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1139. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Il a étudié le tyran comme Darwin les orchidées ou les coraux, et, plein de calme au milieu des tempêtes, observé Borgia grimaçant. […] Il n’a de préjugés que sur les modernes, mais quand il étudie, par exemple, la diffusion et la déformation des idées cartésiennes, il augmente la connaissance, ce qui est le premier devoir du critique. […] Si nous étudions maintenant leurs qualités de métier, nous trouverons en eux une habileté singulière qui n’appartient qu’aux maîtres. […] Le grand mérite du lyrisme, qu’étudie aujourd’hui M.  […] Il a étudié.

1140. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Mais en somme, l’ouvrage est merveilleusement bien illustré, et la moyenne des gens qui étudient l’Art sera en état d’en tirer quelques conclusions utiles. […] Néanmoins, il est dans l’ancien art irlandais certains éléments de beauté que l’artiste moderne ferait bien d’étudier. […] Le dessinateur n’a rien à voir aux effets non étudiés, accidentels, de la Nature. […] Sladen a fait preuve d’une grande énergie dans la compilation de cet épais volume, qui ne contient pas beaucoup de choses d’une réelle valeur, mais qui offre un certain intérêt historique, surtout aux personnes qui auront souci d’étudier les conditions de la vie intellectuelle dans les colonies d’un grand Empire. […] Il est pour Ouida l’idéal du véritable homme politique, car apparemment Ouida s’est mise à étudier la politique anglaise.

1141. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Il s’y rencontre des portraits de femme délicieusement étudiés, et comme seul un observateur en jupons peut en faire, détaillant la féminilité retorse de ses modèles. […] Nous allons dîner ensemble, et en dînant, Geffroy me parle d’un livre, qu’il se prépare à faire et qu’il veut me dédier, un livre où il veut suivre et étudier une fillette du peuple, jusqu’à l’âge où j’ai mené ma Chérie. […] Il a toutefois le dessein de faire un catalogue de son œuvre, un catalogue étudié, raisonné !

1142. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Cette définition se rapporte exactement au logos du Phèdre de Platon (p. 276 A), « le discours que la science écrit dans l’âme de celui qui étudie, discours qui peut se défendre, parler et se taire quand il le faut, discours vivant et animé (qui réside dans l’intelligence) du savant, et dont le discours écrit n’est que le simulacre. » Le logos esô d’Aristote est quelque chose de plus intime et de plus fondamental ; c’est la faculté des axiomes, la raison. — La distinction aristotélique du verbum oris et du verbum mentis est peut-être, comme l’ont pensé les éditeurs d’Hamilton, Mansel et Veitch (note de la 1ère leçon des Lectures on logic), la source première de l’opposition du […] (pensée ou raison) et du […] (parole), que l’on rencontre dans Philon (De vita Mosis, 3, 13), Plutarque (Philosophendum esse cum principibus, ch.  […] Sur ce point, qu’il n’a guère étudié, la pensée de Bonald est très confuse : voir Législ. prim. […] Ces chapitres sont loin d’épuiser le sujet dont les discussions qui précèdent viennent de montrer l’étendue : leur objet propre est la définition de la parole intérieure comme fait psychique ; or la parole intérieure n’est pas seulement un fait intéressant par ses caractères distinctifs : ce fait est à peu près universel dans l’humanité, à peu près constant en chacun de nous ; on ne saurait pourtant dire qu’il est nécessaire, et en tout cas, il ne saurait être primitif ; son extension, son histoire, ses causes, mériteraient d’être étudiées à part ; de même aussi les perturbations qu’il éprouve dans certains états de l’âme qui ne sont pas l’état normal.

1143. (1920) Action, n° 2, mars 1920

J’ai étudié l’œuvre de Han Ryner dans un ordre choisi par moi-même, plus instructif que la chronologie des labeurs. […] J’étudierai un jour le poète et le discuterai peut-être. […] Pourtant, si nous nous appliquons à bien étudier le sens qui est dans toute œuvre d’art de ces dernières années en Allemagne, nous pourrons dire que l’Expressionnisme est une tentative de l’homme qui, se sentant plus que jamais embourbé dans les machinations abjectes d’un matérialisme écœurant, tâche de croire encore à ce qui est au-dessus de nous : à quelque chose de supra-terrestre.

1144. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

A un fonds de tendresse d’âme et d’imagination romanesque elle joignait une exactitude naturelle, et, comme le disait sa spirituelle amie, une divine raison qui ne lui fit jamais faute ; elle l’eut dans ses écrits comme dans sa vie, et c’est un des modèles à étudier dans ce siècle où ils présentent tous un si juste mélange. […] Il avait peu étudié, nous dit Segrais, mais son sens merveilleux et sa science du monde suppléaient à l’étude.

1145. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

L’expérience et la raison tinrent la plume de ces sages ; ils ne se livrèrent jamais aux séduisantes idéalités de leur imagination pour éblouir et fasciner les hommes par des perspectives d’institutions fantastiques qui donnent les rêves pour des réalités aux peuples ; ils respectèrent trop la société pratique pour la démolir, afin de la remplacer de fond en comble par des chimères aboutissant à des ruines ; ils étudièrent consciencieusement la nature de l’homme sociable dans tel temps, dans tels lieux, dans telles mœurs, à tel âge de sa vie publique, et ne lui présentèrent que des perfectionnements graduels ou des réformes modérées, au lieu de ces rajeunissements d’Éson qui tuent les empires sous prétexte de les rajeunir ; en un mot, ces écrivains, les yeux toujours fixés sur l’expérience et sur l’histoire, ne furent ni des rêveurs, ni des utopistes, ni surtout des radicaux. […] Quand on étudie bien les origines de la révolution française, dans sa partie chimérique, radicale, niveleuse et révoltée contre la nature, la propriété, la famille, de Mably à Babeuf, on ne peut s’y tromper, le catéchisme de cette révolution sociale est dans Télémaque.

1146. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

J’ai passé tout le mois de juin à étudier le bouddhisme, sur lequel j’avais déjà beaucoup de notes, mais j’ai voulu épuiser la matière autant que possible. […] Evidemment, l’esprit surchagé par ces acquisitions, il ne put se borner à étudier et à décrire la vie moderne pour laquelle le vocabulaire lyrique du grand poète n’est point fait, est trop riche et reste en partie sans emploi.

1147. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Nous reviendrons l’année prochaine sur ce sujet, quand nous étudierons littérairement, et non théologiquement, les poèmes hébraïques dans la Bible : Bossuet lui-même les a étudiés à ce point de vue.

1148. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Talma me dit qu’on allait la représenter avec une solennité digne des théâtres antiques, et qu’il étudiait déjà pour cette représentation le rôle du grand-prêtre. […] J’étudiai leur cœur, je flattai leurs caprices ; Je leur semai de fleurs le bord des précipices ; Près de leurs passions rien ne me fut sacré ; De mesure et de poids je changeais à leur gré.

1149. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Le Moyen Âge (842-1498) [Discours] I « J’ai eu l’occasion — a dit quelque part un historien philosophe — d’étudier les institutions politiques du Moyen Âge en France, en Angleterre et en Allemagne ; et, à mesure que j’avançais dans ce travail, j’étais rempli d’étonnement en voyant la prodigieuse similitude qui se rencontre en toutes ces lois ; et j’admirais comment des peuples si différents et si peu mêlés entre eux avaient pu s’en donner de si semblables. » [Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution, livre I, chap.  […] V. — La Littérature allégorique Des avantages que l’on trouve à étudier d’un même point de vue toutes les œuvres de la littérature du Moyen Âge marquées du même caractère allégorique, — et qui sont : A.

1150. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Il sentit donc, sans être très avancé en âge, les premières atteintes du mal qui devait l’emporter : « Un gros rhume dont il fut attaqué vers la fin de l’année 1748, nous dit son biographe, le força de prendre une chambre à feu : c’est le seul adoucissement qu’il se permît. » Ainsi, jusque-là, il avait vécu, travaillé, étudié, comme le moins délicat de nous ne consentirait pas à vivre, même un seul hiver. — Sachons-le bien, quand l’encre venait à geler dans une de ces froides bibliothèques de bénédictins, le savant religieux était obligé, pour s’en servir, de l’aller faire dégeler un moment au feu de l’infirmerie ou de la cuisine.

1151. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Il n’est pas bon, même quand on étudie le passé, de rester sur ces impressions décourageantes, et je veux indiquer l’antidote après le poison, un poème d’honneur et de courage en face de ce tableau d’hypocrisie consommée et de rouerie impudente.

1152. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Marivaux, étudié surtout par les hommes du métier, par les critiques ou les auteurs dramatiques, a autant gagné que perdu avec le temps : il est plein d’idées, de situations neuves qui ne demandent qu’à être remises à la scène avec de légers changements de costume.

1153. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — I. » pp. 91-108

Le monde, décrit par M. de Meilhan, de cette plume spirituelle et fine, de cette main à manchettes courant sur un papier glacé27, ne sera plus qu’un monde mort et curieux à étudier dans les collections.

1154. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Jamais il n’embrassa plus d’affaires qu’il n’en pouvait expédier… Jamais il ne flatta son maître ; s’est toujours plus étudié à servir qu’à plaire ; ne mêla jamais ses intérêts parmi les affaires publiques.

1155. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Ramond, qui avait quinze ans lorsque Goethe, de six ans plus âgé que lui, étudiait à Strasbourg et y rencontrait Herder, côtoya ce groupe inspiré et en eut le vent.

1156. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Mais aussi il y a un historien des plus heureusement doués dont le procédé est autre : il lit, il étudie, il se pénètre pendant des mois et quelquefois des années d’un sujet, il en parcourt avec étendue et curiosité toutes les parties même les plus techniques, il le traverse en tous sens, s’attachant aux moindres endroits, aux plus minutieuses circonstances ; il en parle pendant ce temps avec enthousiasme, il en est plein et vous en entretient constamment, il se le répète à lui-même et aux autres ; ce trop de couleur dont il ne veut pas, il le dissipe de la sorte, il le prodigue en paroles, en saillies et en images mêmes qui vaudraient souvent la peine d’être recueillies, car, plume en main, il ne les retrouvera plus : et ce premier feu jeté, quand le moment d’écrire ou de dicter est venu, il épanche une dernière fois et tout d’une haleine son récit facile, naturel, explicatif, développé, imposant de masse et d’ensemble, où il y a bien des négligences sans doute, bien des longueurs, mais des grâces ; où rien ne saurait précisément se citer comme bien écrit, mais où il y a des choses merveilleusement dites, et où, si la brièveté et la haute concision du moraliste font défaut par moments, si l’expression surtout prend un certain air de lieu commun là où elle cesse d’être simple et où elle veut s’élever, les grandes parties positives d’administration, de guerre, sont si amplement et si largement traitées, si lumineusement rapportées et déduites, et la marche générale des choses de l’État si bien suivie, que cela suffit pour lui constituer entre les historiens modernes un mérite unique, et pour faire de son livre un monument.

1157. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Celui-ci, le long des étangs et sous les vieux chênes, rêva plus qu’il n’étudia.

1158. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Je néglige les expressions, je ne fais jamais une phrase dans ma tête : j’étudie, j’approfondis les idées pour elles-mêmes, pour connaître ce qu’elles sont, ce qu’elles renferment, et avec le plus entier désintéressement d’amour-propre et de passion.

1159. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Celui de madame de Boigne me semble moins bien traité et trop peu étudié : cette personne rare, d’un esprit si ferme et si juste avec tant de tour et de délicatesse, méritait mieux.

1160. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Non pas qu’il étudie moins, qu’il possède et pénètre moins ses sujets ; mais, dans les nombreux volumes qui se succèdent, sa manière est non-seulement rapide » mais hachée, saccadée ; sa marche est haletante et comme fébrile.

1161. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Je n’ai pas assez étudié les nombreuses notices consacrées, depuis le XVIIe siècle et durant tout le XVIIIe, aux membres de l’ancienne Académie de Peinture et de Sculpture31, pour prétendre en mesurer le mérite et en indiquer la valeur précise ; mais ce qui me paraît vrai et certain, c’est que dans ce genre de notices dont les artistes, peintres, sculpteurs, graveurs, etc., font les frais, il n’y avait en France aucune de ces suites mémorables comme celle que Fontenelle avait donnée sur la vie et les mœurs des Savants, et qui établissent un genre littéraire nouveau.

1162. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Un homme estimable et savant, qui a récemment travaillé sur les Évangiles, et qui n’a porté dans cet examen, quoi qu’on en ait dit, aucune idée maligne de négation, aucune arrière-pensée de destruction, qui les a étudiés de bonne foi, d’une manière que je n’ai pas qualité pour juger, mais certainement avec « une science amoureuse de la vérité », a qualifié heureusement en ces termes la mission et le caractère de Jésus, de la personne unique en qui s’est accomplie la conciliation la plus harmonieuse de l’humanité avec Dieu : « Celui qui a dit : Soyez parfaits comme Dieu, et qui l’a dit non pas comme le résultat abstrait d’une recherche métaphysique, mais comme l’expression pure et simple de son état intérieur, comme la leçon que donnent le soleil et la pluie : celui qui a parlé de la sainteté supérieure qu’il exigeait des siens comme d’un “fardeau doux et léger” ; celui qui, révélant à nos yeux une pureté sans tache, a dit que “par elle on voyait Dieu…”, celui qui, enfin, renonçant à la perspective du trône du monde, a senti qu’il y avait plus de bonheur à souffrir en faisant la volonté de Dieu qu’à jouir en s’en séparant… celui-là, c’est Jésus de Nazareth. » Lui seul, et pas un autre au monde42 !

1163. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Musset nous présageait, à vingt ans de là, cet autre enfant charmant et cruel qui devait aller sur place observer et étudier la Grèce, qui l’a si bien peinte, mais si malignement et tout en gaieté, dans ses mœurs, dans sa politique, dans ses finances, dans sa police, dans sa pauvre royauté.

1164. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Ceux qui ont le plus étudié et le mieux pénétré le caractère des poésies sacrées et des cantiques des Hébreux, les Lowth, les Herder, n’ont rien dit que Bossuet n’ait exprimé avant eux d’une parole pleine et sommaire.

1165. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Je ne saurais me flatter de le suivre partout, de l’étudier avec méthode et de l’embrasser, comme on dit, tout entier.

1166. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine. (suite et fin.) »

Le plus grand poëte n’est pas celui qui a le mieux fait : c’est celui qui suggère le plus, celui dont on ne sait pas bien d’abord tout ce qu’il a voulu dire et exprimer, et qui vous laisse beaucoup à désirer, à expliquer, à étudier, beaucoup à achever à votre tour.

1167. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Le comte de Gisors étudiait de près les hommes, les institutions ; il fut guidé et piloté à certains jours en Angleterre par Horace Walpole, qui garda de lui la meilleure idée, et qui, en apprenant sa mort, écrivait : « Je suis très chagrin de la mort du duc de Gisors ; il m’avait été recommandé quand il vint en Angleterre.

1168. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

On sent que l’auteur a causé beaucoup avec M. de Bonald, et qu’aussi il a étudié les mathématiques.

1169. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

C’était pour chanter les exploits militaires que les Arabes faisaient des vers ; et ils n’étudiaient les secrets de la nature, que dans l’espoir de parvenir à la magie.

1170. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Les nouvelles générations arrivaient, nourries dans leurs collèges de Virgile et d’Horace, n’ayant parlé, écrit, étudié qu’en latin.

1171. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Michel de l’Hôpital, né en Auvergne vers 1505, fut emmené en Italie par son père qui suivit le connétable de Bourbon, étudia à Padoue ; et, revenu en France, devint conseiller au Parlement, président du conseil de la duchesse de Berri, président de la Chambre des comptes, enfin chancelier de France en 1500.

1172. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Avec Shakespeare, à qui elle revient toujours, elle offre pour modèles Schiller et Gœthe dont elle étudie longuement les œuvres.

1173. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Les figures les plus populaires du théâtre ou du roman ne sont pas nécessairement les plus profondes, les plus étudiées ni celles qui résument le plus d’observations.

1174. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Il serait temps, cependant, de réagir contre l’erreur propagée par l’un des plus piteux livres que le sentimentalisme ait échafaudés ; et puisque nous sommes dans une de ces périodes rares où l’on met tout sur table, où l’on bannit tout faux respect des choses convenues, et où l’on étudie impitoyablement la valeur exacte des gens et des idées, puisque d’autre part, l’artiste, jusqu’ici écarté et résigné à être une non-valeur sociale, vient de s’avancer au premier rang des énergiques, il siérait de saper, d’une hache implacable, le faux idéal et la menteuse générosité de « la bohème », qui séduisent et égarent encore certains jeunes artistes, autant qu’ils font le jeu de la médiocratie contre l’idéal authentique et la vraie générosité.

1175. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

C’est elle qui étudiera ces phénomènes mêmes dont il s’arme pour l’étourdir.

1176. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Quand Benvenuto Cellini crucifiait un homme vivant pour étudier le jeu des muscles dans l’agonie, un pape eut raison de l’absoudre.

1177. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Voltaire, malheureux pour la première fois, s’exila en Angleterre ; il y étudia le gouvernement, les mœurs publiques, l’esprit philosophique, la littérature, et il revint de là tout entier formé et avec sa trempe dernière.

1178. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Il vient une saison dans la vie, où, tous les voyages étant faits, toutes les expériences achevées, on n’a pas de plus vives jouissances que d’étudier et d’approfondir les choses qu’on sait, de savourer ce qu’on sent, comme de voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité.

1179. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

En récompense, voici un charmant et naïf tableau d’une autre disgrâce un peu antérieure, de celle du comte d’Argenson, ancien ministre de la Guerre sous Louis XV, et renvoyé en 1757 pour avoir pris parti contre Mme de Pompadour au moment de l’assassinat de Damiens ; la page qu’on va lire de Marmontel est un renseignement précieux pour la peinture de la maladie morale que nous étudions : Dans l’un de ces heureux voyages que je faisais à Saumur, dit-il en ses Mémoires, je profitai du voisinage de la terre des Ormes pour y aller voir le comte d’Argenson, l’ancien ministre de la Guerre, que le roi y avait exilé.

1180. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Au xviiie  siècle, Bernardin de Saint-Pierre, sans en avoir jamais étudié la langue, est celui qui, en quelques-unes de ses pages, en devine et en révèle le mieux le génie.

1181. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Par un alliage aussi surprenant que celui, dans son art, du fantastique et du réel, en ses personnages il étudie à la fois, comme un virtuose variant un thème, les développements possibles de certains cas de fièvre spirituelle ; et, en même temps, il devine avec un réalisme génial toutes les forces insconscientes, ataviques et bestiales qui remuent le fond obscur des âmes balbutiantes.

1182. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Il serait mieux qu’il n’y eût aucune distinction d’étrangers et de régnicoles, et qu’un anglais pût venir à Paris étudier devant notre modèle, disputer la médaille, la gagner, entrer à la pension, et passer à notre école française de Rome.

1183. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

On n’a cru jamais qu’on ne dût étudier l’homme que dans le vieillard.

1184. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

Quand on étudie la vie de J. […] Je me propose d’étudier dans cette seconde partie la désorganisation des mœurs par le Romantisme, d’après les poètes et les livres romantiques qui nous offrent les plus magnifiques modèles de l’anarchie sentimentale et qui en épuisent le spectacle. […] Etudions dans la crise initiale de Faust une des formes du naufrage romantique. […] Etudions ce que la littérature de Chateaubriand a introduit en propre dans le culte de la passion. […] Mais il est inquiétant qu’un esprit capable d’entrer si exactement dans des vues rationnelles et étudiées, n’en retienne aucune défiance quant à l’impulsivité coutumière de ses propres démarches et prenne, l’instant d’après, précisément l’opinion qu’il vient implicitement d’exclure.

1185. (1898) Essai sur Goethe

Et il entreprendra la tâche, la sachant grande, sans un doute sur sa compétence, s’étudiant comme il venait d’étudier le spectre solaire, avec des partis pris analogues et une égale certitude. […] Mais ce fut Herder qui lui en donna la passion : Herder, en effet, ne se contentait pas de le lire, il l’étudiait : « dans le sens que je donne à ce mot », écrivait-il à son ami Merck avec son habituelle suffisance. […] Y a-t-il maintenant beaucoup d’Allemands de la noblesse qui étudient à Bologne ? […] C’est là qu’est le nœud de son entente la plus profonde avec Spinoza, dont il avait étudié les doctrines avec zèle et pour sa profonde satisfaction entre ses deux versions de Tasse (1784-1786). […] Il ne s’agit que d’un calcul tout hypothétique ; peut-être ce calcul nous permettra-t il de mieux comprendre l’œuvre même que nous étudions.

1186. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Paul et Victor Glachant ont consigné leurs réflexions et commentaires sur les « Papiers d’autrefois » qu’il leur a été donné de feuilleter et d’étudier. […] Les étudier c’est tout à fait pénétrer dans le cabinet de travail de Victor Hugo et se pencher sur son épaule. […] Ou bien : — Vous étudiez les politiques et moralistes du dix-neuvième siècle ? […] Étudié de près, c’est un bon professeur d’énergie. […] Carnegie et un article très étudié, très informé et assez documenté de M. 

1187. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Renan étudiait l’Histoire générale et comparée des langues sémitiques. […] C’est un grand bas-relief, que l’on peut étudier à loisir, tant il est riche de détails. […] C’est l’âge où l’on commence ordinairement à étudier la « jeunesse contemporaine ». […] Mais en Quercy, comme ailleurs, il faut étudier. […] Ils ont pensé sans doute que le paisible Javelot est un observatoire commode pour étudier l’âme basque.

1188. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Si Moliére n’avoit pas étudié lui-même les observations détaillées de l’art de parler et d’écrire, ses pièces n’auroient été que des pièces informes, où le génie, à la vérité, auroit paru quelquefois : mais qu’on auroit renvoyées à l’enfance de la comédie : ses talens ont été perfectionés par les observations, et c’est l’art même qui lui a apris à saisir le ridicule d’un art déplacé. […] Et ne faut-il plus étudier la physique, parce qu’on a respiré pendant plusieurs siécles sans savoir que l’air eut de la pesanteur et de l’élasticité ? […] Tout mouvement qui aboutit à quelque fin ; toute maniére de procéder, de se conduire, d’ateindre à quelque but ; enfin tout ce qui peut être comparé à des voyageurs qui vont ensemble, s’exprime par le verbe aler ; je vais, ou je vas ; aler à ses fins, aler droit au but : il ira loin, c’est-à-dire, il fera de grands progrès, aler étudier, aler lire, etc. […] La manière dont cela se fait a fait calus dans mon esprit ; j’ai médité sur cela, je sai à merveille coment cela se fait ; je suis maitre passé, dit Madame Dacier. (…), j’ai étudié son humeur ; je suis acoutumé à ses manières, je sai le prendre come il faut. […] La pensée de Perse est pourtant de blamer ceux qui n’étudient que pour faire ensuite parade de ce qu’ils savent.

1189. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Quelque différence qui soit de lui à un autre poète, je l’ai étudié comme un autre poète, je l’ai ramené, trop souvent peut-être, à cet ordre commun d’où tout son effort est de fuir. […] J’ai étudié Mallarmé de deux points de vue successifs. […] Etudiez à ce point de vue le Nénuphar Blanc. […] Il faut étudier leur jeu spontané dans sa prose d’abord : le vers ne lui paraît admettre, en général, la métaphore qu’à l’état d’essence. […] Et Mallarmé nous présente une occasion rare d’étudier cette vie, non seulement dans le tissu réalisé de sa poésie, mais dans la courbe de son évolution.

1190. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

» C’est le cas de bien des journalistes et de Paradol ; pour écrire comme il écrivait, il fallait avoir longuement et fructueusement étudié ; pour improviser comme il le faisait, il fallait avoir muni son esprit d’une longue suite d’observations sur toutes choses et l’avoir armé d’assez de vérités éprouvées pour n’être jamais surpris au dépourvu. […] Darmesteter, qui a étudié de près les textes de Froissart, y relève bien des inexactitudes, sans cependant cesser d’admirer sa valeur littéraire : « Avouons que les Chroniques de Froissart abondent en fantaisies, et qu’il vaut toujours la peine de les contrôler par les documents d’archives, si nombreux, si accessibles aujourd’hui. […] L’anarchisme y est aussi étudié et M.  […] C’est par une grande clarté, une réelle puissance de logique et de déduction que se recommande l’ouvrage, très étudié, de M.  […] Parmi les personnages qu’on y voit évoluer, il en est un qui est particulièrement curieux à suivre : c’est Fouché qu’il faut étudier comme on étudierait un monstre, merveilleux dans son horrible structure.

1191. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Étudiez ce beau livre ; il vous démontrera tout d’abord que le vrai comédien doit avoir des actions de grâces à rendre à la nature autant qu’à l’étude. […] De sa comédie il avait tout prévu ; il suffit de l’étudier avec soin pour y retrouver toutes choses, à commencer par le costume de ses acteurs. […] Il est étranger, il a étudié avec un grand soin, avec un rare esprit notre vieux théâtre. […] Notre baron, en sa qualité de baron, a fait des dettes, il a peu étudié le droit, il a laissé là, sans lui dire pourquoi, une jeune fille à qui il avait juré un amour éternel. […] Étudiez-le avec soin ; le théâtre est toujours un peu en avant de l’époque qu’il amuse, et voilà justement pourquoi c’est un grand art.

1192. (1901) Figures et caractères

Michelet l’étudié en son principe et ses effets, dans le couple et dans la foule. […] Cette grande affaire de la confession et de la direction préoccupe Michelet ; il en étudie l’action occulte, la tactique séculaire. […]   Chaque auteur conseille lui-même la façon de l’étudier. […] A qui résiste à cette impression populaire, s’informe, observe, étudie, compare et pense, apparaît vite une autre Angleterre. […] Je ne peux pas étudier ici, comme il le faudrait, les origines et les transformations du vers français.

1193. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

« Après avoir étudié, dit-il quelque part, pendant de longues années, la peinture des diverses écoles, j’ai pénétré leurs secrets et j’en ai recueilli tout ce qu’il y a de meilleur. […] Une suite des Héros paraît, la même année, 1836, sous le titre de : Yéhon Mousashi Aboumi ; Les Étriers du soldat, une suite où l’effort d’Hokousaï est d’étudier l’armure sur le corps du guerrier et de montrer la vie, le mouvement, communiqués à cet habit de fer par l’attaque et la défense de la vie : conquête que se vantait d’avoir faite Hokousaï dans le dessin. […] En effet, il y a des oiseaux qui ne volent pas très haut, des arbres à fleurs qui ne produisent pas de fruits, et toutes ces conditions de la vie autour de nous méritent d’être étudiées à fond, et si j’arrive à persuader les artistes de cette vérité, j’aurai le premier traîné ma canne sur le chemin20. […] Or, moi qui ai étudié ce style près de cent ans, sans y rien comprendre plus que lui, il m’est cependant arrivé ceci de curieux, c’est que je m’aperçois que mes personnages, mes animaux, mes insectes, mes poissons ont l’air de se sauver du papier. […] Ce petit volume, je l’affirme, sera un bijoux précieux pour la postérité, et les personnes entre les mains desquelles il se trouvera, doivent l’étudier avec toute confiance.

