunesse, dit-il, aussi bien en maison qu’en autre chose ») ; c’est à son jardin, à ces allées qu’il y veut « toujours propres, toujours nettes et sablées comme celles de Versailles pour le moins » ; c’est à tout cela que va de lui-même son désir et son vœu : « La contrainte n’est pas mon fait, je n’aime que la liberté ; je ne l’ai pas haïe jusques ici, je l’aimerai à l’avenir encore davantage. » Il le redit de mille agréables façons : Somme toute, notre cher, les honneurs sont beaux, mais la liberté est admirable.
Nulle part on ne voit mieux de quelle façon les choses se passèrent, quelle fut l’illusion de Louis XIV et la connivence plus ou moins involontaire de tout ce qui l’entourait.
C’est un tout qui se détache et qui fait un parfait ensemble ; la façon de dire et de raconter y est égale à l’action.
Il traite brièvement des deux premiers points et réserve tous ses développements pour la troisième vérité qu’il dédie expressément à Henri IV ; et dans cette dédicace il exprime particulièrement sa joie comme Parisien « pour cette tant douce et gracieuse, et en toutes façons tant miraculeuse réduction de cette grande ville du monde à l’obéissance de son vrai et naturel roi, à son devoir et à son repos. » C’était l’heure de la Satyre Ménippée, cette œuvre parisienne aussi et si décisive pour le triomphe de la bonne cause.
Je m’assure que vous ne serez des derniers à vous mettre de la partie ; il n’y manquera pas d’honneur à acquérir, et je sais votre façon de besogner en telle affaire.
[NdA] Saint Paul, parlant le langage de la grâce, a dit, pour marquer cette diversité des conditions et des vocations : « Chacun tient de Dieu son don propre, l’un d’une façon, l’autre d’une autre. » (Première épître aux Corinthiens, chap.
On le malmène, il est vrai ; on le veut chasser des bréviaires où ses hymnes avaient obtenu une place depuis cent cinquante ans ; je crois même qu’il est déjà chassé de presque tous ces livres diocésains ; mais n’importe, de façon ou d’autre, cela fait du bruit, quelque bruit autour de son nom.
Je lui répondis que, de la façon dont on en parlait, ce mal était très violent, mais que peut-être il ne serait ni long ni dangereux.
En tout cela on trouve le même art, le même talent de société déguisé, métamorphosé en cent façons, et jaloux de tirer d’un rien tout ce qui peut donner à une familiarité d’habitude le piquant de la diversité et de l’imprévu.
Je pleure sa personne, je regrette l’occasion perdue, et soupire du profond de mon coeur la façon de sa mort.
; on observerait les proportions et le ton, les convenances ; on ne commencerait point par donner tête baissée dans l’inédit, avant d’avoir lu ce qui est imprimé depuis deux siècles, ce qui hier encore était en lumière et faisait l’agrément de toutes les mémoires ornées ; on ne débuterait pas avec le xviie siècle par des découvertes : mais si l’on en faisait, on les exprimerait d’une façon plus simple, mieux assortie aux objets, plus digne de ce xviie siècle lui-même ; on ne jurerait pas avec lui en venant parler de lui ; on ne parlerait pas un langage à faire dresser les cheveux sur la tête à ce monde poli qu’on met en avant à tout propos ; on ne s’attaquerait pas enfin, de but en blanc, à ces gens de Versailles comme si l’on arrivait de Poissy ou de Pontoise.
Il disait encore de son ami, en laissant voir bien ingénument toute la différence qu’il y avait de sa façon de vivre à celle de Gray : L’humeur de Matthisson variait du sérieux au gai ; plus souvent il était sérieux… Il avait des journées entières où je ne pouvais lui arracher une parole, pas même une réponse.
Elle le tint caché, la nuit dans son alcôve et entre les matelas de son lit, pendant une visite domiciliaire qui se prolongea et où elle dépista les fouilleurs acharnés par ses façons enjouées et légères.
La Bruyère n’a manqué ni à la précaution ni à la règle, et, en grand artiste, il a disposé les choses de telle façon qu’on arrive à cette image par des degrés successifs, et comme par une longue avenue.
Sa philosophie diffère peu de celle de Montaigne, de ce Michel dont l’Éloge en ce temps-là était mis au concours par l’Académie, et que, lui, sans tant de façons, il lisait et relisait sans cesse : « Il ne m’eût fallu peut-être que sa fortune pour le valoir de tout point, génie à part cependant.
Elle est belle comme le jour, grasse, fraîche : elle dort, elle mange, elle rit : il faut finir là… » Le roi est jaloux d’une façon étrange ; et ceci, ce n’est point la marquise, c’est le marquis de Villars qui nous l’apprend dans sa Relation.
N’oubliez pas que Mme de Staël n’avait pas eu tant à se louer des Bourbons en 1814 ; qu’elle n’avait point été admise à parler une seule fois aux princes dans cette année de la première Restauration… Il est téméraire de prétendre dire d’une personne qui vous ressemble si peu, qu’elle a senti exactement d’une façon et non d’une autre, pendant toute la durée de ce rapide et violent orage.
Dans son beau livre sur Averroès, sur ce philosophe arabe dont le nom signifiait et représentait, bien qu’à tort, le matérialisme au Moyen-Age, il a parlé excellemment de Pétrarque, de ce prince des poëtes et des lettrés de son temps, qu’il proclame le premier des hommes modernes en ce qu’il a ressaisi et inauguré le premier le sentiment de l’antique culture, et « retrouvé le secret de cette façon noble, généreuse, libérale, de comprendre la vie, qui avait disparu du monde depuis le triomphe des barbares. » Il nous explique l’aversion que Pétrarque se sentait pour l’incrédulité matérielle des Averroïstes, comme qui dirait des d’Holbach et des Lamettrie de son temps : « Pour moi, écrivait Pétrarque cité par M.
Il restera l’exemple le plus à citer et à proposer de la façon modeste dont on peut faire rentrer un nom illustre dans la famille, tout en le maintenant à demi dans la gloire, etc., etc. » Voilà l’idéal d’un Racine fils.
Dans l’Église chrétienne, au moyen âge, les choses se passèrent d’une façon analogue.
Je ne sais à quel degré de talent je pourrai m’élever dans mes ouvrages ; mais si la nature m’a donné une façon particulière de la voir et de la sentir, je tâcherai de la manifester franchement, sans autre poétique que celle de la nature, avec une douceur d’enfant et une violence de tourbillon.
Renan ne présente-t-il son récit que comme probable et plausible, comme une façon satisfaisante de concevoir et de s’imaginer ce qui a dû se passer, ou de cette manière, ou d’une manière plus ou moins approchante.
Un moraliste à la façon de Nicole les a très-bien définis en ces mots : « Ce sont des esprits trop remplis d’eux-mêmes et des images présentes qui les occupent, pour pouvoir s’ouvrir et faire place en eux à d’autres idées que les leurs, et surtout quand il s’agit d’admettre et de comprendre les choses du passé. » De ces esprits exclusivement voués au monde moderne, aux impressions actives de chaque jour, et qui ne sauraient s’en déprendre, il en est, d’ailleurs, je le sais, de bien fermes et, à tous autres égards, d’excellents.
La double opinion de ceux qui préfèrent ouvertement Corneille à Racine et de ceux qui, au contraire, préfèrent incomparablement Racine à Corneille, ou encore le suffrage impartial et équitable des arbitres entre ces deux illustres rivaux, ont été exprimés d’une façon heureuse et sans réplique par ces plumes fines et d’une qualité rare, Saint-Évremond, Fontenelle, Fénelon, Vauvenargues, La Bruyère, Voltaire, même La Harpe ; nous nous tourmentons fort pour dire autrement ; nous ne dirons jamais mieux ni aussi bien.
Le talent, c’est-à-dire les idées exprimées d’une façon incisive et tranchante, le mordant, la verve, la précision, la propriété des termes dont il joue, qu’il entre-choque à plaisir et qu’il oppose, sont chez M. de Girardin publiciste des qualités incontestables.
Nous tous, partisans de la méthode naturelle en littérature et qui l’appliquons chacun selon notre mesure à des degrés différents18, nous tous, artisans et serviteurs d’une même science que nous cherchons à rendre aussi exacte que possible, sans nous payer de notions vagues et de vains mots, continuons donc d’observer sans relâche, d’étudier et de pénétrer les conditions des œuvres diversement remarquables et l’infinie variété des formes de talent ; forçons-les de nous rendre raison et de nous dire comment et pourquoi elles sont de telle ou telle façon et qualité plutôt que d’une autre, dussions-nous ne jamais tout expliquer et dût-il rester, après tout notre effort, un dernier point et comme une dernière citadelle irréductible.
Nous avons presque à nous excuser de savoir si bien et si à point nommé ces choses de l’alcôve ; mais il nous est impossible de n’avoir pas lu les Mémoires de d’Argenson, de Richelieu, de Maurepas, le Journal du duc de Luynes ; nous en savons trop ; aussi, sans y mettre plus de façons qu’il n’est convenable en un cas si éclatant, nous dirons le fait comme il a été, et entre dix versions toutes plus ou moins concordantes, nous donnerons celle de l’un des hommes les moins médisants et les mieux informés, de ce même M.
La figure qu’on fera devant ces autres générations survivantes et toujours assez peu bien disposées, l’idée générale qu’on laissera de soi et la considération définitive qu’on ménagera à ses vieux jours littéraires, dépendent beaucoup de la façon dont on va se comporter et se poser en ces années où tant de féconds emplois sont possibles encore.
C’est alors qu’un soir, après avoir assez mal dîné à Covent-Garden, dans Hood’s tavern, comme il était de trop bonne heure pour se présenter en aucune société, il se mit, au milieu du fracas, à écrire, dans une prose forte et simple, tout ce qui se passait en son âme : qu’il s’ennuyait, qu’il souffrait, et d’une souffrance pleine d’amertume et d’humiliation ; que la solitude, si chère aux malheureux, est pour eux un grand mal encore plus qu’un grand plaisir ; car ils s’y exaspèrent, ils y ruminent leur fiel, ou, s’ils finissent par se résigner, c’est découragement et faiblesse, c’est impuissance d’en appeler des injustes institutions humaines à la sainte nature primitive ; c’est, en un mot, à la façon des morts qui s’accoutument à porter la pierre de leur tombe, parce qu’ils ne peuvent la soulever ;— que cette fatale résignation rend dur, farouche, sourd aux consolations des amis, et qu’il prie le Ciel de l’en préserver.
Ce qu’il trouvera, ce ne sera pas sans doute ce que nous savons déjà sur la façon et sur l’artifice du livre, sur ces études de l’atelier si utiles toujours, sur ces secrets de la forme qui tiennent aussi à la pensée : il est bien possible qu’il glisse sur ces choses, et il est probable qu’il en laissera de côté plusieurs ; mais sur le fond même, sur l’effet de l’ensemble, sur le rapport essentiel entre l’art et la vérité, sur le point de jonction de la poésie et de l’histoire, de l’imagination et du bon sens, c’est là qu’il y a profit de l’entendre, de saisir son impression directe, son sentiment non absorbé par les détails et non corrompu par les charmes de l’exécution ; et s’il s’agit en particulier de personnages historiques célèbres, de grands ministres ou de grands monarques que le poëte a voulu peindre, et si le bon esprit judicieux et fin dont nous parlons a vu de près quelques-uns de ces personnages mêmes, s’il a vécu dans leur familiarité, s’il sait par sa propre expérience ce que c’est que l’homme d’État véritable et quelles qualités au fond sont nécessaires à ce rôle que dans l’antiquité les Platon et les Homère n’avaient garde de dénigrer, ne pourra-t-il point en quelques paroles simples et saines redonner le ton, remettre dans le vrai, dissiper la fantasmagorie et le rêve, beaucoup plus aisément et avec plus d’autorité que ne le pourraient de purs gens de lettres entre eux ?
»71 Nous n’avons pas voulu morceler ce récit, bien qu’il portât en grande partie sur l’observation directe, pour donner un exemple concret de l’étroite façon dont s’engrènent et se complètent — avons-nous dit — les différents modes d’investigation médicale.
De cette façon la science parfaite s’achèvera par une langue bien faite347 Grâce à ce renversement du procédé ordinaire, nous coupons court à toutes les disputes de mots, nous échappons aux illusions de la parole humaine, nous simplifions l’étude, nous refaisons l’enseignement, nous assurons la découverte, nous soumettons toute assertion au contrôle, et nous mettons toute vérité à la portée de tout esprit.
Et voilà pourquoi, plutôt que mathématicien, ou astronome, plutôt même que grammairien ou antiquaire, Rabelais est médecin : médecin à la façon de son temps, c’est-à-dire physiologiste, anatomiste, et naturaliste à la fois, médecin de l’école de son ami Rondibilis, dont l’œuvre fut une Histoire des poissons.
Ce Picard bilieux, haineux, pontifiant me fait penser à son compatriote Calvin, à qui il est de toutes façons inférieur, et intellectuellement, et moralement, et littérairement.
La terre n’est pas seulement un fond de mer ; il y voit la double action de l’eau et du feu ; il y voit, c’est le mot ; à la façon dont Buffon peint ce que d’autres ont découvert, il a l’air de le découvrir.
Je l’ai expliqué au § précédent, c’est avant tout une classification, une façon de rapprocher des faits que les apparences séparaient, bien qu’ils fussent liés par quelque parenté naturelle et cachée.
Ses passages obscurs n’ont pas manqué d’exercer l’ingéniosité des scoliastes, mais de toutes leurs versions contradictoires aucune n’a réussi à s’imposer et qu’importent après tous ces velléités d’élucidation, puisque, comme le reconnaît Coppée lui-même, ami de la clarté, « le charme des vers de Mallarmé, même lorsque leur sens se dérobe, agit en nous et nous pénètre à la façon d’une musique ou d’un parfum ».
Les naturalistes ont établi, de façon irréfutable, à quel point les espèces varient en s’adaptant à des milieux physiques différents.
Cet homme, sur lequel les documents historiques nous ont renseigné, n’est pas un être isolé : ses actions, ses sentiments et ses pensées ont des causes en dehors de lui, qui sont « certaines façons générales de penser et de sentir ».
Il y aune sorte de volupté perverse dans la façon dont elle déshabille sa pudeur devant son amant.
Dans un tel cours, l’histoire universelle, comme on peut penser, serait traitée d’une façon très sommaire, très rapide : l’histoire de France seule devrait être développée.
Il en résulte une sorte de disproportion qui déconcerte bien un peu, mais avec laquelle on se raccommode quand on est fait à l’air et aux façons de ce guide supérieur.
Le siècle est envisagé dans son ensemble, et dans ses différentes vicissitudes d’esprit et de mœurs, d’une façon qu’on ne supposerait point possible à cette date, de la part de quelqu’un qui le voit d’aussi près et, pour ainsi dire, à bout portant.
Elle avait conservé le besoin d’avoir des élèves, des protégés autour d’elle, des personnes dont elle s’engouait extrêmement : sa prévention en tout l’emportait sur son jugement et lui dictait sa façon de penser et de dire.
Cambacérès est représenté finement et gaiement, d’une façon tout à fait spirituelle et amusante : le seul nom d’Alcibiade, qui lui est appliqué, est de trop.
Rien qu’à l’accent, il est évident qu’avec ce fonds d’humeur républicaine et cette conscience d’homme libre qui se retrouve à nu dès qu’on le presse trop au vif, Mallet du Pan en prend son parti ; il est à bout à la vue de tant de fautes, de sottises, et d’une partie d’échecs si mal jouée : « C’est un bonheur insigne, s’écrie-t-il ; de n’être rien qu’indépendant dans des conjonctures si désespérées, au milieu d’hommes qui ruineraient, par leur façon de faire, les conjonctures les plus favorables. » On voit à présent, sans qu’il y ait doute, quelle franche et particulière nature d’avocat consultant et de conseiller royaliste c’était que Mallet du Pan, ce paysan du Danube de l’émigration.
