Nous attendions avec impatience que M. de Vandenborg, ayant achevé son œuvre de critique et d’enthousiasme, publiât enfin les poésies de Clotilde qu’on disait prêtes à voir le jour.
Un critique, Nicolaï, ayant essayé de tourner en ridicule ce dénouement nécessaire, imagina de refaire l’ouvrage en conservant le commencement et en changeant la fin : Werther, dans ce nouveau plan, ne se tuait pas.
[Question] Nous avons adressé à quelques poètes et quelques critiques la lettre suivante : Dans Les Marges du 15 avril, M.
Nombre de critiques et d’amateurs, crus ardents Wagnéristes, protestent : — et l’action scénique, la mimique, le décor ?
Le parti des universitaires, des académiques, des faiseurs d’éloges des morts, des critiques, des non producteurs d’idées, des non imaginatifs, choyé, festoyé, gobergé, pensionné, logé, chamarré, galonné, crachaté, et truffé et empiffré par le règne de Louis-Philippe, et toujours faisant leur chemin par l’éreintement des intelligences contemporaines, n’a donné, Dieu merci, à la France ni un homme, ni un livre, ni même un dévouement.
Il dit à peu près cela : « Il était trop bon et il n’avait pas le sens critique de l’humanité, ce qui le rendait parfois un mauvais juge des hommes, avec lesquels il était en rapport, mais quelquefois aussi, il voyait parfaitement juste… » Spuller s’arrête quelque temps et reprend : « Voyez-vous, il avait des conceptions, des conceptions comme celle-ci : un jour, parlant du couronnement de l’Empereur de Russie, il m’a dit, qu’en cette occasion, il fallait que la France affirmât à la face de l’Europe, fièrement, la République, et qu’il voulait envoyer à ce couronnement, comme représentant du pays, devinez qui ?
Nous sommes donc dans une période de vie linguistique et peut-être à un moment très critique, car il s’agit de savoir si le peuple d’aujourd’hui a assez de souplesse et de curiosité d’esprit pour suivre une évolution qui se fait au-dessus de lui et que nos gérontes et nos mandarins lui cachent avec une jalousie de censeurs et de jésuites.
Voltaire, philosophe, historien, critique, érudit, commentateur, poète épique, poète dramatique, poète satirique, poète burlesque et scandaleux, poète léger et rival en grâce d’Horace son maître ; Voltaire surtout, correspondant de l’univers et répandant dans ses lettres familières, chef-d’œuvre insoucieux de soixante-dix ans de vie, plus de naturel, d’atticisme, de souplesse, de grâce, de solidité et d’éclat de style qu’il n’en faudrait pour illustrer toute une autre littérature.
Cette habitude de la critique, de l’histoire littéraire, cette légende a duré assez longtemps.
Il y aurait à faire tout un livre d’analyse et de critique sur l’ensemble des travaux psychologiques dans les deux pays ; on y pourrait rechercher qui a la meilleur part, de l’esprit anglais ou de l’esprit français, dans la constitution, l’organisation et les progrès de la science de l’homme ; qui a le plus fait pour cette science, des profondes et larges descriptions des philosophes français, ou des ingénieuses observations, des subtiles analyses des philosophes anglais.
Ceci n’est point une « biographie critique » de Rousseau : mon principal objet a été l’histoire de ses sentiments. […] Les six premiers livres des « Confessions » Au risque d’être encore accusé de critique impressionniste, personnelle, subjective, je dois vous faire un aveu. […] Je crois bien qu’aucun des critiques ou historiens de Rousseau n’a manqué de déplorer sa rencontre avec Thérèse : « Liaison indigne de lui, dit-on, et qui eut la plus triste influence sur son sort. » Il me semble qu’on exagère. […] Des hommes considérables ou notables en publient des critiques : le roi Stanislas (aidé d’un père jésuite), le professeur Gautier, Bordes, académicien de Lyon, Lecat, académicien de Rouen, Formey, académicien de Berlin, sans compter Voltaire, d’Alembert, Frédéric II, qui, à l’occasion en disent leur mot.
Nous mettons des cartes aux critiques. […] Le matin, je graillonne… Ça me nettoie pour la journée. » De là, été voir le vieux père Janin, qui ne descend plus de son chalet, qui est maintenant, avec sa goutte, critique de théâtre en chambre.
