Nous attendrons, pour nous prononcer sur ce point et sur plusieurs autres, que l’auteur ait donné une histoire du Comité de salut public, qu’il prépare en ce moment, et dans laquelle sera résumée toute la Révolution, comme dans la Révolution est résumée toute l’histoire de l’humanité.
Sans doute cette faculté puissante et féconde, à laquelle nous devons tant de nobles jouissances, tant d’heures d’une émotion pure, tant de créations merveilleuses qui sont devenues une portion de nous-mêmes et de nos souvenirs, sans doute cette belle faculté commençait à faiblir sensiblement ; on n’osait plus en attendre des chefs-d’œuvre comparables aux anciens ; on craignait même de la voir se complaire dans une postérité de plus en plus débile, comme il arrive aux plus grands hommes en déclinant comme le bon Corneille ne sut pas assez l’éviter dans sa vieillesse.
Nous attendons avec intérêt la suite de ces publications auxquelles nous désirons, non pas plus de goût ni de soin, mais des considérations parfois plus étendues et des points de vue éclairés par une littérature plus générale.
Pour dédaigner les richesses, attendez que vous ayez connu les années du malheur, que de longues privations aient diminué vos forces, et que vous ayez vu, dans la pauvreté, le génie même devenir stérile, à cause de la perpétuelle résistance des choses, ou de la faible droiture des hommes.
Il est faux, par exemple, que Dampré ait pu attendre si longtemps pour s’expliquer avec Émilie ; avec ces sortes d’assiégeants, les années entières ne se passent pas dans des manœuvres si discrètes et si respectueuses.
La Providence a accompli ses vœux et comblé sa destinée en le rendant témoin des grandes choses qu’il attendait, dont il était fier et auxquelles il a noblement assisté.
Aucune pensée, aucun sentiment ne perd pour cela de son énergie ; l’élévation du langage conserve seulement cette dignité de l’homme en présence des hommes, à laquelle ne doit jamais renoncer celui qui s’expose à leurs jugements ; car cette foule d’inconnus qu’on admet, en écrivant, à la connaissance de soi-même, ne s’attend point à la familiarité ; et la majesté du public s’étonnerait avec raison de la confiance de l’écrivain.
Attendons.
Quant à l’Italie … attendez la fin de la triple alliance, laquelle n’est sans doute pas éternelle… Ce que l’antiquité n’avait pas même conçu, la possibilité de républiques aussi vastes que les anciens empires devient chaque jour évidente… Si notre République était sage, vous verriez quelle serait bientôt sa force de propagande, même involontaire, et quelle fascination elle exercerait, rien qu’en durant, sur tous les peuples de la vieille Europe… Les temps sont mûrs ; cela commence : … Magnus ab integro seclorum nascitur ordo ; Qui sait ?
Je ne l’attends point des grands écrivains, ni des autres ; et dès lors le bien qu’on m’apprendra d’eux me causera un plaisir mêlé d’un peu d’étonnement, mais la découverte de leurs défaillances ne leur fera aucun tort dans mon affection.
Sully Prudhomme un poète lyrique chargé de dire des vers officiels devant les statues nouvelles : Baour-Lormian l’attend au seuil du Paradis.
John Stuart Mill, ce chapitre nous présente une série de discussions sur quelques-unes des questions les plus profondes et les plus embrouillées de toute métaphysique… Le titre donnerait une notion très incomplète de la difficulté et de l’importance des spéculations qu’il contient… C’est presque comme si un traité de chimie était donné pour une explication des mots air, eau, potasse, acide sulfurique, etc. » C’est donc une recherche sur l’origine et le mode de formation des idées les plus générales qu’il faut attendre sous ce titre, dont on doit remarquer aussi le caractère très nominaliste.
Aussi quelle réception l’attendait dans la capitale, au retour de ces campagnes, où il s’était toujours passé quelque chose à son honneur !
Il a eu beaucoup d’Adversaires, & il devoit s’y attendre.
Contre l’avis des autres stratèges, qui voulaient retrancher la défense au cœur de la ville, la circonscrire au rocher sacré, il soutint que le salut était dans l’attaque, qu’il fallait marcher sur l’ennemi au lieu de l’attendre, le frapper sur le rivage même de la mer, au seuil bruyant de la patrie grecque.