Je vous remercie sans façon aucune de m’avoir pris comme je m’efforce d’être… (Lettre du 25 février 1833.)
[NdA] La duchesse de Mecklembourg, « qui avait des façons de dire particulières », disait de Mme de Longueville « qu’elle enchavignait tout le monde ».
Il doit loger tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, et chacun d’eux le rebute ; le voilà dans la rue avec son valet, ne sachant où donner de la tête, ne voulant plus d’une hospitalité qui est au prix de tant d’avanies, quand un ami sensé lui indique le bon moyen de se faire soigner et respecter : c’est de s’en venir chez lui, de s’y faire apporter, au su et vu de tous, un coffre-fort bien lourd, et d’y compter ses écus d’une façon bien sonnante.
Un voyage de notre domicile d’alors au bureau du journal, et qui passait en revue, d’une façon fantaisiste, les industries, les officines de produits bizarres, les marchands et marchandes de tableaux et de bibelots que nous rencontrions sur notre route, et entre autres, la boutique d’une femme célèbre autrefois, comme modèle, dans les ateliers de peinture.
Voilà de quelle façon quelques artistes ont compris l’art moderne.
Chaigneau, dont j’ai tout à l’heure cité l’opinion sur l’œuvre de la Basilique, a, dans un petit roman d’une poignante intensité, rendu d’une façon très pénétrante l’impression que l’on ressent, quand, du sommet de la butte, le regard domine l’immense et chaotique étendue : « Une vapeur de clarté où se fondaient les fumées blanches essaimées de toitures, enveloppait Paris d’un vague et radieux frémissement qui noyait les détails rectilignes, pour n’accuser, en ébauche, que les ressauts capricieux des faîtages.
Je n’ai rien su que ce que j’ai trouvé, et quand il m’est entré dans la tête des opinions qui étaient aussi celles des autres, c’est que mes recherches comme les leurs y avaient abouti. » Un peu plus tard, traitant des signes, il ne voulut ouvrir aucun des ouvrages de ses prédécesseurs, et expliqua son étrange refus comme Descartes : « Notre première raison, c’est que les idées qu’ils nous suggéreraient gêneraient la liberté de notre esprit qui aime à se conduire à sa façon, et dépouilleraient pour lui cette recherche de son plus grand charme, qui est dans la recherche même plutôt que dans le résultat qu’elle peut donner à la science ; la seconde, c’est que les idées d’autrui, quand nous n’avons pas d’abord exploré nous-même la matière à laquelle elles se rapportent, n’ont pour nous qu’un sens vague, et nous troublent plutôt qu’elles ne nous éclairent54. » Cette habitude et ce goût sont le signe du véritable philosophe.
Enfin, en matière d’idées, le Français est naturellement discipliné, fort différent des Allemands qui réfléchissent chacun à sa façon et chacun dans son coin, très-docile aux opinions courantes, très-paresseux contre les opinions nouvelles, très-grognon quand on dérange ses habitudes, et qu’au lieu de réciter il est contraint de penser.
D’une façon générale, nous préférerions le Voyage en Grèce de Pierre Lebrun qui se distingue par une plus franche couleur. […] Il y a plus d’une façon de laisser une œuvre durable, un nom immortel. […] De toute façon on peut se déclarer indépendant sans se montrer hostile. […] Nourri de fortes études dont nous avons constaté les témoignages irrécusables sous forme d’hexamètres dans la manière de Stace ou de prose latine il la façon de Quintilien, Théophile Gautier a de bonne heure fixé ses regards sur l’idéale Beauté. […] Qui n’aime point la France de cette façon brûlante n’est pas digne de vous, ancêtres aussi grands par vos malheurs que par vos gloires, vainqueurs de Fleurus et d’Austerlitz, vaincus de Waterloo et de Gravelotte, plus chers peut-être à notre piété patriotique !
Esprit fin, poli, conversation souvent piquante, anecdotique ; et, plus au fond encore, pour les plus intimes, peinture vive et déshabillée des personnages célèbres, révélations et propos redits sans façon, qui sentaient leur xviiie siècle, quelque chose de ce que les charmantes lettres à sa femme, aujourd’hui publiées, donnent au lecteur à entrevoir, et de ce que le rôle purement officiel ne portait pas à soupçonner. […] Quels qu’aient été les raffinements de la vengeance et les choix exprès de la cour, vous savez que sa manière en général est assez imposante…. » Une telle façon d’endurer le martyre politique vaut bien celle de l’excellent Pellico85. […] » De Hambourg, du Holstein, de la Hollande, où successivement il séjourne avant sa rentrée en France, toutes ses lettres si vives, si généreuses, et respirant, pour ainsi dire, une seconde jeunesse, expriment en cent façons, à travers leur sève, les dispositions mûres et les opinions rassises qu’on a droit d’attendre de l’expérience d’une vie de quarante ans.
Personne n’ose le dire ; mais, en vérité, tout le monde a l’air de trouver juste, naturel et bon que la science ait ces étranges qualités ; et lorsqu’un Allemand comme William Schlegel, juge Molière de la manière que l’on sait, nos Français l’excusent, par cette raison qu’il est allemand : politesse qui fait honneur à leur bon cœur, mais non pas à leur façon d’envisager la critique. […] À les en croire, l’homme trouble l’harmonie de l’univers, plus qu’il n’en fait partie ; il a sur ses actions, ses passions, ses œuvres un pouvoir absolu, et ses déterminations ne relèvent que de son arbitre ; la Nature, de son côté, est sans lois ; non seulement l’homme lui échappe, mais elle peut, en quelque façon, s’échapper à elle-même ; les accidents historiques ne sont pas des phénomènes naturels, et les phénomènes naturels ne sont point des faits nécessaires. […] Avant d’avoir dit sur Molière les sottises si excusables que nous te pardonnons, tu avais « morigéné Euripide à la façon d’un maître d’école », Euripide, qui dans ses tragédies n’a montré un laisser-aller plus humain, que parce qu’il connaissait les Athéniens mieux que toi, et parce que ce ton qu’il prenait était précisément celui qui convenait à son époque ; Euripide, que Socrate nommait son ami, qu’Aristote appelait le plus tragique des poètes, que Ménandre admirait, que Sophocle et la ville d’Athènes pleurèrent en vêtements de deuil.
Diderot, qui s’apparente encore de cette façon avec Gœthe, sera traité comme j’ai déjà traité Gœthe. […] Il n’en fut la tête d’aucune façon, et les deux volumes que voici le prouvent suffisamment, du reste, car ils renferment sa philosophie, et la philosophie d’un homme, c’est la tête d’un homme. […] Opinion littéraire aussi dure à sa façon que son opinion philosophique.
Les petites pièces délicieuses, à la façon d’Horace, nous semblent le plus précieux, le plus sûr de l’héritage poétique de Fontanes. […] Or, une fois par semaine, le dimanche, M. de Fontanes avait à dîner l’Université, recteurs, conseillers, professeurs, et il faisait admirer sa vue, il ouvrait sans façon le pudique boudoir. […] Ou bien, la serpe en main, soignant ses arbustes et ses fleurs, il avait peut-être redit, refait en vingt façons ces deux vers de sa Maison rustique : L’enclos où la serpette arrondit le pommier, Où la treille en grimpant rit aux yeux du fermier ; et ce dernier vers enfin, avec ses r si bien redoublés et rapprochés, lui avait, à son gré, paru sourire. […] A la façon dont les auteurs de l’Histoire parlementaire de la Révolution française parlent de ce discours (tome XXXIX, page 59), on voit qu’au sortir des couleurs fortes et tranchées des époques antérieures, ils n’ont pas pris la peine d’entrer dans les nuances, ni de les vouloir distinguer.
Cette déception, s’ajoutant à la réapparition de la tuberculose rénale dont il se croyait guéri, l’aurait poussé à se suicider au gaz, geste qui reproduit de façon étonnante celui du personnage principal de Détours, son premier roman, écrit onze ans plus tôt. […] Les tours d’ivoire, mais celles qui restent c’est du toc à renverser d’une chiquenaude, des tours façon ivoire, du carton-pâte en vérité, des cercueils pour squelettes de moustiques, des boîtes où ranger tout ce que le courant lamartinien nous a valu de lyres et de lyristes, lyromanes mysticards, officiels, démagogues, avec leurs très comiques auréoles de pâmoisons, paradis, catholiques, artificiels et libéraux, attitudes, prétentions à l’incompris, à la fatalité photogénique et archi-individualiste. […] » Désespérer, de façon catégorique ou passive, de cette concordance, c’est, à la vérité, faire preuve d’agnosticisme, c’est, pratiquement, condamner à la tour d’ivoire le poète. […] n. m. automatisme pur, par lequel on se propose d’exprimer soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre façon, le fonctionnement réel de la pensée.
Voltaire disait lui-même de son héros : Il a passé sa vie à me faire des plaisirs et des niches, à me caresser d’une main et à me dévisager de l’autre ; c’est sa façon avec les deux sexes. […] Un tigre ne fait pas tant de façons pour dévorer sa proie. […] Voilà un personnage tragique bien supérieur, selon moi, à un soudan qui perd la tête et bouleverse son empire pour une petite esclave de son sérail, qui, pendant la moitié de la pièce, se livre à des folies dignes des Petites-Maisons, parce que cette esclave fait des façons pour l’épouser, et qu’il a surpris un billet galant qu’on lui adresse. […] La vertu poursuivie est une façon de parler obscure et entortillée. […] Voilà pourquoi l’auteur fait dire à son Araminte, après le premier coup d’œil qu’elle vient de jeter en passant sur Dorante : Il a vraiment bonne façon.
C’est pourquoi le rappel de la façon dont se comportèrent, à la révolution religieuse du xvie siècle, les nations du Nord et du Midi est l’indispensable complément de notre commentaire sur leurs origines, aux précédents chapitres. […] Seule, la plus qu’étrange façon dont l’immense majorité française considéra — et considère encore aujourd’hui — la Réforme et ses partisans, la petite troupe des insurgés contre le César spirituel du Vatican, serait de nature à déceler l’adultération subie aux origines, la tare de nos cerveaux et de nos consciences, la sophistication qu’imposèrent l’Empire et l’Eglise. […] La tumultueuse aventure de la Révolution, éminemment révélatrice à cet égard, démontre au grand jour et d’une façon définitive que le peuple français a subi, dès la première enfance, une sorte de castration morale. […] Jamais de plus radicale façon qu’en ces pages — où il y a plus de clarté répandue sur notre histoire que dans des bibliothèques entières — ne fut dénoncé le sophisme essentiel dont les cerveaux latins se nourrissent et ne fut plus hardiment promené le flambeau dans les ténèbres de notre inconscience. […] Notre histoire ne se trouverait-elle pas là, par avance consignée, si, interprétant à notre façon cette prose de Jean Richepin, nous échangions la dénomination d’« Aryens » contre celle de « Latins » ?
Sur quoi Rosny piqué répliqua que tout ce procédé conduisait à la grandeur du roi de Navarre bien plus qu’à sa ruine, et il en revint, selon son usage, à rappeler ce que son diable de précepteur La Brosse lui avait prédit ; puis il sortit brusquement, quittant sans autre façon la compagnie et le parti devenu contraire, pour se mettre en devoir de rejoindre le sien.
Tous deux ne différaient pas moins par la manière dont ils concevaient la forme et le style, ou la façon de s’exprimer.
[NdA] Il y a bien du mélange dans ces Poésies de La Fare, mélange de bon et de mauvais, mélange de ce qui est de lui et de ce qui lui a été à tort attribué : on cite toujours comme de sa meilleur façon ces jolis vers sous le titre de madrigal : Présents de la seule nature, Enfantement de mon loisir, Vers aisés par qui je m’assure Moins de gloire que de plaisir, Coulez, enfants de ma Paresse : Mais, si d’abord on vous caresse, Refusez-vous à ce bonheur ; Dites qu’échappés de ma veine Par hasard, sans force et sans peine, Vous méritez peu cet honneur !
Besenval, qui n’était pas des mieux avec lui, nous l’a montré au naturel dans deux ou trois circonstances. « Extrêmement gai, d’une imagination où tout se peignait du côté plaisant, insouciant sur tout, hors sur son crédit et sur l’espèce de gens à mettre en place, qu’il n’aurait voulu que de sa façon et dans sa dépendance ; toute affaire lui offrait matière à plaisanterie, et tout individu à sarcasme. » Il se moquait de ceux qui travaillaient pour lui et avec qui il traitait, et ne cessait de leur chercher des ridicules.
Il procède trop par voie logique et non à la façon des sciences naturelles.
Mais je n’ose me fier à mon jugement, car je trouve des longueurs : à tout, — même à la vie, je crois. » Ainsi encore, à Latouche, auquel il reprochait sa paresse à publier : « Mon cher ami, il ne vous a manqué que de mourir de faim : cela a manqué à plus de gens qu’on ne pense. » Mais toutes ces jolies façons cachaient quelque incertitude ; et aussi l’amitié, la politesse le retenaient.
Celui qui les invente et qui les débite d’abord n’y met pas tant de façon, pas tant de malice ni de profondeur.
Il n’est pas difficile, après une vie longue, quand on a entendu tout le monde et vu les dénouements, de venir faire, à propos de chaque personnage célèbre, une espèce de compilation de jugements, une cote tant bien que mal taillée, et de la donner sans y mettre le relief et la façon.
elle y vit, beaucoup, pendant son séjour ; un des meilleurs amis, — le meilleur ami de son frère, — Barbey d’Aurevilly, jeune alors et dont les façons si tranchées pouvaient ne sembler encore qu’un des travers passagers de là jeunesse : sa conversation brillante exerça incontestablement sur elle une espèce de séduction..
Charles en agit plus librement avec sa fille, la princesse dona Juana, gouvernante des royaumes d’Espagne en l’absence du roi : dans une affaire délicate qui se traitait avec le Portugal, il substitue sans façon des instructions de son chef à celles dont l’envoyé d’Espagne avait été chargé par la princesse gouvernante ; en ceci il fait acte de souverain jusque dans le cloître.
Il excellait, d’ailleurs, à y mettre la façon.
Ils ont expliqué avec une vivacité et une sorte de rivalité de plume comment de son crayon il attaque la pierre, comment il la traite avec un sans façon, avec une hardiesse qu’on n’y avait jamais apportés avant lui, et ils nous ont donné l’idée de ce génie du dessin en action.
Je n’ai point donné de ces batailles générales qui mettent le royaume en peine ; mais j’espère, avec l’aide de Dieu, que le roi retirera de grands avantages de celle-ci. » Et, en effet, si l’idée originale de Denain n’est pas de Villars, il se l’appropria tout à fait par la manière brillante et rapide dont il sut profiter de ce premier succès ; à la façon soudaine dont il en tira les conséquences, on aurait pu l’en croire le seul auteur et le père, et l’on peut dire que, par l’usage qu’il en fit, il éleva ce coup de main heureux à la hauteur d’une grande victoire.
