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918. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

— puis Vendémiaire, qui finit tout comme les Révolutions finissent ; car il n’y a que le canon pour les faire finir… Telle la dernière fresque de Carlyle, l’une des plus belles à peindre pour un homme si préoccupé, j’oserais même dire si affolé, si timbré de réalité et de vie.

919. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Il a diminué l’une par les jurys, n’a pas l’autre, et a remplacé la troisième par des prédicants libres, mariés et gaspilleurs.

920. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Le livre des Esprits est divisé en deux parties, l’une sur les phénomènes subjectifs (internes), l’autre sur les phénomènes objectifs (externes), et l’intérêt de cette seconde partie est aussi animé que l’intérêt de la première.

921. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Malheureusement pour Gustave Rousselot, l’une écrase l’autre, de ces cariatides… La Niobé vieillie est plus forte que le jeune homme qui croit, comme… un jeune homme, que la force est dans la jeunesse.

922. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Or, si l’une est la plus belle, l’autre est la plus charmante.

923. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

On peut vraiment presque tout citer des pièces intitulées : Il m’aimait, L’Une ou l’autre, le Rêve d’une jeune fille, Le Départ, le Découragement, le Désenchantement, L’Orage, le Conseil aux jeunes filles et La Nuit, la pièce la plus inspirée, où la femme malheureuse arrache son masque pour ne pas étouffer, sûre de n’être pas vue, et, quand vient l’aurore, le rejette sur sa figure avec une fougue si pathétique de main !

924. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Elle et Lui, Lui et Elle, ne sont point, en effet, à ce qu’il paraît, deux études de nature humaine désintéressées et sévères, mais — dit le scandale — deux actes personnels d’un caractère acharné, deux horribles accusations dont l’une a pour visée de déshonorer un homme mort, l’autre de déshonorer une femme vivante.

925. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

. — Or, elle apprend, par l’une des circonstances du roman, qu’un cousin-germain de son nom, dont le père avait, comme on dit, embrassé les principes de 89, vit non loin d’elle, sur une petite terre qu’il cultive, et qu’il est sur le point d’épouser la fille d’un meunier.

926. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Elle et Lui, Lui et Elle ne sont point, en effet, à ce qu’il paraît, deux études de nature humaine, désintéressées et sévères, mais, — dit le Scandale — deux actes personnels d’un caractère acharné, deux horribles accusations dont l’une a pour visée de déshonorer un homme mort, l’autre de déshonorer une femme vivante.

927. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Nous ne pouvons prendre parti pour ou contre l’une d’elles, nous commander de la suivre ou nous reprocher de l’avoir suivie sans avoir, implicitement ou explicitement, résolu ces problèmes.

928. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXX. De Fléchier. »

L’une a l’empreinte de la fierté, et semble l’ouvrage d’un instinct sublime ; l’autre dans son élévation même, paraît le fruit d’un art perfectionné par l’expérience et par l’étude.

929. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

L’une de ces disparitions a été brusque, dis-je, et comme soudaine ; l’autre s’est faite insensiblement, mais avec rapidité encore, et, en 1750 environ, était consommée, heureusement non pas pour toujours. […] Personne n’est plus convaincu que lui de deux choses, dont l’une est que la raison seule doit nous mener, et l’autre qu’elle ne nous mène jamais. […] Car de deux choses l’une : ou il est malheureux, et c’est un drame qui commence, ou il est heureux, et il n’y a rien à en tirer du tout. […] Une aristocratie nobiliaire, une aristocratie judiciaire, il désire l’une et l’autre. […] Le Corps législatif y étant composé de deux parties, l’une enchaînera l’autre par sa faculté mutuelle d’empêcher.

930. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Dans cette courte analyse des nouveautés littéraires, je ne puis donner idée à nos lecteurs que de l’une des anecdotes contenues dans ce volume, qui contient quatre récits. […] Leurs yeux se fixèrent l’une sur l’autre, s’emplirent de larmes ; enfin la maîtresse ouvrit ses bras, la servante s’y jeta ; et elles s’étreignirent, satisfaisant leur douleur dans un baiser qui les égalisait. […] Quant au second, je le jure, il aura la mienne, l’une vaut l’autre. […] Jeanne envoyait deux de ses robes, l’une montante et l’autre décolletée ; Mme de Talyas les suspendit, les dressa, les étala, en interrogea les moindres plis et les moindres flexions, et son front s’assombrit. […] L’une d’elles, grande fille dégingandée, dit : « Oh !

931. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Sa vie fut très pleine, continuellement agitée et l’une des plus tristes, en somme, que l’on ait vues. […] L’une de l’autre a de l’ennui. […] L’une, même, affirma : — Trois quarts d’heure, au moins. […] Je n’en citerai que deux, l’une et l’autre d’auteurs dramatiques. […] L’une, tenue pour principale coupable, fut condamnée à mort, l’autre à être marquée.

932. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Zola ont le don de passionner pour ou contre et, pour ma part, je n’ai jamais entendu dire de bien de l’une d’elles sans entendre partir un cri indigné, ni de mal sans voir se lever un défenseur. […] J’aime beaucoup Zola, je le trouve très fort, un superbe inventeur, mais je ne suis d’aucune paroisse, d’aucune église, d’aucune institution, et je ne veux pas plus de l’une que de l’autre. […] Ramenant ses deux mains en avant, dans l’une elle montra une pipe en écume et dans l’autre une blague. […] C’est par une servante que Bernard apprend le forfait de l’une et le martyre de l’autre. […] La conversation languissait cependant : « Faites-nous donc un peu de musique, Suzie », dit notre ami à l’une de ses sœurs.

933. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

« Ce rythme de la guerre, c’est l’une des grandes raisons de notre certitude mathématique et absolue de la victoire », dit Polybe. […] Jacques Bainville la compare à la neutralité de Napoléon III en 1866 : l’une a eu pour conséquence la guerre de Trente ans et l’autre la guerre de 1870 ; le coup de tonnerre de Sadowa, comme on dit, ne rappelle-t-il pas le coup de tonnerre de la Montagne-Blanche ? […] Il a fallu, avant cela, deux modifications, l’une esthétique et, l’autre, morale. […] Et cet accord plus tard, qui l’a défait, défaisant ainsi l’une des grâces de l’âme française ? […] L’une et l’autre, la belle fille et la princesse infortunée, sur les deux images, sont vivantes.

934. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

II Deux puissances principales conduisent les hommes : l’impulsion et l’idée ; l’une, qui mène les âmes sensitives, abandonnées, poétiques, capables de métamorphoses, comme Shakspeare ; l’autre, qui gouverne les âmes actives, résistantes, héroïques, capables d’immutabilité, comme Milton. […] Devant les portes était assise — de chaque côté une formidable figure. —  L’une semblait une femme jusqu’à la ceinture et belle, —  mais finissait ignoblement en replis écailleux, —  volumineux et vastes, serpent armé — d’un mortel aiguillon. […] Dans l’une et dans l’autre, il cherche le sublime et inspire l’admiration, parce que le sublime est l’œuvre de la raison enthousiaste, et que l’admiration est l’enthousiasme de la raison. Dans l’une et dans l’autre, il y atteint par l’entassement des magnificences, par l’ampleur soutenue du chant poétique, par la grandeur des allégories, par la hauteur des sentiments, par la peinture des objets infinis et des émotions héroïques. […] Dans son œuvre, on reconnaît deux Angleterres : l’une passionnée pour le beau, livrée aux émotions de la sensibilité effrénée et aux fantasmagories de l’imagination pure, sans autre règle que les sentiments naturels, sans autre religion que les croyances naturelles ; volontiers païenne, souvent immorale ; telle que la montrent Ben Jonson, Beaumont, Fletcher, Shakspeare, Spenser, et toute la superbe moisson de poëtes qui couvrit le sol pendant cinquante ans ; l’autre munie d’une religion pratique, dépourvue d’invention métaphysique, toute politique, ayant le culte de la règle, attachée aux opinions mesurées, sensées, utiles, étroites, louant les vertus de famille, armée et roidie par une moralité rigide, précipitée dans la prose, élevée jusqu’au plus haut degré de puissance, de richesse et de liberté.

935. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

De même qu’un dessinateur peut être coloriste par les grandes masses, de même un coloriste peut être dessinateur par une logique complète de l’ensemble des lignes ; mais l’une de ces qualités absorbe toujours le détail de l’autre. […] Cette attitude insolite, — car presque tous les peintres collent les bouches des amoureux l’une contre l’autre, — est néanmoins fort naturelle ; — ce mouvement vigoureux de la nuque est particulier aux chiens et aux chats heureux d’être caressés. — Les vapeurs violacées du crépuscule enveloppent cette scène et le paysage romantique qui la complète. […] L’une est de rendre fidèlement, sévèrement, minutieusement, le contour et le modelé du modèle, ce qui n’exclut pas l’idéalisation, qui consistera pour les naturalistes éclairés à choisir l’attitude la plus caractéristique, celle qui exprime le mieux les habitudes de l’esprit ; en outre, de savoir donner à chaque détail important une exagération raisonnable, de mettre en lumière tout ce qui est naturellement saillant, accentué et principal, et de négliger ou de fondre dans l’ensemble tout ce qui est insignifiant, ou qui est l’effet d’une dégradation accidentelle. […] Horace Vernet est doué de deux qualités éminentes, l’une en moins, l’autre en plus : nulle passion et une mémoire d’almanach21 ! […] Il ne faut pas confondre cette décadence avec la précédente : l’une concernera le public et ses sentiments, et l’autre ne regarde que les ateliers.

936. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

A vrai dire, ni l’une ni l’autre des deux thèses, ni celle qui affirme ni celle qui nie la possibilité de jamais produire chimiquement un organisme élémentaire, ne peut invoquer l’autorité de l’expérience. […] Qu’on se figure la nature comme une immense machine régie par des lois mathématiques ou qu’on y voie la réalisation d’un plan, on ne fait, dans les deux cas, que suivre jusqu’au bout deux tendances de l’esprit qui sont complémentaires l’une de l’autre et qui ont leur origine dans les mêmes nécessités vitales. […] L’une et l’autre doctrines répugnent à voir dans le cours des choses, ou même simplement dans le développement de la vie, une imprévisible création de forme. […] Mais qu’en cheminant ainsi ils dessinent des courbes identiques, exactement superposables l’une à l’autre, c’est tout à fait invraisemblable. […] C’est pourquoi deux espèces animales auront beau être fort éloignées l’une de l’autre : si, de part et d’autre, la marche à la vision est allée aussi loin, des deux côtés il y aura le même organe visuel car la forme de l’organe ne fait qu’exprimer la mesure dans laquelle a été obtenu l’exercice de la fonction.

937. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Louis XIV avait assis la maison de Bourbon sur le trône d’Espagne ; l’Angleterre avait anéanti la puissance navale des Espagnols ; la Hollande était redevenue indépendante ; les Pays-Bas n’étaient plus qu’une colonie politique presque détachée de l’empire ; la Prusse avait scindé l’Allemagne en deux influences hostiles l’une à l’autre ; Frédéric II avait emporté la Silésie, une partie de la Pologne et de grands lambeaux de l’Allemagne du Nord dans sa tombe ; la Russie, agrandie des trois quarts de la Pologne et d’immenses provinces en Orient, comptait soixante et dix millions de sujets, presque tous belliqueux, prêts à peser sur Vienne du même poids que les Ottomans y avaient pesé jadis ; l’Italie méridionale appartenait, avec Naples et l’Espagne, à la maison de Bourbon ; Venise, Gênes et la maison de Savoie possédaient les provinces les plus militaires et les plus maritimes de l’Italie du Nord ; le Tyrol et le Milanais étaient seuls restés annexés à l’Autriche, plutôt comme des têtes de pont sur les plaines lombardes que comme des possessions irrévocables et solidement incorporées à la monarchie autrichienne ; les petites puissances allemandes limitrophes du Rhin étaient une confédération molle et inoffensive qui donnait autant d’embarras que de poids à la cour de Vienne. […] Les rêves des publicistes d’aujourd’hui ne trouvent pas d’accès dans ces deux têtes d’hommes d’État, l’une tout expérimentale, l’autre toute militaire. […] Le plan de ce traité secret entre le premier ministre d’Espagne Godoy et le gouvernement français consistait à s’emparer du Portugal, devenu vassal de l’Angleterre, au moyen d’une armée combinée, moitié française, moitié espagnole ; à donner à l’Espagne, pour prix de ce concours, deux principautés souveraines formées du démembrement du Portugal : l’une pour Marie-Louise, fille du roi d’Espagne, en indemnité du royaume d’Étrurie (la Toscane), dont Napoléon voulait doter sa sœur Élisa Bonaparte ; l’autre pour Manuel Godoy lui-même, premier ministre et favori de la reine d’Espagne ; enfin on réserva Lisbonne et ses provinces limitrophes à la France, pour y instituer un trône de famille française.

938. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Il plut à Dieu de le rendre amoureux d’Élisabeth, l’une d’elles, qui lui fut accordée, à cause de l’amitié qui régnait entre les deux familles. […] Quand j’eus soulevé le voile de Diego, Michel-Ange, qui était facétieux, mit ses mains, l’une sur celui-ci, et l’autre sur celui-là, leur fit courber la tête, et, se mettant à genoux lui-même : Miséricorde ! […] Pendant qu’il chantait, deux d’entre elles, voisines de mon beau jeune homme, ne cessaient de babiller : l’une lui demandait depuis quand elle allait dans le monde ?

939. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Pour rendre nos relations plus intimes, le fiancé de l’une d’elles arriva, et je me trouvai lié plus exclusivement avec l’autre. […] À l’extrémité d’une allée nous voyons deux personnes de nos connaissances qui marchaient paisiblement l’une à côté de l’autre en causant. Elles semblaient ne penser à rien ; tout à coup elles se penchent l’une vers l’autre, et se donnent un baiser très affectueux ; puis elles reprennent très sérieusement leur promenade et continuent à causer, comme si rien ne s’était passé.

940. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Chapitre VI C’est ainsi que nous cherchons à relier, l’une à l’autre, ces diverses études de la comédie aux différentes époques de notre histoire, et nous espérons fort, pour peu que le lecteur nous soit en aide, arriver à quelque utile résultat. […] Sous la glace attachée aux guirlandes du bois doré, et dans cette poussière éteinte, on devine facilement la rose et la beauté qui se souriaient l’une à l’autre, et peu s’en faut que l’on n’entende encore les paroles, et le charmant duo de la fleur et du sourire ! […] s’il faut plaindre l’une de ces femmes, ne plaignez pas celle qui n’a perdu que le trône de France ; plaignez l’autre, hélas !

941. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Mais si dans l’ordre de l’estime les talents marchent avant la naissance et la fortune, en revanche ils ne suivent l’une et l’autre que de fort loin dans l’ordre de la considération extérieure. […] Pour apprécier l’une et l’autre il ne faut que savoir compter des titres et des contrats, et cela est bien plutôt fait que de mettre des talents à leur place. […] Si les connaissances adoucissent l’âme, elles l’élèvent aussi ; l’une de ces qualités est même la suite de l’autre, et il faut convenir (malgré les reproches fondés qu’on fait aux gens de lettres) que non seulement ils sont supérieurs aux autres hommes par les lumières, mais qu’ils sont aussi en général moins vicieux dans leurs sentiments et dans leurs procédés.

942. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

., comme il y a des pieds, des mains et des bras… Quand nous entendons dire d’un homme qu’il a une nature intellectuelle et une nature morale, et que ces natures existent à part l’une de l’autre, ce sont des nécessités de langage, et nous devons parler de cette manière si nous n’aimons mieux n’avoir pas à parler du tout. […] Si j’étais Philoxène Boyer, le commentateur éloquent et savant de Shakespeare ; si j’avais devant moi une tribune où les développements sont permis, je suivrais en détail la comparaison entre ces deux grandes œuvres, filles l’une de l’autre, mais égales. […] Mis fort à l’aise par le silence que garde l’Histoire sur l’homme au mûrier des bords de l’Avon, François Hugo, qui est de l’école du trop de zèle, nous a toujours donné un Shakespeare selon son cœur brûlant, et dans cette introduction encore, qui a deux parties, l’une qui me plaît et l’autre qui ne me plaît pas, ce diable de cœur brûlant dont je me méfie nous donne un Shakespeare inconnu jusqu’à cette heure, — un Shakespeare politique, libéral, progressif et civilisé !!

943. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

L’une de ses meilleures est celle-là. […] Seul, l’auteur pourrait répondre à cette question, et révéler le mystère d’une composition qui, comme toute composition, a son mystère, et où deux histoires vraies peuvent s’entrelacer et se fondre, comme dans beaucoup de romans et de poèmes, pour n’en faire qu’une, sans que l’on sache bien où l’une de ces histoires finit et où l’autre commence. […] XVIII Il l’a toujours eue, cette source d’un talent touchant, — qui touche deux fois : l’une pour nous faire rire, et l’autre pour nous faire pleurer.

944. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Il touchait deux pensions : l’une de 100,000 francs, l’autre de 16,000, je ne sais à quel titre particulier. Quand il se brouilla avec le roi, il remit l’une des deux pensions, mais ce fut celle de 16,000.

945. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy gagna le doctorat avec deux thèses remarquables, l’une sur le Beau et le Sublime, et l’autre sur la Causalité. […] Jouffroy, qui n’y est pas nommé, l’une à M*** : Ô vous qui lorsque seul, etc., etc. ; et l’autre qui a pour titre : Le Soir de la Jeunesse.

946. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (2e partie) » pp. 305-367

La troisième de ces tendances, c’est la concorde organique entre les classes riches ou pauvres de la société par des institutions qui les rapprochent et qui leur inspirent non cette fraternité déclamatoire et métaphysique qui ne consiste qu’en égalité et en communauté de biens impraticables et contre nature, mais par des actes efficaces de patronage et de clientèle entre la propriété du capital et la propriété du travail, entre le propriétaire et le prolétaire, entre le sol et le bras, propriétés aussi sacrées l’une que l’autre et dont l’une ne peut subsister sans l’autre.

947. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Le spectateur ne sait pas ce qu’il éprouve, mais il éprouve quelque chose qu’il n’a jamais éprouvé, — la séparation de lui-même en deux parts : l’une qui s’unit à la prière divine, l’autre qui voudrait souffrir avec son grand prêtre et qui ne peut que l’admirer. […] J’ai des fleurs dans un gobelet ; j’en ai longtemps regardé deux dont l’une penchait sur l’autre qui lui ouvrait son calice.

948. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Il s’en fait, par le mouvement, comme de grosses boules vertes roulant par milliers l’une sur l’autre avec une grâce infinie. […] XX Mais vous qui vivez à la campagne, soit dans le château démantelé de vos pères, non loin de l’église du village et des pauvres du hameau, soit dans la maison modeste, château nivelé de l’honnête bourgeoisie du dix-neuvième siècle, élevant là des fils, des filles, des sœurs étagées par rang d’âge dans la vie, qui vous demandent des livres à la fois intéressants et sains, où respirent dans un style enchanteur toutes les vertus que vous cherchez à nourrir dans votre jeune tribu ; vous qui, après une existence laborieuse, vous êtes retirés à moitié de la vie active dans le verger de vos pères pour y soigner les plantes naissantes destinées à vous remplacer sur la terre, et qui voulez les saturer de bonne heure de ce bon air vital plein des délicieuses senteurs de l’air ; enfin vous qui, déjà vieillis et désintéressés de votre propre existence prête à finir, voulez cependant jeter un dernier regard consolant sur les péripéties intérieures de ceux qui traversent les sentiers que vous avez traversés, afin d’y retrouver vos propres traces et de vous dire : « Voilà ce que j’ai éprouvé, pensé, senti, prié dans mes moments de tristesse ou de consolation ici-bas ; voilà la moisson en gerbes odorantes que j’emporte à l’autre vie » ; mettez à part, ou plutôt gardez jour et nuit sur votre cheminée, comme un calendrier du cœur, non pas ce livre confus où l’on a entassé pêle-mêle les œuvres du frère et de la sœur pour que le génie de l’une fit passer sur la médiocrité de l’autre, mais le volume de Mlle de Guérin, cette sainte Thérèse de la famille, qui n’a écrit que pour elle seule, et dont une amitié longtemps distraite n’a recueilli que bien tard les chefs-d’œuvre involontaires qu’elle oublia de brûler au dernier moment.

949. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

ajouta-t-il ; c’est drôle pourtant qu’on se marie, qu’on festine, qu’on chante et qu’on danse dans la maison d’un bargello, si près d’une prison où l’on gémit et où l’on pleure, car la maison du bargello, ça n’est ni plus ni moins qu’une dépendance de la prison du duché, à Lucques, et de l’une à l’autre on va par un souterrain voûté et par un large préau, entouré de cachots grillés, où l’on n’entend que le bruit des anneaux de fer qui enchaînent les prisonniers à leur grille, comme mes bœufs à leur mangeoire quand je les ferme à l’étable. […] c’est dit, s’écria-t-elle en battant ses mains l’une contre l’autre, comme quelqu’un qui est content ; descends avec moi dans le guichet où mon mari t’attend pour t’enseigner le métier, et laisse-là ton bâton, ton manteau de peau et ta zampogne dans ta chambre ; il te faut un autre costume et d’autres airs maintenant.

950. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Charmés d’y trouver deux chambres passablement arrangées et dans l’une desquelles on avait préparé le couvert, nous nous mîmes à table ; le lendemain, réveillé au bruit des marteaux et des chants, je vis le soleil se lever avec moins de soucis que le maître des Tuileries. […] Il y a des grandeurs de deux natures : celle de la plume et celle de l’épée sont égales peut-être, mais jamais semblables ; elles ne doivent pas s’assimiler : l’une agit sur les choses, l’autre sur les âmes.

951. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

L’une a dû son titre au roi de France, et a montré au plus haut degré les défauts et les qualités ordinaires de la noblesse française ; l’autre était d’origine celtique et vraiment bretonne. […] Outre l’entrée principale sur la place du village, il avait deux issues : l’une donnant à l’intérieur de la sacristie et mettant ainsi l’église et la cure en communication ; l’autre, au fond du jardin, débouchant sur les champs.

952. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Je ne puis résister au plaisir égoïste de briser quelques thyrses et de les porter dépaysés et tristes, effeuillés et qui se fanent, en mes mains sacrilèges : Ces gens avaient perdu, l’une après l’autre, leurs espérances et, « comme dans une cathédrale, quand on a éteint tous les cierges, la nuit noyait leur pensée ». — Entendez, résonnement fait de souvenir, la voix tue du rossignol : « Les dernières notes de son chant étaient tombées, rebondissantes en écho, comme des perles jetées de très haut dans un bassin de fabuleux cristal. » — Un être lucide jusqu’ici devient fou. […] Au hasard, quelques exemples de l’une et de l’autre harmonie.

953. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

La subite volte-face d’Hernani récompensé et gracié, Torquemada entrant en scène sur les dernières suppliques de Ben-Habib, l’incendie de la Tourgue égayant les enfants qu’il va tuer, Marie Tudor et Jane ne sachant si c’est l’amant de l’une ou de l’autre que l’on exécute, Marius défaillant entre le désir de sauver Valjean et la terreur de perdre Thénardier, la tempête sous un crâne, la Sachette reconnaissant sa fille en celle qu’elle a maudite, Ceubin saisi par la pieuvre et Triboulet tenant l’échelle à l’enlèvement de sa fille, quelle liste de contrastes, d’hésitations, d’alternatives et de déchirements d’âmes, d’antithèses fragmentaires qui amplifiées et soutenues deviennent la contexture même de toute œuvre. […] Et de même que les tendances formelles dominantes, que nous devons analyser, aboutissent l’une à des redites profuses, l’autre à une obscurité sentencieuse, la pratique constante de l’antithèse semble avoir laissé des traces nocives en une des tendances caractéristiques de M. 

954. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

Elle n’y laisseroit qu’un étourdissement causé par la magnificence et l’harmonie des paroles, sans y faire naître que des idées confuses, qui se chasseroient l’une l’autre, au lieu de concourir ensemble à fixer et à éclairer l’esprit. […] Une bonne chose ne le paroît presque pas après une meilleure : au lieu qu’en changeant d’ordre, elles font l’une et l’autre leur impression ; et l’esprit parvenu ainsi par degrés à un sens complet et digne de son attention, se repose naturellement, avant que de passer à un autre.

955. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Son indépendance fait partie de sa supériorité, il ne peut perdre l’une sans diminuer l’autre. […] J’avoue que ma raison s’est toujours soulevée en moi contre cette amnistie en masse, jetée comme un manteau, non sur les proscrits, mais sur les proscripteurs. « De deux choses l’une, me suis-je toujours dit à moi-même : ou ces membres en masse de la Convention qui signaient de complaisance les arrêts de mort de tant de milliers d’innocents étaient dans leur cœur complices des proscriptions, et alors ils étaient aussi criminels que leur comité de proscription ; ou ces hommes n’étaient pas complices dans leur cœur de ces immolations en masse, et alors ils étaient donc les plus lâches des juges, des législateurs et des hommes, puisqu’ils concédaient ces milliers de têtes aux proscripteurs, de peur d’exposer leur propre tête, en disant oui par leur signature ou par leur silence, quand leur conscience disait non ? 

956. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Les deux grandes doctrines que l’on a si souvent opposées l’une à l’autre concordent sur ce point essentiel. […] La vérité, c’est que la démocratie primitive et celle d’aujourd’hui sont très différentes l’une de l’autre.

957. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

L’une poussait un faix, l’autre prêtait son dos : L’amour du bien public empêchait le repos. […] Ayant joint la troupe au faubourg, Nous avons pris d’ici le chemin le plus court ; Tantôt caracolant devant, tantôt derrière, Et tantôt cajolant l’une ou l’autre portière, (Les portières du carrosse où étaient les comédiennes.)

958. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Il fallait peindre le paradis de l’adultère, ce paradis qui est un enfer ; et, pour qu’on en comprît mieux la secrète horreur, les transes et les ignominies, il fallait choisir des créatures d’élection, l’une comme force et l’autre comme pureté, et les rouler dans cet enfer jusqu’à perte de conscience humaine, afin que ceux qui rêvent à la poésie des amours illégitimes et des intimités qui tremblent sussent une fois pour toutes ce qui en est !! […] Peu nous importent les descriptions plus ou moins réussies de cette femme qui ressemble à un portrait de Rubens : ce que nous cherchons en elle, comme dans son amant, c’est l’étincelle divine, la notion morale, et elle n’est pas plus dans l’une que dans l’autre.

959. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Dans ce dernier cas, ils ont l’usage primitif des hiéroglyphes, puisqu’ordinairement les guerres ont lieu entre des nations qui parlent des langues différentes et qui par conséquent sont muettes l’une par rapport à l’autre. […] C’est que le même homme est envisagé dans l’une, je supposé, sous le rapport de la figure, de la puissance, etc. ; dans l’autre, sous le rapport de son caractère, des choses qu’il a entreprises.

960. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

Il fait à chacun des généraux la part de critique, et l’une de ses observations (la quatrième) porte sur le mouvement du général Friant sur la plage d’Aboukir : il indique quelques dispositions qu’on aurait dû prendre.

961. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

La partie principale consiste en une série de lettres adressées à la duchesse de Saxe-Gotha, l’une de ces princesses, amies de l’esprit, que Voltaire avait conquises dans son séjour en Allemagne et qui lui étaient restées fidèles après sa brouille avec Frédéric.

962. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers »

En temps ordinaire, toutes ces circonstances qu’on énumère avec soin et qu’on relève auraient eu moins d’importance, car toutes n’auraient pas donné à la fois ; l’une, en manquant, aurait corrigé et compensé l’autre ; mais ici tout s’ajouta par l’effet du courant général des idées et des événements.

963. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

C’est une étude piquante et profitable à faire que de rapprocher l’une de l’autre ces deux productions, dont le fond essentiel et la forme, restés les mêmes, ont subi pourtant bien des intercalations et des refontes, à six ans de distance, dans un âge où chaque année, pour le poëte, est une révolution, et lui amène, comme pour l’oiseau, une mue dans la voix et dans les couleurs.

964. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Ce Guillaume Colletet, singulièrement enclin, selon l’expression de Ménage, aux amours ancillaires, avait épousé, l’une après l’autre, trois de ses servantes, et en était, pour le moment, à sa troisième et dernière, appelée Claudine, dont la beauté, jointe à la réputation d’esprit que lui faisait son mari débonnaire, attirait chez elle une foule d’adorateurs.

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