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1117. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Il est optimiste, sans doute, en parlant ainsi ; il juge des autres d’après lui-même ; mais cela reste vrai des belles âmes, des belles natures morales comme des beaux corps, et le divin aveugle l’a dit : Qu’aimable est la vertu que la grâce environne !

1118. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Mais voilà bien, en effet, des coins de paysage comme je les préfère ; c’est délicat, c’est senti, et c’est peint en même temps ; c’est peint de près, sur place, d’après nature, mais sans crudité.

1119. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Je parlais il y a peu de temps et ici même de Joseph de Maistre, et j’en parlais d’après les jugements d’un esprit exact et rigoureux, d’un savant moderne, M. 

1120. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

À vingt ans, et même à trente, on est comme un juré peu informé, ou peu corrigé, et qui se prononce d’après la passion ou la théorie ; à cinquante, on est comme un juré trop bien informé et très revenu, qui sait faire céder ses théories d’autrefois à l’évidence et à la toute-puissance des faits.

1121. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

» C’est une imitation, une inspiration élégante d’après Jean-Jacques ou Bernardin de Saint-Pierre ; mais la nature particulière de l’Espagne, le caractère du paysage ne s’y peint par aucun de ces traits tout à fait distincts, et qu’on ne peut plus oublier.

1122. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Jamais homme, d’après ses propres aveux, n’a été plus atteint que lui de cette démangeaison particulière à certaines époques et surtout à la nôtre, le prurit littéraire ; il en a été de bonne heure chatouillé et rongé jusqu’aux os, — jusqu’aux moelles, comme dirait Giboyer.

1123. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Sainte-Hélène, par M. Thiers »

Plus d’un roi et empereur aussi, ou dictateur, a vécu après avoir abdiqué : qui ne connaît et ne s’est figuré Sylla sans licteurs, dialoguant et discourant d’après Montesquieu, Dioclétien heureux jardinier à Salone, Charles-Quint sombre et solitaire, retiré en son cloître près des moines de Saint-Just ?

1124. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Ce qui me frappe dans l’Évangile selon saint Matthieu, et qui, s’il n’est pas l’original même de cet apôtre, est traduit de l’hébreu et rédigé en grande partie d’après lui, c’est moins le récit des actions, l’encadrement des circonstances, que les discours, les dires et sentences de Jésus qu’on saisit ici dans tout leur jet primitif et toute leur fraîcheur.

1125. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

Rousseau, à propos de la musique que Jean-Jacques avait faite pour un opéra d’après la pastorale.

1126. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Si l’on prend en effet l’édition de Florus qu’a donnée en 1852 Otto Iahn d’après les manuscrits, l’auteur latin y paraît fort rabaissé, un simple abréviateur de Tite-Live, un rhéteur sans aucune originalité, imitateur de Lucain pour l’expression et de l’un des deux Sénèque pour les idées.

1127. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

. — Je donne cette étymologie d’après M. 

1128. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Renan (dans la séance du 29 mars 1867), et, l’année d’après (le 7 mai 1868), à propos de son discours sur la loi de la presse, prouve bien que le Sénat (si j’en excepte M. de La Guéronnière) ne s’intéressait que pour les étouffer à ces questions de livres et de journaux.

1129. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Cette ample notice a été évidemment rédigée d’après les conversations du général, et elle peut être considérée comme une sorte d’autobiographie indirecte.

1130. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Les formes sous lesquelles le passé apparaît aux hommes de notre temps, voilà pour le poëte la vraie réalité. » Il semblerait, d’après ce passage, que nous soyons autre chose que les très-proches contemporains de Napoléon.

1131. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Avec un auteur aussi peu naïf que Jean-Baptiste, chez qui tout vient de labeur et rien d’inspiration, il n’est pas inutile de rechercher, avant l’examen des œuvres, quelles furent les idées d’après lesquelles il se dirigea, et de constater sa critique et sa poétique.

1132. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Mme de Merteuil était copiée d’après une marquise de Grenoble. — Notez les différences entre Lovelace et Valmont, l’un qui est conduit par l’orgueil, l’autre qui n’a que de la vanité.

1133. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Taillandier réimprime le mémoire au Roi d’après l’édition imprimée en 1568 : on voit que ce mémoire fut en réalité adressé à l’opinion publique autant qu’au roi. — Il y aurait lieu d’examiner dans quelle mesure l’authenticité du Traité de la Réformat ou de la justice doit être suspectée : j’y trouve deux pages bien étonnantes de divination sur les conséquences que les abus sociaux doivent nécessairement amener, et je doute qu’une créature des Seguier ait pu écrire de telles choses au xviic siècle.

1134. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Voici ce qui s’est passé, d’après Orgon.

1135. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Les sentences rapportées par saint Jérôme d’après l’« Évangile selon les Hébreux » (Comment, in Epist. ad Ephes., V, 4 ; in Ezech., XVIII ; Dial. adv.

1136. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Il suppose aussi, d’après les anciens, que les ombres parlent la bouche béante, parce que la parole leur sort toute formée du fond de la poitrine ; et il est reconnu lui-même pour un homme encore vivant, aux mouvements de ses lèvres.

1137. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Sous ce titre, un écrivain peu connu encore, et que je crois jeune d’après la nature de quelques-unes de ses idées, vient de publier un petit travail assez agréable sur Rabelais, qu’il range dans une espèce de galerie de Légendes françaises.

1138. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

La théorie du rire d’après Schopenhauer. — III.

1139. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Il faut être un graveur de la première force, pour graver d’après le genre heurté : comme presque tout y est indécis de près, le graveur ne sait où prendre son trait.

1140. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 24, des actions allegoriques et des personnages allegoriques par rapport à la peinture » pp. 183-212

Est-ce avoir la nature devant les yeux que de dessiner d’après un modele tranquille, lorsqu’il s’agit de peindre une tête où l’on découvre l’amour à travers la fureur de la jalousie.

1141. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

I La proposition d’après laquelle les faits sociaux doivent être traités comme des choses — proposition qui est à la base même de notre méthode — est de celles qui ont provoqué le plus de contradictions.

1142. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

La langue, comme le Romantisme l’a faite ou l’a refaite, — d’après les maîtres du seizième siècle, — bien étudiée et bien comprise, n’est-ce pas là pour l’écrivain un outil aussi solide et aussi merveilleux que la langue de Voltaire ?

1143. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Nos métaphores, d’après Denys d’Halicarnasse, ne sont autre chose que les restes des écritures symboliques.

1144. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Voilà par quelles confidences d’après coup, elle nous démontre nonchalamment, qu’elle est la plus blanche des hermines, — qu’elle a la conscience sans une tache, quoiqu’elle ait écrit des livres qui en font !

1145. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Pour lui, on n’aura pas besoin, comme on l’a tenté pour Machiavel, l’homme sans âme qui écrivit avec la main de bronze du Destin sous la dictée des Perversités de son siècle, — et ce qu’on vient de renouveler pour Flaubert, talent sans âme non plus, — on n’aura pas besoin d’inventer une ironie d’après coup, qui n’existe pas dans leurs œuvres glacées.

1146. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VII : Théorie de la raison par M. Cousin »

Mais la limite de cette autre partie est, d’après ce qu’on vient de dire, absolument semblable à celle de la première ; vous devez donc concevoir une troisième partie, c’est-à-dire un espace nouveau qui continue la seconde et la prolonge au-delà de l’espace que vous avez considéré d’abord.

1147. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

* *    * De trois Allemands considérés dans les rapports qu’ils ont eus avec la Révolution française, je tracerai, d’après M.  […] D’après les témoignages du temps, « il courut, il se jeta » à la guillotine. […] d’après les récits mêmes de M.  […] En général, d’après les observations qu’on a pu recueillir, ce qui passe obscurément devant notre esprit, ce sont les images de notre vie tout entière, et particulièrement de notre enfance et de notre jeunesse. […] Maintenant si tel est « aux États » l’idéal des hommes, quel est, d’après ceux qui, évidemment, sont bien renseignés, l’idéal des femmes ?

1148. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Alphonse Daudet, que par parenthèse l’Académie française paraît quelque peu oublier, est un des rares romanciers qui, doués d’une féconde imagination, ont toujours tenu à honneur de n’écrire que d’après nature. […] Mais il est écrit d’après la nature, et comme elle, il prend d’en haut ses coups de lumière et c’est de là qu’il reçoit ses reliefs et ses ombres. […] Zola par lui-même, que je tiens absolument à reconstituer d’après son œuvre. […] Enfin, pour être plus précis, je dois dire que d’après un témoignage irréfutable pour moi, comme il le serait pour M.  […] J’aurais bien d’autres passages à citer de Nemrod, de la Judée, du Crucifix, mais on a pu juger d’après les vers rapportés plus haut de la valeur de l’œuvre.

1149. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Je m’arrête à regret, respectant le serment que je me suis fait d’être discret et de ne pas raconter l’historiette, si touchante dans sa simplicité, qui sert de cadre général à tous ces croquis, ces petits tableaux faits d’après nature. […] Il n’y a rien à en apprendre, il y a beaucoup à en oublier, et le danger serait de généraliser d’après ce sujet exceptionnel. […] Chacune de ces étapes est étudiée simplement, par des observations faites d’après nature, mais très habilement « utilisées » au profit du roman. […] Tout ce qu’il rapporte est vrai, pas un incident n’est de son invention, tout est dessiné d’après nature, et pourtant aucun ensemble n’est complet ; un air de ressemblance sous un certain éclairage, qui disparaît au moindre mouvement du personnage, c’est tout ce qu’on pourra trouver.

1150. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Ce n’est pas le problème du bien, c’est le problème du mal qui se promène graduellement à travers toutes les philosophies et qui permettrait presque (comme un réactif universel), de classer graduellement les philosophies d’après les positions qu’elles ont prises, d’après les situations graduées qu’elles occupent en présence de ce problème.) […] En psychologie et en métaphysique étant, passant dans le présent nous ne considérons que l’instant d’après, l’être d’après, par besoin d’assurance et de tranquillité, et alors nous voyons, nous considérons le présent comme un récent passé, comme un dernier passé, mais comme un passé et nous le voyons lié, enregistré, mort. […] Pour avoir la paix l’instant d’après, nous faisons du présent un temps de sagesse, de prévoyance, d’infécondité, un temps mort et mortuaire, un temps passé. […] Ne pas vendre le présent, la mouvance, la liberté, la fécondité du présent pour mettre de côté pour l’instant d’après le prix qu’on en aura tiré. […] Je n’ai pas besoin de dire que je cite ce Descartes d’après l’édition la moins savante que j’ai pu trouver.

1151. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

C’est comme peintre que je signale aujourd’hui l’auteur de ce livre, et aussi ne donnerai-je de lui qu’un croquis, d’après nature, des portraits de singes, tout comme en ont laissés Watteau, Decamps ou Rousseau. […] Zola s’est, au contraire, efforcé d’être juste et indépendant en écrivant son récit ; les silhouettes qu’il a tracées de l’Empereur, d’après des témoignages incontestables, en fournissent une preuve irrécusable ; ce sont comme des instantanés photographiques avec leur impitoyable exactitude de détails. […] Maurice Montégut a, comme les peintres, fait son tableau avec des croquis pris d’après nature, car la mémoire seule ne peut conserver cette vivacité d’impression qui anime ses récits. […] On connaît Catulle Mendès poète, j’ai voulu montrer à quelle précision il peut arriver quand il veut peindre d’après nature. […] tous écrits d’après nature, dans l’intimité absolue de chacun et de chacune.

1152. (1894) Critique de combat

Ce ne serait pas plus incohérent, et peut-être serait-ce moins ridicule, que cette façon d’insinuer que la doctrine, d’après laquelle les faits physiques, moraux et sociaux forment un enchaînement serré de causes et d’effets, est le monopole de M.  […] Il supprime l’idéal, fleur du cerveau humain destinée à devenir fruit avec le temps, seul modèle pourtant d’après lequel on puisse réformer l’homme ou la société. […] Nous a-t-on assez chanté, après vous ou d’après vous, les délices du mysticisme, les extases de l’âme perdue dans la contemplation de l’au-delà, les joies exquises d’une sainte Thérèse ou d’un saint François d’Assise ! […] Croyez-vous qu’il ait pu d’après cela se représenter le mouvement d’idées si intense qui agite les profondeurs du monde socialiste ? […] On se croirait à ce moment du seizième siècle où les adversaires allaient se diviser, non plus d’après leur pays natal, mais d’après leur croyance en papistes et en huguenots.

1153. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

La promotion de Napoléon Bonaparte, reconstituée d’après les archives de la guerre, atteste que le petit cadet d’Ajaccio, lorsqu’il se détacha d’une royauté qui s’abandonnait elle-même, ne fit que se conformer à un mouvement qui emporta bien d’autres fidélités. […] » Jusque-là beaucoup de chefs avaient réussi à maintenir une stricte discipline, d’après les ordres mêmes de l’Empereur. […] C’est, d’après ces indications très précises, très équitables, de M.  […] La Tortue Sauteuse, d’après le théologien Loti, est une des principales idoles de la religion japonaise. […] Non pas, si l’on en juge d’après un autre voyageur, M. 

1154. (1888) Poètes et romanciers

Elle nous crée, si je puis dire, des sens nouveaux et une fausse raison qui n’estiment plus la réalité d’après la réalité même, mais d’après sa douteuse image. […] Ce qu’il y a de nouveau à faire, c’est de profiter des dernières publications, pour étudier d’après Béranger lui-même les origines les plus lointaines de son talent, ses premiers tâtonnements, sa marche et ses progrès continus. […] « Le Brun tentait l’œuvre d’après Buffon ; Fontanes, dans sa première jeunesse, s’y essayait sérieusement, comme l’attestent deux fragments dont l’un surtout est d’une réelle beauté. […] En elles-mêmes et d’après leur nature, la poésie et la science, de même que la philosophie, ne sauraient être séparées. […] Or nous ignorons si en dehors de l’homme il y a d’autres êtres semblables à lui, pensant d’après les mêmes lois, ou des réalités soumises aux conditions qu’il est forcé de concevoir.

1155. (1886) Le roman russe pp. -351

Si l’on classe les langues indo-européennes d’après leur ordre de parenté avec le sanskrit, les idiomes slaves occuperont une place à part, plus rapprochée que les autres de la langue mère, ou de la langue sœur. […] Si vous voulez un autre exemple, prenez le beau poème les Deux Frères bandits, rapprochez-le des portraits de forçats peints d’après nature par Dostoïevsky. […] C’est là, je crois, le principe de distinction d’après lequel il faut classer les écrivains russes en deux camps, celui du dehors, celui du dedans. […] Ce public raisonne et se passionne d’après des lois particulières qui ne sont plus les nôtres. […] Là où l’étude d’après nature est rarement possible, où il faut procéder par induction, on est mal venu de chercher des représentations plastiques.

1156. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Il tient comme un diable à l’opinion du moment, qu’on est tout étonné de le voir abandonner le quart d’heure d’après, sans qu’on l’eu prie. […] Elles ajoutent peu à la connaissance de Mme de Verdelin ; mais, en ce qui est de Rousseau, elles m’ont prouvé qu’en certains endroits j’aurais pu accentuer davantage et marquer plus vivement sa reconnaissance bien sincère envers son ancienne voisine ; il s’y découvre chez lui un côté plus ouvert et plus habituellement attendri qu’on n’oserait le supposer d’après le résultat final.

1157. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

Elle peignait tout avec une singulière grâce, les personnes, les cascades, d’après nature ou de souvenir, promptement, fraîchement, comme Delille versifiait : « Nous allâmes d’abord voir, dit-elle, les cascatelles de Tivoli, dont je fus si enchantée que ces messieurs ne pouvaient m’en arracher. […] En tête du volume se voyait une caricature d’après le dessin d’un élève de David.

1158. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Mais on ne voit aucune raison suffisante à cette grande uniformité première, et tout indique, au contraire, que la diversité, d’abord, dut être extrême, infinie ; que sur chaque point, dans chaque bassin, les choses ont dû se former d’après quelques conditions générales sans doute, mais aussi d’après les éléments particuliers préexistants et avec des différences que la raison indique, et que deux ou trois mots, une phrase grossière transmise par hasard, dans quelque chronique latine, et commentée à grand renfort de science, ne sauraient effacer ni démentir.

1159. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Jusqu’en 1789, le ciel est trop beau, l’air est trop tiède, pour qu’on se résigne à se boutonner jusqu’au cou. « Liberté, facilité, monsieur l’abbé, disait le cardinal de Rohan à son secrétaire ; sans cela nous ferions de ceci un désert282. » C’est de quoi le bon cardinal s’était bien gardé ; tout au contraire il avait fait de Saverne un monde enchanté d’après Watteau, presque « un embarquement pour Cythère ». […] (Mercier, XII, 192, d’après le cuisinier qui préparait l’omelette.)

1160. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

On le voit par les notions de liberté de commerce et de suppression des monopoles que les historiens de Confucius développent, d’après lui, dans le récit de cette partie de son administration. […] » XXVI Confucius, d’après ces maîtres et ces modèles, et les politiques de son école après lui, commentent ainsi ces trois relations et ces cinq vertus réduites en gouvernement et en rites : « Il faut un gouvernement aux hommes, puisque les hommes sont destinés par leurs nécessités à vivre en société.

1161. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

VI Le premier effet de cette littérature morale et politique a été, d’après le témoignage des mêmes religieux, initiés pendant un siècle à la langue, à la législation, au gouvernement même de l’empire, de résumer toute la civilisation et toute la législation dans un livre. […] Aussi l’empereur les oblige à la cultiver sans cesse, par les questions subites et imprévues qu’il leur fait ; ils n’auraient garde, dans leurs réponses, de risquer un mot hasardé : ils citent leurs garants, d’après la critique la plus sévère.

1162. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Vos portraits du comte de Maistre sont des portraits d’imagination ; le mien est un portrait d’après nature. […] Si l’on veut agir comme homme privé et d’après ses propres inspirations au lieu d’agir selon ses instructions, il faut commencer par donner sa démission de son titre d’envoyé de sa cour.

1163. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

XXII D’après Jules Janin, et d’après certaines rumeurs plus près de lui, il paraît qu’il vint à Paris, dans son printemps, pour tenter le théâtre, mais qu’il était, comme moi, trop lyrique pour le théâtre, qui exige plus de bon sens que de verve, et qu’il échoua ; que pendant ces essais, il s’éprit d’une jeune et grande actrice, interprète de ses beaux vers, écho de ses grands sentiments, et qu’il espéra l’épouser.

1164. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

* * * — Été à la foire aux pains d’épices, barrière du Trône, où j’ai vu dans un tableau vivant, représentant la superbe Descente de croix d’après la toile de Rubens, j’ai vu à la fin le Christ se levant de son linceul pour venir saluer le public. […] Mercredi, 22 septembre 86. » À la réception de cette lettre, mon premier mouvement a été d’enlever la note sur ces lignes amies qui me semblaient dictées par un sentiment pareil que j’éprouverais à sentir la mémoire de mon frère égratignée ; mais, en réfléchissant, j’ai trouvé la prétention énorme, et j’ai pensé qu’il n’y aurait plus de mémoires possibles, s’il n’était pas permis au faiseur de mémoires de faire les portraits physiques des gens qu’il dépeint, d’après son optique personnelle — qu’elle soit juste ou injuste.

1165. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Bovary par exemple, et le Frédéric Moreau de L’Éducation sentimentale, peuvent paraître plus vraisemblables, d’une sorte de vérité banale mieux saisie que les comtesses d’Octave Feuillet ; mais ces dernières ont pu fort bien être faites et très exactement d’après nature, comme ont été peintes de même les vierges de Raphaël, les bacchantes de Rubens et les vieilles mères de Rembrandt. […] D’après les théories récentes, celle-ci est considérée comme l’absorption, l’élaboration et la répercussion de la sensation transformée.

1166. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

C’est ainsi que l’auteur procède dans les trois parties du poème, marchant toujours, à travers les figures dont il s’environne, vers la fin qu’il s’est proposée. » XXVIII D’après cet indice fourni par le fils du Dante sur les intentions philosophiques et poétiques de son père, M.  […] Si l’homme, d’après les philosophes, est un abrégé de l’univers, il ne se montre jamais si puissant que lorsqu’il maîtrise cet univers intérieur, ce tumulte orageux de sentiments et de pensées qu’il porte en lui.

1167. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Le genre de beauté de Gabrielle une fois attesté par l’impression générale, on peut s’en rendre compte d’après ses portraits et le conclure encore plus que l’y voir à travers la raideur qui n’est que dans l’image, et sous la parure qui de loin la surcharge un peu.

1168. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

» Acceptant hardiment l’éloge et en tirant sujet de s’humilier : Dieu, dit-il, ne retire plus ses prophètes du milieu des villes, mais il leur ôte, si j’ose parler ainsi, la force et la vertu de leur ministère ; il frappe ces nuées saintes d’aridité et de sécheresse : il vous en suscite qui vous rendent la vérité belle, mais qui ne vous la rendent pas aimable ; qui vous plaisent, mais qui ne vous convertissent pas : il laisse affaiblir dans nos bouches les saintes terreurs de sa doctrine ; il ne tire plus des trésors de sa miséricorde de ces hommes extraordinaires suscités autrefois dans les siècles de nos pères, qui renouvelaient les villes et les royaumes, qui entraînaient les grands et le peuple, qui changeaient les palais des rois en des maisons de pénitence… Et faisant allusion à d’humbles missionnaires qui, durant ce même temps, produisaient plus de fruit dans les campagnes : « Nous discourons, disait-il, et ils convertissent. » J’ai cité, d’après la tradition, quelques-unes des conversions soudaines opérées par l’éloquence de Massillon : pourtant, sans nier les deux ou trois cas que l’on cite, je vois que Massillon croyait peu à ces sortes de conversions par coup de tonnerre, « à ces miracles soudains qui, dans un clin d’œil, changent la face des choses, qui plantent, qui arrachent, qui détruisent, qui édifient du premier coup… Abus, mon cher Auditeur, disait-il ; la conversion est d’ordinaire un miracle lent, tardif, le fruit des soins, des troubles, des frayeurs et des inquiétudes amères ».

1169. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Lui qui a une science si profonde, et moi qui ne me guide que d’après ce que la nature m’inspire ; lui qui a tant travaillé pour rechercher dans ce qui a été fait le caractère et le type de la peinture historique !

1170. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

Ce n’est pas un état des services de Montluc que j’entreprends de dresser d’après lui.

1171. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Quelques-uns de ces caractères ne laissent pas d’étonner au premier abord : en effet Charron s’y montre plus sceptique dans l’exposé de certaines vérités naturelles qu’on ne s’y attendrait d’après son rôle public de théologien, et il nous est possible, sans trop de difficulté, de retrouver le lien qui unit ses ouvrages de religion et d’apologétique à celui qu’il composera bientôt à un point de vue tout philosophique, comme disciple de Montaigne, et sous le titre humain De la Sagesse.

1172. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

En retraçant un portrait du parfait souverain en ces belles années de Henri IV, il semble quelquefois dessiner d’après nature, mais il laisse aux lecteurs les applications à faire, et il ne le dit pas.

1173. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

» Le roi, secouant la tête, lui répondit : « C’est un peuple : si mon plus grand ennemi était là où je suis, et qu’il le vît passer, il lui en ferait autant qu’à moi, et crierait encore plus haut qu’il ne fait. » Cromwell ne dirait pas mieux ; mais, comme le caractère d’un chacun imprime aux mêmes pensées une diverse empreinte, Henri IV ne laissait pas de rester, à travers cela, indulgent et bon, et, qui plus est, de gausser l’instant d’après comme de coutume.

1174. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

[NdA] Ce croquis, je le répète, a été fait d’après nature.

1175. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Les lettres de M. d’Avaux, dit-on, sont les meilleures, et je le crois d’après les échantillons.

1176. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Disons qu’un homme qui en 1688, vivant à côté de La Bruyère, invente de telles choses et les publie, n’est pas un auteur du grand siècle ; sa littérature, ingénieuse d’ailleurs, est une littérature d’avant et d’après.

1177. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Le prince Henri a du genre humain une bien meilleure opinion que Frédéric ; on n’a pas à beaucoup près toutes ses lettres, mais on en peut jusqu’à un certain point juger d’après les réponses qu’y fait son frère ; le prince Henri, qui n’est pas sans quelques-unes des idées françaises d’alors, et qui a de nos illusions à la Jean-Jacques, soutient volontiers que la vertu et le bonheur habitent dans les cabanes, et qu’il y a par le monde de vrais sages, de parfaits philosophes.

1178. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Madame Bovary par M. Gustave Flaubert. » pp. 346-363

Charles Bovary fils (car il a un père qui nous est dépeint aussi d’après nature) nous est montré dès le temps du collège comme un garçon rangé, docile mais gauche, mais nul ou incurablement médiocre, un peu bêta, sans distinction aucune, sans ressort, sans réponse à l’aiguillon, né pour obéir, pour suivre pas à pas une route tracée et pour se laisser conduire.

1179. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Ce fut d’après le désir du roi son père qu’elle mit par écrit ses souvenirs.

1180. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Les Lettres dont on vient de publier deux volumes promettaient, à en juger d’après les extraits donnés par M. de Falloux dans la Vie de Mme Swetchine, d’être la partie la plus intéressante de ses œuvres.

1181. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

En politique, il était centre gauche, partisan de ces doctrines libérales honnêtes, qui sont le résultat assez naturel des études classiques : il ne les épousait pas systématiquement ni avec trop de passion ; il n’était pas homme non plus à les modifier, à les rétracter ou à les suspendre d’après l’expérience positive de la vie.

1182. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Les mœurs publiques ont changé ; les luttes parlementaires ont montré aux prises, et parfois bien rudement, des athlètes politiques, qui se rencontraient l’instant d’après, et sans apparence de ressentiment, sur le terrain neutre de l’Académie.

1183. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

D’après ceux qui goûtent le plus, ce mystère inédit d’Arnoul Gresban sur la Passion, il y aurait de jolies ou même de belles scènes dans la première journée qui remontait à la Création du monde ou du moins au lendemain de la Chute.

1184. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Rulhière, d’après d’Aguesseau, n’en doute pas ; ce sage Rulhière, excellent historien de la Révocation, judicieux appréciateur de Louis XIV, dont il a tracé le plus ressemblant portrait à cette triste date, accorde à Foucault le rang et l’initiative d’application qui lui appartiennent.

1185. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Je sens qu’au fond je suis indisciplinable… Je ne peux ni sentir sur parole, ni écrire d’après autrui… » Poète, il n’aspire qu’à manifester la nature dans ses ouvrages en vers, et il ne s’aperçoit pas qu’il ne la manifestera jamais plus pleinement, avec plus de couleur et de chaleur, qu’à ce moment même où il en forme le dessein et où il en parle ainsi.

1186. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Si j’avais affaire à un auteur dramatique, je dirais que son cinquième acte est le plus faible ; et il n’en pouvait être autrement d’après le sens même et l’esprit selon lequel il a mené toute l’action : le cinquième acte, humanisé comme il l’est, et dépouillé de son mystère, est nécessairement un peu découronné.

