Elles sont, en effet, le contraire de ce qu’on attendait, ces pitoyables et tristes lettres… et personne n’aura d’admiration à leur service, personne excepté MM. de Goncourt, qui phrasent de ces marivaudages sur elles : « Ces lettres de Sophie avec leur tour, leur franchise et leur premier coup, leur agrément libre et poissard, leurs larmes de si belle humeur, leur philosophie en chansons, leur coquetterie à la diable, leur esprit au petit bonheur, leurs charmes à l’aventure, leurs grâces salées… peuvent être le mets des plus délicats. » Ah !
Lui seul, qui a dit si grandement celle d’Henriette d’Angleterre cherchant par toute l’Europe des poitrines et des canons qu’elle pût envoyer à son mari, Charles Ier, combattant pour sa couronne et pour sa race, serait digne de raconter cette autre Odyssée de Mademoiselle de Condé, errante aussi par toute l’Europe pour trouver un monastère dans lequel elle pût rester agenouillée devant Dieu et attendre ainsi son éternité… S’être immolée dans son amour lui avait donné la soif de toutes les immolations.
Grâce à cette circonstance individuelle, la publication de ces lettres n’aura pas l’effet que la Philosophie pouvait en attendre, si un plus habile les avait traduites et interprétées avec un talent plus profond.
La philosophie qu’on attendait n’y paraît pas non plus.
On se rappelle ce livre fou, on ne sait déjà plus quel bas-bleu russe, intitulé : L’appel au Christ, auquel, tous les deux, dans des lettres qu’ils ne s’attendaient pas à voir publier, ils donnaient également une approbation galante et charmante.
Il y a bien des âmes, parmi les plus fortes comme parmi les plus faibles, que l’approche du dernier moment a tout à coup décomposées, depuis le maréchal de Biron, qui faisait trembler ses bourreaux et les planches de son échafaud, sur lequel il courait, terrible comme à la bataille, prêt à faire une massue du billot qui attendait sa tête, jusqu’à la misérable Du Barry, griffant au visage l’homme de la guillotine, comme une chatte forcée ; depuis l’héroïque Masséna, mourant platement dans son lit, en disant « qu’il ne croyait pas si difficile de mourir », jusqu’à la foule de ceux-là qui ne sont pas des héros, et qui, ne disant rien de leur désespoir, meurent comme le loup d’Alfred de Vigny, en silence.
Soulouque resta ensuite complètement oublié jusqu’en 1843, mais, depuis cette époque, chaque révolution l’avait aidé d’une poussée à gravir ce mât de cocagne d’où il ne s’attendait pas à décrocher une couronne.
Il attend toujours son Vaucanson ; mais, en attendant, il n’est pas inerte.
Dans tous les cas, on peut attendre que la gloire reprenne sa parlotte, quand on a, comme Lamartine, devant soi l’immortalité !
Eugène Sue n’a pas fait, en mourant, le bruit auquel il avait presque le droit de s’attendre.
Certes, après un pareil livre, auquel on s’attendait si peu et qui clôt (ou qui ne clôt pas) cette vie dévouée aux lettres, sans infidélité, qui fut toujours la vie de M.
Or, comme il n’y avait là à attendre ni manière nouvelle de regarder et de juger cette société méprisable en tout, depuis ses mœurs jusqu’à ses arts, ni manière nouvelle non plus dans le procédé pour la peindre, car on ne renouvelle son talent qu’en agissant fortement sur le fond même de sa pensée, nous n’eussions plus parlé de MM. de Goncourt.
Or, la vérité, — du moins pour moi, — c’est que ce livre, si longtemps attendu et présentement si exalté du Capitaine Fracasse, n’augmentera pas de beaucoup la renommée de M.
Je dis, à propos de ce livre dans lequel je m’attendais à trouver des percées à fond sur les mœurs générales de l’époque actuelle, faites par la plume plus ou moins enragée (oui, j’allais jusque-là !
Baudelaire, d’une tête qui a parfois la froide lucidité de Poe, attendu une thèse plus virile.
Parmi les écrivains grecs qui ont fait des éloges, on ne s’attend guère à trouver le nom de Lucien ; il est beaucoup plus connu par la finesse de ses satires : c’est le Swift des Grecs.
Quillet eut d’abord la bassesse d’accepter ce bienfait d’un homme dont il avait dit du mal ; et, comme s’il n’eût attendu qu’un salaire, dès qu’il fut payé, il fut flatteur.