Mais cette aimable vierge ne veut pas être maniée, ni traînée dans les rues, ni affichée dans les carrefours, ni publiée aux quatre coins des palais… Il ne faut la vendre en aucune façon… Elle ne doit jamais tomber aux mains des baladins ou du vulgaire ignorant ; et quiconque ne sait rien, fût-il seigneur et prince, doit être mis au rang du vulgaire… La conclusion de mon discours, seigneur hidalgo, c’est que vous laissiez cheminer votre fils par où l’entraîne son étoile… Grondez-le, s’il fait des satires qui nuisent à la réputation d’autrui, punissez-le et mettez son ouvrage en pièces ; mais s’il fait des discours à la manière d’Horace, où il gourmande les vices en général, avec autant d’élégance que l’a fait son devancier, louez-le alors… Si le poëte est chaste dans ses mœurs, il le sera aussi dans ses vers.
Lorsqu’il a eu à parler de Mme Roland, comme s’il s’agissait avant tout de la disculper et de la défendre, il a essayé de diminuer son rôle actif auprès de son mari et sa part virile d’influence : il s’est refusé également à admettre qu’il se fût logé dans ce cœur de femme aucun sentiment autre que le conjugal et le légitime, ni aucune passion romanesque : « Écoutez-les, disait-il hier encore, en s’adressant par la pensée aux différents historiens ses prédécesseurs et en les indiquant du geste tour à tour : ceux-là, soit admiration sincère pour le mérite de Mme Roland, soit désir de rabaisser celui des hommes qui l’entouraient, voient dans la femme du ministre la tête qui dirige et son mari et les législateurs qui le fréquentent, et répétant un mot célèbre : Mme Roland, disent-ils, est l’homme du parti de la Gironde ; — ceux-ci, habitués à se laisser aller à l’imagination du romancier ou du poète, transforment l’être qu’ils ont créé en nouvelle Armide, fascinant du charme de ses paroles ou de la douceur de son sourire ceux qu’elle réunit dans ses salons ou qu’elle convie à sa table ; — d’autres enfin, scrutateurs indiscrets de la vie privée, se placeront entre la jeune femme et son vieux mari, commenteront de cent façons un mot jeté au hasard par cette femme, chercheront à pénétrer jusqu’aux plus secrets sentiments de son âme, compteront les pulsations de son cœur agité, selon que telle ou telle image, tel ou tel souvenir l’impressionne, et montreront sous un voile transparent l’être vers lequel s’élancent sa pensée et ses soupirs ; car à leur roman il faut de l’amour. » Et il ajoute, plein de confiance dans le témoignage qu’il invoque : « Mme Roland a raconté elle-même avec une simplicité charmante ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a senti, ce qu’elle a dit, ce qu’elle a fait. » Eh bien !
Elle a fait ce voyage en quelque façon incognito, c’est-à-dire que ce n’était point une entrée.
C’est de cette façon, du moins, et en ce sens que j’entends et je conçois la défense de la tradition en matière littéraire, — moyennant une vigilance de chaque jour et une réparation infatigable.
A cet effet il combina son plan d’une façon particulière, et, profitant de notre situation en Algérie, il entreprit d’attaquer la difficulté par un point qui était à notre portée et qui cependant pouvait donner accès, moyennant détour, sur les endroits les moins connus et jusqu’au cœur même du continent africain.
On peut trouver qu’il conteste à Louis XIV quelques qualités que ce roi eut peut-être plus qu’il ne l’a dit : ce serait matière à examen et à discussion ; mais il est impossible, en lisant Saint-Simon, de ne pas être frappé d’une chose, c’est qu’il a infiniment plus donné au grand roi qu’il ne lui a ôté devant la postérité : il le fait vivre, marcher, parler, agir sous nos yeux en cent façons et toujours en roi, avec majesté, grandeur, avec séduction même.
Son maintien avec le roi est souvent un peu trop aisé et négligé et paraît annoncer qu’elle ne le regarde que comme un bonhomme (expression qui doit lui être échappée quelquefois), avec lequel elle croit pouvoir se dispenser de faire beaucoup de façons et d’user de ménagements particuliers.
Il y a une autre façon qui se conçoit, surtout dans le drame, mais je ne crains pas d’ajouter en toute poésie : serrer davantage à chaque instant la pensée et le sentiment, l’exprimer plus à nu, sans violer sans doute l’harmonie ni encore moins la langue, mais en y trouvant des ressources mâles, franches, brusques parfois, grandioses et sublimes si l’on peut, ou même simplement naïves et pénétrantes.
Il est né naturel et achevé ; simple, rapide, réservé pourtant, un style à la façon de Voltaire, mais chez une femme ; pas de manière, surtout dans Edouard ; un tact perpétuel, jamais de couleur équivoque et toutefois de la couleur déjà, au moins dans le choix des fonds et dans les accompagnements ; enfin des contours très-purs.
Mortaillables, mainmortables, bordeliers, d’une façon ou d’une autre, quinze cent mille personnes, dit-on, ont au col un morceau du collier féodal ; rien d’étonnant, puisque de l’autre côté du Rhin presque tous les paysans le portent encore.
Au reste le vieux Malherbe ni Corneille ne faisaient pas tant de façon, ni Pascal, ni Bossuet ; et ils ont plus d’une fois scandalisé la délicatesse grimacière de La Harpe et de ses pareils.
Ce qui le prouve bien, c’est que des individus différents, soumis aux mêmes conditions sociales, englobés dans les mêmes arrangements sociaux et les mêmes implications sociales, ne réagissent pas de la même façon.
Jésus vit peut-être ce Juda, qui conçut la révolution juive d’une façon si différente de la sienne ; il connut en tout cas son école, et ce fut probablement par réaction contre son erreur qu’il prononça l’axiome sur le denier de César.
À la hauteur où il se place, et d’après la façon dont il parle, il est évident qu’il voit dans cette conduite non pas imposture, mais habileté légitime : L’école ou la Sorbonne de Gama el-Azhar est la plus célèbre de l’Orient.
C’est de cette façon singulière qu’il rendait hommage à ses parents et devanciers ; mais, pour avoir le droit de se plaindre de lord Byron, il l’a oublié parfaitement.
Pourtant on trouvait, dans les Pensées et Paradoxes qui venaient aussitôt après ces deux morceaux, plus d’un trait en désaccord avec la doctrine chrétienne rigoureuse ; la seule manière dont Vauvenargues y parle de la mort qui ne doit pas être, selon lui, le but final et la perspective de l’action humaine, et qui lui paraît en elle-même la plus fausse des règles pour juger d’une vie, cette façon d’envisager l’une des quatre fins de l’homme est trop opposée au point de vue de l’orthodoxie et en même temps trop essentielle chez Vauvenargues pour laisser aucun doute sur la direction véritable de ses pensées.
Il court rapidement sur les temps barbares et stériles, et sur ceux de ses ancêtres dont on ne sait que les noms ou quelques traits insignifiants : « Il en est, dit-il, des histoires comme des rivières, qui ne deviennent importantes que de l’endroit où elles commencent à être navigables. » Il choisit le français de préférence à toute autre langue, parce que « c’est, dit-il, la langue la plus polie et la plus répandue en Europe, et qu’elle paraît en quelque façon fixée par les bons auteurs du siècle de Louis XIV ».
Il est comme saisi et transporté de l’ivresse de sa nouvelle condition paternelle ; son style cette fois s’allège et bondit : Puer nobis natus est, s’écrie-t-il, comme dans la messe de Noël, il me plaît de commencer cette lettre par un passage de l’Église, à l’imitation de nos anciens avocats en leurs plaidoiries d’importance… Je suis donc augmenté d’un enfant, et augmenté de la façon que souhaitait un ancien philosophe, c’est-à-dire d’un mâle et non d’une fille ; je dirois Parisien et non Barbare, n’étoit que ce nom sonne mal aux oreilles de tous… Et il raconte comment, par jeu et par un reste de superstition d’érudit, il a voulu chercher l’horoscope de ce fils, en ouvrant au hasard quelque livre de sa bibliothèque.
En littérature, à proprement parler, je le définirai un élève de Racine, de Boileau et de L’Art poétique, mais qui a gardé quelque façon complaisante de périphrase que Pascal qu’il admire tant ne lui aurait guère passée.
Contre les savants de profession et ceux qui posent l’autorité avant tout en matière de belles-lettres et de beaux-arts, il est clair, à la façon dont le combat s’engage et dès les premières lignes, que Perrault aura en bonne partie raison.
Entreprend-il de se justifier auprès de la Commune de Paris des sots griefs qu’on lui impute, comme d’avoir accaparé des armes, d’avoir des souterrains dans sa maison du boulevard, même d’avoir trompé autrefois les Américains par ses fournitures, il dira ingénument, en imitant les gageures et les défis à l’anglaise : Je déclare que je donnerai mille écus à celui qui prouvera que j’aie jamais eu chez moi, depuis que j’ai aidé généreusement l’Amérique à recouvrer sa liberté, d’autres fusils que ceux qui m’étaient utiles à la chasse ; Autres mille écus si l’on prouve la moindre relation de ce genre entre moi et M. de Flesselles… Je déclare que je paierai mille écus à qui prouvera que j’ai des souterrains chez moi qui communiquent à la Bastille… Que je donnerai deux mille écus à celui qui prouvera que j’aie eu la moindre liaison avec aucun de ceux qu’on désigne aujourd’hui sous le nom des aristocrates… Et je déclare, pour finir, que je donnerai dix mille écus à celui qui prouvera que j’ai avili la nation française par ma cupidité quand je secourus l’Amérique… Cette façon de tout évaluer en argent me paraît déceler un ordre de sentiments et d’habitudes qui était nouveau en littérature, et qui s’y naturalisa trop aisément.
Bernardin était un peintre qui se disait un ignorant en se croyant mieux informé que les savants, et dont toute la théorie ne devait aboutir qu’à se décrire à lui-même en mille façons variées ses impressions naturelles.
Qui a su mieux peindre les situations, enchaîner les événements, perdre et retrouver d’une façon plus naturelle un si grand nombre de personnages, et, par une transition de deux vers, remettre son lecteur au fait de la suite d’une longue histoire racontée dans les chants précédents ?
Il est peu de ses vers, en effet, qui n’aient pu être composés de cette façon.
Il cause de Morny, dont il a été une façon de secrétaire.
Kahn dit, de l’e muet : « Une autre différence entre la sonorité du vers régulier et du vers nouveau découle de la façon différente dont on y évalue les e muets.
Cinq cents ans avant Jésus-Christ, il était parfaitement scientifique, quand un roi de Mésopotamie avait une fille possédée du diable, d’envoyer, pour la guérir, chercher un dieu à Thèbes ; on n’a plus recours à cette façon de soigner l’épilepsie.
On ne citera pas une seule de ses pièces où on ne retrouve cette passionnée tendresse, cette paternelle sévérité, cette affectueuse exigence pour la bourgeoisie dont il partage, à son insu, les goûts, les préjugés et les façons de penser.
La logique qu’il peut avoir apprise n’est peut-être pas à sa façon de raisonner, ce qu’est le poid d’une once ôté ou ajouté à un quintal.
Publié presque au même moment que la Correspondance de Henri Heine, le livre de Xavier Aubryet : Chez nous et chez nos voisins, n’est point, lui, une correspondance, et si ; si tout ne se savait pas à Paris, dans cette maison de verre où il y a tant d’échos, ce livre ne dirait pas les souffrances du frère d’Henri Heine en souffrances, si ce n’est dans sa dédicace, où elles sont relevées d’une façon discrète et bien touchante.
Pauvre homme maltraité et vexé, il se contente de grogner éternellement contre sa belle, d’un grognement monotone qui n’a jamais pu l’amener à changer de façons et à devenir bonne fille pour lui, seulement une fois !
Chacun en effet, depuis saint Cyprien jusqu’à Malebranche, a tiré la flèche de sa raison particulière, de son argument à soi, pris dans le carquois du genre d’esprit qu’on avait, et l’a planté à sa façon plus ou moins avant dans cette vaste cible où il semblait qu’il n’y eût pas maintenant de place pour une flèche de plus.
La religion de l’adorable saint François d’Assise, qui se fit gueux d’une autre façon que M.
Il n’y a dans le monde que des faits et des rapports nécessaires ; quand on transforme ces relations et ces nécessités en petits êtres, on fabrique des entités à la façon des scolastiques ; on voit quelque chose de vague et d’abstrait qu’on déclare spirituel ; on finit par soutenir que le monde réel n’est qu’une apparence.
Cousin, à ce moment, entendait la philosophie à la façon des Allemands et la présentait comme une sorte d’architecte, ayant pour maçons les autres sciences, et occupée à construire un édifice unique avec les pierres qu’elles lui taillent.
Tout ce qu’il se rappelle du couple, à la façon d’une hallucination, c’est leur vision, un jour que le mari était tout en jaune, la femme tout en bleu de ciel : et ça, comme deux taches, dans un mauvais dessin de photographie en couleur. […] Et ce bronze repose sur un pied admirable, un morceau de bois plié à la façon d’une serviette, avec l’incrustation d’une grecque en argent sur les rebords, et, sur le plat, des poésies également incrustées en argent. […] Ce sont encore, l’un à côté de l’autre, deux dessins : l’un, une Débardeuse, gravée dans La Mode, d’un précis et d’un fini d’exécution, où se sent encore le dessinateur mécanicien ; l’autre, un lavis de la dernière année de la vie de l’artiste, montrant un de ces androgynes femelles, au retrait de travers de la tête dans les épaules d’une vieille tortue, lavis barboté, poché, à la façon des plus grands maîtres.
Il m’a fait venir une fois chez lui, exprès pour me tancer, d’une façon véhémente, à propos d’un article irrespectueux que j’avais commis à l’endroit de cet enfant gâté du chauvinisme. […] « Voilà, certes, une journée bien employée », se dit certain lecteur que nous avons tous connu, « chacun de nous a bien assez de génie pour la remplir de la même façon. » Non ! […] C’est là mon excellente excuse auprès de ceux qui ont pu me trouver bien osé et un peu parvenu de parler sans façon, au début de ce travail, de mon intimité avec un homme célèbre. […] Ce portrait, esquissé d’une façon familière, aurait besoin du concours du graveur. […] Tel mythe peut être considéré comme frère d’un autre, de la même façon que le nègre est dit le frère du blanc.
Il est difficile d’établir d’une façon positive l’année de la composition de cette comédie, mais il est certain qu’elle a été écrite de 1587 à 1591. […] C’était « une robe (a gowne, probablement un long manteau) de satin bleu remplie de petits trous en façon d’œillets, et à chaque trou pendait à un fil de soie l’aiguille avec laquelle il avait été cousu ». […] Les trois parties de Henri VI ont été, parmi les éditeurs et commentateurs de Shakspeare, un sujet de controverse qui n’est point encore éclairci, ni peut-être même épuisé ; plusieurs d’entre eux ont pensé que la première de ces pièces ne lui appartenait en aucune façon ; d’autres, en moindre nombre, lui ont aussi disputé l’invention originale des deux dernières, que, selon eux, il n’aurait fait que retoucher, et dont la conception primitive appartiendrait à un ou à deux autres auteurs. […] Hollinshed le met au nombre de « ces personnes mauvaises qui ne vivront une heure exemptes de faire et exercer cruauté, méchef et outrageuse façon de vivre. » Sans doute, et la critique historique en a fourni la preuve, la vie de Richard a été chargée de plusieurs crimes qui ne lui ont pas appartenu ; mais ces erreurs et ces exagérations, fruit naturel du sentiment populaire, expliquent, sans la justifier, la bizarre fantaisie qu’a eue Horace Walpole de réhabiliter la mémoire de Richard, en le déchargeant de la plupart des crimes dont on l’accuse. […] Cette fatalité qui, dans Macbeth, se révèle sous la figure des sorcières, et dans Richard III sous celle de Marguerite, n’est cependant en aucune façon la même dans les deux pièces.