1187. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

On annonçait, l’instant d’après, un aide de camp du général Courtais qui était chargé de dire à M. de Girardin qu’on n’avait sous la main qu’une faible partie de la garde nationale, qu’on allait la convoquer sur l’heure, et que, dès qu’on le pourrait, on viendrait le dégager.

1188. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

Nous n’en pouvons parler, du reste, que d’après Lemontey qui avait lu la pièce et qui en reproduit indirectement les termes : « Ces mœurs naïves et pures, dit-il, ce mélange d’études graves et de gaieté innocente, ces devoirs pieux et domestiques, cette princesse qui, aussi simple que la fille d’Alcinoüs, ne connaît de fard que l’eau et la neige, et qui, entre sa mère et son aïeule, brode des ornements pour des autels ; tout retraçait dans la commanderie de Wissembourg l’ingénuité des temps héroïques. » L’idylle ici venait singulièrement en aide à la politique.

1189. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Essai sur Marc-Aurèle, d’après les monuments épigraphiques, par M. 

1190. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

J’expose toujours d’après M. 

1191. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Il fallait tracer un portrait flatteur de la princesse, un portrait vrai pourtant et à ne pas être démenti, fait d’après nature.

1192. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Ceux du xvie  siècle avaient bien eu déjà quelque avant-goût de rêverie ; mais elle manquait chez eux d’inspiration individuelle, et ressemblait trop à un lieu-commun uniforme, d’après Pétrarque et Bembe.

1193. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Dans tout ce qui précède, j’avais supposé, d’après la Notice et l’Édition de M. de Latouche, qu’André Chénier devait être à Londres en décembre 1782, et que les vers et la prose où il en maudissait le séjour étaient du même temps et de sa première jeunesse.

1194. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Molé a fait remarquer qu’heureusement, d’après M. de Vigny lui-même, il n’en perdit aucune , et que lorsqu’on 1814 il refusa de livrer sa pièce à ceux qui voulaient s’en faire une arme contre le prisonnier de l’île d’Elbe, il crut rester fidèle et non pas se montrer généreux.

1195. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre V. De la littérature latine, pendant que la république romaine durait encore » pp. 135-163

Les édiles, à Rome, étaient chargés de décider, d’après la lecture des pièces de théâtre, si elles seraient ou non représentées : comment donc savoir s’ils ont autorisé la représentation d’une pièce sur un sujet romain, en supposant même qu’il en existe que nous ne connaissions pas, tandis que les titres de près de deux cents tragédies tirées des sujets grecs nous ont été transmis !

1196. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Sa légende avec toutes les anecdotes qui la composent s’est formée d’après son livre ; elle tend à faire l’auteur à la ressemblance de son œuvre, ou plutôt de la forme extérieure de cette œuvre.

1197. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

. — Hæckel : Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles ; Anthropogénie. — Schopenhauer : le Monde comme Volonté et comme Représentation (trad.

1198. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre dixième »

Du jour où nous examinerons les animaux par leurs rapports avec nous et d’après leur utilité, notre imagination, nos usages, nos goûts, nos dégoûts corrompront notre étude.

1199. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Le grand résultat de la critique historique du XIXe siècle, appliquée à l’histoire de l’esprit humain, est d’avoir reconnu le flux nécessaire des systèmes, d’avoir entrevu quelques-unes des lois d’après lesquelles ils se superposent, et la manière dont ils oscillent sans cesse vers la vérité, lorsqu’ils suivent leur cours naturel.

1200. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Le plan sur lequel il propose de n’organiser, d’après une idée déterminée, la psychologie des sentiments ne diffère du mien qu’en apparence et dans la forme. » 179.

1201. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

D’après l’abbé Delfour, le critique est surtout un « informateur littéraire », un reporter spécial, qui, pour nous dispenser du voyage, va voir ce qui se passe dans les livres.

1202. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

Sa conséquence serait de détruire la jalousie même, qui, d’après ce système, ne serait plus qu’un aphrodisiaque excitant.

1203. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Cette édition, publiée sous les auspices de la Société de l’histoire de France, n’est pas seulement meilleure que celle qu’on possédait jusqu’ici, elle est la seule tout à fait bonne, digne d’être réputée classique et pour le texte que l’éditeur a restitué d’après une comparaison attentive des manuscrits, et pour les noms propres dont un grand nombre avaient été défigurés et qu’il a fallu rétablir, et pour les notes exactes et sobres qui éclaircissent les endroits essentiels, enfin pour la biographie de Commynes lui-même, laquelle se trouve pour la première fois complétée et éclaircie dans ses points les plus importants.

1204. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Je n’ai été tout à fait sûr que c’était de Mme de Necker qu’il s’agissait, que lorsque ayant lu l’éloge de Corvisart dans Cuvier, j’ai trouvé cette dame désignée clairement d’après son mari, car Cuvier lui-même ne va pas jusqu’à la nommer.

1205. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Pline l’Ancien n’était pas tout à fait un naturaliste, comme on se le figurerait au premier abord d’après le titre et la renommée de son principal ouvrage : c’était un homme de guerre, un administrateur.

1206. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Il semble trop, d’après ce gracieux et discret auteur, que la duchesse de Bourgogne fût une personne accomplie et parfaite, et que cette éducation de Saint-Cyr l’eût réellement atteinte au fond.

1207. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

On voit d’après cet ensemble qu’avec beaucoup d’esprit et de talent, elle n’était nullement une femme supérieure.

1208. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Il y a dans ce roman comme un écho mêlé de Florian et de Werther ; c’est du Werther d’après Gessner et Oberlin.

1209. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Il tient à rassurer d’abord ceux du dedans qui peuvent se figurer, d’après les déclamations des exagérés, que la monarchie amène nécessairement avec elle l’oppression de la pensée et l’interdiction du raisonnement : Il s’est formé, dit-il, en Europe une ligue de sots et de fanatiques qui, s’ils le pouvaient, interdiraient à l’homme la faculté de voir et de penser.

1210. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

C’était (sauf des différences qu’il serait trop long ici d’expliquer), c’était en somme une tentative de réorganisation de la justice en France sur un plan uniforme et d’après l’idée d’une législation homogène ; mais les auteurs de ce plan avaient bien moins songé à l’ordre judiciaire et à la justice en elle-même qu’aux conséquences politiques de cette mesure dans les difficultés extrêmes où ils se trouvaient.

1211. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Ce gouvernement n’a point un type unique, et seul bon, d’après lequel il doive être partout et nécessairement institué.

1212. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

On sait le mot de Bossuet, d’après Tertullien, lorsque parlant du cadavre de l’homme : « Il devient un je ne sais quoi, s’écrie-t-il qui n’a plus de nom dans aucune langue. » L’admirable page qu’on va lire de l’abbé Gerbet est comme le développement et le commentaire du mot de Bossuet dans cette première station aux Catacombes, il s’attache d’abord à étudier le néant de la vie, « le travail, je ne dis pas de la mort, mais de ce qui est au-delà de la mort » ; l’idée de réveil et de vie future viendra après.

1213. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

La plupart sont des systématiques et des logiciens qui font ou des constructions à priori ou des plaidoyers : ils défendent ou condamnent la démocratie d’après certains principes généraux ; mais pas un n’a étudié la démocratie comme un fait, et cela d’ailleurs par une raison très-facile à comprendre, c’est que ce fait n’existait pas encore, au moins sur une grande échelle.

1214. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Enfin comment veut-on que le génie soit soumis à des règles, puisque ces règles sont faites précisément après coup et d’après les œuvres du génie ?

1215. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Le caractère d’après les lectures, cela est donc vrai, mais, comme beaucoup de vérités, d’une vérité relative ; et c’est une observation intéressante, mais qui, comme toutes les observations, demande contrôle.

1216. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Il n’a pas le brio de Fervaques, qui est un chaud écrivain d’après Balzac ; qui a fait ses études dans Balzac ; qui a bu du Balzac avec ivresse et dont l’haleine sent le Balzac, comme l’haleine de l’homme qui en a bu sent le romanée et le chambertin dont elle reste longtemps parfumée… Balzac n’aurait pas existé, que Bachaumont ne serait pas moins tout ce qu’il est comme écrivain et comme observateur.

1217. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

. — Je dénomme les ères d’après leur principe, en renonçant absolument aux termes vagues qui sont hélas en usage ; nous parlons d’histoire ancienne (qui comprend les Pharaons, la république d’Athènes et l’empire romain !)

1218. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

Ce livre, composé d’après une méthode inflexible, écrit avec une éloquence entraînante, rempli de vues supérieures, paré d’images magnifiques et naturelles, n’est connu que des philosophes : l’auteur ne va pas chez les personnes influentes ; voyant qu’il ne se loue point, on ne le loue point ; il a oublié que la gloire se fabrique.

1219. (1888) Portraits de maîtres

L’on a trop souvent accoutumé de juger Chateaubriand d’après les Natchez, livre déclamatoire qui, je ne sais pourquoi, est mis d’abord dans les mains des jeunes gens ; car les Natchez ne sont bons à lire que pour les lettrés cherchant à démêler les tâtonnements d’un génie qui s’essaie. […] Résumons, d’après les grandes lignes, cette œuvre spacieuse qui, partant du Neuf Thermidor, ne s’arrête qu’à Waterloo. […] D’après ce témoignage, d’après ce que notre propre expérience du professorat nous permet de deviner derrière la lettre des seuls cours imprimés, Michelet était dépourvu de deux qualités nécessaires à l’homme qui parle en public l’ampleur et l’égalité de la diction oratoire, la pratique d’une composition savante et régulière. […] Dès le début il combinait avec son imagination pittoresque l’exactitude et la symétrie des métaphores construites d’après les modèles antiques. […] Cette Viviane nouvelle sera l’amie des heures tristes, l’alliée des heures vaillantes, la femme du xixe  siècle, telle qu’Edgar Quinet l’a vue et dépeinte d’après un modèle qu’il avait sous les yeux.

1220. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Quoique sa vertu se tienne plutôt d’ordinaire dans les ligues strictes de l’équité, de la probité, et que le mot de grandeur semble jurer avec lui, il offre, dans ces moments d’après Thermidor, une sorte de grandeur morale par cette tenue si ferme et si simple en des circonstances de toutes parts si émues. […] Il voulut être tyran, bien plus ardemment que la plupart des hommes ne savent vouloir être libres, et cette volonté vive, inflexible, toujours agissante, a tenu lieu de génie à bien d’autres oppresseurs de l’humanité… » Je suis forcé, à mon grand regret, d’abréger cette page pour laquelle j’ai presque à demander pardon aux néo-terroristes d’aujourd’hui : mais voici l’adoucissement : « Quelque affreux que soit Robespierre d’après le portrait que nous en avons tracé, continue Daunou, Courtois a fait de ce personnage un portrait beaucoup plus horrible encore, et s’est attaché surtout à lui contester toute espèce de talent. […] Nul pourtant, ce premier moment passé, n’aurait été plus désigné que lui pour le travail du Dictionnaire ; de la lignée de Girard, Beauzée et Dumarsais, il les résumait en les étendant ; il avait, on l’a dit, la balance d’un honnête joaillier d’Amsterdam pour peser les moindres mots ; il en possédait l’exacte valeur, l’acception définitive dans la durée des deux grands siècles, et surtout du xviiie  ; précisément ce que Nodier, qui savait tant de choses d’avant et d’après, savait le moins.

1221. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il lui refuse le titre de science, et je ne m’en étonne pas, d’après la manière dont il l’entend. […] Quant à moi, si j’avais à écrire, à parler du bon Jean-Paul ou d’un quelconque de ses compatriotes, si je me mettais seulement à lire ses pareils ou lui pour mon propre plaisir, je commencerais par oublier quelques-uns des goûts de ma patrie, notre amour pour les idées générales nettes, moyennes, accessibles, pour les lieux communs de morale mondaine, les sentences fines et brèves, l’unité, la rapidité, la précision, la mesure, la délicatesse et la logique ; j’oublierais notre aversion pour le vague et pour toute fantaisie qui n’est point réductible à une idée claire ; je me ferais allemand ; je m’échaufferais, je m’élèverais par enthousiasme à la hauteur de ces imaginations poétiques et philosophiques tout ensemble, qui jettent à la raison vulgaire de superbes défis, et je mesurerais l’altitude de leurs pensées et de leurs œuvres d’après leur degré de mystère et de vénérable obscurité. […] Cousin, La Société française au dix-septième siècle, d’après Le Grand Cyrus.

1222. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Nous nous faisons l’effet d’un homme habitué à dessiner d’après la figure de cire, auquel serait tout à coup révélée l’académie vivante — ou plutôt la vie même avec ses entrailles toutes chaudes et sa tripe palpitante. […] Il était curieux parlant de lui, nous disant qu’il ne savait rien, pas un mot de la peinture, que jamais il n’avait travaillé d’après nature, qu’il n’avait jamais pris de croquis, pour se forcer à regarder simplement, que les choses ne lui reviennent que des années après, — que ce soit de la peinture ou de la littérature. […] À côté de la princesse, la comtesse Primoli lit silencieusement les Mémoires de Mlle de Montpensier, et derrière la princesse, Hébert lave une aquarelle d’après l’Italienne qu’elle peint.

1223. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

C’est uniquement d’après les principes qu’il appréciera les doctrines. […] Il dresse de vastes plans d’après lesquels on bâtira peut-être un jour. […] D’après leurs préceptes, M.  […] Voici, d’après la Revue des traditions populaires, une excellente version recueillie, et peut-être un peu arrangée, par M.  […] On peut se le figurer, jeune, d’après un portrait à l’eau-forte où il s’est représenté un crayon à la main, sous une architecture à la Piranèse.

1224. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Didon à ce panorama de Jérusalem qu’on montre en ce moment aux Champs-Élysées et où l’on voit, d’un côté, le Temple, la tour Antonia, le palais et les portes de la ville restitués d’après les travaux des archéologues, et, d’une autre part, un calvaire traditionnel comme une peinture d’église. […] Il faut citer, avec ces deux ouvrages, Iskender, qui est l’histoire légendaire d’Alexandre d’après les traditions de la Perse. […] Il suivit une tradition barbare d’après laquelle le fils de Laerte, très vieux, naviguait dans l’Océan, sous les étoiles du ciel austral, quand tout à coup la mer, s’étant entrouverte, engloutit le vaisseau de l’audacieux. […] Il écrit, d’après les extraits que ses amis lui font, un livre de circonstance qui ne devait pas survivre à la querelle de moines dont il traite et que la perfection de l’art rend immortel. […] Théologien profond et moraliste austère, il agit d’après les suggestions de sa conscience et les mouvements d’une foi exaltée par le jeûne et l’insomnie.

1225. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Un érudit, dont le nom seul fait autorité, n’arrivait-il pas, en 1867, « que depuis vingt-cinq ans l’histoire du moyen âge avait été étudiée en France, d’après les documents authentiques, avec une ardeur et un succès qui rappelaient les plus belles années du xviie et du xviiie  siècle51 » ? […] Molinier veut que nous lisions barre et cite, à ce propos, un ancien jeu de barres qui, d’après l’Académie, « subsiste encore dans les provinces58 ». […] Lorsque vous peignez des héros… vous n’avez qu’à suivre les traits d’une imagination qui se donne l’essor… ; mais, lorsque vous peignez des hommes, il faut peindre d’après nature. » L’allusion à Corneille était là transparente, et nul alors ne s’y trompait.

1226. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

L’artiste, d’après cette théorie religieuse, recherchait en tout le plus beau, au risque de sortir de la nature et de manquer à la réalité. […] Il ne restera plus qu’à développer l’intention d’après un système plus exact, en englobant aussi de la même manière toutes les classes subalternes de la société, dont les arts ne s’étaient pas plus occupés jusqu’à ce jour des paysans ; tout ce petit monde des villes et des bourgades qui, avec les paysans, représente au moins les trois quarts et demi de la population française ; tout ce petit monde si riche en types innombrables qu’il ne s’agit pas plus de créer, que les savants ne créent les objets de leurs découvertes ; si riche en types auxquels il n’y a qu’à attacher la ficelle pour les faire danser comme des pantins, en dégageant de leurs cabrioles soit la moralité discrète, soit l’éclat de rire qui console et fortifie, et alors seulement vous pourrez vous vanter d’avoir réalisé la grande synthèse artistique du monde moderne. […] Cela étant, essayez donc de traiter une œuvre d’abord d’après ce système abominable, seulement pour rire. […] Puis, après, vous la referez d’après vos idées idéalistes.

1227. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

D’après d’Aurevilly, au contraire, il « fait métier et marchandise de littérature ». […] *** D’après ces deux livres, j’essaie de rêver ceux qui suivront. […] Voici la formule d’après laquelle la maison Daniel Lesueur fabrique le feuilleton mondain. […] Or l’obéissance, devoir d’après les préjugés actuels, mais qui, pour un prince d’alors, était avilissante, est aussi l’abandon de leur amour. — Jahel est une mère comme l’autre est une amoureuse. […] D’après ses livres, la bonté est bien sa caractéristique, mais une bonté un peu banale, amalgame de curiosité toujours insatisfaite et de faiblesse.

1228. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Je crois qu’il est sage aussi d’insister sur un point que l’orientaliste Senart a bien mis en lumière, d’après les observations mêmes des administrateurs anglais. […] D’après les expériences de M.  […] C’est d’après cet esprit qu’il faut lire les confessions et les livres sur l’amour, qui sont des confessions involontaires. […] Nietzsche nous éclipse tous, nous qui ayons voulu penser d’après nous-mêmes, avec ingéniosité et avec contradiction. […] La hiérarchie vraie se fera d’après le contentement de vivre.

1229. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Ces conditions de leurs poèmes ont obtenu l’approbation de tous les temps, de toutes les nations éclairées : l’expérience en est faite ; elles se sont donc converties en lois, d’après cette preuve constante de leur réalité. […] Virgile a conçu et exécuté son Énéide, ainsi que Valérius Flaccus son Argonautique, d’après l’observation des mêmes lois. […] Voilà les conditions du genre primitif tracé d’après les anciens modèles : les génies inspirés par la nature les avaient créés d’eux-mêmes ; l’étude ensuite convertit leurs qualités en règles, et l’art eut des préceptes circonscrits au nombre des beautés connues. […] Dites-moi si j’aurais pu, d’après un tel homme, établir ces démonstrations, par lesquelles je vous prouvai que l’esprit et le génie étaient, chez les grands écrivains, proportionnels à la droiture et à la vertu si constamment inspiratrice du bon et du beau ? […] Les littérateurs qui jugent de ces matières d’après leurs impressions, et non sur les principes, n’ont pas manqué de la mettre au-dessus de tout, par la raison même qui condamne son action.

1230. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

On avouera que, puisque ce mot renferme tant de choses, il n’est que juste de voir ce qu’il signifie, d’après ce qui l’entoure, là où Boileau s’en sert. […] Cette théorie de la hiérarchie des genres est de bon sens, d’abord, et elle est assez facilement acceptée par ceux qui jugent bonnement, d’après une expérience ordinaire et moyenne des choses de lettres. […] D’après M.  […] Mais le moment d’après c’était fini, comme si ce n’eût jamais existé. […] Ne croyez pas que ce soit le seul Guizot, qui, après et d’après Royer-Collard, procède ainsi.

1231. (1890) Nouvelles questions de critique

Je dirai donc qu’il me semble évident, d’après eux, que quand l’Académie des inscriptions et belles-lettres s’assemble en séance publique, ce n’est pas pour se divertir. […] Auguste Molinier ; — ce sont eux cependant, Victor Cousin d’après M.  […] D’après quelle édition ? […] d’après quels principes ou quels règles ? […] Les animaux y sont classés d’après les rapports d’utilité ou de familiarité qu’ils ont avec l’homme.

1232. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Vous voyez d’ici les divergences ; les critiques d’après la première n’ont parlé, n’ont pu parler que du dernier acte ; le reste leur semblait un prologue. […] Jean Moréas, d’après Euripide. […] Bien que, d’après Boileau, il entendît peu le grec, il entendit très bien la tragédie grecque, ce qui est le commencement de la sagesse. […] Je ne crois pas, d’après le texte. […] Les belles ardeurs et les belles disputes sur les questions de littérature sont d’avant le dix-huitième siècle, ou sont d’après.

1233. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Auguste Molinier nous donne les Pensées en deux volumes, distribués d’après un ordre nouveau. […] Non pas La Fontaine, qui composait des ouvrages d’un genre sans analogue, d’après des procédés d’une technique solitaire et qu’il n’a jamais communiquée. […] Sur l’Europe d’après 1800 flottait une vapeur de poudre, grisante et traversée de cris de victoire. […] Il faudrait attendre, travailler encore d’après des programmes, — et pourquoi ? […] Il n’y a pas de théorie absolument vraie, puisque de belles œuvres ont été produites d’après et contre toutes les théories.

1234. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Si l’on allait plus au fond, même sans prétendre au technique, on trouverait les caractères des divers généraux vivement dessinés d’après leurs actions mêmes : le maréchal Daun, prudent, circonspect, méthodique, à qui il arrive un jour de galoper pour la première et la dernière fois de sa vie, et qui, après la victoire de Hochkirch, se met à écrire à Marie-Thérèse pour sa fête de sainte Thérèse la relation de la victoire, au lieu de donner les derniers ordres pour la poursuivre ; il s’appuie sur une pierre pour écrire : « Cette pierre-là fut notre pierre d’achoppement », dit le prince de Ligne qui aimait les jeux de mots, surtout si dans ces gaietés sur le mot il y avait de l’imagination.

1235. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Je l’entendis un jour dire après dîner, en parlant du lieutenant de police : « Je tirerai ce drôle-là de la fange pour le pendre dans l’histoire. » — C’étaient là des vanteries d’après dîner, comme lorsqu’il disait encore de je ne sais quel plat personnage : « On lui crache au visage, on le lui essuie avec le pied, et il remercie. » Et tant d’autres mots piquants, excessifs et applaudis, par où s’en allait sa verve57.

1236. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Il ne faut pas croire et répéter, d’après quelques auteurs, que l’éloquence de la chaire dans le sermon, était à naître quand Bourdaloue parut.

1237. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Daru ses idées, ses plans successifs de la même pièce, les modifications qu’il y fait d’après ses conseils.

1238. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Et c’est ici qu’on a droit de s’élever contre cette philosophie et cette théorie que La Fare avait voulu ériger d’après lui-même, et qu’on peut lui dire : Divin ou humain, il me faut un ressort dans la vie, sans quoi tout se relâche !

1239. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Taine, je le devinerai ou le conclurai d’une manière générale d’après ses écrits.

1240. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Ce jeune homme, et très jeune homme au temps où il servait avec Vauvenargues, avait le trait caractéristique de sa famille : « Je lui trouve dans l’humeur quelque chose des Riquetti, qui n’est point conciliant. » Vauvenargues, qui jugeait ainsi le petit chevalier, essayait de lui insinuer un peu de douceur, de politesse de ton et de mœurs, de l’assouplir. « Quant au genre de persuasion que vous soufflez au chevalier, lui disait Mirabeau, vous ne réussirez pas, s’il est du même sang que nous ; votre système est d’arriver aux bonnes fins par la souplesse ; le mien est d’arriver au bien, droit devant moi, ou par la violence ; de fondre sur le mal décidé, de l’épouvanter, et enfin de m’éloigner de ce qui n’a la force d’être ni l’un ni l’autre. » Ce système à outrance et que Vauvenargues a décrit dans un de ses caractères intitulé Masis (évidemment d’après Mirabeau), est le contraire de sa science à lui, de sa tactique dans le maniement des esprits, qui va à les gagner par où ils y prêtent, et à en tirer le parti le meilleur : Où Masis a vu de mauvaises qualités, jamais il ne veut en reconnaître d’estimables ; ce mélange de faiblesse et de force, de grandeur et de petitesse, si naturel aux hommes, ne l’arrête pas ; il ne sait rien concilier, et l’humanité, cette belle vertu, qui pardonne tout parce qu’elle voit tout en grand, n’est pas la sienne… Je veux une humeur plus commode et plus traitable, un homme humain, qui ne prétendant point à être meilleur que les autres hommes, s’étonne et s’afflige de les trouver plus fous encore ou plus faibles que lui ; qui connaît leur malice, mais qui la souffre ; qui sait encore aimer un ami ingrat ou une maîtresse infidèle ; à qui, enfin, il en coûte moins de supporter les vices que de craindre ou de haïr ses semblables, et de troubler le repos du monde par d’injustes et inutiles sévérités.

1241. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

La nouveauté de cette correspondance est la duchesse de Choiseul, que l’on connaissait déjà pour son mélange de grâce et de raison d’après les témoignages unanimes des contemporains, mais pas à ce degré où la montrent au naturel cette suite de lettres vives, spirituelles, sensées, sérieuses, raisonneuses même, passionnées dès qu’il s’agit de la gloire et des intérêts de son époux.

1242. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Aujourd’hui ma très chère épouse est accouchée sur les cinq heures et a augmenté ma famille d’une petite fille : puisse-t-elle grandir et vivre un jour de telle sorte, ô mon Dieu, qu’elle règle toutes ses actions, ses paroles et ses pensées d’après les préceptes de ta sainte parole !

1243. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Ce jour-là, le jeudi d’après Pâques, il se mit en route à une heure de l’après-midi, par un beau temps et un vent frais, à pied, en compagnie d’Edmond de Cazalès, qui n’était pas encore dans les ordres.

1244. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

ma chère, d’après le silence dont mon arrivée ici a été saluée, silence qui serait un désappointement pour tant d’autres, vous pouvez juger comment on nourrit dans de petits cercles l’orgueil des hommes qui marquent plus ou moins.

1245. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Nous avons là, d’après lui, un portrait physique et moral très exact de ce beau et doux vieillard, Grégoire XIII.

1246. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

Certes je prise et goûte fort le joli récit traduit par Courier : il est net, proportionné, piquant, épigrammatique ; mais les additions d’Apulée ne me déplaisent pas tant ; elles m’apprennent bien des choses sur les mœurs tant publiques que privées, sur la police des villes dans les provinces, sur les travers éternels et les maladies de l’esprit humain : « Ce sont des tableaux de pure imagination, où néanmoins chaque trait est d’après nature, des fables vraies dans les détails, qui non seulement divertissent par la grâce de l’invention et la naïveté du langage, mais instruisent en même temps par les remarques qu’on y fait et les réflexions qui en naissent. » Tout cet éloge (sauf le point de la naïveté du langage), que Courier donne à son Lucius, je l’accorde à plus forte raison et je l’étends à notre Lucius latin, à notre Apulée, pour ses additions nombreuses ; lu à côté, le premier Lucius me paraît, je l’avoue, un peu sec.

1247. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Pour bien le définir, je dirai que s’il y avait au xviiie  siècle les femmes de Jean-Jacques, tant celles de la noblesse que de la bourgeoisie, — les Boufflers, les d’Houdetot, les d’Épinay, les La Tour-Franqueville, plus tard Mme Roland, — qui étaient plus ou moins d’après la Julie ou la Sophie de l’Émile, il y eut aussi les hommes à la suite de Rousseau, les âmes tendres, timides, malades, atteintes déjà de ce que nous avons depuis appelé la mélancolie de René et d’Oberman.

