Ignorants comme ils étaient, ils appliquèrent mal cette idée, mais l’effroi que leur inspirait la divinité telle qu’ils l’imaginèrent, commença à ramener l’ordre parmi eux. […] Les fausses religions sont nées de la crédulité, et non de l’imposture. — Elle répond aussi à l’exclamation impie de Lucrèce au sujet du sacrifice d’Iphigénie ( tant la religion put enfanter de maux ! […] Qu’un homme soit fameux en bien ou en mal, le vulgaire ne manque pas de le placer en telle ou telle circonstance, et d’inventer sur son compte des fables en harmonie avec son caractère ; mensonges de fait, sans doute, mais vérités d’idées, puisque le public n’imagine que ce qui est analogue à la réalité. […] Alors le petit peuple, éclairé par ses propres maux, y cherche un remède en se réfugiant dans la monarchie.
J’ai un autre défaut pour le moment présent : je m’habitue difficilement à parler en public ; je cherche mes mots, et j’écoute mes idées ; je vois à côté de moi des gens qui raisonnent mal et qui parlent bien : cela me met dans un désespoir continuel. […] — À propos de quelques critiques de style que son ami lui adressait dans le même temps, il répondait, avec une docilité et une modestie exemplaires : « Ce n’est pas la perception et la conviction du mal que tu signales qui me manquent.
Les anciens Perses dans leur mythologie appellent l’Esprit du mal Celui qui dit toujours non ; eh bien ! […] A ceux qui ont toujours dans leur poche et souvent dans leurs mains le petit Horace Elzevir non expurgé par Jouvency, à ceux qui savent par cœur les épigrammes salées de Catulle et de Martial, les vers de Solon, qui citent volontiers certains passages d’Ovide et de Tibulle, et les fredaines du Lucius d’Apulée, qui suivent sans répugnance la naïve Chloé dans la grotte des Nymphes, faciles nymphæ risere ; à ceux que notre vieille littérature grivoise et conteuse ne rebute pas, qui se dérident à La Fontaine, qui se délectent aux Amours des Gaules, qui ne perdraient pas une ligne des Mémoires de Choisy, si tout le manuscrit de l’Arsenal était imprimé ; à ceux que les premières pages des Confessions n’irritent nullement, que les lettres de Diderot à Mlle Yoland enchantent sans réserve, qui en aiment jusqu’aux propos de madame d’Aine, jusqu’aux allusions insinuantes de Diderot comptant les arbres de ses vordes chéries : à ceux-là, loin de le défendre, nous conseillerons plutôt Casanova ; ce ne sera pas pour eux une dangereuse nouveauté ni un scandale attrayant, ce sera un tableau de plus, non le moins vif et le moins varié, dans le réfectoire de leur abbaye de Thélème. — Un jour, durant l’année que le docte Saumaise passa à Stockholm près de la reine Christine, comme il avait la goutte et gardait le lit, la reine le vint visiter ; or, en ce moment, pour se désennuyer et tromper son mal, le grave commentateur lisait un livre très agréable, mais assez leste (perfacetum guidem, at subturpiculum), Le Moyen de parvenir, de Béroalde de Verville.
Il y a un mois, en Flandre, surtout en Hollande, ce n’étaient que grands traits mal agencés, osseux, trop saillants ; à mesure qu’on avançait vers les marécages, le corps devenait plus lymphatique, le teint plus pâle, l’oeil plus vitreux, plus engorgé dans la chair blafarde. […] Un baiser doux et savoureux Ai pris de la rose erramment… Oncques mais ne fus si aise, Moult est guéri qui tel fleur baise… Et cependant j’ai maint ennui Souffert, et mainte male nuit, Depuis qu’ai la rose baisée.
Il protestait que ce livre n’avait jamais fait sur lui, en l’écrivant, de mauvaises impressions, et il ne comprenait pas qu’il pût être si fort nuisible aux personnes qui le lisaient. » Je le crois ; il l’avait fait trop naturellement pour y voir du mal. […] Ses plus généreuses sont d’obéir, d’accepter le mal pour soi comme pour autrui, parce qu’il est dans la condition humaine.
