Ces hommes courageux, qui ont porté les lumières de la Foi chez tous les Peuples connus, n’ont pas été des hommes qu’on puisse taxer d’ignorance & de fanatisme : la plupart d’entr’eux joignoient à un zele héroïque, des talens distingués, un savoir profond, les espérances de gloire & de fortune les mieux fondées.
N’eût-il que la gloire d’avoir concouru à l’Ouvrage de la Perpétuité de la Foi, auquel il eut plus de part que M.
Notre Siecle, en cela, a la gloire de le disputer aux Anciens ».
A la bonne heure, qu'on n'écrive point en latin, quand on ne pourra tout au plus atteindre qu'au style des Philosophes, qui, dans les trois âges de la Littérature, a été la premiere époque de la dépravation des Lettres, ainsi qu'il commence à l'être dans celle-ci ; mais quand on pourra approcher des Auteurs faits pour être les modeles de tous les temps, ce sera un nouveau genre de gloire qu'on répandra sur sa Patrie.
Nous ne ferons point l’analyse des ouvrages de ces publicistes, dont il nous suffit de rappeler les noms pour prouver que tous les genres de gloire littéraire appartiennent au christianisme ; nous montrerons ailleurs ce que la liberté du genre humain doit à cette même religion, qu’on accuse de prêcher l’esclavage.
N’en est-il pas un beau jour arrivé jusqu’à tirer une gloire naïve de l’obscurité même de son Héraclius ? […] Il reçut en effet, pour son Poème de Fontenoy et son Temple de la Gloire, une charge de gentilhomme ordinaire de la chambre. Ce ne sont pas des chefs-d’œuvre que le Temple de la Gloire ou le Poème de Fontenoy. […] Honneur bien rare, gloire singulière, et que bien peu partagent avec lui. […] C’était à la prose, c’était à Mme de Staël et à Chateaubriand que cette gloire était réservée.
M’enveloppant alors de la colonne noire, J’ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire, Et j’ai dit dans mon cœur : Que vouloir à présent ? […] Cette célébrité sourde et à demi-voix ne répondait pas assez à ses désirs de gloire. […] « — Il est vrai, dit M. de Thou, qui, s’adressant à M. le Grand, lui dit : — Vous êtes le plus généreux, vous voulez bien me montrer le chemin de la gloire du ciel ? […] dit Cinq-Mars, je vous ai ouvert celui du précipice ; mais précipitons-nous dans la mort généreusement, et nous surgirons dans la gloire et le bonheur du ciel. […] Mais la révolution de 1830, qu’il vit avec déplaisir et qui lui enlevait le roi de sa jeunesse et les salons de sa gloire naissante, le confirma dans l’idée d’écrire pour ce public anonyme qui ne donne pas la gloire, mais l’engouement.
L’œuvre qu’il poursuivait n’était point une spéculation qu’il essayait d’accomplir, c’était une gloire qu’il convoitait : chez lui, il n’y avait ni préférence pour une école, ni inimitié contre l’autre. […] Buloz conserve la gloire dramatique, comme M. […] Vedel, son prédécesseur, Mlle Rachel, aujourd’hui la seule ressource du Théâtre-Français, déserté par tous les auteurs, qui ont fait, sinon sa gloire, du moins sa prospérité passée. […] Aussi, peu d’auteurs ont-ils vu, comme George Sand, se réaliser ce rêve de gloire que l’artiste poursuit toute sa vie et n’atteint presque jamais que dans le tombeau. […] Dumas, pour savoir de lui quelles causes étouffaient aujourd’hui le génie dramatique des hommes qui, naguère, faisaient la gloire de notre théâtre.