Une méthode est une discipline, à laquelle il faut que l’on commence par se soumettre si l’on veut qu’elle rende tout ce que l’on en attend de services et d’utilité.
Son Éternel est sans doute un Dieu fort équitable, qui juge avec impartialité le bonze et le derviche, le juif et le mahométan ; mais était-ce bien cela qu’on attendait de sa Muse ?
Si l’on ne s’attendait pas à de la justesse dans un géomètre, on ne s’étonnerait pas de n’y en point trouver116.
Tous ceux qui exercent un de ces arts dont le but est d’émouvoir les autres hommes, doivent s’attendre d’être jugez suivant la maxime d’Horace : que pour faire pleurer les autres il faut être affligé.
Lorsque la qualité du sang est jointe avec l’heureuse disposition des organes, ce concours favorable forme, à ce que je m’imagine, le génie poëtique ou pittoresque ; car je me défie des explications physiques, attendu l’imperfection de cette science dans laquelle il faut presque toûjours déviner.
Quand, comme condition d’initiation préalable, on demande aux gens de se défaire des concepts qu’ils ont l’habitude d’appliquer à un ordre de choses, pour repenser celles-ci à nouveaux frais, on ne peut s’attendre à recruter une nombreuse clientèle.
Et cela étant, force nous est de nous replier vers les ouvrages sérieux, quelle que soit la date de leur publication, sous peine de n’avoir rien à indiquer à la Critique qui attend des œuvres, et qui, à un certain degré dans le mauvais et dans le vulgaire, se détourne et n’examine plus.
De même que le grand Frédéric, qui avait inventé un système de guerre et de victoire qui a été renversé par le système de guerre d’un autre inventeur, Napoléon, Balzac attend le Napoléon qui le vaincra.
Quelle peine ou quel prix pouvez-vous attendre pour des actions dont la plus indifférente n’aura pas dépendu de vous ! […] Je l’ai attendue toute la matinée, et elle n’est point venue. […] Adolphe Jullien, dont nous attendons impatiemment l’ouvrage sur le Romantisme et l’éditeur Renduel, lui a communiqué les « traités » de Victor Hugo, et M. […] En vérité, je ne vois pas les avantages qu’on en attend, si d’ailleurs je conçois le plaisir inintelligent qu’on y trouve ! […] et, certes, nous ne nous attendions guère qu’il dût nous quitter sitôt.
Qui est-ce qui ne connaît pas la longue persévérance avec laquelle un père attend le retour d’un enfant égaré ? […] « Mais est-il bien d’attendre la mort de l’ingrat, du méchant, pour s’expliquer sur sa méchanceté ? […] XIV, cap. xiii) sur l’accueil qui l’attend dans Rome, à son retour de la Campanie. […] Ainsi, après avoir consumé un temps considérable et pris des soins infinis pour faire de son élève un grand empereur, il n’attendit son retour à la vertu que trois ou quatre ans. […] S’il faut admirer Régulus, c’est lorsqu’il s’oppose à l’échange des captifs, et non lorsqu’il retourne à Carthage, où le tonneau hérissé de pointes l’attendait.
Rousseau ; et l’on s’attend que l’auteur nous montre cette influence de Fénelon sur Rousseau. […] Si elle m’attendait, à la bonne heure. […] Qu’il ne s’attende point à la photographie décolletée du plaisir : l’étude qui suit est la clinique de l’amour. » Eh bien ! […] N’y touchez pas ; ou méfiez-vous : sachez du moins ce qui vous attend. […] En vain j’attendais que le beffroi devînt phare : à peine s’allumait une lampe à la porte d’entrée.
Les futurs combattants d’une guerre servile qui n’attend que son Spartacus. » N’en déplaise à l’auteur de Severo Torelli, je crois que son cœur parle ici plus haut que sa raison. […] Ainsi donc, l’« homme des bois » s’est calmé ; il est devenu philosophe ; il attend la mort en souriant et il regarde, quoi qu’on dise, d’un œil attentif et curieux ce qui se passe sur la terre. […] Et son corps est précipité dans les flots du Pacifique. — Cependant la veuve Berny attend, au port de Brest, le retour du navire qui lui ramène son fils. […] Attendez ! […] En tout cas, il attendit sans se lasser ; — et cette longue patience ne s’accorde guère avec l’indifférence d’un caractère égoïste.
