Je n’ai encore rien vu en peinture d’aussi vaporeusement lumineux, et d’une qualité de pastel aussi neuve, aussi en dehors des procédés anciens. […] En peinture nous sommes battus par les étrangers, décidément battus.
En peinture on décalque les tableaux de Raphaël ou les fresques de Pompéi ; et c’est encore ce qu’il y a de mieux. […] La photographie a-t-elle donc nui à la peinture ?
Selon lui, en effet, il n’y a plus dans la littérature actuelle que de la forme, la pensée est absente ou sacrifiée : en architecture, en peinture, en sculpture, on ne rencontre, selon lui, que le pastiche, l’imitation du passé, une imitation confuse et entrecroisée des différentes époques, des différentes manières antérieures : « Il en est de même, dit-il, en littérature : on accumule images sur images, hyperboles sur hyperboles, périphrases sur périphrases ; on jongle avec les mots, on saute à travers des cercles de périodes, on danse sur la corde roide des alexandrins, on porte à bras tendu cent kilos d’épithètesa, etc. » Et dans ce style qui n’évite pas les défauts qu’il blâme, l’auteur s’amuse à prouver que tous, plume en main, jouent à la phrase et manquent d’une idée, d’un but, d’une inspiration : « Où sont les écrivains ?
Dès qu’il parut et qu’il en eut vu le premier tome, il le jugea écrit d’un style efféminé et poétique, outré dans toutes ses peintures, la figure poussée au-delà des bornes de la prose et en termes tout poétiques.
De la curiosité, une fantaisie parfois saisissante, une moralité affectueuse et qui pénètre, la vigoureuse peinture de deux avares qui n’ont peut-être d’autre défaut que de se corriger à la fin (les avares ne se corrigent pas), recommandent cette nouvelle dont l’auteur est M.
Savez-vous qu’il a devancé Madame Bovary pour certaines peintures étonnantes de vérité locale ?
S’il ne s’intéressait ni à la physique, ni à l’anatomie, il ne s’intéressait pas plus vivement aux beaux-arts ; peinture, sculpture ne l’attiraient pas ; il n’était pas homme, comme Molière ou comme Fénelon, à causer fresque et tableaux avec Mignard, ni à juger d’une statue avec La Bruyère.
Ce sont des estampes, des peintures de genre, qui comptent à leur place dans la collection totale et qui, à ce titre, ont leur prix.
Pourquoi les spirituelles, les vives et pétillantes peintures de M.
« J’espère bien, disait un jour Sancho à son maître, en voyant les histoires d’Hélène et de Paris, d’Énée et de Didon, représentées sur de mauvaises tapisseries d’auberge, j’espère bien et je parierais qu’avant peu de temps d’ici il n’y aura pas de cabaret, d’hôtellerie, de boutique de barbier, où l’on ne trouve en peinture l’histoire de nos prouesses ; mais je voudrais qu’elles fussent dessinées de meilleure main… » Si Sancho, dans son prosaïsme, pensait ainsi, que dirait Don Quichotte ?
S’il fallait exprimer l’ordre de structure employé ici, je dirais que c’est simplement une longue galerie en cinq appartements ou compartiments, et le tout revêtu de peintures et de tapisseries si attrayantes au regard, qu’on passe insensiblement de l’une à l’autre sans trop se rendre compte du chemin.
Né sous le ciel des tropiques, au sein d’une nature à part, dont il ne cessa de se ressouvenir avec amour, il ne semble jamais avoir songé à ce que le hasard heureux de cette condition pouvait lui procurer de traits singuliers et nouveaux dans la peinture de ses paysages, dans la décoration de ses scènes champêtres.
En ce qui touche la personne, l’illustre critique s’est montré plus sévère ; il a cru voir jusqu’à travers les peintures railleuses de la femme d’esprit ce qu’il appelle le pli de sa condition : « C’est une soubrette de cour, mais une soubrette. » Mlle Delaunay a-t-elle mérité ce piquant revers ?
Ils sont bien déplaisants et ennuyeux aujourd’hui, avec leur libertinage raffiné et froid, où le thème scabreux est présenté toujours dans l’abstrait, hors de toute peinture des mœurs : mieux vaut encore la grossièreté des fabliaux.
Or la peinture quitte la voie on David l’a engagée.
Après, poussant plus loin cette triste figure, D’un cocu, d’un jaloux, il en fait la peinture ; Tantôt à pas comptés vous le voyez chercher Ce qu’on voit par ses yeux, qu’il craint de rencontrer ; Puis, s’arrêtant tout court, écumant de colère, Vous diriez qu’il surprend une femme adultère, Et l’on croit, tant ses yeux peignent bien cet affront, Qu’il a la rage au cœur et les cornes au front.