L’histoire littéraire bénéficie de l’idée un peu dédaigneuse que s’en font les hommes qui ont le pouvoir de faire du mal. […] C’est même parfois — je le dis en rougissant et bien bas un député républicain qui veut interpeller un ministre républicain qui prend l’alarme parce qu’un professeur a imprimé un peu plus de mal de Voltaire, que n’exige l’orthodoxie des étranges démocrates qui conçoivent la République et la Science sur le type de l’Église et du Syllabus.
Le mal du siècle, sous sa forme dernière, qui est le nihilisme moral, aura rencontré peu d’interprètes de cette âpreté d’accent. Mais c’est le mal du siècle tombé dans une nature intellectuelle, et c’est une poésie dont le tissu premier est une trame d’idées.
Ses fruits sont mal juteux, mais encore porte-t-il des fruits. […] L’histoire est conclue : elle conclut bien, parce qu’elle finit mal, douloureusement, piteusement.
Telle ou telle expérience peut avoir été mal conçue ou mal conduite ; le personnage observé peut avoir eu intérêt à dissimuler certaines tares, à s’attribuer libéralement des qualités qu’il n’a pas.
On le dit toujours mort ou bien malade ; il vit, il reparaît à chaque intervalle, le même au fond ; il cherche avec avidité à se satisfaire ; et ce qui importe, c’est d’empêcher qu’il ne tourne à mal et qu’il ne se pervertisse. […] Étienne, dans son Histoire du Théâtre-Français pendant la Révolution, a dit : « L’expérience a montré que les comédiens ne s’administrent bien que par eux-mêmes : c’est la seule république du monde où la puissance soit mal exercée par un chef. » Le mot est piquant.
Et enfin, comment nos aînés voici quinze ou vingt ans reçurent-ils des mains des derniers Parnassiens, le vers encore si plein naguère, si puissant et si varié de la grande Légende, des Poèmes Barbares, des Fleurs du Mal, en quel état ? […] Trop exploitée, mal exploitée, la matière humaine semble tristement s’épuiser.
Le Louis XVII de Fauchois et l’Exode du même sont des pièces décidément bien mal écrites. […] Son influence est capitale dans le bien comme dans le mal.
Les enfants sont tués, et ils ne sont point morts par l’épée ; ils ne sont point tombés par la guerre… « Le Seigneur vous couronnera d’une couronne de maux. […] Je suis ton père, pour qui tu supportes mille maux et les violences des hommes.
Il vaut mieux savoir peu et bien, même ignorer, que de savoir mal ; la fausse science fait les entêtés et les confiants ; l’ignorance absolue dicte la circonspection et inspire la docilité. […] Le gratis de l’enseignement public a abâtardi nos professeurs ; que leur importe en effet d’avoir peu ou beaucoup d’écoliers, de faire bien ou mal leur devoir ?
Il est peu de cerveaux qui soient assez mal conformez pour ne pas faire un homme d’esprit ou du moins un homme d’imagination sous un certain ciel ; c’est le contraire sous un autre climat. […] Les francs qui s’établirent dans la terre sainte après qu’elle eut été conquise par la premiere croisade, y devinrent après quelques génerations aussi pusillanimes et aussi enclins à mal faire que les naturels du païs.
Avant que d’entrer dans cette discution, il ne sera point mal à propos de rapporter un passage de Boéce, parce qu’il y est dit positivement qu’on écrivoit en notes la déclamation aussi-bien que le chant musical. […] C’est faute d’avoir eu cette notion de la melodie théatrale, et pour l’avoir cruë un chant musical, comme pour n’avoir pas compris que la saltation n’étoit point une danse à notre maniere, mais une simple gesticulation, que les commentateurs ont si mal expliqué les auteurs anciens qui parlent de leur théatre.
Prendre un siècle comme un homme, par ses prétentions, est un mauvais moyen de le connaître, même quand il s’agit d’apprécier le mal qu’il a fait… ce qui paraît toujours facile. […] Mais nous qui ne sommes ni professeur, ni philosophe, Dieu merci, nous à qui la suite des temps a trop appris que le Spiritualisme du dix-neuvième siècle a fait autant de mal que le Matérialisme du dix-huitième, nous nous intéressons fort peu à ce débat entre Garat et Saint-Martin.
Il aura mal aux nerfs d’une lecture qui le mène et le courbature pendant quatre cent cinquante pages pour ne lui apprendre que ce qu’il sait et pour le laisser où elle l’a pris. […] La Circé des partis lui verse le philtre de l’Éloge pour faire de lui un compagnon d’Ulysse… ce qui n’irait pas mal à ce jurisconsulte des besoins de la Nature !
