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1377. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

Ce serait tomber dans un autre excès et accorder assurément beaucoup plus que Louis XI lui-même ne désira jamais. […] Cependant Louis XI tombe malade : il a plusieurs attaques d’apoplexie, qui altèrent de plus en plus son humeur et aggravent ses soupçons.

1378. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Cicéron l’a remarqué très bien, ceux qui n’y prennent pas garde et qui s’abandonnent à la facilité de ce genre « courent risque de tomber dans un style lâche et flottant, qu’on appelle ainsi parce qu’il flotte en effet çà et là, comme un membre désarticulé et qui n’a plus ni nerf ni ressort ». […] Tout en broyant ses cosmétiques, l’enfant lisait et réfléchissait ; un jour, un Molière lui tomba entre les mains.

1379. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Un rapporteur de l’édit s’alla malheureusement promener aux champs, un autre perdit sa femme ; on tomba dans les fêtes, et, après la vérification même, les expéditions de l’Épargne étaient longues par la multitude des quittances et des contrats. […] Quelque temps après son arrivée à Pignerol, le tonnerre tomba en plein midi dans la chambre qu’il occupait, et, au milieu de beaucoup de ruines, le laissa sain et sauf : « d’où quelques-uns prirent occasion de dire que bien souvent ceux qui paraissent criminels devant les hommes ne le sont pas devant Dieu ».

1380. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Quelques jours avant l’impression du manuscrit, il n’y en avait plus que cent de copiés ; le jour de la publication, le chiffre tomba à cinquante ; enfin, vérification faite, il ne s’en trouva qu’une douzaine au plus. […] Auger y tomba. » Dans ce discours, prononcé au fort des querelles littéraires et à l’occasion d’un académicien qui y avait pris part avec zèle et non sans acrimonie, M. 

1381. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Né le 8 juillet 1624, à Château-Thierry, en Champagne, d’un père maître des eaux et forêts, Jean de La Fontaine paraît n’avoir reçu d’abord qu’une éducation assez négligée ; jeune, il étudiait selon les rencontres et lisait à l’aventure ce qui lui tombait sous la main. […] Voltaire, voulant expliquer le peu de goût de Louis XIV pour La Fontaine, a dit : Vous me demandez pourquoi Louis XIV ne fit pas tomber ses bienfaits sur La Fontaine comme sur les autres gens de lettres qui firent honneur au grand siècle.

1382. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

« Les institutions communales, disait-il, sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science : elles la mettent à la portée du peuple, elles lui en font goûter l’usage paisible et l’habituent à s’en servir. » Il conseillait donc de reprendre les choses par la base et d’assurer le sous-sol, au lieu de construire des édifices magnifiques qui tombent par terre l’un après l’autre avec fracas après les plus belles promesses. […] Peut-être Tocqueville a-t-il exagéré les chances que la société avait de tomber dans une de ces égalités au lieu de s’élever à l’autre ; mais que de pareilles chances existent dans une société démocratique, c’est ce qu’il est impossible de nier.

1383. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

En posant le beau roman, nous nous réveillons au sens propre du mot, nous nous frottons les yeux, nous nous étirons, nous nous ébrouons ; nous sentons très nettement que nous passons d’une vie dans une autre et que nous nous diminuons, ou que nous tombons de haut. […] Par un certain besoin de réaction contre soi-même et pour ne pas tomber du côté où l’on sent qu’on penche, c’est quelquefois le penseur très abstrait et l’homme d’examen intérieur qui aime, souvent du moins, lire des ouvrages de pure narration, et l’on a cité tel très digne héritier de Montesquieu qui faisait ses délices de Ponson du Terrail.

1384. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

C’est presque un moraliste, — un aimable moraliste de salon, mais qui a de la dent et qui la met où il faut la mettre, quand un ridicule lui tombe dessous. […] Vaniteuse qui prend les rages de la vanité pour les fiertés de l’ambition, cette princesse des Ursins manquée, ratée avant d’avoir agi, qui ne voudrait pas du pouvoir, cette mâle chose qui se suffit à elle-même, s’il n’était pas extérieur et voyant comme une de ses toilettes, n’est, en somme, rien de plus qu’une cocotte, soufflée, comme un éléphant de baudruche, jusqu’à des proportions gigantesques, mais qui ne l’empêchent pas d’être une cocotte, cette variété de courtisane moderne, indigne même de ce nom de courtisane déshonoré dans d’autres siècles mais relevé en celui-ci, tant tout est tombé bas, même dans l’infamie !

