Il est à remarquer que lui qui a si admirablement parlé d’Alexandre, de Charlemagne. de Trajan et de Marc Aurèle, il est moins généreux au sujet de César ; il n’en parle pas du moins comme de ces autres grands mortels avec une sorte d’enchantement. […] Marmontel a remarqué qu’il attendait volontiers que la balle lui vînt, pour la prendre au bond ; il avait naturellement du trait.
Il fut remarqué du gouverneur, sir William Keith. […] a remarqué un des écrivains de l’école de Franklin24, une des passions que l’homme a le moins et qu’il est le plus difficile de développer en lui, c’est la passion de son bien-être. » Franklin fit tout pour l’inoculer à ses compatriotes, pour leur faire prendre goût à ces premiers arts utiles et pour améliorer la vie.
Remarquons d’abord que toute qualité a une intensité, conséquemment une quantité. […] Descartes se contente de répondre : « Encore que ma connaissance s’augmentât de plus en plus, je ne laisse pas de concevoir qu’elle ne saurait être actuellement infinie : or je conçois Dieu actuellement infini. » — Mais il ne suffit pas de remarquer ainsi qu’un être qui passe de la puissance à l’acte et qui se perfectionne n’est pas et ne sera jamais l’infinie perfection : c’est là chose entendue.
Et remarquons que les grands poètes lyriques, comme ceux des Védas et de la Bible, ont moins vieilli que les autres. […] Ainsi que l’a remarqué Balzac, il existe au sein de l’humanité, comme de l’animalité même, une diversité d’espèces, l’artiste les reproduit toutes ; mais, parmi ces espèces ; il en est qui sont plus ou moins susceptibles de durée, d’autres quidoivent s’éteindre du jour au lendemain.
Remarquez leurs yeux baissés. […] Nous ne leur demandons pas autre chose. » Remarquez l’étendue et l’envergure de ce mot : les poëtes, qui comprend Linus, Musée, Orphée, Homère, Job, Hésiode, Moïse, Daniel, Amos, Ézéchiel, Isaïe, Jérémie, Ésope, David, Salomon, Eschyle, Sophocle, Euripide, Pindare, Archiloque, Tyrtée, Stésichore, Ménandre, Platon, Asclépiade, Pythagore, Anacréon, Théocrite, Lucrèce, Plaute, Térence, Virgile, Horace, Catulle, Juvénal, Apulée, Lucain, Perse, Tibulle, Sénèque, Pétrarque, Ossian, Saadi, Ferdousi, Dante, Cervantes, Calderon, Lope de Vega, Chaucer, Shakespeare, Camoëns, Marot, Ronsard, Régnier, Agrippa d’Aubigné, Malherbe, Segrais, Racan, Milton, Pierre Corneille, Molière, Racine, Boileau, La Fontaine, Fontenelle, Regnard, Lesage, Swift, Voltaire, Diderot, Beaumarchais, Sedaine, Jean-Jacques Rousseau, André Chénier, Klopstock, Lessing, Wieland, Schiller, Goethe, Hoffmann, Alfieri, Chateaubriand, Byron, Shelley, Woodsworth, Burns, Walter Scott, Balzac, Musset, Béranger, Pellico, Vigny, Dumas, George Sand, Lamartine, déclarés par l’oracle « bons à rien », et ayant l’inutilité pour excellence.
C’est la qualité qu’on remarquera encore dans les Agrémens du langage réduits à leur principe, publiés en 1718. […] Gibert à faire remarquer plusieurs des défauts qui se trouvent dans ces Dialogues ; les réfléxions qu’il fait à cet égard dans ses Jugemens des Savans sur les maîtres d’Eloquence, méritent d’être lues.
Chacun a entendu dire que, lorsqu’on abat une forêt américaine, une végétation toute différente surgit soudain ; mais on a remarqué que les anciennes ruines indiennes du midi des États-Unis, qui doivent avoir été un jour dépouillées d’arbres, déploient maintenant la même admirable diversité et les mêmes essences en même proportion que les forêts vierges environnantes. […] On a remarqué le même effet parmi les différentes variétés de Sangsues médicinales nourries dans les mêmes réservoirs.