1194. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Son style est violent plutôt qu’animé ; il est plein de métaphores peu naturelles et incohérentes ; des expressions triviales et recherchées y révoltent, à chaque instant, les lecteurs qui ont étudié les maîtres ; il a du mouvement, mais non pas toujours progressif et soutenu ; ses idées enfin sont rarement neuves : il n’a, dans ses meilleurs morceaux, ni la profondeur de Montesquieu, ni l’éloquence passionnée de Rousseau, ni la richesse de Buffon ; et cependant les meilleurs critiques le regardent comme le seul orateur français qui nous ait donné quelque idée de Démosthène. […] Ces discours sont des modèles que ne peuvent trop étudier les politiques et les orateurs français ; ils y verront avec quelle décence, avec quelle dignité doivent s’exprimer des hommes d’État, et comment on est digne de représenter une grande nation. […] La mythologie ancienne offre une source inépuisable de beautés du même ordre à ceux qui sauront l’étudier en philosophes et en poètes, c’est-à-dire en la commentant avec Homère et Platon. […] Ceux qui savent étudier dans les mœurs des peuples et des siècles le caractère des différentes littératures, les critiques dont le coup d’œil a quelque étendue, avoueront sans doute cette influence de nos opinions religieuses sur le talent de nos plus illustres écrivains. […] Athènes et Jérusalem le défendirent contre Versailles ; la Bible et Homère, qu’il avait tant étudiés, le retinrent toujours près de la nature, et l’y ramenèrent jusqu’au milieu des illusions du monde et de la pompe des palais : il prit seulement à la cour et dans l’élite de la société tout ce qui peut orner le génie, sans l’affaiblir et le corrompre.

1195. (1940) Quatre études pp. -154

Ainsi : on a étudié, parmi les thèmes poétiques, Le rossignol dans la poésie française (A.  […] Marcel Moraud, qui a naguère étudié dans le détail l’influence du romantisme français en Angleterre23, s’il a nuancé de quelques réserves ces observations générales, n’en a pas moins constaté, de l’autre côté du détroit, une incompréhension qui est souvent allée jusqu’à l’hostilité. […] C’est qu’il a étudié la vie physique des êtres ; il a montré comment se reproduisaient les insectes, comment respiraient les plantes ; et qu’il est, dans un certain sens, le contraire d’un métaphysicien : il est le savant, roi des temps nouveaux. […] On commence par la botanique et on finit par l’extase ; on commence par étudier les cailloux, et on finit par grimper jusqu’aux cimes des Alpes pour y contempler, dans le ravissement, le lever du soleil. […] Denis le philosophe a voulu être un savant ; il a passé des mathématiques à la physique, et de la physique aux sciences naturelles ; il a manié des pièces d’anatomie, il a assisté aux dissections, il a étudié en médecin le mécanisme de nos organes et les fonctions de notre corps ; et au bout de ce travail, il a jugé que la matière, la seule matière, suffisait à expliquer la pensée et la vie.

1196. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il y a des degrés. » Lorsqu’on étudie les contemporains, il faudrait marquer à la fois leur place dans la littérature de l’époque et dans l’histoire littéraire. […] J’ai pensé que ce serait peut-être l’occasion d’étudier sa fameuse évolution intellectuelle. […] Étudier l’antiquité, c’est donc compléter l’étude de notre propre littérature, en nous assurant le moyen de la mieux comprendre. […] Au sortir du lycée, « ces deux jeunes gens n’imaginaient point qu’on pût faire autre chose au monde que d’étudier ». […] Benda, ni étudier à ce propos l’œuvre de M. 

1197. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Aujourd’hui, c’est bien à l’origine, c’est à son vrai commencement, à ses racines et dans toute sa continuité qu’il nous convient d’étudier cette littérature et cette langue qui sont nôtres depuis près de huit cents ans, et qui ont été deux fois universelles, — au moyen âge et aux deux derniers siècles. […] J’ai voulu, messieurs, dans ce long exposé, vous donner une juste et pleine idée de l’importance du problème qui se présente d’abord à quiconque veut étudier la littérature française à son origine.

1198. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Son père, comme tous les riches cultivateurs de campagne qui rêvent follement pour leur fils une condition supérieure, selon leur vanité, à la vie rurale, fit étudier son fils à Aix et à Avignon pour en faire un avocat de village. C’était une idée fausse, quoique paternelle ; heureusement la Providence la trompa : le jeune homme étudiait le grec, le latin, le grimoire de jurisprudence par obéissance ; mais la veste de velours du paysan provençal et ses guêtres de cuir tanné lui paraissaient aussi nobles que la toge râpée du trafiquant de paroles, et, de plus, le souvenir mordant de sa jeune mère, qui l’adorait et qui pleurait son absence, le rappelait sans cesse à ses oliviers de Maillane.

1199. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Un peintre aurait pu étudier sur ce visage si mobile les expressions de tous les sentiments : joie, peine, énergie, découragement, ironie, espérances ou déceptions, il reflétait toutes les situations de l’âme. […] « Les amis de Balzac reconnaîtront la vérité de ces lignes, que ceux qui ne l’auront pas connu pourront taxer d’exagération. » IX Étudions l’homme dans sa vie : Il était né à Tours en 1799.

1200. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

« Quoique j’aie toujours cherché dans le cours de la négociation à éviter tout ce qui aurait tendu à suspendre la marche des choses et à fournir prétexte à la colère et à la mauvaise humeur, je lui dis que nul mieux que lui ne pouvait attester la vérité de mes paroles ; que j’étais très étonné du silence étudié que je lui voyais garder sur ce point, et que je l’interpellais expressément pour qu’il nous fît part de ce qu’il savait si pertinemment. […] Je m’étudierai à y porter le plus de clarté possible, en restant dans la concision de l’histoire, qui n’admet pas les développements d’une dissertation théologique. » IV Consalvi partit pour Rome trois jours après cette épineuse négociation.

1201. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Molière, je le connais bien, je l’ai étudié, je me suis rempli de sa pièce typique Le Cocu imaginaire, et pour essayer si j’avais l’instrument bien en bouche, j’ai fait une petite pièce, Le Tricorne enchanté. […] Jeudi 21 mai Création dans une œuvre moderne d’un médecin qui, ressuscitant les traditions charlatanesques du xviiie  siècle, prendrait la spécialité des débilités, de tous les hommes de 35 ans de Paris ; un homme qui aurait assez étudié la chimie et le corps humain pour savoir la dose la plus forte de dépuratif qu’il peut supporter dans un temps donné, — et un temps assez court ; un homme qui aurait fait des expériences assez grandes sur les choses alimentaires et fortifiantes pour refaire, avec des jus de viande, du bordeaux, etc., un tempérament et une jeunesse à un corps usé et à des organes las.

1202. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Dimanche 23 août Sur le bateau de Romanshorn à Lindau, j’étudiais une allemande dînant, dont le profil, à tout moment, se penchait, de bas en haut, vers un voisin, en de bestiales coquetteries. […] J’ai voulu lui rappeler le petit jeunet, si blond, mais elle a fait semblant de chercher dans ses souvenirs, sans le retrouver. » Lundi 14 décembre J’avais fait demander, indirectement, au duc d’Aumale la permission d’étudier pour mon Catalogue de Watteau, les « Singeries » de Chantilly, le duc m’a répondu par une invitation à déjeuner, et ce matin, je suis à sa table, au milieu de seize personnes que je ne connais pas du tout.

1203. (1884) Articles. Revue des deux mondes

A quoi bon dès lors curieusement étudier les ouvrages scientifiques des anciens ? […] A l’exemple d’Aristote, il fait un usage vraiment philosophique du principe des causes finales ; c’est à la lumière de ce principe qu’il arrive à constater chez tous les êtres étudiés par lui une remarquable uniformité de structure et qu’il aperçoit la corrélation qui doit exister entre l’organisation interne et la forme extérieure des animaux.

1204. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Elle étudie moins la matière que les corps ; on conçoit donc qu’elle s’arrête à un atome, doué encore des propriétés générales de la matière. […] Le mouvement que la mécanique étudie n’est qu’une abstraction ou un symbole, une commune mesure, un dénominateur commun permettant de comparer entre eux tous les mouvements réels ; mais ces mouvements, envisagés en eux-mêmes, sont des indivisibles qui occupent de la durée, supposent un avant et un après, et relient les moments successifs du temps par un fil de qualité variable qui ne doit pas être sans quelque analogie avec la continuité de notre propre conscience.

1205. (1903) La renaissance classique pp. -

Il faut les étudier patiemment, assidûment, comme le physiologiste qui, pendant des semaines et des mois, guette les actions du milieu et les réactions des plasmas soumis à son expérience. […] Rejetant tout système préconçu qui serait étranger à l’art, ne nous préoccupant ni des sciences ni des philosophies, nous tenterons d’étudier les êtres en eux-mêmes et dans leurs rapports vitaux avec leurs milieux.

1206. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

» C’est le même sentiment qui, au début du règne misérable et antipatriotique de Charles VI, lui fera dire : « Comme j’étais près d’entrer dans ce long et pénible règne, deux choses ont pensé m’en détourner : l’horreur que j’ai de repasser sur tant de massacres, de ruines et de désolations, et la peine incroyable qu’il y a à démêler tant d’affaires si embrouillées, etc. » Ces parties ingénues et naturelles plaisent chez Mézeray, en attendant qu’on en vienne avec lui aux parties étudiées et fortes.

1207. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

La littérature même du prince y trouve son compte ; lorsqu’il lira plus tard le Cours de La Harpe et qu’il y fera des annotations, souvent très fines et très justes, il reprendra le célèbre professeur sur le chapitre des Grecs : Si vous aviez vu, monsieur de La Harpe, et étudié les Grecs d’aujourd’hui comme moi, qui ai eu des affaires de politique à traiter avec eux, vous sauriez qu’ils ressemblent aux anciens.

1208. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Marmontel, destiné un moment dans sa jeunesse à l’état ecclésiastique, et qui avait étudié quelque temps à Clermont, eut l’occasion de visiter l’éloquent évêque, et, dans ses Mémoires, il a fait de cet ancien souvenir une scène affectueuse dont l’impression générale au moins doit être fidèle : Dans l’une de nos promenades à Beauregard, maison de plaisance de l’évêché, nous eûmes le bonheur, dit-il, de voir le vénérable Massillon.

1209. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Il y a là une preuve de plus de cette tranquillité d’esprit et de cette faculté de travail uniforme, deux traits distinctifs de la forte nature que nous étudions.

1210. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Chateaubriand, dans la première préface de son livre, touchait le point de sa conversion, car il n’avait pas toujours été religieux ; loin de là : lié avec les hommes de lettres de la fin du xviiie  siècle, Chamfort, Parny, Le Brun, Ginguené, il s’était montré à eux tel qu’il était, lorsque, disciple de Jean-Jacques, il allait étudier la nature humaine plus vraie, selon lui, et supérieure chez les sauvages d’Amérique, dans les forêts du Canada.

1211. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Ces parties étudiées et brillantes, à la Tite-Live, prouvent une chose, c’est qu’il y avait en d’Aubigné beaucoup moins de hasard et de verve à bride abattue qu’on n’est habitué à le supposer : ce qui n’empêche pas que d’autres parties considérables de l’ouvrage ne portent le cachet de la précipitation et de l’incorrection.

1212. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Mais ce n’est point cette dernière partie de la vie de Bailly qui nous appelle et que nous étudions : je me suis borné à donner quelque idée de son caractère, et à y faire saillir une veine littéraire et d’imagination jusqu’ici moins en vue qu’il ne convenait.

1213. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Il était résolu pourtant à ne pas s’enterrer à La Chaux-de-Fonds, où il était retourné ; il sentait que sa destinée n’était pas là, lorsque la protection d’un compatriote, M. de Roullet-Mézerac, vint le chercher à l’improviste et lui offrir les moyens d’aller étudier à Rome, sauf à s’acquitter ensuite.

1214. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Il apprit tout ce qu’on apprenait à l’Université au xvie  siècle, et alla ensuite étudier le droit à Orléans et à Bourges.

1215. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Il ne faut pas seulement en arroser l’âme, mais il la faut teindre et la rendre essentiellement meilleure, sage, forte, bonne, courageuse : autrement de quoi sert d’étudier ? 

1216. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

Le nom d’écrivains proprement dits continue d’appartenir à ceux qui de propos délibéré choisissent un sujet, s’y appliquent avec art, savent exprimer même ce qu’ils n’ont pas vu, ce qu’ils conçoivent seulement ou ce qu’ils étudient, se mettent à la place des autres et en revêtent le rôle, font de leur plume et de leur talent ce qu’ils veulent : heureux s’ils n’en veulent faire que ce qui est le mieux et s’ils ne perdent pas de vue ce beau mot digne des temps de Pope ou d’Horace : « Le chef-d’œuvre de la nature est de bien écrire. » Les autres, les hommes d’action, qui traitent de leurs affaires, ne sont écrivains que d’occasion et par nécessité ; ils écrivent comme ils peuvent et comme cela leur vient ; ils ont leurs bonnes fortunes.

1217. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Jung, qui l’a aussi fort bien étudié et considéré par tous ses aspects, s’est trop préoccupé pourtant de certaines restrictions et de je ne sais quels reproches faits à ce restaurateur de la France, lorsqu’il a dit en concluant l’un de ses principaux chapitres : « Henri IV n’est pas sans reproche.

1218. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Son père, qui était un marchand de vin en gros suivant la Cour, et fort connu des grands, lui fit donner la meilleure éducation : Voiture étudia à Paris, au collège de Boncourt, et de là il alla faire son droit à l’université d’Orléans.

1219. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Quoi qu’il en soit, il est, par le rare assemblage de ses mérites, une des figures originales de notre histoire ; et, quand pour le distinguer des autres de son nom et pour caractériser ce dernier mâle de sa race, quelques-uns continueraient de l’appeler par habitude le grand duc de Rohan, il n’y aurait pas de quoi étonner : à l’étudier de près et sans prévention dans ses labeurs et ses vicissitudes, je doute que l’expression vienne aujourd’hui à personne ; mais, la trouvant consacrée, on l’accepte, on la respecte, on y voit l’achèvement et comme la réflexion idéale de ses qualités dans l’imagination de ses contemporains, cette exagération assez naturelle qui compense justement peut-être tant d’autres choses qui de loin nous échappent, et on ne réclame pas.

1220. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

André d’Ormesson, qui écrit la vie de son père d’un style si sain et dans cet esprit de bon sens, dans un sentiment si vrai d’onction domestique, était assez lettré ; il avait étudié au collège du Cardinal-Lemoine et au collège de Navarre ; il a pris soin de donner la liste des auteurs classiques qu’il avait expliqués dans sa jeunesse ; il les revoyait de temps en temps pour s’en rafraîchir la mémoire, et aimait à en citer des passages jusqu’à la fin de sa vie.

1221. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Voilà trente ans et plus que cet homme de mérite, cet ancien rédacteur du premier Correspondant, suit sa voie, écrit des livres d’histoire bien étudiés, persévère dans ses principes, dans ses honorables travaux : il ne demande en récompense qu’une heure brillante qui les couronne.

1222. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poëme des champs par M. Calemard de Lafayette. »

Calemard de Lafayette, un poëme qui n’est sans doute pas de tout point parfait, mais qui est vrai, naturel, étudié et senti sur place, essentiellement champêtre en un mot, et dont un poëte académicien, et non académique39, m’a dit en m’en recommandant la lecture : « Lisez jusqu’au bout ; le miel n’est pas au bord, mais au fond du vase. » J’ai, en effet, goûté le miel, et j’en veux faire part à tous !

1223. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

Le Roi, l’excellent bibliothécaire de Versailles, qui a publié ce document, est lui-même un sérieux autant que sagace érudit, et certes il n’a pas voulu faire œuvre comique ni acte de révolutionnaire au sujet de Louis XIV, dont il a si bien étudié le règne et la royale demeure.

1224. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Ami du poète novateur Le Brun, célébré et magnifiquement pleuré par lui, par ce futur ami d’André Chénier, le jeune Racine, de qui son père jugeait un peu sévèrement tant qu’il vécut, disant de lui, comme d’un jeune présomptueux, « qu’il voudrait tout savoir et ne rien étudier », était-il d’étoffe à être un poète novateur aussi, à oser dans le sens moderne, à désoler, puis à enorgueillir ce père redevenu et resté tant soit peu bourgeois, à l’étonner par un classicisme repris de plus haut ou par un romantisme anticipé, à être un peu plus tôt, et à la face de Voltaire vieillissant, quelque chose de ce qu’André Chénier, a été plus tard ?

1225. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Michel Chevalier a faite en sa qualité de président pour le Rapport du jury français sur l’Exposition de Londres en 1862, je suis frappé de la ressemblance et presque de l’identité des idées et du programme avec ces anciens articles du Globe qui pouvaient sembler comme un feu d’artifice continu : c’est la même pensée, c’est la même devise ; mais les moyens d’exécution sont autres et plus étudiés.

1226. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

La réaction de 1815 peut s’étudier dans deux ordres principaux et parallèles de faits où elle s’est concentrée, déchargée, où elle a fait éruption : à savoir les condamnations capitales avec accompagnement de massacres organisés dans les départements du Midi, et les propositions de la Chambre introuvable, cette Chambre où il ne fut pas même permis de parler de ces massacres comme d’un on dit et par manière d’hypothèse, et de laquelle, pour peu qu’on l’eût laissée faire, toute une contre-révolution sociale allait sortir, au risque de faire éclater et sauter sur place la seconde Restauration dès sa naissance.

1227. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Habitué comme je le suis et enclin par nature à étudier surtout les individus, et ainsi fait moi-même que la forme des esprits et le caractère des auteurs me préoccupent encore plus que le but des ouvrages, je l’ai défini et appelé tout d’abord, après avoir lu de lui quelques chapitres : « un Bonald rajeuni, progressif et scientifique. » Mais de telles désignations sommaires ne signifient rien que pour ceux qui savent déjà tout ce qu’on y met.

1228. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Il l’a même étudié à part dans un ouvrage développé, les Empereurs romains 56, qui est d’un vif et grave intérêt.

1229. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

C’est un fait reconnu et que les philologues et critiques qui se sont occupés de l’histoire de la langue et qui ont étudié la naissance de la Romane, d’où la nôtre est dérivée, ont mis de plus en plus en lumière.

1230. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

J’étudiai l’histoire de la marine militaire, celle de sa gloire et de sa décadence.

1231. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

De tout temps et jusque dans le premier entrain de l’imagination, on a pu remarquer sa vocation d’étudier de près les choses, de les bien savoir, de les savoir avec précision seulement.

1232. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

La première formation du parti libéral serait piquante à étudier de près, et, dans ce parti naissant, nul personnage ne prêterait mieux à l’observation que lui.

1233. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542

Quand on s’étudie soi-même, ou reconnaît que l’amour de la vertu précède en nous la faculté de la réflexion, que ce sentiment est intimement lié à notre nature physique, et que ses impressions sont souvent involontaires.

1234. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

Napoléon s’y étudia, et y réussit.

1235. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

L’humanité est la matière de toute la dispute ; mais pendant qu’on examine si c’est une réalité ou si ce n’est qu’un jeu de langage, personne n’en étudie le fond.

1236. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Les programmes surchargés ne permettent plus de rien étudier à fond.

1237. (1890) L’avenir de la science « XVI »

La pensée, en s’appliquant plus attentivement aux objets, reconnaît leur complexité et la nécessité de les étudier partie par partie.

1238. (1886) De la littérature comparée

À son tour, « l’homme corporel et visible n’est qu’un indice au moyen duquel on doit étudier l’homme invisible et intérieur ».

1239. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Nous avons vu plus haut qu’en 1673, à l’époque de la mort de Molière, les trois amis qui lui survécurent avaient déjà arrêté le cours de leur fécondité, et qu’ils avaient exprimé, par un long silence, l’étonnement de ce qui se passait, le besoin d’étudier, d’observer, de suivre le changement qui s’opérait dans les mœurs de la haute société.

1240. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Je ne veux insister que sur quelques-unes des vues de M. de Laborde, ou, pour mieux dire, sur sa vue principale en ce qui touche à l’histoire de ces temps qu’il a étudiés de si près.

1241. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Ce qu’il y a d’un peu idéal et de conjectural dans cette manière d’étudier l’histoire, n’empêche pas M. 

1242. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Nul n’a mieux saisi et noté que Mallet du Pan les diverses étapes et les temps d’arrêt de la Révolution : à Paris dans le Mercure, et à Bruxelles dans sa brochure publiée en 1793, il n’avait cessé de l’étudier, de la caractériser dans sa marche d’invasion et dans sa période croissante : après le 9 Thermidor et depuis la chute de Robespierre, il va la suivre pas à pas dans sa période de décours, absolument comme un savant médecin qui suit et distingue toutes les phases d’une maladie.

1243. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

On voit que vous avez depuis lors beaucoup écrit et beaucoup étudié.

1244. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Cousin, non content de l’étudier et de se plaire un instant avec elle, s’est mis à lui consacrer ses recherches, sa plume, son éloquence, et pourquoi ne le dirais-je pas ?

1245. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

« Une des choses que j’ai le plus constamment étudiées, dit-il, est de maîtriser mon âme dans les occasions fortes.

1246. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Né le 8 juillet 1624, à Château-Thierry, en Champagne, d’un père maître des eaux et forêts, Jean de La Fontaine paraît n’avoir reçu d’abord qu’une éducation assez négligée ; jeune, il étudiait selon les rencontres et lisait à l’aventure ce qui lui tombait sous la main.

1247. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Doué de cette faculté, il s’était assis dans le théâtre et avait étudié ses grands devanciers… .

1248. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

On pourrait aller plus loin, et, sans tomber dans le fétichisme des formes et des règles, étudier les rapports intimes du contenu avec le contenant.

1249. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Victor Hugo et Lamartine sont des classiques, étudiés plutôt par curiosité que par sympathie, aussi éloignés de nous que Shakspeare et Racine, restes admirables et vénérables d’un âge qui fut grand et qui n’est plus.

1250. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIV : De la méthode (Suite) »

. — Portez-la dans la science : la science, privée de l’esprit scientifique et philosophique, réduite à des imitations, à des traductions, à des applications, n’est populaire que par la morale, corps de règles pratiques, étudiées pour un but pratique, avec les Grecs pour guides ; et sa seule invention originale est la jurisprudence, compilation de lois, qui reste un manuel de juges, tant que la philosophie grecque n’est pas venue l’organiser et le rapprocher du droit naturel.

1251. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Georges Keunan en Russie et en Sibérie, pour y étudier le régime des prisons, la vie des détenus politiques et des exilés, de ceux-là qu’un euphémisme gouvernemental appelle des « déplacés par voie administrative ». […] De Saint-Pétersbourg, où elles étudiaient la médecine, on les avait envoyées dans la Russie centrale, pour cause de suspicion politique. […] Un de mes amis, savant très illustre, a eu l’occasion d’étudier le cerveau d’un juge qui, durant sa vie, passa pour un homme admirable dans son art, d’une intégrité supérieure et d’une intelligence lucide. […] Nous étudierons plus tard les révolutionnaires. […] … Est-ce que tu ne permets pas aux savants, aux médecins, aux physiologistes, d’étudier ces maladies, de sonder ces plaies de l’amour ?

1252. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Chez les hommes qui jouent un grand rôle historique, il y a plusieurs aspects successifs et comme plusieurs plans selon lesquels il les faut étudier. […] Arrivé au collège, je ne fus distrait de l’étude que par le désir d’étudier sans contrainte. […] Jeune et célèbre, déjà plein d’actions, chevaleresque parrain de treize républiques, il parcourait et étudiait l’Europe, les cours absolues, assistait aux revues et aux soupers du grand Frédéric, et, de retour en France, par ses liaisons, par ses propos, par son attitude à l’Assemblée des notables, poussait hardiment à des réformes, dont le seul mot, étonnement de la cour, électrisait le public, et que rien ne compromettait encore.

1253. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

L’autre, mesurant notre force et notre faiblesse, nous a détournés des routes qui nous étaient fermées, pour nous lancer dans les routes qui nous étaient ouvertes ; elle a connu les faits et leurs lois, parce qu’elle s’est résignée à ne point connaître leur essence ni leurs principes ; elle a rendu l’homme plus heureux, parce qu’elle n’a point prétendu le rendre parfait ; elle a découvert de grandes vérités et produit de grands effets, parce qu’elle a eu le courage et le bon sens d’étudier de petits objets et de se traîner longtemps sur des expériences vulgaires ; elle est devenue glorieuse et puissante, parce qu’elle a daigné se faire humble et utile. […] On n’étudiait point autre chose à Rome, et chacun sait quelle part elle a dans la philosophie anglaise : Hutcheson, Price, Ferguson, Wollaston, Adam Smith, Bentham, Reid, et tant d’autres, ont rempli le siècle dernier de dissertations et de discussions sur la règle qui fixe nos devoirs, et sur la faculté qui les découvre ; et les Essais de Macaulay sont un nouvel exemple de cette inclination nationale et dominante ; ses biographies sont moins des portraits que des jugements. […] La solide reliure, la table symétrique, la préface, les chapitres substantiels alignés comme des soldats en bataille, tout vous ordonne de prendre un fauteuil, d’endosser une robe de chambre, de mettre vos pieds au feu, et d’étudier ; vous ne devez pas moins à l’homme grave qui se présente à vous armé de six cents pages de texte et de trois ans de réflexion.

1254. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Ce que vous avez vu les yeux ouverts, vous le voyez exactement de même une minute après, les yeux fermés, et vous étudiez les propriétés géométriques transplantées dans le champ de la vision intérieure aussi sûrement que vous les étudieriez maintenues dans le champ de la vision extérieure. […] Nous quittons le phénomène, nous nous reportons à côté de lui, nous en étudions d’autres plus simples, nous établissons leurs lois, et nous lions chacun d’eux à sa cause par les procédés de l’induction ordinaire ; puis, supposant le concours de deux ou plusieurs de ces causes, nous concluons d’après leurs lois connues quel devra être leur effet total. […] On peut l’étudier en elle-même ou dans les éléments générateurs.

1255. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Et là-dessus d’ajouter : « Si le monde se plaint que je parle trop de moi, je me plains de quoi il ne pense seulement pas à soi. » Nous nous ignorons nous-mêmes ; et nous cachons notre ignorance ou nous la déguisons sous les moqueries que nous faisons de ceux qui étudient en eux l’histoire même de l’humanité ! […] Nous étudierons en nous la nature, mais ce sera pour la discipliner. […] 2º L’Homme et le Poète. — Pour quelles raisons, étant inutile d’étudier l’un après l’autre les poètes de la Pléiade, on préfère Baïf à Jodelle ou à Remy Belleau. — La caricature de Ronsard. — Un enfant de l’amour ; — sa jeunesse et son éducation ; — médiocrité de son œuvre. — Que là où il est le mieux inspiré, dans son Ravissement d’Europe ou dans son Hymne à Vénus, Baïf est à Ronsard ce que Primatice ou le Rosso sont à leurs maîtres. — Étendue de son œuvre ; — et qu’elle représente éminemment ce qu’il y avait d’artificiel dans le mouvement de la Pléiade. — Sa réforme de l’orthographe ; — ses innovations métriques ; — ses tentatives de lier ensemble la musique et la poésie ; — son Académie.

