« Ce que les hommes nomment amour est bien petit, bien restreint et bien faible, comparé à cette sainte prostitution de l’âme qui se donne tout entière, poésie et charité, à l’imprévu qui se montre, à l’inconnu qui passe. » Il a cherché dans ces foules des images de sa stérilité. […] Ce goût de l’art conscient, travaillé, dur et pur comme les minéraux précieux, qui fait écrire à Baudelaire sur les Fleurs du Mal la dédicace à Gautier et prendre en horreur Alfred de Musset, il est l’acte d’une âme tendue vers son salut, et qui, au-dessus des faiblesses et des chutes, garde ses regards fixés sur ce diadème fait de lumière Puisée au foyer saint des rayons primitifs, Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière, Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs. […] « Avant tout, être un grand homme et un saint pour soi-même, voilà l’unique chose importante. » On sait comment il s’enfuit quand la madone descendue de l’autel vint dans ses bras. […] Comme la jeunesse de son temps, et en réaction contre le milieu traditionnel où il s’est cru étouffé, il pousse des cris de joie : « Je ne vois qu’une bataille engagée pour la sainte cause, et je me souviens, mes amis, que je m’étais promis de n’y point manquer, sans prévoir alors qu’elle dût se livrer si tôt. […] Et le juste doit avoir remplacé sa volonté individuelle par la volonté de Dieu pour devenir un saint.
du paralelle d’Homere et de l’écriture sainte. voici un article plus sérieux et plus important que tous les autres. Me D employe souvent dans son livre l’éxemple de l’écriture sainte pour justifier la conduite d’Homere en plusieurs choses. […] J’ai donc lû tous les livres saints, quoique Me D se plaise à croire que je les ignore : je les ai étudiés comme la science de l’unique nécessaire, comme la source divine de la doctrine et des moeurs, mais nullement comme une poëtique, aliment frivole de l’imagination des hommes. […] Les vrais caracteres de la divinité, sont posez en principes en tant d’endroits de l’écriture sainte, que quand les auteurs sacrez viennent à employer les figures, on les reconnoît d’abord pour ce qu’elles sont, et on ne les aprétie que ce qu’elles valent : au lieu que dans Homere ces prétenduës figures sont elles-mêmes les principes, et qu’il n’y a rien qui avertisse l’esprit de ne les pas prendre à la lettre. […] de la narration et de la répétition. on ramene encore ici l’écriture sainte pour justifier la narration d’Homere, des défauts que je lui impute, et sur tout des répétitions.
À cet aspect, je reculai plein d’un saint effroi. […] J’employai le reste de la nuit à lire le livre de Job, et le saint enthousiasme qu’il fit passer dans mon âme finit par dissiper entièrement les noires idées qui m’avaient obsédé.
Ses mémoires sont le récit de cette expédition si extraordinaire, dont le but était la délivrance de la terre sainte, et qui eut pour résultat la prise de Constantinople et l’établissement d’un empire français en Orient. […] Le projet primitif des croisés était de se rendre directement de Venise dans la terre sainte.
Il remettait entre les mains de ce saint homme au cœur tout frémissant encore des passions vaincues de la veille ; et c’est peut-être sous l’impression des premières douceurs que la parole de M. de Sacy avait fait couler dans son âme, qu’il écrivait sur un parchemin, en manière de mémorial, ces mots si pathétiques : « Joie, joie, pleurs de joie ! […] Or, quelques années avant qu’il cherchât toute vérité dans les livres saints, la science, par la bouche de Galilée, prouvait que la terre tourne, et troublait toute la chrétienté par ce démenti donné à la tradition de ces livres.
Je les rapprocherais volontiers des légendes de Saints, des Vies de Plotin, de Proclus, d’Isidore, et autres écrits du même genre, où la vérité historique et l’intention de présenter des modèles de vertu se combinent à des degrés divers. […] Jésus pleurant sur Jérusalem, la sueur de sang, la rencontre des saintes femmes, le bon larron, etc.