Il est rude, amer, mal peigné, et se croit poignant. […] C’est une nature ingrate, mal venue, inquiète, qui, humiliée et froissée dans le milieu où se sont développées ses sœurs, se replie solitaire sur elle-même, jette à la dérobée des regards d’envie sur le cloître, médite des projets d’évasion.
Gustave Flaubert est trop intelligent pour n’avoir pas en lui les notions affermies du bien et du mal ; mais il les invoque si peu qu’on est tenté de croire qu’il ne les a pas, et voilà pourquoi, à la première lecture de son livre, a retenti si haut ce grand cri d’immoralité qui, au fond, était une calomnie. […] (cela fait trembler) la moyenne des femmes dans les sociétés sans croyances, cette espèce d’être faible sans grandes passions, sans l’étoffe des grandes vertus ou des grands vices, inclinant de hasard au bien comme au mal, selon la circonstance, et qui, positives et chimériques tout, à la fois, se perdent par la lecture des livres qu’elles lisent, par les influences et les suggestions du milieu intellectuel qu’elles se sont créé, et qui leur fait prendre en horreur l’autre milieu dans lequel elles sont obligées de vivre.
Car il est misanthrope, Gobineau, comme doit l’être tout homme de cœur et d’esprit qui a passé trente ans, et on les a passés deux fois quand on est diplomate, quand on a aux mains— à ses blanches et irréprochables mains — de la malpropreté des hommes et des affaires, de cette infâme cuisine politique qui fait mal au cœur aux estomacs les plus solides ; il est misanthrope, et c’est la plus belle plume de son aile que cette misanthropie, qui donne à son accent toute sa profondeur et à son talent toute sa vérité. […] Je l’ai dit : au point de vue de la Critique littéraire et de la construction de l’ensemble, c’est un livre mal fait ; il n’en faut plus parler.
La Ferronnière en mourut, et le roi fut assez mal guéri. […] Les choses mal nommées sont rarement bien observées. […] L’entraînement de ces deux cœurs, si différents et si mal connus l’un de l’autre, deviendra peu à peu irrésistible. […] Détaché de l’unité à laquelle il se rapporte, ce livre court le danger d’être mal compris. […] On se battait pour des droits encore mal définis.
Cette douce sensation lui fit mal, la navra comme une ironie. […] lui dis-je, quand il fut un peu calmé, tu m’as l’air d’un homme qui s’entête ou qui est mal conseillé. […] jure-moi, dit-elle, que jamais tu ne diras de mal de cette heure. […] Il se trémoussait auprès d’elle, faisant très mal des bouquets de trois fleurs et les rangeant ensuite comme il pouvait. […] Un décadent se trouverait mal en lisant deux lignes de ce livre.
Inventons donc une religion inédite. » Ce n’était pas mal pensé. […] Elle est mal définie ; mais elle est constituée ; elle est visible et en grande lumière ; c’est bien une classe de la nation. […] Combes avait mal appliqué la loi de M. […] Si les socialistes ont raisonné ainsi, ils ont raisonné très mal, ou ils n’ont raisonné qu’à moitié bien. […] L’anticléricalisme lui a fait un mal énorme ; il continuera à lui en faire un qui est difficilement calculable.
Voyez les effets de vos maux : tenez Hermione et Phèdre pour les images de vos propres passions ! […] Le mal a ressaisi son domaine. « Pouvoir de qui je dépends, Moi donc ! […] mais parce que toi-même le veux : et ce mal, qui doit être, n’est un mal que si tu le veux ! […] Mais ce qu’on voit dans les livres, on le voit mal, et tristement. […] Seulement la science européenne était fausse, mal engagée.
. — Par malheur, la pièce sera mal jouée à l’Odéon.
Les anciens Perses dans leur mythologie appellent l’Esprit du mal Celui qui dit toujours non ; eh bien !
N’en soyez point jaloux, innocens animaux ; Contre tant d’ennemis ce n’est point un remede ; Elle fait, ou plutôt elle agrandit nos maux, Lorsque, dans un besoin, nous implorons son aide.