& cette note est très-propre à confirmer une observation que nous avons faite plus haut : on remarque donc que dans toutes les éditions l’auteur avoit mis peints dans tous vos ouvrages, attribuant à moeurs le genre masculin ; & que quand on lui fit appercevoir cette faute, il en convint sur le champ, & s’étonna fort qu’elle eût échappé pendant si long-tems à la critique de ses amis & de ses ennemis. […] Nous osons espérer qu’on pardonnera à notre amour pour la vérité cette observation critique, & toutes les autres que nous pourrons avoir occasion de faire par la suite, sur les articles de l’habile grammairien qui nous a précédé : cette liberté est nécessaire à la perfection de cet ouvrage. Au surplus c’est rendre une espece d’hommage aux grands hommes que de critiquer leurs écrits : si la critique est mal fondée, elle ne leur sait aucun tort aux yeux du public qui en juge ; elle ne sert même qu’à mettre le vrai dans un plus grand jour : si elle est solide, elle empêche la contagion de l’exemple, qui est d’autant plus dangereux, que les auteurs qui le donnent ont plus de mérite & de poids ; mais dans l’un & dans l’autre cas, c’est un aveu de l’estime que l’on a bour eux ; il n’y a que les écrivains médiocres qui puissent errer sans conséquence. […] Le second objet de l’étude de l’étymologie, est de remonter effectivement à la source d’un mot, pour en fixer le véritable sens par la connoissance de ses racines génératrices ou élémentaires, naturelles ou étrangeres : c’est l’art étymologique, qui suppose des moyens d’invention, & des regles de critique pour en faire usage.
Par exemple, le chapitre sur « L’esprit critique et satirique » est d’un homme qui préférait de beaucoup la morale insinuante de La Fontaine fabuliste à la franche satire de Boileau et même de Molière ; on dirait que l’auteur continue de faire, à l’égard de ces derniers, quelques-unes des restrictions et des réserves de M. de Montausier.
Elle lisait aussi Pascal, dont les Pensées occupaient fort en ces années la critique littéraire.
Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) I « Tant que les révolutions ne sont pas achevées, l’instinct du peuple pousse à la république ; car il sent que toute autre main que la sienne est trop faible pour imprimer l’impulsion qu’il faut aux choses.
Contre toi, du peuple critique, Que peut l’injuste opinion ?
Essai critique sur les œuvres de Fr.
… Je t’avoue que j’ai quelquefois peur de toucher à de certaines pages de Victor Hugo. » Cette femme manquait délicieusement de mesure et d’esprit critique.
Ce siècle a eu le premier l’intuition complète des Génies souverains et extraordinaires, hors rang et hors tour, au-dessus de toute régie et de toute critique, antérieurs par la création ou supérieurs par l’inspiration ; de ceux que marque la grande ride ou qui déploient les grandes ailes.
Cette critique, à un point de vue, se retournerait en éloge.
On l’accuse de faiblesse, pour s’être montré sensible aux critiques injustes et au mécontentement de son maître.
XXIX Il se passa de longues années avant que j’eusse l’occasion de la revoir ; elle avait rempli ces années de bonheur, de vers et de célébrité : des volumes de poésie, des romans de caractère, des articles de critique de mœurs qui rappelaient Addison ou Sterne ; des tragédies bibliques, où le souvenir d’Esther et d’Athalie lui avait rendu quelque retentissement lointain de la déclamation de Racine ; des comédies, où la main d’une femme adoucissait l’inoffensive malice de l’intention ; enfin des Lettres parisiennes, son chef-d’œuvre en prose, véritables pages du Spectateur anglais, retrouvées avec toute leur originalité sur un autre sol : tout cela avait consacré en quelques années le nom du poète et de l’écrivain.
(1) On conçoit aisément d’abord qu’il ne s’agit pas ici de faire la critique, malheureusement trop facile, des nombreuses classifications qui ont été proposées successivement depuis deux siècles, pour le système général des connaissances humaines, envisagé dans toute son étendue.
Il n’y a donc qu’une critique singulièrement superficielle qui pourrait reprocher à notre conception de la contrainte sociale de rééditer les théories de Hobbes et de Machiavel.