Gounod de « musique de lorette », et tout bon wagnérien français croirait manquer au plus saint des devoirs, s’il n’affichait pour la musique de M. […] Depuis la fermeture des concerts Godard, ils ne savent plus à quel saint se vouer.
C’est avec ce mot de cabale que les amis satisfont la politesse, que les auteurs consolent leur génie, et qu’enfin on fouette le dos des innocents assez niais, pour oser exprimer une opinion qui était la leur, en face d’une salle qui, ce soir-là, était toute aux soins empressés de l’amitié, aux benoîtes ferveurs de la sainte claque. […] Maréchal par le jeune Paul de Bréville, j’aurais introduit sur les planches un adultère plus immérité, plus indigne, plus infâme, plus laid que les adultères jusqu’ici mis en scène par mes confrères en adultère au théâtre… comme si nous ne voyions pas journellement les trois quarts des messieurs Maréchal se montrer de vrais saints Vincent de Paul à l’endroit de l’homme qui les trompe.
« Le Gange le premier fleuve ivre de pavots, « Où les songes sacrés roulent avec les flots, « De mon être intangible en voulant palper l’ombre, « De ma sainte unité multiplia le nombre, « De ma métamorphose éblouit ses autels, « Fit diverger l’encens sur mille dieux mortels ; « De l’éléphant lui-même adorant les épaules, « Lui fit porter sur rien le monde et ses deux pôles, « Éleva ses tréteaux dans le temple indien, « Transforma l’Éternel en vil comédien, « Qui, changeant à sa voix de rôle et de figure, « Jouait le Créateur devant sa créature ! […] sois donc ma foi… « Mystère, ô saint rapport du Créateur à moi !
Semblable à ce météore terrible qui, formé de mille courants divers, menace du haut de la nue les sommets escarpés et semble être destiné par la nature à maintenir l’égalité physique sur le globe, la foudre révolutionnaire qui est en vos mains, et que dirige habilement votre génie, continuera de renverser les trônes, fera tomber les têtes superbes qui voudraient s’élever au-dessus du niveau que vous avez tracé ; elle établira l’égalité politique et (l’égalité) morale, qui sont les bases de notre liberté sainte… Voilà jusqu’où l’exaltation de la peur et l’espoir de se faire pardonner de Couthon, Saint-Just et consorts, pouvaient conduire le ci-devant médecin de la reine, un écrivain académique élégant.
Au moment où le corps de la Dauphine est exposé dans sa chambre, avant l’autopsie, il s’est commis une irrégularité dont le narrateur ne manque pas de nous avertir : « Mme la Dauphine a été à visage découvert jusqu’à ce qu’on l’ait ouverte, et on a fait une faute : c’est que pendant ce temps-là, les dames qui n’ont pas droit d’être assises devant elle pendant sa vie, n’ont pas laissé d’être assises devant son corps à visage découvert. » Les choses se passent plus correctement en ce qui est des évêques : « Il a été réglé, nous dit Dangeau, que les évêques qui viennent garder le corps de Mme la Dauphine auront des chaises à dos, parce qu’ils en eurent à la reine ; l’ordre avait été donné d’abord qu’ils n’eussent que des tabourets. » L’acte de l’adoration de la croix, le jour du vendredi saint, est avant tout, chez Dangeau, l’occasion d’une querelle de rang, d’un grave problème de préséance : « Ce matin, les ducs ont été à l’adoration de la croix après les princes du sang.
Je commence cette lettre le mercredi saint au soir, au sortir de la Chapelle Sixtine, après avoir assisté à Ténèbres et entendu chanter le Miserere, Je me souvenais que vous m’aviez parlé de cette belle cérémonie, et j’en étais, à cause de cela, cent fois plus touché.