La Gloire du dôme du Val-de-Grâce. […] C’est là que se contracta entre ces deux hommes célèbres une union qui concourut pour ainsi dire à leur gloire mutuelle : Mignard laissa à la postérité le portrait de son ami ; Molière, nouvel Arioste d’un autre Titien, consacra son poème de La Gloire du Val-de-Grâce à célébrer le talent de son peintre. […] L’année 1659 fut heureuse pour la troupe et pour la gloire de Molière. […] Ce berceau du mauvais goût, son origine et les diverses phases de sa gloire nous forcent à reprendre son passé et à entrer dans quelques détails que leur bizarrerie nous fera peut-être pardonner. […] On aurait eu bien de la peine à le peindre dans les convulsions que la gloire lui causait : les transports de la joie qu’il ressentait faisaient trop souvent changer son visage.
Ferdinand Brunetière Comme ses amis, je pourrais croire à ce respect, à cet amour, à cette religion de l’idéal, si cet idéaliste, se renfermant en lui-même ou seulement dans son Journal, n’avait rien écrit, rien publié, ni jamais essayé de conquérir, à défaut d’un peu de gloire, cette notoriété qui fuyait devant lui… En réalité, il mettait dans ses Grains de mil des fragments de ce Journal, tissé, comme on nous dit, de sa propre substance.
. — La Gloire du Néant (1896). — Poésies (1897). — William Morris, étude (1897).
. — À la gloire d’Antonia (1887). — Pour la Vierge du roc ardent (1888). — Les lauriers sont coupés (1888). — Antonia (1891). — La Comédie des amours (1891). — Réponse de la Bergère au Berger (1892). — Le Chevalier du passé (1892). — La Fin d’Antonia (1893). — Les lauriers sont coupés, avec trois poèmes et les Hantises (1898). — L’Initiation au péché et à l’amour (1898).
« Il considere ce progrès insensible, mais si rapide de la vie vers sa fin, la mort toujours prochaine, ou plutôt toujours présente, le tombeau, la cendre, le tribunal de son Juge, les peines & la gloire de l’Eternité ; il attache sa vue sur ces dernieres fins de l’homme, si propres à régler sa course, &, prosterné chaque jour devant Dieu, il lui demande la grace de bien vivre, pour avoir celle de bien mourir ; sacré soin, précieuse solitude, sceau de Dieu dans les ames prédestinées, vigilance nécessaire, mais rare dans tous les hommes, plus rare dans les Grands, & plus nécessaire encore aux Grands qu’aux autres hommes ».
M. l’Abbé Godescar, dans la partie à laquelle il s’est attaché, peur se flatter de partager cette gloire.
C’est donc un nouveau degré de gloire pour les Héros du Parnasse Latin & François, d’avoir exercé les talens d’un homme dont les Ecrits seuls immortaliseroient le nom, si ses lumieres supérieures, ses vertus sociales ne le destinoient déjà à l’immortalité.
Voici un trait de générosité qui l'emporte même sur la gloire des talens.
« Voltaire, a dit Montesquieu, n’écrira jamais une bonne histoire ; il est comme les moines qui n’écrivent pas pour le sujet qu’ils traitent, mais pour la gloire de leur ordre.
C’est une gloire, l’esquisse est au ciel.
Le jour n’est pas loin sans doute où, le nom de Vico ayant pris enfin la place qui lui est due, un intérêt historique s’étendra sur tout ce qu’il a écrit, et où ses erreurs ne pourront faire tort à sa gloire ; mais ce temps n’est pas encore venu.
