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1610. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Tout ce qui n’était pas amour dans son âme était poésie ; ses vers ont, comme ceux de Ronsard, son adorateur et son maître, une mollesse grecque avec une naïveté gauloise ; ils sont écrits avec des larmes qui conservent, après tant d’années, quelque chose de la chaleur de ses soupirs.

1611. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Par leur science et leur culte de l’antiquité latine, ils servirent efficacement la cause de l’art classique ; par leur connaissance du grec, qui nulle part ne fut enseigné comme à Port-Royal, ils travaillèrent à mettre l’art classique en contact avec les plus parfaits modèles, à le rapprocher de la plus simple beauté ; ils lui offrirent un moyen de s’élever encore au-dessus de lui-même.

1612. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Juliette Adam Maître, vous avez la taille de ceux dont les vieux Grecs faisaient des dieux.

1613. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Sans doute toutes les sociétés n’ont pas la même valeur, et la civilisation grecque fut supérieure à celle des Fuégiens, mais nous ne pouvons pas déduire de ce fait une morale générale.

1614. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Jusqu’en 1865, je ne me suis figuré l’île de Chio que par ces trois mots de Fénelon : « l’île de Chio, fortunée patrie d’Homère. » Ces trois mots, harmonieux et rythmés, me semblaient une peinture accomplie et, bien qu’Homère ne soit pas né à Chio, que peut-être il ne soit né nulle part, ils me représentaient mieux la belle (et maintenant si malheureuse) île grecque que tous les entassements de petits traits matériels.

1615. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Nos lecteurs savent quelle relique était le Gral, et je ne m’y arrêterai point ; ajoutons seulement que l’on donne deux origines à ces pieuses légendes, l’une purement celtique, bretonne, l’autre provençale, liée à des récits espagnols, italiens, grecs, arabes.

1616. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

. — On dirait une transposition de la poésie grecque, avec parfois une attitude de Chénier, une intonation de Keats.

1617. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Qu’est-il besoin de rappeler ces Causeries qui n’ont qu’à se ressembler pour devenir d’excellents livres ; ces Caractères qui, plus heureux que ceux de La Bruyère, ont le mérite d’être aussi des Portraits ; ces Cours de littérature improvisés pour des élèves, et où des maîtres habiles viennent puiser leurs inspirations ; ces Études sur l’antiquité grecque, dont l’Allemagne n’a pu surpasser l’érudition, ni égaler le goût et la délicatesse ; enfin ces braves petits livres qui prennent un peu témérairement le titre d’Histoires littéraires, mais dont plusieurs justifient presque leur audace par l’étendue de leurs recherches, la modération de leurs jugements, l’heureuse combinaison des faits et la forme intéressante du récit.

1618. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Désormais, nous ne pûmes plus entendre les lamentations lugubres de l’EccIésiaste qui mettait en doute la supériorité de l’homme sur l’animal, ni l’exclamation d’horreur du rapsode grec, nous représentant l’homme comme le plus lamentable des animaux.

1619. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

De sentiment, cet homme, qui était chrétien quand il prenait ses filles sur ses genoux et qu’il soignait si tendrement leurs maladies (voir la Correspondance), a retrouvé, dans son livre de la Pornocratie, — dont, par parenthèse, je n’aime pas le titre, trop pédantesque, trop grec, pas assez français, — l’accent chrétien perdu par lui depuis si longtemps, et, chose particulièrement étonnante !

1620. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Ainsi l’absurde visite de la Faustin à ce maniaque de professeur de grec, pour entendre lire Phèdre dans une langue qu’elle ne comprend pas !

1621. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Vous diriez des vices et des vertus échappés de l’Éthique d’Aristote, habillés d’une robe grecque ou romaine, et occupés à s’analyser et à se réfuter.

