Elle mérite d’être appelée classique, s’il est vrai que l’art classique soit celui qui ne prétend pas tirer de l’effet plus qu’il n’a mis dans la cause.
Il retient dans un minimum de religion la plus grande partie des chrétiens ; et la réversibilité des mérites, les intentions des prières, la délégation des uns au salut des autres, dans le dogme catholique, sont autant d’indications qui plus ou moins tendraient à l’autoriser. […] Geoffroy le premier ramena à sa juste valeur le mérite de Zaïre et de Tancrède. […] Mais ces remarques ne nous font que mieux saisir la forte originalité, la puissance créatrice, le rayonnement indestructible de Moïse et d’Éloa, le droit qu’avait Vigny d’écrire en 1829 : « Le seul mérite qu’on n’ait jamais disputé à ces compositions, c’est d’avoir devancé en France toutes celles de ce genre, dans lesquelles presque toujours une pensée philosophique est mise en scène, sous une forme épique ou dramatique. » Leurs chefs-d’œuvre, la Chute d’un Ange et le Satyre, devaient naître plus tard.
André Suarès mérite la double couronne ; elle a cette double beauté. […] Et ce style, qui a le mérite de la sûreté, ce style très moderne, un peu trop moderne parfois, et très conforme cependant au meilleur usage de la langue, a des prestiges. […] Ce sont quelques livres, et d’un mérite excellent. […] Elle a gagné un mérite encore, à être vertueuse, pour ainsi parler, en connaissance de cause. […] Les mérites et les vertus de la vraie élégance littéraire, nous les discernerons dans Le Fourbe, et quelques inconvénients de ladite élégance.
Il mérite qu’on y insiste, et le meilleur moyen est de montrer à côté de l’auteur des Fleurs du mal un exemplaire de la même maladie morale, développé celui-là dans des conditions entièrement autres de milieu, de circonstances, de tempérament. […] Depuis la façon de meubler une chambre et de servir une table, jusqu’à la manière de prier Dieu et d’honorer les morts, il n’est rien qui ne mérite d’être examiné, commenté, interprété, car il n’est rien où l’homme n’ait engagé quelque chose de son être intime. […] Un premier caractère de ce renouvellement a été la suppression complète de l’idée de moralité dans les œuvres d’art Pour se demander, en effet, comme aurait pu le faire un La Harpe, un Gustave Planche, un Sainte-Beuve même, au moins dans ses premiers essais, si un livre ou un tableau a une portée morale qui mérite l’éloge ou qui commande le blâme, il faut admettre que l’écrivain et le peintre ont exécuté leur ouvrage par un acte de volonté responsable. […] Principe et méthode devaient répugner au philosophe de révolution lente, et, de fait, rien dans le mouvement de 1789 n’a trouvé grâce devant sa critique aiguë, excepté la guerre contre l’étranger ; et le motif qu’il donne de son admiration pour les soldats de cette héroïque époque mérite d’être noté, car il montre bien comment le philosophe est demeuré jusqu’au bout conséquent avec lui-même : « Ils ont été », dit-il, « ramenés au sens commun par la présence du danger, ils ont compris l’inégalité des talents et la nécessité de l’obéissance… » M. […] Un livre le mérite quand il a été composé sous l’influence de la plus noble passion ici-bas : l’amour de la vérité.
Se jugeant supérieures aux jeunes gens de culture moyenne qui s’offraient à elles, elles ont différé de se marier jusqu’à la dernière extrémité, espérant toujours trouver un compagnon plus digne d’elles et finalement, malgré leurs mérites, ont dû se résigner à demeurer vieilles filles. […] Les Romains n’avaient point de bâtiments industriels, ni les Grecs, ni les Assyriens ; donc une chose appelée imprimerie, même nationale, ne mérite aucun souci.