Et il y avait à tout cela, notez-le, de la bonté et une sorte de courage ; car la petite fille, jolie à la vérité, était si mal mise et avait si mauvaise façon, qu’un élégant un peu vain ne se serait pas soucié d’être vu dans les rues avec elle. […] « Il y a bien quelques familles qui ne sont pas si nombreuses ; mais quand on me nommait les gens de ces familles-là, on me disait presque toujours : « C’est madame une telle, fille de monsieur un tel » (d’une de ces nombreuses familles), ou : « C’est monsieur un tel, beau-frère d’un tel » (aussi d’une des nombreuses familles) : de sorte qu’il me semble que tous les Neuchâtelois sont parents ; et il n’est pas bien étonnant qu’ils ne fassent pas de grandes façons les uns avec les autres, et s’habillent comme je les ai vus dans le temps des vendanges, lorsque leurs gros souliers, leurs bas de laine et leurs mouchoirs de soie autour du cou m’ont si fort frappé. » Meyer est invité à un concert, peu de jours après l’aventure de la robe, qui a bien du côté de la petite tailleuse quelques légères conséquences, reprises ou déchirures, qui de reste se retrouveront ; mais il n’y attache, pour le moment, que peu d’importance.
L’érudition et l’éducation classiques l’ont fait classique, et il écrit à la façon de ses modèles grecs et de ses maîtres romains. […] En vain, dans ses tragédies latines, Séjan, Catilina, il s’enchaîne dans le culte des vieux modèles usés de la décadence romaine ; il a beau faire l’écolier, fabriquer des harangues de Cicéron, insérer des chœurs imités de Sénèque, déclamer à la façon de Lucain et des rhéteurs de l’empire, il atteint plus d’une fois l’accent vrai ; à travers la pédanterie, la lourdeur, l’adoration littéraire des anciens, la nature a fait éruption ; il retrouve du premier coup les crudités, les horreurs, la lubricité grandiose, la dépravation effrontée de la Rome impériale ; il manie et met en action les concupiscences et les férocités, les passions de courtisanes et de princesses, les audaces d’assassins et de grands hommes qui ont fait les Messaline, les Agrippine, les Catilina et les Tibère124.
D’une certaine façon, Byron ne pouvait pas aller plus loin. […] J’espère que l’on rétablira les écoles de gymnastique, car elles sont nécessaires à notre jeunesse allemande, surtout aux étudiants, qui ne font en aucune façon contrepoids à leurs fatigues intellectuelles par des exercices corporels, et perdent ainsi l’énergie en tout genre.
C’est là qu’il forgeait et qu’il travaillait, non point assisté par la troupe monstrueuse des Cyclopes dont la fable l’entoura plus tard, mais farouche et solitaire, à la façon d’un Michel-Ange olympien. […] » — « Par sa propre démence. » — « De quelle façon ?
On sçait qu’une vive & singuliére imagination a dicté la version du Pere Catrou,(*) toujours rampante & souvent burlesque, où le sens du texte est à chaque page exposé d’une façon familiére ou bizarre ; où l’original est même fort souvent altéré dans son texte placé vis-à-vis de la traduction. […] Ce qui doit rester de ces louanges excessives, c’est que “le traducteur, dit l’Abbé Goujet, prend en gros les idées de son auteur & les rend en des termes qu’on lit toujours avec plaisir, mais qui, comme il en convient lui-même, sont détachés & indépendans des phrases & des façons de parler d’Horaces” La traduction du P.
Or, comme il est nuisible à tout animal d’être sujet à de fréquentes inflammations des yeux, et que cet organe n’est en aucune façon indispensable à des espèces qui ont des habitudes souterraines, une réduction quelconque dans sa grandeur, avec l’adhérence des paupières, et mieux encore une armure de poils pour le couvrir et le protéger, sont en pareil cas autant d’avantages. […] Comme il est difficile d’admettre que des yeux, même inutiles, puissent être d’une façon quelconque nuisibles à des animaux qui vivent dans l’obscurité, je ne puis attribuer leur perte qu’au défaut d’exercice.
Il est à remarquer qu’au cours de ces luttes qui remplirent le siècle, le même phénomène se reproduisit d’une façon presque constante. […] Écoutez plutôt : « L’autorité royale est absolue… Les princes sont des espèces de dieux, suivant le langage de l’Écriture, et participent eu quelque façon à l’indépendance divine… Au caractère royal est inhérente une sainteté qui ne peut être effacée par aucun crime, même chez les princes infidèles… » Bossuet en déifiant le prince, quelqu’il soit et de quelque manière qu’il ait été établi, en le marquant d’un caractère de sainteté qu’aucun forfait ne peut effacer, n’est plus qu’un adorateur du fait brutal, de la force pure, et il rétrograde ainsi par-delà le moyen âge et jusqu’aux Césars byzantins… » Je ferai la même observation que pour l’alinéa précédent.
Gibbon s’est appesanti avec une complaisance assurément malicieuse sur les misères et les subtilités théologiques, sur l’infinie division des sectes qui partagèrent les esprits dans le Bas-Empire, mais ce n’est pas à la façon de Voltaire qu’il s’y prend.
Ces trois éléments, comme nous dirions, le Nil, les Bédouins, les mamelouks, sont essentiels à connaître pour se bien rendre compte de la constitution du pays, du désert et de la façon de le traverser, d’y guerroyer, enfin de la politique et des révolutions de palais.
À Vienne, à Milan, à Naples, on sent autrement : mais Beyle, à force de nous expliquer cette différence et d’en rechercher les raisons, d’en vouloir saisir le principe unique à la façon de Condillac et d’Helvétius, que fait-il autre chose lui-même, sinon, tout en frondant le goût français, de raisonner sur les beaux-arts à la française ?
Daru louait son prédécesseur Collin d’Harleville et terminait ainsi sa louange : « C’est pour moi une douce satisfaction de sentir que je reste au-dessous de l’attente du public », le père Lefebvre goûtait fort cette façon de penser et de s’exprimer, qui en dit beaucoup dans sa délicatesse : « Ce n’est pas à vous que j’en ferai le commentaire, écrivait-il à M.
Les Mémoires de sa façon, qu’on vient de publier, ont l’inconvénient même de sa vie ; ils sont épars et décousus.
Il se sentait plus chargé de la plupart des louanges qu’il ne s’en trouvait honoré, et pour les lui rendre agréables on était contraint de les déguiser avec adresse, et il y fallait bien de l’artifice et de la façon ; mais il n’en fallait point pour le reprendre, et rien ne fut jamais mieux reçu que les avis qui lui venaient des personnes intelligentes.
Je n’ai plus que deux choses à faire dans ma vie : l’une de la hasarder avec honneur dès que je le pourrai, et l’autre de la finir dans l’obscurité d’une retraite qui convient à ma façon de penser, à mes malheurs et à la connaissance que j’ai des hommes.
On connaît le fameux recueil dédié à Mademoiselle, et où l’on voit plusieurs portraits de sa façon.
Chéruel et d’autres l’avaient faite avant lui, et sans y mettre tant de façons.
. — Après quelque conversation que j’eus avec Mme Swetchine, au sujet du comte Joseph de Maistre, et où je lui dus des communications précieuses, rentrant chez moi j’écrivais, entre autres notes, ces quelques lignes que je lis encore (1837), et qui ne portent que sur le ton et la façon : « Mme Swetchine, si respectable et si supérieure, a, dans le tour de l’esprit de l’expression, toute la subtilité du Bas-Empire, la stabilité russe ou celle d’un archimandrite grec. » On s’est épuisé en louanges au sujet de son salon, et certes ce serait affaire à un malotru de venir contester aux habitués d’un salon célèbre tous les agréments et les avantages qu’ils y ont trouvés et qu’ils regrettent.
Il semblait que toutes les façons de juger et de voir, toutes les manières de raconter, de raisonner et de déraisonner se fussent produites, et qu’il allait y avoir clôture.
Mais, de plus, je ne crois pas que la bonne façon de juger des livres et des auteurs soit de les voir sous l’éclair des tempêtes publiques.
C’est à elle que le bon vieux roi disait un soir en la quittant et en lui baisant plusieurs fois la main, devant son chancelier qui passait pour en être lui même amoureux : « Mon chancelier vous dira le reste. » On citait de sa façon maint couplet, des impromptus de société, des épigrammes, et peu de personnes, nous dit La Harpe, ont mis dans ces sortes de bagatelles une tournure plus piquante.
Il s’était fait d’elle toute une théorie, qui est aussi celle de Mme du Deffand, et qu’il exprime de cette façon piquante ; c’est dans une lettre à son ami, le poëte Gray : « Mme de Boufflers, qui a été en Angleterre, est une savante, maîtresse du prince de Conti, et qui a grand désir de devenir sa femme.
On sait le mot de la duchesse de Chaulnes, près de se remarier avec M. de Giac : « Une duchesse n’a jamais que trente ans pour un bourgeois. » Bonstetten, qui, revit Mme d’Albany en 1807, a dit sans plus de façon : « Elle vivait avec le peintre Fabre, qui n’habitait point dans sa maison, mais qui mangeait avec elle.
72» Or voici de quelle façon incroyable M.
De quelle façon la Dauphine dut-elle se conduire à son égard, et sur quel pied dès le premier jour ?
Mais chacun a son génie à soi et sa façon de faire, et il n’y a pas de sûreté à en sortir ni à en vouloir changer.
A souffrir : ce doit être ma façon de glorifier Dieu.
Canning, si l’on imagine un politique de l’école des doctrinaires ou de celle même de M. de Chateaubriand, écrivant une lettre, il s’y prendra d’une tout autre façon que M. de Talleyrand, se bornant à des faits précis et presque matériels dans le billet que voici : « 14 (août 1827).
Ces affaires d’Espagne étaient menées de telle façon que Napoléon lui-même, à cette date, déclarait n’y rien comprendre : je n’essayerai pas de les démêler.
Ces signalements de notre façon suffiraient pour les faire reconnaître : mais tout lecteur digne d’Oberman n’aura besoin de guide autre que lui-même, dès qu’il s’y sera plongé.
« Au reste, tout ceci doit être pris par vous d’une façon plutôt générale qu’applicable absolument à M.
Les principaux traits de cet autre moment si bien rempli furent la suprématie, le culte de l’Art considéré en lui-même et d’une façon plus détachée, un grand déploiement d’imagination, la science des peintures, l’histoire entamée dramatiquement, évoquée avec souffle, comme dans le Cinq-Mars et le Cromwell, la reproduction expressive du Moyen-Age mieux envisagé, de Dante et de Shakspeare compris à fond ; on perfectionna, on exerça le style ; on trempa le rhythme ; la strophe eut des ailes ; on se rapprochait en même temps de la vérité franche et réelle dans les tableaux familiers de la vie.
Une plaie moins matérielle, et en même temps plus saisissable, plus ostensible, qui tient de près à l’ambition personnelle des hommes de talent et à leur prétention d’être chacun un roi absolu, c’est la façon dont ils s’entourent, dont ils se laissent entourer.
Gresset, dans son séjour d’Amiens, s’était extrêmement préoccupé, comme font volontiers les écrivains retirés en province, du néologisme qui s’introduisait en quelques branches du langage : « Il avait été frappé justement, mais beaucoup trop, dit Garat dans sa Vie de Suard, du ridicule d’une vingtaine de mots qui avaient pris leurs origines et leurs étymologies dans les boutiques des marchandes de modes, même dans les boutiques des selliers. » Il en forma comme le tissu de son discours ; toutes ces locutions exagérées dont il s’était gaiement raillé vingt-cinq ans auparavant dans le rôle du jeune Valère : Je suis comblé, ravi, je suis au désespoir, Paris est ravissant, délicieux, il les remit là en cause, il fit d’une façon maussade comme la petite pièce en prose à la suite du Méchant ; et tandis que Suard plaidait avec tact pour la raison, alors dans sa fleur, et pour la philosophie, Gresset souligna pesamment des syllabes, anticipant l’office que nous avons vu depuis tant de fois remplir à feu M.
« On ne m’a pas fort accablé d’éloges sur le sonnet de ma parente, écrit Boileau à Brossette ; cependant, monsieur, oserai-je vous dire que c’est une des choses de ma façon dont je m’applaudis le plus, et que je ne crois pas avoir rien dit de plus gracieux que : A ses jeux innocents enfant associé, et Rompit de ses beaux jours le fil trop délié, et Fut le premier démon qui m’inspira des vers.
C’est dans ce journal qu’il dédiait à l’auteur des Deux Archers, à l’auteur de Trilby, les jolies ballades en prose dont la façon lui coûtait autant que des vers.
Ce mot, emblème, paraît être compris de façons bien diverses, il est vrai.
Renan que je veux dire, les a par avance démentis : « Le progrès de l’humanité n’est en aucune façon esthétique… Le grand art même disparaîtra.
Renan que je veux dire, les a par avance démentis : « Le progrès de l’humanité n’est en aucune façon esthétique… Le grand art même disparaîtra.
Monsieur, Nous sommes bien incompétents pour louer ce qui fait votre gloire véritable, ces admirables expériences par lesquelles vous atteignez jusqu’aux confins de la vie, cette ingénieuse façon d’interroger la nature qui tant de fois vous a valu de sa part les plus claires réponses, ces précieuses découvertes qui se transforment chaque jour en conquêtes de premier ordre pour l’humanité.
Son esprit se jouait en cent façons sur ce triste thème ; parlant de lui et de l’un de ses amis, lord Tyrawley, également vieux et infirme : « Tyrawley et moi, disait-il, voilà deux ans que nous sommes morts, mais nous n’avons pas voulu qu’on le sût. » Voltaire qui, avec la prétention d’être toujours mourant, était resté bien plus jeune, lui écrivait, le 24 octobre 1771, cette jolie lettre, signée Le vieux Malade de Ferney : … Jouissez d’une vieillesse honorable et heureuse, après avoir passé par les épreuves de la vie.
On a dernièrement imprimé ce petit billet d’elle à David Hume, comme échantillon de sa façon de bourrer les gens quand elle en était contente ; je n’y supprime que les fautes d’orthographe, car Mme Geoffrin ne savait pas l’orthographe, et ne s’en cachait pas : Il ne vous manquait, mon gros drôle, pour être un parfait petit-maître, que de jouer le beau rigoureux, en ne faisant pas de réponse à un billet doux que je vous ai écrit par Gatti.
Si elle avait encore gardé un peu de la façon académique et presque rhétoricienne dans les débuts de son Histoire 35, elle n’offre plus, sous cette forme de critique, qu’une correction, élégante, où le piquant de l’esprit domine.
Il est de la façon de Mlle de Scudéry, qui, dans son roman de Clélie, aurait peint Ninon sous la figure de Clarice.
Je n’ai voulu ici que faire entrevoir cette façon de les considérer ; il est, en toutes choses, une conclusion élevée et raisonnable, qu’il ne faut jamais perdre de vue.
De toutes les façons, c’est la plus opposée à l’appel attrayant de Fénelon.
Il disait un jour de quelqu’un de ses proches : « Un tel n’est point menteur, mais il n’a qu’un défaut, c’est qu’il ne peut dire les choses comme elles sont. » C’est aussi ce qu’il faisait lui-même, on vient de l’entendre ; et c’est de cette façon dramatique, et à travers ce prisme trompeur, que nous sont apparus trop souvent les spectacles de cette orageuse époque, et que la vue de ceux qui n’étaient point contemporains a été surprise et abusée.
La façon dont le cardinal de Retz parle de lui-même, la franchise avec laquelle il découvre son caractère, avoue ses fautes, et nous instruit du mauvais succès qu’ont eu ses démarches imprudentes, n’encouragera personne à l’imiter.
