Au sortir de l’école de Westminster, il entra dans une étude d’homme de loi, et y passa trois années ; il dit n’y avoir jamais travaillé sérieusement et avoir perdu tout ce temps à rire et à faire des espiègleries de clerc, du matin au soir, avec son camarade d’étude, le futur lord chancelier Thurlow. […] Le trouvant tout à fait doux et traitable, j’avais pris l’habitude de l’emporter toujours après déjeuner dans le jardin, où il se cachait ordinairement sous les feuilles d’un plant de concombres, y sommeillant ou y ruminant jusqu’au soir : les feuilles lui fournissaient aussi un régal favori.
C’était le moment où Rousseau était en passage à Paris, avant d’aller en Angleterre ; Horace Walpole fit, un soir, en rentrant de chez Mme Geoffrin, cette plaisanterie cruelle de la prétendue lettre d’invitation du roi de Prusse à Jean-Jacques, qui courut bientôt Paris et toute l’Europe, et où on lisait entr’autres ironies : « Si vous persistez à vous creuser l’esprit pour trouver de nouveaux malheurs, choisissez-les tels que vous voudrez ; je suis roi, je puis vous en procurer au gré de vos souhaits. » Walpole se raillait de Rousseau et le traitait en pur charlatan ; il se représentait aussi Mme de Boufflers comme ambitieuse elle-même d’être enlevée jusqu’au Temple de la Renommée en s’accrochant à la robe de l’Arménien philosophe. […] Horace Walpole, dans une lettre écrite de Paris (janvier 1766) à l’un de ses amis de Londres, disait, de ce tour agréable qui est le sien : « Je vais m’habiller dans un instant pour aller chez la comtesse de La Marche qui m’a donné audience pour ce soir neuf heures.
objet de mépris et d’amour, Le soir un vous honore au temple, Et l’on vous dédaigne au grand jour. […] Et puis les soirs, au moment où la vie lui laissait un peu de trêve, quand elle revenait à ses souvenirs de théâtre, elle avait toutes sortes d’agréables récits.
C’est pour l’amour que la lumière du matin vient éveiller les êtres et colorer les cieux ; pour lui les feux de midi font fermenter la terre humide sous la mousse des forêts ; c’est à lui que le soir destine l’aimable mélancolie de ses lueurs mystérieuses. […] Je recommande tout ce livre, qui est une belle fin consolante à méditer ; aliment rassis qui apaise, breuvage indispensable après le philtre, rosée du soir après un jour ténébreux, délicieuse à sentir, en vérité, quand elle tombe sur un front brûlant qui fut atteint du mal d’Oberman.
Ou encore, un souvenir obstiné lui crie : Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante S’éteignit tout à coup dans un mot commencé ; Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante, Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé ; Quand ses traits plus touchants, éclairés d’une flamme Qui ne s’éteint jamais, S’imprimèrent vivants dans le fond de mon âme, Il n aimait pas, j’aimais ! […] En ce genre, l’idylle intitulée le Soir d’Été est la seule pièce dont l’adorable simplicité m’enchante.
Sa fuite empressée, le soir, quand son coursier l’emporte au rendez-vous, provoque la bénédiction imprévue et presque tendre que le poëte envoie à l’amant. […] Dans Don Paez enfin, en parlant de Juana : Comme elle est belle au soir !
Je sais bien qu’à vingt ans on sent ces choses mieux qu’on ne les décrit, et la peinture que retraçait Jean-Jacques, il ne l’aurait pas faite ainsi le soir même de la délicieuse journée. […] Quand un personnage public passe sa vie dans le monde et dans les salons, ce qu’il y dit soir et matin est tout aussi authentique que le discours écrit qu’il apporte une fois par mois à la tribune.
Le soir des jours d’émeute, comme le soir des jours où il avait combattu de sa plume au National à côté de Carrel, il se reposait dans sa mansarde en préparant une édition d’Hippocrate, ou en traduisant les œuvres les plus importantes de la critique moderne, ou en rassemblant les matériaux de cet admirable Dictionnaire historique de la langue française qui sera, sans doute, un jour surpassé, si nous finissons le nôtre… Grandes et fortes natures de l’âge héroïque de notre race !