1256. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Ce que vous avez vu les yeux ouverts, vous le voyez exactement de même une minute après, les yeux fermés, et vous étudiez les propriétés géométriques transplantées dans le champ de la vision intérieure aussi sûrement que vous les étudieriez maintenues dans le champ de la vision extérieure. […] Nous quittons le phénomène, nous nous reportons à côté de lui, nous en étudions d’autres plus simples, nous établissons leurs lois, et nous lions chacun d’eux à sa cause par les procédés de l’induction ordinaire ; puis, supposant le concours de deux ou plusieurs de ces causes, nous concluons d’après leurs lois connues quel devra être leur effet total. […] On peut l’étudier en elle-même ou dans les éléments générateurs.

1257. (1932) Le clavecin de Diderot

Sous prétexte d’étudier les grains d’orge, on les frustre de la chaleur, de l’humidité indispensables à leur métamorphose spécifique. […] Mais cette méthode nous a légué l’habitude d’étudier les objets et les phénomènes naturels dans leur isolement, en dehors des relations réciproques qui les relient en un grand tout, d’envisager les objets, non dans leur mouvement, mais dans leur repos, non comme essentiellement variables, mais comme essentiellement constants, non dans leur vie, mais dans leur mort. […] La psychanalyse ne perd point son temps à lire, étudier le menu divin. […] Les vrais matérialistes, et aussi bien Diderot, quand il explique par la pauvreté ou la peur de la vérole certaines anomalies qu’Engels quand il étudie les origines de la famille, ont constaté l’universelle réciprocité, de loi, dans le domaine sexuel, comme ailleurs.

1258. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Mais Galilée estima qu’il n’y avait pas de moment essentiel, pas d’instant privilégié : étudier le corps qui tombe, c’est le considérer à n’importe quel moment de sa course. […] Ou elle considère en bloc le changement qu’elle étudie, ou, si elle le divise en périodes, elle fait de chacune de ces périodes un bloc à son tour : ce qui revient à dire qu’elle ne tient pas compte du temps. […] Le flux du temps devient ici la réalité même, et, ce qu’on étudie, ce sont les choses qui s’écoulent. […] La physique et la chimie n’étudient que la matière inerte ; la biologie, quand elle traite physiquement et chimiquement l’être vivant, n’en considère que le côté inertie.

1259. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Si tels sont les avantages de la philologie, ou littérature universelle, doit-on, pour l’étudier, suivre une marche moins directe que dans l’étude des autres sciences ? […] Comment eussions-nous étudié la nature sans user d’une semblable méthode ? […] Cet homme simple a l’air de s’être consacré à ne vivre qu’avec les hommes de l’antiquité, pour mieux élever les enfants de nos jours : il les étudie, comme il étudie ces enfants eux-mêmes, pour mieux diriger leurs études. […] Il y a loin de la découverte des effets que deux verres placés l’un devant l’autre ont sur la vue, à ceux des télescopes fabriqués après qu’on eut étudié les jeux physiques de la lumière. […] Tel est le premier exemplaire du genre que nous étudierons sur d’autres beaux modèles.

1260. (1890) Nouvelles questions de critique

Car, si l’on peut étudier les sujets en eux-mêmes et pour eux-mêmes, on peut aussi les étudier dans les rapports qu’ils soutiennent avec d’autres sujets. […] A un autre point de vue, plus historique, si je puis ainsi dire, ou moins anecdotique, il serait curieux d’y étudier les variations de la morale publique, et c’est encore un peu ce que j’avais espéré de trouver dans le livre de M.  […] Mais elle importe encore et surtout à la critique, dont les méthodes, peut-être même les principes, doivent changer pour s’accommoder à la diversité des objets qu’elle étudie. […] Mais c’est par sa rhétorique ; et, de toutes les parties du rhéteur, il n’en a pas eu de plus brillante ou déplus extraordinaire, de plus unique, si je puis ainsi dire, dans l’histoire de notre littérature, que l’abondance, que l’ampleur et, généralement, que la beauté de ses métaphores, C’est donc bien dans ses métaphores qu’il faut l’étudier ; M.  […] Sans avoir, en effet, rien produit, j’entends rien de considérable, rien qui vaille la peine d’être étudié pour soi-même, ils ont exercé, ils exercent encore, sur toute une portion de la jeunesse contemporaine, une réelle influence.

1261. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Il étudiait la vie et ne se contentait plus de l’apercevoir ; il en cherchait la vérité, disant qu’on ne peut rien espérer loin d’elle. […] Sauf les chapitres où l’auteur étudie les doctrines des théosophes et spirites, l’ouvrage aurait assez bien l’aspect d’un poème antique, mis en notre langue avec talent. […] Ce qui les tente davantage, c’est la diversité de l’âme humaine, chacun de leurs sujets : un état de l’âme humaine, qu’ils étudient pour le seul plaisir de le connaître. […] Étudiez Mag, Sandra, Fanny et Rosalie. […] Mais ce sont eux, les maîtres d’œuvre, — un petit nombre de maîtres d’œuvre ; et on sait le nom de plusieurs, maintenant, — qui ont posé, qui ont étudié, qui ont résolu enfin, le problème de l’architecture gothique.

1262. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Pour ces sièges « entrepris, comme on disait, à la racine des Alpes », il fait transporter, au temps voulu, pièces et munitions ; il étudie et saisit le côté faible des places, le point unique où le canon y peut mordre ; il pronostique le jour et l’heure de la prise ; il ne s’en fie qu’à ses yeux et se risque de sa personne, seul, dans des reconnaissances jusqu’au pied des bastions ennemis ; sur quoi il mérite que Henri IV lui écrive, à la fin de ce siège de Montmélian : Mon ami, autant que je loue votre zèle à mon service, autant je blâme votre inconsidération à vous jeter aux périls sans besoin.

1263. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

On raconte que l’aimable fils de Colbert, M. de Seignelay, pour lors âgé de seize ans, et qui étudiait en philosophie au collège de Clermont, ayant lu le livre, en parla à son père, et lui parut singulièrement instruit, d’après cette lecture, de l’origine des impôts et revenus du roi, de la taille, gabelle, paulette, etc., et même de leurs abus et inconvénients, que Mézeray était plus porté à exagérer qu’à diminuer.

1264. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Il est pourtant vrai qu’ayant fort bien étudié dans ma première jeunesse, j’avais un assez bon fonds de littérature que j’entretenais toujours par goût, sans imaginer que je dusse un jour en faire ma profession.

1265. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Le petit précepteur qu’on choisit, Julien, fils d’un menuisier, enfant de dix-neuf ans, qui sait le latin et qui étudie pour être prêtre, se présente un matin à la grille du jardin de M. de Rênal (c’est le nom du maire), avec une chemise bien blanche, et portant sous le bras une veste fort propre de ratine violette.

1266. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

La Fare ne se sépare guère de Chaulieu, et si on lit encore quelques-uns de ses vers légers, ce n’est guère qu’à la suite de ceux de son ami : il mérite pourtant une considération à part ; il a une physionomie très marquée ; il laisse même à qui l’étudie une impression toute autre que celle que l’on reçoit de la rencontre de Chaulieu.

1267. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

L’Huillier était un autre lui-même, s’attacha à donner à son fils la meilleure éducation ; Chapelle étudia au collège des jésuites de la rue Saint-Jacques, où il rencontra Bernier et Molière, et il introduisit auprès de Gassendi ces deux condisciples : tous trois profitèrent diversement des leçons particulières du philosophe, mais ils en restèrent marqués.

1268. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Cowper voit dans cette disposition et dans ce vœu universel un cri de la conscience qui, longtemps méconnue, mais non abolie, rappelle toute créature humaine à son origine et à sa fin, et l’avertit de sortir du tourbillon des villes, de cette atmosphère qui débilite et qui enflamme, pour revenir là où il y a des traces encore visibles, des vestiges parlants d’un précédent bonheur, et « où les montagnes, les rivières, les forêts, les champs et les bois, tout rend présent à la pensée le pouvoir et l’amour de Celui qui les a faits. » Et dans une description minutieuse et vivement distincte, où il entre un peu trop d’anatomie, mais aussi de jolis traits de pinceau, il donne idée de la manière d’interpréter et d’épeler la création, et il montre qu’ainsi étudié, compris et consacré, tout ce qui existe, loin d’être un jeu d’enfant ou un aliment de passion, ne doit plus se considérer que comme une suite d’échelons par où l’âme s’élève et arrive à voir clairement « que la terre est faite pour l’homme, et l’homme lui-même pour Dieu. » Tout cela est grave et solennel sans doute, il faut s’y accoutumer avec le poète : Cowper, c’est à bien des égards le Milton de la vie privée.

1269. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Barbier, le volumineux recueil des manuscrits de d’Argenson, et en ayant étudié avec soin une partie, j’ai pu m’assurer que les ouvrages qui sont imprimés ne nous le présentent que d’une manière très incomplète ; qu’il n’existe aucune édition exacte et fidèle de l’ouvrage qu’on a intitulé : Considérations, et que l’auteur désignait lui-même sous un autre titre ; que les autres morceaux plus littéraires ou personnels qu’on a donnés au public ont été remaniés, arrangés, affaiblis toujours, soit par M. de Paulmy, soit par M. 

1270. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Si l’on fait la part des copies ou transcriptions qui en prennent à peu près un tiers, il reste environ six centsvolumes de pièces originales à lire, à étudier.

1271. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Par suite de je ne sais quel préjugé scolastique, nous sommes toujours tentés de faire plus de cas d’un peintre qui, pour peindre, s’enferme, regarde moins la nature, étudie les vieilles toiles et peut-être même les livres, que d’un peintre vif, avisé, extérieur, tourné à l’action, avide de mouvement, doué de toutes les adresses corporelles, excellent tireur, excellent lutteur, parfait cavalier, habile à tous les exercices qui eussent honoré un Grec du temps de Xénophon.

1272. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Il aimait ces sortes de gageures ; il se montrait supérieur encore dans l’improvisation à ce qu’il était dans le discours étudié.

1273. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Il hanta la taverne ; il étudia sur place et chez eux les voleurs, si différents de ceux de France, les filous (pick pockets) à figures si aiguës, si tranchées, les boxeurs au type animal et féroce : l’un d’eux, le fameux boxeur Smith, flatté de tant d’attention, lui offrit son amitié.

1274. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

Par un effet de ce grand goût qu’il a pour l’art et un certain art de convention, il a mieux aimé étudier la vie dans la comédie que de retrouver la comédie dans la vie.

1275. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Il sera toujours vrai aussi que les règles que je donne pour la netteté du langage ou du style subsisteront sans jamais recevoir de changement. » Encore une fois, il est évident qu’à cette date il s’est passé un grand fait sensible et manifeste à tous ; que tous ceux qui étudiaient et pratiquaient la langue ont eu conscience de sa formation définitive, de son entrée dans l’âge adulte et de sa pleine virilité.

1276. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Étudions-le donc, et Louis XIV avec lui.

1277. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Taine, parce que je ne l’étudie pas simplement au point de vue de la race, distinguait les diverses époques de la poésie anglaise par quatre noms, quatre fanaux lumineux : Chaucer, Spenser, Milton et Dryden.

1278. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Taine nous entretenait l’autre jour27, — occupés, dis-je, à rechercher uniquement et scrupuleusement la vérité dans de vieux livres, dans des textes ingrats ou par des expériences difficiles ; des hommes qui voués à la culture de leur entendement, se sevrant de toute autre passion, attentifs aux lois générales du monde et de l’univers, et puisque dans cet univers la nature est vivante aussi bien que l’histoire, attentifs nécessairement dès lors à écouter et à étudier dans les parties par où elle se manifeste à eux la pensée et l’âme du monde ; des hommes qui sont stoïciens par le cœur, qui cherchent à pratiquer le bien, à faire et à penser le mieux et le plus exactement qu’ils peuvent, même sans l’attrait futur d’une récompense individuelle, mais qui se trouvent satisfaits et contents de se sentir en règle avec eux-mêmes, en accord et en harmonie avec l’ordre général, comme l’a si bien exprimé le divin Marc-Aurèle en son temps et comme le sentait Spinosa aussi ; — ces hommes-là, je vous le demande (et en dehors de tout symbole particulier, de toute profession de foi philosophique), convient-il donc de les flétrir au préalable d’une appellation odieuse, de les écarter à ce titre, ou du moins de ne les tolérer que comme on tolère et l’on amnistie par grâce des errants et des coupables reconnus ; n’ont-ils pas enfin gagné chez nous leur place et leur coin au soleil ; n’ont-ils pas droit, ô généreux Éclectiques que je me plais à comparer avec eux, vous dont tout le monde sait le parfait désintéressement moral habituel et la perpétuelle grandeur d’âme sous l’œil de Dieu, d’être traités au moins sur le même pied que vous et honorés à l’égal des vôtres pour la pureté de leur doctrine, pour la droiture de leurs intentions et l’innocence de leur vie ?

1279. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Il était évident, toutefois, pour quiconque étudiait de près Mme Roland avec l’intérêt et l’attention qu’elle mérite, que pendant des années, — durant les dix premières années de son mariage, — elle avait été tout entière occupée et absorbée par les soins maternels, les devoirs domestiques, le désir de cultiver son esprit et d’accroître ses connaissances ; l’amour près d’elle avait eu tort ; elle n’avait ni cherché ni rencontré.

1280. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

On dit que pour la tête il a étudié le pastel de La Tour plus que l’original même.

1281. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Elle écoutait les donneurs d’avis, lisait des mémoires, des notes, en copiait de sa main, étudiait même, comme nous dirions, de certaines questions, même de finances.

1282. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

La plus noble forme que revêt la vocation des voyages est assurément celle qui réunit l’instinct et la science, qui pousse des hommes jeunes à aller chercher, loin des douceurs aisées de la patrie, les fatigues, les périls de tout genre, non uniquement pour changer et pour voir, et pour raconter ensuite au courant de la plume ce qu’ils ont vu en touristes et en amateurs, mais pour étudier, pour connaître à fond des contrées et des civilisations lointaines, pour les décrire avec rigueur, pour accroître ainsi sur quelques points nouveaux et compléter l’histoire de la planète que nous habitons.

1283. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Grote au suprême degré, dans les premiers volumes où je viens de l’étudier, c’est une rectitude de bon sens et de bon esprit, qui, purgée de toute idée préconçue et de toute superstition traditionnelle, examine, pèse, discute et n’avance rien qui ne lui paraisse probable ou possible ; là où il doute, il le dit, et comme l’incertitude est partout à cette origine de l’histoire grecque qui débute par la mythologie, il ne nous donne d’abord aucune histoire, il ne nous propose aucune explication ni interprétation ; il se borne à exposer chaque récit mythique dans toute son étendue et avec ses variantes, tel que les Grecs se le racontaient entre eux.

1284. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Ici, au contraire, nous avons affaire à un personnage des plus étudiés, des plus éclairés par le dessous et percé à jour en tous sens.

1285. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Casimir Delavigne resta et voulut rester homme de lettres : c’est une singularité piquante en ce temps-ci, un trait de caractère bien digne d’être étudié.

1286. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN FACTUM contre ANDRÉ CHÉNIER. » pp. 301-324

Je m’étais toujours figuré, je l’avoue, un rôle tout autre pour un homme de l’école moderne, de cette jeune école un peu vieillie, qui se serait mis sur le retour à étudier de près les Anciens et à déguster dans les textes originaux les poëtes : c’eût été bien plutôt de noter les emprunts, de retrouver la trace de tous ces gracieux larcins, et de nous initier à l’art charmant de celui qui se plaisait souvent à signer : André, le Français-Byzantin.

1287. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

La rigueur de la méthode exige donc qu’en ce moment nous le laissions à part pour étudier d’abord la sensation à part. — Ainsi circonscrite, elle est ce premier événement intérieur, connu sans intermédiaire, accompagné d’images associées qui le situent, excité par un certain état des nerfs et des centres nerveux, état inconnu et qui d’ordinaire est provoqué en nous par le choc des objets extérieurs.

1288. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Joignons-y Molière, quoiqu’il semble devoir plus à sa droiture d’instinct et de génie qu’à l’imitation des anciens : il les connaissait pourtant, il les étudiait, il les aimait, même ce robuste Plaute qui répugnait à la délicatesse de son temps.

1289. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Étudiez l’incomparable style de Bossuet ; prenez le Sermon sur la mort, et tous ces conseils s’éclairciront ; vous y verrez la métaphore brusque ou préparée, suivie ou abandonnée, plongée au milieu des termes propres ou de métaphores dissemblables, lâchée dès qu’elle ne serait plus qu’une curiosité ou un obstacle, avec une souplesse et une fortune merveilleuses, sans autre règle apparente que l’universelle et l’infaillible règle de donner à la pensée l’expression adéquate, transparente, qui n’y ajoute rien et n’en retranche rien : Multipliez vos jours, comme les cerfs que la fable ou l’histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles ; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés et qui donneront encore de l’ombre à notre postérité ; entassez, dans cet espace qui paraît immense, honneurs, richesse, plaisir : que vous profitera cet amas, puisque le dernier souffle de la mort, tout faible, tout languissant, abattra tout à coup cette vaine pompe, avec la même facilité qu’un château de cartes, vain amusement des enfants ?

1290. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

Il a posé en face l’un de l’autre ces deux êtres destinés à s’aimer, qui se sentent disposés à s’aimer avant de se connaître, et qui font effort pour se connaître avant de s’aimer, qui s’observent, s’étudient, se tendent des pièges, tâchent de forcer le mystère de l’âme par laquelle ils se voient pris irrésistiblement.

1291. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre III. La poésie : V. Hugo et le Parnasse »

On devra étudier la première Légende des siècles presque vers par vers, pour comprendre la délicatesse, la puissance et la variété des effets que le poète fait rendre à toutes les formes de vers, et particulièrement à l’alexandrin : c’est là qu’on devra chercher, en leur perfection, les types variés du vers romantique.

1292. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

étudier l’homme tel qu’il est, non plus leur pantin métaphysique, mais l’homme physiologique, déterminé par le milieu, agissant sous le jeu de tous ses organes… N’est-ce pas une farce que cette étude continue et exclusive de la fonction du cerveau, sous prétexte que le cerveau est l’organe noble ?

1293. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Les trois douleurs intimes sont étudiées avec une apparence de conscience et les caractères ne sont pas maladroitement établis.

1294. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

non, j’étudie Virgile et j’apprends le latin. » Nous ferons ici comme elle, nous laisserons la politique de côté avec tous ses méchants propos et ses sots contes : ce sont légendes qui ne sont pas à notre usage.

1295. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Il avait fort étudié le style de Jean-Jacques Rousseau, et il lui empruntait volontiers l’apostrophe.

1296. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

N’étant lié envers sa haute renommée par d’autre sentiment que celui d’un respect et d’une admiration qu’un libre examen a droit de mesurer, j’ai étudié en lui l’homme et l’écrivain avec détail, avec lenteur, et il en est résulté tout un livre que j’aurais déjà mis en état de paraître, si je ne causais ici beaucoup trop souvent.

1297. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Nous avons eu, depuis lors, de frappants modèles de cet antique étudié et refait avec passion et avec science.

1298. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

S’étant mise à étudier les mathématiques, d’abord avec Maupertuis, et ensuite plus à fond avec Clairaut, elle y fit des progrès remarquables et dépassa bientôt Voltaire, qui se contentait de l’admirer sans pouvoir la suivre.

1299. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Quoique Les Confessions n’aient paru qu’après la mort de Rousseau et quand déjà son influence était pleinement régnante, c’est là qu’il nous est plus commode aujourd’hui de l’étudier avec tous les mérites, les prestiges et les défauts de son talent.

1300. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

J’ai tout dit sur ces détails en quelque sorte extérieurs, et j’en viens au grand homme qu’on est heureux de pouvoir enfin étudier de près et avec certitude dans la suite de ses actes et de ses écrits.

1301. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Lorsqu’on étudie Frédéric dans ses écrits, dans sa correspondance, principalement dans celle qu’il eut avec Voltaire, on reconnaît, ce me semble, un fait avec évidence : il y avait en lui un homme de lettres préexistant à tout, même au roi.

1302. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Il étudia le droit à Paris, sous Hotman et sous Balduin, en 1546, et, en 1547, à Toulouse, sous le grand Cujas.

1303. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. » pp. 103-122

Poète, La Harpe mérite peu qu’on le suive et qu’on l’étudie.

1304. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Ampère, a réuni, en 1850, à la suite de ses esquisses de voyages, ses Heures de poésie, où il a recueilli l’esprit même des choses diverses qu’il a étudiées, et quelques notes sensibles d’une âme délicate : on distingue surtout les stances sur Le Nil, qui sont d’un beau et large sentiment62.

1305. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

C’est à dater de son retour que nous trouvons la suite de ses lettres à Mme de Maintenon, dans lesquelles nous aimons à l’entendre et à l’étudier.

1306. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

C’est à étudier cette langue de l’abbé Sicard et de l’abbé de L’Épée que Valentine a consacré ses matinées durant les trois derniers mois : « Lorsque j’ai senti, dit-elle, que rien ne pouvait m’empêcher de l’aimer, j’ai voulu apprendre à le lui dire. » Cette première veine délicate et nuancée, cette première manière de roman s’arrête pour Mme Gay avec Anatole, et elle ne la prolongea point au-delà de l’époque de l’Empire.

1307. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Un exemplaire unique du National, dans lequel les noms des auteurs sont indiqués d’une manière authentique au bas des articles (presque tous alors anonymes), me permettra de l’étudier durant ce laps de six mois et de le présenter au public avec certitude.

1308. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Ce n’est pas vous qui y rêvez trop pour cela, qui pensez trop à Salluste ou à Hérodote, au lieu d’étudier la chose en elle-même.

1309. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Il mérite d’être connu et étudié dans la familiarité.

1310. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

François Ier, à cette date, en avait cinq, qui, à l’exception d’un seul, venaient tous d’avoir la rougeole : Et maintenant, dit Marguerite, sont tous entièrement guéris et bien sains : et fait merveille M. le Dauphin d’étudier, mêlant avec l’école cent mille autres métiers (exercices) ; et n’est plus question de colère, mais de toutes vertus.

1311. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Plus habituellement, il s’entretient avec lui de leurs goûts communs ; dans les intervalles de loisir, le roi continue d’étudier sous sa tente et d’appliquer son esprit à tous les sujets ; mieux vaut, pense-t-il, dans cette courte vie, user soi-même de ses ressorts, « car ils s’usent sans cela inutilement et par le temps, sans que l’on en profite ».

1312. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

C’est la meilleure stalle pour voir les grands spectacles de l’Océan, pour étudier le sens d’une tempête… Oui, on s’est beaucoup moqué de moi, à propos de cela, mais une tempête, ça parle !

1313. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

S’il n’a point l’œil assez vaste, le regard assez puissant, pour voir, d’ensemble, la société qui s’agite à ses pieds, il s’attachera à en étudier la fraction qui, par son importance sociale, son intelligence, son éducation, le rôle qu’elle a joué a le plus d’affinités avec lui-même.

1314. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Leurs peintres avoient même plus d’occasions que les notres n’en peuvent avoir, d’étudier le nud, et les exercices qui étoient alors en usage pour dénoüer et pour fortifier les corps, les devoient rendre mieux conformez qu’ils ne le sont aujourd’hui.

1315. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Il est insensible dans la pratique, s’il a étudié la logique de Barbey ou celle de port-royal.

1316. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Elle a étudié âprement Hegel et Fuerbach, Elle a déformé les lignes d’un front de camée à écraser tous ces œufs d’autruche, comme disait dans son dédain Joubert, cet amoureux de la lumière.

1317. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

C’est parce qu’il est, dans tout ce que nous abhorrons le plus, — la haine et la négation des choses religieuses, — un esprit des plus bas, quand Stendhal garde encore, dans cette haine et dans cette négation, une âme élevée… Stendhal, qui est sorti par les années bien plus du xviiie  siècle que Mérimée, Stendhal, qui avait été soldat de l’empereur Napoléon, a pour le catholicisme qu’il n’a pas étudié et qu’il ne connaît pas, mais qu’il aurait adoré s’il l’avait connu, un mépris soldatesque mêlé de voltairianisme ; mais dans ce mépris et dans cette haine, Stendhal n’a jamais été un goujat, tandis que Mérimée, sans excuse, en a été un d’expression et de pensée qui aurait répugné à la noblesse fondamentale de l’âme de Stendhal !

1318. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

D’un autre côté, L’Enfer du Dante, pour être plus beau, est aussi un poème, dans toute la splendeur de cette difficulté immense et vaincue, écrit en tercets qui ressemblent à des rayons tordus de foudre, de soleil et de lune, tandis que Les Paradis artificiels de Baudelaire sont un livre de prose, de description et d’analyse psycho-physiologique qu’il a faits sur souvenir, absolument comme un naturaliste étudie à la loupe les fibrilles d’une feuille de mûrier.

1319. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

J’étudie la perception extérieure pour réfuter les sceptiques et discipliner l’esprit humain.

1320. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre X : M. Jouffroy psychologue »

Elle n’est que le résultat matériel de cet acte, lequel nous échappe, parce qu’il s’accomplit dans le sein de la cause qui le produit. » — « La véritable cause qui meut le cœur, l’estomac, les organes, est extérieure et supérieure à ces organes79. » Il y a donc un monde spirituel distinct du monde matériel, et dont nous apercevons un individu dans la cause qui est nous-mêmes ; tout l’effort de la psychologie est d’étudier cette cause, plus importante que ses effets.

1321. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Mais il faut nous recueillir un peu et bien étudier le prix du naturel dans l’art, pour parler aujourd’hui d’Horace.

1322. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

va-t’en faire du sanscrit au Collège de France ; va-t’en étudier les hiéroglyphes sous le dernier des Champollion ; cours à cette exposition de pots cassés que M.  […] la craie et la planche noire, et traçons des xx dans le vide ; il n’y a plus d’autre science à notre usage ; étudions la mathématique, et laissons la poésie, elle n’est pas faite pour des savants tels que nous. […] « Veux-tu savoir les mœurs d’une nation, étudie avec soin une seule famille. »Sufficit una domus ! […] Encore une fois, on n’étudie ici que l’homme isolé de ses œuvres ; c’est un exemple et non pas une gloire que nous cherchons dans les fragments épars d’une vie si admirablement remplie par la science et le travail. […] Cette main, à qui sait lire, même sans avoir étudié la Chiromancie de maître Jehan de Indagine, elle va tout dire, — l’âge de cette femme d’abord, et ensuite ses travaux, ses agitations, ses chagrins, ses impatiences, son courage.

1323. (1923) Au service de la déesse

Et, quand nous étudions un maître, avant de le déclarer mauvais ou bon, nous évaluons le dommage ou le bienfait qui résulte de son enseignement. […] Wolf, qui a traité son sujet en savant consommé, ne veut pas être confondu avec des gens qui parlent de ce qu’ils n’ont pas même pris la peine d’étudier. » M. Victor Bérard, se demande si Alexis Pierron, d’autre part, avait pris la peine d’étudier, ou seulement de feuilleter, les Conjectures de l’abbé d’Aubignac. […] Seillière a étudié Les mystiques du néo-romantisme : ce sont Karl Marx, Tolstoï et les Pangermanistes. […] Pierre Lasserre à étudier l’œuvre qu’il n’aime pas, l’effort qu’il fait pour l’aimer, le regret qu’il a de n’y point réussir et le scrupule avec lequel il recueille tous les éléments d’un jugement le moins défavorable possible.