Les Romains surtout en firent grand cas : Varron d’Atace l’avait traduit de bonne heure ; plus tard Valérius Flaccus l’a imité en le développant ; mais c’est par les emprunts que lui a faits Virgile qu’il se recommande encore de loin à la gloire. […] L’auteur se propose de raconter avec suite le départ des héros, presque tous égaux en vaillance et en gloire, qui vont sous la conduite de Jason à la conquête de la toison d’or, les incidents de leur voyage, cette conquête, puis leur retour avec tous les incidents encore. […] Adieu la pudeur, adieu la gloire ! […] Aussi ne me témoigne point cette réserve extrême, ô jeune fille, si tu as quelque chose à me demander ou à me dire ; mais, puisque nous sommes venus ici à bonne intention, dans un lieu sacré où tout manquement est interdit, traite-moi en toute confiance… » Et il lui rappelle la promesse qu’elle a faite à sa sœur ; il la conjure par Hécate et par Jupiter-Hospitalier ; il se pose à la-fois comme son hôte et son suppliant ; et il touche cette corde délicate de louange qui doit être si sensible chez la femme ; car, après tout, Médée est un peu une princesse de Scythie, une personne de la Mer-Noire qui doit être secrètement flattée de faire parler d’elle en Grèce112. « Je te payerai ensuite de ton bienfait, lui dit-il, de la seule manière qui soit permise à ceux qui habitent si loin l’un de l’autre, en te faisant un nom et une belle gloire. […] Après donc avoir fait briller de loin la gloire d’Ariane, « c’est ainsi, poursuit-il, que les Dieux te sauront gré à ton tour, si tu prends sur toi de sauver une telle élite de héros ; et certes, à te voir si belle, tout dit assez que tu es ornée des trésors du cœur.
Cela fait aussi une gloire. […] Mais ces grands chemins, c’est-à-dire les admirations légitimes et consacrées, à mesure qu’on avance, on ne les évite pas impunément ; tout ce qui compte y a passé, et l’on y doit passer à son tour : ce sont les voies sacrées qui mènent à la Ville éternelle, au rendez-vous universel de la gloire et de l’estime humaine. […] Il fut le premier à tirer d’un entier oubli le dernier Homme de Granville, cette admirable ébauche d’épopée, s’écriait Nodier, et qui fera la gloire d’un plagiaire heureux. […] Nulle aigreur ne suivit en lui ces mécomptes du talent et de la gloire. […] Mais, avant tout, un dégoût bien vrai de la gloire, un pur amour du rêve y respiraient : Loué soit Dieu !
Or la gloire doit remonter toujours de l’imitateur au modèle. […] Ainsi finit par un démasquement général ce poème rempli de travestissements et d’imbroglios tantôt héroïques, tantôt comiques ; les derniers chants qui rendent à chacun et à chacune son nom, sa gloire, son amant, son amante, ressemblent à ce dernier jour du carnaval de Venise, et à ce premier jour de pénitence où tous les masques tombent à la fois de tous les visages, et où les costumes de fantaisie et les déguisements des saturnales font place à la vérité des figures et au bon sens. […] XV Cependant ce défaut est encore la gloire de l’Arioste ; car, s’il fatigue le lecteur, il ne se fatigue jamais lui-même. […] si nous étions encore au temps des miracles de l’imagination chantés par l’Arioste, je trouverais au pied de la colline un cheval tout sellé, une amazone, un nain, une tour, une beauté captive, une aventure qui ferait à la fois le miracle, la gloire, le bonheur de ma vie ! […] Je suis affligé, Monsieur, d’avoir eu à rectifier quelque chose dans des lignes écrites par vous, qui êtes une des gloires de la France.
Les tragédies qu’il aimait, c’étaient celles qui pouvaient créer des soldats, lui fournir des recrues, exciter l’amour de la gloire militaire, ce qu’il appelait lui-même « de bonnes pièces de quartier général ». […] C’est en vain que Néron prospère ; Tacite est déjà né dans l’Empire ; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus et déjà l’intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du monde. » Dès lors c’est un ennemi qu’il faut frapper. […] La chanson, qu’un Boileau daignait à peine nommer, a eu ses jours de triomphe et de gloire. […] Quand la guerre est, faite par des mercenaires, des volontaires ou une classe spéciale qui se fait gloire de ne payer que l’impôt du sang, comme on disait jadis, ou encore quand elle a son théâtre à l’étranger, aux colonies, loin du cœur de la patrie, elle peut ne susciter que des passions modérées ; comme elle n’a pas pour la nation un intérêt vital, elle n’a souvent qu’un faible retentissement sur les autres branches de l’activité sociale. […] Parmi ceux qui périssaient sous les balles ou les boulets, par les coups de sabre ou les fatigues, il en était certes plus d’un qui dans une période pacifique aurait vécu et apporté son contingent d’efforts aux œuvres de la paix ; et parmi ceux mêmes qui faisaient sous les armes leur réputation et leur fortune, il en était plus d’un qui en d’autres temps aurait gagné une gloire moins trempée de larmes et de sang.
