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511. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Aussi, nous plaît-il de clore cette courte notice par un souvenir bien près de nous et déjà bien effacé au milieu de ces luttes, nous voulons dire l’apparition en 1887 du très curieux poème de H.  […] Louis Dumur a publié tout un volume de vers métriques français ; c’est ingénieux, c’est curieux, mais arbitraire et, je crois, vain. […] » D’ailleurs, un fait curieux, bien significatif : Gineste me racontait que dans un des récents concours poétiques, en province, en dehors du lauréat qu’on devait primer, tous les concurrents étaient des gens du peuple. […] Et sur cette image aussi juste que curieuse, notre conversation prit fin ; mais, avant de nous quitter, M.  […] » Je crois que le vers libre triomphera, et qu’il triomphe déjà… Je crois que, pour les curieux de poésie, la sélection entre les vrais poètes et les adaptateurs sera plus facile à faire parce que, quand le vers libre n’est pas manié par une personnalité vive, il devient de la mauvaise prose assonancée.

512. (1900) La culture des idées

On trouverait une assez curieuse illustration de ces principes en examinant l’état présent de la morale sexuelle. […] C’est une régression assez curieuse. […] Huysmans ; elle est curieuse et peut servir de prétexte à quelques réflexions. […] Si les cathédrales sont le développement des basiliques, monuments auxquels la symbolique ne peut s’adapter, il s’ensuit que la symbolique est postérieure aux églises ; qu’elle peut en donner une explication quelquefois curieuse, mais jamais certaine. […] Elle est bien curieuse, cette littérature des préfigurations !

513. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Peu curieux de philosophie pure, il a un goût très prononcé pour une sagesse pratique et à portée de la main. […] La curieuse, irrémédiablement blasée et perverse et qui n’a même presque plus de sens. […] Il néglige les questions d’origines, si curieuses pourtant, mais dont c’est la nature de ne pouvoir jamais être entièrement débrouillées. […] Celles qu’il a écrites lors de l’avènement de Guillaume II, et où il s’essaie à prévoir ce que sera le nouvel empereur, marquent un curieux effort de divination. […] Il est intelligent, instruit et même curieux.

514. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

dit Ion, je ne suis pas si curieux. […] C’est « curieux et bien fait », comme disent les camelots, et c’est même charmant. […] Cela est curieux, cela est savoureux, mais cela est tout de même un peu hybride. […] Il est si curieux ! […] Cas plus curieux, à mon sens, que celui de Lanspessade C’est sur ce dernier que l’auteur a porté presque tout son effort.

515. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

La révolution de février 1848 ne me déconcerta point, quoi qu’on en ait dit, et me trouva plus curieux qu’irrité. […] Homme doux et intègre, témoin éclairé et modéré de la Révolution, M. de Sainte-Beuve collectionnait en curieux et en homme qui s’y intéressait les journaux du temps (le Courrier de l’Égalité, le Journal de Paris) et un grand nombre de brochures. […] Il y a là des témoignages contemporains qui seraient curieux à recueillir, quoiqu’ils n’ajoutent rien à ce qu’on sait depuis, mais ils pourraient être une preuve de plus à l’appui de la vérité. — On s’est toujours piqué d’exactitude et de véracité de père en fils, et on les trouvait sans les chercher, par netteté et rectitude d’esprit. — Je relève en marge du Vieux Cordelier ce portrait entre autres de Camille : « Desmoulins avait un extérieur désagréable, la prononciation pénible, l’organe dur, nul talent oratoire ; mais il écrivait avec facilité et était doué d’une gaieté originale qui le rendait très-propre à manier l’arme de la plaisanterie. » — N’est-ce pas un type du pamphlétaire comme on se le figure ? […] H… avait eu tort cependant d’être trop curieux.

516. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Ce sont ces Lettres de William Coxe, traduites de l’anglais et augmentées par le traducteur (1781), qui attirèrent vivement l’attention des curieux et qui commencèrent la réputation du jeune Ramond. […] Il décrit dans un curieux détail les mœurs et le gouvernement des petits cantons ; il n’a rien gardé du vague et de la fougue qui dominaient dans ses précédents ouvrages ; la partie positive et commerciale l’occupe ; il ne néglige aucune des circonstances physiques des lieux qu’il parcourt ; il y mêle des considérations morales qui le montrent affranchi des lieux communs de son siècle, ou plutôt devançant l’esprit du siècle prochain.

517. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Ce monde-ci est une pauvre mascarade… Ce pauvre homme (il s’agit d’un abbé Marini, un admirateur de Dante à Paris, et que pour cela Voltaire vient d’appeler un « polisson »), ce pauvre homme a beau dire, le Dante pourra entrer dans les bibliothèques des curieux, mais il ne sera jamais lu. […] Ampère, au milieu des diversités si riches de sa curieuse intelligence, revenait souvent à Dante avec une prédilection, ingénieuse toujours, et toujours munie de lumières nouvelles.

518. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Ce procédé qu’il emploie si bien avec l’empereur Alexandre, il l’applique un peu trop uniformément en général aux paroles de Napoléon ; il en a tant lu et vu de curieux échantillons qu’on aimerait à avoir le texte même, dût le papier en être déchiré quelquefois. […] Thiers en a eu sous les yeux les plus curieux exemples.

519. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Voici un curieux investigateur, M.  […] Je dois cependant avertir que depuis cette défaite des genres auxquels il s’était voué, Saint-Amant n’a pas cessé de garder çà et là des fidèles, et qu’il a même retrouvé en dernier lieu des admirateurs, ou du moins des curieux passionnés.

520. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Par le choix, par la méthode et le complet de ces collections, Marolles s’est placé au premier rang des amateurs et des curieux, et s’est acquis l’estime et la reconnaissance des artistes. […] Mais s’il n’eut qu’un œil pour voir, on peut dire qu’il s’en servit avec d’autant plus d’activité, toujours curieux et l’esprit à la fenêtre.

521. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Le plus curieux morceau du volume, et dont le passage principal était déjà connu par un écrit de M.  […] Elles ne sont curieuses qu’au point de vue biographique.

522. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Molé sans garanties suffisantes), à mes impressions personnelles, à l’insistance du roi, à l’urgence de la situation, et aussi à une disposition de ma nature qui est d’avoir trop de facilite à accepter ce qui coupe court aux difficultés du moment, trop peu d’exigence quant aux moyens et trop de confiance dans le succès. » Il est curieux, en le lisant, de remarquer comme ces formes de phrases se reproduisent involontairement sous sa plume : « J’ai la confiance de croire, etc. […] Molé : « La Coalition vient de porter un terrible coup au trône, et ce qu’il y a de curieux, ce sont des monarchiens qui l’ont réduite a ce piteux état… Ah !

523. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

« Quelquefois on n’y pensait plus, et il reparaissait triomphant avec le mot de l’énigme ; — et il riait de toutes ces originalités de studieux et de curieux avec une naïveté charmante. […] Cet aimable esprit, si curieux, si vacant, quoique possédé par un art spécial, et comme toujours aux regrets, nourrissait une tristesse intime, une plaie cachée.

524. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Ou bien encore, car son cas pathologique est curieux et appelle les comparaisons médicales, il est comme un homme qui aurait avalé un cent d’épingles ou plutôt de fines aiguilles, et toutes les aiguilles lui sortent après un certain temps par mainte issue et mainte voie douloureuse. […] Les curieux peuvent chercher dans la Revue anecdotique du 1er avril, pages 231-240.

525. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Schahabarim, qui sait d’Hamilcar que Salammbô ne doit pas être prêtresse et qu’elle peut d’un jour à l’autre devenir épouse, résiste à son curieux désir que ce refus ne fait qu’irriter. […] Flaubert, pour l’éclaircir et pour orienter les curieux, un instrument indispensable, une carte de Carthage, un plan de l’isthme, des localités et des monuments tels que l’auteur les a conçus : toute une partie estimable du livre y gagnerait.

526. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Cependant Ronsard pouvait encore faire quelque chose de son sujet, s’il y avait versé les sentiments généraux de cette nation qui depuis un siècle et demi commençait à prendre conscience d’elle-même, s’il avait su imiter la « curieuse diligence » de Virgile, et jeté toute la France, ses souvenirs, son âme et son génie dans ce mythe érudit. […] Il fait alterner la strophe de 6 vers avec celle de 4, ou, inversement, celle de 12 vers avec celle de 8 : parfois il fait alterner quatre longs vers avec six vers courts, etc. — Voir Odes, V, 33, un curieux artifice dans l’agencement des rimes ; ou IV, 31 ; ou encore IV, 17.

527. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Et les exemples de L’Hôpital, de Du Vair même, montrent combien l’amas des citations curieuses fut alors funeste au progrès de notre éloquence. […] Autour de ces idées fondamentales, il groupa une théorie générale des formes diverses du gouvernement, de fortes études sur les progrès et les révolutions des États, des réflexions curieuses sur l’adaptation des institutions politiques aux climats, enfin de très libérales doctrines sur l’impôt et l’égale répartition des charges publiques : si bien que ce livre, sans éloquence, sans passion, pesant, peu attrayant, fonda chez nous la science politique, et ouvrit les voies non seulement à Bossuet pour la théorie de la royauté française, mais à Montesquieu pour les principes d’une philosophie de l’histoire.

528. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Weiss la rencontre en chemin, elle devient « la merveille unique entre toutes »  On sait que Perrault fut un esprit curieux et original, et nous goûtons tous la grâce parfaite des Contes de fées. […] Il est aussi curieux des mœurs des hommes qu’entêté du beau.

529. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Il ne faut donc pas le demander à ceux qui font profession de ne peindre que des réalités plates ou brutales, ou qui affectent de n’être curieux que du monde extérieur et de la plastique des choses. […] Alphonse Daudet a beaucoup d’esprit et qu’il est toujours à l’affût, il s’arrête et s’intéresse à des détails qui nous échapperaient ou que nous remarquerions à peine ; il nous fait trouver curieuses par la façon dont il nous les présente des choses tout ordinaires et qui nous auraient sans doute faiblement frappés ; il a, si j’ose dire, un merveilleux flair des petits drames obscurs dont fourmille la réalité.

530. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Et, en même temps, il nous a montré un scélérat si élégant, d’une pâleur si distinguée dans son costume noir, si spécial par l’ironie sacrilège qu’il mêle à ses discours, que, si Elmire lui résiste, ce ne peut plus être chez elle dégoût et répugnance, et que, vraiment, en supposant cette jeune femme un rien curieuse, et de tempérament moins paisible, on aurait presque lieu de trembler pour elle… Oh ! […] (Et je pourrais ajouter que les figures les plus populaires ont été souvent créées par des esprits fort médiocres : tels Robert Macaire ou Joseph Prudhomme.) — Alphonse Daudet a conçu et fait vivre vingt personnages d’une vérité plus rare que Tartarin, d’une observation plus difficile, plus aiguë, plus curieuse ; et peut-être est-ce du seul Tartarin que les siècles se souviendront.

531. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

Quel accueil Gargantua y reçoit des trop curieux et toujours badauds Parisiens ! […] Il est remarquable comme Rabelais veut que son royal élève soit en quête et curieux de toutes choses utiles, de toute invention moderne, afin qu’il ne se trouve empêché ni étonné nulle part comme tant de petits savants qui ne savent que les livres.

532. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

Pour un simple observateur désintéressé, ce changement subit de rôles est extrêmement curieux. […] je suis en ce moment occupé à observer et à vérifier un fait curieux : Comment les générations évincées, si elles n’y prennent garde, passent vite à l’émigré du dedans, à l’ultra, au voltigeur de Louis XV, ou comment les ailes de pigeon leur poussent.

533. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

On ne saurait s’étonner qu’il ait mis trente ans de sa vie à ce travail curieux et d’un détail infini, à cette fabrique industrieuse, où la verve ne le soutenait pas. […] Sa description, dont je ne cite qu’une partie et que les curieux peuvent chercher en entier (chap. 

534. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Ce qu’il en a dit montre que le principe de cette œuvre n’est nullement original — et qu’elle ne doit se développer que comme très intelligente et curieuse compilation recréée par un esprit poétique, délicat et éminemment subtil, des conceptions idéales à priori. […] Gustave Kahn, qui de très haut le domine, est lui un esprit curieux.

535. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre I : De la méthode en général »

Au reste, ce n’est pas la première fois qu’on a vu un savant s’interroger avec curiosité sur les principes de la méthode, et on pourrait faire une curieuse histoire de la logique composée presque exclusivement des ouvrages des savants. […] Celui-ci avait dit que l’hypothèse dans les sciences joue de plus en plus un rôle subalterne ; on lui répondit avec raison que « l’hypothèse est toujours le premier pas qu’il faut faire pour procéder à chaque nouvelle coordination des faits », qu’à la vérité « l’hypothèse ne précède pas l’observation, car la perception desfaits est elle-même une condition indispensable de la production des hypothèses », mais qu’elle la suit, et qu’elle-même précède le raisonnement sur les faits, «  car on ne peut raisonner sur les faits observés qu’au moyen d’une idée préalablement adoptée : on ne cherche à démontrer que les théorèmes qu’on s’est posés 24. » On trouvera dans la même leçon beaucoup d’autres idées très-dignes d’être méditées, et, dans cette lutte curieuse entre l’Église et l’hérésie, nous croyons que c’est l’Église qui avait raison.

536. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Il serait curieux de comparer sa manière comme critique dramatique à celle de M.  […] Chose curieuse ! […] Il a mieux aimé rester un amateur, un curieux. […] Je serais curieux de savoir pourquoi la jouissance que me cause le parfum d’une rose est moins certaine que la souffrance dont ses épines me font sentir l’aiguillon. […] Il n’est encore qu’à demi satisfait par un tableau curieux de quelque coin du monde, par une peinture exacte de telle ou telle partie de la société.

537. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310

Tous les genres d’intérêt avaient appelé et convié à cette séance l’auditoire le plus curieux, le plus varié et le plus élégant ; la fête a répondu en grande partie à l’attente.

538. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVIII » pp. 158-163

— Il a paru également un ouvrage sur les Rapports de la littérature française avec la littérature espagnole (2 vol. in-8°), par M. de Puibusque, ouvrage qui a obtenu un des prix que décerne l’Académie française ; c’est une monographie curieuse et une sorte de dissection particulière et savamment poussée.

539. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

Le mot arrive quelquefois à un sens absolument contradictoire avec son étymologie : un exemple assez connu mais curieux est celui de cadran, venu de quadrantem, qui avait pris la signification de carré.

540. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Mais ce sont là, — de notre point de vue, à nous autres, curieux désintéressés, — des péchés véniels.

541. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Je vais rappeler ici quelques traits de cette existence si curieuse. […] » Elle parut curieuse d’entendre la lecture du pamphlet. […] Les relations des deux femmes sont curieuses à connaître ; elles servent à bien préciser l’exacte température morale de la société où vivait la comtesse. […] Sans doute il pensait à part lui : ô les curieux et intéressants personnages que l’aubergiste du Lion d’Or et sa femme, l’apothicaire et le pasteur, Hermann et Dorothée ! […] Il comprend les Mémoires et l’Apologie de M. le prince de Marcillac, curieux écrit découvert par M. 

542. (1913) Poètes et critiques

Je n’en veux pour exemple que cette pièce, l’une des plus curieuses du volume, et qui a pour titre La Fin des Gueux. […] J’ai eu entre les mains un document bien curieux : les épreuves des Blasphèmes, en regard de celles de La Mer. […] Sainte-Beuve, qui s’y était très vivement intéressé, nous a laissé des détails curieux sur la façon dont ces lectures furent organisées alors pour la première fois, sur l’accueil que le peuple illettré fit à Corneille, à Racine, à Molière. […] Il a dîné chez l’archevêque, le jour de l’ordination des jeunes pasteurs, et, d’un regard auquel bien peu de chose échappe, il a noté ce que la fête avait de curieux, ce qu’elle suggérait de réflexions, ce qu’elle offrait de heurts, de disparates. […] Taine n’est pas, assurément, le seul Français curieux de philosophie qui ait eu à souffrir d’une instruction scindée et incomplète, mais le défaut — M. 

543. (1879) À propos de « l’Assommoir »

À la même époque, il lut le curieux livre du docteur Lucas : l’Hérédité naturelle, Les découvertes des physiologistes venaient à l’appui de ses propres observations ; car, à Aix, où il a été élevé, M. Zola avait remarqué de lui-même plusieurs faits curieux dans son propre entourage. […] Mais un romancier ne peut plagier que des œuvres d’imagination ; s’il se borne à chercher des détails curieux dans des ouvrages spéciaux, cela fait seulement honneur à sa conscience d’écrivain. […] La chambre à coucher est surtout curieuse. […] Rien n’est curieux à étudier comme le style de M. 

544. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Je signalerai, entre autres passages curieux, cette scène des élections prise au vol. […] Ceux qui ont connu Henry Monnier ont constaté ce fait curieux. […] — Au fait, dit-il, le cas est peut-être curieux. […] Nous nous rappelons à ce sujet un fait bien curieux et dont nous connaissons plusieurs témoins. […] » Dans ce terrible voyage, qui rappelle en plus d’un incident celui de Louis XVI, je trouve ce détail curieux au point de vue de la question d’étiquette.

545. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

La réalité qu’on dédaigne, n’est-elle pas plus curieuse que toutes ces folies ? […] L’homme est né curieux, cette curiosité a produit tous les arts. […] Max Buchon, traducteur d’Hebel et d’Auerbach, auteur de chansons et de nouvelles curieuses, a publié une brochure sur le Réalisme. […] Perrier est curieux en ce qu’il est assez complet comme attaque ; il y a fourré tout ce qu’il est possible de dire en vertu de ces deux axiomes plaisants. […] Il est toujours curieux que les passions, les astuces, les conventions si l’on veut, d’un groupe social, viennent se montrer en plein soleil et se donner comme lois.

546. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Ici le poète a voulu exprimer par l’histoire anecdotique la mentalité d’un peuple gouverné par « un curieux homme ». […] Le dialogue des deux gendarmes est du plus curieux comique et de la meilleure observation. […] Ces poèmes sont fort curieux. […] La forme de cet ouvrage est non moins curieuse par son originalité et sa logique de composition. […] Les psychologues prouvent la marche et le retour des passions au moyen de curieuses ondulations qui se propagent.

547. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

[Appendice] Des trois ou quatre morceaux de Fléchier que contient le manuscrit de la Bibliothèque impériale, je donnerai ici le second en entier pour les curieux.

548. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Quoi qu’il en soit de ce rigorisme qui doit après tout moins exciter le blâme que le regret, on trouve d’ailleurs dans son livre des détails sur l’armée et sur l’émigration, d’où ressortent des vues générales assez curieuses, ce nous semble, et qu’on ne saurait trop rappeler.

549. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Madame Belloc l’a senti comme nous, sans doute ; et elle n’aurait pas hasardé ce rapprochement, si elle ne l’avait expliqué et justifié par plusieurs documents assez curieux, restés presque inconnus jusqu’ici.

550. (1874) Premiers lundis. Tome II « Dupin Aîné. Réception à l’Académie française »

quel front allait-il montrer à cette foule, bien tiède, bien étiolée, bien de loisir sans doute, mais enfin un peu curieuse et maligne, comme toutes les foules, même les plus choisies ?

551. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

cette œuvre si douloureusement réclamée et souhaitée, la voici, étrange, originale, nouvelle, puissamment créée, jaillie comme l’éclair, écrite en vers larges, ingénieux, curieux, étincelants des ors, des pierreries et des inépuisables richesses de la rime, et en même temps exprimant nos doutes, nos angoisses, notre inextinguible appétit de la lumière et de joie, et l’hymne à la Beauté, qui, vainement étouffée et comprimée, s’échappe irrésistiblement de nos âmes.

552. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

D’autres diront les scories, relèveront les imperfections, je veux simplement signaler aux curieux de la Beauté que voici des vers sincères, noblement émus, ne devant rien à personne, je veux proclamer, avec grande allégresse, qu’un bon poète de plus nous est né.

553. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Elle n’est que curieuse ; les idées essentielles qu’on y trouve rapidement formulées sont à d’autres pages du livre développées avec plus de suite et de consistance ; il est piquant de noter que M. 

554. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

Par une opposition curieuse, des poètes nouveaux étaient venus à lui en ces dernières années, attirés par l’aristocratie de son talent : mais il va sans dire que le vieillard ne les entendait pas.

555. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

Pour ne parler que de la littérature, c’est un curieux spectacle bien digne de pitié ou de raillerie que celui des conclusions contradictoires où peuvent aboutir des écrivains de talent et de bonne foi traitant de la même époque.

556. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

Alternatives curieuses, qui non seulement démontrent la permanence des effets produits par l’œuvre de Corneille sur les Français, mais qui permettent d’en noter avec une précision presque mathématique et la nature et la puissance dans les différentes époques de notre histoire !

557. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Rien de mieux exposé, de plus méthodique, de plus instructif, que tout ce qu’on y trouve sur les Loix, le Commerce, le Gouvernement de la Russie & de l’Angleterre : les observations & les recherches de l’Auteur sur ces deux Etats, sont d’autant plus curieuses, d’autant plus intéressantes, qu’il les a faites sur les lieux, & qu’il ne s’est jamais permis de trahir la vérité, au risque de déplaire à ceux qu’elle auroit pu blesser.

558. (1887) La vérité sur l’école décadente pp. 1-16

Se distingue de ses compagnons par une observation de détails, alors que les visées de ceux-ci semblent toutes synthétiques — et fait présager plutôt un curieux prosateur analyste qu’un poète symbolique.

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