Il est une dernière classe d’émotions qui demanderait une longue étude et dont nous ne pouvons dire ici que quelques mots : les émotions esthétiques, ainsi appelées parce qu’elles sont liées à la nature même de notre sensibilité et à ses rapports avec nos autres puissances.
Le combat ne fut pas long.
Je passerai ensuite à la variabilité des espèces à l’état de nature ; mais je serai malheureusement forcé de glisser beaucoup trop rapidement sur ce sujet, qui ne peut être traité comme il le faudrait, qu’à l’aide de longs catalogues de faits.
Le Carrache a placé sur le fond une Ste Anne qui s’élance vers sa fille, en poussant les cris les plus aigus, avec un visage où les traces de la longue douleur se confondent avec celles du désespoir ; vous avez mis sur le fond du vôtre un homme qui fait à peu près le même effet.
Mais comme l’impression que l’imitation fait n’est pas aussi profonde que l’impression que l’objet même auroit faite ; comme l’impression faite par l’imitation n’est pas serieuse, d’autant qu’elle ne va point jusqu’à l’ame pour laquelle il n’y a pas d’illusion dans ces sensations, ainsi que nous l’expliquerons tantôt plus au long ; enfin comme l’impression faite par l’imitation n’affecte que l’ame sensitive, elle s’efface bientôt.
C’est de quoi je dois parler plus au long à la fin de la seconde partie de cet ouvrage.
Le public lorsqu’il a entre les mains autant de poesies qu’il en peut lire, rend alors trop difficilement justice à ces ouvrages excellens qui se produisent, et pendant un temps assez long, il les place à une trop grande distance des ouvrages consacrez.
Ahmed s’est marié et un long espace de temps s’écoule sans que sa femme voie la bague.
Les idées qui cessent d’être populaires, ou parce qu’elles ont été usées par le temps, ou parce qu’elles ont reçu tout le développement dont elles étaient susceptibles, ou enfin parce que le bien qu’elles devaient produire est consommé, ces idées meurent aussi, mais dans une longue et terrible agonie, car tout est souffrance pour le genre humain.
Ce premier cours, dans lequel il paraît avoir apporté plus d’entrain et de vivacité de parole qu’il ne fit plus tard dans les chaires de Paris, a laissé un long souvenir à Marseille, si j’en juge par une étude sur Ampère, publiée par M. […] Il n’aurait eu qu’à écrire ensuite, à recueillir, à revoir, à corriger et à compléter, à faire passer le travail de l’état de leçons à celui de livre, et l’on posséderait la meilleure histoire de la littérature française, qui eût défié les progrès de l’érudition et de la critique pour vingt-cinq ans au moins, ce qui est la plus longue vie d’un cours de littérature. […] Ampère était l’homme de ce moment, et sa noble et large impartialité d’esprit, sa connaissance directe des autres littératures, l’usage et la familiarité qu’il en avait de longue main, le sentiment juste des rapports (ce sentiment qui semble s’être perdu depuis), tout lui permettait d’assigner à la production française sa vraie place et son vrai rang, sans lui rien retrancher et sans rien exagérer non plus. […] Mohl dans un appartement contigu et qui communiquait : à l’heure du déjeuner, le savant asiatique entrait après une matinée déjà longue passée à l’étude, et c’étaient des nouvelles de Berlin ou de l’Inde, de Calcutta ou de Londres : cela, pour commencer, ne laisse pas d’étendre les idées et d’élargir les horizons. […] Sa mobilité de caractère, ce vague besoin qu’il prenait pour de l’indépendance, et qui n’était au fond que de l’assujettissement à l’Abbaye-au-Bois, le déterminèrent à une longue absence.
