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1455. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

il ne reste que moi Où l’on découvre encore les vestiges d’un roi. […] Pauline aime Sévère, et reste fidèle à Polyeucte. […] Elle se jette aux pieds de Pyrrhus, elle lui rappelle ses serments d’amitié : amitié, mot qui lui en épargne un autre ; elle s’excuse d’un reste de fierté ; enfin, la femme venant encore au secours de la mère, elle rend malgré elle quelque espoir à Pyrrhus. […] S’il existe de lui un portrait, de la main d’un peintre tel que Tacite, il faut qu’il reste, dans le drame, égal à lui-même, qu’il vive comme le portrait, et qu’il n’en soit pas la copie. […] Le reste est particulier, local, anecdotique, vrai seulement pour quelques-uns et par la diversité des opinions ; tandis qu’une action simple, des caractères produisant des situations, c’est la vérité pour tous, du consentement de tous.

1456. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

de soulagement, tant le reste est embêtant… Verdi, vous me demandez ce que c’est. […] Cela devrait monter tout le long de voûtes immenses et se perdre en haut dans la nuit, ainsi que toutes ces têtes se perdent dans l’anonymat… Puis l’agacement de ces Parisiens loustics, un vrai train de plaisir dans un ossuaire, et qui s’amuse à jeter des lazzis dans cette caverne du néant… En regardant tous ces restes, tout ce peuple d’os, je me demandais : Pourquoi ce mensonge d’immortalité, le squelette ? […] Contre la fenêtre du fond, par où vient un jour crépusculaire de cinq heures, et à contre-jour, se tient une ombre grise sur cette lumière pâle, une femme qui ne se lève pas, reste immobile à notre salut de corps et de paroles. […] ça ne vaut pas mieux que le reste. […] Après Isly, les vautours grisés des yeux des morts qu’ils avaient mangés, ne trouvant pas le reste encore assez corrompu, voletaient, trébuchaient, tombaient à terre comme des pochards.

1457. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Car l’étonnant ne reste longtemps tel, qu’à condition de faire beaucoup penser, c’est-à-dire de provoquer une longue suite de réflexions bien enchaînées, aboutissant à une conception générale et plus ou moins synthétique. […] Les Grecs de Racine ne sont guère Grecs que par la date à laquelle on les place, et qui reste trop souvent une simple étiquette, un simple chiffre, sans nous faire voir la Grèce d’alors. […] Par l’histoire il se fait une épuration ne laissant subsister que les caractères esthétiques et grandioses ; les objets les plus infimes se trouvent dépouillés de ce qu’il y a de trivial, de commun, de vulgaire, de grossier et de surajouté par l’usage journalier : il ne reste en notre esprit, des objets replacés ainsi dans le temps passé, qu’une image simple, l’expression du sentiment primitif qui les a faits ; et ce qui est simple et profond n’a rien de vil. […] Donc tout ce qui arrive à nous à travers l’histoire nous apparaît dans sa simplicité ; au contraire, l’utile de chaque jour, avec sa surcharge de trivialité, reste prosaïque ; et voilà pourquoi l’utile devenu historique devient beau. […] La vérité, c’est qu’en tout temps et en tout pays, la vie et ses lois générales sont à peu de chose près identiques : partout un mammifère est un mammifère, une plante est une plante ; la réalité est la même en Orient ou en Occident, dans le passé ou dans le présent ; or, c’est la réalité, la vie, plus ou moins dépouillée de ce qui la cache dans le mécanisme banal de nos représentations, qu’il s’agit de faire saillir aux yeux et qui reste le constant objet de l’art.

1458. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Et Renan reste le premier des prosateurs français du xixe  siècle. […] Ce principe posé, l’histoire reste à écrire. […] Il y a des précédents ; le cas reste pourtant singulier. […] Huysmans reste étranger au principe idéologique du symbolisme. […] La carrière de Rimbaud reste stupéfiante.

1459. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Les spectateurs en riront au premier regard, et ce plaisir les mettra en bonne humeur pour le reste. […] Cela tient au génie : le reste ne dépend que du talent et des étroites bienséances. […] Qui de six ôte une, reste cinq. […] Démée tient le fils qui lui reste dans un esclavage si étroit que ce jeune homme, ne pouvant satisfaire aux passions de son adolescence, échappe à sa tyrannie par la ruse, et par le secours de son frère et de ses valets. […] L’avarice contrarie toutes les bienséances ; Harpagon plaint le régal qu’il est forcé d’offrir à sa maîtresse, et ne songe qu’à en sauver les restes pour les renvoyer au marchand.