Il semble qu’ils soient élevés pour les orageux débats du Forum, pour les gloires retentissantes de la tribune. […] Les cénacles sont composés d’écrivains qui entrent dans la carrière, qui se mettent en marche vers la gloire ; ils représentent la jeunesse. […] C’était le déblayage obligatoire que les derniers venus pratiquent avec une brutalité presque féroce aux dépens des devanciers gênants qui encombrent les avenues de la gloire. […] Il escompta largement la gloire de l’œuvre épique et symbolique qu’il couvait en lui. Mais le jour où il publia la première partie de cette œuvre impatiemment attendue, cette gloire s’éclipsa comme par enchantement et le public eut la cruauté de ne jamais réclamer la seconde moitié du manuscrit.
Mais jamais l’ambition, la gloire ou la conquête n’ont versé plus de sang sur les champs de bataille qu’on n’en a versé depuis soixante ans. […] » Elle monte par la pensée au fond des firmaments qui n’ont point de fond ; et elle dit : « Il est là » ; elle descend aux bornes de l’éther inférieur qui n’a point de borne, et elle dit : « Il est là » ; elle s’étend aux extrémités de l’espace qui n’a point d’extrémité, et elle dit : « Il est encore là, il ne finit jamais, il commence toujours, et il est tout entier partout où il est. » Elle dit : « Il n’y a ni grandeur ni petitesse devant lui ; les choses ne se mesurent qu’à la gloire qu’elles ont d’émaner de lui. […] « Est-ce que la nature humaine, viciée tout entière dans son premier couple ou dans ses premières générations, comme une moisson dont tous les épis contenus dans la première semence se ressentent de l’altération du germe, aurait subi une déchéance et une punition à perpétuité pour avoir abusé de cette liberté morale, liberté morale qui est son danger et sa gloire ? […] « Enfin, est-ce que la sagesse et la bonté divines auraient voulu donner à l’homme le mérite et la gloire d’achever, pour ainsi dire, sa propre création par l’exercice douloureux et méritoire de sa liberté morale, en l’assujettissant ici-bas à des épreuves pénibles et mystérieuses qui, bien ou mal subies pendant cette courte vie, le ramèneraient vaincu à de nouvelles épreuves, vainqueur à la conquête de sa propre félicité ? […] « Celui-là est chéri de moi, dit-il, dont le cœur, libre de toute haine, répand sa charité sur toute la nature animée ou inanimée ; qui ne craint point les hommes, et que les hommes ne craignent point ; qui ne désire rien pour lui, tout pour ses frères ; qui est le même dans la gloire ou dans l’humiliation, dans le chaud et dans le froid, dans la peine et dans le plaisir ; qui s’élève par le détachement au-dessus des vicissitudes de la courte vie d’ici-bas, pour chercher le seul Brahma (Dieu), le souverain principe de toutes choses.
Nous ne recherchons pas ici si tout cela fut de la vraie gloire : il est évident que ce ne fut pas de la gloire littéraire. […] Les hasards de la gloire littéraire sont étranges. […] Zola mûrissait une idée qui devait lui donner la gloire et la fortune. […] La gloire littéraire n’est pas asse z : c’est une affection plus intime, qui entoure d’une auréole le nom des romanciers favoris de la nation britannique. […] Ainsi le meilleur titre de gloire de Valera sera la forme, cette forme plus admirable isolée, que rattachée aux sujets de quelques-uns de ses romans.
