Malgré les différences qu’on a cru voir entre le de Maistre qui parle à cet être abstrait et sans visage, le public, et le de Maistre qui parle à ses amis ou à ses enfants, aux visages qu’il aime, il y a pour le vrai critique le de Maistre de toutes les Correspondances dans le de Maistre des Œuvres, et j’en atteste particulièrement les Soirées de Saint-Pétersbourg !
Et c’est là ce que j’ai voulu noter aujourd’hui, c’est cette différence entre l’intérêt de ces deux notices, dans lesquelles je me détourne du philosophe pour ne voir et n’exalter que l’écrivain.
Et même comme écornifleurs, avec l’identité de la même faim, creusant leurs pauvres ventres à tous les deux, il y avait encore une différence notable entre Colletet et Villon, L’un nettoyait modestement les assiettes, et l’autre les cassait, quand il ne les prenait pas !
. — Dans l’intention la plus sérieuse de leur auteur, les Lettres d’une mère à son fils sont évidemment un traité d’éducation mis sous une forme romanesque, comme, par exemple, l’Adèle et Théodore de madame de Genlis, à la différence près que le livre de madame de Genlis, esprit balourd, mais non sans puissance, a de vastes et imposantes proportions, tandis que celui de Corne en a d’un exigu et d’un grêle !
Avec cette différence, pourtant, que le sanglier n’est pas un animal très gai, et que Grenier, ce gaulois, ce fils de Montaigne, est plein de rondeur et de bonhomie et de bonne humeur, alors même qu’il vous expédie !
Car elle fut de son temps et ne fut pas plus que de son temps, ainsi que l’attestent les lettres, et c’est la différence qu’il y a entre elle et Madame Du Deffand, qui fut aussi du xviiie siècle, et même qui en fut l’expression la plus concentrée et la plus complète, mais qui, du moins, eut la tête et le cœur plus haut que ce temps.
On verrait que l’illusion vient des perspectives de l’éloignement, de l’étrangeté des spectacles, de la différence de nature et de climat, de la magnificence physique, de tout ce qui peut, en passant, effleurer notre âme, mais ne pourrait pas l’entamer !
Le fond des choses y est si grand qu’on y sent réellement moins qu’ailleurs les différences de génie, et que la pensée y trouve presque, comme le cœur, son égalité devant Dieu.
Cela se ressemble… Avec les différences de rabougrissement, de race et de peau, comme le crapaud, dont Lavater faisait Apollon, ressemble à la tête de Méduse ; car les nègres donnent à tout leur profil.
Assurément, il y a une grande différence entre les Heures de loisir de lord Byron et ses autres œuvres ; mais, sous l’adolescente indécision des Heures de loisir, sous cette fausse emphase de jeunesse que nous eûmes tous, et qui n’est rien de plus que l’ignorance de la vie, on reconnaît pourtant déjà les lignes de ce galbe immortel qui sera tout à l’heure d’une beauté divine.
Mais la différence de celui-ci à celui-là, c’est que le clown, qui est un assassin, meurt de la guillotine et non pas de ses exercices, et que si M.
La vérité est accessible à tous, et les différences des hommes n’empêchent aucun d’y parvenir. […] Entre eux et lui, une différence pourtant s’était glissée. […] D’un auteur à l’autre, des différences qu’il ne soupçonnait point surgissent et s’accentuent. […] Sous cet accord fortuit des points d’arrivée, se cachait une double différence dans le point de départ, l’une de direction, l’autre de méthode. […] À cette différence considérable dans la direction, s’ajoute une différence plus considérable encore dans la méthode.
Ce sont choses qui compensent souvent dans l’esprit des femmes la différence de l’âge. […] Il ne pouvait pas risquer les mêmes choses à Paris qu’en province parce qu’il y avait cette grande différence qu’à Paris les femmes allaient au théâtre et qu’en province elles n’y allaient quasi point. […] La différence c’est que paysan qui singe le médecin et valets qui singent les précieux font la parodie consciemment et que Monsieur Jourdain la fait en pleine conscience. […] Entre le moraliste et le médisant il n’y a de différences que de style. C’en est une encore, et Célimène est du bon côté de la différence.