Au couchant de leur vie, Puvis de Chavannes et Gustave Moreau signaient leurs dernières œuvres, Rodin travaillait à la statue de Balzac, Debussy à Pelléas — on le savait, et ces ouvrages non encore produits au jour, mais impatiemment attendus, agissaient déjà. […] On aurait pu s’attendre en effet, qu’en abordant des sujets d’une semblable élévation, la manière de l’auteur s’épurât, qu’il renonçât à certains agréments extérieurs et se défît des complications de l’intrigue et de la péripétie. […] Il expose son sujet avec brio, dessine ses personnages avec vivacité, les anime, puis il se jette sans tarder dans le cœur de son récit, le développe, l’équilibre, ménage l’intérêt et de scène en scène le fait croître jusqu’au dénouement qu’il gagne sans attendre. […] On pourrait dire qu’il use d’habileté, et d’une adresse insurpassable pour laisser croire un instant qu’il en va manquer, et pour nous donner cette satisfaction de constater après coup qu’il en a cependant plus qu’on n’en attendait encore : on a frissonné. […] Si quelque relatif est en situation d’être indifféremment gouverné par l’un ou l’autre terme d’une proposition antécédente, à coup sûr c’est avec celui auquel on s’attend le moins de le voir accordé qu’il se plaira à le mettre en relation.
Pour que le bruit éclate, il faut que le livre plaise, qu’il réponde à ce qu’attend le public. […] On attendait la suite. […] Il fallait donc s’attendre à voir se dessiner une formule neuve du roman historique. […] On n’a pas attendu un siècle pour refaire les anciens livres. […] Mais il n’avait pas la patience d’attendre.
Il y a là trois ou quatre gouvernements qui attendent, le chapeau à la main, la grande faute qui leur permettra d’entrer. […] « Dans l’antichambre, il y a effectivement quelqu’un qui attend. […] Pour moi, vingt fois, cent fois le jour, je l’attends comme si elle allait venir. […] Nous l’avons déjà, vous le voyez bien, enlacé plus qu’il ne s’y attendait. […] vous attendrez la guerre !
La prévoyance du Roi leur avait assuré le passage gratuit, des vivres ; et puis, au-delà des mers, El Dorado ne les attendait-il pas ? […] La femme n’y attend point les marques de soumission, dont l’hommage volontaire flatte, en d’autres pays, sa coquetterie. […] Pierre-Euryale va l’attendre à la gare et lui prodigue toutes les preuves d’affection dont il a besoin dans ce cruel moment. […] Ils lui crient : « Venez, la place est faite ; on n’attend plus que vous. » « — Hélas ! […] C’est la marque des vrais poètes, de tous ceux qui n’ont pas attendu la venue de M.
Quand il est dans le vrai, j’attends qu’il en sorte. […] Or, disait-il aux Français, qu’attendez-vous ? […] C’est que vous êtes des balourds qui n’attendiez pas la riposte. […] Vous ne l’attendiez pas ? […] Vicence l’attend, Vicence l’écoute… Et Vicence éclate de rire !
Je dirai plus : on se résignerait, et l’on subirait volontiers ce débordement de paperasses s’il n’y avait rien d’autre et de plus urgent à faire ; et que nos érudits, avant de procéder à ces inventaires d’archives, nous eussent donné tout ce que nous sommes en droit d’attendre et d’exiger d’eux. […] Sur le roman de Rabelais, d’abord, nous nous attendions à trouver sinon quelque chose de neuf, au moins un article plus substantiel et plus intéressant. […] Ce que l’on attendait de lui, — la « tragédie bourgeoise » et « le drame sérieux », — bien loin de nous les donner, d’en tenter seulement l’épreuve, il s’est égaré, de parti pris, à la recherche de l’invraisemblable, dans les tueries de l’Italie du temps de la Renaissance ou de l’Espagne du moyen âge. […] En supposant d’ailleurs que j’y voulusse corriger quelque chose, on me permettra d’en attendre une meilleure occasion que l’Immortel, ou que le Rêve. […] Mais j’attendais toujours, et, en vérité, je séchais de ne pas voir venir le chef-d’œuvre qu’on m’avait promis.
