Mais, au moins, il étoffe opulemment ses scènes incohérentes, et l’intérêt de la situation ou de la passion y est si palpitant ou si saignant, les personnages y sont si magnétiques, qu’on n’a le temps ni le sang-froid de s’apercevoir ou de l’absence de suite et d’ensemble, ou de l’illogique succession des tableaux qui se suivent sans raison d’être. […] Mais enfin Werther, malgré sa facile composition à bâtons rompus, est un livre qu’on peut ouvrir encore avec un intérêt d’intelligence et peut-être une émotion de sensibilité, tandis que le Wilhelm Meister et les Affinités électives ne sont pas des livres, même mauvais, mais des choses sans nom, inénarrables, illisibles, — et à aucun degré quelconque des compositions.
Nous avons ajouté que, pour la commodité du langage et la facilité des relations sociales, nous avions tout intérêt à ne pas percer cette croûte et à admettre qu’elle dessine exactement la forme de l’objet qu’elle recouvre. […] Et l’on ne voit pas d’inconvénient à tempérer ces deux images l’une par l’autre, et à faire prédominer l’une ou l’autre, selon qu’on se préoccupe plus ou moins des intérêts de la science.
Elles voient qu’elles n’ont point prise sur lui ; sa dignité les effarouche, son orgueil les repousse, ses préoccupations les laissent à l’écart ; elles se sentent subordonnées, négligées pour des intérêts généraux ou pour des curiosités spéculatives, jugées de plus, et d’après une règle inflexible, tout au plus regardées avec condescendance, comme une sorte d’être moins raisonnable et inférieur, exclues de l’égalité qu’elles réclament et de l’amour qui seul pour elles peut compenser la perte de l’égalité. […] C’est la vie des salons qui a dégrossi les hommes : il a fallu la société des dames, le manque d’intérêts sérieux, l’oisiveté, la vanité, la sécurité, pour mettre en honneur l’élégance, l’urbanité, la plaisanterie fine et légère, pour enseigner le désir de plaire, la crainte d’ennuyer, la parfaite clarté, la correction achevée, l’art des transitions insensibles et des ménagements délicats, le goût des images convenables, de l’aisance continue et de la diversité choisie. […] Ainsi égaré ou gâté, il n’a pu produire d’œuvre parfaite : il n’a écrit que des pamphlets utiles, commandés par l’intérêt pratique et la haine présente, et de beaux morceaux isolés, inspirés par la rencontre d’une grande idée et par l’essor momentané du génie.
Quel intérêt peut-il y avoir pour vous à ne pas vous marier ? — Il ne s’agit pas d’intérêt. […] XI Après diverses aventures aussi légères que les rêves d’un jeune homme incertain s’il est épris, l’intérêt se resserre.
On a compris qu’elle aura d’autant plus d’accent et de force tragique qu’elle sera plus resserrée, que l’essence du drame résidant dans le pathétique, il y aura donc intérêt à écarter tout ce qui distrait. […] Pendant ce temps, la comédie proprement dite qui dormait depuis Beaumarchais s’éveille sous les traits du vaudeville dont Eugène Scribe et ses émules assurent le règne durant cinquante ans et il n’y en a plus que pour l’intrigue, pour l’agencement ingénieux d’une action sans intérêt humain, teintée de sensiblerie et qui ne vaut que par l’adresse de celui qui tire les fils : l’école des combinaisons. […] En résumant ; pour terminer ma conception religieuse du théâtre, mes recherches, mes résultats, c’est dans l’intérêt de ceux qui suivront et aussi de l’art dramatique.
Et c’est là, si j’ose encore dire, ce qui peut donner un réel intérêt à notre rencontre. […] Mais les certitudes où la pensée des poètes-en tant que pensée-nous mène parfois, n’ont qu’un intérêt médiocre). […] « (la prisonnière, II, 76.) » rapprochez de ces lignes ce que Proust nous dit sur la beauté dénuée de signification de la fille de Minos et de Pasiphaé (p. 193)… « ces vers d’autant plus beaux qu’ils ne signifiaient rien du tout… (du côté de chez Swann, p. 89.) » ; et sur ces impressions… pour ainsi dire « sine materia… », ces motifs à peine discernables, connus seulement par le plaisir particulier qu’ils donnent, « impossibles à décrire », à se rappeler, à nommer, « ineffables… (p. 194.) » ; et enfin sur les ressources uniques de l’art, qui seul nous fait connaître tout le résidu réel que nous sommes obligés de garder pour nous-mêmes, et que la causerie ne peut transmettre…, « cet ineffable qui différencie qualitativement ce que chacun a senti et qu’il est obligé de laisser au seuil des phrases », où il ne peut communiquer avec autrui qu’en se limitant à des points extérieurs communs à tous et sans intérêt… « (la prisonnière, II, p. 75.) » comment ne raccorderait-on pas ces passages à nos citations de Bergson et aux déclarations de tant de poètes, critiques, philosophes qui sentent profondément, poétiquement, par là même mystiquement ?
