On le retrouve en 1986 aux éditions Pauvert avec d’autres écrits surréalistes de Crevel réunis par Michel Carassou et Jean-Claude Zylberstein, précédé d’une présentation remarquable d’Annie Le Brun : « Un palmier rose vif ». […] L’Esprit contre la raison affronte l’enquête de 1919, antérieure à son entrée en écriture : « Pourquoi écrivez-vous ? […] L’ignorance de ces causes, seule, permit à certains qui en écrivirent de se tromper aussi grossièrement. […] Lautréamont n’a-t-il pas dit : « La poésie peut être faite par tous, non par un. » Commentant cette phrase, Paul Éluard écrit : « La force de la poésie purifiera les hommes, tous les hommes. […] Sous la signature Saint John Perse, en janvier 1924, La Nouvelle Revue française publie presqu’intégralement Anabase écrit pendant le séjour du poète en Extrême-Orient.
Oui, certes, on peut dire qu’il a écrit Le Misanthrope avec toutes ses larmes et tout son sang. […] Molière écrivit même alors des ballets et M. […] On les donne, tels quels, avant même que le dénouement eût été écrit, devant le roi, à Versailles. […] Il était écrit que Don Juan serait le grand fascinateur. […] (Ceci était écrit en 1745 et reste vrai en 1873.
Je trouve, dans des notes qu’il écrivait alors, l’expression exagérée, mais bien vive, du sentiment de fierté qui l’ulcérait : « Que me parlez-vous de joie ? […] Ce que nous disons avec impartialité des vers de Farcy, il le sentit lui-même de bonne heure et mieux que personne ; il aimait vivement la poésie, mais il savait surtout qu’on doit ou y exceller ou s’en abstenir : « Je ne voudrais pas, écrivait-il à M. […] Je le comparerais, pour la sagesse prématurée, à Vauvenargues, et plusieurs de ses pensées morales semblent écrites en prose par André Chénier : « Le jeune homme est enthousiaste dans ses idées, âpre dans ses jugements, passionné dans ses sentiments, audacieux et timide dans ses actions. […] » Juin 1831 NOTE. — Bien des années après avoir écrit cette Notice, j’ai reçu de M. […] Ce mot est dur pour la monarchie de Juillet ; je ne l’aurais pas écrit plus tard ; et pourtant il exprime un sentiment que bien des hommes de ma génération partagèrent.
Le même intendant écrit, en 1784, année de famine679 : « On a vu avec effroi, dans les campagnes, le collecteur disputer à des chefs de famille le prix de la vente des meubles qu’ils destinaient à arrêter le cri du besoin de leurs enfants. » — C’est que, si les collecteurs ne saisissent pas, ils seraient saisis eux-mêmes. […] À cet égard, écrit un intendant, « l’endurcissement est étrange » « Aucun particulier, mande un receveur681, ne paye le collecteur qu’il ne voie la garnison établie chez lui. » Le paysan ressemble à son âne, qui, pour marcher, a besoin d’être battu, et, en cela, s’il paraît stupide, il est politique. […] La réponse n’est pas douteuse, et tant de communes qui plaident chaque année contre messieurs tels ou tels pour les soumettre à la taille l’écrivent tout au long dans leurs requêtes. […] Celui de Dijon écrit que « les bases de la répartition sont arbitraires à un tel degré, qu’on ne doit pas laisser gémir plus longtemps les peuples de la province708 ». […] Un chirurgien non apothicaire, un fils de famille de quarante-cinq ans, commerçant, mais demeurant chez son père et en pays de droit écrit, échappent à la collecte.
Aurore Dupin commence à écrire vers 1831, lorsque, séparée de son mari, elle doit se procurer des ressources pour vivre. […] J’ai tort de dire labeur : elle s’est découvert, quand elle s’est mise à écrire, une inépuisable facilité. […] Notre romancier a appris à écrire dans l’Art de raisonner, l’Art de penser, et la Grammaire de Condillac. […] Il tient beaucoup à ce qu’il écrit, mais il ne veut pas paraître y tenir. […] Balzac avait établi en 1845 un plan qui comprenait un assez grand nombre d’oeuvres qu’il n’a pas eu le temps d’écrire.
Ferrari aura écrit cette histoire si difficile à retrouver dans des chroniques oubliées, cette histoire par morceaux de l’Italie en morceaux, et qu’il aura taillé comme un diamant à mille facettes, ce caillot de sang et de boue ! […] Nous trouvons très indigne d’un homme de sa trempe d’écrire sur la première page de son histoire le même mot que M. […] Mais on n’y reviendra pas, comme histoire, malgré un talent qui ferait dix fois la fortune d’un livre écrit sur tout autre sujet. […] Je n’hésite pas à avancer que ce morceau, capital où il est, et qui serait supérieur partout, est une des choses les plus magnifiques qui aient été écrites sur Venise depuis lord Byron. […] Ferrari, avait songé à écrire une histoire, en forme, de la raison d’État ?
C’est pour cela qu’Albert Heumann a songé à écrire ce livre. […] Qu’il constate cette impuissance au moment où il écrit, fort bien. […] Bien des fragments de la Chanson d’Ève furent écrits à Florence. […] « Poète de l’ineffable », écrit Albert Mockel, de Charles van Lerberghe : on ne saurait mieux dire. […] La deuxième partie, Les Cycles flamands, n’a pas encore paru au moment où j’écris.