Autre vertu : sentiment touchant de confraternité d’armes, sainte amitié des camps, qu’il ressent vivement et qu’il a inspirée.
voilà l’orateur en personne, au verbe enflammé, à la voix pénétrante comme un glaive, au timbre inflexible et sonore ; et des armes si belles sont au service d’une sainte cause.
Cervantes le suivit à Rome et fit partie de sa maison en qualité de chambellan ou valet de chambre ; mais cet état de domesticité, réputé honorable, paraît lui avoir peu convenu, et, au lieu de pousser sa fortune près de son patron, de devenir signor abbate et le reste, on le voit bientôt engagé soldat au service de la ligue conclue entre le pape, Philippe II et les Vénitiens, dans cette espèce de sainte croisade commandée par Don Juan d’Autriche contre les Turcs.
Elle se fit par l’Orient ; ce fut en Terre Sainte à la croisade, que la Flandre et la Provence, la Lorraine et le Languedoc se rencontrèrent.
La phrase de Giboyer sur Déodat « tirant la canne et le bâton devant l’arche » et « appliquant la facétie à la défense des choses saintes », si vous supposez un moment qu’il s’agit de l’arche de la Révolution, croyez-vous cette phrase conviendrait si mal à M.
C’est là qu’il compose la Physionomie des Saints et qu’il anathématise Renan et Voltaire.
Les murs de l’église en granit à peine équarri et couvert de mousse, les maisons d’alentour construites de blocs primitifs, les tombes serrées, les croix renversées et effacées, les têtes nombreuses rangées sur les étages de la maisonnette qui sert d’ossuaire 110 attestaient que, depuis les anciens jours où les saints de Bretagne avaient paru sur ces flots, on avait enterré en ce lieu.
La situation était à peu près celle des villes saintes de l’Inde sous la domination anglaise, ou bien encore ce que serait l’état de Damas, le lendemain du jour où la Syrie serait conquise par une nation européenne.
Ouvrez l’admirable partition des béatitudes, et voyez quelle délicieuse simplicité, quelle douceur angélique dans le chœur célèbre : De l’enfant la sainte innocence… Qui n’a été frappé des alternances voulues dans le style harmonique et mélodique de Rebecca ?
Mais, ayant opposé « une divine négation, même au devoir », il devient enfant pour « la sainte affirmation » qui créera des « valeurs nouvelles ».
Ainsi, lorsqu’au sortir d’une scène d’orage, où il a secouru et longtemps veillé Julie évanouie, Raphaël nous décrit, au matin, l’abbaye de Hautecombe, avec son architecture vivante de ronces, de lierres flottants, de giroflées suspendues, de plantes grimpantes, avec son luxe de soleil, de parfums, de murmures, de saintes psalmodies des vents, des eaux, des oiseaux, des échos sonores…, quand il s’écrie : « La Nature est le grand prêtre, le grand décorateur, le grand poète sacré et le grand musicien de Dieu » ; il se sent obligé presque aussitôt de nous avertir qu’il n’a songé à tout cela que depuis : « Je n’étais pas, en ce moment, assez maître de mes pensées, dit-il, pour me rendre compte à moi-même de ces vagues réflexions. » Pourquoi donc alors venir nous en rendre compte avec ce double faste de métaphysique et de couleurs ?
Prisonnière dans son intérieur, en proie à de continuelles angoisses, on la voit s’épurer à côté de cette sœur si sainte, Madame Élisabeth, se ranger et se fortifier de plus en plus dans ces sentiments de famille et de religion domestique qui ne consolent à ce degré que les âmes naturellement bonnes et non corrompues.
Nos pères avaient, à mon avis, plus de respect pour les nations : tout à fait dans les temps anciens les rois étaient de race divine ; dans les temps modernes on a cru, d’après l’autorité de l’Écriture sainte, que Dieu lui-même se mêlait de choisir les princes des peuples : il y avait alors une religion sociale ; un roi n’était pas traîné à l’échafaud par ses propres sujets ; il ne tombait pas du trône à la présence d’un chef de bande : la royauté avait ses martyrs, et la patrie ne périssait jamais : le roi était la patrie devenue sensible ; la royauté était une des libertés de la nation, et la plus importante de toutes.
