Ajoutons qu’ils ont souvent copié l’Auteur, qu’ils se sont efforcés de déprimer ; & quand ils ne l’ont pas copié, ce n’a été que pour s’égarer, ou montrer une partialité puisée dans le Dictionnaire historique, littéraire & critique, qu’ils ont également décrié.
Les Discours préliminaires montrent sur-tout l’homme instruit & laborieux, dont l’érudition n’obscurcit point le discernement ; l’Ecrivain aussi ingénieux que sage, qui sait animer les sujets les plus arides, & nous offrir les débris de l’antiquité, dégagés de la rouille du temps, & embellis par l’habileté de son pinceau : par-dessus tout, on est touché du ton de respect avec lequel sa plume en traite les différentes matieres ; sentiment qui prouve autant en faveur de la piété de l’Auteur, que de ses lumieres.
Le sujet était de poésie et d’imagination, et j’aurais tâché d’en montrer.
Les études de ces artistes montrent combien ils ont encore besoin d’en faire.
Argument La plupart des preuves historiques données jusqu’ici par l’auteur à l’appui de ses principes, étant empruntées à l’antiquité, la Science nouvelle ne mériterait pas le nom d’histoire éternelle de l’humanité, si l’auteur ne montrait que les caractères observés dans les temps antiques se sont reproduits, en grande partie, dans ceux du moyen âge.
Les vers de Mme Desbordes-Valmore, les plaintes et les cris exhalés en ses précédents recueils, ont assez montré que telle était sa nature et que la destinée n’avait pas manqué non plus à cette douloureuse vocation. […] C’est à l’un de ces prisonniers, à un ardent apôtre d’une réformation future, qu’un jour, en des vers qu’elle lui adressait, elle montrait, pour le consoler, l’image du Christ, et rencontrait ce vers sublime, digne d’être à jamais retenu : Lui dont les bras cloués ont brisé tant de fers !
Mais non, ils sont faits pour la gloire du poète, pour montrer son âme dans ce qu’elle a de sublime et de gracieuse pitié. […] Ils ne vénèrent, il est vrai, que leurs illustres morts, et se montrent plus qu’indifférents pour les morts ordinaires, même pour les morts qu’ils ont aimés ; rien n’est odieux à mes yeux comme leurs cimetières de village !
Nous verrons, en examinant la littérature du Nord, quelle source d’émotions on peut trouver dans une religion d’un autre caractère ; et je montrerai, en parlant de la littérature moderne, comment les idées religieuses du christianisme étant trop abstraites et trop mystiques pour être représentées sur le théâtre, les auteurs dramatiques ont dû s’occuper uniquement d’exciter l’intérêt par l’énergique peinture des passions. […] Le malheur, chez les Grecs, se montrait auguste ; il offrait aux peintres de nobles attitudes, aux poètes des images imposantes : il donnait aux idées religieuses une solennité nouvelle ; mais l’attendrissement que causent les tragédies modernes est mille fois plus profond.
J’ai tenté de montrer avec quelle force la raison philosophique, malgré tous les obstacles, après tous les malheurs, a toujours su se frayer une route, et s’est développée successivement dans tous les pays, dès qu’une tolérance quelconque, quelque modifiée qu’elle pût être, a permis à l’homme de penser. […] Mais, dix ans après, la route de l’existence est déjà profondément tracée, les opinions qu’on a montrées ont heurté des intérêts, des passions, des sentiments, et votre âme et votre pensée n’osent plus s’abandonner en présence de tous ces juges irrités : l’imagination peut-elle résister à cette foule de souvenirs pénibles qui vous assiègent à tous les moments ?
Il est commode de jeter sur ces nobles folies le mot si équivoque de pédantisme ; il est plus facile encore de montrer que ces amants passionnés de la science n’avaient ni le bon goût ni la sévère méthode de notre siècle. […] Et s’y l’on m’y force, je suis contraint, assez ineptement, d’en tirer quelque matière de propos universels, sur quoy j’examine son jugement naturel : leçon qui leur est autant incognue, comme à moi la leur. » Il a bien soin pourtant de montrer qu’il s’y entend aussi bien qu’un autre, et de relever les traits d’érudition qui peuvent faire honneur à son savoir ; pourvu qu’il soit bien entendu qu’il n’en fait aucun cas, et qu’il est au-dessus de ces pédanteries.