Ecrivez. […] — Eh bien, écrivez. — Mais ne voudrez-vous pas écrire à ma place ? […] ) Il faut écrire ce qu’elle veut. (Lisant après avoir écrit. […] comme ce Perrinet sait écrire !
Quand on écrit ainsi, on doit être un lecteur accompli. […] Ce ne sont pas ces livres-là qu’on écrit pour une idée. […] quelle démangeaison d’écrire ! […] Éloquence et art d’écrire. […] Il y a à parier qu’il écrira moins désormais.
. — DE LA DIFFICULTÉ D'ÉCRIRE EN ITALIEN53. […] Nous lui accordons volontiers ce qu’il dit sur la difficulté et les inconvénients qu’on éprouve en voulant écrire de longs ouvrages en bonne prose italienne sur certains sujets. […] Dans tout ce que nous venons de dire de la poésie française, nous désirons être bien compris ; nous ne prétendons en rien diminuer le mérite des poëtes français dont quelques-uns sont si évidemment supérieurs, nous ne parlons que de la langue même dans laquelle ils ont écrit et des conditions qu’elle leur a fait subir.
Anatole France écrivait les Noces corinthiennes. […] France, en écrivant les Noces corinthiennes, a écrit un chef-d’œuvre. […] Il a écrit les Poèmes dorés, les Noces corinthiennes, qui apparaissent de nobles mélopées pathétiques.
Monsieur Perrault avoit reproché aux anciens qu’ils ne connoissoient point ce que nous appellons galanterie, et qu’on n’en voïoit aucune fleur dans leurs poëtes, au lieu que les écrits des poëtes françois, soit en vers, soit en prose, ces derniers écrits sont les romans, se trouvent parsemez de ces gentillesses. […] Ovide et Tibulle n’ont point mis de galanterie dans leurs écrits.
Ce n’est pas sans raison que j’écris ce mot « ennui », en l’employant dans son sens moderne. […] La Dryade a été, affirme-t-il, écrite en 1815, et le Bain d’une jeune Romaine fut écrit en 1817. […] Cependant, oserai-je écrire que Louis Bouilhet fut un poète de génie ? […] J’ai pu, il y a longtemps déjà, écrire avec raison : « Hélas ! […] J’ai eu tort, au reste, d’écrire ce mot : doute.
Vous aurez beau donner des raisons péremptoires, il vous répondra ; il faudra donc encore écrire et signer, et peu à peu vous vous trouverez dans la boue. […] Je reprends la plume deux heures après vous avoir écrit ; aujourd’hui que la petite poste va si vite, je tremble de voir arriver votre réponse. […] Écrivez donc, et vous serez applaudi en 1845. […] écrivez vos comédies comme si vous étiez exilé à New-York, et qui plus est faites-les imprimer à New-York sous un nom supposé. […] Que deviendraient alors, je vous le demande, vos froides pièces si bien écrites ?
Et par là-dessus il passe une partie des nuits à lire et à écrire. […] si j’avais encore quelques années à vivre, je voudrais écrire sur l’Art Japonais un livre dans le genre de celui que j’ai écrit sur l’Art du dix-huitième siècle, un livre moins documentaire, mais un livre encore plus poussé vers la description pénétrante et révélatrice des choses. […] Toute la matinée et l’après-midi, je travaille à finir la pétition à la Chambre des députés, un morceau que j’ai écrit avec mes nerfs, et que je crois un des bons morceaux que j’ai écrits. […] C’est en mon seul nom que je vous écris, mais nous étions foule à vous acclamer à la troisième de Germinie. […] Voici ma réponse qui a été écrite sous le coup de l’article du Temps, mais qui n’a pas été publiée.
Il en va de même de toute page écrite de main d’homme. […] Un tel grimaud est indigne d’écrire et de vivre. […] Il écrivait dans le Parti national. […] Paul Arène dans la jolie lettre qu’il vous écrit. […] Ses écrits témoignent de son exaltation mystique.
Il lui est même arrivé d’intervenir et d’écrire sur ce sujet malheureux. […] Tous ceux de la nation dont on a connaissance et qui ont laissé quelque monument de littérature, y trouveront place, tant ceux dont les écrits sont perdus, que ceux dont les ouvrages nous restent, en quelque langue et sur quelque sujet qu’ils aient écrit. […] Un des heureux du siècle et le plus actif des voluptueux, Voltaire, n’appréciait pas ces mérites lorsque, parlant de la publication commençante de dom Rivet, il écrivait à Cideville (6 mai 1733) : La fureur d’imprimer est une maladie épidémique qui ne diminue point. […] que tout ce que ces laborieux compilateurs ont jamais écrit. — Vous voyez souvent un homme qui me trompera bien s’il devient jamais compilateur ; il a deux talents qui s’opposent à cette lourde et accablante profession : de l’imagination et de la paresse. […] Peu s’en faut, dans sa légèreté et son inattention, qu’il n’y voie un présage de la décadence du goût, et il se fait un plaisir de mêler et brouiller tout cela avec les mauvais vers de ce libertin d’abbé Pellegrin : Voilà une Pélopée de l’abbé Pellegrin qui réussit, écrivait-il à son ami Formont (26 juillet) ; o tempora !