« Son caractère est de subordonner les sens à l’esprit, et de tendre, par tous les moyens que la raison avoue, à élever et à agrandir l’homme. » Elle n’est pas seulement une doctrine, elle est « un drapeau. » C’est « une cause sainte », et il y a bientôt quarante ans que « je combats » pour elle.
Dès qu’on nous parle d’une histoire de la psychologie française écrite par un philosophe professionnel, nous avons instinctivement l’image d’une série de chapitres non seulement sur Maine De Biran (qui a, celui-là, vraiment avancé l’étude de l’homme), mais sur Jouffroy, qui invoque souvent, et de façon touchante la révélation de la psychologie, et que la psychologie traite comme l’esprit saint fait des prélats dans la chanson de Béranger ; sur Garnier dont le Traité des facultés de l’âme réalisa assez longtemps dans les bibliothèques universitaires une summa psychologica ; ou, plus près de nous, sur Alfred Fouillée, dont la savonneuse Psychologie des idées-forces et ses complémentaires ne contiennent pas plus de sens utile.
Outre ces éloges périodiques et saints, il y en avait d’autres tout profanes, que chaque circonstance et chaque année faisait naître.
On essaye encore de se tirer d’embarras à la faveur des allégories ; et l’on va jusqu’à faire un parallele scandaleux des livres saints, avec les imaginations d’Homere. […] Les vrais caracteres de la divinité sont posés en principes, en tant d’endroits de l’écriture sainte, que quand les auteurs sacrés viennent à employer les figures, on les reconnôit d’abord pour ce qu’elles sont, et on ne les apprétie que ce qu’elles valent : aulieu que dans Homere, ces prétenduës figures sont elles-mêmes les principes, et qu’il n’y a rien d’ailleurs qui avertisse l’esprit de ne les pas prendre à la lettre. […] L’histoire sainte est vénérable et divine par des endroits bien plus importans que le style ; on la rabaisse quand on y cherche de l’art, et l’élégance étudiée qu’on y veut mettre, lui ôteroit ce caractere si sensible de vérité qui fait sa plus grande force. J’avoue que la narration d’Homere a quelque ressemblance avec celle des livres saints ; mais je ne sçaurois convenir qu’on ait raison de lui en faire un mérite.
Avant les saints du christianisme, l’humanité avait connu les sages de la Grèce, les prophètes d’Israël, les Arahants du bouddhisme et d’autres encore. […] Pourquoi les saints ont-ils ainsi des imitateurs, et pourquoi les grands hommes de bien ont-ils entraîné derrière eux des foules ? […] Fondateurs et réformateurs de religions, mystiques et saints, héros obscurs de la vie morale que nous avons pu rencontrer sur notre chemin et qui égalent à nos yeux les plus grands, tous sont là : entraînés par leur exemple, nous nous joignons à eux comme à une armée de conquérants. […] Nous parlions des fondateurs et réformateurs de religions, des mystiques et des saints.
L’Art, signe de sa vie, allait lui échapper : elle le retient par des concessions ; le Pouvoir temporel peut seul suppléer aux forces de résistance dont elle manque : elle lui devient une raison d’être, tire pour lui de l’Écriture sainte une Politique impitoyable où, d’ailleurs, elle se fait la seule royale part. […] Comment les plus grands docteurs du xviie siècle sont-ils de grands docteurs et ne sont-ils pas des saints ? […] Depuis lui, quiconque s’illustra dans l’Église fut suspect. — Peut-être la religion chrétienne est-elle enterrée dans la Somme de saint Thomas. » — Voilà ce qu’on est tenté de répondre. […] Ils lui ont comme confié ce titre saint, le titre de Poëte, pour lui rendre, dans un autre, l’hommage religieux qu’ils ne pouvaient lui rendre en eux-mêmes et qu’il fallait pour obliger le monde au respect. […] Cette façon de décerner au christianisme un brevet d’utilité sociale puis de s’en passer, en réalité, dans l’œuvre, ressemble au système d’arche sainte de Descartes.