Les temps redevenant plus rudes, l’orage et le bruit de la rue forçant chacun de grossir sa voix, et, en même temps, une expérience récente rendant plus vif à chaque esprit le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, j’ai cru qu’il y avait moyen d’oser plus, sans manquer aux convenances, et de dire enfin nettement ce qui me semblait la vérité sur les ouvrages et sur les auteurs.
Formée pour nos misères et pour nos besoins, la religion chrétienne nous offre sans cesse le double tableau des chagrins de la terre et des joies célestes ; et, par ce moyen, elle fait dans le cœur une source de maux présents et d’espérances lointaines, d’où découlent d’inépuisables rêveries.
Inquiets et volages dans le bonheur, constants et invincibles dans l’adversité, formés pour les arts, civilisés jusqu’à l’excès, durant le calme de l’État ; grossiers et sauvages dans les troubles politiques, flottants comme des vaisseaux sans lest au gré des passions ; à présent dans les cieux, l’instant d’après dans les abîmes enthousiastes et du bien et du mal, faisant le premier sans en exiger de reconnaissance, et le second sans en sentir de remords ; ne se souvenant ni de leurs crimes, ni de leurs vertus ; amants pusillanimes de la vie pendant la paix ; prodigues de leurs jours dans les batailles ; vains, railleurs, ambitieux, à la fois routiniers et novateurs, méprisant tout ce qui n’est pas eux ; individuellement les plus aimables des hommes, en corps les plus désagréables de tous ; charmants dans leur propre pays, insupportables chez l’étranger ; tour à tour plus doux, plus innocents que l’agneau, et plus impitoyables, plus féroces que le tigre : tels furent les Athéniens d’autrefois, et tels sont les Français d’aujourd’hui.
La tête du Christ n’est pas mal ; mais le reste est mauvais.
Tout le monde sçait que Teniers réussissoit aussi mal dans les compositions serieuses, qu’il réussissoit bien dans les compositions grotesques.
Si l’on reprend Sannazar, L’Arioste et d’autres poëtes, d’avoir mêlé mal à propos la religion chrétienne dans leurs poëmes, c’est qu’ils n’en ont point parlé avec la dignité et la décence qu’elle exige, c’est qu’ils ont allié les fables du paganisme aux veritez de notre religion.
Il est donc arrivé que les passages de la poetique d’Aristote, que ceux de Ciceron, de Quintilien et des meilleurs écrivains de l’antiquité où il est fait mention de leur musique, ont été mal entendus par les commentateurs, qui s’imaginant que dans ces endroits là il étoit question de notre danse et de notre chant, c’est-à-dire, de la danse et du chant proprement dits, n’ont jamais pu comprendre le veritable sens de leurs passages.
Un chirurgien italien, jaloux de la préférence obtenue par d’Aponte dans le cœur d’une belle Viennoise, lui donne un remède contre un léger mal, qui lui fait tomber à vingt-neuf ans toutes les dents. […] « Cette première déception de cœur, quoique compensée par une heureuse union avec la sœur d’Aloïse, Constance Weber, était une blessure mal guérie qui se rouvrait quelquefois dans ses souvenirs ; il y avait donc, non seulement des gémissements sourds, mais des cris déchirants, bien que comprimés, dans la voix de ce génie qui chantait en lui ; il y avait de plus un sentiment très amer de l’injustice et de la perversité des choses, si ce n’est des âmes. […] Comme je n’avais jusque-là parlé ni peu ni beaucoup de ma chère compagne de voyage, je pensai que c’était le moment opportun de faire mention de mon bonheur à la famille ; et, pour ramener sur les lèvres la gaieté que les larmes mal contenues du père avaient contristée sur les visages, je parlai ainsi : « Ne pensez pas pourtant, mesdemoiselles mes sœurs, que je sois venu seul de Londres revoir mon pays ; j’ai amené avec moi une belle jeune femme qui a dansé comme vous sur ce théâtre, et que j’aurai probablement le plaisir de vous présenter, demain ou après-demain, comme une huitième sœur. — Est-elle vraiment aussi belle que vous la faites ? […] « Gelé et mal content sous son manteau, Leporello s’avance vers le pavillon, par la nuit noire, et commence : Notte e giorno fatigar. […] le rôle de donn’Anna lui fait toujours mal !
