. — Petit Traité de poésie française (1879). — Les Princesses (1874). — Trente-six ballades joyeuses (1875). — Déidamia, comédie (1876). — Comédies (1879). — Contes pour les femmes (1881). — Contes féeriques (1889). — Mes souvenirs (1889). — Contes héroïques (1884). — Dames et demoiselles et Fables choisies, mises en prose (1886). — Le Forgeron, scènes héroïques (1887). — Madame Robert (1887). — Le Baiser, comédie en vers (1888). — Scènes de la vie : Les Belles Poupées (1888). — Les Cariatides ; Roses de Noël (1889). […] [La Revue française (année 1856, 6e vol.).] […] [Revue française (1er avril 1857).] […] Jules Barbey d’Aurevilly Tout le monde sait la place que l’auteur des Cariatides et des Stalactites occupe dans la poésie française, et cette place, même ceux qui ne vibrent pas en accord parfait avec sa poésie, ne la lui contestent pas. […] Anonyme Il nous revient de tous côtés que le nom de Chevillard, qui figurait sur un récent programme des concerts Lamoureux, abriterait de son pseudonyme transparent un des vétérans des lettres françaises, M.
Sur l’art dramatique d’aujourd’hui, il n’y a qu’un cri : le théâtre français est en décadence53. […] Durant les deux siècles qui dominent notre littérature et la littérature de l’Europe la supériorité française s’établit au théâtre par la comédie de mœurs et la tragédie. […] Depuis, nous en sommes tombés à la comédie de sentiment, au tragique larmoyant et bavard qui de La Chaussée, lequel savait au moins le français, s’abaisse encore jusqu’à Brieux, nous sommes tombés au vaudeville morne, à la farce niaise, à des compromis entre le music-hall, la maison close et le vaudeville qui n’ont même plus l’intérêt de chacun de ces genres si l’on peut dire. […] Et qu’on nous entende, ce n’est pas le fond de ces pièces que nous condamnons, c’est le procédé, le style, la composition, leur caractère de faits divers qui les situe en dehors même des productions françaises. […] Gabriel Boissy écrit : « … D’une succession de faits, un fait majeur s’impose : les lettres françaises, sommeillantes ou vagissantes depuis l’époque romantique, entrent aujourd’hui en effervescence ; un nouvel âge se prépare par les efforts convergents d’un groupe nombreux d’esprits toujours jeunes ou de jeunes esprits.
En France, où ils se sont multipliés d’une manière si prodigieuse, qu’on peut croire que leur nombre l’emporte sur celui de tous les autres pays de l’Europe, en France, pays salique, encore plus de mœurs que de monarchie, et où le mot de littératrice n’était pas français, les Bas-bleus, avant ces derniers temps, n’existaient presque pas. […] Or, cette espèce est très moderne en France et il a fallu les transformations successives par lesquelles nous sommes passés depuis la Révolution française, pour que des femmes qui n’étaient ni bossues, ni laides, ni bréhaignes, eussent l’idée de se mettre en équation avec l’homme, et que les hommes, devenus aussi femmes qu’elles, eussent la bassesse de le souffrir. […] Rudement mais nettement posé par la Révolution française, et toujours frémissant dans les limites entre lesquelles Napoléon, qui savait l’indomptabilité du monstre, l’enferma, le principe de l’Égalité sautera, dans un temps donné, ses barrières. […] Bien avant ce célèbre club des femmes, organisé en 1848, et si ridiculement fameux ; bien avant les publications de Mme Olympe Audouard, qui demande même des droits politiques, Mme Audouard, la plus avancée des révolutionnaires féminines ; la Marat couleur de rose du parti, et que je ne tuerais pas dans sa baignoire ; bien avant toutes ces tentatives animées dont ont pu rire quelques esprits aristophanesques, quelques attardés dans leur temps, qui ont encore dans le ventre de l’ancien esprit français, car nous portons malgré nous en nos veines quelque chose des mœurs de nos pères, l’idée d’égalité, qui pénètre tout, avait pénétré la perméable substance de l’esprit des femmes, et traversé, sans grande peine, la pulpe de pêche de ces cerveaux. […] Comme on le voit, les bas-bleus américains ont de l’avance sur les bas-bleus français, mais en vanité, tout bas-bleu est une botte de sept lieues, et nous pourrons les rattraper !
Le comte Gaston de Raousset a été, comme on le sait, fusillé au Mexique, après avoir envahi la Sonora avec une poignée d’hommes résolus, gagné une bataille et tenté d’élever une barrière française contre les empiétements journaliers et maintenant assurés du gouvernement américain. […] II Vers la fin de 1854, au milieu des préoccupations inquiètes de l’Europe, à peine rassise des coups terribles que lui avaient portés les révolutions, on apprit qu’un Français venait d’être fusillé, comme un pirate, par le gouvernement mexicain, et que ce Français, ce jeune homme, qu’on appelait au Mexique le vainqueur d’Hermosillo, du nom de sa première bataille, gagnée avec deux cent cinquante hommes contre une armée et contre une ville, avait été jusqu’au dernier moment l’honneur de la France et avait donné d’elle la grande idée qu’elle n’a pas cessé de donner au monde quand, se détournant de ses misères intérieures, elle s’est retournée vers les autres nations et leur a montré un bout d’épée. Tombé dans la fleur de sa force (il avait trente-six ans), ce jeune homme, ce Français, appartenait aux vieilles familles politiquement déchues, mais qui ont encore de ces descendants dans leur déchéance. […] Raousset s’était engagé à en obtenir la concession du gouvernement mexicain, à y attirer l’émigration française, à en chasser les Indiens et à faire produire et fructifier ce sol unique que le désert reprend chaque jour.