Il est remarquable qu’ayant d’autre part écrit Louis Lambert et Séraphita, et prouvé sa connaissance du mysticisme et son goût pour ses exaltations, Balzac ait, de parti pris, et par cet amour de l’ordre, réduit l’effort de ces deux saintes, Mme de la Chanterie et Mme Graslin, et de ces deux saints, l’abbé Bonnet et le docteur Benassis, à des besognes singulièrement humbles et terre à terre. […] On dit qu’il est orateur, cela m’amusera peut-être… » II ne se doute pas qu’un jour la biographie de cet évêque, Mgr Pie, par Mgr Baunard, sera citée par lui avec admiration, comme présentant, dans un haut relief, les traits d’un grand évêque de nos jours, autant dire d’un saint. […] Il ressemble à cette Jeanne d’Arc dont cet absurde et génial Michelet, raisonnable pour une fois, vantait en ces termes la virginale robustesse d’entendement « Elle n’apprit ni à lire ni à écrire : mais elle sut tout ce que savait sa mère des choses saintes. […] L’Allemagne a de même comme sentiment dominateur la grandeur de l’empire allemand, la Russie la grandeur de la sainte Russie. […] C’est un saint digne de prendre place dans la Légende dorée à coté du poverello d’Assive.
Jérusalem, sous le joug des Romains, restait encore la ville sainte, que ne devait profaner aucune image des dieux étrangers. […] Chaque corps de métier avait sa pièce d’affection ou ses rôles favoris, dans les nombreux drames tirés de la Bible et de la Vie des Saints. […] Quel besoin que ses saintes reliques soient cachées sous une pyramide qui monte jusqu’aux cieux ? […] Milton avait eu la pensée de mettre en tragédies un grand nombre de traits de l’histoire sainte. […] Sans doute les livres saints ouvraient à Milton une source abondante et facile.
Mon Anita était mon trésor, non moins passionnée que moi pour la sainte cause des peuples et pour une vie aventureuse. […] C’était, de nouveau, « la joie du danger, des aventures et de la conscience de servir la cause sainte de la patrie », qui recommençait. […] Fatigues, peines, privations, qu’est-ce que cela, quand on combat pour la sainte cause de son propre pays et de l’humanité ? […] Au fond, il est de la famille des exaltés, des saints ; lui, l’ennemi des prêtres, il eut un grain du désintéressement sublime qui fit les François d’Assise. […] « Et les drapeaux vénérés et saints, souvenirs des époques passées, seront célébrés par des chants.
N’y a-t-il rien de mieux à dire de Madeline dans la Veille de la Sainte Agnès, sinon qu’elle est présentée comme une figure très charmante, très aimable, « bien quelle ne fasse autre chose de bien particulier que de se dévêtir sans regarder derrière elle et de s’en aller furtivement ». […] De riches coffrets et de splendides reliures protègent les livres sacrés des Saints, et au lieu du symbole grossièrement taillé des premiers missionnaires, nous avons de magnifiques œuvres d’art, telles que la croix processionnelle de l’Abbaye de Cong. […] Il était fait pour prononcer les oracles de la Divinité, pour être à la fois un prophète inspiré et un prêtre saint, et nous pouvons sans exagération, à mon avis, la considérer comme telle. […] Dame des cieux très pure et sainte, Artémis, rapide comme le daim qui fuit, glisse à travers les ténèbres comme une ombre d’argent, reflète ton front dans le lac solitaire. […] Pater devinrent pour moi « le livre d’or de l’esprit, du bon sens, Écriture sainte de la Beauté. » Ils le sont encore pour moi.