Il importe en effet de remarquer (on a souvent omis de le faire) que ce n’est pas assez de la contraction de Lorentz pour établir, du point de vue de l’éther, la théorie complète de l’expérience Michelson-Morley faite sur la Terre. […] Il importe de remarquer que, si nous venons de reconstituer les formules de Lorentz en commentant l’expérience Michelson-Morley, c’est en vue de montrer la signification concrète de chacun des termes qui les composent.
Je ne sais qui l’a remarqué : « Villemain polit tellement la surface de son sujet que, comme un globe trop glissant, il finit quelquefois par lui échapper des mains. » Dans le cas présent, la difficulté de concilier la défense universitaire et le respect à la religion a pesé évidemment sur Villemain.
Cuvier qui se rapporte à cet homme d’État est d’une analyse ingénieuse et mordante ; on a remarqué un parallèle entre le général d’armée et l’administrateur : d’Alembert, dans ses Éloges, n’eût pas mieux fait.
Dans les pièces même telles que L’Avare, Le Tartufe, Le Misanthrope, qui peignent la nature humaine de tous les pays, il y a des plaisanteries délicates, des nuances d’amour-propre, que les Anglais ne remarqueraient seulement pas ; ils ne s’y reconnaîtraient point, quelque naturelles qu’elles soient ; ils ne se savent pas eux-mêmes avec tant de détails ; les passions profondes et les occupations importantes leur ont fait prendre la vie plus en masse.
Après avoir fait plusieurs opérations comme la précédente, je puis remarquer que, dans tous les cas semblables, la proportion s’écrit de la même façon, que toujours le premier chiffre remplace les premiers ouvriers, que toujours le second remplace leur ouvrage, que toujours le troisième remplace tous les ouvriers pris ensemble, que toujours le quatrième remplace l’ouvrage inconnu.
On doit du reste remarquer qu’à mesure qu’il avançait en âge, M.
Remarquez que les positivistes même et les athées peuvent s’entendre sans trop de peine, pour la grande œuvre commune, non seulement avec les spiritualistes, mais avec les fidèles les plus fervents des religions confessionnelles.
Il est presque inutile cependant de faire remarquer que ce n’est point dans ce sens que je parle.
Remarquez, en effet, que quand un homme vit de son travail intellectuel, ce n’est pas généralement sa vraie science qu’il fait valoir, mais ses qualités inférieures.
Je me bornerai à remarquer dans cet ouvrage quelques sorties contre les précieuses, des mots grossiers qui reproduisent vingt fois une idée grossière, une scène licencieuse depuis longtemps interdite au théâtre, Arnolphe (c’est le vieillard), après un entretien avec Agnès dont la simplicité l’enchante, adresse cette apostrophe aux précieuses : Héroïnes du temps, mesdames les savantes, Pousseuses de tendresse et de beaux sentiments, Je défie à la fois tous vos vers, vos romans, Vos lettres, billets doux, toute votre science, De valoir cette honnête et pudique ignorance.
Il se retira tout furieux à Lyon, où il donna une nouvelle édition de son dictionnaire, dans un article duquel, pour se venger de messieurs de Grenoble, il remarqua méchamment que les Normands seroient les plus méchantes gens du monde, s’il n’y avoit pas des Dauphinois.
Il soutint qu’Erasme, gagnant sa vie chez Alde-Manuce, au métier de correcteur d’imprimerie, laissoit beaucoup de fautes que l’ivresse l’empêchoit de remarquer.
Remarquez que l’hôte inconnu est un étranger chez Homère, et un voyageur dans la Bible.
Montesquieu lui-même n’a souvent fait que développer les principes de l’évêque de Meaux, comme on l’a très bien remarqué.