Le chasseur nomade, le pasteur errant, ont maintenant une étoile fixe qui, chaque soir, du fond des bois de l’horizon des prairies lointaines, les rappelle à sa lumière et leur promet sa chaleur. […] La seule distraction de son supplice immobile était la visite quotidienne du Jour et de la Nuit qui, chaque matin et chaque soir, alternaient solennellement devant lui. — « Devant les portes du Tartare, le fils de Japet supporte le Ciel vaste, de ses mains infatigables, là où le Jour et la Nuit se rencontrent ; se parlant l’un à l’autre, lorsqu’ils passent tour à tour le large seuil d’airain.
Le soir venu, il se réfugie dans le seul asile qui lui reste, il entre chez Thérèse, tombe sur un fauteuil, brisé, glacé, mortellement malade ; et, là, entre sa fille adoptive et celui qu’il appelle son fils, ouvre son cœur gonflé et en laisse sortir tout ce qu’il tient de fiel et de larmes. […] Quant à madame Séraphine, Bordognon la rencontre, le soir même, dans une avant-scène du Gymnase, pimpante, parée, plâtrée, et faisant des mines aux petits jeunes gens de l’orchestre.
Elle veut qu’on se propose tout cela à l’avance, qu’on s’y accoutume en idée, et elle est la première à vous y convier avec franchise : « Allons rondement, dit-elle, vers l’amitié. » Un grand préservatif qu’elle a contre toute nouvelle faiblesse, c’est qu’au fond elle aime, c’est que son cœur est rempli, c’est qu’elle tremble pour un absent qui court des dangers, c’est qu’elle attend avec impatience un retour : Une personne attendue depuis très longtemps, écrivait-elle le 23 octobre 1728, arrive enfin ce soir, selon les apparences, en assez bonne santé. […] On a fait partir une chaise, et, ce soir, on sera ici.
Parmi les auteurs, ceux que Chesterfield recommande surtout à cette époque, et qui reviennent le plus habituellement dans ses conseils, sont La Rochefoucauld et La Bruyère : « Si vous lisez le matin quelques maximes de La Rochefoucauld, considérez-les, examinez-les bien, et comparez-les avec les originaux que vous trouvez les soirs. Lisez La Bruyère le matin, et voyez le soir si ses portraits sont ressemblants. » Mais ces excellents guides ne doivent eux-mêmes avoir d’autre utilité que celle d’une carte de géographie.
Un soir, en 1714, le vieux roi près de sa fin envoya le duc de Noailles prendre dans son cabinet des papiers écrits de sa main, qu’il voulait jeter au feu : « il en brûla d’abord plusieurs qui intéressaient la réputation de différentes personnes ; il allait brûler tout le reste, notes, mémoires, morceaux de sa composition sur la guerre ou la politique. […] « Tout homme qui est mal informé, remarque-t-il, ne peut s’empêcher de mal raisonner. » Et par une conclusion digne d’un moraliste, il ajoute finement : « Je crois que quiconque serait bien averti et bien persuadé de tout ce qui est, ne ferait jamais que ce qu’il doit. » Il trouve un plaisir vrai dans l’application et l’information même ; il jouit de débrouiller ce qui était obscur : J’ai déjà commencé, écrit-il le soir de l’arrestation de Fouquet, à goûter le plaisir qu’il y a de travailler soi-même aux finances, ayant, dans le peu d’application que j’y ai donné cette après-dînée, remarqué des choses importantes dans lesquelles je ne voyais goutte ; et l’on ne doit pas douter que je ne continue.
Un de ses amis, ou du moins une de ses connaissances, un sieur Mathier, receveur des tailles, qui était en tournée, le vient voir par hasard : Gourville s’informe auprès de lui du détail et du chiffre de la recette ; il prend ses mesures : « Je me proposai, dit-il naïvement, de profiter de l’occasion que ma bonne fortune m’envoyait, et, laissant passer quelques jours pour donner le temps à la recette d’augmenter, je fis observer sa marche. » Le résultat de cette observation, c’est qu’un soir il arrive avec six hommes armés dans le lieu où M. […] Le soir, je fais jouer à l’impériale et conseille celui qui est à mon côté.
Bonaparte, qui en avait entendu un soir la lecture avant son départ pour l’Égypte, et qui avait pleuré un moment, dit à l’auteur : Je regrette mes larmes. […] Quand ses amis rédigeaient Le Nain jaune, en 1814, ils le venaient voir le soir dans le salon de Mme Davillier ; ils le faisaient causer et pétiller, et, profitant de ses mots, ils se le donnaient à son insu pour collaborateur involontaire ; ils appelaient cela battre le briquet.