1385. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Il y tombe jusqu’aux onomatopées, pour y peindre ou y faire entendre ce qu’il veut exprimer. […] Elle n’est pas tombée dans la mer.

1386. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Il lui semble, non sans raison, que la vie est un mal, et s’il ne tombe pas dans la misanthropie méchante de Swift, il n’a de refuge que la gaieté douloureuse de Candide, ou la quiétude mathématique de Spinoza : refuge inutile, qui laisse la blessure aussi cuisante. […] Sur vingt hommes qui pensent, il y en a dix-neuf qui, en quittant leur religion d’enfance, tombent dans cette philosophie ; elle n’est qu’un christianisme tempéré et amoindri ; c’est pourquoi elle devait être la philosophie de M. 

1387. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Les horribles substantifs allemands, les mots longs d’une toise, noyèrent la prose nette de d’Alembert et de Voltaire, et il sembla que Berlin émigré fût tombé de tout son poids sur Paris. […] D’abord la doctrine, telle qu’elle est aujourd’hui, est fort voisine du christianisme, et recueille naturellement tous ceux qui en tombent.

1388. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Celui de Locmariaquer, tombé et brisé, excite la stupeur. […] Toute philosophie est à la merci de la pomme qui va tomber ou du livre qui va s’ouvrir. […] Une force le pousse que ne vient pas contrebalancer la force contraire : il tombe. […] Sans doute, mais elles ne doivent pas être fort heureuses quand elles tombent sur des maris de cette sorte. […] Que de gouvernements même sont tombés pour s’être abandonnés aux illusions de leur amour-propre !

1389. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

XIX, sub fine), que cet avocat tombe de consomption ? […] Combien d’hommes importants tombent tout à coup dans le néant ! […] A-t-il déposé sur sa tombe la révélation de secrets confiés ou surpris ? […] Le crédit de Sénèque tombe à la mort de Burrhus161. […] Tant que les censeurs ne fixeront point de date, leurs minutieuses observations tomberont à faux.

1390. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

On est souvent trompé en amour, souvent trompé et souvent malheureux, mais on aime ; et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. […] La vie est comme l’onde où tombe un corps pesant. […] Mais c’est le mal du siècle tombé dans une nature intellectuelle, et c’est une poésie dont le tissu premier est une trame d’idées. […] C’est à Paris, au pied d’une barricade, que tombe, pour ne plus se relever, l’éloquent et impuissant Dimitri Roudine, de la nouvelle de ce nom. […] Dans Pères et Enfants, les fleurs qui poussent sur la tombe de Bazarof parlent à ses vieux parents d’une espérance d’au-delà.

1391. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

L’idée donc me paraît excellente ; et je me figure très bien une personne, une femme élégante, qui fait son courrier dans son boudoir devant témoins, pendant qu’on jase autour d’elle, et qui ne serait pas fâchée de pouvoir se fixer sur l’exacte orthographe d’un mot, sans se lever toutefois et se déranger, sans déceler son doute, sans avoir recours même au plus portatif et au plus maniable des dictionnaires : elle n’a, maintenant, qu’à tourner d’une main négligente et comme par distraction son papier ; elle a l’air, tout au plus, de chercher le quantième du mois, et son œil est tombé précisément sur le mot qui faisait doute et qu’elle avait mal mis.

1392. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

Les préventions tombent, les admirations se précisent, le champ de tous côtés s’élargit.

1393. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Casuistique. » pp. 184-190

» Or, quelle différence y a-t-il entre cette opération et celles qui tombent sous le coup de la loi, sinon une différence de date ; et qu’est cette manœuvre allégeante, sinon un meurtre en masse, sournois, anticipé, préventif et radical ?

1394. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

Les lointains se peuplaient pour lui d’un défilé sans fin d’hommes et de bannières ; comme un vague tambour, le vent bourdonnait dans les branches sèches, — si sèches, que celle où il s’accrochait cassa, et il tomba — la tête la première à — à rebours. » Lutèce vécut jusqu’en 1886.

