Le culte de Jean-Jacques et de Voltaire au Panthéon, un clergé-philosophe substitué à un clergé-prêtre, la liberté, l’éducation, tous ces sujets à l’ordre du jour, y sont touchés : aucun engouement, chaque chose jugée à sa valeur, même Mme de Sillery (de Genlis) : « J’admire, dit Constance, quelques-unes de ses petites comédies ; je fais cas de cet esprit roide et expéditif que je trouve dans tous ses ouvrages ; j’y reconnais à la fois sa vocation et le talent de la remplir.
L’autre force, c’est-à-dire, celle qui renverse les obstacles opposés à nos désirs, a le succès pour récompense aussi bien que pour but, mais il n’est pas plus admirable de faire usage de son esprit pour asservir les autres à ses passions, que d’employer son pied pour marcher ou sa main pour prendre ; et dans l’estimation des qualités morales, c’est le motif des actions qui seul en détermine la valeur.
. — Valeur de ces conceptions. — Comment elles sont liées au style régnant. — Comment elles se déforment sous les mains de Pope. — Procédés et perfection de son style. — Excellence de ses portraits. — Pourquoi ils sont supérieurs. — Sa traduction de l’Iliade. — En quoi le goût a changé depuis un siècle.
XXVII Cependant il ressort pour nous trois choses d’une véritable valeur de cette histoire dans l’âme des lecteurs capables de la bien lire.
C’est là que les ministres véritablement historiques, tels que Richelieu, Mazarin, le duc de Choiseul, les deux Pitt, Metternich, Talleyrand, posent devant nous, et laissent la postérité prononcer à distance sur la valeur, sur la vertu, sur les vices, sur la justice, sur l’habileté, sur la moralité enfin de leurs négociations, à la honte, à la gloire ou à la perte de leur pays.
Il est juste alors, continua-t-il, qu’il connaisse sa propre valeur, qu’il ne se ravale pas lui-même.
Le pape alors, en poussant des soupirs que lui causait peut-être le souvenir de ses malheurs passés, prononça ces paroles : Benvenuto, je crois ce que tu me dis, et t’absous de ce péché et de tous ceux que tu peux avoir commis, m’eusses-tu pris la valeur d’une de mes trois couronnes. — Très-Saint-Père, lui répondis-je, je n’ai pas pris autre chose, et cela ne vaut pas cent cinquante ducats, qui, joints à pareille somme que j’obtins de la monnaie de Pérouse, me servirent pour aller porter du secours à mon vieux et malheureux père. — Ton père était un fort honnête homme, reprit le pape, et tu lui ressembles !
On fournit à cet homme un diamant de peu de valeur, et l’on m’a dit qu’un certain orfèvre, Léon Aretino, l’un de mes plus grands ennemis, fut chargé de le mettre en poudre ; mais comme il était fort pauvre, et que ce diamant valait pourtant quelques dizaines d’écus, il le garda pour lui, et donna au soldat la poudre d’une autre pierre à sa place.
Jamais je n’ai eu beaucoup de respect pour la condition pure de prince, quand elle n’est pas alliée à une nature solide et à la valeur personnelle.
— J’ai eu dans ma jeunesse un temps où je pouvais exiger de moi chaque jour la valeur d’une feuille d’impression, continua-t-il, et j’y parvenais sans difficulté.
Son objet est de fixer la valeur des œuvres par rapport, non à lui-même, mais à toute la littérature.
Le rêve d’éternité intemporelle, fait par Kant, est une simple idée dont rien ne peut garantir la valeur.
Tous ses Héros ont de la valeur ; mais les traits dont il peint leur courage sont aussi variés que leurs caractères mêmes.
