Antiquaire par la science et l’imagination, auteur d’un travail où, avec une rare vigueur d’analyse, il a restitué et rendu présentes les royales cités, les immenses nécropoles de l’Égypte, M. […] Feydeau qui, ainsi que ses autres travaux l’attestent, à la faculté visuelle très développée, qui a la mémoire visuelle.
Il est enfant du peuple, fils d’honnêtes gens, de gens de peine et de travail. […] Il y a dans Çà et Là, à la fin du second volume, une Confession littéraire, et dans Rome et Lorette, un chapitre ou discoursdu Travail littéraire, dans lesquels M.
Bien moins de son travail que de son souvenir. […] Longtemps premier commis de Colbert, il prit part à tous les grands travaux de ce ministre et dut lui donner bien des idées : car c’était proprement une tête à idées.
Ses travaux les plus importants et les plus suivis se sont depuis longtemps dirigés du côté de l’Orient, et du plus haut Orient ; élève de Burnouf, il a pris le sanscrit pour son domaine ; mais ce n’est point un philologue pur, et il a surtout marqué sa vocation scientifique originale en faisant avancer d’un pas la branche d’études qui tend à montrer que les anciens peuples venus d’Asie en Europe, et qu’on désigne sous le nom d’indo-germaniques, ont eu, à l’origine, un même système de mythes, comme ils ont en une même langue ; les liens primitifs de famille se dénotent chez eux par tous les signes. […] Nous touchons ici au rôle principal de Foucault, à la grosse affaire qu’il met au rang de ses plus utiles travaux, et par où son nom est entré odieusement dans l’histoire.
C’est dans les loisirs de cette prison qu’il aurait commencé son Don Quichotte, et il se serait vengé, bien doucement d’ailleurs, des gens du lieu par ces premiers mots du livre immortel : « Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait il n’y a pas longtemps un hidalgo… » Établi ensuite avec sa famille à Valladodid, où était alors la Cour, il y vivait si pauvrement que sa sœur doña Andréa aidait à la subsistance commune par le travail de son aiguille ; on a retrouvé la note d’un raccommodage qu’elle fit pour les hardes d’un seigneur. […] Don Quichotte, hors ligne et incomparable ; en second lieu, les Nouvelles ; et le Théâtre bien après et en troisième lieu seulement. — Je trouve un bon article critique sur le travail de M.
L’accélération des travaux des places fortes, l’observation des mouvements de troupes russes, furent dès lors constamment recommandées à mes soins. […] Il avait des connaissances et de l’aptitude au travail ; mais il manquait quelquefois de ce calme d’une tète froide qui ne se laisse point accabler sous le poids des affaires, et son âme n’était pas de la trempe qu’il aurait fallu pour soutenir toujours les mouvements nobles et justes de son cœur contre les volontés absolues de son maître.
Dans ce travail d’exploration j’avais à surmonter de nombreuses difficultés, dont la principale tenait au caractère même de la nation polonaise. […] M. de Senfft regretta de voir ce rapport substitué à un travail préparé pour cet objet par M.
« Qui peut mettre dans l’esprit des peuples la gloire, la patience dans les travaux, la grandeur de la nation et l’amour de la patrie, peut se vanter d’avoir trouvé la constitution d’État la plus propre à produire de grands hommes. […] Ce qui les forme, ce qui les achève, ce sont des sentiments forts et de nobles impressions qui se répandent dans tous les esprits et passent insensiblement de l’un à l’autre… Durant les bons temps de Rome, l’enfance même était exercée par les travaux ; on n’y entendait parler d’autre chose que de la grandeur du nom romain… Quand on a commencé à prendre ce train, les grands hommes se font les uns les autres ; et si Rome en a porté plus qu’aucune autre ville qui eût été avant elle, ce n’a point été par hasard ; mais c’est que l’État romain constitué de la manière que nous avons vue était, pour ainsi parler, du tempérament qui devait être le plus fécond en héros. » La guerre d’Annibal est très-bien touchée par Bossuet ; et quand il a bien saisi et rendu le génie de la nation, la conduite principale qu’elle tint les jours de crise, et le caractère de sa politique, il ne suit pas l’historique jusqu’au bout, comme l’a fait et l’a dû faire Montesquieu.