Le grand mérite, selon nous, de l’auteur de la Comédie Humaine, aura été de séparer le beau véritable de l’affectation grandiloquente du beau, et aussi de détacher l’auteur de son œuvre, par le dialogue, la peinture des caractères et des sentiments, envisagés en eux-mêmes, non plus seulement par rapport à leur peintre. […] On s’est efforcé, après coup, de découvrir des mérites divers à Dumas père et à Eugène Sue. Leur seul mérite véritable fut de n’exiger aucune autre attention, chez le lecteur, que l’attente, la curiosité bestiale de ce qui va arriver. […] Aussi son théâtre n’a-t-il connu la vie de la scène, et une partie du succès qu’il mérite, que longtemps après sa mort. […] Ce malheureux garçon, rapidement enlevé par la paralysie générale, mérite, une mention, non pour son talent assez court et d’une immédiate brutalité, mais en raison de la vogue extraordinaire que lui valut son exacte adaptation à la médiocrité du goût public.
Alfred de Musset était jeune entre les jeunes, et l’on conçoit son indignation quand le vieux marquis lui faisait observer, avec raison du reste, que Plutarque mérite plus de confiance que Shakespeare, et qu’il n’est pas bien sûr que Moïse ait eu toutes les pensées que lui prête Alfred de Vigny. […] Il gronde le jeune auteur de commencer « sa vie poétique » par les exagérations et les folies, et lui montre à quoi il s’expose : « Le ridicule, une fois imprimé sur un front ou sur un nom d’écrivain, y reste souvent comme une de ces taches, qui ne s’effacent plus, même à grand renfort de savon et de brosse. » M. de Musset mérite d’éviter ce triste sort, car il y a çà et là des traces de talent dans son recueil, malgré son « mépris pour les lois du bon sens et de la langue ». […] Il ne mérite pas d’être pardonné, mais il est si malheureux qu’elle aura pitié de lui.
que moi, simple affranchi sans fortune, j’ai osé déployer hors de mon petit nid des ailes plus vastes : cet aveu, en retranchant à ma noblesse, ajoutera à mon mérite.
Ce fut aussi, il faut en convenir, un vrai mérite à madame Récamier de deviner l’âme de Ballanche sous cette forme disgraciée et presque grotesque, et de se laisser aimer et suivre jusqu’à la mort par ce doux Socrate lyonnais.
Des livres vantent aux enfants un régime qui accorde au mérite toutes les places et toutes les distinctions, comme ils vanteraient aussi bien la grandeur d’un roi, ou la toute-puissance d’un Dieu.
Il est laid, glabre, joufflu, rouge, bedonnant, grotesque, pataud, dénué de tout mérite.
Des musiciens de mérite ont trouvé la musique de Parsifal supérieure à toutes les œuvres de Wagner.
Il y a toujours déterminisme, mais il y a en même temps une indépendance relative du moi, qui mérite de s’appeler une liberté relative et qui, pratiquement, produit les résultats attribués au libre arbitre par le vulgaire.
Les deux romans de Chateaubriand, Atala et René, possèdent l’inestimable mérite de renfermer, sous un petit volume et dans une forme littéraire, les principales caractéristiques du moment psychologique, disséminées dans d’innombrables et aujourd’hui illisibles productions, qui naissaient pour mourir le lendemain.
Je ne m’en dédis pas ; il y a dans les affaires humaines, en apparence les plus communes, un aspect intellectuel et oratoire vers lequel les esprits les plus positifs doivent toujours tendre à leur insu ou sciemment pour dignifier leur œuvre ; ce qui ne peut pas être littérairement bien dit ne mérite pas d’être fait.
La prévalence du plus fort motif, établie par la régularité des actions humaines dans le cours ordinaire de la vie et par les statistiques morales dans les conditions exceptionnelles, l’est aussi par l’analyse physiologique9. » Avec une pareille doctrine, les mots de responsabilité, de mérite et de démérite n’ont plus de sens.
En quoi la nation française est coupable ; en quoi les Ordres immolés ont mérité de l’être ; comment il y a solidarité au sein du même Ordre, comment la peine du coupable est réversible jusque sur l’innocent, et le mérite de celui-ci reversible à son tour sur la tête de l’autre ; quelle mystérieuse vertu fut de tout temps attachée au sacrifice et à l’effusion du sang humain sur la terre ; quelle effrayante dépense il s’en est fait depuis l’origine jusqu’aux derniers temps, à ce point que « le genre humain peut être considéré comme un arbre qu’une main invisible taille sans relâche, et qui va toujours en gagnant sous la faux divine » : — telles sont les hautes questions, tels les dogmes redoutables que remue en passant l’esprit religieux de l’auteur ; et à la façon dont il les soulève, nul, après l’avoir lu, même parmi les incrédules, ne sera tenté de railler. […] Si j’en crois de bons témoins, il mérite d’être reconnu celui de tous les hommes peut-être en qui un tel phénomène s’est le plus rencontré et qui s’est le moins permis.