1395. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Elle partagea avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni difficile à obtenir ; car les précieuses avaient commencé en 1651, et, Boileau disait déjà, en 1677, en parlant d’une précieuse : reste de ces esprits jadis si renommés, que Molière a diffamés.

1396. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

alternatives grossières d’appétits et de dégoûts du côté du roi ; de futiles jouissances et de chagrins avilissants du côté de madame de Montespan ; un jour on voit en elle la vanité contente d’imposer quelques heures de plus aux courtisans, par des apparences de faveur ; le lendemain ce sont de ridicules désespoirs ou tombe cette vanité par l’évidence de la disgrâce.

1397. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

Effrayée à l’aspect des flots irrités, elle tombe, & son frere éploré lui tend en vain les bras ; en vain il implore pour elle le secours des Cieux.

1398. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

N’est-il pas permis à ceux autour desquels s’amassent incessamment calomnies, injures, haines, jalousies, sourdes menées, basses trahisons ; hommes loyaux auxquels on fait une guerre déloyale ; hommes dévoués qui ne voudraient enfin que doter le pays d’une liberté de plus, celle de l’art, celle de l’intelligence ; hommes laborieux qui poursuivent paisiblement leur œuvre de conscience, en proie d’un côté à de viles machinations de censure et de police, en butte de l’autre, trop souvent, à l’ingratitude des esprits mêmes pour lesquels ils travaillent ; ne leur est-il pas permis de retourner quelquefois la tête avec envie vers ceux qui sont tombés derrière eux, et qui dorment dans le tombeau ?

1399. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Ladvocat avoit embrassé, il tombe dans des excès de louange & de satyre, peu convenables à un livre dont le premier mérite doit être l’impartialité.

1400. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

Il n’en tombe pas une goutte de sang.

1401. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 34, du motif qui fait lire les poësies : que l’on ne cherche pas l’instruction comme dans d’autres livres » pp. 288-295

Si nous tombons sur une faute grossiere et sensible, notre plaisir est bien interrompu.

1402. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

Ils sont sujets à tomber alors dans une des deux erreurs qu’on peut faire en prononçant sur ce point-là.

1403. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 39, qu’il est des professions où le succès dépend plus du génie que du secours que l’art peut donner, et d’autres où le succès dépend plus du secours qu’on tire de l’art que du génie. On ne doit pas inferer qu’un siecle surpasse un autre siecle dans les professions du premier genre, parce qu’il le surpasse dans les professions du second genre » pp. 558-567

Les anciens ignoroient dans les sciences que j’ai citées bien des choses que nous sçavons, et par la démangeaison naturelle aux hommes de porter leurs décisions plus loin que leurs lumieres distinctes, ils sont tombez, comme je l’ai déja dit, en une infinité d’erreurs.

1404. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Giboyer père, c’est Vautrin ramolli et tombé dans le pied plat et dans le marchand d’encre ; Giboyer fils, c’est Julien Sorel, moins l’orgueil tigre, Julien Sorel, petit drôle vertueux et sentimental.

1405. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Oberman, dans sa tristesse désolée, est un de ces livres qui tombent des mains tout d’abord, ou qu’on adopte avec ferveur. […] ce n’est pas pour elle », s’écria-t-il, et il tomba à genoux. […] Il saisissait tout de suite, dans une grammaire qui lui tombait sous la main, les singularités d’un idiome et sa physionomie. […] On aurait été aux voix dans les rangs du Globe pour élire un envoyé littéraire auprès de Goethe que l’on n’aurait pu tomber plus juste ni mieux choisir. […] Sainte-Beuve, qui lui tombe au dernier moment sous la main : « Mon cher ami, Jean Reynaud que j’ai vu hier veut vous parler ; il a quelque chose à vous dire et tous demande à grands cris.

1406. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Je n’ai garde de confondre le beau naturel, que ce poète rencontre quelquefois, avec le familier, le bas, le négligé, le trivial, défauts dans lesquels il tombe trop souvent. […] elle se grise facilement, cette imagination romantique, et alors elle voit trouble, et tombe dans des jugements exactement inverses, mais exactement aussi faux, injustes, étroits et bornés qu’aucun de ceux que porta jamais la froide raison du dix-huitième siècle. […] Sur quoi, M. de La Harpe fait cette critique : « Plaute, qui ailleurs a tant d’envie de faire rire, même quand il ne le faut pas, est tombé ici dans un défaut tout opposé. […] Jeune, il laissait à la nature le soin de ses cheveux ; plus tard ils tombèrent sous les coups de ciseaux des dames dont les larmes avaient mouillé les pages de ses romans. […] Il est trop rompu au bel usage pour tomber jamais dans la pédanterie ; il sait qu’il y a des femmes dans le salon.