De ce jour data, pour M. de Maistre, réprimandé et mal pardonné, une défiance et un éloignement de sa cour à son égard qui ne lui permirent jamais de monter jusqu’où son génie pouvait prétendre en Piémont. […] L’empereur Alexandre a vu, dans la tentative que j’ai faite, un élan de zèle, et, comme la fidélité lui plaît depuis qu’il règne, en refusant de m’écouter il ne m’a fait cependant aucun mal. […] « Comment donc cette idée a-t-elle été si mal accueillie à Cagliari ? […] Nous voyons le contrecoup de ces mécontentements très graves de la cour de Cagliari à l’amertume des répliques du comte de Maistre dans une de ses lettres, du 2 juin, au chevalier Rossi, qui lui avait transmis avec une rudesse mal mitigée le mécontentement du roi. […] Nous avons vu un autre grand écrivain politique, comblé de dons et d’honneurs par les princes de la maison de Bourbon, remplir également le monde de ses plaintes mal fondées contre leur prétendue ingratitude.
La foi révélée n’est pas comme la foi raisonnée ; elle n’a ni plus ni moins, ni hésitation, ni tolérance, ni doute ; elle est conquérante comme l’ambition du ciel, elle est absolue comme la volonté de Dieu sur les choses et sur les âmes ; tous les moyens lui sont bons comme à Dieu, parce qu’elle se sent ou se croit divine, et que la Divinité, étant le bien suprême, ne peut faire le mal même en employant des moyens violents ; elle veut et elle croit avoir droit de vouloir soumettre tout ce qu’elle ne peut convaincre. C’est le compelle intrare mal entendu de l’Évangile ; c’est le glaive fauchant comme une ivraie du monde tout ce qui adore Dieu autrement qu’elle ; c’est la foudre du pape-pontife lancée sur toute âme qui s’insurge contre l’autorité de sa foi. […] Cette délibération seule est une intervention flagrante, destructive de tout droit public et de toute indépendance italienne ; quelque chose que vous prononciez, vous prononcerez mal. […] XXXIX On sait comment Charles-Albert, sans tenir aucun compte de ces conseils, lança les Piémontais en Lombardie, fut mal reçu et plus mal secondé par les Lombards, combattit en intrépide soldat, fut vaincu, n’osa reparaître à Turin sous le coup de sa témérité et de sa déroute, abdiqua le trône, s’éloigna sous un nom d’emprunt de l’Italie, et alla mourir de sa déception et de sa douleur en Portugal.
Déjà l’on murmurait à Paris et à Rome qu’il n’était pas étonnant de voir les négociations du Concordat tourner si mal, puisque le premier ministre de Sa Sainteté était un ennemi juré de la France. — Et, à propos du général Duphot dont j’ai prononcé le nom tout à l’heure, je dois affirmer que je n’étais pas moins innocent de son assassinat que le gouvernement pontifical et le peuple lui-même. […] Le tableau des conséquences qui naîtraient de la rupture était des plus sombres ; ils me faisaient sentir que j’allais me rendre responsable de ces maux, soit envers la France et l’Europe, soit envers mon souverain lui-même et envers Rome. […] Le cardinal Fesch, ambassadeur de Napoléon, était très mal pour Consalvi. […] La douceur du caractère de Pie VII l’avait mal fait juger en France. […] Il me faisait remarquer que le plus grand mal était de me voir parmi ceux qui refusaient d’assister au mariage ; car, disait-il, “vous marquez, après le concordat et après avoir été premier ministre si longtemps”.
On a objecté aussi la vive douleur du mal de dents, qui ne semble pas pourtant mettre notre conservation en danger. […] Ce dernier doit avoir pour cause, au contraire, une augmentation de force, une réception de mouvement30. » Cette théorie vient de ce que Léon Dumont conçoit mal le rapport des deux travaux moléculaires. […] Cette théorie nous semble une fausse conclusion de prémisses mal interprétées. […] On peut faire observer, à ce sujet, que les saveurs amères produisent probablement, sur les cellules du palais, un commencement de déchirement et une vibration violente et mal réglée, comme celles qui répondent aux discordances de sons. […] Il en résulte que ce qui contrarie la volonté, et par cela même l’étonne, ne saurait jamais échapper à la conscience : tel est le privilège de la douleur, cette violence faite au vouloir ; c’est ce qui lui assure la supériorité dans la balance des biens et des maux.
