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64. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Joinville a été l’Évangéliste de saint Louis, et son livre charmant est marqué du caractère le plus divin que puisse avoir le livre d’un homme sur un homme. […] Ce sont des partisans de Calvin et des pasteurs de Genève qui ont fait réellement le livre de Guizot. […] Il cite des passages de son petit benjamin de livre (les Méditations chrétiennes). […] Guizot connaît-il ce livre ? […] Tout peut se croire du pêle-mêle littéraire de ce temps, dans lequel roule ce livre encore trop ignoré, mais qui surgira du flot quand tant d’autres livres, portés par le flot, sombreront !

65. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Il y a toujours de la supériorité forcée dans les livres que nous écrivons ; car avec quoi écririons-nous nos livres, si ce n’était avec les expériences de notre vie et les sentiments de nos cœurs ? […] Ce qui peut en faire douter, c’est le livre même. […] À part toute personnalité blessée et saignante, c’est assurément le meilleur livre de Paul de Musset. […] Eh bien, même comme talent, son livre, à cette célèbre femme, est très au-dessous de celui de Paul de Musset ! […] De quels livres, de quelles escopettes ne sommes-nous pas menacés ?

66. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

il y a toujours de la supériorité forcée dans les livres que nous écrivons, car avec quoi écririons-nous nos livres, si ce n’était avec les expériences de notre vie et les sentiments de nos cœurs ? […] Ce qui peut en faire douter, c’est le livre même. […] Selon nous, le livre de Mme Sand ne méritait pas l’anxiété qui a, dit-on, rongé la vie de ce rêveur d’Alfred de Musset, et le livre, qui n’est pas un rêve, à ce qu’il paraît, de son frère. […] même comme talent, son livre, à cette célèbre femme, est très-au-dessous de celui de M.  […] De quels livres, de quelles escopettes ne sommes-nous pas menacés ?

67. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Le premier livre d’histoire de M.  […] Les réimpressions ne sont pas le droit absolu des livres à la vie. […] C’était un livre de parti, disaient les uns ; c’était un livre de trop d’imagination, disaient les autres. Quoi qu’il en fût, le livre devait durer. […] Il est des gens (et ce sont ceux-là qui trouvaient que le livre de M. 

68. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

Femme très moderne, inclinant au bas-bleu, puisqu’elle a fait plus d’un livre (car le bas-bleuisme n’est pas de faire un livre, mais d’en faire plus d’un), elle vit, du moins dans ses livres, en dehors des idées religieuses. […] — qui aurait pu écrire avec cette légèreté impétueuse et cette grâce, un livre que les femmes ont appelé un amour de livre, comme ce livre de Dosia ! […] Elle plaît, par le contraste avec les livres ambiants de la littérature contemporaine. […] C’est une honnête femme, dans ses livres, qui a une nuance de rouge — pas plus ! […] Elle tripote des livres.

69. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

Nous n’avons pas le livre que je supposais. […] il n’a pas mêlé de son énergique personnalité à son livre. […] Le livre serait mieux fait que le service public aurait été plus grand. […] Le livre du docteur Favrot en fait foi. […] Le docteur Favrot ne se livre là-dessus à aucune espèce de critique.

70. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Je ne le sais point et son livre ne me l’apprend pas. […] Mais il vient à nous par le livre : qu’il nous soit permis de le regarder. […] L’auteur n’a pas un point de vue qui ne soit dans la circulation de tous les livres de ce temps. […] Le livre pourtant n’est pas terne. […] Le livre de M. 

71. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Assurément, ce serait une analyse curieuse à faire, et très digne, du reste, de la Critique, qui doit regarder autant à l’effet des livres qu’à leur substance, que de rechercher les causes de l’insouciance affectée pour le livre de Crétineau-Joly… Qui sait ? […] Parce qu’enfin son livre est cruel pour ceux dont il écrit l’histoire, on ne se généra pas, et on dira que ce livre n’est qu’un pamphlet ! […] … Est-ce à l’histoire que ce livre raconte, ou à l’historien qui l’a racontée ? […] Eh bien, j’avoue que je n’ai rien trouvé dans le livre de Crétineau qui m’ait fait suspecter la sienne. […] Quant à la valeur littéraire du livre de Crétineau-Joly, disons que c’est essentiellement un livre vivant.

72. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le docteur Revelière » pp. 381-394

Tel est le point de départ de l’auteur du livre que voici. […] Et il le savait peut-être bien, cet homme qui, de son vivant, n’a pas voulu publier ce livre de toute sa vie et qui n’est plus maintenant qu’un livre tumulaire ! […] … L’auteur des Ruines, quand on les niait, en affirmait, dans son livre, la dangereuse ubiquité, comme aucun livre contemporain ne l’a affirmée. […] Nous ne sommes plus dignes de livres pareils. […] … Ce livre, qui nous montre les nôtres et qui nous les explique, a parfois de la grandeur et de la beauté.

73. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Quand elle s’est servie de ce vague mot de société, c’est évidemment de nous qu’elle voulait parler, et Armand Hayem l’a bien compris ainsi, malgré les bouffées de métaphysique qui offusquent parfois son esprit, et qui embrouillent un livre qui pouvait être fort et rester sobrement et simplement un livre d’observation historique, sans mélange affaiblissant ou énervant d’aucune sorte. […] Ils n’ont pas vu qu’ils étaient là tous, dans le livre d’Hayem, eux et leurs idées, si tant est que ce qui se remue de philosophie dans leurs cervelles mérite ce nom. […] L’Asie même, cette vieille momie égyptienne de l’Asie, pourrait se réveiller, nous dit-il (page 166 de son livre). […] Si on le jugeait par son livre de l’Être social, Armand Hayem les aurait tous ; il les aurait non pour l’heure présente, mais pour l’heure future ; car les solutions qu’il signale dans son livre il les rejette à perte de vue dans l’avenir. […] Il n’y a que des rêves, qu’on a trop faits déjà dans d’autres livres pour être intéressants, sous une plume par instants brillante.

74. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Philarète Chasles le sait bien et son livre l’atteste assez. […] C’était un livre d’outre-tombe, vengeur de la vie de l’auteur. […] Il n’est encore que tendre, dans ce livre. […] voilà les clartés de son livre ! […] Pleurerait-il sur celles de ce livre trop humanitaire ?

75. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XII. Des livres de jurisprudence » pp. 320-324

Mais comme les lecteurs qu’on a en vue, n’ont besoin que de quelques bons livres sur chaque matiere, nous nous contenterons de leur indiquer les suivans. […] Cette édition de cet excellent livre est corrigée suivant les dernieres ordonnances. […] Je ne parlerai que des livres qui peuvent être l’objet de la curiosité d’une personne qui ne s’est pas spécialement consacrée à la Jurisprudence. […] Le livre est excellent & les additions sont dignes du livre. […] in-12. : livre élémentaire qui peut servir d’introduction à la lecture des ouvrages plus volumineux que nous avons sur cette matiere.

76. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

ce qui fait le livre mauvais, je le sais mieux que personne ! […] Et, pressentiment bizarre, l’héroïne de ce livre se trouve être une espionne prussienne ! […] Il aime les livres qui font semblant d’aller dans le monde : ce livre vient de la rue. […] Car seuls, disons-le bien haut, les documents humains font les bons livres : les livres où il y a de la vraie humanité sur ses jambes. […] Je réédite ce livre aujourd’hui sous un titre qui me semble mieux le nommer.

77. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

C’est un livre sur la guerre, écrit par un homme qui s’entendait à la guerre, qui l’avait faite et qui avait pensé sur elle. […] Et voilà les raisons pour lesquelles je parlerai de ce livre, qui, tout en étant un livre de métier et d’instruction pratique pour les officiers de l’armée française, entre pourtant par l’esprit qui l’anime dans la philosophie du temps ; mais, Dieu merci ! […] Mais, en fin de compte, tout livre, quel qu’il soit, donne après tout l’esprit d’un homme dans le plus pur de sa substance, à quelque chose qu’il l’ait appliqué, et c’est par l’esprit et la forme qu’il imprime toujours et forcément à la pensée que ce livre appartient à la critique générale telle qu’on s’efforce d’en faire ici… En critique, il ne s’agit jamais que de prendre la mesure d’un homme, et les livres ne servent guères qu’à cela. […] c’est cet esprit-là qui ne défaille jamais dans le livre du colonel Ardant du Picq. […] Et devrait-il n’y avoir pas d’autre effet produit par ce livre de tendance sublime, que ce serait comme cela assez utile et assez beau !

78. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Son livre n’en est que la leçon. […] Son livre l’exprime bien, et c’est un livre fait, de langage du moins, avec des notions exprimées de cinquante systèmes différents. […] Le Dieu d’aucune religion n’est invoqué dans son livre. […] Il faut pourtant se résumer sur un pareil livre. […] Ce livre est un diamant faux à trente-six faces.

79. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

malgré tout ce qu’on a dit déjà sur la République américaine, et peut-être à cause même de cela, il y avait un livre à faire… Le feu livre de feu Tocqueville ne suffisait plus. […] Ce n’est pas purement et simplement un livre d’histoire qui raconte. […] Encore une fois, vient-elle de l’auteur ou vient-elle du sujet du livre ?… D’où qu’elle vienne, c’est prodigieux, La contradiction est si pressée de naître dans le livre de Xavier Eyma, qu’elle arrive même avant le livre ! […] C’était là le livre que j’aurais demandé à Xavier Eyma.

80. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Prenez garde, quelque beau qu’il soit, au livre qui s’ouvre toujours de lui-même à la même page. Géruzez disait : « Je crains l’homme d’un seul livre, surtout lorsque ce livre est de lui. » Craignez un peu d’être l’homme d’un seul livre, le livre fût-il même d’un autre ; ce n’est qu’une circonstance atténuante. […] Les beaux livres paraissent un peu décolorés. […] Or, ce paysage et ce livre ont certainement tout ce qu’ils avaient, moins ce que vous y mettiez et n’y mettez plus. […] Cela advient surtout avec les livres philosophiques, avec les livres de pensées.

81. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

I Ce n’est pas un livre nouveau, mais la reproduction d’un livre ancien déjà, mais qui n’a point vieilli. […] Montesquieu avait raison, les gens d’esprit font les livres qu’ils lisent. […] Tels sont les deux défauts du livre de MM. de Goncourt. […] Leur Sophie Arnould, telle que la voilà, est certainement l’un des livres les plus brillants qu’ils aient jamais écrits, ces esprits brillants qui aiment tant ce qui brille qu’ils ne peuvent voir ce qui ne brille plus… Seulement, ce livre, tout de passion, n’a pas d’autorité. […] Il n’y en a plus qu’un, qui aurait pu revoir le livre, et le livre est resté ce qu’il était.

82. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Voici un livre plus haut que toutes les littératures ! […] Tel est le grand côté du livre de Mgr. […] Au contraire, elle rayonne, complète et divine, dans le livre de Mgr Salvado. […] ait produit un livre d’un effet si puissamment doux. […] En rapprochant pour une minute un livre d’une valeur presque impersonnelle, tant il est élevé !

83. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Et ce n’est point par l’unique raison qu’il n’y a pas d’amour dans ce livre. […] Triste livre et livre attristant, qui ne rachète par aucun genre d’agrément sa tristesse. […] Là est le défaut et le danger de ce livre. […] J’ai signalé dans ce livre-ci ce que je regrettais d’en voir encore. […] Et c’est l’histoire du livre que voici.

84. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Et tel n’est pas le livre de M.  […] un livre non pas gris, mais blanc, un livre innocent de toute violence. Le livre avait-il en vue quelque prix d’Académie ? […] Le livre de M.  […] Après le livre biographique et critique de M. 

85. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Mais ce ne sera pas tout son succès non plus, à ce livre qui joue aux étrennes. […] Car, au fond, c’est un livre. […] De cette plume rompue au style des affaires, de cette plume à la Vergennes, fine et limpide, Feuillet de Conches écrit un livre de féerie. Feuillet de Conches, le chef du protocole au ministère des affaires étrangères, un homme très grave et très officiel, donne cette petite leçon aux puritains de la gravité et de l’étiquette de se permettre un livre émerveillant de merveilleux, comme dirait Rabelais, pour l’instant aussi son père et son compère, un livre vermillonné et émerillonné comme pas un des livres les plus colorés de ce temps. […] Avant tout, ce que nous cherchons dans un livre, et surtout dans un livre qui a l’honneur de s’appeler « Contes », c’est la grande, la prime-sautière originalité.

86. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

La province croit déjà aux livres de Feuillet. […] Jusque-là il n’était dans son livre qu’un homme de son livre, et cela donnait à son livre une perfection de vulgarité sous élégance commune qui ne laissait rien à désirer, mais il va nous fausser son ouvrage, vrai parce qu’il n’y invente rien, et faux dès qu’il veut s’y montrer inventeur. […] ses livres ne sont pas des livres inachevés, négligés, indolemment conçus ou écrits ; des fatuités d’écrivain qui ne se gêne pas avec un public dont il est sûr… Non ! […] Voilà l’histoire de tous ses livres. […] — et par ce côté-là encore son livre est mesquin une fois de plus.

87. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

… Voilà le défaut de son livre, et il faut bien le lui dire, puisqu’elle se destine au roman. […] Il faut être plus précis avec un livre de pareilles nuances ! […] Douglas Jerrold a publié un livre d’un titre expressif. […] Assurément, il y a autant de distance entre le livre de madame Ange Bénigne et le livre de Jerrold qu’entre une pièce d’Alfred de Musset ou de Marivaux et une pièce du Palais-Royal. […] J’ai son livre, et son livre me suffit pour la juger.

88. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’ancien Régime et la Révolution »

Chacun, dans le livre en question, trouva des raisons et des faits en faveur de ses préférences, et personne n’y fut choqué d’une condamnation qui n’y était pas. […] Son livre est un kaléidoscope qui se retourne de deux manières et qui donne toujours les deux mêmes combinaisons. […] Est-ce que le livre sur la France de Tocqueville ne serait pas le pendant du livre de Montalembert sur l’Angleterre, et ne cacherait-il pas dans ses replis plus de petites vues d’opposition que de grandes vues d’histoire, plus d’hostilité contre le présent que de justice pour le passé ? Quand on lit ce livre, qui ne monte pas plus haut que le dépit et que l’aigreur, l’hostilité est évidente. […] Nous avons montré la valeur substantielle du livre de Tocqueville, soit qu’on le prenne pour un livre d’histoire indépendante écrit pour la postérité, soit qu’il veuille être, sous un autre aspect, un ouvrage de parti et de circonstance.

89. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Selon nous, c’est une raison de plus pour que son livre ait l’art et la vie. […] Voilà tout le livre et la question qu’il pose, mais à laquelle il n’a malheureusement pas répondu. […] Voilà ce sur quoi il n’a point assez appuyé, et ce qui a ôté à son livre tout sens profond en nature humaine et aussi en moralité. […] Il y a un mot dans le livre de Gourdon qui pourrait être appliqué à son procédé et à sa manière. […] Après le livre d’Édouard Gourdon, nous voulons en examiner un qui n’a rien de littéraire, et qui n’en mérite pas moins, comme beaucoup de livres qui ne sont pas les moins précieux parmi les livres, d’arrêter un instant le regard d’une Critique qui voit la chose humaine bien avant la chose littéraire.

90. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Ampère, est un écrivain qui n’avait pas besoin, du reste, de s’en aller en Amérique pour en revenir avec un livre et se faire lire du public français. […] … C’est là, en effet, ce que nous sommes en droit d’attendre de tout livre de voyage, s’il ne se réduit pas à n’être que de la pituite de voyageur. […] Ampère sur le fond même de son livre. […] La forme du livre est facile, et elle serait agréable si l’auteur, qui sait sourire, se permettait de sourire, et n’empalait pas son esprit sur le piquet du sérieux. […] Son livre l’atteste par ses qualités et par ses défauts.

91. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paria Korigan » pp. 341-349

… Mais voici un livre qui n’a pas de prétention littéraire, et qui est bien tout ce qu’il y a de plus rare et de plus savoureux en littérature ! […] Or, voilà le seul reproche que j’aie à faire à ce livre de tant de naturel : c’est de ne pas être signé naturellement du nom de la femme qui a pu l’écrire. […] Alors, il n’y avait plus de tache dans ce livre pur. […] Ce livre, qui cache un art profond sous sa rude écorce, a eu son succès et ne l’a pas épuisé. […] Il est très difficile à la Critique, qui a toujours la main un peu rude, de toucher à ce livre, si peu livre, et qui n’a de livre que le petit arrangement (lequel n’a pas dû infiniment coûter) de ce monsieur Paria Korigan, à qui on feint de s’adresser pour offrir au public cette enfilade de récits, et pour qu’entre eux il y eût un lien dont ils auraient pu très bien se passer.

92. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Léon Cladel »

Eh bien, dans ce livre, le sentiment et le coloris se battent à qui sera le plus puissant, et ils s’exaspèrent l’un par l’autre ! […] Ce livre éblouissant n’est pas un livre fait avec les combinaisons propres à tout livre, mais un tableau pris du pied des choses, presque contondant de relief, presque poignardant de couleur. […] il croit à la lumière par les livres ! […] Dans ce livre, le républicain méprise hautement tout ce que les républicains exaltent. […] Dans ce livre encore, le libre penseur est épris des mœurs que le Catholicisme a faites.

93. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

Tant vaut l’homme, tant vaut le livre. […] Ainsi, avec deux livres, avec ce mince bagage de deux livres, dans un temps où l’abondance de la production intellectuelle semble avoir passé dans les mœurs littéraires, Tocqueville était presque arrivé à la hauteur de considération qu’on ne doit vraiment qu’au génie et à une tranquillité de possession dans l’influence que le génie n’a pas toujours. […] Dans tout son livre de la Démocratie, écrit dans la force de la jeunesse, je défierais bien de montrer une seule étincelle jaillissant de la forme ou de la pensée ! […] Ce n’est pas par les faits étudiés, ce n’est pas par l’observation et la quantité des observations que le livre de la Démocratie défaille, c’est par la tenue des idées, le sens résolu, le parti pris en toutes choses et gardé, c’est enfin par tout ce qui fait un livre fort et grand. […] Vers 1833, cette Correspondance devient uniquement la garde-robe des idées du livre qu’il méditait alors sur l’Ancien Régime et la Révolution, mais elles sont là toutes chiffonnées, pêle-mêle, accrochées au porte-manteau, attendant la toilette du livre qui leur donnera tout ce qu’elles peuvent avoir de valeur.

94. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Quant à ce second livre, il n’a pas le ton du premier. […] On le sent en lisant leurs livres. […] Le livre de M.  […] Mais ce que nous ne pouvons nous empêcher de blâmer dans le livre de M.  […] Il faut bien le dire, c’est le matérialisme aussi qu’exhale le livre de M. 

95. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

C’est celle de l’esprit de leurs livres. […] … Les autres, ici, ce sont les philosophes, les philosophes auxquels s’adresse plus particulièrement le livre de M.  […] ils seront peut-être moins passionnément cruels contre lui que ne le seront et ne doivent l’être les hommes à qui s’adresse plus spécialement aussi le livre superbe de Revelière… La raison de cela ne vient pas du livre. […] N’oublions pas que l’ouvrage du Dr Athanase Renard est un livre de discussion et d’analyse plus qu’un livre de théorie, et que l’histoire et la description de l’esprit humain y tiennent plus de place encore que la philosophie. […] Le livre du Dr Athanase Renard a été pensé pendant des années, et finalement écrit contre cela.

96. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

Mais pour ceux qui sont entre les deux extrêmes, et c’est le cas, je pense, de la plupart d’entre nous, le livre, ce petit meuble de l’intelligence, ce petit instrument à mettre en activité notre entendement, ce moteur de l’esprit qui vient au secours de notre paresse et plus souvent de notre insuffisance, et qui nous donne la délicieuse jouissance de croire que nous pensons, alors que nous ne pensons peut-être pas du tout, le livre est un ami précieux et bien cher. […] Bien souvent un livre est tel qu’on voudrait que quelqu’un, qui fût vous-même, car on ne peut s’en reposer que sur soi, en eût marqué les passages intéressants et signalé particulièrement les pages d’une incontestable inutilité. On a dit que du plus mauvais livre on peut tirer quelque chose de bon et que par conséquent un livre est toujours un ami et un bienfaiteur, et l’on a pu citer en l’appliquant aux livres, cette ligne de Montaigne : « Il sondera la portée d’un chacun : un bouvier, un maçon, un passant, il faut tout mettre en besogne et emprunter chacun selon sa marchandise ; car tout sert en ménage ; la sottise même et faiblesse d’autrui lui sera instruction : à contrôler les grâces et façons d’un chacun il s’engendrera envie des bonnes et mépris des mauvaises. » Ce n’est pas tout à fait vrai, ou je n’en suis pas tout à fait sûr. Il est plus facile d’être assoté par un sot livre que de le rendre intelligent ou de le faire servir à son intelligence par la façon dont on le lit. […] Donc le livre n’est pas toujours un bienfaiteur ; il n’est pas, quel qu’il soit, encore un bienfaiteur.

97. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Dupont-White n’a rien changé aux idées de son livre. […] Si l’État, dans son livre, ne veut pas dire la France, il ne dit rien. […] Dupont-White a enterré, dans la préface du livre qu’il réédite, un avenir qui aurait pu être beau. […] Pratiquement, son livre n’est pas. […] Quand il dit « l’État », tout le long de son livre, impossible de croire qu’il la nomme et veut parler d’elle.

98. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Un livre sur le ridicule est, en effet, un ouvrage de femme tout autant qu’une broderie au tambour. […] Son livre n’a rien de philosophique. […] Le titre du livre en effet promet une idée que le livre ne tient pas. […] Telle est, en effet, la donnée frivole du livre de Mme Sophie Gay. […] Mais cette originalité-là, elle ne l’a pas mise dans ses livres.

99. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Voilà ce qu’on pouvait se demander à propos de ce nouveau livre que M.  […] Dans ce livre-là, voici bien d’autres pantoufles ! […] Il est des gens qui, peut-être, après ce livre, comptent encore avec M.  […] Politiquement donc, le livre de M.  […] ce sont deux membres de l’Institut, qui parlant, un jour, du livre de M. 

100. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Volupté est le seul livre de Sainte-Beuve, et il est mauvais. […] Au lieu de les continuer, on a publié un livre posthume de Chasles qui n’ajoutera pas beaucoup à sa gloire. C’est un Voyage, non plus à travers ses ennemis, mais à travers sa vie et ses livres. Comme ce titre pouvait s’appliquer à tous les ouvrages de l’auteur, qui n’a fait que voyager à travers les livres toute sa vie, et qui, même, sans les livres d’autrui, n’en aurait pas probablement écrit un seul, il s’est cru obligé, pour être clair et précis, de donner un sous-titre à son titre, et il a appelé son livre L’Angleterre politique, — ce qui aurait parfaitement suffi, puisqu’il ne s’agit dans ce volume que de l’Angleterre et de quelques écrivains anglais. […] Dans ses derniers livres, il est évidemment plus protestant et plus anglais que dans ses autres ouvrages.

101. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

ils ont fait modestement un livre, — puis deux, — puis trois, et la littérature du temps a été modifiée. Il y avait en ces livres une manière — il faut bien le dire !  […] La Fille Élisa n’est qu’un mauvais livre inutile. […] Ce livre, que j’aime à opposer aux autres livres de MM. de Goncourt, ce livre très pailleté et très étincelant, n’avait point d’analogue alors dans la littérature contemporaine. […] Le seul reproche à faire à leur livre d’alors et d’aujourd’hui, puisqu’on le réimprime, était encore un beau reproche.

102. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

M. de Montalembert, dans la conception et la construction de son livre, s’est donc brisé à deux écueils. […] Il ne tremble pas pour son livre, oh ! […] Mais, le fond orthodoxe du livre mis de côté, il reste aux yeux de la Critique littéraire… tout le livre, et le livre ne satisfait ni le critique ni même le chrétien, qui sait ce que peut être la prédication d’un livre bien fait. Le livre de M. de Montalembert a un tort suprême. […] Mais il s’agit de livre et non de catéchisme, de lettrés et non d’ignorants.

103. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

— sur la couverture de son livre, comme un conscrit, quand il est pris, plaque le sien sur son chapeau. […] — mais ce succès m’étonne en Allemagne, où, d’ordinaire, on préfère à tous les genres de livres les livres lourds. […] Caro se sont faits sur-le-champ les cariatides entrelacées du livre du médecin de Vienne, et nous l’ont apporté sur leurs deux têtes, ce livre léger, qui, du moins, ne les écrasera pas… heureusement pour la littérature ! […] « Je me hâte de dire — écrit-il avec majesté — que le livre de M. de Feuchtersleben a toutes mes sympathies. » Quant à M.  […] Caro a, lui, pour vanter le livre de Feuchtersleben, des raisons que n’a pas M. 

104. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

C’est un livre singulier, direct comme un mémoire à une académie, dont il a pris la forme décidée, vibrante et personnelle. […] L’auteur du livre ou du mémoire que nous annonçons l’avait médité et l’avait écrit depuis bien des années, ajoutant chaque jour à ses observations et à ses premières expériences. […] … Le livre commence par une anecdote, non d’invention, mais historique. […] L’auteur des Esprits oppose la science à elle-même dans ses plus célèbres représentants, dont il ouvre les livres sous nos yeux, et, le croira-t-on ? […] Mais pour ceux qui sentent en eux-mêmes cet impérieux besoin de conclusion, qui est, après tout, la passion la plus spontanée et la plus profonde de l’intelligence humaine, le livre des Esprits doit avoir une bien autre portée que celle d’un livre d’histoire.

105. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Et, en effet, ce livre de Jack est un livre cruel. […] Le cadre accepté, la tête prise là-dedans, il a fait un livre sincère. […] dans ce livre, dédié à l’impassible Flaubert. […] Ce n’est pas le républicain qui est le régicide dans son livre… Non ! […] Voilà ce qu’enseigne le livre d’Alphonse Daudet, ce livre qui veut être un roman taillé dans une question d’histoire, et qui peut être une histoire et une prophétie.

106. (1912) L’art de lire « Chapitre VII. Les mauvais auteurs »

Or la moquerie exercée sur les mauvais livres est une catharsis. […] Alceste me paraît bien avoir été aussi bourru contre les livres que contre les personnes et contre les personnes que contre les livres, et Molière ne se trompe guère en connaissance des caractères. Mais enfin, il est possible que le railleur de livres canalise sa malignité. […] On demandait : « Pourquoi n’a-t-il jamais fait un livre ?  […] Cultivons en nous la haine d’un sot livre.

107. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Il n’avait publié que les cinq premiers livres de son Don Quichotte ; presque immédiatement les suites pullulèrent. Le livre d’Avellaneda est une de ces suites et de ces imitations. […] Le livre oublié d’Avellaneda remis en lumière par un homme qui porte à la main un flambeau, la grande affaire pour la Critique est dans l’appréciation du livre qu’il éclaire, quel que soit cet Avellaneda qui l’a signé ; car avant de discuter le livre, on en a discuté l’auteur. […] Germond de Lavigne ne pourra rien contre le sort qui attend le livre dont il est le scoliaste volontaire et passionné. […] Un traducteur comme Dieu ne devrait en envoyer qu’aux grands inventeurs et aux grands écrivains tire le livre de son obscurité.

108. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

À proprement parler, ce n’est pas un livre. […] Éparpillé dans les journaux en vue desquels il a été écrit, le livre de M.  […] Les grands morceaux du livre de M.  […] Ils sont venus à ce livre, mais ils n’y reviendront pas. […] Il revient sur ses premiers livres.

109. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Théophile Gautier, cette interruption prolongée d’un livre qu’on a commencé équivaudrait à une mort sur pied de ce livre, mais M.  […] son livre d’aujourd’hui nous donne des impressions du même genre. […] Savez-vous à quoi je pensais en lisant ce livre qui a la prétention d’être un livre écrit dans l’esprit et pensé dans la langue d’un temps qui n’est plus ? […] Quelle est la signification de son livre ? […] Il faut lire (ont-ils dit) dans le livre même de M. 

110. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

L’ordre & l’exactitude sont le mérite de ce livre plusieurs fois réimprimé. […] Il y a dans ce livre d’excellens matériaux. […] Il donne son livre comme traduit de l’Anglois. […] Ce livre a été si souvent imprimé qu’on ne peut douter qu’il ne soit utile. […] in-4°. est un livre intéressant.

111. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Ce livre de M.  […] Les livres de M.  […] « Il a lu des livres, beaucoup de livres ; et, miracle ! […] Les livres de M.  […] Ses livres n’émeuvent pas.

112. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Ce sont les livres où sont rapportés, décrits et dépeints, des caractères d’exception. […] Moi, tout compte fait, je ne saurais trop dire comment il faut lire ces livres-ci. […] L’amateur de livres réalistes n’est pas très bon. […] L’amateur de livres réalistes est d’une société un peu attristante. […] Il méprise ceux qui lisent les journaux ; il méprise un peu ceux qui lisent les livres pratiques et les livres d’histoire.

113. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVI. Des Livres nécessaires pour connoître sa Religion. » pp. 346-352

in-fol., est un livre aussi curieux qu’instructif. […] Avec ces deux livres, on aura tout ce qu’il faut pour s’instruire solidement. […] Il vaut mieux se borner à quelques bons livres, les lire & les relire. […] Ce livre ne mérite que très-rarement le reproche que nous lui faisons. […] Rien n’y contribue plus que la lecture des livres de piété.

114. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

L’auteur l’avoit d’abord publié en allemand par demandes & réponses, & ce livre lui avoit déjà fait beaucoup d’honneur. […] On ne fera pas mal d’y joindre un livre où la morale & la métaphysique sont heureusement alliées. […] Mais la plûpart de ces livres sont en latin. […] Ce livre est écrit avec une pompe d’expression, que le sujet ne faisoit pas espérer. Ce n’est pas là peut-être la véritable parure des livres d’instruction ; mais si c’est un défaut, il a bien des agrémens.

115. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Demogeot dans le livre qu’il publie aujourd’hui. […] Sans le dernier chapitre du livre de M.  […] Et cependant le livre dont il est question traverse une époque délicate. […] à toutes les pages de son livre vous le retrouvez. […] Qui le forçait, encore une fois, d’étriquer les vastes proportions d’un cours dans les exiguïtés d’un livre ?

116. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

» On le voit, à ces traits et à beaucoup d’autres, hachures d’erreurs qu’on retrouve distinctes malgré l’habileté de la main, le livre de E.  […] Chastel, le livre que, sous un titre différent, Martin Doisy a écrit sur la question proposée par l’Académie. […] C’est un livre dont le mérite vient, avant tout, d’une doctrine que l’auteur n’a pas faite et qui lui communique le principe inépuisable de sa force. […] Puisque la doctrine d’un tel livre n’était pas couronnée, la mention honorable n’a pu être donnée qu’au talent. […] Tel dut être, entre tous, le jour où fut couronné, en 1852, le livre de M. 

117. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

le livre de M. Funck Brentano n’est ni un livre de principe philosophique nettement articulé, ni un livre de composition équilibrée et savante. […] car les voilà tous, dans le livre de M.  […] Impossible d’entrer dans le détail de l’argumentation spéciale que comporte le livre de M.  […] Voir la critique de Descartes, dans les superbes livres de Saint-Bonnet.

118. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Eh bien, quel que soit mon peu de penchant à me croiser pour les choses du théâtre, j’apprendrai cependant aux lecteurs ce que vaut le livre d’Édelestand du Méril, et, plus et mieux encore, ce que vaut l’auteur de ce livre ! […] Il les a toujours, je le sais, et même son livre en fait foi. […] Avec le livre d’Édelestand du Méril, nous avons eu le superflu. […] Tel est pourtant ce livre… Mais, en fin de compte, que nous importe ! […] Mais le livre, le fond du livre échappe, par la profondeur de sa spécialité et de son renseignement, ou plutôt il épouvante.

119. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Pour les autres, c’était un prodige… un prodige dont on pourrait juger, car il avait choisi un sujet de livre adéquat à sa force. […] … « Jésus — selon Renan — lut aussi, sans doute, les livres apocryphes… Et parmi ces livres apocryphes, un dut le frapper, celui de Daniel. » Sans doute est imposant, mais si je doutais, moi, comment me le prouveriez-vous ? […] Et d’autant que dans son livre il y a une théorie, la seule chose nettement formulée dans ce livre composé d’un peut-être universel, et qui m’inquiète à juste titre sur la probité de l’auteur, — j’entends sa probité d’historien et de philosophe. […] s’il y a eu jamais de plus traître tendresse que celle de son livre. […] Pendant qu’il diminuait toutes choses en son livre, elle l’exagéra, lui, et le grandit outre mesure.

120. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Voulez-vous un livre beaucoup plus savant & plus exact ? […] C’est un des livres les plus profonds, les plus curieux & les mieux faits. […] Il prête des intentions à tous ceux qui avoient agi contre le livre de Jansénius. […] Il parcourt dans le premier & le second livre l’une & l’autre Thébaïde. […] Ce livre n’est bon que pour les Protestans.

121. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

mais que ce mot de femmes miroite dans le titre du livre qu’on publie, et les hommes s’y jetteront… quittes à être attrapés. […] Le livre est fait quand Michelet nous dit cela, et s’étale fastueusement sous le pavillon de son titre. Tel qu’il est, du reste, inconséquent ou fallacieux, ce livre, qu’on nous permette de l’examiner. […] Car là est le danger du livre en question. […] Tel est le livre de Michelet.

122. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

Le plomb dispersé de quelques articles cinglants est, en se ramassant, devenu la balle mortelle d’un livre, — une balle d’argent ou d’or, qui n’en tue pas moins comme la balle de Robin-des-Bois, et même plus sûrement, car elle est mâchée… L’auteur de ce livre, qui aurait dû en fierté délicate se nommer, puisque son livre était une attaque, — (il s’est nommé dans la revue où son travail parut pour la première fois, mais ceux qui maintenant liront le livre n’auront peut-être pas lu la revue), — pourquoi tairions-nous son nom, nous ? […] Il n’y a pas que l’amour-propre de Cousin qui sera dupe de ce livre. […] Tout enseignement a sa tyrannie. « Le professeur de philosophie — dit Wallon à la page 8 de son livre — est l’opposé d’un philosophe. […] II Ce livre sur Jeanne d’Arc30 n’est pas une de ces nouveautés que l’année qui commence emporte avec elle ; c’est un livre qui doit rester, et auquel le talent et la science de son auteur donnent la solidité d’un monument. […] Si elle n’avait été qu’un magnifique livre, nous n’en aurions point parlé avec l’accent que nous y mettons.

123. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

C’est la destinée, du reste, de livres pareils. […] Son livre de Royalistes et Républicains 46, qui n’est qu’un livre de circonstance, aurait pu cependant s’élever plus haut que la circonstance qui l’a inspiré. […] Son livre, au vrai, n’est que ce cri. […] Il peut même en être le dernier martyr ; mais son livre nous a conduits à cette conclusion suprême que, certes ! […] Seulement, de cette hauteur, ce livre, si petit par lui-même, devient imperceptible.

124. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Égale absence de force réelle dans l’ensemble du livre et dans ses détails ! […] Le livre aurait été transfiguré. […] Là est le secret de la faiblesse du livre d’Hyacinthe Corne. Et, qu’il nous permette de le lui dire, d’autant plus que sa valeur n’est pas toute certainement dans ce livre ! […] Son livre, mollement pensé, mais agréablement écrit, nous donne l’espoir qu’il fera mieux un jour.

125. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Delacroix, qui dans ses études sur le mysticisme a déjà annexé à l’étude de l’homme un domaine jusqu’ici trop abondonné, entamera, comme le prouve son livre d’aujourd’hui, son sujet avec un esprit plus ouvert et plus souple. […] Delacroix a écrit un livre fort intelligent, mais la richesse psychologique de Stendhal est telle qu’arrivé à la fin de ce livre on le voudrait au moins doublé pour qu’il répondît à son titre. […] (Qu’on songe au livre curieux de M.  […] Delacroix nous donne dans son livre que sur ce que, pour des raisons dont il est seul juge, il ne nous donne pas. […] Tout ce livre est écrit pour aboutir à la troisième partie, le miracle de l’amour, et pour orienter ce miracle même vers celui du rythme universel, de l’ordre profond du monde.

126. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Eugène Chapus »

C’est encore de la vie élégante que ces livres ; mais ce n’en est plus la théorie : c’en est l’histoire. […] C’est « le livre d’or » de la noblesse équestre. En Angleterre déjà, dans nos clubs français, ce livre est compté, parmi tous les écrits contemporains, comme faisant seul autorité, à force d’exactitude, de discernement, de compétence sur la matière. […] Livre d’un art profond et d’une expression incomparable, ce n’est pas seulement réussi, c’est enlevé ! […] Par une ingénieuse combinaison, il a, pour ainsi dire, raccourci et concentré, dans cette encadrure d’une chasse, dans cette verte bordure des bois, l’esprit de chaque règne et par là il a élevé son livre au niveau d’un livre d’histoire.

127. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

C’était un livre sans parti pris, sans théorie à priori, sans système ; un livre sain, vigoureux, d’un grand sens pratique, allant droit à la difficulté et à la réalité avec une netteté de ton qui devenait fort piquante au milieu des solennités de la rhétorique ordinaire, une petite brusquerie à la Napoléon, rangeant, en maître, les choses de l’Histoire, et marchant lestement sur le gâchis qu’on en avait fait jusque-là. C’était nouveau, c’était original, c’était intéressant, c’était vrai, et si réussi qu’en rééditant ce livre pas un mot n’y a été changé. […] Il est dans ce temps-ci un autre homme que Champagny qui a commis le même oubli et la même faute, dans un livre important comme le sien, et attestant, comme le sien, des facultés pleines de puissance. […] Que si, pour revenir au sujet de notre examen, Champagny l’avait compris, des clartés nouvelles auraient jailli du fond de son livre, et nous en auraient illuminé les détails. […] Si le mouvement de la civilisation n’avait pas emporté si fort Champagny, il fût plus resté dans la politique de son livre, et ce livre aurait tout un caractère qu’il n’a pas assez… Ainsi, nous le disons avec regret, tout vient aboutir au même reproche.

128. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Quel que soit le sujet des livres de M.  […] Tel est en gros ce livre de Germaine. […] Maître Pierre, que l’auteur a publié depuis, est un livre presque réussi. […] About chez tous les libraires des chemins de fer qui débitent ses livres. […] Il a, dans sa conception de l’art et des livres, le sentiment américain.

129. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Tant mieux pour nous et pour le livre que ce sentiment y soit seul ! […] Tel est le livre actuel de Mme de Belgiojoso. […] Le livre qu’elle publie, à proprement parler, n’en est pas un. En effet, il a tous les défauts d’un livre manqué. […] Ainsi son livre est un ouvrage de femme, rien de plus !

130. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

L’étonnement vient du talent qu’il y a dans ce livre, et la tristesse de l’emploi que l’auteur y fait de ce talent inattendu. […] mais n’a pourtant pas empêché le style de son livre d’être, dans son ensemble, d’une solidité de trempe, d’un acéré de fil et d’une clarté profonde, dont M.  […] Tel est le sujet du livre de M.  […] L’avantage du livre de M.  […] Il les pointillé sans les rapetisser ; cependant, malgré les infériorités du livre et de l’homme, nous ne craignons pas d’affirmer que Le Malheur d’Henriette Gérard est, tel que le voilà, le roman le plus fort et, qu’on me passe le mot, le mieux tricoté de tous les livres de ce genre qui aient paru depuis Madame Bovary.

131. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Eh bien, voilà ce que nous avons vainement demandé à son livre ! […] parce qu’on les rapporte dans un livre, on ne fait pas d’histoire pour cela. […] … Ce n’était pas là un livre d’histoire, mais c’était un livre qui devait servir à l’Histoire, et quelle histoire, du reste, avant ou depuis cette époque, nous renseigna plus que ces magnifiques tablettes d’un observateur ? […] Qu’importaient ces murmures autour de ce livre ? […] Le seul livre vrai qu’elle possède, en savez-vous le nom ?

132. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

Le livre célèbre que voici, ce livre de Manon Lescaut 31, exalté, exulté, adoré ; ce livre qui a pris et enlevé — sans avoir rien de La force d’un tourbillon — les imaginations et les cœurs, est un de ces livres à destinée que la Critique n’a pas encore expliqué. […] Il fallut arriver jusqu’à 1830 pour que le livre de Prévost sortit avec éclat de son obscurité. […] En effet, pour bien juger un livre, il faut être au-dessus de ce livre par la doctrine ou le point de vue central, et Alexandre Dumas n’est qu’au niveau de celui-ci. Livre matérialiste, critique matérialiste. […] Seulement, les livres ne se font pas tout seuls.

133. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — Préface (1859) »

Ce livre est-il donc un fragment ? […] La figure de ce livre, on l’a dit plus haut, c’est l’homme. […] C’est ce flambeau, dont la flamme est le vrai, qui fait l’unité de ce livre. […] Tel est ce livre. […] Or, l’intention de ce livre est bonne.

134. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

En soi, c’était une de ces publications qui n’ont aucun des caractères de conscience, de moralité, — et même de talent, — qui donnent aux livres l’autorité et la durée. […] Techener n’a pas le sens intime de la valeur littéraire des livres qu’il édite. […] L’égoïsme, tel est le caractère de son livre, l’amusement du moi à tout prix ! […] Son livre, comme une grande quantité de mémoires de ce temps, nous révèle beaucoup de choses curieuses et, quoique dégoûtantes, utiles. […] N’est-ce pas l’occasion perdue d’un beau livre ?

135. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

I Le livre publié par Eugène Pelletan sous ce titre, vague et trouble et détestable pour un livre, qui doit porter radieusement son idée dans son titre : Les Uns et les Autres, est-il bien un livre, en réalité ? […] Dans tous les cas, si c’est un livre, ce n’est certainement pas un livre d’histoire, quoique l’histoire contemporaine y soit brassée, Dieu sait avec quel tour de bras ! […] Le titre du livre en dit, avec une assez obscure intention d’insolence, le fond et la portée. […] La faculté de se faire illusion, pour mieux la faire aux autres, est aussi dans le livre, mais dans des proportions moins indécentes. […] Pelletan se livre contre elle à des cris d’enfant affolé de peur par les commérages de ses bonnes.

136. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Parce que Swedenborg est Suédois, on a beaucoup parlé des aurores boréales de ses livres. […] Rappelez-vous ce livre, le plus difficile à écrire de tous les livres de Balzac, le plus sublime et le plus incompréhensible aux esprits vulgaires… heureusement ! […] Et c’est ici que le livre de M.  […] Le livre de M.  […] Le livre de M. 

137. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Jusqu’ici, donc, relativement obscur, son livre des Réveils lui aura-t-il été, pour la foule comme pour moi, un réveil et une aurore ? […] Il faut donc commencer par l’affirmer hardiment : son livre des Réveils est, d’inspiration générale, le livre le plus sèchement philosophique, le plus antipoétique que je connaisse. […] Et tel est aussi le mérite — le seul mérite — du livre de Pichat, poète malgré lui, poète incorrigible, poète démocratique… c’est-à-dire un aristocrate qui a dérogé. […] Dans ce livre-là, car ses autres livres me sont inconnus, il est bien, nonobstant, de la race des derniers venus de ce temps ; il doit être compté parmi ceux-là qui ont succédé à ce religieux et incomparable Lamartine, que, dans leur impiété, ils n’ont jamais égalé en génie. […] S’il y passait toujours et s’il prenait le parti de fouler aux pieds l’Athéisme et la Démocratie, ces deux déshonneurs de sa pensée, il serait (voyez si son livre des Réveils n’est pas le livre des Regrets !)

138. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Mais, pour cette raison précisément, ce livre a eu tout de suite sa renommée. […] Voilà la question très-embarrassante, mais fatale, qui s’élève du livre de Gogol dans l’esprit de tout critique qui a pour devoir d’en parler. […] C’est ici que le titre du livre va s’éclairer d’un commentaire38. […] Triste vie, triste fin, — plus triste livre encore ! […] C’est là un malheur dont avoir fait un livre plus long que ceux des autres Russes, qui ont, à ce qu’il paraît, l’haleine courte, ne console pas.

139. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Mais j’entends par romans-feuilletons tous les livres composés, ou plutôt décomposés, en vue de l’intérêt de chaque jour et de son succès, et je dis que cette forme littéraire abaissée pourrait, au fond, très bien s’appeler la forme « Rigolboche » en littérature ! […] Mais nous avons à discuter la beauté de ses livres et le principe d’esthétique qui explique, selon lui, la beauté des œuvres, et, selon nous, la beauté des siennes. […] Puisqu’il se plaint dans sa préface, avec un rire couleur un peu gomme-gutte, des chicanes de moralité qu’on lui a faites, je veux bien les lui épargner, et ne considérer que littérairement les nouveaux livres qu’il publie, trop dégoûtants, du reste, pour pouvoir être dangereux ! […] C’est, d’une part, l’absence complète d’invention dans l’idée de son ou de ses livres, et l’odieuse abjection, l’abjection extra-humaine, d’un personnage déjà odieux dans le livre de madame Sand, où il est brutal, joueur, escroc, ce qui suffit pour poser et montrer le mystère de cet horrible amour sans bandeau, qui se jette, les yeux ouverts, dans des bras infâmes ! […] tant on a vu ces plates figures à tous les coins des rues et des livres !

140. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XIV. Des Livres sur le Commerce & sur ce qui y a rapport. » pp. 329-332

Des Livres sur le Commerce & sur ce qui y a rapport. […] C’est dans cette vue que j’indiquerai les livres que tout homme, de quelque état qu’il soit, peut se procurer. […] Savari avoit donné un livre semblable : canevas imparfait, qui n’a servi que très-peu au nouveau rédacteur. […] Quant à la maniere de tenir les livres, nous avons la Science des Négocians, par la Porte, in-8°. […] L’Art de tenir les Livres à doubles parties, in-fol. par Samuel Ricard : bon ouvrage & peu commun.

141. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Zola a trouvé les grands éléments de son livre. […] Aussi n’est-ce pas précisément un roman que le livre de M.  […] Revenons bien vite au livre du Sâr Péladan. […] C’est ce que prouve le livre érudit et intéressant de M.  […] Émilie Ollivier a écrit les pages les plus éloquentes de son livre.

142. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Ce ne sont pas Les Fleurs du mal que le livre de Baudelaire. […] dans le monde de la Chute, ce livre sera moral à sa manière ; et ne souriez pas ! […] Assurément, on n’a pas vu cela encore dans les comptes rendus qu’on a faits de ce livre curieux. […] Il y a le poète très railleur et presque mystificateur connu sous le nom de Charles Baudelaire, lequel regarde par-dessus le livre l’effet dudit livre sur le bon public. Moi, je demanderai la permission d’écarter le livre, et d’aller à l’auteur, que j’aime !

143. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Je laisse son livre et son talent sous l’austère caution de Dante. […] Ce ne sont pas les Fleurs du mal que le livre de M.  […] , ce livre sera moral à sa manière ; et ne souriez pas ! […] Le livre est-il le journal ? […] Un livre de poésie doit être apprécié dans son ensemble et par sa conclusion.

144. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Dans de telles circonstances, un livre de Balzac, un livre presque inconnu, et qui ne se rattachait par aucun lien à l’ensemble de La Comédie humaine, pouvait-il passer sous les yeux de la Critique sans les attirer ? […] Quand la Critique compare des livres analogues, il faut bien les prendre où ils sont. […] Mais le nombre des livres d’imagination où ils sont, et où ils pourraient très bien n’être pas, est immense. […] Nous n’avons pas à juger le livre de Balzac. […] Il a voulu replacer sous les yeux du public un livre dont le public indifférent s’était détourné quand il parut, et tenter de nouveau, en faveur d’un chef-d’œuvre de sentiment et de langage, cette fortune des livres, incompréhensible comme toutes les fortunes.

145. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Pour un livre de science, d’histoire et de droit, le nom à chercher est le plus simple, et le plus souvent c’est celui-là qui s’impose. […] Si l’on écrit la vie de Charlemagne ou de Napoléon, ce sont ces mots qu’on écrira en tête du livre. […] Si de nos jours la science laisse aux livres de vulgarisation les titres fantaisistes, il n’en fut pas toujours ainsi. […] C’est ainsi que le Code religieux de ces peuples s’appela la Bible ou le Coran, c’est-à-dire le livre par excellence. […] Au nombre des appellations étranges de livres, citons encore le chef-d’œuvre de Stendhal, le Rouge et le Noir.

146. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

Alaux avant de l’avoir lu, mais la lecture de son livre m’a fait voir combien je m’abusais. […] Mais, avec cela, il ne fait pas grand chemin ni grand train, dans son livre. […] ne soyez point dupe de la cocarde de son livre ! […] De composition, de distribution, d’unité, ce n’est point un livre, d’ailleurs, mais un recueil d’articles (les livres des époques d’éparpillement comme la nôtre !) […] On ne trouve dans son livre que des esprits religieux plus ou moins révoltés.

147. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

C’était là ce que nous disions en d’autres termes en parlant du livre d’Ernest Moret sur les quinze dernières années de Louis XIV, et c’est ce que nous répéterons plus que jamais à propos d’un autre livre où la politique du grand roi est atteinte bien plus directement encore. […] … L’expression du livre en question l’atteste encore plus que les opinions qu’on y trouve. […] le livre de Charles Weiss n’est pas un livre d’entrailles. […] Il n’est point même tiède, ce livre. […] Dans les conclusions de son livre, ne reproche-t-il pas à Louis XIV sa politique de dynastie ?

148. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

de vocation, cette reine des miracles, un érudit sans bibliothèques, sans livres, ou avec peu de livres, au fond du plus modeste presbytère, dans une campagne perdue, et tout en remplissant les devoirs du pasteur qui a charge d’âmes, et qui sait porter son fardeau. […] Il se fit un mendiant de livres ! […] Était-ce de peur d’irriter l’ennemi, ces lions prudents, ou le ton du livre en avait-il adouci les coups ? […] C’est un livre pour faire d’autres livres, mais en France on n’avance une idée qu’avec des livres qui sont faits. […] S’il n’a pas su les mettre dans un livre que tous pussent lire avec plaisir, un autre les y mettra.

149. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

On lui a consenti du talent ; mais ce n’est pas le talent qui est dans la litière et qu’il est pourtant aisé de reconnaître, dans le livre de Vacquerie, sous le déguisement de son nom. […] Et toute la terre est présentement convaincue qu’il n’y a que Vacquerie  dans un livre où Victor Hugo est seul tout entier. […] tandis que Vacquerie, dans le cas de ce livre, ne resterait pas l’éponge qui aurait bu Hugo, mais serait devenu Hugo lui-même ! […] — d’avoir obtenu du bon Dieu des poètes la grâce de devenir, le temps d’un livre, Victor Hugo en ses vieux jours. […] Un nouveau livre de Poésies par Victor Hugo (Constitutionnel, 10 mars 1875).

150. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

Nul projet de traduction ne transpire dans le livre de M· de Guerle. […] Mais c’est justement ce qui m’en plaît… C’est le livre de l’amour et de la réflexion solitaires. […] Dès les premiers mots de son livre, M.  […] les polichinelles, ce sont eux, et c’est à eux que répond victorieusement le livre de M. de Guerle. Consacré à la gloire de Milton et de la Poésie qui le fit si grand, ce livre a cette portée encore.

151. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Surtout visez continuellement à renverser de fond en comble cette machine mal assurée des livres de chevalerie, réprouvés de tant de gens et vantés d’un bien plus grand nombre. […] Ç’a été un livre d’à-propos, et c’est devenu un livre d’humanité ; c’est entré pour jamais dans l’imagination de tous. […] Quoi qu’il en soit, l’avénement du bon sens est le grand fait de Cervantes…7 » Il est très-vrai qu’il faut une clef pour plusieurs livres hardis du xvie  siècle ; Machiavel et Rabelais ont besoin d’une clef ; mais je ne crois pas que le livre de Cervantes en ait besoin dans le même sens. […] La religion et les matières d’État sont absentes de son livre, et tel qu’on le connaît, dans l’habitude de la vie, il ne s’en occupait pas. […] Il n’est pas jusqu’aux censures littéraires sur les livres et les auteurs qu’il condamne qui ne soient très-adoucies chez Cervantes et tempérées encore d’indulgence.

152. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Mais, pour cette raison précisément, ce livre a eu tout de suite sa renommée. […] Voilà la question très embarrassante, mais fatale, qui s’élève du livre de Gogol dans l’esprit de tout critique qui a pour devoir d’en parler. […] C’est ici que le titre du livre va s’éclairer d’un commentaire27. […] Il n’avait pas quarante-trois ans… Triste vie, triste fin, — plus triste livre encore ! […] C’est là un malheur dont avoir fait un livre plus long que ceux des autres Russes, qui ont, à ce qu’il paraît, l’haleine courte, ne console pas.

153. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Dans ce livre si mal nommé La Vengeance de Madame Maubrel, madame Maubrel épouse l’inconnu qui l’a respirée. […] Bien commencé par une tête d’ange, le livre finit, comme tant d’autres, en queue de poisson, et ce poisson n’est pas un dauphin ! Après une telle déception, je n’ai plus rendu justice à rien, ni aux conversations du livre, où le coup de raquette enlève le volant avec une précision et une rapidité d’escrime, ni aux analyses de sentiments et d’idées, légères, dentelées, à jour, ni aux masses de fleurs artificielles supérieurement exécutées et dont le livre est plein, il faut bien l’avouer. […] Le titre de son livre n’est qu’un nom. […] la comtesse Alice qui est parisienne, dans le livre si parisien d’Albéric Second.

154. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Voilà la question que Wey pose avec son nouveau roman et que la Critique, en rendant compte du livre, est appelée à examiner. […] C’est là un nom qui dit l’esprit du livre. Christian est un livre chrétien. […] Comme on le voit, très simple de donnée, le livre de Wey n’est original que par ses développements, toujours inattendus. […] Partout ailleurs, ce livre ne fléchit point.

155. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Or, quoique couronné par elle, le livre en question n’inclinait nullement au paganisme. C’était même un livre qui n’inclinait d’aucun côté, — un livre planté droit dans l’Histoire, qui disait les faits et les établissait avec une imperturbable solidité. […] Fustel de Coulanges, ce robuste, nous frappe deux ou trois livres avec cette force qu’il a montrée dans son premier, il faudra bien que la Critique et l’opinion littéraire s’occupent de ce premier livre, où une méthode nouvelle et un talent neuf se révèlent. […] Le livre qu’il a publié là n’est que le premier volume d’un ouvrage qui doit en avoir plusieurs. […] En lisant le livre de M. 

156. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Le livre valait mieux que les autres livres contemporains du même genre, et de plus il avait une valeur en soi. […] Gustave Flaubert est la Mme Bovary de son livre. […] Cette soirée au château de la Vaubyessard est, par parenthèse, une des scènes du livre dans lesquelles M.  […] Nous disons elle seule ; pour le reste du livre nous faisons nos réserves. […] Elle y a rejoint les Incas : deux livres du même genre, avec les différences de siècle.

157. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Ils doivent avoir peur de ce livre terrible. […] Ce livre d’un royaliste, — quelle irrévérence et quel scandale si on en parlait ! […] Je n’en sais qu’une seule chose, c’est qu’il est juge quelque part et que, dans ce livre de juge, je reconnais l’impartialité et l’austérité de la justice. […] Ce livre n’a été écrit dans l’intérêt d’aucun parti, pas même celui de l’auteur. […] Son livre a la beauté de ce bouclier de diamant inventé par un poète, et dans lequel un de ses héros voyait distinctement sa honte.

158. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Nulle protestation ne fut mieux placée que celle-ci contre l’Industrialisme grossier dont les livres et ceux qui les aiment sont victimes. L’ignominie de la main-d’œuvre actuelle, en matière de livres, n’a d’égale que l’ignominie de la spéculation qui les produit et qui les lance. […] … C’est un livre d’exception, d’individualité, et, pour employer un mot que l’auteur cite dans sa préface, de paroxisme poétique et cérébral. […] Moralité, préoccupation, métaphores, tout dans ce livre est tiré du monde artificiel des planches, l’idéal de la vie et de l’art pour tant de folles imaginations ! […] ne s’épuise point dans la conception du livre que nous examinons.

159. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

il n’est pas, dans tout cet inventaire, un livre dont le titre éveille l’esprit, l’attire et donne à penser qu’il y ait une idée derrière le titre. Et cependant une idée, ni même plusieurs, ne suffisent pas pour faire un bon livre ! […] La publication du livre d’Auguste Nicolas : Du Protestantisme et de toutes les hérésies dans leur rapport avec le Socialisme 7, est bien loin d’avoir épuisé l’attention que la Critique, qui commence à s’en occuper, doit à son livre et à son auteur. […] Nous croyons que ce livre nouveau n’est pas fait pour la diminuer. […] Les détails de son livre sont considérables ; plusieurs nous ont paru fort beaux.

160. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Une visite fut faite dans leur cellule, et les livres grecs furent confisqués. […] Livre II, chap.  […] Lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, livre Ier. […] Livre II. […] Dans un dizain en tête du livre II.

161. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Défauts du livre : sa portée philosophique. — 3. […] Hardiesse philosophique et politique du livre. […] Telle est l’origine de la fiction du livre de Montesquieu. […] Cela se reconnaît dans la médiocre composition de son livre. […] Jamais livre ne fut moins organique.

162. (1914) Une année de critique

Émile Faguet pour composer un livre. […] Voici les meilleures pages du livre. […] Les livres de M.  […] Le livre est dédié à M.  […] Il y voit le livre par excellence, « le livre pour les forts ».

163. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

C’est par lui et par le dernier livre qu’il a publié que nous commencerons. Ce livre, la Révolution sociale démontrée (si étrangement !) […] Il est des livres qui tiennent plus de place que d’autres par le bruit qu’ils font, et dont il est par conséquent plus longtemps l’heure de parler. […] Nous qui ne sommes ici que le watchman du livre qui passe et de l’heure qui sonne, nous n’avons point mission de critiquer. […] Son livre est surtout à la charge des Bourbons.

164. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Du livre de M.  […] Le livre de M.  […] Les livres de M.  […] Fragments d’un livre inédit et Le Livre d’une mère. […] Principaux livres de M. 

165. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

L’Esprit des lois ; comment s’est fait ce livre […] Fortune de ce livre au dix-huitième siècle. […] Montesquieu était de force à concevoir tout seul la pensée de son livre. […] Aucun livre n’a plus gardé le mérite de l’à-propos. […] Livre XXIII, ch. 21.

166. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

À des lecteurs enfants, des livres d’enfants conviennent seuls. […] Avec rien, il fait un livre et un livre qui ne se quitte plus qu’on ne l’ait achevé. […] Faire un tableau, produire un livre, ce sont deux résultats bien différents. […] Que si l’on nous demandait pourquoi nous allons nous enamourer d’un livre allemand quand il y a tant de livres français, nous aurions beaucoup de réponses très péremptoires à donner. […] C’est là toute la science et le dernier mot des livres.

167. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

C’est un inconnu, en effet, absolument ignoré, et, malgré ce que Masson nous en apprend, justement ignoré, que ce Marquis de Grignan 57, le dernier des Grignan, dont le nom, qui timbre un livre aujourd’hui, dit une race et ne dit personne. […] III La forme de ce livre est en effet charmante. […] Et c’est ainsi que ce livre très inespéré de Frédéric Masson sur un inconnu, le marquis de Grignan, a produit un autre inconnu plus étonnant encore que l’inconnu du livre, et c’est son auteur ! […] Ce livre est, selon moi, le livre supérieur de l’ouvrage, et comme j’en suis pour le moment à faire des découvertes dans les facultés de Masson, j’ai été particulièrement frappé par la puissance avec laquelle il a analysé ce fait, cruel et mortel aux races, de la mésalliance, — de ce sac à hontes et à douleurs de la mésalliance qu’il nous pointille toutes et nous trie sous les yeux, sans nous faire grâce d’une seule de ces hontes et de ces douleurs ! […] Du moins, il a fait un tableau du mariage du marquis de Grignan et du supplice de la malheureuse qu’il a épousée, et qui, pour l’avoir sauvé de la ruine, passa sa vie dans l’abandon et dans le mépris ; et ce tableau, digne d’un romancier, semble en promettre un… Quoiqu’il en puisse être, ces facultés d’imagination et d’observation dont le livre que voici a révélé l’existence dans un auteur qui avait paru moins brillamment et moins richement doué, ces facultés, qui ont donné à ce livre nouveau un genre de piquant qu’on n’était pas accoutumé de trouver en un livre d’histoire, prendront-elles assez de développement et de place dans la tête du mâle auteur du Cardinal de Bernis, pour l’entraîner un jour hors d’une voie marquée par un livre si ferme et si exclusivement historique, ou continuera-t-il de les consacrer à l’histoire ?

168. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Du roman de Rabelais comme satire des mœurs ; — et, à ce propos de l’authenticité du Ve livre. — Nécessité de préciser les dates : Pantagruel, livre premier, 1533 ; Gargantua, 1535 ; Pantagruel, livre second, 1546 ; Pantagruel, livre troisième, 1552. — Satire de la scolastique, — des moines en général, — de la Cour de Rome, — des rois et des grands, — de la magistrature et de la justice. […] 3º Les Œuvres. — Les Œuvres de Baïf se composent : — 1º de neuf livres d’Amours, comprenant les Amours de Francine, en quatre livres ; les Amours de Méline, en deux livres ; les Amours diverses, en trois livres ; — 2º de ses Météores ; — 3º de neuf livres de Poèmes sur toutes sortes de sujets ; — 4º de dix-neuf Églogues, plus ou moins traduites ou imitées de celles de Théocrite et de Virgile ; — 5º de cinq livres de Passe-temps ; — 6º et de quatre livres de Mimes, qui sont bien le plus fastidieux recueil de toutes sortes de trivialités et de moralités. […] II, livre III, chap.  […] La composition du livre. — Une phrase de Prévost-Paradol [Cf.  […] De l’Introduction à la vie dévote ; — et comment dans ce livre François de Sales continue l’œuvre de Du Vair. — Charme et séduction du livre. — Les « harmonies de la nature » dans le livre de François de Sales. — Il est le premier des Savoyards qui vont illustrer la littérature française [Cf. 

169. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Eh bien, quand on a lu le livre de Forneron, on le sait ! […] Et c’est ainsi jusqu’à la fin du livre. […] Le terrible livre de M.  […] Il faut lire le livre de Forneron pour le savoir. […] Et, de fait, cela a suffi pour le livre et l’effet du livre.

170. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

C’est un livre fait d’après nature, un des plus pensés qui existent et des plus fortement écrits. […] Ce livre est, en effet, un livre de première main et un tableau d’après nature ; c’est ce que j’ai à cœur de maintenir. […] Voilà les vrais devanciers de La Bruyère, ceux qu’il avoue, les seuls livres qu’il eut présents à la pensée, à côté du livre toujours ouvert devant lui de la nature humaine. […] Il va gonfler et grossir son livre jusqu’à le bourrer. […] Le livre fit fortune et rapporta deux ou trois cent mille francs.

171. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

J’arrive ainsi au livre le plus beau d’Alfred de Vigny prosateur, et peut-être au livre le plus beau du siècle, si la beauté suprême c’est la bonté, comme je le crois. Est-ce seulement un roman que ce livre ? […] Est-ce un livre d’art ? […] et, malgré le sophisme qui y rase de si près l’émotion, son livre, voyez-vous ! a un tel charme que jamais ce livre ne sera dangereux.

172. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Mais il a mieux aimé écrire tout un livre. […] Il faut toujours des livres, et c’est toujours un malheur, quand ce ne sont pas des chefs-d’œuvre. […] Caro, puisqu’il s’agit de la construction qu’on appelle un livre, il n’a pas trop mal fait le sien. […] J’ai plus signalé que discuté le livre de M.  […] Ce qui importe, ce n’est pas la discussion qu’on peut faire du livre de M. 

173. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

Ce livre de La vie et la mort d’un clown l’atteste. Il détonne au milieu des livres actuels, si petitement bas, pour la plupart ; et, malgré ses défauts qui sont nombreux, peut-être n’y a-t-il avec M. Catulle Mendès qu’un homme en France qui fût capable d’un livre pareil… Cet homme-là est au-dessus de M.  […] Évidemment, la beauté d’un livre n’est pas, pour lui, dans l’agencement réfléchi et combiné de ses diverses parties. […] car il est réel, ce talent, et c’est même la seule réalité qu’on trouve dans son livre, parmi tant de choses qui n’en ont pas.

174. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Un pétard a été attaché à la queue de ce misérable livre, et ce pétard a fait trop de bruit pour que je puisse me taire et passer en disant que nous n’avons rien entendu. […] Il a même l’ennui, l’ennui qui fait le succès de tant de livres graves, et qu’on aime, oui ! qu’on aime, mais dans une mesure prudente, dans une dose surveillée… Ici, la dose est tellement dépassée que les têtes les plus solidement construites avec ce moellon qui résiste à l’ennui ne pourraient résister à celui de ce livre-là. […] Tous livres scélérats de talent et de couleur, compositions affreusement fausses et coquines, mais amusantes, spirituelles, entraînantes, dues à des débauches de génie ! […] … Le livre qu’il commet n’est ni médiocre ni mauvais ; il est nul, puisque l’on n’y trouve que des idées qu’on a vues ailleurs et qui y sont noyées dans un style bien moins ridicule qu’ennuyeux.

175. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

En quelques mots, c’est là le livre et le temps d’arrêt dans son livre que Granier de Cassagnac nous met sous les yeux. […] Ce nouveau livre l’atteste une fois de plus. […] Le livre de Cassagnac est une barricade contre des barricades. […] Ce livre a des parties complètes et qui sentent vraiment le chef-d’œuvre. […] Cassagnac n’entend parler qu’aux philologues dans cette partie de son livre.

176. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Nous avons parlé de désespoir, et le livre de M.  […] Qui lira le livre de M.  […] L’un des morceaux du livre de M.  […] L’importance réelle de ce livre sur les Révolutions italiennes est toute relative. […] Ferrari et de son livre.

177. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

D’autres livres, publiés sur l’Afrique, bénéficièrent alors, comme les siens, de l’inépuisable curiosité qui s’attachait à tous les détails qu’on nous transmettait sur ce pays, et ces livres, oubliés maintenant, ont péri à dix ans de la circonstance qui les avait fait naître. […] Quand les livres peuvent impunément vieillir, c’est qu’ils sont réellement dignes du cadre ambitieux et monumental qu’on appelle les œuvres complètes. […] Telle, pour nous, était surtout la valeur des livres de Daumas. […] Lus à la lumière des batteries de Sébastopol, les livres du général Daumas prennent soudainement un intérêt immense. […] Et voilà le miracle que nous devons à notre guerre d’Afrique, et que les livres du général Daumas font aisément comprendre !

178. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

Ernest Hello devrait toucher ; prétintaille de rhétorique plaquée au front du livre le plus contraire à la rhétorique, c’est-à-dire à toute convention dans les idées et dans le style… Le titre d’un livre doit engager à l’ouvrir, — comme le regard d’une femme inconnue doit donner l’envie de la connaître et de lire dans le cœur qui a ce regard… Tel n’est point le titre que M.  […] Son dernier livre vient, en effet, de révéler dans un de ses plus beaux chapitres — le chapitre de la charité intellectuelle — le secret de cette ardente préoccupation de la gloire, opposée si longtemps dans M.  […] Hello) d’un livre qui va nous promener parmi les hommes et les choses du monde contemporain, et nous donner sur eux et sur elles ridée qu’il faut en avoir et le sentiment qu’ils doivent inspirer. […] Il en est fait dans ce livre une curée superbe. […] Les hommes accepteraient avec applaudissement ce livre, dont il aurait éteint la flamme et enlevé la plus belle moitié, même en clairvoyance, et ils y applaudiraient d’autant plus que ce serait une apostasie !

179. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

Et, en effet, il est bâclé, et l’amitié n’excuse pas, dans un livre, les défauts de composition. […] Mais il chouanna dans tous ses livres comme d’autres chouannèrent dans leurs forêts, aux clairières marécageuses. […] C’est un livre à faire à part, cela ! […] Mais ce n’est pas un livre à fourrer dans ce livre-ci. […] Les livres de Crétineau-Joly sont anciens de date et ils sont classés.

180. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

— j’ouvre ce livre dans l’atlas des fossiles. […] Elle empêchera d’aller plus loin dans la lecture du livre de Quinet ceux qui l’auront commencée, et elle empêchera les autres de la commencer. […] Or, de tous ces romanciers de la science, le plus chimérique, c’est encore, assurément, Quinet, qui n’a observé les faits que dans les livres des autres, et qui a ajouté à l’observation des autres ses rêveries et ses pétards de tête à lui… Ce qu’il en est de l’homme en est aussi des langues dans son livre. […] Dans ce gros livre de grosseurs et de gibbosités intellectuelles, ce qu’il y a de plus gros et de plus gibbeux, c’est encore l’égoïsme tuméfié du pédant. […] s’il n’y avait eu ici que ce même livre de la Création écrit par le premier venu, on n’en aurait pas parlé.

181. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Ce fut un heureux augure pour son livre, auquel le public fit un accueil très-favorable. […] Un livre fait pour apprendre l’usage des termes, ne doit adopter ni autoriser des mots pris abusivement. […] La critique qui regne dans les Remarques est moins vive que dans le livre des Doutes. […] Son livre a été plusieurs fois réimprimé. […] Voilà son livre.

182. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Mais il est toujours temps pour la critique de dire son mot sur un livre qui doit rester. En effet, nous le prédisons, c’est un livre qui restera. […] Ainsi, tout d’abord et sans conteste, telle est la grande place que prend et gardera le livre de l’Empire Chinois dans la littérature historique de l’Europe. […] On devine maintenant ce que doit être le ton d’un livre écrit sous l’influence de ces deux nobles simplicités ! […] n’est pas, à proprement parler, missionnaire dans son livre sur l’empire chinois.

183. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

Lisez son livre, et voyez si déjà, dans ce jeune homme d’hier, il n’y a pas assez de pénétration, assez de profondeur prématurée, assez de mépris admirablement exprimé, pour arriver très vite à cet état de l’âme dont les hommes ont fait une fatalité, — la misanthropie. […] Et voilà pourquoi, dans son livre, il s’est forgé une plaisanterie qu’un esprit gai, quoique de moindre valeur que le sien peut-être par l’observation et même par la force comique, aurait trouvée, pour ainsi dire, à fleur de peau des choses, — sans tant la chercher ! Or, cette plaisanterie, qui n’est pas le fond du livre d’Henri Rochefort, mais sa forme, je me permettrai de la décrire et de l’examiner ; car la forme d’un livre quelconque, fût-ce L’Esprit des Lois ou le Traité du Prince, est plus importante que le fond, malgré tous les pédants qui le nient ou qui pourraient le nier. […] … Il a longtemps représenté pour moi la plaisanterie anglaise dans son idéal le plus profond et le mieux réalisé, et voilà que le livre de Rochefort me le rappelle ! […] Je sais bien que l’Histoire des Français de la décadence est un titre plus grand que le livre qui ose le porter, mais, en somme, il y a dans ce livre un aigu de regard et un nerveux de poignet que rien n’a faussé ni fait faiblir.

184. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Que les mauvais livres aillent se faire vendre ailleurs ! […] de relire un bon livre. […] Aussi, pour moi, les maîtresses pages du livre de M.  […] Le livre de M.  […] Le livre du comte Delaborde et celui de M. 

185. (1761) Apologie de l’étude

Mais cette vérité trop simple n’eût pas produit des livres. […] Interrogeons-le au milieu de ses méditations et de ses livres ; sachons de lui s’il est heureux, et offrons-lui, s’il est possible, les moyens de l’être. […] J’aurais bien dû, me dis-je à moi-même, commencer par ces livres-là ; ils m’auraient épargné bien du dégoût et de la peine. J’ai donc ouvert un des deux cents journaux qu’on imprime tous les mois en Europe : ce journal faisait un grand éloge d’un livre nouveau qui ne m’était pas connu ; sur la parole du journaliste je me suis empressé de lire ce livre, qui m’est tombé des mains dès les premières pages. […] les hommes se sont moqués de moi comme les livres, et j’ai trouvé les vivants pires que les morts.

186. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

On dépense, en 1783, 179 194 livres pour la nourriture des chevaux et 53 412 livres pour celle des chiens. […] 153 282 827 livres 10 sous 3 deniers. […] Un simple appartement pour Madame Adélaide coûte 800 000 livres. […] En 1788, la dépense de bouche est réduite à 2 870 000 livres, dont 600 000 livres données à Mesdames pour leur bouche. […] Bâtiments en 1775, 3 924 400 l. ; en 1786, 4 000 000 l. ; en 1788, 3 077 000 livres. — Garde-meuble en 1788, 1 700 000 livres.

187. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

Maintenant que le livre est achevé, ce qu’il a de bon est à vous, plus que vous ne pensez. […] Un long séjour à Rome acheva ma conversion ; c’est peu à peu, par l’étude des faits, par la logique des choses et surtout par l’action vivante des hommes, que j’en suis arrivé aux conclusions philosophiques de mon livre ; elles ne sont pas un point de départ, elles sont une conviction lentement conquise sur d’anciens préjugés. — Cette foi nouvelle hésitait encore, étonnée de sa propre hardiesse, lorsque je vous connus, cher ami Bédier ; notre longue promenade d’avril 1904, dans le jardin du Palais-Royal, et de là au Panthéon, m’est inoubliable ; votre confiance, votre amitié me révélaient enfin le Paris entrevu dans les livres, ce Paris dont je dis ailleurs, en des mots d’amour, qu’il est la ville du livre lumineux et du pavé sanglant, d’où l’idée prend son essor vers l’humanité. […] Je pourrais citer l’œuvre de Henri Poincaré à Paris, de Benedetto Croce à Naples, de Karl Vossler à Munich, de Vossler qui livre au positivisme en linguistique la même bataille que je livre au positivisme en histoire littéraire. […] Après avoir lu mon livre, plusieurs m’appelleront, non sans dédain, « un poète ». […] C’est pourquoi je vous offre, en témoignage de gratitude, ce livre d’espérance.

188. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Si par hasard cette réflexion était juste, faudrait-il s’étonner que ce livre essuie tant de critiques ? […] Cependant l’intérêt, c’est-à-dire l’intérêt de la passion, m’a paru si vif dans le livre de J.  […] Peut-être n’en trouverait-on pas moins dans le jugement que je viens de porter de son livre ; je crois néanmoins pouvoir assurer que j’ai parlé d’après ce que j’ai senti. […] Rousseau n’en est pas exempt, sera fort utile à son livre ; il empêchera vraisemblablement les dévots de cries contre lui autant qu’ils l’auraient fait. […] Un des endroits du livre qui m’a plu davantage, c’est le tableau qu’il fait, à la fin du troisième volume, de la vie qu’il voudrait mener, s’il avait de la liberté et de la fortune.

189. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

À l’heure actuelle, même des écrivains réputés ont peine à parler d’un livre au cours d’une chronique, sans que leur éloge ne soit taxé à réclame par l’administration du journal. […] La Revue Bleue et la Revue Encyclopédique publient de temps à autre une « revue des livres récents ». […] Pourquoi les gens achètent-ils plutôt un livre qu’un autre ? […] Il applique donc son appareil — d’aucuns le comparent à celui de Procuste — à tout livre survenant, et il a tué le doute par la logique. […] Il est illogique de les employer à bâcler des jugements au jour le jour sur une foule de livres ; mais il serait coupable de les laisser inutiles.

190. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Premièrement, M. de Pontmartin dédie dans une longue préface son livre à M.  […] Ce serait déjà grave de dédier, — ne chicanons pas sur les mots, d’adresser publiquement son livre, un livre de satire et de personnalités, à M.  […] Le cadre du livre en question est, d’ailleurs, des plus élémentaires, et les paravents ne sont là que pour la forme. […] Ce livre, destiné à dénoncer le scandale littéraire, en fait désormais partie. […] Ce livre, est plus un acte qu’un livre.

191. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Je ne puis assez m’étonner de l’émoi que mes livres ont paru causer dans un certain monde. […] Nos livres paraissent ; aussitôt grand scandale ! […] Nos livres représentent des années de travail : ils se défendront tout seuls.‌ […] Ce n’est pas nous, ce sont vos livres de mauvais enseignement qui sont responsables de ce titre. […] Un autre fait courir le bruit qu’on trouve nos livres à treize sous sur les quais, où jamais personne n’en vit un seul.

192. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Quel dommage qu’il ne puisse pas se mettre tout entier sous la couverture de son livre ! […] Rollinat, on a beaucoup écrit sur lui et sur son livre, mais l’a-t-on vraiment jugé ? […] C’est par l’intensité prodigieuse de l’accent que ce livre échappe au reproche d’uniformité dans la couleur. […] Sur les cinq livres de mon poème, si j’avais été M.  […] Je le regrette pour la gloire de son livre.

193. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

On n’avait pas montré à ses ouvrages ce dédain et cette hostilité qu’on a pour tous les livres forts dans ce monde quand ils touchent à des idées faites ; car l’homme n’aime pas plus à être dérangé dans son esprit que dans son corps. […] Ses livres se lisaient comme s’ils n’avaient pas été des découvertes. […] Or, ici, dans ces livres de Fournier, il n’y a que de très petites choses. […] Tel est le livre d’Édouard Fournier et tel est son travail. […] Évidemment, tout le livre est là.

194. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVIII. Des Livres sur l’Art Militaire & sur les sciences qui y ont rapport. » pp. 370-378

Des Livres sur l’Art Militaire & sur les sciences qui y ont rapport. […] La Géométrie pratique, a été traitée dans un grand nombre de livres. […] On a encore la Géométrie pratique de l’Ingénieur, ou l’art de mesurer, divisé en huit livres, Strasbourg, 1723. […] Je ne sache guéres de livre de Mathématiques plus commodes & mieux fait. […] Blondel, à Paris in-fol. 1698., est aussi un très-bon livre.

195. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Livre III. […] Voici un livre. […] Or, le règne du livre commence. […] Augmentez le lecteur, vous augmentez le livre. […] J’ouvris le livre.

196. (1925) Comment on devient écrivain

Ouvrez ses livres : c’est la vie même. […] Il ne se livre pas ; il faut le deviner. […] (On a publié des livres là-dessus.) […] Galeotti fut l’auteur et le livre. […] On trouve tout cela dans les livres.

197. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

Quand j’aurai joint à ces deux livres, selon mon dessein, un traité du Destin, n’aurai-je pas épuisé la matière ? […] C’est à la même époque qu’il écrivit le livre intitulé du Destin. Ce livre n’est qu’un débris, il n’en reste que quelques belles pages ; on voit seulement que c’était un développement de son livre sur la divinité, et qu’il y portait, comme le poète Lucrèce, mais d’une main plus religieuse que Lucrèce, des coups terribles aux superstitions païennes de son pays. […] Malheureusement ce livre incomparable fut perdu dans le déménagement du monde et dans les cendres de Rome. […] Lisez les dernières lignes attendries de ce livre, adressé à l’ombre de son fils, mort avant lui.

198. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Livres, dont il ne nous reste que les cinq premiers entiers. […] Paris 1574. bonne édition d’un livre estimé & peu commun. […] Ce livre assez connu, s’annonce par lui-même. […] Il y a eu peu de livres aussi lus & aussi critiqués. […] Elle est divisée en 40. livres, & imprimée à Naples en 4.

199. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « Préface »

pas intitulé son livre les Œuvres et les Hommes pour parler des œuvres et laisser les hommes de côté. […] Tout livre est l’homme qui l’a écrit, tête, cœur, foie et entrailles. La Critique doit donc traverser le livre pour arriver à l’homme ou l’homme pour arriver au livre, et clouer toujours l’un sur l’autre… ou bien c’est… qu’elle manquerait de clous ! […] Son livre, qui embrassera tout le xixe  siècle, ne s’ouvrira point cependant à 1800, pour s’avancer ainsi, d’année en année, jusqu’à l’époque où nous voilà parvenus. Il a cru mieux faire et attirer sur son œuvre un intérêt plus grand, en commençant la publication qu’il prépare par l’examen des livres les plus actuels, quitte à se replier plus tard sur les plus anciens, les éditions nouvelles offrant une occasion toute naturelle d’en parler.

200. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

Mais, littérairement, le livre nouveau de M. Alexandre Dumas n’est pas un livre de la supériorité qu’on accorde généralement à son auteur. […] Cette fois, c’était un livre qu’il avait fait. […] Mais je n’accepte point le livre de M.  […] » Car, en matière de livre, s’ennuyer, c’est souffrir.

201. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal. »

À une époque aussi dépravée par les livres que l’est la nôtre, Les Fleurs du mal n’en feront pas beaucoup, nous osons l’affirmer. […] Ce ne sont pas les Fleurs du mal que le livre de M.  […] dans le monde de la Chute, ce livre sera moral à sa manière ; et ne souriez pas ! […] Cependant, nous devons l’avouer, ces inconséquences, presque fatales, sont assez rares dans le livre de M.  […] Charles Baudelaire n’est pas un de ces poètes qui n’ont qu’un livre dans le cerveau et qui vont le rabâchant toujours.

202. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

Et cependant, malgré tout cela, son livre n’en pèche pas moins par l’âme même, par le fond, par la conclusion. […] Et ce que nous disons là, nous ne l’induisons pas des tendances générales du livre en question ; nous avons mieux que cela pour le condamner. […] L’économiste semble si sûr de son résultat scientifique que son émotion y perd, et qu’avec de l’émotion il aurait fait, peut-être, un livre éloquent, ce qui vaut toujours mieux qu’un livre didactique. […] Seulement, nous le demandons à Alphonse Jobez, pourquoi, si cette philosophie est sienne, s’il l’a acceptée après examen, ne l’a-t-il pas hardiment posée au front de son livre, pour qu’elle pût donner à ce livre l’autorité d’un ensemble de vues sans lequel l’Économie politique ne sera jamais rien ? […] La seule partie de l’ouvrage de Jobez que nous devons arracher à la condamnation dont le livre peut être frappé par une critique sévère, c’est la dernière partie, relative à l’agriculture.

203. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

un Olympien, un dieu, un Jupiter, — ce livre va les exalter de plus belle, les faire titiller et danser plus fort la danse de Saint-Guy de leurs admirations. […] Sainte-Beuve en est à son troisième article sur le livre d’Eckermann. […] Le livre d’Eckermann est plein de ces belles choses, mais il contient plus encore de sagacité et de finesse. […] Sainte-Beuve pour faire trois articles, horrifiques de longueur, sur un piètre livre, et je me contenterai de ceci. […] Il remâche, dans la conversation, bien des idées qu’il a mieux dites dans ses ouvrages, et le livre dont j’ai parlé déjà, de M. 

204. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

., et que je soupçonne, au style, d’être de madame Michelet, nous apprend que ce livre posthume n’est que le fragment d’un livre plus grand dans la conception de son auteur. […] En soi, il est mal fait, ce livre. […] Le didactisme des livres a toujours manqué à Michelet, qui n’a ni logique dans l’esprit, ni continuité d’impression… C’est un Sibyllin. […] Le livre des Soldats de la Révolution n’en contient que trois, et c’est trop peu. […] C’est le seul reproche (de composition) qu’on puisse faire à ce livre ému, éloquent, substantiel et rapide.

205. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

… Le titre du livre fait illusion ; on dirait un livre d’histoire. […] le comte de Gasparin n’a pas recommencé le livre de Hurter. Ce n’est pas même un livre du tout, que le sien. […] Ces livres surprenants et délicieux, ne ressemblaient guères à celui qu’a publié le mari de cette chrétienne inspirée. […] Il n’est point le tranquille monsieur en habit noir qui lit dans un livre.

206. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Ses livres (si on peut dire ses livres) sont les récits de ses Visions, écrites sous la dictée de ses extases. […] On a assez dit, dans l’introduction et le courant de ce livre, ce qu’il était ; mais il est bon, en finissant, de le répéter. […] Subjectivement vraies pour elle, nous sommes également libres de les admettre et de les rejeter, puisqu’elles ne contredisent nulle part les livres qui obligent à la foi. […] Oui, même à la lueur de la céleste lampe de l’Évangile, dites s’il n’y a pas là une simplicité approchant de celle du livre dont jusque-là rien ne s’était tant approché, et un genre de pathétique, qui du moins ne détonne pas, avec le pathétique sans pareil du livre divin. […] La vision de la sœur Emmerich, c’est, qu’on me passe le mot, l’individualisation des personnages des livres saints.

207. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Le présent littéraire, c’est beaucoup de livres, c’est un flot de livres, qui coulent. […] Le sage craint l’homme d’un seul livre. […] Le génie, le genre, le Livre. […] La littérature s’accomplit en fonction du Livre, et pourtant il n’y a rien à quoi l’homme des livres pense moins qu’au Livre. […] Comme les peuples heureux n’ont pas d’histoire, ces gens de goût ne font pas de livres, mais il faut bien prendre ici son exemple dans les livres, je le prendrai donc dans le livre qui de tous les livres écrits est le moins un livre, dans l’auteur qui est le moins un auteur, dans Montaigne.

208. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Le livre qu’il publie aujourd’hui sous le titre d’Histoire de la Révolution la raconte bien moins qu’il ne la déifie, et c’est par là que ce livre ressort et se détache de tous les livres contemporains sur le même sujet. […] Le livre est fait quand M.  […] Tel est le livre de M.  […] Nous l’avouerons, avant d’ouvrir ce livre d’un titre qui nous fit rêver, nous pensions que c’était aussi, comme le livre de M. Michelet, un livre d’histoire ; et, dans notre pensée, nous l’opposions au livre de M. 

209. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Dans ses tout derniers livres, Bourget semble pourtant s’efforcer d’arracher la grise livrée stendhalienne. […] Bourget a visité beaucoup de salons et beaucoup de livres. […] Je ne méprise pas moins que lui les derniers livres de Zola. […] Mais, un livre achevé, on songe à en faire un autre et, comme dit M. de La Palice, on ne peut pas commencer par la fin. […] Il cite servilement ou bien, timide, il résume un livre paragraphe après paragraphe.

210. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

Nous l’avouerons, avant d’ouvrir ce livre d’un titre qui nous fit rêver, nous pensions que c’était aussi, comme le livre de Michelet, un livre d’histoire ; dans notre pensée, nous l’opposions au livre de Michelet, et nous faisions de tous les deux une grande et frappante antithèse. […] Trop élevé, trop pratique, trop acte, en un mot, pour tomber sous le regard d’une critique purement littéraire, le livre du P.  […] Tel qu’il est cependant, et au point de vue où le livre de Michelet nous a placés, c’est un enseignement qui fait du bien et qui redresse… Les Femmes de l’Évangile sont plus que de l’histoire ; mais elles sont aussi de l’histoire, et, comme tout se tient dans la vérité et dans le Christianisme, elles peuvent démontrer, à ceux qui croiraient à l’héroïsme des femmes là où le met Michelet, l’erreur profonde dans laquelle il s’enfonce sur leur destinée et sur leurs vertus. […] Il y a un chapitre du livre intitulé : « Chaque parti périt par les femmes » ; un autre : « La réaction par les femmes dans le demi-siècle qui suit la Révolution ». […] Or, Michelet sait bien, au fond de sa conscience d’historien (et les embarras de son livre, et le vague tourment de sa pensée dans les conclusions de ce livre, le prouvent avec éloquence), que ce n’est pas aux femmes de la Renaissance qu’une société qui fut chrétienne peut rester aujourd’hui sans périr !

211. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Saint-Marc Girardin »

À cette époque, il est vrai, l’Amérique n’avait pas encore publié la Case de l’Oncle Tom, mais cet ouvrage, qui est moins un livre qu’autre chose, serait-il même un livre grand comme sa renommée, qu’un livre isolé ne prouve rien de plus que la force individuelle de celui qui l’a écrit, et la littérature américaine n’en resterait pas moins une littérature d’avortement, l’amas confus d’organes ébauchés qui ne constituent pas la vie. […] Le peu de livres qui se publient (nous parlons de livres, entendons-nous ! […] Ainsi, par exemple, un grand ouvrage de Lerminier sur les Législateurs et les Constitutions de la Grèce antique, — un livre pensé, médité, presque une découverte en histoire, — et dont la Critique, par parenthèse, préoccupée des choses présentes, commérant d’une voix hâtée sur des œuvres éphémères, n’a pas pu ou voulu parler comme elle le devait. […] Seulement, son nouvel ouvrage, bien différent en cela du livre de Lerminier, lequel est digne d’être pris en considération par les esprits les plus profonds, n’ajoutera pas beaucoup aux idées actuelles et à la gloire de son auteur. […] Cet ouvrage, du reste, — notes de voyage prises en courant, — ne peut avoir l’importance d’un livre même aux yeux de son auteur, qui a, dans un talent incontestable, l’obligation d’être sévère.

212. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Aimer les vieux livres, comme goûter le vieux vin, est un signe de maturité déjà. […] Achetez et lisez les livres faits par les vieillards, qui ont su y mettre l’originalité de leur caractère et de leur âge. […] Morcau se vend à la foire, j’entends les livres de philosophie, d’humanités et d’histoire. […] On y lit (p. 231) une grande discussion sur la poésie macaronique ; ce livre est une espèce de macaronée aussi. […] Tout cela se passait à propos du plus clément et du plus miséricordieux des livres, autour de l’Imitation.

213. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Les ouvrages de Montesquieu ne sont guère que le résumé philosophique et la reprise idéale de ses lectures : on ne raisonne pas mieux que lui de l’histoire, quand il a fermé le livre où en est le récit. […] Je reviens au livre des Considérations d’où je me suis écarté. […] Le premier livre qui traite des lois en général, en les prenant dans l’acception la plus étendue, et par rapport à tous les êtres de l’univers, est bien vague ; et, si l’on osait dire, on sent dans ce premier livre un homme embarrassé, de même qu’on sent un homme fatigué et un peu haletant dans les derniers. […] On n’attend pas que je me donne ici les airs de critiquer L’Esprit des lois : il y faudrait plusieurs volumes et le prendre livre par livre, chapitre par chapitre. […] Ce qu’il y a de beau chez Montesquieu, c’est l’homme derrière le livre, Il ne faut pas demander à ce livre plus de méthode, plus de suite, plus de précis et de positif dans le détail, plus de sobriété dans l’érudition et dans l’imagination, plus de conseils pratiques qu’il n’y en a en réalité ; il faut y voir le caractère de modération, de patriotisme et d’humanité que l’auteur a porté dans toutes les belles parties, et qu’il a revêtu de mainte parole magnanime.

214. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Quel front et quels yeux pour un livre ! […] Avant le livre de Granier de Cassagnac, je ne savais pas de plume qu’elle n’eût plus ou moins fait trembler, qu’elle n’eût plus ou moins égarée. […] À cet égard on n’a plus de doute quand on a lu le livre de Cassagnac. […] Je ne crains pas de l’avancer, son livre se rattache à la destinée des monarchies et doit contribuer à les sauver, si Dieu n’a pas voulu qu’elles périssent. […] Voilà le résultat pratique, influent, de son livre, le but qu’il a eu plus en vue que son livre même, en l’écrivant.

215. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

En effet, le livre de M.  […] Le livre de M.  […] Amédée Pommier avec l’âpre plaisir que donne un livre de moralité sévère dans un temps où tout s’est énervé, et nous savons si le matérialisme est le vice du livre et du poète. […] Je viens de le lire, ce livre nouveau de M.  […] Dites-vous-le bien, le livre d’aujourd’hui de M. 

216. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Kahn, Gustave (1859-1936) »

Kahn est résolument un poète novateur, et son premier livre, Les Palais nomades, est un des plus agréables poèmes de ces temps. […] Un livre ainsi conçu pourrait être un chef-d’œuvre. […] [Le Livre des masques, 1ère série (1896).] […] Parmi les pièces de cette « suite », qu’il nous agrée de voir placée en tête du livre, notons une Cléopâtre — de beauté étrangement nostalgique et dont les derniers vers ont la force pensive des paroles immuables. […] Je lui préfère pourtant les Images du Rhin et Mosellanes, la perle du livre, à mon avis.

217. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Un beau livre de cendres tièdes. […] Ce livre en a d’autres, il est d’âme changeante comme un crépuscule d’été. […] Le livre n’a pas eu d’écho à l’époque, Shakespeare n’étant pas en vogue. […] Le livre est publié par l’Esprit nouveau. […] Ce livre marque ses débuts dans la critique d’art.

218. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

jusqu’aux éditeurs, ces inaccessibles à l’illusion, qui ne prendraient pas, certes, un premier livre de vous, si vous vous appeliez simplement Tibère, Jacques ou Jean, fussiez-vous pétillant de génie ! […] Les filles des hommes célèbres qui se contentent de filer de la laine à la maison, au lieu de filer de la phrase dans les journaux et dans les livres, sont, à l’heure qu’il est, à peu de chose près, des chimères. […] Mme Marie-Alexandre Dumas ne se contente pas, dans son livre, d’être fille comme Mme de Staël l’était, avec cette bouffissure de Necker, qu’elle prenait pour le plus grand homme qui eût jamais existé. […] Aujourd’hui, dans ce roman qui veut être un livre pieux, Mme Marie-Alexandre Dumas se peint en robes de cachemire blanc, avec capuchon, — le costume dramatique ! — et s’y fait dire, tout le long du livre, par sa femme de chambre (un peu idolâtre, cette femme de chambre, avec des pantomimes bien vives !) 

219. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Malheureusement, le livre lu, il a fallu rabattre de notre sympathie. […] Dès cette préface, du reste, et même à cause de cette préface, n’était-il pas aisé de deviner le livre ? […] Telles sont les raisons qui font de cet ouvrage sur les ducs de Normandie un livre sans valeur d’aucune sorte. […] Nous ne croyons point à l’innocuité des livres médiocres. Nous pensons même que le livre médiocre va plus loin dans les masses que le livre distingué ou supérieur, et qu’il s’enlève d’autant plus aisément sur la bêtise ou l’ignorance humaine, comme une plume sur l’aile favorable des vents.

220. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Je me figure que c’est Charpentier, qui est venu me dire, que le livre était saisi. […] C’est ravivant et exaltant tout de même le succès brut, l’exposition insolente de son livre, de son livre auprès duquel, on sent que les autres n’existent pas. […] J’ai fait un livre brave, arrive ce qui pourra ! […] C’est vraiment inouï, ce qu’a fait écrire ce livre, où je défie de trouver, je ne dirai pas un mot cochon, mais une expression vive, — ce qu’a fait écrire ce livre aux purs du journalisme. […] Il sent qu’un nouveau livre le laisse où il est, ne le porte plus en avant.

221. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Pour ne parler que de ces derniers temps, nous avons eu le livre sur Hugues de Lionne, par Valfrey, dans lequel tout est vague, excepté l’ennui qu’il inspire, — lequel est très précis. […] Le livre des Deux Diplomates n’atteste que les incertitudes et les troubles de leurs prévisions. […] IV Tel ce livre, si on peut appeler ces fragments un livre, qui se nomme les Deux Diplomates, titre pour le livre comme pour les hommes qui le portent, — un titre et rien dessous ! […] Un jour, qui ne paraît pas éloigné, ce genre de livres pourra bien disparaître, comme la diplomatie elle-même, cette autre vacuité. […] Alors aussi la Critique n’aura plus devant elle, comme aujourd’hui, ce tas de livres, faciles à bâcler avec des correspondances et des confidences tirées de l’oubli dans lequel elles pouvaient rester.

222. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

L’Anglais promis, l’Anglais que je cherchais, n’est point dans le livre de Wey. […] , son Dick Moon est un Anglais abstrait, pâle comme la chose qu’exprime son nom, incertain, et, le long du livre, décroissant comme elle. […] Celles que Wey nous donne en beaucoup d’endroits de son livre, disons qu’il en a la primeur. […] Elles n’empêcheront pas le plaisir qu’on prendra à ce livre attachant, qu’on lira en wagon, et ailleurs. […] Dans son livre de Dick Moon, je vois l’Est, le Midi, le Nord, et même un peu de l’Ouest de la France, puisque j’y trouve la Bretagne.

223. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

Mais, quoi qu’il en puisse être, c’est un livre d’un talent très mâle et qui ne sent nullement son débutant. […] C’est là l’originalité et le mérite du livre de M. d’Héricault. […] L’historien de La Révolution de Thermidor a taillé son livre dans la mesure juste qu’il devait avoir. […] Mais, s’il y a un livre capable d’arracher du cœur et de l’esprit l’idolâtrie de Robespierre, de ce faux homme d’État, bête comme une guillotine qui aurait le mouvement perpétuel, c’est, à coup sûr, ce livre de M. d’Héricault, qui dit tout sans exagérer rien. Ce livre est d’une telle impartialité qu’il est impossible de voir à travers les pages l’opinion politique de l’auteur.

224. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

oublié dans son livre qu’il avait l’honneur d’être prêtre. […] Mais ce n’était pas assez : l’influence de saint Vincent de Paul a transpercé jusqu’aux détails du livre que l’abbé Maynard a consacré à sa mémoire. C’est un livre d’autant plus beau qu’il est un livre le moins possible… L’auteur moins sincère, moins la proie des choses ineffables qu’il raconte, l’eût probablement mieux composé et plus habilement construit. […] — ont repris, dans un journal fameux, l’abbé Maynard d’avoir parlé, dans un livre sur le doux Vincent de Paul, de Jansénius et de ses erreurs avec une rigueur méritée. […] On ne tue pas l’esprit d’un livre comme le sien, le robuste esprit d’un livre de prêtre, avec une piqûre de rhéteur.

225. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Le livre de M.  […] Or, les défauts de son livre, que je lui demanderai la permission de signaler, viennent justement de sa prétention et de sa préoccupation d’être un romancier physiologique. […] Ils me font douter de l’originalité sincère du livre de M.  […] Or, ce qu’il me faut avant tout, ce sont des livres sincères. […] Et à l’auteur, qui vaut mieux que son livre : — Repassez avec un livre vrai !

226. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1876 » pp. 252-303

— Oui, c’est curieux, mais il n’y a pas un livre là-dedans ! — Il n’y a pas un livre, il n’y a pas un livre… Mais si il y a un livre, n’est-ce pas Goncourt ? […] Les livres, les livres de valeur, ne se font que du contrecoup de toutes les émotions produites par les beautés belles ou laides de la terre, chez une nature exaltée. […] Il est en moi le rêve de faire un livre, qui, sous la forme d’un journal, s’appellerait « Un an au Japon », et un livre encore plus senti que peint. Ce livre, j’ai la confiance que j’en ferais un livre ne ressemblant à aucun autre.

227. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Louÿs, Pierre (1870-1925) »

Camille Mauclair Bilitis a chanté par son caprice des mélodies si admirables, que, les ayant notées, il s’est trouvé faire un livre auprès duquel il n’avait rien écrit. […] Il a écrit là un des meilleurs livres d’art que cette génération ait donnés. […] Soyez sûrs que les cendres de Gautier ont frémi de joie, à l’apparition de ce livre, et que, dans le paradis des lettrés, l’ombre de Flaubert hurle, à l’heure qu’il est, des phrases de Pierre Louÿs, les soumet à l’infaillible épreuve de son gueuloir, et qu’elles la subissent victorieusement… Enfin voilà donc un jeune, un vrai jeune — Pierre Louÿs n’a pas vingt-six ans — qui nous donne un beau livre ; un livre écrit dans une langue impeccable, avec les formules classiques et les mots de tout le monde, mais rénovés et rajeunis à force de goût et d’art ; un livre très savant et où se révèle, à chaque page, une connaissance approfondie de l’antiquité et de la littérature grecque, mais sans pédantisme aucun et ne sentant jamais l’huile et l’effort ; un livre dont la table contient sans doute un symbole ingénieux et poétique, mais un symbole parfaitement clair ; un livre, enfin, qui est vraiment issu de notre tradition et animé de notre génie et dans lequel la beauté, la force et la grâce se montrent toujours en plein soleil, et inondées d’éclatante lumière !

228. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Préface50 La peinture est-elle un livre ? […] C’était leur livre préféré, le livre qui leur avait donné le plus de mal. […] Le vieux ne se sent pas le courage — et pourquoi ne le dirait-il pas — le talent d’écrire, lui tout seul, les deux études qui manquent au livre. […] Le volume laissé sur la table de nuit, il se faisait par avance une joie, sa maîtresse couchée et endormie, de se plonger dans le petit livre rouge avec recueillement, solennité, religion. […] Et avec l’inconnu et l’inédit de ces documents authentiques et sincères, nous essayons aujourd’hui, dans ce livre, de faire connaître à la France son grand peintre de mœurs.

229. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Lettre a monseigneur le duc de**. » pp. -

Vous paroissez résolu à ne lire que des Livres françois. […] J’ai puisé dans tous les Livres de critique, dans les Journaux, dans les Observations, dans les Jugemens littéraires ; mais j’ai très rarement cité mes autorités. […] Ils ont compilé de volumes, pour apprendre au public que les Livres qu’il pouvoit lire, se réduisoient à un très-petit nombre. […] Mon dessein a été seulement d’indiquer les meilleurs Livres sur les Sciences & les Arts. […] Je ne me sais point astreint, dans l’arrangement de mon Livre, à l’ordre que les Bibliographes suivent ordinairement.

230. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Il n’écrit pas des livres de femme. […] Paul Georges donne à son livre un titre latin. […] Tels ses livres, d’un charme discret, prenant et durable. […] Le livre contient, mêlées assez gauchement, deux histoires. […] Son premier livre, Pauvre Petite !

231. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Ce livre est le commentaire des premiers livres sacrés, écrit dans les dernières années de sa vie par Confucius. […] L’éloquence de ce livre est une éloquence de profondeur, d’énergie et d’évidence. […] Je m’y livre cependant sans relâche, parce qu’il est de mon devoir de le faire. […] Seize livres ensuite traitent de politique, du gouvernement des hommes en société, de l’empereur considéré comme premier père de la famille, selon la doctrine de Confucius et des livres sacrés. Les quatre livres suivants roulent sur l’impératrice et sur la famille impériale.

232. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Capefigue qu’une bergerie historique Nous n’avions pas à analyser un tel livre. […] Grave question que le livre nouveau de M.  […] Capefigue est de très bonne foi dans le livre, qui nous étonna tant quand il parut. […] En écrivant son livre, il a cédé très naïvement (trop naïvement !) […] Capefigue, a écrit un livre pour les poétiser !

233. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il lisait toutes sortes de livres anciens et nouveaux : c’était une nourriture qui lui était nécessaire. « Les jeunes gens surtout, disaii-il, devraient se mettre en tête cette maxime bien véritable, que plus on lit plus on a d’esprit… Celui qui a lu aurait encore plus d’esprit s’il avait lu davantage. » Il lisait toutes les nouveautés, et notait l’impression qu’il en recevait ; il n’était pas de ces dédaîgneurs (comme il les appelle) qui déclaraient d’un livre à première vue que cela ne valait rien ; il lisait jusqu’au bout le livre une fois commencé, biographies, mélanges, anecdotes, même les ana, même les contes de fées ; il les prenait par leur bon côté et y trouvait presque toujours sujet à quelque réflexion, à quelque plaisir : « Je dis à nos amis ordinaires : Que je vous plains de toujours critiquer ! […] » Mais ce qu’il préférait à tout, c’étaient les livres de politique, de considérations sur le bien public et sur les matières sociales, « les choses d’un sens suivi et de génie », c’est-à-dire où l’auteur produisait avec vigueur ses propres pensées. […] Les jugements et témoignages de d’Argenson sur les écrivains qu’il a connus et les livres d’eux qu’il a lus sont plus sûrs et ont beaucoup de prix à nos yeux. […] Il débuta par les Lettres persanes, il avança par ce livre-ci, et il a couronné l’œuvre par L’Esprit des lois. […] Si j’étais en ce moment plus soigneux de la renommée de d’Argenson que de la vérité, j’omettrais de dire que, tout en appelant L’Esprit des lois un « grand livre », il mettait bien au-dessus, pour la solidité du raisonnement, plus d’un ouvrage oublié de ce temps-là, par exemple un livre qu’on croyait alors traduit de l’anglais et qui était du maître des comptes Dangeul, intitulé Remarques sur les avantages et les désavantages de la France et de la Grande-Bretagne par rapport au commerce ; et même un livre bien autrement radical et qui nous ferait peur aujourd’hui, intitulé Code de la nature ou le véritable esprit des lois, qu’il croyait de Toussaint et qui est de Morelly : « Excellent livre, s’écriait d’Argenson (juin 1756), le livre des livres, autant au-dessus de L’Esprit des lois du président de Montesquieu, que La Bruyère est au-dessus de l’abbé Trublet, mais contre lequel il n’y aura jamais assez de soufre pour le brûler, etc. » Morelly, dans cet ouvrage, dénonce la propriété comme le principe de tous les maux et de tous les vices existants.

234. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Ses livres peuvent donner idée de son enseignement. […] Tous ces petits livres sont fort gentiment faits. […] Le livre de M.  […] Pour Dante, c’est plus voisin de nous et plus frappant encore ; il a fallu le déchiffrer, l’épeler livre à livre ; on s’en tenait d’abord à l’Enfer. […] Cet article sur le livre de M. 

235. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Le livre de M.  […] On ne saurait donc être étonné de cette grêle et de ce tonnerre de réfutations contre le livre de M.  […] Renan, il faut bien le reconnaître, ne plaît guère plus, par ce livre extraordinaire, aux sceptiques et incrédules qu’aux croyants. […] Un tel livre qui trahit la faiblesse et l’imprudence de l’attaque va avoir pour premier résultat de fortifier et de redoubler la foi chez les croyants. […] — Le mercredi 24 juin 1863, jour où le livre avait paru, le Constitutionnel avait inséré la note suivante : « La librairie Michel Lévy met aujourd’hui même en vente un livre qui était depuis longtemps annoncé et bien impatiemment attendu, la Vie de Jésus, par M. 

236. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Nulle part, dans leur livre, on ne sent passer un frémissement d’indignation ou de colère. […] … Toujours est-il que l’homme que cherchait Pascal dans les livres, n’est pas ici. […] Le livre n’est pas venu, malgré les facultés qu’il prouve. […] Le livre de Fervaques gagnera à vieillir comme le vin. […] Cet autre, livre, c’est : Les Femmes du monde.

237. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

L’esprit de parti, en effet, abaisse le livre de M.  […] Le livre de M. de Lacretelle fut publié en 1872. […] voilà pourquoi j’aurais voulu l’entendre mieux dans ce livre de M.  […] Henri de Lacretelle est, dans son livre, comme Sosie, « l’ami de tout le monde », et que tout le monde de son livre le préoccupe bien plus que Lamartine lui-même. […] J’ai dit la pensée et les sentiments de ce livre : en voici maintenant le talent.

238. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Sous une forme moins brillante, sous une forme modeste, sous une forme quelconque, ce serait encore un livre d’un succès certain et avec lequel la Critique devrait compter. […] Paul de Saint-Victor a cet avantage pour le public d’avoir sur Goethe les opinions admises en Europe, et son livre est plus qu’un jugement littéraire sur le talent ou le génie de Goethe. […] Son livre a un sens plus profond qu’on ne croit quand on l’appelle simplement par son titre : LES FEMMES DE GOETHE, par Paul de Saint Victor. […] — le mot de Montesquieu : « Les gens d’esprit font les livres qu’ils lisent !  […] Le livre de Saint-Victor doit devenir en Allemagne un livre national.

239. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

Il n’y a pas dans les quatre livres de Mlle Bader un seul fait (je dis : un seul ! […] Son livre, — car ses quatre livres n’en forment qu’un par le sujet — est une espèce de tapisserie historique qui suppose plus de patience et d’attention que d’inspiration et d’émotion passionnée. […] Ce serait là un ferme livre d’histoire à dresser contre les histoires flottantes de Mlle Clarisse Bader, qui n’a pas plus d’initiative dans la pensée que tout son sexe, et dont tous les livres servent à le prouver. […] Dans d’autres endroits de ses livres, c’est derrière quelque autre écrivain que marchera Mme Bader, comme une dévote à la procession, derrière le saint sacrement. […] … Ce n’est plus qu’un Hermès, et qu’on me permette cette légèreté, — car les femmes graves me font léger jusqu’à la dépravation, — un Hermès dont les livres doivent rester pour nous hermétiquement fermés.

240. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Mais, franchement, est-il permis, à l’heure qu’il est, de faire un livre ennuyeux sur la Chine ? Si c’était un livre inexact, passe encore ! […] … Le livre de Pauthier et les travaux complémentaires et caudalifs que Bazin a soudés à ce livre, sous le titre de la Chine moderne 4, ne contiennent rien de plus que ce qu’on savait avant eux. […] Eh bien, c’est ce livre de Borget, qui saisissait presque au saut du lit et en déshabillé les Chinois, que Pauthier et Bazin auraient dû prendre pour modèle ! et c’est ce livre qu’on éprouve le besoin de relire pour ne pas se brouiller entièrement avec la Chine, quand on sort, comme on sort d’une fondrière, de la compilation de Bazin et Pauthier, lesquels, hélas !

241. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les civilisations »

Faliés l’a posée nettement au début de son livre, cette question de race, comme le lampadaire de l’Histoire, et cela donne une sensation charmante ! […] Je n’ai, moi, qu’à dire ici la valeur historique et littéraire de ce livre, lequel, littérairement, est nul, et historiquement incomplet et sans précision. […] J’aimerais bien mieux être gai… Je me résumerai sur son livre. […] Seulement, puisqu’il l’a, et que, ces grandes questions, il ne les a pas résolues, je le livre à ce casse-téte chinois. […] Le pédantisme des sciences modernes, voilà son caractère et celui de son livre, et c’est un caractère qu’il est bon de ne pas mépriser par le temps qui court.

242. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Il est vrai, un traducteur attardé vient enfin de poindre et veut faire poindre ce livre, dont il ne signe pas la traduction. […] Est-ce que le plus fort, par le talent, des livres de Voltaire, n’est pas le plus grand de ses crimes ? […] Selon Emmanuel Rhoïdis, la chose à lire de son livre, c’est le roman, et cela n’est vrai ni dans sa pensée ni hors de sa pensée. […] Le livre nous dit que ce portrait est copié sur le manuscrit de Cologne. Rhoïdis, coupable de son livre, n’est donc pas coupable de cet atroce portrait.

243. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Ce livre est Le Maçon, publié il y a vingt-six ans (un quart de siècle déjà !) […] Aussi est-ce par là qu’il faut expliquer les qualités du livre et ses vices. […] Ses livres sont lus, et l’Histoire littéraire a magnifiquement enguirlandé la niche d’homme célèbre où il perche sur un piédestal. […] Gozlan, qui lui prêta son coloris de lumière électrique, Les Intimes, le livre le plus dangereux de toute cette époque de livres mauvais et dangereux. […] Parmi les livres que la pensée de M. 

244. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

mais cela vaut cent fois mieux que des livres ! […] Ce livre promet. […] Il y a tout un livre qui n’est pas un cadeau, lui, et qui s’est glissé entre ces lettres ! […] le sens le plus profond du livre. […] Elle aimait tant, qu’elle aima ses livres avec la faiblesse qu’on a pour des enfants, gardant pour ses autres enfants la force !

245. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

Tel est l’accent de tout le livre de Rémusat. […] Rémusat a manqué deux fois son livre. […] Il a voulu faire passer un chameau par le trou d’une aiguille ; mais le chameau n’y passe jamais, et les Livres Saints se servent même de cette image pour dire l’impossibilité. […] et il a raté son livre d’histoire. […] On peut généraliser l’observation et l’appliquer à tout son livre.

246. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Tel est le livre, étonnamment hardi et robuste, publié par Ferdinand Fabre sous le titre singulier, qui accroche la curiosité et qui la pince, de L’Abbé Tigrane, candidat à la papauté. […] Doctrinalement, voilà donc le sens et la portée de ce livre. Ce n’est point un livre de propagande, et j’ignore la foi de l’auteur. […] … Si Fabre n’avait pas eu celles que je lui reproche, Dieu sait ce que son livre que j’aime, et que je voudrais un chef-d’œuvre, y aurait gagné ! Mais si ce n’est pas un chef-d’œuvre dans ce que ce mot a d’absolu, le livre de Ferdinand Fabre n’en est pas moins une œuvre rare.

247. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

Deltuf20 I Je ne connais rien de plus cruel que le hasard des livres, et même que tous les hasards, — mais, en ma qualité d’écrivain, celui des livres me frappe et m’impatiente davantage. […] c’est cet avertissement que je veux donner aujourd’hui, à propos d’un livre dont on n’a point parlé, que je sache, et qui, de présent, peut se croire très-parfaitement étouffé par messieurs les muets de la critique contemporaine. […] Mais le livre que voici court de grands périls. […] II Et d’abord, ce livre, qui porte le titre d’Aventures parisiennes, n’est nullement un livre d’aventures, Dieu merci ! […] A l’heure qu’il est, les livres les plus difficiles et les plus rares sont des livres légers, et, quand je dis légers, je ne dis pas inconsistants.

248. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « ??? » pp. 175-182

Eh bien, en prenant ce sujet, qui n’est pas neuf, comme on le voit, mais en le prenant aux cheveux d’une main puissante, on aurait pu en tirer un livre ! […] Supposez dans l’auteur du Blessé une intelligence plus mâle, un observateur plus profond, et le livre manqué, autant en esthétique qu’en morale, pouvait devenir une œuvre hardie d’effet, imposante d’enseignement et de conclusion. […] À cela on aurait gagné, non seulement le fond de son livre, mais la forme, — la forme, qui devient chaque jour dans le roman plus difficile, la forme, plus rare que ce qui est déjà si rare : les idées et les observations ! […] Que cela plaise ou non aux esprits incapables d’en produire un seul, le roman est le livre des sociétés qui périssent en proie aux extrêmes civilisations. […] En voyant cette nuance si supérieure à tout le reste du livre, nous avons cru qu’il y avait eu deux mains pour l’écrire.

249. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

J’ouvre votre livre aux premières pages et qu’est-ce que j’y vois ? […] Et maintenant examinons le nouveau livre de Pierre Loti. […] Case a écrit un bon livre que le succès a déjà accueilli. […] André Theuriet et au livre qui vient de paraître chez Charpentier. […] En somme, un bon et beau livre à tous les points de vue.

250. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

André Chénier n’est pas tout seul dans le livre de M.  […] … Intégralement, Chénier n’y est pas… Les Jacobins qui le tuèrent sont plus que Chénier dans le livre de M.  […] Et voilà pourquoi M. de Vallée a mis sur le front de son livre le nom infâme des Jacobins à côté du nom glorieux d’André Chénier. […] Oscar de Vallée y est revenu lui-même à la fin de son livre, malgré le sujet de ce livre, entrepris pour exalter en André Chénier un talent qui n’était plus celui des vers. […] Et puisque son livre était aussi sur les Jacobins, M. de Vallée a très bien fait de la citer.

251. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Tous livres auxquels on peut dire : « Vous n’êtes pas de bien beaux masques, mais c’est égal, je vous connais ! […] — II s’agit d’amour dans le livre de M.  […] Croit-on qu’il aurait fait son livre de L’Illustre Docteur Mathéus, si Hoffmann ou Edgar Poe n’avaient jamais existé ? […] Le livre de Contes de M.  […] Chatrian n’a pas de plus grands ennemis de son livre que les souvenirs éveillés par son livre, et c’est la réminiscence qui le fait vivre qui le fait mourir !

252. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Les livres qui me ravissaient et me faisaient pleurer à quinze ans, je n’ose pas les relire. […] Quand je rencontre un livre écrit par un de ces hommes, quelle joie ! […] Et peut-être aussi goûtons-nous le plaisir d’entendre ce livre singulier d’une façon hétérodoxe. […] Bonnard s’est marié, et il a écrit le Livre de mon ami. […] Les livres de M. 

253. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

La faute en est aux auteurs qui confondent le succès moral et la vente d’un livre. […] Inversement à l’opinion générale la vente d’un livre est en raison directe de son succès moral. […] … En vérité, s’ils poussent à l’achat d’un livre, c’est parce qu’ils vantent le côté érotique de ce livre — et c’est contre la pornographie dont on fait un appât que le critique probe doit s’élever. […] Il est l’homme de la cité des livres. […] Un exemple : Ils citent un livre de M. 

254. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Contre une légende »

Contre une légende Le livre tout récemment publié par M.  […] Je n’ai point la prétention, dans un article de journal, vite écrit pour être lu cent fois plus vite encore, de parler dignement d’un tel livre. […] Car, s’il est un livre de foi, c’est bien celui-là. […] L’Avenir de la Science est un livre de foi, si vous pensez que la foi peut être autre chose que la croyance aux formules dogmatiques de quelqu’une des religions établies. […] Or, je le répète, cet esprit de foi éclate dans le premier livre écrit par M. 

255. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Presque personne n’a plus le temps de s’enfermer « à l’ombre » pendant plusieurs jours pour lire un livre. […] Au vrai, si l’on ne s’ennuyait pas, on ne ferait jamais cet acte d’abnégation et d’humilité d’ouvrir un livre. […] Le plaisir de lire un livre suranné est toujours un peu languissant. Il l’est plus que celui de lire un livre très ancien. […] Il en est de même des livres qui ont dix ans et qui n’ont pas l’avantage d’en avoir cinquante.

256. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Le premier, sans composer une œuvre, a maintenant publié le livre qui semble le dépositaire de son rêve philosophique : Le Bonheur. […] Stéphane Mallarmé ; en effet, a conçu une œuvre, en maints volumes) de laquelle pas un livre encore n’est écrit. […] , tel est mon principe social… Ceci dit : que l’on me permette de prendre du Traité du Verbe les titres de mon œuvre et de ses parties et des livres, du livre I, le meilleur devenir, qui est l’historique poétique de la Matière éthérée évoluant à l’animal instinctif et sensationnel — au livre dernier, la loi. […]   Et, le poème est certes une instrumentation véritable : avec, élus par l’importance des idées directrices, son leit-motiv, et ses motifs secondaires, passant et repassant, rappelés entiers ou fragmentés, en les mêmes ou diverses mesures, etc… C’est un poème un : et cette instrumentation et cet ordre grandissent du poème au livre, du livre aux livres et à l’Œuvre entière : c’est ainsi l’Œuvre-une voulue, tant par la pensée que par l’expression. […] Ces Théories qui couvaient dès en mon premier livre de vers, d’essai, de même que le plan de mon Œuvre se dessinait en l’avant-propos de ce livre écrit à vingt-deux ans.

257. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

C’est un livre qui nous apprend de singulières nouvelles et qui affecte de singulières prétentions. […] Le livre actuel de Sand est donc inexplicable. […] Telle est l’affirmation soutenue de ce livre qui peut bien passer, ce me semble, pour le dernier de ses romans. […] (Pauvre brebiettet) Quand je fis Indiana, mon premier livre, j’étais tout instinct. […] Oui, c’est nous contre qui elle se révolte aujourd’hui et tire son petit pistolet de livre !

258. (1912) L’art de lire « Chapitre I. Lire lentement »

Il faut lire aussi lentement un livre pour en jouir que pour s’instruire par lui ou le critiquer. […] Beyle lisait beaucoup des doigts, c’est-à-dire qu’il parcourait beaucoup plus qu’il ne lisait et qu’il tombait toujours sur l’endroit essentiel et curieux du livre. » Il ne faut pas penser trop de mal de cette méthode qui est celle des hommes qui sont, comme Beyle, des collectionneurs d’idées. […] Vous me direz qu’il y a des livres qui ne peuvent pas être lus lentement, qui ne supportent pas la lecture lente. […] Premier bienfait de la lecture lente : elle fait le départ, du premier coup, entre le livre à lire et le livre qui n’est fait que pour n’être pas lu. […] Oui ; mais dont aucun ne s’applique à tous les livres indistinctement.

259. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Larroumet, vient me voir, et me conte ceci : il avait publié un gros livre sur Marivaux, et se présentait, je crois, à un examen de doctorat, quand son examinateur lui dit : — Comment, monsieur, un livre de 600 pages sur un auteur de second ordre ? […] c’est trop fort, ce nom dans votre livre…. […] Pas de chance, pas de chance vraiment, dans la publication de mes livres. […] Il parle de Lourdes, se plaignant que la campagne catholique faite contre son livre, qui serait une bonne chose pour un livre tiré à 30 000, est très préjudiciable à un livre, tiré à 120 000, parce qu’elle lui enlève les 80 000 acheteurs, qui pouvaient faire monter son livre, à 200 000. […] Tous ces livres portant notre E. 

260. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Ce livre-ci va montrer qu’il a également la délicatesse de la main. […] On l’y voit plus ressemblant, plus vrai, plus nature que dans les livres où il est et où on le cherche. […] Problème singulier dont le livre de Renée donne le mot plus que tout autre livre. […] Son livre pourrait s’appeler les coulisses du xviie  siècle. […] Le sens moral, inconnu à madame de Sévigné, vit en Amédée Renée et dans son livre ; mais plus perceptible que montré.

261. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

. — le livre de m.de rémusat sur abélard. […] On n’achète guère de livres quand on lit tant les journaux ; les yeux et l’esprit ont leur ration chaque matin, et s’en tiennent là. Les journaux ne vantent d’ailleurs que les livres et les auteurs qu’eux-mêmes ils éditent. […] Le premier livre contient la vie d’Abélard, les livres suivants sont consacrés à l’analyse et à l’examen de sa philosophie, et deviennent indispensables à l’étude de la scolastique dont ils donnent la clef. […] Mais ce que tous les esprits sérieux liront avec intérêt, c’est le livre qui retrace la vie et le caractère d’Abélard.

262. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

C’est la clef de son livre. […] Je n’ay pas plus faict mon livre que mon livre m’a faict : livre consubstantiel à son aucteur, d’une occupation propre, membre de ma vie, non d’une occupation et fin tierce et estrangiere, comme touts autres livres. […] Le livre avait tiré trop haut. […] C’est moins un livre que des matériaux pour orner un livre. […] Ce livre a fait l’impression et il a eu les suites d’une satire, non d’un livre philosophique.

263. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine varie les siens, sans doute pour donner de l’agrément à ses livres. […] C’est la contradiction complète du livre précédent, la renaissance païenne. […] Nuls livres aussi ne sont plus feuilletables que les siens. […] Comment le roman de Fielding a-t-il donné naissance aux livres de Valentin et de Lewis, comment à Lewis succéda M.  […] La collaboration de Jules, qui seule donnait quelque prix à ses livres, avait fini par lui faire illusion et le gêner.

264. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Et puis, comme tous les grands ensembles, le livre de M.  […] Et telle est l’histoire de ce livre. […] » Les jeunes gens reprennent le livre. […] Alors, pourquoi saisis-tu mon livre ? […] … Mais qui vendra vos livres ?

265. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

C’est un catalogue, en effet, que le livre de Barot, bien plus qu’une histoire. […] La raison même qui l’a fait procéder dans son livre comme il y a procédé est une raison d’utilité, et c’est ce qui donne à ce livre une signification bien plus politique que littéraire, malgré son couvert de littérature. […] J’en suis vraiment fâché pour lui, pour nous et pour son livre. […] Qui tient l’idée générale d’un livre tient ce loup par les deux oreilles. […] Son livre est insuffisant.

266. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

L’un de ces livres : l’Histoire des Législateurs et des Constitutions de la Grèce antique 7, par Lerminier, est une œuvre nouvelle, et, qu’on nous permette le mot ! […] L’autre, l’Histoire des Césars, du comte de Champagny, est un livre qui a dix ans de date, mais qui pourrait prendre dix ans encore sans vieillir. […] On voit, d’un seul coup, l’importance de ces deux livres. […] Aristote, il est vrai, est un Grec ; mais si cet homme incomparable se montre encore plus fort que les hommes d’aujourd’hui dans son livre sur la politique, ce livre, par contre, fait ressortir combien ses contemporains étaient inférieurs aux hommes d’aujourd’hui. […] on s’en doutait bien un peu, mais le livre de Lerminier rendra désormais à cet égard toutes les illusions impossibles.

267. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Si le nom, assez peu connu, du reste, de Bellegarrigue, n’était pas au front de ce petit livre, on pourrait se demander par qui une pareille… chose a été écrite. […] Car le livre semble porter la marque de ces trois charmantes individualités. […] Mais le livre en question a bien d’autres prétentions, vraiment ! […] n’a rien de commun avec Alcibiade, semble, comme Alcibiade, avoir voulu couper la queue de son chien dans son petit livre à outrance sur les Femmes d’Amérique. […] Il est vulgaire comme un passant, et un passant déjà passé, car son livre est de 1853.

268. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Mais là ne se borne point le mérite du livre dont il est question aujourd’hui. […] nous renverrons ceux qui croient à leurs paroles légères au livre de M.  […] Seulement, comme tous les livres d’un talent très élevé ou très profond, il a besoin du temps pour son succès. […] Or, le livre de M.  […] Saint-Bonnet que ce livre, entrepris dans un but différent du sien.

269. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Pour toutes ces raisons réunies, si le livre de M.  […] Pelletan, c’est d’écrire un livre pour démontrer la nécessité rationnelle de cette croyance. […] C’est que, pour un livre pareil, il ne suffit pas d’en avoir l’audace. […] , le livre qu’il vient de publier est à refaire. […] Quant au talent d’écrivain dont ce livre éclate, il est presque aussi grand que les erreurs dont il est plein.

270. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Ce n’est là qu’un exemple encore, et le livre de l’abbé Gratry les renferme tous. […] Ici est le cœur même du livre de l’abbé Gratry. Ce livre est vaste, étoffé, opulent d’idées, varié d’aperçus. […] Encore une fois, le livre est là, et c’est là qu’il faut le chercher. […] Voilà, pour nous le mérite pratique, et par conséquent le plus grand, du livre de l’abbé Gratry.

271. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

le livre de M. de Beauvoir est surtout de la poésie de cœur… Chose étrange ! […] Mais nonobstant, ce qui distingue, ce qui met à part ce dernier livre, c’est la sincérité, c’est la vérité de l’inspiration que l’on trouve au fond. […] On dirait que ce sont les couleurs du livre de M. de Beauvoir, livre de deuil, puisqu’il reflète une vie, mais qu’une imagination restée virginale, on ne sait trop par quel procédé, éclaire des teintes d’une rose de Bengale immortelle. […] Après cela, on comprendra sans doute le genre de génie qui sourit dans le livre, tout à la fois riant et mélancolique, que M.  […] Vous saurez ma vie ; — elle est dans ce livre, Dans les noirs soucis qui courbent mon front.

272. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Quoique très bon, le livre de Fleury en faisait désirer un meilleur. […] Nous voilà bien avertis qu’il ne faut pas lire de tels livres avec l’esprit tout seul. […] Dans les choses d’éducation, c’est le livre unique, ou, mieux encore, c’est le livre. […] On ne met de son cœur que dans un livre où l’on parle la langue de sa mère. […] Livre X.

273. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre III. Éducation de Jésus. »

La lecture des livres de l’Ancien Testament fit sur lui beaucoup plus d’impression. […] Un de ces livres surtout le frappa ; c’est le livre de Daniel. […] Peut-être lut-il aussi les livres d’Hénoch, alors révérés à l’égal des livres saints 138, et les autres écrits du même genre, qui entretenaient un si grand mouvement dans l’imagination populaire. […] Il en fut de même pour plusieurs apocryphes (IVe livre des Macch., XVI, ad calcem, etc.). […] Le « Livre d’Hénoch » forme encore une partie intégrante de la Bible éthiopienne.

274. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Quinet, son époux, tout le long de son livre du Siège de Paris. […] Je ne rends compte que de son livre. […] Elle l’aurait nommé, elle, son cher et grand mari, si elle avait annoncé un de ses chers et grands livres ! […] Vertueux et farouche, il n’a pas rendu dans sa préface à la pauvre Mme Quinet ce que cette tendre femme a fait pour lui, tout le long de son livre ! […] Ce livre de sa femme, ce siège de Paris, ces impressions dans lesquelles l’infortunée Mme Quinet a versé toute son âme, M. 

275. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Le livre commence par une déception, et une déception de près de cent pages. […] Et ce livre, qui n’est qu’un premier volume, l’atteste, et ceux qui le suivront, s’il y en a, l’attesteront encore. […] pas en évoquant ce livre qu’on pourrait y répondre. […] Mais il est l’expression de tout un système de livres dont on peut craindre l’encombrement, et même le succès ! […] Pensez à la gloire des œuvres de Gœthe, et encore à la vieille fortune des doctrinaires, dont les livres étaient assurément moins vides que celui-ci.

276. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

Le livre de M.  […] C’était ma première impression quand j’ai ouvert le livre, et la dernière quand je l’ai fermé. […] Or, c’est cette personnalité du critique contre la personnalité des critiqués que j’aurais voulu trouver aussi dans ce livre des Confessions de Fréron, qui sont plus des extractions que des confessions… parce qu’il n’y a de critique efficace, de critique qui mérite ce nom de critique, qu’à la condition de traverser l’homme par le livre et le livre par l’homme… Je sais que le préjugé contraire court les chemins. […] c’est ce Fréron-là, le Fréron personnel que j’aurais voulu voir de plus près dans le livre de M. de Barthélemy. […] … Le livre de M. de Barthélemy signale la place élevée qu’il devrait avoir dans l’Histoire littéraire… L’aura-t-il un jour ?

277. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

De tous les livres que peuvent publier la science et la foi réunies, le plus élevé dans tous les temps, mais le plus utile dans les temps actuels, c’est à coup sûr la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ. […] Le monde et l’Allemagne retentissent et retentiront longtemps encore du livre déicide de Strauss. […] La philosophie, qui s’embusque partout où elle peut tirer de là sur la religion, ne s’est pas contentée de nier la divinité de Jésus-Christ dans les livres d’une exégèse difficile, de bouleverser le sens des prophéties, de discuter et de dénaturer les miracles. […] Une Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ comme celle dont il est question ici, est moins un livre qu’une œuvre impersonnelle où la gloire de l’auteur n’est que le bien qu’il peut faire et le mérite des bonnes pensées dont il deviendra l’occasion. […] Inspiré à son tour par le livre de sa foi et par sa cohabitation de cœur et d’esprit avec les hommes de génie qui ont écrit sur ce livre saint des pages si éclatantes et si profondes, l’abbé Brispot a plusieurs fois montré que cette espèce d’intimité, ce grand voisinage, avait porté bonheur à sa pensée.

278. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Sur l’antiquité nous avons une masse de témoignages, des livres de tout genre, une critique faite ; mais sur les faits rapportés par D’Alaux, où sont les livres contradictoires ? […] … Est-il allé à Haïti pour écrire son livre ? […] Qui croirait, en lisant cette préface, que l’homme qui l’a écrite pût peindre Soulouque et sa race avec cette énergie de ressemblance, ou, ayant lu le livre, que l’auteur de ce livre en eût pu penser la préface ? […] Pour peu qu’il les eût aperçues, en effet, il en fût passé dans son livre quelque chose qui ne s’y trouve pas. […] Rien dans le livre de d’Alaux ne nous autorise à ne pas croire l’auteur chrétien.

279. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

Jules Janin, qui me fait l’effet d’être plus Diderot que Diderot dans ce livre inspiré par Diderot, est bien plus, dans ce livre, qu’un imitateur. […] Rappelez-vous la Clarisse qu’il publiait il y a, je crois quatorze ans ; rappelez-vous ce livre inouï et sans exemple, de l’aveu de ceux qui l’ont le plus sévèrement condamné. […] Mais, il faut bien le reconnaître, il y a eu aussi, du côté du livre de M.  […] Et ce n’est pas tout que cette supériorité de composition dans ce livre de La Fin d’un Monde et du Neveu de Rameau ; ce n’est pas tout que l’expression tragique et comique à la fois donnée à cette grande figure du Neveu de Rameau, laquelle monte parfois jusqu’à l’épique dans le livre de M.  […] Nous avons un livre charmant et puissant dont les défauts (car il a des défauts, et je les connais bien) viennent non d’indigence, mais de plénitude.

280. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Le livre de M.  […] Le livre fourmille de faits, je le répète. […] Je sens bien de hautes pensées dans le livre de M.  […] Le livre de M.  […] Le livre de M. 

281. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Des livres classiques. » p. 533

Des livres classiques. […] Il en faut pour tous les âges et pour toutes les sciences ; cependant on a d’excellents traités en tout genre, et un bon livre classique n’est qu’un abrégé bien fait de ces grands traités. […] Un bon livre classique suppose que l’art ou la science touche à sa perfection. […] Un souverain qui veut, vient à bout de tout, et j’oserais assurer qu’en trois ou quatre ans les livres classiques en tout genre seraient exécutés, si Sa Majesté Impériale se le proposait. […] D’Alembert : Monsieur D’Alembert, faites-moi tous les livres classiques de la science des mathématiques… et M. 

282. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Oberman est bien le livre de la majorité souffrante des âmes ; c’en est l’histoire désolante, le poëme mystérieux et inachevé. […] Car la destinée d’Oberman, comme livre, fut parfaitement conforme à la destinée d’Oberman comme homme. […] Le livre, dans sa destinée matérielle, sembla lui-même atteint de cette espèce de malheur qu’il décrit. […] qu’il nous pardonne en mémoire du livre que tous les deux nous avons aimé ! […] En Suisse, on a lu le livre en présence des lieux, et cette lecture est d’un grand effet.

283. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « De Cormenin (Timon) » pp. 179-190

De Cormenin (Timon) Le Livre des Orateurs. […] J’avais cru qu’il était un portraitiste terrible de vérité profonde et acharnée, un Timon enfin, puisque c’était Timon, dont le livre devait être le figuier où l’on ne se pendait pas soi-même, — mais où l’on n’en était pas moins pendu. […] Dans ce livre des Orateurs, il nous a donné, comment dirai-je ? […] Or, c’est précisément ces portraits qu’on a publiés sous le titre spécial : Le Livre des Orateurs. […] S’il l’avait eue, elle aurait emporté tout ce fatras de rhétorique qu’on trouve dans son livre des Orateurs.

284. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Émile Saisset et son livre de Philosophie religieuse, voici M.  […] Aujourd’hui, dans les huit articles de revue dont il a composé le livre qu’il publie, M.  […] Aujourd’hui les connaissances que son livre atteste sont comme toujours des importations d’Allemagne sur lesquelles ne rayonne jamais l’aperçu qui les nationaliserait. […] Taillandier son train-train de critique ordinaire, et cette partie du livre n’a plus pour noué le même intérêt. […] Elles sont nombreuses dans son livre, mais parmi toutes il y en a une sur Machiavel que je me permettrai de citer… Il y a de par le monde allemand un certain M. 

285. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

Nous n’en considérons pas moins le livre de M.  […] Ce livre est certainement d’une science profonde ; mais il est trop passionné. […] Néanmoins le livre de M.  […] Claude Bernard et son livre sur le Système nerveux. […] Outre son livre classique, Recherches expérimentales sur les propriétés et les fondions du système nerveux, M. 

286. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

Étudier la raison d’un succès est toujours une belle question en critique… S’il est un livre pour lequel le journalisme ait battu de tous ses tambours, — et aux champs encore, — c’est ce livre des Réfractaires 24… L’auteur en fut un, m’a-t-on dit ; ce qui prouve, Dieu merci ! […] … et voilà la grande critique à faire de son livre, qui ne conclut point, qui n’a aucune des conséquences sévères et absolues auxquelles je m’attendais en ouvrant cet ouvrage, dont le titre est plus grand que l’idée. […] et qui s’est repris par l’énergie à la famine, a dans son livre peut-être trop de cris d’estomac, mais il a aussi des cris de cœur. […] Il n’y a pas une place dans tout ce livre des Réfractaires, une seule place ! […] Il ne doit pas s’en servir pour nous peindre la Cour des Miracles, dans des livres qui pourraient être signés très bien « Clopin Trouillefou ».

287. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

Le livre De l’Allemagne l’atteste. […] même ce livre remanié, modifié, changé. […] C’est un livre éblouissant d’épigrammes et de sensations, — mais, puisqu’il s’agissait d’être historien et même juge dans ce coup d’œil jeté sur l’Allemagne, il fallait autre chose, on en conviendra, que des épigrammes au phosphore, pour faire oublier le livre de madame de Staël ! […] Les pièces qui composent le livre de Henri Heine ne sont pas absolument inédites. […] Don Quichotte et Cervantes, le livre et l’homme, ont été également pénétrés.

288. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

Les Bénédictins de Cluny, au nombre de 298, ont un revenu de 1 800 000 livres. […] En Champagne, « sur près de 1 500 000 livres fournis par la capitation, ils ne payent que 14 000 livres », c’est-à-dire « 2 sous et 2 deniers pour le même objet qui coûte 12 sous par livre au taillable ». […] II, livre v, ch. 2, sur les impôts du taillable. […] La place de chancelier chez le duc d’Orléans vaut 100 000 livres par an (Gustave III et la cour de France, par Geffroy, I, 410). […] Je me suis reporté à ce procès-verbal et au livre de M. 

289. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Ce n’est plus lui qui a écrit son livre. […] Et ce qui nous intéresse dans le livre que M.  […] Teste, est-il son livre de chevet ? […] Ce livre aurait dû avoir le prix Goncourt. […] Le Livre, 1923.

290. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Un pareil travail critique serait à faire sur tous ces petits livres à la fois personnels et d’une personnalité poussée au type et à l’idéal, qui ont tant ému et occupé les lecteurs contemporains, — sur René et aussi sur l’Adolphe de Benjamin Constant. […] Avec des nuances bien moins vives que René, c’est un petit livre qui en est l’égal et comme le frère. […] Le livre d’Adolphe avait paru, depuis quelques mois, à Paris, que Sismondi ne le connaissait pas encore ; il était alors en Italie, et il écrivait à son amie de Florence, la comtesse d’Albany, le 9 septembre 1816 : Il n’y a point de livre, Madame, que je désire voir comme le roman de M. de Constant ; il y a fort longtemps que j’en entends parler, même plus de deux ans avant qu’il ait songé à l’imprimer, et quoiqu’il l’ait lu à une moitié de Paris, quoique nous y ayons beaucoup vécu dans la même société, et que je lui sois réellement fort attaché, je n’ai jamais été d’aucune de ces lectures. […] Mais l’analyse de tous les sentiments du cœur humain est si admirable, il y a tant de vérité dans la faiblesse du héros, tant d’esprit dans les observations, de pureté et de vigueur dans le style, que le livre se fait lire avec un plaisir infini. […] Il est très possible qu’autrefois il ait été plus réellement amoureux qu’il ne se peint dans son livre ; mais, quand je l’ai connu, il était tel qu’Adolphe, et, avec tout aussi peu d’amour, non moins orageux, non moins amer, non moins occupé de flatter ensuite et de tromper de nouveau, par un sentiment de bonté, celle qu’il avait déchirée.

291. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Avertissement »

Sur l’objet de ce livre, et l’usage qu’il en faut faire, je ne puis que répéter ce que je disais dans la précédente édition. […] Pour ceux qui commencent à écrire, nul livre ne vaut la voix du maître, et nul exemple n’est bon que celui qu’ils se donnent à eux-mêmes. […] Quand ils auront acquis ainsi une certaine habitude de composer et d’écrire, alors il sera bon de leur mettre un livre entre les mains. […] Bouhours, c’est-à-dire qu’il enseigne à juger les écrivains et à faire la critique des livres. […] Voilà le caractère de ce livre, et voilà son utilité — si on le lit comme je veux qu’on le lise, et si je l’ai fait tel que j’ai voulu le faire.

292. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Pline le Naturaliste. Histoire naturelle, traduite par M. E. Littré. » pp. 44-62

Il avait de plus écrit en vingt livres l’histoire des Guerres de Germanie, ce qui ne l’empêcha point de composer ensuite des livres de rhétorique et même de grammaire sur les difficultés du langage. […] Outre sa grande Histoire naturelle, dans ses dernières années il avait écrit l’Histoire politique de son temps, en trente et un livres. […] Il avait pour principe « qu’il n’est livre si mauvais dont on ne puisse tirer profit par quelque endroit ». […] Le second livre (lequel est véritablement le premier, puisque la préface ne saurait compter pour un) traite du monde et des éléments. […] Tout ce livre sur l’Homme est d’ailleurs des plus curieux chez lui.

293. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

C’est bien, en effet, leur maître livre, leur livre parfait, celui où ils ont le plus tempéré leur manière. […] De quel autre livre procède-t-il ? […] Elles l’avaient cru « l’homme de ses livres ». […] Zola que les livres de George Sand. […] Les livres chastes gardent l’âme chaste ; la pureté des mœurs fait les honnêtes femmes ; les livres où l’on peindra des honnêtes femmes seront donc des livres d’observation.

294. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Mais on n’y dit rien des livres pantagruéliques qu’il avait déjà composés et qu’il devait composer encore ; et Rabelais ne se crut en aucun temps obligé de se les interdire. […] Dans le premier livre de Rabelais, dans ce livre de Gargantua, qui ne fut pas composé le premier en date peut-être, mais qui est le plus suivi, le plus complet en lui-même, ayant un commencement, un milieu et une fin, on trouve quelques admirables chapitres, pas trop sérieux, pas trop bouffons, et où les grandes parties sensées de Rabelais se déclarent. […] Nous touchons ici à l’une des parties du livre de Rabelais qui renferment un grand sens et, jusqu’à un certain point, un sens sérieux. […] Le Télémaque parut, et ce livre rappela l’Europe aux harmonies de la nature. […] Il y a de tout dans son livre, et chaque admirateur peut se flatter d’y découvrir ce qui est le plus analogue à son propre esprit.

295. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

Janin, je me dis : Ce n’est pas un livre, c’est une nature. […] Ainsi pour les livres que nous lisons ou que nous écrivons. […] je n’ai rien à demander à mon livre. […] Janin a l’honorable ambition de faire un livre. […] Ce livre auquel il songe tant, il le fait chaque jour sans y songer, ou plutôt le livre se fait, bon gré mal gré, de lui-même.

296. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Une telle histoire se composerait de quatre livres. […] Ce livre contiendrait toute l’étendue du IIe siècle. […] L’âge de ces différents livres, grâce aux travaux de MM.  […] La date du Livre de Daniel est plus certaine encore. […] Il est à peine besoin de rappeler que pas un mot, dans le livre de M. 

297. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « La course à la mort » pp. 214-219

Le héros du livre est à la fois raisonneur et analyste. […] C’est une période d’une de ces équivoques et indécises amours qui donne au livre sa trame. […] Des livres de M.  […] Bourget, on aperçoit combien le nouveau livre de M.  […] Dans la représentation de ce mal — et quel livre intéressant n’est pas un peu pathologique — M. 

298. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

C’est un petit livre fort imprévu que celui que vient de lancer, sous ce simple titre, notre ami et collaborateur M.  […] Il a fait un livre d’une teinte grise, livre le plus dénué de poésie et de couleur, mais d’une observation générale des plus vraies et tristement éternelle. […] C’est bien à lui de n’en avoir pas abusé et d’avoir fait un livre court, sans digression pittoresque, avec unité d’action. Mais à cela près, le livre flamboie et reluit : c’est l’œuvre d’un artiste ardent. […] Tout annonce dans ce petit livre une nature trop puissante pour le cadre, et qui le remplit jusqu’à le distendre.

299. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Quoique nous reconnussions que l’accent du livre des Prisons ne fût pas un accent de la terre, cependant cet accent qui nous troublait s’arrêtait à une certaine place de notre âme. […] Car si la douceur, la désarmante douceur, était dans ce livre, il n’y avait pas de repentir ! […] Il était donc mieux de garder le silence ; et c’est ainsi que nous avons failli nous taire sur le livre que nous vous vantons maintenant. […] Il s’agit d’un livre, le moins livre des livres, qui, en quelques pages d’une simplicité infinie, éteint une gloire dangereuse qu’on avait allumée, comme un phare, sur le donjon du Spielberg. Nous n’avons pas à littérairement rendre compte d’un livre qui n’est qu’une action et même une succession d’actions : car c’est une succession d’aveux.

300. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

il n’y a pas moyen, sans injustice, de reprocher à un sot d’avoir la main heureuse et de la mettre quelquefois sur un titre qui sera, tout à l’heure, la plus cruelle ou la plus plaisante ironie quand il l’aura placé sur son livre. […] Ces gens-là se mettent entre deux livres et ils y restent bien tranquilles, aplatis et roulés comme des cloportes. […] Sismondi ne fut point, lui, amoureux de Madame de Staël, mais, quand il mettait la tête hors de ses livres comme une carpe met la sienne hors de l’eau, il l’admirait naïvement et passait sa vie à l’entendre. Elle qui parlait comme un livre lui faisait sûrement l’effet d’en être un. […] Il a d’autres piétés… Il a celle, par exemple, de la couverture de son livre et de sa vente, et le nom de Madame de Staël amorce l’amateur.

301. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Il ne la pénétrait pas, car si la douceur, la désarmante douceur, était dans ce livre, il n’y avait pas de repentir ! […] Après la Marseillaise de la liberté, son livre était, comme l’a dit Brucker, « la Marseillaise de la miséricorde », et on comptait certainement sur celle-là pour faire lever les Révolutions de l’Avenir ! Il était donc mieux de garder le silence ; et c’est ainsi que nous avons failli nous taire sur le livre que nous vous vantons aujourd’hui ! […] Il s’agit d’un livre, le moins livre des livres, qui, en quelques pages, d’une simplicité infinie, éteint une gloire dangereuse qu’on avait allumée, comme un phare, sur le donjon du Spielberg. Nous n’avons pas à littérairement rendre compte d’un livre qui n’est qu’une action et même une succession d’actions, car c’est une succession d’aveux.

302. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Un livre de médecine est un livre de médecine, et je demande, en le lisant, à l’anatomiste de ne me rien cacher. […] Est-ce à dire que le livre ne soit pas à lire ? […] Livre de mon ami. — 1885. […] Qui aura lu ce livre connaîtra intimement M.  […] C’est absolument « un livre de bonne foi ».

303. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Et la conclusion du livre ? […] C’est ici la scène maîtresse du livre. […] C’est ce qui fait l’intérêt du livre de M.  […] Dans le livre de M.  […] La lecture du dernier livre de M. 

304. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Le livre de M.  […] Le livre de M.  […] Le livre de M.  […] Le petit livre de M.  […] Quaritch, nous avons son livre pour nous consoler, et c’est certainement là un livre charmant, exquis.

305. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

La philosophie péripatéticienne, qu’il avait apprise chez les jésuites de Toulouse, ne le retient pas le moins du monde en présence du système de Descartes auquel il s’applique ; mais ne croyez pas qu’il s’y livre. […] Il avertit en un endroit son frère cadet qu’il lui parle des livres sans aucun égard à la bonté ou à l’utilité qu’on en peut tirer : « Et ce qui me détermine à vous en faire mention est uniquement qu’ils sont nouveaux, ou que je les ai lus, ou que j’en ai ouï parler. » Bayle ne peut s’empêcher de faire ainsi ; il s’en plaint, il s’en blâme, et retombe toujours : « Le dernier livre que je vois, écrit-il de Genève à son frère, est celui que je préfère à tous les autres. » Langues, philosophie, histoire, antiquité, géographie, livres galants, il se jette à tout, selon que ces diverses matières lui sont offertes : « D’où que cela procède, il est certain que jamais amant volage n’a plus souvent changé de maîtresse, que moi de livres. » Il attribue ces échappées de son esprit à quelque manque de discipline dans son éducation : « Je ne songe jamais à la manière dont j’ai été conduit dans mes études, que les larmes ne m’en viennent aux yeux. […] Plus mélancolique que gai de tempérament, mais parce qu’il était de petite complexion, avec de l’agrément et du badinage dans l’esprit, il n’aimait que les livres, l’étude, la conversation des lettrés et philosophes. […] Elle absorbe en effet, détourne un esprit critique, chercheur et à la piste des particularités ; elle dispense des livres, ce qui n’était pas du tout le fait de Bayle. […] Aussi on m’avouera qu’un homme qui a presque toujours la plume et les livres à la main ne sauroit trouver assez de temps pour toutes ces choses.

306. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Le décousu du livre. […] Montaigne vu dans son livre. […] Pourquoi cette division en trois livres ? pourquoi chaque livre contient-il plusieurs chapitres ? […] Livres, voyages, études, jeux, tout doit tendre là.

307. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Dans tout ce que son œuvre nous dévoilera de lui ne cherchons que les éléments d’une poésie ; ne reconnaissons en lui d’existence que celle qui, selon sa parole, aboutit au livre, un peu au livre écrit, beaucoup au livre rêvé. […] et j’ai lu tous les livres. […] et j’ai lu tous les livres. […] Pour lui, ce n’étaient point les vieux Livres qui le hantaient, mais le Livre. […] Voyez toutes ses images de la nature, du Livre, du ballet.

308. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

C’est d’abord un monsieur qui lit les livres. […] Cela est sans rapport avec le mérité du livre, mais indique seulement une adaptation de l’ouvrage au lecteur. […] Signe que le livre est bon ; il lui reste à diagnostiquer avec précision sa vertu. […] C’est toujours une conversation avec le lecteur, au sujet de livres. […] Si le mauvais livre est d’un inconnu ou d’un inédit, je n’ai garde d’en parler.

309. (1909) De la poésie scientifique

Son livre prochain se titre : L’âme DELIVREE. […] Elle est graphique et plastique par la détermination morphologique du Rythme, et l’unité harmonieuse du poème dans le livre, des livres dans l’œuvre une et composée. […] Aussi, est-ce plaisir de lire le petit livre récent de M.  […] C’est en rendant compte de ce premier livre que M.  […] Stuart Merril dédie son premier livre, cette même année : « A.

310. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Et, cela dit avec une telle rigueur, on s’étonnera peut-être que nous signalions un livre qui semble appartenir à la littérature dont nous venons en quelques mots de tracer l’histoire. Le livre que Pierre Mancel de Bacilly a récemment publié porte sur sa première page ces deux mots mystérieux et terribles : Du Pouvoir et de la Liberté 17, dont l’alliance renferme toute la politique de ces derniers temps. […] Nous dirons que depuis longtemps il n’a pas été fait de réponse plus nette, plus animée et plus péremptoire aux métaphysiciens de la politique que ce livre, qui attirera peut-être le plus ceux qu’il réfute et qui s’appelle : Du Pouvoir et de la Liberté ! En effet, c’est un livre inspiré par l’histoire, par l’histoire qui est le vrai et même le seul génie de la politique, et hors de laquelle il n’est pas de salut, même pour le bon sens ! Quoiqu’une théorie repose au fond d’un pareil ouvrage, — car de toute pensée générale, de tout fragment de vérité, il est facile de déduire ce que la science appelle une théorie, — ce livre n’est pas, à proprement parler, ce que les esprits qui recherchent ces organisations de la pensée entendent généralement par un système.

311. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Vos livres font foi que je vous dois 200 roubles, et mes billets que vous me renvoyez, 264. […] J’ai payé, depuis trois mois, 550 livres que je devais au prince Dolgorouki, ministre de Russie à Berlin, et acquitté une autre dette plus petite à mon ami M. de Taubenheim, administrateur des Finances à Berlin, avec des envois de livres. […] Ainsi je vous envoie deux exemplaires pour vous et pour madame votre épouse, vous priant de les conserver comme une faible marque de mon amitié, et dix autres dont vous vous déferez aisément à 10 livres pièce, qui est leur valeur à Paris : ainsi ces 100 livres, jointes aux 900 livres remises à votre banquier M. Rougemont dont je vous envoie le reçu, font 1 000 livres ou 200 roubles. […] Denis Rougemont m’a donné des 900 livres que je vous ai envoyées et qu’il a reçues pour le compte de M. 

312. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Il n’y a guère de livre où il n’en parle. […] Après la gazette il a fait le livre. […] Ce qui fait la beauté du livre, c’est sa morale. […] Le siècle aboutit à ce livre, et s’y exprime. […] Voilà pourquoi son livre est beau, noble et utile.

313. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Mais c’est un livre sorti tout saignant des entrailles ! Ce n’est pas même un livre, ce sont des pages inspirées, arrachées à l’âme comme ses cris et ses larmes, et dans lesquelles l’Amour, sans le savoir, a produit ce que l’Art, qui le sait, produit dans les œuvres des hommes de génie ! […] Depuis Pascal et madame de Sévigné, il fut encore des succès faciles et des livres dont on peut expliquer la tranquille possession d’état parmi les œuvres qu’on ne discute plus, sans avoir recours au phénomène du génie. […] Eh bien, le livre où vous croyez trouver ces choses, il est là, dans vos mains, et vous n’y voyez rien de plus qu’une femme qui pleure en se regardant pleurer, comme dans toutes les romances ! […] Car voilà le mot qu’un tel livre nous oblige d’écrire !

314. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

Son livre, qui n’est, du reste, que le commencement d’une série de romans à publier sous ce titre : Les Chevaliers de l’Esprit, n’est point, comme on pourrait le croire, une œuvre d’art et de nature humaine désintéressée : c’est un livre d’apostolat et de propagande. […] Mais des Chevaliers de l’Esprit, il n’y en a eu que dans la tête de Meurice, que voilà obligé de nous apprendre ce qu’il entend par là dans l’introduction de son livre ; et, ce qu’il entend, le croiriez-vous ? […] C’est un carbonaro, un humanitaire, un philosophe, un révolutionnaire qui se bat pour la Révolution, fait des livres, car il faut toujours faire des livres dans l’école Hugo, et devient ministre, pour introduire au pouvoir la Révolution qu’il n’y introduit pas ; puis, comme toujours, accusé de trahison par ses amis, les autres Chevaliers de l’Esprit, qui n’ont point, eux, de ministère, finit par mourir de son ministère et de cette calomnie, comme un petit garçon, et non point comme un grand homme. […] Meurice, le révolutionnaire, comme Césara, l’homme d’Hegel et d’Hugo, est aussi, malgré lui, béni par l’Église, dans ce livre, levé, comme une arme, contre elle ! […] Paul Meurice, dans bien des pages de son détestable livre, a pourtant, lui aussi, de cette huile consacrée que l’archevêque de Vienne étendait sur les yeux et les lèvres de Césara expirant !