Je sens vos détails et je perds l’ensemble, qu’un seul trait tel que le vera incessu de Virgile m’aurait montré. […] Lucrèce a dit que les mortels opprimés gémissaient sous l’aspect menaçant de la religion, quoe caput a coeli… etc. changez le vers spondaïque en un vers ordinaire ; rétrécissez le lieu de la scène, en substituant à regionibus une expression petite et légère ; au lieu de ostendebat qui étend sans fin la durée de la prononciation et avec elle la mesure de la tête du monstre, dites montrait ; au lieu d’une tête isolée peignez la figure entière, et il n’y aura plus d’effet.
Il entend parler du pere Rapin et de Monsieur Dacier, dont il vient de rapporter les jugemens sur les tragédies françoises, jugemens qu’il adopte avec d’autant plus de plaisir qu’il a composé son ouvrage, principalement pour montrer la supériorité de la tragédie ancienne sur la tragédie moderne. […] Or, les remarques qui se font présentement contre nos poetes modernes, et qui roulent sur des erreurs, où l’on prétend qu’ils soient tombez en parlant de physique ou d’astronomie, montrent souvent que les censeurs ont envie de reprendre, mais non que ces poetes aïent fait des fautes.
Nous allons en montrer le poids en soulevant ce mince volume, qu’on pouvait réduire d’un bon tiers, et qui, littérairement, fut toute son œuvre. […] Enfin nous voulons montrer, dans ce parangon des bâtards, que toutes les bâtardises sont solidaires et que, quand on n’a pas travaillé à être un ancêtre, on n’est jamais qu’un bâtard d’homme ou qu’un bâtard de talent !
et ce fut ainsi que se réalisa une fois de plus le beau mot de Balzac l’ancien sur la France : « La France est un vaisseau qui a pour pilote la tempête. » Évidemment, en présence de ces événements et de ces immensités, l’écrivain peut se tenir dispensé du maigre travail des biographies, ou, s’il lui plaît d’en faire encore, ce ne doit pas être pour mesurer la grandeur des hommes, mais pour montrer leur petitesse, et la montrer avec l’implacable exactitude d’un niveau.
Supposez, comme je le crois, que ces contradictions qui y pullulent et dont nous vous montrerons quelques-unes, sans pouvoir, à mon grand regret, donner un tableau intégral des autres, supposez que ces contradictions viennent de l’esprit de justice d’un historien qui aime et qui n’en dit pas moins ce qu’il voit contre ce qu’il aime, on est toujours en droit de se demander comment il se fait que le heurt, l’achoppement, les soufflets de ces contradictions à travers lesquelles l’historien intrépide s’avance sans broncher, ne l’avertissent jamais des dangers qu’il court dans ce Colin-Maillard auquel il joue entre les faits et les sympathies de sa pensée ? […] Je l’aurais montrée aventurière par essence, homicide et suicide, toujours le revolver en main, méprisante dans le choix des voies et moyens, des vérités et de la vie !
Mais, s’il n’y a pas de supériorité réelle et de tous les moments à montrer, sur place, dans la correspondance d’un auteur qui, comme auteur, a eu sa fortune, il ne faut pas exposer cette fortune à ce qu’on revienne de l’homme à l’auteur et de la correspondance aux livres, pour commencer une réaction à laquelle personne ne pensait ! […] Dans tout son livre de la Démocratie, écrit dans la force de la jeunesse, je défierais bien de montrer une seule étincelle jaillissant de la forme ou de la pensée !
Comme tous les ouvrages qui doivent nous montrer en dedans et sous la peau, intus et in cute, un homme célèbre, comme tout ce qui nous entr’ouvre son cœur et son cerveau et nous livre ses procédés, c’est-à-dire les points d’appui et les leviers de sa vie intellectuelle, cette publication est en soi très intéressante et très utile. […] Les détails sur l’homme ne le montreront point sous un jour qui doive intellectuellement beaucoup le grandir.