Il a appris par l’exemple de Mallarmé, et plutôt en le sentant penser qu’en l’écoutant parler, que le grand problème de l’esprit humain, de l’ homo faber , c’est le problème des techniques, et qu’à une certaine limite ce problème du concret et de l’intérêt devient un problème abstrait et désintéressé. […] « A la température de l’intérêt passionné, dit ailleurs Valéry, ces deux états (amour ou haine) sont indiscernables ». […] Elle ne doit pas craindre de les employer dans l’intérêt de son œuvre propre, et, comme on dit, avec un égoïsme sacré, tempéré d’ailleurs par la courtoisie, la soumission à une nature, la sympathie et l’amour.
— L’actrice désirait que ce fût celui qui est ordinairement chargé de ses intérêts. — Le futur souhaitait que ce fût un de ses amis nouvellement pourvu d’une charge et auquel il avait promis sa clientèle. […] Quant à son assiduité aux représentations de l’Académie de musique, elle a sa raison d’être dans l’intérêt très-vif qu’il porte à deux jolies jambes encore reléguées dans la pénombre des espaliers, et qui jusqu’ici n’ont pu se faire remarquer que dans la confusion des pas de cent cinquante. […] Ce fut à la fois un succès dramatique et littéraire, en même temps qu’un rapprochement vers le genre où le théâtre commençait à entrer. — S’il eût été profitable, au point de vue de leur intérêt, que l’association des deux écrivains se perpétuât, elle pouvait être nuisible à leur individualité. — Il y eut une séparation amiable, à la suite de laquelle M. […] On ne sait encore, mais on remarque depuis quelque temps un indice de retour vers une forme dramatique d’où la poésie ne soit pas exclue comme faisant obstacle à l’intérêt. — L’écrivain qui au théâtre fut le précurseur de l’école réaliste a ses caudataires, dont les productions n’obtiennent déjà plus la vogue qui les accueillait jadis. — N’est-ce qu’un temps d’arrêt dans la curiosité ? […] Augier, qui, il faut le dire, n’avait jamais été en meilleure veine de poésie. — Le sujet de sa pièce nouvelle est tout moderne : c’est la lutte de l’homme jeune avec les mœurs de l’époque, qui, au nom de ses intérêts de position et de fortune, réclament l’immolation de tous les instincts libres et généreux de l’âge juvénile. — On pourrait contester à M.
Toujours je l’observais, du coin de la fenêtre, avec beaucoup d’intérêt ; impressionnée par ma nourrice, je subissais le prestige. […] Pour moi, le seul intérêt de ces visites était la promenade à l’aller et au retour ; j’étais avec la chérie et cela suffisait à mon amusement. […] N’ayant pas encore l’habitude du miroir, je n’avais aucune idée de ce que pouvait être ma figure, et je regardais cet enfant, pendu au mur, avec plus de surprise que d’intérêt. […] Je m’aperçus bientôt que cette petite église était publique : les gens du dehors y venaient, et, par cela elle prenait pour moi un intérêt extrême. […] Il fut chuchoté d’oreille à oreille et les grandes surtout y prirent un vif intérêt.
Intérêt, vie, émotion, mouvement, dépendent de ce qu’on y a mis de talent. […] Ce qui séduit d’abord, c’est l’intérêt, le mouvement, la vie, le but de la composition. […] Les meilleurs orateurs prennent l’habitude de ce procédé facile : L’ambition nous rend faux, lâches, timides, quand il faut soutenir les intérêts de la vérité. […] ) Il n’y a pas de raison pour ne pas continuer ces énumérations et dire : résoudre tant de périls, concilier tant d’intérêts, braver tant de révoltes, etc. […] Eux-mêmes, sans mesure dans leur sentiment, sans scrupule dans leur conduite, ils ne peuvent comprendre ni les sympathies nationales, lorsqu’elles ne vont point jusqu’à l’oubli des intérêts nationaux, ni l’habileté diplomatique, lorsqu’elle ne prend point les allures de la perfidie, ni la dignité, lorsqu’elle ne revêt point les dehors de la violence. » « Ce n’est point là, conclut Taine, du style à facette.