Si l’on n’entend que moi, on me reprochera d’être décousu, peut-être même obscur, surtout aux endroits où j’examine les ouvrages de Sénèque ; et l’on me lira, je ne dis pas avec autant de plaisir, comme on lit les Maximes de La Rochefoucauld, et un chapitre de La Bruyère : mais si l’on jette alternativement les yeux sur la page de Sénèque et sur la mienne, on remarquera dans celle-ci plus d’ordre, plus de clarté, selon qu’on se mettra plus fidèlement à ma place, qu’on aura plus ou moins d’analogie avec le philosophe et avec moi ; et l’on ne tardera pas à s’apercevoir que c’est autant mon âme que je peins, que celle des différents personnages qui s’offrent à mon récit.
Une femme de beaucoup d’esprit a remarqué que ce tableau était composé de deux natures.
de Gourmont, en veine de facéties, va jusqu’à déclarer « qu’il n’a pas remarqué que les livres que personne ne lit soient plus absurdes que ceux que tout le monde lit ».
Faute d’avoir compris cette vérité, les jurisconsultes et les interprètes du droit sont tombés dans la même erreur que les historiens de Rome, qui nous racontent que telles lois ont été faites à telle époque, sans remarquer les rapports qu’elles devaient avoir avec les différents états par lesquels passa la république.
Nous avons déjà remarqué que dans l’histoire ancienne, le mot clientela ne peut mieux se traduire que par celui de fiefs.
Il serait long de l’expliquer : mais j’ai déjà fait remarquer que toutes les doctrines qui ont demandé le plus à la volonté humaine ont posé en principe l’impuissance de la volonté ; elles ont ôté le libre arbitre et livré le monde à la fatalité. […] Il lui fera remarquer ensuite le peuple juif, et ce livre, qui est son histoire, sa loi, sa religion : là l’homme trouvera le récit de la chute d’Adam ; et cette idée d’une nature d’abord excellente, puis déchue par le péché, illuminera les contradictions qu’on aura d’abord relevées. […] Il est curieux de remarquer combien Pascal, sur les sujets de morale individuelle ou générale, a l’intelligence et l’imagination obsédées par les Essais.
« Même je remarquais, touchant les expériences qu’elles sont d’autant plus nécessaires qu’on est plus avancé en connaissance ; car, pour le commencement, il vaut mieux ne se servir que de celles qui se présentent d’elles-mêmes à nos sens, et que nous ne saurions ignorer pourvu que nous y fassions tant soit peu de réflexion, que d’en chercher de plus rares et étudiées : dont la raison est que ces plus rares trompent souvent, lorsqu’on ne sait pas encore les causes les plus communes, et que les circonstances dont elles dépendent sont quasi toujours si particulières et si petites, qu’il est très malaisé de le remarquer. […] Ensuite de quoi, repassant mon esprit sur tous les objets qui s’étaient jamais présentés à mes sens, j’ose bien dire que je n’y ai remarqué aucune chose que je ne pusse assez commodément expliquer par les principes que j’avais trouvés.
… J’ai remarqué que d’excellents esprits, qui s’étaient mis trop tard à cette étude, se sont pris à la glu et n’ont pu s’en détacher. […] dit-il, si le sujet eût été celui d’une lettre que j’ai lue ce matin, Ernest Renan eût été le premier. » Dès lors, il me remarqua. […] Or, parmi ces volumes modernes, qui détonnaient souvent avec les vieilles routines des cahiers, j’en remarquai un qui produisait sur moi un effet singulier.
Gottofrey me remarqua, me suivit ; il démêla ce que l’optimisme paterne de M. […] Ces messieurs, plus sages que moi, me faisaient remarquer combien ce régime d’immobilité, à l’âge que j’avais, était préjudiciable à ma santé. […] Manier me faisait remarquer que cette philosophie changeait trop vite et que, pour la juger, il fallait attendre qu’elle eût achevé son développement. « L’Écosse rassérène, me disait-il, et conduit au christianisme » ; et il me montrait ce bon Thomas Reid à la fois philosophe et ministre du saint Évangile.
On aura remarqué comme il ressemble à celui que Racan nous a présenté dans ses Bergeries. […] Qui donc, à moins d’être aveugle et volontairement aveugle, n’a remarqué le cortège de maux dont le développement de la richesse industrielle a été partout accompagné ? […] Et comment ne pas remarquer qu’au sortir de la Révolution la réaction catholique et monarchique s’incarne tout d’abord dans le comte de Maistre, le vicomte de Bonald, le vicomte de Chateaubriand ?