On dirait qu’il attend que vous ayez lu son nom gravé au bas du cadre. […] Par un détour assez singulier, cette tactique n’eut point, pour les Liaisons, l’effet attendu. […] Certes, il ne faut pas s’attendre à la retrouver, cette maison de Balzac, absolument telle qu’elle était lorsque le grand écrivain l’habitait. […] Ce fut là que nous attendîmes un moment. […] Je crois même qu’elle est pire que celle qui attend leurs jeunes élèves et, des deux rentrées, c’est encore celle des maîtres qui me paraît le moins enviable.
— Tu voudrais bien que je te fasse un récit qui te permettrait de te glorifier au regard de tes prédécesseurs… Ne t’attends à rien de pareil. […] Attendez… Ah ! […] Passe… Mais quant à ton compagnon, il t’attendra là. […] — Attendez un peu : Pstt ! […] Attends donc un peu, diable !
En outre, à certains moments, nous sentons qu’il y a fort peu de plaisir artistique à attendre de l’étude de l’école réaliste moderne. […] Mais, règle générale, les modèles anglais attendent patiemment à Londres le retour des artistes. […] Ici quelle vie nouvelle m’attend ? […] Si nous avions ignoré ce qui l’attendait, nous n’aurions pas été sans peine jusqu’au bout du livre. […] Va et ne fais pas de question ; dans ta demeure ma volonté attend l’exécution.
Il avait publié un petit livre, le Marfore ou discours contre les libelles, dont je ne parlerai pas, attendu que je ne sais personne qui l’ait lu ni vu. […] Page 386, Mascurat s’absente un bon quart d’heure, ou une bonne heure, dit Saint-Ange qui l’attend. […] Prenez garde : voilà qu’à la fin, citant Pétrone sur les déclamateurs, il montre que ces façons pompeuses d’exercice littéraire ne servent au fond de rien, que les vrais grands écrivains sont de date antérieure, que les bons esprits vont à ces nouvelles Académies comme les belles femmes au bal, c’est-à-dire sans en chercher autre profit que d’y passer le temps agréablement et de s’y faire voir et admirer. — Sur quoi Saint-Ange, un peu surpris du revers, dit à Muscurat : « Tu fais justement comme ces vaches qui attendent que le pot au lait soit plein pour le renverser250… » Voilà, en bon français, la méthode de Gabriel Naudé et des grands sceptiques. […] Je ne dis pas toutefois qu’un peu de régime ne fasse grand bien, et que tant de livres qu’écrivent tous les jours les médecins de vita proroganda soient inutiles ; mais aussi en faut-il demeurer dans leurs termes, et ne pas attendre des remèdes l’éternité que Dieu seul s’est réservée. » — Et dans les Coups d’État (chap.
Les Lettres du chevalier parurent en 1682, quand le grand siècle n’attendait plus, pour nouveauté dernière qui l’excitât, que les Caractères de La Bruyère. […] Il ne faut attendre que d’une vertu bien rare une faveur si extraordinaire. […] Les jeunes gens qui ne sont pas encore faits, pour l’ordinaire n’ont pas le bon air, ni même de certains agréments de maître. » Le chevalier revient plus d’une fois sur cette idée que « ce qu’on appelle le goût bon, il ne faut pas l’attendre des jeunes gens, à moins qu’ils n’y soient extrêmement nés ou que l’on n’ait eu grand soin de les y élever. » Les jeunes gens, par une impétuosité naturelle, vont d’abord à ce qui leur paraît le plus nécessaire, et le reste les touche fort peu. […] Car cette délicatesse-là, qui est celle de la fin, ressemble, on l’a dit, à ces viandes faites qui ne sauraient attendre un instant de plus.