Ces contradictions sont touchées d’une façon courante et d’un ton de gaieté légère.
Jamais esprit plus vigoureux et plus sain ne s’éleva à moins de frais lui-même, et ne réagit sur lui d’une façon plus libre, avec moins de préjugés d’école.
Il n’y a ici aucun lieu pour se promener, ni jardin, ni allée, ni quoi que ce soit, de façon que j’ai ma maison pour prison.
Il connaissait à fond cette âme malade, jointe à un si prestigieux talent ; il redressait à chaque instant les fausses vues indulgentes où retombait sa gracieuse et trop prompte amie : « Je suis persuadée, disait de Rousseau Mme d’Épinay, qu’il n’y a que façon de prendre cet homme pour le rendre heureux : c’est de feindre de ne pas prendre garde à lui, et de s’en occuper sans cesse. » Grimm se mettait à rire et lui disait : « Que vous connaissez mal votre Rousseau !
Ces tristes idées qu’il avait de tout temps nourries, et où il faisait bon marché de la majorité de l’espèce, durent lui revenir plus habituelles et plus présentes dans les années de sa chagrine vieillesse, après qu’il eut perdu tous ses amis, et quand le monde, bouleversé en apparence, se renouvelait autour de lui d’une façon si étrange.
c’est une certaine façon compliquée, un peu subtile, un peu hautaine, de prendre et de présenter les choses, qui n’est pas à l’usage des esprits ordinaires, ni même des esprits très naturels ; c’est le procédé de gens habitués à regarder intuitivement (comme ils disent quelquefois) au-dedans de leur pensée, plutôt qu’à mettre la tête à la fenêtre et à laisser courir leur parole au-dehors.
Mon cœur en portera le deuil, et cela, d’une façon plus profonde qu’on ne le porte pour la plupart des parents.
A-t-on jamais, je le demande, conçu la religion de cette façon et sous cette forme étrange et audacieuse ?
Supposer, d’un autre côté, que tous sont faux et ne sont que des conceptions absolument chimériques est également un fait bien difficile à comprendre, car prétendre que l’homme cherche le secret des choses, mais qu’il ne peut le trouver en aucune façon, c’est presque, si je ne me trompe, une contradiction.
Ce livre est d’autant plus utile, qu’on peut le regarder en quelque façon, comme un corps de Rhétorique, à cause du grand nombre de regles, de principes & de réfléxions sur cet art, dont il est rempli.
Cependant, à moins de l’avoir sans cesse présente à la mémoire, on risque de n’entrevoir qu’obscurément ou même de ne pouvoir en aucune façon comprendre l’économie entière de la nature, avec tous ses phénomènes de distribution, de rareté, d’abondance, d’extinction et de variation.
Il ne faut pas s’y méprendre : avant le coup de guillotine final de Sanson, les Sansons à douze cents têtes de l’Assemblée nationale avaient bien des fois guillotiné la Royauté en détail, et même d’une façon plus définitive encore que Sanson, car leurs coups de guillotine, à eux, étaient avilissants, et le coup de guillotine de Sanson n’avilissait pas.
Pour prendre un des exemples les plus vulgaires de la vie, qu’y a-t-il de si réjouissant dans le spectacle d’un homme qui tombe sur la glace ou sur le pavé, qui trébuche au bout d’un trottoir, pour que la face de son frère en Jésus-Christ se contracte d’une façon désordonnée, pour que les muscles de son visage se mettent à jouer subitement comme une horloge à midi ou un joujou à ressorts ?
« La fin d’un être est indiquée par sa nature. » En aucune façon.
Cela prouve, une fois de plus, que chaque peintre voit d’une certaine façon, sent la lumière et les couleurs à sa manière, et que chaque spectateur, à son tour, voit le tableau avec ses yeux à lui, avec sa façon de sentir, avec son daltonisme particulier, soit du corps, soit de l’âme ; et chaque public aussi, et chaque siècle ; de telle sorte que, après que la nature s’est, pour ainsi dire, réfractée dans les yeux et dans la pensée de l’artiste, l’œuvre de celui-ci se réfracte dans les yeux et dans le sentiment du public, et de tous les publics successifs, sous des angles toujours nouveaux. […] Il faut évidemment qu’on sente, qu’on retrouve, qu’on admire toujours la nature dans l’art, mais vue, interprétée et restituée d’une certaine façon par le génie particulier de l’artiste. […] il est vrai, quoique ton ennemie Je ne puis te blâmer d’avoir fui l’infamie ; Et, de quelque façon qu’éclatent mes douleurs, Je ne t’accuse point, je pleure mes malheurs. […] Lygdamon Mon cœur de la façon accompagne vos pas. […] Et puis des maximes d’un tour heureux, comme celle-ci : Tel donne à pleines mains, qui n’oblige personne ; La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne.
C’est un héritage à coup sûr, car, dans la nature considérée d’une façon générale, il n’y a que des activités utiles. […] Dastre, qui s’aperçoit sous l’inconstance et la variété des formes et qui circule, en une certaine façon, du phénomène antécédent au suivant, c’est l’énergie. » Mais que l’on dise l’énergie, ou la force, ou le mouvement, ou simplement la matière, cela revient au même ; c’est toujours la vieille loi de constance. […] L’esprit de cette sorte, ordinaire chez l’homme d’action, compare et classe d’une façon discontinue. […] On remarquera, au surplus, que, d’une façon générale, l’homme ne désigne par un nom particulier chacun des sexes des animaux que lorsque cela représente pour lui une utilité : un bœuf et une vache, cela a des destinations différentes ; ou quand l’aspect est très différent : cerf, biche. […] Façon d’être. — Madame de Staël.
Pardonnez-moi la question ; nous raisonnons et vous connaissez bien ma façon de penser. […] Chacun a parlé de ce voyage selon sa façon de penser et de voir. […] Ce que je dirai quand je verrai de votre façon un ouvrage en faveur de la religion chrétienne ? […] Car je me suis plaint sincèrement qu’elle me dît d’une façon et qu’elle vous écrivît d’une autre. […] Chacun a sa façon de sentir, voilà la mienne, je lui ai écrit tout cela ; c’est me perdre bien sûrement ; mais je ne souffre point, je ne souffrirai pas, et tout sera bien.
Mais nos héros sont tous fantastiques, & reçoivent leur éxistence de la façon du Poëte, toujours debout & dans la même attitude, fidèles à la rime, abandonnés à un parlage intarissable, répétant une enfilade de maximes vuides, amenés de force sur la scène, & chassés quand on n’a plus besoin d’eux ; ce sont des mannequins obéissans au fil d’archal qui les précipite comme des marionnettes, dans une action compliquée à loisir, &, par cela seul, infiniment fausse. […] Non ; le tems de la révolution est arrivé, elle est commencée depuis quelque tems dans tous les bons esprits ; & un second théâtre la décideroit d’une façon éclatante & victorieuse. […] Une autre fois, j’acheverai ma confession ; j’ôserai dire ce que je pense au milieu de tant de Gens de Lettres, qui taisent leur façon de penser & qui dissimulent leur jugement. […] Quelquefois un Auteur Tragique (ou soi-disant tel) prend, sans façon, deux ou trois pièces Grecques pour en composer une à sa fantaisie, sans avoir recours à la pénible invention ; il abbat une tête qui lui déplaît, pour en coller une autre sur le tronc de tel personnage ; il brouille les parentés des descendans d’Atrée & d’Œdipe, sans craindre l’animadversion de ces pauvres Princes décèdés.
Personne dans le monde ne parle, n’écrit, ne raconte, ne moralise, ne discute, ne décrit de cette façon ! […] Cette façon de parlementer eut plein succès. […] Runjet-Sing, quand il veut témoigner sa considération aux gens, n’y met pas tant de façons.
Si vous me connaissiez davantage, vous sauriez que je suis arrivé en place philosophe, que j’en suis sorti plus philosophe encore, et que trois ans de retraite ont affermi cette façon de penser au point de la rendre inébranlable.
Une fois produit, il travailla vigoureusement à se faire sa place, à concilier l’étude du cabinet avec la pratique : il était littérateur à la façon du xvie siècle, parlant latin autant et plus volontiers que français ; c’est pour le latin qu’il garde ses élégances : quand il écrit dans sa langue maternelle, son style bigarré exprime à merveille le mélange de goût qui régnait dans les professions savantes durant la première moitié du xviie siècle.
On ne saurait se dissimuler qu’il a une façon dépenser particulière, une tournure métaphysique portée dans les choses, un goût de paradoxe ingénieux : ç’a été la forme de son esprit.
Elle divertissait le roi par ses façons de gentillesse et de simplicité amicale, et le désennuyait quelquefois, ce qui était la grande affaire.
Que d’obstacles ne devait pas trouver dans sa carrière un homme qui ne pouvait, comme Aladin, déguiser sa façon de penser, et qui voulait (c’est ainsi qu’il s’exprimait) faire fortune à découvert !
» L’abbé ne se paye pas de ces mots d’école et de ce galimatias ; le poème épique, selon lui, sans tant de façons, c’est tout uniment celui dans lequel le poète raconte l’action, de même que tout poème dans lequel les personnages parlent et agissent est plus ou moins du genre dramatique.
Mme de Coigny s’occupait avec intérêt de la jeune fille douce, vive et voltigeante qui s’épanouissait sous ses yeux : « Mme de Coigny me donne des leçons de prononciation, de ponctuation, et me recommande de faire des notes sur tout ce que je lis, et d’écrire tous les jours ce que je pense : c’est une façon de savoir si on est bête. » Mais ce conseil que donnait Mme de Coigny à Mlle Newton ne fut complet et ne put être suivi dans sa perfection que lorsque M.
Ainsi en jugeait le duc de Rohan quand il écrivait : « Philippe II poussa ses affaires si avant, que le royaume de France n’est échappé de ses mains que par miracle. » De loin, quand les événements ont tourné d’une certaine façon, on ne se représente pas aisément à combien peu il a tenu qu’ils ne tournassent dans un sens tout autre ; on voit des nécessités et des dénoûments tout simples là où il y a eu des bonheurs et de merveilleux secours.
Tant qu’on ne produira pas un exemple ancien de cette façon de réplique qui donne ici tout l’agrément, et qui a surtout son à-propos quand il s’agit de femmes et de beautés célèbres, Villon reste en possession de son titre ; il garde en propre son plus beau fleuron.
Je veux mordre ici en plein et sans tant de façons ; je veux parler de ces Entretiens, comme je les ai lus, au long, et en m’aidant moins encore de la traduction de M.
Je ne serais pas étonné qu’il ne se mitonnât quelque farce à la façon de barbarie.
Il est de ces esprits qu’une façon de phrase, Un certain choix de mots tient un jour en extase, Qui s’enivrent de vers comme d’autres de vin, Et qui ne trouvent pas que l’art soit creux et vain.
quelle sorte de réduction et d’appropriation toute française (en y laissant une couleur très-suffisamment espagnole) lui a-t-il fait subir, quel compromis a-t-il su trouver quant au lieu, au temps, quant au nombre et aux sentiments des personnages, à leur ton et à leur façon de parler ou d’agir ?
Étendons notre vue ; il y a plus d’une façon de belle mort ; personne n’en a le monopole.
La réunion de la Convention et sa façon d’entrer en scène l’avertissent que le temps d’arrêt n’est pas si prochain.
» Mme Duchambge avait eu l’idée de demander un service réel à l’un de leurs visiteurs les plus agréables et les plus gentils de façons ; Mme Valmore lui répondait : « (10 février 1843)… Ton idée sur M.
M. de Fezensac nous apprend aussi de quelle façon le maréchal Ney traitait ses aides de camp, et en général comment le service des ordonnances se faisait dans la grande armée.
Son existence large, simple, négligemment tracée, s’idéalise à distance et se compose en massifs lointains, à la façon des vastes paysages qu’il nous a prodigués.
Ma vie est sans variété, mes jours sont sans nuances ; et cette monotonie fait paraître le temps court, de même que la nudité d’un terrain le fait paraître moins étendu. » Le simple et doux Lépreux fit son chemin dans le monde sans tant de façons et sans qu’on lui demandât, rien davantage ; il prit place bientôt dans tous les cœurs, et procura à chacun de ceux qui le lurent une de ces pures émotions voisines de la prière, une de ces rares demi-heures qui bénissent une journée.
Il est vrai que ces éternelles discussions entre parenthèses ralentissent un récit, et que, lui, il porte volontiers dans le maniement son érudition, si vaste et si bien acquise, quelque chose de la façon courante et preste de Voltaire ; ce qui est un dernier éloge ; car ce nous serait une honte de finir par une chicane janséniste avec un si beau livre, qui n’a qu’à se poursuivre sur ces bases et dans cette ordonnance pour être un monument.
En quelques rares endroits, si je l’osais remarquer, son raisonnement, en faveur de l’authenticité historique qu’il soutient, m’a paru plus spécieux que fondé, comme quand il dit par exemple : « Les premiers siècles de Rome vous sont suspects à cause de la louve de Romulus, des boucliers de Numa, du rasoir de l’augure, de l’apparition de Castor et Pollux… ; effacez donc alors de l’histoire romaine toute l’histoire de César, à cause de l’astre qui parut à sa mort, dont Auguste avait fait placer l’image au-dessus de la statue de son père adoptif, dans le temple de Vénus191. » Une fable qu’on aura accueillie dans une époque tout avérée et historique ne saurait en aucune façon la mettre au niveau des siècles sans histoire et où l’on ne fait point un pas sans rencontrer une merveille.
Ces contrastes sont de bon augure par la façon dont ils se tempèrent.
Mais quand la pensée et l’âme y tiennent la place qui convient à ce nom d’amour, quand les souvenirs déjà anciens et en mille façons charmants se sont mêlés et pénétrés, quand les cœurs sont restés fidèles, un accident, une froideur momentanée ne sont pas irréparables.
Si quelque intérêt s’attache aujourd’hui pour nous à cette négociation, il tient tout entier, on le conçoit, à la façon dont le négociateur nous la raconte, et au jeu subtil des mobiles qu’il nous fait toucher.
Il ne lui plaît pas qu’on sache aussi de quelle façon le pape vit cet accomplissement du vœu fait en prenant la croix : et il ne souffle pas mot des remontrances, des menaces d’innocent III, des négociations par lesquelles Boniface essaye de le ramener.
Quand il reparut, il lui fallut plaire à un autre goût, à une nouvelle génération, très infatuée d’elle-même et dédaigneuse des vieilles modes ; le grand Corneille se fit doucereux, gauchement, à la façon de Quinault.
Sa fonction consiste à établir un rapport entre les choses et l’esprit, de façon que l’esprit goûte la vérité des choses.
Ainsi le fondement de l’ironie voltairienne, de ce ricanement fameux, est identique à celui du comique moliéresque ; cette façon de prendre les choses par la raison plutôt que par le sentiment est éminemment française.
» — « Je vous supplie de considérer qu’on en a fait d’autres (maréchaux) qui n’avaient pas gagné des batailles si avantageuses que celle-ci : il est vrai qu’il ne commandait pas l’armée, mais il a si bien servi que je vous avoue lui devoir une grande partie de l’honneur que j’ai eu. » Et Espenan et le duc de Longueville parlent exactement de la même façon.
Vouloir fixer par écrit des pensées communes, c’est, dans l’auteur, ou médiocrité d’invention, ou illusion de l’ouvrier qui estime moins la matière que la façon.