Remarquons, en effet, que de nombreuses légendes, Geneviève de Brabant par exemple, ont un sujet analogue, et se passent dans le même pays ; remarquons aussi qu’une aventure presque identique est rapportée, avec la date de l’année 711 et Nimègue pour théâtre, dans l’histoire des ducs de Clèves, dont la source principale est le travail d’Hélinand (Hélinandi frigidi Montis monarchi ord. […] Son travail est aussi le plus remarquable et le plus remarqué de tous ceux que la Valkyrie a fait éclore.
« Il n’est pas inutile de remarquer qu’un autre Abbé, qui se pique aussi de Religion (je ne le nommerai point, pour ne pas lui nuire dans la place de confiance qu’il occupe), me poursuit depuis trois ou quatre ans, avec une haine & un acharnement d’autant plus inconcevables, que je ne lui ai donné aucun sujet de se plaindre de moi : il n’est question de lui dans aucun de mes Ouvrages ; je ne le connois même point, & je puis assurer que je n’ai entendu prononcer son nom, qu’à l’occasion de son monstrueux déchaînement. […] Il est aisé de remarquer, dans tout ce qu'il a écrit, l'inspiration du moment, les variations de l'humeur, l'inconstance des affections, la différence des intérêts. […] Je ne vous dirai point qu’il est peu de mes adversaires avec qui je ne pusse combattre à armes égales sur cet article ; je vous ferai seulement remarquer combien cette Philosophie, qui affiche la sublimité des sentimens, devient extravagante, quand elle se sent blessée.
Elle remarqua le lien nécessaire qui joint la pensée d’un peuple à celle de ses écrivains, et conclut par le célèbre aphorisme : La littérature est l’expression de la société. […] Il y a presque toujours deux choses dans un système, une idée vraie qui le fait naître, une exagération qui le fait remarquer et amasse la foule autour de lui. […] On a remarqué que les Français excellent à faire dans le monde la fortune des idées.
Remarquons que l’auteur comique a soin alors de personnifier les deux partis contraires. […] Exemple, cette description du lever de l’aurore, citée par Jean-Paul Richter : « Le ciel commençait à passer du noir au rouge, semblable à un homard qui cuit. » On remarquera que l’expression de choses antiques en termes de la vie moderne donne le même effet, à cause de l’auréole de poésie qui entoure l’antiquité classique. […] Plusieurs auteurs, Jean-Paul entre autres, ont remarqué que l’humour affectionne les termes concrets, les détails techniques, les faits précis.
Tous, quatre, à la vérité, ont été déjà étudiés, décrits, analysés, par des maîtres illustres ou par des critiques éminents ; mais, comme le faisait remarquer M. […] Remarquez, je vous prie, que jusqu’à présent, à l’exception de la tragi-comédie de Clitandre, Corneille n’a écrit que des comédies. […] Remarquez, je vous prie, que c’est le même moyen dramatique qu’emploiera Molière pour le dénouement du Malade imaginaire. […] Ni l’un ni l’autre ne remarquèrent non plus le peu de vérité générale quant à la couleur locale, eu égard au temps de l’action et des personnages. […] Par un singulier jeu du hasard, que fait remarquer M.
Remarquez, si vous voulez, qu’il n’avait pas d’enfants, qu’il aimait gagner et dépenser l’argent, qu’il était, comme les phtisiques en général, de complexion fort amoureuse. […] Comme le remarquent fort bien les Goncourt, sa langue ni surtout sa syntaxe n’ont rien de primesautier, de verveux, de hardi. […] Souday me faisait remarquer dans un article sur la question, avec des épithètes plus courtoises que celles-là. […] Kohler a bien raison de remarquer que voilà un cas où les théories de la psychanalyse sur le complexe paternel apportent à la critique une précieuse lumière. […] (Je ne suis pas le premier à le remarquer, et le secrétaire perpétuel du G.