Les soirs dans le monde, il est très-paré mais lourdement, et y montre peu d’esprit et de vivacité de conversation ; il y parle bas et avec une sorte d’affectation de bon ton.
Par ses journaux du soir, l’Étoile puis la Gazette, il a dit et fait tout le mal possible, il a conseillé et loué toutes les mesures perverses et violentes, les censures, etc.
Il est en effet sorti de chaire sans aucune fatigue, et néanmoins, par précaution, il s’est mis au lit jusqu’au soir pour se reposer, et chacun l’est venu voir dans son lit. » Voilà Bossuet au naturel deux ans avant sa mort et à l’âge de soixante-quinze ans, édifiant encore ses diocésains et visité d’eux sans façon dans son lit après sa journée dominicale et pastorale.
« Votre politesse, écrit-elle à madame des Ursins, veut donc aller jusqu’à m’en demander des nouvelles, connaissant la faiblesse des mères. » Elle avait fini par y passer toutes ses journées, et n’allait plus qu’au soir à Versailles.
La génération surtout qui était venue trop tard pour participer à l’effervescence politique et s’embraser à l’illusion révolutionnaire évanouie vers 1824 ; cette génération étouffée, qui était au collège durant la plus belle ardeur de la Charbonnerie ; qui manquait la classe, le jour où l’on chassait Manuel, et qui, à son premier pas dans le monde, trouvant tout obstrué, allait se ronger dans la solitude ou se rétrécir dans les coteries ; cette génération cadette, dont Bories et ses compagnons furent les aînés, intelligente, ouverte, passionnée sans but, amoureuse indifféremment de Napoléon et de la République, de madame de Staël et de madame Roland, folle de René et des lettres de Mirabeau à Sophie, emportant sous le bras Diderot à la classe de rhétorique et Béranger à la classe de philosophie ; noble et chaleureuse jeunesse, qui se consuma trop longtemps dans des idées sans suite, dans des causeries sans résultat, dans d’interminables analyses ; dont les plus pressés s’affadirent si vite aux tièdes clartés des bougies, et s’énervèrent chaque soir dans l’embrasure de quelque fenêtre d’un salon doctrinaire ; cette génération-là surtout a souffert profondément, et a ressenti jusque dans la moelle de ses os la consomption de l’ennui et le mal rêveur.
Le bruit du vent, l’éclat des orages, le soir de l’été, les frimas de l’hiver ; ces mouvements, ces tableaux opposés produisent des impressions pareilles, et font naître dans l’âme cette douce mélancolie, vrai sentiment de l’homme, résultat de sa destinée, seule situation du cœur qui laisse à la méditation toute son action et toute sa force.
. — On marche dans les champs vers le soir en automne, on remarque des fumées bleues qui montent tranquillement dans les lointains, et à l’instant on imagine sous chacune d’elles le feu lent que les paysans ont allumé pour brûler les herbes sèches. — On ouvre un cahier de musique, et, pendant que le regard suit les ronds blancs ou noirs dont la portée est semée, l’ouïe écoute intérieurement le chant dont ils sont la marque. — Un cri aigu d’un certain timbre part d’une chambre voisine, et l’on se figure un visage d’enfant qui pleure parce que sans doute il s’est fait mal. — La plupart de nos jugements ordinaires se composent de liaisons semblables.
La Chanson de vieille mortalité — dit l’alliance par les automnes et par les soirs des doux messagers de vie, « passés, venus, puis disparus ».
bien moi, je couche avec le duc, ce soir !
c) Moments : La nuit, le soir, l’ombre les crises, le trouble ; mêmes caractères communs.
Scapin dit : Le ciel s’est déguisé ce soir en scaramouche.
J’étais à la campagne, presque seul, libre de soins et d’inquiétudes, laissant couler les heures sans autre dessein que de me trouver le soir, à la fin de la journée, comme on se trouve quelquefois le matin après une nuit occupée d’un rêve agréable.
On veut y voir, pour l’ordinaire, un drame de la conscience, une de ces tragédies intérieures qui mirent, certain soir, le pauvre Jouffroy dans un état si propre à la composition littéraire.
Ils les saluaient du titre des anciens héros, ave rex, les menaient au forum, et les ramenaient le soir à la maison.