1622. (1864) Le roman contemporain

Cette iliade glorieuse se déroulant non loin des lieux où l’antiquité veut qu’Iphigénie, dont le sang devait ouvrir le chemin de Troie aux Grecs et au génie d’Homère le sujet de son immortelle Iliade, ait été transportée par Diane, occupait toutes les âmes. […] Le beau, le vrai, le juste, l’honnête, sont chassés comme des intrus du temple que les Grecs avaient élevé aux Muses et que l’école réaliste métamorphose en casino, ayant soin d’en exclure, et pour cause, les sergents de ville. […] Streicht, Valentin, Gérard, Villers le poète métrique, Feugères le peintre renouvelé des Grecs, sont des types médiocres et vulgaires comme il peut y en avoir, mais qu’on aimerait à ne pas connaître ; Ernest l’avocat, Charles le marchand de couleurs, sont des figures plus vulgaires, plus plates et plus effacées encore. […] Il professe en littérature à peu près les idées que professe en peinture son ami Thomas, qui estimait un tesson de saladier cassé bien plus que toutes les merveilles de l’art grec et de l’art chrétien, et qui était furieux contrôle jury de l’exposition, parce que celui-ci s’était permis de refuser un tableau représentant un gros enfant gourmand mangeant une pomme rouge, et assis de manière que le parquet n’eût pas à redouter les suites de son intempérance. — Fi donc !

1623. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Ne s’est-il pas rencontré chez nous des grammairiens, amoureux de parallèles, pour assimiler les trois tragiques grecs aux trois tragiques français et pour retrouver Euripide dans Voltaire ! […] C’est presque toujours ainsi dans le théâtre grec. […] Au théâtre, par lui, prenant un autre cœur, Le dur Campanien et l’Etrusque moqueur Donnèrent des soupirs et des larmes légères Aux jeunes Grecs amants des belles étrangères. […] Seulement c’est un symbole classique et il ne nous étonne plus parce que toute notre enfance s’est passée sinon à comprendre, du moins à révérer le symbolisme grec et latin. Mais n’est-il pas singulier que, trois cents ans après Shakespeare et cent ans après Goethe, on affecte encore en France de ne pas comprendre un auteur parce qu’il prend pour terme de comparaison, dans un drame, un oiseau qui n’est pas consacré par la mythologie grecque ! 

1624. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Taine écrit à son professeur pour lui annoncer son prix d’honneur au concours général : « Sans vous je n’aurais eu ni ordre, ni clarté, ni méthode… » Vallès gémit : « Comme ce latin et ce grec sont ennuyeux ! […]  » Les dédicaces successives des trois volumes, d’abord « A tous ceux qui crèvent d’ennui au collège » ; puis « A tous ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim », et, pour terminer, « A tous ceux qui, victimes de l’injustice sociale, prirent les armes contre ce monde mal fait », jalonnent, comme trois bornes tragiques, le chemin suivi par le fils du paysan, imprudemment éduqué, vers la bande imbécile d’utopistes sanguinaires qu’il appelle magnifiquement « la grande fédération des douleurs ». […] Tel château destiné à mater les Grecs, les « Griphons » — c’était leur terme de mépris — se dénomme Matagryphon. […] Mais cela, c’est l’avenir :‌ L’Avenir dont les Grecs ont dit ce mot pieux ;‌ C’est un enfant qui dort sur les genoux des Dieux. ‌

1625. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

L’antiquité latine ni la grecque n’a point produit d’homme plus né qu’il était pour la poésie. » Et ailleurs : « Il produisait des images sans nombre sur toutes sortes de sujets… Vous trouvez en lui Pindare, Horace, Callimaque, Anacréon, Théocrite, Virgile, et Homère. » Et ailleurs : « Tandis que notre langue durera, il sera en vénération aux personnes de capacité, et qui ne sont point touchées d’envie. » Ce Carel qualifiait de blasphèmes les critiques que Boileau fait de Ronsard103. […] Il y confond la cause des Grecs et des Latins avec celle de Ronsard et de Baïf, et, estimant la poésie d’après ce qu’elle rapporte, il défie les nouveaux poètes de tirer de leurs vers les dix mille livres de rentes qu’ont values à son oncle Desportes les stances et les psaumes biffés par Malherbe.