Lors donc qu’un genre a été traité par quelques grands hommes dans un pays ou dans un siècle, pour exciter un nouvel intérêt, et avoir des succès nouveaux, il faut attendre que les idées prennent un autre cours, par des changements dans le moral, dans le physique, et peut-être par des révolutions et des bouleversements.
Laubardemont, conseiller d’état, et l’un de ces hommes lâches et cruels faits pour servir d’instrument au plus cruel despotisme, pour égorger l’innocence aux pieds de la fortune, pour calculer toutes les infamies par l’intérêt, et avilir le crime même aux yeux de celui qui le commande et qui le paie, Laubardemont, enivré de sang et affamé d’or, présidait à la plupart de ces tribunaux, allait prendre d’avance les ordres de la haine, les recevait avec le respect de la bassesse, se pressait d’obéir pour ne pas faire attendre la vengeance, et, après avoir immolé sa victime, venait, pour le salaire d’un meurtre, recevoir le sourire d’un ministre.
Plutarque a raconté comment l’impatience du jeune prince ne s’arrêtant pas, pour consulter l’oracle, à la distinction de jours favorables ou néfastes, il entraîna de force la Pythie dans le sanctuaire, et comment alors, sur le cri de la prêtresse, « ô mon fils, on ne peut te résister », il ne voulut pas attendre d’autre prédiction, et partit pour accomplir celle-là.
L’Autriche, catholique et romanisée, semble n’attendre que le fossoyeur. […] Rien à attendre de ce côté. […] Jamais vous ne parviendrez à le persuader qu’il a besoin d’un tel remède — attendu que l’inconscience est une des caractéristiques de son état. […] C’est après une victoire définitive, aux conséquences pleinement réalisées, qu’on peut s’en payer le luxe et attendre d’elle de grands résultats. […] Il serait vain et décevant d’en attendre tout.
Je ne m’étais pas attendu à cela. […] Il annonce, il attend, il voit déjà de grands changements. […] N’attendons point de miracle. […] Comme un chrétien, il attend le jugement dernier. […] Il l’a déclarée cent fois infaillible, et il attend, il presse son jugement.
L’artiste se fait trop attendre ; on le maudit lorsqu’on s’est morfondu une heure dans l’escouade de ses employés. […] Le drôle souhaitera ma mort, je m’y attends bien, ou il ne sera pas mon fils ». […] Il sait prévoir, s’arrêter, reculer, attendre ; bien plus, il sait quitter le pouvoir. […] Et que pouvait-il attendre, sinon des mensonges et des lâchetés ? […] La voilà la parole unique, la bonne nouvelle qui relèvera et consolera tant de misérables ; c’est elle qu’attendaient tous ces cœurs défaillants ou désespérés.
Le sénat, en corps, l’attendit aux portes de la ville, et son entrée fut un triomphe. […] Cicéron fit au moins tout ce qu’on devait attendre d’un grand orateur et d’un citoyen intrépide. […] Tibère s’étendait en longs détails, en vagues digressions qui n’arrivaient pas au sujet attendu par tout le monde : enfin, le nom de Séjan se présente, avec un blâme, léger, il est vrai. […] Macron, sur les avis de Chariclès, attendait l’événement, et avait tout préparé pour faire régner Caïus. […] La scène où Faust, touchant au terme de son bail avec le démon, attend son heure fatale, produit une illusion de terreur dont il semble que le poète ait été obsédé lui-même.