Voyez le tour de sa conversation dans les diverses occasions, soit aux visites du matin, soit à table, ou enfin aux amusements du soir. […] Je finis ma dixième heure de travail depuis hier au soir, et je suis excédé de toutes les peines de corps qu’il m’a fallu me donner depuis quelques jours. […] En tout, le duc de Nivernais y fait bien son rôle ; il traduit des compliments en vers de Walpole à l’adresse de Mme de Boufflers, de Mme d’Usson (une belle Hollandaise)65 ; il improvise des vers à miss Pelham dans le belvédère ; le soir, au concert, il fait sa partie de violon ; il danse malgré ses rides, et à Horace Walpole, qui a une ride de moins, il donne la hardiesse de l’imiter.
En ce temps-là on ne relègue pas la conversation dans les heures tardives et nocturnes ; on n’est pas forcé comme aujourd’hui de la subordonner aux exigences du travail et de l’argent, de la Chambre et de la Bourse : causer est la grande affaire « Arrivés à deux heures, dit Morellet, nous y étions encore presque tous de sept à huit heures du soir…496 C’est là qu’il fallait entendre la conversation la plus libre, la plus animée et la plus instructive qui fut jamais… Point de hardiesse politique ou religieuse qui ne fût mise en avant et discutée pro et contrà… Souvent un seul y prenait la parole et proposait sa théorie paisiblement et sans être interrompu. […] Autant vaudrait prescrire à leurs femmes, qui tous les soirs vont au théâtre et jouent la comédie à domicile, de ne pas attirer chez elles les acteurs et chanteurs en renom, Jelyotte, Sainval, Préville, le jeune Molé qui, malade et ayant besoin de réconfortants, « reçoit en un jour plus de deux mille bouteilles de vins de toute espèce des différentes dames de la cour », Mlle Clairon qui, enfermée par ordre à For l’Évêque, y attire « une affluence prodigieuse de carrosses », et trône, au milieu du plus beau cercle, dans le plus bel appartement de la prison498. […] Un soir, le lourd avocat Target ayant pris du tabac dans la tabatière de la maréchale de Beauvau, celle-ci, dont le salon est un petit club démocratique, reste suffoquée d’une familiarité si monstrueuse.
Quelques rares toits gris, couverts de chaume, y fument le soir et le matin et indiquent la place des chaumières qu’on ne découvre au loin qu’à leur fumée dans le ciel. […] Quand un étranger arrive le soir, c’est là qu’on va chercher le maître, et qu’on le trouve, à la lueur d’une lampe qui s’use, attablé, la plume à la main, devant un texte grec ou latin, anglais ou italien, qu’il quitte avec joie pour accueillir un ami, sûr de retrouver son texte et sa pensée à la même place le lendemain ! […] « “Je visitais mes juments arabes, suivant mon habitude de tous les soirs, me répondit-elle, et je viens de recevoir un coup de pied qui m’a atteinte légèrement.”
Et la hache maudit les hommes, sombre essaim, Quand, le soir, sur le dos du bourreau, son ministre, Elle revient dans l’ombre et luit, miroir sinistre, Ruisselant de sang et reflétant les cieux ; Et la nuit, dans l’état morne et silencieux, Le cadavre au cou rouge, effrayant, glacé, blême, Seul sait ce que lui dit le billot, tronc lui-même ! […] Chaque soir Le noir horizon monte, et la nuit noire tombe. […] L’ombre venait, le soir tombait, calme et terrible.
Il fallait qu’il dégustât, goutte par goutte, le regret et l’angoisse du spectacle de sa gloire perdue ; il fallait qu’il revînt, chaque soir, boire à cet affreux calice ; car il est des supplices qui tuent et qu’on aime. […] Il a chiffonné dans la comédienne, il a chiffonné comme l’habilleuse qui l’habille et qui la déshabille tous les soirs. […] Si le grand acteur tragique du commencement du siècle qui regardait ses pleurs couler et les étudiait derrière le cercueil de son père, pour pleurer de même dans Hamlet, nous paraît d’un génie atroce, il y a plus atroce encore : et c’est la comédienne attendrie que vous croyez compatissante, et qui étudie dans vos yeux, sans que vous puissiez vous en douter, l’expression de l’amour affligé ou jaloux que vous avez pour elle, pour vous la voler, cette détrousseuse d’émotion, et aller au théâtre la jouer le même soir !