« De bonne heure j’ai demandé aux hommes quelle loi il fallait suivre ; quelle félicité on pouvait attendre au milieu d’eux, et à quelle perfection les avaient conduits quarante siècles de travaux : ce qu’ils me répondirent me parut étrange ; ne sachant que penser de tout le mouvement qu’ils se donnent, j’aime mieux livrer mes jours au silence et achever dans une retraite ignorée le songe incompréhensible. […] Une fois même, par un travail assez considérable, je me suis emparé d’une eau qui se perdait à plus de cinq cents toises d’élévation et qui, en formant un marécage, aurait causé un jour quelque dangereux éboulement.
Ce qui compose véritablement une science, ce sont des travaux de pionnier. — À cet égard, il reste beaucoup à faire en psychologie ; comme toutes les autres sciences expérimentales, elle ne peut avancer que par des monographies détaillées et précises. […] Pour l’embrasser tout entière, il faudrait à la théorie de l’intelligence ajouter la théorie de la volonté ; si je juge de l’œuvre que je n’ose encore entreprendre par l’œuvre que j’ai essayé d’accomplir, mes forces ne suffiront pas ; tout ce que je me hasarde à souhaiter, c’est que le lecteur accorde à celle-ci son indulgence, en considérant la difficulté du travail et la longueur de l’effort.
Aussi bien, la distinction moderne des arts et des métiers correspond à une division assez récente du travail, au développement de la mécanique. […] » Qu’un artiste pourvu d’outils variés, comme dit Coppée, produise des travaux subtils, voilà qui est dans l’ordre.
Ce travail dans lequel sont consignées toutes les indications données par le maître durant les répétitions de Bayreuth, sera le bréviaire obligé de tout chef d’orchestre chargé de diriger le Ring. […] Ainsi, sans interrompre aucunement nos travaux théoriques et historiques, nous promettons à nos lecteurs une critique assidue et hautement impartiale des grands faits Wagnériens imminents, en même temps que des manifestations artistiques qui directement ou indirectement relèvent de la rénovation Wagnérienne.
La Révolution française, la pensée allemande, et surtout le travail original de nombreux savants, critiques et patriotes italiens ont transformé l’esprit général ; il y a maintenant en Italie une grande espérance, héroïque et joyeuse chez les uns, douloureuse chez les autres par contraste avec la réalité de la domination étrangère. […] Avec la constitution du royaume d’Italie (février 1861) et surtout avec la prise de Rome, commence une période nouvelle, de travail positif quoique fort difficile et souvent encore désordonné.
Sera-ce alors que l’on descendra dans soi-même, que l’on interrogera sa vie, que l’on se demandera ce que l’on a fait de grand ou d’utile, que l’on prendra la résolution de se consacrer enfin à des travaux pour l’État ou pour soi-même, que le fantôme de la postérité qui n’existait point pour l’âme indifférente, se réalisera enfin à ses yeux, et qu’elle consentira à mépriser la fortune, à irriter l’envie ? […] Voulez-vous me faire admirer les vertus, les travaux, les grands sacrifices ?
La plus antique parcelle conservée d’un hymne romain se rapportera toute à la simplicité rustique, au travail des champs de ce peuple guerrier. […] Rien de pareil, sous la forte institution des premiers Romains, sous cette institution sévèrement gardée par la pauvreté, le travail et la guerre.
Mais dans ce travail, qu’elle est faible, la part de l’amour ! […] Recevons sans raillerie de ses gestes et de ses travaux une leçon de sympathie. […] Ce qui est passionnant, c’est ce travail obscur de la pensée, ce rêve, cette gymnastique de l’esprit. […] Tout est généreux dans ce Simon son travail, ses amours. […] C’est la même race, la même plénitude païenne ; l’un et l’autre aiment le bon travail, la bonne vie et la bonne chère.