Le roman d’aventures est dans les conceptions de l’esprit humain comme le roman complet, le roman d’observation supérieure ; car il y a dans l’esprit humain des choses petites à côté des choses grandes, et même il y en a beaucoup plus… Si je ne reconnaissais à Paul Féval une valeur native, si je ne retrouvais pas dans ses livres les rayons brisés d’un talent de romancier très au-dessus de son emploi, je croirais qu’il a cédé à son instinct en écrivant le roman d’aventures et qu’il est exactement de niveau avec son inspiration ; mais il est impossible de conclure ainsi quand on a lu Paul Féval.
A vrai dire, il sous-entend toujours que le motif invoqué par lui est « préférable » aux autres, qu’il y a entre les motifs des différences de valeur, qu’il existe un idéal général auquel rapporter le réel.
Que l’immense et vieille Russie, avec ses quatre-vingts millions d’habitants, ait fini par produire une demi-douzaine d’écrivains d’une valeur universellement comprise et reconnue, rien de plus naturel. […] Ce qu’on veut ravir à Théodore, c’est aussi ce à quoi les héroïnes du temps faisaient profession de tenir le plus, soit dans les livres, soit dans certains salons ; seulement, ce bien, au lieu de lui donner un nom qui exprime sa valeur aux yeux de Dieu, tel que virginité, pureté, chasteté, elles lui en donnaient un qui indiquait sa valeur aux yeux des hommes et dans les rapports de la société. […] C’est cela qui me gêne un peu, et aussi cette idée que l’auteur n’est pas tout à fait d’accord avec moi sur la valeur morale de son personnage dans le passé, et même un peu dans le présent : car si les choses que fait Olivier me sont gâtées par la manière dont il les fait, il est visible qu’elles ne le sont point pour M. […] J’essayais de montrer que ni les bons n’y étaient si bons, ni les méchants si méchants que les auteurs voulaient nous le persuader, et qu’il y avait peut-être un peu de convention, ou d’ignorance, ou d’hypocrisie, dans l’idée qu’ils s’étaient faite de la valeur morale de leurs différents personnages.
Ce ne sont pas nécessairement ceux dont l’œuvre a la plus haute valeur ; mais, mieux que d’autres, ils nous font toucher du doigt l’existence, chez certains au moins d’entre nous, d’une faculté spéciale d’hallucination volontaire. […] Il doit être d’autant mieux accueilli qu’il a plus coûté, et que la victime a une plus grande valeur.
Si la terre d’où sort le bas-relief d’Éleusis n’attestait pas sa valeur sacrée, l’auguste simplicité de sa composition suffirait à la révéler. […] N’est-ce pas attacher une puérile importance à notre effigie périssable que de la restaurer péniblement lorsqu’elle a perdu sa valeur ? […] Rome et Constantinople s’épuisaient à satisfaire les caprices de ce monstrueux enfant gâté de la force. — Un jour, il somma l’empereur Théodose de lui livrer une riche héritière, que convoitait un de ses soldats ; la jeune fille, épouvantée, prit la fuite, et Théodose, sous peine d’invasion, fut contraint de la remplacer. — Une autre fois, il réclama à Valentinien des calices sauvés par un évêque du pillage de Sirmium : l’empereur répondit qu’il ne pouvait, sans sacrilège, lui livrer ces vases consacrés ; il offrit de lui payer deux fois leur valeur : — « Mes vases ou la guerre !
L’artiste eut l’idée de saisir cette occasion pour célébrer à la fois la valeur de toutes les armées françaises. […] Barra, âgé de treize ans, après avoir fait des prodiges de valeur pendant toute la campagne, avait été entouré, disait-on, au milieu d’un combat, par un parti considérable de chouans qui le sommèrent de crier Vive le roi. […] Ainsi que ceux qui désiraient alors voir le premier consul monter sur le trône impérial, David invoquait l’exemple de Charlemagne entouré de ses preux ; et les républicains convertis, surtout, trouvaient naturel et juste qu’à une dynastie épuisée comme celle des Bourbons, en succédât une nouvelle, et qu’enfin le nouveau chef de race s’entourât d’une noblesse choisie parmi les hommes qui s’étaient rendus utiles par leur valeur et par leurs talents.