Un énorme intérêt m’attache à ce livre que je veux savoir par cœur. […] Toute la presse européenne d’ailleurs s’occupa de l’ouvrage, et discuta avec intérêt la théorie de l’auteur. » Nous tairons les enthousiasmes. […] Et l’intérêt commençait avec les poètes du Centre devenant vite Centre-gauche, s’accroissait avec la Gauche : Verlaine, Mallarmé, Régnier, Merrill, Moréas, Griffin, Laforgue, Kahn, etc. […] Et du même sentiment, peu à peu par la suite, vint le respect, propice au silence où se peut ouïr la parole d’Alfred de Vigny : « les esprits paresseux et routiniers aiment à entendre ce qu’ils entendaient hier, même idée, mêmes expressions, mêmes sons : tout ce qui est nouveau leur semble ridicule, tout ce qui est inusité, barbare. »57 … Jetée en la mêlée sans desseins préconçus, cette année 89 parut la Revue la « Plume », qui, vaille que vaille, d’un éclectisme capricant et pour ce même, représentative du meilleur et du pire selon le hasard ou ses intérêts immédiats, dépassa l’intelligence assez courte quoique rusée de son directeur, Léon Deschamps. […] L’incident de Risette n’a en lui-même qu’une mince importance, et il y aurait peu d’intérêt à le commenter si M.
C’est la seule considération de ces intérêts supérieurs qui m’a déterminé à transporter ici l’enseignement que je faisais à la Faculté des sciences depuis l’année 1854, époque à laquelle fut créée la chaire de physiologie générale dont j’ai été le premier titulaire. […] Dans mon rapport de 1867, j’avais insisté sur l’utilité de cette séparation, et fait voir que la France ayant été le point de départ de ce mouvement scientifique, il y avait pour elle honneur et intérêt à ne pas rester en arrière. […] Cette étude aura d’ailleurs pour nous un autre intérêt ; elle nous aidera à chercher, par l’analyse de tous ces efforts de l’esprit, la meilleure conception que nous puissions avoir aujourd’hui des phénomènes de la vie. […] Expériences sur la vie latente des graines. — Nous vous rendrons témoins d’expériences bien connues, mais qui ont ici un intérêt particulier ; leur objet est de démontrer que l’on ne saurait admettre dans les êtres vivants un principe vital libre puisque toutes les manifestations vitales sont étroitement liées aux conditions physico-chimiques dont l’énumération suit : 1° Eau. — Nous avons placé dans de la terre sèche des graines également desséchées qui sont à une température et dans une atmosphère convenables pour la végétation. […] Ces théories sont surtout empreintes, des considérations finalistes que l’homme ne peut s’empêcher d’exprimer lorsqu’il se fait le centre des grands phénomènes cosmiques qui l’entourent : le règne minéral est le réservoir général ; les végétaux travaillent pour les animaux, et le monde entier est fait pour l’homme, qui en utilise les produits pour son bien-être matériel ou dans l’intérêt social.
Marais le suit dès ses débuts avec intérêt, sans partialité trop marquée ni pour ni contre.
Temple refusa obstinément, et dissuada Pitt de se prêter à une combinaison qui ne servait que les calculs et les intérêts personnels du roi.
L’amour du marquis pour dona Diana, l’assassinat de cette beauté et surtout le mariage au lit de mort, sont d’un intérêt qui, dans l’ordre romanesque, répond assez à celui de Bérénice en tragédie.
À la fin, ils n’auront plus d’autre emploi ni d’autre intérêt : causer, écouter, s’entretenir avec agrément et avec aisance de tous les sujets, graves ou légers, qui peuvent intéresser des hommes ou même des femmes du monde, voilà leur grande affaire.
C’est cet Art poétique, bien entendu, qu’il faut prendre pour base en essayant de dégager le véritable caractère de la théorie de Boileau ; mais comme il s’agit moins d’analyser un ouvrage que tout le monde à peu près sait par cœur, que d’en indiquer l’esprit et la portée, je mettrai à profit dans cette exposition toutes les indications, parfois d’une importance capitale, que nous fournissent les autres ouvrages de notre critique, comme la Satire II et l’Épître IX, la Dissertation sur Joconde et le Dialogue des héros de roman, enfin les Réflexions sur Longin, surtout la septième, dont l’intérêt est tout particulier.
Il lui propose l’homme comme l’universel objet de notre connaissance et de notre intérêt.
Bien au contraire, l’intérêt de l’auteur s’est éveillé sur son héros d’une façon assez frivole ; la singularité des aventures, le cliquetis des batailles, l’énormité des desseins, le romanesque d’une vie tapageuse et stérile, voilà ce qui a séduit Voltaire dans l’histoire de Charles XII.