C’est comparés, si l’on veut, le dessin auprès de la peinture, et même mieux.
Il n’est pas mauvais de s’être essayé à la tragédie dans les conservatoires ou la peinture d’histoire dans les athénées, même si l’on doit fleurir comme « artiste de genre ».
La peinture par masses est le grand procédé de la Providence.
Louis de Fourcaud (1851-1914), auteur de L’Évolution de la peinture en France (1890), successeur de Taine, était critique d’art et professeur d’esthétique et d’histoire de l’art à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
S’il parle d’un homme célèbre, il le voit dans sa famille, dans sa race, dans sa province, dans ses relations de toutes sortes ; s’il parle d’un des écrits de son auteur, il met de même cette production dans tout son jour ; il la rapproche des événements qui lui ont donné naissance ; il explique tout ce qui peut s’y renfermer d’allusions personnelles et de peintures de la société.
Cette étude approfondie produisit un ouvrage en deux volumes qui enterra le drame, ou du moins le fit rentrer dans le tiroir, au grand regret de ceux qui croient qu’il y a autant et plus de vérité dans la peinture morale d’une âme que dans la sèche et épineuse analyse d’une atroce méthode de philosophie scolastique.
L’idéal, pour la peinture, doit se concentrer sur la noble figure de l’homme, et abandonner le reste du corps.
Repoussez cette littérature énervante, tour à tour grossière et raffinée, qui se complaît dans la peinture des misères de la nature humaine, qui caresse toutes nos faiblesses, qui fait la cour aux sens et à l’imagination, au lieu de parler à l’âme et d’élever la pensée.
Son Charles Baudelaire, ses monographies sur la peinture du XVIIIe siècle, sa Religion de la musique, montrent excellemment à quel point cette place centrale dans le monde du beau permet une critique riche et vivante.
Cet esprit avait passé jusque dans les ateliers des artistes : la peinture, la sculpture et la gravure, retraçaient sans cesse à Louis XIV tout ce qu’il avait fait de grand.
C’est quelque chose de plus tragique, la peinture des maux affreux de la guerre, et l’affliction sans terme et sans espoir.
Le prestige éternel d’Horace, c’est la peinture attachante de l’homme, et l’instinct poétique dans la vie privée.
Il serait très inexact d’admettre une influence quelconque des peintres dits impressionnistes sur la poésie de Mallarmé, comme d’ailleurs, en général, d’une peinture sur une poésie. Pourtant ce terme d’impressionnisme qui, dans l’un et dans l’autre cas, paraît si vague, est peut-être, au contraire, fort justement choisi pour désigner ce qu’il y a de parallèle entre un moment de la poésie et un moment de la peinture. […] C’est de façon un peu arbitraire que l’on peut rattacher à l’impressionnisme la peinture originale de Manet. […] Mauclair, à une œuvre de poésie ses « analogies » en peinture ou en musique, et faire de cette recherche des identités le tout de la critique, c’est commencer par la fin, vendre la peau de l’ours, comparer avant de comprendre. […] Elle abdiqua toute lutte d’influence avec la musique et rivalisa plutôt avec la peinture.
On dirait qu’il a voulu symboliser dans la peinture de Greco sa manière je ne dirai pas nouvelle, mais plus récente, et qu’il y a reconnu les tableaux d’autel qui convenaient à son style, au style de son église. […] Ces mêmes douceurs de la peinture, Chateaubriand éprouve pourtant qu’ailleurs elles seraient moins à leur place encore que sur l’Acropole, et il a le sens du Voyage de Sparte. […] Mais dans cette peinture du comice agricole (et non des comices, comme dit Flaubert, — à moins que l’usage n’ait changé ?) […] Cette beauté grammaticale, il la distingue de celle du style, qui est une beauté d’ordre et de mouvement d’expression et d’harmonie, de peinture et de musique. […] Quelques années de vie nouvelle, d’invention mécanique, de mode, de littérature, de peinture, ont jeté l’homme d’après-guerre, sa vision, son goût, son sens interne, en plein courant de mobilisme.
