Maurice Barrès, alors rédacteur au Voltaire, préparait ses livrets et ses préoccupations n’étaient pas identiques aux nôtres ; le côté art pur de notre revue l’effarait un peu et nous nous étonnions de ses désirs multiples ; nous eûmes aussi des ennemis, je ne m’arrête pas à énumérer des chroniqueurs, c’est à peu près les mêmes que maintenant ; mais parmi les poètes, de ceux qu’on rencontrait chez Mallarmé, nous soulevâmes un adversaire, M. […] La tentative de compromission entre le romantisme et le classicisme de Casimir Delavigne, qui, par le choix de ses sujets et leur maniement, se rattacherait plus qu’il ne le croyait à la tragédie de Voltaire, a avorté. […] Sans doute Rousseau est l’auteur de l’Émile et du Contrat social, et Voltaire agitait des idées politiques, mais pas toujours, et ces exceptions n’infirmeraient point la ligne générale qui, de nos vieux écrivains, arrive jusqu’à Flaubert. Sans doute d’autres que Rousseau et Voltaire vécurent la vie des faits, Lamartine, Hugo ; mais ne se gardèrent-ils pas de confondre les genres, et n’y eut-il point deux parts dans leur vie et dans leurs livres ?
Si une chère jeune fille n’a pas de chère maman pour arranger l’affaire avec les jeunes gens, il faut bien qu’elle l’arrange elle-même. » — Gouvernante chez sir Pitt, elle gagne l’amitié de ses élèves en lisant avec elles Crébillon jeune et Voltaire. « La femme du recteur, écrit-elle, m’a fait une vingtaine de compliments sur les progrès de mes élèves, pensant sans doute toucher mon cœur ; pauvre et simple campagnarde !
Une seule fois dans sa vie — c’est lorsqu’il a publié son Voltaire — il a eu un peu d’argent dans sa poche, et sait-on la première fantaisie qu’il s’est donnée ?
Je descends jusqu’au boulevard, avec Dumény, qui me montre des lithographies de Gavarni, ad usum Jupillon, qu’il tire de sa poche, et me parle de la manière de se faire une bouche méchante, en la dessinant, dans le maquillage, de la minceur d’une bouche de Voltaire, et la relevant d’un rictus, dans un seul coin.
Je trouve la dénomination un peu petite, pour un esprit de la grandeur du vôtre. » À quoi, il répond, en parlant de l’action de Voltaire à Ferney, de l’action de Goethe à Weimar, et de l’indépendance littéraire, qui fait en dehors des centres de population, dans les petits coins.
Il est à remarquer que les écrivains sceptiques, comme Voltaire, Stendhal, Mérimée, au style froid, clair, sarcastique, vieillissent moins que les autres.
Tous, l’un après l’autre, ils viennent pleurer sur le dieu qui se meurt avec l’angoisse de se trouver bientôt seuls en face du néant ; et tandis que, affolé devant la voûte céleste où sa pensée ne pressent que le vide glacé et obscur, Alfred de Musset s’en prend naïvement à Voltaire de son incrédulité46, tandis que Victor Hugo, moins nerveux, mais non moins inquiet, s’écrie : Une chose, ô Jésus ! […] Prudhomme correspondent à un état d’âme aussi bien que les insondables rêveries d’un Pascal ou d’un Shakespeare ; le souci du style purement harmonique chez les symbolistes contemporains à son but comme la recherche de de la netteté concise chez Voltaire et chez Montesquieu ; et de ce fait qu’il nous est incompréhensible, ou bien qu’une fois compris, il ne nous intéresse pas, nous serions audacieux de conclure à son absence. […] Personne : et tout le génie de Voltaire ne parvint jamais à ranimer cette versification régulière, pure, froide et sèche que lui avait légué le législateur du Parnasse. — En sera-t-il ainsi pour M.
Il cita Lucien de Samosate, Érasme, Montaigne, Bayle, Voltaire et le docteur Strauss : il affirma son respect et même, dans une certaine mesure, sa sympathie pour le Rabbi Jésus de Nazareth, mais en ajoutant de nouveau qu’il ne pouvait se prêter à des plaisanteries telles que le culte catholique. […] Blaze de Bury conclut ainsi : Voltaire disait : « Si Pétrarque n’avait aimé, il serait moins connu ! […] Passons maintenant à cette curieuse correspondance et voyons si, toutes proportions gardées, on n’y trouve pas un peu de l’esprit de Voltaire, un peu du coup de crayon de Saint-Simon.