LXXV Royer-Collard disait à l’un de ses familiers, dans une de ses dernières malices à l’adresse de Villemain : « Devinez ce que j’ai fait depuis que je ne vous ai vu (1839) : j’ai pioché dans ces deux volumes que vous voyez (Tableau du xviiie siècle) pour tâcher d’y découvrir une idée qui lui soit propre, afin de tâcher de lui en faire mon petit compliment… Je savais bien d’avance que je n’y trouverais rien… Alors voici ce que je viens de lui écrire : “Je ne veux pas encore vous juger d’après ces deux volumes : j’attends toujours votre Grégoire VII…” Et comme Grégoire VII ne viendra jamais, vous voyez que cela me laisse de la marge. » — Il disait encore, en lui appliquant un mot qu’on avait dit de Crébillon le tragique : « Il a fait, il fait et il fera toujours Grégoire VII. » Et si l’on trouve que c’est là un jugement bien dur et fort injuste sur deux agréables et charmants volumes, qui avaient été autrefois une suite de leçons merveilleuses, et que c’est de plus une injustice par trop commode de la part d’un esprit supérieur, mais qui ne s’est jamais donné la peine de faire un livre, eh ! […] CXC Le bonheur moral et la vérité sous trois formes : Platon au Sunium (l’humanité un jour de jeunesse et de soleil), — Lucrèce ou Épicure sur le promontoire de la sagesse (un grand naufrage dont, tôt ou tard, on fera soi-même partie) : « Edita doctrina, etc. » — Saint Paul ou Jésus, le sermon sur la montagne (circoncision des cœurs, — médiocrité de la forme, beauté rentrée et du fond). — Une quatrième forme, le scepticisme qui comprend tout, qui se métamorphose tour à tour en chacun, et qui conçoit la pensée humaine comme le rêve de tout et comme créant l’objet de son rêve (Montaigne, Hume)… CXCI (Du temps que j’étais bibliothécaire). — À la Mazarine, j’ai sous les yeux deux sortes d’objets qui me font continuellement l’effet d’un memento mori : cette multitude de livres morts et qu’on ne lit plus, vrai cimetière qui nous attend ; et cet énorme globe terrestre où l’Europe et la France font une mine si chétive en regard de ces immenses espaces de l’Afrique et de l’Asie, et de cette bien plus immense étendue d’eau qui couvre presque tout un hémisphère. […] M. de Vigny avait prié le très aimable et spirituel Hippolyte Royer-Collard de parler de lui à son oncle ; mais, dans son impatience, il n’attendit pas la réponse à cette première ouverture. […] Dubois fit un article plus chaleureux que l’auteur ne l’avait attendu, et presque enthousiaste, de l’ode intitulée Les Deux Îles. […] Je ne me suis jamais offert ; j’ai attendu qu’on vînt à moi.
La France attend avec anxiété un dénouement auprès duquel pâlit le dénouement de tous les romans connus : quelle sera cette assemblée issue du vote universel ? […] Les uns espèrent, les autres craignent, tout le monde attend un événement. […] On désespéra un instant de la prise de la ville, et l’on se demanda si notre armée pourrait attendre jusqu’au printemps. […] Dès à présent, il y a une prédiction que je peux te faire : quelle que soit la carrière ouverte à ta jeune et légitime ambition, l’homme du passé te guette et t’y attend pour se mesurer avec toi. […] Ils attendaient quelque chose de plus conforme à leurs aspirations et à leurs goûts.
Le succès de l’Émile importunait Voltaire ; moins jaloux de toute renommée, peut-être eût-il encore attendu, car, parmi les philosophes, le seul qui n’eût rien à risquer était le plus timide. […] Ses mains mêmes, longues et maigres, crispées sur les bras du fauteuil, ne semblent attendre qu’un signal pour soulever et lancer tout le corps d’une seule détente. […] L’attitude est d’un corps tout entier rejeté en arrière, prêt à la lutte aussi, mais à cette lutte qu’on attend de pied ferme, non pas à cette lutte qu’on provoque et qu’on défie. […] On peut même soutenir que, pour écrire en prose comme en vers, avec exactitude et justesse, avec force quand il le fallait, avec éclat quand on le pouvait, on n’avait pas attendu que l’auteur de Cromwell eût émancipé la langue. […] J’attendais mieux de ces savants hommes.
C’est que, de toutes les affections humaines, la piété est celle qui réunit le plus les hommes dans des sentiments communs, parce qu’il n’en est aucune qui les détache autant d’eux-mêmes ; c’est aussi l’affection qui attend le moins, pour se développer, les progrès de la civilisation ; elle est puissante et pure au sein de la société la moins avancée. […] C’est là que Shakespeare semble attendre l’événement ; c’est là qu’il le prend pour le peindre. […] La nécessité d’apaiser les dieux par un sacrifice humain ne prête pas pour nous, aux discours de Ménélas, la force qu’elle pouvait leur donner chez les Grecs, attachés à leur croyance ; ce n’est pas la farouche chasteté d’Hippolyte qui nous intéresse à son sort ; et la vertu même, pour obtenir de nous le culte affectueux qu’elle a droit d’en attendre, a besoin de s’attacher à des devoirs que nos mœurs nous aient appris à respecter et à chérir. […] Nous avons vu Richard II partir pour le château de Jean de Gaunt ; c’est chez Jean de Gaunt, et en nous occupant de lui, que nous attendons ensuite Richard, dont le voyage s’est fait sans que notre esprit se puisse plaindre de n’avoir pas été consulté sur le temps qu’il y a employé. […] Lorsque Macbeth veut se défaire de Banquo, il n’a point à nous informer de son projet dans la personne d’un confident ni à se faire rendre compte de l’exécution du fait pour nous en instruire ; il fait venir les assassins et cause avec eux ; nous assistons aux artifices par lesquels un tyran fait servir à ses desseins les passions et les malheurs de l’homme ; nous voyons ensuite les meurtriers attendre leur victime, porter le coup, revenir tout sanglants demander leur récompense.