Les valeurs imaginaires, les valeurs d’opinion, sont les plus sûres de toutes, puisqu’elles ne craignent point les démentis de la réalité. […] Vanité bien inepte et bien odieuse, puisqu’elle implique l’appréciation la plus injuste des choses, une conception tout à fait plate et saugrenue de la vie, et la plus furieuse estime accordée à ce qui en mérite le moins, à ce qui n’a de valeur que par la sottise publique.
Lisez-moi comme il faut, au lieu de ces sornettes, Les quatrains de Pibrac et les doctes Tablettes Du conseiller Mathieu ; l’ouvrage est de valeur Et plein de beaux dictons à réciter par cœur. […] Nous autres (je veux dire simplement par là ceux qui me ressemblent), il arrive que, dans les pages écrites, un tour de phrase, une cadence, une sonorité, une forme, une couleur, une odeur, ou encore telle nuance étrange ou fine de sentiment, nous ravit au point de nous rendre fort indulgents pour l’ouvrage total, presque indifférents à ses mérites ou à ses défauts de composition, à sa signification, à sa portée, même à sa valeur morale, et assez peu soucieux de savoir quelle place et quel rang il doit occuper parmi les ouvrages de l’esprit. […] Il a une valeur de document historique.
N’a-t-il pas quelque doute sur la valeur de ce qu’il a fait et de ce qu’il aurait pu faire ?
M. de Narbonne est donc un de ces hommes comme il y en a trop — et des meilleurs — dans les temps de révolutions extrêmes et de gouvernements démesurés, que l’on apprécie mieux par ce qu’ils auraient pu faire que par ce qu’ils ont fait, et dont la valeur, un peu idéale, réside surtout dans le contraste de leurs opinions sensées, de leurs sages prévoyances, de leur modération spirituelle avec l’impérieuse âpreté des événements et des catastrophes. […] Mignet, une parenté visible ; tous deux mériteront de compter parmi les plus ingénieux conciliateurs des idiomes savants et du langage littéraire, parmi ces initiateurs faciles qui font une monnaie courante d’une valeur morte.
Gœthe, très au fait de cette partie de notre littérature, a dit, à ce propos, avec bien de la justesse : « Jamais Piron ne put démentir sa nature indisciplinée ; ses vives saillies, ses épigrammes mordantes, l’esprit et la gaîté qui toujours étaient à ses ordres, lui donnèrent une telle valeur aux yeux de ses contemporains qu’il put, sans paraître ridicule, se comparer à Voltaire, qui lui était pourtant si supérieur, et se poser, non pas seulement comme son adversaire, mais comme son rival. » Et les premiers traducteurs de Gœthe, renchérissant sur sa pensée et jaloux de la compléter, ajoutent assez spirituellement et par une image qu’il n’eût point démentie : « Comme il était le Voltaire du moment, on l’excusait de se mettre en parallèle avec le Voltaire des siècles.
Mais l’exemple n’en a que plus de valeur ; ce qui a pu exciter dans un esprit naturellement distingué tant d’idées saines, tant de sentiments nobles, ne manquera pas, à coup sûr, de les propager dans un grand nombre d’autres esprits.
J’arracherai le voile qui cache aux Français la vraie figure de leur poète favori, non pour faire tomber tout leur enthousiasme, mais pour l’éclairer et l’épurer, et s’ils continuent à appeler Molière le plus grand des poètes comiques, messieurs, sachons être indulgents pour une nation spirituelle qui ne connaît pas la véritable valeur des mots, parce que le ciel lui a envié l’esprit philosophique, je veux dire ce besoin de logique et de définitions qui est le commencement de la sagesse.