Roses ou tubéreuses, belles du soir, amies de minuit, il est sans doute dangereux de dormir avec vous ; et l’on ne sait jamais comment on se réveille. […] Un monde égaré par toutes les folies est en germe dans le Soir des Rois : tous les héros y sont aveugles, ils se trompent à l’envi, ils s’abusent tous les uns ou les autres : ils en sont même cruels et presque féroces. […] Un soir que j’étais allé chez mes amis, selon la coutume de paix, ma sœur, pour me faire honte, me conta l’héroïsme d’un homme qui était parti contre l’ennemi, abandonnant sa femme à Dieu ; et au contraire elle me montrait avec fureur ceux qui profitaient de la guerre pour abandonner leurs anciennes maîtresses. […] Dans l’atelier voisin, les enlumineurs parmi leur attirail innombrable, voûtés sur leurs exquises miniatures qu’il fallait fignoler à l’aide du pinceau à trois poils, s’usaient la vue et se courbaturaient pour obtenir au soir le réconfort d’une prière en attendant la récompense du Paradis. […] … Le pli de votre manteau Retient toute la pourpre d’un soir dans la rue, Casernes, Grands Magasins.
Mais c’est peut-être tout simplement parce que son mari la laisse, du matin au soir, seule à la maison. […] Toutefois Mme Wilton elle-même juge convenable que Erhart reste ce soir-là auprès de sa tante. […] Elle doit, ce soir-là, prendre le train pour son château du Poitou, où son mari la rejoindra dans quelques jours. […] Germaine a ses nerfs du matin au soir, et probablement du soir au matin. […] Hoche se soumet. — Le soir même du jour où il s’est marié (à Thionville), il reçoit l’ordre d’aller rejoindre l’armée d’Italie.
Ce soir-là, je m’en allai fort perplexe. […] Mais moi, saurai-je ce soir, mes dix pages écrites, si j’ai bien rempli ma journée et gagné le sommeil ? […] Un soir, ayant entendu un de ses hôtes nier chez lui la Providence, il se mit à pleurer. […] Voici venir le soir. […] Je ne puis que donner ce soir l’impression d’un moment.
. — Il est minutieux, il a de petites affaires bien réglées ; son temps est coupé menu ; il cligne de l’œil et branle gentiment la tête d’un air résolu en vous parlant de ses petit arrangements, de ses principes politiques, ou de son petit dîner de trois heures ; il vous répète pour la centième fois, quand vous lui demandez s’il est allé à telle soirée, qu’il ne va guère en soirée, qu’il passe ses soirs d’ordinaire chez une parente, qu’on lui joue un peu de musique pendant qu’il travaille. […] Après vous avoir longuement entretenu un soir de ses travaux, de ses projets, des Oupanichads, des Pouranas et du Chou-King, il vous apprend au moment de vous quitter, déjà debout, en vous serrant la main, — en grande confidence, — qu’il doit faire de tout cela un jour une immense composition en vers qui enrichira notre poésie, un seul et unique bouquet de toutes les fleurs à la fois de l’Orient ! […] Au soir, en s’en revenant, comme il faisant froid et que l’abbé, en petite redingote grise, n’avait pas de manteau, Janin lui jeta le sien et l’obligea de le garder. […] Un soir qu’il revenait de la Comédie-Française où il avait vu débuter une actrice appelée Thénard, il dit en entrant chez Mme de Staël : « Je viens de voir une nouvelle actrice qui a joué admirablement. » — « Ah ! […] L’article parut dans Le Globe du 2 janvier 1827, et c’est même à cette occasion que Goethe, qui recevait Le Globe, disait, le jeudi soir 4 janvier, à Eckermann, qui l’a noté dans son journal : « Victor Hugo est un vrai talent sur lequel la littérature allemande a exercé de l’influence.
Ce soir je vais les trouver dans ma chambre ; je ne me coucherai pas sans les avoir lus. […] La nuit dernière, je me suis levé à deux heures, je me suis mis dans ma chaise longue, devant mon feu, pour examiner les états de situation que m’avait remis, hier soir, le ministre de la Guerre.
De onze heures du soir à six heures du matin, il a fallu attendre. […] La moindre esquisse d’un Napoléon à cheval qu’il croquait le soir chez l’impératrice, pendant que les femmes brodaient et que quelque chambellan faisait la lecture à haute voix, avait tous les honneurs de la soirée.
Le dimanche soir, dans la nuit du 18 au 19 janvier, il se rendit avec quelques-uns de ses ministres et un petit nombre d’hommes de sa garde dans la chambre de don Carlos, qu’on trouva endormi. […] Passe encore quand ce sont des femmes comme Marie Stuart que vous mettez en scène, il y a place jusqu’à un certain point au roman ; mais les hommes d’État, mais les caractères connus, définis, ceux dont on a pu lire dans la matinée quelque parole ou acte mémorable, quelque dépêche mâle et simple, peut-on raisonnablement les entendre déclamer, rêver, rimer, métaphoriser, même en beaux vers, le soir ?