Quand les historiens qui auront parlé de la Ligue avant ou après lui (peu importe), mais comme lui, seront tous convaincus d’erreur, de mauvaise foi ou d’ignorance, quand leurs assertions, réduites à néant, sous le souffle d’une Critique puissante, ne feront plus nuée sur les faits, et ne cacheront plus le vrai des choses, l’influence de Voltaire déshonorée se retrouvera encore dans une foule de têtes, comme un tic incorrigible dont l’esprit français ne guérira pas, tant, cet esprit, il l’a détraqué ! […] Et voilà pourquoi il a fait précéder son histoire de la Ligue d’une introduction sur l’ensemble de la monarchie française. […] Dès lors, toute attaque dirigée contre la religion catholique apportait dans les conditions d’existence de la société française une perturbation que le gouvernement ou la société si le gouvernement passait à l’ennemi, comme, par exemple, dans le cas de la royauté protestante d’Henri IV, avait le droit et le devoir de réprimer comme un attentat… » Très certainement, rien n’est plus vrai et d’une vérité plus élémentaire, mais rien aussi n’est d’une vérité plus impuissante sur la masse des esprits, qu’une telle affirmation, et cela en raison de sa clarté et de sa simplicité même. […] Son règne, pour qui comprend les institutions qui formaient la monarchie française, est une véritable vacance du trône, car sa reconnaissance du chef du parti protestant, comme héritier présomptif de la couronne de France, était le suicide du pouvoir dont l’ensemble des institutions l’avait investi. […] Pour notre compte, à nous, nous ne savons pas de gloire à meilleur marché que celle de ce capitaine d’aventure, qu’on nous donne pour un grand capitaine parce qu’il allait gaiement au feu avec les autres, et, malgré le vaudeville qui obstrue l’histoire, nous n’en savons pas de moins française.
Gaston Boissier n’est pas encore de l’époque des tabourets… Il a du talent, — un talent agréable, — agreabilis, comme disait M. de Jouy, une des gloires latines de l’Académie française. […] Boissier est de l’École normale, et il a, pour être de l’Académie française, bien assez comme cela de rationalisme, de scepticisme, d’éclectisme et de paganisme. […] Rationalistes, sceptiques, éclectiques, et, par-dessus le marché, païennes de tendance, de portée et de volonté, — c’est-à-dire, sous des noms différents, ennemies de l’Église catholique et n’ayant de préoccupation et d’intérêt que pour les travaux qui la diminuent, — les Académies, et en particulier l’Académie française, dont il est seulement question ici à propos du livre de M. […] Et ce que je dis là, l’Académie française l’affirme depuis longtemps de la manière la plus visible, la plus éclatante, à l’œil qui sait voir. […] L’Académie française, par ses prix donnés continûment et systématiquement aux ouvrages qui exaltent les sociétés païennes, et qui ne les exaltent jamais qu’au détriment de la société chrétienne, fait acte flagrant de paganisme.
Il sait plus que l’histoire littéraire française. […] Anatole France, et surtout le charme anecdotique de l’histoire de l’église, des apôtres et des saints : la beauté plus directement plastique des lettres et des arts grecs et français ne l’attira pas moins ; ni la beauté intellectuelle de la philosophie déterministe, de la science moderne, si relativiste, et si sceptique. […] France est, depuis Renan, et avec Barrès, l’écrivain qui nous donne le plus complètement, avant même le livre ouvert, la conviction (toujours justifiée) qu’on va lire de suave prose française. […] Il y a dans le Lys un Choulette, bohème socialiste mystique et poète français, en outre, qu’il prise fort.
L’âme française s’était transformée. […] … L’école du vrai dans le roman français ne semble pas avoir achevé son évolution… et je ne dis pas le vrai photographique et plat, mais le vrai suggestif qui fait penser, — difficulté aussi grande au moins que l’invention du symbole. […] Mais encore, dans le grand courant de la poésie française, il ne peut être et ne sera jamais que la source du thalweg, le ruisselet sous-marin qu’il est actuellement. » Et Alfred Vallette se préoccupait de nous donner le roman vrai en écrivant Monsieur Babylas. […] Pour aider à la définition de la poésie, la Vogue reproduisait l’Art poétique d’Horace, traduit en vers français par Jacques Peletier du Mans.