Mme Vauquer avait rafraîchi les trois chambres de cet appartement moyennant une indemnité préalable qui paya, dit-on, la valeur d’un méchant ameublement composé de rideaux en calicot jaune, de fauteuils en bois verni couverts en velours d’Utrecht, de quelques peintures à la colle, et de papiers que refusaient les cabarets de la banlieue.
Dans un combat qui eut lieu entre les Athéniens et leurs voisins d’Éleusis, après avoir déployé une rare valeur, et mis en fuite un grand nombre d’ennemis, il périt glorieusement.
Il n’y a pas d’ouvrage de quelque valeur qui n’en soit marqué.
Jeudi 21 décembre Toute la soirée, la conversation est sur Rosny, dont on proclame la valeur littéraire, et l’on s’étonne que, dans ce temps de la bombe de Vaillant, aucun journal ne fasse allusion à son livre Marc Fane, qui est, pour ainsi dire, le compte rendu par avance du fait d’hier.
Et par conséquent, si l’on veut à toute force localiser les souvenirs auditifs des mots, par exemple, en un point déterminé du cerveau, on sera amené par des raisons d’égale valeur à distinguer ce centre imaginatif du centre perceptif ou à confondre les deux centres ensemble.
» Il reprend : « Mais est-ce curieux que le courage, la valeur, cette chose qui semblait un produit si français, n’est-ce pas ? […] lance un sceptique, on aura beau changer les officiers, ce seront toujours les mêmes… et l’on parle du prochain décès de la France, de son épuisement en cerveaux de valeur, de son état convulsif par lequel elle va, soubresautante, à la mort.
Il n’y avait pas moyen de faire de Pyrrhus un amant soumis, tendre et délicat : Racine a même eu le courage de ne pas dissimuler les traits les plus odieux de sa barbarie : Du vieux père d’Hector la valeur abattue, Tandis que dans son sein votre bras enfoncé Cherche un reste de sang que l’âge avait glacé. […] Dufresne et Grandval n’en tirèrent pas un grand parti : il fallut qu’un comédien énergique et bouillant vînt nous apprendre toute la valeur de cet hémistiche : c’est l’enchanteur Le Kain qui a créé la pantomime passionnée et l’amour déchirant qui donnent à ces trois mots, si simples, un effet si tragique. […] Achille parle, dans Iphigénie, comme s’il disposait des événements et des destins ; il a l’air de braver les dieux et les hommes ; mais sa force réelle n’est pas en proportion avec ses discours : car, sans le vent, sa valeur ne peut rien ; et si les dieux veulent Iphigénie, il faudra qu’il renonce à sa maîtresse.
Tout bien apprécié, cependant, on jugea que si les Comiques du dernier siecle avaient eu le mérite de mettre en valeur un champ jusqu’alors inculte, ou mal cultivé, ils avaient profité de sa premiere abondance : qu’au contraire, leurs successeurs étaient souvent réduits à le couvrir de terres étrangeres pour le fertiliser : que les richesses des premiers pouvaient surpasser les nôtres ; mais qu’il nous avait fallu surpasser leur industrie pour approcher de leurs richesses. […] Faites choix d’un héros propre à m’intéresser, En valeur éclatant, en vertus magnifique ; Qu’en lui, jusqu’aux défauts, tout se montre héroïque. […] Témoin cet autre où il figure la valeur impétueuse de Jeanne d’Arc.