… Je n’achève pas ce tableau déchirant des périls qui vous menacent, les angoisses d’un long exil, la honte du retour, et l’horreur du pardon. » J’ai voulu noter ce dernier trait : ainsi, même au plus fort de l’attaque et dans son plus vif entrain de persiflage, M. […] On rédigea dix-sept articles dont l’incohérence, l’ambiguïté, l’imprécision, préludèrent à l’injustice et à la faiblesse des lois, aux humiliations constitutionnelles du peuple et à nos longues calamités. » Mais pour atteindre le vrai en fait de déclaration des droits, que faut-il donc, selon Daunou, et de quelle manière procéder ? […] On y admire, à la réflexion, la rare puissance qu’il a fallu pour rassembler, pour coordonner et maintenir tant de faits et de rapports divers si prudemment et si nettement exprimés, sans que la plume ou le compas (je ne sais comment dire) ait dévié ni fléchi un seul instant durant tout ce long travail. […] Le tome VII, qui traite, je l’ai dit, de la manière d’écrire l’histoire, mériterait un examen plus détaillé et plus attentif qu’il ne m’est permis de le faire après une course déjà si longue : il y aurait à dire sur certaines prétentions de méthode ; Pline le Jeune n’avait pas tellement tort dans ce mot souvent cité, et que M. […] Je l’ai entendu réciter par cœur, comme modèle d’harmonie et de récitatif cadencé, la tirade du début de Pygmalion ; il articulait chaque phrase, en y mettant l’accent, en y reconnaissant presque des longues et des brèves.
Quantité de choses qui échappaient dans le premier cas, au long desquelles on passait, pour ainsi parler, sans les apercevoir, apparaissent alors, surprennent et retiennent l’attention. […] Et non seulement, si l’on omettait l’élément italien, on méconnaîtrait le vrai caractère du mouvement de la Renaissance, mais c’est la formation aussi du classicisme qu’on aurait peine à s’expliquer, et ce sont les raisons de sa longue domination. […] Mais le fait est qu’elle est assez pauvre d’œuvres, plus pauvre d’idées, non moins pauvre d’hommes ; et pendant de longues années son originalité ne consistera guère que dans la liberté, toute nouvelle alors, avec laquelle chacun va s’y montrer tel qu’il est. […] Elles sont deux : l’italienne d’abord, qui, sous le long règne de la mère de trois rois, s’est étendue de la littérature à la langue, et de la langue aux mœurs ; et en second lieu l’espagnole, dont le progrès dans l’Europe entière a suivi les progrès de la politique ou des armes de Charles-Quint et de Philippe II. […] Dernières années de la vie d’Amyot. — Sa traduction des Œuvres morales et mêlées de Plutarque. — Amyot aux états de Blois. — Son rôle pendant la Ligue. — Sa rentrée à Auxerre et sa mort. — Idée générale du service rendu par les traductions. — Dans quelle mesure les circonstances de la vie d’Amyot ont profilé à son œuvre. — Une page de Rivarol sur l’utilité des traductions [préface de sa traduction de Dante]. — Longue influence du Plutarque d’Amyot, et raisons de cette influence.
Elle allait alors à la fenêtre pour l’aspirer à longs traits. […] Il disait bien son nom, qui était un terrible et long nom de Bretagne et qu’il prononçait Koueck, par une abréviation très intelligente. […] C’est moins long à exposer et il n’y faut que deux syllabes. […] Ce long roman, trop long décidément pour ce qu’il contient de choses et de gens, plus long, je crois, que Cosmopolis, qui était déjà un peu volumineux, se compose de trois parties ou plutôt de trois éléments bien distinct. […] C’est un épisode de la longue, de l’éternelle querelle entre les moralistes et les artistes.
Il y a, d’ailleurs, dans l’une comme dans l’autre, des scènes de nuit, des méprises peu vraisemblables, qu’il serait trop long d’analyser. […] Il est trop long pour que nous puissions le lire ici ; je vous y renvoie. […] D’ailleurs avez-vous l’épée assez longue et la poitrine assez dure pour pouvoir vous venger quand c’est toute une ville qui vous le dit ? […] On aura remarqué peut-être que ce lieu-commun de morale sur les avantages des autres vices, au contraire du mensonge qui n’a que des inconvénients, est joli sans doute en lui-même, mais un peu long pour la situation, qui ne semble guère permettre qu’on s’attarde en de telles excursions gnomiques. […] Le titre complet est ainsi conçu (à cette époque, on ne craignait pas les longs titres) : Le véritable Saint Genest, comédien païen représentant le Martyre d’Adrien.