On remarquera la comparaison ingénieuse que M. […] L’Empereur remarqua son absence et en éprouva quelque surprise. […] Quelques-uns de nos lecteurs ont sans doute remarqué l’effet singulier que produit Gœtz de Berlichingen, le premier drame de Goethe. […] Il remarqua seulement : « Puis-je avoir le matin une heure ou deux à moi ? […] A ce propos, j’oserai faire remarquer à M.
Comment ne pas remarquer que l’on peut être profond mathématicien, savant physicien, psychologue délicat en tant que s’analysant soi-même, et pourtant comprendre de travers les actions d’autrui, mal calculer les siennes, ne jamais s’adapter au milieu, enfin manquer de bon sens ? […] Remarquons maintenant que la psychologie, quand elle décompose l’activité de l’esprit en opérations, ne s’occupe pas assez de savoir à quoi sert chacune d’elles : c’est justement pourquoi la subdivision est trop souvent insuffisante ou artificielle. […] Il faut remarquer que la fiction, quand elle a de l’efficace, est comme une hallucination naissante : elle peut contrecarrer le jugement et le raisonnement, qui sont les facultés proprement intellectuelles. […] Mais remarquez que dans tous les cas c’est par des moyens rationnels, c’est en se réglant sur des consécutions mécaniques de causes et d’effets, qu’on met les choses en train. […] On remarquera que c’est en raison d’une propriété caractéristique que l’animal est adoré.
Or, il est aisé de remarquer que dans tout nombre la somme des unités du deuxième, troisième, quatrième ordre, etc., est divisible par 9 avec un reste égal ait chiffré qui la représente ; que partant la somme de ces sommes est divisible par 9 avec un reste égal à la somme des chiffres qui la représentent ; que par conséquent le nombre lui-même tout entier est divisible par 9 avec un reste égal à la somme totale des chiffres qui le représentent ; d’où il suit que, si la somme totale des chiffres est elle-même divisible par 9, le reste disparaît, et le nombre tout entier, divisé par 9, ne laisse aucun reste. — Ici l’intermédiaire explicatif est un caractère inclus dans tous les éléments du nombre, sauf le premier, et commun à toutes les unités représentées par un chiffre placé à la gauche du premier ; ce caractère ainsi répété oblige tout nombre à se laisser diviser par 9 avec un reste égal à la somme de ses chiffres, et, par suite, le rend divisible par 9, à la seule condition que la somme de ses chiffres soit divisible par 9. […] Cela fait comme une série de coffres emboîtés les uns dans les autres ; le plus large est la définition première, et le plus petit est le dernier attribut ; chaque coffret plus grand enferme un coffret plus petit, et nous ne pouvons en toucher un qu’après avoir ouvert tour à tour, tous ceux qui l’enferment. — Remarquez le point difficile de l’opération. […] Visiblement, cet emboîtement est semblable à celui que nous avons déjà remarqué dans la démonstration des théorèmes. — Sans doute nous n’avons pas obtenu cette fois les intermédiaires par la même voie que ci-dessus. […] Cette probabilité devient encore plus forte, si nous remarquons que, les lois des secondes pouvant être découvertes comme les lois des premières par voie inductive, quand on suit cette voie dans les secondes comme dans les premières, la raison de la loi demeure alors ignorée, quoique présente. […] Cela fait, si nous remarquons que le fragment est un composé, que par ce nom de composé nous désignons des éléments plus simples assemblés dans un certain ordre, nous concluons aisément que, dans son état de réduction extrême et de définition finale, le groupe ne contiendra plus d’autres termes que des éléments premiers assemblés dans un certain ordre, et nous anticipons sur nos découvertes futures en affirmant d’avance la présence d’un intermédiaire explicatif encore inconnu, qui, situé dans les profondeurs du groupe, relie le caractère à ses conditions.