Je me suis souvent dit que les hommes qui ont inauguré cette méthode de critique, qui consiste à tout connaître et à tout faire connaître de la biographie des hommes illustres, obéissent peut-être à un autre sentiment, qui serait celui de la malignité humaine.
Il fait bien remarquer dans son Discours historique et critique à l’occasion de la tragédie des Guèbres que « l’Empereur, en cette tragédie, n’entend point et ne peut entendre, par le mot de Tolérance, la licence des opinions contraires aux mœurs, les assemblées de débauche, les confréries fanatiques. […] Quand il lit un livre il le refait, et puis, ce qu’il a fait, il le critique. » Voltaire n’établit aucune différence entre la monarchie et le despotisme, parce qu’il ne veut pas de monarchie limitée par des lois fondamentales, et tout ce qui s’ensuit ; et puis ne voulant point de cette différence, il se moque de ceux qui la voient et surtout qui veulent l’établir ou la confirmer. […] Frédéric de Prusse lui fit des compliments et des critiques de détail ; mais ne lui répondit rien sur le fond, du moins à cette époque. […] Mais ces critiques, en ne regardant le Deutéronome que comme un livre écrit après le siège de Samarie, ne font que confirmer cette épouvantable aventure. […] Je lui ai dit aujourd’hui : « Donnez-moi votre fils, afin que nous le mangions » ; et elle a caché son fils » Il est encore moins vraisemblable que deux femmes ne se soient pas contentées d’un enfant pour deux jours ; il y avait là de quoi les nourrir quatre jours au moins ; mais de quelque manière que les critiques raisonnent, on doit croire que les pères et les mères mangèrent leurs enfants au siège de Samarie, comme il est prédit expressément dans le Deutéronome.La même chose arriva au siège de Jérusalem par Nabuchodonosor ; elle est encore prédite par Ezéchiel.
. — Ce n’est pas tout : il faut surtout une bonne méthode et une saine critique expérimentale. […] Il est urgent que la critique s’exerce sur ces matériaux incohérents et les ramène aux conditions d’exactitude que comportent les expériences physiologiques. […] Pour aborder les difficultés de la critique expérimentale et arriver à connaître toutes les conditions d’un phénomène physiologique, il faut avoir tâtonné longtemps, avoir été trompé mille et mille fois, avoir, en un mot, vieilli dans la pratique expérimentale. […] Une critique négative n’est pas une conclusion. […] Et, chose remarquable qui montre bien l’influence des précurseurs dans le développement des génies même les plus originaux, c’est par une critique de la classification des membranes de Pinel, que Bichat inaugura ses travaux d’anatomie générale.
C’est touchant de voir combien ces troupeaux d’hommes sont dupes de l’imprimé et de la parole, combien le sentiment critique leur fait merveilleusement défaut. […] Cela m’intriguait de trouver une si grande pièce dans sa petite maison, et encore de découvrir au critique un goût que je ne lui connaissais pas. […] Des cris, des vociférations enterrent cette phrase bourgeoise du critique, qui trouve un bon écrivain dans le père Mainbourg, et déclare détestable la prose des Mémoires d’outre-tombe.
Et, par exemple, pour éclairer ma pensée, je me permettrai ici une remarque critique.
C’est un homme qui a plus de bonheur à admirer les autres qu’à être admiré lui-même ; qui demande pardon de son mérite à ceux qui en ont souvent moins que de prétention, et qui, ne briguant aucun renom pour lui, forme ce milieu anonyme, atmosphère vivante de ceux qui parlent ou écrivent, la galerie qui applaudit, la critique, le parterre des lettres, sans lequel il n’y aurait point de lettres dans un pays, le nom collectif, un des noms de ce public d’élite enfin qui n’affecte aucune gloire, mais qui la donne à une nation, dont la première gloire est d’aimer ceux qui d’une part de leurs noms lui font un surnom national et immortel.
« Vraiment, cette forme de gouvernement a bien l’air d’être la plus belle de toutes, parce que, grâce à la liberté, il renferme en soi tous les gouvernements possibles. » Platon critique ensuite ironiquement les vices propres à toute nature de gouvernement démocratique.