Joignez à cela une calme philosophie sous laquelle on sent percer, très adoucie, une pointe des contes de Voltaire, et vous pourrez vous former une idée de ce livre exquis par la pureté de sa forme. […] Que vous vous serviez de la forme de Rabelais ou de Jean-Jacques, de Voltaire ou d’Hugo, de Marivaux ou de Balzac, de Lesagee ou de Scribe, de Bossuet ou de Béranger, de l’abbé Prévost ou de Renan, de Pascal ou de Zola, toutes les fois que vous aurez touché l’âme humaine au bon endroit, vous aurez fait une œuvre durable. […] Quant au café qui a fait vivre Voltaire jusqu’à quatre-vingt-quatre ans — ou qui l’a tué avant quatre-vingt-dix — c’est à lui que les neuf dixièmes des habitants de l’Europe pensent en se réveillant, si frelaté que soit le lait dans lequel ils vont le prendre.
Paul Bourget, le douzième fauteuil, celui où se sont assis, les uns après les autres, Voiture, Mézeray, Clermont-Tonnerre, Voltaire, Ducis, de Barante, le père Gratry, Saint-René-Taillandier, Maxime Du Camp, ne sera qu’un nouveau point de départ. […] Et, pour se consoler, il lira peut-être une lettre que Voltaire écrivait à la marquise Du Deffand le 12 décembre 1768, et qui contient des horreurs sur le compte de Mme de Chantal.
Il est le petit-fils respectueux de Pigault-Lebrun, l’héritier non point ingrat de Voltaire ; et il accepte aisément qu’on rapproche de son nom celui de Béranger29. […] Ceux qu’il y groupe, ce sont les auteurs du théâtre de second ordre, Favart, Ducis, le Voltaire des Contes, Gresset et Parny, ces deux derniers surtout : Gresset, dont le « divin caquetage est de la poésie et de la plus originale », et qui, en écrivant Vert-Vert, écrivait pour les siècles ; Parny, « l’un des poètes le plus absolument poètes de la littérature européenne », Parny, « ce délice ». […] Ce mot de poète, pour l’appliquer à des auteurs de prose aussi bien que de vers, à Scribe aussi bien qu’à Regnard, à Marivaux et à Dumas père, à Voltaire, à Lamartine, à Parny, il faut évidemment qu’on lui donne un sens très large.
. — Je suis misérable d’âme et de santé ; mais le plus beau vers de Voltaire n’est-il pas : Tout mortel est chargé de sa propre douleur ?
Plusieurs choses y manquent, entre autres les polissonneries de Voltaire, le jargon nébuleux d’outre-Rhin et la grossièreté prosaïque de M.
Voltaire avait fait rire et sourire ; Bernardin de Saint-Pierre avait fait prier et pleurer.
Voltaire, I, 234, 332, 355 ; II, 16, 102, 103 ; III, 166, 189, 213 ; V, 291 ; VI, 19, 139 ; VII, 304 ; VIII, 76, 108, 157, 199.
Plusieurs choses y manquent, entre autres les polissonneries de Voltaire, le jargon nébuleux d’outre-Rhin et la grossièreté prosaïque de M.
Guérin, qui visent à l’imitation des contes de Voltaire, mais n’arrivent qu’à la parodie. […] Je rencontre dans son dernier livre une page qui semble un écho affaibli du chant funèbre que murmura Théodore Jouffroy dans une nuit fatale sur ses croyances perdues et de l’invective éloquente adressée par Alfred de Musset à Voltaire en face de la croix, renversée.
Le grand succès de son livre sur Voltaire, le porta naguère du premier coup aux frises du triomphe. […] L’Écrasement de l’Infâme L’Infâme, ce n’est plus Dieu, comme au temps de Voltaire, ce pauvre Seigneur Dieu, définitivement congédié et aboli par la science et la raison modernes coalisées.
Et maintenant, qu’il ait eu une vieillesse aigrie et morose, qu’il ait mal supporté ce qu’il a regardé comme une ingratitude, que la sérénité lui ait fait défaut, qu’il ait été un peu — cela a été dit de Voltaire — celui qui a pour un million de gloire et qui en demande encore pour deux sous, on peut dire : qu’importe ?
Zola n’est pas plus heureux lorsqu’il va chercher sa démonstration chez les auteurs français : « Si dans notre littérature nationale, dit-il, nous prenons nos grands écrivains, Rabelais, Montaigne, Corneille, Molière, Bossuet, Voltaire, nous devons passer sur beaucoup de leurs phrases, que nous comprenons à peine. […] Si le théâtre peut se priver d’amour, comme le pensaient Racine et Voltaire, pourquoi le roman, qui n’est qu’un drame bourgeois, ne s’en priverait-il pas ? […] Pascal, Montesquieu, Voltaire ont des styles d’ordre ; Bossuet, Bernardin, Chateaubriand ont des styles de mouvement Malgré leurs différences très nettes, Stendhal, George Sand, de Maistre ont aussi des styles d’ordre ; Gautier, Michelet, Flaubert ont des styles de mouvement.