Condamné d’avance par les dévots et par ceux qui avaient intérêt à passer pour tels, il laisse voir dans ses ouvrages une irritation haineuse contre la société, dont le premier jugement à son égard n’avait pas été fort injuste, il faut en convenir.
C’est en Belgique, en Flandre et à Bruxelles, qu’elle se développa le plus complètement et je me rappelle y avoir entendu souvent des axiomes tels que ceux-ci : « la douleur est plus artiste que la joie ; la pureté n’offre guère d’intérêt non plus que la franche vie ; il n’y a de beau que le vice, la maladie, la souffrance et la mort. » M.
Cette fidélité de l’ouvrier à l’œuvre, meilleure que l’œuvre elle-même, prouve que Diderot croyait plutôt fonder que détruire, et qu’il a plus pensé au bien qui devait sortir de l’acte corrigé par le temps, qu’au mal fait par le livre à tous les intérêts qu’il attaquait.
Quelques amis m’ayant témoigné les avoir lues avec intérêt, je les reproduis ici : Tréguier, 24 août 1845, Mon cher ami, Peu d’événements considérables, mais beaucoup de pensées et de sentiments se sont pressés pour moi depuis le jour de notre séparation.
On ne supposait pas qu’elles pussent avoir le moindre intérêt pour le public.
Cette conversion subite n’est ni dans la vérité de la nature, ni dans l’intérêt du drame.
Elle tourmenta ce roi qui semblait l’être à regret, en lui parlant des affaires d’État, de ses intérêts, de sa gloire.
Jamais homme n’a eu l’âme plus belle sur l’intérêt que lui : il comptait l’argent pour rien.
Il nous dit : ces ouvriers, la plupart très intelligents dans leur partie, lâchant des gains de 10 francs par jour, pour gagner de quoi manger, dans les cabarets borgnes de la rue Basse, une soupe à l’oignon de quatre sous ; — séduits, affolés, ces hommes, par cette vie incidentée du théâtre, cette camaraderie entre hommes et femmes, ce potinage des coulisses, et l’intérêt fiévreux aux chutes et aux succès des pièces représentées, et l’électrisation par les bravos du public.
Pas un de ces critiques ne semble s’apercevoir de l’originale chose essayée par moi dans ce livre, de la tentative faite pour émouvoir avec autre chose que l’amour, enfin de la substitution dans un roman d’un intérêt autre, que celui employé depuis le commencement du monde.
Ils massacrent le peuple dans l’intérêt public.
Sans cette intuition de l’état de son frère, le monde de Paris, qu’elle observait pour la première fois, eût été pour elle d’un intérêt prodigieux, car son esprit plein d’alacrité se prenait à tout.
Edgar Poe dit, je ne sais plus où, que le résultat de l’opium pour les sens est de revêtir la nature entière d’un intérêt surnaturel qui donne à chaque objet un sens plus profond, plus volontaire, plus despotique.
Ceci posé, il est aisé de voir que nous avons tout intérêt à prendre pour « déroulement du temps » un mouvement indépendant de celui de notre propre corps.
quel intérêt avait-il à forer le tunnel ?
Prêtres égyptiens, Mages de la Perse, Hiérophantes des mystères helléniques, Patriciat pontifical de Rome, Collège des Druides de la Gaule, nulle part il n’apparaîtra moins de superstition et plus de grandeur, un dégagement aussi complet de toute fraude, de tout intérêt, de toute faiblesse, que chez les prophètes hébreux, saintes victimes de la patrie judaïque, consacrés au Dieu de vérité, nourris dans l’étude de sa loi, venant, en son nom, avertir les rois coupables, instruire le peuple égaré, se jeter entre lui et ses oppresseurs, et mourir sous les instruments de torture de ses ennemis.
Si l’on veut en connaître tout l’intérêt, il faut le lire en entier ; si l’on veut en déguster le style, lisez seulement les parties purement descriptives de ce bel ouvrage. […] Mais le pouvoir déclare qu’il ne protège que les intérêts positifs, et qu’il est étranger à l’intelligence, dont il a ombrage ; et cela hautement déclaré et imprimé, il répond : Que ferais-je de vous ?
Que sera-ce donc si elles en arrivent à ne plus former qu’une même famille, comme se l’imagine partiellement la démocratie contemporaine, qu’une seule agglomération parlant une langue identique, ayant des intérêts sociaux et politiques solidaires, et ne se préoccupant que de les sauvegarder ? […] Je crois, enfin, qu’à génie égal, les œuvres qui nous retracent les origines historiques, qui s’inspirent des traditions anciennes, qui nous reportent au temps où l’homme et la terre étaient jeunes et dans l’éclosion de leur force et de leur beauté, exciteront toujours un intérêt plus profond et plus durable que le tableau daguerréotypé des mœurs et des faits contemporains.