C’est entre deux de ces courses, probablement, qu’il aura écrit ce premier roman de Guy Livingstone, publié d’abord à la mode anglaise, sans nom d’auteur, et dans lequel il a montré une vaillance de talent qui ressemble fort à la vocation la plus déterminée. […] Émile Montégut l’a très bien montré dans l’excellent fragment dont M.
quelle que soit la différence de ton de ces deux ouvrages, ils ont cela de commun qu’ils montrent très bien, chacun à sa façon, l’état actuel de la philosophie, et sur quel pauvre grabat d’idées la malheureuse se sent mourir. […] Au lieu de rechercher microscopiquement dans la conscience ou dans la mémoire le fait primitif fondamental et qui constitue l’intelligence humaine, il fallait en prendre le germe mystérieux et complexe et montrer que, sans la corvée du père et de la mère, il serait non avenu, puisqu’il ne se développerait pas !
On l’a si peu compris, que les uns le traitèrent comme un philosophe aberrant, et lui firent la petite leçon philosophique ; les autres comme un chrétien trébuchant dans le jansénisme, et lui firent la petite leçon religieuse, quand il eût mieux valu montrer les causes si particulières et presque organiques de ce jansénisme de Pascal. […] Chacun, avec son petit lumignon, ne montrait, en tournant alentour, qu’un point isolé du Sphynx énorme qui, du fond de l’ombre, où il était aux trois quarts plongé, semblait défier tous ces porteurs de bobèche !
Au contraire, il a été léger, mais léger comme un ignorant charmant qui n’a pas autre chose à faire que d’avoir de la grâce, de temps à autre, et de se montrer spirituel ! […] Non, il prit tout simplement et tout brutalement le cerveau, le découvrit, le disséqua, et, sous la pointe de ce scalpel, qui est le seul instrument de vérité pour les matérialistes, il montra que le cerveau était le siège exclusif de l’intelligence ; que l’ablation d’un de ses tubercules déterminait la perte du sens de la vue, mais que l’ablation d’un lobe laissait la sensation et détruisait seulement la perception.
Je l’ai dit déjà, et le livre de l’abbé Monnin a montré, parmi tous ces miracles accomplis par le Curé d’Ars et qui ne durèrent que le temps de les accomplir, le miracle permanent, éclatant, impossible à contester, celui-là ! […] Dieu, qui se joue de tout et qui veut nous montrer combien toute apparence est vaine, n’avait-il pas mis le cœur de son meilleur ami derrière les traits de son ennemi le plus implacable ?
Or, je ne crains pas de le dire, malgré sa position, sa renommée, l’enseignement qu’il a fait peser sur toutes les Écoles de France pendant tant d’années, malgré, enfin, l’organisation d’un système dans lequel il a montré des facultés d’envahissement et de conservation qui n’ont rien de philosophique ou de littéraire, Cousin, le chef de la philosophie française, n’est pas un philosophe dans le sens créateur et imposant du mot. […] Cousin a toujours très bien montré les grandes marionnettes de sa philosophie.
Nous avons fait partie de cette jeune école qui, dans les dix premières années de la Restauration, ramenée à la foi chrétienne par l’étude des de Maistre, des Bonald et des Frayssinous, succédait, non pas à l’école légère et railleuse de Voltaire, morte déjà depuis longtemps, mais à l’école positive et raisonneuse de l’Empire… Pleine d’amour pour la vérité, mais, après tout, fille de son siècle, et pleine aussi d’admiration pour la science, l’école dont nous parlons accueillait avec respect une foi dont elle sentait la grandeur et les bienfaits, mais elle n’en restait pas moins fidèle à la raison, dont elle comprenait l’autorité… La science était déjà venue en aide aux vérités chrétiennes… Cuvier montrait partout les traces du déluge et l’accord parfait des nouvelles découvertes géologiques avec le récit génésiaque. […] jusqu’aux croisades et à la révocation de l’Édit de Nantes, la foi et la science s’entendaient merveilleusement sur toutes choses… Mais, en dehors de tous les dogmes justifiés, réhabilités, il en était un qu’on n’avait jamais abordé : c’était celui-là dont le jeune homme de Saint-Étienne s’était montré si révolté, c’est-à-dire la reconnaissance des puissances spirituelles et leur intervention dans les affaires de ce bas-monde. » Et ce fut à dater de cette époque que l’auteur des Esprits et de leurs manifestations fluidiques se mit à étudier un problème qui, comme il l’a dit très bien quelques lignes plus bas, renfermait le Christianisme tout entier.