Je n’ai le plaisir de connaître l’homme que par ses écrits ; c’est quelque chose ; mais ceux qui le connaissent encore mieux, et qui l’ont vu de près, me parlent de lui comme d’un esprit qui était de bonne heure des plus faits. […] Il avertit dans la préface qu’il écrivit d’abord en français et la traduisit ensuite en latin « pour répondre aux exigences du doctorat » ; mais c’est sous sa première forme qu’il la donne au public. […] Destitué à coup sûr comme professeur, s’il avait été déjà professeur, il se fût fait de bonne heure un nom par sa plume dans les journaux, et avec des écrits où le goût se serait uni à la flamme. […] Prevost-Paradol de grandes consolations au milieu de l’échec particulier de ses idées politiques ; il aurait parlé, s’il avait été député ; il aurait écrit ; il aurait… fait précisément, dans des conditions un peu différentes, ce qu’il fait aujourd’hui. […] La cause libérale, comme elle s’intitule, avait eu à subir depuis 1848 bien des affronts, des échecs et des désagréments ; mais je ne crois pas que, dans la personne de quelques-uns de ses chefs, tels que je les connais, elle dût éprouver d’humiliation plus sensible que celle de voir un ancien secrétaire du Château, l’ancien avocat des dotations princières, le chroniqueur des voyages officiels d’où il écrivait au débotté : « Le prince a fort réussi » ; un homme de collège à la cour et un homme de cour au collège, M.
Il semble s’être proposé une gageure impossible et qu’il a pourtant tenue, d’écrire l’histoire avec une suite d’éclairs. […] Michelet, d’après lui en partie, et aussi d’après les sources mêmes qui sont les plus agréables et les plus fertiles, puisqu’elles sortent toutes vives des écrits de Fénelon et de Saint-Simon. […] Il reçoit donc une lettre par laquelle le savant journaliste l’informe qu’on vient de trouver en Italie une médaille antique, dont on a fait frapper des copies exactes qui courent en Hollande et qui, selon toute apparence, se répandront bientôt dans tous les pays et toutes les cours de l’Europe ; il compte dans peu de jours en envoyer une à celui même à qui il écrit ; mais en attendant il va lui en faire une description aussi fidèle que possible. […] Un jour que le duc de Bourgogne s’était surpassé en traduisant dans le quatrième livre des Géorgiques l’épisode d’Aristée, Fénelon, pour le récompenser dignement, écrivait la fable Aristée et Virgile. […] Et une autre fois, pendant une bonne veine, lorsque le duc de Bourgogne gagnait depuis quelque temps, d’une manière sensible, en douceur, en amour des lettres, en humanité, Fénelon écrivait sa fable enchanteresse : Le Rossignol et la Fauvette, la plus exquise de ses Fables, comme le dialogue d’Horace et de Virgile est le plus parfait de ses Dialogues.
C’est ce cours oral, nullement écrit d’abord, improvisé et très-médité, qu’il a rédigé depuis et qu’il offre aujourd’hui au public, en le plaçant sous les auspices de Celle à qui il a dû de l’entreprendre. […] Un écrivain qui n’est pas un maître, mais qui est au moins un connaisseur en matière d’abrégé chronologique, le président Hénault, a écrit un mémoire où il passe en revue les principaux auteurs qui y ont excellé. […] Tous les faits sont à la fois présents à la mémoire de Bossuet : il n’en cherche aucun ; il sait, il possède tous les détails de son livre avant de commencer à l’écrire. […] Mais c’est à Moïse et à la loi écrite qu’il en faut venir, à ce degré de révélation de plus, et Bossuet y insiste de toute sa puissance et de toute sa hauteur. […] Il lui retrace son histoire et ses origines ; il lui donne par écrit la Loi, cette loi qui était la perfection avant Jésus-Christ, la perfection provisoire, non la perfection dernière.
Chez Euripide, le vieillard a vu Agamemnon dans tout le désordre d’une nuit de douleur ; il l’a vu allumer un flambeau, écrire une lettre et l’effacer, y imprimer le cachet et le rompre, jeter à terre ses tablettes et verser un torrent de larmes. […] Du temps de Racine, Fénelon, son ami, son admirateur, et qui semble un de ses parents les plus proches par le génie, écrivait de Molière : « En pensant bien, il parle souvent mal. […] Par exemple, l’Avare est moins mal écrit que les pièces qui sont en vers : il est vrai que la versification françoise l’a gêné ; il est vrai même qu’il a mieux réussi pour les vers dans l’Amphitryon, où il a pris la liberté de faire des vers irréguliers. Mais en général il me paroît, jusque dans sa prose, ne parler point assez simplement pour exprimer toutes les passions. » Il faut se souvenir que l’auteur de cet étrange jugement avait la manière d’écrire la plus antipathique à Molière qui se puisse imaginer. […] On n’écrivait pas de lettres au siège de Troie ; il n’est jamais question d’écriture dans Homère ; mais les Grecs songeaient plus aux convenances dramatiques qu’à l’exactitude historique.
Je suis sûr que tu pourrais écrire dans les journaux, si tu voulais78. » Le petit Chose a écrit dans les journaux, il a même fait des livres. […] Zola, d’écrire des romans qui sont en même temps réalistes et romanesques, et qui ne semblent romanesques que parce qu’ils sont très sincèrement et très profondément réalistes. […] Quel autre que cet incorrigible poète de petit Chose serait capable d’écrire des histoires aussi chimériques, aussi peu arrivées que les Aventures d’un Papillon et d’une Bête à bon Dieu, le Roman du Chaperon rouge, les Rossignols du cimetière et les Ames du Paradis, mystère en deux tableaux ? […] C’est lui qui se met à imaginer des causeries, la nuit, entre les deux petits lits — presque deux berceaux — de Mamette et de son homme ; c’est lui qui trouve, en regardant bien, que les deux vieillards se ressemblent, et qui entrevoit dans leurs sourires fanés l’image lointaine et voilée de Maurice ; c’est lui enfin qui écrit étourdiment : « A peine le temps de casser trois assiettes, le déjeuner se trouve servi. » Comment ! […] Je reprendrai plus tard en la remaniant l’étude que j’ai eu l’occasion d’écrire sur ses romans : j’attendrai pour cela l’apparition du premier roman que M.