1248. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

C’est, redirai-je d’après lui à mon tour, c’est être ou avoir été amis, avoir eu, à une certaine heure de jeunesse, des sentiments vifs et purs en commun ; avoir eu volontiers mêmes vues à l’horizon, mêmes perspectives et mêmes vœux, par le seul fait de cohabitation morale dans un même navire ; ou, dans des navires différents, avoir fait route quelque temps de conserve sous les mêmes astres, avoir jeté l’ancre un moment côte à côte dans de belles eaux ; s’être connus et goûtés dans des saisons meilleures ; sentir, même en s’éloignant, qu’on est, malgré tout, de la même escadre, qu’on flotte ensemble, qu’on est à bord d’une même expédition, qui s’appelle pompeusement le siècle, qui comprend environ un quart, de siècle et qui, pour la plupart, n’ira guère au-delà.

1249. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Horace Vernet est de force ; au reste, à supporter vos dédains ou vos encouragements protecteurs ; il a eu, en effet, cette vive et brillante saison de jeunesse, cette fleur première trop tôt passée et dont rien ne vaut le charme ; mais il ne s’y est pas tenu : il est allé travaillant, étudiant d’après nature, voyant, regardant sur place, se développant et se fortifiant sans cesse dans sa voie principale jusqu’à ce qu’il soit devenu vers 1840 le plus grand peintre, non plus d’épisodes et d’anecdotes, mais le plus grand peintre d’histoire militaire que nous ayons eu.

1250. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Fléchier étant né lent, l’esprit ne lui venait qu’en ruminant ; à le voir en particulier, on eût dit qu’il en avait peu, tant sa conversation était plate et chétive » ; quand Legendre parle ainsi d’après des ouï-dire, je ne l’en crois pas du tout ; je proteste, et je soutiens que l’abbé a dû mal traduire en cet endroit ce que lui ont pu dire les meilleurs amis de Fléchier.

1251. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Soulié, raisonnant méthodiquement, s’est dit que, d’après les actes trouvés par Beffara, Molière n’avait laissé qu’une fille, née en 1665, et par conséquent mineure en 1673, au moment de la mort de son père ; qu’en raison de la fortune assez considérable de Molière, un inventaire avait dû être dressé pour garantir les droits de son enfant.

1252. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

On n’a rien trouve dans les papiers de la Guerre qui fasse connaître positivement quel fut le motif d’un changement aussi subit ; mais, d’après tout ce qui se lit dans les lettres du roi et des maréchaux de Villars et de Montesquiou, il n’y a nul doute que ce fut celui-ci qui détermina le premier.

1253. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

Mais n’allez pas croire, cependant, d’après la caresse de sa description, qu’il ait lui-même été tout à fait dupe.

1254. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Vis-à-vis de la princesse est le jeune prince, beau comme un ange, d’après nature aussi, entouré des Grâces et des Amours ; cette petite troupe est fort agréable.

1255. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

L’instant d’après, l’occasion lui venant jeter sous la main Lisette, la fille du jardinier, il propose à la petite un rendez-vous dans le parc pour minuit.

1256. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

J’ai dit le meilleur ou le plus mauvais, s’empresse-t-il d’ajouter, mais il ne saurait être le plus mauvais, et je me repens de l’avoir dit ; car, d’après l’opinion de mes amis, il doit atteindre au plus haut degré d’excellence littéraire possible, humainement parlant. » On voit quelle était l’affection et la prédilection de Cervantes pour ce dernier-né de son intelligence.

1257. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

C’est que Cromwell n’était pas, ne fut d’abord ni jamais ce que nous sommes habitués à le voir à travers Bossuet et d’après nos pensées de réaction monarchique, que nous gardons pour les autres, lors même que nous les avons secouées pour nous.

1258. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Il termine modestement en disant que « sa muse sera contente, si elle aide les ignorants à voir ce qui leur manque, et les hommes instruits à réfléchir sur ce qu’ils savaient déjà » ; ce qui a été rendu d’après lui en un seul vers latin excellent qu’on croirait d’Horace : Indocti discant, et ament meminisse periti.

1259. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Mémoires de madame Roland Publiés d’après les manuscrits.

1260. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Ce n’est pas le lieu de revenir ici sur le plan de Mirabeau : il ne fut suivi qu’incomplètement et d’après la méthode éclectique de Louis XVI ; on y substitua en partie celui de M. de Breteuil.

1261. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Catinat y est montré au vrai, au naturel, en action, d’après ses œuvres et ses paroles ; il n’y a guère qu’à l’y découper pour le dessiner aux yeux et le faire saillir avec plus de relief et de singularité qu’on ne se le permettait autrefois dans les plus beaux Éloges académiques.

1262. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

L’une est une classique en dévotion, ou si elle s’écarte et fléchit un peu, c’est dans les sentiers familiers et d’après la tradition fleurie, tandis que l’autre, en dehors de la Bible et du livre unique, est souvent une échappée à travers champs, une petite brutale, comme le disait Bussy à Mme de Sévigné.

1263. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Ainsi il y aurait eu antérieurement, je l’imagine d’après M. 

1264. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Mais combien il y a plus de vrai toutefois et plus de vie dans un quart de ce Noailles d’après Saint-Simon, que dans presque tout l’abbé Millot, dans cet autre Noailles de montre et de convention, qui, au moment d’entrer au Conseil des finances sous la Régence, et d’y exercer toute l’autorité qu’il y pourra prendre, écrit à Mme de Maintenon, en se faisant tout petit et modeste : « Monseigneur le duc d’Orléans exige de moi absolument d’entrer dans le Conseil des finances qu’il a formé.

1265. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

On avait cru d’abord, d’après une note qui se lit sur le Catalogue de la Bibliothèque du Roi, que La Bruyère était né « dans un village proche de Dourdan. » On l’a dit et répété faute de mieux.

1266. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Je vous avais supplié de ne pas me peindre uniquement d’après nature : mais voici un portrait où Je puis à peine me reconnaître, tant il est flatté !

1267. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

De plus, les souvenirs des chansons de Béranger y abondent, et la Liberté de juillet elle-même, d’après Jasmin, ne semble pas très-différente de celle qui se dresse, si reconnaissable, dans les vers de M.

1268. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

Les simples tableaux, les paysages à la plume d’après nature, sont beaux, mais assez rares dans son œuvre.

1269. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Un certain nombre de prédicateurs reviennent décidément, comme le Père Monsabré, à l’exposition pure et simple du dogme et de la morale chrétienne d’après la Somme de saint Thomas, qui est comme on sait, en grande faveur auprès de Léon XIII.

1270. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

(Je ne puis m’empêcher, à ce propos, de vous dire combien la Vie parisienne m’a affligé dernièrement par son commentaire grammatical de l’Immortel, jugeant cette prose d’après la syntaxe du dix-huitième siècle et les principes de l’abbé le Batteux… Savez-vous les phrases que la Vie parisienne aurait dû relever ?

1271. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

On peut se les figurer d’après quelques enclos des environs de Nazareth.

1272. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

D’après la pièce, le royalisme religieux est un péché originel qui corrompt tous ses partisans.

1273. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

À la hauteur où il se place, et d’après la façon dont il parle, il est évident qu’il voit dans cette conduite non pas imposture, mais habileté légitime : L’école ou la Sorbonne de Gama el-Azhar est la plus célèbre de l’Orient.

1274. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Il attachait la plus grande importance à cette façon de baptiser son monde ; il attribuait, d’après Sterne, aux noms propres une certaine puissance occulte en harmonie ou en ironie avec les caractères.

1275. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Mais Rousseau, avec tous ces désavantages que nous ne craignons pas d’après lui d’indiquer par leur nom, vaut mieux que Chateaubriand en ce sens qu’il est plus humain, plus homme, plus attendri.

1276. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

L’Arlequin bon père de Florian est donc une sorte d’Arlequin-Penthièvre, un Arlequin un peu d’après Greuze.

1277. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Il ne ressemble pas aux gens préoccupés et frappés qui, mesurant tout à leur horizon visuel, estimant tout d’après leur sensation présente croient toujours que la maladie qu’ils ont est la plus grave que jamais la nature humaine ait éprouvée.

1278. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Le berger, indiquant le tombeau que la tradition désigne pour celui d’Ariane, ajoute : « Ce monument, ainsi que tous ceux de ce pays, a été mutilé par le temps et encore plus par les barbares ; mais le souvenir de la vertu malheureuse n’est pas sur la terre au pouvoir des tyrans. » Et Bernardin, après avoir achevé son tableau, ajoute à son tour : « Je doute qu’un athée même, qui ne connaît plus dans la nature que les lois de la matière et du mouvement, pût être insensible au sentiment de ces convenances présentes et de ces antiques ressouvenirs. » Qu’a de commun, je vous prie, un athée avec les idées naturelles que fait naître l’histoire d’Ariane d’après Catulle, dans la bouche du berger ?

1279. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

En avril 1763, pour la séance publique d’après Pâques, il eut à lire une dissertation sur la langue copte : Nous le savions d’avance, dit Gibbon, et chacun blâmait ce choix d’un sujet épineux qui ne paraissait fait que pour les assemblées particulières.

1280. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

L’objet principal de son livre, qu’il adresse à Philothée, c’est-à-dire à une âme amie de Dieu, est de faire voir en exemple encore plus qu’en préceptes comment la piété peut se mêler aux nombreuses occupations de la société, et doit être différemment exercée selon les conditions diverses, par le gentilhomme, par l’artisan, par le valet, par la femme mariée, par la veuve, et toujours d’après le même esprit qui répand la vie et la joie au-dedans.

1281. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Le Roux de Lincy, d’en exécuter une édition d’après les manuscrits mêmes ; voulant donner, de plus, à cette publication ce cachet de solidité, ce coin de bon et vieil aloi qui plaît aux amateurs, la Société a recherché d’anciens types d’imprimerie, et, s’en étant procuré qui viennent de Nuremberg et qui datent de la première moitié du xviiie  siècle, elle a fait fondre exprès les caractères qui ont servi à imprimer le présent ouvrage et qui serviront désormais aux autres publications de la Société.

1282. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Il ne faudrait pourtant pas s’imaginer, d’après ce que j’ai dit, que le grand guerrier ne se dénote point déjà en Frédéric.

1283. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Mercredi 25 août Bonvin vient me faire voir une esquisse d’après Rubens, qu’il croit de Watteau.

1284. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Kahn, et seuls, car il serait malhonnête de juger une œuvre d’après les règles qui n’ont pas guidé son élaboration.

1285. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

par la construction logique de la strophe se constituant d’après les mesures intérieures du vers qui dans cette strophe contient la pensée principale, ou le point essentiel de la pensée.

1286. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Il croit, me dit-on, que la destruction des nationalités n’amènera pas immédiatement l’unité de la famille humaine ; d’après lui les hommes se grouperont d’abord par races et le Romanisme qui représente l’esprit des peuples latins serait une étape dans l’évolution sociale.

1287. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

que la vie finisse de lui apprendre ce métier de critique auquel, de facultés, je le crois destiné d’après ce livre.

1288. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

… Ce whigisme, qui infecte tout de son poison… innocent, est si insupportable dans Macaulay, que ceux-là — et nous sommes du nombre — qui aiment l’originalité partout et même en Histoire, quoiqu’elle y soit plus téméraire qu’ailleurs, n’ont aucun plaisir de surprise à voir Macaulay couper Pitt en deux, comme l’enfant de Salomon, et en faire deux Pitt très distincts, — l’un d’avant 1792, qui ressemblerait beaucoup à Fox, un Pitt philanthrope, négrophile, amoureux de liberté, presque un quaker, et l’autre d’après 1792, le détestable, celui-là, selon Macaulay, l’esprit brouillé et brouillon, l’emporté, le tory des coalitions !

1289. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Partout ailleurs nous ne faisons que deviner la force : ici nous apercevons la force ; partout ailleurs, quand deux faits s’accompagnent, nous n’observons que les deux faits et leur concours ; ici, par une exception merveilleuse, nous découvrons encore « ce je ne sais quoi qui s’applique aux corps, pour les mouvoir, les pousser, « les attirer20 », élément ou ingrédient particulier, vraiment « inexplicable ou ineffable, lorsqu’on veut chercher des exemples et des moyens d’explications hors du fait même de la conscience. » Il n’y a point d’autre vue semblable ; et quand vous concevez d’autres forces, c’est d’après la vôtre et sur ce modèle que vous en formez la notion.

1290. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Au reste, les louanges prodiguées à la mémoire de Henri IV, à l’instant de sa mort, ne furent point semblables à tant d’éloges de princes ou d’hommes puissants qui, après avoir retenti sous les voûtes des temples dans une cérémonie funèbre, semblent le moment d’après aller se perdre et s’ensevelir avec eux dans la tombe qui les attend.

1291. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Nous ne saurions juger, d’après des œuvres trop mutilées, toute la verve satirique de Catulle.

1292. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Les discours de ce brave Schmucke, orthographiés patiemment d’après la prononciation tudesque, occupent au moins le quart du volume, et finissent par produire l’effet d’une charade allemande ou d’un rébus indéfiniment prolongé. […] Ainsi le Lys dans la vallée, le Père Goriot, la Cousine Bette, le Cousin Pons, nous livrent M. de Balzac tout entier, autant du moins que l’on peut saisir un génie si complexe et si accidenté d’après quatre de ses plus célèbres ouvrages. […] Il y a, comme cela, une cinquantaine de portraits de grands prêtres, tous de la même force et frappants de ressemblance : tous ces mages, Scarron, Rabelais, Lucrèce, Aristophane et consorts, sont, d’après M.  […] De là son obstination à ne voir et à ne comprendre dans les faits, dans les individus, dans les masses, dans les livres, que ce qu’il y met lui-même, que ce qui y serait si tout ici-bas consentait à se conduire d’après les fantaisies brillantes ou le poétique despotisme de son génie. […] Vous vous souvenez peut-être de ces tragédies helléniques et patriotiques qu’on jouait sous la Restauration, et qui, d’après les mauvais plaisants, consistaient uniquement à conjuguer le verbe mourir.

1293. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Un tel régime la maintint longtemps : ces froides ablutions surtout, d’après les chroniqueurs, furent sa vraie fontaine de Jouvence. […] Sa morne effigie est comme le type prescrit par les prêtres d’après lequel se façonnaient toutes les idoles de l’Égypte. […] Nous pouvons l’étudier, presque jour par jour, d’après sa plus aimable victime. […] D’après l’étiquette, les reines d’Espagne devaient se coucher à dix heures l’été, et, l’hiver, à huit heures et demie. […] Son récit ressemble au procès-verbal d’un crime impuni, dressé d’après des ossements exhumés d’un endroit secret.

1294. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Je ne vois, d’après mes souvenirs, qu’un talent que Ferry possédât et que Gambetta n’avait pas. […] Il y a longtemps que j’ai dit : « Le socialisme, c’est le christianisme sans Dieu », et quand je l’ai dit, je le disais probablement d’après un autre. […] Darwinisme idéaliste, d’après M.  […] D’après la constitution suédoise, il fallait, pour être prince royal, être adopté comme fils parle roi vivant et accepté par la Diète nationale. […] Les États généraux de 1614, d’après M. 

1295. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

D’après ce que nous avons dit plus haut du prix des places au théâtre, et en raison des prélèvements, on peut juger de ce qui restait acquis aux auteurs n’ayant droit qu’aux neuvième et dix-huitième non pas de la recette, mais des produits. […] Quel est le militaire de théâtre, arrivant à franc étrier, d’après son rôle, qui ne se présente en culotte irréprochable, en bottes sans une moucheture, en gants paille du dernier blanc ? […] d’après lui, voulait dire que l’Agésilas inspirait la pitié, qu’ainsi elle remplissait le but de la tragédie, et le HOLAmis après l’Attila, indiquait que c’était le nec plus ultra de l’art. […] Un président, neveu de Boileau, et la comtesse de Crissée, vieille et enragée plaideuse, étaient les deux originaux d’après lesquels la scène avait été imaginée. […] Cependant, d’après les conseils de la Champmeslé et de Raisin, Campistron renvoya ces cent louis au prince.

1296. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

D’après ce qu’il a vu, M. de Humboldt admet que la composition du curare est exclusivement végétale, et que la propriété vénéneuse qu’il renferme est due à une plante de la famille des strychnées. […] D’autres conditions cosmiques feraient nécessairement apparaître un autre monde dans lequel se manifesteraient tous les phénomènes qui y rencontreraient leurs conditions d’existence, et dans lequel disparaîtraient tous ceux qui ne pourraient s’y développer ; mais quelles que soient les variétés de phénomènes Infinies que nous concevions sur la terre, en nous plaçant par la pensée dans toutes les conditions cosmiques que notre imagination peut enfanter, nous sommes toujours obligés d’admettre que tout cela se passera d’après les lois de la physique, de la chimie et de la physiologie, qui existent à notre insu de toute éternité, et que dans tout ce qui arriverait il n’y aurait rien de créé ni en force ni en matière, qu’il y aurait seulement production de rapports différents, et par suite création d’êtres et de phénomènes nouveaux. […] D’après la forme du cerveau, d’après le nombre des plis ou circonvolutions qui en étendent la surface, on peut déjà préjuger l’intelligence des divers animaux ; mais ce n’est pas seulement l’aspect extérieur du cerveau qui change quand ses fonctions se modifient, il offre en même temps dans sa structure intime une complexité qui s’accroît avec la variété et l’intensité des manifestations intellectuelles. […] Le procédé expérimental le plus généralement mis en pratique pour déterminer les fonctions des organes consiste à les enlever ou à les détruire d’une façon lente ou brusque, afin de juger des usages de l’organe d’après les troubles spéciaux apportés dans les phénomènes de la vie.

1297. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Bourget regrette la décision de Taine et croit qu’il aurait réussi dans le roman : « Qui pouvait mieux que lui, dit-il, traiter ce thème ; l’histoire de la sensibilité d’un grand intellectuel dans le Paris d’après 1850 ?  […] Bourget, et les auteurs de romans à thèse, croient n’avoir fait que du roman d’idées, parce qu’ils ne représentent pas nécessairement comme de malhonnêtes gens ceux qui, d’après eux, pensent faux, et que le professeur Monneron est un aussi brave homme que le professeur Ferrand. […] D’après les éléments de vérité que je crois discerner dans le récit de M.  […] Les frères Leblond ont pu écrire une Histoire de la société française sous la Troisième République d’après les romans, et particulièrement d’après ceux qu’avait produits la conception naturaliste. […] On oublie que, d’après un calcul approximatif, dix-sept millions d’Anglais sur quarante lisent au moins un volume de fiction par mois.

1298. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Et ils se mettent à causer de votre article, mais surtout d’après votre article. […] Comment écrire après eux, sans écrire d’après eux ? […] D’après lui, le gouvernement des peuples repose sur des principes immuables, dont la garde appartient à l’Église, qui représente Dieu sur la terre. […] Croire qu’on peut communiquer des impressions qu’on n’a pas reçues d’abord, faire du paysage d’après des renseignements, quelle naïveté ! […] l’auteur de cette œuvre-là, en travaillant d’après nature et d’après sa nature, montre l’intelligence et se rapproche des grands artistes passés, dont les niais lui reprochent de déserter la tradition, bien plus que ceux qui disent la continuer « parce qu’ils traitent les mêmes sujets » !

1299. (1888) Études sur le XIXe siècle

C’est d’après ces divers écrits10, et en m’aidant des éclaircissements qu’a bien voulu me donner M.  […] À la fin, pour ne pas avoir l’air d’un ours, je fis observer que les peintres actuels semblaient attacher une grande importance à l’étude d’après nature. “Oui, répliqua-t-il, à l’exception des préraphaélites. — Je me suis laissé dire au contraire qu’ils avaient pour principe de ne travailler que d’après nature. — C’est une farce ! […] Ainsi, d’après les explications du catalogue, le Réveil de la conscience nous représente une jeune femme qui a été entraînée au mal par un homme « vulgaire et léger » et installée par lui dans un petit cottage de Londres ; elle a la conscience soudain réveillée par les sons d’une vieille romance : « Oft in the stilly night », que joue son amant sur un piano et qui lui rappelle le temps où elle marchait dans le droit chemin. […] John Ruskin, j’en vais donner les principaux passages, sans rien changer, cela va sans dire, à ses incorrections de langue : « … En ce qui concerne la qualification de “chef de l’école Préraphaélite” que vous m’attribuez d’après vos renseignements, je dois vous assurer le plus chaudement possible qu’elle ne m’est nullement due.

1300. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Roussel, de l’Oratoire de Rennes, Lamennais, d’après des documents inédits, Rennes, 1892 ; — Mercier, S. J., Lamennais, d’après sa correspondance et de récents travaux, Paris, 1893. […] Paul Janet, La Philosophie de Lamennais] ; — et qui contient d’ailleurs quelques-unes de ses plus belles pages [Cf. son Esthétique]. — Mais ses grandes œuvres demeurent ses premières œuvres ; — et c’est d’après elles qu’il faut juger l’écrivain ; — qui offre cette singularité d’être l’un des moins personnels qu’il y ait dans son style ; — tout en étant l’un des plus « entiers » dans ses idées ; — et l’un des plus puissants de ce temps. — Qu’aussi bien sa manière, très dure à ses débuts, dans l’Essai sur l’indifférence, t.  […] Observations à ce sujet ; — et qu’après tout il en a bien pris à Musset d’être une victime de l’amour ; — s’il n’a guéri de sa grande crise, 1832-1837 ; — que pour retomber sur lui-même ; — et se retrouver le dandy de ses origines ; — ou, comme l’appelait Flaubert, le bourgeois. — Que ces côtés « bourgeois » de l’œuvre de Musset ne laissent pas cependant d’avoir leur mérite ; — et que, pour les apprécier, il suffit d’appeler « parisien » ce que Flaubert appelait bourgeois ; — et de replacer ainsi l’auteur d’Une bonne fortune et d’Après une lecture, — dans la lignée de Voltaire, de Regnard, de Boileau et de La Fontaine. […] Celles qui lui appartiennent en propre sont donc : en vers, La Ciguë, 1844 ; Un homme de bien, 1845 ; L’Aventurière, 1848 ; Gabrielle, 1849 ; Sapho (opéra, musique de Gounod, 1851] ; Le Joueur de fifre, 1851 ; Diane, 1852, Philiberte, 1855 ; La Jeunesse, 1858 ; et Paul Forestier, 1868 ; et en prose : Le Mariage d’Olympe, 1855 ; Ceinture dorée, 1855 ; Les Effrontés, 1861 ; Le Fils de Giboyer, 1863 ; Maître Guérin, 1864 ; La Contagion, 1866 ; Le Post-Scriptum, 1869 ; Lions et Renards, 1870 ; Jean de Thommeray [d’après une nouvelle de Jules Sandeau], 1874 ; Madame Caverlet, 1876 ; et Les Fourchambault, 1878.

1301. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Nous ressemblons tous à une suite de naufragés qui essaient de se sauver les uns les autres, pour périr eux-mêmes l’instant d’après. […] Après le détail du débarquement et de la prise de la place, on y lit que, le lendemain, les Maures, qui s’étaient retirés sur les hauteurs, vinrent assaillir une garde avancée ; le duc de Beaufort, accouru au bruit de l’escarmouche, s’étant mis à la tête des Gardes, et le comte de Gadagne à la tête de Malte, repoussèrent vertement les assaillants : « Tous les officiers des Gardes qui étoient en ce poste, dit le bulletin, et ceux qui survinrent, tant de leur corps que de celui de Malle, s’y comportèrent très-dignement… Les chevaliers de Méré et de Chastenay y furent blessés des premiers. » On pourrait conjecturer, d’après la teneur de ce bulletin, que M.

1302. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

D’après son essence même, l’idée du beau doit se développer dans une série de déterminations successives dont l’ensemble la manifeste dans sa généralité et sa totalité . […] La faiblesse de l’indécision, les irrésolutions qui missent de la réflexion, l’analyse des motifs d’après lesquels la volonté doit se diriger, apparaissent chez les anciens déjà dans Euripide.

1303. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

« D’après la Jérusalem, on sera du moins obligé de convenir qu’on peut faire quelque chose d’excellent sur un sujet chrétien. […] Il ajouta que le poète a quelque chose de divin ; que les Grecs le nommaient d’après un attribut de la divinité, voulant dire par là que rien dans l’univers ne mérite le nom de créateur, si ce n’est Dieu et le poète.

1304. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Wagner, dans ses dernières œuvres théoriques, semble avoir renoncé à parler jamais de son œuvre musicale, et, sans cesse, il cite les noms de ses deux grands prédécesseurs, qui ont, d’après lui, fondé la religion allemande artistique, Bach et Beethoven. […] De Bach à Wagner 17, tel est le titre de cette très remarquable étude, établie d’après des citations textuelles puisées dans les dix volumes d’écrits théoriques de Richard Wagner.

1305. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

D’après l’Église, il enseigne qu’il est la seconde personne de la Trinité, fils de Dieu le Père, qu’il est descendu sur la terre pour racheter par sa mort le péché d’Adam. […] D’après Wagner, l’Univers, que nous croyons formé d’êtres multiples, est, dans la réalité, simple et un.

1306. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Voilà, ce me semble, les principes d’après lesquels on peut apprécier cette réputation que les gens de lettres croient acquérir dans la société des grands. […] C’est d’après ce même principe de la dépendance prétendue ou doivent être les gens de lettres, qu’on a vu s’établir dans quelques célèbres académies l’esprit de despotisme qui y règne, et-qui, j’ose le dire, aurait été funeste aux progrès des sciences, sans les talents supérieurs de plusieurs membres de ces compagnies ; car dans un État despotique les vertus de citoyen sont des vertus de dupe : mais il faut savoir être dupe quelquefois, et il se trouve toujours des gens assez bien nés pour l’être.

1307. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

  Tel est l’homme qui, d’après Guettée et Bausset, « a de justes droits à la reconnaissance des protestants. » Qu’aurait-il donc pu faire, dieux justes ! […] Si l’on me demandait, après cela, quelle conséquence peut avoir pour une nation, l’abandon de sa direction politique et religieuse entre les mains d’un pur rhéteur, je me contenterais de rappeler, d’après l’histoire, ce que la France doit aux bons avis de Bossuet.

1308. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Si l’on doutait de la communauté d’essence entre les deux états d’âme auxquels ces principes correspondent, il suffirait de remarquer que dans l’école épicurienne elle-même, à côté de l’épicurisme populaire qui était la recherche souvent effrénée du plaisir, il y eut l’épicurisme d’Épicure, d’après lequel le plaisir suprême était de n’avoir pas besoin des plaisirs. […] Mais non moins arbitraire est la métaphysique spiritualiste qu’on y oppose, et d’après laquelle chaque état d’âme utiliserait un état cérébral qui lui servirait simplement d’instrument ; pour elle encore, l’activité mentale serait coextensive à l’activité cérébrale et y correspondrait point à point dans la vie présente.

1309. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Laissons-le parler lui-même, nous ne saurions dire aussi bien que lui : Quand on a des affaires à traiter dans les cours étrangères, c’est la manière dont on les conduit, ces affaires, qui fixe l’attention et qui décide de l’estime qu’on a pour vous ; mais, lorsqu’on n’a rien à démêler avec une cour, on est alors jugé d’après le personnel ; ainsi, l’on a besoin d’une grande attention pour éviter la censure d’une infinité d’observateurs curieux et pénétrants qui cherchent à démêler votre caractère et vos principes, sans que vous puissiez jamais détourner leur attention.