Elle dura de huit ou neuf heures du matin à trois heures du soir, sur un terrain fourré et couvert, semé de haies et de vignes. […] On raconte que Catinat le soir, s’étant endormi sous une tente improvisée, se trouva au réveil entouré de tous ces drapeaux que les soldats avaient plantés en manière de trophée pour décorer son triomphe.
Il put continuer d’être cher à ses amis et leur tenir de fort beaux propos, leur prodiguer de généreux sentiments, et gémir plus haut que personne en se promenant avec eux le soir dans les allées du Luxembourg97 ; mais l’homme public ne comptait plus, il s’était brisé du même coup et devant ses contemporains et devant la postérité. […] Malouet. » Un capitaine de vaisseau, qui était son aide de camp, arriva une heure avant lui et vint me prévenir que je trouverais le ministre fort irrité. — « Fort bien, lui dis-je, monsieur, il se calmera ; je suis fort aise qu’il vienne voir par lui-même ce que nous avons fait. — Effectivement, ma première entrevue à son auberge fut très froide : il ne me parla de rien, ni moi non plus, il était huit heures du soir : il me donna rendez-vous pour le lendemain matin à sept heures ; il y arriva à cinq, je le laissai tout visiter sans paraître avant l’heure convenue ; j’allai le trouver à sept heures juste : il avait fait sa tournée.
Pourtant l’orage augmente, et l’on parle d’un ordre supérieur obtenu contre le poëte, lorsque tout à coup on apprend que la Champmêlé qui devait, ce soir même, jouer Ariane devant le roi, a feint une indisposition ; que, grâce à ce tour d’adresse, les Plaideurs, représentés pour la troisième fois, ont subitement trouvé faveur et gagné leur cause ; on n’a plus osé siffler, et le roi a ri. […] Magnin avec toutes ses péripéties, ses accidents, ses ivresses même ; on croit y respirer, par moments, comme l’odeur de la poudre, et tel article, écrit le soir dans la chaleur de l’applaudissement, est intitulé Bulletin d’une victoire.
Or, un beau soir, la dame était à l’orage, un vent de fièvre avait passé sur ses nerfs : elle riait, elle étincelait, elle passait d’une gaieté convulsive à une stupeur morne. […] Quoi qu’il en soit, M. de Prévenquières donne ce soir même, une grande soirée de géographie.
Mais ce qui doit étonner davantage, c’est qu’en octobre 1666, lors de la naissance d’une fille qui fut Mlle de Blois, Mme de La Vallière, qui était alors à Vincennes auprès de Madame, dissimula si bien jusqu’au dernier moment, qu’elle ne fit presque que passer de la chambre de la princesse entre les mains de la sage-femme qui était cachée tout près de là, et que, le soir même de son accouchement, elle reparut dans l’appartement devant toute la compagnie, veilla et fut la tête découverte, en coiffure de bal, comme si de rien n’était. […] je suis si faible et si changeante, que mes meilleurs désirs ressemblent à cette fleur des champs dont parle votre prophète-roi, qui fleurit le matin et qui sèche le soir. » Pour se préserver de ses rechutes, de ses faiblesses, « du doux poison de plaire à ce monde et de l’aimer », elle invoque un de ces coups de miséricorde qui affligent, humilient, et à la fois retournent vers Dieu une âme.
Mademoiselle n’y verra d’abord qu’un sujet de curiosité et de divertissement : « Toutes les nouveautés me réjouissaient… De quelque importance que pût être une affaire, pourvu qu’elle pût servir à mon divertissement, je ne songeais qu’à cela tout le soir. » Telle Mademoiselle était à dix ans, telle à vingt, telle à trente, telle elle sera toute sa vie, jusqu’à ce qu’une passion tardive lui eût appris à souffrir. […] Cependant elle marquait de bonne heure le goût de l’esprit, du bel et fin esprit, de celui qui sert à la conversation ; son père y excellait : elle raconte comment à Tours, chaque soir, elle aimait à entendre Monsieur l’entretenir de toutes ses aventures passées, « et cela fort agréablement, comme l’homme du monde qui avait le plus de grâce et de facilité naturelle à bien parler ».