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801. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

On la trouve pour la première fois chez nous, en 1888, avec un caractère général est permanent, dans un traité avec l’Équateur… Le 9 juillet 1884, une Union était constituée entre onze États pour la protection de la propriété industrielle ; deux ans après à Berne, dix grands États d’Europe organisaient l’Union internationale pour la propriété littéraire et artistique, avec un bureau commun, chaque État assurant, par ses lois et ses tribunaux intérieurs, la répression des infractions.

802. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre XI. De la géographie poétique » pp. 239-241

Ce qui le prouve, c’est que les vents cardinaux conservent dans leur géographie les noms qu’ils durent avoir originairement dans l’intérieur de la Grèce.

803. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

La perfection d’une chose, c’est son harmonie intérieure, l’accord des moyens qui concourent à sa fin, l’union des qualités qui conviennent à son idée. […] Je crois aussi que du commencement à la fin du monde, des bords de l’Atlantique et du Grand Océan à ceux de toutes les mers intérieures, une comédie a été et sera une pièce dramatique, représentant des actions ridicules, des discours ridicules, des personnages ridicules, en un mot, le petit côté de la nature humaine ; mais cela, je n’en suis pas aussi sûr. […] Elle fonde donc sa foi à la beauté des œuvres, à l’art des ouvriers, sur un témoignage intérieur, sur l’amour.

804. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Nous acceptâmes, avec les expressions d’une vive reconnaissance, l’obligeante proposition ; seulement nous insistâmes pour que rien ne fût dérangé à l’établissement nocturne dans le châlet intérieur, et nous ne consentîmes à accepter que le logement du fenil. […] Ce sentiment, confus et non analysé dans l’âme de Robert, se révèle cependant, dans ses grands ouvrages à cette époque de sa vie intérieure, par deux symptômes de l’art qui sont en même temps deux symptômes de la passion. […] Sans doute il y a eu et il y a, aujourd’hui surtout, en France, où une génération de grands peintres prépare un second siècle de Léon X, en deçà des Alpes, il y a des peintres qui peignent, comme Géricault, ou dessinent, comme Michel-Ange, avec le crayon fougueux et infaillible qui calque les formes du Créateur, qui sculpte la charpente des os et des muscles du corps humain ; il y en a qui ont ravi à Titien le coloris, à Raphaël la grâce, à Rubens l’éblouissement et l’empâtement profond, délayés dans des rayons par leurs pinceaux ruisselants ; il y en a qui font nager, comme Huet, leurs paysages, sévèrement réfléchis par un œil pensif, dans les lumières sereines de Claude Lorrain ou dans les ombres transparentes de Poussin ; il y en a qui pétrissent, comme Delacroix, en pâtes splendides, les teintes de l’arc-en-ciel sur leurs palettes ; il y en a qui, comme Gudin, font onduler la lumière et étinceler l’écume sur les vagues remuées par le souffle de leurs lèvres ; il y en a, comme Meissonier, qui donnent aux scènes et aux intérieurs de la vie domestique l’intérêt, la réalité, le pittoresque et le classique de la peinture héroïque ; il y en a qui, comme mademoiselle Rosa Bonheur, transportent avec une vigueur masculine, sur la grande toile, les pastorales de Théocrite, les chevaux de charrette ou les taureaux fumants dans le sillon retourné par le soc luisant ; il y en a qui, comme les deux Lehmann, dont le plus jeune, dans sa Graziella écoutant le livre qu’on lui lit à la lueur du crépuscule, sur la terrasse de l’île de Procida, au bord de la mer, semblent avoir retrouvé sur leur palette l’âme mélodieuse de Léopold Robert.

805. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Le calme et la lumière n’y dépendent que de lui seul ; et, quand il sait le vouloir, il peut établir dans ce ciel intérieur une inaltérable sérénité. […] « En comparaison de ces biens intérieurs et sans prix, de ces biens divins, comme disait Platon, les biens du dehors sont assez peu estimables. […] Indépendamment des lois extérieures, l’homme avait une loi tout intérieure à observer.

806. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

. *** — et elle nomme son mari — a une jalousie contre vous que je ne m’explique pas… » Elle reprend : « Ça le rend tout à fait malheureux… Entre moi et lui, ça n’a jamais été formulé d’une manière bien nette… mais cela a amené pourtant des scènes dans notre intérieur… Oui, il faut que nous renoncions à ce plaisir tous… Concevez-vous qu’il m’empêche de vous lire… Que voulez-vous, nous nous retrouverons, une fois par an, comme cela par hasard… Cela me pesait depuis longtemps, j’ai mieux aimé que vous le sachiez. » Et mon frère la quitte, persuadé, comme moi, que cette femme qui vient presque de lui avouer la tendresse de sa pensée, ne ferait jamais pour lui, s’il en devenait vraiment amoureux, le sacrifice de son orgueil d’honnête femme. […] 14 mai Voici l’intérieur dans lequel, cette semaine, Maria a accouché une femme. […] Sentiment d’une spiritualité, toute pénétrée de la satisfaction intérieure de l’absence de l’existence.

807. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Mercredi 24 avril Le joli et curieux intérieur pour un romancier, que la chambre de Mme de Girardin. […] » Et ce rabâchage, un peu bredouillant, est coupé de petits rires intérieurs, et d’imitations de vagissements d’enfants à la mamelle. […] La chambre même, avec le chevet de chêne du lit, la tache rouge du velours d’un livre de messe, une brindille de buis dans une poterie, sauvage, me donnaient tout à coup la pensée d’être introduit dans un cubiculum de l’ancienne Gaule, dans un primitif, grandiose, redoutable intérieur roman.

808. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Le beau dans la douleur ; le pathétique, le serrement de cœur par la pitié au spectacle de la douleur d’autrui ; la consonance sublime entre le sanglot d’autrui et notre propre sanglotement intérieur ; la jouissance douloureuse, mais enfin la jouissance morale, de notre sympathie humaine pour la peine d’un être humain comme nous, l’ homo sum, humani nihil a me alienum du poète latin ; cette sympathie désintéressée qui fait à la fois la nature, la vertu et la dignité de l’être humain, sont partout dans cette scène poétique. […] sur tous les rivages que baignent tes mers, et puis regarde dans l’intérieur de tes provinces s’il y a une seule parcelle de toi qui soit en paix ! […] » Des perles qui parlent se présentent à lui, et il entend des paroles saintes dans l’intérieur de leurs écailles.

809. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

J’étais comme un musicien inné à qui l’on ferait entendre pour la première fois un instrument à vent ou à cordes, où ses mélodies intérieures prennent tout à coup une voix réelle. […] En retrouvant la piété je retrouvai le calme dans mon esprit, l’ordre et la résignation dans mon âme, la règle dans ma vie, le goût de l’étude, le sentiment de mes devoirs, la sensation de la communication avec Dieu, les voluptés de la méditation et de la prière, l’amour du recueillement intérieur, et ces extases de l’adoration, en présence de l’Éternel, auxquelles rien ne peut être comparé sur la terre, excepté les extases d’un premier et pur amour. […] Il était du pays de Calvin, de cette Picardie, pays âpre, où la terre froide, la culture uniforme, l’horizon bas, triste et sans autre borne que l’éternel sillon succédant à un sillon semblable, semblent refouler l’imagination de l’homme en lui-même et lui faire creuser l’infini, cet horizon intérieur de l’âme.

810. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Après avoir retracé les vastes mouvements d’une scène historique, Audin a retourné la toile et nous a donné un tableau d’intérieur et de genre, mariant dans un mélange inattendu, qui est presque une invention, la biographie à l’histoire. […] C’était bien dans ce pays intérieur, dans ce pays du logis, du home, où chaque maison, selon la grande expression de lord Chatam, est une « inviolable forteresse », que devait naître cette histoire intime qui, dans la vie de tout homme public, double son histoire extérieure. […] Hormis dans ses récits, où l’on sent, à certaines touches profondes, que le cœur de l’historien connaît les épreuves dont le talent, pour être grand, a besoin comme la sainteté, Audin ne trahissait rien du mal intérieur de toute vie.

811. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Mais le caractère symbolique de cette représentation devient de plus en plus frappant à mesure que nous pénétrons davantage dans les profondeurs de la conscience : le moi intérieur, celui qui sent et se passionne, celui qui délibère et se décide, est une force dont les états et modifications se pénètrent intimement, et subissent une altération profonde dès qu’on les sépare les uns des autres pour les dérouler dans l’espace. […] La raison en est que notre vie extérieure et pour ainsi dire sociale a plus d’importance pratique pour nous que notre existence intérieure et individuelle. […] Une vie intérieure aux moments bien distincts, aux états nettement caractérisés, repondra mieux aux exigences de la vie sociale.

812. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

La fougue intérieure, manquant d’une issue noble, le roulait dans des aventures d’arlequin. […] Les gens de cette race sont par nature et par habitude des hommes intérieurs. […] Le monde ne nous déprave point, il nous développe ; ce n’étaient pas seulement les manières et l’intérieur qu’il polissait alors, mais encore les sentiments et les idées. […] La restauration anglaise tout entière fut une de ces grandes crises qui, en faussant le développement d’une société et d’une littérature, manifestent l’esprit intérieur qu’elles altèrent et qui les contredit. […] Il comprenait qu’il n’est point viveur ni mondain, mais réfléchi et intérieur.

813. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Les figures d’arrière-plan ne valent que comme touches complémentaires, qui viennent préciser et vivifier le décor d’un drame tout intérieur. […] Malheur à celui qui ne se sent pas, à certaines heures, entraîné par une force supérieure à la raison, qui se flatte de pouvoir constamment tenir en main ces rênes intérieures qui gouvernent l’imagination ! […] Du fond de la demeure solitaire où sa fantaisie sut grouper quelques témoignages de son culte, son regard intérieur pousse au-delà des objets qui lui rappellent un temps trop rapproché de nous. […] Mon Dieu non, pas plus qu’un poème de cet André Chénier que nous citions tout à l’heure, pas plus qu’une aquarelle de Gustave Moreau, où ces âmes, mal satisfaites du présent, et qui avaient leurs raisons intérieures de l’être, célèbrent leur puissance de rêve et leurs regrets des temps disparus ! […] … » Si nous interrogeons du regard l’horizon littéraire, nous discernons bien quelques hauteurs, nous n’apercevons pas un sommet, aucun de ces hommes chez qui la fécondité d’invention et ce bouillonnement intérieur qui correspond au jaillissement de la source soient l’irrécusable témoignage de la virilité créatrice et le signe non moins certain de la grandeur.

814. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Je viens de terminer notre première course dans l’intérieur, j’ai rempli autant que possible ma mission avec prudence, et je rapporte les documents nécessaires pour faire la bataille d’Isly avec toute la vérité que je tiens à mettre dans la représentation de nos faits de guerre. […] Ne te vexe donc pas contre les cris des rabaisseurs de réputations ; laisse-les dire, et ne troublons pas notre quiétude intérieure en faisant attention à ces braillards qui, dans le fond, me représentent juste les chiens qui cherchent à mordre les roues d’un cabriolet qui passe dans la rue. » Dans une autre lettre écrite d’Alger, il disait encore, en réitérant sa profession d’indifférence sur les critiques : « Je n’estime que le succès que le bon sens vous accorde et non celui qu’on doit aux coteries ; il en est de même des critiques, qui n’atteignent pas le but lorsqu’elles le dépassent. » Je compléterai encore par deux autres citations, prises dans la correspondance de Russie, ces contre-jugements d’Horace sur la critique : « (3 mars 1843).

815. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

La Correspondance avec Bancal, et quelques autres lettres inédites encore que nous avons eues sous les yeux, nous présentent Mme Roland durant une partie de sa vie qu’elle a moins retracée en ses Mémoires, après les années purement intérieures et domestiques, et avant l’entrée de son mari au ministère. […] Quant au reste, vérité, évidence, limpidité parfaite ; pas une tache, pas un voile à jeter ; regardez aussi avant que vous voudrez dans sa maison de verre, transparente comme avait souhaité ce Romain : la lumière de l’innocence et de la raison éclaire un intérieur bien ordonné, purifiant.

816. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Ce même Saint-Simon, qui regrettait La Bruyère et qui avait plus d’une fois causé avec lui139, nous peint la maison de Condé et M. le Duc en particulier, l’élève du philosophe, en des traits qui réfléchissent sur l’existence intérieure de celui-ci. […] Il en a sur le cœur et les passions surtout qui rencontrent à l’improviste les analyses intérieures de nos contemporains.

817. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il dramatise enfin toute son existence extérieure et intérieure sans pouvoir éteindre cette soif d’émotion qui le brûle. […] « Nous penserions faire injure aux lecteurs en nous arrêtant à montrer comment l’immortalité de l’âme et l’existence de Dieu se prouvent par cette voix intérieure appelée conscience652 » : une citation de Cicéron par là-dessus, et voilà qui est fait.

818. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

La liberté intérieure dont nous dote Montaigne est un leurre ; il faudrait qu’il y pût joindre sa condition, pour qu’elle nous contentât, ou plutôt pour qu’elle ne nous fût pas funeste. […] Il sentit que le temps était venu où l’image de la France, arrachée aux partis intérieurs et victorieuse de l’étranger, devait se réfléchir dans les lettres ; et il fournit aux quatre meilleurs esprits du temps, Charron, Malherbe, Régnier, saint François de Sales, un premier idéal.

819. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Un intérieur charmant, mais trop de portraitures d’amis et de parents. […] Ce soir, dans une de ces fouilles qu’a provoquées la parole de l’un de nous, il nous fait un drolatique tableau de l’intérieur de Daumier, l’artiste, le grand artiste, nous dit-il, le plus indifférent au succès de son œuvre, qu’il ait rencontré dans sa vie.

820. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

* * * — Je sens maintenant la neige en moi, dans l’intérieur de mes os, douze heures d’avance, et cela dans la pièce la mieux chauffée. […] * * * — Une navrante fin d’année, avec mes 80 000 francs dont je n’ai aucune nouvelle, avec cette bronchite chronique qui me confine et me calfeutre des semaines entières dans mon intérieur désolé, avec Pélagie, malade au lit d’un rhumatisme articulaire… Je comptais sur elle pour me fermer les yeux.

821. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

On reconnaît la Profession de foi du vicaire savoyard mise en beaux vers, avec un accent qui rappelle les idées de Swedenborg sur le ciel intérieur à la conscience même, sur l’enfer également intérieur.

822. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Pas de solidarité entre les différentes espèces, mais de la solidarité dans l’intérieur des espèces, cela est très vrai, très fréquent. […] Cunisset-Carnot le prouve très bien : le hibou n’aurait pas pu descendre dans le couloir intérieur de l’arbre jusqu’à la caverne inférieure ; il n’aurait pu ni descendre, ni remonter.

823. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Un grand péril menaçait alors l’Europe déchirée par tant de divisions intérieures. […] C’est alors que, devant la force barbare et les envahissements de la Turquie, malgré la connivence de Charles IX, qui préludait par cette lâcheté au grand crime intérieur de son règne, entre l’inaction calculée de l’Angleterre, la timidité de l’Autriche, l’épuisement de l’a Pologne en guerre avec la Moscovie sauvage encore, on vit apparaître le réveil du génie chrétien et resplendir l’étoile d’Occident.

824. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Ce sont d’autres souvenirs du pays et de la famille, des noces singulières, des retours de vacances, des adieux et de tendres envois d’un fils à sa mère, de calmes et riants intérieurs de félicité domestique ; ce sont par endroits des confidences obscures et enflammées d’un autre amour que celui de Marie, d’un amour moins innocent, moins indéterminé et qui peut se montrer sans rivalité dans les intervalles du premier rêve, car il n’était pas du tout de même nature ; ce sont enfin les goûts de l’artiste, les choses et les hommes de sa prédilection, le statuaire grec et M.

825. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Quelques-uns des médaillons de dix vers qu’il a intitulés : Promenades et intérieurs, sont de petits chefs-d’œuvre, et telle est la puissance de la forme, que cela existe et palpite de vie et resplendit dans la lumière, bien que la matière qu’il a mise en œuvre se réduise au plus bas minimum possible ; mais l’artiste est vraiment le créateur qui tire des êtres du néant.

826. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Il avait comme des angoisses et des agitations intérieures 897.

827. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 326-344

Tant de difficultés n'effrayerent point Descartes ; il examine tous les tableaux de son imagination, & les compare avec les objets réels ; il descend dans l'intérieur de ses perceptions qu'il analyse…… Son entendement, peuplé auparavant d'opinions & d'idées, devient un désert immense **.

828. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

Que le meilleur de leur style soit perdu pour nous, il est très possible, et nous l’avons dit ; mais que leur émotion, leurs images, leur vie descriptive, leurs fortes qualités intérieures ne se puissent plus sentir, c’est, je crois, ce que personne ne soutiendra.

829. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Nous avons, il est vrai, découvert un monde nouveau ; mais nous avons cessé de connaître l’intérieur de l’Afrique.

830. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Car, en restant dans le cercle étroit où ils se sont placés et dans lequel ils ont étranglé la conception de leur livre, si vous défalquez de cette société qu’ils évoquent tous ceux qu’ils oublient, et ceux qui se sauvent, et ceux qui se cachent ou se taisent, et ceux qu’on tue, et ceux qui combattent à l’intérieur et aux frontières, vous verrez ce qui vous restera !

831. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Il a cherché et trouvé presque toujours les raisons déterminantes, intérieures ou extérieures de sa force et de sa faiblesse, et il nous l’a expliqué surtout par le puritanisme anglais dont Carlyle — nous apprend M. 

832. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Quant à la profondeur, qu’on a souvent prétendu y voir, ce n’a jamais été qu’un mirage, car ce qu’elle est le moins peut-être, cette conversation intérieure d’un cœur presque vierge dans un coin de chapelle, c’est d’être un livre fouillé et profond.

833. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Une vie pareille — vue de par-dehors — ne se raconte pas ; car l’incomparable beauté en est tout intérieure.

834. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

qu’une bonne poitrine en acier de Sheffield, si l’on pouvait, par quelque vivisection bien savante, l’introduire et la substituer à ma pauvre poitrine de chair, qui n’est plus que plaie et poussière, qu’une telle machine, jouante et sifflante, bien pompante et aspirante, rendrait donc non seulement à mon corps assaini vie et souplesse, mais à mon esprit dilaté, élargi, aéré, non plus comprimé, non plus moisi, et toutes fenêtres ouvertes, lucidité, largeur, verve, originalité, puissance ; à mon cœur, non plus racorni par la souffrance, non plus isolé par la faiblesse, et, malgré lui, ployé par mille besoins à tous les égoïsmes, mais soulevé par le souffle vivifiant du bien-être et rafraîchi par tous les jeunes courants qui le fuient maintenant, sensibilité, poésie, relèvement moral, apaisement intérieur, tous les trésors de l’âme… » Et la phrase tout à coup s’interrompt, jugulée brutalement par le mot : FIN !

835. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Parmi nous, pourtant, les plus maniaques d’égalité relèvent à la frontière, pour l’honneur de la France, l’inégalité dont ils ne veulent pas à l’intérieur, et ils appellent avec raison la première des nations du monde le pays des vainqueurs de Sébastopol.

836. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Comme beaucoup de nous, il a été, ainsi que l’a dit un moraliste énergique5, « le propagateur des vices dont il fut le produit. » Il les a si bien propagés, les vices sociaux du dix-neuvième siècle, que l’histoire littéraire ne se souviendra de lui que pour le condamner et le flétrir… Après cela, qu’on dise, si l’on veut, qu’il fut bon, sensible et cordial dans l’intérieur de sa vie, qu’importe !

837. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Il n’eut ni dans les factions la fierté brillante et l’esprit romanesque et imposant du cardinal de Retz, ni dans les affaires l’activité et le coup d’œil d’aigle de Richelieu, ni dans les vues économiques les principes de Sully, ni dans l’administration intérieure les détails de Colbert, ni dans les desseins politiques l’audace, et je ne sais quelle profondeur vaste du cardinal Alberoni.

838. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Quelles merveilles suivirent, quel monde nouveau s’ouvrit à l’imagination des Hellènes, quelle gloire consola leur défaite intérieure et leur asservissement, quel simulacre de liberté leur resta, par l’absence chaque jour plus lointaine de leur puissant vainqueur, qui semblait leur général délégué dans l’Asie, il n’appartient pas à notre sujet de multiplier ici ces grands souvenirs d’une prodigieuse fortune.

839. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

C’est un Dieu intérieur ; mais c’est un Dieu. […] Cette harmonie intérieure et totale, comment l’établirons-nous ? […] Homme d’intérieur qui a épousé une femme mondaine. […] Il a les yeux fixés sur sa pensée intérieure, laquelle s’est formée d’abord par contemplation des objets naturels, puis par méditation ; et cela lui est nécessaire et suffisant. […] Tout le genre d’attrait que je vous promets et que vous promet la manière et le ton de mes premières pages, c’est une peinture d’intérieur vraie, curieuse et un récit bien mené.

840. (1887) Essais sur l’école romantique

Le poète assiste à son progrès immense ; il le suit dans son mouvement sourd et intérieur, se fortifiant par les siècles, et vivant par où meurent toutes choses ; il le voit, comme un être grand et fort, se poser, s’affermir simultanément sous le ciel et sous la terre, et, pareil au lutteur qui se replie pour mieux s’élancer, recourber ses bras en arrière pour mieux porter le poids du vent ; Et son vaste et pesant feuillage, Répandant la nuit à l’entour, S’étend, comme un large nuage, Entre la montagne et le jour ; « Comme de nocturnes fantômes, Les vents résonnent dans ses dômes ; Les oiseaux y viennent dormir, Et, pour saluer la lumière, ……. […] Je pris le dégoût du neuf qui n’est pas le vieux, senti et pensé de nouveau par un esprit sain, de la couleur qu’on broie sur des mots sans idées, et des images qu’on a sans imagination ; je lus les grands écrivains, et je vis que tout leur secret, au lieu d’être un mystère entre eux et leur muse, était d’avoir sur un sujet assez d’idées et de convictions pour en être émus jusqu’au fond de leur être, et pour sentir le besoin de les répandre au dehors ; que ce qui les rend si naturels est que leur pensée a été trop abondante et trop pressée de sortir pour supporter les lenteurs et les puérilités de la recherche du style, et que ce qu’ils travaillaient surtout, c’était la pensée s’abandonnant à l’émotion intérieure pour tout ce qui est d’ornement dans le style, pour toutes ces richesses d’exécution, qui ne sont que des misères, séparées de la pensée. […] Il faut qu’il y ait du vrai dans ce qu’il dit du travail intérieur de cette tête, …………… fournaise où son esprit s’allume, Jette le vers d’airain, qui bouillonne et qui fume.

841. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Il a vu à travers les personnages, en apparence les plus dénués de vie intérieure, les mouvements qui les font secrètement agir. […] Il est évident que le Secret (1913) marque un progrès dans la découverte du jeu intérieur des personnages, sur la Rafale, la Griffe, le Voleur, Samson, par exemple, dont toutes les qualités étaient embryonnaires dans le Marché, la première pièce de M.  […] Une belle gravité dans l’allure générale du livre où nous retiennent nombre d’observations relatives à la vie intérieure du personnage principal. […] Léon Bérard se préoccupa, dès l’armistice, d’établir les conditions intellectuelles de la paix intérieure. […] Sans doute est-ce à lui que nous devons, non pas un goût de la vie intérieure, car nous l’avons saisi chez d’autres, mais une sorte d’honnêteté, de sévérité dans l’investigation que nous faisons de nous.

842. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Aujourd’hui, elle vient me lire sa notice, et la biographie de Flaubert est vraiment toute charmante dans son intimité, avec les détails de l’influence d’une vieille bonne, du conteur d’histoires Mignot, avec l’intérieur un peu sinistre de l’habitation à l’hôpital de Rouen, avec l’existence à Croisset, avec les soirées dans le pavillon du fond du jardin, se terminant par cette phrase de Flaubert : « C’est le moment de retourner à Bovary !  […] Jeudi 8 octobre Au fond, ce Midi, avec ses maisons aux volets fermés, avec ses chambres et ses salles où on fait la nuit, pour se défendre des mouches, avec ses intérieurs qui ont je ne sais quoi de claustral, et avec ses interminables cyprès des chemins et des routes, est triste et apporte souvent des idées de mort. […] Puis leurs couleurs ne sont pas tout à fait des couleurs de fleurs ordinaires, de fleurs du bon Dieu ; ce sont des tons brisés, des tons rompus, des tons passés, des tons artistiques de tentures et de meubles, des coloriages d’intérieurs de civilisations décadentes. Bourget vient aujourd’hui au grenier, et se met à conter, pittoresquement, l’intérieur de Nicolardot, vivant dans la mansarde d’une maison de passe, d’une des rues du quartier Latin.

843. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Mardi 7 avril Oui, elle persiste même chez les vieux, l’allégresse intérieure, éprouvée en se couchant, après une bonne journée de travail. […] Et je m’arrêtais à de plus humbles représentations, à celle de « l’écrivain de la maison des chanteuses » et aussi à celle de cet humble fonctionnaire de l’intérieur, Se-Kherta, qui dit : « J’ai donné de l’eau à celui qui avait soif et des vêtements à celui qui était nu. […] Daudet, là-dedans, voudrait montrer l’intelligence apportant le malheur dans un intérieur tout aimant, tout heureux. […] Dimanche 11 octobre Une cousine des Daudet qui vient d’être opérée d’une tumeur intérieure, chez les Bénédictines de la rue de la Santé (le Saint-Jean-de-Dieu pour les femmes), exprimait, la veille de l’opération, à Mme Daudet, l’horreur qu’elle éprouvait pour tous les meubles de cette chambre, bien certainement plusieurs fois habitée par la mort, et la répugnance qu’elle avait à toucher à cette sonnette du fond du lit, pénétrée pour elle de la sueur des mains d’agonisantes qui l’avaient secouée.

844. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Tu venais de faire une expérience douloureuse de la contrainte ; tu avais pris la résolution d’y échapper en ne fréquentant plus que ton dieu intérieur, Tu quittas le boulevard Barbès pour t’installer dans cette rue Ravignan dont le nom, grâce è toi, gardera une saveur spéciale dans la mémoire des Lettrés. […] Ces dons extraordinaires, cette vigueur de saisissement intellectuel peuvent amener des excès ; ceux-ci, en tous cas, n’ont rien de commun avec la caricature et la bouffonnerie, simples grossissements des apparences ; il n’est pas d’outrance d’expression, chez Max Jacob, qui ne s’accompagne d’un poignant débordement intérieur, avide, sinueux, insinuant. […] La vie intérieure n’a disposé que de la palette élémentaire des imaginations de bonne volonté. […] Pur surcroît, à notre époque, qui est la plus matérialiste et la plus vile, les artistes et les sensibles ont besoin d’une nouvelle foi, d’une profonde émotion intérieure.

845. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

. — L’humoriste installe sa propre personne sur le trône130, parce que le petit monde intérieur, plus vaste que le vaste monde extérieur, ouvre à l’imagination un champ infini ; mais s’il élève son moi, c’est pour l’abaisser et l’anéantir poétiquement comme le reste de l’univers. — Il déborde de sensibilité131 : lorsque, planant sur le monde, il se balance dans sa légère nuée poétique, ses larmes brûlantes tombent comme une pluie d’été qui rafraîchit la terre.

846. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Et puis, il y a dans une langue, comme dans un corps vivant, un point de maturité où les formes générales, la structure intérieure s’arrêtent, où les organes sont complets en nombre et en développement, où, jusqu’à la dissolution finale, la somme des changements doit demeurer inférieure à la somme des éléments fixes : c’était ce point que la langue avait atteint au xviie  siècle, Vaugelas le comprenait : et de fait, pour la langue, Victor Hugo est moins loin de Malherbe que Ronsard de Villon.

847. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

La disproportion des valeurs et des titres, des tempéraments et des attitudes, des intérieurs et des façades, est ce qui le touche dessus tout.

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