« Chère sainte, dit-il, âme pure qui avez eu tant à souffrir, qui avez comblé le pauvre orphelin délaissé d’un si grand trésor de tendresse, c’est à moi de m’agenouiller, non à vous ; c’est à moi d’être reconnaissant de ce que je puis vous rendre heureuse. […] “Dearest saint,” says he — “purest soul, that has had so much to suffer, that has blessed the poor lonely orphan with such a treasure of love. ’Tis for me to kneel, not for you : ’tis for me to be thankful that I can make you happy. […] “Here, may it please your Majesty,” says he, “is the Patent of Marquis sent over by your Royal Father at St.
On joua donc les Mystères, les Actes des Martyrs & des Saints. […] Depuis ce temps, on ne trouve plus chez les Juifs l’Ecriture Sainte qu’en lettres Chaldaïques. […] Quant à nous, les Saintes Ecritures ne nous ont été transmises qu’en Grec ou en Latin ; les seules langues que l’Eglise ait adoptées.
Une fois, un vendredi saint, le régiment manque un bon coup. […] Il entreprend toutes choses, et sa santé, bien que si atteinte, semble d’abord suffire à tout : « Comme tous les nerfs de mon imagination sont tendus, les autres sont au repos par force. » Un bonheur lui arrive : un marabout se disant chérif, c’est-à-dire de la famille du Prophète, a travaillé les tribus arabes ; il a prêché la guerre sainte et a levé l’étendard. « Cher frère, la guerre, voici la guerre !
Fénelon, Pascal, Racine, sainte Thérèse, Job et Virgile s’entremêlent sans cesse ; il est vrai que tout à côté l’auteur compare avec délectation Delille et Saint-Lambert, qu’il groupe ensemble Léonard, Florian et Berquin, comme ne formant à eux trois qu’un seul génie ; Goethe, par son Werther, lui paraît pourtant supérieur. […] Coëssin, l’homme d’une petite église, et qui avait intérêt pourtant à ne pas rompre avec la grande, se plaignait surtout de moi sous prétexte que, depuis que je l’avais qualifié de sectaire, on ne le recevait plus comme avant ni sur le même pied dans sa paroisse, et qu’il risquait de ne plus être admis à la sainte table en l’église des Petits-Pères, on comprendra toute l’énormité et le ridicule du procédé par lequel des hommes du parti politique avancé se faisaient les tenants de M.
Il n’y avait plus, en un mot, ni persécution, ni faveur, ni religion d’État : véritable condition de la liberté des âmes dans l’impartial et inviolable exercice de leur loi religieuse, indépendante de la loi politique ; situation sous laquelle nous voyons fleurir dans le vaste continent américain, comme en Irlande, en Orient, en Hollande, en Helvétie, la religion d’autant plus sainte qu’elle est moins humaine. […] Jamais le pouvoir civil et l’autorité religieuse ne concluront un pacte appelé concordat sans qu’il y ait quelque chose de Dieu concédé au pouvoir civil, quelque chose de la sainte liberté des âmes concédé au pouvoir spirituel.
« Or la raison ne vous dit-elle pas assez que tous ces objets qui existent dans votre âme, ou de fougueux désirs, ou de vains transports de joie, ne sont pas de vrais biens, et que ceux qui vous consternent ou qui vous épouvantent ne sont pas de vrais maux ; mais que les divers excès ou de tristesse ou de joie sont également l’effet des préjugés qui vous aveuglent, préjugés dont le temps a bien la force à lui seul d’arrêter l’impression : car, quoi qu’il arrive, nul changement réel dans l’objet ; cependant, à mesure que le temps l’éloigne, l’impression s’affaiblit dans les personnes les moins sensées, et par conséquent, à l’égard du sage, cette impression ne doit pas même commencer. » VIII Sa théorie des passions n’est pas moins sévère ; son rigorisme n’admet pas même la sainte colère qui possède en apparence l’orateur indigné dans ses accès d’éloquence. […] Ne vois-tu pas dans quelle demeure supérieure et sainte tu es appelé ?