1460. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Lorsqu’on sort de semblables Cours, on pourrait croire que la science est finie et qu’il ne reste plus qu’à étendre et à généraliser les principes qui lui servent de base. […] Pendant le reste de la journée, il ne s’écoula que quelques gouttes très rares de suc pancréatique avec les caractères que je viens de signaler. […] Tout le reste de l’expérience se passa comme à l’ordinaire, et le chien guérit. […] Dans tous ces états le suc pancréatique reste toujours alcalin. […] D’autres fois, une portion de cette huile reste en effet à l’état d’émulsion.

1461. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

La substance sucrée reste dans l’organisme, il faut dès lors qu’elle serve à quelque chose. […] Le sucre, dans cet état physiologique, reste entre le foie et le poumon profondément caché, et ne se montre pas à l’extérieur. […] Il paraîtra sans doute singulier et intéressant de voir les centres nerveux baignés dans un liquide qui reste constamment sucré. […] Il n’y en a jamais qu’une partie d’employée ; le reste passe sans avoir éprouvé d’altération. […] Mais on n’en reste pas là, et alors voici le raisonnement pour les animaux qui vivent de chair.

1462. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XX. Conclusion » pp. 499-500

Nous en avons indiqué plus d’une au cours de cet ouvrage ; mais il en reste une foule d’autres à découvrir.

1463. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Que reste-t-il dans l’esprit après qu’on a lu ses Ouvrages ?

1464. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

Au reste, si les Gens de Lettres sont plus estimables par l’affection qu’on leur porte dans la Société, que par la considération publique dont ils jouissent ; s’ils sont plus grands par leurs vertus que par leurs talens, par leurs actions que par leurs Ouvrages, il en est peu qui aient su se concilier à un plus haut degré que M.

1465. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 448-452

Au reste, on a attribué à M. l’Abbé de Voisenon différens Ouvrages qui n’étoient pas de lui.

1466. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Préface »

Et si le changement est nécessaire, comment distinguer ce qui change de ce qui reste éternellement vrai ?

1467. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre II. De l’Allégorie. »

Mais, au reste, cette sorte de petite allégorie matérielle, quoiqu’un peu moins mauvaise que la grande allégorie physique, est toujours d’un genre médiocre, froid et incomplet ; elle ressemble tout au plus aux Fées des Arabes, et aux Génies des Orientaux.

1468. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre IV. Des Sujets de Tableaux. »

Au reste, nous pouvons dire ici des sujets de tableaux, ce que nous avons dit ailleurs des sujets de poèmes : le christianisme a fait naître pour le peintre une partie dramatique, très supérieure à celle de la mythologie.

1469. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre III. Des Ruines en général. — Qu’il y en a de deux espèces. »

Nous nous promenâmes longtemps au milieu des pierres sépulcrales de marbre noir, semées çà et là sur la terre ; les unes étaient totalement brisées, les autres offraient encore quelques restes d’épitaphes.

1470. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 19, de la galanterie qui est dans nos poëmes » pp. 143-146

Aussi ne me reste-t-il plus que deux mots à dire sur ce sujet.

1471. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Au reste, à elle l’honneur d’avoir produit les deux plus admirables poëtes des littératures d’imitation, d’étude et de goût, ces types châtiés et achevés, Virgile, Horace ! […] Molière au reste est tellement homme dans le libre sens, qu’il obtint plus tard les anathèmes de la philosophie altière et prétendue réformatrice, autant qu’il avait mérité ceux de l’épiscopat dominateur. […] Rien d’étonnant, au reste, que cette fine et mystique nature de Fénelon, dans sa blanche robe de lin, dans sa simple tunique, un peu longue, un peu traînante (en fait de style), n’ait pas entendu ces admirables plis mouvants, étoffés, du manteau du grand comique. […] Tout ce qui n’entre point dans le corps, dit-il, je l’éprouve volontiers ; mais les remèdes qu’il faut prendre me font peur ; il ne faut rien pour me faire perdre ce qui me reste de vie. […] Mais parmi les grandes gloires elles-mêmes, qui durent et survivent, il en est beaucoup qui ne se maintiennent que de loin, pour ainsi dire, et dont le nom reste mieux que les œuvres dans la mémoire des hommes.