& n’auroit fait dire à Phedre que ce vers, après un long silence. […] La passion seule peut nourrir un long intérêt ; il se refroidit s’il n’augmente. […] Ceux qui ont voulu lui prescrire un tems, n’ont pas fait attention qu’on peut franchir des années en un seul vers, & que les évenemens de quelques jours peuvent remplir un long poëme. […] Critique , l’auteur qui, pour composer un poëme, a besoin d’une longue étude des préceptes, peut s’en épargner le travail. […] Il faut que les difficultés méchaniques de la Peinture donnent à l’imagination des entraves bien gênantes, pour l’avoir retenue si long tems dans le cercle étroit qu’elle s’est prescrit.
Les journaux se perfectionnant, l’abbé Prévost et Walter Scolt y écriront le leur tout au long.
Patin pour lecteur) a répondu par un compliment fort agréable, comme on en faisait dans l’ancienne Académie, comme on s’en permet trop peu dans la nouvelle, pas trop long, pas du tout théorique, où la fleur est sans épine, où l’anecdote pique sans arrière-pensée, et où les douceurs toutes bienveillantes ne laissent en rien apercevoir ce que M.
Nous ne savons l’effet que produisent de près ces sortes de révélations : il est possible qu’elles frappent moins des personnes qui vivent de longue main dans les coulisses.
. — une longue suite de rois illégitimes en france. — le petit roi jean ier. — scepticisme historique. — badauds comme des byzantins. — propos de table de luther. — poetæ minores.
La plupart des hommes cherchent donc à trouver le bonheur dans l’émotion, c’est-à-dire, dans une sensation rapide, qui gâte un long avenir : d’autres se livrent par calcul, et surtout par caractère à la personnalité ; mécontents de leurs relations avec les autres, ils croient avoir trouvé un secret sûr pour être heureux, en se consacrant à eux-mêmes, et ils ne savent pas que ce n’est pas seulement de la nature du joug, mais de la dépendance en elle-même que naît le malheur de l’homme.
Les phrases longues peuvent être parfaitement nettes, et il n’est pas besoin d’écrire d’un style haché, ni d’éviter les qui et les que : mais il faut ménager la peine de son lecteur, lui offrir, comme disait Pascal, des reposoirs, pratiquer des jours, et ne pas l’essouffler à travers d’interminables périodes, inégales, tortueuses et mal éclairées.
L’homme d’aujourd’hui est le produit suprême de ce développement ; or, comme l’explique Sully-Prudhomme dans son poème de la Justice, ce long effort d’où nous sommes sortis constitue notre dignité.
Stanley sont, à aller au fond des choses, des entreprises commerciales dont le bénéfice est, je le sais, à longue échéance, ce qui leur communique une certaine beauté ; mais enfin les actes, pris en eux-mêmes, sont ici fort supérieurs aux pensées.
Ce long soupir, mouillé d’une larme qui tremble, Ma sœur, c’était ton âme, où l’âme humaine entend Vers l’infini gémir tous les amours ensemble.
Mais, chez lui, le vers est si nombreux, si long et si mélodieux, que les finales mêmes sont comme une grâce sobre et chaste de plus.
Même les Pairs, même les Précurseurs, les Maîtres originaux, qui avaient préparé de longue main la bataille, prenaient patience en reconnaissance des services passés.
On n’écrit point une belle page sans goût et sans un goût pur et grand, et le goût est chez toutes les nations le produit d’un long intervalle de temps.
Et il est instructif de voir comme ces symboles prémédités font long feu. […] Heureuse, parce que, derrière toutes ses réserves de conscience et ses coulisses de labeur, elle s’épanouit d’une flexible, seule et longue venue. […] L’amour y est envisagé d’un long et mélancolique regard qui en pèse tout le poids substantiel et en pénètre l’éternelle réalité. […] « L’amour, dit-il de son commencement, supplée aux longs souvenirs par une sorte de magie. […] Le roman anglais a, comme le rat, une queue longue et froide.