Ç’a été notre refuge après la mort de notre mère, notre refuge après la mort de la vieille Rose, ç’a été le lieu de nos vacances de chaque été, après le travail de l’hiver, après le volume publié au printemps. […] C’est la supériorité du Prussien dans ce moment. » Renan, relevant la tête de son assiette : « Dans toutes les choses que j’ai étudiées, j’ai toujours été frappé de la supériorité de l’intelligence et du travail allemand. […] On est froissé du peu de gravité, du peu de tenue, du peu comme il faut, qui préside à ce travail, et qu’on fait avec des titres spirituels, comme si on voulait faire de la copie pour Le Figaro… Nefftzer apporte toujours le même noir ironique, le même doute à l’endroit de ce qu’on pourra faire pour se sauver. […] Une presse, une hâte, un travail enfiévré, tel que je n’en ai pas vu encore, et dans lequel semble haleter le patriotisme : — le tableau de l’activité nationale en action, au bruit du canon tonnant sur toute la ligne. Et à travers les jours et les manques du travail non fini, dans la trajectoire des obus français, un admirable coucher de soleil.
J’ai voulu donner seulement l’impression de ce qui, dans le travail du style tel que Flaubert le conçoit, relie ce travail aux directions profondes de la langue et à l’œuvre des maîtres. […] Kohler nous indiquent cependant une voie où les travaux de la psychanalyse peuvent rendre à la critique des services réels. […] Bien au contraire, tout cela se passe dans son inconscient, ou à peu près. « Le poète n’était pas conscient de la valeur de son travail. […] La division du travail qui crée l’étoffe et le ressort de la société humaine doit jouer ici. Division du travail qu’on retrouve en critique.
C’est qu’il appartenait à cette race, totalement éteinte aujourd’hui, de savants modestes et laborieux qui cultivent la science pour elle-même et qui trouvent plus de charme à orner et à fortifier leur intelligence dans le silence du cabinet, que de satisfaction à mettre l’univers dans la confidence de leurs moindres travaux ou de leurs plus insignifiantes découvertes.
— Le spectacle de ces manœuvres parlementaires, de ces luttes qui n’ont aucune grande inspiration et ne méritent pas d’autre nom que celui d’intrigue, donne un à-propos tout particulier au travail que M. de Viel-Castel vient de publier dans la Revue des Deux Mondes du 1er mars sur lord Chatham.
Cette raison lumineuse et rapide a repris tout son jeu et sa vivacité ; dès que l’attention et le travail suivi seront possibles, la littérature et ses douceurs achèveront vite et confirmeront, tout le fait espérer, une guérison qui a été accueillie avec un sentiment de joie universel.
Ces derniers livres sont d’une lecture difficile, toute spéciale, toute destinée aux gens du métier ; la France n’a plus rien à envier aux travaux des Allemands en ce genre.
Un de nos camarades nommé Vignon, avait fait un travail sur Louise Labé, dans lequel, en sa qualité de Lyonnais et de fervent catholique, il avait surfait beaucoup le mérite et surtout la chasteté de son héroïne.
Elle aussi peut-être s’imagine appartenir au public, non-seulement par ses écrits et ses travaux littéraires, mais encore par sa vie et par les rôles politiques qu’elle a successivement revêtus.
Ses progrès rapides promettaient un artiste de talent, lorsqu’une ophthalmie cruelle vint l’arrêter au plus fort de son travail, au plus beau de son rêve.
La lettre que nous allons reproduire se rattache directement aux travaux qui précèdent, dans ce volume même, sur les Origines de notre langue et de notre littérature, et qui ont pour point de départ, dans l’Œuvre de M.
Alors, comme elle aimait les rumeurs de la guerre, La poudre, les tambours battants, Pour champ de course, alors, tu lui donnas la terre, Et des combats pour passe-temps : Alors, plus de repos, plus de nuits, plus de sommes ; Toujours l’air, toujours le travail, Toujours comme du sable écraser des corps d’hommes, Toujours du sang jusqu’au poitrail.
Des milliers de pauvres gens, que l’Exposition aura attirés à Paris et momentanément occupés, y resteront quand il n’y aura plus de travail pour eux, et y grossiront l’armée des meurt-de-faim… D’autre part, une Exposition universelle, c’est le Chanaan des filles.
Vicaire de mettre au service de cette chanson vivace une technique trop immobile, on peut se plaire et beaucoup à l’histoire de Fleurette, à celle du Joli Rossignol qui languit pour une rose et renaquit à la joie grâce à une jolie clochette, et surtout goûter le curieux travail d’art de Rainouart au Tinel, un exemple de fabliau renouvelé, alerte et neuf, volontairement exhaussé de quelques expansions lyriques peut-être, un peu bien brèves ; mais enfin, cela, en son but, tel quel, est réussi.