Quant à Maine de Biran, très-peu de ses écrits furent publiés de son vivant. Il avait le goût d’écrire et l’habitude assez étrange de recommencer sans cesse un même ouvrage ; mais il n’avait pas le goût de la publication, il la craignait. […] Sans avoir jamais su l’allemand, il pense et écrit en philosophie comme un Allemand. […] Les écrits posthumes de Biran et d’Ampère ne semblent guère répondre aux interrogations anxieuses du temps présent. […] Naville sur Maine de Biran, sa vie intime et ses écrits (5 juillet 1851).
Il n’avait jusqu’alors écrit que des vers. […] Il est très délicat d’écrire, quand on se montre si sévère à ceux qui écrivent. […] Charles Fuster a écrit beaucoup de vers. […] La langue qu’écrit M. […] Le livre est écrit de la sorte, jusqu’à la fin.
Je ne sache pas, avant lui, d’ouvrage populaire écrit en vers de tous les mètres. […] Il écrivit le Florentin. […] Le travail seul fait les écrits durables ; le goût seul nous rend capables de travail. […] Écrits à une époque de demi-barbarie, ils n’y ont pas eu la faveur des livres défendus. […] C’est au plus bel âge de la langue, et pour le plaisir secret d’une société où les mœurs générales étaient graves, que notre poète les a écrits.
Cette petite Betty, un joli échantillon de sauvage, une Atala et une Céluta en miniature, qui ne savait pas écrire et qui s’étonnait de tout ce qu’elle voyait, savait pourtant parler en vers, comprendre les métaphores de flamme et d’hyménée, et vanter à tout propos la nature comme si elle n’en était pas. […] Voltaire, en lui écrivant à ce propos, et en le félicitant par une de ses formules favorites (« Voilà un jeune homme qui écrira comme on faisait il y a cent ans ! […] Tu écriras, tu feras des vers et de la prose pour lesquels tu recevras quelques éloges, beaucoup d’injures et quelques écus, en attendant que tu puisses attraper quelque pension de vingt-cinq louis ou de cinquante, qu’il faudra disputer à tes rivaux en te roulant dans la fange, comme le fait la populace aux distributions de monnaie qu’on lui jette dans les fêtes publiques. […] Mais écrit de sang-froid et crûment, c’est trop facile, et l’auteur mérite qu’après avoir lu son compliment, on lui réponde : « Parlez pour vous ! […] Plus tard, bien tard, quand il vit écrite sur tous les murs la devise « Fraternité ou la mort », il la traduisit ainsi : « Sois mon frère, ou je te tue.
Il exige tout son temps, toute sa pensée, et, pour arriver à cela, il lui impose de petits devoirs matériels, comme de la forcer à se lever, tous les matins, pour lui écrire des lettres de sept ou huit pages. […] * * * — Quand Murger écrivit la Vie de bohème, il ne se doutait guère qu’il écrivait l’histoire d’un monde qui allait être un pouvoir au bout de cinq ou six ans, et cela est cependant à l’heure qu’il est. […] Il a connu une femme qui lui écrivait, tous les jours, sept pages de bêtises. […] Et un instant, nous agitons si nous ne devrions pas penser et écrire absolument pour nous, laissant à d’autres le bruit, l’éditeur, le public. […] » C’est Banville qui nous parle ainsi, après la lecture d’un acte intitulé : Incroyables et Merveilleuses, et que nous avions écrit, après notre Histoire du Directoire.
Ces passions, qui leur remplissaient le cœur d’une certaine tendresse, se répandaient jusqu’en leurs écrits et en formaient le principal caractère. […] de ses demandes, de ses sollicitations, de ses écrits de quémandeur, il a eu le même ton, à eux parlant, qu’il avait avec Fouquet. […] S’il se met à écrire, c’est le modèle des bons contes. […] Nous la saurons dompter, Moi par écrire et vous par réciter. […] On a cru longtemps que c’était elle qui avait incité La Fontaine à écrire les Contes.
Théodore de Banville Voici un des plus beaux et des plus curieux livres de poèmes qui aient été écrits depuis longtemps (Le Jardin des rêves), un livre qui s’impose à l’attention, car il est bien de ce temps, de cette heure même, et il contient au plus haut degré les qualités essentielles à la jeune génération artiste et poète, c’est-à-dire, à la fois, la délicatesse la plus raffinée et la plus excessive, et le paroxysme, l’intensité, la prodigieuse splendeur de la couleur éblouie. […] Remy de Gourmont Ayant écrit Vitraux, poèmes qu’un mysticisme dédaigneux pimentait singulièrement, et cette Terre latine, prose d’une si émouvante beauté, pages parfaites et uniques, d’une pureté de style presque douloureuse, M. […] Il semble pourtant aujourd’hui que ces plaisirs retentissants soient achevés, et que le petit livre : À travers les groins, que le poète écrivit au cours d’une affaire qui fit récemment quelque bruit, doive rester sa dernière expression dans le genre où il s’illustra.