Daunou, et dont Fléchier était la grande gloire, soit dans le souvenir de la tolérance de Fléchier envers les protestants, au moment où ceux-ci recouvraient leurs droits civils. […] Oui, nous la conserverons, la République, s’écriait-il en finissant, nous la conserverons pour qu’elle soit le temple de ta mémoire, l’asile de ton vertueux père, et la gloire de tous les guerriers qui l’ont défendue comme toi. […] Lorsque, plus tard, le Consulat se lèvera dans sa gloire, quand le génie du xviie siècle reparaîtra de loin sur l’horizon, et que l’éloquence, comme le ciel, s’éclairera, on aura l’Éloge de Washington et Fontanes. […] Ils avoueraient que celui de tous les hommes qui a le plus vivement senti le besoin d’une renommée vaste et immortelle, a pourtant aimé sa patrie aussi passionnément que la gloire. […] Voici le début de son Épître : Je ne viens pas, Fléchier, t’ennuyer de ta gloire.
N’est-il pas un auteur au sommet de la gloire ? […] S’il en éprouve des inconvénients, n’est-ce pas la rançon de la gloire ? […] » Comme si la gloire était une publicité irrespectueuse et qui ne devient décente que longtemps après le deuil, lorsque le cadavre, témoin gênant, devenu pourriture, n’existe plus ! […] Ces publications, ces ventes d’autographes sont la rançon de la gloire. […] Mort en pleine gloire en 1924, ayant obtenu le prix Nobel en 1921, Anatole France reçut des funérailles nationales.
Je ne me défends pas de ce reproche, pour m’attribuer là-dessus la gloire frivole de la nouveauté. […] Ils s’en sont tenus au plus aisé et au plus utile ; et le poëme épique étant devenu le partage des plus foibles, il n’est pas étonnant qu’ils n’ayent pas soûtenu en ce genre, la gloire de la nation. […] Je ne prétens pas en cela me vanter d’aucune vertu solide, peut-être n’est-ce qu’un tour différent d’orguëil ; peut-être la gloire attachée à une bonne foi trop rare, est-elle plûtôt mon motif que la justice même ? […] Cette seule circonstance pouvoit rendre aux soldats, l’idée du retour insupportable ; comment soûtenir la vûë d’une famille qui les attendoit couverts de gloire, et qui les verra deshonorez. […] Il faut que ce soit la gloire et le devoir qui l’animent, et non pas la crainte du reproche, qui lui fassent surmonter sa foiblesse.
Victor Hugo, lui-même dans sa gloire. […] Nous gardons précieusement ce portrait beau, jeune, souriant, qui rayonnait de génie et répandait comme une phosphorescence de gloire. […] Les souvenirs d’autrefois reparurent purs, gais et charmants ; on reparla de ces belles misères où l’on se nourrissait de gloire et d’amour — fit-on jamais meilleure chère ? […] Jamais telle soif de gloire ne brûla des lèvres humaines. […] Il est bien important de fixer cette date qui est sa gloire.
Une procession vient recevoir le nouvel arrivant dont les regards sont bientôt éblouis par la gloire céleste. […] Pendant que la foudre grondait, que les vagues se soulevaient, un homme m’apparut, nimbé de gloire et vêtu de blanc. […] Un de ces seigneurs jouit de la gloire du troubadour et brilla aux jeux mi-partis. […] — Quelle gloire ! […] La gloire de Shakespeare est-elle un coup monté, comme le veut Tolstoï ?
Ce sont bien des confidences, en effet, ces poèmes où le rythme semble dérouler tout ce qui, dans la nature, souffre, s’effraie et s’atténue : l’automne et les suprêmes parfums passant dans le sillage des départs ailés ; les couchants dont des nuages en fuite pansent la gloire meurtrie ; les yeux stagnants des vieilles résignant, songe à songe, leur vie ; les vaisseaux que cerne la brume marine ; les pleurs que font tinter dans l’air les clochers exhalant l’Angélus ; — et la mélancolie du Désir, nostalgique et toujours inassouvi, qui supplante aux fins de l’étreinte la fougue lassée du déduit.