que j’ai donc mal aux nerfs ! […] Il m’examine, m’ausculte longuement, au bout de quoi, en dépit de mes convictions intimes, et de tout ce que je peux lui dire de mes maux, il m’affirme qu’il n’y a ni néphrétisme, ni hépatisme chez moi, que je suis un rhumatisant, un rhumatisant ayant un rhumatisme sur l’estomac, et qu’il me faut les eaux de Plombières. […] Et le relisant tous deux, nous trouvons le manifeste mal fait, d’une écriture renfermant trop de termes scientifiques, et s’attaquant trop outrageusement à la personne physique de l’auteur. […] Il ajoutait encore que ces psychologues, bon gré, mal gré, étaient plus faits pour les descriptions de l’extériorité que pour des phénomènes intérieurs, que par leur éducation de l’heure présente, ils étaient capables de décrire très bien un geste, et assez mal un mouvement de l’âme.
C’est un retour du même mal qui jadis précipita la décadence romaine, lorsque les galles hermaphrodites de la déesse de Phrygie, les prêtres égyptiens, porteurs du sistre et de la barque sépulcrale d’Isis, les belles pleureuses d’Adonis, les équivoques adoratrices de l’Astarté phénicienne introduisirent dans Rome le funèbre cortège des mauvais dieux d’Orient. […] Au lieu de réfléchir et de se demander si tel vice ou tel [caractère, si telle tradition, tel arbitraire ou telle violence n’avait point, en somme, sa raison d’être non pas dans une nécessité physique inéluctable, mais dans un plus grand bien dont ces maux relatifs seraient la condition, ils préférèrent s’emporter et décrire avec amertume et cruauté ce qu’ils étaient incapables de comprendre. […] quoi, ils n’avaient donc rien vu, ces hommes qui arrivaient de leurs provinces, encore mal décrassés de leurs origines rustiques ou bourgeoises, et qui, devenus Parisiens d’adoption, avaient le bonheur de vivre dans une des villes les plus agissantes du monde ? […] L’esthétique mal définie qu’ils avaient empruntée à la science les a conduits en quelque sorte à se contredire eux-mêmes. […] Et ceux-là précisément qui avaient assumé la mission de nous guérir ont encore aggravé le mal, peut-être, hélas !
Assurément non, et si c’était là sa pensée, je la laisserais à comprendre aux critiques français, qui s’extasient mal à propos à tous les endroits tragiques de leurs poètes comiques, et apprécient peu la pure comédie. […] Ne nous amusons pas à dissiper des nuages dans un ciel serein ; c’est du temps perdu, ou plutôt fort mal employé. […] Pour ouvrir la porte au comique, il faudrait que je cessasse de prendre au sérieux mon sujet, et que mon imagination se jouât librement des critiques et des théories de mon auteur… Cela serait fort mal, et je déclare que je ne voudrais égayer personne à ce prix. […] Il excelle, quand il veut, dans cette gaieté douce qui ne fait de mal à personne. […] Grâce à ce système d’équilibre et de pondération qui ne laisse aucune sottise se développer sans que le bon sens ne reçoive un développement parallèle ; grâce à ces docteurs qui savent Pour toute leur science, Du faux avec le vrai faire la différence96, le poète, mêlant l’utile à l’agréable, nous empêche de prendre le mal pour le bien, le bien pour le mal, et de tomber dans l’erreur d’Orgon, auquel Cléante disait : Vous ne gardez en rien les doux tempéraments.
Je vous ai bien mal résumé la discussion de la Chambre des pairs : elle continue sur les articles de la loi, mais la discussion générale est fermée.
L’œuvre de ce poète a son prix et sa valeur, et la municipalité de Lilleboune a été bien inspirée en honorant la mémoire de son enfant qui fut pauvre et qui, dans sa vie innocente, oublia tous ses maux en chantant des chansons.
On n’admet plus qu’il soit permis de persécuter les gens pour leur faire changer de religion ; les persécuter pour leur faire changer de langue ou de patrie nous paraît tout aussi mal.
Nous pouvons, autant qu’il nous plaira, placer au pied du trône du Souverain Arbitre les deux tonneaux du bien et du mal.
C’est une grande nudité de femme ivre, âgée, chairs molles, gorge flétrie, ventre affaissé, cuisses plates, hanches élevées ; fade de couleur, mal dessinée, surtout par les jambes ; moulue, dont les membres vont se détacher incessamment, usée par la débauche des hommes et du vin.