Un spectre m’attendait dans un grand angle d’ombre, Et m’a dit : « Le muet habite dans le sombre. […] La conscience est la ligne droite, la vie est le tourbillon139. » — Hugo répond qu’il faut obstinément s’en tenir à la ligne droite, et, pour le reste, attendre l’avenir. […] Je les garde, je veux le firmament pour eux, Pour moi, pour tous ; et l’aube attend les ténébreux : L’amour, en nous, passants qu’un rayon lointain dore, Est le commencement auguste de l’aurore ; Mon cœur, s’il n’a ce jour divin, se sent banni, Et, pour avoir le temps d’aimer, veut l’infini : Car la vie est passée avant qu’on ait pu vivre. […] en présence de l’obscurité qui nous environne et qui nous attend, ne sachant pas ce que la dispersion immense fera de nous, nous répondons : Il n’y a pas d’œuvre plus sublime peut-être que celle que font ces âmes.
Mais le sommeil réparateur se fait attendre ; tourmentés par l’insomnie, nous ne pouvons faire taire notre pensée ; nous l’entendons alors, car elle a une voix, elle est accompagnée d’une parole intérieure, vive comme elle, et qui la suit dans ses évolutions ; non seulement nous l’entendons, mais nous l’écoutons, car elle est contraire à nos vœux, à notre décision, elle nous étonne, elle nous inquiète ; elle est imprévue et ennemie ; nous cherchons à la combattre, à la calmer, à la détourner, pour l’éteindre, sur des objets indifférents. […] 40 Ce n’est pas tout : en affirmant que la parole intérieure est nécessaire pour penser, Bonald commet une nouvelle erreur d’observation ; comme il n’a pas vu que la parole intérieure est constante en fait, de même il ne voit pas qu’elle est toujours moins riche que la pensée ; en réalité, la pensée déborde toujours la parole, jamais elle ne peut s’exprimer tout entière ; pendant que nous nommons une de nos pensées, d’autres naissent à la conscience qui attendent leur tour de parole, et, le moment venu, toutes ne seront pas nommées. Il admet pourtant, non pas dans la Législation primitive mais dans les Recherches philosophiques, que l’idée qui attend et demande son expression « ne se montre pas encore pleinement à l’esprit », mais se montre déjà ; il admet que parfois « on se souvient vaguement, faute d’un mot » que les esprits distraits et lents conçoivent souvent leurs pensées imparfaitement durant un certain temps avant d’en trouver l’expression, qu’un écolier intelligent « devine à peu près le sens d’un passage » avant de le bien comprendre. […] Sur cette thèse capitale, les formules abondent, et la plupart méritent d’être citées : « L’homme n’est connu à lui-même que par la parole. — L’esprit se révèle par les mots. — L’homme ne connaît les êtres intellectuels que par les paroles qui les nomment. — Il faut des paroles pour penser ses idées. — Les idées s’engendrent, se lient, se combinent, s’associent, à l’aide de leurs expressions. — La pensée se manifeste, se révèle à l’homme par l’expression, comme le soleil se montre à nous par la lumière. — Notre esprit se voit lui-même dans l’expression comme les yeux se voient dans un miroir49. — Si chaque idée n’avait pas son terme ou son expression propre qui la distingue des autres idées, il n’y aurait en nous qu’une faculté générale de concevoir, sans idée particulière d’aucun objet. — Le langage donne l’exercice à la faculté de penser. — Tous les jours, l’esprit de l’homme est tiré du néant par la parole. — L’entendement est la faculté de concevoir des idées d’objets intellectuels à l’occasion des mots, lesquels rendent ces idées sensibles à l’âme. — L’idée est innée en elle-même, acquise dans son expression. — Les idées innées sont en puissance dans l’esprit de l’homme : ce sont des idées que l’homme peut apercevoir dans son esprit sous certaines conditions ; ces conditions sont la connaissance des expressions qui nomment les idées. — Les idées attendent dans l’esprit qu’une expression vienne les distinguer. — La parole porte la lumière dans les ténèbres de l’entendement, et appelle chaque idée, qui répond : Me voilà !