Aussi n’est-il point classé dans l’Anthologie des poètes du xixe siècle (Alphonse Lemerre, éditeur), ayant cela de commun avec Catulle Mendès, Louis Ménard, Raoul Ponchon et plusieurs autres… Dans son si remarquable volume : Nos poètes, le regretté Jules Tellier, récemment, rendait un enthousiaste hommage au maître écrivain de la Nuit, lui assignait une place au premier rang parmi ceux qui auront eu la gloire de jeter un suprême et éblouissant éclat sur la fin de ce siècle grandiose.
On désire seulement qu’il s’attache, à l’avenir, à mettre des caracteres dans ses Pieces, s’il veut atteindre à la véritable gloire.
Une gloire bien supérieure à celle que M.
Peut-être a-t-on eu raison de lui reprocher trop de penchant à la critique, trop d'affectation à combattre certaines traditions accréditées par la multitude & le poids des témoignages, trop de facilité à tourner les textes à l'appui de ses idées, trop de complaisance dans les tableaux qu'il trace des abus qui lui déplaisent, trop d'amertume dans les censures ; mais en convenant de quelques-uns de ces défauts, il n'en est pas moins vrai, que si une plus longue carriere lui eût permis d'exécuter l'Ouvrage en entier, il auroit eu la gloire de nous avoir laissé une Histoire aussi estimable par la recherche des faits, leur ordonnance & leur variété, que par le mérite du style, qui est simple, aisé, naturel, & piquant, sans jamais s'éloigner de l'élégance & de la pureté, qui sont le partage d'un excellent Ecrivain.
Du moment que la fiere Parque Nous a fait entrer dans la barque Où l’on ne reçoit point les corps, Et la Gloire & la Renommée Ne sont que songe & que fumée, Et ne vont point jusques aux Morts ; Au delà des bords du Cocyte, Il n’est plus parlé de mérite, Ni de vaillance, ni de sang ; L’ombre d’Achille ou de Thersite, La plus grande & la plus petite Vont toutes en un même rang.
Puisque c’est l’heure où tous doivent se mettre à l’œuvre, Fiers, ardents, Écraser au-dehors le tigre, et la couleuvre Au-dedans ; Puisque l’idéal pur, n’ayant pu nous convaincre, S’engloutit ; Puisque nul n’est trop grand pour mourir, ni pour vaincre Trop petit ; Puisqu’on voit dans les cieux poindre l’aurore noire Du plus fort ; Puisque tout devant nous maintenant est la gloire Ou la mort ; Puisqu’en ce jour le sang ruisselle, les toits brûlent, Jour sacré !
Deux Auteurs modernes ont eu la gloire de lutter avec Lucien.
Il n’en est pas un qui ne mette la gloire de la littérature française au-dessus de sa renommée personnelle. […] Je parais tous ces jeunes hommes qui m’entouraient de mes sentiments d’héroïsme, de gloire et de beauté. […] C’est toute une suite de proses, écrites — chantées plutôt — à la gloire d’une saison. […] un père intellectuel qu’ils menaient à la gloire, ce n’était qu’un ami qu’ils ensevelissaient dans l’oubli. […] Et nous n’appuierons pas seulement sur la Gloire et sur les Héros.
C’est le prince du monde, continue Du Fay, qui a le plus de créance et de fiance en ceux qui le servent, et qui les traverse le moins en leurs charges, lui semblant que depuis qu’il a une fois fait élection de quelqu’un en quelque chose, il lui doit laisser faire son devoir sans l’en empêcher… Et n’y a rien en quoi il fasse gloire de s’en faire croire seul qu’aux principaux coups de la guerre, lorsqu’il se trouve à cheval. […] » Henri IV a plus que le bon sens qui plante ses jalons sur la route ; il a l’éclair et l’illumination dans les périls, le rayon qui semble venir d’en haut : Les ignorants, conclut Du Fay, appelaient cela bonheur et félicité ; mais nous qui savons la vérité le devons nommer grâce et faveur de Dieu le grand monarque, le Dieu des batailles, et en tirer de là une conclusion nécessaire, que ce grand ouvrier ne fait rien à demi, et que, puisqu’il a si heureusement commencé son ouvrage en ce petit berger, il l’achèvera entièrement à sa gloire. […] En manquant cet établissement honnête et fait pour contenter un bon sens secondaire, la France de l’Ancien Régime a perdu peut-être en bonheur, mais non en gloire.