Avant d’entrer dans ce brillant avenir, je crois à propos de dire avec quelque précision quel était en 1660 l’état de la langue et de la littérature française. […] De notre temps (de notre temps qui, selon les uns fait époque, et selon les autres lacune dans la littérature française) on pense que les genres en se démêlant se sont appauvris, que les tons en se soutenant se sont affaiblis. […] La littérature anglaise n’a jamais présenté cette séparation des styles qui a été si rigoureusement observée en France, parce qu’elle n’a jamais connu comme les Français ce quadruple culte des prêtres, des grands, des rois et des femmes. […] « L’on est, dit-il, esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme, et réduit le style à la phrase purement française.
Les vers des anciens, que ce poëte a tournez en françois avec tant d’adresse, et qu’il a si bien rendus la partie homogene de l’ouvrage, où il les insere, que tout paroît pensé de suite par une même personne, font autant d’honneur à Despreaux, que les vers qui sont sortis tout neufs de sa veine. […] Des vers d’Horace et de Virgile bien traduits, et mis en oeuvre à propos dans un poëme françois y font le même effet que les statuës antiques font dans la gallerie de Versailles. […] Tout ce qu’on peut alléguer pour la défense de M. de La Fosse, c’est qu’il n’a fait qu’user de représailles en qualité de françois, parce que M. […] Le tableau du peintre grec ne subsistoit plus, quand le peintre françois fit le sien.
On devait recevoir au sein de l’Académie française M. […] Lacretelle, mort à près de quatre-vingt-dix ans, et longtemps doyen de l’Académie française. […] Biot, il n’a jamais oublié d’y joindre le côté social, orné, ce soin de culture littéraire, qui faisait de lui depuis si longtemps un membre désigné de l’Académie française.
Molière appartient avant tout à la tradition française. […] L’action dramatique ne paraît pas avoir été très naturelle à l’esprit français qui a toujours été fort enclin aux discours. […] Jusqu’à la mort de Molière et au-delà, Français et Italiens se firent concurrence, s’imitèrent, s’empruntèrent réciproquement ce qu’ils avaient de meilleur, rivalisèrent dans les fêtes de cour, où ils étaient fréquemment réunis et mis en présence.
Pitt, et la seconde aux Français. […] Des critiques (et elles sont imprimées) accusaient Boileau de ne pas écrire en français ! […] Comme dans Delphine, il y a des portraits : Mme d’Arbigny, cette femme française qui arrange et calcule tout, en est un, comme l’était Mme de Vernon. […] Elle y proposait, à la Révolution française et à la Restauration elle-même, une interprétation politique destinée à un long retentissement et à une durable influence. […] De curieux détails sur cette époque de la vie de Mme de Staël se peuvent lire dans le Mémorial de Gouverneur Morris (édition française, tome I, pages 256-322, presque à chaque page).
La méprise était énorme : la Révolution française ne l’a que trop prouvé. […] C’est le Français le plus français qu’on connaisse. […] S’il est très français, de Belloy est aussi très italien. […] C’est pourtant, comme on dit, un genre bien français que la chanson, aussi français que l’opéra-comique et le vaudeville. […] La tradition française, la mesure française avec les franchises du drame romantique, c’est Ponsard et Charlotte Corday.
Il était déjà poète, en français et en grec. […] Il étudia l’ancien français. […] Cette volonté gouverne, depuis des siècles, la diplomatie française. […] Mais la récente révolution française ne cessa point de le hanter. […] Opus francigenum, — c’est du travail français.
Gandar, qui venait d’être nommé professeur titulaire d’éloquence française à la Faculté des lettres de Paris. […] Cousin pour la révision de nos textes français classiques, avait dénoncé des inexactitudes, indiqué des corrections et ouvert la voie. […] Je l’ai revu à l’École quatorze ans après, chargé d’une Conférence de français… » Mais ceci reviendra plus tard. […] Voici la rectification du fait, par un témoin oculaire : « C’est dans le Cercle français qu’il prit la parole un jour que l’on voulait provoquer de la part des Français résidant à Rome une manifestation à l’ambassade, afin d’obliger M. […] Dufaure, lorsque le livre fut présenté au jugement de l’Académie française ; il n’y trouvait pas tout ce que le titre promettait.
Heureusement pour lui, son observation, toujours vraie, reste franche et d’esprit bien français. […] Le vieux Français dirait à notre belle Américaine : Bravo, ma fille ! […] Edmond Rousse, de l’Académie française, vient de publier chez Hachette, dans la collection des grands écrivains français, un volume sur Mirabeau. […] Français et Anglais. — 1891. […] Les Français font des repas plus copieux que les Anglais, mais ils se mettent moins fréquemment à table.
Flaubert n’a pas le don, la fée du style français n’a pas regardé son berceau ! […] Dix ans de plaidoirie désapprennent admirablement la langue française. […] mordiller est un mot… — Très français. […] Gérôme, empereur de la peinture française, ferait encore mieux notre affaire ! […] Duruy s’est adressé pour faire connaître au monde les romanciers français.