Jeunes, celles qui le paraissent ; qui, toujours neuves, semblent attendre l’événement ; prêtes au départ et n’être pas arrivées : cet air de fatigue, après un voyage, est la fin de la jeunesse. […] Plus vous l’entendez braire, plus vous lui soupirez, avec ravissement : « Ô mon amour, tu es le rossignol que j’attendais ! […] On est en éveil ; on est inquiet ; on attend ; on guette. […] C’est peut-être à lui qu’échouera la tâche d’écrire le grand roman que nous attendons impatiemment.
Il ne reste en lui pour le conduire que l’habitude moutonnière d’être conduit, d’attendre l’impulsion, de regarder du côté du centre ordinaire, vers Paris, d’où sont toujours venus les ordres.
Enfin le fameux et tant attendu Dictionnaire des quarante parut en 1694 : dans les éditions postérieures que la Compagnie en donna, et qui ont été toujours sa principale occupation, il faut, citer la seconde (1718), la quatrième (1762) et la septième (1879)300.
Et, tandis qu’il consacre deux cents pages au récit détaillé de ses manœuvres et de ses stratégies inutiles, il enregistre négligemment, en une ligne, une conquête qu’il n’attendait plus : « Dix heures sonnent.
Irons-nous dire : « Oui, les vers sont beaux ; oui, tout l’accessoire est d’excellente qualité ; mais qui donc eut attendu de l’auteur de la Chanson des gueux un drame aussi innocent ?
Hervieu n’a attendu ni dix ans, ni un an peut-être.
Peut-être attendaient-elles une plus substantielle causerie, une mise en goût de la représentation à laquelle je vais laisser libre cette scène.
Il préféra quitter la vie dans la parfaite clarté de son esprit, et attendre avec une pleine conscience la mort qu’il avait voulue et appelée.
Malgré tout, l’insuffisance éclatait ; mais on souriait à ce qu’il restait dans l’auteur d’enfance persistante et, d’une espérance qui s’obstine, on attendait encore quelque chose de lui après dix volumes manqués.
On attend avec impatience que l’auteur de la vie de Julien nous donne, en partie cette satisfaction.
je ne crains pas que le petit nombre de bons poètes soit offensé d’un dégoût si légitime ; mais je m’attends bien qu’il soulèvera contre moi tout le bas Parnasse, des auteurs de pièces sifflées, des rimailleurs qui ont manqué le prix de l’Académie Française, et qui le manqueraient pendant cent ans, quoique les juges n’y soient pas toujours difficiles ; en un mot, qui défendent leur art aussi mal qu’ils l’exercent ; voilà mes redoutables adversaires.
Il est des plaisirs qui dès le premier moment s’emparent de nous ; il en est d’autres qui n’ayant d’abord éprouvé de notre part que de l’éloignement ou de l’indifférence, attendent pour se faire sentir, que l’âme ait été suffisamment ébranlée par leur action, et n’en sont alors que plus vifs.
Ses continuateurs seront d’autant plus libres et résolus, que les essais qui restent de lui, et dont nous attendons la publication prochaine, auront fait voir les défauts de sa méthode et en auront à la fois démontré les avantages.
Et en effet, cet éternel ruminement sur Lord Byron d’une mémoire qui a deux estomacs et, qui remâche tout ce qu’elle a avalé, finit par être terriblement impatientant… On s’attend toujours, en ces Premières et Dernières Années de lord Byron, à une notion inconnue qui va paraître, à un aperçu, si petit qu’il soit, qui va jaillir et rien ne vient !
. — de ce lendemain qui ne vient jamais, dit saint Augustin, mais qu’on attend toujours ; — et qui, du coup de cette thèse, renonce à une de ses attitudes favorites et renie le catholicisme, avant de l’avoir pratiqué !
Mais, sll se posa la question que nous venons de signaler, il ne s’en fît pas attendre la réponse, et elle fut nette, comme vous allez voir.
Un fervent de Barbey d’Aurevilly avait coupé, il ne sait malheureusement plus dans quel journal, cette curieuse note : « Au mois d’octobre 1802, Goethe écrivait à Schiller : « Je vous attends à Weimar ; nous causerons littérature et « nous parlerons de la France.
J’attendais du neuf, et déjà on me donnait du vieux.