Il est terriblement long et sans se répéter, précisément, il pèse puissamment sur le sillon. […] Entrer dans la discussion vers par vers serait bien long et bien fastidieux. […] Je ne la voudrais que plus longue, plus documentaire. […] Il a moins la perruque du dix-septième siècle que les cheveux longs des apôtres de 1848. […] C’est une tragédie de Luce de Lancival, écrite par quelqu’un qui a eu un long commerce avec Leconte de Lisle.
Ce long musée vous fait traverser en une demi-heure toute l’histoire. […] Un dernier malheur, c’est que la description trop longue fausse l’impression. […] La Bruyère se plaignait déjà qu’on eut tout dit ; qu’est-ce que ce nouveau venu a pu trouver pour en dire si long ? […] Vous trouverez cette théorie tout au long dans Plotin, dans saint Bonaventure, dans sainte Thérèse, dans saint Martin et dans Swedenborg. […] Il y a bu à longs traits, non le désespoir et l’extase, mais l’héroïsme et la paix.
À quoi bon nous apprendre qu’il préfère le dîner au souper, qu’il fuit la chaleur du feu, qu’il a la vue longue, qu’il ne garde pas longtemps la même attitude, que le parler lui nuit dans ses maladies ? […] Ainsi la lettre de bourgeoisie offerte à l’auteur par la ville de Rome, et insérée tout au long dans son troisième livre : exemple des puérilités qu’un esprit supérieur peut mêler à des pensées d’un ordre tout opposé. […] S’il se mesle de parler, ce seront de longs discours, des définitions, divisions d’Aristote. […] La domination scandaleuse de Catherine de Médicis ressemble à un long carnaval entrecoupé de péripéties sanglantes. […] Cette monnaie indispensable, que le long usage seul avait dépréciée, est par lui comme refondue et frappée à neuf.
… » Un long silence s’est fait. […] Qui n’y a aperçu sa longue et mince silhouette, qui ne sait la finesse de son esprit et, sous des aspects fantaisistes, la profondeur de sa philosophie ? […] Que de détails curieux, comme celui qui nous montre, à Wagram, l’Empereur couché tout de son long, brisé de fatigue et endormi dans un sillon ! […] Alors, j’y consentis ; je me mis en posture, et je crois que cela me parut plus long qu’au patient lui-même. […] Le manzanille mousse dans les longs verres, pétille dans les cerveaux.
D’autre part, il se délivre de l’ennui, son ennemi capital, et contente son besoin d’action ; le devoir conçu donne un emploi aux facultés et un but à la vie, provoque les associations, les fondations, les prédications, et, rencontrant des âmes et des nerfs plus endurcis, les lance, sans trop les faire souffrir, dans les longues luttes, à travers le ridicule et le danger. […] It is hard to personate and act a part long ; for where truth is not at the bottom, nature will always be endeavouring to return, and will peep out and betray herself one time or other. […] Had it been possible for us to entertain a suspicion so dishonourable to your character, we should long since have adopted a style of remonstrance very distant from the humility of complaint. […] We cannot long be deluded by nominal distinctions. […] Every man of rank and landed fortune being long since extinguished, the remaining miserable last cultivator who grows to the soil, after having his back scored by the farmer, has it again flayed by the whip of the assignee, and is thus by a ravenous because a short-lived succession of claimants lashed from oppressor to oppressor, while a single drop of blood is left as the means of extorting a single grain of corn.