1626. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Capricieuse, fantasque, aujourd’hui philosophe, lisant du grec ou livrée à des méditations esthétiques, demain rieuse emportée, se roulant sur les tapis ; aimant « les beaux chiens, les beaux chevaux, les belles pipes, les beaux hommes » ; abandonnée à l’intimité d’une soubrette et d’un page libertin ; sans frein dans ses goûts, sans mesure dans ses plaisirs, ouvrant son salon à des femmes décriées, et la nuit, déguisée, se glissant sous le toit d’un étudiant allemand, qu’importe ? […] « Comme elle n’aime pas le vice, elle ne le craint pas, et elle sait traverser cette fange sans faire une seule tache à sa robe » ; comme elle ne se reproche rien, elle se permet tout ; comme elle n’aime pas Saint-Julien, elle l’embrasse sur les deux joues, mais c’est pour l’amour du grec.

1627. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Elles nous parlent comme à des Grecs de l’excellence de la forme, ou comme aux enfants d’une société vingt fois séculaire de l’excellence et des vertus de la tradition. […] Vous ne savez pas combien de contes arabes et persans, combien de fables grecques, combien d’idylles allemandes et de romans français contient la vie de vos contemporains. […] Pour qui sait bien lire, l’énigme de cette froideur marmoréenne et de cette attitude de statue antique qu’on lui a tant reprochées est pleinement expliquée par cette sentence grecque placée en tête de Poésie et vérité : L’homme a besoin d’être éprouvé pour être élevé , et cette phrase elle-même est le résumé de toute sa vie. […] Nous n’avons pas vu le cimetière, et nous n’avons pu y lire cette inscription, qui est tout simplement la plus belle qu’on ait trouvée depuis l’inscription grecque : il a vécu ; cette inscription, qui résume d’une manière si touchante la foi du morave et qui voile d’une manière si chrétienne l’idée de la mort : il est retourné chez lui. […] Cette parodie spirituelle, attique, qui fait irrésistiblement rêver à la beauté qu’elle veut railler, cette parodie que le génie des Grecs réalisa si heureusement dans les dieux aux pieds de chèvre et à la barbe de bouc, la nature l’avait en quelque sorte incarnée dans la personne d’Adolphe C… Sa laideur semblait ajoutée après coup comme par une main qui s’amuse et qui suit les indications d’un esprit en belle humeur ; elle semblait entée sur une beauté primitive, qu’elle avait détruite en l’exagérant.

1628. (1921) Esquisses critiques. Première série

Il fit faire place dans la poésie moderne à tous les monstres sacrés, à tous les demi-dieux qui peuplent les alentours de la mythologie grecque. […] Dans le détail, il sait encore avec beaucoup d’intelligence ménager de savoureux intermèdes : danseuse grecque dans la Marche Nuptiale, danse anglaise dans la Femme Nue, danse de caractère dans Le Masque. […] Adorateur fervent de la beauté antique, des statues grecques, des paysages siciliens, de la campagne romaine, du miracle français aussi, il a traduit sa brûlante émotion en termes qui la contiennent pudiquement, — où le sentiment personnel se voile avec discrétion.

1629. (1893) Alfred de Musset

Vous qui des Grecs défunts balayez le rivage, Ou d’un poignard sanglant fouillez le moyen-âge, Salut ! […] Ce chœur emprunté à la tragédie grecque, qui venait exprimer des idées fort peu antiques dans un langage très moderne, troublait et déroutait le lecteur. […] … « Ne serait-ce pas une grande nouveauté que de réveiller la muse grecque, d’oser la présenter aux Français dans sa féroce grandeur, dans son atrocité sublime ?

1630. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Elle était fille d’un épicier, et se nommait Mlle Lard, vrai modèle d’une statue grecque, et que je citerais pour la plus belle fille que j’aie jamais vue, s’il y avait quelque véritable beauté sans vie et sans âme.

1631. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Mais il utilisait, comme il fit toujours, l’actualité : actualité littéraire du romancero, actualité politique de la guerre de l’indépendance grecque.

1632. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

L’épithète étant toujours, dans cette manière d’écrire, le mot le plus important, voici des tournures qui mettent l’épithète au premier plan en la transformant en substantif neutre (à la façon des Grecs) : «… Mais c’était le ciel surtout qui donnait à tout une apparence éteinte avec une lumière grise et terne d’éclipsé, empoussiérant le mousseux des toits, le fruste des murs…37 » — «… Des voix fragiles et poignantes attaquant les nerfs avec l’imprévu et l’antinaturel du son38. » — « Et il mit une note presque dure dans le bénin de sa parole inlassable et coulante39. » Les mots abstraits surabondent dans cette prose si vivante : ce qui semble contradictoire, mais s’explique avec un très petit effort de réflexion.