Il n’y a pas moyen d’échapper à ce dilemme ; ou bien la science ne permet pas de prévoir, et alors elle est sans valeur comme règle d’action ; ou bien elle permet de prévoir d’une façon plus ou moins imparfaite, et alors elle n’est pas sans valeur comme moyen de connaissance.
Il a obéi à un ordre supérieur, à un oracle infaillible, à une voix qui commande de la façon la plus claire, sans donner ses raisons.
La façon mémo dont il conçoit les dieux de son temps dissipe leur figure et détruit leur alliage humain.
M. de Broglie est l’homme qui procède le moins de cette façon légère : appliqué, régulier dans ses habitudes, chaque matin à la même heure il se met à l’œuvre, à son étude, à sa lecture.
Certes, je ne voudrais pas exclure de la poésie l’élégance, mais quand je vois celle-ci mise en première ligne, j’ai toujours peur que la façon, le fashion, ne prime la nature, et que l’enveloppe n’emporte le fond.
Il promet de parler beaucoup du roi, et il nous parle aussi de lui-même : Je suis un peu jaseur la plume à la main, dit-il ; vous sentez bien que je n’y fais pas grande façon, et que je ne songe guère à ce que j’ai à vous dire.
On trouve, on devine des allusions plus ou moins couvertes à ses humiliations, à ses souffrances : Que si pour m’imposer, dit-elle, une pénitence en quelque façon convenable à mes offenses, vous voulez (ô mon Dieu !)
La mélancolie rustique, l’insouciance et la bonhomie pas trop accusées, cette façon de chanter comme si l’on s’en revenait au milieu des champs, il sait tout cela sans feinte, et mieux qu’un chanteur de profession.
Ce n’est pas une royauté républicaine à la façon de La Fayette qu’il veut ; on le voit, au contraire, vouloir retrancher de la Constitution les idées républicaines qui y pénètrent sous l’influence de La Fayette et qui vont en faire un code d’anarchie, de dissensions civiles et de conflits d’autorité.
Elle n’a pas tâché, disait-on, pour exprimer la façon d’écrire de Mme de Caylus et ses aimables négligences.
., etc. » Je ne sais si cela vaut beaucoup mieux au point de vue oratoire, mais je tiens à noter de quelle façon l’abbé Maury sut donner plus tard à cet Éloge, et en général à tous ses premiers ouvrages, en les revoyant, une légère couche d’orthodoxie.
Quoique je ne sois pas vaine, il serait impossible de n’être pas flattée de ce qui se publie sur votre compte ; je ne fais pas un pas que je n’entende faire votre éloge, et d’une façon que je vous avouerai qui séduit mon oreille et touche véritablement mon cœur.
Ce que je relève, ce n’est pas telle ou telle de ces notes, c’est l’habitude et l’intention qu’elles témoignent dès l’origine, de se tenir à la disposition du premier écrivain mécontent, qui demandera raison d’être ainsi châtié et blessé d’une façon si directe.
Cette façon de voir ressort à chaque ligne naturellement, naïvement, et avec une crudité que rien ne tempère : Il (le prince de Conti) continua à me traiter assez obligeamment, dit Cosnac ; mais, dans un temps de guerre, je me voyais un domestique fort inutile.
Volney, reprenant à sa façon, et quarante ans plus tard, la tâche de Fréret, rencontre également l’autorité des Écritures qu’on lui oppose, et s’en irrite ; il s’en irrite comme un disciple de l’Encyclopédie : de là vient qu’en lisant ces amples et vastes récits d’Hérodote, qui font parfois l’effet d’un beau fleuve de Lydie, et en les comparant à d’autres récits d’un caractère plus primitif encore, il trouve moyen d’y apporter de l’aigreur, d’y mettre de la passion, et d’y insinuer de ce zèle hostile que nourrissait l’école de d’Holbach contre tout ce qui tenait à la tradition religieuse.
Ménétrier, nous a communiqué livres et renseignements, de la façon la plus aimable et la plus bienveillante.
» * * * — Tous ces jours-ci, je suis heureux à la façon d’un enfant, qu’on a légèrement grisé.
Et le caractère de ces jouissances, c’est qu’elles ne s’excluent plus l’une l’autre, à la façon des plaisirs égoïstes, mais sont au contraire en essentielle « solidarité ».
La sensation du cri d’angoisse, c’est ce cri nous traversant tout entier, nous faisant, vibrer d’une façon symétrique aux vibrations nerveuses de l’être qui l’a poussé ; de même, la vision d’un mouvement commence en nous-mêmes ce mouvement.
Un curieux genre pudibond tend à prévaloir ; nous rougissons de la façon grossière dont les grenadiers se font tuer ; la rhétorique a pour les héros des feuilles de vigne qu’on appelle périphrases ; il est convenu que le bivouac parle comme le couvent, les propos de corps de garde sont une calomnie ; un vétéran baisse les yeux au souvenir de Waterloo, on donne la croix d’honneur à ces yeux baissés ; de certains mots qui sont dans l’histoire n’ont pas droit à l’histoire, et il est bien entendu, par exemple, que le gendarme qui tira un coup de pistolet sur Robespierre à l’Hôtel-de-Ville se nommait La-garde-meurt-et-ne-se-rend-pas.
Quand le chambellan Hugolin eut trouvé la broche de fer dont Edrick l’Acquéreur avait empalé Edmond II, « il se hâta de s’hébéter », dit la chronique saxonne de 1016, et se sauva de cette façon.
On est perfide de cette façon-là dans la meilleure société.
n’aurait-il pas osé s’expliquer, lui qui écrit ses préfaces en vers aussi commodément qu’en prose, sur cette pièce, unique de sa sorte, de façon que nous ne savons pas si, en faisant flairer cette chinoiserie à sa Muse et au public de sa Muse, il a voulu les en effrayer l’une et l’autre ou les y accoutumer tous les deux ?
Je sais que c’est jouer un assez vilain rôle que de venir déclarer au gens qu’ils ont eu tort de s’amuser ou de s’attendrir d’une certaine façon ; il est bien douloureux d’avoir maille à partir avec le suffrage universel.
La seule façon de dissiper les malentendus qui planent sur cette question, c’est de faire apparaître la vérité toute nue.
Je rêve de la Terreur ; j’assiste à des scènes de massacre, je comparais devant le tribunal révolutionnaire, je vois Robespierre, Marat, Fouquier-Tinville… ; je discute avec eux ; je suis jugé, condamné à mort, conduit en charrette sur la place de la Révolution ; je monte sur l’échafaud l’exécuteur me lie sur la planche fatale, il la fait basculer, le couperet tombe je sens ma tête se séparer de mon tronc, je m’éveille en proie à la plus vive angoisse, et je me sens sur le cou la flèche de mon lit qui s’était subitement détachée, et était tombée sur mes vertèbres cervicales, à la façon du couteau d’une guillotine.
Il n’y a qu’une vraie langue philosophique, celle de Platon, de Descartes, de Bossuet, qui consiste à exprimer ce qu’il y a de plus profond et de plus grand de la façon la plus naturelle. […] Il ne s’agit donc que d’éliminer la particularité du phénomène où il nous apparaît, soit la chute d’une feuille, soit le meurtre d’un homme, etc., pour concevoir immédiatement, d’une façon générale et abstraite, la nécessité d’une cause pour tout ce qui commence d’exister. […] Dès que l’idée de ces choses s’est une fois réveillée dans mon esprit, je connais que, soit qu’elles soient ou qu’elles ne soient pas actuellement, c’est ainsi qu’elles doivent être, et qu’il est impossible qu’elles soient d’une autre nature, ou se fassent d’une autre façon. […] Une philosophie superficielle vous a jetés loin du christianisme considéré d’une façon étroite ; une autre philosophie peut vous en rapprocher en vous le faisant envisager d’un autre œil. […] Vous m’assurez qu’en me conduisant de telle façon, j’arriverai à la fortune.
. — Importance de la façon d’imaginer. […] Vous ne suivez pas ce développement ; vous maintenez toujours votre personnage dans la même attitude ; il est avare ou hypocrite, ou bon jusqu’au bout, et toujours de la même façon ; il n’a donc pas d’histoire.
Il est doux sans doute, il est doux, dans le calme des sens, dans les jouissances de l’étude et de l’art, “de causer entre amis, de s’approuver avec grâce, de se complaire en cent façons ; de lire ensemble d’agréables livres ; de discuter parfois sans aigreur, ainsi qu’un homme qui délibère avec lui-même, et par ces contestations rares et légères de relever un peu l’habituelle unanimité de tous les jours. […] Votre style s’est épuré d’une façon remarquable, sans perdre rien de sa vérité et de son allure abandonnée.
Ainsi que l’a remarqué Owen, l’avantage qui résulte de la dislocation des diverses pièces du crâne dans l’acte de la parturition des mammifères, n’explique en aucune façon la même construction dans le crâne des oiseaux. […] Il résultera de ce que toutes les variations légères qu’ils ont successivement subies se sont manifestées, en général, à un âge assez avancé, et ne se sont transmises à leur postérité en voie de modification qu’à un âge correspondant, que les jeunes individus des nouvelles espèces de notre genre supposé tendront d’une façon manifeste à se ressembler les uns aux autres beaucoup plus que les adultes, ainsi que nous l’avons observé chez les Pigeons.
Qu’y a-t-il dans ces sermons qui nous puisse émouvoir, nous chrétiens spéculatifs, catholiques d’imagination, sceptiques respectueux ou incrédules, à la façon du dix-huitième siècle ? […] Le temps et les révolutions ont donné tort à l’opinion de Bossuet sur la supériorité du gouvernement absolu ; mais ni le temps ni les révolutions n’ont affaibli les préceptes de bon sens qu’il emprunte à l’Ecriture, ou qu’il donne de son chef sur la façon dont toute souveraineté doit s’exercer. […] C’est de Bossuet que ce principe est vrai : qu’il n’y a qu’une seule façon de dire une chose, qui est cette chose même.
À quelques siècles de distance, en dépit de la plus sûre tradition et des documents les moins contestables, nous n’imaginons même pas la façon dont la Champmeslé ou la Du Parc interprétait Racine. […] Et voilà de quelle façon l’esthétique de Shakespeare s’installe en France. […] Je m’abuse peut-être, mais si utopie il y a, elle est fondée sur des principes-sains et fermes, entièrement conformes à l’axiome de Copeau que vous me permettrez de vous remettre en mémoire : « Il n’y aura de théâtre nouveau que le jour où l’homme de la salle pourra murmurer les paroles de l’homme de la scène en même temps que lui et du même cœur que lui. » En le posant, après une longue expérience, Copeau reconnaissait d’une façon formelle qu’il ne suffit pas pour s’entendre, d’auteur à spectateur, de partager la même conception de l’art.
Il relève encore chez Mme de Staël quelques inexactitudes de détail sur la littérature et la langue italiennes ; il croit que les Italiens pourraient avec raison réclamer contre le jugement un peu rapide qu’elle porte sur quelques productions célèbres de leur littérature, entre autres sur l’Aminta ; à la façon discrète et sûre dont Fauriel touche ces questions relatives à la langue italienne, on sent le Français qui peut-être la possédait le mieux dans ses nuances, celui que Manzoni, jeune, allait connaître et adopter pour son arbitre chéri, celui-que Monti lui-même, arrivé au faîte de la gloire, devait consulter. […] Mais il faut de l’habileté, de la force de tète, et une profonde connaissance de la langue, pour organiser ces périodes, de façon que leurs combinaisons resserrent les idées accessoires sans nuire à la clarté du sens principal. […] J’y profite peu ; mais c’est une façon de jouir que de voir combien les hommes ordinaires de notre temps, tant maudit et même avec justice, voient nettement de bonnes choses que les hommes supérieurs d’un temps très-peu ancien ne voyaient que très-obscurément. […] Plus vous me changerez, pour ce qui regarde la façon, plus je serai charmé, car vous ne me donnerez par là que plus de grâces.
Il faut toutefois reconnaître, et personne ne le conteste guère en France, que ses expériences furent conduites, au point de vue scientifique, d’une façon impeccable. […] Les deux religions ont donc une source commune, mais qui n’est pas connue d’une façon précise. […] Elles se produisaient de la même façon et précédées des mêmes phénomènes. […] Il n’est pas douteux non plus, d’une façon générale, que l’aptitude à la douleur ne croisse avec la civilisation, et, dans l’intérieur même de la civilisation, avec les habitudes de bien-être et surtout d’oisiveté. […] Le paradis, selon les classes sociales : un salon où l’on est présenté au roi, la cour ; un théâtre où l’on fait, dans les coulisses, connaissance avec les acteurs du destin ; un cirque sans façons où l’on fraternise avec les héros du paillon ; une « société » où l’on chante en chœur les éternels refrains, etc.
Par exemple, il n’y a qu’une façon de renvoyer de dessus la scene un scélérat qui fait gloire de séduire une femme pour la deshonorer : ceux qui lui ressemblent trouveront mauvais le dénouement ; tant mieux pour l’auteur & pour l’ouvrage. […] Le dialogue est la plus ancienne façon d’écrire, & c’est celle que les premiers auteurs ont employée dans la plûpart de leurs traités. […] C’est la répétition fatigante de ces façons de parler, lui dis-je, reprit-il, me répondit-elle, interruptions qui rallentissent la vivacité du dialogue, & rendent le style languissant où il devroit être le plus animé. […] Il ne reste plus qu’une façon honnête de dédier un livre : c’est de fonder sur des faits la reconnoissance, l’estime, ou le respect qui doivent justifier aux yeux du public l’hommage qu’on rend au mérite. […] Si quelquefois il en introduit de sa façon, c’est toûjours en homme simple ; c’est que-sique-non, frere de la Discorde ; c’est tien-&-mien, son pere, &c.
De cette façon, le dessinateur, restant libre de choisir tels épisodes qu’il lui plairait, pourrait satisfaire à la fois à ces deux conditions contraires. […] De quelque façon qu’on le commente, sur quelque épisode qu’on s’arrête, sur quelque sentence qu’on médite, on se trouve toujours en face de la même grande pensée, l’excellence du vrai. […] En tuant son cœur par des mutilations volontaires et répétées à la façon des ascètes ? […] Rarement on a mieux exprimé de quelle façon la soumission à la volonté de Dieu doit être comprise par le chrétien. […] Ne crains pas que je veuille jamais revendiquer la propriété des billevesées de ma façon qu’il te fera plaisir de publier, et que la gloire que tu en retireras puisse jamais me faire envie.
Ils ne savent rien, certes, ni chacun, ni tous, mais ils prétendent, opinent, contestent, jugent, ils ont lu les journaux, et l’irréconciliable haine de l’Extraordinaire leur prête parfois une façon de logique. […] On ne peut nous comprendre, au dire des gens, et ils ont une odieuse façon de boulevart de proférer cette fausse modestie, ce pur déni de justice : « Ça n’est pas à ma hauteur. » — En effet. […] Et si les choses vont de la bonne façon Nous pourrons nous payer le luxe d’un garçon. […] En aucun d’eux n’éclate ce génie dont parle Edgar Poe, « qui résulte d’une puissance mentale également répartie, disposée en un état de proportion absolue, de façon qu’aucune faculté n’ait de prédominance illégitime ». […] Cette façon de décerner au christianisme un brevet d’utilité sociale puis de s’en passer, en réalité, dans l’œuvre, ressemble au système d’arche sainte de Descartes.