Mais elle peut aussi bien exprimer que le moment actuel d’un corps vivant ne trouve pas sa raison d’être dans le moment immédiatement antérieur, qu’il faut y joindre tout le passé de l’organisme, son hérédité, enfin l’ensemble d’une très longue histoire. […] — Parler ainsi est méconnaître la différence capitale qui sépare le temps concret, le long duquel un système réel se développe, et le temps abstrait qui intervient dans nos spéculations sur les systèmes artificiels. […] Ils trouvent que cette cornue crée sa propre forme le long d’une série unique d’actes constituant une véritable histoire. […] Dans le troisième enfin, la quantité de l’effet dépend de la quantité de la cause, mais la cause n’influe pas sur la qualité de l’effet : plus, par l’action du ressort, le cylindre tournera longtemps, plus longue sera la portion que j’entendrai de la mélodie, mais la nature de la mélodie entendue, on de la portion que j’en entends, ne dépend pas de l’action du ressort. […] Elle dit qu’à un moment donné, après une longue période écoulée, l’espèce tout entière est prise d’une tendance à changer.
* * * — Apprendre à voir est le plus long apprentissage de tous les arts. […] Aujourd’hui Taine parle, d’une manière très intéressante, de longues heures de sa jeunesse, passées dans une chambre où il y avait un cent de fagots, un squelette recouvert d’une lustrine, une armoire pour serrer les vêtements, un lit, deux chaises. […] Gonflés et joufflus comme des tritons, des éphèbes soufflaient dans de longues buccines, et nous allions toujours, moi, avec eux entraîné, et nous sautions dans notre course folle, je me rappelle, des barrières de lierre. […] Et Renan, l’imaginative échauffée, et cherchant l’esquisse colorée d’un tout vivant, après de profondes fouilles dans son cerveau, et à la suite d’un long silence prometteur d’un accouchement de génie ; Renan, le plus sérieusement et le plus religieusement du monde, arrive à comparer, devant la table béante son Dieu à lui… deviner à quoi… à une huître et à son existence végétative… Oh ! […] — Des oiseaux aux longues queues !
Il est vrai que pour être réussi, il demande non seulement des facultés indispensables, mais encore un travail de longue haleine ; il exige de l’observation, de la méditation, un temps considérable et cela sans grande chance de s’enrichir, ce qui ne fait pas l’affaire de nos écrivains contemporains. […] Le romancier nous analyse tout au long les phénomènes de la névrose ; vocable adopté par les médecins pour donner un semblant d’explication ix choses qu’ils ne comprennent même pas. […] Ensuite, cet homme ne peut pas perdre, même après six mois de repos, ses longues habitudes d’ordre et d’activité. […] Dans toutes les passions, il saisit, avec une prédilection marquée, ce qu’elles renferment d’abaissant et de dégradant ; il y fait des stations les plus longues par préméditation ; il ajoute, surajoute et craint toujours que ce ne soit incomplet. […] Zola en profite pour esquisser la silhouette du scieur de long qui se découpe en vigueur sur la terre aride par un plein soleil.
Après un voyage d’un an en Allemagne et un long séjour dans le Périgord, il revint à Paris et publia en 1885 son premier volume intitulé : Poètes modernes de l’Angleterre. […] Ce n’est qu’à la suite d’une évolution déjà longue, et toujours progressive, que le vers alexandrin s’est assoupli de la sorte. […] Oui, il est incontestable que ce mode de langage qui a derrière lui une longue et sévère tradition ne peut pas se plier aux caprices, plus ou moins sérieux, et aux fantaisies peut-être irraisonnées, de réformateurs échevelés. […] Mais on n’aura pas touché à l’essence même du vers classique régulier français, dont la caractéristique véritable, en face des vers des langues anciennes et étrangères, est de reposer sur la rime et sur la numération des syllabes et non sur une combinaison de longues et de brèves. La vraie tentative révolutionnaire serait de substituer un système d’accentuation des syllabes, par longues et par brèves, au système actuel de la numération des syllabes.
Les journaux se perfectionnant, l’abbé Prevost et Walter Scott y écriront le leur tout au long. […] Le tond en est de morale chrétienne ou de pure civilité et usage de monde ; mais la forme surtout fait défaut ; elle est longue, traînante ; rien ne se termine ni ne se grave. […] Si, au premier vent qu’on en eut, l’envie en prenait comme un rhume vers 1665, rien d’étonnant que nous l’ayons gagnée à notre tour par un long commerce avec le livre trop relu.