Georges-Alfred Lawrence serait un brillant officier, très-aristocratique d’origine et de fortune, aimant la chasse, les armes, les chevaux, qu’il monte lui-même sur le turf, et « ayant gagné un grand nombre de steeple-chases. » C’est entre deux de ces courses, probablement, qu’il aura écrit ce premier roman de Guy Livingstone, publié d’abord à la mode anglaise, sans nom d’auteur, et dans lequel il a montré une vaillance de talent qui ressemble fort à la vocation la plus déterminée. […] Emile Montégut l’a très-bien montré dans l’excellent fragment dont M.
Les abonnés, dont dépend le journal, n’auraient peut-être pas accepté la monstrueuse et basse immoralité du monsieur dont Feydeau a distillé les infamies dans son roman, si, de temps à autre, l’auteur n’eût montré une indignation honnête, et allongé, pour l’acquit de la conscience publique, un coup de fouet à l’indigne animal qu’il conduit l’espace de trois volumes dans le brancard de son feuilleton. […] C’est, d’une part, l’absence complète d’invention dans l’idée de son ou de ses livres, et l’odieuse abjection, l’abjection extra-humaine, d’un personnage déjà odieux dans le livre de madame Sand, où il est brutal, joueur, escroc, ce qui suffit pour poser et montrer le mystère de cet horrible amour sans bandeau, qui se jette, les yeux ouverts, dans des bras infâmes !
Ces jeunes créoles, plus ou moins mousquetaires, se montraient fidèles en cela aux habitudes de leur siècle comme aussi aux instincts de leur origine. […] C’est le même critique qui allait bientôt se montrer si sévère dans cette même Décade contre le Génie du Christianisme de son compatriote Chateaubriand. […] L’année même où parut la Guerre des Dieux, et qui fut celle où s’exhalait le dernier soupir du Directoire, vit paraître une série de publications de même nature qui montrent à quel point la littérature alors n’avait pas moins besoin que la société d’un 18 brumaire, je veux seulement dire de quelque chose d’assainissant et de réparateur. […] Voilà de ces vers discrets, délicats, sentis, comme il sied à l’élégiaque qui n’a plus d’amours à chanter d’en laisser échapper encore ; si quelque chose en français pouvait donner idée de ce je ne sais quoi qui fait le charme dans le trait léger et à peine touché d’Anacréon, ce serait cette pièce où Parny, sans y songer, s’est montré un Anacréon attendri. […] Parny se montrait très-opposé, et presque aussi vivement qu’aurait pu l’être un critique de profession, au goût nouveau qui tendait à s’introduire et dont les essais en vers n’avaient rien, jusque-là, il est vrai, de bien séduisant.
Quand le harangueur avoit rempli ou croyoit avoir rempli sa tache, il finissoit assez brusquement, souvent par les paroles de son texte, pour montrer, sans doute, qu’il ne s’étoit pas écarté de sa matiere ; en quoi, certainement, il ne pouvoit faire illusion qu’aux esprits les plus distraits, ou aux auditeurs les plus ignorans. […] in-12., montrent beaucoup de talent pour ce genre, qui tient à l’Oraison funèbre, & qui demande les ornemens & la pureté du style. […] Il faut cependant convenir que les premiers qu’il a composés, ne sont pas de la force des autres ; ils annoncent à la vérité un grand talent ; mais ils ne le montrent pas encore tel qu’il a été depuis. […] Enfin cette profondeur pénible qui affecte d’enfermer dans une pensée le germe de vingt pensées, est le poison de l’éloquence déclamée ; & c’est celle pour laquelle les Orateurs du jour montrent le plus de goût. […] C’est quelquefois trop de familiarité dans le style ; quelquefois trop de recherches & de rafinement dans les idées ; ici une sorte d’affectation à montrer en petit les grandes choses ; là quelques détails puérils peu dignes de la gravité d’un ouvrage philosophique.