Et quand l’écuyer a tout dit, et la soumission inattendue des quatre rois, et leurs façons étranges, et la peine qu’il eut, lui Henri Crystède, qui savait leur langue et avait été attaché à leurs personnes, à leur enseigner les belles manières et les bienséances indispensables ; quand il les a montrés apprivoisés peu à peu et amenés à se laisser faire chevaliers de la main du roi Richard en l’église cathédrale de Dublin, puis dînant ce jour-là avec le roi ; et après qu’il a ajouté que c’était chose très intéressante et qui eût été pour Froissart tout à fait neuve à regarder : « Henri, répond Froissart, à qui l’eau est venue à la bouche d’un tel récit, je le crois bien et voudrois qu’il m’eût coûté du mien et que j’eusse été là. » C’est absolument comme quand Saint-Simon, à une certaine scène de cour (le mariage de Mlle d’Orléans avec le duc de Berry), en un moment où toutes les intrigues et les cabales étaient en jeu, nous dit : « Je n’ai point su ce qui se passa chez elle (la duchesse de Bourbon, une des ennemies) dans ces étranges moments, où j’aurais acheté cher une cache derrière la tapisserie. » Pour Froissart, qui est d’une curiosité moins compliquée et moins dévorante, ce n’est jamais derrière la tapisserie qu’il désirerait se cacher, mais bien être dans quelque coin d’où il pût voir à l’aise le devant du spectacle et de la cérémonie.
Elle avait fort encouragé Bonstetten à écrire en français ; elle était faite plus que personne pour goûter ce qu’il y avait de nouveau, d’original, dans sa façon de dire.
Boissonade n’y mettait pas tant de malice : il ne narguait personne ; il prisait du bout des doigts, à sa façon, et ne faisait qu’obéir à son goût.
Il est nommé et renommé à chaque vers de toutes les façons les plus affectueuses et les plus sonores, à remplir la bouche du récitateur et les oreilles des auditeurs ; car ces poésies se récitaient devant les foules, à haute voix.
Les mêmes effets doivent se reproduire sur toute la côte italienne ; et Virgile, composant les Géorgiques à Naples, voyait certainement se former dans le golfe les tempêtes qui venaient fondre sur les campagnes voisines. » Il est deux façons de commentateurs : ceux qui se resserrent, qui écrivent sur une marge étroite et y font tenir le plus de choses dans le moins de mots.
La première fois que Jomini se présenta au nom de son nouveau souverain à l’état-major autrichien, il fut reçu d’une façon mortifiante et un peu (sauf respect) comme un chien dans un jeu de quilles.
Il donnait à l’âge de douze ans (1639) une édition d’Anacréonavec des scolies et commentaires grecs de sa façon, et une dédicace à son parrain le cardinal de Richelieu, toute grecque également.
Rien de plus mûri, de plus délicat, que la variété de ses jugements littéraires, tous individuels et de sa propre façon : c’est un rusé ignorant à la manière de Montaigne.
Voici, j’imagine tout spécieusement d’après lui-même, de quelle façon il s’y est pris pour atteindre à cette difficile perfection : « Il s’agit, dit-il14, d’apprendre notre langue à fond, d’en pénétrer le génie, d’en connaître les ressources, d’en apprécier les qualités et les défauts, de nous l’approprier dans tous les sens ; et ne me sera-t-il pas permis d’ajouter (puisque je parle du français et que j’en parle en vue de la culture vaudoise) que le français est pour nous, jusqu’à un certain point, une langue étrangère ?
Oui, Pascal parfois doute ou a tout l’air de douter, il conçoit et exprime le doute d’une façon terrible, mais c’est aussi qu’il a, qu’il croit avoir le remède.
Mme Des Houlières, en des stances, l’a dit ; Mme Dufrénoy l’a redit en cent façons dans ses élégies, et dans la plus ardente, les Serments.
Les femmes de ce pays l’avaient ébloui d’abord, et, peu de jours après son arrivée, il écrivait à La Fontaine ces phrases qui donnent à penser : « Toutes les femmes y sont éclatantes, et s’y ajustent d’une façon qui est la plus naturelle du monde ; et pour ce qui est de leur personne, Color verus, corpus solidum et succi plenum ; mais comme c’est la première chose dont on m’a dit de me donner garde, je ne veux pas en parler davantage ; aussi bien ce seroit profaner la maison d’un bénéficier comme celle où je suis, que d’y faire de longs discours sur cette matière : Domus mea, domus orationis.
Walter Scott, de nos jours, n’a-t-il pas écrit ainsi, sans plus de façon, des articles d’éloges sur ses propres romans ?
. — En second lieu, quand on cultive, c’est à la façon du moyen âge.
J’ai presque entendu dire à ce digne prêtre, qui fut ensuite si admirable, qu’il n’avait jamais rien vu de plus grand, de plus incroyable que la constance et l’imperturbabilité de Laurent en face de la mort, sa mémoire de son passé, sa façon de disposer les choses présentes, et le soin si sage, si religieux qu’il montra dans sa prévoyance de l’avenir.
L’idée générale du livre est de soumettre la politique à la morale chrétienne : il faut reconnaître qu’il n’y avait pas d’autre façon de montrer les choses à un enfant destiné à régner ; l’essentiel était qu’il tirât de ses études une bonne règle de conduite.
Voici maintenant un fragment très court où Pouchkine décrit une scène horrible, sans insister sur ses détails repoussants, et de façon pourtant à laisser l’impression la plus poignante.
Il était bien digne de retrouver la langue de ce siècle, alors qu’il gardait encore de ses mœurs littéraires la docilité aux conseils du « censeur solide et salutaire », et qu’il aimait la gloire à la façon des grands écrivains d’alors, non comme une affaire à laquelle on travaille de sa personne, mais comme une fortune qu’on laisse faire à ses œuvres.
XVIII La fin de l’humanité, et par conséquent le but que doit se proposer la politique, c’est de réaliser la plus haute culture humaine possible, c’est-à-dire la plus parfaite religion, par la science, la philosophie, l’art, la morale, en un mot par toutes les façons d’atteindre l’idéal qui sont de la nature de l’homme.
Elle a des façons de dire et de se mouvoir dans le mal qui rappellent les grandes allures de la lionne marchant dans son antre. — « Une lionne à deux pieds », c’est ainsi que le Chœur l’appelle quelque part.
Le taedium vitae de Tacite devient, au moyen âge, l’acedia, et ravage les cloîtres, à la façon d’une épidémie.
[NdA] Parlant de Diane de Poitiers, la Pompadour de son temps, un poète du xvie siècle, Olivier de Magny, disait : Partout où vous allez, et de jour et de nuit, La piété, la foi, et la vertu vous suit, La chasteté, l’honneur…………………… Ces poètes ont une façon de prendre les choses, qui n’est qu’à eux.
Pour ministre, il ne l’était pas, il l’a reconnu lui-même en cent façons : « Les qualités nécessaires pour remplir une charge, surtout une charge de magistrature, ne sont point celles qui conviennent à un administrateur, et il est rare qu’elles soient réunies. » Il écrivait cela dans l’un de ses Mémoires sur la librairie.
Si, dans l’Essai, il parle très sévèrement des républicains, il ne parle pas mieux des royalistes : « Le républicain, y dit-il, sans cesse exposé à être pillé, volé, déchiré par une populace furieuse, s’applaudit de son bonheur ; le sujet, tranquille esclave, vante les bons repas et les caresses de son maître. » Et sa conclusion était à la façon de Rousseau pour l’homme de la nature, et en faveur des forêts vierges du Canada.
Isolé par goût, sans autre ambition que celle des lettres, des « saintes lettres », comme il les appelle, n’aspirant à rien tant qu’à les voir se retremper aux grandes sources et se régénérer, ne désespérant point d’y aider pour sa part en un siècle dont il appréciait les germes de vie et aussi la corruption et la décadence, il n’entra jamais dans la politique qu’à la façon d’un particulier généreux qui vient remplir son devoir envers la cause commune, dire tout haut ce qu’il pense, applaudir ou s’indigner énergiquement.
Et l’homme sorti : « Voilà le voleur… C’est un pédéraste… il a fait le coup avec son amant, qui doit avoir la garde du magot… Demain je saurai, qui il est. » Mais Boitelle appuie surtout sur la désorganisation de la police de famille, de cette police qui doit être exercée par un préfet de police, dans les cas, où il faut défendre les honnêtes gens, quand la loi manque pour les protéger, — police qui doit être exercée à la façon d’un cadi, mais à la condition de ne jamais se tromper — répète-t-il deux fois.
De toute façon, la victoire que nous aurons sera une victoire des forces de l’idéalisme… (Lettres publiées par Henri Brémont, chez Bloud.)
Il y a plusieurs façons d’aborder le problème de l’autorité.
J’ajoute enfin que leur façon de composer n’est pas identique à la nôtre.
Dans des conditions déterminées, la matière se comporte de façon déterminée, rien de ce qu’elle fait n’est imprévisible : si notre science était complète et notre puissance de calculer infinie, nous saurions par avance tout ce qui se passera dans l’univers matériel inorganisé, dans sa masse et dans ses éléments, comme nous prévoyons une éclipse de soleil ou de lune.
La réunion de différentes fins dans ma personne ne peut se concilier que d’une façon avec la division des moyens par lesquels, dans la société, ces fins se réalisent : il faut que je m’inscrive sur plusieurs listes à la fois et adhère à plusieurs « sociétés ».
Voilà, certes, des raffinements bien extraordinaires, et nous devons rougir de n’être encore que des ignorants dans cet art des acclamations et des applaudissements que nous nous imaginions avoir perfectionné : il est vrai que, pour un artiste d’une aussi grande importance que Néron, on y faisait plus de façons que pour un acteur vulgaire : les frais, d’ailleurs, n’étaient pas épargnés, et les chefs des compagnies avaient de gros appointements. […] Les voltairiens (s’il m’est permis d’employer ici une façon de parler bien triviale, mais énergique et juste) ne demandent que plaie et bosse. […] M. de La Harpe adopte la critique de Corneille ; Bajazet et Atalide ne sont pour lui que des Français habillés en Turcs ; il ne voit dans leurs amours qu’une petite intrigue obscure conduite par la fourberie et la dissimulation ; il blâme Bajazet de ne pas tromper la sultane pour obtenir un trône ; il le blâme de la tromper ; il entasse de vaines subtilités pour embrouiller les notions les plus claires ; et le même littérateur qui avale sans façon les plus grosses invraisemblances de Zaïre, voudrait passer au tamis le plus fin tous les incidents de Bajazet. […] Moi seul et Patrocle et moi , ne s’accordent pas bien ensemble ; il y a quelque irrégularité grammaticale dans cette façon de parler, moi seul il faudrait ; mais ce qui est plus digne de remarque, c’est le sentiment gigantesque d’Achille. […] Voici, par exemple, comment Boursault a traité à sa façon la fable de La Fontaine connue sous le titre du Héron : Il me semble avoir lu dans beaucoup de volumes, Que lorsqu’on veut trop prendre on est soi-même pris.
Empêchée et comme emmaillotée par des habitudes chéries, et presque malheureuse par trop de bonheur, l’individualité se révèle en Angleterre de la façon la plus bizarre. […] Si nous approuvons les opinions du jeune auteur, nous allons partager cette accusation avec lui, ce dont nous ne nous soucions pas le moins du monde, n’étant et ne nous croyant en aucune façon matérialiste. […] Ces imprudences, qui suffiraient aujourd’hui pour éloigner celui qui s’en rendrait coupable de toute fonction publique sérieuse, n’avaient nui en aucune façon à lord Herbert. […] Quelqu’un), nous paraissent si légitimes, si bien fondées, et sont exprimées d’une façon si amusante, que nous ne voulons pas en priver notre lecteur. […] Littérairement, cette idée est très féconde et pourrait donner lieu, selon la nature du génie de l’écrivain, à des scènes du comique le plus bouffon ou à des tableaux d’une horreur lugubre à la façon de Milton.
C’est un groupe de danseurs de la rue, présenté d’une façon pyramidale, et que surplombe en haut un danseur faisant de la musique avec son éventail contre le manche de son parasol ouvert, se continuant dans la gesticulation forcenée de quatre hommes vus de dos et de face, et se terminant en bas par deux femmes dont l’une, les deux bras jetés derrière elle, avec un retournement de la tête en arrière, offre la plus belle attitude mimodramatique. […] Or donc, comme il m’est impossible de tout exprimer en un si petit espace, je voudrais seulement apprendre que le vermillon n’est pas la laque carminée, que l’indigo n’est pas le vert, et aussi apprendre, d’une façon générale, le maniement du rond, du carré, et des lignes droites ou courbes ; et si j’arrive, un jour, à donner une suite à ce volume, je mettrai les enfants en état de rendre la violence de l’Océan, la fuite des rapides, la tranquillité des étangs, et chez les vivants de la terre, leur état de faiblesse ou de force. […] Et un éditeur, qui a été informé de ce fait, a demandé ces dessins de telle façon que je n’ai pu lui refuser. […] Ici, le préfacier avoue que ce mode de dessin n’a pas été inventé par Hokousaï, qu’il est de l’invention de Foukouzénsaï de Nagoya, et que, dans un séjour dans cette ville, Hokousaï a été intéressé par ce procédé de dessin et, craignant qu’il ne se perdît, il a dessiné différents sujets de la même façon, pour que, plus répandu, il soit connu par la postérité24. […] Deux canards mandarins, dans le sillage que leur nage met dans l’eau Aquarelle où la blancheur des deux canards se détache, de la façon la plus harmonieuse, sur le bleuâtre de l’eau.
Leurs façons de dire n’ont été que l’expression de leur manière de penser ; et le jugement qu’il convient d’en porter ne relève pas tant de la linguistique ou de la philologie que de la psychologie. […] Il adoucit le dogme de la chute ; il adoucit la doctrine de la grâce ; il relègue Dieu loin du monde ; il soustrait à son intervention les affaires des hommes ; il a une façon d’interpréter le surnaturel qui n’en fait qu’une conformité plus lointaine aux lois de la nature ; et à tout cela les contemporains ne s’y sont pas trompés : ils ont reconnu le cartésianisme. […] De la préciosité comme conception littéraire. — Elle consiste à croire : — 1º que le plaisir littéraire, comme le plaisir musical, ou comme le plaisir pittoresque, a quelque chose de spécifique, ou d’unique en son genre, — ce qui est vrai ; — 2º que ce plaisir procède essentiellement de la forme, c’est-à-dire du tour ou de la façon que l’on donne aux choses que l’on dit, — ce qui est déjà moins vrai ; — et, 3º qu’il est en proportion de l’effort qu’on a fait ou des difficultés qu’on a dû surmonter pour trouver cette façon de dire, — ce qui n’est plus du tout vrai. — Analogies et différences de cette conception avec la conception de l’art pour l’art. — Que la principale en consiste en ceci qu’au lieu de la réalisation de la « beauté », c’est celle de la « mode » que la préciosité se propose pour objet. — Conséquences qui en résultent : — 1º On prend le pédantisme, et l’érudition, ou la tradition même en horreur ; — 2º on n’apprécie, dans les choses de l’esprit comme dans la conversation, comme dans le vêtement, que l’air de modernité ; — 3º on tend, par suite, à exagérer la distance qui sépare les « honnêtes gens » du vulgaire. […] Comment, par cette façon d’être « naturaliste », La Fontaine se rapproche de Molière ; — et qu’ils ont bien tous les deux la même « philosophie » ; — quoique d’ailleurs moins raisonnée chez La Fontaine que chez Molière. — La Fontaine est un épicurien pratique, mais non pas militant ; — de la famille de Saint-Évremond autant que de celle de Molière, — plus occupé de jouir que de prêcher ; — et assez insouciant pour ne pas même se fâcher si la fortune s’avise de le troubler dans sa jouissance. — Mais il est surtout poète ; — et c’est ce dernier trait qui achève de le distinguer de quelques-uns de ses illustres contemporains. […] — Non ; et son idéal d’art est très conforme à celui de ses illustres contemporains. — Par sa manière générale de penser, il est de la famille de Molière et de Boileau ; — par sa façon de rendre et d’exprimer, il est de la famille de Racine ; — et nous avons dit qu’il avait commencé par être de l’école de Voiture et de Racan. — Toute la différence consiste en ce qu’il a écrit surtout pour lui ; — ce qui est sans doute permis dans la Fable comme dans l’Ode, — et en revanche qui ne l’est pas au théâtre.