1633. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Dans cette pièce admirable, ils déterminent leurs fonctions par l’idée même qu’ils se font de la langue française, « laquelle, disent-ils, plus parfaite déjà que pas une des langues vivantes, pourrait bien enfin succéder à la latine, comme la latine à la grecque, si on prenait plus de soin qu’on n’avait fait jusqu’ici de l’élocution, qui n’était pas, à la vérité, toute l’éloquence, mais qui en faisait une fort bonne et fort considérable partie. » Il ne s’agit donc pour eux que de l’empêcher de manquer à cette grande destinée, de l’épurer et non de la créer, et, comme ils le disent avec une naïveté énergique, de « la nettoyer des ordures qu’elle avait contractées, ou dans la bouche du peuple, ou dans la foule du palais et dans les impuretés de la chicane, ou par les mauvais usages des courtisans ignorants, ou par l’abus de ceux qui la corrompent en écrivant, ou par les mauvais prédicateurs53. » Ils se tiennent dans les bornes d’une institution réelle et pratique, n’outrant rien, ne s’exagérant pas leur autorité, n’entreprenant ni sur la liberté ni sur l’originalité des esprits.

1634. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

À nous, gens de race latine, qu’importerait ce Wotan que nous appelons Odin, et en qui nous aurions peine à reconnaître le Zeus des Grecs et le Jupiter des Romains ?

1635. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Les vérités mathématiques sont les mêmes pour un Hindou et pour un Grec, pour un Italien et un Anglais.

1636. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

On s’émeut d’admiration avec le Grec, on se sanctifie avec l’Indien.

1637. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

C’est enfin quelque chose de semblable aux merveilles accomplies par nos foules industrielles et nos armées de piétons, comparées aux combats des héros d’Homère, aux conquêtes des hordes équestres du moyen âge, et aux chefs-d’œuvre des artistes grecs.

1638. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Ménage, qui fassent de bons vers latins, de bons vers grecs et de bons vers italiens ?

1639. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Il entamait aussi le grec.

1640. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Le chevalier Herbert Croft, baronnet anglais, prisonnier de guerre à Amiens, où il s’occupait de travaux importants sur les classiques grecs, latins et français, eut besoin d’un secrétaire et d’un collaborateur : Nodier lui fut indiqué et fut agréé ; il obtint l’autorisation d’aller près de lui.

1641. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

. — Si, aidés par les philologues, nous observons en latin, en grec, en allemand, surtout en hébreu et en sanscrit, le sens primitif de la plupart des noms80, nous trouvons à leur origine une opération tout à fait pareille : une analogie très lâche, c’est-à-dire une ressemblance très petite entre deux données, suffit pour que le nom attribué à la première soit appliqué à la seconde. — Aujourd’hui encore, nos découvertes les plus importantes se font de même.

1642. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Dans cet effort d’esprit la raison faiblit comme la langue, et il tombe, pour cacher l’inconséquence, dans des subtilités de définitions qui rappellent les subtilités des sophistes grecs ou des sophistes de l’École dans le moyen âge.

1643. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Les Indes la connaissaient, l’antiquité grecque et romaine l’avaient perdue.

1644. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

XXIX La véritable maladie dont Alfieri mourut à quarante ans était l’ennui qu’il éprouvait lui-même de ses propres œuvres ; aussi se réfugiait-il dans l’étude du grec et dans des poésies systématiques, épigrammatiques, civiques, démocratiques, aristocratiques, qui fatiguaient l’esprit sans nourrir le cœur.

1645. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Le premier moment que les anciens grecs ont connu est celui du mythe et de l’union des arts.

1646. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

un discours en latin, un thème de grec, une dissertation.