Parmi les écrits modernes qui m’ont aidé dans ce travail, je dois citer l’Histoire de la société française pendant la Révolution et le Directoire, de Ed. et J. […] L’engouement était inouï, les romans originaux français s’annonçaient comme des traductions de l’anglais, afin de réussir16. La mode bourgeoise repoussait tout ce qui était français. Molière même reparaissait sur la scène française travesti par l’Italien Goldoni. […] Dans une étude sur la langue française avant et après la Révolution, parue dans l’Ère nouvelle, j’en ai donné de nombreux et curieux échantillons : j’y renvoie le lecteur.
La guerre de 1870 a modifié les conditions des débuts des jeunes écrivains autant qu’elle a imprimé de directions nouvelles aux mœurs françaises. […] Ainsi nous aurons vu à l’œuvre dans un bref espace de temps les deux grands instincts français, l’instinct révolutionnaire et le conservateur. […] Aurions-nous perdu ce tour charmant de la conversation française ? […] C’est vous qui allez vous partager le vaste héritage des idées françaises. […] C’est votre génération qui se prépare à entrer en scène et à dire les mots qui rendront à l’esprit français sa clarté et son équilibre.
Leurs ambassadeurs étaient eux-mêmes un des ornements essentiels de la philosophie et de la conversation française : on se rappelle sur quel pied distingué y vivaient le baron de Gleichen, ambassadeur de Danemark, et celui de Suède, le baron de Creutz. […] Il ne paraît pas que la Révolution française, en éclatant, ait dérangé la vie et la tournure, encore toute mondaine, de celle que plus tard les événements de la fin devaient tant exalter. […] Dans Valérie, en effet, plus que chez Mme de Staël, l’inspiration germanique, si sentimentale qu’elle soit, se corrige en s’exprimant, et, pour ainsi dire, se termine avec un certain goût toujours, et par une certaine forme discrète et française. […] Le style de ce charmant livre est au total excellent, eu égard au genre peu sévère ; il a le nombre, le rhythme, la vivacité du tour, un perpétuel et parfait sentiment de la phrase française. […] « Dites aux peuples étonnés que les Français ont été châtiés par leur gloire même ; dites aux hommes sans avenir que la poussière qui s’élève retombe pour être rendue à la terre des sépulcres !
Les Français, qui demeureront toujours persuadés qu’un homme d’esprit ne peut avoir le sens commun — ils n’ont confiance que dans ceux qui les embêtent — ne l’ont pas écouté. […] L’Académie française vous imitera-t-elle ? […] L’Académie française refusa à Taine le prix Bordin : il n’en est pas moins Taine, et personne ne connaît seulement le nom de son concurrent. […] De quel droit se réclame le débutant vis-à-vis des autres Français. […] Permettez-moi de vous dire en bon français, que je m’en fous !
Et de même qu’à certains traits moraux s’affirmant soudain chez l’enfant, le père adoptif prend conscience de l’abîme qui les sépare, nous tous qui sommes de pure tradition française, pouvons discerner chez cette Française d’adoption des éléments inassimilables. […] Merveilleuse élève en vérité, disciple fidèle, cette étrangère, cette cosmopolite devenue Française par adoption et par adaptation ! […] D’avoir retrouvé dans ce bref récit : Esclave, si ramassé dans sa forme, toutes les vertus de notre génie français, ce fut pour nous la plus vive satisfaction. […] Le jour où cette hypothèse menacerait de devenir réalité, on verrait alors ce qui subsisterait de la légendaire galanterie française. […] Mais que de talent dépensé et comment demeurer insensible, si l’on connaît la tradition française, à tant d’art mis en œuvre pour renouveler nos sensations ?
» — Godailler est français, il est dans le dictionnaire de l’Académie. […] Je tire le Figaro de ma poche et il en conclut que je suis Français. […] C’est l’odyssée d’un officier français, envoyé en éclaireur et perdu dans les steppes. […] Tandis que les autres, ceux qui depuis si longtemps ne sont plus que des ossements en terre étrangère (terre allemande si ce sont des prisonniers français, terre française si ce si ce sont des morts allemands). […] La cavalerie française exécuta une charge brillante, mais rien ne pouvait changer la destinée de cette journée, l’armée française était défaite.
La révolution française, il faut en convenir, n’a pas eu les mêmes résultats. […] Homère domine la seconde, qui comprend les ouvrages français, italiens, espagnols, etc. […] Cette dernière victoire, qui avait inspiré les chants de toutes les muses françaises, occupait encore la renommée. […] En revanche, il apprécie avec justesse les poètes français. […] Ce Léon a laissé un ouvrage sur la lactique, fort estimé, et traduit en français il y a trente ans.
Auguste Lacaussade Les Poèmes d’autrefois, sorte d’épopée dont le peuple français est le sujet, pourraient s’appeler « La Légende de la France ». […] [Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1889).]
[Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).] […] [Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).]