Tout homme qui a assisté à de grandes choses est apte à faire des mémoires, mais à une condition, c’est qu’il ne les fasse que sur ce qu’il a vu, vu de ses propres yeux, observé de particulier et de précis, laissant à d’autres plus ambitieux ou mieux doués la prétention ou la gloire des tableaux, des histoires et descriptions générales. […] Les armes d’honneur n’étaient pas encore en usage, et les citations dans les bulletins étaient extrêmement rares ; aucun officier n’aurait osé y prétendre à l’exclusion de ses camarades ; tout était en commun dans ces familles militaires ; la gloire acquise par un de leurs membres devenait la propriété de tous, et contribuait à l’honneur et à la réputation du corps. […] La taille petite et grêle du général en chef, son accent corse, que les orateurs des compagnies exagéraient pour amuser leurs camarades, rien ne fut oublié, pas même ses cheveux portés à l’incroyable ; néanmoins, nous nous préparâmes à combattre pour la gloire de la France et l’honneur de nos armes.
Victoire cependant, qui ne le cède à nulle autre, et dont l’honneur rejaillit sur le règne même de Louis XIII et de ce Richelieu qui s’est trop montré jaloux de Corneille : il est, malgré tout, impossible de ne pas confondre le triomphe du Cid avec le leur et avec le plus beau moment de leur gloire. […] Elle va donner de sa main Rodrigue à Chimène, et cependant elle aime Rodrigue, toute fille de roi et tout amie de Chimène qu’elle est ; mais elle est décidée, dût-elle en mourir, à immoler sa flamme au devoir, à l’honneur, au sentiment de sa propre gloire. […] Don Diègue reste seul, exhale son désespoir, déplore son infamie qui fait contraste à sa gloire passée, et, s’adressant à cette épée devenue inutile, il la rejette par ces beaux vers que chacun sait : « Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre…… » Dans la pièce espagnole, c’est lorsqu’il est rentré dans sa maison où ses fils remarquent sa douleur sans en savoir d’abord le motif, que don Diègue, leur ayant dit de sortir, essaye s’il pourra encore manier le fer ; car devant le comte il n’avait pas d’épée et ne portait que son bâton qu’il a brisé de rage.
Faugère le désir qu’il en fît usage pour rétablir la vérité et montrer que la part de gloire qui revenait légitimement à Mme Roland était assez grande sans qu’il fût besoin d’y rien ajouter aux dépens de son mari : « J’acceptai cette mission avec empressement, nous dit le nouvel éditeur, et je m’occupai dès lors à compléter les éléments d’un ouvrage qui sera consacré à faire connaître plus intimement Roland de La Platière, en même temps que la femme supérieure qui ne fut pas tout dans sa destinée, mais qui, en s’unissant à lui, a contribué à donner à son nom un éclat que son seul mérite n’aurait point produit. » Oserai-je dire à M. […] Il mourut bientôt après : je crus que c’était à propos pour sa gloire et la liberté ; mais les événements m’ont appris à le regretter davantage : il fallait le contre-poids d’un homme de cette force pour s’opposer à l’action d’une foule de roquets et nous préserver de la domination des bandits. » Or, Bosc avait cru bien faire en remplaçant l’expression si énergique : « impulser une assemblée », par cette autre qui n’a plus le même sens : « en imposer à une assemblée », et en mettant : « prendre la peine », au lieu de : « prendre le soin. » M. […] Dans son amour de la grandeur historique et de la gloire, elle se disait qu’une belle mort, un noble flot de son sang généreux allait laver tout cela.