L’influence de la vérité sur le public est telle qu’il suffit d’attendre pour être mis à sa place. […] Curtius se précipitant au fond de l’abîme pour le combler, Caton se poignardant pour apprendre au monde qu’il existait encore une âme libre sous l’empire de César, de tels hommes ne se sont pas tués pour échapper à la douleur : mais l’un a voulu sauver sa patrie, et l’autre offrir à l’univers un exemple dont l’ascendant subsiste encore : Caton passa la nuit qui précéda sa mort à lire le Phédon de Socrate, et le Phédon condamne formellement le Suicide, mais ce grand citoyen savait qu’il s’immolait non à lui-même, mais à la cause de la liberté ; et selon les circonstances cette cause peut exiger d’attendre la mort comme Socrate ou de se la donner comme Caton. […] Il ne s’attendait pas, je pense, que le genre humain se réunît un jour pour abdiquer le don de la vie à la clarté du soleil : et cependant quelle autre conséquence faudrait-il tirer du Suicide de ces deux personnes auxquelles on ne connaissait d’autre malheur que celui d’exister ? […] L’activité et la patience ont leur temps tour à tour ; il faut faire usage de sa volonté tant que l’on peut ainsi servir les autres, et se perfectionner soi-même ; mais lorsque la destinée est, pour ainsi dire, face à face avec nous, notre courage consiste à l’attendre, et regarder le sort est plus fier que s’en détourner.
Dans ce monde constipé de cœur et bourrelé de vanité discrète, n’attendez pas que le moindre quinquet littéraire allumé par Brucker reconnaisse lui devoir l’étincelle tombée sur sa mèche ! […] Quand on annonça, presque immédiatement après Les Étapes d’une conversion, un livre du nouveau converti Paul Féval, j’étais loin de m’attendre, je l’avoue, à celui-ci. […] Catholique d’hier, animé d’un enthousiasme d’homme renouvelé, et qui ne s’en ira pas comme s’en vont de nos cœurs, les uns après les autres, tous nos pauvres enthousiasmes de la terre, Paul Féval a voulu affirmer son catholicisme plus expressément encore que par un roman, et à l’œuvre que j’attendais il a préféré une œuvre plus militante, — une œuvre qui ressemblât davantage à un acte, ainsi qu’il convient à un chrétien pour qui l’art, si grand qu’il soit, n’est plus maintenant le but principal de la vie. […] Les rieurs s’attendaient à un capucin, et c’est un bénédictin qu’ils trouvent !
La réponse de l’orthodoxie méprisée ne se fit guère attendre. […] Mais comme la confiscation ne peut avoir lieu que quand il sera condamné, il faut attendre qu’il ayt esté rendu un jugement contre luy ; après quoy, je le proposerai au Roy, selon vos instructions. » Autre document : Note extraite des mémoires d’un augustin déchaussé, Léonard de Sainte-Catherine de Sienne : « De Paris, ce 5 juillet 1699. […] Écoutez cet hymne de triomphe saluant la défaite finale de la Réforme en France ; je ne puis résister à la joie de transcrire tout le morceau, tant il est imprégné de saveur : « Prenez vos plumes sacrées, vous qui composez les annales de l’Église : agiles instruments « d’un prompt écrivain et d’une main diligente » hâtez-vous de mettre Louis avec les Constantin et les Théodose… Nos pères n’avaient pas vu, comme nous, une hérésie invétérée tomber tout à coup ; les troupeaux égarés revenir en foule, et nos églises trop étroites pour les recevoir ; leurs faux pasteurs les abandonner, sans même en attendre l’ordre, et heureux d’avoir à leur alléguer leur bannissement pour excuse ; tout calme dans un si grand mouvement ; l’univers étonné de voir dans un événement si nouveau la marque la plus assurée, comme le plus bel usage de l’autorité, et le mérite du prince plus reconnu et plus révéré que son autorité même. […] A la Révocation de l’édit de Nantes il répondit, le même mois, par l’édit de Postdam où il disait notamment : « Comme les persécutions et les rigoureuses procédures qu’on exerce depuis quelque temps en France contre ceux de la religion réformée ont obligé plusieurs familles de sortir de ce royaume et de chercher à s’établir dans les pays étrangers, nous avons bien voulu, touché de la juste compassion que nous devons avoir pour ceux qui souffrent pour l’Évangile et pour la pureté de la foi que nous confessons avec eux, par le présent édit, signé de notre main, offrir aux dits Français une retraite sûre et libre dans toutes les terres et provinces de notre domination ; et leur déclarer en même temps de quels droits, franchises et avantages, nous prétendons les y faire jouir, pour les soulager, et pour subvenir en quelque manière aux calamités avec lesquelles la Providence divine a trouvé bon de frapper une partie si considérable de son église. » La réponse à cet appel ne se fit pas longtemps attendre.