1647. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Des cheveux annelés, un peu à la façon des cheveux-serpents d’une tête de Gorgone, l’œil à l’enchâssement mystérieusement profond, des yeux ombreux d’une sibylle dans une peinture de Michel-Ange, une beauté de lignes grecques dans un visage à la chair nerveuse, tourmentée, comme mâchonnée, et sous cette chair une cervelle qu’on sent hantée, par des pensées biscornues, perverses, macabres, ingénues, enfin un mélange de paysan, de comédien, d’enfant : c’est l’homme ; un être compliqué, mais d’où se dégage incontestablement un charme — quand ce ne serait que celui, de cette musique littéraire de son invention.

1648. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

C’est un Rabelais de cour et de bon goût qui n’a du français que la sève, mais qui a du grec l’atticisme.

1649. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Depuis Aristote, la logique n’a pas reculé ; il n’y a dans ses ouvrages aucune règle du syllogisme, aucun axiome logique qui ne soit aujourd’hui aussi incontestable à nos yeux qu’il ne l’était alors à ceux des Grecs.

1650. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Planude, moine grec du xive  siècle, ayant écrit une vie d’Ésope, qui n’est elle-même qu’une fable, et publié un recueil de soi-disant fables d’Ésope, qui ne sont que des matières traditionnelles à développer, analogues aux canevas et aux lieux communs des compositions de rhétorique, on crut à Ésope, on l’admira, ou prit la sécheresse de simples résumés pour la beauté nue et sans ornements de l’apologue primitif, et l’on construisit là-dessus des théories littéraires, que La Fontaine fit semblant de ne pouvoir appliquer, faute de génie, et que Lessing prit fort au sérieux. […] Le manuscrit du Mont-Cassin, qui nous a transmis ce roman grec, avait pour titre : Λέσβιαϰών λόγοι, Discours des choses de Lesbos. […] Il est vrai que l’art ne peut pas s’empêcher d’être plus simple et mieux ordonné que la nature ; mais il doit conserver quelque chose, et le plus possible, de la riche complexité de celle-ci, et la rigoureuse pureté du style ne s’obtient peut-être que par le sacrifice d’un nombre trop grand des éléments multiples et divers dont la vie se compose. « Il y a jusqu’à des incorrections, observe Alexandre Dumas, qui donnent quelquefois la vie à l’ensemble, comme de petits yeux, un gros nez, une grande bouche et des cheveux ébouriffés donnent souvent plus de grâce, de physionomie, d’accent et de passion à une tête que la régularité grecque. » Citons encore et admirons une fort jolie remarque de M.  […] Prenons, par exemple, le mot père, en sanscrit pitar, en zend patar, en grec et en latin pater : ce mot est dérivé de la racine PA, qui signifie protéger, supporter, nourrir ; car le père était considéré, au berceau de l’humanité,, comme le protecteur, le soutien et le nourrisseur de la famille. — Le mot sanscrit duhitar. en zend dughdhar, en grec thugater, en gothique dauhtar, en anglais daughter, veut dire fille.

1651. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il ajoutait qu’en remerciement, il enverrait à l’Institut des poésies qu’il avait traduites du grec. […] Le grec est très sain ; mais il ne préserve pas toujours des destins funestes. Cela a été dit, même en langue grecque.

1652. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Ils sont aussi (comme, des Latins et des Grecs, disait Montaigne) nos bons amis du temps passé. […] Si l’on peut essayer un classement, c’est qu’André Chénier, le plus souvent, note d’un signe, — d’une lettre ou d’un mot, d’un mot français, ou grec, et anglais parfois, d’une syllabe, — les fragments qui, dans sa pensée, se rapportaient à un poème ou bien à un ensemble de poèmes. […] Abel Lefranc nous donne, lui, un recueil d’œuvres toutes inédites et en prose : un long traité qu’il intitule Essai sur les causes et les effets de la perfection des lettres et des arts, l’Apologie, l’esquisse d’une Histoire du pouvoir royal en Europe, plusieurs fragments relatifs à l’Espagne, au Christianisme, des notes de philologie grecque, etc. […] À tort ou à raison, — je crois qu’il se trompe en quelque manière, — Chénier s’est figuré l’antiquité, l’antiquité grecque surtout, comme une époque privilégiée, préservée, où le pur esprit des hommes regardait la nature avec ingénuité. […] Il a lu tous les philosophes, depuis les Grecs et depuis les Éléates jusqu’aux « absurdes » métaphysiciens d’Allemagne.