GOUDELIN, [Pierre] né à Toulouse, mort dans la même ville en 1649, âgé de 67 ans, célebre Poëte Gascon, dont les Ouvrages subsisteront tant qu’on parlera la Langue dans laquelle ils sont écrits, & qui serviront à la faire subsister elle-même. […] Quoi-qu’il eût reçu de la nature une imagination vive & brillante, un caractere tendre & enjoué, & un génie véritablement poétique, nous doutons qu’il eût également réussi, s’il avoit écrit en François, Langue pauvre & timide en comparaison de celle qu’on parle en Languedoc. […] On peut s’en convaincre par la lecture du Nitar, Auteur du neuvieme siecle, qui, dans son Histoire des guerres entre les fils de Louis le Débonnaire, rapporte plusieurs passages écrits en Langue Romance, qui ne different en rien du langage usité aujourd’hui chez les Languedociens.
On sent en le lisant que l’enfant de dix-huit ans qui écrivait Han d’Islande dans un accès de fièvre en 1821 n’avait encore aucune expérience des choses, aucune expérience des hommes, aucune expérience des idées, et qu’il cherchait à deviner tout cela. […] Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime. […] D’ailleurs, puisque l’auteur, si peu de place qu’il tienne en littérature, a subi la loi commune à tout écrivain grand ou petit, de voir rehausser ses premiers ouvrages aux dépens des derniers et d’entendre déclarer qu’il était fort loin d’avoir tenu le peu que ses commencements promettaient, sans opposer à une critique peut-être judicieuse et fondée des objections qui seraient suspectes dans sa bouche, il croit devoir réimprimer purement et simplement ses premiers ouvrages tels qu’il les a écrits, afin de mettre les lecteurs à même de décider, en ce qui le concerne, si ce sont des pas en avant ou des pas en arrière qui séparent Han d’Islande de Notre-Dame de Paris.
Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs Quoiqu’il en soit de ces fautes que les critiques passez ont trouvées, et que les critiques à venir découvriront dans les écrits des anciens, elles n’en feront point abandonner la lecture. […] Ce sont les comédies de Moliere qui nous ont dégoûtez de celles de Scarron et des autres poëtes qui l’avoient précedé, mais non des livres écrits pour mettre en évidence les défauts de ces pieces. […] Nous n’admirons pas l’Iliade, l’éneïde et quelques autres écrits, parce qu’ils sont faits depuis long-temps, mais parce que nous les trouvons admirables en les lisant, parce que tous les hommes qui les ont entenduës les ont admirées dans tous les temps.
A l’école de son oncle Thomas, il apprit à écrire facilement et médiocrement dans tous les genres : il fit des vers, une tragédie, des opéras, des pastorales, des lettres galantes ; il avait une sécheresse glacée et spirituelle, une pointe aiguë de style, aucun naturel, aucune spontanéité. […] Mais Fontenelle trouva sa vraie voie lorsqu’il composa ses Entretiens sur la pluralité des Mondes (1686), puis lorsque, ayant été nommé secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences (1697), il écrivit l’Histoire de l’Académie et les Éloges des Académiciens : il entra alors tout à fait dans son rôle, qui était d’être le maître de philosophie des gens du monde, d’introduire la science dans la conversation des femmes. […] Il s’attacha surtout à faire ressortir les règles fondamentales de la méthode scientifique, à y accoutumer les esprits : ne rien croire que par raison, savoir douter, savoir ignorer. « Je ne vois qu’un grand je ne sais quoi, où je ne vois rien », écrit-il à propos des habitants des planètes. […] Tout ce qui, dans l’œuvre des théologiens depuis cent cinquante ans, pouvait servir à la démolition de la religion, se ramassa dans les écrits de Pierre Bayle et surtout dans son Dictionnaire historique et critique 467. […] Rien de tragique au reste dans cette âme inquiète et dans cette vie orageuse : Bayle est une figure originale de savant à la vieille mode : paisible, doux, gai, sans ambition, indifférent à la gloire littéraire, il s’enferme dans son cabinet, et ne se croit jamais malheureux, dès qu’il peut lire, écrire, imprimer en liberté.
La correspondance de la délicieuse femme qui s’était fait pendant trente ans adorer vertueusement de toute l’Europe, ne consistait qu’en quelques billets du matin que n’importe qui était capable d’écrire, et on put se plaindre, pour la mémoire d’un être charmant qui devait rester comme un idéal de femme dans nos esprits, d’un livre qui rabaissait évidemment, en nous la montrant dans les insignifiances de la vie. […] Cela, c’est la vulgarité inévitable de la vie ; ce sont les choses, plates et nécessaires, que la dernière sotte peut écrire tout aussi bien que la première des femmes d’esprit. […] Mme de Staël, cette flamme de Mme de Staël, cette flamme dans l’orage perpétuel, cette tête de femme à idées, cet être, qui était la vie, a pu écrire des lettres bêtes comme des révérences et vides de tout, excepté des chinoiseries de politesse officielle et de bienveillance banale dont le monde se paye, sans se tromper ! Voilà je ne sais combien de lettres ou de fragments de lettres (au moins cinquante), qui ont été écrites par la main inspirée à laquelle il seyait si bien de rouler toujours dans ses doigts de Muse une feuille de laurier ; et savez-vous combien de mots je trouve qui m’avertissent et qui me disent : « Mais, malheureux, ces lettres sont de Mme de Staël ? […] Schiller a dit une bêtise d’Allemand (et ce sont les meilleures), quand il a écrit cette phrase d’apothéose : « Tout ce que le flambeau de la Raison ne peut éclairer n’existe pas pour elle. » Que Schiller aille se promener avec son flambeau !