Une peinture des mœurs à un moment donné n’est jamais que la peinture des mœurs d’un petit nombre. […] La première, « c’est que la pièce est immorale, encore qu’elle soit d’une moralité supérieure, étant une fort belle œuvre d’art et une admirable peinture de la vie ». […] Car, comment contrôler la vérité d’une peinture, quand l’objet nous en est si profondément étranger ? […] Si riche et si remarquable qu’elle ait été dans ce siècle, supposez-la éliminée, et vous verrez qu’elle n’y fera point un vide irrémédiable ; car tout ce qui a défrayé le théâtre depuis soixante ans, idées ou peintures, vous le retrouverez dans les livres. […] C’est aux bourgeois et aux aristocrates que plaisent les romans qui se passent dans le peuple et les peintures naturalistes.
Cet éternel sujet-là peut admettre en effet, dans ses développements, et par la peinture des personnages divers qui peuvent s’y trouver mêlés, presque toute la comédie humaine. […] Il est fort possible qu’il y ait eu, et même chez nous, des génies plus fins que celui de Molière, plus singuliers, plus tendres, plus délicieux, plus pénétrants dans la peinture des passions. […] Pour être loyal, je dois dire que cette duplicité et Cette contrariété de peintures et d’effets ne paraît pas gêner le public. […] Quant aux doutes que j’ai eus quelquefois sur la vérité de ses peintures, je m’en tiendrai, pour vous les faire comprendre, à la dernière pièce qu’il nous a donnée, l’Honneur, comédie en cinq actes, de M. […] Il s’ensuivrait que, dans cette peinture du pharisaïsme bourgeois, l’auteur ne serait pas entièrement exempt de pharisaïsme.
Taine donne à ses paysages n’est pas aussi neuf que vrai et aussi ingénieux que profond : « Les paysages de Milton sont une école de vertu. » Rien de mieux trouvé qu’un mot pareil et qui rende plus sensible le caractère propre des peintures de Milton et les sentiments qu’elles sont faites pour inspirer. […] L’imagination populaire s’est formé des peintures assez exactes des autres grands types humains, mais on peut dire hardiment que, sans le vouloir et le savoir, elle a calomnié celui de l’homme de génie. […] Enfin, pour que la peinture de cet enchantement soit complète, voici, après les étonnements de la convoitise et de l’ignorance, l’extase de l’âme humaine désintéressée, qui laisse échapper son admiration pour tant de merveilles dans le cri si poétiquement naïf de Miranda : « Que de nobles créatures sont ici rassemblées ! […] Je n’ai rien à dire à cela ; mais que devient cependant, avec ces substitutions et ces adoucissements, cette peinture si vivante des vieilles mœurs que nous présente le drame de Shakespeare ? […] Et les émotions qu’il fait naître sont du même ordre que ses peintures et ses récits ; son petit monde de figurines réveille en nous tout un petit peuple de sentiments atomistiques.
J’entends par là que, comme Corneille, comme Racine, comme Molière, comme La Bruyère et plus qu’eux, il a été simplificateur dans la peinture des caractères. […] Il en est de même de la peinture qu’il a faite de l’intrigue universelle. […] En deux mots, il appliquait d’abord l’abstraction, ensuite la logique à la peinture de la vie. […] Bien attrapée, cette Anglaise, et depuis qu’on nous en croque, il était difficile de n’être pas banal en telle peinture. […] Enfin ce goût de quelques romantiques, au nom de la liberté de l’art, pour le mot cru, la peinture brutale, était devenu chez Zola une véritable passion pour l’indécence et pour l’indécence froide et, si je puis dire, de sens rassis.
Quelle peinture, celle-ci ! peinture et du paysage et des âmes ! […] Quelle peinture il en a faite ! Quelle peinture aussi des jeunes filles et de leurs mères ! […] Sa peinture est d’un artiste pieux, certes, et adroit.
Pitt pendant les anxiétés patriotiques du camp de Boulogne, était mort récemment ; sa mère, qui n’avait d’autre enfant que cette fille, lui avait donné une instruction grave et des talents de peinture et de musique qui dépassaient la portée de l’amateur. […] À midi, nous rentrions pour déjeuner à l’ombre plus fraîche des terrasses de la Sentinella, puis la sieste napolitaine, la musique, la peinture, abrégeaient les heures du milieu du jour ; quand le soleil baissait et que les grandes ombres dentelées de l’Epoméo se déroulaient sur les flancs de la montagne, nous parcourions, tantôt à pied, tantôt sur des mules aux pieds agiles, les sentiers escarpés de l’île, en contemplant les feux souterrains du Vésuve briller à l’horizon comme un phare tournant, tantôt visible, tantôt flamboyant sur les bords des mers aux yeux des matelots.
Voir l’admirable peinture de la réaction dévote du commencement du XVIIe siècle, dans Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, chap. 1, et en général tout ce livre, peinture si vive et si originale des faits les plus délicats et les plus indescriptibles.