Il en mérite un pire quand il envoie Raphaël avertir Adam que Satan lui veut du mal. « Qu’il sache cela, dit-il, de peur que, transgressant volontairement, il ne prenne pour prétexte la surprise, n’ayant été ni éclairé, ni prévenu519 ! […] Cela fait penser à l’histoire d’Irax, dans Voltaire, condamné à souffrir sans trêve et sans fin les éloges de quatre chambellans, et cette cantate : Que son mérite est extrême !
L’informe crayon d’Homais et de Bouvard qu’est le Commis mérite déjà notre coup de chapeau. […] Le bétail vague avec satisfaction dans ce beau jour d’été où des médailles consacrent son mérite ; les notabilités yonvillaises et l’assistance écoutent avec béatitude la parole de l’homme en habit vert ; Homais, pour n’en rien perdre, a mis la main en cornet contre son oreille ; et sous les mots de Rodolphe, Emma a laissé prendre la sienne, qu’elle ne retire pas. […] Il commença par retaper un vieil ours de Bouilhet, le Sexe faible, une pièce qui mérite largement son épithète, et qu’il ne parvint pas à faire représenter. […] Le seul ouvrage classique dont il ait parlé avec le même enthousiasme, et qu’il ait loué pour des mérites analogues, c’est la Chanson de Roland. […] Et Maxime Du Camp trouvant, lui aussi, que son temps ne l’appréciait pas à son mérite, a confié aux mêmes armoires secrètes de la Bibliothèque nationale, comme le barbier de Midas aux roseaux, les Mœurs de mon temps, d’un temps aux oreilles d’âne.
À Naples, chaque quartier a sa madone ; le lazzarone s’agenouille devant celle de sa rue, et il insulte celle de la rue d’à côté ; il n’est pas rare de voir deux facchini se quereller et se battre à coups de couteau pour les mérites de leurs deux madones. […] Il est vrai que lorsque le sort à Athènes ou les auspices à Rome avaient désigné l’archonte ou le consul, il y avait une sorte d’épreuve par laquelle on examinait le mérite du nouvel élu532.
Pareillement, lorsqu’on discute avec un Français des mérites de Faust, on s’aperçoit bien vite que ses arguments ne s’appliquent jamais qu’à la première partie, c’est-à-dire à la moitié environ du poëme, à la plus dramatique aussi, sans doute, à la plus émouvante, j’en conviens, mais qui n’en laisse pas moins le sens philosophique de l’œuvre en suspens, et qui semble même lui donner un dénouement en complet désaccord avec la pensée de Gœthe. […] Celui-ci mérite une place à part ; son importance est extrême. […] Selon l’opinion de Fauriel, qui compare les commentateurs de Dante à ceux d’Homère, ils auraient eu un mérite plus grand encore : ils auraient contribué, pour leur bonne part, au maintien de la nationalité littéraire de l’Italie. […] Iphigénie et Tasso, l’ascendant qu’il exerce sur un prince libéral et qui le met à même de protéger, de récompenser magnifiquement le mérite, cette admirable conscience du devoir social qui le pousse à répandre au dehors les trésors de savoir qu’il s’est acquis par la puissance d’une volonté infatigable, le font agissant et bienfaisant comme il a été donné de l’être à peu d’hommes privilégiés.
Je me bornerai à dire que toute ma vie scientifique est vouée à concourir pour ma part à cette œuvre immense que la science moderne aura la gloire d’avoir comprise et le mérite d’avoir inaugurée, en laissant aux siècles futurs le soin de la continuer et de la fonder définitivement. […] Nous savons par l’histoire la stérilité de cette voie scolastique, et les sciences n’ont pris leur essor que lorsqu’on a substitué à l’autorité des livres l’autorité des faits précisés dans la nature à l’aide de moyens d’expérimentation de plus en plus perfectionnés ; le plus grand mérite de Bacon est d’avoir proclamé bien haut cette vérité.