Pourquoi ne l’a-t-on pas écrit, ce titre-là, en grandes lettres rouges, sur la couverture du volume, ou même surmonté d’une couronne au vermillon, qui dirait encore mieux la chose ? […] Il ne faut pas s’extravaser… Il n’y avait guères sur Gustave III de connu, en France, que de mauvais livres, écrits par de basses plumes du xviiie siècle, comme le livre de l’abbé Roman, par exemple, les Cours du Nord, romanesques et suspectes ; de Brown, et l’assommant Coxe, traduit comme ils traduisaient l’anglais au xviiie siècle ! […] Une circonstance qu’un historien qui sait la valeur de tout dans une pareille histoire ne peut oublier, c’est qu’à ce bal où il fut tué il parut d’abord à visage découvert, intrépide et incrédule comme César, comme le duc de Guise, comme tous les héros, — ayant dans sa poche aussi l’avertissement qu’il bravait, une lettre écrite par un des conjurés contre sa vie, — et qu’après s’être fait voir ainsi, il rentra chez lui, prit un domino et un masque, et revint pour mourir comme il avait vécu, en costume de fête et masqué ! […] Même la catastrophe, en vue de laquelle l’histoire tout entière a été écrite par le mélodramatique auteur des Couronnes sanglantes, même cette catastrophe est sans émotion partagée, sans expression digne des faits pathétiques dont le récit déborde à chaque pas ! […] On ne fait point de l’histoire pour écrire des mystères, mais pour pénétrer les mystères, quand il y en a dans les événements de ce monde, et surtout quand on n’existe, comme historien, que par les faits qu’on est allé trier sur tous les volets de Stockholm !
« Aimable créature, beau génie, — écrivit-il à Vauvenargues, dès 1744, — j’ai lu votre premier manuscrit. […] Elles lui ont fait écrire le mot terrible et réprobateur qui est le « raca » de messieurs les philosophes : le mot « capucin ». « Et de quoi, diable ! […] Eh bien, même sur ce point, comme sur les autres, Vauvenargues faisait sa réserve de gentilhomme : « Il n’y a pas de gloire, — écrit-il quelque part, — de gloire complète, grande, sans l’éclat des armes ! […] Vauvenargues, avec sa Méditation sur la foi et les autres passages de ses écrits que Voltaire appelait des « capucinades », en se priant de les excuser, est un sceptique du xixe siècle qui a devancé le temps où il aurait dû vivre. […] De nombreux passages de ses écrits, relevés avec discernement par Gilbert, semblent indiquer cette préoccupation de Vauvenargues, devenue plus profonde dans l’oisiveté d’une garnison.
« Aimable créature, beau génie, écrivit-il à Vauvenargues dès 1744, j’ai lu votre premier manuscrit. […] Elles lui ont fait écrire le mot terrible et réprobateur qui est « le raca » de messieurs les philosophes : le mot : « capucin ». […] « Il n’y a pas de gloire, écrit-il quelque part, de gloire complète, grande, sans l’éclat des armes. » Ah ! […] Vauvenargues, avec sa Méditation sur la foi, et les autres passages de ses écrits, que Voltaire appelait des « capucinades », en se priant de les excuser, est un sceptique du dix-neuvième siècle qui a devancé le temps où il aurait dû vivre. […] De nombreux passages de ses écrits, relevés avec discernement par M.
Ce livre de moine, écrit dans le clair et profond silence d’une cellule, a rencontré la Gloire, cette fille de la foule et qui passe comme sa mère (Sic transit gloria mundi), mais qui, pour lui, s’est arrêtée. […] II C’est Fontenelle, cette belle autorité religieuse et même littéraire, qui a écrit le mot fameux et qu’on cite toujours quand il est question de l’Imitation : « L’Imitation est le premier des livres humains, puisque l’Évangile n’est pas de main d’homme. » Seulement rappelons-nous que, quand il grava cette ingénieuse inscription lapidaire pour les rhétoriques des temps futurs, il s’agissait de la traduction de monsieur son oncle, le grand Corneille, et que, sans cette circonstance de famille, l’Imitation lui aurait paru moins sublime. […] D’abord l’Évangile n’est point écrit des mains de Jésus-Christ, mais de la main de saint Mathieu, de saint Luc, de saint Marc et de saint Jean, et d’ailleurs, Jésus-Christ était aussi un homme. […] Fontenelle, impie et lâche comme toute la secte qu’il précédait et dont il est un des ancêtres, écrivait alors Mero et Énégu ou Rome et Genève, et le sournois se préparait avec son mot sur l’Imitation, un bouclier contre Louis XIII et la Régente. […] Charles d’Héricault et Moland, connus déjà par des travaux d’une érudition qui ne se contente pas de rechercher, mais qui pense, ont fait précéder leur travail d’une introduction très fermement écrite, dans laquelle ils ont agité toutes les questions littéraire qui se rattachaient, soit à l’Imitation elle-même, soit à l’Internelle Consolacion, qui en est sortie.