Ils poursuivent le diplôme par un peu de travail et beaucoup de platitudes et en des groupes catholiques ou républicains ils s’exercent aux roublardises sournoises et à l’insolence des bluffs.
Bossuet fût né avec les plus heureuses dispositions pour l’Eloquence, son éloquence dut cependant beaucoup aux travaux assidus de sa jeunesse.
Ce sera donc pour ne s’être pas assez défié de lui-même, pour avoir négligé les bons modeles, pour avoir embrassé trop de genres, pour s’être trop pressé de mettre au jour ce qui exigeoit encore du travail & des soins, qu’on ne tardera pas de voir les couronnes poétiques de M.
La mythologie et l’histoire tiennent dans mon travail autant de place que l’esthétique littéraire.
Il faut donc conclure que la réalité consiste en un état d’équilibre entre deux forces, dont l’une tend à disjoindre et à diviser sans cesse le continu et l’homogène, dont l’autre s’oppose à ce travail de disjonction, s’efforce de maintenir assemblés, de soustraire à la possibilité d’une division nouvelle les états fragmentaires déterminés déjà par la force adverse parmi la trame du continu.
Didon s’occupe encore des travaux de sa cité naissante : la tempête s’élève et apporte un héros.
Seulement j’aimerais mieux que son attention n’eût pas suspendu son travail.
Il ne craint pas le travail.
Il n’imite point les gestes du furieux ; il n’a point le sourcil relevé de l’homme qui dédaigne le regard de sa femme qui s’attendrit ; il ne s’extasie point, il ne sourit point à son travail, il reste froid, et cependant son imitation est chaude.
Daouda cessa aussitôt son travail de culture, rentra dans la case prendre ses armes et revenant, l’arc tendu et le carquois à l’épaule, il dit à sa sour : « Je vais les tuer tous, à l’exception d’un seul qui ira annoncer la mort de ses compagnons à celui qui les a envoyés ici ».
Quand on a parlé du livre retrouvé de Balzac sur la vie élégante5, comment ne pas penser à un esprit charmant qui a écrit aussi autrefois une Théorie de l’élégance, véritable travail de fée que n’ont point oublié ceux qui aiment toute cette dentelle métaphysique ?
L’homme du dictionnaire qui fit trembler l’Académie, le pamphlétaire d’une si belle rage, qui mordait et rugissait si bien, aurait péri, comme tant de savants, — les maçons de la langue, que la langue qu’ils construisent dévore, — n’était un roman à peine achevé, échappé à sa veine, et qu’il méprisait peut-être quand il le comparait à ses vastes travaux de philologue et de linguiste !
Son opération est normale, conforme au travail de la Nature, qui retouche constamment ses œuvres, pour dégager les grandes lignes, pour les débarrasser du caduc et de l’accessoire. […] C’est au prix de ce long travail obscur que le poète deviendra enfin maître de sa forme, au point qu’elle ne lui demandera plus aucun effort… » Tandis que d’un léger coton Mon visage frais se colore… Ces vers de Lamartine sont de 1808. […] Nul, non pas même Renan, n’a mieux dit les sourds instincts dont le travail, pareil à celui des germes, prépare les transformations des peuples, ni les désirs dont les masses humaines sont émues longtemps avant que ces désirs ne deviennent des pensées par où la réalité sera repétrie… Écoutez ces strophes d’Utopie : . . . . . . . . […] Au milieu de ses travaux d’historien, des plus grandes affaires publiques et des soucis privés, tout à coup, et parfois sous un choc très léger, remontait de son coeur la source de poésie. […] Le formidable travail de sa vieillesse n’était point d’un anémié.
À les entendre, et Dieu sait si elle était attentive à ces éloquences du flot qui monte et du temps qui s’en va, — la France était en doute, et en grand travail ; elle ne savait plus où étaient ses hommes, où étaient ses dieux. […] Il faut le dire, ce travail de Thomas Corneille est d’une habileté déplorable. […] Mais le travail et l’âge retardent nos pas, et d’ailleurs, pour que nous allions plus vite, que nous veux-tu ? […] Je viens vous dire et je vous répète que je viens changer votre misère en opulence, votre travail en repos, votre pain dur en noces et festins. […] La pauvreté passe son chemin en compagnie du travail, dédaignant les sycophantes qui ne croient ni à la pauvreté, ni à son camarade le travail ; le pauvre d’Aristophane aurait honte de s’engraisser en se mêlant des affaires des autres.