Je comprends très bien que Victor Hugo, plus libre, plus plein de loisirs que moi, ait été tenté par ce seul sujet, véritablement digne de l’homme, par ce poème, terrible et touchant à l’invraisemblable, de la misère des êtres humains : seulement je ne comprends pas autant pourquoi il fait de cette souffrance universelle des êtres un sujet d’amertume, de critique acerbe, d’accusation contre la société.
« Les écrivains sans enthousiasme ne connaissent, de la carrière littéraire, que les critiques, les jalousies, tout ce qui doit menacer la tranquillité, quand on se mêle aux passions des hommes ; ces attaques et ces injustices font quelquefois du mal ; mais la vraie, l’intime jouissance du talent, peut-elle en être altérée ?
Même la critique des anciennes croyances morales le prive d’une partie de ses forces, en supprimant quelques sentiments efficaces, et en laissant mieux éclater les conflits de l’âme individuelle et de l’âme sociale.
Landara, un pianiste incompris et idéologue qui fait de la musique philosophique et transcendantale, et qui, au besoin, vous traduirait, sur le piano, à livre ouvert, la Critique de la raison pure, de Kant, ou le système de Hegel.
Le fabricateur de livres, encore capable d’en fabriquer, dans sa lecture, ne se départ jamais, et cela tout naturellement, d’un certain sens critique.
Ils ont apporté leurs inquiétudes, leurs perversions douloureuses dans la critique, dans l’étude de la société contemporaine.
La misère des sciences morales est de ne pouvoir noter ce degré ; la critique, pour définir Saint-Simon, n’a que des adjectifs vagues et des louanges banales ; je ne puis dire combien il sent et combien il souffre ; pour toute échelle, j’ai des exemples et j’en use.
Ils feront bien, de plus, de lire les bonnes études critiques qui ont été publiées sur le seizième siècle. […] Comme on connaît surtout le « gentil Marot », l’auteur de pénétrantes épigrammes et de jolis madrigaux, comme souvent on oublie le savant, l’humaniste, et je ne dirai pas le théoricien, mais le critique et le bon conseiller en choses de lettres, il fallait insister sur ce qui précède. […] Pour l’un de ses écoliers il enveloppe d’un joli compliment une fine critique du trop haut style et une protestation contre le galimatias : Tes points sont grands, tes mètres mesurés, Tes dits tout d’or, tes termes azurés, Voire si hauts et ardus, à tout prendre. […] Rabelais Les critiques, les professeurs de littérature, les conférenciers ou les simples causeurs ont toujours été très embarrassés en présence de Rabelais et de son œuvre.
Chacun de ces deux systèmes d’explication triomphe dans la critique qu’il fait de l’autre, le premier quand il nous montre que l’instinct ne peut pas être un pur réflexe, le second quand il dit que c’est autre chose que de l’intelligence, même tombée dans l’inconscience. […] Une fois dégagées, cette métaphysique et cette critique pourront jeter quelque lumière, à leur tour, sur l’ensemble de l’évolution.
Presque jamais un livre ici ne peint l’homme d’une façon désintéressée ; critiques, philosophes, historiens, romanciers, poëtes même, ils donnent une leçon, ils soutiennent une thèse, ils démasquent ou punissent un vice, ils peignent une tentation surmontée, ils racontent l’histoire d’un caractère qui s’assied.
C’est la pente de cette critique radicale contre la société.
Je combats contre la douleur autant que je le puis, mais la lutte est encore au-dessus de mes forces. » Plusieurs critiques ont cru retrouver par avance dans ces lettres, ainsi que dans celles de Pline, l’accent de la sentimentalité moderne ; je n’y vois, pour moi, que l’accent d’une sensibilité profonde, qui, dans tous les temps et chez tous les peuples, s’échappe des cœurs douloureusement émus.
C’est un homme qui lit beaucoup, mais sans attention et sans critique ; qui prend pour vérité un mensonge pittoresque du premier voyageur venu, et qui, de ce seul fait mal compris, mal interprété, souvent absurde, conclut ingénieusement tout un système politique ou législatif en opposition avec le bon sens.
Pillon, Critique philos.
Je ne suis pas Homère, mais mes critiques sont plus durs que les Samiens.