1472. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

» Ces parents saisirent ce conseil, plus par envie de se défaire de l’enfant, pour dissiper plus aisément le reste de son bien, que dans la vue de faire valoir le talent qu’il avait apporté en naissant. […] Molière lui demanda ce que sincèrement il souhaiterait le plus alors. « D’être avec vous le reste de mes jours, lui répondit Baron, pour vous marquer ma vive reconnaissance de toutes les bontés que vous avez pour moi. — Eh bien ! […] Je n’ai plus d’yeux pour ses défauts, il m’en reste seulement pour tout ce qu’elle a d’aimable. […] « À quoi bon, disaient-ils, cette mine modeste, Et ce sage dehors que dément tout le reste ? […] Quand je la vois, une émotion et des transports qu’on peut sentir, mais qu’on ne saurait exprimer, m’ôtent l’usage de la réflexion ; je n’ai plus d’yeux pour ses défauts ; il m’en reste seulement pour tout ce qu’elle a d’aimable.

1473. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Il reste, par excellence et par essence, le Rhéteur, semblable à ces maîtres de l’éloquence que virent fleurir successivement Alexandrie et la Rome du Bas-Empire. […] On connaît, au reste, son influence sur de juvéniles intelligences. […] Son charme artificiel reste inanimé. […] Et surtout — avec Voltaire, Stendhal, Renan — il reste dans la tradition nationale. […] Et tout le reste est littérature.

1474. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Livres, dont il ne nous reste que les cinq premiers entiers. […] Il composa une histoire romaine en huit décades ; mais ce qui nous en reste est peu considérable. […] Nous avons encore l’histoire de Tibere & de Néron, quelque chose sur Claude ; mais le reste n’est plus. […] Au reste, il en est du P.  […] Reste à savoir si c’est là le ton de l’histoire, & si la vérité n’y est point blessée en plusieurs points.

1475. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Il en est de même quand nous écrivons : il n’y a pas d’écriture sans parole ; la parole dicte, la main obéit ; or, la plupart du temps, quand nous écrivons, il n’y a d’autre bruit perçu que celui de la plume qui court sur le papier ; la parole qui dicte ne s’entend pas ; elle est réelle pourtant ; mais le bruit qu’elle fait, ce n’est pas l’oreille qui l’entend, c’est la conscience qui le connaît ; il n’agite pas l’air qui nous entoure, il reste immobile en nous ; ce n’est pas la vibration d’un corps, c’est un mode de moi-même. […] Elle est plus difficile à constater, mais non moins certaine, non moins constante, et plus digne encore de l’attention du philosophe, quand nous sommes seuls avec nos souvenirs et nos pensées, sans compagnon d’aucune sorte ; l’homme qui lit ou écrit dans la solitude n’est pas seul, à vrai dire ; un livre est un ami qui nous parle et que nous écoutons avec attention ; le papier auquel nous confions notre pensée est un ami aussi, un ami discret et modeste, un confident patient qui nous écoute ; quand donc nous sommes vraiment seuls, bien souvent nous nous taisons, soit par prudence, soit par fatigue, soit tout simplement parce que parler nous semble inutile ; parler est inutile en effet, car la parole, ce précieux auxiliaire de la pensée, ne nous abandonne pas, si nous croyons renoncer à elle ; mais alors elle reste en nous, et nul autre que nous-même ne peut l’entendre. […] Déjà en effet l’homme qui parle six heures chaque jour est, de l’aveu de tous, amis ou ennemis, un bavard ; accordons-lui huit heures de sommeil ; il reste dix heures par jour pendant lesquelles il médite en silence, réduit, non sans regret peut-être, à la parole intérieure. […] Bossuet reste, en définitive, fidèle à l’axiome d’Aristote, et il l’emploie avec une grande pénétration psychologique à dissiper les illusions des modernes émules de Plotin. […] Jusqu’en 1830, date de la publication des Études élémentaires 9 de de Cardaillac, Bonald reste le seul philosophe qui ait accordé à la parole intérieure l’attention qu’elle méritait.

1476. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Reste le bon sens de Pascal, le plus près assurément de celui de Bossuet. […] Par la supériorité du bon sens, Bossuet reste dans une modération qui ne décourage pas les consciences et qui ne leur fait pas peur de chimères. […] Au reste, sauf les mathématiques, il enseigna tout directement à son royal élève. […] Au reste, il n’était guère possible, même à Bossuet, d’éviter quelque illusion à cet égard. […] Au reste, la victoire éclatante de Bossuet n’ôta pas à Fénelon ce à quoi il tenait peut-être le plus, la faveur de la personne.

1477. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

J’eusse, si le maître, donné juste un dessus de panier, quitte à regretter que le reste dût disparaître, ou, alors, ajouté ce reste à la fin du livre, après la table des matières et sans table des matières quant à ce qui l’eût concerné, sous la rubrique « pièces attribuées à l’auteur », encore excluant de cette, peut-être trop indulgente déjà, hospitalité les tout à fait apocryphes sonnets publiés, sous le nom glorieux et désormais révérend, par de spirituels parodistes. […] et il me reste à parler de l’Assonance, qui est à la mode. […] … Maintenant, il me reste à extraire du livre de M.  […] Mais, puisque la loi, dura lex, nous interdit l’appréciation de ces hautes matières, il ne nous reste plus qu’à magnifier comme il convient la sublime Déclaration de Paix qui clôt le livre. […] Et tout le reste, sans plus de choix !