L’éducation est notre sauve-garde & peut seule nous garantir de ce danger : or elle manquoit dans ces temps barbares ; il n’est donc pas surprenant que les fables & les contes les plus absurdes aient été préférés à la vérité, l’ignorance y conduisoit, le supposoit, l’exigeoit ; au lieu que chez les Grecs & les Romains, les Fables, ou plutôt les Apologues moraux, étoient le fruit d’une imagination brillante, de la politesse & de l’érudition, comme l’ont judicieusement remarqué les Auteurs de l’Histoire Littéraire de la France(*). […] Ce goût pour la poësie est naturel aux François : on a même remarqué que le moindre évènement, sérieux ou comique, étoit toujours le sujet d’une Chanson ; & c’est de-là qu’est né le Vaudeville. […] Mais quand on jette les yeux sur leurs productions, on ne sauroit s’empêcher d’y remarquer l’empreinte profonde de l’ignorance. […] Nous ne pouvons trop remarquer, combien les mœurs ont d’empire sur les ouvrages d’esprit. […] Une lecture rapidement faite, avec toute la chaleur de l’amour-propre, à des oreilles peu exercées, à des amis complaisans, à de prétendus connoisseurs, à des esprits prévenus, à des sots même aussi vains que Midas, laisse-t-elle la liberté de remarquer les défauts d’un ouvrage ?
Il est vrai d’ailleurs que, comme le remarquait Saint-Martin, le Génie paraît un Génie du catholicisme bien plutôt qu’un Génie du christianisme. […] Quand on lance aujourd’hui, à Genève même, les beaux mots de Société des Esprits ou de Société des Idées, on remarquera que cette société n’a eu jusqu’ici qu’un grand nom, qui est le sien, qu’une maison mère, qui est Coppet. […] On remarquera entre le Lycée de La Harpe et les cours de Guizot, Cousin et Villemain, en attendant le Port-Royal, l’importance de cette forme littéraire toute nouvelle : le cours publié. […] Depuis cent ans que la production du roman se succède chez nous, avec une puissance et une continuité d’élément, nous ne remarquons nullement en elle cet épuisement rapide et ce formalisme vide qui ont caractérisé la tragédie du xviiie siècle. […] Écrit peut-être dans les Pyrénées, il dit l’homme en méditation sur la montagne, et l’on remarquera l’intention de le placer en tête des Poèmes antiques et modernes, comme l’Isolement était placé en tête des Méditations.
Remarquez-vous ces hasards de l’esprit français qui ressemblent bien à des lois géné* raies et naturelles ? […] Remarquez, en effet, le caractère des mots nouveaux qui se mêlent, à cette époque, au vocabulaire latin. […] Voilà, comme l’a très bien remarqué M. […] Remarquons d’abord l’intime analogie entre le génie hébraïque proprement dit, et le génie oriental. […] On a remarqué combien les consonnances sont anciennes dans la poésie latine.
Il est intéressant de remarquer que ce phénomène n’a lieu qu’après la mort. […] Traube, en Allemagne, ont remarqué qu’il y a des diabétiques qui ne rendent du sucre dans leur urine qu’au moment de la digestion, et que, dans l’intervalle de leurs repas, leurs urines ne sont plus sucrées. […] Il faut bien remarquer toutefois ce qui a été dit relativement à ces faits de germination, en présence de la matière sucrée, qui n’ont lieu que dans les muscles et dans le poumon. […] Remarquez, en passant, que l’estomac de ces deux animaux est complètement vide. […] Remarquez qu’il ne coule rien par ce tube, ce qui prouve que la sécrétion n’est pas continue et que l’assertion dont on nous faisait un argument que nous avons relevé dans l’avant-dernière leçon est complétement erronée.
On trouvera dans les notes consacrées aux cinq premiers livres des Fables que comprend ce premier tome les qualités de science et de goût qui se remarquaient dans les précédents volumes. […] Il est impossible de le lire sans remarquer aussitôt l’abondance des vieux mots qu’il emprunte au dictionnaire des auteurs du moyen âge, et aussi comme jamais cet emprunt n’est archaïque. […] Elles ne sauraient infirmer la vérité presque banale de ces quelques remarquer, faites à mainte reprise par tous les observateurs réfléchis des deux époques. […] J’ai bien souvent remarqué au cours de mes entretiens avec lui, — un des plus vifs plaisirs d’intelligence que j’aie goûtés, — cette surprenante identité de sa phrase écrite et de sa phrase causée. […] Les conditions génératrices qui déterminent les âmes humaines ne sont pas, remarquons-le, dans le système de M.