C’est une question sur laquelle il y a lieu au moins de douter que celle de la compétence des étrangers à juger une littérature tout à fait contemporaine, surtout quand cette littérature est la française. […] Pour juger une littérature contemporaine, surtout quand c’est la française, il faut être là, observer les nuances, distinguer les rangs, dégager l’original de l’imitateur, séparer le délicat et le fin d’avec le déclamatoire, noter le rôle qui souvent se mêle vite à l’inspiration d’abord vraie ; il faut discerner cela non-seulement d’auteur à auteur, mais jusqu’au sein d’un même talent : de loin, il n’y a qu’à renoncer. […] Son article, pour nous autres Français, est tout simplement… (le mot d’inintelligent rendrait faiblement ma pensée), et il offre une confusion en tout point, qui doit nous rendre très humbles et un peu sceptiques dans les jugements que nous portons des littératures auxquelles nous n’avons pas assisté, même quand nous avons les pièces en main et que nous les avons compulsées soigneusement. […] Quant à la question des respects dus au mariage, et des atteintes qu’un illustre auteur y aurait portées par ses écrits, et des conséquences sociales que l’écrivain anglais y rattache, c’est un point qui vient d’être traité, et par l’auteur même inculpé, contre un adversaire français trop distingué, trop capable et trop courtois, dans des termes trop parfaitement convenables et dignes26, pour que je prétende m’en mêler.
L’Académie française a mis au concours cette question : « De la nécessité de concilier dans l’histoire critique des lettres le sentiment perfectionné du goût et les principes de la tradition avec les recherches érudites dites et l’intelligence historique du génie divers des peuples » ; et, bien que les concurrents aient évidemment peu de foi dans cette nécessité, puis que, d’année en année, le prix ne se décerne point, nous ne pouvons-nous empêcher d’admirer avec joie la foi de l’Académie elle-même dans cette nécessité non douteuse ; car, voyez ! […] Elle a si peur de n’être pas tout intelligence, de conserver la moindre apparence d’âme, de partialité, d’enthousiasme ; elle s’applique avec un dépouillement si entier, si farouche, à se faire toute à tous, à être anglaise avec les Anglais, allemande avec les Allemands, française avec les Français, qu’elle méconnaît une chose : c’est que les Anglais, les Allemands, les Français sont des hommes, et que dans Molière, dans Shakespeare, dans tous les grands poètes il y a, sous les différences de temps et de lieux, un pathétique capable de faire battre toute poitrine humaine, sans distinction de nationalités.
Tant qu’il y aura une France et une poésie française, les flammes de Musset vivront comme vivent les flammes de […] Émile Zola Musset a continué la grande race des écrivains français. […] Le génie français, avec sa pondération, sa logique, sa netteté si fine et si harmonique, était le fond même de ce poète aux débuts tapageurs. […] Et si l’on constate enfin qu’il a été l’un des hommes les plus impressionnables de ce temps et un des plus spirituels ; qu’il a été le plus sincère des écrivains, et le plus gracieux ; — qu’il nous prend à la fois par le charmé aisé d’un esprit de pure lignée française et par la profondeur et la vérité du sentiment et de la passion… ; il me semble qu’il ne restera plus rien à faire qu’à le relire.
Plusieurs fois réimprimée, en 1589, en 1632, cette pièce fut traduite en français sous ce titre : « Boniface et le Pédant, comédie en prose imitée de l’italien de Bruno Nolano. […] Le Mascarille des deux premières pièces du comique français avait donc, à l’origine des deux œuvres, porté les masques divers des deux zanni italiens, ce qui explique comment il se ressemble si peu à lui-même. […] Comme la Franceschina des Gelosi, elle rendrait des points aux Marinette et aux Dorine du théâtre français ; elle est surtout beaucoup moins sage que celles-ci. […] Rappelons en quelques mots où en était la scène française à la même époque.
quand, plus tard, elle cherchait tous les maîtres capables de donner à l’enfant grandie ce qu’on appelait alors les grâces françaises, elle avait alors une magnifique prévoyance. Comprenant que l’ancienne inimitié de la France et de l’Autriche n’avait plus de raison pour exister, elle pensait, en regardant cette belle enfant, par l’éducation faite française, à opposer l’épouse, qui sauve tout, à ces maîtresses qui avaient tout perdu dans cette maison de Bourbon, l’humiliation vivante des Reines, et ainsi à relever, par les mœurs et par la famille, cette monarchie qui périssait par la famille et par les mœurs ! […] Il ne fallait pas qu’elle pût recommencer, entre l’oratoire et la tombe, les martyres cachés de Marie Leczinska et de l’Espagnole Marie-Thérèse, et c’est pour cela qu’on l’avait faite belle, et charmante, et pieuse, et bonne, et surtout Française, c’est-à-dire légère comme on l’était alors ; car il fallait être légère dans cette malheureuse nation, éperdue d’élégance, pour faire accepter toutes les vertus ! […] Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire, dans son style magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier.
quand, plus tard, elle cherchait tous les maîtres capables de donner à l’enfant grandie ce qu’on appelait alors les grâces françaises, elle avait alors une magnifique prévoyance. Comprenant que l’ancienne inimitié de la France et de l’Autriche n’avait plus de raison pour exister, elle pensait, en regardant cette belle enfant, par l’éducation faite française, à opposer l’épouse, qui sauve tout, à ces maîtresses qui avaient tout perdu dans cette maison de Bourbon, l’humiliation vivante des Reines, et ainsi à relever, par les mœurs et par la famille, cette monarchie qui périssait par la famille et par les mœurs ! […] Il ne fallait pas qu’elle pût recommencer, entre l’oratoire et la tombe, les martyrs cachés de Marie Leczinska et de l’Espagnole Marie-Thérèse, et c’est pour cela qu’on l’avait faite belle, et charmante, et pieuse, et bonne, et surtout Française, c’est-à-dire légère comme on l’était alors, car il fallait être légère dans cette malheureuse nation, éperdue d’élégance, pour faire accepter toutes les vertus ! […] Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire dans son style, magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné, s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier.