1310. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Elle aurait voulu que la question fût faite par l’enfant, et que, d’après la réponse qu’on lui aurait faite, il raisonnât et qu’il avançât ainsi de curiosité en curiosité.

1311. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — II. (Fin.) » pp. 513-532

Les mémoires de Joinville, dans la partie anecdotique, ne sont à bien des égards qu’un manuel et un code de prud’homie d’après le saint roi.

1312. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Il avait mieux à faire de sa santé que de forcer son ingénieux et rapide esprit à s’occuper de ces matières, qu’il comprenait assurément au moment ou on les lui expliquait, mais qu’il oubliait aussitôt, et qu’il lui eût fallu rapprendre l’instant d’après.

1313. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

En général, et à ne les considérer que d’après les points qui leur sont communs, ces doctrines de Mirabeau et des autres réformateurs aristocratiques ou monarchiques d’alors tendaient à opérer la réforme par en haut, pour éviter une révolution par en bas, à refaire, à relever après Louis XIV ce qu’il avait en grande partie détruit et nivelé sans parvenir à le simplifier définitivement : elles tendaient à remettre quelque peu les choses sur le pied et comme à partir de Louis XIII et de Henri IV, et à introduire dans l’État une constitution moyenne en accord à la fois avec les besoins nouveaux et avec les mœurs et les restes d’institutions de l’ancienne France.

1314. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Il serait difficile pourtant de définir son genre de beauté d’après ce portrait trop petit, trop vague et d’une peinture trop légère, à peine exprimée.

1315. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Il suppose, d’après quelques mots confidentiels rapportés par deux amis de M. de Harlay, qu’il n’était pas si peu préparé à la mort qu’on l’avait cru généralement.

1316. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

» Et sur son La Bruyère, on lisait : « Ce livre appartient en 1804 à la comtesse d’Albany, et elle y fait les notes d’après ses observations sur ce monde où elle a trop vécu, à l’âge de cinquante et un ans, après avoir perdu tout ce qui l’attachait à cette malheureuse vie. » Que j’aimerais à avoir sous les yeux et à étudier de près cet exemplaire-là !

1317. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Elle lui dit : « Qu’elle avait écrit, il est vrai, qu’il fallait se roidir contre l’opinion publique, mais non pas contre celle de ses parents ; que, d’après ce qu’on lui avait raconté, la demoiselle qu’il recherchait n’ajouterait par sa famille aucun lustre à la sienne, mais au contraire qu’elle ne lui apporterait aucune fortune et le mettrait dans la dépendance ; qu’elle regardait bien toutes ces distinctions de famille à Genève comme très-ridicules et de fort peu de poids ; mais que cependant elles en acquéraient davantage lorsque l’alliance que l’on contractait pouvait ouvrir ou fermer la porte de la meilleure compagnie et faire tourner la balance ; qu’il devait considérer la nature de son attachement et la personne qu’il aimait ; que si elle était telle qu’il crût réellement impossible de la remplacer, pour l’esprit et le caractère, par une autre qui lui fût égale, alors cette considération pouvait devenir la plus puissante de toutes ; mais, que s’il n’avait pas ce sentiment, il fallait peser toutes les autres convenances. » « J’ai répondu, poursuit Sismondi, que je jugeais en amant et que je ne pouvais éviter de voir cet accord parfait. — Elle a répliqué qu’un homme d’esprit, de quelque passion qu’il fût animé, conservait encore un sens interne qui jugeait sa conduite ; que toutes les fois qu’elle avait aimé, elle avait senti en elle deux êtres dont l’un se moquait de l’autre. — J’ai ri, mais j’ai senti que cela était vrai… » C’est là de la bonne foi, et c’est cette entière bonne foi, cette disposition naïve, italienne ou allemande comme on voudra l’appeler, mais à coup sûr peu française, qui, jointe à un grand sens et aux meilleurs sentiments, est faite pour charmer dans le Journal et dans la correspondance de Sismondi. — Et comment finit le roman d’amour ?

1318. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Cette bonne contenance, que chacun tint d’après son conseil, eut son effet, et le péril fut conjuré.

1319. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Le devoir fait, la tâche remplie, l’enfant continuait de vaquer à ses rêves ; il est évident, à lire ces pages de description détaillée et comme attendrie, que l’enfance de Dominique n’est pas une fiction de l’auteur, et qu’il y a là-dessous une réalité vive et sensible, prise sur le fait et étudiée d’après nature ; on y sent l’observation de quelqu’un qui a vécu au sein de la campagne, qui a vu passer bien des fois et repasser sur sa tête le tour des saisons, qui en sait les harmonies et les moindres mystères : « Chaque saison nous ramenait ses hôtes, et chacun d’eux choisissait aussitôt ses logements, les oiseaux de printemps dans les arbres à fleurs, ceux d’automne un peu plus haut, ceux d’hiver dans les broussailles, les buissons persistants et les lauriers.

1320. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Il est vrai que, l’instant d’après, la nature reprenait son train et qu’il retombait dans la confidence graveleuse.

1321. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Lui-même il n’écrit pas mal, il n’écrit pas bien non plus ; il semble, à un moment, d’après Cuvier, prêt à abjurer la rhétorique, puis tout aussitôt les fausses fleurs reviennent et abondent sous sa plume.

1322. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Necker est encore celui qu’a tracé M. de Montyon dans ses Particularités et Observations sur les Ministres des Finances ; on y lit, entre autres coups de crayon d’après nature : « … Ses mouvements étaient inégaux, brusques, forces ; il portait la tête fort élevée et même renversée, et il y avait de l’affectation dans cette contenance : car le degré de renversement de sa tète était un thermomètre de la situation politique. » 91.

1323. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

On va voir qu’elle eut envie, d’après quelques paroles que je lui en avais dites, de se faire présenter Jouffroy.

1324. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

A cette biographie un peu fabuleuse, tracée par conjecture, d’après les seules poésies, nous joignons la lettre suivante, où Mme Valmore a bien voulu répondre elle-même à des questions plus précises : « Mon père m’a mise au monde à Douai son pays natal (20 juin 1786).

1325. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Le plus beau passage du volume, ces stances du milieu de Namouna, que nul ne se chantera sans larmes, ce Don Juan vraiment nouveau, réalisé d’après Mozart, qu’est-ce encore, je le demande, sinon l’amas de tous les dons et de tous les fléaux, de tous les vices et de toutes les grâces ; l’éternelle profusion de l’impossible ; terres et palais, naissance et beauté ; trois mille71 noms de femmes dans un seul cœur ; le paradis de l’enfer, l’amour dans le mal et pour le mal, un amour pieux, attendri, infini, comme celui du vieux Blondel pour son pauvre roi ?

1326. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

A conjecturer pourtant, comme il est permis, d’après l’ensemble et le terrain courant des générations survenantes, l’imagination pourrait sembler dorénavant avoir moins de chances pour les grandes œuvres, que l’érudition et la critique pour les travaux historiques dans tous les sens, et que l’esprit pour les charmants gaspillages de tous genres.

1327. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Courtois (fils du Conventionnel) a d’elle un très-beau dessin, d’une grande fermeté de lignes, et des pierres gravées, — notamment une cornaline, où se voit un pâtre luttant contre un boue, d’après l’antique.

1328. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

En Normandie, d’après les déclarations des curés, « sur 900 paroissiens de Saint-Malo, les trois quarts peuvent vivre, le reste est malheureux »  « Sur 1 500 habitants de Saint-Patrice, 400 sont à l’aumône ; sur 500 habitants de Saint-Laurent, les trois quarts sont à l’aumône. » À Marbœuf, dit le cahier, « sur 500 personnes qui habitent notre paroisse, 100 sont réduites à la mendicité, et en outre nous voyons venir des paroisses voisines 30 ou 40 pauvres par jour768 ».

1329. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Chapitre I :La loi d’évolution I Il s’agit donc d’exposer ici, surtout d’après les Essais129, la doctrine du progrès ou du développement, et de montrer comment M. 

1330. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Restée veuve, après quelques années de mariage, madame Aubray s’est consacrée, a l’éducation de son fils Camille, qu’elle a fait à son image et façonné d’après ses idées.

1331. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Propre aux commerces les plus délicats, quoique les délices des savants ; modeste dans ses discours, simple dans ses actions, la supériorité de son mérite se montre, mais il ne la fait jamais sentir… Nous retrouvons ici cette langue excellente et modérée que j’ai déjà essayé de caractériser plus d’une fois, la langue des commencements du xviiie  siècle, remarquable surtout par le tour, par la justesse et la netteté, la langue d’après Mme de Maintenon, et que toute femme d’esprit saura désormais écrire, celle des Caylus, des Staal et des Aïssé.

1332. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

D’après ce portrait, qui est pourtant bien le mien, vous allez me croire belle comme un ange ?

1333. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Il y a des personnes peut-être qui s’imaginent qu’il suffit d’être riche, d’avoir un bon cuisinier, une maison confortable et située dans un bon quartier, une grande envie de voir du monde, et de l’affabilité à le recevoir, pour se former un salon : on ne parvient de la sorte qu’à ramasser du monde pêle-mêle, à remplir son salon, non à le créer ; et si l’on est très riche, très actif, très animé de ce genre d’ambition qui veut briller, et à la fois bien renseigné sur la liste des invitations à faire, déterminé à tout prix à amener à soi les rois ou reines de la saison, on peut arriver à la gloire qu’obtiennent quelques Américains chaque hiver à Paris : ils ont des raouts brillants, on y passe, on s’y précipite, et, l’hiver d’après, on ne s’en souvient plus.

1334. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

On ne saurait donc alléguer, pour infirmer son autorité de témoin, qu’il ne rédigea ses Mémoires que tard et d’après des souvenirs lointains et combinés.

1335. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Ce portrait de Fontenelle d’après Mme Geoffrin doit se joindre à un excellent jugement de Grimm (Correspondance, février 1757), lequel, tout sévère qu’il semble, porte en plein dans le vrai pour ce qui est du goût.

1336. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Le portrait de Ninon, d’après Mlle de Scudéry, nous en donnerait pourtant une idée trop adoucie et affaiblie : elle avait bien autrement de verve, de saillie et de piquant.

1337. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Semblable à une eau qui se perd dans le sable si elle n’est arrêtée par une digue, l’homme n’est fort qu’autant qu’il est retenu. » Se croyant déjà revenu à Lycurgue ou à Moïse, il proposait sérieusement à l’administration de faire faire des éditions châtiées et exemplaires des auteurs célèbres : on extrairait de chaque auteur ce qui est grave, sérieux, élevé, noblement touchant, et on supprimerait le reste : « Tout ce qui serait de l’écrivain social serait conservé, tout ce qui serait de l’homme serait supprimé ; et si je ne pouvais faire le triage, dit-il, je n’hésiterais pas à tout sacrifier. » Telle est la pensée que M. de Bonald énonçait en 1796, qu’il continuera d’énoncer et d’exprimer pendant toute la Restauration, et qu’il voudra réaliser tant bien que mal en 1827, comme président du dernier Comité de censure : peut-on s’étonner de la suite d’après le début ?

1338. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Or, Amyot est un Rollin plus fort, venu cent cinquante ans auparavant, qui a eu l’initiative dans son genre, qui a le premier donné l’exemple d’une grande traduction d’après le grec en français, et qui a eu le génie de la diction toutes les fois que la pensée d’un ancien lui a souri.

1339. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Il savait les vices du siècle, parmi lesquels l’écrivaillerie était l’un des plus grands : « L’écrivaillerie, répétait-il d’après Montaigne, est le symptôme d’un siècle débordé.

1340. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Si la reine Anne d’Autriche était pour nous plus intéressante qu’elle ne nous paraît en somme d’après l’histoire, nous pourrions emprunter à Mme de Motteville des variétés de portraits qu’elle a tracés d’elle et qui sont pleins de beauté noble et de majesté.

1341. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

[NdA] Ou plutôt le 9 avril, d’après les registres de l’état civil.

1342. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Les originaux, déposés par le duc de Noailles à la Bibliothèque du roi, y ont été conservés ; c’est d’après ces manuscrits que se fit en 1806 la publication des six volumes dont je parle, et auxquels, je ne sais pourquoi, le public n’a jamais rendu la justice ni accordé l’attention qu’ils méritent.

1343. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) «  Mémoires de Gourville .  » pp. 359-379

Notez que cet emprisonnement de Gourville paraît être, d’après ce que lui-même raconte, assez injuste et peu fondé en motifs ; mais il ne s’en indigne pas ; il n’a pas cette faculté de s’indigner de l’injustice ; il connaît trop son monde, il ne prétend que faire tourner le plus possible cet accident à profit pour l’avenir.

1344. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Michaud était tout autre, et c’est ici que je le puis peindre d’après ses amis.

1345. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — I. » pp. 41-62

L’idée de justice, indépendante en elle-même, y est exposée d’après les vrais principes de l’institution sociale.

1346. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Il n’est pas étonnant d’après cela que les critiques anglais, et notamment le judicieux Jeffrey dans la Revue d’Édimbourg, se soient fort appuyés du témoignage de Grimm, comme d’un utile auxiliaire pour la guerre qu’ils se disposaient à renouveler alors (1813) contre les auteurs dramatiques du continent.

1347. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

La preuve que notre boussole intellectuelle n’est pas affolée, c’est qu’en nous guidant d’après elle nous atteignons le but.

1348. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Le grand cœur qui seul est évident ici, le grand cœur à, qui la douleur de la vie mortelle a expliqué la vie d’après la mort, n’a pas plus voulu être poëte que la tête qui a déduit de telles espérances des faits et des paroles de l’Évangile ne veut être théologienne.

1349. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Pour peu qu’on eût le sens de voir et le courage de sa raison, qui fait conclure d’après ce que l’on a vu, quelque blessure que ce doive être pour ses convictions ou ses espérances, on conviendrait qu’on n’a pas le droit d’apporter, comme preuve de la vérité reconnue d’une doctrine, des circonstances sans gravité, accidentelles, éphémères, et qui n’ont avec cette doctrine aucun rapport de cause à effet.

1350. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Aussi irréfléchi que faux est le jugement que j’avais répété, d’après mes maîtres des différentes écoles philosophiques, que le déisme, détruit en théorie par la logique, ne subsiste plus que piteusement dans le domaine d’une foi agonisante.

1351. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

On ne paierait pas le mémoire de sa blanchisseuse, d’après cela !

1352. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

C’est l’homme, en effet, que Hello étudie et scrute devant nous ; non pas l’homme d’un temps, mais de tous les temps : l’homme tombé et racheté, l’homme d’avant la Croix et d’après la Croix, — cette Croix qui partage en deux l’histoire du monde !

1353. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre v »

J’aurais voulu que vous puissiez voir notre joie, à nous juifs qui, d’après vous, Monsieur, n’ont pas l’amour réel de leur patrie ou ne l’ont que par reconnaissance pour un pays où ils n’ont pas été martyrisés… Je me souviens de ce samedi soir, lorsque mes parents m’ont accompagné au Paris-Lyon-Méditerranée.

1354. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XI : M. Jouffroy moraliste »

Les habitudes de l’homme intérieur, ayant formé le philosophe, formèrent sa philosophie ; son système du monde fut produit par l’état de son âme ; sans le savoir ni le vouloir, il construisit les choses d’après un besoin personnel, Ce genre d’illusion est presque inévitable ; nous ressemblons à ces insectes qui, selon la diversité de la nourriture, filent des cocons de diverses couleurs.

1355. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Ainsi, d’après ces dates glorieuses, Marathon, Salamine, Eschyle et Pindare étaient nés à cinq ans l’un de l’autre ; et ils auraient pu se rencontrer rivaux d’héroïsme et de génie sur le champ de bataille et au théâtre, s’il n’y avait eu, dans l’instinct même de grandeur qui les rapprochait, quelques différences marquées de vocation comme de patrie.

1356. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Barrès évoque sous ces noms la vieillesse même de sa sensibilité et de son style, telles qu’il les prévoit, telles qu’il les aimera et les fera aimer à vos fils, avenir qu’il esquisse d’après un présent, d’après cette courbe de condensation progressive que sa manière, ou plutôt une de ses manières, a suivie depuis Bérénice et Du Sang. […] Une Pentecôte, des langues de feu discontinues, foyer d’une parole et d’une musique qui sont plutôt qu’elles ne s’épanchent, n’est-ce pas ainsi que, d’après les dernières pages des Amitiés Françaises, d’après le Cheval ailé sur l’Acrocorinthe, vous imaginez son dernier livre, son testament ? […] Il ne serait même pas impossible que Victor Hugo qui, à la suite du « coup d’Agadir » de 1840, avait écrit dans la seconde partie du Retour de l’Empereur son Rhin français, ait conçu le Mariage de Roland comme une sorte de Marseillaise de la Paix ; il l’a bâti en tout cas sur le thème du soldat courageux et sans haine, celui d’Après la Bataille (bons coups d’air pur, tout cela, pour chasser aujourd’hui les miasmes d’après-guerre). […] Et que sont tous ces schèmes d’Après la Bataille, sinon les descendants du vieux schème éternel, celui du vingt-quatrième chant de l’Iliade ? […] la Défense de Tarascon et le reste, ont implanté en d’innombrables lecteurs cette idée que le Méridional, d’après son propre témoignage, manquait de vaillance, et qu’il devait se tenir devant l’ennemi comme Tartarin devant le lion, le chamois et le canon anglais.

1357. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Milton, d’après Coleridge, déclare que la poésie doit être « simple, sensueuse et passionnée ». […] D’où la possibilité de classer les artistes d’après leur mode de vision. […] Oui, je voudrais qu’en toute étude d’esthétique appliquée il soit procédé ainsi, et qu’on essayât une classification des poètes d’après les différents modes de visions artistiques. […] La littérature, comme la sociologie d’après Comte15, obéit donc à deux lois primordiales, loi de coexistence et loi de succession. […] Par ainsi, le symbolisme, en plus de sa participation (statique) à la vie ambiante, doit encore être étudié dans sa formation (dynamique) et d’après sa provenance.

1358. (1896) Écrivains étrangers. Première série

« Le sentiment artistique, d’après lui, naît parfois du plaisir de comprendre la pensée d’autrui ; d’autres fois, l’œuvre d’art rappelle aux hommes des impressions agréables, ou encore des impressions pénibles heureusement écartées. […] Et d’autant, moins j’aurai de scrupule à revenir sur lui, pour indiquer, d’après de sûrs témoignages, les traits principaux de sa vie et de son caractère. […] Non seulement, d’après M.  […] Ce système parfait, c’est, d’après M.  […] Ce roman, d’après lui, pourra trouver dans la science contemporaine une source précieuse de renseignements : « Car c’est une erreur puérile de croire que les facultés de l’artiste et celles du savant soient inconciliables.

1359. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Pour tout dire, en un mot, c’est d’après ce monde et pour ce monde que Machiavel écrivit son Prince. […] Rien ne peut sauver la misérable créature que la grâce, la grâce gratuite, pure faveur de Dieu, que Dieu n’accorde qu’à un petit nombre et qu’il distribue non d’après les efforts et les œuvres des hommes, mais d’après le choix arbitraire de son absolue et seule volonté. […] Le Parlement déclare que400, d’après l’Écriture, les dignités de prêtre et d’évêque sont égales, règle les ordinations, les convocations, les excommunications, les juridictions, les élections, dépense la moitié de son temps et use toute sa force à fonder l’Église presbytérienne. —  Pareillement chez les indépendants, la ferveur engendre le courage et la discipline.

1360. (1929) Amiel ou la part du rêve

D’après quelques indications, on peut ranger les premières années d’Amiel parmi ces enfances non positivement malheureuses, mais intérieurement froissées, qui ne préparent point à ce que Flaubert, qui en est, appelle l’heureuse sérénité des imbéciles : enfances Rousseau, enfances Stendhal, enfances Gide. […] Et puis, d’après ses lettres, ce voyage solitaire de cinq mois lui parut monotone et vide. […] d’après lui-même un M.  […] Il aime l’amour, et il donne un singulier démenti au mot de Buffon d’après lequel, de cette passion, le physique seul est bon.

1361. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Dans la deuxième phase, le protestantisme se sécularise ; il s’élève à sa seconde puissance et devient l’esprit d’examen sans contrôle, sans règle comme sans limites, ce qui était inévitable, car l’inspiration individuelle, maîtresse de tout juger d’après la règle qu’elle interprétait à son gré, devait être fatalement conduite à juger et à détruire la règle elle-même et demeurer seule debout sur les débris qu’elle avait entassés. […] Tantôt c’est une proclamation après la bataille d’Austerlitz, écrite dans ce style un peu trop ossianique qu’affectionnait l’empereur, et que le Journal de l’Empire a publiée d’après un journal allemand, sans attendre l’édition modifiée et rectifiée, ce qui donne à Fouché l’occasion d’accuser le correspondant du journal d’être un intrigant vendu aux Anglais, accusation banale dirigée contre tous ceux qu’on voulait perdre. […] Chaque opération des sens, d’après l’analyse de M.  […] L’enfant perfectionnait, d’après le système de Rousseau, son éducation commencée à la Voltaire. […] Dans cette étude d’après l’antique, l’art est trop recherché, et l’érudition nuit à l’inspiration.

1362. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Si j’en juge d’après l’étude de M. Lequeux et d’après quelques autres renseignements que j’ai pu recueillir, il n’est pas de théâtre plus sanguinaire ni où les passions soient plus violentes et plus cruelles. […] Louis Legendre, d’après Shakespeare ; musique de M.  […] Écoutez-les : ils ne peuvent pas, d’après ce qu’ils disent, s’être mariés autrement. […] Je délie l’auteur de leur mettre sous les yeux les massacres de septembre ou une séance du tribunal révolutionnaire d’après les documents du temps, sans y rien ajouter bien entendu.

1363. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Mais nous connaissons mal notre temps et pas du tout les autres : nous les jugeons d’après nos sentiments. […] On a dit que ces officiers avaient été copiés malignement d’après nature dans l’état-major du régiment où l’auteur fit son volontariat. […] Il juge les plus vieux poèmes d’après des règles qu’il tient pour immuables et divines. […] Il ne faut donc pas être surpris si l’on rencontre de nombreuses études d’après l’antique sous cette enseigne de la Lampe d’argile. […] Ils se représentent le monde extérieur d’après les impressions qu’ils en reçoivent.

1364. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

De tous les portraits de poètes, un seul me satisfait, c’est celui d’Homère, parce qu’il a été fait seulement d’après l’idée que l’Iliade et l’Odyssée donnent de leur auteur. […] Mais, s’il s’était soucié de peindre d’après nature, il aurait vu qu’à Paris les relations individuelles entre ouvriers et bourgeois sont en général faciles, douces et souvent cordiales. […] Et il espère bien que ce jour du jugement ne sera pas de beaucoup aussi épouvantable qu’on se le figure d’après la belle prose chantée par l’Église à l’office des morts. […] On eut bien raison de le surnommer, d’après le titre d’un de ses livres, M. de Cupidon. […] Je veux donner ici cette prose sublime, d’après la traduction intelligente, heureuse, mais peut-être un peu trop caressée et caressante, de M. 

1365. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

En un mot, l’homme qui passe pour avoir eu le plus d’esprit, est celui qui a l’esprit de demain et d’après demain. […] XXXIII On parlait de Nodier et de Mérimée comme conteurs ; on essayait de les définir ; « Allons, dit quelqu’un, je vois bien d’après tout ce qu’on dit que Mérimée est meilleur conteur, et que Nodier était meilleur hâbleur. » XXXIV De Vigny a une première couche épaisse et luisante et comme un enduit d’amour-propre ; c’est dur à percer ; mais, une fois passé cela, on le retrouve spirituel et assez aimable. […] LXXV Royer-Collard disait à l’un de ses familiers, dans une de ses dernières malices à l’adresse de Villemain : « Devinez ce que j’ai fait depuis que je ne vous ai vu (1839) : j’ai pioché dans ces deux volumes que vous voyez (Tableau du xviiie  siècle) pour tâcher d’y découvrir une idée qui lui soit propre, afin de tâcher de lui en faire mon petit compliment… Je savais bien d’avance que je n’y trouverais rien… Alors voici ce que je viens de lui écrire : “Je ne veux pas encore vous juger d’après ces deux volumes : j’attends toujours votre Grégoire VII…” Et comme Grégoire VII ne viendra jamais, vous voyez que cela me laisse de la marge. » — Il disait encore, en lui appliquant un mot qu’on avait dit de Crébillon le tragique : « Il a fait, il fait et il fera toujours Grégoire VII. » Et si l’on trouve que c’est là un jugement bien dur et fort injuste sur deux agréables et charmants volumes, qui avaient été autrefois une suite de leçons merveilleuses, et que c’est de plus une injustice par trop commode de la part d’un esprit supérieur, mais qui ne s’est jamais donné la peine de faire un livre, eh !

1366. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

La Fontaine, si supérieur dans les fables qu’il avait faites difficilement, d’après la nouvelle discipline, pouvait s’en tenir au genre facile et aimable, dans lequel il donnait quittance à Fouquet des quartiers de sa pension, et continuer de haïr le travail. […] L’influence du grand Arnauld sur Pascal, sur Racine, sur La Fontaine, qui songeait naïvement à lui faire hommage de ses Contes, sur Boileau lui-même, que cette influence aida et soutint, n’explique-t-elle pas celle que Boileau allait exercer, à son tour, sur ses illustres amis, esprits plus rares, génies plus heureux, qui lui fournissaient les types d’après lesquels il traçait ses règles ? […] Il y confond la cause des Grecs et des Latins avec celle de Ronsard et de Baïf, et, estimant la poésie d’après ce qu’elle rapporte, il défie les nouveaux poètes de tirer de leurs vers les dix mille livres de rentes qu’ont values à son oncle Desportes les stances et les psaumes biffés par Malherbe.

1367. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Pendant l’émigration, et dans le temps qu’il voyageait en Italie, M. de Meilhan fut appelé en Russie par l’impératrice Catherine qui, sur sa réputation et d’après la lecture de ses ouvrages, voulait faire de lui son historien et celui de son empire.

1368. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

[NdA] Son opinion sur Mme de Maintenon, d’après une lecture des mémoires et lettres donnés par La Beaumelle (1756), vient encore à l’appui du reste.

1369. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Un des insignes bonheurs de Henri IV fut (et je parle toujours d’après des contemporains), que Henri III, un peu avant de mourir et depuis son attentat de Blois, dans l’extrémité où il se vit réduit par la révolte des principales villes, eut besoin de lui, fut contraint, au vu et su de toute la France, de capituler avec lui, de le rappeler à son service, d’en faire son bras droit et son chef d’avant-garde.

1370. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

On a recherché, d’après les noms d’auteurs que cite le poète, quelle pouvait être sa librairie, sa bibliothèque (si tant est qu’il en ait eu jamais une), celle même qu’il léguait, en un couplet du Grand Testament, à son maître Guillaume de Villon.

1371. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

A l’intérêt que le roman et le théâtre avaient jeté sur l’infortuné don Carlos, à cet amour partagé qui aurait fait deux victimes, à cet enthousiasme de philosophie et de liberté dont le prince espagnol aurait été le complice et le martyr, est substitué, d’après des pièces authentiques, le récit d’une longue démence et d’une maladie terminée par la mort.