Mais, quelque différence qui sépare un homme d’un autre homme, elle s’évanouit, et l’égalité reparaît dans la souffrance et devant la mort. […] La différence qui paraît entre eux et leurs contemporains, voilà ce qui consacre et ce qui fait durer leur mémoire. […] J’aimerais alors qu’on voulût bien aussi me dire où est la différence. […] La vérité, la voici donc : c’est que, d’orateur à rhéteur, il n’y a de différence que celle de la solidité des choses qu’ils disent ; et, comme cette solidité n’est et ne peut être jamais fondée que dans l’opinion de ceux qui les écoutent, la différence, on le voit, n’est pas grande. […] On ne se trompe pas tant ; et, pour considérables qu’elles soient, les différences n’apparaissent que plus tard, beaucoup plus tard.
L’homme ne trouve plus de différence entre ses songes et ses perceptions. […] Toute religion est venue ici pour nous rappeler plus ou moins bien ce que nous savons déjà plus ou moins bien, à savoir qu’il y a une différence absolument infinie entre un homme de bien et un homme méchant, pour nous ordonner d’aimer l’un, infiniment, d’abhorrer et d’éviter l’autre infiniment, de nous efforcer infiniment d’être l’un et de n’être point l’autre1445. » — « Toute religion qui n’aboutit pas à l’action, au travail, peut s’en aller et habiter parmi les brahmanes, les antinomiens, les derviches tourneurs, partout où elle voudra ; chez moi, elle n’a pas de place1446. » Chez vous, fort bien, mais elle en trouve ailleurs. […] Il a beau essayer de comprendre Voltaire, il n’arrive qu’à le diffamer1449. « Il n’y a pas une seule grande pensée dans ses trente-six in-quartos… Son regard s’arrête à la superficie de la nature ; le grand Tout, avec sa beauté et sa mystérieuse grandeur infinie, ne lui a jamais été révélé ; même un seul instant ; il a regardé et noté seulement tel atome, et puis tel autre, leurs différences et leurs oppositions1450… Sa théorie du monde, sa peinture de l’homme et de la vie de l’homme, est mesquine, pitoyable même, pour un poëte et un philosophe. […] — Voilà l’idée originelle qui a fait les puritains, et par eux la révolution d’Angleterre. « Le sentiment de la différence qu’il y a entre le bien et le mal avait rempli pour eux tout le temps et tout l’espace, et s’était incarné et exprimé pour eux par un ciel et un enfer. » Ils ont été frappés de l’idée du devoir ; ils se sont examinés à cette lumière, sans pitié et sans relâche ; ils ont conçu le modèle sublime de la vertu infaillible et accomplie ; ils s’en sont imbus ; ils ont englouti dans cette pensée absorbante toutes les préoccupations mondaines et toutes les inclinations sensibles ; ils ont pris en horreur jusqu’aux fautes imperceptibles qu’un honnête homme se pardonne ; ils ont exigé d’eux-mêmes la perfection absolue et continue, et ils se sont lancés dans la vie avec la fixe résolution de tout souffrir et de tout faire plutôt que d’en dévier d’un pas. […] C’est qu’ils n’étaient point des fous, mais des hommes d’affaires ; toute la différence entre eux et les gens pratiques que nous connaissons, c’est qu’ils avaient une conscience : cette conscience était leur flamme : le mysticisme et les rêves n’en étaient que la fumée.
Mais, à la différence de la Grèce, qui renvoyait les fils de Rome dans leur pays, policés par ses philosophes et ses poètes, et conquis au goût des lettres et des arts, l’Italie du seizième siècle renvoyait en Espagne ses élèves espagnols, gâtés par le bel esprit, qu’elle tenait plus en honneur que le génie. […] Quoique je nage en pleine eau, comme vous voyez, et qu’après avoir traversé les plus beaux fleuves d’Allemagne, j’aie presque aujourd’hui toute la mer Baltique pour me promener, je me trouve loin de la Brévone comme un vrai poisson hors de l’eau ; car, de nous autres Tritons à un poisson, il y a peu de différence… Vous croyez bien que pas une des Muses n’a voulu me faire compagnie dans le Nord, et que des demoiselles nourries au doux climat de la Grèce ne s’embarquent pas volontiers pour la mer Glaciale… Les intérêts du Nord, de l’Allemagne, de l’Angleterre et de la Hollande sont les plus galantes choses dont je m’entretienne. […] Boileau n’aida pas peu à faire faire cette différence, et à rétablir dans les écrits non la pudeur qui s’effarouche de la vérité, mais celle qui, acceptant ce qu’il y a dommage à ignorer, veut ignorer tout ce qu’il y a dommage à apprendre107. […] A la différence de Racine, où il y a tant à admirer, même quand on en ôte les vers, dans Boileau, les vers ôtés, on sent une certaine faiblesse de conception. […] « Acante et Polyphile, dit-il, penchaient tous deux vers le lyrique, avec cette différence qu’Acante avait quelque chose de plus touchant, Polyphile de plus fleuri. » 132.