Ouvrez-les ; chacune d’elles est un trésor ; il y a mis, dans un étroit espace, un long amas de réflexions, d’émotions, de découvertes, et notre jouissance est d’autant plus vive que tout cela, saisi en une minute, tient aisément dans le creux de notre main. « Ce qui fait ordinairement une grande pensée, dit-il lui-même, c’est lorsqu’on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une longue lecture. » En effet, telle est sa manière ; il pense par résumés : dans un chapitre de trois lignes, il concentre toute l’essence du despotisme. […] Au contraire, après tant de compliments, de fadeurs et de petits vers, tout cela réveille le palais blasé ; c’est la sensation d’un vin fort et rude, après un long régime d’orgeat et de cédrats confits.
Voilà un nouveau monde, monde infini, car chaque action visible traîne derrière soi une suite infinie de raisonnements, d’émotions, de sensations anciennes ou récentes, qui ont contribué à la soulever jusqu’à la lumière, et qui, semblables à de longues roches profondément enfoncées dans le sol, atteignent en elle leur extrémité et leur affleurement. […] C’est d’après cette loi que se forment les grands courants historiques, j’entends par là les longs règnes d’une forme d’esprit ou d’une idée maîtresse, comme cette période de créations spontanées qu’on appelle la Renaissance, ou cette période de classifications oratoires qu’on appelle l’âge classique, ou cette série de synthèses mystiques qu’on appelle l’époque alexandrine et chrétienne, ou cette série de floraisons mythologiques, qui se rencontre aux origines de la Germanie de l’Inde et de la Grèce. […] C’est ainsi que s’expliquent les longues impuissances et les éclatantes réussites qui apparaissent irrégulièrement et sans raison apparente dans la vie d’un peuple ; elles ont pour causes des concordances ou des contrariétés intérieures.
La religion y conduit en un jour, la philosophie n’y conduit que par une longue vie, par le malheur et par la mort. […] La chute fut longue, profonde, terrible, du trône à l’échafaud. […] Il parlait de lui comme d’un roi qui aurait vécu mille ans auparavant ; il jugeait les actes du peuple envers lui comme il aurait jugé les actes de Cromwell et du long parlement envers Charles Ier.
On honora ce groupe de républicains pour ses intentions, on l’admira pour ses talents, on le plaignit pour ses malheurs, on le regretta à cause de ses successeurs, et parce que ses chefs en tombant ouvrirent une longue marche à l’échafaud. […] Ses yeux, rouges et gonflés, quoique secs, révélaient les longues inondations d’une douleur épuisée de larmes. […] Un long cri de : “Vive la république !
La femme doit porter neuf mois son fruit dans son sein, l’enfanter dans la douleur, remplir pour lui ses mamelles du lait, premier aliment de l’homme ; approcher à toute heure du jour ou de la nuit cette source de vie des lèvres de son enfant, le porter dans ses bras pendant cette longue période de mois et d’années où le sein de la mère n’est pour ainsi dire qu’une seconde gestation de l’homme, lui apprendre à connaître, à balbutier, à aimer, à répondre à son sourire. […] Le roi de Suède promit, pour faciliter le mariage, qu’il conserverait pendant de longues années à ce gentilhomme la place d’ambassadeur à Paris. […] Les unes peignaient les douleurs d’une longue captivité, les autres l’isolement, la privation barbare des dernières ressources ; et ne craigniez-vous pas que ces mots : ils ont enlevé le fils à la mère, ne dévorassent tous les souvenirs dont vous retraciez la mémoire !