XX Mais, à mesure que M. de Marcellus avançait en âge, il s’élevait plus haut que ses travaux pittoresques sur la Grèce moderne et populaire. […] C’est alors qu’il publia ses six volumes de la traduction de Nonnos, travail obstiné, mais malheureux. […] Travail pour l’Académie des inscriptions plus que pour son temps.
Persécuté comme je l’ai été dès ma jeunesse, peut-être me pardonnera-t-on d’avoir cherché quelque consolation dans ce genre de travail. » Dans la suite de ses Commentaires, il a cru devoir donner quelques détails sur sa situation particulière. […] Semblable à ces moments de calme qui précèdent les ravages de la tempête, à peine on avait commencé à en goûter les douceurs, qu’elles s’évanouirent sans retour, l’édifice de la félicité publique, élevé par les travaux de Laurent et conservé par ses soins assidus, ne demeura ferme et entier que pendant le peu de temps qu’il vécut encore ; mais, à sa mort, on le vit s’abîmer comme ces palais enchantés que créa l’art de la magie, et il entraîna pour un temps dans sa ruine les descendants mêmes de son fondateur. […] Sa taille était noble et élégante ; il y avait dans toute son apparence quelque chose de divin ; doué d’une pénétration d’esprit inconcevable, d’une mémoire infaillible, d’une ardeur infatigable au travail, parlant avec autant d’éloquence que de netteté, on ne savait ce que l’on devait le plus admirer, de ses talents ou de ses vertus.
quelles sont les lois, les conditions de son travail ? […] Enfin la grande règle, sans laquelle toutes les règles ne servent à rien, c’est le travail : il faut patiemment, laborieusement, chercher, refaire, corriger, effacer ; la perfection est le prix d’une lutte longue et douloureuse par laquelle la matière rebelle est soumise à l’art inexorable. […] La beauté du travail les charmait autant que l’excellence de la matière.
Un peu d’argent qui lui arrive de sa famille, des travaux de librairie, des traductions le sauvent, le font vivoter, pendant qu’il compose et fait imprimer son confus et indigeste Essai sur les Révolutions : c’est alors, et pour cet ouvrage qu’il complète son instruction ; il lit les historiens de l’antiquité ; surtout il se nourrit de Rousseau, de Montesquieu, de Voltaire : il a encore l’esprit du siècle qui finit. […] Il résulte pourtant de récents travaux que, dès 1793, sous le régime de la séparation de l’Église et de l’État, le clergé avait repris le culte public. […] Tirer la conclusion définitive de la querelle des anciens et des modernes, montrer qu’à l’art moderne il faut une inspiration moderne (Chateaubriand disait chrétienne), ne pas mépriser l’antiquité, mais, en dehors d’elle, reconnaître les beautés des littératures italienne, anglaise, allemande, écarter les anciennes règles qui ne sont plus que mécanisme et chicane, et juger des œuvres par la vérité de l’expression et l’intensité de l’impression, mettre le christianisme à sa place comme une riche source de poésie et de pittoresque, et détruire le préjugé classique que Boileau a consacré avec le christianisme, rétablir le moyen âge. l’art gothique, l’histoire de France, classer la Bible parmi les chefs-d’œuvre littéraires de l’humanité, rejeter la mythologie comme rapetissant la nature, et découvrir une nature plus grande, plus pathétique, plus belle, dans cette immensité débarrassée des petites personnes divines qui y allaient, venaient, et tracassaient, faire de la représentation de cette nature un des principaux objets de l’art, et l’autre de l’expression des plus intimes émotions de l’âme, ramener partout le travail littéraire à la création artistique, et lui assigner toujours pour fin la manifestation ou l’invention du beau, ouvrir en passant toutes les sources du lyrisme comme du naturalisme, et mettre d’un coup la littérature dans la voie dont elle n’atteindra pas le bout en un siècle : voilà, pêle-mêle et sommairement, quelques-unes des divinations supérieures qui placent ce livre à côté de l’étude de Mme de Staël sur l’Allemagne.