La différence de celle-ci consiste dans la fiction et dans le merveilleux du sujet raconté, qu’elle borne à une principale action, entremêlée de ses épisodes. […] Il est évident que, dans la plupart de leurs productions, les différences des genres leur ont échappé. […] Nous n’avons que l’alexandrin pour les deux genres, et les anciens marquaient ainsi toutes les différences des leurs par la différence même des moyens d’exécution. […] Un regard jeté sur les différences de ses productions ne sera pas tout à fait inutile. […] » Cette différence existe donc entre les deux maîtres de la scène, que Racine a bien peint les cœurs, et Corneille les grands cœurs.
D’une époque à une autre, s’il aperçoit bien quelques différences, il ne les impute qu’à la lenteur du « progrès des lumières ». […] et si l’on ne le peut pas plus en histoire qu’en logique, c’est une première différence de l’« esprit encyclopédique » et de l’« esprit classique ». […] Et n’avouerons-nous pas qu’il y a bien quelque différence à ne s’autoriser en tout que de la tradition, ou au contraire à ne la traiter en tout que comme un obstacle et une ennemie ? Combien d’autres différences ne pourrait-on pas, ne devrait-on pas signaler, de morales ou de philosophiques, et même de politiques, s’il ne fallait craindre que, dans une histoire de la littérature, l’indication n’en parût un peu hors de son lieu ! […] Où ils n’aperçoivent pas la différence, ils la nient sans plus de scrupule ; et quand par hasard ils l’entrevoient, ce sont, disent-ils alors, « des cheveux coupés en quatre ».
. — Différence des deux tempéraments, des deux goûts et des deux esprits. […] Ici, comme tout à l’heure, l’auteur plaide les raisons du prochain ; la seule différence est qu’il les plaide avec trop de chaleur : c’est une insulte sur une insulte. […] La différence des deux œuvres marquera la différence des deux littératures.
Oubliez, en effet, la différence des genres et la supériorité de la grandeur tragique sur la verve comique ; et, cette différence des deux genres admise, comparez les deux écrivains au point de vue de la perfection de leur ouvrage. […] Quoi qu’il en soit, du boucher au bourreau, il n’y a de différence que dans la victime. […] vous n’êtes pas pour être de mes gens ; Je refuse d’un cœur la vaste complaisance Qui ne fait de mérite aucune différence ; Je veux qu’on me distingue ; et, pour le trancher net, L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait.
Les philosophes, pleins de crainte ou d’espérance, Songent et n’ont entre eux pas d’autre différence, En révélant l’Eden, et même en le prouvant, Que le voir en arrière ou le voir en avant. […] Quelle différence y a-t-il « entre un événement et une saison, entre un chagrin et une pluie, entre une vertu et une étoile ? […] Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination199. » Hugo revient plus d’une fois sur cette identité profonde des hommes, qui, pour lui comme pour Schopenhauer, est l’origine métaphysique de la pitié et de la fraternité. « Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. […] Rapprocher les mots est souvent un moyen de faire mieux éclater toute la différence des idées.
Ces dernières différences n’intéressent qu’indirectement la parole intérieure ; elle suit en instrument docile les lois individuelles de la pensée et de la volonté ; la pensée est capricieuse ou méthodique, dirigée par les circonstances ou gouvernée par une raison ferme ; la parole intérieure la suit dans ses évolutions, interrompue plus ou moins fréquemment par l’émission de notre parole ou par l’attention que nous donnons à celle d’autrui ; sa loi propre n’en est pas moins la même pour tous les hommes. […] Egger parle de « sonnet bouddhiste » et d’aspiration au « nirvana » : voir en effet le premier quatrain (« Dans la sphère du nombre et de la différence,/ Enchaînés à la vie, il faut que nous montions,/Par l’échelle sans fin des transmigrations, / Tous les degrés de l’être et de l’intelligence »), puis les deux tercets qui commencent par le vers cité (« Le silence, l’oubli, le néant qui délivre,/ Voilà ce qu’il me faut ; je voudrais m’affranchir /Du mouvement, du lieu, du temps, du devenir ; // Je suis las, rien ne vaut la fatigue de vivre, / Et pas un paradis n’a de bonheur pareil, / Nuit calme, nuit bénie, à ton divin sommeil »). […] Sophiste, p. 263-264 : « Pensée et discours […], c’est la même chose, avec cette seule différence que le dialogue intérieur de l’âme avec elle-même et sans la voix […] s’appelle pensée, tandis que ce qui vient de la pensée par la bouche avec des sons articulés s’appelle discours. […] Première affirmation capitale quant à ce nouveau concept de « parole intérieure », mais elle ouvre un débat ultérieur (voir notre présentation) sur la continuité et la part de ce discours intérieur dans la pensée (voir notamment les différences avec le courant de conscience chez William James en 1890).