Il a écrit sur diverses matières d’économie et de commerce, et même il a laissé un poème épique, sur la chute de Constantin Paléologue, qui aura le tort de tous les poèmes épiques et français ; mais ce qu’il a fait de mieux, ou plutôt ce qu’il a fait seulement, c’est de l’histoire. […] Du moins il y a une jolie anecdote dans ses Mémoires où il raconte que son père, homme de cape et d’épée, comme tous les cadets des maisons nobles, avait déchiré les manchettes d’un de ses amis qui les lui avait prêtées (adorable pauvreté des officiers français, qui ont une paire de manchettes à plusieurs !) […] Ainsi, il y a au commencement de ses Mémoires un grand morceau sur le cardinal de Richelieu, dont l’administration lui semble la cause première de la Révolution française, et ce long morceau d’une plume de si grand sens, a tout le chimérique du parti pris et l’ambitieux du système ; mais il est dans la logique de l’esprit de Vaublanc qui, en sa qualité d’homme d’action exagère dans l’histoire l’action des hommes et ne voit qu’eux. […] Il n’avait pas l’étendue d’esprit et la puissance abstraite qu’il faut à un grand historien pour juger la Révolution française ; mais les hommes vraiment faits pour gouverner, pour mettre la main à cette pâte qu’on appelle le gouvernement, les ont-ils ?
Pour lui, le journalisme français, c’est Théophraste Renaudot. […] Hatin suit les destinées de la Gazette de Renaudot jusqu’à l’époque de la Révolution française. […] Hatin, jusqu’à la Révolution française, — qui déchaîna le journalisme, jusque-là contenu sous la main des gouvernements, — et son histoire, à cette grande presse dérisoire qui fut si peu de chose, n’aurait-elle pas été bientôt écrite, si l’auteur de l’Histoire de la Presse en France, tenant à justifier son titre, n’avait remonté les courants de la Fronde et de ses pamphlets pour y trouver ce qu’il appelle la petite Presse ? […] Nous les lui disons avec regret, mais nous les lui disons avec d’autant plus de sincérité et d’insistance que ce livre n’est que le premier volume d’un ouvrage qui doit en avoir plusieurs, et que tout à l’heure il aura dans les mains à brasser toute la petite Presse de la Révolution française, un bourbier ou une légion de bisons, qui aiment pourtant le bourbier, périrait.
Cousin n’était pas encore dans les pages de madame de Longueville et commissionnait pour le compte de la philosophie française, la France fut assez naïve (ce n’est pas là pourtant son habitude, mais c’était la France philosophique, il est vrai) pour accepter comme une merveille exotique les germes de l’hégélianisme rapportés pieusement dans le chapeau ou sous le chapeau de M. […] Qui a goûté du Proudhon, du Taine, du Renan, du Vacherot, les connaît, ces fruits germaniques cultivés par des mains françaises sur un sol français. […] L’accroissement de la personnalité qui s’en va monstrueux, la rage universelle de jouir, et tout de suite, encore, enfin l’activité de l’esprit aiguillonnée, exaspérée par cette rage de jouir, voilà ce que ne saurait diminuer, apaiser ou contenir la philosophie un peu vieillotte, maintenant pour ce faire, qu’on appelle proprement la philosophie française, celle-là qui sortit de Descartes, — lequel, lui, ne sut jamais sortir de lui-même, — qui fit un jour sa grande fredaine de Locke, mais qui s’en est repentie quand elle fut sur l’Âge, plus morale en cela qu’une de ses amies, la grand-mère de Béranger.
Quel est le Français qui l’a, le premier, nommé ? […] Non pas : il est déjà trop Français pour cela. […] En voilà un qui est déjà Français. […] Il fait plus « français » que Sénèque. […] C’est la fleur des chevaliers français.
Ses premières lettres en français s’adressent à des confrères de province avec qui il correspond. […] Voilà un français bien peu élégant, même à sa date. […] Le Médecin charitable de Guybert, publié en français, et qui se composait d’une suite de petits traités simples et d’indications à l’usage de tous, commença de porter la lumière dans le labyrinthe et l’économie dans le laboratoire. […] Les médecins, par exemple, commencèrent à écrire certaines de leurs ordonnances en français. […] Quant à ses notes sur Gui Patin, il y parle plus volontiers de la Révolution française et de la décadence sociale que de Gui Patin même et du xviie siècle.