Ce sont des légèretés de peinture à la colle, des transparences d’aquarelle, une touche voltigeante et pareille à un rayon de soleil sur de l’écaille, toutes les couleurs qu’aime Rembrandt, jusqu’à celles qu’il tire de la fermentation et de la moisissure des choses, ainsi que des fleurs de pourriture et des phosphorescences de corruption. […] 18 novembre Je vais ce soir à l’Eldorado, un café-concert du boulevard de Strasbourg, une salle à colonnes d’un grand luxe de décor et de peintures.
Ses peintures de passion ne décrivent l’amour qu’en termes tout à fait vagues et, bien que son livre de notes, publié dans la Vie de J. […] La pénétration psychologique lui est interdite, et cette vue reçoit une éclatante confirmation de l’impuissance de Dickens à faire vivre ses personnages autobiographies, David Copperfield et le petit Pip, ainsi que de la faiblesse générale de ses peintures de caractère.
La comédie est la peinture des mœurs. […] si la peinture de mœurs et la poésie ne sont pas deux choses très dissemblables dans le fond, quoique se ressemblant en apparence par la langue rythmée et rimée ?
Quelle que soit la portée satirique de ces œuvres, — et quand on la réduirait à ce que toute peinture de mœurs enferme nécessairement de moquerie, puisque enfin nous ne sommes pas des anges, — ce sont des œuvres « populaires », où toute une classe de la société s’est fait comme qui dirait une littérature à son image, et dont elle s’amuse. […] Rapports de « l’épopée psychologique » (Gaston Paris) de Guillaume de Lorris avec l’« épopée animale » du Roman de Renart. — Comme les auteurs de Renart ont personnifié dans leurs animaux les vices de l’humanité, ainsi fait Guillaume de Lorris, en son Art d’aimer, des nuances de l’amour. — Sa conception de l’amour ; — et ses rapports avec celle de la « poésie courtoise ». — Son habileté dans le maniement de l’allégorie ; — et qu’elle ne doit pas avoir été la moindre raison du succès du Roman de la Rose. — Pour toutes ces raisons le Roman de la Rose peut être considéré comme l’expression idéale des sentiments de la même société dont le Roman de Renart est la peinture satirique.
Ces peintures un peu molles et à la d’Aguesseau n’ont pas suffi, on le conçoit, à M. de Lamartine, qui, avec cette seconde vue qui est accordée aux poètes, a su apercevoir distinctement Bossuet jeune, adolescent, Bossuet à l’âge d’Éliacin, avant même qu’il eût abordé la chaire et quand il montait seulement les degrés de l’autel : Il n’avait pas encore neuf ans, nous dit l’auteur de Jocelyn parlant de Bossuet, qu’on lui coupa les cheveux en couronne au sommet de la tête.
On sent à cette vive peinture que Ramond, malgré sa précoce expérience, n’a pas épuisé encore cette puissance d’enthousiasme, cette ardeur de confiance et d’initiation qui peut entraîner même les plus éclairées des jeunes âmes : ici, il est presque fasciné par Lavater, il le sera tout à l’heure et pour quelque temps par un moins digne, par Cagliostro, un Lavater bien moins innocent.
Quoi qu’il en soit, ce dilettante brillant et incrédule dut à quelque chose de fier et de hardi qu’il avait dans l’imagination, et qui tenait sans doute à ses origines méridionales, d’être le premier chez nous à parler dignement de Dante, et même de le juger très finement sur des beautés de détail et d’exécution qui semblaient être du ressort des seuls Italiens : Il faut surtout varier ses inversions, disait-il en pensant au travail imposé aux traducteurs ; le Dante dessine quelquefois l’attitude de ses personnages par la coupe de ses phrases ; il a des brusqueries de style qui produisent de grands effets ; et souvent, dans la peinture de ses supplices, il emploie une fatigue de mots qui rend merveilleusement celle des tourmentés. — Quand il est beau, disait-il encore, rien ne lui est comparable.
Racan, au contraire, dans sa délicieuse pièce de la retraite, a tout fondu en une parfaite nuance : il a fait quelque chose d’original et d’imité, et où l’imitation s’oublie dans le naturel de la peinture et du sentiment.
Le petit écrit de la vicomtesse de Noailles n’est pas seulement une peinture de cette ancienne politesse et de cette finesse comme naturelle du ton et du langage, il en est presque partout un modèle.
Ses frères se montraient aussi amateurs d’épées, de chevaux, de chiens et de chasse, que, lui, il était posé, enjoué, amateur de livres et de peintures, de musique, de contes et d’histoires du temps passé.