Grande est la différence entre la disposition à ne se laisser convaincre que légitimement et l’habitude de ne se croire jamais convaincu. […] Il est difficile de dire à quoi tient cette différence. […] Convenons qu’à cet égard une différence notable existe entre ces temps et les nôtres. […] Remarquons, du reste, à ce point de vue, la différence de notre temps à celui de La Bruyère. […] Toutefois, et par cela même que leur morale leur est donnée par leur religion, ils peuvent offrir entre eux des différences, suivant les différences de leurs vues religieuses.
La grande différence qu’il y a entre cet art-là et l’art classique ne serait-elle pas que l’art classique choisit le fait suprême, intense, où tous les semblables sont contenus, comme le moins dans le plus ; l’autre, au contraire, l’art réaliste ou naturaliste, quand il ne cesse pas d’être un art, choisit encore, mais choisit le fait moyen, rigoureusement équivalent, identique aux faits de la collection qu’il représente, n’ayant rien de plus, rien de moins, comme une expérience de physique ne doit rien contenir qui ne se retrouve dans toutes les apparitions ou reproductions du phénomène qu’elle manifeste ?
« Vous vous souvenez, dit Balzac, du vieux pédagogue de la cour et qu’on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes, et qui s’appelait lui-même, lorsqu’il était en belle humeur, le grammairien à lunettes et en cheveux gris… J’ai pitié d’un homme qui tait de si grandes différences entre pas et point, qui traite l’affaire des gérondifs et des participes comme si c’était celle de deux peuples voisins l’un de l’autre, et jaloux de leurs frontières.
J’avais donc relu les pièces qu’on va représenter après mon départ, et, me souvenant du sang-froid, aussi de l’ardeur communicative, avec lesquels notre respecté doyen excelle à démontrer qu’au fond et malgré des différences intéressantes Athalie et Girodot, c’est toujours la même chose, vue là sous l’angle dramatique, ici sous le comique, que c’est une lutte semblable pour la puissance figurée là par le trône d’Israël, ici par la fortune d’un rentier, j’avais entrepris de vous transmettre des assurances analogues.
C’est en examinant avec attention cette différence, qu’il parviendra à déterminer jusqu’à quel point l’habitude influe sur le plaisir que nous font la poésie et la musique, ce que l’habitude ajoute de réel à ce plaisir, et ce que l’opinion peut aussi y joindre d’illusoire.
Toute la différence entre ces deux hommes est dans ces deux mots.
Il était expédient de placer Gœthe et Diderot dans le cadre étroit d’un même volume, pour, rapprochés ainsi l’un de l’autre, les faire mieux juger et donner une idée plus exacte et plus nette de leur identité ; car, malgré les différences de pays et d’époque, de langue et d’idée, d’influence et de destin, Goethe et Diderot— pour qui creuse et pénètre au-delà — sont des esprits de nature identique… Gœthe — le dernier venu des deux — est certainement le plus grand dans l’opinion des hommes, comme Charlemagne est plus grand que Pépin ; mais c’est Diderot qui est le prédécesseur et le père, — et encore est-ce un père qui n’a pas donné tout son tempérament à son fils.
On y trouve, par exemple, la supériorité posée du romancier sur l’historien, qui procèdent l’un comme l’autre, mais avec cette différence que l’historien compulse et que le romancier crée.
Quelle différence entre Guy Livingstone et les autres romans contemporains, et surtout ceux-là (il faut le dire) qui se publient dans notre pays !
quelle que soit la différence de ton de ces deux ouvrages, ils ont cela de commun qu’ils montrent très bien, chacun à sa façon, l’état actuel de la philosophie, et sur quel pauvre grabat d’idées la malheureuse se sent mourir.