. — Mithouard mérite une étude. […] I Je ne crois pas que l’œuvre d’Albert Mockel ait jamais inspiré aux critiques de profession cette étude d’ensemble qu’elle mérite et que je ne cesse de réclamer depuis longtemps. […] La pièce suivante, l’Éternelle Fiancée, mérite d’être citée comme type des préoccupations du poète. […] Une seule chose au monde, peut-être, a dit Mockel, mérite qu’on l’exprime. […] Même le critique, chose rare pour l’époque, célèbre la muse d’André Theuriet comme elle le mérite « qui nous a fait voir des sous-bois où la lumière est fraîche et comme élastique, qui nous a récité la cantilène des ramilles et qui a bien aussi, je crois, pressenti l’immémoriale épopée des hauts arbres ».
Si l’on a le loisir pourtant d’examiner de plus près et d’entrer dans le golfe même, si l’on s’approche, pour le mieux étudier, de ce qu’on admire, si l’on compare avec les monuments les plus connus et les mieux situés ceux qu’ils nous masquaient trop aisément, les œuvres plus reculées et de moindre renom dont les dernières venues ont profité jusqu’à les faire oublier, et dont il semble qu’elles dispensent, mille réflexions naissent ; les dernières œuvres qui se trouvent pour nous autres Modernes les premières en vue, et qui restent les plus apparentes, n’y perdent pas toujours dans notre esprit ; mais on le comprend mieux dans leur formation et leur mérite propre.
Si elle ne se marie pas, son mérite intrinsèque, qui est toujours le même, ne laisse pas aussi que d’être utile autour d’elle d’une manière ou d’une autre.
Ce livre a aussi un grand mérite aux yeux des curieux du cœur humain : c’est d’avoir à demi ouvert le portefeuille de madame Récamier, et d’avoir révélé ainsi au monde une correspondance inédite et profondément intime de l’amour ou de l’amitié (comme on voudra) entre elle et M. de Chateaubriand.
Écoutez l’Arioste : « Deux jeunes Sarrasins, entre autres, veillaient dans le camp ; tous deux d’origine obscure, nés dans la Ptolémaïde, desquels l’aventure, comme un rare exemple d’attachement, mérite d’être racontée.
XXI Il est bien vrai que la littérature des États-Unis avait eu, avant Audubon, quelques essais d’histoire d’un mérite relatif réel, un germe de poète dans un homme distingué mais non original, enfin deux romanciers dans Washington Irving et dans Cooper, dont les ouvrages, imités heureusement de Walter Scott, l’Homère écossais, ont fait sensation il y a vingt-cinq ans en Europe.
Moi aussi je fus, pendant mes premières années poétiques, infatué sur parole du mérite de ce grand homme d’intention.
. — Il y a des livres, selon Joubert, dont l’effet naturel est « de paraître pire qu’ils ne sont, comme l’effet inévitable de quelques autres est de paraître meilleurs qu’eux-mêmes ; » le livre des Blasphèmes réunit les deux effets : il ne mérite d’être placé ni si haut, ni si bas.
C’est un mérite nul pour l’éloquence et pour la poésie, mais capital pour la philosophie et pour la science.
Edgar Poe est un poète pathologique qui peut exprimer des phénomènes très particuliers à l’organisation humaine, mais les sentiments qui sont la substance invisible, le mérite de l’homme ou son crime, son bonheur ou son infortune, et qui vibrent dans l’humanité depuis Priam aux pieds d’Achille jusqu’à la dernière des mères qui sanglote et qui veille auprès d’un berceau, depuis l’amour criminel de Phèdre jusqu’au pieux amour de Pauline, ne vibrent pas dans son génie.
Né vingt ans après et arrivé tard dans l’Église, l’évêque de Ptolémaïs, le disciple et le fidèle ami de la savante Hypatie, le seul grand lettré de l’Église, depuis Origène, qui, dans ces temps de fondation fervente, n’ait pas reçu le nom de saint, le platonicien Synésius mérite aussi d’être étudié comme poëte philosophe et religieux.