Peut-être aussi, en rendant justice, comme l’a fait l’auteur, aux vertus, aux bonnes actions (qui sont, selon son heureuse expression, le complément des bons ouvrages), à l’obligeance de Raynal, à cet amour généreux de la gloire qui lui avait fait élever à ses frais un monument aux fondateurs de la liberté helvétique, et fonder pour des prix dans cinq diverses Académies des rentes perpétuelles de douze cents-livres ; peut-être aussi ne fallait-il pas dissimuler le tort qu’il s’ôtait donné en signant et laissant paraître avec son nom, sous l’Assemblée constituante, cette Lettre si déplacée, dont l’auteur est maintenant connu, et le fut même dès ce temps-là. Peut-être enfin n’était-il pas sans utilité pour la morale de remarquer qu’en soufflant dans cette occasion une sorte de flétrissure publique pour une production qui n’était pas de lui, Raynal avait en quelque sorte été puni d’avoir usurpé seul la gloire d’un grand ouvrage où il avait eu tant de collaborateurs. » 99. […] Cette création rapide de chantiers, de magasins, de vaisseaux, sur un terrain qui était deux ans auparavant un quartier de la ville couvert de maisons, ce spectacle auquel il aurait dû s’attendre, l’exalta au point qu’il me fit des compliments ridicules ; car il me parla de la gloire que j’avais acquise en attachant mon nom à ce grand monument, et je ne voyais là rien de glorieux.
Il ne sentait pas assez que ce serait justement là son titre bien suffisant dans l’avenir, son incomparable spécialité et sa gloire. […] Ce n’est pas la gloire que j’irai chercher, ce n’est pas non plus une maladie morale que j’irai guérir, ce sont des maux physiques et l’ennui d’une position à laquelle je ne puis plus faire honneur, auxquels j’irai mettre un terme66. […] La Bruyère même eût été embarrassé de le définir exactement… (Et plus loin, après les entretiens d’Erfurt) : Je crus avoir jeté de la poudre aux yeux de mon rival de gloire et de puissance ; la suite me prouva qu’il avait été aussi fin que moi. » Napoléon, obligé de juger lui-même sa campagne de 1812 et de se condamner, se souvient à propos d’un beau mot de Montesquieu : « Les grandes entreprises lointaines périssent par la grandeur même des préparatifs qu’on fait pour en assurer la réussite. » Un trait fort juste sur Napoléon et qu’ont trop oublié ses détracteurs aussi bien que ses panégyristes, c’est que cette volonté de fer était souvent bien mobile comme celle de tous les joueurs passionnés, et qu’elle remettait souvent ses résolutions ultérieures les plus graves aux chances les plus fortuites.
Il écrit par hasard, il lui communique, il lui abandonne son manuscrit, il lui laisse le soin d’en faire ce qu’il jugera à propos ; il se soumet d’avance, et les yeux fermés, à sa décision, à ses censures, et il se trouve un matin avoir acquis, à côté de son frère, une humble gloire tout à fait distincte, qui rejaillit à son tour sur celle même du grand aîné, et qui semble (ô récompense !) […] M. de Maistre a beaucoup plus peut-être réfléchi et raisonné sur celui des deux arts auquel il ne doit pas sa gloire : il manie l’autre sans tant d’étude et d’analyse des couleurs. […] De ce point obscur et imperceptible où il m’a fixé, je concours à sa gloire, puisque j’y suis dans l’ordre.
Homme heureux, il a compris de bonne heure que ce n’était plus le temps de l’élévation ni de la grande gloire, et il s’est mis à le dire sous toutes les formes les plus agréables, les plus flattées. […] Positif et sage (ce qui est un trait de mœurs littéraires à noter), laborieux et jouissant (ce qui est un trait commun aujourd’hui), il s’est dérobé toujours aux ovations de l’engouement et de ce qu’il aurait plus de droit que bien d’autres de nommer la gloire. […] Mais une reine, mais une noble femme à gloire historique, n’est-ce pas une profanation que de les commettre ainsi après coup dans des intrigues improvisées ?