1324. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Il prouve, en effet, que Chapelain avait étudié les grands modeles ; mais il prouve encore mieux que cette étude seule ne suffit pas. […] Il paraît, sur-tout, avoir singulierement étudié le génie & la prosodie de notre Langue.

1325. (1922) Gustave Flaubert

Maintenant que le grec ne lui est plus imposé, il est pris pour lui de zèle et s’obstinera plusieurs années à l’étudier, sans arriver, semble-t-il, à de grands résultats. […] « Un homme en jugeant un autre est un spectacle qui me ferait crever de rire s’il ne me faisait pitié, et si je n’étais forcé d’étudier maintenant la série d’absurdités en vertu de quoi il juge. » Et il est vrai qu’il pourra mettre plus tard au frontispice de sa conception du roman : « Tu ne jugeras point !  […] Étudiez le féminin chez Sainte-Beuve et comparez40. » Lui-même écrit à George Sand qui en 1872 (il vient de passer seulement la cinquantaine) voudrait qu’il se mariât : « L’être féminin n’a jamais emboîté dans mon existence ; et puis… je suis trop propre pour infliger à perpétuité ma présence à un autre. […] « Ce n’est qu’en étudiant Vitruve, dit-il dans un de ses ouvrages, que j’ai compris la grandeur de mon art. » Théophile Gautier, ayant lu cela, s’en ébaubit trois mois en disant à chacun : « Étudie Vitruve, si tu veux comprendre la grandeur de ton art !  […] Mais en même temps qu’il écrivait, il étudiait les maîtres et il comprenait la grandeur de son art.

1326. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Pendant deux cents ans « les enfants à l’école, dit Hygden100, contre l’usage et l’habitude de toute nation, furent obligés de quitter leur langue propre, de traduire en français leurs leçons latines et de faire leurs exercices en français. » Les statuts des universités obligeaient les étudiants à ne converser qu’en français ou en latin. « Les enfants des gentilshommes apprenaient à parler français du moment où on les berçait dans leur berceau ; et les campagnards s’étudiaient avec beaucoup de zèle à parler français pour se donner l’air de gentilshommes. » À plus forte raison la poésie est-elle française. […] Wicleff a paru, et l’a traduite comme Luther, et dans le même esprit que Luther. « Tous les chrétiens, hommes et femmes171, vieux et jeunes, dit-il dans sa préface, doivent étudier fort le Nouveau Testament, car il a pleine autorité, et il est ouvert à l’entendement des gens simples dans les points qui sont le plus nécessaires au salut. » Il faut que la religion soit séculière, qu’elle sorte des mains du clergé qui l’accapare ; chacun doit écouter et lire par lui-même la parole de Dieu ; il sera sûr qu’elle n’aura pas été corrompue au passage ; il la sentira mieux ; bien plus, il l’entendra mieux ; « car chaque endroit de la sainte Écriture, les clairs comme les obscurs, enseignent la douceur et la charité. C’est pourquoi celui qui pratique la douceur et la charité a la vraie intelligence et toute la perfection de la sainte Écriture… Ainsi, que nul homme simple d’esprit ne s’effraye d’étudier le texte de la sainte Écriture… Et que nul clerc ne se vante d’avoir la vraie intelligence de l’Écriture, car la vraie intelligence de l’Écriture sans la charité ne fait que damner un homme plus à fond… Et l’orgueil et la convoitise des clercs sont causes de leur aveuglement et de leur hérésie, et les privent de la vraie intelligence de l’Écriture172. » Ce sont là les redoutables paroles qui commencent à circuler dans les échoppes et dans les écoles ; on lit cette Bible traduite, et on la commente ; on juge d’après elle l’Église présente.

1327. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Rien de plus nauséabond qu’une gravelure étudiée, et Dryden étudie tout, jusqu’à la plaisanterie et la politesse. […] L’esprit, tendu par le rhythme, s’étudie davantage, et arrive à la noblesse par la réflexion. […] Je ne l’aime pas davantage dans ses épîtres ; ordinairement elles ne consistent qu’en flatteries, presque toujours crues, souvent mythologiques, parsemées de sentences un peu banales. « J’ai étudié Horace, dit-il784, et je pense que le style de ses épîtres n’est pas mal imité ici785. » N’en croyez rien.

1328. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Vous pensez bien qu’un Téniers philologue est peu curieux d’étudier les belles-lettres dans les salons et l’éloquence à l’Académie. […] » nous dit-il ; « toute la vie a passé devant mon esprit, tandis que j’étudiais cette œuvre. […] vous venez étudier avec moi la nouvelle chanson ! […] Je fais de mon mieux : mais voyez où j’en suis resté dans le roman de Huysmans, Là-Bas, un livre pourtant qui mérite bien d’être étudié. […] Et pourtant la science n’a étudié exactement ce problème que depuis la publication des premiers livres de Zola.

1329. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Ils sont vrais, ils ont existé ; ils nous coûtent moins à inventer, mais non pas moins peut-être à retrouver, à étudier et à décrire. […] Ce gentil monsieur, qui trotte déjà dans le cerveau de la pauvre fille, est un jeune étranger, Henri Meyer, fils d’un honnête marchand de Strasbourg, neveu d’un riche négociant de Francfort, et arrivé depuis peu à Neuchâtel pour y étudier le commerce ; c’est un apprenti de comptoir, rien de plus.

1330. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Il paraît que Naudé quitta cette place un peu assujettissante pour aller étudier à Padoue, en 1626 ; il en fut rappelé par la mort de son père. […] Une sorte de publicité existait dès les années précédentes : la bibliothèque s’ouvrait tous les jeudis aux savants qui se présentaient : il y en avait quelquefois de quatre-vingts à cent qui y étudiaient ensemble (Mscurat, page 244). — Voir aussi, dans les Lettres latines de Roland Des Marels, la 31e du livre II ; il y remercie Naudé en souvenir de quelque séance.

1331. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Ils s’étudièrent, avant même que l’enfant pût parler, à cultiver son oreille plus encore que sa parole. […] Les règles mêmes de la composition entraient dans sa frêle intelligence ; avant de comprendre les lettres il lisait les notes et comprenait la grammaire des sons ; à l’âge de quatre ans et quelques mois il jouait du petit violon de poche à la proportion de sa taille, et il étudiait par imitation le doigté de l’orgue sur les genoux de l’organiste ; semblable aux anges du tableau de Raphaël, accoudés aux pieds de sainte Cécile, esprits enfantins qui savent tout sans avoir rien appris.

1332. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

C’est donc évidemment dans la pensée, dans les négociations, dans les transactions de ce grand homme d’État, dont la vie se confond avec deux siècles et dix gouvernements de la France, qu’il convient le mieux, selon nous, d’étudier littérairement la conduite des affaires diplomatiques dans le système moderne de l’Europe. […] Lié avec tous les philosophes, ami de Mirabeau, pressentant de près une révolution dont les premières secousses feraient écrouler la religion dont il était le prélat, il étudiait la politique, qui allait appeler toutes les hautes intelligences à détruire et à réédifier les empires.

1333. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Sans doute vous pourrez étudier l’œuvre à loisir et vos yeux et votre esprit scruteront successivement tous les détails de la composition et de l’exécution, mais vous ne les entendrez bien qu’à la condition de revenir sans cesse au point qui les relie, où s’accumulent les détails et qui leur permet de produire une immédiate impression d’ensemble. […] Le poète s’étudie et se raconte, voit en soi-même un synthétique exemple de l’humanité.

1334. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

C’est là qu’on devait, jusqu’à présent, aller surprendre sa pensée ; on pourra dorénavant l’étudier dans ses créations mêmes et la voir se refléter dans son œuvre vivante… Ensuite M.  […] L’absence de réaction face à l’antisémitisme de Wagner serait à étudier.

1335. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

En 1873 devront se réunir à Bayreuth les meilleurs chanteurs et musiciens pour étudier pendant deux mois. […] Mais il est clair que les relations réciproques entre paroles et musiques sont infiniment variables ; on n’a qu’à étudier les drames du Maître, on verra qu’elles changent à chaque instant ; souvent l’orchestre — pour un moment — se tait presque complètement, il s’éteindrait tout à fait si une rupture d’unité dans l’impression n’était à craindre ; d’autrefois — et ceci est fréquent — la musique seule subsiste.

1336. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Elle est donc une étude non-seulement statique, mais dynamique ; elle ne constate pas seulement des faits, elle étudie leur genèse, leur développement, leurs transformations. […] Comme le savant se borne à étudier les faits et à en induire les lois ou les causes immédiates, il est « positiviste » en une certaine façon ; et en ce sens, il y a eu un positivisme avant Aug.

1337. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

En vain les curieux impertinents sont là pour vous dire : « Mais prenez garde, il est peu probable que tous ces portraits soient ressemblants ; prenez garde, cette galerie est incomplète », ou encore : « À quoi bon vous amuser à étudier ces visages dont le nom même est effacé et qu’entoure, à peine, un lointain souvenir ? » Les difficiles ont beau dire, ils ne nous empêcheront pas d’étudier cette iconographie, incomplète, je le veux bien, mais enfin quelle chose est complète ici-bas ?

1338. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Juvenal avoit étudié les mœurs de son tems dans l’école du monde ; le P. […] Ce sont deux grands maîtres qui ont puisé dans les mêmes sources ; l’un & l’autre ont étudié la nature dans ce qu’elle a de plus parfait ; l’un & l’autre donnent des leçons si sûres que les négliger, c’est s’égarer, voilà ce que dit l’auteur de la Vie de Mignard, mais tous les critiques n’ont pas pensé comme lui.

1339. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

La première commotion passée, il se dit avec ce bon sens et cette réflexion sans amertume dont il était pourvu et qui formait la base de son caractère : « Je n’ai plus de fortune à faire : je n’ai qu’à remplir honnêtement la carrière de mon état, et à m’acquérir la considération qui doit accompagner une grande dignité : pour cela la retraite est merveilleuse. » C’est sous cette dernière forme, non plus politique, non plus tout à fait mondaine, non pas absolument ecclésiastique, mais agréablement diversifiée et mélangée ; c’est dans cette retraite suivie et couronnée bientôt d’une grande ambassade, qu’il nous sera possible de l’étudier désormais en sa qualité de cardinal, et que nous aimerons à reconnaître de plus en plus en lui le personnage considérable, d’un esprit doux, d’une culture rare et d’un art social infini.

1340. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Dans les trêves de ces guerres fatigantes, à Pau, à Auch, à Nérac, il avait appris le métier de courtisan avec application, absolument comme on apprend un autre métier : en 1576, à Pau, on le voit étudier son premier ballet dont Madame Catherine, sœur du roi de Navarre, prend elle-même la peine de lui enseigner les pas : « Et de fait vous le dansâtes huit jours après devant le roi », disent ses authentiques secrétaires.

1341. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Il y avait là une extrême variété de sujets que l’auteur avait rassemblés dans une contexture habile, et rendus dans un style soigné, étudié, et dont l’élégance allait parfois jusqu’à la parure.

1342. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

J’eus même la hardiesse de prendre eu main le crayon, et j’étudiai toute une année l’art du dessin.

1343. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Mais les arbres et les ruisseaux dont le cours rapide défie la rigueur de l’hiver, les retraites des daims, les parcages des brebis tout peuplés d’agneaux bêlants, et les sentiers où la primevère, avant son heure, perce à travers la mousse qui revêt le pied de l’aubépine, ne trompent aucun de ceux qui les étudient.

1344. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

  On a beau suivre et étudier de près le récit que M. de Rohan a fait des guerres civiles religieuses sous Louis XIII, et le rôle si considérable qu’il y joua, on ne peut, même en se plaçant au point de vue le plus neutre et en évitant d’entrer dans les questions d’Église, s’intéresser fortement à lui et désirer à aucun moment son succès et le triomphe de ses armes.

1345. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

[NdA] Un historien qui a longtemps étudié Frédéric le Grand, et qui a tracé un lien équitable et bien ferme tableau de son règne, M. 

1346. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Il ouvrit alors son paquet et parcourut ses lettres : « Elles sont, dit-il, un peu malaisées à lire ; il faudra les étudier à loisir. » — « J’espère, monseigneur, de votre bonté, lui dis-je, que vous l’honorerez d’une réponse, afin qu’elle voie que j’ai exécuté ses ordres et que je lui porte de vos nouvelles de vive voix et par écrit. » — « Je n’y manquerai pas, ajouta-t-il ; et encore il faut bien lui recommander la fermeté. » — « Elle en sait l’importance et la nécessité, lui dis-je, monseigneur, car elle ne peut se déplacer sans lettre de cachet, et elle ne veut pas si souvent faire parler d’elle… » Comme on était déjà venu avertir pour dîner, il se leva et m’invita à venir prendre place à sa table.

1347. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Il trouve des expressions significatives pour rendre l’espèce de répulsion et de frayeur qu’il avait produite : « Un silence profond de ceux qui étaient auparavant mes amis dans les lettres, et qui m’ont abandonné depuis, comme si je les avais offensés de leur avoir donné de mes livres, m’a fait assez apercevoir du sentiment public sur ce sujet26. » Je ne sais si l’on trouverait un autre exemple, un autre cas aussi caractérisé de discrédit que celui de Marolles ; c’est un phénomène à étudier dans son genre.

1348. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Il m’est arrivé à moi-même d’en étudier et d’en proposer à l’admiration de beaux exemples.

1349. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Je crois, au contraire, que, quand on le peut, et quand le modèle a posé suffisamment devant vous, il faut faire les portraits le plus ressemblants possible, le plus étudiés et réellement vivants, y mettre les verrues, les signes au visage, tout ce qui caractérise une physionomie au naturel, et faire partout sentir le nu et les chairs sous les draperies, sous le pli même et le faste du manteau.

1350. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Ravenel, l’un des hommes qui ont le plus étudié Rousseau, et qui, sans se dissimuler aucun de ses torts ni de ses travers, lui sont demeurés fidèles.

1351. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

leur dit-il, vous ne vous étudiez dans vos discours qu’à trouver des moyens d’accuser les autres, et vous vous jetez sur un homme accablé… Contentez-vous de voir l’état où je suis réduit, et mettez le doigt sur votre bouche.

1352. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Viguier a fait plus : dans un travail comparatif d’une exquise finesse, et qui suppose la connaissance la plus délicate des deux idiomes, il a essayé de nous faire pénétrer dans le mystère de la végétation et de la transfusion de la sève ; il a étudié et injecté à l’origine jusqu’aux moindres fibres et aux moindres vaisseaux capillaires.

1353. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Il convient d’observer un certain art dans l’arrangement des réputations : les grands hommes sont faits pour être connus et étudiés tout entiers ; mais, quand un homme n’a eu qu’un coin de talent, il est inutile de s’étendre sur tout ce qui n’est pas ce talent même.

1354. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

Dans le cas particulier et présent, on s’explique parfaitement le temps d’arrêt pour Catinat, tel que nous l’avons étudié et vu, et comment il se trouvait un peu au-dessous de la tâche nouvelle.

1355. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Les dehors fleuris ne m’en imposent pas, et mes yeux, demi-fermés, ne sont jamais éblouis ; trop fixes, ils ne sont point surpris. » Il étudia avec une ardeur précoce : à sept ans il savait la géographie et les voyages d’une manière qui surprit beaucoup le bon et savant Mentelle.

1356. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Ce sera assez pour nous de causer librement de Boileau avec nos lecteurs, de l’étudier dans son intimité, de l’envisager en détail selon notre point de vue et les idées de notre siècle, passant tour à tour de l’homme à l’auteur, du bourgeois d’Auteuil au poëte de Louis le Grand, n’éludant pas à la rencontre les graves questions d’art et de style, les éclaircissant peut-être quelquefois sans prétendre jamais les résoudre.

1357. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Il a écrit des Méditations chrétiennes, très curieuses à étudier pour qui veut voir comment un esprit français, tout raisonnable et pratique, convertit en pensée éloquente te lyrisme passionné des prophètes juifs, comment il glisse par-dessous les grandes images de la Bible tout le détail utile de la vie morale.

1358. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

M. de Glouvet a étudié le vieux français et a sans doute collectionné les archaïsmes usités dans sa province.

1359. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

La Philosophie étudie les conditions de l’être ; elle scrute sans répit le rapport du sujet à l’objet et tâche à trouver la raison de ce rapport, le générateur et la commune mesure de ses deux termes.

1360. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Il ne suffit pas, pour étudier les infiniment petits, d’avoir de bons yeux et un bon microscope à sa disposition ; il faut avoir appris à s’en servir.

1361. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IX, les mythes de Prométhée »

On sait avec quelle précision pénétrante ils étudiaient l’organisme humain dans tous ses ressorts.

1362. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Cependant M. de Ryons observe, étudie, commente, analyse son amie nouvelle ; il pratique sur son cœur chastement fermé une première tentative d’effraction non suivie d’effet ; il se fait, de force ou de gré, inviter à dîner chez elle, le soir même.

1363. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

En histoire, sa méthode rappellerait plutôt, chez les anciens, celle de Polybe ; guerre, administration, finances, il embrasse tout, il expose tout, comme il l’a étudié, avec précision, continuité, et sans lâcher prise jusqu’au dernier détail.

1364. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Il étudia d’abord chez les Jésuites de sa ville natale, lesquels l’auraient bien voulu retenir ; puis son père le mit à Paris au collège d’Harcourt.

1365. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Il montre que cette explication surnaturelle n’est point nécessaire, et qu’avant de rechercher la cause d’un fait, il importe de bien étudier ce fait en lui-même : « Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance, dit-il, par les choses qui sont et dont la raison nous est inconnue, que par celles qui ne sont point et dont nous trouvons la raison.

1366. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Un jeune homme, qui est allé étudier la médecine à Montpellier, s’est attiré la colère de son oncle, avocat de Paris et membre de l’Institut, et cela parce que cet oncle, M. 

1367. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Voyons-la, — profane que je suis, j’allais dire, étudions-la, dans ce genre d’influence par où elle corrigea le ton de l’hôtel Rambouillet et des précieuses, et par où elle seconda l’action judicieuse de Mme de La Fayette.

1368. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

« Quoique je n’eusse pas été chez cette Mme Du Deffand depuis cinq ou six ans, dit Lauzun, je parvins à m’y faire mener par Mme de Luxembourg qui y soupait aussi. » C’est là que lady Sarah, en sortant de souper, lui glissa un billet qui contenait son aveu en trois mots : I love you… Lauzun, qui ne savait pas encore l’anglais, se mit à l’étudier et fit à quelque temps de là un voyage en Angleterre pour y rejoindre lady Sarah.

1369. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Buffon savait peu la botanique : « J’ai la vue courte, disait-il ; j’ai appris trois fois la botanique, et je l’ai oubliée de même : si j’avais eu de bons yeux, tous les pas que j’aurais faits m’auraient retracé mes connaissances en ce genre. » Il semblait que, taillé en grand par la nature, il lui coûtât de se baisser pour étudier les petites choses : le cèdre du Liban, il le contemplait volontiers, mais l’hysope lui paraissait trop petite.

1370. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

En lisant cette prose de Courier si méditée et si savante, on est tenté d’en étudier le secret.

1371. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — I. » pp. 127-148

L’histoire des idées et de l’opinion, dans les années qui ont précédé la Révolution française, ne serait pas complète si l’on ne s’arrêtait à étudier Franklin.

1372. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

C’est plaisir pour nous d’aborder et d’étudier le grand homme d’après ces documents nouveaux et complets qui nous le montrent à ses origines et à tous les degrés de sa fortune.

1373. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Quant au caractère de Grimm, que je me borne ici à rechercher et à étudier dans son ensemble, il me paraît ressortir avec avantage par son indifférence même.

1374. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Il est évident, par ses ouvrages mêmes, qu’il ne connaissait qu’imparfaitement l’Antiquité ; s’il en eût bien connu les grands modèles, l’ordonnance de ses pièces y eût gagné sans doute ; mais, quand il aurait étudié les anciens avec autant de soin que nos plus grands maîtres, quand il aurait vécu familièrement avec les héros qu’il s’est attaché à peindre, eût-il pu rendre leur caractère avec plus de vérité ?

1375. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Toutes ses lettres, toutes ses confidences respirent ce noble et vertueux effort ; quelque carrière qu’il entreprenne, il n’est pas de ceux qui ne s’y portent qu’à demi ; c’est dans ces années véritablement qu’on peut dire qu’il a jeté les fondements de son âme : Pour ce qui me regarde, écrit-il (15 novembre 1737), j’étudie de toutes mes forces, je fais tout ce que je puis pour acquérir les connaissances qui me sont nécessaires pour m’acquitter dignement de toutes les choses qui peuvent devenir de mon ressort ; enfin, je travaille à me rendre meilleur, et à me remplir l’esprit de tout ce que l’Antiquité et les temps modernes nous fournissent de plus illustres exemples.

1376. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

En ce moment, nous n’étudions qu’au point de vue psychologique la notion de l’absolu, ses caractères et son origine.

1377. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Le nihilisme dans Terres vierges est traité en phénomène social, sans plaidoyers et sans polémique, et ainsi, étant véritablement un romancier réaliste que ne trouble dans ses observations aucune thèse, qui ne s’applique qu’à recréer dans ses livres des hommes aussi vivants, individualises, différenciés que dans la vie réelle, Tourguénef formule dans ses livres de véritables observations psychologiques, étudie de véritables cas, avec une impartialité et une profondeur qui surprennent.

1378. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Les sciences qui étudient les choses diverses et particulières peuvent accepter tout ce qui est acquis sans renoncer à y ajouter ; mais la science qui prétend atteindre au fond des choses ne peut pas admettre qu’il y ait deux manières de concevoir le fond des choses.

1379. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Quelle que soit l’histoire qu’on écrive ou qu’on étudie, on ne peut jamais assez se surveiller et prendre garde ; mais quand il s’agit de l’histoire de l’Église au Moyen Âge, il faut redoubler de précautions pour rester dans le vrai et ne faire octroi de rien à l’apparence.

1380. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Seulement, « pour construire scientifiquement la théorie des premiers âges de l’humanité, il faut étudier l’enfant et le sauvage », c’est-à-dire le sens sur le contresens, la lumière sur les ténèbres, et la montée sur la descente.

1381. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

C’est l’homme, en effet, que Hello étudie et scrute devant nous ; non pas l’homme d’un temps, mais de tous les temps : l’homme tombé et racheté, l’homme d’avant la Croix et d’après la Croix, — cette Croix qui partage en deux l’histoire du monde !

1382. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Les artistes créent le comique ; ayant étudié et rassemblé les éléments du comique, ils savent que tel être est comique, et qu’il ne l’est qu’à la condition d’ignorer sa nature ; de même que, par une loi inverse, l’artiste n’est artiste qu’à la condition d’être double et de n’ignorer aucun phénomène de sa double nature.

1383. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’inter-nationalisme »

Ils sont de sortes très différentes ; aussi sommes-nous forcés, pour les étudier, de les diviser en trois groupes évidemment artificiels, mais indispensables pour la netteté de l’exposition.

1384. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Cette opinion devait être celle de la critique française au dix-huitième siècle, époque où les lettres grecques, cette grande source du génie, de la philosophie sublime et de la belle poésie, n’étaient étudiées, pour le fond des choses et pour la pensée, que de Montesquieu et de Rousseau, qui s’en trouvèrent bien.

1385. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Assurément c’est une étude pénible que d’étudier une langue « au point de vue linguistique », en elle-même, indépendamment de sa littérature. […] Allons plus loin : on n’étudie pas, à proprement parler, dans une langue, « au point de vue linguistique », une langue particulière, le français ou l’italien ; on y étudie les lois générales du langage, ou du moins on s’efforce à les y découvrir. […] En quittant le collège, Molière étudia le droit — quelques-uns sont allés jusqu’à dire la théologie, et qu’ayant tant fait que de lui donner une instruction libérale, son père aurait formé le projet de le mettre dans les ordres. […] Molière aurait donc étudié la médecine ? […] De Chateaubriand même, il n’a guère étudié que le Génie du christianisme, pour lequel nous le trouvons sévère.

1386. (1914) Une année de critique

Quel délice, pour de vieilles demoiselles, que de pouvoir étudier ces matières, avec l’assurance qu’aucune pudeur ne sera froissée, et la conscience de participer à l’amélioration de la société ! […] Une fois écartées quelques œuvrettes, on peut étudier Jules Renard dans l’un ou l’autre, indifféremment, de ses livres, sans crainte de ne l’y point trouver tout entier. […] Ils ne craignaient pas les innovations parce que la tradition n’était point pour eux une notion historique, mais une réalité sensible ; ils ne l’étudiaient pas, ils la vivaient. […] On voudrait écrire un article rien que pour étudier ces différences. […] L’anecdote psychologique qui y est rapportée semble avoir été conçue par un adolescent perdu d’orgueil pour avoir étudié Kant un peu mieux que ses petits camarades.

1387. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Il fait plus qu’étudier un livre, il remonte jusqu’à la naissance de ses racines, il s’élève jusqu’à l’auteur, il regarde l’homme. […] À décrire les phases d’une saison, il éprouve autant d’intérêt qu’à étudier une passion humaine, qu’à se pencher sur le site taciturne et ténébreux de sa conscience. […] Mais, si nous étudions d’un peu près les auteurs et les philosophes que les récentes générations se sont choisis et suivent encore comme des maîtres et comme des exemples, nous n’en verrons aucun qui se soit élevé à la suprême dignité d’un apôtre du cœur et qui se soit soucié de rehausser la sensibilité abolie, anémiée ou corrompue de ses concitoyens.

1388. (1896) Le livre des masques

Il est sincère, non parce qu’il avoue toute sa pensée, mais parce qu’il pense tout son aveu ; et il est simple parce qu’il a étudié son art jusqu’en ses derniers secrets et que de ces secrets il se sert sans effort avec une inconsciente maîtrise : Les roses du couchant s’effeuillent sur le fleuve Et, dans l’émotion pâle du soir tombant, S’évoque un parc d’automne où rêve sur un banc Ma jeunesse déjà grave comme une veuve… Cela, c’est, il semble, d’un Vigny attendri et consentant à l’humilité d’une mélancolie toute simple et déshabillée des grandes écharpes. […] Moi, je pars pour l’éternité, afin d’implorer ton pardon. » Les aliénistes, s’ils avaient étudié ce livre auraient désigné l’auteur parmi les persécutés ambitieux : il ne voit dans le monde que lui et Dieu — et Dieu le gêne. […] Charles Maurras, doivent étudier l’art classique de faire difficilement des vers faciles.

1389. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Mais, tout en paraissant un grand original, il n’est pas seul de son espèce ; il n’est qu’un exemple plus saillant et plus en relief d’une inconséquence bourgeoise et de classe moyenne, qui est curieuse à étudier en lui.

1390. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Toutefois, comme je ne suis ici que rapporteur et que je me borne à relever les principales opinions du personnage que j’étudie, je ferai remarquer que Roederer n’était pas sans quelque inconséquence.

1391. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Penser pour soi et pour ses amis, sans prétention à s’afficher ; vouloir se former des opinions justes sur les choses essentielles, sans aspirer à les produire ; étudier, vivre, regarder, oser sentir et dire, est une marque de distinction dans une nature.