1372. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Et quand l’instant d’après elle dit : Va-t’en, on sent que cela veut dire : Reste.

1373. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

À mesure qu’on s’est éloigné d’Homère, on l’a pris tout à faux ; on a vu chez lui un auteur, un homme qui a composé un poème d’après un plan régulier, et là-dessus on s’est mis à raisonner, à inventer des beautés qui n’en sont pas, des explications subtiles dont on a fait des lois.

1374. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Arthur Dinaux, a pris toute cette affaire avec un surcroît de rigueur et de candeur qui marque bien la différence des époques : il faut lire son article dans les Archives historiques et littéraires du Nord de la France (année 1855, page 95) ; il s’est constitué le champion en titre de la « victime cloîtrée », soutenant même, d’après les dates et la distance des lieux, que dans cette lutte avec le maréchal l’innocence n’avait point dû succomber.

1375. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Il paraît, d’après ce passage, qu’elle avait cru voir une fois Mme de Staël en rêve.

1376. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Il apostrophe le poète nouveau ; il lui ordonne de sortir des chemins battus, de pendre une bonne fois au croc toutes ces vieilles formes, ces défroques de poésies surannées et usées, qui sentent le siècle du bon roi René, et de mise tout au plus pour les Jeux floraux ou, comme nous dirions, pour l’Almanach des Muses ; il le convie aux genres élevés, à l’ode conçue à l’antique, à la satire entendue moralement, aux « plaisants » épigrammes (épigramme était alors masculin), au sonnet d’invention italienne et alors tout neuf chez nous, à l’églogue d’après Théocrite et Virgile, ou même à l’exemple de Sannazar.

1377. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Le plus haut type, parmi ceux qui ont produit leur pensée sur ces matières divines, est assurément Dante, comme le plus édifiant parmi ceux qui ont agi d’après les divines prescriptions est saint Vincent de Paul.

1378. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Leur brusque retraite a fait lacune, et, par cet entier déplacement de forces, il y a eu, on peut l’affirmer, solution de continuité en littérature plus qu’en politique entre le régime d’après Juillet et le régime d’auparavant.

1379. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

On avait pris pour riant emblème, et sans doute d’après le choix de l’aimable saint (car cela lui ressemble), un oranger portant fruits et fleurs, avec cette devise : Flores fructusque perennes.

1380. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Magnin n’est pas du tout ainsi : à vouloir conclure ce qu’il est intimement et par nature d’après ses écrits, il serait difficile de le deviner, sinon que c’est un homme d’esprit, de fine et excellente littérature.

1381. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

D’après cette conjecture, les journaux seraient comme une bouture sortie du vieux tronc pontifical : ils n’en seraient que la prolongation et l’émancipation au dehors ; ils auraient eu, comme le théâtre, comme la statuaire en bien des pays, leur période hiératique avant d’avoir leur existence populaire.

1382. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

Cependant, dès 1519, Homère a paru en français, il est vrai d’après le latin, dans la version parfois heureuse de Jehan Sanxon ; Le Fèvre d’Étaples, qui a édité et commenté les Épîtres de saint Paul en 1512, traduit en 1524 les Évangiles, en 1530 la Bible.

1383. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Tous agissent par des déterminations de la volonté, d’après des maximes de la raison.

1384. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

On le voit mourant, enveloppé dans sa robe de chambre, coiffé de son bonnet de nuit, l’instant d’après se démenant, criant, se disputant avec sa nièce la grosse Mme Denis, s’emportant contre Jean-Jacques ou le président de Brosses qu’un maladroit a nommés, se moquant du Père Adam, un Jésuite qu’il a recueilli, disant des douceurs aux dames, à condition qu’elles soient parées et spirituelles, toujours capricieux et inégal comme un enfant, toujours plein d’humeur et de saillies, causant avec cet esprit étincelant qui enivrait le prince de Ligne.

1385. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Doublet, la Composition de Salammbô, d’après la corresp. de Fl.

1386. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Si Gandrax se tue, si M. de Camors manque à l’honneur, il nous dit que c’est qu’ils ne croient pas en Dieu : nous voyons clairement, d’après le récit même de M. 

1387. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Mais elle causera moins de surprise, si on la compare aux images les plus authentiques qui nous restent, par exemple, au portrait gravé, d’après Pierre Mignard, par J.

1388. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Par là surtout Marguerite a mérité la louange que lui donne Claude Gruget, « d’avoir passé Boccace en beaulx discours qu’elle a faits sur chacun de ses contes. » On avait eu des raisons de craindre, d’après les usages de cette époque, que l’éditeur de l’Héptaméron n’y eût fait de grands changements.

1389. (1890) L’avenir de la science « II »

Le dogme qu’il faut maintenir à tout prix, c’est que la raison a pour mission de réformer la société d’après ses principes, c’est qu’il n’est point attentatoire à la Providence d’entreprendre de corriger son œuvre par des efforts réfléchis.

1390. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

. — Et, en effet, non seulement chaque civilisation, chaque siècle, se représente Dieu à sa façon et le modèle d’après son idéal ; non seulement on peut répéter en ce sens, après Renan : — Dieu n’est pas ; il devient ― ; mais encore le Dieu des catholiques, si bien défini qu’il paraisse par la théologie orthodoxe, s’est incessamment modifié.

1391. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

 » On se rappelle qu’en 1672 elle écrivait à madame de Saint-Géran : « Le maître vient quelquefois chez moi, malgré moi, et s’en retourne désespéré, jamais rebuté. » Je suis persuadé qu’il n’y a pas une âme délicate, pas une femme qui ne sente une différence entre les deux locutions, et ne se plaise à en discerner le caractère d’après les circonstances.

1392. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Rien de plus faux que le raisonnement d’après lequel Claude justifie sa tolérance impassible.

1393. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Mme de Maintenon, toute bonne paroissienne qu’elle la croyait, sentait bien pourtant que cette nièce charmante n’était pas devenue une recluse, et qu’elle recevait des amis de toute espèce : « Vous savez bien vous passer des plaisirs, lui disait-elle, mais les plaisirs ne peuvent se passer de vous. » Telle était Mme de Caylus autant qu’on la peut ressaisir d’après quelques pages où ne se trouve encore que la moindre partie d’elle-même : mais, avec l’aide des témoignages contemporains, nous sommes sûrs du moins de ne lui avoir rien prêté en cherchant à la définir.

1394. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

À un endroit elle définira, par exemple, toutes les vertus d’après leur degré d’opposition avec l’amour-propre : « Tous les vices favorisent l’amour-propre, et toutes les vertus s’accordent à le combattre : la valeur l’expose, la modestie l’abaisse, la générosité le dépouille, la modération le mécontente, et le zèle du bien public l’immole. » C’est merveilleusement bien dit ; mais, du temps de Mme de Lambert, il ne fallait pas un grand nombre de ces phrases-là pour fatiguer quiconque n’était pas né à l’avance avec un esprit de forme psychologique et quelque peu doctrinaire.

1395. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Il fait bien sentir à quel point les hommes se conduisent plus d’après leurs passions que par leurs idées, et il en donne un piquant exemple en action et en apologue : On dit à Voltaire dans les champs Élysées : Vous vouliez donc que les hommes fussent égaux ?

1396. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Le curé de Moëns, paroisse voisine de Ferney, a soutenu un procès à Dijon contre les pauvres de sa paroisse, qui se croyaient en possession de je ne sais quelle dîme (bien que, d’après l’ancien droit, une communauté d’habitants fût incapable de posséder une dîme) ; Voltaire prend feu, il fait appel au président : « Ayez compassion des malheureux, vous n’êtes pas prêtre.

1397. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

D’après ce que vous me dites de votre vie si douce, de vos jours si pleins, si courts, même en hiver, de votre souci à l’idée du moindre voyage, prenez bien garde à ce que vous ferez.

1398. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

On ne tente ici que des insinuations, laissant à d’autres le soin d’en vérifier ou d’en nier la valeur scientifique, d’après les principes de M. 

1399. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Son esprit, d’après le mot de Nicole, est « douloureux de partout ».

1400. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Je conseille à un auteur né copiste, et qui a l’extrême modestie de travailler d’après quelqu’un, de ne se choisir pour exemplaires que ces sortes d’ouvrages où il entre de l’esprit, de l’imagination, ou même de l’érudition : s’il n’atteint pas ses originaux, du moins il en approche, et il se fait lire.

1401. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Tous les articles qu’il y a fait entrer ne sont pas de lui ; mais on ne peut que le remercier & de ce qu’il a écrit d’après lui-même, & de ce qu’il a puisé chez les autres.

1402. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Tous les caractères de têtes paroissent avoir été étudiés d’après le premier de ces maîtres, et le grouppe des jeunes hommes qui est à droite et de bonne couleur, est dans le goût de Le Sueur.

1403. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Cadmus de Milet, d’après ce géographe, fut le premier qui imagina de rompre la mesure, en conservant d’ailleurs tous les caractères de la poésie.

1404. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Probablement et d’après ce qui se pratiquait par une sorte d’échange entre la Barbarie et la Civilisation, tandis que Aétius faisait ses premières armes chez les Huns, Attila faisait les siennes chez les Romains, étudiant les vices de cette société comme le chasseur étudie les allures d’une proie : faiblesse de l’élément romain et force de l’élément barbare dans les armées, incapacité des empereurs, corruption des hommes d’État, absence de ressort moral sur les sujets, en un mot, tout ce qu’il sut si bien exploiter plus tard et qui servit de levier à son audace et à son génie. » La phraséologie moderne à part, il y a l’éclair du vrai dans ces paroles.

1405. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Nettement devait tirer de la théologie, qui est la véritable philosophie catholique, tout un système d’idées qui aurait été le criterium de sa critique, la législation même d’après laquelle, comme critique et comme historien, il allait juger.

1406. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Je parle d’après les apparences.

1407. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Comédien, il était exact et froid ; écrivain, vétilleux ; artiste, il avait trouvé le moyen de faire du chic d’après nature.

1408. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

N’est-ce pas un fait que toutes nos sociétés occidentales supportent, plus ou moins docilement, une sorte de hiérarchie mondaine qui les divise en groupes plus ou moins distingués, considérés ou suspectés, et que la façon dont on y traite un individu dépend le plus souvent du groupe auquel, d’après son habit, ses manières ou son ton, on aura jugé qu’il appartenait ?

1409. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Walter Scott puise aux sources, Balzac est lui-même une source, et si Balzac doit être mis au-dessus de Walter Scott, sa supériorité est d’avoir peint d’après le vif. […] Comme certains poëtes, il ne s’est pas, d’après un système, modelé un type auquel il fallait rester fidèle sous peine de contradiction et d’inconséquence. […] Les descriptions en ont été faites ad vivum, comme disaient les anciens peintres, non pas d’après un croquis rapide, mais d’après des études terminées avec conscience devant un modèle qui n’était pas avare de ses séances. […] Mouvement heureux, qui donne sa date à une des époques mémorables de notre Théâtre et qui replaçait un moment la tragédie française, née du poëme antique, vis-à-vis des seuls sujets qu’elle pût traiter d’après les règles d’Aristote, ceux de l’histoire ou de la légende antique. […] Sa pièce ne se développe pas sur un modèle donné, d’après des règles générales d’ordonnance et de symétrie, elle se développe dans l’ordre naturel des faits avec la pensée qui en est le lien, le début et la conclusion morale.

1410. (1881) Le roman expérimental

Nous ne la sentons pas en nous, nous n’en avons pas conscience comme quand il s’agit de nous-mêmes ; nous sommes donc obligés de l’interpréter, de la supposer d’après les mouvements que nous voyons et les paroles que nous entendons. […] L’artiste part du même point que le savant ; il se place devant la nature, a une idée a priori et travaille d’après cette idée. […] Seulement, je l’admire d’après un ensemble d’idées qui m’oblige ensuite à me montrer très sévère pour lui. […] On était loin des critiques jugeant en pédagogues d’après les règles de l’École, faisant abstraction complète de l’homme dans l’écrivain, appliquant à tous les ouvrages la même commune mesure, et les toisant simplement en grammairiens et en rhétoriciens. […] Ils sont construits d’après des documents exacts.

1411. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Sosthène de La Rochefoucauld, directeur des Beaux-Arts, faisait appeler ce peintre afin de lui conseiller de dessiner d’après la bosse. […] Voyons, d’après M.  […] non, si nous en jugeons d’après M.  […] On peut les étiqueter selon leur nature et d’après leurs effets. […] Je voudrais essayer de retracer sa vie d’après ses œuvres.

1412. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Comme il est naturel d’après ce qui précède, il y aura sans doute plus de Voltaire, de Montesquieu et de Rousseau que de moi dans ce qui suit. […] Donc ces « corps intermédiaires dépendants », dépendants, c’est-à-dire soumis, du reste, à l’autorité du pouvoir central, mais ayant une indépendance et une autonomie relatives, d’abord maintiennent les traditions nationales, et en cela ils sont comme les soutiens et les tenants de cette raison nationale dont nous ayons parlé ; ils sont les répresseurs naturels de ces volontés inconsidérées, passionnées et éphémères, qu’elles viennent d’en haut ou d’en bas, qui sont le contraire même de la raison ; ils ne gouvernent pas ; mais ils tiennent à ce qu’on gouverne d’après le passé et l’avenir, en même temps que selon les nécessités du présent, qui, elles, s’imposent toujours assez. […] Dans un Etat où le peuple est la source de tous les pouvoirs, il faut, pour que les pouvoirs restent séparés et par conséquent insubordonnés les uns aux autres, d’abord qu’ils le soient d’après la loi, cela va de soi ; ensuite que, par patriotisme, ils soient continuellement persuadés qu’ils doivent l’être. […] Il importe donc, pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale, qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’Etat et que chaque citoyen n’opine que d’après lui. » Comme la théorie des corps intermédiaires est la pièce maîtresse du système de Montesquieu, aussi ce qui précède est le fond même du système de Rousseau. […] Il est pour la liberté de conscience jusque-là qu’il abolit les lois de sacrilège, si tant est qu’elles existassent (car ce fut contesté), d’après lesquelles furent condamnés La Barre et d’Etallonde.

1413. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Voici ce que les habitants du pays racontent à ce sujet, d’après l’autorité de leurs ancêtres : pendant que Molière séjournait à Pézenas, le samedi, jour du marché, il se rendait assidûment, dans l’après-dinée, chez un barbier de cette ville, nommé Gély, dont la boutique très achalandée était le rendez-vous des oisifs, des campagnards et des agréables ; car, avant l’établissement des cafés dans les petites villes, c’était chez les barbiers que se débitaient les nouvelles, que l’historiette du jour prenait du crédit, et que la politique épuisait ses combinaisons. […] Cette ville, d’après les aveux de ce troubadour épicurien, le vit se livrer avec une fureur nouvelle à sa passion pour le jeu, dont les chances lui furent si constamment et si cruellement défavorables, qu’en moins d’un mois il demeura, selon son expression, « vêtu comme notre premier père Adam sortit du paradis terrestre… Mais, ajoute-t-il, comme un homme n’est jamais pauvre tant qu’il a des amis, ayant Molière pour estimateur et toute la maison des Béjart pour amie, en dépit du diable, de la fortune, je me vis plus riche et plus content que jamais ; car ces généreuses personnes ne se contentèrent pas de m’assister comme ami, elles me voulurent traiter comme parent. […] Le premier peut-être nous avons imprimé son nom d’après les archives de la mairie de Nantes d’avril 164825. […] Mais cette personnalité, qu’aucun nuage antérieur ne saurait expliquer, serait trop offensante ; les assertions de D’Aubignac, d’après lequel on a répété ce fait, sont trop peu dignes de foi pour qu’on y prêtât le moindre crédit, lors même qu’on n’aurait pas pour preuve de l’union de Molière et du grand Corneille l’opéra de Psyché, fruit de l’heureuse association de leurs veilles. […] Ainsi, d’après une antique tradition, les grands dîners, qui ont aujourd’hui une si haute influence dans les affaires de l’État, seraient des dîners de tartuffes.

1414. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Plus tard, dans un article sur Béranger, il nous en a donné la théorie d’après nature. […] L’auteur nous peint là un Cléon qu’il a l’air de copier d’après nature.

1415. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Le premier Consul, qui ne laissait à personne le droit d’avoir un avis sur les affaires de guerre ou de diplomatie, ne l’employait qu’à négocier avec les ministres étrangers, d’après ses propres volontés, ce que M. de Talleyrand faisait avec un art qu’on ne surpassera jamais. […] M. de Talleyrand méprisait les hommes, cela peut être vrai ; il les jugeait d’après un type personnel qui n’était ni celui de la vertu publique ni celui du dévouement à un parti ; mais, tout en les méprisant, il les conseillait sagement, dans son intérêt d’abord, dans leur intérêt ensuite ; ce conseiller souple, mais sincère, n’aurait pas empêché Bonaparte d’user de sa fortune, mais il l’aurait empêché d’en abuser.

1416. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Je voudrais donc, de bon cœur, juger d’après cette méthode les comédies que ce dernier mois nous a apportées. […] Après cela, ce n’est pas nécessairement juger de travers que de juger d’après son plaisir.

1417. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Au fond, qu’est-ce que l’art grec : c’est le réalisme du beau, la traduction rigoureuse du d’après nature antique, sans rien d’une idéalité que lui prêtent les professeurs d’art de l’Institut, car le torse du Vatican est un torse qui digère humainement, et non un torse s’alimentant d’ambroisie, comme voudrait le faire croire Winckelmann. […] Voici un de ces types que j’attrape au passage, parmi les récits d’après dîner.

1418. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Mercredi 8 décembre Popelin disait, ce soir, très justement d’après des remarques faites dans la société qu’on pourrait croire la plus intelligente de Paris, il disait qu’on n’estimait les gens que sur une cote officielle : les peintres, quand ils étaient décorés, les hommes de lettres, quand ils étaient académiciens, — et il ajoutait qu’il n’avait jamais trouvé chez aucune personne du monde, homme ou femme, l’intelligence ou le courage d’un jugement personnel sur une œuvre d’art. […] Taine n’a fait son livre que d’après les idées déjà émises dans les livres.

1419. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

On ne saurait juger de la conception que d’après l’exécution, du génie que sur son ouvrage. […] Le « dessin au crayon noir » d’après Sophocle que nous présente Jean Cocteau en dépouillant le drame original de son vêtement lyrique ne transpose pas davantage. […] L’élite de ce temps n’était donc pas aussi séparée de la communauté nationale qu’on serait tenté de le croire d’après certains historiens ?

1420. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Je voudrais, d’après cette méthode critique, analyser l’œuvre de quelques femmes poètes et montrer que, par leur poésie, elles créent en elles, et projettent devant elles, comme les méduses des grandes profondeurs, leur propre lumière. […] Mais, il ne faudrait pas se faire un jugement définitif sur la poésie de Mme Perdriel-Vaissière, d’après ces vers pathétiques ; ils n’expriment qu’une étape de sa vie et qu’un des aspects de sa sensibilité. […] L’immoralisme, d’après M. 

1421. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Elle nous montre que, jusqu’à une certaine période de son développement, l’embryon de l’Oiseau se distingue à peine de celui du Reptile, et que l’individu développe à travers la vie embryonnaire en général une série de transformations comparables à celles par lesquelles on passerait, d’après l’évolutionnisme, d’une espèce à une autre espèce. […] Si l’on pulvérise du sucre ou du sol de cuisine, qu’on y ajoute de l’huile très vieille et qu’on regarde au microscope une goutte du mélange, on aperçoit une mousse à structure alvéolaire dont la configuration ressemble, d’après certains théoriciens, à celle du protoplasme, et dans laquelle s’accomplissent en tous cas des mouvements qui rappellent beaucoup ceux de la circulation protoplasmique 11. […] On aboutirait ainsi a une hypothèse comme celle d’Eimer, d’après laquelle les variations des différents caractères se poursuivraient, de génération en génération, dans des sens définis.

1422. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Alors, devinant, d’après mes anciennes souffrances, quel destin farouche les maintenait ignares et malheureux dans l’ombre et les poussait à me détester et à me craindre, je me réjouis d’avoir fait le désert autour de moi ; plein d’orgueil, je me glorifiai de ma solitude. […] Explique-moi maintenant pourquoi tu agis contre les détenteurs du pouvoir, pourquoi aussi je t’ai rencontré dans cette boutique où, d’après ton inscription sur la tonne, il n’y a que fraude, mensonge et catastrophes imminentes. […] Dès lors toute ponctuation devient superflue ; la phrase principale pose le thème et, pour cette raison, elle est écrite en très gros caractères ; les propositions incidentes viennent s’y rattacher et, bien entendu, elles sont écrites en caractères plus petits d’après leur valeur. […] Et quel serait l’avantage de Satan d’après cette combinaison ?

1423. (1864) Études sur Shakespeare

Quelques-uns, d’après des notions tirées de ses ouvrages, penchent à croire que le poëte d’Élisabeth a essayé les forces de son esprit dans l’étude d’un procureur ; selon leurs conjectures, les nouveaux devoirs de la paternité l’auraient engagé à chercher cet emploi de ses talents, tandis qu’Aubrey place avant son mariage l’épreuve momentanée qu’il en fit comme maître d’école. […] Aussi, entre ce qu’on appelait tragédie et ce qu’on nommait quelquefois comédie, la seule différence essentielle consistait-elle dans le dénouement, d’après le principe posé au xve  siècle par le moine Lydgate qui veut que la comédie commence dans les plaintes et finisse par le contentement, tandis que la tragédie doit commencer par la prospérité et finir dans le malheur. […] Facilement atteint chez les Grecs, dont la vie et les sentiments peu compliqués se pouvaient résumer en quelques traits larges et simples, cet idéal ne se présentait point aux peuples modernes sous des formes assez générales et assez pures pour recevoir l’application des règles tracées d’après les modèles antiques. […] Ce terrain n’est pas celui de Corneille et de Racine ; ce n’est pas celui de Shakespeare ; c’est le nôtre ; mais le système de Shakespeare peut fournir, ce me semble, les plans d’après lesquels le génie doit maintenant travailler.

1424. (1884) La légende du Parnasse contemporain

D’après les interpellations faites à cet étranger, nous avons reconnu que par ses entreprises il nous a qualifié plusieurs noms et titres de famille ; nous trouvant alors dans la certitude d’avoir entre nos mains non seulement un individu pris en flagrant délit voyageant isolément sans passeport, mais peut-être un évadé des bagnes : attendu que nous avons trouvé sur lui : 1° Une lettre otograffe ; 2° Une lettre de style lythographié ; 3° Une dépêche ; 4° Une lettre particulière ; 5° Un itinéraire falsifié ; 6° Approbation probablement de framaçonnerie ; 7° Billet de loterie de la compagnie de la ville Chatouroux ; outre ce l’ayant demandé de nouveau, il nous a répondu qu’il ne possédait rien contre la loi ; néanmoins, perquisition faite tant que sur sa personne et ses vêtements, nous y avons trouvé longé du long de la cuisse du pantalon, du côté droit, une canne d’une longueur de 80 centimètres, dans laquelle se trouvait un fleuret en assier pointu et carré de la longueur de 30 centimètres ; nous y avons également trouvé dans ses poches plusieurs écrits non identiques, ce qui nous a donné la preuve convainquente que cet individu ne voyage pas en forme suivant la loi. D’après nous et suivant la déclaration de Muchielli et le sieur Muffragi, maître d’hôtel, cet individu était nanti de plusieurs objets de valeur, et notamment d’une montre à cylindre à huit rubis, toute neuve, et dont l’individu lui-même a affirmé au brigadier Muchielli qu’il n’en avait pas. En effet le brigadier Muchielli étant présent à l’arrestation de cet individu nous fit la déclaration suivante : En s’adressant au maréchal-des-logis je crois que, d’après le récit de l’individu que nous avons entre nos mains, doit être porteur d’une montre en argent. […] Jugé avec sévérité et d’après les seules œuvres qu’il a données au public, Villiers de l’lsle-Adam pourrait être considéré comme un demi-génie. […] D’après un historien suisse, Guillaume Tell est une création de l’esprit populaire, et pour ce qui est de Melchtal, il n’y a plus à Berne que les enfants qui ajoutent foi à ses aventures.

1425. (1891) Esquisses contemporaines

Le devoir tenait une grande place dans sa vie, peut-être même se faisait-il trop de petits devoirs et poussait-il trop loin l’application du précepte d’après lequel tout ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine d’être bien fait. […] Et s’il y parvient parfois, s’il lui arrive de prononcer des mots comme ceux-ci : « La superstition de la grosseur est une duperie de l’esprit, lequel crée la notion de l’espace », il retombe l’instant d’après dans les pièges de Maïa, la déesse trompeuse, qui serre de plus belle autour de lui le filet des apparences et lui fait perdre de vue la seule réalité : « En vérité, que l’on soit ou que l’on ne soit pas, la différence est si parfaitement imperceptible pour l’ensemble des choses, que toute plainte et tout désir sont ridicules. […] Nous disons ensuite, d’après l’exemple que nous avons sous les yeux et mille autres semblables, que tenter de rejoindre après coup deux tendances aussi radicalement divergentes est, une entreprise illusoire, dont le succès ne répond pas à l’appareil dialectique déployé. […] Bourget est arrivé à ce point critique où les forces naturelles d’un homme ne suffisent plus à fournir la matière de l’œuvre conçue d’après un modèle supérieur : moment décisif, où s’accomplit la rupture du talent d’avec son idéal et qui marque le premier fléchissement précurseur de la décadence. […] L’argumentation peut se ramener aux quatre chefs suivants : la théopneustie n’est conforme ni à la nature, ni au contenu particulier du Nouveau Testament ; elle ne s’appuie sur aucune affirmation ou prétention semblable de ses auteurs ; elle n’est pas davantage conforme au témoignage du Saint-Esprit, tel qu’il s’affirme dans la conscience du chrétien ; cette dignité, dont on investit la lettre des écrits apostoliques, se fonde donc sur un postulat rationnel d’après lequel la notion du salut par Jésus-Christ implique nécessairement celle de l’inspiration littérale.

1426. (1890) Dramaturges et romanciers

Nous croyons et nous ne nous sommes jamais lassé de soutenir que les écrivains doivent être classés, non d’après le genre qu’ils ont adopté, mais d’après le degré d’excellence des œuvres qu’ils ont produites, à quelque genre que ces œuvres appartiennent. […] Les expériences d’un homme pauvre dépassent en profondeur celles de tous les autres hommes, car il est directement en relation avec la nature, et il lui faut juger les hommes, non, comme les riches, d’après leur surface, mais d’après leur valeur morale intrinsèque. […] Mme de Campvallon est une personne d’une âme rare autant que dangereuse, dont la nature est tout entière dans l’imagination, et qui mesure ce qu’elle est en droit d’exiger de son amant d’après le type de passion qu’elle s’est formé en pensée, et auquel elle est pour sa part décidée à rester fidèle, coûte que coûte. […] Seulement nous prévenons d’avance nos modernes auteurs que si le verdict du public à leur égard devait être rendu d’après les principes exposés par M.  […] Ainsi ce cheval n’est pas une combinaison de perfections rapportées, c’est un individu dont toutes les parties sont rigoureusement unies d’après les lois de la vie.