« Bon saint bon Dieu ! […] « “Mon père, cria Eugénie en se jetant à genoux et marchant ainsi pour arriver plus près du bonhomme et lever les mains vers lui, mon père, au nom de tous les saints et de la Vierge, au nom du Christ, qui est mort sur la croix, au nom de votre salut éternel, mon père, au nom de ma vie, ne touchez pas à ceci !
Le véritable poëte conçoit, pour ainsi dire, tout son poëme à la fois au fond de son âme : sans les difficultés du langage, il improviserait, comme la sibylle et les prophètes, les hymnes saints du génie. […] Dans la simplicité de son cœur elle s’appuie sur la main de l’ami qui doit la conduire dans le sentier de la vie ; c’est avec lui que, dans une intimité sainte, elle partagera le bonheur et l’infortune ; c’est elle qui, si Dieu le veut, doit essuyer la dernière sueur sur le front de son époux mortel.
Quand on va plus loin, quand on célèbre le culte de la déesse Raison, quand on supprime les noms des saints, quand on remplace la semaine par la décade, ce sont les opinions de Diderot, de d’Holbach qui mènent le branle. […] Vous ne trouvez que l’ouvrage de Bossuet : La politique tirée des propres paroles de l’Ecriture Sainte.
Or, un homme, Klingsor de son nom, pâlissait d’une ambition méchante ; il voulait s’emparer de la sainte relique du Gral, toute puissance devant lui en descendre. […] Là étaient attirés les chevaliers et tentés de sensuels amusements ; s’ils cédaient, ils devenaient captifs ; ainsi se pourrait-il qu’un jour le Gral, vide de ses gardiens, fût capturé ; et Amfortas, roi présomptueux, dit « j’arrêterai le mal » ; il décrocha la sainte lance, la poignit et s’en fut vers le jardin abominable ; il voulait tuer Klingsor ; mais, arrivé dans le jardin, il se rencontra à une femme belle et nommée Kundry, et se coucha entre ses bras ; alors Klingsor rit, et il accourut ; il arracha la bonne lance au pauvre roi, l’en frappa d’un grand coup et s’enfuit.
. — Pour moi, c’est un saint ! […] Et devant cette jeune femme, tendrement penchée sur cette horrible et breneuse mégère qui l’injurie, je pense, comme on penserait à un goujat en goguette, à ce Béranger, à cet auteur qui a trouvé drolichon de faire entrer au paradis une sœur de charité et une fille d’Opéra, avec des états de service se valant à ses yeux… Oui, il a toujours manqué aux ennemis du catholicisme, un certain sens respectueux de la femme propre, manque qui est la marque et le caractère des gens de mauvaise compagnie, et le grand patron de la confrérie, M. de Voltaire, voulant faire un poème ordurier, a été nécessairement choisir comme héroïne Jeanne d’Arc : la Sainte de la patrie.
Ça, qu’on nomme Un saint mystère ! […] La famille et la société humaine ne cessent pas d’être saintes parce qu’on à montré dans l’amour paternel, dans l’amour filial, dans les sympathies de l’homme pour l’homme le produit d’une longue évolution qui, de l’égoïsme bestial, a fait sortir un altruisme déjà en germe jusque chez la bête.
Combien de fois ne s’est-il pas dit dans sa jeunesse comme son chevalier Des Grieux, en rêvant aux moyens de fixer son âme et d’apaiser ses inquiétudes : « Je mènerai une vie sainte et chrétienne ; je m’occuperai de l’étude et de la religion, qui ne me permettront point de penser aux dangereux plaisirs… !