1392. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Sur celle-ci en particulier, tout a été dit de ce qui pouvait l’être ; les défauts et les mérites du livre ont été mis en lumière avec une mesure parfaite, dans une suite d’opinions qu’il eût suffi de sténographier pour avoir un excellent modèle de discussion littéraire et historique : que d’instruction j’y ai recueillie moi-même sur un sujet que j’avais précédemment étudié !

1393. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La femme au XVIIIe siècle, par MM. Edmond et Jules de Goncourt. » pp. 2-30

MM. de Goncourt sont deux frères jeunes encore, qui ont débuté dans les lettres il y a une douzaine d’années ; qui se sont dès le premier jour jetés en pleine eau pour être plus sûrs d’apprendre à nager ; qui y ont très-bien réussi ; qui ne se sont jamais séparés, qui ont étudié, écrit, vécu ensemble ; qui ont mis tout en commun, y compris leur amour-propre d’auteur ; que cette union si étroite et qui leur semble si facile distingue et honore ; qui ont fait chaque jour de mieux en mieux ; qui, adonnés aux arts, aux curiosités, aux collections tant de livres que d’estampes, ont acquis du xviiie  siècle en particulier une connaissance intime, approfondie, secrète, aussi délicate et bien sentie que détaillée.

1394. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Plus on étudie et on approfondit une nature, et moins on est pressé de tirer la barre à son sujet.

1395. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

» Un jour, un peintre, Louis Marvy, allant chez Delacroix, le trouva dessinant… devant un Gavarni : « Vous le voyez, dit Delacroix, j’étudie le dessin d’après Gavarni. » Mais quelque carrière qu’eût pu s’ouvrir et se frayer alors Gavarni dans une voie dite plus sévère, je ne pense pas qu’il faille, même au point de vue de l’art, rien regretter pour lui de ce qu’il a été, ni s’amuser à rêver ce qu’il aurait pu être.

1396. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Les habiles critiques qui ont étudié et éclairé ses œuvres ont remarqué combien, en cela, il fut peu favorisé du sort, combien sa faculté poétique ne rencontra guère que de chétives occasions, et ils ont répondu pour lui, et à sa décharge, en alléguant l’exemple de Martial, à qui l’on demandait, sur des riens, des épigrammes pleines de feu : « Tu me demandes, ô Cæcilianus, des épigrammes toutes piquantes et toutes vives, et tu ne m’offres que des thèmes froids et morts.

1397. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Ce moment inspira sans doute un vif intérêt à tous ceux qui aiment la Constitution, et qui ont étudié les causes de la Révolution à qui nous en sommes redevables.

1398. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

que de jeunes gens étudient, et dans une bonne direction, ce semble !

1399. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Étienne Pasquier écrivait à Ronsard en 1555, six ans seulement après que Du Bellay, dans l’Illustration de la Langue, avait sonné la charge et prêché la croisade : « En bonne foi, on ne vit jamais en la France telle foison de poëtes… Je crains qu’à la longue le peuple ne s’en lasse ; mais c’est un vice qui nous est propre, que, soudain que voyons quelque chose succéder heureusement à quelqu’un, chacun veut être de sa partie sous une même promesse et imagination qu’il conçoit en soi de même succès. » Pasquier veut bien croire que tous ces nouveaux écrivasseurs donneront tant plus de lustre aux écrits de Ronsard, « lesquels, pour vous dire en ami, continue-t-il, je trouve très-beaux lorsque avez seulement voulu contenter votre esprit ; mais quand, par une servitude à demi courtisane, êtes sorti de vous-même pour étudier au contentement, tantôt des grands, tantôt de la populace, je ne les trouve de tel alloi. » En sachant gré au poëte de l’avoir nommé en ami dans ses écrits, il ajoutait : « Mais, en vous remerciant, je souhaiterais que ne fissiez si bon marché de votre plume à haut louer quelques-uns que nous savons notoirement n’en être dignes ; car ce fesant vous faites tort aux gens d’honneur.

1400. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Magnin est écrivain, qu’il en a les qualités, le goût, un peu l’entraînement ; il aime à étudier, à connaître, mais pour écrire, pour déduire ce qu’il sait, pour le mettre en belle et juste lumière.

1401. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

Historiquement parlant, il n’y a plus qu’une ferme à étudier, celle qui s’est produite et qui apparaît.

1402. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Pourtant, de cette habitude générale de continuellement juger le passé au point de vue du présent, était né en quelques esprits élevés le désir bien naturel d’une méthode contraire, où l’on irait d’abord à l’objet pour l’étudier en lui-même et en tirer tout ce qu’il contient.

1403. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Pierre Corneille »

Auguste, Pompée et autres ont dû étudier la dialectique à Salamanque, et lire Aristote d’après les Arabes.

1404. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Tout ce que nous avons étudié jusqu’ici, les chansons de geste, les romans gréco-romains, byzantins ou bretons, la poésie lyrique, l’histoire même, est au moins par essence et par destination une littérature aristocratique : c’est aux mœurs, aux sentiments, aux aspirations des hautes parties de la société féodale que répondent les œuvres maîtresses et caractéristiques de ces divers genres.

1405. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Pierre Corneille, né le 6 juin 1606, à Rouen, était d’une famille de robe ; il étudia le droit, fut reçu avocat, et acquit une charge d’avocat général à la table de marbre du Palais (eaux et forêts, et navigation).

1406. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Mais il le restreint aussitôt : Étudiez la cour et connaissez la ville.

1407. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Tous ses personnages sont si patiemment étudiés, qu’en faisant saillir tous les détails de leur individualité, il dégage les traits profonds qui en font des types puissants et compréhensifs.

1408. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

Examinons donc notre ame, étudions-la dans ses actions & dans ses passions, cherchons-la dans ses plaisirs ; c’est-là où elle se manifeste davantage.

1409. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre X. La Science est-elle artificielle ? »

Si l’on n’avait pas inventé les principes et la géométrie, après avoir étudié la relation de A et B, il faudrait recommencer ab ovo l’étude de la relation de A″ à B”.

1410. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

« Consciencieux, il voulut, avant d’aller plus loin, étudier mieux la vie, observer l’humanité.

1411. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

* *  * Quiconque a étudié et suivi M. 

1412. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Je ne peux pas étudier ici, comme il le faudrait, les origines et les transformations du vers français.

1413. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Tout cela est connu, mais prouve avec quel soin il faut étudier, sous les deux faces qu’ils présentent, les résultats de l’influence mondaine.

1414. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Elle devait être féconde en jouissances nouvelles cette amitié vive qui, par une conversation animée, sans chicane et sans contrainte, multipliait sans cesse et variait à l’infini ses épanchements vers l’objet aimé, les lui offrait toujours avec intérêt et toujours à propos, provoquait les siens, lui communiquait une vie nouvelle, une existence inconnue, créait en lui un autre homme, avec des facultés jusque-là ignorées de lui-même, l’introduisait dans ce pays nouveau dont parle madame de Sévigné, où avec d’autres yeux il voyait d’autres choses et d’autres hommes, l’introduisait dans son propre cœur où il n’était jamais descendu, l’apprenait à s’étudier et à se connaître, lui donnait une conscience pénétrée du besoin de sa propre estime, une conscience qui lui rendit bon témoignage de lui et de son amie.

1415. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

À bien étudier pourtant sa manière à froid et sans plus de prévention politique, sans rien apporter à cette lecture d’étranger à l’œuvre même, j’en suis venu à croire qu’il est plutôt heureux pour lui d’avoir rencontré sur son chemin tous ces petits canaux et jets d’eau et ricochets de chanson, qui ont l’air de l’arrêter et qui font croire à plus d’abondance et de courant naturel dans sa veine qu’elle n’en aurait peut-être, en effet, livrée à elle seule.

1416. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Pourtant, si on veut l’étudier comme homme et comme écrivain, et non plus le saluer au passage comme une statue, il convient de le prendre à l’origine et dans la suite de ses actions et de ses écrits.

1417. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Faisant allusion à cette chevelure coupée qui est le premier sacrifice de la vie religieuse et qui n’est pas le moindre, Bossuet empruntait la parole d’Isaïe : « J’ai vu les filles de Sion, la tête levée, marchant d’un pas affecté, avec des contenances étudiées, en faisant signe des yeux à droite et à gauche : pour cela, dit le Seigneur, je ferai tomber tous leurs cheveux. » — Quelle sorte de vengeance !

1418. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Par son père et par son grand-père, il tient à la classe des artisans, et il put en étudier les mœurs dans ce qu’elles ont de plus honorable et de plus laborieux.

1419. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

La lutte en lui des deux hommes est piquante et parfois pénible à étudier, aujourd’hui qu’on a toute sa vie tant publique que secrète sur deux colonnes, pour ainsi dire, et en partie double.

1420. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Sur Malherbe, sur Boileau, sur Pope, sur Johnson, non content de les juger par leurs ouvrages, on a fait des livres, on a recueilli leurs moindres mots, on les a étudiés et poursuivis jusque dans le détail domestique de leur vie.

1421. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Décidément Bonneval est trop le contraire de ce d’Antin que nous avons étudié la dernière fois : lui, il tenait trop peu à ceux qu’il appelait ses maîtres.

1422. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

On l’a appelé, dans la forme définitive où il nous reste à l’étudier, le Junius de la presse française.

1423. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Tant qu’il n’a qu’un homme en face de lui, il se sent fort : Je me suis bien étudié, écrivait-il à son ami Gudin, tout le temps qu’a duré l’acte tragique du bois de Neustadt.

1424. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

(Correspondance, 28 sept. 1892) » ; 3° étudier son style, qui est souvent admirable, plein d’images neuves et évocatrices, qui n’est très mauvais que si, emporté par sa fougue, il le modèle, instinctivement, sur la vulgarité d’un épisode ; 4° noter que Balzac a été l’écrivain le plus imité depuis soixante ans.

1425. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Tous ceux qui parlent en public doivent étudier son traité de la prosodie ; c’est un livre classique.

1426. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Tous les caractères de têtes paroissent avoir été étudiés d’après le premier de ces maîtres, et le grouppe des jeunes hommes qui est à droite et de bonne couleur, est dans le goût de Le Sueur.

1427. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Jeune artiste, étudiez donc les ciels.

1428. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Non-seulement la langue françoise n’est pas aussi susceptible de ces beautez que la langue latine ; mais il se trouve encore que nous n’avons pas étudié autant que les romains l’avoient fait, la valeur des sons, la combinaison des syllabes ; l’arrangement des mots propres à produire de certains effets, ni le rithme qui peut resulter de la composition des phrases.

1429. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

De style viril, combattant toutes décadences et avant tout créatrice, elle ne s’attachera qu’à étudier les idées des hommes vivants et leurs œuvres.

1430. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Tout d’abord on ne voit pas très bien quel rapport il peut y avoir entre le grand astronome et Philarète Chasles, qui n’a guères étudié l’astronomie qu’à travers le tube d’un verre de champagne, à souper.

1431. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Sur ce sommeil profond la psychologie devra diriger son effort, non seulement pour y étudier la structure et le fonctionnement de la mémoire inconsciente, mais encore pour scruter les phénomènes plus mystérieux qui relèvent de la « recherche psychique ».

1432. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

On se mit à étudier les anciens.

1433. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Ainsi, par l’objet étudié comme par l’exposition dénuée d’appareil érudit, ces articles, publiés d’ailleurs vers le même temps, forment une série. […] Je ne puis ici m’étendre sur l’histoire de cette célèbre maison ; je ne décrirai pas non plus le bâtiment tel qu’il est aujourd’hui : on y voit réunies des constructions d’époques fort diverses, l’église fondée par le roi de Navarre Sanche le Fort, le cloître où il est enterré et où sont suspendues les chaînes qu’il rapporta de la fameuse victoire de Las Navas (1212), les joyaux d’orfèvrerie et de broderie que conserve encore le trésor ; tout cela mérite d’être vu et étudié, mais est étranger à mon sujet. […] Mais au commencement du xiiie  siècle, un clerc espagnol qui était venu étudier à Paris, Rodrigue Jimenez, — plus tard archevêque de Tolède, — lut les chroniques latines, et vit que l’attaqué de l’arrière-garde franque y était attribuée à des Navarrais et non à des Sarrasins. […] Notre parabole nous apparaît sous une forme bien plus éloignée des premières dans un recueil de fables arméniennes dont l’auteur supposé, le docteur Vartan, vivait au xiiie  siècle, et qu’on n’a encore ni fait connaître en entier, ni, ce qui en vaudrait bien la peine, étudié au point de vue des sources où il a été puisé. […] On trouve ici un point d’attache avec un cycle légendaire bien connu, et qu’on a récemment beaucoup étudié, celui du « fier baiser », où une jeune fille changée en serpent reprend sa forme humaine si le héros a le courage de la baiser sur la bouche.

1434. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Jules Lemaître, passé des conférences politiques aux conférences littéraires, étudiait, un peu pour eux-mêmes, Racine, Fénelon, Chateaubriand. […] Plus exactement voyez ce que la littérature fait, pour leur tourment, des « quatre Sirènes » qu’étudie M.  […] La critique les étudie dans leur réalité, c’est-à-dire dans un passé, dans leur nature, dans l’acte même du génie et de l’intelligence. […] Si on l’étudiait dans les autres arts, il faudrait en modifier les termes, et tel n’est pas mon dessein. […] Il l’étudie en le méprisant ou en le détestant, en voulant faire partager ce sentiment au lecteur.

1435. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Simple distraction d’amateur, au reste, « l’étude ne prit jamais dans sa vie la place du plaisir ; elle ne fut pas pour lui un but, mais plutôt un ornement, une distinction de plus, et comme une dernière grâce ajoutée à toutes les autres. » Les jeunes gens étudiaient alors la Grèce, sa langue et sa littérature ; c’était le fond de la nouvelle éducation, par opposition à l’ancienne, où la politique et l’agriculture tenaient la première place. […] Voici, par exemple, les poètes du jour, non pas seulement deux ou trois grandes renommées d’un établissement solide et ancien, non pas deux ou trois personnes supérieures qu’on étudie à part et dans leur unité, mais la foule des talents nouveaux ; ils se présentent tous à peu près sur le même plan, et sans mentir il y en a beaucoup. […] Laissant à l’arrière-plan les bandits et les barbares, je trouve plus d’agrément, plus de profit aussi, à étudier l’écrivain et à tenter respectueusement l’analyse de son beau talent littéraire. […] Béranger, dans sa correspondance, parle avec tendresse de ses dictionnaires, qu’il étudiait continuellement, dit-il, et qui lui apprenaient toujours quelque chose de nouveau. […] Au xixe  siècle, les langues furent pour la première fois étudiées dans les rapports qu’elles avaient entre elles, elles furent classées par familles, ramenées à leurs éléments primitifs, et la science des étymologies fut fondée.

1436. (1927) Approximations. Deuxième série

En dehors des professionnels, nombreux sont les dégustateurs de vins, et ils s’en targuent peut-être un peu trop ; les dégustateurs de tableaux sont fort rares, et pour cause ; puis, tandis que le connaisseur en vins chauffe de la main le verre qui renferme le bordeaux sans prix, eux se plaisent souvent à épaissir par le silence leur profonde délectation ; mais quand ils parlent, voici ce qu’ils disent : Qui étudiera l’interprétation de la chair par les grands peintres ? […] Il veillait à la précision de leur taille ; il étudiait minutieusement tous ces moyens que l’on a imaginés, pour éviter que les arêtes ne s’entament et que la netteté des joints ne s’altère. […] Quelle précision dans ces êtres qui s’étudient à user si heureusement de leurs forces moelleuses ! […] Le mauvais état de ses yeux le força de renoncer à la peinture, mais pendant son séjour en Italie il eut l’occasion d’étudier Ruskin ». […] (Le principe admis, — contre lequel beaucoup, et pas seulement toutes les femmes, à bon droit protesteront, — qui veut savoir jusqu’où peut aller l’alliance du tact et de la précision fera bien d’étudier de près le passage).

1437. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Ce penchant trop longtemps gardé est un signe de petit esprit, je l’avoue ; on ne doit pas passer tant de temps à inventer des centons ; Addison eût mieux fait d’élargir sa connaissance, d’étudier les prosateurs romains, les lettres grecques, l’antiquité chrétienne, l’Italie moderne, qu’il ne sait guère. […] Il a étudié avec une conscience d’érudit et d’observateur les lettres, les hommes et les choses.

1438. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Voilà pourquoi il est bon de l’étudier à fond. […] Il écouta les conseils d’Atossa, sa femme, qui désirait avoir à son service des matrones grecques ; il envoya d’abord en Scythie quelques-uns de ses courtisans pour étudier la route de la Grèce, le long du Pont-Euxin.

1439. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

On devient, à force de s’étudier, au lieu de s’endurcir, une sorte d’écorché moral et sensitif, blessé à la moindre impression, sans défense, sans enveloppe, tout saignant. […] Les fantaisies, les perversions, les toquades, les démences de l’amour charnel sont étudiées, creusées, analysées, spécifiées.

1440. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Mon immobilité n’est donc pas une immobilité quelconque ; dans la position où je me tiens est comme préformé l’acte à accomplir ; aussi n’ai-je qu’à conserver cette position, à l’étudier ou plutôt à la sentir intimement, pour y retrouver l’idée un instant évanouie. […] Mais cette association est l’œuvre du philosophe associationniste qui étudie mon esprit, bien plutôt que de mon esprit lui-même.

1441. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

On sait comment William James fut traité pour avoir qualifié de mystique, ou étudié comme tel, l’état consécutif à une inhalation de protoxyde d’azote. […] Il serait en effet intéressant d’étudier ici de près les rapports entre dirigeant et dirigé.

1442. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Il étudiait jusqu’au milieu du jour ; puis, après un exercice d’une heure, il jouait de l’orgue ou de la basse de viole. […] Alors le prêtre fut obligé d’étudier ses gestes, ses postures, ses liturgies, ses simagrées, jusqu’à ce que l’âme, s’ensevelissant ainsi dans le corps et se livrant aux délices sensuelles, eût bientôt abaissé son aile vers la terre. […] Il y a appris la respectability et il y a étudié la tirade morale.

1443. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Pour les écrivains profanes, il les étudiait avec d’autant moins de scrupules que son but était pieux ; il cherchait dès lors, dans l’histoire de l’antiquité païenne, les vues de Dieu pour l’établissement du christianisme. […] Cette philosophie qui fait de tout esprit sain et de bonne volonté un philosophe, Bossuet la définit admirablement dans ce passage de sa lettre au pape Innocent XI sur l’éducation du dauphin : « Ici, dit-il, pour devenir parfait philosophe, l’homme n’a pas besoin d’étudier autre chose que lui-même ; et sans feuilleter tant de livres, sans faire laborieusement des recueils de ce qu’ont dit les philosophes, ni aller chercher bien loin des expériences, en remarquant seulement ce qui se trouve en lui, il reconnaît par là l’auteur de son être. » Et il est fort heureux qu’il en soit ainsi. […] Peut-être y aurait-il profit à étudier dans la même vue toutes les querelles, soit philosophiques, soit théologiques, qui ont occupé le dix-septième siècle.

1444. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Nous l’étudions sur des textes : eh bien ! […] Un auteur dramatique devra étudier pratiquement les conditions de cet échange, en dégager les lois et d’abord s’assurer qu’il est un échange possible et s’il ne parle pas lui-même une autre langue que celle du public. […] Il a étudié dans quelles conditions porte le mot, porte le geste ; dans quelles conditions de rythme, de volume, de style, et aussi par quels sentiments son œuvre peut atteindre à la fois l’élite et la foule.

1445. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Les gens qui passent le feu de la jeunesse à étudier au lieu de sentir ne peuvent donc pas être artistes, rien de plus simple que ce mécanisme. » On peut constater que toute vraie poésie est sensuelle et même sexuelle : expression d’un état de désir physique, transposé, elle éveille en nous les images qui l’ont fait naître. […] Je n’étudierai pas leurs ouvrages avec une minutieuse analyse : je voudrais seulement rechercher pourquoi ces poétesses ont chanté, et, pour ainsi dire, les raisons physiologiques de leur génie. […] Laurent Évrard n’a pas cru qu’il lui suffirait, pour être poète, de s’abandonner aux intuitions de sa pensée ; elle a voulu, avant d’écrire ses poèmes, posséder son art, son métier, comme les Maîtres, étudier toutes les ressources de sa langue, afin, connaissant les secrets des mots, de manier à son gré les images et les idées.

1446. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

bref, nous n’étudions ici — faut-il que je l’apprenne à Thibaudet, — qu’une « poésie faite » ; autant dire, si je ne m’abuse, qu’une poésie « fabriquée ». […] La connaissance particulière que nous étudions chez le poète ou chez le mystique, n’est pas infra, elle est supra-rationnelle ; raison supérieure, plus raisonnable que l’autre. […] Elle englobe pour nous toute la vie, elle est la source intérieure de l’être en ses manifestations les plus diverses, et l’on doit l’étudier comme telle, ainsi qu’on distingue le sentiment du beau indépendamment de l’art et de ses formes.

1447. (1923) Paul Valéry

Et pourtant, quand j’ai écrit un gros livre sur Mallarmé, je pensais moins l’étudier en lui-même qu’en fonction de cet être réel, de cette idée dynamique qu’est la littérature française. […] Une de ses grandes lectures de jeunesse a été l’admirable Dictionnaire de l’architecture française au moyen-âge de Viollet-le-Duc, dont aucun de ceux qui l’ont étudié dans son entier, à loisir, n’a dû oublier la richesse foisonnante d’idées et les percées lumineuses sur le domaine de presque tous les arts. […] — Que si une Raison rêvait, dure, debout, l’œil armé et la bouche fermée, comme maîtresse de ses lèvres, — le songe qu’elle ferait ne serait-ce point ce que nous voyons maintenant, — ce monde de forces exactes et d’illusions étudiées ?

1448. (1927) Des romantiques à nous

L’esprit dans lequel j’ai peint ce grand maître, étudié les problèmes généraux que pose son œuvre, ne paraît pas lui avoir déplu. […] Si j’avais à étudier Stendhal, Auguste Comte, je parlerais du Dauphiné, du Languedoc, mais avec sobriété. […] Et la « création » ne commence que par l’acte propre de l’intelligence et de la volonté pour s’emparer de ces mouvements jaillissants, les observer, les étudier comme s’ils étaient d’un autre, calculer froidement les moyens de les rendre sans les refroidir, les amener, sans les diminuer, à cette expression fixée, générale, objective, humaine qui en fera désormais le bien de tous les esprits et dans la production de laquelle le tourment de l’artiste, en quelque sorte délivré de lui-même, s’apaisera. […] La récente apparition de son chef-d’œuvre, Boris Godounow, sur la scène de l’Opéra remet en pleine lumière la figure de cet artiste profond et étrange. — Loin de moi l’intention de l’étudier en quelques pages.

1449. (1925) Portraits et souvenirs

Nerval a été maintes fois étudié, des pages si vivantes de Théophile Gautier aux pages si documentées de M.  […] Elles servent à comprendre et à définir la vie en ce que l’on pourrait nommer sa réalité apparente, mais, pour ces derniers, au-dessous de cette première réalité, il en existe une autre, plus secrète, plus profonde, plus mystérieuse, et c’est celle-là qu’ils s’appliquent à étudier. […] Pour nous la rendre compréhensible et visible, il n’a pas eu à l’étudier. […] Lucien Corpechot étudie son histoire et sa technique n’est pas tant un livre de pittoresque et de renseignement qu’un livre de philosophie.

1450. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Pourquoi, dans tous les Égyptiens de talent qu’il a étudiés de près, depuis le gouvernement de Mehemet-Ali, il a toujours remarqué chez eux, l’absence de l’esprit juste ! […] C’est la supériorité du Prussien dans ce moment. » Renan, relevant la tête de son assiette : « Dans toutes les choses que j’ai étudiées, j’ai toujours été frappé de la supériorité de l’intelligence et du travail allemand. Il n’est pas étonnant que, dans l’art de la guerre, qui est après tout un art inférieur, mais compliqué, ils aient atteint à cette supériorité, que je constate dans toutes les choses, je vous le répète, que j’ai étudiées, que je sais… Oui, messieurs, les Allemands sont une race supérieure !  […] J’étudiais au passage Choiseul ce manège d’un assiégé devant un tout nouveau produit, dont l’usage connu, et peut-être des souvenirs personnels, l’arrêtaient dans son désir de le faire servir à sa cuisine.

1451. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

S’il étudie l’histoire, c’est pour y trouver des preuves de la vérité du dicton ; et c’est même ce qu’il appelle « la lire en philosophe ». […] On en saisit peut-être maintenant la raison, qui est que les encyclopédistes ne se sont point souciés d’étudier l’homme, ni les hommes, mais seulement les « rapports des hommes » ; et quand on n’étudie que les « rapports des hommes », ce que l’on perd le plus promptement de vue, c’est la diversité de nature qui distingue les hommes entre eux. […] Churton Collins, Bolingbroke… and Voltaire in England, Londres, 1886]. — Liaisons de Voltaire avec Bolingbroke, que d’ailleurs il connaissait déjà ; — avec Pope ; — avec « le marchand » Falkener, etc. — Il apprend l’anglais, il étudie Newton, Locke, Bacon ; — il voit jouer les comédies de Congreve, — et les drames de Shakespeare. — Il compose son Essai sur la poésie épique. — Les « libres penseurs » anglais [Cf. 

1452. (1887) George Sand

Pourquoi a-t-elle voulu faire de son talent un instrument plus sonore, mais souvent faux, de doctrines mal étudiées ? […] Jean Valreg est monté, le soir, sur la petite terrasse du château de Mondragon, et là il recueille tous les bruits des collines et des vallées qui montent jusqu’à lui, il étudie cette musique produite par la rencontre des sons épars qui constitue en ce pays la musique naturelle, locale. […] Sans doute qu’il n’est pas assez fortement modelé sur les formes réelles, qu’il n’en dessine pas assez rigoureusement les contours, comme celui de Victor Hugo, de Théophile Gautier ou de Flaubert, qu’il ne s’étudie pas à les mettre en relief ? […] Avant de prendre congé de George Sand, nous voudrions l’étudier un instant dans sa vie intime et l’y saisir d’un coup d’œil rétrospectif. […] « Ne voyez en moi qu’un vieux troubadour retiré des affaires, qui chante de temps en temps sa romance à la lune, sans grand souci de bien ou de mal chanter, pourvu qu’il dise le motif qui lui trotte dans la tête, et qui, le reste du temps, flâne délicieusement. » J’avais étudié avec soin son œuvre ; deux caractères m’avaient frappé : l’étonnante facilité du talent, poussée jusqu’à la négligence, et l’absence trop visible de composition dans ses meilleurs romans.