1427. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Dire qu’il est juste de payer ce qu’on a promis de payer ; dire qu’il est juste de ne pas condamner un innocent, juste de punir un coupable d’après les termes du contrat social qu’il connaissait ; dire en un mot que la justice est de se conformer au pacte que l’on a consenti, et que faire autrement est iniquité, férocité et barbarie, rien de plus assuré. […] Nommé membre de la Commission de constitution de 1848, poste de confiance, d’importance capitale, où il devait féliciter ses collègues d’avoir eu la haute raison de le placer, on pourrait résumer dans le dialogue suivant, d’après ses propres aveux, le rôle qu’il y a joué : « Vous n’y avez rien fait du tout ? […] Fixera-t-il la valeur d’après les indications de l’offre et de la demande ? […] Fixera-t-il la valeur d’après son goût, son humanité, son intérêt ou son caprice ?

1428. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

D’après l’âge de Gil Blas, et la tournure d’esprit particulière chez lui qu’elle suppose, vous le savez, sans rouvrir le livre. […] Le législateur fait la loi, le prince gouverne en s’y conformant, le magistrat en a le dépôt, et juge d’après elle. […] Tantôt on la voit comme un monument très ordonné et très régulier, construit d’après les lois d’une logique dogmatique impérieuse, construction solide et immense, qui, encore, a laissé autour d’elle d’énormes matériaux à construire des édifices tout différents. […] Il y a des hommes de goût, de finesse, d’intelligence qui sont critiques de naissance, qui disent : « ce n’est pas comme cela qu’on fait un ouvrage ; c’est comme ceci » ; et qui ajoutent, le moment d’après, ou l’année suivante : « et je vais le montrer, en en faisant un ».

1429. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

En politique de même, il a fait son utopie, sa description du royaume de Félicie d’après Fénelon et l’abbé de Saint-Pierre56.

1430. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Ce qu’on appelle les Romances du Cid, d’après lesquelles Guillem de Castro a fait la pièce de théâtre imitée par Corneille, est un assemblage de chants populaires, de date plus ou moins ancienne, qui ont été recueillis pour la première fois au commencement du xvie  siècle et qu’on a légèrement modernisés ; mais il en est qui remontent à une haute antiquité et qui semblent presque contemporains, par le fond, du précédent poème.

1431. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Notre avocat est injuste envers le grand et l’aimable orateur ; il le juge un peu à la légère et d’après les on dit.

1432. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Ferdinand Fabre, semble avoir étudié d’après nature ?

1433. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Tout passe sous nos yeux tour à tour et dans une célérité mouvante ; tout parle, tout vit, tout tranche nettement ; les descriptions abondent ; les portraits tirés à bout portant sont publiés, l’année d’après, sans ménagement, sans cérémonie ni prenez-y-garde : M. 

1434. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Œuvres de Virgile Texte latin publié d’après les travaux les plus récents de la philologie, Avec un commentaire critique et explicatif, etc., Par M. 

1435. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

. — Je ne finirai point sans citer de La Mennais une belle pensée admirablement exprimée ; car je n’ai en tout ceci aucun but de sévérité ni d’indulgence ; je ne tiens qu’à montrer l’homme d’après nature, et je voudrais avoir le temps d’extraire tout ce que j’ai noté de remarquable.

1436. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Voici, j’imagine tout spécieusement d’après lui-même, de quelle façon il s’y est pris pour atteindre à cette difficile perfection : « Il s’agit, dit-il14, d’apprendre notre langue à fond, d’en pénétrer le génie, d’en connaître les ressources, d’en apprécier les qualités et les défauts, de nous l’approprier dans tous les sens ; et ne me sera-t-il pas permis d’ajouter (puisque je parle du français et que j’en parle en vue de la culture vaudoise) que le français est pour nous, jusqu’à un certain point, une langue étrangère ?

1437. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Bayle, d’après ce qu’on vient de voir, a toujours très-peu résidé à Paris, malgré son vif désir.

1438. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Il est, — je le sens trop d’après l’épreuve d’hier, — il est des points sur lesquels je ne m’accoutumerai jamais à retenir ma pensée, toutes les fois que je la croirai d’accord avec le vrai, avec le juste, et aussi avec le bien de l’Empire qui n’a nul intérêt à pencher tout d’un côté, et qui, sorti de la Révolution, ne saurait renier aucune philosophie sérieuse.

1439. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

La première partie de cet ouvrage contiendra une analyse morale et philosophique de la littérature grecque et latine ; quelques réflexions sur les conséquences qui sont résultées, pour l’esprit humain, des invasions des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres ; un aperçu rapide des traits distinctifs de la littérature moderne, et des observations plus détaillées sur les chefs-d’œuvre de la littérature italienne, anglaise, allemande et française, considérés selon le but général de cet ouvrage, c’est à dire, d’après les rapports qui existent entre l’état politique d’un pays et l’esprit dominant de la littérature.

1440. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

. — Par des rapprochements semblables et d’après des hypertrophies analogues, nous découvrons que l’image, comme la sensation qu’elle répète, est, de sa nature, hallucinatoire.

1441. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

On peut juger, d’après le récit qu’il a fait de l’origine de sa passion, que Lucretia était la maîtresse du poëte, et non de l’homme : il cherchait un objet propre à fixer ses idées, à leur donner la force et l’effet nécessaires à la perfection de ses productions poétiques, et il trouva dans Lucretia un sujet convenable à ses vues, et digne de ses louanges ; mais il s’arrêta à ce degré de réalité, et laissa à son imagination le soin d’embellir et d’orner l’idole à son gré.

1442. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Faire d’après nature, c’est-à-dire se subordonner à la nature, n’avoir d’esprit et d’art que ce qu’elle en demande pour revivre dans une image fidèle, la prendre, elle, et non soi ni sa gloire, pour unique raison d’être de l’ouvrage, et si l’on s’y met soi-même, s’y mettre sans y songer, naïvement, par accident et par surcroît, voilà, pour un poète, ce que c’est que tendre au bon sens.

1443. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

De là les clefs de La Bruyère : il s’est défendu, comme Molière, et avec raison aussi dans une certaine mesure, contre la malignité publique acharnée à nommer les personnes d’après lesquelles il avait travaillé.

1444. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

C’est le caractère le plus mobile et le plus extraordinaire qu’il y ait : sensible, brusque, plein d’humeur, boudant toute une soirée pour un verre de vin du Rhin que Mme du Châtelet l’a empêché de boire parce que ce vin lui fait mal, se querellant sans cesse avec elle, déjà malade éternel, se droguant à sa fantaisie, se gorgeant de café, mourant et, l’instant d’après, vif et gaillard si un rien l’a mis en train : avec cela, travailleur acharné, infatigable.

1445. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

On peut sans doute distinguer le Hugo d’avant les Contemplations et celui d’après, mais c’est tout ; et si vous cherchez à saisir ses « manières » successives, vous trouverez que ce sont justement celles que le dictionnaire Bouillet signale chez je ne sais quel grand peintre : « Première manière : il se cherche ; deuxième manière : il s’est trouvé ; troisième manière : il se dépasse. » Ainsi, la poésie de Hugo s’enrichit d’un vocabulaire de plus en plus vaste, se fait un bestiarium de mots et d’images toujours plus fourmillant, plus rugissant et plus fauve.

1446. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Il faut comprendre dans ce mot la science des rapports de l’homme avec Dieu dans la religion, de l’homme avec son semblable dans la société chrétienne ; l’étude des sources mêmes de cette science, les livres saints, pénétrés par le plus subtil des docteurs, et interprétés par le plus clair des écrivains ; tant d’explications si hautes de la parole de Dieu, de ses prophètes, de la doctrine des Pères ; toute l’antiquité chrétienne rendue familière à tout le monde, dans son histoire que Calvin raconte avec un détail plein d’intérêt, dans sa morale dont il sonde la profondeur ; enfin, la suite de l’histoire de l’Église, d’après les autorités, toujours bien connues, lors même qu’elles sont interprétées faussement ; et toutes ces critiques, souvent éloquentes, toujours vives et précises, des abus de l’Église d’alors, que Calvin étale sans charité, mais qu’il sait exagérer sans déclamation.

1447. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

D’après leurs prédications, l’Univers reconnoît un seul Maître : le monde n’est plus qu’une figure qui passe, ses biens qu’une vapeur qui se dissipe ; la vie qu’un passage à un autre plus durable, & dont l’usage de la premiere fixera le sort : l’Homme, cet être auparavant si foible, triomphe de ce que le monde a de plus flatteur & de plus redoutable : les combats qu’il est contraint de livrer à ses passions, sont la source de son repos & de celui de ses semblables ; le mariage est rappelé à son institution primitive : les Loix qui n’arrêtoient que la main, agissent sur le cœur : la bienséance devient un devoir général, même à l’égard des ennemis : le disciple d’Epicure embrasse cette morale mortifiante & austere : on ne reconnoît plus l’Homme dans l’Homme, comme l’a dit Bossuet ; mais dans cette étonnante révolution, on reconnoît le doigt de Dieu.

1448. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Elle semble tracée d’après les peintures des vases funéraires qui représentent un jeune homme descendant aux Enfers couronné de fleurs, et souriant à Perséphone, qui lui tend la main : — « Celui que les dieux aiment meurt jeune.

1449. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Tâchons bien de nous le figurer tel qu’il était en personne, et non pas d’après des portraits trop idéalisés, trop sensibilisés et trop adoucis.

1450. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

On ne l’a que d’après les descriptions de Mirabeau.

1451. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Si le Bovarysme, selon le degré d’énergie du personnage que l’on considère, se traduit tantôt par des effets comiques et tantôt par des conséquences tragiques, on a pu voir déjà, d’après les analyses précédentes, qu’il s’exerce, sur des parties diverses de la personne humaine.

1452. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Or de quelque ordre de considérations que cet être s’inspire pour prendre parti, qu’il tienne compte d’une idée morale, d’un intérêt ou d’une passion, ne voit-on pas que tous les éléments d’après lesquels il décide, s’ils figurent maintenant dans la conscience, y ont été projetés d’un lieu inconnu, par une force inconnue et que la conscience ne gouverne pas.

1453. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

” » Là-dessus il nous parle de Sœur Philomène, disant que seules ont de la valeur, les œuvres venant de l’étude de la nature, qu’il a un goût très médiocre pour la fantaisie pure, qu’il prend peu de plaisir aux jolis contes d’Hamilton ; qu’au reste, cet idéal dont on parle tant, il n’est pas bien sûr que les anciens s’en soient préoccupés, qu’il croit au contraire que leurs œuvres étaient des œuvres de réalité, — que peut-être seulement ils travaillaient d’après une réalité plus belle que la nôtre.

1454. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Toutefois, en supposant qu’une administration éclairée et bienveillante jugeât à propos de protéger les hommes qui écrivent, on conçoit, d’après ce que nous venons de dire, quel genre de bienfaits il faudrait lui demander pour eux.

1455. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Nous verrons en effet que l’influence qui paraîtrait la moins probable — celle des races européennes avec lesquelles le noir est en contact depuis beaucoup moins de temps qu’avec les sémites musulmans — serait, en réalité, la plus manifeste, à en juger d’après les apparences.

1456. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Cette histoire peut, d’après les idées modernes, peut, me semble-t-il, se raconter de trois manières différentes : d’abord, elle peut se raconter comme Apulée l’a racontée, et à peu près aussi La Fontaine (mais vous verrez qu’il y a une réserve à faire), se raconter comme un conte des Mille et une Nuits, en décrivant tout ce qui est arrivé à Psyché parce qu’elle a été curieuse, ce qui lui a valu des mésaventures qui ont été très dures.

1457. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

D’après Moréri, ce fut la souche des Guérin de Montaigu qui ont été longtemps comtes de Saüsbury.

1458. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

Nous l’avions déjà lu, mais ces deux-ci le disent d’après leur expérience propre.

1459. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Sans une mémoire élémentaire qui relie les deux instants l’un à l’autre, il n’y aura que l’un ou l’autre des deux, un instant unique par conséquent, pas d’avant et d’après, pas de succession, pas de temps.

1460. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Et il s’agit en effet de l’acte très simple d’une brochure à couper. « Au sujet de brochures à lire, d’après l’usage courant, je brandis un couteau, comme le cuisinier égorgeur de volailles. […] « Tout l’acte disponible, à jamais et seulement, reste de saisir les rapports, entre temps, rares ou multipliés ; d’après quelque état intérieur et que l’on veuille à son gré étendre, simplifier le monde. […] Ils ne se sont pas occupés des poètes, vivants d’après un examen, morts d’après leurs œuvres. […] « Le procédé qui prétendrait fixer les diverses orientations de l’activité créatrice d’après la nature des images n’irait pas plus au fond des choses qu’une classification des architectures suivant les matériaux employés (monuments en pierres, en briques, en fer, en bois, etc.) sans souci des différences de style » 142. […] Mais l’activité une fois existante s’oriente d’après la nature des matériaux qu’elle a à employer, pierres ou images.

1461. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Chacun peut répondre à cette question, selon qu’il penche vers la croyance à un plan divin d’après lequel une tâche particulière aurait été assignée à chaque peuple, ou selon qu’il considère l’histoire comme un enchaînement de faits empiriques se poussant les uns les autres par le simple effet de rapports de succession dus à un hasard fatal. […] Plus heureux que les Germains du continent, les Saxons, ne trouvant rien à imiter, organisèrent leurs institutions d’après celles de leur pays natal et leurs instincts d’indépendance. […] Lorsque la nation française prit naissance, la théorie des races n’était pas encore inventée, et ses éducateurs et gouvernants la formèrent, non d’après le génie qui lui était propre, mais d’après l’idéal moral auquel ils croyaient eux-mêmes, et c’est ainsi que son histoire, qui devait aboutir à la Révolution française, c’est-à-dire à la croyance à une société fondée sur des principes absolus, a déjà son point de départ dans l’absolu. […] De tout cela, dis-je, nous ne savons rien avec une certitude historique ; mais il est très facile, d’après la lecture du Barde endormi, de se représenter et sa personne et ses opinions. […] H… m’écrit pour me dire que vous vous trompez, si vous croyez acheter la soie meilleur marché à Toulouse qu’à Paris… Dans ce pays, sachez-le, il ne faut pas faire d’économie sur la garde-robe (il a la vue perçante et nous juge bien), et, si vous dînez d’un oignon et que vous demeuriez dans un grenier au septième étage, il n’en doit rien paraître à vos vêtements, car c’est d’après eux que vous êtes bien ou mal vu. » Les recommandations recommencent avec chaque lettre nouvelle ; ce n’est point là le fait d’un bien méchant homme, on en conviendra.

1462. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

D’après cette peinture, le grand-père Frantz Sépel avait dû faire bien des envieux, et l’on s’étonnait que son petit-fils eût si peu de goût pour le mariage. […] Détrompe-toi, garçon ; l’âge arrive, et, d’après le train que tu mènes, je prévois que ton gros orteil t’avertira bientôt que la plaisanterie a duré trop longtemps.

1463. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Tel est, d’après l’auteur des Études, le système général du monde. […] Trop souvent il suit les traces de Pline: sa force est en lui-même ; il explique l’univers d’après les lois de sa physique, et les lois de la Providence lui restent inconnues.

1464. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

IX D’après ces magnificences du palais et des réceptions du roi de Perse, on juge de l’impression qu’un pareil livre produisait sur les lecteurs de Chardin. […] Franklin, si on les juge d’après leur conduite extérieure, sont sans contredit les Parisiens de l’Asie.

1465. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

On pourrait même affirmer, d’après certain passage du très vieil anathème de l’Idole, que les monarchies débonnaires satisfont complètement son idéal. […] On dirait qu’il veut nous donner la preuve de l’immortalité toujours féconde de son génie au-delà de ce monde, comme il aimait à l’affirmer d’après la conviction philosophique qu’il s’était faite.

1466. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Il nous parle longuement du moderne qu’il veut faire d’après nature, du caractère sinistre qu’il y trouve, de l’aspect presque macabre qu’il a rencontré chez une cocotte, du nom de Clara Blume, à un lever de jour à la suite d’une nuit de pelotage et de jeu : — un tableau qu’il veut peindre, et pour lequel il a fait quatre-vingts études d’après des filles.

1467. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Ajoutons, à la gloire de son caractère et de son génie, qu’il fut, d’après le témoignage universel, le seul homme d’État de ce coup de feu. […]   L’an d’après, moi, pauvre femme,   À Paris étant un jour,   Je le vis avec sa cour : Il se rendait à Notre-Dame.

1468. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Les études historiques, faites d’après des documents positifs, nous ont édifiés sur ce point. […] D’après ce que nous voyons aujourd’hui, tous deux ne sont entrés que timidement dans la nouvelle voie : que de choses ils ont laissées encore sous le voile !

1469. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Il réforma d’après elles son poëme, ou plutôt il en fit un nouveau. […] Elle l’accusa d’avoir composé son Dictionnaire universel d’après le dictionnaire auquel elle travailloit depuis tant d’années. […] C’est toujours d’après le père Norbert que je parle, lequel, pour se mettre à l’aise sur tout cela, se donne franchement, dès le commencement de son livre, pour un homme qui croit ne dire rien, s’il ne fait vivement sentir ce qu’il veut dire. […] Il peignit le capucin d’après le portrait qu’en avoient crayonné les supérieurs de son ordre, d’après un d’eux qui, depuis trente ans, étoit sur les lieux ; le révérend père Thomas de Poitiers, Custode, ou supérieur général des missionnaires capucins à Madras.

1470. (1921) Esquisses critiques. Première série

* *    * Si quelque ignorant de ses livres cherchait à deviner ce qu’ils peuvent être et la nature du talent qu’ils expriment d’après les lecteurs qui font leur succès, il se formerait sur leur compte une idée fort éloignée de l’exactitude. […] On sait, en effet, qu’il a donné aux livres qu’il a publiés dans ces dernières années ce titre d’ensemble : Mémoires pour servir à l’histoire de la Société et que l’un des plus fameux épisodes de cette série, les Souvenirs du vicomte de Courpière, sont, d’après leur titre complet, rassemblés censément par un témoin de sa vie — comme les mémoires de Grammont par Hamilton. […] Vivre en beauté, d’après eux, ce n’est pas afficher un dilettantisme de décadence, comme firent certaines gens que nous avons tous connus et que nous ne voulons pas citer, c’est professer un violent et profond amour pour la beauté pure, et ne point l’oublier durant un seul instant de la vie : c’est être toujours en quête de la beauté parfaite 36. […] Montfort, et non point de tracer d’après lui un portrait d’une exactitude plus ou moins approchée, une question nous arrête, que l’on peut résoudre en divers sens.

1471. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Quelqu’un qui vient me voir, me dit que d’après des paroles qu’il a saisies dans les groupes, il craint une défaite. […] Mercredi 5 avril D’après le dire des journaux de ce matin, le gouvernement du Comité semble à sa fin, et cependant la canonnade dure toute la journée autour du fort d’Issy, dont on aperçoit, flottant au vent, le grand drapeau rouge. […] Dans les cafés, les rares gandins qui sont restés à Paris, enseignent, le soir, aux lorettes, à calculer la distance des canons qui tirent, d’après le nombre de secondes, qui s’écoulent entre l’éclair et la détonation. […] Je fais le portrait de sa femme, d’après un daguerréotype.

1472. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Me D déclare qu’elle n’écrit que pour eux ; elle les regarde d’après Socrate comme la portion la plus sacrée de la république qu’il est nécessaire d’élever dans de bons principes. […] Il ne faut quelquefois qu’un homme accrédité pour entraîner tout un peuple ; peut-être que sur Homere Licurgue seul donna le ton à toute la Grece ; mais quand une fois l’opinion publique s’est formée d’après le jugement de quelques particuliers ; les particuliers à leur tour se laissent entraîner au public ; tout tentez qu’ils seroient d’abord de démentir l’opinion vulgaire, ils aiment mieux s’y accommoder, que de s’exposer aux contradictions ; ils font davantage ; ils tournent leur esprit à la justifier ; et ils ajoûtent au sentiment aveugle de la multitude, des raisons séduisantes qui affermissent le préjugé ; le grand nombre de ceux qui admirent Homere sans l’avoir lû, force un homme qui l’éxamine à parler comme eux. […] C’est un fleuve qui se déborde en un instant, et qui, le moment d’après, est embrasé de maniere que les poissons mêmes y grillent. […] Généralement parlant, il ne pouvoit travailler que d’après les idées reçûës, il ne pouvoit peindre que ce qu’il voyoit.

1473. (1932) Les idées politiques de la France

Il semblait, d’après les têtes, qu’ils fussent ceux de deux races différentes : les premières évoquaient la sculpture sur bois du xiiie  siècle, les portraits du xive et du xve , tandis que les secondes allaient du xviiie  siècle à Daumier. […] L’hypothèse d’après laquelle le fait d’accepter la séparation constitue une pierre de touche du libéralisme n’en porte d’ailleurs que mieux. […] Or le capitalisme d’après 1815, qui a fait la grandeur du xixe  siècle, passe aujourd’hui par une crise telle que si elle ne marque pas sa fin, elle annonce au moins des transformations profondes. […] Or ce mythe a été démenti par l’expérience : la société marxiste ou demi-marxiste des Soviets n’est pas née de cette évolution, que Marx prévoyait d’après une expérience anglaise et occidentale.

1474. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Très éveillés d’ailleurs, ces petits oiseaux-là, — aiglons peut-être, du moins je le crois, moi, d’après certains bons coups d’ailes. […] Et il « s’y prend » fort bien, je vous en réponds, moi qui connais et qui aime Londres presque « jusque dans ses verrues » (negra sum, sed jormosa, ainsi que dit, d’après le Cantique des cantiques, l’épigraphe de cette partie du livre). […] Mais, d’après ce que j’en entends dire, l’acte du condamné est inapprouvable au fond. […] Ce paragraphe, ainsi que les deux précédents, soit le texte entier débutant par ces mots « Un samedi soir en 1872, etc… » a paru d’après une version quelque peu différente empruntée à un autographe de l’auteur, dans le Supplément du Figaro du 7 janvier 1923.

1475. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Bouhours auroit eu raison de faire entendre, d’après le cardinal du Perron, que les Allemands ne prétendoient pas à l’esprit ; parce qu’alors leurs savans ne s’occupoient guere que d’ouvrages laborieux & de pénibles recherches, qui ne permettoient pas qu’on y répandît des fleurs, qu’on s’efforçât de briller, & que le bel-esprit se mêlât au savant. […] On a cité dans un dictionnaire, esprit de politesse ; mais c’est d’après un auteur nommé Bellegarde, qui n’a nulle autorité. […] Un peintre fait un portrait de fantaisie, qui n’est d’après aucun modele. […] Pour ce qui est du tissu de l’histoire & des faits qui y sont mêlés, il les a laissé écrire naturellement, comme d’honnêtes gens écrivent, dans la bonne foi & selon leurs lumieres, d’après les mémoires qu’ils ont trouvés & crus véritables.

1476. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

 » D’après cette saine doctrine, la froideur ou l’hostilité de la critique contemporaine ne saurait prévaloir contre la destinée glorieuse assurée à un bon ouvrage ; l’emballement de la critique sur un mauvais livre ne peut pas prévaloir non plus contre l’effondrement certain que l’avenir lui réserve. […] D’après ce philosophe, la littérature d’un pays a, dans tous les genres, poésie, éloquence, histoire, roman, etc., un moment d’éclat unique coïncidant avec celui où la langue est dans sa perfection. […] Il faut décidément s’habituer à ne plus considérer les écrivains comme échelonnés dans l’estime des hommes d’après leur taille et leur valeur réelle. […] Si l’on classait les orateurs sacrés du siècle de Louis XIV d’après le nombre de stations que ce prince leur fit prêcher à la cour, et qui devait vraisemblablement correspondre à l’estime que l’opinion publique faisait d’eux, voici, selon M.  […] Gabriel Tarde, écrit115 : « L’histoire, d’après les érudits, serait la collection des choses les plus célèbres ; nous dirons plutôt : des choses les plus réussies, c’est-à-dire, des initiatives les mieux imitées.

1477. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Fernand Maury a fait dans son Étude, avec autant d’impartialité que d’abondance, — et c’est ce que nous avons essayé de faire surtout d’après lui. […] Composés d’après les papiers du « dernier survivant des disciples de Lamennais », — le chanoine Houet, supérieur de l’Oratoire de Rennes, mort il n’y a pas encore tout à fait trois ans, — les deux volumes de M.  […] Mais dans ce dernier roman, dont sans doute le souvenir est encore dans toutes les mémoires, il y a quelque chose de plus : la thèse religieuse reparaît ; et puisqu’enfin c’est sur elle et d’après elle qu’il semble qu’on ait surtout jugé Feuillet, il nous faut bien en dire ici quelques mots. […] Mais quand cette question ne se poserait point, est-ce que peut-être on ne retrouverait pas dans l’histoire des religions de l’Inde, et en particulier dans la métaphysique ou dans la morale du bouddhisme, quelques-unes au moins de ces idées qui rangent Israël, d’après M. 

1478. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Il dit que ce goût même de la race grecque pour un art qui, encore que dionysiaque et apollinien, était pathétique, était triste, et étalait l’horreur et la misère humaine, révèle une race forte et allègre, qui ne craignait pas l’étalage de la misère et de la douleur ; qui ne demandait pas des dénouements heureux ; qui ne demandait pas de mensonges optimistes ; qui était assez sûre d’elle pour contempler la misère humaine, y trouver un plaisir esthétique et n’en être point ébranlée : qui peut-être avait besoin de se divertir ainsi un instant de son optimisme pour le retrouver entier et intact le moment d’après ; qui peut-être éprouvait un plaisir mâle et âpre à voir le malheur humain, à le sentir menaçant, à s’en sentir menacé et à marcher à l’action, dût ce malheur tomber sur elle et au risque de ce malheur ; qui peut-être éprouvait un plaisir viril et sain à dire comme Goethe : « Par-dessus les tombeaux, en avant !  […] D’après elle, les jugements bien et mal sont l’accumulation des expériences sur ce qui est opportun ou inopportun ; et, d’après elle, ce qui est appelé bien, c’est ce qui conserve l’espèce, et ce qui est appelé mal, c’est ce qui lui est nuisible. […] Oui, mensonges, c’est là vraiment le mot : ils connaissent fort bien l’extrême bonheur de cette espèce d’hommes ; mais ils s’en sont tus, parce qu’il était une réfutation de leur théorie, d’après laquelle tout bonheur ne naît que de l’anéantissement de la passion et du silence du désir. » Et pour ce qui est enfin de la recette de tous ces médecins de l’âme et de leur recommandation d’une cure radicale et rigoureuse, il sera permis de demander : « Notre vie est-elle assez douloureuse vraiment et assez odieuse pour l’échanger avec avantage contre le stoïcisme d’un genre de vie pétrifié ? […] D’après la morale des esclaves, c’est le méchant qui inspire la crainte ; d’après la morale des maîtres, c’est justement le « bon » qui l’inspire et qui la veut inspirer, tandis que le « mauvais » est l’objet du mépris. […] » Et voici un portrait d’Auguste d’après Corneille, une analyse singulièrement aiguë et subtile, dont on peut contester quelques points, extrêmement juste en son fond et en son ensemble, applicable, du reste, à toute une bonne moitié du théâtre cornélien, et qui est quelque chose comme Corneille commenté par La Rochefoucauld : « La générosité et ce qui lui ressemble : Les phénomènes paradoxaux, tels que la froideur soudaine dans l’attitude d’un homme sentimental, tels que l’humour mélancolique, tels que, avant tout, la générosité, entant que renoncement soudain à la vengeance ou à la satisfaction de l’envie, se présentent chez les hommes qui possèdent une grande force centrifuge, chez les hommes qui sont pris d’une soudaine satiété et d’un dégoût subit.