Dumas l’a merveilleusement doué de ce côté-là, et il ne lui a pas ménagé les autres mérites. […] On peut considérer, par exemple, que la foi spiritualiste dans le Dieu personnel, le mérite et l’immortalité, enveloppe en elle des trésors de joie lucide et de vaillance, tandis que la foi panthéiste dans la communion de l’âme et de la nature produit, elle aussi, une joie profonde, mais enivrée et comme passive dans son extase. […] Appendice L Science et poésie : à propos des Trophées I Cette question de la science et de la poésie mérite d’être reprise à chaque occasion nouvelle. […] De ce point de vue il mérite d’être classé à côté des écrivains tour à tour appelés réalistes et naturalistes.
Par malheur, ce n’est pas au Salon de peinture qu’ils peuvent chercher l’art wagnérien, ni même un art d’aucune sorte : et c’est un malheur, certes, mais qui ne mérite point d’habituelles indignations. […] Ils rentrèrent dans l’humanité commune : les voici négociants, diplomates, officiers, le tout par leur mérite personnel et dans la concurrence. […] Après avoir mis son mérite, pendant des siècles, à nier le surnaturel, la science s’occupe aujourd’hui, dans l’Europe entière, à le classer, et à l’orner de ces étiquettes qu’elle appelle des lois. […] Je sais que le mérite en revient en partie au genre : car il est facile de mettre en relief des personnages qu’on isole de leur milieu ordinaire, et dont on grossit librement les traits.
Et il entre à l’âge de dix-huit ans dans l’atelier de Shunshô où son talent naissant lui mérite un nom : le nom de Katsoukawo Shunrô sous lequel le maître l’autorise à signer ses compositions représentant une série d’acteurs, dans le format en hauteur des dessins de comédiens de Shunshô son maître, et où commence à apparaître chez le jeune Shunrô un rien du dessinateur qui sera plus tard le grand Hokousaï. […] Selon Hayashi, la littérature du peintre a un autre mérite : l’esprit railleur de l’artiste en aurait fait un parodiste de la littérature de ses contemporains, de leur style, de leurs procédés, et surtout de l’entassement des aventures, et du méli-mélo des bonshommes modernes en contact avec des personnages du xiie et du xive siècle, et ce serait très sensible dans Les Courriers de Kamakoura, où il aurait employé, sur une légende du xiie siècle, tous les faits fabuleux et invraisemblables de l’histoire du vieux Japon. […] XXIV En 1814 paraît une illustration d’Hokousaï qui mérite d’être signalée à part et décrite pièce par pièce. […] Le traité qui est rédigé par Hokousaï, sous le nom d’Hatiyémon, mérite d’être traduit dans quelques-unes de ses parties.
C’était, avec une assez bonne étude sur Guillaume de Humboldt, tout son mérite. Depuis, les hommes qui avaient connu Schopenhauer, par les yeux ou par l’esprit, s’étant fort multipliés dans le monde, ce mérite a diminué. […] Mérite transcendant. — La Bletterie. […] C’étaient les femmes qui alors décidaient du mérite d’un poème ou d’un conte.
Mais, si on nous demande ce qui restera des arts, de la musique, de la peinture, et particulièrement de cet art qui réunit en lui tous les autres et qui mérite d’être étudié à part, la poésie, nous croyons qu’on peut répondre hardiment : — tout, — du moins tout ce qu’il y a de meilleur, de profond et, encore une fois, de sérieux. […] Le plaisir du beau et le plaisir du jeu I Il est un point que l’école anglaise a eu le mérite de bien mettre en lumière : c’est le rôle du jeu dans l’évolution des êtres vivants. […] Qui a jamais voulu rabaisser le mérite littéraire de M. […] Simplicité et intelligibilité, tel est le premier mérite de la vraie langue poétique.