Il n’y avait point d’idée, mais il y avait un mouvement, un intérêt immenses dans son drame. […] Il détaillait pendant des heures entières, et jamais longues, la pensée, le bon sens, quelquefois le sophisme, sans jamais épuiser ni son auditoire d’intérêt, ni lui-même de ressources.
Burty me fait voir un rouleau de peintures japonaises du plus haut intérêt. […] — Mais, il a sa famille, ses intérêts à Orléans. […] Le gouvernement quitte les mains de ceux qui possèdent, pour aller aux mains de ceux qui ne possèdent pas, de ceux qui ont un intérêt matériel à la conservation de la société, à ceux qui sont complètement désintéressés d’ordre, de stabilité, de conservation. […] Je constate que les générations contemporaines ne s’insurrectionnent que pour la satisfaction d’intérêts matériels tout bruts, et que la ripaille et la gogaille ont seules, aujourd’hui, la puissance de leur faire donner héroïquement leur sang.
Il est évident que de nostra dignitate ne peut être le nominatif de curoe sit ; cependant ce verbe sit, étant à un mode fini, doit avoir un nominatif ; ainsi Lentulus avoit dans l’esprit ratio ou sermo de nostra dignitate, l’intérêt de ma gloire ; & quand même on ne trouveroit pas en ces occasions de mot convenable à suppléer, l’esprit n’en seroit pas moins occupé d’une idée que les mots énoncés dans la phrase réveillent, mais qu’ils n’expriment point : telle est l’analogie, tel est l’ordre de l’analyse de l’énonciation. […] Lorsqu’il n’y a que la simple préposition de, sans l’article, la préposition & son complément sont pris adjectivement ; un palais de roi, est équivalent à un palais royal ; une valeur de héros, équivaut à une valeur héroïque ; c’est un sens spécifique, ou de sorte : mais quand il y a un sens individuel ou personnel, soit universel, soit singulier, c’est-à-dire, quand on veut parler de tous les rois personnellement comme si l’on disoit l’intérêt des rois, ou de quelque roi particulier, la gloire du roi, la valeur du héros que j’aime, alors on ajoûte l’article à la préposition ; car des rois, c’est de les rois ; & du héros, c’est de le héros. […] Ils prennent sur-tout l’article quand ils sont personifiés ; l’intérêt de la France, la politesse de la France, &c. […] L’intérêt de l’Espagne.
Il paraissait moins indigné et moins affecté de la cabale indécente qui avait failli empêcher de représenter sa pièce jusqu’à la fin, qu’il n’était touché des témoignages d’intérêt et d’attachement que lui avaient donnés les autres auteurs tragiques, Chénier, Legouvé, Lemercier, Arnault.
La seule chose qu’il demandait à ceux qui lui portaient intérêt, c’était qu’on ne s’occupât jamais de lui.
Elle est d’une plume que cette question de l’intérêt et de l’avenir des Lettres et de la Poésie, auxquelles les brusques mouvements sociaux se montrent parfois si malfaisants, a toujours sensiblement et personnellement touchée.
D’Alembert, qui s’y était attaché surtout par convenance d’intérêt, et dont la Préface ingénieuse a beaucoup trop assumé, pour ceux qui ne lisent que les préfaces, la gloire éminente de l’ensemble, déserta au beau milieu de l’entreprise, laissant Diderot se débattre contre l’acharnement des dévots, la pusillanimité des libraires, et sous un énorme surcroît de rédaction.
Historiquement, je l’ai dit, elles ont leur intérêt et même leur importance ; au point de vue littéraire, je doute fort qu’elles ajoutent beaucoup à la réputation de François Ier.
Cela détruirait l’intérêt comme cela détruit la vraisemblance, si l’admirable don de peindre du poète ne ressaisissait pas à l’instant son lecteur par l’admiration et l’enthousiasme, et ne lui faisait en quelques pages oublier le chemin pour le but.
Je le remerciai et je refusai, ne voulant pas m’enchaîner par un intérêt quelconque au gouvernement que cependant j’aimais. « Je suis fâché, lui répondis-je, de vous voir entrer dans cette voie, et je crains que cette Étoile ne soit jamais l’astre de votre fortune et de votre bonheur. » Elle ne le fut pas, en effet, mais la réunion de ces deux journaux dans sa main le rendit pendant longtemps l’organe le plus puissant de la politique de M. de Villèle et de l’opinion royaliste.