Il nous a montré, dans le Canard sauvage, le mal que peut faire un apôtre en troublant les médiocres dans leur sorte d’innocence ignominieuse. […] C’est celle d’ailleurs où le poète a pris le plus de liberté et s’est montré le moins préoccupé du texte shakespearien. […] Nous ne savons quels sont les sentiments du roi et de la reine l’un pour l’autre (j’ai dit que le poète ne nous les montrait jamais en tête à tête). […] je leur montrerai ma tête. » Est-ce ma faute ? […] Mais ce sur quoi raisonnent ces gentils écrivains, ce qu’ils nous montrent et nous recommandent, ce n’est que l’amour libre ou l’adultère.
elle aurait réussi à en faire un de moi si la langue ne s’était pas montrée absolument rebelle. […] On se montrait avec horreur M. […] Cependant il avait débuté, au Salon de 1827, par des bustes où il montrait qu’il pouvait modeler aussi bien un homme qu’un lion. […] Cependant les œuvres qu’il écrivit à Rome montrent que ses préoccupations étaient ailleurs. […] » Et ce rugissement de tigresse quand, au dernier acte, elle montrait leurs cercueils à ses convives empoisonnés !
Faut-il se montrer bien difficile et exiger de l’émotion et de la vie de quelqu’un qui a du goût, de l’habileté et de la délicatesse dans l’expression des sujets qu’il choisit ?
J’y étais, chez M. le baron d’Holbach, lorsqu’on lui montra deux pastels de Meings, aujourd’hui, je crois, premier peintre du roi d’Espagne.
Qu’est-il besoin, en effet, de faire remarquer ce que tous les hommes qui pensent aperçoivent si bien, sans qu’il soit nécessaire de le leur montrer, la rapidité avec laquelle la société se précipite vers l’accomplissement de ses destinées, quelles qu’elles soient ?
Un jour on lui montra le portrait d’une dame française de la terre sainte, de la comtesse de Tripoli. […] Je vous la montrerai touchante et religieuse dans l’élégie funèbre. […] Nous montrerons sa hardiesse, et son influence sur le moyen âge. […] Cette étude nous montrera, dans sa naïveté, le pieux héroïsme du moyen âge. […] Ainsi, en deux siècles, comme l’a très bien montré M.
Ces mœurs montrent que la littérature est devenue une œuvre d’étude, non d’inspiration, un emploi du goût, non de l’enthousiasme, une source de distractions, non d’émotions. […] Je montrerais aisément que notre Fletcher si admiré n’entendait ni l’art de bien nouer une intrigue, ni ce qu’on appelle les bienséances du théâtre. […] Le poëte est expert ; il a bien calculé, il sait faire une scène, montrer le duel intérieur par lequel deux passions se disputent le cœur de l’homme. […] Il dit à la duchesse de Monmouth que « nulle partie de l’Europe ne peut offrir quelqu’un qui égale son noble époux pour la mâle beauté et l’excellence de l’extérieur. » — « Vous n’avez qu’à vous montrer tous deux ensemble pour recevoir les bénédictions et les prières de l’humanité. […] Regarde comme ils secouent leurs torches, comme ils les lèvent, comme ils montrent les palais persans, les temples étincelants des dieux leurs ennemis796 !
À côté de M. d’Hérouville accourt le baron de Canalis : il faut qu’il ait bien de la présomption pour oser se montrer ; la présomption ne lui manque pas heureusement, et il se montre ; mais Modeste ne lui pardonnera point et le lecteur ne s’y trompe pas. […] Il a entrevu des personnages et ces personnages n’ont rien fait ; il a voulu les entendre mais à peine ils ont parlé, le poète a expliqué les ressorts qui auraient pu faire agir ses marionnettes, il a montré leurs fils d’archal, mais il n’a rien mis en mouvement. […] Se montrer dans leurs costumes, prendre quelques attitudes dont la statuaire ou la peinture ont fourni les idées, voilà ce qui préoccupe bien plus les acteurs que le dialogue et ils savent s’arranger de façon à n’être, autant que possible, que des mannequins revêtus de riches et bizarres costumes. […] Soyons francs ; l’on se montra encore moins poète que lui, s’il est possible ; car, en général, ce ne fut pas même à la nature que l’on emprunta des descriptions. […] Les actes premiers de cette école montraient jusqu’à l’évidence à quel point la qualité dont elle se targuait le plus était peu en elle.
Mais là Aurier pécha moins par omission que par jeunesse, et s’il montra un talent moins sûr que son intelligence, c’est que toutes les facultés de l’âme n’atteignent pas à la même heure leur complet développement ; chez lui, l’intelligence avait fleuri la première et attiré à soi la meilleure partie de la sève.