1407. (1896) Études et portraits littéraires

Étudier un livre pour lui-même, c’est tomber dans une « illusion de bibliothèque ». […] On le sent prêt à tomber de ses lèvres lorsqu’il renvoie Armand Carrel à la boutique de son père. […] Plusieurs fois le mot de « classique » est tombé de la plume à ceux qui ont jugé Maupassant. […] Pourtant, où qu’il vous tombe sous la main, ouvrez-le. […] Devant une tombe de jeune fille, un cailloutis de Carrare met le symbole de sa blancheur.

1408. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Par la presse quotidienne à grand tirage et à très bon marché, tombée aux mains de l’oligarchie politicienne, qualifiée, chez nous, de démocratie. […] On pourrait mettre sur sa tombe aux Invalides : il a gaspillé le patrimoine français. […] Flaubert est le type même du « gentdelettres », cette fabrication des époques pauvres, où la création devient application, où l’élan tombe à l’ornement, où l’effet est cherché aux dépens du naturel. […] Le criticisme (où tombèrent Renouvier et quelques autres) n’est heureusement point d’origine française. […] Le risible évolutionnisme philosophique a suivi dans la tombe l’évolutionnisme scientifique.

1409. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Votre diadème est tombé ! […] Quelquefois, par les tendres soirs, Lorsque la nuit paisible tombe. Vous voyez sortir de la tombe Les spectres vains de vos espoirs. […] Grâce à la tombe refermée, nous avons le droit et même le devoir de choisir entre nos souvenirs. […] Qu’on se figure, en effet, quelques-uns de nos grands centres de commerce aux populations houleuses, Lyon, Bordeaux, etc., à l’heure où tombe le soir.

1410. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Ailleurs, je tombe sur une expression que je reconnais : cou délicat ; elle est jolie : Flaubert l’a déjà prise à André Chénier. […] La platitude et la pompe sont les deux écueils extrêmes, sables ou brisants, où tombent ceux qui n’étaient pas faits pour jouer avec la parole. […] Cela se ratatine comme une peau détendue ; cela tombe en tas comme un lierre à qui manque, pourri, l’arbre où il s’enroulait. […] L’s tombait en même temps que la muette à laquelle ou l’avait joint. […] Le latin, sur la fin de l’empire, en était plein, si bien que, les grammairiens faisant défaut, elles sont tombées, tout doucement.

1411. (1903) Le problème de l’avenir latin

Toutes les places de l’Empire tombaient successivement en sa possession : la hiérarchie impériale et la sienne propre tendaient à se confondre et à s’identifier. […] Au moment où elle se trouve maîtresse de l’Empire tombé en pourriture, elle a pleinement adopté le principe d’autorité absolue, tel qu’il fut pratiqué par la monarchie antique. […] Et, au premier choc, elle tombe en poussière sur son sol parsemé de chefs-d’œuvre. Elle tombe comme un fruit très mûr lorsqu’on secoue légèrement la branche. […] Tout peuple qui se laisse aller à la déchéance et tombe au-dessous de sa situation abandonne par cela même son droit à l’indépendance nationale.

1412. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Un de ses poëmes avait pour titre : Le clocher de Saint-Marc : on a dit plaisamment que ce clocher lui était tombé sur la tête, et pour comble de malheur, ce fut sans bruit.

1413. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Patin a parlé à merveille sur sa tombe, bien qu’avec l’extrême indulgence qui est de rigueur en de tels moments.

1414. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Nous avons vu aussi tous les gouvernements qui se sont succédé l’un après l’autre, être aveugles, égoïstes, dilapidateurs et insolents ; aussi tous sont-ils tombés….