Robertson, qui l’attendait avec quelque crainte au règne de Julien, le félicite d’avoir si bien touché et caractérisé, dans ce fameux exemple, ce mélange bizarre de fanatisme païen et de fatuité philosophique associés aux qualités d’un héros et d’un esprit supérieur. […] Quelques lettres même, les dernières, ont des accents d’émotion qu’on n’attendrait pas ; celle qu’il écrit à lord Sheffield à la première nouvelle de son malheur, et au moment de partir pour le rejoindre, est belle et touchante ; on dirait presque qu’un éclair de religion y a passé.
Je nomme M. de Tracy parce qu’il fut un des parrains intellectuels de Beyle, que celui-ci lui garda toujours de la reconnaissance et lui voua, jusqu’à la fin, de l’admiration ; parce que l’école philosophique de Cabanis et de Tracy fut la sienne, qu’il affichait au moment où l’on s’y attendait le moins. […] Le fond de son goût et de sa sensibilité est tel qu’on le peut attendre d’un épicurien délicat : Quelle folie, écrit-il à un ami de Paris en 1814, à la fin de ses Lettres sur Mozart, quelle folie de s’indigner, de blâmer, de se rendre haïssant, de s’occuper de ces grands intérêts de politique qui ne nous intéressent point !
Il avait le secours de la religion, il pouvait se sauver dans les bras de l’espérance, et attendre de la Providence, qui avait permis ce concours de malheurs pour éprouver sa conslance, de l’en dédommager par le bonheur à venir. […] Les Mémoires du président nous le présentent sous un jour favorable avec ses meilleures qualités sociales, et quoiqu’ils n’aient pas tout l’intérêt qu’on en aurait pu attendre, ils serviraient aujourd’hui sa réputation, ils la rajeuniraient aux yeux de tous, s’ils avaient été publiés comme ils auraient pu l’être.
Quel inconvénient y avait-il de faire attendre quelque temps un si bel ouvrage ? […] Il est vrai, monsieur, et je n’attendrai point la question pour le confesser : ces violentes figures, qui dans vos ouvrages ravissent les esprits, les transportent, les entraînent, les saisissent d’admiration et d’étonnement, ne se remarquent point dans les siens.
Villars, ayant passé le fleuve vers le Fort-Louis, força les lignes de Bülh, où le margrave de Baireuth ne l’attendit pas, puis poussa l’armée impériale de poste en poste et fit une profonde incursion dans l’Allemagne au pas de course, répandant au loin la terreur et rançonnant les villes et les contrées. […] … Je sais les raisonnements des courtisans : presque tous veulent que je me retire à Blois, et que je n’attende pas que l’armée ennemie s’approche de Paris ; ce qui lui serait possible si la mienne était battue.
Celui-ci, pour se venger, attendit la donzelle la nuit ou de grand matin, comme elle rentrait de l’archevêché chez elle par une rue voisine de l’Abbaye-aux-Bois, la rue de la Chaise probablement (Mlle La Varenne avait un logement rue de Grenelle, que lui avait donné l’archevêque). […] On racontait aussi qu’un soir que l’archevêque rentrait seul de l’île Saint-Louis (où logeait Mme de Bretonvilliers) par le Pont-Rouge, ou plutôt une nuit qu’il s’en revenait en chaise de la rue de Grenelle, c’est-à-dire de chez La Varenne, vers la Croix-Rouge, il avait été attendu par huit hommes munis de flambeaux, lesquels, sous prétexte de lui faire honneur, l’avaient accompagné en pompe jusqu’à l’archevêché, non sans le haranguer au préalable et lui adresser tout le long du chemin mille compliments dérisoires.