Le rire sarcastique de Voltaire a montré la farce des églises et des religions.
Rien de plus éloigné de Dryden que cet esprit original et mondain, philosophe et polisson786, le plus délicat et le plus nerveux des épicuriens, parent (à dix-huit cents ans de distance) d’Alfred de Musset et de Voltaire.
Caro en est réduit par la violence de ses préjugés, on pourra s’en rendre compte en le voyant s’évertuer à classer les romans de George Sand avec les vieilles Chansons de Geste, les récits d’aventures qui caractérisent une littérature primitive, alors qu’en employant la fiction comme véhicule, le roman comme moyen d’agir sur les idéals sociaux de son siècle, George Sand ne faisait que continuer les traditions de Voltaire et de Rousseau, de Diderot et de Chateaubriand. […] Peut-être croyait-il avec Voltaire, qu’Habakkuk était capable de tout et tenait-il à s’abriter derrière l’égide d’un écrivain parfaitement irresponsable, dont aucune prophétie ne s’est accomplie, au dire du philosophe français.
Son père, homme de goût et de fine culture intellectuelle, comme pour lui donner le baptême de l’esprit, la fit embrasser à l’âge de deux ans par le vieux Voltaire, momifié dans sa gloire. […] Car son esprit n’était pas incolore comme celui des gens purement spirituels à la façon de Voltaire, de Chamfort et de Stendhal ; il s’y mêlait beaucoup d’imagination, de poésie et de pittoresque.
Ce logicien, s’il faut en croire Renan, a rendu moins de services à la connaissance de l’homme que l’obscur lexicographe Wilson, dont les glossaires pédantesques ont ouvert la voie aux sanscritistes… Voltaire, flanqué de tous les Encyclopédistes, n’a pu entamer le bloc des religions révélées. […] Il continue Voltaire et Rousseau sans imiter les gamineries de l’un ni les déclamations de l’autre. […] La plupart des voltairiens ont discrédité Voltaire.
On ne se représente pas Voltaire avec la moustache de Richelieu, ni Ronsard avec la figure rasée.
L’épigraphe, ce vers de Rimbaud, dans les Premières Communions, Elle fait la victime et la petite épouse, donne le ton du cadre : Certes, monsieur Benoist approuve les gens qui Ont lu Voltaire et sont aux Jésuites adverses.
Périclès, Auguste, Luther, Louis XIV, Voltaire, voilà des noms d’un sens immense ; chacun d’eux réfléchit l’éclat, la grandeur, la puissance, l’esprit tout entier du siècle qu’il représente.
De quoi, un brave correspondant, instituteur à X…, se réjouit fort, dans une lettre qu’il m’adresse, car, dit-il, c’est ainsi qu’on en use avec Molière, La Fontaine, Racine, Voltaire et, en général, avec tous les grands écrivains de France, dans toutes les maisons d’éducation, dignes de ce nom. […] Fernand Nozière, « délicieux écrivain », dont Mme Liane de Pougy célébra récemment les diverses vertus, en des vers d’un lyrisme un peu familier, mais touchant, continuait de communier imperturbablement, ici et là, sous les espèces littéraires de Voltaire, de Laclos, de Renan, d’Anatole France et du devin Andréa de Nerciat… Ah !
C’est pour ce qu’ils contiennent de malpropre qu’on lit les romans saugrenus de Rétif16, les contes syphilitiques de Voltaire, et cette ennuyeuse Manon Lescaut, si gauchement adaptée de l’anglais. […] Voltaire en eût tressailli de joie.
Il ne manque pas d’ailleurs d’hommes de génie qui furent des modèles de raison et même de raison pratique, tels que Buffon, Voltaire, Gœthe, Victor Hugo. […] Voltaire, on le sait, demandait au café l’inspiration, quand elle tardait à venir.
Elle s’essaye et elle s’applaudit quand elle parvient à bien ressembler aux Allemands de l’époque de Goethe et de Schiller, aux Anglais de l’époque de Shakspeare, de Byron, de Walter Scott, aux Français de l’époque de Voltaire, ou de l’époque indécise de l’émigration, les deux de Maistre.
Tartini, Condorcet, Voltaire, Franklin, Burdach, Coleridge et bien d’autres ont rapporté des observations personnelles assez connues pour que je me borne à les rappeler.