1653. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Il y a à faire ici pour un collectionneur comme moi, et voilà, je crois, un sujet que je n’ai pas encore catalogué. » C’est tout ce que lui inspire la vue de Jane de Simmerose, avec ses beaux grands yeux de vierge effarouchée, avec son mince profil busqué de jeune Grecque, avec son charme de naturel et de distinction, — ce qui ne l’empêchera pas tout à l’heure de la sauver d’une façon toute chevaleresque. […] Ils ont invoqué l’exemple des grands poètes grecs, et, parmi les lapins, de Lucrèce. […] … Voilà le profond instinct d’équilibre qui a soulevé l’âme grecque vers une théologie d’un naturalisme heureux. […] L’impression en fut très forte sur moi à un moment et dans un endroit où j’avais sous les yeux les objets et dans l’esprit les idées les plus capables de me rendre sévère, sinon injuste, pour une évocation moderne de l’antiquité, et précisément ce volume des Trophées s’ouvre sur une série de sonnets grecs. […] Heureuse, jeune et belle, elle est morte, plains-la… Cette expérience que la fantaisie d’une excursion en Elide m’a permis de faire involontairement pour les sonnets d’ouverture de ce recueil de vers, les souvenirs d’autres voyages et des inductions aisées me la démontrent également possible pour les poèmes des Trophées qui suivent ces Essais grecs : Rome et les Barbares, le Moyen Age et la Renaissance, l’Orient et les Tropiques, la Mer de Bretagne, le Romancero.

1654. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Paul Desjardins, on a servi du vin grec. […] Imiter l’antique, à la Renaissance, c’était presque inventer ; traduire l’œuvre d’un Latin ou d’un Grec, c’était, aux yeux des contemporains, faire œuvre originale. […] Legouvé se rejette dans l’antiquité, étudie l’ouvrage de Patin sur les tragiques grecs.

1655. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Les Grecs le savaient bien, et, dans leur façon imagée de traduire les faits qu’ils observaient, ils faisaient d’Hercule le père de tous les métis. […] Les tragiques grecs, par exemple, mettent en scène une Fatalité également tyrannique. […] Par exemple, ayant rappelé l’accueil plutôt froid réservé aux premiers symbolistes, Wilmotte continue ainsi : Au xvie  siècle, si l’on daigne s’en souvenir, Joachim du Bellay provoquait de même l’ire de Fontaine et des disciples entêtés de Marot par l’apparente nouveauté de quelques-unes de ses affirmations et l’audacieux pédantisme de son style, tout crénelé de grec et de latin.

1656. (1897) Aspects pp. -215

Jullien a voulu dire que la forme même du vers suffisait à dénuer de vie une œuvre d’art, il devra tenir pour inférieures non seulement les tragédies de Racine et beaucoup de comédies de Molière mais encore presque tout la théâtre de Shakespeare, Plaute et Térence chez les latins, Aristophane et les tragiques grecs — bien d’autres. […] Jullien n’est pas sans savoir que les vers latins et grecs s’éloignent beaucoup plus des proses grecque et latine que le vers français ne s’éloigne de la prose française. […] Quiconque remonterait aux sources de sa race, rencontrerait, de ci, de là, d’augustes et tumultueux aïeux qui étaient guerriers, forgerons, tisserands, pirates parmi les spumeuses mers, barbares de Cimmérie, rhapsodes grecs, constructeurs de barques, conquérants fameux, ténébreux esclaves !

1657. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Chez les Romains, en ceci assez pareils aux Grecs, Calpurnie, la femme de Pline le Jeune, était assurément une femme lettrée et des plus cultivées par l’étude, mais à l’usage et en l’honneur de son mari seulement : à force de tendresse conjugale et de chasteté même, elle s’était faite tout entière à son image, lisant et relisant, sachant par cœur ses œuvres, ses plaidoyers, les récitant, chantant ses Vers sur la lyre, et, quand il faisait quelque lecture publique ou conférence, l’allant écouter comme qui dirait dans une loge grillée ou derrière un rideau, pour y saisir avidement et boire de toutes ses oreilles les applaudissements donnés à son cher époux.

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