Flourens et Fontenelle, un rapport qui saute aux yeux, malgré et à travers toutes les différences de philosophie, de sentiment et de destinée, qui existent entre le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences du dix-huitième siècle et le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences d’aujourd’hui, et ce rapport, c’est l’incomparable diaphanéité de leur Exposition à tous deux.
Mais où commence la différence entre ces deux inconnus faits pour ne pas l’être, le voici : L’auteur des Ruines de la Monarchie française est mort dédaigneux de la publication de son livre, qu’il savait, de conception et de sujet, impopulaire, l’ayant gardé fermé sous son coude après l’avoir écrit, et achevé ainsi de vivre, la tête qui l’avait pensé dans sa main, ne demandant rien à son siècle… L’auteur des Philosophes et la Philosophie n’a pas eu, lui, cette indifférence, qui est une impertinence sublime !
Il y a des différences dans la gloire de Bossuet, comme il y a des places plus rayonnantes, plus condensées, plus blanches dans la lumière, mais de l’absence de lumière, mais de l’ombre positive à un seul endroit de cette vie étonnante, on la cherche en vain… Seulement, cette lumière qui partout l’inonde, et dont l’écrivain qui la retrace finirait par être ébloui, passant à travers les mœurs simples et fortes de cet homme trop grand pour n’être pas un bon homme, donne à cette vie, aveuglante d’éclat, des tons doux, charmants, attendris, qui nous reposent et qui nous touchent, et qui ont influé, sans qu’on s’en soit rendu bien compte jusqu’ici, sur ce qu’il y avait de plus beau et de plus profond dans sa pensée.
Quelle différence entre Guy Livingstone et les autres romans contemporains, et surtout ceux-là (il faut le dire) qui se publient dans notre pays !
Cependant, entre cette oraison funèbre et celle du grand Condé, il y a la même différence qu’entre les deux héros.
La différence de l’homme à Dieu, pour être raisonnable, ne doit pas dépasser de beaucoup celle de César à l’esclave. […] Il a visiblement le dessein de donner à la postérité une bonne opinion de lui-même ; mais c’est que, à la différence de Rousseau, il s’estimait : preuve de force. […] Ce qu’il faudrait démontrer, c’est qu’il n’y a point de différence entre les mouvements dus à une réaction chimique et les mouvements dus à des réactions vitales. […] Voilà la différence entre la barbarie et la civilisation ! […] Les récents linguistes, échoués dans la méthode purement botanique et descriptive, ne font aucune différence entre les mots de vraie race et les immigrants barbares.
Il rappelle dans la préface générale de la Comédie humaine que le naturaliste aura « pour éternel honneur » d’avoir montré que « l’animal est un principe qui prend sa forme extérieure, ou mieux, les différences de sa forme, dans les milieux où il est appelé à se développer. Les espèces zoologiques résultent de ces différences. » Et il continue : « Pénétré de ce système, je vis que la société ressemble à la nature. […] Seulement, — et c’est encore ici le cas de marquer la différence entre l’internationalisme et le cosmopolitisme, — ils viennent lui demander non pas de s’absorber en elle, mais apprendre d’elle à mieux servir leur propre pays. […] Ceux qui la menaient, à la différence d’aujourd’hui, étaient exempts de toute influence étrangère. […] Il la distinguait, cette psychiatrie, de la neurologie qu’il connaissait très bien, mais qui ne l’intéressait pas au même degré que cette recherche des phénomènes psychopatiques, leur conditionnement, leur évolution, leurs différences d’espèces.
C’est là qu’on peut étudier la différence du génie vrai et du faux génie. […] Victor Hugo, quelle différence ! […] Qu’ils le sachent bien, toute la différence qui existe entre nous et les prétendus enthousiastes des Contemplations, c’est que nous allons écrire tout haut une partie de ce qu’ils pensent tout bas. […] qu’on pense à atténuer les différences, à contester le bienfait, à nier le progrès ? […] Jamais aussi le sens et les différences des persécutions ne m’avaient plus frappé.
Ici éclate la différence internelle de leurs deux races. […] Ici encore éclate la différence et la contrariété de leurs deux races. […] Il y trouve la différence. […] Il y trouve la différence. […] C’est une différence entre deux remontante, une autre différence de race, plus subtile, une scission de fissuration peut-être encore plus disjoignante.