1453. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Je pourrais vous dire aussi qu’ayant étudié Jean-Jacques Rousseau l’an dernier, j’ai cherché un effet de contraste : Racine, traditionaliste ; Rousseau, révolutionnaire ; Racine, catholique français, monarchiste ; Rousseau, protestant genevois, républicain ; Racine, artiste pur ; Rousseau, philosophe et promoteur d’idées… Mais ce parallèle, suggéré par un hasard, serait fort artificiel, et j’aime mieux vous avouer qu’il y a peu de rapports, sinon antithétiques, et encore pas sur tous les points, entre les deux personnages (quoiqu’il y en ait peut-être entre la Nouvelle Héloïse et le théâtre de Racine, père indirect du roman passionnel). […] Ils jugeaient que ce qu’il convient d’étudier chez les anciens et de leur emprunter, c’est simplement l’art d’exprimer clairement et exactement sa pensée, afin qu’elle soit plus efficace. […] Nos moines sont plus sots que pas un, et qui plus est, des sots ignorants, car ils n’étudient point du tout. […] Je fus, ajoute-t-il, bien aise de cette rencontre, qui me servit du moins à me délivrer de quelque commencement d’inquiétude, car je m’étudie maintenant à vivre un peu plus raisonnablement. […] Le fait est raconté par Louis Racine, confirmé par une lettre de Boileau, et n’est point démenti par l’édition des Amants magnifiques, où le roi figure parmi les danseurs, car nous savons d’autre part que le roi, qui devait y danser et qui avait étudié son rôle, ne dansa point.

1454. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

On pense bien que ces deux volumes d’Alphonse Daudet renferment d’autres tableaux étudiés et émouvants. […] Je saute bien des pages, bien des chapitres où figurent des personnages, des individualités très heureusement étudiées, et j’arrive au dénouement. […] Chacun, en arrivant, apercevait au milieu du cabinet, devant le lit, la bière ouverte ; et, malgré soi, chacun restait à l’étudier du coin de l’œil, calculant que jamais la grosse maman Coupeau ne tiendrait là-dedans. […] Si court que soit cet extrait, il peut donner au lecteur une idée de la façon dont est traité ce roman finement étudié, dont les péripéties ne sont pas le moindre intérêt. […] À force d’étudier les commentateurs, si nombreux en son pays, il avait perdu le sens vrai des textes.

1455. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Nous étudierons le mécanisme de cette servitude. « Rarement un esprit ose être ce qu’il est », a dit Boileau. […] Nous étudierons ce processus en détail ; mais, dès maintenant, il faut se demander pourquoi cela ? […] Banville et Gautier permettent d’étudier, sans légitime irritation, les colifichets du romantisme, et de prendre plaisir à ses jeux syntaxiques. […] Il est donc au moins aussi facile de les lire et de les étudier que Gœthe, par exemple, ou que Shakespeare, quand on ne sait ni l’allemand, ni l’anglais. […] Lorsque Charcot, ayant étudié la fausse circonvolution du langage humain, imagina son fameux schéma de la « Cloche » il crut qu’il était le maître de la parole.

1456. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

N’a-t-il pas étudié à fond et ne connaît-il pas admirablement les tortures infligées par la Rome impériale aux premiers chrétiens, et par les Japonais, les Thibétins, les Chinois, aux derniers envoyés du Christ ? […] De l’habitude qu’il a prise d’emprunter à Molière les titres de ses pièces (Un petit-fils de Mascarille, la Vertu de Célimène) nous avons le droit de conclure qu’il a sérieusement étudié ce grand homme — et qu’il l’a compris. […] Mais je me laisse emporter au courant de mon rêve… Je me crois toujours à cette époque, déjà lointaine, où j’étudiais près de vous, cher maître, et où j’ignorais encore l’abaissement du public moderne. […] ———— Nul ne s’aviserait de parler médecine, droit ou mathématiques, sans avoir, au moins quelque peu, étudié la matière ; et le premier venu (dont l’intelligence ne s’y est jamais appliquée une minute) prétend décider des choses littéraires, délicates et difficiles entre toutes, et qui demandent la plus longue initiation ! […] On a le génie, on a la patience, on étudie avec zèle les époques disparues, on exhume les moindres notes manuscrites enfouies dans les bibliothèques et les couvents, on pénètre jusqu’aux documents les plus secrets, qui permettent de faire aux événements dits historiques un encadrement pittoresque ; on arrive à savoir les maisons, l’ameublement et les repas anciens… Efforts perdus, conquêtes inutiles pour l’artiste comme pour le poète !

1457. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Puis, avertis, les spiritualistes eux-mêmes étudient les concomitances de l’âme et du corps : ils en montrent l’union plutôt que l’indépendance. […] S’il a choisi, pour les étudier, ses contemporains, c’est qu’il avait plaisir à connaître d’eux la plus récente idée qu’on se fit du hasard, de la vie et de la beauté. […] Courbaud, dans son livre, étudiait principalement la « conversion » d’Horace. […] C’est une crise de ce genre qu’étudie M.  […] Il dissèque de petits animaux et il étudie leurs « tropismes » ou réflexes.

1458. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Le cas de ce savant homme est piquant et nous offre un singulier phénomène : c’est que plus il a étudié et approfondi son auteur, plus il en a collationné de manuscrits, et plus aussi la tâche de choisir et de fixer un texte lui est devenue impossible.

1459. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Cette tradition, elle ne consiste pas seulement dans l’ensemble des œuvres dignes de mémoire que nous rassemblons dans nos bibliothèques et que nous étudions : elle a passé en bonne partie dans nos lois, dans nos institutions, dans nos mœurs, dans notre éducation héréditaire et insensible, dans notre habitude et dans toutes nos origines ; elle consiste en un certain principe de raison et de culture qui a pénétré à la longue, pour le modifier, dans le caractère même de cette nation gauloise, et qui est entré dès longtemps jusque dans la trempe des esprits.

1460. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Bayle que dix pages des siennes. » Ce même Basnage, qui avait écrit une Histoire des Juifs, avait mêlé les réflexions et la critique au récit ; il avait fait le philosophe dans une histoire, ce que Marais estimait une confusion, tellement que l’un, disait-il, dégoûterait de l’autre, si l’on n’était soutenu par la nouveauté du sujet : « Notre ami (c’est-à-dire Bayle) a bien senti ce dégoût, ajoutait-il ; aussi a-t-il mis la partie historique à part ; mais il y a des gens qui croient plaire par tout ce qu’ils font et qui ne veulent pas étudier le goût des autres.

1461. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

non, j’étudie Virgile et le latin. » Ce n’est donc pas un désaccord, c’est plutôt une harmonie, que son nom se rencontre dans un commentaire littéraire de Virgile.

1462. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Et comme en tout ceci il ne s’agit de donner tort à personne (ce qui serait puéril), mais seulement d’étudier à fond la situation morale d’une âme, je produirai la suite des passages qui ne laissent rien à désirer et qui sont comme la confession de La Mennais sur ce point capital et décisif de sa carrière.

1463. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Giraud, qui l’a si bien étudié et compris.

1464. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Qu’au moins un jour arrive où l’œuvre de Carrel recueillie vienne rendre sur lui et sur sa vraie forme de pensée, pour qui la voudra étudier de près, un durable et authentique témoignage !

1465. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Quant à la partie si délicate et si ondoyante des intentions, M.Mignet pense que, pour les trois derniers siècles, on peut arriver à la presque certitude, même de ce côté ; car on a pour cet effet des instruments directs : ce sont les correspondances et les papiers d’État, pièces difficiles sans doute à posséder, à étudier et à extraire ; mais, lorsqu’on y parvient, on surprend là les intentions des acteurs principaux, dans les préparatifs ou dans le cours de l’action et lorsqu’ils sont le moins en veine de tromper, puisqu’ils s’adressent à leurs agents mêmes, ou ceux-ci à eux, et au sujet des faits ou des desseins qu’il leur importe le plus, à tous, de bien connaître.

1466. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Enfin je fus bien aise de cette rencontre, qui servit du moins à me délivrer de quelque commencement d’inquiétude ; car je m’étudie maintenant à vivre un peu plus raisonnablement, et à ne me pas laisser emporter à toutes sortes d’objets.

1467. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Prévost avait étudié sur les lieux, et admirait sans réserve l’Angleterre, ses mœurs, sa politique, ses femmes et son théâtre.

1468. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

On pourra s’amuser un moment à voir le prince Alexandre étudier les sept arts et se faire adouber chevalier par sa mère, inaugurant la brillante carrière qui le mènera à figurer sur nos jeux de cartes entre Arthur et Charlemagne sous les traits d’un empereur à la barbe fleurie.

1469. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Il sorti du collège de Guyenne en 1546, étudia le droit, et devint conseiller à la Cour des aides de Périgueux dans le siège de son père, puis, cette cour étant supprimée en 1557, conseiller au Parlement de Bordeaux.

1470. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Une influence impérieuse doit grandir de ce folklore partout étudié à présent ; elle nous envahira comme elle faillit envahir les mystiques Allemagnes aux temps du Romantisme, — ces temps qui furent là-bas les frères de notre présent.

1471. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Calvin en donna le premier modèle, et l’on a pu voir à ses effets pendant plus de soixante ans, et depuis lors à l’empreinte dont il a marqué tous ceux qui ont étudié Calvin, combien cet instrument a eu de puissance et comment il l’a tirée de sa parfaite conformité avec l’esprit français.

1472. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Il a lu Darwin, Haeckel… Il a étudié les mystères de notre origine, suivi notre évolution depuis la monère primitive.

1473. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Étudier les personnages de Polus et de Calliclès dans le Gorgias de Platon.

1474. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Tout ceci semble étrange et presque ridicule ; mais, pour peu qu’on étudie la marquise, on reconnaît qu’il y a du vrai dans cette manière de voir, et que le goût même du xviiie  siècle s’y retrouve au naturel.

1475. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

La carrière publique de Malesherbes s’ouvrit donc en 1750, et, à partir de ce moment, il faudrait le diviser lui-même sous plusieurs aspects et sous plusieurs chefs pour le suivre et l’étudier convenablement.

1476. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Ses écrits, ses actes de ce temps doivent s’étudier, non point selon l’interprétation posthume qu’il en a donnée, mais dans l’histoire même et aux sources.

1477. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Or cet examen tend à montrer que l’observation des phénomènes de tout ordre a donné lieu à des interprétations diverses, successives et contradictoires ; il fait voir, qu’au gré de la prédilection des auteurs, les problèmes les mieux étudiés reçoivent encore, les solutions les plus variables.

1478. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Enfin, se fractionnant et se transposant, elle fait éclore ces sciences d’observations, les dernières venues, la psychologie, qui analyse et classe les états de conscience, la physiologie du cerveau et des centres nerveux, qui étudie, selon les procédés des sciences naturelles, les organes de la pensée.

1479. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

J’étudiais la valeur d’un coup de soleil sur sa figure, avec la densité de l’ombre portée par la visière de sa casquette.

1480. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

L’histoire véridique, l’histoire vraie, l’histoire définitive, désormais chargée de l’éducation du royal enfant qui est le peuple, rejettera toute fiction, manquera de complaisance, classera logiquement les phénomènes, démêlera les causes profondes, étudiera philosophiquement et scientifiquement les commotions successives de l’humanité, et tiendra moins compte des grands coups de sabre que des grands coups d’idée.

1481. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

C’est un point plus spécial qu’étudie notre troisième texte ; mais il évoque à vrai dire l’unique problème de la vie politique.

1482. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

On pourrait facilement établir qu’Alexandre Dumas père, George Sand, Erckmann-Chatrian, Jules Verne, ont eu le secret de se faire entendre des masses, et comment, par le côté technique ou artistique, ils méritent d’être étudiés ; comment, d’autre part, la valeur morale est, chez eux, inférieure à la valeur littéraire, ou insuffisante, ou tout à fait absente.

1483. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Une autre preuve peut-être que Boileau, qui parfois a si bien compris et rendu le Traite du sublime de Longin, avait trop peu étudié le sublime dans Pindare et n’admirait pas assez le génie de ce grand poëte, c’est qu’il a cru de bonne foi l’avoir imité, dans son ode sur la prise de Namur, ville trop tôt reprise par le roi Guillaume, et ode parodiée alors si plaisamment par le poëte anglais Prior, chargé plus tard d’une ambassade à la cour de France, où Fénelon goûtait beaucoup son entretien, et où Boileau a dû le rencontrer quelquefois.

1484. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

La lumière répandue, le soir, dans ces pièces, par de hauts lampadaires, est à la fois amortie et teintée par des abats-jour rougeâtres, jaunes, verts, de forme excentrique, souvent bordés de dentelle noire ; les personnes éclairés de cette manière semblent tantôt baignées dans un brouillard bariolé transparent, tantôt enveloppées d’une clarté colorée, tandis que des pénombres savantes voilent mystérieusement les angles et les fonds, et que d’artificieux accords de couleurs fardent les meubles et les bibelots d’une originalité qu’ils n’ont pas à l’éclairage naturel ; quant aux personnes, elles se complaisent, de leur côté, dans des poses étudiées qui leur permettent de faire passer sur leurs visages des effets de lumière à la Rembrandt ou à la Schalcken. […] Cela explique qu’en France l’hystérie et la neurasthénie soient si fréquentes et apparaissent sous des formes si variées, et qu’on ait pu les étudier dans ce pays plus exactement que partout ailleurs. […] Le mysticisme que j’ai étudié jusqu’ici est l’incapacité, basée sur une faiblesse de volonté congénitale ou acquise, de diriger par l’attention l’action de l’association d’idées, d’attirer dans le cercle lumineux central de la conscience les représentations-frontières nébuleuses, et de supprimer les aperceptions incompatibles avec celles qui fixent justement l’attention. […] En attendant, elle ne parle pas de la cause première des phénomènes, tant qu’elle a encore un si grand nombre de causes proches à étudier.

1485. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Plus ce recueil sera connu, plus il sera apprécié ; il tiendra sa place dans les bibliothèques les mieux composées, après le Cours de littérature de La Harpe ; le jeune homme qui veut cultiver les lettres aura besoin de l’étudier, et l’homme fait, qui a profité à l’école de nos meilleurs critiques, le lira encore avec fruit et surtout avec plaisir. […] Dans le joli roman de Gil Blas, le docteur Sangrado, voulant initier Gil Blas à son art, lui dit : « Mon ami, toute la médecine consiste à faire saigner et boire de l’eau chaude ; d’autres étudient toute leur vie, sans jamais devenir savants ; et toi, sansavoir jamais étudié, te voilà devenu aussi savant que moi. » Mettez Voltaire à la place du docteur Sangrado, et supposez au lieu de Gil Blas un jeune aspirant au bonnet de docteur académique, auquel le patriarche adresse ce discours : « Mon ami, toute la philosophie consiste à n’avoir point de religion, et à ne consulter que son intérêt personnel. Tu passerais ta vie à étudier, que tu ne trouverais pas d’autre résultat dans les livres de nos jurisconsultes et de nos sages ; ainsi, moque-toi de tous les hommes et de tous les principes ; fais ton chemin à quelque prix que ce soit ; la bonne compagnie te regardera comme un génie supérieur, et, dès ce moment, tu peux te flatter qu’en morale et en politique, tu en sais tout autant que moi. » Toute la secte repose, en effet, sur ces deux grands pivots : le matérialisme et l’égoïsme sont à la philosophie moderne ce que la saignée et l’eau chaude étaient à la médecine du docteur Sangrado. […] Il est fâcheux pour des Français que plus de la moitié d’un ouvrage qui devait être un monument littéraire, ne puisse servir qu’à des étrangers qui étudient notre langue et commencent à épeler nos auteurs ; il est triste pour Corneille de n’avoir pas eu un interprète digne de lui, un commentateur exempt de passions et de préjugés ; c’est parce que Voltaire est du métier qu’il est souvent injuste à l’égard du père de la tragédie : il le juge d’après lui-même ; c’est un nain très bien fait dans sa petite taille, qui s’efforce de toiser un géant. […] « Bien que j’aie remarqué, dit Longin, plusieurs fautes dans Homère et dans tous les plus fameux poètes, et que je sois peut-être l’homme du monde à qui elles plaisent le moins, j’estime après tout que ce sont des fautes dont ils ne se sont pas souciés, et qu’on ne peut appeler proprement fautes, mais qu’on doit simplement regarder comme des méprises et de petites négligences qui leur sont échappées, parce que leur esprit, qui ne s’étudiait qu’au grand, ne pouvait pas s’arrêter aux petites choses ; en un mot, je maintiens que le sublime, bien qu’il ne se soutienne pas également partout, quand ce ne serait qu’à cause de sa grandeur, est au-dessus de tout 11. » Longin parle ensuite de quelques auteurs qui ne font jamais de faux pas, et n’ont rien qui ne soit écrit avec beaucoup d’élégance et d’agrément  : il cite, entre autres, un certain poète tragique nommé Ion, dont les pièces de théâtre, régulières et bien soutenues, étaient regardées comme parfaites par les esprits vulgaires.

1486. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Dans l’homme, c’est l’être social qu’on s’accorde à trouver le plus intéressant, le plus digne d’être étudié et connu ; le point de vue sociologique est devenu dominant sur toute la ligne des sciences morales. […] Mais si l’on considère le nombre des œuvres non plus simplement fameuses, mais connue », mais lues et toujours étudiées, réellement immortelles, actuellement vivantes, dans son rapport avec le nombre des auteurs renommés, toute hésitation cesse : on se sent confondu devant l’infériorité effrayante du chiffre, devant l’énormité de la disproportion. […] Lis-moi, étudie-moi, fais passer ma substance et ma forme dans ta pensée et dans ton style, sinon tu manqueras tes examens et ta carrière. […] L’auteur de cette spirituelle réflexion n’avait pas à entrer dans les distinctions et les réserves dont on ne s’avise que lorsqu’on étudie pour elle-même la question qu’il effleure en passant. […] Jean le Maire de Belges, autre génie précoce, fut étudié et admiré par Ronsard, qui l’honora du titre de « maître ».

1487. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

En tout cas, le vieillard avait raison, la vraie comédie étant la peinture des mœurs du jour, et il avait raison encore s’il devinait que c’était la vraie comédie de Molière qui faisait son avènement : les ridicules de l’homme, mais particulièrement de la société de son temps, c’était ce que devait étudier Molière et c’est ce qu’il faisait pour la première fois. […] Nous nous en occuperons donc quand nous en serons à étudier les principes généraux de Molière sur L’art dramatique. […] J’étudierai plus loin cette sorte de revirement de Molière qui en ses commencements a fait soutenir la thèse de l’ignorance des femmes par son personnage antipathique et qui maintenant fait soutenir la thèse de l’ignorance des femmes par son personnage sympathique. […] et Chrysale dit : Il n’est pas bien honnête et pour beaucoup de causes, Qu’une femme étudie et sache tant de choses. […] Sachez, s’il vous plaît, Monsieur Lysidas, que les courtisans ont d’aussi bons yeux que d’autres ; qu’on peut être habile avec un point de Venise et des plumes, aussi bien qu’avec une perruque courte et un petit rabat uni ; que la grande épreuve de toutes vos comédies, c’est le jugement de la Cour ; que c’est son goût qu’il faut étudier pour trouver l’art de réussir  ; qu’il n’y a point de lieu où les décisions soient si justes  ; et sans mettre en ligne de compte Ions les gens savants qui y seuil, que, du simple bons sens naturel et du commerce de tout le beau monde, on s’y fait une manière d’esprit qui, sans comparaison, juge plus finement des choses que tout le savoir enrouillé des pédants.

1488. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Le modèle qu’il s’est proposé l’opprime et l’enchaîne dans une imitation qui le rétrécit ; il n’aspire qu’à bien copier ; il fait des assemblages de centons qu’il appelle vers latins ; il s’étudie à retrouver les tournures vérifiées des bons modèles ; il n’arrive qu’à fabriquer un latin emphatique, gâté, hérissé de disparates. […] Voici le latin de Boëce, si étudié, si joli, et qu’on ne saurait rendre en français.

1489. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Soixante années de bons services rendus à Votre Majesté et à ses prédécesseurs, et son extrême vieillesse, valent bien qu’on lui pardonne quelque faute ; toutefois, s’il en a fait de telle nature qu’elle exige punition, ôtez-lui sa charge, et laissez à la mort, qui est si proche de lui, à lui ôter la vie. » Le roi lui répondit: « Anâ kanum 18, duchesse, ma mère, son affaire est faite ; il vient de mourir. » Les femmes, dans tout l’Orient, surtout celles de qualité, ne s’étudient point à réprimer les passions, ce qui fait qu’elles en sont toujours agitées avec fureur. […] L’envie que j’avais d’étudier la langue et les sciences m’avait toujours porté à demeurer à la ville, parmi le monde persan.

1490. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Il en est exactement de ces chansonniers de carrefour ce qu’il en est des peintres de caricatures, qui s’étudient à prendre la figure humaine en moquerie et à la traduire en dérision. […] Sans lien avec le gouvernement, sans affiliation avec les oppositions dynastiques et antidynastiques, je m’étudiais à l’éloquence par les beaux exemples que j’avais sous mes yeux dans les Chambres ; je cultivais la poésie dans les intervalles, ou j’écrivais l’histoire pour bien comprendre la politique dont elle est l’interprète.

1491. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

J’étudie maintenant, sur des corps semblables au mien, la configuration de cette image particulière que j’appelle mon corps. […] Les psychologues qui ont étudié l’enfance savent bien que notre représentation commence par être impersonnelle.

1492. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

« Les chirurgiens de robe-courte, ajoute-t-il, ayant eu la facilité de recevoir parmi eux, suivant les lettres-patentes du mois de mars 1656, enregistrées au parlement, un corps entier de sujets illitérés qui n’avoient pour partage que l’exercice de la barberie, & l’usage de quelques pansemens aisés à mettre en pratique ; l’école de chirurgie s’avilit bientôt par le mêlange d’une profession inférieure ; ensorte que l’étude des lettres y devint moins commune qu’elle ne l’étoit auparavant : mais l’expérience a fait voir combien il étoit à desirer que, dans une école aussi célèbre que celle des chirurgiens de saint Côme, on n’admît que des sujets qui eussent étudié à fond les principes d’un art, dont le véritable objet est de chercher dans la pratique, précédée de la théorie, les règles les plus sures qui puissent résulter des observations & des expériences. […] quiddités, horreur du vuide, formes substantielles, étudia la nature, en développa les causes & les effets. […] A l’âge de quatorze ans, il vint étudier à Paris. […] Dans son livre des études monastiques, publié l’an 1691, il s’attache à prouver que les moines non seulement peuvent, mais doivent encore étudier. […] Il avoit étudié sous leur père Cossart : il étoit en relation avec tout ce qu’il y avoit alors de gens distingués dans le corps.

1493. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le style correct, la bonne langue, le discours y naissent d’eux-mêmes, et ils s’y perfectionnent bien vite ; car le raffinement est le but de la vie mondaine ; on s’étudie à rendre toutes les choses plus jolies et plus commodes, les meubles comme les mots, les périodes comme les ajustements. […] Je vois des gentilshommes, assis sur des fauteuils dorés, fort calmes d’esprit, fort étudiés dans leurs paroles, observateurs froids, sceptiques diserts, experts en matière de façons, amateurs d’élégance, curieux du beau langage autant par vanité que par goût, et qui, occupés à discourir entre un compliment et une révérence, n’oublieront pas plus leur bon style que leurs gants fins ou leur chapeau. […] Mais pour le reste il est écolier ; même, chez lui, le pédant perce, le pire des pédants, celui qui, ne sachant pas, veut paraître savoir, qui cite l’histoire de tous les pays, allègue Jupiter, Saturne, Osiris, Fo-hi, Confucius, Manco-Capac, Mahomet, et disserte sur toutes ces civilisations si mal débrouillées, si inconnues, comme s’il les avait étudiées solidement, dans les sources, lui-même, et non pas sur des extraits de son secrétaire ou dans les livres de seconde main. […] Les façons étaient douces et les sentiments étaient durs ; le langage était étudié, les idées étaient frivoles.

1494. (1899) Arabesques pp. 1-223

Il est donc intéressant d’étudier les écrits où ils formulent leurs désirs et leurs désillusions ; et c’est pourquoi les résultats de l’enquête ouverte par la revue l’Effort (numéro de février) « sur le sens énergique chez la jeunesse », méritent l’analyse. […] Plutôt que de considérer les animaux et les fleurs comme les symboles baroques d’une doctrine de souffrance et de mort, aime-les pour eux-mêmes, étudie-les : leurs formes, leurs fonctions, leur beauté t’en apprendront plus long sur l’univers que les catéchismes et les missels. […] S’il va par bonds, s’il affectionne les raccourcis, s’il se refuse à la froide énumération des traités et des chartes, c’est pour rechercher, dans les cœurs, les causes profondes des actes qu’il étudie, c’est pour surprendre, sur le vif, maints rapports entre l’âme humaine et l’âme universelle dont elle procède. […] M. de Régnier, qui étudie la nature en jouant de la flûte sous les fenêtres de l’Institut, le trouve sublime.

1495. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Cette petite excursion sur le système des formations latines, suffit pour faire entrevoir l’utilité & l’agrément de ce genre d’étude : nous osons avancer que rien n’est plus propre à déployer les facultés de l’esprit ; à rendre les idées claires & distinctes ; & à étendre les vûes de ceux qui voudroient, si on peut le dire, étudier l’anatomie comparée des langues, & porter leurs regards jusque sur les langues possibles. […] De tuer ils ont fait tu-er, & ont allongé de même la prononciation de ruine, violence, pieux, étudier, passion, diadème, jouer, avouer, &c.

1496. (1898) La cité antique

De la nécessité d’étudier les plus vieilles croyances des anciens pour connaître leurs institutions. […] Pour connaître la vérité sur ces peuples anciens, il est sage de les étudier sans songer à nous, comme s’ils nous étaient tout fait étrangers, avec le même désintéressement et l’esprit aussi libre que nous étudierions l’Inde ancienne on l’Arabie. […] Il faut donc étudier avant tout les croyances de ces peuples. […] On étudia, on compulsa ces monuments authentiques. […] L’homme n’a pas eu à étudier sa conscience et à dire : Ceci est juste ; ceci ne l’est pas.

1497. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Aussi est-il « l’esclave de la réalité… Une fois qu’il a constaté la foi religieuse de son héroïne, il en étudie les conséquences, objectivement, même si elles sont contraires à ses idées politiques et philosophiques… Le plaisir de voir les choses telles qu’elles sont et la force de la curiosité l’emportent sur ses passions intellectuelles… ». […] Au moins les philologues qui scrutent les vieux manuscrits ont-ils le plaisir d’étudier des chefs-d’œuvre et de les servir. […] Déjà grandi, Mac Orlan est étudié deux fois. […] Il lit le Barbier de Séville, le second Faust (avec une juste admiration), Milton, Browning, Giraudoux, Corneille… Il étudie Horace, tantôt sublime, tantôt moins agréable.