— Une façon rapide de faire son chemin est de monter derrière les succès. […] * * * — Sainte-Beuve est, pour ainsi dire, hygrométrique littérairement : il marque les idées régnantes en littérature, à la façon dont le capucin marque le temps dans un baromètre.
Mais s’il est doux d’exister à la façon de Dieu, il est aussi quelquefois assez doux d’exister à la façon des hommes.
Mais j’ai certaines habitudes de bonnes façons, que je n’ai pu perdre même dans la fréquentation de certaines gens ; de sorte que, cédant aux instances de M. […] « Quant à la façon leste et pédante avec laquelle M…… traite les hommes de talent et de cœur, qui valent mieux que lui, nous croirions faire injure à ces hommes en prenant leur défense.
Les idées politiques de gauche l’emportent assez régulièrement aux élections, mais, si l’on considère le nombre des voix, nullement de façon massive. […] En même temps qu’il dépassait une doctrine élaborée sous l’influence trop exclusive de la révolution industrielle, il prenait contact avec des intérêts anciens, des façons de penser, de vivre, d’acquérir et de produire bien antérieures à la naissance de la grande industrie, il entrait en symbiose avec la tradition démocratique, et cette greffe réussissait, procurait des réformes pratiques au bout de ces trois branches : droit de coalition et de syndicat, — lois ouvrières — relèvement du niveau de la vie. […] Cette critique politique objective ne va pas sans certaines préparations, certaines dispositions, certaines façons préalables auxquelles la machine du critique est ployée. […] Quand les industriels de l’Italie du Nord ont subventionné le fascisme, quand l’industrie allemande a lancé l’hitlérisme, ce genre de greffe, qui s’était intercalé autrefois et de façon souvent bienfaisante dans la vie normale de la France, a pris un caractère révolutionnaire.
Apprenez seulement ceci : je demeure ici et je puis y jouir de la vie à ma façon et de façon à me rendre utile à un des plus nobles cœurs.
L’homme qui tue plus loin les Mercenaires de la façon que j’ai montrée (ce qui est un joli trait de son fils Hannibal, en Italie), est bien le même qui fait falsifier ses marchandises et fouetter à outrance ses esclaves.
Horace en profite pour voir de près les Marocains et leur façon de cavalcader, de manœuvrer.
Il s’y trouve tout à côté peut-être de quelque orthodoxe calviniste qui croit à la doctrine de la prédestination, ou de quelque socinien et rationaliste qui ne voit dans le christianisme que le travail successif des hommes les plus vertueux et les plus éclairés de tous les âges, et dans la morale que l’héritage et le perfectionnement des siècles : « Tous deux se disent chrétiens, et je le crois, écrivait-il à une amie digne de le comprendre, je les reçois comme frères, et j’ai du plaisir à m’associer à eux dans un hommage public de reconnaissance et d’amour à l’Être qui nous a donné l’existence et qui l’a douée de tant de biens. » Qu’on la partage ou non, cette façon d’entendre le christianisme, et qui se rapproche de celle d’Abauzit ou de Channing, est élevée et bien pure.
Ou, si elle l’a fait, ce n’a guère été qu’indirectement, de façon oblique, jamais de face et de front.
Ajoutez à ces traits une tournure d’humeur et de gaieté française, des saillies et des brusqueries plaisantes, non pas à la façon de Roquelaure ou de Rabelais, mais d’une haute dignité et grandeur comique, ainsi qu’il convenait à un Alceste demeuré féodal et antique baron.
Pour couronner le tableau des qualités domestiques chez Mme Roland, il ne faut plus que rappeler le début de cette autre lettre écrite à Bosc, de Villefranche : « Assise au coin du feu, mais à onze heures du matin, après une nuit paisible et les soins divers de la matinée, mon ami à son bureau, ma petite à tricoter, et moi causant avec l’un, veillant l’ouvrage de l’autre, savourant le bonheur d’être bien chaudement au sein de ma petite et chère famille, écrivant à un ami tandis que la neige tombe, etc. » A côté de ces façons d’antique aloi, de ces qualités saines et bonnement bourgeoises, osons noter l’inconvénient ; à défaut du chatouillement aristocratique, la jactance plébéienne et philosophique ne perce-t-elle pas quelquefois ?
Diderot, bon qu’il était par nature, prodigue parce qu’il se sentait opulent, tout à tous, se laissait aller à cette façon de vivre ; content de produire des idées, et se souciant peu de leur usage, il se livrait à son penchant intellectuel et ne tarissait pas.
François Ier y serait comme roi, pour l’esprit vivifiant qu’il répandit autour de lui, pour les sourires et les rayons qu’il prodigua avec grâce ; mais, en fait de vers de sa façon, il n’en aurait guère présents qu’une vingtaine au plus, ce qu’il en pourrait écrire en se jouant sur une vitre, comme il fit une fois à Chambord.
Messieurs, les choses ne peuvent pas se passer de cette façon-là, on n’entend pas un mot.
Ce commentaire est bien supérieur au texte ; toutes les anecdotes y sont rectifiées, toutes les injures palliées, tous les excès de bile adoucis, tous les venins de style réparés, déplorés, excusés, de façon qu’il ne reste guère que de belles choses à admirer et un grand homme à comprendre.
Un coup de sabre qu’il avait reçu en Russie l’avait balafré à la façon d’un héros ; cette éclatante blessure relevait sa mâle beauté.
D’une façon générale, la place que dans le roman, dans la pensée, dans l’histoire même et les ouvrages de philosophie ou d’érudition tient aujourd’hui la peinture de la nature, de Sand à Loti et de Michelet à Renan, cette place a été marquée par Chateaubriand669.
Cette idée, voici comment, pour être clair, je la formulerais sous la forme d’un axiome : « La Justice absolue est, par sa nature même, essentiellement idéale et divine ; la Justice humaine ne peut et ne doit agir que d’une manière relative, et sans tenir compte de ce qui jetterait le trouble dans ses indispensables règles, car la société doit songer avant tout à sa conservation… » Telle est à peu près la situation de Valentin ; il a de toute façon et sous toutes les formes offensé les hommes et le devoir humain ; c’est Dieu seul qu’il a quelquefois essayé de satisfaire ; aussi est-ce seulement à Dieu qu’il peut demander la pitié, qui, dans l’ordre divin est la même chose que la justice.
Pour ses amis, la plupart poussés à l’incrédulité par haine pour les sectaires, une mort à la façon des épicuriens était la plus belle.
Ces esprits emportoient la gloire tout entière, Si toujours la façon eût suivi la matière.
Parmi les auteurs de Mémoires, il faut noter les deux frères Du Bellay, famille d’excellents esprits, vivant dans les grandes affaires de la première moitié du siècle et, qui les racontent, l’un dans de simples Mémoires, à la façon des chroniqueurs ses devanciers155, l’autre dans des histoires un peu fastueusement taillées sur le patron de Tite-Live, avec une certaine ambition pédantesque qui dans ce temps-là n’était pas d’un mauvais exemple156 : le Loyal serviteur, un inconnu, peut-être un des secrétaires de Bayard dont il a raconté la vie dans une chronique pleine de grâce, de facilité et de naturel, où l’admiration, au lieu d’être banale, comme dans Froissart, est toujours sentie et justifiée ; petit ouvrage charmant, du même caractère que les écrits de Marguerite de Valois, un fruit de l’esprit français touché par le premier souffle de la Renaissance157.
En reflétant la société, il la transforme et chaque individu, miroir à facettes multiples, à courbures spéciales, la transforme à sa façon.
De la même façon, plus tard, Julien Gracq cherchera à retrouver dans la prose, l’incroyable charge émotionnelle et affective présente dans la musique de Wagner.
« La vérité est la correspondance entre l’ordre des idées et l’ordre des phénomènes, de telle façon que l’un réfléchisse l’autre ; le mouvement de la pensée suivant le mouvement des choses. » Remarquons ces termes « ordre des idées », « mouvement de la pensée », substitués à la formule ordinaire : conformité de l’idée avec l’objet.
La plupart de ses Dissertations littéraires sont un tribut d’hommages qu’il se paye à lui-même, ou des arrêts prononcés contre ses Rivaux ; ses observations sur la Tragédie, une justification de ses Pieces, & la satire adroite de celle des autres ; son Essai sur la Poésie épique, une Apologie de la Henriade, & une censure injuste des autres Poëmes ; la connoissance des beautés & des défauts de la Poésie & de l’Eloquence, dans la Langue Françoise, donnée sous un nom emprunté, l’apothéose de ses Productions ; mille autres Ouvrages de sa façon, sont autant de trompettes sonores qu’il consigne à la Renommée, pour préconiser son mérite en tout genre.
Mais à la façon dont il le contourne, sous la pluie de feu, comme un colosse de Michel-Ange, — dispettoso e torto, — on sent qu’il l’admire à l’égal de Farinata degli Uberti « ce magnanime », — quel magnanimo — qu’il rencontrait au cercle d’avant, dressé hors de sa fosse ardente « comme s’il avait l’Enfer en grand mépris ».
Or, Chamfort, dans ses pensées, crache à chaque instant le mépris, d’une façon crue et cynique : « L’homme est un sot animal, si j’en juge par moi », dit-il.
De quelque façon qu’on t’appelle, Bramah, Jupiter ou Jésus, Vérité, justice éternelle, Vers toi tous les bras sont tendus.
Le Concile de Trente, le dernier des généraux, a été détaillé d’une manière extrêmement hardie par un Religieux qui, sous l’habit de Servite, cachoit vraisemblablement, la façon de penser d’un disciple de Calvin.
Car si la normalité de ce phénomène a pu être établie de cette façon, c’est que, du même coup, il a été rattaché aux conditions les plus générales de notre existence collective.
— tous ses procédés consistaient à décrire l’objet, c’est-à-dire le livre, c’est-à-dire l’œuvre quelconque dont il avait à rendre compte, et cela identiquement de la même façon qu’un naturaliste étudie une plante ou un animal.
L’un des plus inattendus n’est-il pas de voir un philosophe qui ne s’était guère occupé que de psychologie et de métaphysique ; qui, s’il n’a pas eu d’idées en propre, un système construit à la façon de Hegel ou de Schelling, a du moins eu de belles parties de discussion, souvent de l’aperçu entre deux idées fausses et surtout un style, beaucoup trop admiré, il est vrai, car il n’est pas sincère, oublier, tout à coup, ce qu’il est et ce qu’il fut, abandonner la philosophie qui meurt plus par le fait de ses partisans que de ses adversaires, laisser là l’habituel sujet de ses méditations et se jeter obstinément dans les petits et obscurs détails de la biographie, et de quelle biographie encore !
D’ailleurs, la science fera des hommes au niveau de cet état de choses… Elle en fabriquera de sa façon.
l’anglicanisme est presque aussi exclusif, à sa façon, que le monopole insulaire.
X Ainsi, mesquinerie de mœurs, mesquinerie de passion, mesquinerie de sujet, mesquinerie d’enseignement moral, — car l’enseignement moral de ce roman c’est d’apprendre aux femmes à rendre des lettres d’amour compromettantes sans trop de façons, — c’est là ce roman mesquin par tous les côtés à la fois, et dont le grêle talent de Feuillet ne peut pas draper la mesquinerie.
On dirait une de ces fragiles œuvres de verre, qui s’est brisée en mille fragments, et en fragments si petits qu’on ne peut parvenir, même en les réunissant et en les combinant de toutes les façons, à reconstruire la forme de l’objet primitif. […] Cette séduction vulgaire qui ne mérite même pas le nom de surprise des sens, le pardieu cruel qui sert de réponse à l’interrogation de la jeune femme confuse, l’apostrophe franche, impitoyable, éloquente, qui accompagne cette réponse, ont soulevé bien des critiques, — quelques-unes naïves, d’autres subtiles, toutes fort injustes ; ce fameux pardieu est pour nous, dans ses trois syllabes si souvent employées d’une façon banale, la preuve la plus certaine de génie dramatique que M. […] L’Orient, la Grèce, le moyen âge allemand, l’art classique à la façon française, le drame shakespearien, la vie pratique et active même de notre siècle d’industrie, elle lui fit tout comprendre, et réalisa en sa personne ce miracle de tirer vingt poètes d’un seul poète ; car chacune des formes de poésie dont elle livrait le secret à sa curiosité fut comme un facteur par lequel elle multiplia ses dons naturels. […] Notre littérature cependant s’est presque entièrement renouvelée dans ces vingt-cinq dernières années ; mais ce renouvellement s’est opéré d’une façon très particulière, et qui suffit à caractériser la situation présente. […] Il y est engagé de plus d’une façon, car ces deux romans sont de ceux qui peuvent conquérir la célébrité, mais non de ceux qui l’assurent, et il se tromperait s’il croyait pouvoir retenir longtemps sans récidive celle qu’ils lui ont faite.
Le choix heureux d’un animal, un instrument construit d’une certaine façon, l’emploi d’un réactif au lieu d’un autre, suffisent souvent pour résoudre les questions générales les plus élevées. […] Mais, quelle que soit la manière dont l’esprit conçoive les forces de la nature, cela ne peut modifier en aucune façon la conduite de l’expérimentateur. […] L’organisme n’est qu’une machine vivante construite de telle façon, qu’il y a, d’une part, une communication libre du milieu extérieur avec le milieu intérieur organique, et, d’autre part, qu’il y a des fonctions prote des éléments organiques pour mettre les matériaux de la vie en réserve et entretenir sans interruption l’humidité, la chaleur et les autres conditions indispensables à l’activité vitale. […] Les machines vivantes sont donc créées et construites de telle façon, qu’en se perfectionnant, elles deviennent de plus en plus libres dans le milieu cosmique général. […] Un chimiste et un physiologiste ne pourraient faire apparaître des êtres vivants nouveaux dans leurs expériences qu’en obéissant à des lois de la nature, qu’ils ne sauraient en aucune façon modifier.
Cette acuité serait absurde si elle ne servait au grand-paon qu’à se choisir une nourriture plus délicate parmi le troupeau des fleurs, ou, d’une façon quelconque, à augmenter son plaisir et son avancement spirituel, la culture de son intelligence. […] Sa femme a conté leurs nuits, d’où Tallemant suppose qu’elle n’a pu les conter qu’à un galant : « Cet homme (M. d’Andilly), était un des plus grands abatteurs de bois qu’on pût trouver, mais il faisait cela de la façon la plus incommode du monde. […] Cependant, que l’on examine telle formule d’Emmanuel Sa : « Toute personne qui n’est pas interrogée légitimement peut répondre qu’elle ne sait rien de ce qu’on lui demande, en sous-entendant de façon quelle soit obligée de le dire. » Le moyen est médiocre comme sauvegarde de la liberté ; mais il n’est pas monstrueux. […] En réalité, les jeunes filles sont élevées en France d’une façon fort libérale, la confiance que l’on a dans les principes de plus en plus solides dont elles sont pourvues a remplacé partout les barrières matérielles. […] Quand sa définition est expliquée, elle est excellente… Le père Buffier dit que les beaux yeux sont ceux dont il y en a un plus grand nombre de la même façon ; de même la bouche, le nez, etc.