315. (1902) Le critique mort jeune

Qu’est-ce qu’un sot livre ? […] Faguet une « condensation des livres ». […] Lasserre, livre second, chapitre V.) […] Je ne pense pas que les livres de M.  […] Il y a, dans un livre de M. 

316. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Tous les articles suscités par ce livre concluent que Barrès est un ironiste bien spirituel. […] Cela apparaît clairement dans ce livre Du sang, de la volupté et de la mort. […] Et avant un mois, un autre livre nous le confirmera. […] L’œuvre du comte Tolstoï, suivant qu’on considère ses derniers ou ses premiers livres, est un exemple de ces deux genres. […] Le petit livre des Cœurs nouveaux est un excellent manuel de découragement.

317. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Le livre est là… Ces lettres de tant d’âme ont été envoyées à l’impression comme de la copie littéraire, et le cœur a beau me saigner de faire de la critique sur un pareil livre, de disséquer une vivante d’hier, — si ce n’est même pas une vivante d’aujourd’hui, — je suis bien obligé de vous en parler. […] Je n’opère plus sur le cœur d’une personne qui aima, et le mien reste en paix, puisqu’il ne s’agit plus que d’un livre, et d’un de ces livres qui sont, chez les femmes, toujours plus ou moins inspirés par une vanité à contresens de leur nature. […] Il n’y a dans tout ce flot d’amour, qui déferle d’un bout à l’autre en ces lettres éloquentes, qu’un seul événement, en dehors de cet amour qui est le fond du livre, et encore qui ne s’y accomplit pas. […] … Un jour qui n’est pas encore très éloigné, je parlais d’un livre incomparable. […] C’est une de ces tristesses éternelles que nous donnent, d’ailleurs, tous ces livres enivrants, mais amers, qui racontent l’amour et ses aveuglements funestes… Comme tout ce qui a aimé passionnément dans la vie, Réa Delcroix a aimé au-dessous d’elle, mais qu’importe cela !

318. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Un livre de Renan et un livre sur Renan I « Feuilles détachées », dernières feuilles laissées par M.  […] À la différence d’écrivains de souffle court, qui s’assurent l’illusion d’avoir produit des livres pour ce qu’ils font paginer à la suite des fantaisies étonnées de revivre, M. Renan a créé assez d’œuvres pour qu’on lui permette la joie de faire paraître, de temps en temps, un livre né sans peine, par les soins du seul éditeur. […] Son livre, plein d’intérêt d’ailleurs et de lyrisme, est un livre d’éreintement. […] Quand il a fait ses découvertes ou ses livres durables, qu’il s’appelle Berthelot ou Renan, il a le droit de s’accouder et de songer.

319. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

Mais ce livre est autre chose encore. Sa valeur ne tient pas uniquement au temps qu’il fait, aux événements qui grondent sur nos têtes… Il n’y a que Méry pour donner à la glaise, fiévreusement pétrie, d’un livre de circonstance, l’éclat et la solidité d’un livre qui doit rester et durer quand la circonstance ne sera plus, parce que le talent y aura laissé son empreinte et sa signature de rayons. […] Le livre de Méry se recommande surtout par la forte ressemblance de ces grands portraits : Justinien, Mahomet, Mahomet II, Bajazet, Soliman, Mahomet III, Murad, Mustapha III, etc., peints avec la fièvre d’un pinceau que nous avons vu trembler bien des fois de cette inspiration mystérieuse qui n’en distribua pas moins justement et splendidement la lumière. […] Ce livre-ci nous donne la mesure du progrès accompli par cet esprit qui fait sa spirale éternelle, comme dit Gœthe, mais qui la fait en haut, du côté du ciel ! […] Beaucoup d’aperçus de son livre indiquent bien cette phase suprême d’un talent qui tend à rajeunir, comme les autres talents tendent à s’épuiser.

320. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

C’était un moment bien périlleux pour les livres. […] Il n’en est pas de même des livres de Lamennais. […] Elle s’est fait un idéal de l’esprit humain dans les livres ; elle s’en est fait un du génie particulier de la France, un autre de sa langue ; elle met chaque auteur et chaque livre en regard de ce triple idéal. […] L’art de lire les bons livres serait son vrai nom. […] Je cherche, dans la bibliothèque immense sortie de son puissant cerveau, le livre qui durera autant que son nom.

321. (1864) Le roman contemporain

Murger a peint dans un de ses livres cette espèce du genre. […] Fanny n’est pas un livre d’idées, c’est un livre de sensations. […] Son livre avait quelque chose de navrant. […] Octave Feuillet a publié ses livres après ceux de MM.  […] Mais encore, que contient ce livre ?

322. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

Après avoir donné les exemples dans ses harangues, il donna les préceptes dans son livre de l’Orateur. […] Cet ouvrage est divisé en trois Livres. […] L’élocution & tout ce qui y a rapport, font la matiere du troisiéme Livre. […] in-12., & ce livre fit tort à l’autre. […] Il y a peu de livres écrits avec plus de précision que les Maximes sur la Chaire.

323. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Quoiqu’il ait écrit des Poésies, ce n’est pas un poète cependant, dans le sens absolu de ce grand nom qui suffit à la gloire d’un homme quand il le mérite ; il n’est point un poète dans sa plus haute signifiance, mais il a de l’imagination poétique, et le livre que voici en est la preuve la plus incontestable. […] Mais en livre comme aujourd’hui, on s’apercevra peut-être qu’il est amusant. […] Blaze de Bury n’est pas plus païen que chrétien dans son livre. […] Il nous a fait l’honneur de nous oublier dans son livre, nous autres chrétiens. […] Et vous avez eu ce livre inattendu et piquant et qu’on aime, mais comme une belle fille en qui, hélas !

324. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

Et telle est la première impression qu’on reçoit du livre de M.  […] Il fallait faire adorer Saint Louis dans un livre adorable, ou ne pas s’en mêler. […] Wallon à la dernière page de son livre. […] Voilà où gît l’empêchement dirimant d’être un grand livre, — un livre grand comme son sujet. […] Qu’importent, quand on a dit cela, les défauts accessoires du livre !

325. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

. — Or, après Miréio, voici un autre livre, différent d’inspiration, de composition, de langage, et cependant ayant beaucoup de consanguinités et de saveurs communes avec le poëme de M.  […] Provincial de naissance et d’éducation première, comme la plupart des esprits très-individuels, M. de La Madelène sait que la nuance sociale du paysan varie avec le pays où cette nuance existe, et il le sait trop bien pour avoir imité la faute de l’homme de génie qui, un jour, gâta un de ses plus formidables livres, en l’intitulant : Les Paysans. […] La matière d’un conte va devenir sous sa plume celle d’un volume en cinq livres. […] Lorsque, dans le cours du roman, Espérit parvient à faire jouer sa tragédie, il éclate tout à coup, à la représentation qu’il a achetée par tant d’efforts, une émeute effroyable qui, à elle seule, ferait lire le livre du Marquis des Saffras et classerait l’homme qui l’a peinte. […] Il pourrait faire des livres comme en fit Godwin, cet homme viril.

326. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

J’aime les Morts est un livre de cœur, profond et bizarre comme la chose même dont il parle. […] L’idée de ce livre fascinant de J’aime les Morts a, au fond, même quand on ferme les yeux à l’éblouissante enluminure, une douceur dans l’amertume qui y fera sans cesse revenir. […] Mais le danger du livre, car il y a toujours un danger aux choses charmantes, serait peut-être de nous rendre ce déplacement trop facile. […] Telle est la seule réserve que je mets à ma sympathie pour le livre d’Arthur de Gravillon. […] Je n’aime pas beaucoup l’idée de cette histoire, écrite par une bûche, — titre maniéré, qui promet un livre maniéré et qui ne vous trompe pas.

327. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Examinons ici ce livre du Prince, qui a donné l’immortalité de la calomnie à son auteur, ce livre qui a été et qui est encore l’énigme de l’Italie. […] La pensée qui inspira le livre du Prince à Machiavel, la voici. […] Machiavel n’était pas plus avancé que son temps ; voilà son principal crime dans le livre du Prince. […] Voilà le véritable caractère du livre du Prince, et voilà aussi son excuse. Pour bien juger il faut bien comprendre ; le livre du Prince n’a été bien compris que par J.

328. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

La réclame éhontée des mauvais livres nous rend plus précieuse encore la beauté des beaux livres. […] Eh bien ce livre est venu. […] Et puis ce livre arrive à son heure. […] Brunetière qui publie ses livres. […] Car, depuis, à chacun des livres de M. 

329. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

On ne regardera point comme une pure piété de famille, qui est souvent, en matière de livres, une superstition, la publication de ce vieux fond de tiroir, et on y trouvera du parfum. […] Ce n’est pas un livre organisé, mais c’est comme le chantier des idées mises depuis en œuvre par un homme qui va de pair avec les plus forts. […] Quand un homme ou un livre lui imposent, elle n’en parle pas, cette brave Critique ! […] Mais le livre en question vient de la source la plus respectable et la plus pure. […] De ton, d’ailleurs, de calme, de pénétration, de hauteur de pensée, ce livre, qu’on voudrait plus gros, est digne de la plume qui a écrit le livre du Pape et les Soirées de Saint-Pétersbourg.

330. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Sainte-Beuve le sceptique, l’ondoyant, le divers, le nuancé, n’est et ne peut pas être un critique, et c’est critique — ces livres donnés — qu’il prétend le plus être ! […] Des Mémoires étaient le seul livre qu’il pouvait complètement bien faire : Et il n’en aura pas laissé ! […] De même, aussi, peut-on se méprendre sur le pauvre la que donnèrent les premières lettres de Sainte-Beuve, qui devait toujours chanter sur ce ton ; de Sainte-Beuve, cet homme de lettres qui ne l’était que dans ses livres, ou plutôt qui l’était hors de ses livres pédantesquement toujours, et, pour parler franc, qui en dehors de leur laborieuse confection n’était plus personne. […] Galanterie à la Trissotin plus forte en lui que son tact de critique qu’il avait pénétrant, mais bien plus dans ses livres que sur place et dans la vie. […] Je n’avais pas à entrer dans l’examen du fond du livre, des affirmations ou des insinuations qu’il contient.

331. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Le livre de M.  […] Son livre est si pâle. […] Cousin, et tout son livre en est l’exaltation, l’assomption et l’étonnement. […] Le portrait de famille qu’il a fait graver en tête de son livre doit, du reste, être ressemblant. […] Ce maigre livre de 161 pages l’atteste.

332. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Forgues a retourné le livre de Southey comme on retourne un gant. […] L’identité de la vie qu’on raconte donne à deux livres d’histoire dont l’un a précédé l’autre dans le temps l’air d’un modèle et d’une copie : mais, de cette fois, il n’en est pas ainsi. […] cette mauvaise besogne de Southey, dont le livre sur Nelson n’est qu’une gazette pédante, était une raison excellente pour la refaire, mais non pas pour la reproduire. […] On eût pris son livre de loch, — le bulletin de ses victoires, — les registres de l’Amirauté, et cette correspondance que je voudrais voir davantage dans le livre de M.  […] On connaît les faits de cette vie éclatante dans laquelle, je l’ai dit, l’Épique et le Romanesque élargissent le cadre ordinaire de l’Histoire, et le livre de M. 

333. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Forgues a retourné le livre de Southey comme on retourne un gant. […] L’identité de la vie qu’on raconte donne à deux livres d’histoire, dont l’un a précédé l’autre dans le temps, l’air d’un modèle et d’une copie ; mais, de cette fois, il n’en est pas ainsi. […] Eh bien, cette mauvaise besogne de Southey, dont le livre sur Nelson n’est qu’une gazette pédante, était une raison excellente pour la refaire, mais non pas pour la reproduire ! […] On eût pris son livre de loch, — le bulletin de ses victoires, — les registres de l’Amirauté, et cette Correspondance que je voudrais voir davantage dans le livre de M.  […] On connaît les faits de cette vie éclatante dans laquelle, je l’ai dit, l’Épique et le Romanesque élargissent le cadre ordinaire de l’Histoire, et le livre de M. 

334. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres » pp. 288-295

Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres Les gens du métier sont les seuls qui se fassent une étude de la lecture des poëtes. […] Si l’on peut tirer des instructions de la lecture d’un poëme, cette instruction n’est gueres le motif qui fait ouvrir le livre. Nous faisons donc le contraire en lisant un poëte de ce que nous faisons en lisant un autre livre. […] On remarquera que je ne parle ici que des personnes qui étudient ; car celles qui lisent principalement pour s’amuser, et en second lieu pour s’instruire (c’est l’usage cependant que les trois quarts du monde font de la lecture) aiment encore mieux les livres d’histoire dont le stile est interessant, que les livres d’histoire mal écrits, mais pleins d’exactitude et d’érudition. Bien des personnes suivent même ce goût dans le choix qu’elles sont des livres de philosophie, et d’autres sciences encore plus serieuses que la philosophie.

335. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Cette année les moines leur ont distribué leur propre provision de grain à 16 livres au-dessous du cours ». […] Un champ vendu six cents livres met cent livres dans sa poche. […] Les cent trente et un évêques et archevêques ont ensemble 5 600 000 livres de revenu épiscopal et 1 200 000 livres en abbayes, en moyenne 50 000 livres par tête dans l’imprimé, 100 000 en fait : aussi bien aux yeux des contemporains, au dire des spectateurs qui savaient la vérité vraie, un évêque était « un grand seigneur ayant 100 000 livres de rente73 ». […] Un domaine, affermé deux mille livres, n’est plus loué que quatre cents livres depuis l’établissement de la capitainerie de Versailles. […] Sa dépense personnelle n’étant que de 5 000 livres, « il a été en état de verser entre les pauvres et les ouvriers, dans l’espace de onze ans, plus de 250 000 livres ».

336. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Le cercueil de l’homme de lettres a des fortunes pareilles à celles d’un livre… Au reste, chez tout ce monde, pas le moindre deuil de cœur. […] L’affabulation à mettre là-dedans me faisait si peu, que quelques jours avant de me mettre à écrire le livre, j’avais conçu “Madame Bovary” tout autrement. […] Je vais écrire ici ce que je pense sincèrement de l’œuvre d’un homme que j’aime, et dont j’ai admiré sans réserve le premier livre. […] Ces minutes d’angoisses, comme ce soir, où l’on interroge la fortune de son livre aux étalages, et où je ne sais quoi de poignant vous mord à la vitrine d’un libraire, où vous n’êtes pas exposé. […] À le voir avec son front blanc, ses joues colorées, la carnation rose et poupine du bas de son visage, on le prendrait pour un bibliothécaire de province vivant dans l’ombre d’un cloître de livres, sous lequel il y aurait un cellier de généreux bourgogne.

337. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Je crois que le livre est une puissance extrêmement féconde, soit pour le bien, soit pour le mal. […] Je connais, vous connaissez tous, de détestables livres, qui ont un excellent chapitre trentième. […] Où le détail qui n’ajoutera rien à la valeur du livre et qui risque d’en altérer le sens et d’en ruiner le bienfait ? […] Supposons un livre de premier ordre aux mains d’un lecteur digne de lui. […] Le secret de l’intelligence des livres est sûrement là.

338. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Le prêtre tourne le feuillet du livre ; le pécheur lit. […] Il tire des livres saints un texte où ce vice est caractérisé avec la force de peinture propre à ces livres. […] Ce livre était resté longtemps en manuscrit. […] Fénelon refusa de lire le livre. […] Livre V.

339. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Je recommande ce livre — dirai-je : émouvant ?  […] Le livre débute par l’histoire d’un amour brutal, sorte de mélo psychologique. […] J’ai eu le courage, pourtant, de relire un livre du gauche et laborieux baron, celui qui m’avait laissé le moins mauvais souvenir. […] Voilà ce qui se passe dans ce livre. […] Que de détails précieux nous devons à ce livre.

340. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

c’est dans ce livre d’Émaux et Camées que nous allons la trouver ! […] Or ce progrès n’est pas le seul dans le livre de M.  […] Son titre est vaincu par son livre ! Ce titre ne dit pas la moitié du livre qu’il nomme. […] Le livre de M. 

341. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Mais le livre de M.  […] La critique parlée s’applique aux livres du jour. […] Le livre de M.  […] Les lieux communs littéraires se transmettent de livre en livre. […] Le livre de M. 

342. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans » pp. 64-66

Il place dans un de ces livres une dissertation faite à l’occasion des présages du soleil, et il traite avec toute l’invention dont la poësie est capable, le meurtre de Jules Cesar et les commencemens du regne d’Auguste. […] Virgile met dans un autre livre, la fable miraculeuse d’Aristée, et la peinture des effets de l’amour. […] Il y a plus à profiter dans son poëme de natura rerum, tout rempli qu’il est de mauvais raisonnemens, que dans l’éneide de Virgile : cependant tout le monde lit et relit Virgile, et peu de personnes font de Lucrece leur livre favori. On ne lit son ouvrage que de propos deliberé, et il n’est point, comme l’éneide, un de ces livres sur lesquels un attrait insensible fait d’abord porter la main quand on veut lire une heure ou deux. […] Les hommes aimeront toujours mieux les livres qui les toucheront que les livres qui les instruiront.

343. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Ménétrier, nous a communiqué livres et renseignements, de la façon la plus aimable et la plus bienveillante. […] Nos livres en ont indiqué, croyons-nous, les limites, le dessin général, les droits et les devoirs. […] Ce livre, comme les livres qui l’ont précédé, a été écrit en toute liberté et en toute sincérité. […] Nous avons interrogé le livre et la brochure, le manuscrit et la lettre. […] Cela est confirmé par le prospectus du livre qui a seul paru et que je possède également.

344. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Cadoret »

C’est exclusivement à ce socialisme de bonne foi que l’abbé Cadoret a voulu répondre dans son livre du Droit de César 15, et sa réponse, il l’a marquée de ce caractère de supériorité modeste et tranquille qu’aura toujours l’œuvre d’un prêtre quand il s’agira d’histoire, de doctrine et de tradition. […] Son livre, qui est l’exposé lucide, dans un style vif et pur, de la doctrine catholique sur les rapports éternels de deux puissances, — la puissance séculière et la puissance religieuse, — est divisé en deux parties. La première, intitulée Argument de l’autorité, renferme l’enseignement des Pères depuis Tertullien jusqu’à Saint-Thomas, et la seconde, qui porte le nom de Raison théologique, est l’examen rapide, mais concluant, des opinions qu’on atirées des livres saints contre le pouvoir temporel des rois. […] La seule observation que nous voulions risquer, quand il est question d’un écrivain qui, en publiant le livre du Droit de César, a cherché avant tout l’occasion d’être utile dans le sens le plus pratique et le plus évangélique du mot, c’est le regret de voir sa brochure affecter les formes d’une polémique personnelle. Quoique cette polémique soit animée de l’esprit de charité de son auteur, elle doit nuire cependant à l’effet d’un livre qui, s’il fût resté à cette hauteur de généralité et d’enseignement d’où tombent plus largement et avec plus de poids dans les esprits les idées justes et les connaissances approfondies, eût dissipé beaucoup d’erreurs courantes dans un milieu où les grands publicistes catholiques, comme Suarez et Bellarmin par exemple, ne pénètrent pas.

345. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Ceci dit, je commencerai l’analyse du nouveau livre de M.  […] Et cependant, je conseillerai de lire le livre de M.  […] Livre de bord. — 1890. […] L’un d’eux, connu par des livres à succès comme Péri en mer ! […] Tout est là : le livre raconte, le théâtre exécute.

346. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Gabrille d’Estrées et Henri IV »

Mais la lecture du livre nous a détrompé. […] Le livre de Gabrielle d’Estrées, écrit avec le sang-froid de l’homme d’État encore plus que de l’historien, se distingue par une simplicité d’expression ravissante en Capefigue, qui d’ordinaire aime à fringuer et à faire briller la paillette chère au siècle qu’il a tant aimé Pour tout dire d’un mot, c’est un livre où la rectitude des idées a créé, seule, un talent sur lequel nous ne comptions plus. […] Eh bien, c’est cette passion et cette vie, qui révèlent la force de la conscience, que je voudrais voir davantage dans ce livre ! […] Mais il est indifférent à cette vérité comme un homme, un diplomate, sur le soir d’un beau jour, qui aurait pris enfin son parti sur la présence du vice dans les choses humaines, et qui même irait jusqu’à croire qu’il y entre comme un ingrédient… Tels sont, en somme, les qualités et les défauts de ce livre à double titre, qui s’appelle également Gabrielle d’Estrées ou la Politique de Henri IV, et dont le second titre pourrait bien être le premier dans la pensée de son auteur. […] Nous ne l’avons trouvé ni bon ni grand, nous, en ce livre consacré à une maîtresse qui meurt du chagrin qu’il lui cause, et qu’il remplace quelques jours après.

347. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

Une indignation générale qui n’est point apaisée a succédé à la curiosité inspirée par son livre, et certainement le silence du tombeau aurait mieux valu pour garder sa mémoire que la voix qui vient d’en sortir. Et si la lecture de son livre n’avait pas prouvé ce que nous disons là, en voici un autre qui le prouverait jusqu’à la plus complète évidence. […] Aux yeux de Rapetti, il y avait plus important ici que l’examen d’un livre, si approfondi d’ailleurs qu’il pût être, il y avait une justice à accomplir, et cette justice, elle est sortie de son intention. […] Eh bien, un peu de cette pathétique beauté se trouve dans le livre de Rapetti ! […] Ceux qui sont aptes de nature à recevoir le contrecoup de l’émotion voilée et contenue dans un livre, par un autre côté vibrant et sonore, saisiront bien le double accent de ce livre, et ils en seront touchés comme nous l’avons été.

348. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

En prose, du moins, quel que soit un livre, s’il n’est au-dessous de tout examen, il y a des faits, quand il n’y a pas d’idées, et la médiocrité de l’auteur peut se racheter par la loyauté du travail et l’énergie de la volonté. […] Les Chants du Passé 6, du comte de Gramont, sont un de ces livres qui méritent leur nom mélancolique, et qui devraient l’illustrer. […] — mais qui, du moins, au cinquième livre du recueil, s’essuie et se purifie des baisers impurs de sa mère aux pieds sanglants du Crucifix. […] D’autres que nous égareraient peut-être Gramont sur la valeur vraie de son livre ; car il appartient à cette école populaire encore, quoique à bout de voie, de la forme ouvragée et savante, et dont Théophile Gautier est le plus illustre représentant. […] en y laissant des portions de nous-mêmes qui sont plus que la vie, et qui ne reviendront pas plus qu’elle… Eh bien, c’est le mal de ce temps, au fond de son âme, à lui, qu’on retrouve dans le livre de Gramont !

349. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Enfin, nous l’avons, ce livre sur la Mer, ce beau livre autour duquel il se mène grand tapage, un peu grâce à la personnalité puissante de son auteur. […] On aurait pu dire de son livre ce qu’on dit un jour de l’affreux Richard Cœur-de-Lion : « Prenez garde à vous, le diable est déchaîné » … Le livre des Blasphèmes est la conséquence très simple de l’état général des esprits. […] Richepin n’aurait pensé ni publié son livre ; mais il est de son siècle, il le connaît… et il l’a chanté. […] C’en est assez pour faire lire avec plaisir ce livre tourmenté. […] Cela se sent à ses articles, à ses livres ; et son besoin de se renouveler s’affirme par tout un travail pour la présentation de l’idée ; que ce travail soit d’apparence clownesque comme ici, sérieux comme entre d’autres choses de lui, il n’en existe pas moins, précieux à constater.

350. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Enfin voici le livre qui a fait tant de bruit et qui, je le crois, a été pour M. Flourens la queue du chien d’Alcibiade : le Livre sur la longévité ! […] c’est ce livre de la Vie et de l’Intelligence qui fait le mieux mention de ces services. […] Flourens, rapportée avec beaucoup de détails dans le livre de la Vie et de l’Intelligence, et avec cette clarté qui est le don de son talent. […] C’est même, dirons-nous, — et c’est la seule critique que nous oserons contre ces livres amusants, comme s’ils n’étaient pas savants, et savants comme s’ils n’étaient pas amusants, — c’est même l’habitude du professorat qui donne à ces livres la tache de ces répétitions de faits ou d’idées, qu’on prendrait pour des négligences et qui sont plutôt des scrupules de clarté.

351. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Jules Soury. Jésus et les Évangiles » pp. 251-264

Soury a écrit un livre encore plus odieux que celui de M.  […] C’est aussi de ce livre de Jésus que, pour moi, la taupe est sortie. […] Il y a dans ce livre, il est vrai, autre chose. […] » Mais la seule originalité, la seule chose neuve qu’il y ait dans le livre de M.  […] Soury n’a pas même l’originalité monstrueuse de son livre.

352. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

c’est un livre où nous trouvons justement le défaut le plus opposé à la qualité le plus ordinaire à M.  […] Quel est le fond de ce livre, en effet ? […] Pourquoi donc ne les trouvons-nous pas, ces effets, dans le livre de M.  […] je vais lui dire un mot bien grave : c’est que son livre est sans bonne foi. […] Précisons le sujet du livre.

353. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Il n’est pas de mauvais livre pour un bon liseur, et le meilleur ne vaut rien si on ne sait pas l’exploiter. […] Si l’on s’offre passivement à l’impression du livre, la lecture n’est pas profitable. […] Mais il se présente par le livre, et les jeunes gens, comme nous en rencontrons encore dans nos lycées et plus encore dans l’enseignement primaire, dont l’intelligence est restée naïve et comme vierge, ont un respect en quelque sorte religieux pour le livre, dépositaire de la science, qu’ils vénèrent, à laquelle ils aspirent. […] Demain, un autre livre dira autre chose : mais c’est encore le livre ; c’est écrit : on croit. […] Le livre de La Bruyère est inestimable par le fond comme par la forme : il apprend à penser autant qu’il apprend à écrire.

354. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Dans le même livre, pas une phrase de Mme Flora Finching, l’ex-prétendue de M.  […] Les livres de Dickens, quelque peine qu’on ait à le comprendre à notre époque de littérature morose, sont amusants et sont faits pour amuser. […] Ses peintures de passion ne décrivent l’amour qu’en termes tout à fait vagues et, bien que son livre de notes, publié dans la Vie de J. […] Le sentiment bien plus que les idées étant ce qui constitue le caractère, en déterminant les élans de la volonté, les actes, la conduite, Dickens fut exactement dans la vie ce qu’il apparaît dans ses livres. […] La correspondance qui date de son premier voyage en Amérique est aussi amusante, satirique et pleine d’épisodes cocasses parfaitement décrits, que les notes qu’il rapporte et dont il fit un livre.

355. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Les premières pages du livre sont très-remarquables, en outre, sous le point de vue politique. […] Delphine, Corinne, le livre de l’Allemagne furent les conquêtes successives d’une si glorieuse aventure. […] En renvoyant les épreuves du livre, elle devait répéter souvent, comme Ovide : « Va, mon livre, heureux livre, qui iras à la ville sans moi !  […] L’amertume que lui causa la suppression inattendue de son livre fut grande. […] Près de l’endroit où elle juge ainsi Byron, elle disait comme par une association naturelle : « Je n’aime pas le livre de B.

356. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

Ecrire sur un livre revenait donc à dire : ce livre plaît ou déplaît à son juge, comme il plaît ou déplaît à beaucoup de gens qui partagent habituellement son avis, comme il aurait plu ou déplu à certains auteurs respectables, en vertu d’une hypothèse confirmée par tel ou tel passage de leurs écrits. […] Mais il veut aussi le connaître, sans parvenir à voir que cette connaissance n’affecte en rien le plaisir esthétique que peuvent donner ses livres. […] Envisageant l’histoire comme un problème de psychologie et émettant cette vue profonde que de tous les documents historiques, le plus significatif est le livre, et de tous les livres le plus significatif encore, celui qui a la plus haute valeur littéraire, M.  […] Les manifestations qu’elle analyse : livres, partitions, tableaux, statues, monuments, ont en commun le caractère d’être « esthétiques », de tendre à être belles et à émouvoir. […] Nordmann, La Critique littéraire française au xixe siècle (1800-1914), Le Livre de Poche, 2011, p. 172-173 ; E.

357. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

D’abord c’est un livre sur le plus beau sujet d’histoire, et qui en serait le plus singulier s’il y avait des sujets singuliers en histoire et si tout n’arrivait pas ! […] Encore une fois, n’y eût-il que cela dans le livre de M.  […] Le livre ne biaise pas. […] Le grand homme est un mystique ; le livre qui parle de lui est mystique. […] Roselly de Lorgues est un chrétien qui a fait déjà des livres chrétiens ; ou a-t-il trouvé dans l’homme prodigieux qu’il raconte aujourd’hui une démonstration que d’abord il ne cherchait pas ?

358. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Si — comme on l’a dit — les livres ont leur destinée, il en est qui ont leurs desseins. […] Or, il faut bien le dire, le livre du révérend P.  […] Grave question, du reste ; car, si le livre réussissait, il y aurait peut-être derrière le succès qu’il provoque un de ces terribles événements destinés à éclater plus tard, et auquel l’auteur et le livre auraient également contribué. […] ce n’est pas nous qui appuierons une supposition si terrible… mais ce qu’il est impossible de taire quand on parle du livre du P.  […] L’empire du monde appartient aux doux , disent les saints livres.

359. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Nous le croyons et nous le désirons tout à la fois ; car, si nous avons des vérités cruelles à dire sur ses livres, la réserve en faveur de son talent sera maintenue et nous n’en blâmerons que les procédés et l’emploi. […] Les Vignes du Seigneur 10 sont un recueil de poésies, et c’est pour ce livre, le dernier venu dans l’ordre des publications de Charles Monselet, que nous nous montrerons surtout sévère. […] En effet, malgré les quelques mièvreries libertines de son Monsieur de Cupidon, le dessein de ce livre est sérieux, — ou, du moins, il révèle des facultés d’observation qui peuvent un jour faire la fortune intellectuelle de leur auteur. […] Ainsi, — et c’est la conclusion de ce chapitre, — Monsieur de Cupidon n’est pas un livre que la Critique puisse classer parmi ceux qui restent. […] , et nous sommes persuadé qu’il arrivera à écrire un de ces livres dont la supériorité se chiffre plus haut ou plus bas, selon l’intensité du génie, mais qui, en définitive, sont des œuvres.

360. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Le fameux livre sur la manière d’enseigner & d’étudier les belles-lettres fut la pierre d’achoppement. […] Sous prétexte de l’amour de la vérité & du bien public, il releva les fautes qu’il voyoit dans ce livre. […] Rollin en avoit soixante passés, quand il écrivit dans notre langue ; & ce qu’il y a de plus extraordinaire encore, c’est l’enthousiasme avec lequel ses livres furent reçus du public. […] Mallebranche dans son cinquième livre de la Recherche de la vérité, & de beaucoup d’autres auteurs qui ont fondé les abysmes du cœur humain. […] Excellent livre, reprit Rollin, excellent livre !

361. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Il a publié autrefois un livre qui eut son retentissement et qui s’appelle Rome souterraine. […] En littérature, l’Italie ne dispense pas d’avoir du génie quand on parle d’elle, et quand il n’y a qu’elle dans un livre, elle ne saurait donner à ce livre l’intérêt que le talent créé, car le talent seul fa dà se ! […] Telle est la combinaison première et fondamentale du livre de M.  […] Un livre de récits qui se suivent n’est point un collier, quoique, même dans un collier, le fil qui passe à travers les perles doive être tout ensemble solide et fin… Ou M.  […] Livre médiocre, pavoisé d’un titre qui se retourne contre le livre, car il est attirant comme une séduction et il vous dupe comme un mensonge, — livre médiocre, excepté pourtant en deux histoires dont j’ai parlé déjà, et qu’après mes sévérités de critique il est juste et doux de signaler.

362. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le voltairianisme contemporain »

Voltaire est bien homme à emporter, sur la croupe de sa gloire et dans le bruit éternel de son nom, un livre mal fait, frivole ou ennuyeux. […] Seulement ce n’est pas du mérite intrinsèque du livre de Houssaye que nous voulons parler. […] Mais si nous ne revenons pas sur le mérite, historique ou littéraire, d’un livre qui ne peut plus être loué que par Janin, — et dans l’Artiste, encore !  […] malgré les livres idolâtres, les livres écrits d’à genoux, la tête dans la poussière, ou dans la position d’Alberoni devant Vendôme, c’est la petitesse de ce succès ! […] Il n’a pas compris que son livre, qu’il croyait être une justice, une reconnaissance et à la fois tous les sentiments prosternés, n’était pas en proportion réelle avec cet homme d’ubiquité, cet homme qu’on retrouve partout et qui s’appelle Voltaire.

363. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

Ils figurent dans son livre comme les captifs à la suite des triomphateurs de l’ancienne Rome. […] Ce titre étoit le seul convenable ; & l’auteur n’auroit pas dû mettre à son livre un frontispice qui promet plus qu’il ne donne. […] Il en est de même de certains livres, dit M. l’Abbé de la Porte en parlant de celui de M. l’Abbé Lambert. […] Ce livre est une preuve des connoissances de son auteur ; mais il n’est pas propre peut-être à tirer le commun des lecteurs de leur ignorance. […] Ce livre est fait avec impartialité & écrit d’une maniere ingénieuse ; ce sera un jour un recueil aussi curieux qu’utile à consulter.

364. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Ce n’est pas que je ne sois étonné tout le premier d’avoir à discuter ces livres devant vous. […] Et d’ailleurs on n’a pas eu la main heureuse : ce livre de lui, enveloppé et incriminé dans la liste, les Confessions d’un Révolutionnaire sont, de l’aveu même des adversaires, son meilleur livre, son plus beau. […] cet écrivain, pour ses livres mêmes, est agréé du peuple ; il est à Paris ! […] C’est un livre de morale, de satire austère, puritaine, presque farouche, contre les corruptions, contre les dépravations, contre les plaisirs ; mais dans ce livre, M.  […] Dans ce résumé rapide, il m’est arrivé d’oublier, je ne sais comment, le livre de M. 

365. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

2º Les journaux devraient tous avoir un courrier littéraire quotidien, ne contenant que des notes brèves, rédigées par plusieurs mais sous le contrôle d’un seul, et deux feuilletons critiques hebdomadaires, l’un réservé aux romans et aux livres de poèmes les plus remarquables, l’autre aux livres de critique littéraire, histoire, philosophie, sociologie, etc. […] Un critique, différent pour chaque rubrique, donnerait des analyses sérieuses des livres qui lui paraissent les plus importants, et remettrait à un critique qui lui serait adjoint, et qu’il aurait choisi, le reste des livres concernant cette rubrique et dont ce lieutenant donnerait un bref compte rendu. […] Sa méthode est difficile à pratiquer à l’égard des contemporains et l’une des faiblesses de la critique actuelle, c’est précisément qu’elle ne s’occupe que du dernier livre paru. […] Elle lui donne le temps de la réflexion qui est si salutaire et qui manque au journaliste auquel on conseille, s’il en veut bien parler, de ne jamais lire les livres soumis à sa critique. Vous me direz que la revue n’a qu’un public restreint et que le livre est cher.

366. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

L’Encyclopédie n’est pas un livre, c’est un acte. […] Un seul livre de génie lui serait de plus de secours pour la relever et l’aider à retrouver ses bases. […] Mais quel livre de Diderot peut-on lire ? […] Est-ce, comme il le dit, parce que le livre tourna la tête à quelques jeunes gens ? […] Mme du Deffand n’avait pas tort de lui dire qu’il eût dû mettre son livre en maximes et en portraits.

367. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Les livres primitifs de l’Inde sont pleins de règles et de maximes qui touchent au régime des sociétés. […] Chacun, suivant sa science, suivant son imagination, suivant sa foi et suivant son livre profane ou sacré, peut conjecturer ou croire. […] Ces livres, ce sont les Kings, livres sacrés, espèce de Védas de l’Inde, triple recueil religieux, législatif, littéraire, poétique même ; il contient les dogmes, les rites, les lois, les chants d’un peuple anéanti et renaissant. […] un livre ? […] Comment se persuader que, tant de siècles avant Alexandre, ces barbares de l’extrême Orient eussent pris dans leurs livres un ton si sublime de vérité, de noblesse, d’éloquence, de majesté de pensées, dont on ne trouve que des lueurs dans les chefs-d’œuvre de Rome, et qui mettent ces livres (les Kings) au premier rang après nos livres saints pour la religion, la morale, la plus haute philosophie ? 

368. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Le livre sacré est une pro-duction exclusivement asiatique. […] Les Védas auraient beaucoup plus de droit que la Bible à être le livre sacré de l’Europe. […] Il n’y a pas d’autre critérium pour la canonicité d’un livre. Quant aux époques primitives, tout livre, par cela seul qu’il était livre écrit, était sacré. […] Ses livres sacrés ne sont que des livres classiques, à peu près ce que les anciens sont pour nous, ou du moins ce qu’ils étaient pour nos humanistes.

369. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VIII. Quelques étrangères »

Les belles cadences, en effet, ne manquent jamais dans ses livres. […] Il reconnaît lui-même qu’il se livre, proie ivre, au hasard. […] Or cette absurdité le romancier anglais s’y complaît, et c’est le défaut radical de son livre. […] Et ce serait ici le centre heureux du livre, si le livre avait un centre. […] Elle ne donne aucune idée de la ligne hésitante et fuyante du livre.

370. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

Voici la donnée de ce livre qu’on nous donne pour fort. […] Mais dans le livre que voici, où sont les situations et les caractères ?… Est-ce une situation, en effet, au sens dramatique, que la description d’un tête-à-tête qui dure tout le livre ? […] Il aime les idées et il les suit dans ses livres, comme on suit les femmes dans la rue, bien souvent sans les attraper ! […] Or, puisque nous cherchons à prévoir quelle doit être la destinée de ce livre, c’est là-dessus que nous voulons compter !

371. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

En ouvrant le livre, une peur nous prend. […] Il cherche, dans les vieux livres, l’âme de ces vieux livres : il ne leur demande pas, ou leur demande moins, de nous révéler la sienne. […] Le livre de Philippe Monnier, remarquable érudit genevois, livre plein de sincérité et de fraîcheur, est lui aussi le type de ces livres dont l’agrément ne se transplante guère. […] Je demanderai au livre de M.  […] Ce livre aurait pu aussi s’appeler L’Appel de la route, et se terminer sur le même thème que le livre d’aujourd’hui.

372. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

A cette dure précision de la langue, s’ajoute en certains livres et certains passages une extraordinaire beauté. […] Et combien est nouvelle celle qui se livre avec une grâce presque mûre à son aimé, et comme on la sent, à travers ses cris de jeune maîtresse, la femme de maison, être déjà responsable et dénué d’enfantillages. […] Elle est, comme un livre de science, un recueil d’observations  ou, comme un livre d’histoire, un recueil de traditions, bien _ différente de tous les romans d’idéalistes que composent une série d’effusions au public à propos de motifs ordinaires ou de faits clairsemés. […] Et si dégoûté de l’action, l’on tente le refuge de la spéculation, voici qu’un autre livre barre le chemin. […] L’on entre par ces livres épiques dans la région de la pure beauté.

373. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

C’est l’histoire d’un frêle et exceptionnel jeune homme, prise en son plus étrange chapitre, que raconte A Rebours, le nouveau livre de M.  […] Et ce livre qui se résume en une accumulation de tableaux colorés et mouvementés, n’a pas suffi à assouvir la passion descriptive de M.  […] Dans A Rebours, cette dysénergie est consommée ; des Esseintes est une pure intelligence sensible et ne tente dans tout le livre qu’un seul acte volontaire, qu’il laisse inaccompli : celui de se rendre à Londres. […] Tous ces traits du pessimisme, connus déjà, sont rassemblés, coordonnés, caractérisés et montrés avec un art merveilleux et pénétrant dans les livres de M.  […] Ce raffinement, A Rebours en est le catéchisme et le formulaire ; tout ce qui, dans la réalité, peut meurtrir une âme délicate est écarté de ce précieux livre, est assourdi, amolli, sublimé et assuavi.

374. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Eh bien, voilà pour nous ce qui recommande à l’attention le livre de nouvelles d’Hippolyte Babou ! […] ou Cyrano de Bergerac, jette des défis à la tète de son lecteur et qui s’en vante jusque sur la couverture de son livre ? […] C’est ce geste charmant, souvent trop charmant peut-être, qui fait surtout le genre de mérite d’Hippolyte Babou, dans son livre et ailleurs. […] Quant à l’hécatombe de son livre, je n’en nommerai aucun des bœufs. […] Pour la première fois, dans le livre de Babou, elle n’était pas spirituelle, et elle l’avait bien mérité !

375. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « X »

C’est seulement dans nos livres que ces théories les choquent. […] Ceux qui ont besoin de ce genre de livres savent bien les découvrir. […] De très bons critiques ne se sont pas mépris sur la portée de notre dernier livre et la part que nous faisons à l’inspiration : « C’est aux écrivains, eux-mêmes, dit M.  […] C’est cela surtout qui est important ; c’est cela qui fait le fond de l’art d’écrire ; et c’est bien aussi sur ce point que nous avons le plus insisté dans nos livres. […] Lanson se demande aussi à qui l’Art d’écrire peut bien s’adresser. « On ne sait, dit-il, (Revue universitaire, avril 1899), on ne sait pour qui ce livre est fait… S’il est pour les jeunes gens, alors il est dangereux en son esprit général… » Mon livre est, en effet, dangereux, mais surtout pour M. 

376. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

En un mot, chaque critique de cette génération lie sa gerbe et fait son livre. […] Cet épisode intéressant de l’histoire litttéraire de la Restauration se trouve raconté dans le livre de M. […] Il a mis le signet en fermant le livre, et il le rouvre juste à la même page ; n’était-ce pas le cas de sauter quelques feuillets ? […] Comme un homme qui a beaucoup vu de livres et qui sait mieux que personne à combien peu tiennent en ce genre les destinées, et quelle infiniment petite différence il y a bien souvent entre un livre qui vit, dit-on, et tel autre livre qui passe pour mort, M. […] J’ai là sous les yeux la onzième édition du Livre des Orateurs de Timon, et ce n’est sans doute pas la dernière.

377. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Il fit ce qu’il avait promis de faire ; il lut et censura les livres de madame Guyon. […] Fénelon analysait pour Bossuet ces livres français, espagnols ou italiens, où madame Guyon avait puisé ses propres enthousiasmes. […] Celui-ci s’indigna au bruit de la prochaine publication d’un livre dont on lui avait dérobé le secret. […] Cependant la condamnation du livre des Maximes n’arrivait pas. […] Les cardinaux chargés d’examiner son livre se partageaient en nombre égal pour et contre.

378. (1886) Le naturalisme

Oui, parfois sans doute, il y a trop de raisonnement dans ses livres. […] » La cause pour laquelle le livre ne plut pas mérite qu’on la raconte. […] Daudet, dans son livre, a conservé le fond et a modifié bien des détails. […] Elle a, elle aussi, écrit quelques livres. […] Il l’a fait dans beaucoup d’autres livres.

379. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhade, Laurent (1854-1919) »

Théodore de Banville Voici un des plus beaux et des plus curieux livres de poèmes qui aient été écrits depuis longtemps (Le Jardin des rêves), un livre qui s’impose à l’attention, car il est bien de ce temps, de cette heure même, et il contient au plus haut degré les qualités essentielles à la jeune génération artiste et poète, c’est-à-dire, à la fois, la délicatesse la plus raffinée et la plus excessive, et le paroxysme, l’intensité, la prodigieuse splendeur de la couleur éblouie. […] [Le Livre des masques (1896).] […] Mais quelle maîtrise de forme en somme, et quelles joies inavouées parfois, à rouvrir ce « livre précieux de haine comme un écrin, aux poisons »… [La Vogue (1899).] […] Et l’on sait aussi comme se vengèrent courageusement, en le bafouant et en l’insultant quand il fut blessé, le 4 avril 1894, au restaurant Foyot, par l’explosion d’une bombe d’anarchiste, les éminents illettrés qu’auparavant, dans son livre et dans sa conférence au Théâtre de l’Œuvre, lors de la représentation d’Un ennemi du peuple, il avait fustigés sans qu’ils aient alors osé répondre. Il semble pourtant aujourd’hui que ces plaisirs retentissants soient achevés, et que le petit livre : À travers les groins, que le poète écrivit au cours d’une affaire qui fit récemment quelque bruit, doive rester sa dernière expression dans le genre où il s’illustra.

380. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XI. Des Livres sur la Politique & le Droit Public. » pp. 315-319

Des Livres sur la Politique & le Droit Public. […] Mais ces deux Droits ayant été confondus dans la plûpart des livres, faisons connoître ceux qui ont été les plus estimés. […] Ce livre n’est proprement qu’une compilation, qui ne méritoit pas le tribut d’estime que l’ignorance lui a long-tems payée. […] Ce livre a amusé les lecteurs frivoles & instruit les penseurs. […] Machiavel a été long-tems le docteur de la politique ; mais ses principes sont détestables, & au lieu d’indiquer les traductions de ses livres, je parlerai de leur réfutation par le Roi de Prusse.

381. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XX. Des Livres de facéties, des recueils d’anecdotes & de bons mots. » pp. 381-385

Le fonds du livre est une histoire allégorique du Catholicisme, du Luthéranisme & du Calvinisme, mêlée de cent autres choses qui n’y ont aucun rapport. […] de rendre le comique dont ce livre est assaisonné. […] Mais il y a très-peu à recueillir dans ces livres, qui sont d’ailleurs rares & chers. […] Il y a de très-bonnes plaisanteries dans ce livre, qui est une satyre des commentateurs. […] Ce livre est proprement (comme l’auteur l’appelle) le Dictionnaire de la Conversation.

382. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Livre neuvième. […] Nous avançons dans notre carrière, et La Fontaine avance vers la vieillesse ; car tous les livres de cette seconde partie n’ont pas été donnés à la fois : même la plupart des fables du douzième livre ne parurent que plusieurs années après les autres, et quelques-unes de ces derniers livres se ressentent de l’âge de l’auteur ; il y en a qui rentrent tout-à-fait dans la moralité des fables précédentes ; d’autres qui ont une moralité vague et indéterminée ; d’autres enfin qui n’en ont pas du tout. […] (livre 5, fable 4.) […] Cette fable a aussi le défaut de rentrer dans la morale de plusieurs autres Apologues, entre autres dans celle de la fable IX du douzième livre, qu’on ne change pas son naturel. […] En reportant les yeux sur les fables contenues dans ce neuvième livre, on peut s’apercevoir que La Fontaine baisse considérablement.

383. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Mais c’est le titre même de ce livre qui saute aux yeux comme une énigme ! […] Il discute, au commencement de son livre, la vieille idée plantée là depuis longtemps que l’Alceste de Molière fut le portrait du duc de Montausier. […] S’il faut se résumer sur ce livre de l’Énigme d’Alceste, plus piquant de titre que de conclusion, il est bien heureux pour l’auteur qu’il n’y ait ni Sphinx ni énigme ; car le pauvre homme serait mangé. […] Son petit livre, qui veut être quelque chose d’aigu, mais dont la pointe passe à côté, est bizarre, mesquin et tourmenté, au lieu d’être franchement original et d’une réalité pénétrée. […] L’histoire du xviie  siècle tient presque toute la place dans ce livre à queue de rat, qui rappelle le ridiculus mus du poète, et on se dit en finissant : Ce n’est que cela !

384. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Organisé pour la vie matérielle, sensualiste bruyant et ardent qui se souciait fort peu des choses de la pensée, quoiqu’il en parle dans ses livres, surtout dans les derniers, M. Eugène Sue n’a jamais cessé d’être un comédien, fou du public plus que de son art et se grimant dans ses livres comme dans le salon de la duchesse, où il eût bien fait de rester. […] Au bout seulement de quelques années, les livres mal écrits ne se lisent plus et sont oubliés. […] Nous ne faisons exception pour aucun livre de M.  […] Les doctrines de ses livres, il n’y croyait pas !

385. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Je n’ai jamais rien vu de pareil à celui de ce livre. Le livre, cette voie solide, droite ou tournante, de toute pensée qui va à son but, est ici défoncé à chaque pas par tout ce qu’on y charrie et ce qu’on y roule. […] Telle est la marque distinctive du livre présent de MM. de Goncourt, — la tension qui fausse et casse tout ; la violence qui n’est que la force de la faiblesse. […] Ils ont cru faire un livre, et ils n’ont soufflé qu’une pochade… brillante et bruyante Mais ils ont piaffé. […] Je ne les crois pas faits pour combiner et créer cette chose sévèrement ajustée, — l’organisme d’un livre.

386. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Thiers, ses livres et l’universalité de sa gloire. […] Il donna son adresse pour se faire envoyer le livre : M*** à Rambouillet. […] Des livres, des dessins, des gravures bornent l’horizon de nos yeux. […] Il voit le chasseur plongé dans la lecture d’un livre. […] Il faut que je livre ma copie.

387. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Je puis donc annoncer les livres qui se feront, avec la même sécurité que Mathieu Laensberg le temps qu’il fera. […] Et le livre sera épique et pessimiste. […] Le livre aura quatre cents éditions. […] Il faut de ces livres-là, il en faut. […] celui-là se recueille si longtemps entre deux livres qu’il nous jouera peut-être le mauvais tour de changer dans l’intervalle.

388. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

Ils peuvent parler d’un mauvais livre par complaisance, ils ne le rendront pas meilleur. Ils peuvent ignorer un bon livre, ils ne l’empêcheront pas de faire son chemin. […] Il faut songer à la retraite, J’entraîne Dubois-Desaulle, l’auteur de Sous la Casaque, livre sincère et cruel. […] À l’âge où les ouvriers s’empoisonnent avec de mauvais feuilletons et des livres obscènes, il lisait l’Anthropogénie de Hæckel, l’Origine des espèces, les Maximes d’Épictète, le Livre de la Voie et de la Vertu de Lao-Tseu. […] Malgré l’apparence générale de sincérité de son livre, je n’avais osé croire à la réalité des faits qu’il y relate.

389. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aicard, Jean (1848-1921) »

. — Le Livre des petits, poésies (1886). — Le Livre d’heures de l’amour, poésies (1887) […] Aicard, dans son Livre d’heures de l’amour, ne fait pas un grand pas en avant. […] Philippe Gille Je ne puis passer sous silence le beau livre, Poèmes de Provence, que vient de publier M. Jean Aicard, un poète s’il en fut et de la bonne école… Remarquons que tout le volume est dédié aux cigales si chères aux Provençaux… Il ne me leste plus qu’à engager le lecteur à lire avec recueillement ces poèmes dont chaque vers est ciselé à la façon antique ; il y a dans ce livre un parfum de poésie grecque et une pureté de forme et de langage qui rappellent le charme des bonnes œuvres d’André Chénier. […] Ce livre a pour titre : Jésus, et renferme peut-être, sous la forme simple et châtiée, les meilleures inspirations du poète.

390. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Aujourd’hui Drumont annonce officiellement la prochaine publication de son livre d’attaque contre les Juifs, ce livre écrit pour la satisfaction intime des haines d’un catholique et d’un réactionnaire, en plein et insolent triomphe de la juiverie républicaine. […] Il m’a chargé de l’excuser près de vous, pour n’avoir rien écrit sur le livre, mais il n’en a pas la force. » Et il m’annonce qu’on regarde le pauvre garçon, comme perdu. […] Huysmans l’a entrevu aujourd’hui, une seconde, et sa seule parole a été celle-ci : « Avez-vous lu mon livre ?  […] Mardi 20 avril Du moment qu’il y a un concert universel d’éloges dans la presse, sur un livre, on peut sûrement affirmer, que le livre n’est pas bon, et par contre, affirmer également, quand l’éreintement de la presse est général, que le livre n’est pas mauvais. […] Il devrait bien lâcher le macabre, et écrire un livre de prose, sur ce dont il cause d’une manière si spéciale.

391. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Quelle impression ce livre vous a-t-il faite ? […] Rousseau, presque de nos jours, écrivit de verve trois livres d’un style entraînant qui vous empêche de réfléchir : un livre chimérique sur l’éducation, appelé Émile ; un livre immoral et raisonneur sur l’amour, appelé Héloïse ; enfin un livre de fanatique, sur la législation des empires, appelé le Contrat social, livre où toutes les lois sont faites à l’inverse de l’homme, un livre qui exalte la liberté et finit par la plus atroce des tyrannies. […] que c’est bien commencer son livre, Monsieur, que de le commencer par ce qu’il y a de plus doux, de plus saint dans l’espèce humaine : la religion ! […] Ce livre, comme tous ces livres d’art supérieur, n’est évidemment pas son but à lui-même. […] Enfin Victor Hugo a senti le vide d’un livre où le prolétaire lit, où le démagogue pense, où l’ouvrier songe.

392. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Recueil de particularités inédites ou peu connues sur l’auteur des Essais, son livre et ses autres écrits, sur sa famille, ses amis, ses admirateurs, ses contempteurs. […] Payen, sentent en gens d’esprit et admirent si bien Montaigne, daignent se souvenir, jusque dans leur passion, des conseils du sage et du maître : Il y a plus à faire, disait Montaigne en parlant des commentateurs de son temps, à interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses ; et plus de livres sur les livres que sur autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. […] La première édition des Essais parut en 1580, composée de deux livres seulement, et dans une forme qui ne représente qu’une première ébauche de ce que nous avons par les éditions suivantes. […] (Livre I, chap.  […] Il ne saurait y avoir au-dessus d’un tel chapitre, à titre de consolation dans les calamités publiques, qu’un chapitre de quelque autre livre non plus humain, mais véritablement divin, d’un livre qui ferait sentir la main de Dieu partout, et non point par manière d’acquit comme le fait Montaigne, mais la main réellement présente et vivante.

393. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Le livre des Justifications de madame Guyon parut alors. […] Les femmes dévorèrent le livre : elles l’appelloient un livre d’or, ou la bible de la petite église. […] Le livre des Maximes est dénoncé au roi. […] La Rue fit en chaire une sortie contre le livre des Maximes des saints, & fut très-désapprouvé de ses confrères. […] Il donne un mandement contre son livre, & fait faire, pour l’exposition du saint-sacrement, un soleil dont un des anges, qui en étoient les supports, fouloit aux pieds divers livres hérétiques, sur un desquels étoit le titre du sien.

394. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Morhardt, Mathias (1863-1939) »

. — Le Livre de Marguerite (1896). […] Lorsqu’il consent à descendre des hauteurs absolues où se complaît son rêve (Hénor, le Livre de Marguerite, Madame la Reine, etc.), il devient le plus charmant causeur, l’esprit le plus délié, le critique d’art le mieux informé. […] Francis Vielé-Griffin Le Livre de Marguerite est comme la Bonne Chanson de M. Mathias Morhardt ; livre d’amour chaste, ardent et discret ; malgré la langue pas toujours assez sure, à notre gré, le rythme comme parlé des strophes berce et entraîne de l’inquiétude à la joie, du rêve au baiser. Le poète s’est émerveillé de vivre en mots qui le confessent délicat et doux, ayant la pudeur de sa joie, la reconnaissance d’aimer ; ce livre est une parole basse, dite pour une seule et dont le hasard d’une surprise involontaire nous a fait le confident indulgent.

395. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »

Qui ne se rappelle le livre de M.  […] Ozanam, en écrivant son livre, avait plutôt pour but de découronner le Dante que de le couronner, et il le découronne pour planter son laurier sur la tête du Moyen Âge tout entier, — du Moyen Âge qui n’a pas besoin de cela ! […] … Mais est-ce pour dire de ces choses-là qu’on écrit des livres, ou bien pour dire plus ? […] Les souvenirs de l’enseignement par lequel l’auteur du mémoire sur Dante a passé n’ont pas opprimé sa pensée, s’ils ont joué dans quelques détails de son livre. […] Magnier a été plus long, et il devait l’être, sur le livre immense dont la beauté intellectuelle a créé au profit de la personne morale du Dante une si grandiose illusion ; c’est là que le jeune critique a ramassé tout son effort pour être juge, et il a jugé le livre.

396. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Livre somptueux qui réjouit les yeux, livre savant qui enseigne les mœurs et les usages anciens, livre philosophique qui donne à méditer sur la condition des hommes. […] Je trouve dans le livre de M.  […] Renan rendit d’elle dans ses livres. […] Ce livre ne se vend pas. […] et j’ai lu tous les livres.

397. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Ils sont tirés d’un livre de poésies de M.  […] Donc le livre se divise en quatre parties qui sont intitulées : le Livre satirique, le Livre dramatique, le Livre lyrique et le Livre épique ; c’est le Livre satirique qui commence la série. […] En principe, le livre de M.  […] un livre ? […] ni musique, ni prose, ni livre, ni brochure !

398. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Ce sont de bons livres. […] Le livre de M.  […] Ce livre méchant n’est pas un méchant livre. […] De là ses premiers livres. […] Ce livre est sans portée.

399. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Deplace : « Mais que dites-vous, monsieur, de l’idée qui m’est venue de voir à la tête du livre un petit avant-propos de vous ? Il me semble qu’il introduirait fort bien le livre dans le monde, et qu’il ne ressemblerait point du tout à ces fades avis d’éditeur fabriqués par l’auteur même, et qui font mal au cœur. […] Deplace est longtemps malade ou convalescent, je relirai moi-même ce ce livre, et je ne manquerai pas de faire disparaître tout ce qui pourrait choquer. […] On peut trouver qu’il a mis du temps à cette réfutation : « Quand le livre de M.  […] Il avait choisi un chapitre à effet, et nous préférons, pour notre compte, la couleur du livre à celle de l’échantillon.

400. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Ernest Semichon aime l’Église romaine, et cela seul donnerait à son livre une lumière et une valeur très supérieure à celle de l’érudition malveillante ou indifférente. […] Le clergé n’est donc pas seul l’Église, comme l’entend l’ignorante philosophie qui a mis en poudre le diamant de la notion catéchistique, et comme l’entend Ernest Semichon, qui vaut mieux qu’elle, mais qui a été élevé par la philosophie, et dont le livre, fécond en confusions inouïes, porte au front cette confusion mère. […] Assurément tout cela mérite d’être compté et apprécié par le critique, mais ne constitue pas néanmoins au livre d’Ernest Semichon l’immobile place que les livres vrais en histoire prennent de force dans les travaux d’une époque et ne perdent plus. […] Son livre de la Paix et la Trêve de Dieu, quoique intéressant par les textes, n’est pas de nature à beaucoup changer l’opinion générale de notre temps sur le Moyen-Âge, qu’il serait pourtant si nécessaire, selon nous, et d’éclaircir et de fixer. […] Ce livre, dans lequel l’auteur a développé la nécessité de l’intervention des évêques dans les temps processifs de notre histoire, temps qui furent périodiques à travers les crises et surtout les changements de race, ce livre a répondu nettement une fois de plus à l’imbécile accusation d’usurpation cléricale que les ennemis de l’Église n’ont pas cessé de faire entendre, et de faire croire, qui plus est.

401. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

l’incroyable aveu de son ancien maître, à la page 75 de ses amusants et terribles Philosophes salariés, comme s’il avait voulu nous donner, à nous autres critiques, une juste idée de l’homme qui, à quatorze ans de distance, caractérise de cette gaillarde manière le livre qu’il réimprime avec un si grand sérieux aujourd’hui. […] Pour ceux qui croient à la philosophie et qui ont l’amour des problèmes qu’elle agite avec plus ou moins de puissance, mais qu’elle ne peut jamais qu’agiter, quelle est réellement la valeur philosophique du livre de Cousin ? […] Les notes qu’il a attachées au bas des pages de son livre nous le disent assez. […] IV Et c’est ainsi que dans ce livre il l’a réalisée. […] Si ces livres, comme nous le pensons, du reste, ne se distinguent que par des qualités inférieures à celles du livre actuel de Cousin, ne les aura-t-on pas jugés implicitement déjà, eux et leur auteur, en jugeant l’auteur (et son livre) de cette Introduction à la Philosophie de l’histoire !

402. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Ernest Hello »

Le talent de Hello, qui ne fait pas la sienne, s’est révélé dans ce nouveau livre sous une face nouvelle, quoique les idées qui sont le fond de ce talent n’aient pas changé. Il le dit, du reste, dans sa préface : « Ce livre de Contes fait suite à mes autres ouvrages. […] C’est enfin, toujours et partout, et essentiellement, le mystique chrétien du livre de l’Homme, des Physionomies de saints, de la Parole de Dieu, qui vit ici sous le conteur et qui dramatise sa pensée immuablement mystique. […] L’homme est confisqué au profit de Dieu, qui devient en revanche le profit de l’homme… Le livre de Hello, dit-il encore dans sa préface, commence et finit par le nom de Dieu. […] Ces contes religieux, métaphysiques et flambant de mysticité, sans amour terrestre, sans les petites femmes qu’il faut fourrer partout dans ses livres, si l’on veut avoir du succès, sont bien virils et bien relevés pour la génération efféminée et abjecte des esprits modernes.

403. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Dans le livre d’Audin, c’est l’envoûteuse de la France, chose trop facile à dire et trop vite dite. […] L’effet du livre d’Audin fut à peine remarqué dans la littérature contemporaine. […] Il plaçait un livre faux, sur une époque dont l’énergie répugne à notre vieille société, entre le 1572 de M.  […] M. de Bonald remarqua le livre, et il en pressentit l’avenir. […] Il témoigne, plus qu’aucun autre livre de son auteur, l’impersonnalité et la souplesse.

404. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Mes premiers respects pour le livre, milieu surhumain où s’opère ce phénomène, me vinrent d’où vient toute révélation aux enfants, de leur mère. […] Le plus grand nombre de mes condisciples était né et avait été élevé dans les villes ; il ne connaissait le printemps que par les livres. […] L’idée d’un livre et l’image des trois chaires de pierre sur la montagne devinrent pour jamais inséparables dans mon esprit. […] Sa main, à son réveil, en s’étendant au hasard, à droite ou à gauche, ne pouvait tomber que sur des livres. […] L’existence était un poème pour moi ; l’univers en notes diverses ne chantait ou ne gémissait qu’un hymne, je ne vivais qu’un livre à la main.

405. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Il ne fait que changer la méthode de Lipse, mais il a pris le fond : « La moëlle de son livre est ici », dit-il. […] À mesure qu’on avance d’ailleurs dans la lecture de son livre, on s’aperçoit qu’il a tout dit, et il s’en aperçoit lui-même en procédant par de nombreux renvois. Le livre, tel qu’il était, eut beaucoup de succès dès l’instant de la publication (1601). […] Il vint pourtant à Paris pour remercier l’évêque de Boulogne, qui s’y trouvait, et de plus pour vaquer à la réimpression de son livre, auquel il avait apporté en quelques endroits des adoucissements et des précautions. […] J’ai eu le livre manuscrit entre les mains fort longtemps pour en avoir le privilège.

406. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

En examinant ce livre, nous sommes dans une position particulière, c’est-à-dire que nous avons lu autrefois tous les livres de M. de La Mennais et que nous nous en souvenons. […] Dans ce livre et dans celui de l’Institution des Évêques que M. de La Mennais composa de concert avec son frère, on verrait l’épiscopat aussi considéré et invoqué que plus tard il fut rabaissé et rudoyé par le défenseur de l’omnipotence romaine. […] Si un écrivain, dans un livre intitulé Manifestation de l’Esprit de Vérité, s’arme de l’Évangile et du nom de Jésus-Christ contre les riches et les puissants, l’abbé de La Mennais le renvoie à Diderot et à Babeuf, et termine ainsi : « Les passions les plus exaltées se joignant à tant de causes de désordre, personne ne peut dire quels destins Dieu réserve à la société. […] Cette contradiction, dans le courant du livre, est continuelle et frappante, je ne dis pas seulement pour un croyant, mais pour un lecteur exercé. […] Si je voulais donner à un jeune homme de vingt ans, enthousiaste, enorgueilli de doctrines absolues, la plus haute leçon de philosophie pratique (soit philosophie chrétienne, soit philosophie humaine), je le lui ferais lire, et aussitôt le volume achevé, je lui mettrais entre les mains le livre de la Religion considérée dans ses Rapports, etc., par le même auteur.

407. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Ce livre est peu connu, il ne mérite pas de l’être davantage. […] Un tel commentaire demandoit de vastes compilations, une lecture universelle, une mémoire heureuse, la connoissance des hommes & des livres, un bon goût d’érudition, un esprit philosophique, une imagination vive & brillante. […] Il n’y a pas peut-être un seul blasphême évident contre le Christianisme dans tout son livre ; mais il n’y a pas une seule page, dans les articles des anciens philosophes & des hérétiques, qui ne conduise le lecteur au doute & souvent à l’incrédulité. […] Mais on n’eut pendant dix ans que ce livre, & l’on s’en servoit, tout imparfait qu’il étoit. […] Ladvocat avoit embrassé, il tombe dans des excès de louange & de satyre, peu convenables à un livre dont le premier mérite doit être l’impartialité.

408. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Lorsque nous avons ouvert le livre que M.  […] Entre philosophes, la dédicace d’un livre, n’est-ce pas comme un mariage d’idées ? […] … Alors le dernier mot du livre aurait été dit, et ce mot n’eût pas été une négation. […] … Nonobstant de si tristes conditions acceptées, le livre de M.  […] Nous y avons trouvé ce qui vivifie tous les livres philosophiques, la verve de la discussion, la propriété du langage, et surtout la nouveauté inattendue et piquante du renseignement.

409. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Elle n’a pas mis son nom à son livre et elle n’avait pas de nom à y mettre. […] C’est bien là un livre de cloître, fait pour le cloître et vendu — se vendit-il ?  […] Pour le monde, c’était l’oubli, et l’oubli par-dessus lequel il y avait encore l’illisible livre de l’abbé Proyart, pour en augmenter la profondeur. […] Ce grignoteur de livres n’est que le trotte-menu de la raison, et cela lui en paraît le comble de séculariser une religieuse et une sainte, et d’expliquer son entrée en religion par les motifs les plus humains. […] … Vous, l’innocent pilotis de cette formidable critique, car c’est sur votre livre que Soury a fait son article dans la Revue des Deux Mondes, vous doutiez-vous, quand vous l’écriviez, de ce qui allait vous grimper si effroyablement sur le dos ?

410. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Puis, des livres  Là se prend aussi le repas. […] Qui peut prévoir le sort d’un livre ! […] René Ghil, qui a publié un livre appelé : le Traité du verbe. […] Et ainsi qu’un livre ne se peut esseuler de l’Œuvre, un poème du livre, nulle strophe ne se peut citer hors du poème, et nul vers hors de la strophe. ». […] Nous avions dit même chose, parlant du leit-motiv, mais, de plus, que l’idée doit parcourir son évolution en tout le livre et, de livre en livre, en toute l’œuvre.

411. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

C’est donc un livre à lire. […] Tel est le livre de M.  […] On pourra d’ailleurs remarquer que le livre de M.  […] Ouvrez ce livre et feuilletez-le. […] Le livre débute par une scène d’idylle.

412. (1876) Romanciers contemporains

Paul de Musset a répliqué par le livre Lui et Elle au livre Elle et Lui. […] Chacun des livres de M.  […] Il n’y a pas à nos yeux de livres dangereux et de livres qui ne le soient point. […] Flaubert a écrit son livre. […] Les livres de M. 

413. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Jules Levallois » pp. 191-201

Eh bien, c’est cette fourmilière que nous trouvons dans le livre que voici, mais heureusement elle n’y est pas seule ! […] Jules Levallois se met à travailler — comme une fourmi — dans ses fourmis, et je prendrai l’ermite et ses idées sur les ermites ; car c’est tout un traité d’érémitisme que le livre de Μ.  […] Car voilà le sens très élevé, l’originalité très morale de ce livre de Μ.  […] C’est le vice du temps, c’est l’oubli des idées religieuses et l’embarras de faire des livres, qu’on veut faire moraux, en croyant pouvoir se passer de ces idées-là. Le livre de Μ. 

414. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre IV. Des Ecrits sur la Poétique & sur divers autres genres de Littérature. » pp. 216-222

Ce Livre a été le fondement de tous ceux qu’on a publiés depuis sur la même matiere. […] Plusieurs chapitres excellens qu’on ne trouvoit que dispersés, avant la publication de ce livre, l’ont fait acheter par ceux-même qui avoient déjà une partie de ce qu’il renferme. […] Marmontel est pleine de finesse & de goût, mais l’ordre que l’auteur a suivi n’étant pas assez méthodique, on a de la peine à saisir tout ce que son livre offre d’ingénieux & de neuf. […] Il y a du bon dans ce livre, mais plusieurs articles importans sont trop courts, & les articles peu intéressans paroissent trop longs. […] Ce livre est d’autant plus cher aux lecteurs françois, que presque tous les exemples sont tirés des Ecrivains de la nation.

415. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Du Plessys, Maurice (1864-1924) »

Du Plessys, Maurice (1864-1924) [Bibliographie] Le Premier Livre pastoral (1892). […] Ernest Raynaud L’auteur a mis quelque coquetterie à parfaire ce livre : Premier Livre pastoral, en peu de mois, pour confondre ceux qui l’accusaient d’impuissance. […] Au sortir de la boue et des marécages de la littérature décadente, nous retrouvons dans ce livre l’air salubre et vivifiant des purs sommets. […] Hugues Rebell Les poèmes du Premier Livre pastoral sont vraiment d’une belle et forte venue.

416. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Taine, qui l’avait signée, est l’auteur de ce livre, Les Philosophes français, dans lequel il n’est pas dit un mot de ce grand philosophe français, M.  […] Simon n’est, lui, qu’un simple déiste, mais tout simple déiste qu’il soit, il a, précisément dans le livre dont M.  […] Il a écrit un livre du Devoir sans sanction et un autre livre de la Religion naturelle, qui n’est qu’un catéchisme à l’usage de ceux qui n’ont pas la tête faite pour la philosophie et de ceux qui n’ont pas le cœur fait pour la religion ! […] pendant dix-sept ans d’enseignement… Je dédie à cette éternelle cause mon humble livre… » Toujours l’humilité. […] Dans son livre d’aujourd’hui, il l’a mise bien bas, cette vieille mère, qui avait son orgueil et voulait régner comme Agrippine.

417. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Et ce n’est point difficile, quand on a la tête nette et qu’on ne se laisse pas envahir et entamer par la niaiserie des phrases et des livres. […] … La Philosophie dont il s’occupe dans son livre n’est pas cette philosophie générale — qui a seule le droit de porter ce nom absolu de Philosophie — et qui a pour prétention de donner la loi de tous les phénomènes. […] Le livre actuel de M. de Beauverger est comme le pressentiment d’un autre ouvrage qu’il fera ou ne fera pas plus tard, mais qui serait, à coup sûr, s’il le faisait dans l’esprit des notes qu’il publie, un de ces livres grossissants comme on en a tant publié, et qui, sous le nom d’histoire d’une philosophie quelconque, tendent à surfaire l’action de toute philosophie. […] Ce qu’il nous faut plutôt ce sont des livres qui prennent exactement la mesure de toute philosophie, en la diminuant. […] Il s’arrête à la notion vague de liberté qui suffisait à tous les esprits soi-disant politiques du dix-huitième siècle, et qu’il définit aujourd’hui, à la dernière page de son livre « la liberté par les institutions ».

418. (1896) Études et portraits littéraires

Tel quel, c’était un livre hâtif et décousu, mais un livre d’impressionnisme vibrant. […] Il y en a autre part dans ce livre. […] Ollivier n’est pas dans ses livres. […] Mais ses livres, les livres de son père, il fallait qu’ils fussent bien logés. […] Et ce livre d’incroyance lui plaît !

419. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Barbey d’Aurevilly, juge des poètes : je viens aujourd’hui, à propos d’un livre récent, vous parler de M.  […] … Maintenant, il me reste à extraire du livre de M.  […] Elle y a rejoint les Incas : deux livres du même genre, avec les différences de siècle… M.  […] Car dans ce diable de livre il y a énormément de talent, figurez-vous ! […] D’après le livre de Royer Marx.

420. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Ils font parler des livres couronnés et découronnés, font vendre de ceux-ci et de ceux-là. […] Il fait vendre les livres même de ceux qui ne l’ont pas : c’est un prix-providence. […] Eût-il écrit le meilleur livre, on ne le saura pas, car pour le public le meilleur livre est le livre primé. […] Cela fera de plus dignes hommes et de plus beaux livres que tous les prix Goncourt. […] Depuis je n’ai jamais présenté aucun livre à un concours quelconque.

421. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Donc, Gaston Deschamps, tu ne parleras pas de ce livre-ci, ni d’aucun de mes livres. […] Ce livre paraît d’abord tout en omissions bizarres et en bizarres admissions. […] J’ai écrit aussi le titre de ce dernier livre qui me vaudra, j’espère, un prix académique. […] Pierre Brun, ce n’est pas son gros livre sérieux sur Cyrano. […] Ce livre original, vigoureux parfois, ne forme point un ensemble solide.

422. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Éphémérides poétiques, 1891-1900 » pp. 179-187

Emmanuel Signoret : Le Livre de l’amitié. […] Maurice du Plessys : Le Premier livre pastoral. […] Guedy). — Le Livre d’art (Paul Fort). — La Revue rouge (Gustave Lenglet) […] — Le Livre d’images. […] Emmanuel Signoret : Le Premier Livre des Élégies.

423. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Lorsqu’il voulut faire imprimer son livre, il se trouva fort embarrassé. […] Ils font agir de tous côtés pour que le livre soit supprimé, & le privilége révoqué. […] On disoit qu’il s’étoit étrangement oublié dans son livre ; qu’il ne l’avoit fait que pour être lu des petits maîtres ; que ses contes étoient plus licencieux que ceux de la Fontaine. […] Les journalistes de Trevoux louèrent son livre & celui de Thiers. […] Son livre est rempli d’images indécentes ; ses expressions sont basses, ordurières.

424. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse esthétique »

Dans ces livres, l’examen des émotions et de la forme extérieure pourra rester le même. […] Il est vrai que peu d’hommes s’accordent à ressentir le même degré d’émotion à propos de la lecture d’un même livre : que ces différences de plaisir, d’intérêt, de saisissement peuvent aller fort loin. […] Guyau dans un livre d’ailleurs excellent, les Problèmes de l’esthétique contemporaine. […] En novembre 1885, dans La Revue contemporaine, Hennequin rend compte brièvement de la traduction de l’opus magnum de Wundt (Alcan, 1886), présenté comme un livre « de première importance » (p. 375), tout en regrettant de ne pas avoir assez de place pour exposer toute la matière de ce livre. […] Signalons que la formule « le plaisir et la peine » constitue le sous-titre du livre de Léon Dumont, Théorie scientifique de la sensibilité (1881).

425. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Tourguénef a même fort peu des mérites externes de nos livres supérieurs. […] Tourguénef a entrepris d’exposer dans ses livres l’intime d’un groupe d’âmes le plus finement nuancées que l’on puisse connaître. […] Ils pénètrent de sympathie et de compréhension pour les personnages qu’ils montrent plus complets, plus divers que d’autres livres. […] Ses livres ont la qualité, absente aujourd’hui de presque toutes nos œuvres supérieures, de ne point être durs à l’homme. […] Herbert Spencer, en général, le détachement de tous les livres de haute science, procèdent de vues générales qui dépassent et expliquent le spectacle contradictoire des cas particuliers.

426. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

J’offre ce livre « à qui lit », comme disaient les honnêtes préfaces du vieux temps, à quiconque lit nos écrivains français. J’espère qu’il sera utile aux jeunes gens qui font de cette lecture une étude, aux élèves des deux sexes de nos lycées, aux étudiants de nos Facultés : d’autant plus utile qu’il n’est point fait exclusivement pour leur usage, à la mesure d’un examen, livre pour la mémoire, et livre d’entraînement. […] Le mot le plus vrai qu’on ait dit sur elle, est celui de Descartes : la lecture des bons livres est comme une conversation qu’on aurait avec les plus honnêtes gens des siècles passés, et une conversation où ils ne nous livreraient que le meilleur de leurs pensées. […]   La seconde édition de ce livre devait de précieuses corrections à mes amis : MM.  […] Le dernier chapitre du livre ne répond déjà plus tout à fait à la situation présente : je me suis contenté d’y ajouter quelques notes indispensables.

427. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Il était même mieux qu’un livre sur elle. […] Et le livre de Weymar et Coppet l’atteste mieux que tout ce que nous savions déjà. Fait principalement avec des lettres de Mme de Staël, ce livre nous montre mieux la femme dans la négligence de tous les jours, que les œuvres de son génie, quoique dans les œuvres de son génie, on la voie cependant toujours, — Sirène au fond de sa fontaine ! […] Elle a fait plusieurs espèces de livres, soit des romans, comme Delphine et Corinne, soit des livres d’histoire et de politique, comme les Considérations sur la Révolution française, soit de philosophie morale, comme l’Influence des passions, soit de critique littéraire, mêlée de philosophie et de métaphysique, comme l’Allemagne ; et dans tous ces divers ouvrages, on trouve une écrivain d’un prodigieux talent. […] Cette femme, qui ne crut jamais à l’orgueilleuse indépendance de la femme, a fait dans ses livres la plus belle apothéose qu’il y ait de la fidélité conjugale et du mariage.

428. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Je me suis laissé dire qu’avant d’être délibérément femme de lettres, elle et son mari avaient professé quelque part… Le mari est mort, la femme, — sans école, — dans ses livres, professe toujours. […] Ses livres sont assez nombreux. […] Elle a, dans ses livres, l’œil baissé, la contenance pudique… quelque chose d’opiniâtrement subsistant et de ressemblant à, la décence romaine ; mais le fuseau de la Matrone est tombé dans l’encre moderne et elle l’a taché de cette encre. […] pour toutes les femmes, même pour Mme de Staël, la plus intelligente de toutes, qui a écrit l’Influence des passions, ce livre qui veut être un livre philosophique, et qui n’est que le magnifique cri d’une magnifique sensibilité ! […] Les romans de Mme André Léo sont certainement plus honnêtes que les libertinages de Mme Sand, mais leur morale ne vaut pas les petits livres du prêtre.

429. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Ce livre-ci est une de ces dernières. […] Son livre implique, en effet, l’impossibilité d’atteindre actuellement à la racine de ce mal social qu’on appelle le duel ; et même il en reconnaît la nécessité, puisque, législateur par supposition, dans son livre il le codifie au lieu de le supprimer. […] … Il n’a mis en tête de son livre aucun prolégomène philosophique sur la légitimité ou l’illégitimité du duel. […] Le livre de Verger de Saint-Thomas, qui n’a point visé à l’extraction du duel, n’est que l’effort courageux d’un excellent esprit pour atténuer les férocités de cette coutume qui fut souvent féroce, et pour diminuer la fatalité des conséquences qu’elle peut avoir. […] L’idée, du reste, qui plane au-dessus du livre tient dans l’épigraphe d’un des plus importants chapitres.

430. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

C’est le côté grave de son livre. […] La sécheresse, d’ailleurs, qui s’accuse dans la médaille gravée et mise à la tête du livre de Vian, n’est pas un dessèchement produit par la vieillesse. […] Il faisait très bien la part du monde, tout en se faisant la sienne, à lui, lion… Rappelez-vous qu’il allait à la messe avec un livre relié comme un missel… C’était à s’y méprendre ! […] C’est un livre qui transpire les bonnes doctrines, sans les exprimer, et qui vibre de bon sens. […] Si j’avais eu à donner un conseil à Louis Vian, mort depuis la publication de son livre, c’eût été d’ôter de sa prochaine édition cette préface.

431. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Montmorency » pp. 199-214

Pour le savoir, il faut ouvrir le livre même. […] Cette partie du livre, plus extérieure et plus générale, est traitée avec une incontestable habileté. […] Renée a écrit le mot de justice — justice orgueilleuse, il est vrai, — à la page 144 de son livre. […] Encore une fois, voilà la tâche d’un livre qui pour nous est une perle. […] Nous n’avons pas dit que ce livre n’eût pas d’ombre, et nous en avons trouvé une.

432. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

Dans la préface de l’édition d’aujourd’hui, il y a, à propos des livres d’histoire publiés par lui et son frère, un jugement très ferme et très impersonnel sur le talent et sur ces livres, à tous les deux… Aucun critique par la plume de qui ces livres, qui embrassent tout le xviiie  siècle, ont passé, n’a mieux dit. Il leur reproche, à ces livres : « trop de jolie rhétorique, trop de morceaux de littérature, trop d’airs de bravoure ». […] Mais, encore une fois, puisque le seul qui nous reste des de Goncourt se reprend en sous-œuvre et se remanie, j’aurais voulu qu’il effaçât de ses livres comme de son esprit toute trace d’accointance avec ces pieds-plats de romanciers qui se vantent de les avoir, lui et son frère, pour précurseurs. […] Dans ce livre de La Duchesse de Châteauroux et ses sœurs, dans cette histoire où la virilité a poussé à l’historien, Richelieu est peint avec autant de détachement et de sévérité indépendante que Louis XV. Mais ce qui est plus étonnant encore, c’est que la duchesse de Châteauroux et ses sœurs, qui sont le sujet même du livre, n’aient pas fait trembler une minute le pinceau dans la main qui le tenait.

433. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Et cependant on peut se demander encore qui donc s’est occupé de cette publication parmi ceux-là même dont la fonction, dans la littérature contemporaine, est d’attacher à la tête des livres qui en valent la peine, les bouffettes de la publicité ? […] Le Système du Monde de Laplace n’a qu’un petit nombre de lecteurs qui l’entendent et peuvent le juger, mais les écrits de Sainte Térèse sont plus difficiles à comprendre dans les arcanes de leur beauté que les livres même de Laplace. […] Seulement, avant de terminer, nous voulons dire un mot d’un livre plus facile à comprendre pour les esprits positifs du siècle (positifs ! […] Ce n’est ni la brûlante Visionnaire de la Vie, la pluie de larmes qui coula toujours, ni l’Extatique torturée, l’ardente poëtesse d’après la Communion qui nous a laissé ce livre des Exclamations où les phrases ne sont plus que des cris, et ce n’est pas non plus la Sainte Térèse du livre des Fondations. […] Or, le livre de Sainte Térèse n’est pas seulement un chef-d’œuvre pour les Initiés de la Foi.

434. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Si, au contraire, ce qu’ils ont écrit est faux ou médiocre, la défense qu’ils feront de leur livre ne le sauvera pas. La défense trop vantée de l’Esprit des lois n’a pas empêché ce livre célèbre de s’écrouler pan par pan, et de n’être plus maintenant qu’une ruine, comme le Colysée. […] Il fallut que Léon X la condamnât par une bulle, et, depuis, quel beau et terrible livre on pourrait écrire sur les infidélités du clergé français !  […] C’est un livre substantiel, ayant les mérites sur lesquels j’ai insisté, mais qui ne fera pas sur l’opinion, indifférente aux choses religieuses qu’elle ignore, l’effet sympathique qui entraîne à les étudier. L’auteur, solide et mesuré, ne passionne jamais son lecteur, et même il l’impatiente, quand ce lecteur est passionné… Rien dans son livre de nouveau et de révélateur sur les hommes et les événements du temps qu’il parcourt.

435. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Il tenait toujours un livre ouvert à la main ; ce n’était pas un livre profane : c’était bien assez pour lui de les lire et de les expliquer par devoir aux élèves de sa classe à l’heure des leçons. Toute cette littérature païenne et mythologique n’avait aucun charme pour lui ; ce livre était son bréviaire, son psautier, ou l’Imitation de Jésus-Christ, ou quelque livre latin de dévotion à l’usage de son ordre et recommandé par ses supérieurs. […] Il n’y avait pas de guide plus mal choisi pour faire voir la belle nature, car lui-même ne voyait que son livre. […] Le livre était fermé que nous lui demandions encore des pages. […] Quand le livre fut fermé, nous nous interrogeâmes les uns les autres sur nos impressions réfléchies ; tout le monde s’écria que c’était le plus beau des livres qui fût jamais tombé sous nos yeux dans le cours de nos lectures. — Et toi ?

436. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbusse, Henri (1873-1935) »

Mais il n’empêche que de l’impression de ce livre se dégage une âme de poète singulièrement subtile et noblement vibrante, une âme d’amant et de penseur pleine d’une hautaine mélancolie. […] Pierre Quillard C’est l’inspiration du présent livre qui étonne. […] Henri Barbusse semble tout à fait étranger au mode de concevoir qui fut habituel à la plupart des poètes de l’âge précédent… Par la volonté des dieux propices, il échappa à la contagion d’idées très précieuses par elles-mêmes, mais que l’indécente familiarité des sots avait avilies, comme toujours… De là ce livre où l’on ne retrouve pas l’air de famille ordinaire aux livres de début qui s’impriment en France et en Belgique. […] Catulle Mendès écrivait, quand il parut : « C’est plutôt un poème, ce livre, un long poème, qu’une succession de pièces, tant s’y déroule visiblement l’histoire intime et lointaine d’une seule rêverie.

437. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

. — Quelques livres. — Propos de littérature (1894). — Émile Verhaeren (1895). — Stéphane Mallarmé, un héros (1899). […] Jamais, je crois, on n’a vu un livre de début, un livre de jeune, conçu d’une façon aussi nette, aussi logique dans le fond comme dans la forme, poursuivant à travers les stades successifs de l’idée un but, culminant et lumineux, vers lequel toute page s’oriente. C’est ici le livre d’un artiste qui, connaissant toutes les formules, s’est créé lui-même la technique propre à définir son rêve et discutable seulement dans l’emploi qu’il en a fait. […] À part un passage d’un attrait trop extérieur, dans le prologue, — et sur lequel je reviendrai, — tout le livre est baigné des ondes d’une pureté presque hautaine, si elle n’était un peu naïve.

438. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de février 1829 »

Ce livre a obtenu le seul genre de succès que l’auteur puisse ambitionner en ce moment de crise et de révolution littéraire : vive opposition d’un côté, et peut-être quelque adhésion, quelque sympathie de l’autre. […] L’auteur, selon son habitude, s’abstiendra de répondre ici aux critiques dont son livre a été l’objet. […] Cependant il regrette que quelques censeurs, de bonne foi d’ailleurs, se soient formé de lui une fausse idée, et se soient mis à le traiter sans plus de façon qu’une hypothèse, le construisant a priori comme une abstraction, le refaisant de toutes pièces, de manière que lui, poète, homme de fantaisie et de caprice, mais aussi de conviction et de probité, est devenu sous leur plume un être de raison, d’étrange sorte, qui a dans une main un système pour faire ses livres, et dans l’autre une tactique pour les défendre. […] Il sait fort bien que le peu de bruit qui se fait autour de ses livres, ce ne sont pas ces livres qui le font, mais simplement les hautes questions de langue et de littérature qu’on juge à propos d’agiter à leur sujet.

439. (1890) L’avenir de la science « XII »

Combien de livres de notre siècle seront jugés de même par l’avenir ! […] Quand ces livres n’auront plus d’intérêt religieux, nul n’aura le courage d’aborder ce chaos. […] Nous souhaitons que notre nom reste bien plus que notre livre. […] Et pourtant quels livres ont jamais exercé une influence plus profonde ? […] Quel livre, grand Dieu !

440. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

Livre douzième. Tout ce douzième livre est dédié à M. le duc de Bourgogne, alors âgé de huit ans. […] Voyez, dans ce livre douzième, dédié à ce même duc de Bourgogne, la fable de l’Eléphant et du Singe de Jupiter. […] Cette fable rentre absolument dans la morale du Jardinier et son Seigneur, (livre IV, fable 4) et dans celle de l’Écolier, le Pédant et le Maître d’un jardin (livre IX, fable 5) ; mais elle est fort au-dessus des deux autres. […] C’est presque la même chose que celui du loup et du cheval (livre V, fable 8).

441. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Son livre, somme toute, est manqué. […] Un livre très dur, ce Bonheur ! […] Car jusqu’ici je ne crois pas à l’existence de gens qui achètent des livres, mes livres. […] L’action peut-être n’existe pas dans le livre : mais au premier abord il y a de l’action entre le livre et moi. […] Le succès du livre, le succès financier en dépend !

442. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Amateur des livres dans le vrai sens du mot, il les connaissait à la fois par le fond et par les particularités qui les distinguent. […] Duplessis a le plus montré sa complète connaissance des livres est la Bibliographie parémiologique ou études bibliographiques et littéraires sur les ouvrages et opuscules spécialement consacrés aux proverbes dans toutes les langues (1847). […] Duplessis ; il a lui-même cité ce mot d’un savant étranger : « La connaissance des livres abrège de moitié le chemin de la science, et c’est déjà être très avancé en érudition que de connaître exactement les ouvrages qui la donnent. » M.  […] Potier quelques amateurs de vieux livres, et où l’on cause d’un Elzévir ou d’un Vérard, d’un classique ou d’un conteur, ceux-là ont pu vérifier chaque jour l’étendue de ses connaissances, la certitude de ses informations, sa politesse discrète, affectueuse et communicative. Ces liaisons, commencées avec lui par le goût commun des livres, finissaient bientôt par une douce et essentielle amitié.

443. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bataille, Henry (1872-1922) »

Marcel Schwob Voici (La Chambre blanche) un petit livre tout blanc, tout tremblant, tout balbutiant. […] Toutes les petites filles y sont coloriées comme dans les livres d’images, et elles ont des noms semblables à des sanglots puérils. […] Doux petit livre qui s’attarde ! […] Je n’ai jamais lu (sauf peut-être Daniel Valgraive… le Lys rouge… l’Arche… les Antibel…) de livre aussi frissonnant, aussi pénétrant, ni qui nous donne un contact plus direct avec la réalité de la vie. […] Marcel Schwob, dans sa préface, marque aussi que le petit livre de M. 

444. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Ghil, René (1862-1925) »

Son livre, Le Geste ingénu, se plaît à de bizarres dispositions typographiques : au bas d’une page blanche, par exemple, on trouve deux vers, en caractères minuscules. […] Paul Verlaine Son « livre d’essais », pour parler comme on voudrait qu’il parlât, lui a conquis l’attention admirative de tous compétents. […] [Le Livre des masques, 2e série (1898).] […] C’est en rendant compte de ce premier livre que M.  […] La première partie de cette œuvre, qui est aujourd’hui réalisée, compte cinq livres, lesquels se composent chacun d’un ou de plusieurs petits volumes paraissant à peu près chaque année.

445. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

C’est en cela surtout que ce livre se distingue de tous les livres du même genre qui l’ont précédé ou suivi. […] C’est donc un mauvais livre, un livre qui n’apprend rien, qui ne laisse aucune trace dans la mémoire ? […] Il compare page à page le livre de sa conscience avec le livre splendide qu’il vient de parcourir. […] Il reçut pareillement le second livre. […] Il donne son livre pour un extrait de ses lectures.

446. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Pourquoi un livre qui n’a été écrit qu’en vue d’une nation et dans un dessein tout particulier, tout local, devient-il, presque dès sa naissance, le livre des autres nations voisines et l’enfant adoptif de tout le monde ? […] A peine publié en Espagne, on eut le livre à Paris, et il fut vivement goûté. […] De tous les livres que j’ai lus, Don Quichotte est celui que j’aimerais mieux avoir fait : il n’y en a point, à mon avis, qui puisse contribuer davantage à nous former un bon goût sur toutes choses. […] On est dans le calme plat et dans la curiosité pure ; on court risque, en reprenant ces vieux livres toujours jeunes, de raffiner, de renchérir par oisiveté, et d’y chercher véritablement midi à quatorze heures. […] La parodie du Moyen-Age date de loin et remonte bien plus haut ; son livre, à lui, fut comme la cavalerie qui arrive tout à la fin de la bataille et qui donne à propos : une ou deux charges suffisent pour mettre en pleine déroute ce qui ne tenait déjà plus.

447. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Au fond, le sujet de Fontenelle n’est autre que celui du livre de M.  […] Si quelques rubans fanés ne vous effrayent pas, si une légère odeur de musc ne vous fait pas mal, relisez donc le livre de Fontenelle, même en regard de celui de M.  […] Flammarion pour avoir rassemblé dans son livre les probabilités astronomiques, géodésiques, naturelles, qui militent en faveur de sa conclusion. […] Flammarion, c’est à un livre de philosophie transcendante et quasi de théologie. […] Flammarion toutes ces considérations et ces visées éloquentes dont est remplie la seconde partie de son livre.

448. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Un livre de Maurice Barrès, d’Henry Bordeaux ou de Paul Adam est une collection de bibelots. […] Le Geste excepté, aucun de ses livres n’est supérieur à La Fraude ; aucun non plus ne lui est très inférieur. […] La belle-sœur abuse de la situation, se livre à des chantages de plus en plus onéreux. […] Il remplit ses livres d’analyses mille fois lues. […] Les livres sérieux d’Albert Boissière sont conceptions d’une ingéniosité toute factice et alignements au cordeau.

449. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Après l’homme, on trouve aussi des vues sur Dieu dans le livre de Mme Stern. […] Mais elle a dû les commettre à froid, comme ses livres, plus volontairement que fortement pensés et écrits. […] Il est d’une femme, ce livre, mais d’une femme maigrie par des études abstraites qui n’étaient point faites pour elle. […] D’attitude, dans les livres, je ne connais personne de plus insolemment placide. […] Ses livres ne sont point sortis de ses entrailles, mais de ses prétentions.

450. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Préface (1859) »

Si un auteur pouvait avoir quelque droit d’influer sur la disposition d’esprit des lecteurs qui ouvrent son livre, l’auteur des Contemplations se bornerait à dire ceci : Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d’un mort. […] L’auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. […] Ce livre contient, nous le répétons, autant l’individualité du lecteur que celle de l’auteur.

451. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. […] Une voix poétique s’élève des ruines qui couvrent la Grèce et l’Idumée, et crie de loin au voyageur : « Il n’est que deux belles sortes de noms et de souvenirs dans l’histoire, ceux des Israélites et des Pélasges. » Les douze livres que nous avons consacrés à ces recherches littéraires composent, comme nous l’avons dit, la seconde et la troisième partie de notre ouvrage, et séparent les six livres du dogme des six livres du culte. […] En effet, on peut avancer, avec quelque vraisemblance, qu’il est moins difficile de faire les cinq actes d’un Œdipe-Roi, que de créer les vingt-quatre livres d’une Iliade.

452. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Ce petit livre est décevant. […] On ne disait pas analyser un livre, on disait extraire un livre. […] C’est un livre essentiel ; c’est un livre… inévitable. […] Le livre abonde en inédit. […] On les trouvera dans le livre de MM. 

453. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Paul Margueritte5 est un beau livre et (je prie l’auteur de prendre cela pour un compliment plus grand encore) un bon livre. […] (J’ajoute  et la remarque n’est pas inutile au temps où nous vivons  que le livre de M.  […]     Il n’est pas commode de faire, d’un tel livre, un résumé qui en donne une idée un peu approchante. […] Mais les deux derniers tiers du livre m’ont lentement pris aux entrailles. […] Voilà deux livres, Mademoiselle Jaufre et Jours d’épreuves, qui respirent, je vous assure, l’humanité et la pitié.

454. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Dans les commencemens, on se contentoit d’indiquer l’usage des livres modernes, & d’en porter des jugemens sans aucun extrait ; mais peu à peu le Journal est devenu annalitique. […] Quand un auteur s’est trompé, on le reprend honnêtement ; & lorsqu’il y a du ridicule dans un livre on le tire avec tant de circonspection, que l’écrivain peut seulement se le reprocher à lui-même. […] Il avoit l’art d’égayer toutes ses matieres, & de renfermer en peu de mots l’idée d’un livre. […] Ses successeurs en ont fait un livre utile, sans lui faire perdre ses agrémens. […] Dans le second, on donne les séances des Académies, & l’on annonce les livres nouveaux.

455. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Il y a dans le titre seul de cette histoire quelque chose de fastueux, d’étalé, de gonflé, qui sent son petit Tuffière historique en herbe, et qui dispose mal la critique en faveur d’un livre annonçant plus qu’il ne peut tenir. […] D’ailleurs, ce n’est pas seulement de lui qu’il s’agit ici et d’un livre plus ou moins mauvais. […] Le livre des Constitutions, savant, compétent, vivement écrit, et avec une griffe plus qu’avec une plume, est moins pour nous un traité, condensé et incisif, de droit public, qu’un fragment de cette grande histoire qui ne s’écrit encore que par fragments. […] Cette réponse, cachée dans des faits qu’on n’interrogeait pas, Beauverger nous la donne clairement dans son livre quand il nous y développe avec tant de soin et de détails les institutions impériales. […] Encore une fois, voilà la portée et voilà l’importance de ce livre.

456. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Il n’y a de plus populaire que le livre de la religion. […] Livre X, 15. […] Livre XII, 2. […] Préface de la deuxième édition du 1er livre. […] Les Oies de frère Philippe, livre III.

457. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »

D’autre part, ce livre lugubre ne nous raconte que des événements heureux, et c’est par là qu’il est rare et original. […] Et comment, après cette divine aubaine, a-t-il eu le front d’écrire son livre ?  […] J’ai analysé le livre de M.  […] C’est qu’il est trop vrai, ce livre d’un heureux qui ne peut pas se consoler. […] mais cette page condamne-t-elle et efface-t-elle le reste du livre ?

458. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Plus que personne, Lavallée était en position de nous donner sur Saint-Cyr un livre intéressant et riche de détails. […] Eh bien, qui le croirait, ou plutôt qui ne le croirait pas, après avoir lu le livre de Lavallée ? […] Nous le répétons, voilà qui donne à ce livre un intérêt incomparable, que la suite de son histoire ne retrouvera plus. […] Elle est à chaque page du livre de Lavallée, le remplissant de son action, de sa pensée, et l’on oserait presque dire de son ubiquité, tant elle est partout et s’y multiplie. […] N’a-t-elle pas une initiative à prendre contre les préjugés d’opinion, les injustices et les jugements absurdes entretenus par les livres ou que les livres ne redressent pas ?

459. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Cela suffisait pour expliquer qu’on eût planté là un livre savant, écrit avec une virilité calme, par un esprit très respectueux des choses de l’Église parce qu’il y avait touché. Ce livre, qui attendait et qui pouvait attendre, parce qu’il avait la vie dure de la vérité, trouva ce jour-là son moment, qu’il ne cherchait pas. […] Et voilà la bonne fortune du livre de M.  […] Honorable et rare caractère, du reste, et qui suffit à un esprit courageux, indifférent au succès, et qui ne l’a visé ni par le fond de son livre, impopulaire à cette heure, ni par sa forme rassise, qu’il n’affecte pas, mais que naturellement il possède. Double raison, du reste, pour que ce livre n’ait pas mordu sur la pensée contemporaine, à qui il faut impérieusement des livres retentissants et gesticulateurs.

460. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

I Encore un livre posthume ! […] Et on en est d’autant plus surpris que les noms qui pavoisent la porte de ce livre d’un mort inconnu ne sont pas faits pour donner l’envie d’y entrer. […] Elles ne sont pas un livre. […] Il a vécu, de 1820 à 1873, dans la plénitude de ses facultés, la plume à la main et l’œil aux livres. Comment les a-t-il jugés, ces livres, en dehors de ses sensations de gourmet littéraire ?

461. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Lamartine »

on en voudrait ici retrouver les premières gouttes, mais c’est vainement qu’on les cherche dans la coupe étroite de ce petit livre, — grand comme le creux de la main… Elles n’y sont pas. […] Le livre qui donne la mesure complète de son génie, ne vous y trompez pas ! […] Aucun livre ne pèse, de souvenir, sur ce livre-là. […] Le livre délicieux que Lamartine a écrit sur ses premières années de jeunesse ne sera probablement pas plus apprécié par la critique vulgaire de ces temps que ne le sont les Harmonies. […] Mais voilà le livre.

462. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

Oui, les livres nous tuent. […] Chaque détail du livre de M.  […] Pour lui comme pour Jean-Jacques, le livre posthume est le livre durable. […] (Voy. le livre de MM.  […] Le livre de M. 

463. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Bourget s’est d’abord renseigné dans les livres. […] Il se met continuellement en scène ; et il n’est guère de livres où il soit plus parlé de celui qui les a écrits, que ces livres consacrés à nous parler des livres des autres. […] Faguet dédie ses livres. […] Ses livres sur l’Allemagne. […] Ce petit livre vient à son heure.

464. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

Il faut que j’aie appris à distinguer le sens du livre de l’usage que j’en fais. […] On débite tout ce qu’on sait de l’auteur et du livre. […] A déchiffrer, on ne s’instruit guère, en dehors de ce que le texte livre en quelque sorte de lui-même. […] On n’atteindrait jamais le livre, mais toujours un esprit réagissant un livre et s’y mêlant, le nôtre, ou celui d’un autre lecteur. […] On peut voir, dans le livre excellent de M. 

465. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Il ne paraît pas, après quarante ans passés, que les choses aillent mieux, ni que le livre de Michelet ait rien perdu de son à-propos. […] Et c’est pourquoi, dans tout son livre, il ne mentionne même pas la jalousie des sens. […] Tout le livre de Michelet nous le montre tel. […] Son livre est empreint d’une volupté très précise et très vive, mais d’une volupté d’un caractère religieux et même dévot. […] C’est ce qui apparaît de plus en plus dans le livre de Michelet, dont la dernière partie est délicieuse.

466. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Pour étudier des livres ainsi faits en un long espace d’années, il faudrait une place aussi vaste que le livre lui-même. […] Dans tous les livres de M.  […] l’adorable livre de variations personnelles ! […] Ce livre fait foi des beaux livres que nous eût donnés Laforgue. […] Le livre a paru difficile.

467. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Son livre est tout plein du désir de la vérité ; son livre est tout plein de vérité. […] Un livre scandaleux ? […] Tout le livre des Passions, livre d’amour, est un livre de mort. […] Le livre est beau. […] Les livres ?

468. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chants du crépuscule » (1835) »

À quoi bon faire remarquer le fil, à peine visible peut-être, qui lie ce livre aux livres précédents ? […] Aussi, quelque idée qu’on veuille bien s’en faire, n’est-elle que très peu clairement entrevue dans ses livres. […] De là, dans ce livre, ces cris d’espoir mêlés d’hésitation, ces chants d’amour coupés de plaintes, cette sérénité pénétrée de tristesse, ces abattements qui se réjouissent tout à coup, ces défaillances relevées soudain, cette tranquillité qui souffre, ces troubles intérieurs qui remuent à peine la surface du vers au dehors, ces tumultes politiques contemplés avec calme, ces retours religieux de la place publique à la famille, cette crainte que tout n’aille s’obscurcissant, et par moments cette foi joyeuse et bruyante à l’épanouissement possible de l’humanité. Dans ce livre, bien petit cependant en présence d’objets si grands, il y a tous les contraires, le doute et le dogme, le jour et la nuit, le coin sombre et le point lumineux, comme dans tout ce que nous voyons, comme dans tout ce que nous pensons en ce siècle ; comme dans nos théories politiques, comme dans nos opinions religieuses, comme dans notre existence domestique ; comme dans l’histoire qu’on nous fait, comme dans la vie que nous nous faisons.

469. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Revenant en souvenir sur cette époque de sa vie dans ses Mémoires d’outre-tombe et sur cette disposition intérieure où il était après la publication de l’Essai, il ne s’en rendait plus un compte bien exact quand il disait : Je m’exagérais ma faute ; l’Essai n’était pas un livre impie, mais un livre de doute et de douleur. […] Ce sont les lapins sans doute, les hôtes de la garenne, qu’il désigne ainsi sous cette métaphore indécise et assez gracieuse qu’il livre aux commentateurs. […] Je dis : « Un peuple est parvenu au moment de sa dissolution, etc. » Il cite en cet endroit tout un morceau de son livre ; il pourrait être curieux de comparer cette première version avec le texte imprimé dans le Génie du christianisme (4e partie, livre II, au chapitre des « Tombeaux chrétiens ») : on y verrait au net de quel genre de conseils et de corrections l’auteur fut redevable à ses amis de Paris ; mais cela nous détournerait de notre but. […] L’auteur du Génie du christianisme nous a dit vrai, suffisamment vrai dans sa préface, et ce livre a été entrepris en effet et en partie exécuté sous le genre d’inspiration qu’il exprime et qu’il tend à consacrer. […] [NdA] Il comptait publier son livre à Londres, chez MM. 

470. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Né et nourri au milieu des livres, élevé dans le quartier latin, il témoigna de bonne heure des dispositions excellentes que ses parents mirent à profit. […] En attendant, Charron continuait son office de théologal et d’homme d’Église et combattait avec sincérité les protestants : il composait à Bordeaux, pendant ces années de troubles, et il publiait en 1595 son livre intitulé Les Trois Vérités. C’était une réponse un peu tardive à un livre (le Traité de l’Église) que Du Plessis-Mornay avait publié en 1578, et qu’il avait dédié à Henri IV, alors simple roi de Navarre et défenseur du parti calviniste. […] C’est tout en vaquant à cette charge publique de prédication que l’auteur trouva le temps de répondre, dans une seconde édition (1593), aux critiques que les Protestants avaient faites de son livre. […] Cela dit, nous arrivons à l’examen de quelques parties de ce livre qui a de l’exagéré et du systématique, mais qui aussi a eu du bon et de l’utile.

471. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Jugement du genre, de la forme et de l’esprit du livre. […] Flaubert, les monuments non plus que les livres ne fournissaient presque rien. […] Les descriptions étant la partie capitale du livre, j’en dois dire quelques mots. […] Ces sortes d’expressions datent un livre. […] Lui, il préfère un livre qui est surtout un livre : moi, j’aime mieux un livre qui est surtout la vie.

472. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Les personnages de ce livre appartiennent-ils à la famille humaine ? […] Ce livre a réussi, et cependant il s’en faut de beaucoup que ce soit un bon livre. […] Tout cela est raconté dans le livre de M.  […] Dans ce livre, M.  […] D’ailleurs aucun de ses livres n’est empreint du caractère dogmatique.

473. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Un livre a des lecteurs ; une symphonie, un tableau une statue, un monument, des admirateurs. […] Les effets émotionnels d’un livre ou de toute autre œuvre d’art ne peuvent être perçus que par des personnes capables de ressentir les émotions que ce livre suggère. […] Zola, des tempéraments définis, une manière d’être dont les livres qu’ils admirent sont l’expression approchée. […] Le livre sera republié en 1882 par Germer-Baillière. […] Précisons que le livre de Carlyle, Les Héros.

474. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Les compositions de ces années d’Hokousaï, ainsi que les premières compositions d’Outamaro, étaient gravées dans des petits livres à cinq sous, ces livres populaires, au tirage en noir, à la couverture jaune, d’où ils tirent leur nom : Kibiôshi, Livres jaunes . […] En 1812, il n’illustre aucun livre. […] il est convenu d’avance que ce sera Yegawa qui gravera le livre. […] Voici les raisons qui m’ont empêché d’aller vous remercier du livre de Soga Monogatari (livre ancien prêté). […] Mais ce livre n’est pas pour l’enfant seulement ; les grandes personnes, les poètes par exemple, qui veulent exécuter un dessin rapide dans une société, seront aidées par ce livre.

475. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

On s’est éternellement disputé sur l’auteur de ce livre unique. […] On n’en a pas d’autres preuves que la sainteté de son livre. Tel livre, tel homme. […] La philosophie chrétienne, dont ce livre est le monument, ne pouvait pas se restreindre à la cellule d’un cénobite. […] Voilà les principales maximes de ce petit livre.

476. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

C’est surtout en écrivant à ses amis d’Angleterre qu’il développe plus complaisamment ses idées et qu’il s’élève, dans des lettres familières, à la hauteur du livre. […] J’ai apporté ici des livres. […] C’est trop simple, à son gré, trop épars et trop diffus. — Ou bien revenir un peu en arrière, à la période de l’Empire, reprendre et refaire en sous-œuvre le livre de M.  […] Ma première pensée avait été de refaire à ma manière le livre de M.  […] Il me semble qu’il se trouve là la matière d’un très-grand livre ; mais les difficultés sont immenses.

477. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Le livre sur la littérature latine est un bon livre. […] Le livre en eût été plus grave, plus véritablement classique, plus vrai. […] adressé à son livre, ou plutôt au critique des âges futurs, m’aurait été au cœur (à la place de M. […] En ce livre des Poëtes latins comme en ses autres écrits, M. […] S’il lui est arrivé plus d’une fois de déprécier des livres d’un mérite fin, il en a souvent préconisé d’insignifiants.

478. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

. — Qualités et défauts de ce livre. — § VI. […] Tant qu’il sera un livre d’enseignement, je n’ai pas peur que les Français aiment médiocrement leur pays. […] Le livre de Voltaire n’est pas seulement un bon livre, c’est un bienfait. […] Qualités et défauts de ce livre. — Voltaire et Frédéric II. […] L’idée du livre n’appartient pas à Voltaire.

479. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Tercier, employé aux Affaires étrangères, homme du monde, qui ne vit pas grande malice au livre et qui donna son laissez-passer. Le livre avait paru quand M. de Malesherbes fut averti du scandale à la fois par un de ses subordonnés et par la clameur publique. Il arrêta immédiatement la vente du livre ; sa première idée fut de le faire examiner de nouveau par un autre censeur. […] Le Parlement s’en mêlait, et, sur le bruit public, prétendait évoquer l’affaire, en s’arrogeant le droit de juger le livre, et en empiétant ainsi sur la juridiction du chancelier. […] Notre science était toute dans les livres ; nous n’avions aucune connaissance des hommes. » On n’a nulle raison de révoquer en doute ces paroles qu’il a répétées plus d’une fois et à plus d’une personne.

480. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Encore un livre de cette année, un livre d’hier. […] Un livre pieux ! […] Le Livre du Peuple et les pantoufles de M.  […] voilà l’histoire de tous tes livres ! […] tes livres !

481. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Nous n’en faisons pas sur Racine et Corneille ; car ceux-là sont lus encore, et l’on ne décrit guère que les livres qu’on ne lit plus. […] Je serais fâché qu’on méconnût sur ce point l’intention de ce livre. […] Son livre ne vaudra que pour les parties où il est spécial ; mais alors pourquoi ne pas se borner à ces parties ? […] Et voilà pourtant à quoi il se condamnerait fatalement par le cadre même de son livre. […] Le mot de Pline est vrai à la lettre : il n’y a pas de livre si mauvais qu’il n’apprenne quelque chose.

482. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

C’était un extrême que cette première méthode adoptée par le Journal des savants, le plus ancien des journaux littéraires, et qui consistait à donner un compte rendu pur et simple, une sorte de description du livre, très peu différente souvent d’une table des matières. […] Ce sont des livres écrits à propos de livres. […] Les services qu’il rendit par ses notices et ses livres agréables sur les sciences, par l’esprit philosophique qu’il y mit avec art et mesure, furent réels et se répandirent utilement dans la société de son temps : son style et son faux goût littéraire faillirent produire un mal durable. […] Ses Mémoires secrets, « ouvrage qui tient un milieu fort intéressant entre le genre des mémoires particuliers et celui de l’histoire générale », sont aujourd’hui le seul livre à lire de lui : justice leur est rendue par Grimm en quinze lignes. […] Alors il essaye de la poésie didactique et philosophique à la suite de Voltaire ; mais le vent tourne encore, et L’Esprit des lois de Montesquieu vient tenter Helvétius d’entreprendre ce malencontreux livre De l’esprit, qui arrivera lui-même quand le moment de faveur sera passé.

483. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

Supposez un livre écrit dans une langue originelle et muni d’une traduction interlinéaire ; le livre est la nature, la langue originale est l’événement moral, la traduction interlinéaire est l’événement physique, et l’ordre des chapitres est l’ordre des êtres. — Au commencement du livre, la traduction est imprimée en caractères très lisibles et tous bien nets. Mais, à mesure que nous avançons dans le livre, ils le sont moins, et, de chapitre en chapitre, il s’y glisse quelques caractères nouveaux qu’on a peine à ramener aux premiers. […] De cette façon, l’unité du livre a été prouvée, et les deux idiomes se sont complétés ou éclairés l’un par l’autre. […] Cf. livre V, ch.  […] I, livre II, deuxième partie.

484. (1913) Poètes et critiques

L’impression du livre en est, on peut dire, affaiblie. […] C’est à Saint-Georges, sur rivière de Garonne, qu’il lit son livre. […] La table des matières du livre est la table du manuscrit. […] Je m’imagine que pour lui une page de livre est comparable à un épi de blé. […] « Je demandai des livres.

485. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 34, que la réputation d’un systême de philosophie peut être détruite, que celle d’un poëme ne sçauroit l’être » pp. 489-511

Quand l’éneïde parut, elle étoit plûtôt un livre de ruelle, s’il est encore permis d’user de cette expression, qu’un livre de college. […] Le nom de Virgile n’imposoit point alors, et son livre étoit exposé à tous les affronts qu’un livre nouveau peut essuïer. […] Un médecin, homme d’esprit et grand dialecticien fait un livre pour établir que dans notre païs et sous notre climat, les légumes et les poissons sont un aliment aussi sain que la chair des animaux. […] Défendre un sentiment établi, c’est faire un livre dont le sujet n’excite gueres la curiosité des contemporains. […] Quand nous remarquons des défauts dans un livre reconnu generalement pour un livre excellent, il ne faut donc pas penser que nous soïons les premiers dont les yeux aïent été ouverts.

486. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

En achevant la lecture de ce livre, on se prend à regretter la mort prématurée de l’homme qui l’a écrit. Le livre est intéressant, il est bien ordonné, il est nouveau. […] Il lui donne jour un peu partout dans son livre. […] Indiquer un ordre de travail, et avoir donné l’exemple d’une méthode, c’est la marque d’un vigoureux et solide esprit : on en jugera déjà par l’application faite à Victor Hugo dans l’appendice du livre même. […] vii de mon livre, la Morale dans le drame, dont la 2e édition est sous presse.

487. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Voilà le reproche fondamental que nous ferons d’abord à Ernest Moret, et que la préface de son livre et son livre même, avec les qualités qu’il accuse, nous donnent le droit de lui adresser. […] L’auteur y a concentré heureusement, dans l’intérêt de la vérité historique, agrandie par son propre effort, à lui, et par sa recherche, les deux livres modernes qui ont versé le plus de jour sur les hommes et les faits d’une époque qu’il retrace à sa manière, je veux dire les Mémoires de Mignet sur la succession d’Espagne, et les Mémoires militaires du général Pelet, aussi intéressants que les premiers, mais moins connus. […] Nous avons à peu près dit tout sur le livre de Moret. […] dans l’erreur, sacrent un livre et le classent de primesaut parmi les œuvres supérieures. […] , laisse l’esprit à peu près tel qu’elle l’a trouvé, sans modifications intérieures, — les seuls enseignements que les hommes subissent et que les livres puissent donner.

488. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Son livre est un début heureux, auquel ne manque même pas ce qui assaisonne si bien les débuts, — un peu de surprise. […] Il a eu une manière à lui de la démontrer qui a sa vigueur et sa beauté particulières, — sa vigueur dans l’étude et le rapprochement des faits et des textes de son livre, et sa beauté — sa beauté littéraire — dans l’accent étrange qui y respire, d’un impassible désespoir. […] Mais il est certain qu’elle est imposante, et qu’elle donne au livre à travers lequel elle est répandue la désolation immobile et saisissante des figures tumulaires, sobres de gestes, et une solennité sans emphase qui touche presque à de la grandeur. […] Voilà surtout le sentiment qui circule et teint tout de sa sombre nuance dans son livre ! […] Mais de toutes les figures que Segretain nous a peintes, celle qui domine, à dessein, toutes les autres, est la majestueuse figure de Sixte-Quint, opposée à la figure de Henri IV, dans ce livre qui porte leurs deux noms, mais non dans un but d’antithèse.

489. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

C’est dans le high life pur, incompatible, sans aucun mélange, aux habitudes duquel il appartient par sa naissance et ses relations, que Georges-Alfred Lawrence a fait mouvoir les personnages de son livre et concentré ses observations. […] Ici, dans ce livre, où tout palpite haut, que nous sommes loin des tapis francs, de la Bohême, des cabotines, des drôlesses aux camélias et des demi-mondes ! […] Et cette force, qui fait trembler, mourant comme meurent ici-bas la fidélité et la tendresse, quand on les a une fois blessées, a suffi pour l’intérêt du livre de Lawrence et pour lui amener, captivées, toutes les imaginations. […] Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que vous retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage, sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. IV Tel est pourtant le dénoûment fort peu prévu, mais non inconséquent, du livre de Georges-Alfred Lawrence, de ce livre si profondément anglais jusqu’en sa conclusion, mais dont la conclusion est bien mieux qu’anglaise, puisqu’elle est chrétienne.

490. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Georges-Alfred Lawrence a fait mouvoir les personnages de son livre et concentré ses observations. […] Ici, dans ce livre, où tout palpite haut, que nous sommes loin des tapis francs, de la Bohême, des cabotines, des drôlesses aux camélias et des demi-mondes ! […] Et cette force, qui fait trembler, mourant comme meurent ici-bas la fidélité et la tendresse, quand on les a une fois blessées, a suffi pour l’intérêt du livre de M.  […] Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que TOUS retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. […] Georges-Alfred Lawrence, de ce livre si profondément anglais jusqu’à sa concision, mais dont la conclusion est bien mieux qu’anglaise, puisqu’elle est chrétienne.

491. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XIII. Des Livres de Médecine, de Botanique, de Chymie, d’Anatomie, de Chirurgie, &c. » pp. 325-328

Des Livres de Médecine, de Botanique, de Chymie, d’Anatomie, de Chirurgie, &c. […] Il est donc nécessaire d’être instruit du grand art de guérir, & c’est dans cette vue que j’indiquerai les livres les plus propres à enrichir la collection d’un homme qui, sans vouloir tout approfondir, tâche pourtant de savoir ce qu’il ne doit pas ignorer. […] Si quelqu’un vouloit faire une collection plus abondante de livres de Médecine, il pourroit acheter les Aphorismes de Boerhaave, traduits en françois & commentés par la Mettrie, dix vol. […] On trouvera la substance de tout ce qui est renfermé dans les livres indiqués ci-devant dans le grand Dictionnaire de Médecine, traduit de l’anglois par M. […] Avec un tel livre corrigé d’un très-grand nombre de fautes dont il est chargé, on pourroit se passer de tous les autres.

492. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

A regarder longtemps, l’énigme livre son secret. […] En parcourant les livres de M.  […] Il est possible que les livres de M.  […] Taine depuis son premier livre. […] A peine au sortir des livres, il fit la guerre.

493. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

C’est là, en effet, un livre accablant pour la mémoire de M.  […] Hugo à ses lecteurs, du livre des Contemplations. […] Mais le livre des Contemplations circule librement en terre de France, et on le vante, si on ne peut l’achever. […] Cette espèce d’illusion que le livre détruirait à coup sûr, pour peu qu’on lût le livre, pour peu qu’on eût la force d’absorber ces huit cents pages de vers qui n’ont pas d’autre raison d’existence que le moi de M.  […] Certainement, malgré les taches qui déparent encore à nos yeux le meilleur de ses livres, M. 

494. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Il n’y trouve que des gouttes de cette force, qui ne tueront personne : « Qui examinera les livres  saints ? […] Frédéric de Prusse, trop grand seigneur pour ne pas se moquer de l’enthousiasme cuistre de Diderot, qui commence son livre à la manière de ce charlatan de Jean-Jacques, le marchand de vulnéraires suisses : « Jeune homme, prends ce livre et lis !  […] Quant à ses prétentions d’esprit, il les eut toutes, et nous les jugerons dans les livres qui nous restent à examiner. […] Dans ses livres, en effet, Diderot est plus spécialement et continûment lui-même. […] Par places, même, ce livre est ignoble.

495. (1927) Approximations. Deuxième série

Ce premier livre ne possédait aucun des caractères d’un premier livre : il n’hésitait pas ; par ailleurs trop accompli pour qu’on y pût chercher des promesses, le coup d’essai était vraiment un coup de maître. […] Le livre stimule à la lecture et ne trouble qu’à la réflexion. […] Telles les images et les sensations dans les deux premiers livres de Gérard d’Houville. […] Tel m’apparaît ce livre qui fait si grand honneur à son auteur. […] En ce livre, des défauts ne sont sensibles (faut-il y voir une vindicte exercée par le sujet lui-même ?)

496. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Comme il est déjà tout entier, en promesses et en brèves apparitions, dans ses deux premiers livres ! […] Sans aucun doute, il a été fait d’aussi bons et de meilleurs livres sur l’Orient. […] Nos mères ont déclaré que le livre était ennuyeux. […] Je n’hésite plus ici : je dis, que c’est là un chef-d’œuvre, un livre nécessaire et sans précédent, et que c’est le livre auquel l’œuvre littéraire de Fromentin devra de survivre et de grandir. […] L’écrivain plutôt timide des livres précédents est devenu audacieux.

497. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Fournier y insiste et en tire des conséquences ingénieuses, peut-être un peu forcées :    « Son origine même, dit-il, se révèle dans son livre. […] Cette place, qui rapportait par an 2,348 livres 10 sols, fut pour lui une sinécure qu’il cumulait avec son emploi ou sa pension chez les Condés. […] Fournier124, et je ne sais pourquoi il s’applique ainsi à infirmer à l’avance le passage cité, qui est le joyau de son livre. […] Il y a eu, pour moi, passion à faire ce petit livre, et, comme tout passionné, je suis allé trop loin. […] Il y a même contradiction dans votre livre sur ce point, car je crois me souvenir qu’à un endroit vous nous le montrez comme déjà menacé de paralysie à un bras.

498. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Guerrier l’accable à la page 486 de son livre. […] Je m’assure aujourd’hui que quiconque lira le livre de M.  […] Le livre de M.  […] Le livre s’imprime à Paris chez le libraire Le Prieur. […] Je viens de relever les chiffres dans le livre de M. 

499. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Dans ce livre, M. de Goncourt a de nouveau consigné toutes les originales beautés de son art, l’acuité de sa vision, la délicatesse de son émotion et la science de sa méthode, la sorte particulière de style qui procède de cette sorte particulière de tempérament. […] Ses livres, chaque chapitre de ses livres, plusieurs paragraphes de chaque chapitre sont constitués par le récit de faits positifs, précis, particularisés, par des observations, des anecdotes, un geste, une physionomie, une mine, une locution, une attitude ou un incident. […] Par son réalisme exact, par ses notes mises sous les yeux du public, par ses déductions avec preuves à l’appui, et ses caractères établis sur leurs actes, M. de Goncourt a pu accomplir pour des milieux et une époque restreints, des livres d’enquête sociale qui flottent entre l’histoire, et le recueil de notes psychologiques. […] Il a acquis quelques-uns des caractères qui différencient les livres de science des livres d’art. […] Dans ce livre M. de Goncourt a réuni ses articles de journal et ceux qu’ils a faits avec son frère.

500. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Tout cela avec dix-huit livres tournois dans sa poche. […] Ce sera donc un autre livre qui lui donnera la gloire. […] Et son livre a commencé, sinon engendré une série. […] Quel livre pouvait contrebalancer Austerlitz ? […] Ce livre VI illumina Augustin Thierry.

501. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Note ajoutée à l’édition définitive (1832) »

Une fois que le livre est publié, une fois que le sexe de l’œuvre, virile ou non, a été reconnu et proclamé, une fois que l’enfant a poussé son premier cri, il est né, le voilà, il est ainsi fait, père ni mère n’y peuvent plus rien, il appartient à l’air et au soleil, laissez-le vivre ou mourir comme il est. Votre livre est-il manqué ? […] N’ajoutez pas de chapitres à un livre manqué. […] S’ils n’ont pas été publiés dans les précédentes éditions du livre, c’est par une raison bien simple. […] C’est là, l’auteur le déclare, un des buts principaux de ce livre ; c’est là un des buts principaux de sa vie.

502. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

— Après, il serait plus sage de ne plus faire de livres… de s’en aller de la littérature… de passer à une autre vie, en regardant l’autre comme finie… — Mais l’on n’a jamais ce courage. […] « Son livre se compose de douze chapitres. […] Cet envers écrit de leurs armoires, c’est l’ingénu Livre de raison de ces pauvres hères. […] il y aurait un beau livre vengeur à faire de toutes les erreurs et de toutes les injustices de la critique, depuis Balzac jusqu’à Flaubert. […] Enfin, Messieurs, en ce temps où l’argent menace d’industrialiser l’art et la littérature, toujours, toujours, et même en la perte de sa fortune, Flaubert résista aux tentations, aux sollicitations de cet argent ; et il est peut-être un des derniers de cette vieille génération de désintéressés travailleurs, ne consentant à fabriquer que des livres d’un puissant labeur et d’une grande dépense cérébrale, des livres satisfaisant absolument leur goût d’art, des livres d’une mauvaise vente payés par un peu de gloire posthume.

503. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

La première apocalypse, le « Livre de Daniel », parut. […] Le Livre de Daniel donna en quelque sorte aux espérances messianiques leur dernière expression. […] Il faut se rappeler que la seconde partie du livre d’Isaïe, à partir du chapitre XL, n’est pas d’Isaïe. […] IIe livre des Macchabées, ch.  […] III livre (apocr.) des Macchabées ; Rufinn, Suppl. ad Jos., Contra Apionem, II, 5.

504. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Quand un livre n’est pas un livre, on lui met indifféremment deux titres. […] Le livre que voici est la révolte (ce n’est pas la revanche) d’un homme d’esprit, qui vit encore, contre l’ennui qui nous tue partout, même dans l’Histoire. […] dernièrement, je lisais le livre sur Louvois de Camille Rousset. […] Aux surprises que son livre nous cause, il pourrait ajouter celle-là pour ces messieurs… On n’est jamais sûr de ce qu’on tient ou de ce qu’on attrape. […] Elle ne rompt jamais le charme… Voyez-la, dans le livre de Babou, avec cet affreux pédant de Ménage, qui méritait si bien de s’appeler Gilles !

505. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Et voilà la raison, sans doute, pourquoi il n’est pas d’homme ou de livre, si infime qu’il soit par l’intelligence, qui ne puisse être dangereux. […] Du reste, ce qui diminuait bien un peu le mérite de la Critique, si bienveillante pour M. de Rémusat et pour son livre, c’est qu’elle devinait à l’avance ce qu’un tel livre devait contenir. […] Le Saint Anselme d’aujourd’hui est bien de la même main qui écrivit l’Abailard, et il y a quelques années, cet Essai de philosophie en plusieurs volumes qui, erreurs à part, accusait plus d’aperçus et de verve cérébrale que les livres publiés depuis par l’auteur. […] Mais M. de Rémusat n’a pas seulement été philosophe dans son livre, il a essayé d’être historien. […] Grâce à cette théocratie, que M. de Rémusat condamne dans son livre par la raison très philosophique que l’opinion de l’Europe moderne, qui a la tête déformée par les philosophes, lui est, en ce moment, hostile, l’influence du monde chrétien avait pris le monde musulman et pénétré l’Asie et l’Afrique.

506. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Dans son livre d’aujourd’hui qui, malgré la prose, est un poème dans la pensée de son auteur, et un poème où, comme dans Childe-Harold (car M.  […] Vous vous en souvenez, il a débuté, en littérature, par son gros livre d’Ahasverus, dans un temps où jeunes de toute manière, hélas ! […] Il y a de toutes les épopées et de tous les poëmes connus dans L’Enchanteur Merlin, si bien qu’à mesure qu’on lit les vingt-quatre chants ou livres de M.  […] Il est incertain qu’on puisse faire littérairement plus mal que ce livre. […] Edgar Quinet ne sera pour nous que ce qu’il est aujourd’hui, — un homme qui a mis douze ans à faire un livre, mortellement ennuyeux, dans un genre faux, avec un talent faux et une poésie fausse !

507. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

elle est trop bête pour pouvoir entrer dans un livre qui, comme un roman, a besoin d’une âme et d’une intelligence pour intéresser. […] son livre y gagnerait et son idée aussi) ; sa Messaline blonde n’est une Messaline que pour le monde, le monde sot qui l’appelle ainsi avec son génie d’observation ordinaire ; mais, en réalité, elle ne l’est pas. […] j’aimerais mieux qu’il fût moins La Rochefoucauld et moins Chamfort, et que le sentiment chrétien, antipathique à Chamfort et presque inconnu à La Rochefoucauld, éclairât davantage son livre, qu’il rendrait certainement plus beau. […] en d’autres termes, et comme on dit crûment, quant aux filles de ses livres, à ce peintre des courtisanes du xixe  siècle à toutes les hauteurs, personne n’a, sans colère à l’Alceste, traité avec plus de mépris ces drôlesses. Et cependant on continuera de dire peut-être qu’il est immoral, — comme s’il consacrait une couronne de chêne, comme madame Sand, aux femmes qui ressemblent aux héroïnes de ses livres… Eh bien, qu’il prenne son parti de tout cela, Arsène Houssaye !

508. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

De très belles eaux-fortes de Pille, plus pittoresques et plus espagnoles que le livre même, l’ornent et font mieux que de l’interpréter : elles lui donnent plus de caractère qu’il n’en a. […] « Les gens d’esprit font les livres qu’ils lisent », a dit Montesquieu. […] Boileau, qu’il appelle « un vieux critique » qui ne comprenait rien aux talents de la belle jeunesse, jeta le livre par la fenêtre et menaça son valet de le mettre à la porte. […] Le feuilleton, dans nos mœurs littéraires, est le vestibule forcé du livre. On n’arrive au public et au livre que par le feuilleton.

509. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

qui n’est presque jamais l’intérêt profond, passionné, à impression ineffaçable, que donnent les livres forts et grands ; mais il a cette fleur de l’amusement qu’on respire et qu’on jette aussi (rarement pour la reprendre) après l’avoir respirée ! […] Peut-être est-ce le succès d’un livre dont il fut témoin à l’âge où le succès déprave ; peut-être encore quelque préjugé traditionnel comme il en reste parfois debout dans les esprits les plus puissants. […] Il avait peut-être écrit d’autres livres ; mais la date de nos débuts, quand nous n’avons pas écrit quelque œuvre incontestable de génie dans l’obscurité, est toujours dans le premier bruit que nous faisons. […] Je n’ai pas à peser ici sur ce premier livre de M.  […] Féval ait produit, ce n’est pas le nombre des livres, mais leur qualité, qui rapporte à son auteur l’estime ou la gloire.

510. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Édouard Fleury »

Mais, à cela près, il faut louer son livre : Le Clergé dans le département de l’Aisne pendant la Révolution 19. Jamais, en effet, étude circonscrite plus solide et plus consciencieuse n’a mieux mérité d’être mise en regard de cette autre étude sans méthode, sans architecture, sans résistance d’érudition, négligée et en même temps précieuse, et qui a bien l’aplomb de s’appeler un livre d’histoire : Histoire de la Société Française pendant la Révolution. […] Son livre, comme son titre l’indique, est l’histoire, jour par jour, pendant l’époque terrible, de la classe la moins nombreuse et la plus élevée de cette société que MM. de Goncourt ont cru si légèrement saisir et reproduire dans sa confuse et profonde complexité, et cette histoire du Sacerdoce, spécialisée et restreinte à un seul département français, occupe deux volumes de cinq cents pages d’un très grand format. […] véritablement découverts, l’auteur les a distribués et classés dans des chapitres étiquetés avec le nom de nos misères et de nos désastres : la spoliation, la séparation, leschisme, le serment, l’élection des évêques constitutionnels, etc., etc., et cette classification, presque dramatique, donne beaucoup d’intérêt, de vie et de clarté à un livre qu’on lirait encore avec la passion que les récits qu’il contient inspirent, fussent-ils empilés, sans art, comme des matériaux dans un chantier. […] Excepté une certaine aristocratie de forme que nous aimons à retrouver dans leur livre, il n’y a rien, du moins pour nous, dans leur histoire, qui indique l’énergie d’une pensée arrêtée et approfondie et l’enthousiasme ou la fermeté d’une conviction.

511. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Certes de pareils livres sont en dehors du siècle. […] Toutes les forces se sont tournées vers le livre. […] La chair parle haut dans ces livres. […] Par là ce livre est hautement moral. […] Le livre ruisselle de pitié.

512. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

À toutes les époques, sans doute, des personnes du sexe, nées la plupart dans des conditions de loisir où la culture de l’esprit est facile, avaient attiré l’attention par des romans, des lettres, des poésies, des livres d’éducation.  […] Aujourd’hui donc, de toutes parts, les femmes écrivent ; chacune a son secret, son roman douloureux à l’appui du plaidoyer d’émancipation, et chacune le livre. […] Je me garderai bien de répéter ici les accusations voilées que la pudeur de ces autres critiques n’osait articuler sur le sens ineffable du livre : il faut laisser certaines pensées où elles sont nées. […] Le souffle général du livre est un souffle de colère par la bouche de Lélia ; et l’on n’a pour se délasser, pour se rafraichir de ce vent âpre et contraire, que le stoïcisme glacé de Trenmor. […] Quoi qu’il en soit, Lélia, avec ses défauts et ses excès, est un livre qui méritait grandement d’être osé.

513. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Sa justice ou celle de Dieu, ou des livres inspirés, est celle des circonstances. […] Pour l’hébreu ou la langue des livres saints, c’est un instrument du métier. […] On ne manque pas d’excellents ouvrages sur cette matière ; l’Angleterre et la France en ont produit sans nombre d’après lesquels il serait aisé de composer un bon livre classique. […] Le livre cité parut en 1775. […] Luce-Joseph Hooke, d’origine anglaise ; son livre est intitulé : Religionis naturalis revelatæ et catholicæ Principia, in usum Academiæ juventutis.

514. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Ses livres ont une réalité de détails qu’aucun livre n’a eue au même degré sur les mêmes sujets. […] Huc, dans ses voyages comme dans ce livre-ci, ne nous parle que des Chinois et des Tartares ; mais ce qui est vrai de ces deux peuples l’est de toutes les populations de l’Asie, de toutes ces masses de momies peintes qui pourrissent silencieusement sur leurs bases depuis des éternités, et qui y pourriront jusqu’au jour, peu éloigné maintenant, où, touché par la main vivante de l’Occident, s’émiettera définitivement en poussière tout cet amoncellement de sanie ! […] Il a trop appris par leurs livres même combien les peuples asiatiques méritent peu les recherches de l’histoire et comme c’est prouvé par la leur ! […] Quoi qu’il en puisse être à cet égard, l’historien — qui est un critique très agile dans l’explication et le rapprochement des textes, et qui se livre à un examen fort approfondi de la fameuse inscription de Si-Ngan-Fou, attribuée par Voltaire aux jésuites avec cette moqueuse superficialité d’érudition qui distinguaitle grand perfide, — n’hésite plus quand il s’agit d’affirmer que la propagation de la loi chrétienne existait dans la Haute-Asie de 636 à 781. […] L’intérêt de l’ouvrage que nous examinons, de ce livre si impartial et si fidèle, ne touche-t-il pas à la tristesse ?

515. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Les Oubliés et les Dédaignés 11 sont du moins de la littérature, et Charles Monselet est un talent d’un ordre fort distingué, et qui s’élèvera, nous en sommes sûrs, — qui s’est déjà élevé depuis qu’il a écrit ces livres. […] Si le titre du livre est vrai, c’est une inconséquence. […] qui sautent tous sur le même, à la queue les uns des autres, comme les moutons de Dindenaut sautaient dans la mer, vont, après le livre que voici, être encore plus attrapés que ces finauds de bal masqué qui disent aveuglément à toute femme en loup : « Je te connais, beau masque !  […] voilà ce que les plus forts et les plus sagaces d’entre nous ne savaient pas, ce que personne ne savait, ni moi non plus, et ce que ces Portraits après décès, ce nouveau livre et ce livre nouveau, m’ont appris. […] Pour mon compte, je le souhaiterais, et aussi pour Monselet, pour Monselet que je ne croyais que spirituel, et à qui j’ai vu dans ce livre poindre une âme !

516. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Or, en supposant qu’il n’eût que dix-huit ans alors, il n’aurait eu guères moins de quarante-quatre ans en écrivant son livre. […] Debay n’est point un moraliste, et, comme on ne se fait pas, à soi-même, ses propres facultés, nous n’avons pas plus à l’en blâmer qu’à l’en absoudre ; mais nous avons cherché vainement dans son livre le sentiment moral dont personne n’est dispensé. […] On a de lui beaucoup de livres, qu’il appelle avec assez de fatuité et de rengorgement les classiques du boudoir. Ces livres, qui doivent être l’admiration des coiffeurs et des modistes, portent des titres comme les suivants : L’Hygiène et le perfectionnement de la beauté humaine. — Les Parfums et les Fleurs, comme auxiliaires de la beauté. — L’Hygiène des mains, de la poitrine et de la taille. […] Les mots de Ninon sont trop connus, ses lettres authentiques et les livres qui nous parlent d’elle ne sont point des manuscrits grecs, confiés à des savants qui meurent (peut-être du plaisir de les lire), et qui ne se retrouvent plus.

517. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Son Histoire de la Papauté aux xve , xvie et xviie  siècles, fut le premier livre qui porta l’attention sur sa personne et qui méritait de la captiver. […] Mais, s’il est tout cela, comme son livre actuel le marque à toute page, pourquoi n’a-t-il pas l’accent animé qu’avaient ses convictions quand elles étaient moins profondes, quand la Réflexion et le Recueillement n’y avaient pas ajouté leur concentration enflammée ? […] Nous n’avons pas lu son livre dans sa langue, mais dans la traduction élégante et pure que Porchat nous en a donnée, et même dans cette traduction écrite avec soin, nous n’avons jamais vu, sur un sujet plus opulent et plus ample, livre plus pauvre et plus étriqué que cette histoire, — bien moins une histoire qu’une dissertation historique comme on doit en lire beaucoup par année à l’Académie de Berlin. […] Il a essayé de cacher le secret de son âme, le rayonnement de son opinion intime, sous une forme impartiale et dégagée, et à l’instant même le livre qu’il a écrit a perdu tout caractère, et l’ancien talent de Ranke, on se demande… où il a passé ? […] Comment le reconnaître dans cette dernière histoire, sans marquants détails personnels sur personne, et où les portraits ne sont que des lieux communs en grisaille ; dans ce livre à dix mille pieds au-dessus du niveau de la mer… et des faits, qui a la fatuité de renfermer en un demi-volume toute l’Histoire de France, depuis Mérovée jusqu’à François Ier !

518. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Sa religion de l’avenir lui paraît en ce moment fort menacée, et le livre qu’il publie est un cri d’alarme, mais un cri d’alarme discrètement poussé, car tout est discret dans M.  […] Bien loin d’être une déclaration de panthéisme, le livre de M.  […] Il ne lâche pas sa part de troupeau, et son livre, intitulé Essai de philosophie religieuse, n’a pas d’autre sens que celui-là, sous ses formes d’une simplicité piperesse et d’une modestie qui prouve qu’on n’a plus la puissance, car l’humiliation n’est pas l’humilité ! […] Saisset, dans ce livre nouveau qui n’a que le ton de nouveau, quoiqu’il soit imité de Descartes, est éternellement le M.  […] III Mais, si le livre de M. 

519. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Martin, auteur de plusieurs ouvrages, comme il dit sur la couverture de son livre. […] Le livre que nous annonçons a même pour sous-titre : Première partie ; — de la Morale chez les Chinois. […] Dans l’avant-propos de son livre il a défini, comme il le devait, du reste, cette morale dont il a résolu d’écrire l’histoire. […] -Auguste Martin nous analyse les livres sacrés, les quatre livres de Confucius, le Ta-Hio, le Tchong-young, le Lun-yu, le Yao-King (voilà assez de cette musique, n’est-ce pas ?) […] Voilà, en somme, le livre de M. 

520. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Et les livres qu’il a laissés l’attestent, ces livres qui vont répondre à ceux qui ont fait de Gérard de Nerval ce que réellement il n’était pas. Ces livres, les voici. […] ce qui vaut le mieux en ces cinq volumes, c’est encore le Voyage d’Orient, c’est-à-dire un livre de faits et d’observation, tout simplement, et une étude assez étendue sur Rétif de la Bretonne, où le critique double le biographe. […] Le fantaisiste Gérard de Nerval, ce poète du temps de la poésie échevelée, ce romantique de la meilleure époque, est, avant tout, dans ce livre : le meilleur de ses livres, un esprit calme, impartial, exact, voyant les faits et les exprimant dans un style élégant, précis, d’un coloris tempéré et certainement plus classique que romantique, mais d’un classique teinté d’une couleur sobrement éclatante que Fontanes aurait admirée ! […] Gérard de Nerval, comme Edgar Poe, aimait les livres singuliers, bizarres, biscornus même à force de bizarrerie, les livres qui troublent l’entendement plus qu’ils ne l’éclairent, et qu’une raison forte laissera toujours à ses pieds.

521. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Ainsi encore, si, lynx malgré lui, il voit les défauts littéraires, comme dans le livre de M.  […] Ce livre de Souvenirs sur les derniers jours de Shelley et de Byron, publiés à Londres par M.  […] On ne croirait jamais, en le voyant, que pareil livre ait pu sortir de ce front-là. […] C’est avec Shelley que tout le long de ce livre on s’est efforcé d’effacer tout doucement Byron. […] Et quand on les a lues, c’est à conclure ce qu’on ne pourrait pas conclure d’un livre écrit réellement par M. 

522. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Livre illustre et inconnu. […] On les trouvera dans le livre de MM.  […] Le livre est fait suffisamment. […] Le livre de M.  […] Le livre de M. 

523. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

. — Les livres sont écrits pour les gens du monde. — Les philosophes sont gens du monde et par suite écrivains […] Point de livre alors qui ne soit écrit pour des gens du monde et même pour des femmes du monde. […] Leur expérience complétait le livre, et, par la collaboration de ses lecteurs, l’auteur avait la puissance qui lui manque aujourd’hui. […] XV, livre 5 (raisons en faveur de l’esclavage). […] Voyez notamment son livre intitulé Rousseau juge de Jean-Jacques, son affaire avec Hume, et les derniers livres des Confessions.

524. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Le Livre des pèlerins polonais. […] Tout cela est bien long pour dire qu’ayant parlé l’autre fois de quelque ouvrage assez peu grave, nous avons à donner aujourd’hui un mot sur une œuvre de patriotisme et de piété, et pour demander pardon d’être la même plume qui passe d’un Casanova au Livre des Pèlerins polonais. Car ce petit livre est une œuvre à part ; une conviction profondément nationale et religieuse l’a dicté au poète fervent ; il est destiné, comme un viatique moral, au peuple errant ou captif chez qui l’ancienne foi catholique semble avoir fait alliance avec le sentiment plus moderne de la liberté. […] Son but, dans ce petit livre, est de prémunir ses compatriotes contre la dispersion des pensées, contre la perte des coutumes, l’attiédissement de la foi et du dévouement en terre étrangère. […] A la plupart de nos catholiques, le Livre des Pèlerins polonais doit paraître démocratique et insurrectionnel outre mesure.

525. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

Le moment politique est grave : personne ne le conteste, et l’auteur de ce livre moins que personne. […] L’art, et l’auteur de ce livre n’a jamais varié dans cette pensée, l’art a sa loi qu’il suit, comme le reste a la sienne. […] Il ressent, en abandonnant ce livre inutile au flot populaire qui emporte tant d’autres choses meilleures, un peu de ce mélancolique plaisir qu’on éprouve à jeter une fleur dans un torrent, et à voir ce qu’elle devient. […] Qu’est-ce d’ailleurs que ces pages qu’il livre ainsi, au hasard, au premier vent qui en voudra ? […] Ce que sera ce recueil, quelles sympathies et quelles antipathies l’inspireront, on peut en juger, si l’on en est curieux, par la pièce XL du livre que nous mettons au jour.

526. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Et l’amant fut fort refroidi, de retrouver, sur la peau de sa maîtresse, les images de son livre de maréchalerie. […] Les livres de voyage même, qui sont la lecture préférée des malades, ces livres ne m’intéressent pas. […] Il croit son cœur en mauvais état, et va consulter un médecin, son livre fini. […] Son désir de quitter Paris, d’abandonner la bataille de la vie qui s’y livre, d’habiter la province, et là, d’y faire tranquillement et sereinement des livres, qui le feraient vivre. […] Je ne sais pas, si mon livre sera un chef-d’œuvre, mais ce sera mon chef-d’œuvre. » Malheureusement Musotte venait se jeter en travers de son livre, et le retardait.

527. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

et j’ai lu tous les livres. […] Ceci explique pourquoi l’unanimité se rompt des disciples de Mallarmé lorsque, affranchis de sa parole et désenvoûtés de sa présence, ils ne l’écoutent plus que dans ses livres. […] Œuvre en maints volumes de laquelle pas un livre encore n’est écrit. […] Après cela, il nous est loisible, comme nous y invitait Moréas, de refermer les livres de Mallarmé. […] Le Mouvement symboliste (Maison du Livre).

528. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Quelques livres de piété que lui prêta un chanoine de Soissons lui firent croire d’abord qu’il avait du goût pour l’état ecclésiastique et pour la retraite : il fut reçu à l’institution de l’Oratoire le 27 avril 1641 et envoyé à Paris au séminaire de Saint-Magloire. […] Il paraît que le même chanoine qui avait prêté à notre La Fontaine des livres de piété, le voyant peu propre à cette profession, l’aida à en sortir et lui fit épouser une de ses parentes. […] Les Fables de La Fontaine, dans leur ensemble, parurent successivement en trois recueils : le premier recueil contenant les six premiers livres fut publié en 1668 ; le second recueil contenant les cinq livres suivants jusqu’au onzième inclusivement fut publié en 1678 ; le douzième et dernier livre, qu’on a appelé le chant du cygne, et où tout n’est pas d’égale force, fut composé presque en entier à l’intention du jeune duc de Bourgogne et ne fut recueilli qu’en 1694. […] Son premier livre est un essai ; on y voit la fable pure et simple, dans ce qu’elle a de nu, La Cigale et la Fourmi, Le Corbeau et le Renard, etc. ; il cherche à mettre sa moralité bien en rapport avec le sujet. […] Mais sa seconde manière commence plus distinctement et se déclare, ce me semble, avec son second recueil, au VIIe livre qui s’ouvre par la fable des Animaux malades de la peste.

529. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Charles (1873-1907) »

Georges Rodenbach Ils sont exquis de sentiment, de vocabulaire, d’image, ces vers choisis au hasard dans un livre soigné, et d’un métier sur de lui-même, qui, sans rompre avec toute la tradition d’une prosodie fondée en raison, profite des acquêts nouveaux, aère l’alexandrin, ductilise le sonnet, embrume la rime jusqu’à l’assonance ; et ce n’est pas un des moindres charmes de ce poème que la netteté des impressions et des pensées en une forme fluide et flottante, comme qui dirait des figures de géométrie faites avec de la fumée. […] Guérin est particulièrement noble et éloquente ; je recommande à ceux qui ouvriront son livre la série des poèmes intitulés : Fenêtres sur la vie. […] Il est certes dangereux d’évoquer les noms sacrés et les œuvres définitives à propos de quelqu’un d’entre nous, fût-ce le meilleur, et cependant je voudrais redire que j’ai goûté ici, grâce à l’aisance du rythme et à l’art d’animer les choses familières d’une puissante vie intérieure, un peu du charme puissant et doux qui fait des Contemplations un livre à part en notre langue. […] Charles Guérin, dans ses premiers livres, ne faisait guère pressentir le poète très sûr que nous a révélé le Cœur solitaire. […] Il excelle souvent à commencer un poème par des paroles à la fois musicales et songeuses et qui, le livre fermé, pleurent encore dans la mémoire : Ô mon ami, mon vieil ami, mon seul ami, Rappelle-toi nos soirs de tristesse parmi L’ombre tiède et l’odeur des roses du Musée.

530. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1828 »

Chacun des trois volumes des précédentes éditions représentait la manière de l’auteur à trois moments, et pour ainsi dire à trois âges différents ; car, sa méthode consistant à amender son esprit plutôt qu’à retravailler ses livres, et, comme il l’a dit ailleurs, à corriger un ouvrage dans un autre ouvrage, on conçoit que chacun des écrits qu’il publie peut, et c’est là sans doute leur seul mérite, offrir une physionomie particulière à ceux qui ont du goût pour certaines études de langue et de style, et qui aiment à relever, dans les œuvres d’un écrivain, les dates de sa pensée. […] Les Odes historiques, qui constituent le premier volume, et qui offrent sous un côté le développement de la pensée de l’auteur dans un espace de dix années (1818-1828), ont été partagées en trois livres. Chacun de ces livres répond à un des volumes des précédentes éditions, et renferme, dans leur ancien classement, les Odes politiques que ce volume contenait. Ces trois livres sont respectivement l’un à l’autre comme étaient entre eux les trois volumes. […] Le deuxième volume contient le quatrième et le cinquième livre des Odes, l’un consacré aux sujets de fantaisie, l’autre à des traductions d’impressions personnelles.

531. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Louis Veuillot a fait deux sortes de livres : les livres qui assomment et les livres qui édifient. […] On rêve Bossuet devant cette bière royale de 6 livres. […] De plus, c’est un faiseur de livres. […] Catulle Mendès est l’Annibal de l’imitation et ses livres sont ses éléphants pour escalader les livres des autres. […] Par bonheur, c’est le livre de M. 

532. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Dacier, disait-il un jour, est, de ses livres, celui qui s’est le mieux vendu. […] Et voilà ce qui a tant fait vendre le livre de M.  […] Le livre n’en fit pas moins son chemin. […] Vicissitude des livres ! […] L’esprit lui aussi, — l’esprit des livres — s’en va en poussière comme le corps.

533. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Barbey d’Aurevilly, Pontmartin, etc., ont déclaré Les Frères Zemganno un livre détestable. […] * * * — Un vilain, un odieux livre, ce livre de Vallès qui vient de paraître. […] Vingtras est un livre symptomatique de ce temps. […] * * * — « Quand on est malade, n’est-ce pas qu’on a besoin de lire des livres distingués ?  […] Au fond c’est lui qui a introduit dans le livre l’amant bossu, les pieuvres, et le mot « merde ».

534. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

On parle toujours de La Bruyère et de son livre unique, immortel. […] Ces roideurs de style, ces passages qui sentent l’huile dans son beau livre, auraient disparu. […] Les meilleurs livres ne sont pas ceux qu’on achète le plus. […] Presque tous ne lèguent à la postérité qu’un petit livre ; mais derrière ce livre est une vie tout entière de pensée et de passion. […] L’idée écrite, livre ou journal, est le sang qui circule et porte partout la vie.

535. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Beyle ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a écrit ses plus beaux ouvrages) fut un écrivain très-peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels. […] Ce devait être un livre à part, comme son auteur, — qui ne fut point un écrivain dans le sens notoire et officiel du mot, — qui n’en eut ni les mœurs, ni les habitudes, ni l’influence, ni l’attitude devant le public. […] Dans cette Correspondance, qui n’est pas un livre, qui n’est pas une convention, qui a chance, par conséquent, d’être plus vraie qu’un livre, d’être moins concluante, moins combinée, moins volontaire, Stendhal ne fait pas une seule fois ce que les plus grands génies, — des génies bien supérieurs à lui, — ont fait si souvent dans le tête-à-tête d’une correspondance libre et amie. […] Il nous parle quelque part, dans un de ses livres, des conscrits qui, à l’armée, se jettent dans le feu par peur du feu : il ressemble un peu à ces conscrits-là. […] C’est cette plume qui ne s’est jamais amollie, même quand elle a voulu être tendre, que la Correspondance de Stendhal montrera mieux encore que les livres qu’il nous a laissés.

536. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Barre, ni ce que fut la soutenance, mais visiblement l’auteur n’était pas préparé à écrire son livre, et il n’a fait, en ce qui dépendait de lui, que peu de choses pour s’y préparer. […] Barre s’en va dans les livres. […] La troisième partie du livre est consacrée aux maîtres du symbolisme, qui sont, d’après M.  […] Mais les défauts d’information qui sont dans le livre se retrouvent dans sa conclusion et y font masse. […] Nous continuerons donc à manquer d’un livre d’ensemble sur le symbolisme.

537. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

C’est un livre secourable. […] J’aurais beaucoup à philosopher sur le livre de M.  […] Mais les livres du R. […] Son livre veut être un livre d’histoire positive. […] C’est un livre amorphe.

538. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

(Livre III). […] Il faut prendre le livre autrement. […] La dernière est le livre précis et solide de M.  […] Il y était obligé par ses premiers livres. […] Pas de livres, pas de lectures jusqu’à dix ans.

539. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Quand nous les lisons, ces livres excellents, ces livres de vie, nous les faisons passer en nous. […] Il faudrait laisser les gros livres aux savants. […] Le premier est un livre de jeunesse ; le second un livre posthume. […] Tel que je me le représente sous mon chêne, le livre de M.  […] Les livres de M. 

540. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Le succès du livre fut retentissant. […] Deux ou trois livres faisaient sa seule lecture. […] Ce qu’il prêchait dans ses livres, il le mettait en pratique dans sa vie. […] C’est ce qui rend la lecture de ses livres si bienfaisante. […] On trouvera, dans le beau livre de M. 

541. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Les livres de M.  […] Le Camus ; c’est son meilleur livre. […] Pour moi, l’homme est toujours séparé de son livre. […] Michelet un livre bien écrit. […] J’ai fait la critique de mon livre avant de faire mon livre, et le livre n’a pas été écrit.

542. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

Les Livres. […] Henry Ghéon, Critique des livres. […] — Chronique des Livres. […] Gille : Les Livres, Figaro, 26 novembre 1896 […] Barbusse, Les Livres, Femina, 15 juillet.

543. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Une discussion dans les bureaux du Constitutionnel »

Une discussion, qui s’est passée un jour sous nos yeux, au moment même de l’apparition du livre, et dont les termes me reviennent presque textuellement, en sera la meilleure preuve. […] Je ne suis pas libre de parler de ce livre dans le Constitutionnel, comme je le voudrais : c’est un livre qui ne vaut que par les documents qu’y ont envoyés les savants. […] Sainte-Beuve amena très-énergiquement le nom du beau roi Nicomède : « Pourquoi, ajouta-t-il, ces vices de César sont-ils dissimulés dans ce livre ? […] Sainte-Beuve n’était pas encore sénateur, ce qui prouve bien que sa nomination ne tenait pas à un article, comme ont pu le croire certains de ses confrères à l’Académie française, gros bonnets de la littérature, qui payèrent leur tribut au livre de… César par avancement d’hoirie, et n’entrèrent au Sénat que de longues années après.

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