Ce qui me paraît surtout à remarquer en lui comme en plusieurs personnages du haut clergé français au xviiie siècle, c’est ce mélange de monde, de philosophie, de grâce, qui peu à peu sut s’allier avec bon sens et bon goût à la considération et à l’estime ; ces prélats de qualité, engagés un peu légèrement dans leur état, en prennent cependant l’esprit avec l’âge ; ils deviennent, à un moment, des hommes d’Église dans la meilleure acception du mot, sans cesser pour cela d’être des hommes du monde et des gens aimables ; puis, quand viendra la persécution, quand sonnera l’heure de l’épreuve et du danger, ils trouveront eu eux du courage et de la constance ; ils auront l’honneur de leur état ; vrais gentilshommes de l’Église, ils en voudront partager les disgrâces et les infortunes comme ils en avaient recueilli par avance les bénéfices et possédé les privilèges. […] Notons-y seulement au passage cette main invisible qui n’est pas dans Horace et à laquelle Bernis se confie, et sachons que, lorsque viendront les heures d’adversité sérieuse et de ruine, le cardinal-archevêque, de ce séjour à Rome où il apprend les dépouillements successifs et rigoureux dont il est menacé ainsi que tout le clergé de France, écrira à M. de Montmorin : Vous avez pu remarquer, monsieur, que, dans cent occasions, il n’y a jamais eu d’évêque ministre du roi à Rome plus modéré que moi, plus ami de la paix, ni plus conciliant ; mais, si on me pousse à bout par des sommations injustes et peu délicates, je me souviendrai que, dans un âge avancé, on ne doit s’occuper qu’à rendre au Juge suprême un compte satisfaisant de l’accomplissement de ses devoirs.
Dans cette amitié entre deux âmes déjà si faites et si égales, il y a ceci pourtant à remarquer que si quelque supériorité semble, d’un côté, c’est plutôt de celui de La Boétie, en ce sens que c’est lui qui exhorte son ami et qui, l’aîné des deux, paraît aussi le plus ferme dans la voie de la vertu et de la pure morale. […] On aura pu remarquer d’ailleurs, en lisant cette pièce, à quel point La Boétie, quand il l’écrivait, devait être revenu de ses idées de La Servitude volontaire.
S’il a, comme je l’ai dit, le sentiment de la fatigue et de l’épuisement des sociétés, de ce caractère blasé qui est le produit de l’extrême civilisation, il retrouve aussi en idée, et par saillies, cet autre sentiment de la jeunesse et de la vigueur première du monde, et il le reconnaît aux anciens dans tous les ordres de travaux et de découvertes : il sait que pour tout ce qui est de l’observation et de l’expérience, et dans les sciences qui en dépendent, les modernes l’emportent de beaucoup : Il me suffit, ajoute-t-il, d’avoir remarqué que les anciens ont été plus promptement éclairés que les modernes, qu’ils ont volé dans la carrière où les autres se sont traînés. […] Il y avait tout à côté des réparations cependant et des hommages : « Celui, disait-il, qui a été aimé d’une femme sensible, douce, spirituelle et douée de sens actifs, a goûté ce que la vie peut offrir de plus délicieux. » Il avait dit encore (car M. de Meilhan n’oublie jamais ce qui est des sens) : « Un quart d’heure d’un commerce intime entre deux personnes d’un sexe différent, et qui ont, je ne dis pas de l’amour, mais du goût l’une pour l’autre, établit une confiance, un abandon, un tendre intérêt que la plus vive amitié ne fait pas éprouver après dix ans de durée. » Tout cela aurait dû lui faire trouver grâce, d’autant plus qu’il flattait les hommes moins encore que les femmes : « La femme, remarquait-il, est bien moins personnelle que l’homme, elle parle moins d’elle que de son amant : l’homme parle plus de lui que de son amour, et plus de son amour que de sa maîtresse. » — (Dans l’édition de 1789, l’auteur, en corrigeant, a supprimé çà et là quelques jolis traits.)