La première idylle, on l’entrevoit par le peu que nous avons dit, à la fois douce et grave, et composée avec art, mérite le rang qu’elle occupe en tête du recueil ; un ancien a eu raison de dire qu’elle justifie ce mot de Pindare : « A l’entrée de chaque œuvre, il faut placer une figure qui brille de loin. » Si je pouvais me donner toute carrière3, j’aurais peine à ne pas aller droit, comme la chèvre, aux parties scabreuses et, pour ainsi dire, aux endroits escarpes de Théocrite, à cette idylle quatrième, par exemple, qui semblait si peu en être une aux yeux de Fontenelle, et dont le trait le plus saillant vers la fin est une épine que l’un des interlocuteurs s’enfonce dans le pied, et que l’autre lui retire.
Il mérite bien qu’on lui fasse l’honneur de le critiquer dans sa langue, et ce qui me rend un peu moins incapable de le faire, c’est qu’au dix-huitième siècle a paru un grand philosophe allemand, auteur d’un ouvrage célèbre, qui n’est que la traduction en langue savante des principes de critique chers à Molière et à moi.
Louis XIV avait eu toutes les qualités d’un maître de maison, le goût de la représentation et de l’hospitalité, la condescendance et la dignité, l’art de ménager l’amour-propre des autres et l’art de garder sa place, la galanterie noble, le tact et jusqu’à l’agrément de l’esprit et du langage. « Il parlait parfaitement bien222 ; s’il fallait badiner, s’il faisait des plaisanteries, s’il daignait faire un conte, c’était avec des grâces infinies, un tour noble et fin que je n’ai vu qu’à lui. » — « Jamais homme si naturellement poli223, ni d’une politesse si mesurée, si fort par degrés, ni qui distinguât mieux l’âge, le mérite, le rang, et dans ses réponses et dans ses manières… Ses révérences, plus ou moins marquées, mais toujours légères, avaient une grâce et une majesté incomparables… Il était admirable à recevoir différemment les saluts à la tête des lignes de l’armée et aux revues.
Voici comment il la décrit lui-même dans une de ses lettres, ainsi que la vie ascétique dans laquelle il s’était recueilli pour prier, chanter, rêver et aimer encore : « Quand on trouve un antre creusé par la nature dans les flancs d’un rocher, dit Sénèque, l’âme est saisie d’un sentiment religieux, sans doute parce qu’on y sent l’impression directe de l’Ouvrier divin ; les sources des grands fleuves inspirent la vénération, l’apparition subite d’un fleuve mérite des autels ; j’en veux ériger un, ajoute-t-il, aussitôt que mes ressources pécuniaires me le permettront ; je l’élèverai dans mon petit jardin qui est sous les roches et au-dessus des eaux ; mais c’est à la Vierge, mère du Dieu qui a détruit tous les autres dieux, que je le dévouerai. » « Ici, dit-il après dix ans de séjour dans cet ermitage, ici je fais la guerre à mes sens et je les traite en ennemis : mes yeux, qui m’ont entraîné dans toutes sortes de précipices, ne voient maintenant que le ciel, l’eau, le rocher.
qu’il y a loin d’un peuple nourri par de telles épopées villageoises à ce pauvre peuple suburbain de nos villes, assis les coudes sur la table avinée des guinguettes, et répétant à voix fausse ou un refrain grivois de Béranger (digne d’un meilleur sort), ou un couplet équivoque de Musset (digne de meilleure œuvre), ou un gros rire cynique d’Heyne, ce Diogène de la lyre, ricaneur et corrupteur de ce qui mérite le plus de respect ici-bas, le travail et la misère !
Bien supérieur à Horace, qui jetait son bouclier pour mieux fuir la mort des héros, et qui se vantait de sa lâcheté pour mieux flatter Auguste, le poète allemand bravait pendant deux mois la mort pour son prince, et ne s’en vantait pas ; il était héros comme il était poète, sans mérite et sans effort.
Je suis lié avec des hommes très distingués ; vous ferez peu à peu connaissance avec eux, et leur commerce sera pour vous à un haut degré instructif et utile. » Il me nomma plusieurs personnes, me dit en peu de mots leurs mérites distinctifs, et continua : « Où pourriez-vous trouver, sur un petit espace, tant d’avantages ?
Voltaire nous touche moins à fond : il regarde le passé, qu’il combat, et nous avons à faire effort pour lui rendre la justice qu’il mérite.
Tout le reste n’est que pure sottise et ne mérite pas qu’on s’en occupe.