Elle se survit chez Voltaire.
Le char ailé de Voltaire métamorphosé en tank.
M. de Barante eut un rôle dans le Mahomet, de Voltaire ; à côté de Benjamin Constant qui faisait Zopire. […] C’est de Voltaire, dans le Siècle de Louis XIV. […] Si bien que cet apologiste est surtout publié et commenté par ses adversaires : Condorcet (1776), Voltaire (1778), Bossuet (1779), Cousin et Faugère (1842-1844), Havet (1852).
Voltaire et les encyclopédistes étaient trop sceptiques, c’est-à-dire trop frivoles ; Rousseau l’a séduit, par ses ardeurs, par son spiritualisme, par sa poésie. […] Et, passant par-dessus le romantisme dont il admire pourtant la sève, par-dessus la Révolution qui lui fait horreur, par-dessus Voltaire, les Encyclopédistes et les philosophes dont il a mesuré l’insuffisance, il s’en est retourné droit au xv iie siècle ; non pas, notez-le, pour y goûter, comme nous tous, Saint-Simon, Fénelon ou Mme de la Fayette, mais pour y admirer Bossuet, Pascal, Descartes, La Bruyère.
Pierre Laffitte, en ses entretiens du Collège de France et du café Voltaire. […] Cela rappelle un mot historique de votre roi Frédéric II, ami de notre Voltaire.
Karr écrit à lui seul ou à peu près ce nouveau Figaro ; or, faites bouillir ensemble Voltaire, Fréron, Lesage, Méry, Gozlan et M.
Que me fait Lara ou le Corsaire, ou cette belle sultane Missouf qui, dans un conte de Voltaire, quelque soir me parut si voluptueuse !
Pour eux, Voltaire, dans sa Correspondance, a le style plat.
Voltaire, Le Sottisier, Éditions Garnier, 1883.
Montaigne, Saint-Évremond, Montesquieu et Voltaire même à certains égards, l’ont entrevu. […] C’est un aimable épicurien, athée avec délices, qui ne se lasse point de relire Lucrèce et s’enthousiasme pour Voltaire, surtout pour Helvétius et d’Holbach, mais tient Jean-Jacques dans la plus piètre estime. […] C’était le plus niais des hommes. » Voltaire est un « médiocre matassin ».
Durant quatre années, j’ai été chargé de la critique dramatique, d’abord au Bien public, ensuite au Voltaire. […] Nous avons eu les tragédies de Voltaire, où le décor jouait déjà un rôle ; nous avons eu les drames romantiques qui ont inventé le décor fantaisiste et en ont tiré les plus grands effets possibles ; nous avons eu les bals de Scribe, dansés dans un fond de salon ; et nous en sommes arrivés au cerisier véritable de l’Ami Fritz, à l’atelier du peintre impressionniste de la Cigale, au cercle si étonnamment exact du Club. […] Corneille, Molière, Racine, Voltaire, Beaumarchais, et de nos jours, Victor Hugo, Emile Augier, Alexandre Dumas fils, Sardou lui-même, n’ont eu qu’une besogne, même lorsqu’ils ne s’en sont pas nettement rendu compte : augmenter la réalité de l’œuvre dramatique, progresser dans la vérité, dégager de plus en plus l’homme naturel et l’imposer au public.
Un maître illustre, — l’Espagnolet, je crois, — a jeté dans une de ses toiles cette scène saisissante… C’est là, et jamais ailleurs, qu’il faut aller chercher l’explication de cette souveraineté universelle de Dante, de Voltaire, de Byron et de Henri Heine.
Si le travail, en se divisant, s’est perfectionné, si Hume, Robertson et Fergusson ont éclairé certaines parties du passé d’un jour plus sûr que l’auteur de l’Essai sur les Mœurs, il ne faut pas oublier non plus que Voltaire a eu le mérite de commencer le mouvement qu’ils ont continué. […] Si le cadre historique était changé, si Jocelyn, au lieu d’être placé entre Louis XVI et Danton, était contemporain de saint Jérôme, la question ne serait plus la même, et nous aurions le droit d’être plus sévères ; mais après Voltaire et Diderot, Jocelyn ne nous semble pas trop mal affermi dans sa foi.
C’est égal, Boileau, Montesquieu, Pascal et Voltaire auraient de fiers étonnements, s’ils revenaient, ce dont ils se gardent prudemment.
Parlant de la langue de son ami Louis de la Salle, Toulet écrivait : « Encore que pleine de cette modernité qui est la condition de la vie, elle est restée dans la tradition de Voltaire.