1478. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Enfin si l’on passe outre, si, de parti pris, on ferme les yeux sur ce mouvement de l’esprit et sur tout ce qu’il suppose, on n’a plus affaire à une idée, et du désordre il ne reste qu’un mot. […] La conception d’un vide naît ici quand la conscience, retardant sur elle-même, reste attachée au souvenir d’un état ancien alors qu’un autre état est déjà présent. […] Supprimez tout intérêt, toute affection : il ne reste plus que la réalité qui coule, et la connaissance indéfiniment renouvelée qu’elle imprime en nous de son état présent. […] Et, soit qu’on pose la structure actuelle de l’esprit soit qu’on se donne la subdivision actuelle de la matière, dans les deux cas on reste dans l’évolué : on ne nous dit rien de ce qui évolue, rien de l’évolution. […] Quand une fois on les a saisies dans leur essence en adoptant leur mouvement, on comprend comment le reste de la réalité dérive d’elles.

1479. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

—  « Alors, dit Luther, je me sentis comme rené, et il sembla que j’entrais à portes ouvertes dans le paradis. » Que reste-t-il à faire après cette rénovation du cœur ? […] Crainte contre crainte, il ne reste qu’à savoir laquelle des deux sera la plus forte. […] Sans doute, on a ôté les images, mais la reine garde encore un crucifix dans sa chapelle, et n’est-ce pas un reste d’idolâtrie que de s’agenouiller devant le sacrement ? […] Pourquoi restes-tu assis parmi les pots ? […] Pour y entrer, il ne reste à franchir qu’un courant profond où l’on perd pied, où l’eau trouble la vue, et qu’on appelle la rivière de la Mort.

1480. (1929) Amiel ou la part du rêve

Mais le reste ? […] Ne reste pas planté, surtout avec tes pieds sensibles, sur le chemin des boules d’autrui. […] C’est la maison-mère à côté de laquelle le reste est Ersatz. […] Amiel reste seul, prend ses repas à la brasserie. […] Sa place est marquée par cet hémistiche : Aime et reste d’accord !

1481. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Véron.] » pp. 530-531

Pour tout le reste, on peut être de bonne composition, et dans le cas présent ce n’était que justice.

1482. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVII » pp. 109-112

Nous avons été un peuple courtisan : il en reste toujours quelque chose.

1483. (1874) Premiers lundis. Tome II « Sextus. Par Madame H. Allart. »

L’héroïne du roman, Française de vingt-quatre ans, blonde au visage noble et animé, qui a quelque chose d’élégant, de modeste et de naturel dans toute sa personne, d’un abord parfois sévère, mais qui s’adoucit avec de la grâce et de la cordialité, telle enfin qu’on croit sentir en elle une âme à la fois aimable et forte, capable de grandes choses, mais sensible aux petites ; Thérèse de Longueville, au milieu des hommages dont elle est l’objet, et auxquels elle reste assez indifférente, ne tarde pas à distinguer Sextus, à le craindre d’abord (car d’anciens chagrins l’ont rendue prudente), puis à désirer de le revoir et de lui plaire.

1484. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

Au reste, les injures de ce Fanatique de la Philosophie moderne ne nous ont point empêchés d’être sensibles aux désagrémens que lui a attirés l’Ouvrage même dans lequel il se les est permises.

1485. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

Au reste, les sentimens de M. de Juvigny ont toujours été les mêmes.

1486. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de 1833 »

Tout le reste est deviné, c’est-à-dire inventé.

1487. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Ollivier » pp. 299-300

Là un cheval cabré se précipite sur une autre femme, menace de la fouler elle et ses enfans, et cette femme lui oppose ses mains au poitrail si mollement que, si l’on ne voyait que cette figure, on jurerait qu’elle colle une image contre une muraille, c’est que le reste est ainsi et qu’il n’en faut rien rabattre.

1488. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XVII. La flûte d’ybilis »

Il reste de l’eau là-bas.

1489. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « Appendice »

Taine ne le sait pas, ni Leconte de Lisle, ni le reste du monde non plus.

1490. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre IV. Pourquoi le génie d’Homère dans la poésie héroïque ne peut jamais être égalé. Observations sur la comédie et la tragédie » pp. 264-267

Homère, venu si longtemps avant les philosophes, les critiques et les auteurs d’Arts poétiques, fut et reste encore le plus sublime des poètes dans le genre le plus sublime, dans le genre héroïque ; et la tragédie qui naquit après fut toute grossière dans ses commencements, comme personne ne l’ignore.