1498. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

La haute et lumineuse raison qui préserva les beaux génies épiques des impressions du goût éphémère, du fard des grâces mesquines, et de tous les vices qui prêtent aux écrits une vogue momentanée, ne les rendit pas si indépendants de l’influence générale de leur siècle et de leur nation, qu’ils n’en gardassent empreints en eux les stigmates originaux et distinctifs, sur lesquels on étudie facilement la nature d’épopée en harmonie avec le caractère des peuples et des temps qui les ont vu naître. […] Ce vers sera notre excuse envers les Le Moynej, les Chapelain, et le fécond Scudéryk qui, nous dit-il, en une préface, a pris soin d’étudier et de méditer toutes les poétiques, et tous les poèmes connus dans les langues mortes et vivantes, afin que son érudite Minerve l’aidât à composer sur les règles infaillibles de l’art, cet Alaric, dont il dédia le fatras à la reine Christine. […] Après avoir étudié dans Racine et dans Boileau les mystères de notre langue plus imitative que ne le présument ceux qui n’y sont pas initiés, étudions-les dans nos auteurs plus modernes ; nous ne l’accuserons plus de nous refuser toutes les ressources de l’euphonie, en lisant Lebrun et Delille, qui consumèrent leur vie à saisir la délicatesse de ses riches modulations. […] Ne craignons ni de trop nous élever, ni de trop descendre en ennoblissant ou en humiliant nos termes, selon la convenance des objets grands ou petits que nous présente la nature ; revêtons-la toute entière de nos souples et justes expressions, étudions jusqu’à ses moindres contours, et appliquons-y bien notre style ; ses formes animées, et toujours diverses, lui prêteront tour à tour la grâce, la vigueur, et la fierté. […] Étudions assidûment en eux les secrets de l’art, sans nous défier de notre langue : elle n’est timide que pour les esprits faibles, et ingrate que pour les imaginations stériles ; mais elle abonde en moyens éloquents et clairs, pour les passions, pour les récits, les peintures, et dans les comparaisons qui sont, pour ainsi dire, les épisodes de la diction.

1499. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

, Goethe docteur en droit, beau, noble, aimable, après de fortes et libres études commencées à Leipzig, continuées à Strasbourg, et ayant su résister dans cette dernière ville à l’attraction vers la France, est rappelé à Francfort sa cité natale, et de là il est envoyé par son père à Wetzlar en Hesse pour se perfectionner dans le droit et y étudier la procédure du tribunal de l’Empire ; mais en réalité, et sans négliger absolument cette application secondaire, il est surtout occupé de lire Homère, Shakespeare, ou de se porter vers tout autre sujet « selon que son imagination et son cœur le lui inspireront ».

1500. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

je ne veux pas mourir ici, je veux mourir au soleil. » Jusqu’à son dernier mot, on put voir qu’Horace n’était pas seulement un talent, mais une nature ; et c’est à ce titre que nous nous sommes fait un plaisir et un devoir sérieux de l’étudier.

1501. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Un livre, par lui publié à Londres en 1797, l’Essai sur les Révolutions, était la source la plus abondante et la plus native où l’on pût étudier cette jeunesse confuse.

1502. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

— Oui, messieurs ; mais, moi aussi, j’ai voulu étudier cette question ; j’ai lu les réquisitoires du parquet d’alors, je les ai comparés à d’autres réquisitoires plus récents, et j’en ai souffert pour les honnêtes gens qui s’étaient vus obligés de soutenir, en des termes qui se ressemblent fâcheusement à toutes les époques, de semblables accusations contre un homme de bien.

1503. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Étudiez ce gouvernement et rougissez de ces assauts que vous donnez à ces palais et à ces temples de la civilisation primitive, toute spiritualiste, au nom d’une civilisation de trafic, d’or et de plomb.

1504. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Un usage que je vous recommande surtout d’observer avec la plus scrupuleuse exactitude, c’est de vous lever chaque jour de bonne heure, parce qu’indépendamment de l’avantage qui en résulte pour la santé, on a le temps de penser à toutes les affaires de la journée et de les expédier ; vous trouverez cette pratique extrêmement utile dans votre profession, ayant à dire l’office, à étudier, à donner audience, etc.

1505. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Les théories de l’« Art poétique » (Fin) Quand on sait combien Boileau a été insouciant de l’histoire et des formes accidentelles qui manifestent diversement l’unité essentielle du type humain, on ne s’attend guère à rencontrer dans l’Art poétique, au IIIe chant, à propos de la tragédie, des vers tels que ceux-ci : Des siècles, des pays, étudiez les mœurs ; Les climats font souvent les diverses humeurs.

1506. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Presque jusqu’à son entrée dans la vie politique, il n’est pas mis dans la nécessité d’étudier son semblable, de le pénétrer, d’y saisir les mobiles, les ressorts, les modes d’action : et alors il sera trop tard pour faire le métier de psychologue.

1507. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Gustave Kahn C’est parallèlement aux romans de MM. de Goncourt, Daudet et Zola qu’il faut étudier les romans de Catulle Mendès.

1508. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Tous s’étudiaient à emprunter à l’antiquité ce qui y est plus particulièrement le fruit des mœurs des formes de la société civile et politique, des religions, du sol, tout ce qui la fait différer essentiellement des temps modernes, et en particulier de la France.

1509. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

— par un mauvais hiver pluvieux qui faisait couler dans les rues de Berlin une intarissable boue — j’étudiais censément la philologie.

1510. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Il y étudia beaucoup et sur d’autres matières encore que celles qu’on y enseignait, ou du moins il les prit dans un tout autre sens, et s’annonça dès cet âge comme un esprit philosophique et indépendant.

1511. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

* * * Plus je le regarde, plus j’étudie ses traits, plus je trouve sur cette figure un air de souffrance morale, que je n’ai vu persister sur aucune physionomie dans la mort, plus je suis frappé de sa navrante tristesse.

1512. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Je dis que l’amour, jusqu’à présent, n’a pas été étudié dans le roman, d’une manière scientifique, et que nous n’en avons présenté que la part poétique.

1513. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Il est donc de la plus grande importance d’étudier de bonne heure cette histoire.

1514. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Du caractère épicurien — il faut l’étudier d’assez près pour compléter la figure de La Fontaine — voici ce que je dirai.

1515. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Sont-ce leurs attaches et leurs mouvements que j’y viens étudier ; ou bien est-ce une impression de beauté et d’harmonie, ou la représentation puissante de quelque grand drame de l’histoire que je suis venu demander à l’œuvre d’art et que je lui suis reconnaissant de m’avoir donnée ?

1516. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Nulle part le génie de la Grèce dorienne, ionienne et attique ne fut plus admiré, plus finement étudié, plus imité que dans Alexandrie ; nulle part tous les trésors de science, d’art inventif et d’imagination populaire, que laissaient après soi plusieurs générations héroïques et inspirées, ne pouvaient être aussi bien recueillis.

1517. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Il étudie le traité de Cicéron sur l’Amitié ; il cherche à pénétrer le sens difficile des auteurs latins. […] Mazzini, qui l’a étudié avec amour, ne consent à voir en lui qu’un chrétien et non un catholique. […] Ce devrait être un jeu pour un Français, qui a étudié pendant tout le cours de son éducation universitaire le grec et le latin, que d’apprendre par surcroît les deux langues sœurs de la sienne, comme elle filles de Rome. […] Il contemple, il étudie les chefs-d’œuvre nouvellement rassemblés dans la galerie royale de Dresde, où Winckelmann s’initiait à l’esprit de l’antiquité. […] Il lui faut pour cela étudier les causes du mal.

1518. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Nous étudions les phénomènes de la morbidité plutôt que les manifestations de la santé. […] Le maître russe ne s’est même pas donné la peine d’étudier les idées et l’œuvre de Wagner ; et c’est de sa part faire preuve d’une légèreté vraiment difficile à pardonner que d’émettre dans ces conditions, des jugements qui restent sans portée parce qu’ils portent à faux. […] Quiconque étudiera consciencieusement et sans préjugés les œuvres de Wagner devra reconnaître ce fait. […] L’histoire n’étudie les évolutions et les révolutions de la politique qu’au point de vue de la part plus ou moins large qu’y ont prise le caprice ou les erreurs de quelques personnages ; elle s’occupe plus spécialement d’accidents trop personnels pour nous révéler des lois générales. […] C’est un exposé d’une incomparable clarté, que tout musicien devrait étudier et connaître à fond, qui devrait même servir de base à toute notre éducation musicale, de préférence à l’étude du solfège tel qu’il est généralement enseigné, c’est-à-dire presque exclusivement consacré à la définition et à l’analyse des intervalles.

1519. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

L’art nouveau est là : on n’étudie plus les hommes comme de simples curiosités intellectuelles, dégagées de la nature ambiante ; on croit au contraire que les hommes n’existent pas seuls, qu’ils tiennent aux paysages, que les paysages dans lesquels ils marchent les complètent et les expliquent. » Voilà des dires sublimes, et qui auront fait subir à l’art une évolution irrémédiable ! […] Si elle étudie un paysan, ce n’est point dans sa pensée (par quoi il se restreint à soi), ni dans ses petites passions (par quoi il ne communique qu’avec un ou deux êtres), mais dans son travail (qui, malgré tout, demeure le centre de son destin), parce qu’alors il devient un héros.

1520. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Et toute ma distraction est dans ma chambre aux volets fermés, et où les tapisseries sont comme serrées dans l’ombre, d’étudier la lumière sur le seul panneau où filtre un peu de jour. […] Hier, j’étais à la Bibliothèque de l’Opéra, demain, j’irai chez un notaire, successeur du notaire de La Guimard, copier le Contrat de mariage de la danseuse, un autre jour, j’irai prendre, chez Groult, la description de son portrait en Terpsichore, peint par Fragonard dans son hôtel de la Chaussée-d’Antin, un autre jour j’irai, à Pantin, retrouver ce qu’il peut rester de son érotique théâtre, un autre jour encore, j’irai chez Prieur de Blainville, s’il existe encore, étudier la gouache de la rare estampe du Concert à trois.

1521. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Ce n’était ni étudié ni travaillé, et, le lendemain, cela faisait une chanson charmante, que tous répétaient déjà.

1522. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

MADAME DE KRÜDNER197 Dans les personnes contemporaines dont les productions nous ont amené à étudier la physionomie et le caractère, nous aimons quelquefois à chercher quels traits des âges précédents dominent, et à quel moment social il serait naturel de les rapporter comme à leur vrai jour.

1523. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

La portion extérieure en est fort claire et fort simple ; il étudia beaucoup, se distingua dans ses classes, se concilia l’amitié de ses condisciples et de ses maîtres ; il allait deux fois le jour au collège ; il sortait probablement tous les dimanches ou toutes les quinzaines pour passer la journée chez sa grand’mère.

1524. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

La morale a tout à y recueillir, l’imagination n’a rien à y colorier ; les passions humaines, cette âme de l’épopée, en sont exclues ; les prédications d’un homme né dans la cabane d’un artisan et suivi de village en village par douze pauvres pêcheurs de Galilée ne sont un poème que pour les philosophes qui étudient à loisir la semence et la germination des vérités divines.

1525. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

C’est dans ce portrait surtout qu’il faut étudier les véritables opinions de Tacite : on se caractérise par ses amitiés ; on se juge par les jugements qu’on porte sur les autres.

1526. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

« — Écoutez-moi bien », leur dis-je alors en prenant résolument la parole ; et bien m’en prit d’avoir profondément étudié trente ans l’économie politique pour leur classifier à eux-mêmes leurs tendances, et leur démontrer, dans une longue et cordiale improvisation, que ce qu’ils demandaient, c’était tout simplement la tyrannie la plus meurtrière des classes laborieuses, le monopole le plus insolent qui ait jamais abâtardi l’espèce humaine en masse, pour créer, par ce monopole, le privilège des classes renversées, de l’aristocratie de la main-d’œuvre contre la démocratie des producteurs et des consommateurs ; « — Écoutez-moi bien, leur dis-je, je vais vous faire ma profession de foi d’ignorance.

1527. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

La plus âgée des jeunes personnes s’enferme seule dans sa petite chambre pour lire, étudier, écrire, prier solitaire.

1528. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

CLXXII Mais au lieu de cela, mon père, elle ne parla seulement pas de la musique nocturne, pensant sans doute que j’avais étudié un air pour la neuvaine de Montenero, pèlerinage de matelots de la ville de Livourne, et, d’une voix très douce et très encourageante, elle me demanda ce que je comptais faire tout à l’heure en sortant de chez eux, et si j’avais quelque père et quelque mère ou quelque corps de pifferari ambulants qui me recueillerait à Prato, ou à Pise, ou à Sienne, pour me reconduire dans les Abruzzes, d’où je paraissais être descendu avec ma zampogne.

1529. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Mais à coup sûr, il avait étudié la théologie avec fruit, et sa science lui demeura.

1530. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Sully-Prudhomme, trop fidèle à ses habitudes d’analyse, procède méthodiquement, divise ce qu’il faudrait ramasser, étudie successivement les sensations du goût, de l’odorat, de la vue, de l’ouïe et du toucher  Puis, cette description du bonheur de tous les sens à la fois, il fallait qu’elle fût ardente, caressante, enveloppante, voluptueuse ; qu’il y eût de la flamme, et aussi de la langueur, de la mollesse et quelquefois de l’indéterminé dans les mots  Or, M. 

1531. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

la dite agglomération ferait mieux d’élever des choux de Bruxelles, ou d’étudier le Tango, que de décerner des prix.

1532. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Malgré la précoce beauté de ces grands traits de philosophie chrétienne, qui sont la part de la Réforme dans Ronsard, et quoiqu’il y ait en beaucoup d’endroits de son recueil de l’imagination, du feu, de la fécondité, quelque invention de style, ce poète équivoque placé entre les petites perfections de la poésie familière de Marot et la haute poésie de Malherbe, ne sera jamais un auteur qu’on fréquente ; mais, comme représentant d’une époque, il y aura toujours justice à l’apprécier et profit à l’étudier.

1533. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Taine est classique, les professeurs la lisent et la commentent, les élèves, non seulement en France, mais en Angleterre, en Italie, en Allemagne, l’étudient ; les mondains même la feuillettent, les jeunes gens l’admirent ; il y a toute une école historique qui suit sa méthode ; Nietzsche ne cache point l’influence que Taine a eue sur lui, et c’est l’un de ses rares contemporains auxquels il fasse grâce ; enfin deux romanciers bien différents, mais dont l’action opposée fut presque aussi forte sur les lecteurs cosmopolites, M. 

1534. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Cet ouvrage étudie la doctrine wagnérienne et la différence de l’opéra traditionnel et du drame musical wagnérien.

1535. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Ceux qui étudient les objets au microscope voient très souvent une « image consécutive » de l’objet, qui persiste quelques instants après qu’ils ont cessé de le regarder.

1536. (1904) En méthode à l’œuvre

Est-il en passant, nécessaire de remarquer quelle étrange incompréhension de la langue et de sa plus essentielle phonétique, et de son euphonie, a été, de plusieurs, la suppression dans les vers de l’E muet, — en quoi ils se démontrent sourds aux demi-tonalités et de plus délicates nuances encore… Ainsi dit, nous ne voulons même un instant nous arrêter à étudier l’onde multiple et idéale du Rythme, — qui, pour en avertir maintenant, ne peut provenir de la traditionnelle pauvreté de la règle d’équidistances des temps marqués, dont s’est mesuré le vers.

1537. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Vaugelas dit innocemment : « Dans les doutes de la langue, il vaut mieux pour l’ordinaire consulter les femmes et ceux qui n’ont point étudié que ceux qui sont bien sçavans en la langue Grecque et en la Latine.  » Et Vaugelas, vraiment, ne trompe jamais.

1538. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Il est vrai qu’aujourd’hui peu de gens sont capables de l’étudier dans sa langue ; que ceux même qui le lisent dans la traduction latine, avoüent la plûpart ingénument, qu’ils ne le trouvent pas encore trop intelligible, et que nos plus habiles ecrivains auroient peine à en faire une traduction françoise, exacte et en même tems agréable.

1539. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Nous ne savons pas pourquoi, ou plutôt nous le savons trop, on s’étudie depuis quelque temps à rapetisser les causes de cette révolution ; c’est sans doute pour en rapetisser la portée.

1540. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Tout ces gens qui ne comprennent rien au catholicisme, qu’ils ne savent pas et qu’ils n’ont point étudié, n’ont qu’une seule façon de procéder contre lui, mais cette façon ne manque jamais son coup sur les imbéciles.

1541. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Sully est assez vif, mais a quelques tendances peut-être à triompher trop vite, l’auteur, se plaçant sur le véritable terrain, c’est-à-dire sur celui de la physiologie-psychologie, étudie scrupuleusement la question du rire, en demandant tous les renseignements possibles, et il a bien raison, à la science des enfants et à la science des sauvages (il doit y avoir des mots grecs pour désigner ces deux branches de l’anthropologie ; mais je les ignore). […] Il n’avait pas étudié les sauvages. […] Il étudie ; il cherche à comprendre. […] Dans mes loisirs des vacances j’étudierai peut-être la Bérénice de Corneille. […] … » De Mme Dorval elle disait : « Sans avoir étudié plus consciencieusement son art, elle a peut-être reçu des lumières plus vives ; son esprit est peut-être plus souple en même temps que sa taille et ses traits.

1542. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Joannidès, tout jeune homme, né à Manchester, de parents grecs, venu à Paris pour étudier la peinture, et qui, se passionnant pour le théâtre, n’y a guère étudié que la Comédie-Française, a écrit un livre véritablement nécessaire et qu’on s’étonne que personne n’ait eu l’idée d’écrire plus tôt. […] Qu’on prenne surtout bien la peine de l’étudier ou, tout au moins, de le lire. […] C’est une solution simple et élégante ; mais ne serait-il pas à propos de profiter de l’occasion d’un anniversaire de la naissance de Molière pour étudier de lui une pièce peu jouée, peu connue, La Critique de l’École des femmes, L’Amour peintre, George Dandin, La Comtesse d’Escarbagnas, et pour nous la faire connaître, puisqu’en fait de pièces de théâtre on ne connaît que ce qu’on a vu jouer ? […] En attendant, il est difficile à un dilettante très au courant des choses du théâtre contemporain de n’en point parler quand il étudie une période peu ancienne de l’histoire de notre théâtre. […] » Je puis me tromper sur les idées de Voltaire relativement à l’art du comédien ; mais, en tout cas, elles sont très curieuses à étudier et l’on trouvera dans le livre de M. 

1543. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

C’étaient quelquefois des prêtres, des membres du « bas clergé », plus souvent des cloërs (clercs), c’est-à-dire, comme on les désigne en Bretagne et comme le bon Renan aimait à se désigner lui-même, des « prêtres manqués », des fils de paysans ou d’ouvriers qui « avaient étudié pour être prêtres » et qui, pour une raison ou pour une autre, avaient renoncé au sacerdoce avant d’y entrer. […] C’est cette histoire qu’il reste à étudier. […] Etudier Pixérécourt, Cuvélier, Caignez, Ducange et quelques autres, d’un peu près, comme précurseurs des romantiques et surtout comme créateurs du goût public qui a rendu le théâtre romantique possible, ce qui expliquerait peut-être pourquoi le théâtre romantique a eu une carrière si courte, ayant été plutôt la fin éclatante de l’évolution d’un genre qu’un genre nouveau ; étudier et débrouiller un peu cela serait singulièrement intéressant. […] Jules Guex, a étudié, — insuffisamment ; mais encore il y a lieu de le féliciter, — l’influence du théâtre sur les mœurs et l’esprit public. […] Jules Guex a étudié aussi toute une question bien autrement difficile à élucider, celle du napoléonisme au théâtre et dans la société.

1544. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Lafoscade a étudiés avec un soin, une patience, une diligence et une probité sans pareils, et aussi sans défaillances. […] Lafoscade parlant de Musset imitateur de Shakespeare a étudié de très près Lorenzaccio. […] Quant aux autres, à tous les autres, ils sont la partie parfaitement réelle et parfaitement réaliste, dans le vrai sens du mot, de cet ouvrage très observé et très étudié. […] Sait-il bien qu’il faut tant d’argent pour étudier un sérum et faire des expériences concluantes sur un sérum ? […] C’est très curieux, c’est très ingénieux, c’est très intéressant à étudier, et vous voyez que je m’y attarde ; mais c’est d’un art un peu contourné et heurté.

1545. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Nous allons en étudier ensemble le phénomène sur le critique du Constitutionnel. […] Louis Veuillot C’est une figure étrange, complexe, originale, que celle du fougueux polémiste de l’Univers ; je compte l’étudier sérieusement quelque jour. […] Il connaît le théâtre, il se donne la peine d’étudier les questions qui s’y rattachent, il dit d’excellentes choses… Quel malheur qu’il les dise parfois si mal !

1546. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Si je me trompe, dites-le-moi ; je l’étudierai mieux, et je l’aime d’avance, si elle est digne d’être aimée de vous. […] Après tout, quand on le considère de près et qu’on l’étudie, on reconnaît qu’il suivit toujours la même ligne de principes, le même ordre d’inspirations, puisées aux mêmes sources morales ; mais il était en progrès.

1547. (1927) André Gide pp. 8-126

Mais c’est un gros morceau, à propos duquel il n’est pourtant pas défendu d’étudier le romancier russe avec moins de subjectivisme. […] Ce serait peut-être beaucoup dire, et il est vrai seulement que j’ai pu préférer certains de ses ouvrages à d’autres, mais je l’ai toujours étudié avec une sympathie attentive, et en somme, malgré certaines réserves, je l’ai toujours admiré.

1548. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Mais étudions d’abord l’auteur avant de nous attacher aux ouvrages. […] Après avoir étudié à Paris, il apprit que son père s’était remarié ; il aspira à se placer seul par le mérite transcendant que ses études heureuses avaient manifesté en lui ; il avait vingt ans.

1549. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Et l’on a parlé misère de peuple et promiscuité des faubourgs, et Sainte-Beuve s’est écrié avec un accent d’humanité de 1788, qu’il ne pouvait comprendre que, sur le trône, on ne fût pas un saint Vincent de Paul ou un Joseph II. « Assainir tout cela, ce serait quelque chose, ce serait le commencement », a-t-il répété deux ou trois fois… et de ces hauteurs humanitaires et philosophiques, il est vite descendu à causer des petites filles du peuple, qu’il a fort étudiées, nous dit-il, et qui — remarque très juste — ont, à la puberté, deux ou trois ans de folie, de fureur de danse, de vie de garçon, jetant ainsi leurs gourmes et leurs bonnets par-dessus les moulins : après quoi elles deviennent rassises, rangées, femmes d’intérieur et de ménage. […] Après des compliments, il nous demande pourquoi nous n’avons pas parlé des vertus provinciales, de la vie sociale de la province, de cette vie si particulière, si tranchée, si caractéristique, et qu’on trouvait surtout dans les villes de parlement comme Dijon, de cette vie aujourd’hui complètement morte… « Oui, reprend-il, la province ne se fait plus envoyer les livres de Paris, on ne lit plus ; quand il vient des voisins chez moi à la campagne, je leur donne des livres, personne ne les ouvre… » Puis il nous parle de l’article de Sainte-Beuve sur notre livre, et nous dit qu’à cette place où nous sommes, Sainte-Beuve venait souvent causer avec lui en 1848, lui avouant que c’était dans le but de l’étudier, et lui demandait comment il faisait pour parler, et prenait des notes, en se frottant joyeusement les mains : « Je lui ai connu bien des phases d’existence.

1550. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Passerat, écrit-il, homme docte et des plus déliés esprits de ce siècle, bon philosophe et grand poète, mourut à Paris, ayant langui longtemps et perdu la vue avant de mourir de trop étudier, et aussi (disent quelques-uns) de trop boire : vice naturel à ceux qui excellent en l’art de poésie, comme ce bon homme, duquel la sépulture est aux Jacobins. » *** Gilles Durant, sieur de la Bergerie, naquit à Clermont en 1550. Il étudia le droit à Bourges, sous Cujas, puis il plaida au barreau de Paris avec beaucoup de succès. […] Ce poète étudia en compagnie de Pierre de Ronsard au collège de Coqueret, où Dorat faisait puiser à ses élèves non ès-rivières des Latins, mais aux fontaines des Grecs . […] Favorisez cette œuvre ; empêchez qu’on ne die Que mes vers sous le poids languiront abattus ; Protégez les enfants d’une muse hardie ; Inspirez-moi ; je veux qu’ici l’on étudie D’un présent d’Apollon la force et les vertus.

1551. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Il est cramponné et vissé là, il est vainqueur quoi que je fasse, il augmente quand je m’étudie à l’étouffer il désole mon âme, etc… » Certes ! […] C’est sa manie la plus chère et l’une des plus exaspérées qui se puissent étudier en ce siècle de maniaques. […] Mais c’est surtout en province qu’il est agréable de les étudier. […] Aussitôt qu’on commence à étudier cette histoire, le fameux secret se trouve inondé de lumière.

1552. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

On étudie de plus près le développement des sentiments ou des passions, et voici que l’on commence à discerner une foule de nuances dont il semble bien que les « anciens » n’eussent pas eu l’idée, ni même les écrivains de la génération précédente. […] C’est la note juste ; et qu’on l’étudie dans les comédies de sa jeunesse : Mélite, La Veuve, La Galerie du Palais, ou dans les chefs-d’œuvre de sa maturité, la grande préoccupation de Corneille a été de gagner le suffrage des précieuses. […] Pourquoi il convient d’en étudier d’abord la langue, et qu’il y en a deux raisons au moins ; — parce que c’est presque le seul point sur lequel on « chicane » encore aujourd’hui Molière ; — et puis, parce que c’est d’abord comme écrivain qu’il fait contraste avec tous ceux qui l’ont précédé, sauf Pascal. — Erreur d’Alexandre Dumas quand il croit qu’on reprocherait à Molière l’enchevêtrement de ses qui et de ses que [Cf. préface d’Un père prodigue]. — On lui reproche au contraire — de n’avoir pas le style organique [Scherer] ; — de s’embarbouiller dans ses métaphores [Scherer, Fénelon, La Bruyère] ; — de cheviller « abominablement » [Scherer] — et d’être souvent incorrect [Vauvenargues, Bayle, La Bruyère]. — On peut répondre : que beaucoup de ses incorrections n’en sont pas, non plus que celles que Voltaire trouve à blâmer dans Corneille [Cf. son Commentaire] ou Condorcet dans Pascal [Cf.  […] Du naturalisme de Molière ; et comment il se traduit premièrement dans son attitude ; — si l’on fait exception pour ses deux pièces de début ; — et qu’on l’étudie dans ses Précieuses ridicules, 1659 ; son Sganarelle, 1660 ; son École des maris, 1661 ; son École des femmes, 1662 ; sa Critique de l’École des femmes, 1663 ; son Impromptu de Versailles, 1663, et son Tartuffe, celui de 1664. — Précieux et pédants ; — marquis et bourgeois ; — comédiens et auteurs ; — gens de cour ou d’église ; — prudes et « turlupins » ou grotesques, — tous ceux qu’il y attaque ce sont ceux qui déguisent, ou qui fardent la nature ; — ce sont tous ceux qui interposent le pédantisme des règles ou le respect des préjugés entre l’art et la représentation de la vie ; — et ce sont surtout ceux qui prétendent contraindre ou discipliner la nature. — On ne refait pas la nature ; — et là même, dans la vanité des efforts que l’on entreprend pour la refaire, est la source du comique de Molière. — Là aussi est le principe de son indépendance à l’égard des règles ; — et à l’égard de l’étranger ; — plus de Bertrand de Cigarral ni de dom Japhet d’Arménie !  […] — et comment il faut entendre la question. — Observation sur son caractère, et que peu d’hommes ont moins ressemblé à leur style. — Qu’il ne semble pourtant pas que ses doutes aient jamais ébranlé chez lui le fondement de la foi. — Dans quelle mesure ses perplexités ont ressemblé à celles de Pascal, et dans quelle mesure elles en ont différé. — De la prédilection de Bossuet, parmi les Pères grecs pour saint Jean Chrysostome, et parmi les Pères de l’église latine pour saint Augustin. — Si, dans sa vie studieuse, il n’a pas un peu négligé d’étudier les hommes ?