C’est là précisément, à côté des ressemblances, la différence essentielle qui est entre nous et les hommes de la fin du xviiie siècle. […] Herckenrath aboutit à cette formule qu’il met en italiques pour en signaler l’importance : « Nous aimons à rencontrer l’harmonie et l’ordre dans l’apparente irrégularité. » La différence est-elle prodigieuse ? […] Il y a pourtant une différence, c’est que Chateaubriand démissionnaire resta démissionnaire, et que Volney démissionnaire fut maintenu sénateur et resta sénateur pendant tout l’Empire, et, de plus, fut créé comte. […] Il y a quelque différence. […] Et c’est très bien, sans doute : mais il y a la différence du talent au génie, et rien ne montre mieux qu’il y a plus loin de zéro à un que de un à cent, et que le talent à côté du génie, c’est un pur rien à côté de quelque chose.
Comme aujourd’hui : et, en dépit des différences, que d’analogies entre les époques ! […] Paris était le modèle ; et on notait, avec esprit, les singulières différences de la province. […] Il examinait une réalité contemporaine, mais étrangère ; et la différence d’un pays à un autre est la même que d’un siècle à un autre. […] Entre celui-ci et celle-là, Gilbert Augustin-Thierry n’établit pas, on le verra, une différence du tout au tout. […] Cependant, la différence des mots indique une différence de l’idée.
La distance dans le temps, à la différence de la distance dans l’espace, rend les objets plus grands et plus nets. […] Selwyn Image a commencé sa seconde conférence en expliquant plus complètement ce qu’il entendait par art littéraire, et il a fait remarquer la différence qui existe entre l’illustration ordinaire d’un livre et des œuvres créatrices et originales, telles que la fresque de Michel-Ange, l’Expulsion de l’Eden, et la Beata Beatrix de Rossetti. […] — Va pour shakespearien, répondit l’artiste, en se demandant par quelle subtile nuance d’expression le modèle allait exprimer la différence. […] Ce sont les grandes différences de position sociale qui existent entre eux. […] La différence entre l’esprit classique et l’esprit romantique dans l’art a été souvent discutée, et avec une grande exagération d’emphase.
Enfin, dans ses préventions pessimistes, contre lesquelles protestaient assez hautement ses propres efforts et ceux de plusieurs de ses nobles compatriotes, il estimait que la différence littéraire actuelle entre la France et l’Italie, c’est qu’en France il y avait encore quelques personnes qui cherchaient à bien écrire, et qu’en Italie il n’y en avait plus. […] Le rapprocher de ces hommes éminents, de ces écrivains généreux, marquer les rapports exacts et les différences, conviendrait à des juges mieux informés et plus compétents que nous. […] Il y a, dans la manière de penser et de sentir des anciens, de telles différences dès qu’on les compare à nous, qu’il faut, si l’on ne veut leur faire injustice, les connaître tout entiers.
Dans son inconcevable poème du Jugement dernier, il a écrit l’œuvre extrême qu’il pouvait écrire. » L’entretien se tourna ensuite sur le poète italien Torquato Tasso, et sur ses différences avec Byron. […] La différence, c’est la vie commune que l’on aperçoit toujours chez eux entre la nature extérieure et les personnages humains. […] Même dans une seule famille, par exemple dans celle des fauvettes, il y a de grandes différences.
Jourdain, qui fait de la prose sans le savoir, et Gustave Flaubert, il y a une différence quantitative, mais non pas qualitative ; de même entre le talent et le génie. Et encore : entre la prose d’un artiste et les vers d’un poète, il n’y a aucune différence esthétique de qualité. […] Ou bien n’a-t-il pas vu lui-même la différence profonde qu’il y a entre les genres lyrique, épique, dramatique d’une part, et la vie domestique, la chevalerie, l’idylle, la cruauté, d’autre part ?
Il n’avait pas, en ce genre de recherches, le flair et la piste ; il ne savait pas tirer un fait d’un autre ; dès qu’il s’offrait une difficulté, une différence, il était désarçonné. […] Magnin ne sentait pas assez dans chaque branche les différences tranchées, les points de départ et les fins : ce qui lui manquait, c’était le coup d’archet, ou de le donner lui-même ou de le distinguer chez d’autres ; il était porté à voir dans les choses plus de continuité et de suite qu’elles n’en ont.