1491. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

ils ne se défient seulement pas de ses faveurs ; au reste elle est leur ouvrage. […] Une guerre vient-elle à s’allumer, la tasse de café augmente d’un sol ; la guerre vient-elle à finir, le café reste au même prix. […] Au reste qu’importe, pourvu qu’ils s’entendent. […] Ce ne sont que des phrases incohérentes, que des élans dont il ne reste aucune trace. […] … Il n’en reste donc plus que le souvenir, au point qu’on passe pour gotique ou pour villageois, si l’on paroît vouloir chanter…..

1492. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

je serais très malheureux Le dessous, c’est le principal ; pour moi, ça passe avant tout le reste. […] L’étude en est complète et le personnage reste sympathique en dépit de sa chute. […] Malgré sa défaillance, la duchesse reste sympathique, et n’était son langage que je n’aime pas beaucoup, on ne demande qu’à lui pardonner. […] Je n’ai jamais trouvé fâcheux que les femmes eussent un peu de ventre, pourvu que le reste y fût proportionné. […] On se rappelle le reste.

1493. (1927) Approximations. Deuxième série

Dans l’œuvre de Gérard d’Houville, L’Inconstante reste un peu pour moi ce qu’était à l’origine pour Marinette l’image de l’Enchanteur Merlin. […] Pour tout le reste ils sont conservateurs, parce que pour tout le reste ils ne prétendent pas savoir. […] Toujours les éléments sont multiples, mêlés, et la question pour Strachey reste toujours une question de dosage. […] Il faut qu’il reste d’elle (la femme alors morte du narrateur) en ta mémoire une image aussi parfaite que possible. […] L’âge me la ramène comme une ancienne compagne qui s’était éloignée de ma vie, mais à qui je reste lié par un vieux désir.

1494. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Songez-y, ce fétichisme est le dernier qui nous reste. […] La frontière reste indécise. […] Au reste, il était assez mal vu à l’évêché. […] Au reste, j’avoue que la pureté de M.  […] Au reste il y a quelque raison pour que cette version soit bonne.

1495. (1886) Le roman russe pp. -351

Certains vers de Pouchkine et de Lermontof sont des plus beaux que je connaisse au monde ; il en reste une pensée banale dans le pâle chiffon de prose où l’on recueille leurs débris. […] … Je ne vis plus qu’elle en tout et partout… Ainsi mon âme s’usait, prête à emporter tout le reste ; je languissais… » — Le pessimisme contemporain parlerait-il autrement ? […] Si l’estomac est bon, l’assimilation est sans danger ; s’il est trop usé, il ne lui reste que le choix de périr par inanition ou par indigestion. […] Que reste-t-il de tout cela ? […] Le talent est dans la proportion exquise entre le réel et l’idéal ; chaque détail reste réel, dans la moyenne humaine, et l’ensemble baigne dans l’idéal.

1496. (1864) Le roman contemporain

Il nous reste à signaler la progression logique qui contribuait à rendre nos alarmes plus vives. […] Il ne reste plus qu’à nous en chasser. […] Tout ce qui ne dépasse pas d’une manière sensible le niveau commun d’immoralité reste impuni sans être innocent. […] Le parti vainqueur s’empare des rues et des places, et se montre seul au soleil ; le parti vaincu reste chez lui. […] Il ne lui reste plus qu’un doute : le conventionnel croit-il en Dieu ?

1497. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVIII » pp. 113-116

L'imagination comble le reste.

1498. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — II »

Loin d’être le point fixe sur lequel il était permis de s’appuyer pour mesurer tout le reste, elle est le prisme qui fausse et modifie à notre vue tous les aspects de l’univers.

1499. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre V. Caractère du vrai Dieu. »

On voit ici la conception du grand dans son principe : le reste n’en est qu’une ombre, comme l’intelligence créée n’est qu’une faible émanation de l’intelligence créatrice ; comme la fiction, quand elle est belle, n’est encore que l’ombre de la vérité, et tire tout son mérite d’un fond de ressemblance. » 66.

1500. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre III. Des Philosophes chrétiens. — Métaphysiciens. »

Au reste, la métaphysique du jour diffère de celle de l’antiquité, en ce qu’elle sépare, autant qu’il est possible, l’imagination des perceptions abstraites.

1501. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

La griote exigea d’elle le reste des bijoux dont elle était parée et lui remit de nouveau de l’eau plein la coquille d’huître.

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