C’est d’abord Aristote, le dieu de la philosophie du moyen âge, qui tombe sous les coups des réformateurs du xve et du xvie siècle, avec son grotesque cortège d’Arabes et de commentateurs ; puis c’est Platon qui, élevé un instant contre son rival, prêché comme l’Évangile, retrouve sa dignité en retombant du rang de prophète à celui d’homme ; puis c’est l’antiquité tout entière qui reprend son sens véritable et sa valeur d’abord mal comprise dans l’histoire de l’esprit humain ; puis c’est Homère, l’idole de la philologie antique, qui, un beau jour, a disparu de dessus son piédestal de trois mille ans et est allé noyer sa personnalité dans l’océan sans fond de l’humanité ; puis c’est toute l’histoire primitive, acceptée jusque-là avec une grossière littéralité, qui trouve d’ingénieux interprètes, hiérophantes rationalistes, qui lèvent le voile des vieux mystères. […] « Si la science est la chose sérieuse, si les destinées de l’humanité et la perfection de l’individu y sont attachées, si elle est une religion, elle a, comme les choses religieuses, une valeur de tous les jours et de tous les instants. » C’est l’accent du prêtre, disant, lorsqu’il s’avance vers l’autel : « Je m’approcherai de l’autel de Dieu, du Dieu qui remplit de joie ma jeunesse. » C’est avec cette foi sereine et invincible qu’il fît vœu de consacrer tous les moments de sa vie à « connaître l’histoire de l’esprit humain par l’étude patiente et philologique des œuvres que l’humanité a produites à ses différents âges ». […] Il le surpassa, par la valeur militaire et par la justesse des vues générales. » L’anecdote de la vigne de Naboth est la simple histoire d’un Arabe borné qui, par amour du patrimoine héréditaire, se refuse à une expropriation pour cause d’utilité publique. […] On professe que toutes les opinions humaines, se rapportant à des choses passagères, ont une égale valeur.
. — Il ne faisait point cas — de l’inimitié du ver, — de son labeur, ni de sa valeur. » Et cependant il était triste et allait contre sa volonté, car « sa destinée était proche. » Il vit une caverne, « un enfoncement sous la terre — près de la vague de l’Océan, — près du clapotement de l’eau, — qui au dedans était pleine — d’ornements en relief et de bracelets. — Il s’assit sur le promontoire, — le roi rude à la guerre, — et dit adieu — aux compagnons de son foyer » ; car, quoique vieux, il voulait s’exposer pour eux, « être le gardien de son peuple. » Il cria, et le dragon vint jetant du feu ; la lame ne mordit point sur son corps, et le roi fut enveloppé dans la flamme.
Ils sont toujours peu nombreux, et je ne puis me refuser à croire qu’ils ont quelque valeur, puisque l’humanité est unanime sur leur grandeur, et les déclare immortels sur quelques vers : quand ils sont morts, il est vrai.
Aimé Martin les compléta, les commenta, les orna de préfaces, et de préambules curieux et intéressants, leur donna un prix qui ajouta beaucoup à leur valeur primitive.
14 novembre Au dîner de Brébant, Robin établit que la pesanteur du cerveau est un symptôme de la valeur de l’intelligence, que la moyenne d’un cerveau bien constitué se trouve entre 1 350 et 1 400 grammes, que le cerveau de 1 100 grammes est presque toujours un cerveau d’idiot. […] Moi, je me demande si le cerveau d’un Rothschild n’est pas aussi pesant que le cerveau d’un Alexandre, et si des capacités d’un ordre différent, d’un ordre jugé inférieur comme celui d’un financier comparé à un conquérant ou à un littérateur, ne sont pas produits par des organes semblables de même valeur.
Quand on veut donner à la propriété physiologique d’un organe ou d’un tissu toute sa valeur et sa véritable signification, il faut toujours la rapporter à l’organisme, et ne tirer de conclusion sur elle que relativement à ses effets dans l’ensemble organisé. […] Néanmoins elles ont pour nous une valeur historique, elles nous montrent que ce grand philosophe reconnaissait dans le cerveau deux choses : d’abord un mécanisme physiologique, puis, au-dessus et en dehors de lui, la faculté pensante de l’âme.