Cela ne le rend pourtant pas injuste pour nous Français, ni aveugle sur les défauts de nos voisins, et il met des correctifs énergiques à ce grand sens qu’il leur reconnaît : Ce sont des sauvages philosophes et avares ; leur profondeur en philosophie est même une passion ; mais la douceur et la politesse qui leur manquent, et que les Français ont naturellement, les rendent inférieurs à nous pour faire passer les bons principes jusques à l’action. […] Il a sur notre nation et sur notre caractère des observations très originales, et s’il dit des vérités aux autres peuples, il nous en adresse assez à nous-mêmes les jours d’éloges, pour qu’on puisse tout citer sans faire de jaloux : On ne le croirait pas, dit-il, la nation française est, des nations de l’Europe, celle dont les peuples ont communément plus de jugement mêlé avec le plus d’esprit. […] Il nous faudrait des chefs qui nous éduquassent mieux, qui eussent donner l’essor à nos mouvements, qui laissassent aller nos saillies pour mettre les esprits dans l’habitude d’un mouvement noble et d’un feu qui les élèverait, et rétablirait le génie et le goût comme dans le beau siècle de Louis XIV, et peut-être mieux ; des chefs qui récompenseraient à propos et ne puniraient les Français que par la privation des grâces, seule façon de diriger les gens à talents. […] Plus profond que sublime ; c’est le meilleur philosophe moral que nous ayons en français. […] C’est dans un endroit où lui-même il semble démentir la belle parole dite précédemment à son frère sur la valeur guerrière, qui était la seule vertu restée aux Français : L’on ne doit point aller à la guerre qu’on ne se sente une très grande résignation à perdre la vie en la postposant à l’ambition et à la gloire.
Henri IV, sauveur du pays et restaurateur de la race et de la morale française, qu’il remet dans son ordre et qu’il fait rentrer dans ses voies, voilà la conclusion et le résultat dans son expression la plus nette. […] La Ligue française, que M. […] Un parti puissant dans Paris était vendu et à la solde de Philippe II, à l’aumône du vieillard de l’Escurial qui disait déjà : « J’ai commandé au duc de Parme de venir secourir ma ville de Paris. » Ce fut le moment du grand péril pour Henri IV (1591) et pour la cause française, dont il était le bras et l’âme. […] La société française aurait eu chance de se fixer, de se consolider sur des fondements assez différents de ceux qu’elle essaya ensuite, et qui toujours lui manquèrent. […] [NdA] Il m’est impossible, en réimprimant cet article, de ne pas avoir présente une séance intérieure de l’Académie française (14 mai 1857) dans laquelle, à propos du prix Gobert qu’on avait à décerner, des jugements et opinions détaillés ont été donnés par chaque membre sur les deux ouvrages qui étaient en concurrence, l’Histoire de France de M.
Marot, dès la renaissance de François Ier, se rattachait à Villon, se refaisait son éditeur sur l’invitation du prince, et avait l’air de dater de lui comme d’un ancêtre et du plus ancien poète français qu’on pût atteindre. […] Nisard, Histoire de la littérature française. L’éminent critique crut devoir défendre de tout point l’aperçu de Boileau et l’appuya par des raisons réfléchies : il voyait dans Villon un novateur, mais utile et salutaire, un de ces écrivains qui rompent en visière aux écoles artificielles, et qui parlent avec génie le français du peuple ; contrairement à l’opinion qui lui préférait l’élégant et poli Charles d’Orléans, il rattachait à l’écolier de Paris le progrès le plus sensible qu’eût fait la poésie française depuis le Roman de la rose. […] Un jour, du milieu de ces ignominies, qui ne laissaient pas de fournir matière à sa verve, Villon eut un accent de patriotisme, et il lança contre les ennemis de l’honneur français une ballade dont l’énergique refrain aurait encore son écho ; il maudit et honnit, sur tous les tons, qui mal vouldroit au royaume de France ! […] Campaux, surtout en un siècle où le sentiment de patrie était encore si peu commun ; il y avait un Français dans ce vagabond qui n’avait ni feu ni lieu. » Admirons moins : il faut bien que Villon, puisqu’il nous occupe, ait eu quelque chose en lui et qu’il soit quelquefois sorti de sa vie de taverne et de crapule ; sans quoi nous l’y laisserions tout entier.
Comment les Francs mêlés aux Gaulois, qui allaient devenir des Français, comment ces habitants d’un sol aussi remué et ravagé, aussi partagé qu’il le fut au lendemain de Charlemagne et dans cette époque de rude transition, parvinrent-ils à élever des monuments qui bientôt eurent leur caractère à eux, de gravité, d’élévation, de sincérité, et qui ne se rattachèrent plus que par des rapports indirects à la tradition romaine antérieure ? […] Le mot de Philibert Delorme, qui s’en plaignait amèrement en son temps, est juste encore : « Le naturel du Français, disait-il, est de priser beaucoup plus les artisans et artifices des nations étranges que ceux de sa patrie, bien qu’ils soient très ingénieux et excellents. » M. […] Viollet-Le-Duc, un des plus curieux pour l’étude et l’intelligence entière du Moyen-Âge, le Dictionnaire raisonné du Mobilier français durant cette époque ; c’est le complément naturel et tout agréable de son grand Dictionnaire de l’Architecture française dans les mêmes siècles. […] Monteil avait ouvert la voie, dans son Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles ; on avait alors pour source presque unique d’informations le musée des Petits-Augustins formé à si grand’peine par Alexandre Lenoir et trop brusquement dissipé, le musée de Cluny fondé par feu Dusommerard, et si augmenté depuis, si bien dirigé par son fils. […] Dictionnaire raisonné du Mobilier français, de l’époque carlovingienne à la Renaissance ; 1 vol. in-8°.