L’abbé Brispot La Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, écrite par les quatre évangélistes, coordonnée, expliquée et ordonnée par les Saints-Pères, les docteurs et les orateurs les plus célèbres, par l’abbé Brispot. […] Ajoutez à cette vue générale et dominatrice que cette reproduction du texte saint, que cette vie de Notre-Seigneur, écrite par la plume inspirée de ses apôtres, était une de ces publications les plus indiquées et les plus appelées par les récentes polémiques de notre âge. […] D’ailleurs, pour un chrétien et pour un prêtre, l’idée de l’éternité rabougrit singulièrement la gloire, et s’il écrit son nom sur son œuvre, c’est plus pour le signaler aux fraternités de la prière que pour le livrer à ces bouffées de vent léger qui lèvent de terre un nom et l’emportent dans la renommée. […] Dès les premiers temps de l’Église, en face des premières hérésies, saint Jérôme écrivait au pape saint Damase sur la nécessité vivement sentie par les fidèles de relier et de concentrer les quatre Évangiles en un seul. […] Inspiré à son tour par le livre de sa foi et par sa cohabitation de cœur et d’esprit avec les hommes de génie qui ont écrit sur ce livre saint des pages si éclatantes et si profondes, l’abbé Brispot a plusieurs fois montré que cette espèce d’intimité, ce grand voisinage, avait porté bonheur à sa pensée.
Virgile est depuis deux mille ans sur son socle, couronné de laurier par la sculpture de tous les temps qui ont suivi le sien, et Lamartine n’est que d’hier, et moi, qui écris ce chapitre, je l’ai vu dans le prosaïsme de nos plates mœurs et de nos tristes costumes, avec le chapeau blanc de Louis-Philippe et des épiciers endimanchés sur sa noble tête… Rapprochement de plus d’influence qu’on ne croit sur l’imagination déconcertée et qui compare deux poètes immortels ! […] Le livre délicieux que Lamartine a écrit sur ses premières années de jeunesse ne sera probablement pas plus apprécié par la critique vulgaire de ces temps que ne le sont les Harmonies. […] Lamartine n’a pas dit à quelle époque de son génie et de sa gloire il a écrit ces souvenirs de sa jeunesse où il n’y a que sa jeunesse, et le livre est tellement et si exclusivement sa jeunesse qu’il est impossible de le deviner. […] Il a décrit les premiers spectacles qu’il eut sous les yeux, et qu’on pourrait appeler les Géorgiques de la maison de son père, où son père, adoré comme un roi : Comptait ses gras troupeaux rentrant des pâturages, comme, plus tard, quand il entra aux Gardes du Corps, sous Louis XVIII, il a écrit les choses du temps de cet Empire qui finissait dans le désespoir et de cette monarchie qui recommençait, pour finir avec son espérance. […] Celle qu’il écrivit de César est digne de César.
Elle peut mettre du temps à le faire et à le compléter, — Balzac mit huit ans à écrire son Médecin de campagne, — mais elle reste, couvant son œuvre comme une mère. […] Théophile Gautier, l’ornemaniste avant tout, le descriptif qui a tout décrit et qui semble trouver que le détail matériel n’est jamais assez montré, assez accusé dans les choses, très-capable, comme il l’a quelquefois prouvé, d’écrire un conte fantastique, parce que dans ce genre-là on se permet tout, M. […] Savez-vous à quoi je pensais en lisant ce livre qui a la prétention d’être un livre écrit dans l’esprit et pensé dans la langue d’un temps qui n’est plus ? […] Pendant le temps, le trop long temps qu’il a mis à nous écrire, dans un style qui sent à la fois son Pierre Gringoire et son Trissotin, cette chronique bravache, galante et coquebine du Capitaine Fracasse, il pouvait nous donner un recueil de vers comme La Comédie de la Mort, ou un voyage comme les voyages d’Espagne ou d’Italie. […] Il est aux plus grands ce que le diamant taillé est à la rose, ce bijou de Dieu, que personne ne taille : mais écrivain, il est peut-être celui de tous qui, par un miracle de précision dans les mots, ait le plus fait ressembler l’art d’écrire avec une plume à l’art de peindre avec un pinceau.
Tour à tour guerrier et philosophe, il écrivit dans son exil plusieurs ouvrages de politique, de morale et d’histoire. […] Cette grâce, cette expression douce et légère qui embellit en paraissant se cacher, qui donne tant de mérite aux ouvrages et qu’on définit si peu ; ce charme qui est nécessaire à l’écrivain comme au statuaire et au peintre ; qu’Homère et Anacréon eurent parmi les poètes grecs, Apelle et Praxitèle parmi les artistes ; que Virgile eut chez les Romains, et Horace dans ses odes voluptueuses, et qu’on ne trouva presque point ailleurs ; que l’Arioste posséda peut-être plus que le Tasse ; que Michel-Ange ne connut jamais, et qui versa toutes ses faveurs sur Raphaël et le Corrège ; que, sous Louis XIV, La Fontaine presque seul eut dans ses vers (car Racine connut moins la grâce que la beauté) ; dont aucun de nos écrivains en prose ne se douta, excepté Fénelon, et à laquelle nos usages, nos mœurs, notre langue, notre climat même se refusent peut-être, parce qu’ils ne peuvent nous donner, ni cette sensibilité tendre et pure qui la fait naître, ni cet instrument facile et souple qui la peut rendre ; enfin cette grâce, ce don si rare et qu’on ne sent même qu’avec des organes si déliés et si fins, était le mérite dominant des écrits de Xénophon. […] Telle était l’impression que firent autrefois sur les Grecs, les écrits de Xénophon. […] Il n’y a dans tout cet éloge nul mouvement d’orateur ; c’est la marche simple d’un homme vertueux qui parle de la vertu avec ce sentiment doux qu’elle inspire ; en général, c’est là le mérite des anciens ; nous mettons plus d’appareil à tout, et dans nos actions comme dans nos écrits. […] Il ne fait donc point de ces portraits brillants dont Salluste le premier donna des modèles, et que le cardinal de Retz, par ses mémoires, mit si fort à la mode parmi nous ; il fait mieux, il peint en action ; on croit voir tous ses grands hommes agir et converser ; toutes ses figures sont vraies et ont les proportions exactes de la nature ; quelques personnes prétendent que c’est dans ce genre qu’on devrait écrire tous les éloges : on éblouirait peut-être moins, disent-elles, mais on satisferait plus ; et il faut savoir quelquefois renoncer à l’admiration pour l’estime.