1479. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Puis, cette croyance incessante dans la réalité de ce qu’il raconte lui permet de noter mille détails saisissants, que nous percevons sans peine, et qui nous ravissent : un trait de costume ou d’attitude, une nuance subtile du décor, toutes choses échappant aux écrivains qui travaillent d’après un plan préconçu, toutes choses nous donnant, au moins pour les accessoires du récit, une illusion vivante. […] L’esprit, d’après elle, ne sort pas de lui-même, et ce que nous appelons les choses n’est que nos idées. […] Telle serait, d’après M.  […] Tel serait, d’après M.  […] Le devoir des Franciscains, d’après lui, était d’être gais ; et, pour atteindre à la gaieté, ils devaient oublier leur existence propre, se consacrer tout entiers au bonheur des hommes.

1480. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

D’après ce que j’ai cru pouvoir constater, sa valeur littéraire est fort médiocrement estimée ici. […] Jal qui, en tête d’un article, mettait un jour ceci pour épigraphe : « La manière dont j’ai conçu le caractère de mon héros, exige qu’on ne le comprenne pas. » Il y a des sujets qui vous emportent, une fois qu’on les a entamés ; d’après tout ce que j’ai recueilli sur M.  […] Muret (l’auteur du feuilleton de la Quotidienne contre moi, feuilleton que j’ai lu, il faut bien le dire) attaque mes lettres et condamne leur matière, je m’en moque comme des hannetons de l’an passé et je ne me soucie nullement de me soumettre à son avis, d’après lequel j’aurais dû faire un examen des œuvres de tous les écrivains français, plutôt que d’esquisser leurs personnes et leurs allures extérieures.

1481. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Le devenir d’après la science moderne. […] Mais nous pouvons toujours imaginer qu’une vue ait été prise d’un point de vue, et il est naturel à un esprit imparfait comme le nôtre de classer des vues, qualitativement différentes, d’après l’ordre et la position de points de vue, qualitativement identiques, d’où les vues auraient été prises. […] Mais, d’après Kant, ces faits s’éparpillent au fur et à mesure sur un plan ; ils sont extérieurs les uns aux autres et extérieurs à l’esprit.

1482. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Pour son Histoire des Français, que j’ai appelée précédemment une compilation, il protesterait contre un pareil terme, son livre étant réellement fait d’original et d’après les sources.

1483. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Il trouvait mauvais qu’on simplifiât l’orthographe de ces mots dérivés du grec, par égard pour les ignorants et les idiots, car c’est ainsi qu’il appelait poliment, et d’après le grec, ceux qui ne savaient que leur langue.

1484. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Cette dévotion éloquente, cette invocation au christianisme du sein d’une carrière d’honneurs, de combats politiques ou de plaisirs, cette rêverie sauvage, cette mélancolie éternelle de René se reproduisant au sortir des guirlandes et des pompes, ces cris fréquents de liberté, de jeunesse et d’avenir, dans la même bouche que la magnificence chevaleresque et le rituel antique des rois, c’en était plus qu’il ne fallait pour déconcerter d’honnêtes intelligences qui chercheraient difficilement en elles la solution d’un de ces problèmes, et qui prouveraient volontiers, d’après leur propre exemple, que l’esprit est matière, puisqu’il n’y tient jamais qu’une seule chose à la fois.

1485. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Je donne le texte de cette lettre d’après le manuscrit de M. 

1486. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

C’est ainsi que nous parvenons à retenir une langue, des airs de musique, des morceaux de vers et de prose, les termes techniques et les propositions d’une science, bien plus que cela, tous les faits usuels d’après lesquels nous réglons notre conduite.

1487. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Je vous prie de le lire et de me dire votre avis d’ici à trois jours ; je pars le quatrième jour et je me conduirai d’après ce que vous m’aurez dit.

1488. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Nous ne pouvons exiger que Racine nous parle selon nos idées de la Grèce ou de l’Asie, qu’il costume ses acteurs d’après les dernières trouvailles ou les hypothèses récentes de l’histoire et de l’archéologie : il n’y avait guère que la civilisation gréco-romaine », la décadence raffinée, dont il pût avoir un sentiment historiquement exact.

1489. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Pailhès, Mme de Chateaubriand d’après ses mémoires et sa correspondance, 1887, in-8 ; Mme de Chateaubriand, Lettres inédites à M. 

1490. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

. — Le Capitaine Fracasse, opéra-comique en trois actes et six tableaux, d’après le roman de Th. 

1491. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

D’après les œuvres de l’école, et Floupette nous venant en aide, voici comment nous nous représentons le parfait décadent.

1492. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Outre que, par les caractères des écrits qu’il a toujours aimés, comme s’y étant toujours reconnu, nous pourrions apprécier à toutes les époques ses véritables besoins, les distinguer de ses caprices, et travailler avec connaissance à régler son avenir d’après son passé.

1493. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Ainsi, dans le cours que les nouveaux bacheliers étaient tenus, de faire pendant trois mois à titre d’épreuve, on le voit expliquer les Aphorismes d’Hippocrate et l’Ars parva de Galien, d’après des manuscrits qui lui appartenaient.

1494. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Quelque singulier bonheur neuf et barbare l’asseoit à considérer, se mouvant d’après toute la subtilité savante de l’orchestration, la figure solennelle d’idées qui ont présidé à sa genèse.

1495. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Il faut une certaine préparation pour goûter le charme de ces accords étranges composés d’après des formules que ne donnent pas les livres, de ces enchaînements imprévus et curieux qui sont le fond de l’harmonie Wagnérienne.

1496. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Je ne le connais pas d’ailleurs ; mais s’il fallait deviner son caractère d’après sa petite comédie, je parierais qu’il est petit-maître, bon enfant au fond, mais vain, pétri de petits airs, de petites manières, ignorant et confiant à proportion ; en un mot, de cette pâte mêlée dont il résulte des enfants de vingt à vingt-cinq ans assez déplaisants, mais qui mûrissent cependant, et deviennent, à l’âge de trente à quarante ans, des hommes de mérite.

1497. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

En chemin, il ne put me cacher la surprise qu’il éprouvait de le trouver si bien, d’après tout ce que lui faisaient craindre les lettres de sa mère, et confiants dans cette heure de résurrection, nous avons eu dans la bouche les mots de convalescence, de guérison.

1498. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Elles avaient été préparées par Cadet-Gassicourt, d’après la recette de son grand-père, pour l’usage particulier du maréchal de Richelieu.

1499. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

D’après cette influence de la guerre de trente ans, il n’est pas étonnant qu’elle ait été l’un des objets favoris des travaux des historiens et des poëtes de l’Allemagne.

1500. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

. — Enfin les images se classent naturellement d’après les jugements spontanés dont elles sont l’objet [ch.

1501. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Mais il n’était rien de plus, et quoique cela fût, cela n’était pas le critique, car le critique conclut d’après une idée supérieure à ce qu’il vient de décrire, d’analyser, de disséquer… Et puis, je l’ai dit déjà, le critique est le Stator suprême… S’il revient sur son jugement, ce n’est plus un juge : c’est un pauvre homme qui s’est trompé.

1502. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

On pourrait affirmer que, même physiquement, il ne serait pas aisé, d’après M. 

1503. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

En assistant au spectacle singulier et pourtant naturel qu’offre l’Angleterre depuis plusieurs années, un observateur profane dirait — et croirait avoir tout dit — qu’il y a des syllogismes au fond de toutes les situations comme au fond de toutes les pensées ; mais où l’homme met la logique des choses d’après celle de son entendement, le prêtre, plus profond, met la grâce : « C’est l’action spontanée de la grâce — dit encore Mgr Wiseman — qui explique les merveilleux résultats dont nous sommes témoins. » Et le saint évêque a raison.

1504. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Invoquant une opinion de Claude Bernard, d’après laquelle la méthode expérimentale exige trois facteurs, le sentiment, la raison et l’expérience, et, citant cette phrase de ce dernier : « C’est un sentiment particulier, un quid proprium qui constitue l’originalité, l’invention ou le génie de chacun », Zola s’écrie : « Voilà donc la part faite au génie, dans le roman expérimental… La méthode n’est qu’un outil ; c’est l’ouvrier, c’est l’idée qu’il apporte qui fait le chef-d’œuvre. » On peut se demander ce que vient faire là ce quid proprium, étant donné le principe de Claude Bernard et celui de Zola, calqué sur le premier ; je trouve ce sentiment particulier absolument incompatible avec la théorie générale de la vie incluse dans la méthode expérimentale.

1505. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Mettez en regard cette figure d’homme, assez sombre également, évoquée par un contemporain, d’après une ancienne peinture : « Le voici encore devant moi, toujours le même et toujours nouveau.

1506. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Mais ils avaient préparé les voies à un cartésianisme diminué, étriqué, d’après lequel la vie mentale ne serait qu’un aspect de la vie cérébrale, la prétendue « âme » se réduisant à l’ensemble de certains phénomènes cérébraux auxquels la conscience se surajouterait comme une lueur phosphorescente.

1507. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

L’Évangile a dit qu’il fallait juger les arbres d’après leur fruit.

1508. (1887) Essais sur l’école romantique

Victor Hugo de faire les vers d’après un système ? […] C’est dans ce sens seulement qu’il écrit d’après un système. […] Je le répète, comme langue, Notre-Dame de Paris est un ouvrage éclatant ; il y a là un empiètement de l’écrivain sur le domaine du peintre ; la toile n’en dirait pas plus, et même je ne crois pas impossible qu’on fit des dessins d’après les descriptions de Notre-Dame de Paris aussi sûrement que d’après nature. […] Au reste, « description » ne rend pas toute ma pensée ; c’est plutôt une réparation, du genre de celles que les architectes font des vieux temples, d’après les débris qui en ont échappé à la destruction du temps et des hommes. […] J’aurais voulu en citer des fragments ; mais, l’ode tout entière n’étant qu’une grande allégorie, des fragments n’en auraient donné qu’une idée très imparfaite ; outre que j’ai toujours de la répugnance, dans l’intérêt d’un bel ouvrage, à n’en donner qu’un ou deux lambeaux, ne voulant point favoriser la disposition que nous avons à juger courageusement un livre d’après des extraits de journal.

1509. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Stéphane Mallarmé étant d’après le « Scapin », autre organe de publicité des Décadents, le plus étonnant artiste de l’Ecole, on sera peut-être heureux d’en avoir une idée. […] Il épiait les impressions, gardait ou remaniait d’après elles. […] Je ne parle que d’après le concept de l’œuvre, car l’œuvre elle-même m’échappe. […] Voici, par exemple, comme d’après Mallarmé, il parle à Huret — du Symbole : « Le Symbole, c’est le mélange des choses qui ont éveillé nos sentiments et de notre âme, en une fiction, et le moyen, c’est la suggestion. […]   Vittorio Pica, Mauclair, Mockel, d’autres après et d’après eux, ont parlé d’un drame poétique.

1510. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Hugo, « on jugerait bien plus sûrement un homme d’après ce qu’il rêve que d’après ce qu’il pense.

1511. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Sans doute, ce fut une époque de bouleversements politiques, de brutalités, et où dominait en religion une conception du monde qui nous paraît inhumaine ; mais au lieu de juger ces choses d’après nos goûts, il faut les comparer à ce qui précéda : l’invasion des barbares, l’écroulement du paganisme, l’anarchie complète ; alors, les ténèbres se transforment en aurore. […] Je n’en cite que quelques-uns, d’après un critère spécial : Nietzsche, Ibsen, deux étrangers dont l’influence (si diverse !)

1512. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Nous émettons une hypothèse, d’après les indications qui nous sont fournies. […] Dans l’Andante de la symphonie pastorale, il n’est pas douteux d’abord que Beethoven n’ait voulu donner à sa scène musicale un caractère représentatif ; il l’a bien située mentalement au bord du ruisseau, et je puis ajouter en toute certitude, d’après le caractère de la phrase mélodique qui donne son accent à toute la scène, dans la profondeur des bois. […] Parfois s’édifient de merveilleuses architectures ; l’instant d’après elles se trouvent différentes, plus mobiles et décevantes que les palais de la fée Morgane. […] Il est clair que chacun, jugeant des effets que doit produire la poésie d’après les impressions qu’il reçoit de son poète favori, les décrira différemment.

1513. (1914) Une année de critique

En art et en littérature, être réactionnaire, c’est mépriser tout ce qui est criard… … Il y a par conséquent à notre époque, ne nous le dissimulons pas, énormément de réactionnaires, et d’après les meilleures observations, il y en aura davantage encore dans la génération qui nous suit. […] Dans un récit comme la Maîtresse servante, la femme que d’après le titre l’on pourrait considérer comme l’héroïne du livre, est beaucoup moins vivante à nos yeux que le narrateur, son amant. […] Les écrivains médiocres prennent sur les bons un avantage singulier, car ceux-ci nous donnent le goût de la perfection, et, les jugeant d’après une image idéale, nous insistons sur leurs plus légers défauts. […] Maurice de Guérin d’après des documents inédits (H. 

1514. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

» Ainsi parle le bon apôtre, et l’instant d’après il arrive sous l’habit de l’eunuque, et chacun de louer sa bonne mine. […] Pourquoi copier ces tableaux sur lesquels, l’instant d’après il vous faudra nécessairement jeter un voile ? […] Elle frappe à briser les âmes des multitudes ; style plein d’obscurité à la fois et d’élégances, dialogue ramassé dans les carrefours… et dans les meilleurs endroits de la ville ; — plaisanterie digne d’Aspasie, et l’instant d’après qui épouvante même les marchandes d’herbes ; le sel cuisant des tavernes, et l’onde salée et blanchissante, dont vous êtes sortie, ô Vénus, fille de la mer ! […] Derville est un grossier personnage quand il propose à sa femme de la mener à la campagne, et quand il sort tout seul, à cheval, avec son domestique, l’instant d’après. […] L’instant d’après arrive le grison de Cidalise, qui apporte de la part de sa maîtresse, une agrafe en diamants et une lettre.

1515. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Ampère, parlant d’après Cassien des solitaires de la Thébaïde et de leurs rapports souvent merveilleux avec les lions et les divers animaux, a suivi ingénieusement dans le christianisme jusqu’à saint François d’Assise cette tendresse particulière de quelques moines pour les bêtes de Dieu.

1516. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

La gloire historique, qui, d’après l’exemple d’Augustin Thierry, le tente noblement, et qui est en effet le seul vœu d’agrandissement légitime qu’il ait à former, lui suggéra ce sujet et ces travaux, d’où il retira incidemment tant de profit pour sa critique littéraire.

1517. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

Elle portait dans ses nouvelles voies et dans cette royale route de l’âme, comme elle disait d’après Platon, toute la sensibilité et l’imagination affectueuse de sa première habitude, et comme la séduction de sa première manière.

1518. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Tous ces peuples, d’après vous, en auraient le droit, et cependant la France périrait.

1519. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Nous nous endormons, sénateurs, et déjà nous ne sommes plus ce sénat qui, après le supplice de Néron, poursuivait énergiquement, d’après les traditions de nos pères, les délateurs et les instruments de la tyrannie.

1520. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

Ainsi la philosophie ascétique du député d’Arras, la ténacité froide de ses idées d’abord féneloniennes, la patience de ses utopies à attendre l’heure des applications, au milieu des premiers murmures de l’Assemblée constituante contre ses chimères démagogiques, son obstination à acquérir par un travail ingrat l’éloquence qui lui manquait à l’origine et qu’il finit par conquérir à force de veilles, sa pauvreté volontaire, sa vie d’artisan dans une maison d’artisan, sa sobriété, sa séquestration absolue du monde des plaisirs ou des intrigues, en sorte qu’il ne sortait de son entresol, au-dessus d’un atelier, que pour apparaître aux deux tribunes du peuple : tous ces détails vrais du portrait de Robespierre, détails sur lesquels j’ai trop insisté, d’après madame Lebas, n’étaient que de la fidélité et ont paru de la faveur.

1521. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Il n’y a rien de si laid , en effet, d’après M. 

1522. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

« Tu practiqueras bien souvent, dit-il, les artisans de tous mestiers, comme de marine, de vénerie, fauconnerie, et principalement les artisans de feu, orfèvres, fondeurs, mareschaux, minerailliers ; et de la tireras maintes belles comparaisons avec les noms propres des mestiers101. » D’après son biographe René Binet, Ronsard avait fait ce qu’il enseignait, « ne desdaignant, dit-il, d’aller aux boutiques des artisans, et pratiquer toutes sortes de mestiers pour apprendre leurs termes102. » La nouvelle école était engagée d’honneur à prouver aux cicéroniens et aux Italiens que la langue française égalait le latin et l’italien ; et pourvu qu’elle pût opposer l’épaisseur du vocabulaire français à tous les autres vocabulaires, peu importait d’où lui vinssent ses richesses.

1523. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Il traduisit Plutarque d’après les manuscrits du Vatican.

1524. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

La personne est si bien cachée derrière l’auteur, que si la vie de nos grands poètes n’avait eu des témoins, ou s’il n’était resté d’eux quelques lettres où ils se sont montrés sans le vouloir, à grand’peine pourrait-on, par la conjecture, s’en faire des images nettes d’après leurs ouvrages.

1525. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Seuls, quelques lettrés se souviennent, pour les louer, des Inspiratrices de Balzac, Stendhal et Mérimée, portraits sympathiques et si vivants qu’on les croirait croqués d’après nature.

1526. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

Il a été scientifique par l’obligation où il s’est mis de travailler sur le modèle vivant, de peindre d’après nature, de choisir ses sujets dans le monde contemporain ; il a prétendu même recourir non seulement à l’observation, mais à l’expérience ; il s’est intitulé roman expérimental.

1527. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Mon attente a même été surpassée ; car au lieu de trois cents invités musiciens, nous en aurons à recevoir quatre cents. »   7 avril 1872 : « Dois-je comprendre, d’après vos indications, que vos peines pour notre grande entreprise sont couronnées d’un succès encourageant ?

1528. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

. — La saison d’opéra au Métropolitain, d’après le prospectus qui vient d’être livré à la presse, commencera le 8 novembre, et se terminera le 26 février 1887.

1529. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

L’opéra et le brame musical d’après l’œuvre de Richard Wagner, par Mme Henriette Fuchs (un volume in-8° de 3 58 pages, à 3 fr. 50, chez Fischbacher).

1530. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Mais peut-être vaut-il mieux distinguer d’après le vocabulaire.

1531. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Bernard de Palissy jetant ses meubles au feu pour cuire ses faïences peut nous attendrir : mais le moyeu de s’apitoyer sur les tribulations d’un pédagogue à projets qui invente une méthode d’après laquelle les enfants apprendront à lire en huit jours ?

1532. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Quant à l’action, vous avez pu juger, d’après l’analyse, de son entrain, de son ardeur ; de l’activité énergique avec laquelle elle met aux prises les passions et les intérêts de ses personnages.

1533. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

On peut, d’après ce qui précède, apprécier le vrai et le faux dans la classique opposition du désir et de la volition. — Nous sentons le désir se produire en nous, dit-on, et s’imposer à nous ; nous ne nous sentons pas le produire ; au contraire, quand nous voulons, nous sentons que c’est nous-mêmes qui produisons la volition, que c’est nous qui la faisons arriver à l’existence160. — Sans doute, mais c’est que le désir naît, d’une part, de profondeurs étrangères à notre pensée et à notre conscience claire, d’autre part, d’idées objectives qui s’imposent à nous par les lois de l’association ; quand nous voulons, au contraire, c’est l’idée même de notre moi et de notre indépendance subjective qui devient le motif directeur de l’acte : la conscience du moi se voit donc produire elle-même la volition, au moins dans ce qu’elle a de raisonné et d’intelligent.

1534. (1904) En méthode à l’œuvre

La présente édition qui annule le tout, a été revue et remaniée entièrement d’après l’édition de 1891, — et, très largement, apporte les développements qui m’ont paru essentiellement utiles.

1535. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Il était sorti seulement de temps en temps des prisons quelques chants du cygne, quelques plaintes mélodieuses ; ces poésies avaient l’accent des brises de nuit qui traversent les ifs ou les cyprès des cimetières, elles donnèrent à la langue poétique, et même à la prose française d’après la révolution, les premières notes de cette mélancolie tragique, inconnues jusque-là à la langue.

1536. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

J’ai moi-même cité ailleurs ces paroles d’après la traduction de M. 

1537. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

D’après cette décision et le certificat de la censure, je fis représenter mon drame historique qui obtint le plus grand succès.

1538. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

C’est d’abord la poésie grecque d’avant et d’après Pindare, puis la poésie à Rome païenne, puis à Rome chrétienne, puis au Moyen Âge, et enfin dans le monde moderne.

1539. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Nous pouvons d’après ses carnets le suivre dans toutes ses réflexions.

1540. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Le carré de la distance A′ B′ de nos deux points va d’ailleurs encore nous être donné par une somme de trois carrés qui sera   équation Mais, d’après les équations de Lorentz, si les deux derniers carrés de cette somme sont identiques aux deux derniers de la précédente, il n’en va pas de même pour le premier, car ces équations nous donnent pour x₁ et x₂ respectivement les valeurs équation et équation  ; de sorte que le premier carré sera équation .

1541. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Comme nous mesurons la force d’une poutre au point où elle est le plus faible, ainsi, quoique très injustement, les poètes sur le compte desquels l’enthousiasme n’étouffe pas toute critique sont estimés d’après leurs moins bonnes productions. […] Même remarque à faire pour Mme de Sévigné, dont on n’apprécierait bien la riche nature et le brillant esprit qu’en se laissant emporter au flot large de sa correspondance, et qu’on ne peut absolument pas juger d’après les quelques lettres pincées et précieuses qui sont consacrées dans les recueils. […] De ces deux cent mille ouvrages et de ce que la capitale littéraire de l’Égypte put acquérir et perdre pendant six siècles, il restait peu de chose, le jour où le khalife Omar, d’après la tradition, brûla tout ce qu’il y trouva encore de volumes en disant qu’un seul livre, le Koran, suffisait.

1542. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Soixante gravures, d’après les maîtres des écoles italienne, française et flamande, enrichissent le bel ouvrage que nous annonçons : chose bien remarquable ! […] On répétait d’après le maître : Boileau, correct auteur de quelques bons écrits, Zoïle de Quinault……… On répétait d’après l’écolier : Sans feu, sans verve, et sans fécondité, Boileau copie……… Quand le respect pour les modèles est perdu à un tel degré, il ne faut plus s’étonner de voir une nation retourner à la barbarie.

1543. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

La critique consiste à se placer au centre des créateurs, à les juger d’après leurs intentions. […] Brunetière donne un intérêt à des questions qui semblaient épuisées, par un groupement fécond des phénomènes littéraires d’après la doctrine évolutionniste. […] La véritable psychologie doit se faire sans étalage d’une science d’ailleurs fragile et d’après les œuvres qui sont des confessions détournées, Je n’ai pas besoin d’interroger M.  […] Pour moi, le romancier se juge d’après ses personnages secondaires. […] Il ne réfléchit donc pas que la rime est, elle aussi, la recherche de sonorités semblables et que, d’après cette thèse, tout poète devient un aliéné.

1544. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Le piquant c’est que, d’après une tradition qu’a recueillie Voltaire, Molière, qui ignorait le jargon de la chasse, aurait prié de le documenter sur cette affaire M. de Soyecourt lui-même, Il était bien certain que M. de Soyecourt ne se reconnaîtrait point. […] Les tirades de Martine au dernier acte des Femmes savantes ne sont pas du tout une thèse ; elles ne sont que gaietés de fin de pièce et aussi moyen de mettre une fois de plus en vive lumière la faiblesse de Chrysale qui applaudit aux propos de Martine et qui, l’instant d’après, va obéir une fois de plus à sa femme. […] Sa morale D’après ce que nous avons dit des idées générales de Molière, on imagine sans doute que sa morale doit être assez faible. […] Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature. […] Il devait être assez répandu, d’après ce que nous savons, au temps où les salons étaient si multipliés, la vie de salon si active et où presque toute femme avait pour idéal être la divinité d’un salon fréquenté, brillant, spirituel, et où l’on parle et dont on parle.

1545. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

« Je te dirai le fin mot, à toi seul : c’est par religion que je veux absolument me marier… Il faut enfin ordonner sévèrement son inutile existence, selon les lois établies, divines ou humaines ; et, d’après ma doctrine, les humaines sont divines. […] Bref, l’amour platonique, c’est l’amour humain, c’est l’amour sans épithète, mais considéré dans son mouvement naturel d’ascension  mouvement si justement observé, après et d’après Platon, par le saint auteur de l’Imitation de Jésus-Christ : « L’amour tend toujours en haut… Il n’y a rien au ciel et sur la terre de plus doux que l’amour, rien de plus fort, de plus élevé… parce que l’amour est né de Dieu, et qu’il ne peut trouver de repos qu’en Dieu, en s’élevant au-dessus de toutes les choses créées. » (Imit. […] Et c’est d’après eux que l’excellent mythologue Théodore de Banville, dans ses Exilés, ayant conté « l’éducation de l’Amour » dans une forêt, parmi les fauves, termine ainsi :     Et c’est pourquoi tu fais notre dure misère, C’est pourquoi tu meurtris nos âmes dans ta serre, Amour des sens, ô jeune Éros, toi que le roi Amour, le grand Titan, regarde avec effroi, Et qui suças la haine impie et ses délices Avec le lait cruel de tes noires nourrices.

1546. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

D’après Émile Durkheim, il n’y a pas à chercher pourquoi les choses auxquelles telle ou telle religion demande de croire « ont un aspect si déconcertant pour les raisons individuelles. […] Il semble que, d’après eux, cette croyance dérive de cette conception. […] D’après les poètes védiques, leurs diverses zones d’influence sont le ciel, la terre, et l’atmosphère intermédiaire.

1547. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

« J’arrive ici espérant vous y trouver d’après la lettre que Matthieu et moi nous vous avons écrite, et je me désole de ce que vous n’y êtes pas. — Je vous envoie un exprès pour vous demander de revenir demain. — Songez que je reste demain sans avoir quoi que ce soit à faire à Lyon, seulement pour avoir quelques heures de vous, — Passerai-je donc sans voir Mme Camille ? […] de Narbonne, et l’instant d’après c’est Regnaud de Saint-Jean d’Angély.

1548. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Il montre contre nous une petite colère, de ce que nous ayons défendu sa pureté, et travaille, avec une animation tout à fait amusante, à nous en faire dédire… Puis il esquisse, d’après des souvenirs, recueillis dans les familles, un Louis XVI véridique, envoyant à ses courtisans, au petit lever des boulettes de la crasse de ses pieds… Renan là-dessus élève une petite voix flûtée pour dire qu’il ne faut pas être si sévère à rencontre « de ces gens-là : les rois ! […] Les fillettes vous attirent doucement dans de petits coins d’ombre et d’intimité, en de gracieuses attitudes de confidences familières, pour vous faire épeler une page de leur grammaire chinoise, ou vous montrer, au milieu de petits rires argentins, une Angélique, d’après un tableau de M. 