Auber, qu’il reprit possession de cette aimable scène si française, qui semble désormais ne pouvoir se passer d’aucun d’eux. […] Le vaudeville fut sa première manière ; car à travers sa production incessante et ses diversions croisées sur tous les théâtres, on distingue assez nettement en lui trois manières successives : 1° le vaudeville français pur, simplement chantant et amusant ; 2° la jolie comédie semi-sentimentale du Gymnase, où il est proprement créateur de genre ; 3° la comédie française en cinq actes enfin, à laquelle il s’est élevé dès qu’il l’a fallu, qu’il est en train de modifier selon son goût, et où il n’a pas dit son dernier mot. […] Scribe à sa seconde manière, à celle du Gymnase ; on pouvait croire, après l’échec du Mariage d’argent aux Français, qu’elle resterait chez lui définitive. […] La physionomie des principales pièces de lui, données aux Français, diffère notablement de l’air de ses pièces du Gymnase. […] Scribe achève de prouver qu’il suffit à toutes les conditions de la scène française où il a pied désormais plus que personne.
La littérature d’alors nous apparaît d’abord comme une conciliation du génie antique et du génie français. […] Enfin Malherbe vint… On croirait vraiment que Malherbe a créé de toutes pièces la littérature française. La plupart des Français de ce temps-là, avec un orgueil que justifie en partie la docile admiration des autres peuples, sont convaincus qu’avec eux commence une ère de grandeur et de perfection. […] Bref, l’époque est française, très française ; ses grands hommes sont pour la plupart du cœur de la France, de Paris, de la Champagne, du bassin de la Seine et de la Marne ; on imprime même alors un caractère national aux choses qui paraissent le comporter le moins. […] Il est visible que la France, qui chasse les protestants, qui combat l’Europe coalisée, resserre ainsi son unité et cherche à se soustraire de plus en plus à l’influence du dehors, mais qu’elle va la ressentir par l’intermédiaire même de ces Français qu’elle a violemment déracinés.
Tel était l’homme au régime simple et austère, à l’esprit patriarcal, aux mœurs antiques, que la Révolution française vint frapper d’abord de son spectacle, et qu’elle alla bientôt chercher et relancer dans sa Savoie, en la bouleversant. […] Ne croyez pas qu’il aille se livrer, comme tant d’autres, à son inclination particulière et s’affliger purement et simplement de voir les Français victorieux et les coalisés battus. La France, pour M. de Maistre, qui est Français de langue, et, à bien des égards, de cœur et d’esprit, la France est un instrument, un organe européen que rien ne saurait remplacer, et qui, même lorsqu’il frappe à faux, ne doit pas être à l’instant rejeté et brisé : Il y a dit-il, dans la puissance des Français, il y a dans leur caractère, il y a dans leur langue surtout, une certaine force prosélytique qui passe l’imagination. […] D’autres nations, ou, pour mieux dire, leurs chefs ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux. […] Il ne compte point, pour renverser Bonaparte et son pouvoir, sur le choc armé de l’Europe, mais bien plutôt sur la France et sur l’opinion du dedans : « Tant que les Français supporteront Bonaparte, l’Europe sera forcée de le supporter. » Plus il examine ce qui se passe, plus il se persuade qu’il assiste à une des grandes époques du genre humain.
Henri Béraud (1885-1958) est écrivain et journaliste français, ancien combattant pacifiste, collaborant au Petit Parisien, à Paris-Soir. Dans les années vingt, il attaque violemment La Nouvelle Revue française et glisse à droite. […] Les Français ont la gloire d’avoir inventé le looping, la vrille et le tonneau. […] André Germain (1882-1971), écrivain français, critique d’art et critique littéraire. […] « Le théâtre aérien futuriste », texte daté du 11 avril 1919, a paru en français dans Roma futurista, organe des futuristes-arditis (n° 66, 18 janvier 1920).
La mesure des deux génies se trouve dans l’Œdipe même : les premiers actes de la pièce française sont aux derniers ce que Voltaire est à Sophocle. […] Falkener, négociant anglais : le philosophe oublia qu’il était citoyen ; un Français ne devait point offrir à un étranger l’hommage de son talent. […] Il n’y a peut-être pas dans tout le théâtre français un héros aussi débonnaire que ce farouche Gusman, appelé Garnement dans la parodie. […] Ce pauvre homme est cependant le Pindare et l’Horace de la poésie française. […] Personne n’a moins connu que Voltaire le goût des anciens : ce poète est éminemment moderne et français.