1415. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VII. De la propriété des termes. — Répétition des mots. — Synonymes. — Du langage noble »

Mais la chose est délicate, et il faut être bien maître de la langue pour réduire chaque mot à l’emploi qu’on lui assigne : autrement l’expression rebelle lâche au travers de la phrase et de l’idée des sens inattendus, des images déplacées, et, manquant le sublime, on tombe dans le grotesque : au lieu d’étonner, on dégoûte.

1416. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IX. Précision, brièveté, netteté »

Chaque phrase tombe isolée, détachée, indépendante, comme un axiome ou un oracle : l’abus de l’alinéa achève de donner à ce style son relief propre, et complète un nouveau genre de pédantisme, contraire au pédantisme raisonneur, aussi insupportable dans sa légèreté tranchante que l’autre dans sa raisonneuse gravité.

1417. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Paul Fort me rappelle le romantique Aloysius Bertrand dont le livre unique de poèmes en prose est aujourd’hui tombé dans un très injuste oubli.

1418. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Mais par son caractère aristophanesque et par les suites qu’elle aurait eues sans la spirituelle indulgence de Henri IV, elle tomba dans le domaine du chroniqueur, et son récit nous en a conservé les principaux traits.

1419. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Et puis, ce voyageur était peut-être un étranger, tombé loin de son pays, comme cet illustre inconnu sacrifié par la main des hommes, loin de sa patrie céleste !

1420. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « V »

Plus j’y réfléchis, plus je m’assure qu’en dehors de cette méthode on tombe dans des embarras dont on ne sort point.‌

1421. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « I. Historiographes et historiens » pp. 1-8

Les gouvernements nommaient à cette fonction sacrée les hommes qu’ils croyaient le plus dignes de cette judicature de la tombe, de cette magistrature de la vérité.

1422. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Démons et damnés tombèrent dans la rivière. […] Voilà l’état où le latin était tombé, aux septième et huitième siècles, dans tous les lieux où il était encore parlé officiellement. […] La pensée, libre du frein, s’élance pour atteindre à tant de grandeur, et tombe accablée de son impuissance. […] Cette ville fut prise également ; le vicomte de Béziers tomba dans les mains de Simon de Montfort, et mourut bientôt. […] Roland redouble, et enfin les veines de sa poitrine se brisent sous l’effort de sa voix ; il est vaincu par lui-même ; il tombe.

1423. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

les gens qui se précipitent dans un gouffre par la peur d’y tomber, qui se coupent avec leur rasoir de peur de se couper, et la « lecture des pensées » qui n’est qu’une « lecture » d’états musculaires, et tant d’autres faits réputés extraordinaires, simplement parce que le public ignore ce fait psychologique élémentaire, que toute image contient une tendance au mouvement. […] Ainsi, tandis que dans le cas de distraction il peut s’élever au chiffre énorme de 500 σ, il tombe dans le second cas à 253 σ et avec signal à 76 σ. […] L’innervation motrice se partage entre tous les domaines sensoriels : il se produit alors un sentiment d’inquiétude et de malaise, de tension telle qu’un corps qui tombe, un accident de laboratoire amènent une réaction automatique. […] La maladie ne la transforme pas, mais la fait tomber en ruine. […] Mais le travail produit ne vient pas de rien, il ne tombe pas du ciel, il ne peut être que la transformation d’une énergie préexistante, le changement d’un travail de réserve en travail actuel.

1424. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Un Européen, qui, dans ce temps-là, tombait d’Erzeroum à Tauris, à Comon, à Ispahan, en passant par les ruines de Persépolis, croyait voyager à travers l’espace inconnu sur l’aile des miracles. […] Le frère laïque était à cheval ; il pleuvait à verse depuis deux jours ; le frère pensa se noyer à une lieue du château, dans un fossé large et débordé, où son cheval tomba, et dont nous le retirâmes à grand’peine et à demi mort. […] Ce tombeau est long de huit pieds, large de cinq et haut de six, revêtu de carreaux de faïence, peints de moresques et couvert d’un drap d’or qui tombe jusqu’en bas. […] Il avait un bonnet aussi de martre, couvert de velours cramoisi, fort haut, brodé de petites perles sur le devant, avec deux tresses de perles qui tombaient du derrière sur le dos, jusqu’à la ceinture. […] Il voulut par honneur se l’attacher au front comme un bandeau ; mais elle ne tint pas et tomba.

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