Comment eus-je l’audace d’écrire un article et de le porter rue Grange-Batelière, à la rédaction du Gaulois ? […] J’écrivis donc en quelques heures un article enthousiaste et naïf sur Darwin, et j’allai le porter au Gaulois. […] Dès que j’en eus écrit quelques scènes, je les portai à Koning, pour lui montrer mon obéissance à ses ordres. […] Nous écrivions tantôt une nouvelle, tantôt un article d’actualité, au hasard des événements et des circonstances. […] Octave Mirbeau écrivait un peu partout.
« — Écrire ! — criait-il, — écrire ! […] écrire ! pourquoi ai-je jamais su écrire ! Écrire !
Écrit-il pour le théâtre ? […] « Beyle, écrit M. […] « Si l’on met en balance, écrit M. […] « On peut affirmer, écrit M. […] Écrit-elle à son amant ?
. — Des qualités de corps et d’esprit de ce prince, et comment on reconnaît son image dans les écrits contemporains. — Des rapports de Louis XIV avec les écrivains. — § III. […] La grandeur dans l’ordre est le caractère commun de tous les gouvernements bien réglés ; c’est aussi le caractère de tous les écrits durables. […] Cette image de grandeur que Louis XIV a comme imprimée à Versailles, je la reconnais dans tous les écrits qui ont paru sous son règne. […] Et puis, il faut bien admettre que Louis Racine a eu quelque raison d’écrire le passage de ses Mémoires que j’ai cité. […] Il avait du moins le courage qui sied à un historiographe faisant campagne avec le prince dont il écrit les annales.
Je prends Beyle en 1814, et dans le premier volume qu’il ait publié : Lettres écrites de Vienne en Autriche sur le célèbre compositeur Joseph Haydn, suivies d’une Vie de Mozart, etc., par Louis-Alexandre-César Bombet. […] Dans ce volume, la Vie de Mozart est donnée comme écrite par M. […] Il eût craint, en combattant les La Harpe, de leur ressembler, et il se faisait léger, vif, persifleur, un pur amateur au passage, un gentilhomme incognito qui écrit et noircit du papier pour son plaisir. Comme critique, il n’a pas fait de livre proprement dit ; tous ses écrits en ce genre ne sont guère qu’un seul et même ouvrage qu’on peut lire presque indifféremment à n’importe quel chapitre, et où il disperse tout ce qui lui vient d’idées neuves et d’aperçus. […] Je n’ai point parlé de son livre De l’amour, publié d’abord en 1822, ni de bien d’autres écrits de lui qui datent de ces années.
Le pain surtout était l’inquiétude principale ; c’est à quoi Villars dut pourvoir tout d’abord et durant toute la campagne, il n’y avait pas de magasins, et les subsistances n’arrivaient qu’au jour le jour ; on n’en avait pas d’assurées pour deux journées à l’avance ; et ce n’était point la faute des intendants, mais le grain manquait par tout le royaume, et la famine n’était pas seulement dans l’armée : Imaginez-vous, écrivait Villars au ministre, l’horreur de voir une armée manquer de pain ! […] Il appréciait son zèle et son courage, mais il augurait trop peu de son habileté ; il le croyait une tête légère, sans modération, toujours prêt à se piquer d’honneur et à tout risquer au moindre mot de défi : « Le papillon, disait-il, se brûle à la chandelle ; aille jugeait trop sur ses paroles et ne lisait pas dans ses pensées. « Je vous assure, monsieur, écrivait Villars au ministre en lui peignant sa situation, que ces contradictions (que je rencontre) rendent le fardeau que j’ai bien pesant. […] Villars, qui se flattait que, sans sa blessure, on aurait, remporté la victoire, ne se prévalait pas trop du moins lorsqu’il écrivait au roi : « Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis sont détruits. » Enfin, quoiqu’on n’ait pu empêcher Mons d’être assiégé et pris comme l’avait été Tournai, le royaume ne fut pas entamé, et l’on espéra que la leçon donnée à l’arrogance des alliés, aux Hollandais particulièrement qui avaient le plus souffert, rendrait la paix moins difficile. […] Durant cette campagne de 1709, elle lui écrivait agréablement qu’en lui voyant faire tant de miracles, on le regardait à Saint-Cyr comme un saint : « Je vais demander à Dieu, avec les dames de Saint-Cyr, de vous protéger et de vous rendre tel qu’elles croient que vous êtes. » Je serai plus bref sur les deux campagnes suivantes (1710-1711). […] Il faisait remarquer que ce genre de guerre timide et circonspecte était le moins conforme au génie de notre nation, et que rien n’y compensait la souffrance et le danger : Enfin, monsieur, écrivait-il à M.