Théodore de Banville Ô jeune homme dont les premiers chants furent pénétrés d’une tendresse si émue, victime que l’Étude avait choisie pour montrer comme elle est une maîtresse jalouse, ô poète, cœur brisé, ô prunelle avide et curieuse, ô subtil esprit en éveil, ô mon frère endormi, chère âme !
Il lui fallait les larges plans, les vastes horizons d’une grande composition dessinée par elle-même comme poète et compositeur tous ensemble… Mlle Holmès a montré de très bonne heure les plus grandes dispositions poétiques et musicales.
Stanislas de Guaita Quelques rares se sont montrés fidèles à la tradition de Banville des Odes funambulesques : tel, le délicat virtuose Léon Valade.
Son but étoit seulement de lui faire connoître combien il est facile & honteux de montrer de l’esprit, en employant les armes de la satire personnelle.
La statue de Moïse, par Michel-Ange, à Rome ; Adam et Ève, par Baccio, à Florence ; le groupe du vœu de Louis XIII, par Coustou, à Paris ; le saint Denis, du même ; le tombeau du cardinal de Richelieu, ouvrage du double génie de Lebrun et de Girardon ; le monument de Colbert, exécuté d’après le dessin de Lebrun, par Coyzevox et Tuby ; le Christ, la Mère de Pitié, les huit Apôtres de Bouchardon, et plusieurs autres statues du genre pieux, montrent que le christianisme ne saurait pas moins animer le marbre que la toile.
Il enleva sous ses yeux les toitures des maisons de Madrid et lui montra la vie humaine dans tout son cynisme et dans toute sa laideur. […] si quelque ange tout-puissant pouvait ouvrir tous ces crânes et montrer à nu la fermentation à laquelle ces cerveaux sont en proie ! […] Venez, je vais vous montrer un monde merveilleux, plein de péchés, mais exempt de souillures et de malpropretés. […] L’esprit moderne aime les cœurs qui ne tremblent pas devant lui ; aussi ne s’est-il pas montré avare envers sa noble conquête et l’a-t-il récompensée de sa franchise en donnant à sa pensée autant d’indépendance que son caractère avait montré de décision, et à l’expression de ses sentiments autant de fermeté que son cœur avait montré de résolution. […] Jamais homme sage n’employa moins la contrainte envers ses sentiments et ne se montra moins tyrannique envers sa nature.
Pourquoi me montrer si vilaine, quand j’étais, au contraire, si gentille, quand je voulais ? […] Elle me montra un jour, dans la chambre noire où elle couchait et qu’une cloison vitrée séparait de la première pièce, elle me montra d’extraordinaires chiffons, qui me causèrent une admiration sans bornes. […] Je me montrais sensible à cette privation, — qui ne me privait guère, — pour qu’on n’imaginât pas d’autres représailles. […] Une fois hors de danger, je me montrai très vexée de l’aventure. […] D’un doigt impérieux je montrais une ligne du livre, et je disais « lis ».
Non véritablement : & faut, veuillez ou non, que vous desrorrillonniez, deschauvesourissiez, déretiez, c’est-à-dire, que ne portiez plus en aisles de chauvesouris ou en façon de retz, vos cheveux par lesquels soulez prendre diaboliquement & enfiler les hommes pour rassasier votre désordonné appétit, ou bien que vous soyez perdues & damnées……. par cette mondanité qui vous abuse, voire qui vous rend si laides & abominables à regarder ; que si vous saviez comme cela vous messied, vous y mettriez plutôt le feu que de les montrer par la mauvaise grace qu’ils vous donnent ; & pleust à la bonté de Dieu qu’il fust permis à toutes personnes d’appeler celles qui les portent, Paillardes & Putains, afin de les en corriger !
M. de La Harpe a montré, dans sa Mélanie, ce que peut devenir le caractère d’un simple curé, traité par un habile écrivain.
Ernest-Charles ne nous a montré que la façade de Gambetta. […] Celles qui étaient en laiton ou même en argent montrèrent qu’elles se contentaient d’une foi simple et naïve. […] Wladimir Karénine ne peut pas se flatter d’en avoir montré beaucoup pour lui. […] Il a surtout raison de montrer aux gouvernants quel est l’essentiel de leur mission. […] De quelle manière s’en montra-t-il digne ou indigne ?