Tome VI Première leçon. Discours préliminaire Messieurs, Cet auditoire si nombreux et si troublant, même par sa bienveillance, ajoute encore à l’embrouillement de pensée que j’éprouve en ce moment ; car il faut, je l’ai annoncé, vous donner un programme du moyen âge. Jusqu’à présent, je parlais de choses que je connaissais assez bien, et où la faiblesse de ma parole était du moins soutenue par d’anciennes études. Maintenant, je vais parler de choses que je sais à peine, que j’apprends à mesure que je les dis : j’ai besoin, et ce n’est pas une phrase faite ni apportée de chez moi, j’ai besoin d’une double indulgence. Dans cet effort que je vais tenter pour encadrer la partie du moyen âge qui doit nous occuper, et pour y choisir quelques points dominants, caractéristiques, tant de faits que l’on ne peut dire tous, et qu’on craint d’omettre, tourbillonnent autour de mon esprit.
Rousseau : « L’esprit ne marche qu’à l’aide du discours…, et la parole me paraît avoir été fort nécessaire pour inventer la parole. » Depuis cette démonstration, achevée par les développements remarquables sur lesquels elle est appuyée, aucun argument de quelque valeur en faveur de l’invention du langage par l’homme ne s’est produit dans le monde intellectuel. […] La chute de Napoléon rouvrait à la fois la France au livre proscrit et à l’auteur banni, qui se présentaient ainsi, en ajoutant, à leur valeur très réelle, la popularité de la persécution subie, et l’aimant d’une curiosité d’autant plus vive, qu’elle était depuis longtemps éveillée.
Il faut nous former à notre tour une idée, chercher un caractère, dont la valeur, bien qu’elle ne soit pas absolue, soit capable de nous éclairer dans notre route sans jamais nous tromper. […] En fait, ce caractère n’a donc point une valeur absolue ; en principe, nous verrons plus tard que l’appareil digestif n’est qu’un appareil accessoire dans la nutrition. […] Cette hypothèse a simplement comme valeur de nous montrer le sens des interprétations actuelles que l’on tend à substituer à la théorie de la combustion directe de Lavoisier.
Fortin d’Urban a essayé d’infirmer, non pas l’authenticité, mais la valeur de cet acte, et, au milieu de beaucoup de raisons vaines, il a avancé quelques réflexions assez plausibles.
. — Il nous reste donc à démêler le sens et la valeur d’une illusion plus profonde, celle qui constitue la perception extérieure, et par laquelle nous affirmons qu’il y a des corps.
« S’asseoir au bon endroit, ainsi que l’enseignait son maître Bertin — établir ses grandes lignes — chercher ses valeurs — et se touchant tour à tour la tête et la place de son cœur, mettre sur sa toile, ce qu’on sent, là et là.
De leurs discours mémorables il n’en est guère dont je n’aie gardé, comme d’un bon sermon, quelque vérité qui ajoutait à ma valeur morale. […] C’était assez, ce semble, pour que nous voyant dépouillés tous les deux par l’émeute du seul fruit de travaux qui, dans leur inégale valeur, nous avaient pris toute notre vie, il trouvât quelques mots de sympathie à nous dire.
La traduction est l’écueil de ces sortes de pensées : quand une pensée est solide, tout ce qu’elle a de réalité se conserve dans la traduction ; mais quand toute sa valeur ne consiste que dans un jeu de mots, ce faux brillant se dissipe par la traduction. […] dit, de présenter la joue gauche à celui qui nous a frapés sur la droite, de s’aracher la main ou l’oeil qui est un sujet de scandale ; il faut entendre ces paroles de la même manière qu’on entend toutes les expressions métaphoriques et figurées : ce ne seroit pas leur doner leur véritable sens, que de les entendre selon le sens litéral pris à la rigueur ; elles doivent être entendues selon la seconde sorte de sens litéral qui réduit toutes ces façons de parler figurées à leur juste valeur, c’est-à-dire, au sens qu’elles avoient dans l’esprit de celui qui a parlé, et qu’elles excitent dans l’esprit de ceux qui entendent la langue où l’expression figurée est autorisée par l’usage.