1553. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Je continue sans doute de faire mes réserves, et je demeure récalcitrant ou, si l’on veut, classique sur quelques points ; mais en lisant certaines Chansons de geste, en étant obligé par profession de les étudier, de les analyser et de les démontrer à d’autres, comment n’en pas venir à en apprécier la matière, à en admirer le jet et la sève ?

1554. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Enfin, sauf dans les Confessions, son style nous fatigue vite ; il est trop étudié, incessamment tendu.

1555. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Au septième mois, il commence à dépasser ce procédé primitif, à diriger un peu ses mains d’après son regard, à les relever graduellement vers l’objet, à saisir, après quelques tâtonnements, une fleur, un hochet, une petite cuiller : alors il les garde longtemps, avec attention, comme pour étudier leur poids, leur forme, leur consistance et les diverses apparences optiques qu’ils présentent à mesure qu’ils remuent dans sa main vacillante.

1556. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

Je le dois à Georges Duval, qui, bien jeune alors, lui portait les épreuves de l’Ami du peuple à corriger, et qui l’étudiait à son insu dans l’abandon de sa vie intime.

1557. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

La Pensée Il n’y a pas longtemps qu’ouvrant par hasard un des cahiers d’études de ces jeunes hommes chargés par état d’étudier le principe de vie chez les animaux, et surtout chez l’homme (et que serait-ce s’il était descendu jusqu’aux plantes, existences animées, imparfaites encore, dont les racines sont du moins capables de choix et d’appropriation des substances dont elles forment les fruits, et dont le cerveau est en bas au lieu d’être en haut ?) 

1558. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

XXVII Il est curieux d’étudier, dans les confidences intimes de madame de Staël à cette époque, l’étonnement et l’irritation dont elle fut saisie en s’apercevant de l’éloignement que le premier consul montrait en toute occasion pour elle.

1559. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

On commença par dépouiller les autels ; on défendit ensuite aux fidèles d’enseigner et d’étudier les Lettres… Les sophistes dont Julien était environné se déchaînèrent contre le christianisme. » Dans les temps modernes, au lendemain de Bossuet, « tandis que l’Église triomphait encore, déjà Voltaire faisait renaître la persécution de Julien.

1560. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Que sa maîtresse l’eût fait battre, il se peut ; mais il n’ajoute pas deux autres motifs qu’il a de voyager : la peur de la justice, et la mission qu’il avait reçue de sa bande d’étudier un coup à faire à Angers sur un vieux moine fourni d’argent comptant.

1561. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Souvent, le dernier petit poids qui emporte la balance n’a l’air de rien : ce rien est tout, venant après le reste… Ou bien, quand on accorde à ces étrangers le privilège de savoir rendre seuls « l’entour de la vie », veut-on dire que, tandis que le romancier français « choisit, sépare un personnage, un fait, du chaos des êtres et des choses, afin d’étudier isolément l’objet de son choix, le Russe, dominé par le sentiment de la dépendance universelle, ne se décide pas à trancher les mille liens qui rattachent un homme, une action, une pensée, au train total du monde, et n’oublie jamais que tout est conditionné partout ? 

1562. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Quoique ces deux classes se touchent souvent et se mêlent (et cette rencontre même est un phénomène social que l’auteur du Prince d’Aurec a étudié d’un effort très sérieux), elles lui inspirent des sentiments bien différents.

1563. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Il entendit aussi la voix de ceux qui, par des preuves indubitables, avaient acquis la connaissance de l’être suprême, de ceux qui possédaient la grammaire, la poésie et la logique, et étaient versés dans la chronologie ; qui avaient pénétré l’essence de la matière, du mouvement et de la qualité ; qui connaissaient les causes et les effets ; qui avaient étudié le langage des oiseaux et celui des abeilles (les bons et les mauvais présages) ; qui faisaient reposer leur croyance sur les ouvrages de Vyasa, qui offraient des modèles de l’étude des livres d’origine sacrée et des principaux personnages qui recherchent les peines et les troubles du monde 204 ». » L’Inde me représente, du reste, la forme la plus vraie et la plus objective de la vie humaine, celle ou l’homme, épris de la beauté des choses, les poursuit sans retour personnel, et par la seule fascination qu’elles exercent sur sa nature.

1564. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

On ne saurait protester trop énergiquement contre la mise en scène baroque, ne cherchant que des effets de féerie, — aujourd’hui, surtout, que les œuvres de Wagner vont traverser la frontière, et que les directeurs de théâtres français viennent en Allemagne les étudier.

1565. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Toutes ses phases veulent être étudiées.

1566. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Etudier l’homme, toujours l’homme, ne pas sortir de l’étude de l’homme et de la peinture de l’homme tel qu’il est ; étant toujours permis, du reste, d’ajouter un peu d’imagination pour faire rayonner, en quelque sorte la vérité, pour donner le radium à la vérité.

1567. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

La philosophie contemple la raison, d’où vient la science du vrai ; la philologie étudie les actes de la liberté humaine, elle en suit l’autorité ; et c’est de là que vient la conscience du certain. — Ainsi nous comprenons sous le nom de philologues tous les grammairiens, historiens, critiques, lesquels s’occupent de la connaissance des langues et des faits (tant des faits intérieurs de l’histoire des peuples, comme lois et usages, que des faits extérieurs, comme guerres, traités de paix et d’alliance, commerce, voyages.)

1568. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Avant-Propos Je voudrais étudier les différentes questions politiques qui nous préoccupent, qui nous divisent et qui nous ruinent depuis cent vingt ans, ou du moins les plus importantes, dans les trois hommes les plus considérables du xviiie  siècle. […] La première question à étudier est donc celle-ci : comment Montesquieu, Rousseau, Voltaire concevaient-ils la patrie ; comment l’aimaient-ils ; qu’est-ce qu’elle était pour leur intelligence, pour leur raison et pour leur cœur  ? […] Voltaire sur ce point a peu étudié, peu creusé et a toujours répété la même chose, à savoir : La propriété est sacrée. […] ça, monsieur le jeune homme, il est bon de vous former le jugement ; pour cet effet on vous enjoint d’étudier la Somme de saint Thomas d’Aquin…  » — Dans une autre lettre : « … Ce qui vient d’arriver à Abbeville est d’une nature bien différente [de l’affaire Calas] . […] Sitôt qu’il est seul, il est nul ; sitôt qu’il n’a plus de patrie, il n’est plus ; et s’il n’est pas mort, il est pis. » En conséquence, dans les écoles, on n’étudiera que la Patrie, son histoire, sa géographie, ses productions, ses mœurs, ses lois.

1569. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Il eût été peut-être utile d’étudier, ou du moins de mentionner, l’influence du style de Chateaubriand sur celui de Napoléon. […] Lemaître variât notre agrément, et qu’au lieu de ses amples revues trop cursives il s’attachât bientôt à étudier en profondeur quelque écrivain de seconde place, et qui ne fût pas un poète. […] Vodoz consiste à étudier d’un point de vue psychanalytique le Mariage de Roland de Victor Hugo et à le relier à l’inconscient du poète. […] Excellent terrain pour étudier cet impérialisme vorace du roman, qui césarise aujourd’hui toute la littérature. […] Un Ménage de Garçon étudie les conséquences physiologiques de l’abstinence sexuelle, la Peau de Chagrin l’influence du jeûne sur l’imagination.

1570. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Ces opérations diverses ont un fond commun : elles consistent avant tout à ralentir le cours de la pensée et, en portant l’attention sur les mots, à raviver les idées que les mots mal étudiés révèlent imparfaitement. […] Le thème a la même vertu, mais à un moindre degré ; faire un thème est sans doute une occasion d’approfondir les idées du texte, et, la traduction faite, ces idées doivent être mieux comprises qu’après la première lecture ; mais elles étaient déjà données en gros avec le texte ; l’esprit de l’élève n’a pas été obligé de les deviner, mais seulement invité à en étudier tel détail, telle nuance, pour les rendre exactement dans un autre idiome ; aussi le thème est-il principalement, dans la pratique, un exercice verbal, un moyen d’apprendre les langues au point de vue du vocabulaire et de la grammaire. — De Bonald (Dissertation sur la pensée de l’homme et sur son expression, et Recherches philosophiques, chap. 

1571. (1888) Études sur le XIXe siècle

Ces diverses publications achèvent de mettre en pleine lumière la figure du malheureux poète de Nérine, en même temps qu’elles permettent d’étudier le problème intéressant que les premiers critiques qui se sont occupés de Leopardi ont posé dès l’abord : celui des rapports entre les circonstances extérieures qu’il a traversées et sa philosophie de l’Infelicita. […] Aux trois compagnons s’était joint William-Michaël Rossetti, le frère de Dante-Gabriel, qui songea un moment à étudier la peinture, et y renonça pour se vouer tout entier à la poésie et à la critique. […] Très supérieur à Rossetti comme dessinateur, il a travaillé avec un soin infini le détail de ses tableaux : ainsi, pour le fond de l’Ombre de la Mort, qui représente les collines de Nazareth et les plaines de Jezréel, il a étudié le paysage jour par jour aux mêmes heures, avec l’ambition d’arriver à la plus grande exactitude possible ; il a passé plusieurs années à ce travail. […] Leur effort collectif était en telle opposition avec le mouvement général qu’on a commencé par les trouver ridicules ; puis, comme toujours les hommes qui ont le courage de concevoir la beauté, ils ont fini par rallier un certain nombre de suffrages, dont la distinction pouvait consoler du petit nombre ; le grand public est venu à son tour, comme toujours également, apportant en ces matières plus de bonne volonté que de discernement, et on a vu naître les exagérations esthètes dont il serait injuste de rendre les préraphaélites responsables ; enfin, l’équilibre s’est établi et l’on peut se rendre compte de la place qu’occupera, dans l’histoire de l’art, le mouvement dont les trois peintres que nous avons étudiés sont les représentants les plus complets.

1572. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Mme Guizot aimait à raconter que quand, jeune fille, elle essaya ce premier roman, elle s’étudia, pour qu’il réussît, à imiter certains traits de l’esprit du temps, quelques-uns même dont son innocence parfaite soupçonnait au plus la valeur.

1573. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

« C’étoit une chose à étudier que la manière dont Mme de Longueville conversoit avec le monde.

1574. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Étudiez, travaillez, messieurs, travaillez à guérir un jour nos malades de corps et d’esprit. — Vous avez des maîtres excellents : évitez surtout de donner à vos ennemis aucune prise sur vous. »

1575. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

C’est pourquoi il demeurait respecté, mais isolé, et sa célébrité n’était point une influence  La raison classique refusait393 d’aller si loin pour étudier si péniblement l’homme ancien et l’homme actuel.

1576. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

J’entends d’ici le cri de l’ignorance et de la prévention grossi par le cri des fanatiques irréfléchis de l’unité italienne ; mais, avant de nous récrier, étudions.

1577. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Nous l’étudierons tout à l’heure.

1578. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

On y roulerait jusqu’au néant, et c’est là cependant ce qu’on fait étudier ou admirer sur parole au genre humain, depuis plus de deux mille ans !

1579. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Un terroriste assoupli, Fouché, venait d’accepter le ministère de la police, s’approchant du cœur pour étudier de plus près l’heure de le frapper.

1580. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Laissons parler ici l’écrivain français, qui a étudié sur place et dans les sources les circonstances les plus minutieuses de l’événement, et qui les grave en les racontant : « Le roi, dit-il, avait soupé chez lui, en compagnie du comte de Morton, de Ruthven et de Lindsey ; son appartement, un rez-de-chaussée, élevé de quelques marches, était situé au-dessous de l’appartement de Marie, dans la même tour.

1581. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Je me figure avec quel profit les jeunes esprits à qui saint Basile recommandait la lecture des poètes et des orateurs païens, devaient étudier ces livres dans lesquels la piété du saint leur avait signalé les pièges où pouvait tomber leur foi.

1582. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

« Même je remarquais, touchant les expériences qu’elles sont d’autant plus nécessaires qu’on est plus avancé en connaissance ; car, pour le commencement, il vaut mieux ne se servir que de celles qui se présentent d’elles-mêmes à nos sens, et que nous ne saurions ignorer pourvu que nous y fassions tant soit peu de réflexion, que d’en chercher de plus rares et étudiées : dont la raison est que ces plus rares trompent souvent, lorsqu’on ne sait pas encore les causes les plus communes, et que les circonstances dont elles dépendent sont quasi toujours si particulières et si petites, qu’il est très malaisé de le remarquer.

1583. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Un paysan, voyant un jour mes dictionnaires : « Ce sont là, sans doute, me dit-il, les livres qu’on étudie quand on doit être prêtre ? 

1584. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre III »

» M. de Balzac, dans sa Torpille, a étudié, lui aussi, cet effrayant phénomène de la nostalgie du vice sur un sujet naïf comme un animal.

1585. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

La seconde forme d’association est celle des impressions présentes avec les impressions passées, selon les lois de contiguïté et de ressemblance que nous avons précédemment étudiées.

1586. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Son cas mérite qu’on l’étudié avec attention comme faisant partie de tout ce qui se produit dans l’ensemble, où déjà dans la pourriture du cadavre pousse quelque chose solidement charpenté, quelque chose qui demain apparaîtra bien vivant sur le double plan matériel et spirituel, quelque chose qui n’est ni moderne ni classique, mais bel et bien dans la tradition humaine.

1587. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Si tout dépend du premier concept, il faut poser mieux la question, étudier les faits en intrinsèque, et ne pas répéter une logomachie qui ferait honte à une fermière.

1588. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Quand on les étudie avec attention, il est bien évident que le lyrisme de M. 

1589. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Il a le parler haut et libre ; « il lui échappe d’abondance de cœur des raisonnements et des blâmes. » Très pointilleux et récalcitrant, « c’est chose étrange, dit le roi, que M. de Saint-Simon ne songe qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde. » Il a pris de son père la vénération de son titre, la foi parfaite au droit divin des nobles, la persuasion enracinée que les charges et le gouvernement leur appartiennent de naissance comme au roi et sous le roi, la ferme croyance que les ducs et pairs sont médiateurs entre le prince et la nation, et par-dessus tout l’âpre volonté de se maintenir debout et entier dans « ce long règne de vile bourgeoisie. » Il hait les ministres, petites gens que le roi préfère, chez qui les seigneurs font antichambre, dont les femmes ont l’insolence de monter dans les carrosses du roi.

1590. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

De nouveaux riches d’argent et d’esprit inaugurent leur rôle de Mécènes en proposant des prix et des primes à qui étudiera le mieux, c’est-à-dire louera le plus M. de Balzac. […] Mais, puisque nous étudions un symptôme, une tendance littéraire, plus encore qu’un talent ou un livre isolé, ne pourrions-nous pas noter comme trait caractéristique cette disgrâce encourue par la pauvre Eugénie auprès de M. de Balzac et de ses disciples ? […] C’est là qu’on peut étudier la différence du génie vrai et du faux génie. […] Pour pouvoir étudier et analyser de sang-froid la Cousine Bette, ce n’est pas une lorgnette et une écritoire qu’il faudrait, mais un masque de verre et un flacon. […] Ce contraste que nous avons étudié de visu ne peut-il pas, toute proportion gardée, s’appliquer à ces préliminaires de 89, où le peuple, le paysan, bien qu’ayant beaucoup plus à conquérir et à se plaindre, n’intervint et ne se passionna qu’après coup, dans le paroxysme d’une misère aggravée par la Révolution même, par le désordre et l’anarchie ?

1591. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Il obéit comme lui à des instincts de destruction qui ne discutent pas, Ce qui frappe à première vue, lorsqu’on étudie de près le jeune monstre, c’est la verve et le naturel qu’il met à commettre ses crimes. […] On sait avec quelle ferveur Michel-Ange anatomisait les cadavres, plantant une chandelle dans leur nombril, pour les étudier jusque dans la nuit. […] C’est au palais de Madrid qu’il faut descendre pour en toucher le fond ; c’est sur Charles II qu’il faut étudier la maladie dont l’Espagne se meurt. […] Nous pouvons l’étudier, presque jour par jour, d’après sa plus aimable victime. […] La science a étudié son œuvre, et elle n’y a vu que le phénomène d’un organisme éphémère, vaincu après une lutte de quelques années, par les réactions chimiques qui tendent à le désagréger et à le dissoudre.

1592. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Et pour ceux qui seront condamnés, les mêmes juges décideront quelle peine ils devront subir ou quelle amende payer… Il faudra, en outre, établir une loi portant que, s’il se trouve quelqu’un qui, indépendamment des lois écrites, étudie l’art du pilote et la navigation, l’art de guérir et la médecine et se livre à des recherches approfondies sur les vents, le chaud ou le froid, on commence par le déclarer, non pas médecin ni pilote, mais rêveur extravagant et inutile sophiste. […] La démocratie consiste à ne pas tenir compte de ceux qui ont étudié cette science et à ne tenir compte que de tous les autres. […] « Je craindrais bien davantage d’avoir affaire à d’autres qui auraient étudié ces sciences, mais qui les auraient mal étudiées. […] Ensuite, comme tout aristocrate de ce temps-là, Platon est un Athénien qui a les yeux fixés sur Lacédémone, sinon tout à fait comme sur un modèle, du moins comme sur quelque chose qu’on ne ferait pas mal d’étudier et dont on aurait quelque profit à prendre quelques traits ; et si les œuvres de Platon sont une imitation de Socrate, ils ne laissent pas assez souvent d’être une imitation de Sparte. […] Cet artiste, il aura dû : étudier le goût public, en lui-même, ce qui est possible, je crois, et dans les succès ou insuccès de ses confrères, l’analyser, le formuler, s’en faire une idée nette ; et puis il aura dû le suivre dans ses changements successifs et ses variations rapides et quelquefois déconcertantes.

1593. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Ces pays sont des laboratoires où l’on peut étudier en grand, de près et tous les jours, les fermentations de l’esprit. […] Que dirai-je de ses débauches de pensée, de toutes ces sciences feuilletées, de tous ces métiers étudiés, de cette philosophie inventée, de cet art fouillé jusqu’au fond ? […] On étudiait les mots alors, comme au temps de Raphaël on étudiait les contours ; on n’osait se permettre un sous-entendu, une construction un peu nouvelle, un terme violent ; on consultait à chaque pas Vaugelas et l’usage. […] Il assembla les traits qui avaient rapport à son office, les écrivit, puis, pour étudier les précédents et les modèles, se mit à extraire Mézerai, Siri, et à dépouiller toutes sortes de Mémoires, d’instructions et de lettres, transformant sa sinécure en un fardeau de lourd labeur.

1594. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Tout d’un coup, Talma, se levant et sortant sans dire adieu, se retourna au seuil de la porte et lança de son verbe le plus tragique ces admirables vers du rôle d’Auguste qu’il étudiait pour le moment et qu’il s’apprêtait à représenter : il y donna l’accent le plus actuel, le plus pénétré, s’inspirant du sentiment de la situation même et faisant de cette noble emphase cornélienne la plus saisissante des réalités : Mais quoi ! […] C’est là un art, peut-être nécessaire, pour mettre quelque ordre dans le fouillis des opinions humaines ; c’est une méthode créée pour permettre de les étudier.

1595. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Il faut l’étudier laborieusement pour l’entendre, ou bien avoir précisément le même genre d’esprit que lui ; mais peu de gens sont critiques de métier ou voyants de nature ; en général, on écrit pour être compris, et il est fâcheux d’aboutir aux énigmes. —  D’autre part, ce procédé de visionnaire est hasardeux ; quand on veut sauter du premier coup dans l’idée intime et génératrice, on court risque de tomber à côté ; la démarche progressive est plus lente, mais plus sûre : les méthodiques, tant raillés par Carlyle, ont au moins sur lui l’avantage de pouvoir vérifier tous leurs pas. —  Ajoutez que ces divinations et ces affirmations véhémentes sont fort souvent dépourvues de preuves ; Carlyle laisse au lecteur le soin de les chercher ; souvent le lecteur ne les cherche pas, et refuse de croire le devin sur parole. —  Considérez encore que l’affectation entre infailliblement dans ce style. […] Il y a étudié.

1596. (1925) Dissociations

Un savant allemand, après avoir étudié les chevaux d’Eberfeld, s’est écrié : « C’est l’âme de l’animal qui se révèle !  […] Disons toujours qu’il l’étudié.

1597. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

J’en dis autant de l’impropriété des tours : c’est aux gens de lettres à fixer la langue, parce que leur état est de l’étudier, de la comparer aux autres langues, et d’en faire l’usage le plus exact et le plus vrai dans leurs ouvrages. […] On peut juger après cela si cet ouvrage est celui d’un simple grammairien ordinaire, ou d’un grammairien profond et philosophe ; d’un homme de lettres retiré et isolé, ou d’un homme de lettres qui fréquente le grand monde ; d’un homme qui n’a étudié que sa langue, ou de celui qui y a joint l’étude des langues anciennes ; d’un homme de lettres seul ou d’une société de savants, de littérateurs, et même d’artistes ; enfin on pourra juger aisément si, en supposant cet ouvrage fait par une société, tous les membres doivent y travailler en commun, ou s’il n’est pas plus avantageux que chacun se charge de la partie dans laquelle il est le plus versé, et que le tout soit ensuite discuté dans des assemblées générales.

1598. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Sandis, s’écria pour lors un gascon que nous n’avions point apperçu, l’université de Toulouse ne souffriroit pas de pareils écarts ; outre qu’on trompe les parens qui s’imaginent que leurs enfans étudient, & qui s’épuisent pour leur éducation, l’on expose la fortune & la vie des hommes à devenir la proie d’une génération de juges ignorans. […] Auriez-vous donc étudié cet exercice, & y a-t-il dans cet art des maîtres qui donnent des leçons ? […] Ils jugent les ouvrages en poésie, comme en prose, quoique souvent ils n’aient pas étudié ; ils prononcent sur un livre qu’ils sont incapables de comprendre, & les sots les croyent sur parole, quelquefois même les gens d’esprit y sont pris. […] Ils n’auroient pas besoin d’étudier, ils seroient exempts de passions, ils ne prendroient point d’argent ; mais pour notre consolation il y a des hommes qui ont ces qualités.

1599. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Il se consacra tout entier à étudier en philosophe les lois qu’il connaissait déjà comme magistrat. […] Des disciples nombreux se pressaient sur leurs pas, et, de même que le maître avait consacré sa vie à rechercher la vérité, les disciples consacraient la leur à étudier, à recueillir, à répandre les paroles du maître. […] Il employa aussi des combinaisons pour paraître un penseur profond ; il affecta de répandre dans ses écrits des idées et des rapports puisés dans les sciences exactes ou dans les arts ; mais comme il les possédait d’une manière incomplète, comme il les étudiait pour les citer et non pour les savoir, il montra moins de science que de pédanterie. […] Lorsque, au contraire, on veut seulement rechercher leur substance, et qu’on dédaigne leur forme, on étudie sans goût et sans suite ; on croit toujours en savoir assez, on se persuade que tout est inutile, parce que rien ne semble agréable.

1600. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Un ou deux ans après, à l’occasion d’une quête que Saint-Simon ne voulut point laisser faire à la duchesse sa femme, ni aux autres duchesses, comme étant préjudiciable au rang des ducs vis-à-vis des princes, le roi se fâcha, et un orage gronda sur l’opiniâtre et le récalcitrant : « C’est une chose étrange, dit à ce propos Louis XIV, que depuis qu’il a quitté le service, M. de Saint-Simon ne songe qu’à étudier les rangs et à faire des procès à tout le monde. » Saint-Simon averti se décida à demander au roi une audience particulière dans son cabinet ; il l’obtint, il s’expliqua, il crut avoir au moins en partie ramené le roi sur son compte, et les minutieux détails qu’il nous donne sur cette scène, et qui en font toucher au doigt chaque circonstance, montrent assez que pour lui l’inconvénient d’avoir été dans le cas de demander l’audience est bien compensé par le curieux plaisir d’y avoir observé de plus près le maître, et par cet autre plaisir inséparable du premier, de tout peindre et raconter.

1601. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Son visage d’Antinoüs, ses cheveux parfumés, ses vêtements élégants, ses attitudes étudiées pour l’effet, sans mélange visible d’affectation, le faisaient remarquer partout ; son esprit très cultivé aimait le beau dans les lettres et dans les arts comme dans la toilette ; il sentait vivement la poésie et la piété, cette poésie des âmes tendres.

1602. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Laissez cela à notre ancien ami Eugène Sue, qui a étudié les trivialités de la populace toute sa vie pendant que vous étudiiez les mondes dans les étoiles !

1603. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Chacun de ces procédés pourrait être l’objet de longs développements, si l’on voulait en faire l’histoire ; mais il convient mieux, d’après l’esprit et le plan de cet ouvrage, de nous attacher à quelques idées essentielles et d’étudier en général comment la nature a diversement agi sur la pensée et l’imagination des hommes, suivant les époques et les races, jusqu’à ce que, par le progrès des esprits, la science et la poésie s’unissent et se pénétrassent de plus en plus.

1604. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Mais c’est aussi par là qu’ils diffèrent profondément de Byron et de tous les poètes que j’appellerais volontiers Byroniens, qui, n’ayant pas admis ce monde de convention, ce monde du passé, dont les deux termes étaient inégalité et malheur sur la terre, égalité et bonheur dans le ciel, ne peuvent pas se reposer dans une froide contemplation des misères de la terre, les étudier seulement pour les peindre, ou les fuir pour se réfugier dans une sorte de stoïcisme divin.

1605. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Où a-t-il étudié ?

1606. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Une réflexion puissante vient-elle à jaillir de la profondeur de la contemplation ou de la force de la situation ; le poète a-t-il à réduire en sentences énergiques une morale élevée ; se livre-t-il à une imagination aussi exubérante que le ciel, le sol et le climat de l’Inde ; s’élance-t-il jusqu’à la plus grande hauteur de l’expression poétique pour rendre la délicatesse de la passion, le charme de la sensibilité, le pathétique de la pensée, la fureur de la colère, l’extase de l’amour ; en un mot, tout ce que l’âme humaine a d’émotions terribles et profondes : alors la prose de l’écrivain devient de plus en plus cadencée, et, par des modulations qui suivent les ondulations et les transports de la passion, elle s’élève peu à peu jusqu’à une diversité infinie de rythmes, tantôt simples, tantôt compliqués, brefs ou majestueux, lents ou rapides, harmonieux ou véhéments ; et cette diversité même rend souvent le théâtre indien tout aussi difficile à étudier que celui d’Eschyle et de Sophocle, également riche, également fécond en jouissances et en difficultés que les langues modernes ne connaissent pas.

1607. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Non, je ne crains pas d’affirmer, après les avoir étudiées dans tous les états et dans tous les pays, que la vie ne vaut pas le prix de travail, de misère, de peines, de supplices par lequel on achète la vie, et que, si on mettait, au dernier jour, dans les deux bassins d’une balance, d’un côté la vie physique, et de l’autre ce que coûte le pain qui a alimenté la vie physique, le prix que l’existence physique coûte ne parût supérieur à ce qu’elle vaut, et qu’à fin de compte ce ne fût la peine qui fût redevable à la vie !

1608. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Un grand Roi, célébre par plusieurs victoires, a chanté l’art de la guerre, art qu’il n’a pas étudié en vain.

1609. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

Nous ne pouvons étudier ici que quelques exemples de cette loi.

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