Il s’établit — vers la cinquantaine, alors que délivré de sa longue prison, sans grand souci des affaires publiques ni même de ses prétentions princières, il vivait grassement, oiseusement, aux bords de la Loire, dans son aimable Blois, au milieu de sa petite cour de gentilshommes lettrés et de poètes quémandeurs, — il s’établit pour le reste de ses jours dans son personnage d’homme du monde aimable et désabusé : raillant l’amour et les dames, et les jeunes gens qui s’y donnent sérieusement, chansonnant amis et indifférents, avec une malice qui n’appuie pas, et pique sans blesser, jouissant de la vie sans illusion, et prêt à la mort, ne souhaitant plus qu’en « hiver du feu, du feu, et en été boire, boire », avec cela bonne compagnie et gais propos, de tout le reste du monde ne s’en souciant pas, et ne lui demandant pas plus qu’il ne lui donne : enfin, le plus gracieux des égoïstes et des épicuriens, qui même devança peut-être les hardiesses païennes du siècle suivant, si l’on s’arrête à cette inquiétante forme de serment qui lui échappe : Par mon âme, s’il en fut en moi. […] En de longs mois de prison, il fait le compte de son existence : rien d’étonnant s’il conclut qu’il a fait fausse route. […] Michaud et Poujoulat ; le Dittié de Jeanne d’Arc, poème inséré par Quicherat dans le Procès de Jeanne d’Arc, 1841-49, 5 vol. in-8 ; le Livre du chemin de long étude, Berlin, in-8, 1881 ; Œuv. poétiq.
Il y a, je le sais, des choses très connues, très ordinaires, qu’on est obligé de répéter tout au long devant un auditoire mondain et qui lui sont toujours assez nouvelles ; mais est-il bien nécessaire de les imprimer ? […] Et qui dira s’il n’en a pas senti et pensé plus long qu’il n’en a écrit ? […] Elle a dans les veines le sang de Pasiphaé : écrasée de honte et de remords, malade, n’ayant mangé ni dormi depuis trois jours, pudique même au plus fort de ses emportements, elle fait songer, dans ses longs voiles blancs, à quelque religieuse dévorée au fond de son cloître par une mystérieuse passion et se desséchant dans une pénitence désespérée et stérile… Oh !
J’aime aussi la Chanson d’automne, quoique certains mots (blême et suffocant) ne soient peut-être pas d’une entière propriété et s’accordent mal avec la « langueur » exprimée tout de suite avant : Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone. […] (Mais, j’y pense, la douceur triste de l’automne comparée aux longs sanglots des violons, c’est bien une de ces assimilations que l’auteur du Traité du verbe croit avoir inventées. […] Pourquoi ont-ils pris cette attitude (car on sait d’ailleurs qu’ils n’ont point demandé au catholicisme la règle de leurs mœurs et qu’ils n’en ont point observé, sinon par caprice, les pratiques extérieures) J’ai essayé de le dire au long et à plusieurs reprises5.
Je continuais, comme dans mon enfance, à faire avec elle de longues promenades dans la campagne. […] Je suis bien tenté, monsieur, de choisir ce dernier parti ; car, bien que je sois décidé à descendre encore au séminaire, pour conférer avec vous et avec mes supérieurs, néanmoins j’aurais beaucoup de répugnance à y faire un long séjour dans l’état d’âme où je me trouve. […] Les bornes d’une lettre m’obligent à terminer ici la longue confidence de mes luttes intérieures. je bénis Dieu, qui me réservait de si pénibles épreuves, de m’avoir mis en rapports avec un esprit comme le vôtre, qui sait si bien les comprendre et à qui je peux les confier sans réserve.
C’est l’idéal du sinistre : Eschyle n’a jamais soufflé d’une bouche si violente, d’une si longue haleine, dans ce que Shakespeare appellera plus tard « la trompette hideuse des malédictions ». […] Les vieillards de l’Aréopage tenant des rameaux, les matrones en longues robes de pourpre, les jeunes filles couronnées de narcisses, les prêtres traînant les brebis noires dont le sang consacrera le nouvel autel, défilent à la suite ; derrière, tout le peuple en habits de fête. […] Il a détruit la masse de son œuvre, et de longs siècles se sont passés avant qu’il ait justifié la confiance superbe que le poète avait mise en lui.