1549. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Messieurs, Un peuple a tellement brillé par son esprit au-dessus des autres peuples de la terre, qu’ils semblent tous n’avoir reçu que de lui seul la connaissance des belles-lettres, et ne les avoir cultivées que d’après ses leçons. […] S’il parle lumineusement de quelques parties de l’art tragique, dont il reçut des leçons de Voltaire, il parla très obscurément de la comédie ; et ses discours sans poids sur les comiques grecs, latins et français, prouvent qu’il n’avait lu les anciens modèles originaux, ni médité les modernes en ce genre, ni su approfondir leur art, et qu’il répéta seulement ce qu’on en avait dit, d’après des traditions vulgaires et hasardées. […] c’est de ce que nous la condamnerions d’après nos règles prescrites, et que nous n’en voulons pas admettre d’étrangères. […] Il ne faut pas même qu’un feu de gaîté l’emporte : car, dès lors il ne dessine plus correctement d’après ses modèles, il trace des caricatures fausses qui ne divertissent qu’un moment et ne plaisent que par hasard ; tandis que les figures vraies, quelques bizarres qu’elles soient, se font toujours regarder avec un nouveau plaisir. […] Il est aisé de juger, d’après un tel examen, pourquoi cette pièce déplut d’abord à la haute société des grands de Versailles, et ne dût plaire qu’au roi et qu’au public, qui connaissaient le fond des choses.

1550. (1864) Le roman contemporain

Qu’on se représente l’effet que dut produire sur une imagination enivrée des fantômes qu’elle évoquait, et au dérèglement de laquelle une éducation décousue, contradictoire et déraisonnable avait lâché la bride, la libre disposition d’une bibliothèque composée d’après les principes philosophiques de sa grand’mère. […] Victor Hugo s’est emparé de la tradition d’après laquelle l’empereur Napoléon, voulant récompenser la famille du général Miollis, désigna pour l’épiscopat son frère, simple curé de village, qui honora son nouveau siège par ses vertus évangéliques, la simplicité de ses goûts et sa charité pour les pauvres, en faveur desquels, se faisant pauvre lui-même, il se dépouilla des neuf dixièmes de son revenu. […] Elle voulut transformer violemment la société française d’après des idées chimériques. […] Jean Valjean, d’après les idées systématiques de l’auteur, est entré au bagne innocent, et il en est sorti coupable.

1551. (1887) George Sand

Je ne sache rien de plus invraisemblable que le caractère de M. de Villepreux, ce complice d’Achille Lefort qu’il méprise, mélange indéfinissable d’un grand seigneur sceptique, d’un membre de l’opposition constitutionnelle, d’un conspirateur sans conviction, qui, à certains moments, semble monter sur le trépied de la sibylle humanitaire, et qui, l’instant d’après, en redescend avec le sourire d’un Machiavel du Palais-Bourbon. […] Le reste de cette vie prodigieusement active, s’il pouvait y avoir encore un excédent de minutes libres dans des journées si occupées, était la partie réservée à une Correspondance infatigable, qui était comme le complément tenu au jour le jour de cette biographie commencée d’après un vaste plan, l’Histoire de ma vie, remontant beaucoup trop haut dans la généalogie de sa famille, arrêtée trop tôt, où abondent les pages les plus curieuses, d’autres tout simplement exquises, comme le récit du séjour au couvent des Anglaises. […] On ne doit pas s’étonner, d’après cela, si les héros de Mme Sand croient rendre à Dieu une sorte de culte en cédant à l’amour. […] Ce ne sont pas tout à fait les pièces telles qu’elles avaient été récitées sur la scène de Nohant, d’après un canevas détaillé, mais telles que l’auteur les a écrites après coup, sous l’impression qui lui en était restée.

1552. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Non seulement il peint d’après nature ; mais c’est véritablement de « l’actualité » qu’il s’inspire, et toute son ambition n’est que de représenter au vif « les mœurs de son temps ». […] La tragédie continue de gagner du terrain ; — et de ces deux cents pièces elle en réclame à peine moins de la moitié pour elle ; — dont Horace et Cinna, Polyeucte, Pompée, Rodogune, Héraclius, pour ne rien dire de Théodore ou Pertharite ; — et bien au-dessous, mais à un certain rang encore, le Saint Genest, 1646 ; le Wenceslas, 1647 ; le Cosroès, 1649, de Rotrou ; — le Saul, 1639, et le Scévole, 1646, de Du Ryer ; — La Mort de Sénèque, 1644 ; La Mort de Crispe, 1645 ; La Mort du Grand Osman, 1647, de Tristan l’Hermite. — Mais la tragi-comédie recule, qui ne compte pour la même période que cinquante pièces seulement ; — et, ce qu’elle perd ainsi de son domaine, c’est la comédie qui s’en empare. — Exactement, d’après les frères Parfaict, de trente-neuf pièces [1639-1646] la tragi-comédie tombe à seize [1646-1653], puis à douze [1653-1660], tandis que la comédie monte de dix-huit à vingt-cinq et de vingt-cinq à vingt-huit. — Conclusion : les espèces franches refoulent, et vont bientôt anéantir l’espèce hybride ou douteuse. […] — Et de là encore les attaques de Molière contre Corneille et les « grands comédiens », qui sont ceux de l’hôtel de Bourgogne ; — si ces gens-là ne travaillent pas d’après le modèle vivant ; — mais d’après un idéal dont nous ne pouvons pas vérifier la justesse dans la nature. […] 5º Écrits politiques, comprenant divers Mémoires concernant la guerre de la succession d’Espagne ; — l’Examen de conscience sur les devoirs de la royauté ; — et l’Essai philosophique sur le gouvernement civil, qui n’est point de Fénelon, mais du chevalier de Ramsai, « d’après les principes de M. de Fénelon », Londres, 1721 [t. 

1553. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Mais il y a en nous certaines notions d’après lesquelles nous jugeons qu’un acte est bon ou mauvais. […] Ce sont, comme on peut s’y attendre, des « paysages », mais rendus avec un art très personnel, établis d’après un parti pris fortement accusé. […] Tel est d’après Tolstoï le sort réservé à tout mariage fondé comme celui-là uniquement sur le plaisir. […] il se peut bien qu’ils obéissent à une musique intérieure ; pour nous qui n’avons pas la clef de leur musique, nous ne voyons dans ces séries de mots que des lignes quelconques disposées d’après une typographie fallacieuse. […] C’est à peu près le système d’après lequel les dramatistes de la fin du dix-huitième siècle imitaient Racine.

1554. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Fléchier a donné de lui-même, d’après la mode de son temps, un portrait accompli et dont on serait embarrassé de rien retrancher9.

1555. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Hugo, elles sont assez marquées d’après ce qui précède, pour que je croie inutile de les particulariser.

1556. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

. — Je donnerai quelques passages encore de ses lettres d’après 1848 ; celles-ci sont adressées à ses parents de Rouen.

1557. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

En somme, à travers des portions quelque peu incultes et rudes comme le pays même, on sentait partout un fond de récitatif qui n’était pas écrit d’après les impressions d’autrui.

1558. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Auprès des princes, l’intérêt personnel est tellement éveillé, les mauvaises passions humaines sont si fréquemment en jeu, que, s’il nous fallait agir d’après nos sensations réelles et nos vraies émotions, nous donnerions à qui nous observe un triste spectacle.

1559. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Il ne transcrit pas ce qu’il a vu, il invente d’après ce qu’il a vu.

1560. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

En passant le long des côtes des îles Canaries, Humboldt croyait voir des formes de montagnes depuis longtemps connues et situées sur les bords du Rhin, près de Bonn, tandis que les espèces de plantes et d’animaux changent avec le climat et varient encore d’après l’élévation ou l’abaissement des lieux.

1561. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Roussel (de l’Oratoire de Rennes), Lamennais, d’après des doc. inéd., Paris, 2 vol. in-16. 1893.

1562. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

« Le goût de la lecture est supérieur à celui, tout superficiel, de la représentation », d’après M. 

1563. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Prenez Platon, Socrate, Alcibiade, Aspasie ; imaginez-les vivant, agissant d’après les ravissants tableaux que nous a laissés l’antiquité, Platon surtout.

1564. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Le tableau ci-joint renferme les quatre-vingt-trois principaux motifs des Maîtres Chanteurs : j’ai relevé mesure à mesure, note à note, leur signification d’après la situation qu’ils soulignaient, le nombre de fois et la forme sous laquelle ils se montraient.

1565. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Il y avait peut-être lieu pour Molière à prendre quelques précautions d’après les avanies faites à l’abbé de Pure, cinq ans auparavant.

1566. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

L’imagination peut le restituer d’après les ruines de celui de Cyrus, qu’on voit encore à Pasargadès : — autour du sarcophage écroulé, cinq piliers énormes sur lesquels est sculptée la figure du Roi, divinisée par les quatre grandes ailes des Amschaspands célestes.

1567. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

Une pendule en forme de chalet suisse, de faux meubles de Boule, un service de table en affreuse porcelaine anglaise, représentant des scènes de chasse d’après les dessins de Victor Adam et de Grenier, c’est là, le mobilier de cette résidence japonaise.

1568. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Que l’on compare ces préceptes d’après lesquels la composition marche « pas à pas vers son achèvement avec la précision et la rigoureuse logique d’un problème mathématique », aux recommandations des poétiques anciennes enjoignant à l’artiste de ressentir d’abord l’émotion qu’il veut provoquer.

1569. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

De nos fenêtres nous entendions la chute de cette cascade d’un fleuve, comme un tonnerre continu au fond de la vallée ; l’aubergiste ajouta que la plus jeune et la plus belle des deux voyageuses était, d’après le récit de leur courrier, la plus célèbre improvisatrice de la France.

1570. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Nous manifestons notre sentiment sur l’état actuel de la littérature et de la poésie en France, parce qu’il nous semble que la plus faible voix peut lancer quelques paroles utiles ; du reste, nous ne parlons que d’après notre profonde conviction, sans nous occuper du plus ou moins de succès des ouvrages que nous estimons, sans chercher à flatter l’opinion de la foule ni même à nous mettre en opposition avec elle.

1571. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Encore ici les livres saints peuvent être considérés, indépendamment de l’inspiration, comme dépositaires des traditions antiques ; et il ne faut pas oublier que le plus ancien des écrivains sacrés, Moïse, d’après le témoignage de l’apôtre saint Jacques, s’était rendu savant dans les sciences des Égyptiens.

1572. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Il n’a pensé qu’à montrer et convaincre, et il a convaincu… Il a apporté, non pas à poignées, mais à brassées, une si grande somme de témoignages, irrécusables, vivants et saignants encore, qu’il n’est pas de tribunal au monde, obligé de prononcer d’après cette universalité de témoignages, qui ne sentît pénétrer dans son âme l’entassement d’éclairs et la foudre lentement formée de la plus puissante, de la plus lumineuse conviction !

1573. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Lévy n’ont fait précéder d’aucun avant-propos qui justifie la conception quelconque, s’il y en a une, et il doit y en avoir une, d’après laquelle ils se sont permis de changer l’ordre de La Comédie humaine de l’édition de Furne.

1574. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Les Épreuves, si on en croit le sonnet qui leur sert de préface, n’ont pas été écrites d’après un plan arrêté d’avance. […] Elle appartient le plus souvent et le plus vite à ceux qui ont coutume de juger avec assurance et d’après des principes arrêtés. […] Et, d’autre part, l’unité de la doctrine, l’habitude de tout juger (même quand on ne le dit pas) d’après les mêmes principes ou d’après les mêmes exemplaires de perfection, donne à la critique quelque chose de majestueux, de solide et de rassurant. […] Brunetière : ce sont eux qui nous diront d’après quels principes il classe. […] Et c’est pourquoi, encore qu’il y ait beaucoup à dire sur Bouvard et Pécuchet et que ce soit un livre franchement mauvais à le juger d’après les principes de M. 

1575. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

En un mot, les vrais poètes de cette époque et de ces origines romantiques françaises sentaient et chantaient d’après eux-mêmes, bien plus qu’ils ne songeaient à imiter ou à étudier. […] Mais si l’on voulait discipliner les écrivains allemands d’après les lois prohibitives de la-littérature française, ils ne sauraient comment naviguer au milieu des écueils qu’on leur aurait indiqués ; ils regretteraient la pleine mer, et leur esprit serait plus troublé qu’éclairé. » C’est ainsi que Mme de Staël cherchait à former un trait d’union entre les deux littératures, et à préparer le terrain à la fusion que le Romantisme devait opérer. […] « Les créations dramatiques sont d’après lui, les plus populaires de toutes ; elles s’adressent à toutes les classes. […] Ce terrain n’est pas celui de Corneille ou de Racine ; ce n’est pas celui de Shakespeare, c’est le nôtre ; mais le système de Shakespeare peut seul fournir, ce me semble, les plans d’après lesquels le génie doit travailler. » Ainsi M.  […] D’après lui le drame n’avait été national que chez les Anglais et les Espagnols, avec Shakespeare et Lope de Vega.

1576. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Benjamin n’a point à nous avertir pour que nous sentions qu’il a copié d’après nature et en plein air son Gaspard et ses autres « poilus », ses tableautins de la vie aux tranchées, puis dans la chambre chaude ses tableautins de la vie à l’ambulance après que Gaspard est blessé. […] Et puis, « c’est d’après Brantôme qu’on a parlé du friand espagnol et Antonio Perez n’a fait tout son tapage qu’en venant à la Cour de notre Henri IV ». […] Ainsi, la Belgique, — d’après le droit positif, le droit écrit, — possède l’État du Congo. […] Charles-Quint et Napoléon y ont échoué : il est permis de dire, d’après ce double insuccès, que l’unité et la concentration politique, élevées à ce degré, sont contraires à la destinée des nations. […] Il méprise Voltaire qui parle de Bacon « d’après des causeries de taverne » et qui ne l’avait pas lu ; car Voltaire nous renvoie « au livre » de Bacon, tout de même que si Bacon n’avait écrit qu’un livre.

1577. (1923) Nouvelles études et autres figures

« À cet instant, dit-il, je pensai que tous les êtres du ciel et de la terre étaient morts, car je n’entendais plus la voix des anges et je ne voyais plus rien, contemplant mon Seigneur… » Et Dante dira : « Dès cet instant, ma vue fut au-dessus de mes paroles qui cèdent à une telle vision, et la mémoire cède à un tel excès… — Je crois, d’après la blessure que je reçus du vif rayon, que j’aurais été aveuglé si mes yeux ne s’en étaient détournés… Désormais, ma parole sera plus impuissante à rendre ce dont je me souviens que l’enfant qui mouille encore sa langue à la mamelle… » À tous ces rapprochements, qui sont au moins curieux, il faut ajouter que Dante, comme Abenarabi, a fait de son voyage un symbole de la vie morale. […] D’après les livres religieux musulmans, les habitants du dernier étage infernal auraient des dimensions démesurées, probablement pour offrir plus de matière aux supplices ; et la théologie islamique considère Nemrod comme un des prototypes de l’orgueil satanique : elle le relègue au même séjour qu’Iblis, son Lucifer. […] Landino, dont je n’ai pas besoin de dire qu’il ignorait les textes arabes, d’après des calculs fondés sur le texte de Dante fixait à quarante-deux brasses la taille de son Nemrod. […] « Tel ouvrage composé au Maroc ou au Caire, était connu à Paris et à Cologne en moins de temps qu’il n’en faut de nos jours à un livre capital de l’Allemagne pour passer le Rhin. » Aussi Renan a-t-il raison lorsqu’il ajoute : « L’histoire littéraire du Moyen Âge ne sera complète que lorsqu’on aura fait, d’après les manuscrits, la statistique des ouvrages arabes que lisaient les docteurs du xiiie et du xive  siècle. » Le livre de M.  […] Reynaud, paraissait n’avoir d’autre ambition que de travailler d’après les procédés et de reprendre les conclusions de la science allemande ; et malheur à qui tentait de s’écarter de cette voie !

1578. (1903) Propos de théâtre. Première série

L’homme dans la Bible, et dans Homère, est autrement complexe ; il a un peu plus de nuances ; il est un peu plus distinct de la nature, ce qui est, sans doute, ce qui en fait un objet intéressant, et d’après la théorie même de Bhavabhouti, ce me semble. […] Mais acclimatons Ibsen tout de même, au risque de… et surtout parce qu’il n’y a pas de risque. » La Mégère apprivoisée, comédie en cinq actes, d’après Shakspeare, par M.  […] En sa qualité de tragique du seizième siècle et d’imitateur du théâtre antique, il va, sans doute, d’après le système de M.  […] Vadius sort de la maison pour n’y plus rentrer. — Philaminte promet solennellement Henriette à Trissotin, et l’instant d’après Chrysale présente formellement Clitandre à Henriette comme son fiancé.

1579. (1908) Après le naturalisme

D’après l’histoire de la Littérature Pour l’accomplissement de ce devoir, la Littérature se présente comme un des plus puissants moyens à employer. […] La littérature ne se trouvera jamais affranchie de la loi qui l’oblige à se constituer d’après son milieu.

1580. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Quelques rhétericiens, comme Christine de Pisan, essayent de calquer des périodes d’après l’antique ; mais de toutes parts la littérature avorte. […] C’est pourquoi celui qui pratique la douceur et la charité a la vraie intelligence et toute la perfection de la sainte Écriture… Ainsi, que nul homme simple d’esprit ne s’effraye d’étudier le texte de la sainte Écriture… Et que nul clerc ne se vante d’avoir la vraie intelligence de l’Écriture, car la vraie intelligence de l’Écriture sans la charité ne fait que damner un homme plus à fond… Et l’orgueil et la convoitise des clercs sont causes de leur aveuglement et de leur hérésie, et les privent de la vraie intelligence de l’Écriture172. » Ce sont là les redoutables paroles qui commencent à circuler dans les échoppes et dans les écoles ; on lit cette Bible traduite, et on la commente ; on juge d’après elle l’Église présente.

1581. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Dès l’abord, il les avait vus ; les vrais artistes sont perspicaces ; c’est en cela qu’ils nous surpassent ; nous jugeons d’après des ouï-dire et des phrases toutes faites, en badauds ; ils jugent d’après les faits et les choses, en originaux : à vingt-deux ans il avait vu l’ennui né de la contrainte désoler toute la high life. « Là se tient debout la noble hôtesse, qui restera sur ses jambes — même à la trois-millième révérence. —  Les ducs royaux, les dames grimpent l’escalier encombré, et à chaque fois avancent d’un pouce1297. » — « Il faut aller voir à la campagne, écrivait-il, ce que les journaux appellent une compagnie choisie d’hôtes de distinction, notamment les gentlemen après dîner, les jours de chasse, et la soirée qui suit, et les femmes qui ont l’air d’avoir chassé, ou plutôt d’avoir été chassées… Je me rappelle un dîner à la ville chez lord C…, composé de gens peu nombreux, mais choisis entre les plus amusants.

1582. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Les gens se pressaient en foule quand les jeunes guerriers furent créés chevaliers, d’après la coutume de la chevalerie, avec de si grands honneurs qu’on n’en vit plus de semblables depuis. […] « — Certes, ajouta Hagene, je veux bien le dire : quoique je n’aie point vu Sîfrit, pourtant je suis tout disposé à croire, d’après ce qu’il me paraît, que c’est là le héros qui s’avance si majestueusement.

1583. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

. — Puisque l’on veut mon avis personnel, je le donnerai d’après mon En Méthode à l’Œuvre, succinctement. […] , un poète lyrique, jamais ; et d’après ce que m’ont dit des amis que j’ai le plaisir de compter parmi les félibres, Mistral, dans ses longs poèmes et même dans ses drames, est surtout lyrique.

1584. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Il n’y a d’exception à faire que pour certaines idées d’une haute abstraction, comme la nécessité, la loi, l’histoire, le fatalisme, le scepticisme, non que ces idées soient toujours dénuées dans l’esprit de toute image visuelle ; mais ces images, quand elles existent, ne sont pas directement représentatives ; elles sont symboliques, c’est-à-dire empruntées à des idées accessoires de l’idée principale ou à des souvenirs associés à cette idée par un lien d’ordinaire assez faible ; ainsi quand l’idée de l’histoire éveille en nous l’image d’une Muse de l’histoire d’après une gravure ou un tableau. […] Le néologisme a trois procédés : 1° construire des mots nouveaux avec les radicaux et d’après les lois de la langue que l’on veut enrichir ou renouveler ; 2° emprunter des radicaux à des langues étrangères, et les particulariser au moyen des affixes de la langue maternelle ; 3° emprunter aux langues étrangères des mots tout formés, avec la nuance particulière de leur signification ; demandant un effort de souvenir pour être compris, ces mots font trait dans la phrase et disent bien ce qu’on veut leur faire dire ; mais, ensuite, ils entrent difficilement dans la langue commune ; ils n’ont guère d’autre valeur que celle d’un expédient momentané, précieux seulement pour tourner une difficulté ; par suite, après les épistolaires, qui n’écrivent pas pour tout le monde, ce procédé n’est guère employé que par les humoristes, qui cherchent l’expression saisissante et la nuance exacte, et qui, eux aussi, n’écrivent pas pour le grand public ; et, chez les uns et les autres, ou peut dire que les mots étrangers sont des néologismes à l’état naissant, mais mort-nés pour la plupart. — Cette utilité des langues non-usuelles pour rajeunir la pensée a été bien exprimée par Benjamin Constant dans un passage d’Adolphe : « Elle parlait plusieurs langues imparfaitement ; mais ses idées semblaient se faire jour à travers les obstacles et sortir de cette lutte plus agréables, plus naïves et plus neuves : car les idiomes étrangers rajeunissent les pensées et les débarrassent de ces tournures qui les font paraître tour à tour communes et affectées. » [Le passage d’Adolphe cité par Egger se trouve au début du chapitre II, lors de la rencontre d’Elléonore (B.

1585. (1925) Portraits et souvenirs

On avait raison, et c’est ce que confirme une curieuse page des Mémoires du Comte de Tilly où Laclos lui-même avoue qu’il peignit son Valmont d’après un ami de régiment, « jeune homme né spécialement pour les femmes », et que ce fut à Grenoble qu’il vit l’original de sa Merteuil en une Marquise de L. […] Je connais à peu près tous les portraits de Balzac, ceux que l’on a faits de lui de son vivant, ceux que l’on a imaginés d’après son génie, mais aucun ne m’a produit la même impression que cet humble daguerréotype du petit musée de la rue Raynouard. […] Frantz Funck-Brentano (1862-1947), Mandrin, capitaine général des contrebandiers de France : d’après des documents nouveaux, Paris : Hachette, 1908.

1586. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

C’est précisément celle où, d’après le système de perfectibilité, les méthodes analytiques font disparaître toutes les erreurs, où la philosophie répand toutes les lumières, où la démonstration doit passer enfin des sciences exactes dans l’art de gouverner les hommes. […] On examinera, d’après cette définition, dans les numéros suivants, tout ce que madame de Staël appelle mélancolique. […] On voit par cet arrangement, et d’après la loi de la perfectibilité progressive, qu’elle n’occupe pas un rang médiocre.

1587. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

L’instant d’après, l’avocat arrive. […] La chanson du bon Henri : Si le roi m’avait donné, réhabilitée à ce point, que Baron faisait pleurer d’aise tous ceux qui l’entendaient ; le sonnet d’Oronte, applaudi d’abord par le parterre comme un de ces ouvrages sans défaut, dont l’Art poétique devait parler plus tard, et l’instant d’après hué à outrance, dans ce même parterre et par l’ordre même du poète qui fait rougir son public de son admiration facile ; le portrait du comte de Guiche, l’amant de mademoiselle Molière avec sa perruque blonde, ses amas de rubans, sa vaste ringrave, son ton de fausset, est d’une critique excellente ; et ce devait être charmant à entendre Molière parlant ainsi à sa femme, de ce galant dont chacun savait le nom. […] L’instant d’après, toujours à propos de ce malheureux sonnet d’Oronte, Molière emprunte à Despréaux une de ces vives boutades que l’auteur des Satires se permettait devant madame de Maintenon elle-même, à propos de Scarron. — Ce troisième acte est égal aux deux premiers.

1588. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Il marquait une sympathie presque fraternelle aux divers animaux ; il y a l’histoire d’un chat, laquelle plus tard, racontée par lui à Jean-Jacques, faisait fondre en larmes celui qui, d’après Pythagore, s’indignait que l’homme en fût venu à manger la chair des bêtes.

1589. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Les combustions de nos tissus, de nos organes, sont la source de la chaleur et, par conséquent, d’après la grande loi de la transmutation des forces, la chaleur se trouve être indirectement le point de départ de tous les mouvements et de toutes les fonctions, soit du cœur, soit des artères, soit de la respiration. » (Patience, messieurs, nous allons avoir fini de la citation ; mais il est nécessaire de tout entendre :) « Dans l’état de fièvre, il se trouve simplement que les combustions sont exagérées par suite de l’introduction dans l’organisme d’un miasme ou d’un poison développé au dehors ou dans l’économie même.

1590. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Raisonnons et ne rêvons pas ; on n’a que trop rêvé depuis Rousseau : raisonnons d’après la nature.

1591. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Ces lettres attestent quelque hésitation des conjurés sur la légitimité de l’assassinat d’Élisabeth ; puis une résolution plus décidée du meurtre, d’après la consultation du père Ballard, le jésuite de Reims.

1592. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Un critique exercé pourrait presque à coup sûr, en présence d’un poème, déterminer s’il date d’avant ou d’après l’auteur des Orientales .

1593. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Il était disciple de Gassendi ; et comment douter que Gassendi ne prît ses disciples à témoin de ses débats avec Descartes, et, d’après ce qu’on sait de son caractère, qu’il ne leur donnât à lire les écrits de son rival ?

1594. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Il faudrait même que chaque individu se fît, d’après des principes généraux, sa propre morale.

1595. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

H. de *** réalisait, d’après nos idées, la perfection même ; aussi, selon l’usage des maisons ecclésiastiques, où les élèves avancés partagent les fonctions des maîtres, était-il chargé des rôles les plus importants.

1596. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Wagner a écrit quelque part qu’on pouvait juger Tristan d’après les lois les plus rigoureuses qui découlent de ses affirmations théoriques, — tant il est sûr de les avoir suivies d’instinct, — mais il avoue qu’il s’était, en composant, affranchi de toute idée spéculative et qu’il sentait même, à mesure qu’il avançait dans son œuvre, combien son essor faisait éclater les formules de son système écrit. « Il n’y a pas, ajoute-t-il avec quelque nuance de regret, de félicité supérieure à cette parfaite spontanéité de l’artiste dans la création, et je l’ai connue en composant mon Tristan. » Il en fut de même, à ce qu’on peut croire, quand il termina l’Anneau du Nibelung, interrompu pour Tristan, et quand il écrivit les Maîtres Chanteurs et Parsifal.

1597. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

Il y avait, entre autres, La Comparaison, d’après Lawreince, dont Dauvin demandait, il y a quelques mois, 1 500 francs.

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