Ces idées furent introduites en France en 1881 (Théorie scientifique des couleurs et leurs applications à l’art et à l’industrie, Germer-Baillière) ; elles eurent en particulier une grande influence sur Seurat et les néo-impressionnistes. […] L’œuvre de celui qui contribua à nuancer considérablement le modèle de « l’associationnisme » (Reid, Dugald-Stewart), a été introduite en France par Théodule Ribot, dans son ouvrage synthétique, et fondateur pour le renouvellement de la psychologie française d’inspiration spiritualiste, intitulé La Psychologie anglaise contemporaine (Librairie philosophique de Ladrange, 1870).
Tandis que cet esprit de perte dévore intérieurement la France, un esprit de salut la défend au dehors. […] L’écrivain religieux peut seul découvrir ici un profond conseil du Très-Haut : Si les puissances coalisées n’avaient voulu que faire cesser les violences de la Révolution, et laisser ensuite la France réparer ses maux et ses erreurs ; peut-être eussent-elles réussi.
Gondinet célébra, en quelques strophes, la gloire de celui qui représentait la France éternelle aux yeux de la France martyre et abaissée. […] Ainsi, tout progrès paraît effrayant dans ce beau pays de France. […] À nous, ce vieux génie narquois et vengeur de la vieille France ! […] Combien a-t-il épargné de sang à toute la France, en faisant voir l’inutilité des fréquentes saignées ? […] Il est, il faut le redire à la fin de ce livre, l’incarnation même de l’esprit de notre France.
Renan, titulaire de la chaire d’hébreu au collège de France. […] Il n’y a pas en France, à cette heure, un poète plus valide et plus contagieusement vivant que cet échappé au ressentiment jaloux des Immortels. […] le cabaret du Chat Noir, fondé depuis deux ans à peine, endroit singulier et unique en France, est déjà célèbre en Europe. […] D’ailleurs, la France avait besoin d’un livre sur l’Allemagne et tout est sauvé puisque le voici. Le Père Didon aime passionnément la France qui est, sans contredit la première nation du monde, puisqu’elle lui a donné le jour.
Taine, que ce qui distingue la France, ce soit la prédominance et l’excès des facultés oratoires. […] La comédie en France (1660-1789). […] Entre le gouvernement de la France par la haute noblesse et le gouvernement de la France tel qu’il peut être en 1715, il s’obstinera à ne voir d’autre obstacle que le système administratif de Louvois et de Colbert. […] Tous deux revinrent en France. […] Je ne parle que pour le pays de France.
Le Rhône, qui conduit ce pays vers la France, qui l’ouvre à la France et qui lui ouvre la France, a pour double spirituel ce que j’appellerai une littérature de liaison. […] » (ni France, ni Barrès n’existent). […] Le mouvement réaliste n’était pas limité à la France. […] Nous n’avons pas en France d’histoire du roman français, mais un critique anglais éminent, M. […] M. France.
. — Le Théâtre en France : la tragédie, la comédie, le drame, les lacunes (1885) […] Parodi est Italien de naissance et je ne sais s’il est venu en France de très bonne heure.
Eugène Burnouf Membre de l’Institut, professeur au Collège de France. Monsieur, Bien des fois je me suis rappelé, depuis une année, ce jour du 25 février 1848, où, après avoir franchi les barricades pour nous rendre au Collège de France, nous trouvâmes notre modeste salle transformée en un corps de garde où nous faillîmes être reçus comme des suspects.
Le plus connu des Ouvrages de cet Ecrivain presque oublié, est l’Histoire générale de la France, durant les deux premieres Races de nos Rois, en deux vol. […] Cordemoi annonce par-tout des idées saines sur la maniere d’écrire l’Histoire, & celle de France en particulier ; on peut en juger par quelques-unes de ses réflexions.
La France m’a entendu et a été sauvée, moi perdu, et voilà tout. […] — « Nous ne savions rien de tout cela, monsieur, si ce n’est qu’on disait chez nous que la République inspirée par vous avait sauvé la France en 1848. […] Pauvre Milly, disais-je à mes filles tout bas, quel dommage que la France n’ait pas pu te racheter, pour que cet homme ait au moins pleuré où il a souri ! […] La France ne voudra pas que ses enfants périssent pour elle ! La France ne me doit rien, répondis-je.
Dupanloup fut de ce jour un des premiers prêtres de France. […] Mais la compagnie de Saint-Nicolas du Chardonnet ne fut pas, comme la société de Saint-Sulpice, mère d’établissements du même genre dans le reste de la France. […] Il conçut l’idée, par des informations s’étendant surtout à l’Ouest de la France et à la Savoie, son pays natal, d’amener à Paris les sujets d’espérance qui lui étaient signalés. […] Il prétendit, chose délicate peut-être, que la même éducation servît aux jeunes clercs et aux fils des premières familles de France. […] C’était Michelet, les parties admirables de Michelet, dans les tomes V et VI de l’Histoire de France.
M. Anatole France fut presque seul à associer la ciselure verbale à des vues nihilistes de pamphlétaire social. […] C’est aussi l’amour de la France qui leur a donné l’inébranlable conviction d’un relèvement futur. […] La vérité qu’elle renferme, Sturel, Rœmerspacher la touchent du doigt lorsqu’ils voyagent hors de France, le premier en Italie et le second en Allemagne. […] M. Anatole France, de M. […] Voyez Leconte de Liste, France, Heredia, Mallarmé.
« L’issue de cette audience et la réponse que par trois fois j’adressai à l’allégation de l’Empereur se répandirent bientôt dans Paris, et de Paris dans la France entière. […] Avant la dernière campagne de Napoléon en France, il sentit la nécessité de se réconcilier avec Pie VII, captif à Fontainebleau. […] Arrivé à Bologne, il y trouva le roi de Naples Murat, dont l’équivoque intervention hésitait entre la soumission au Saint-Siège et l’appel à l’insurrection de toute l’Italie contre l’Autriche et contre la France elle-même. […] Les souverains ne pouvaient pas se porter héritiers des violences de la France vaincue et dépossédée. Le prince de Talleyrand, qui y représentait la France, avait intérêt à y faire prévaloir le Pape pour mériter sa propre réconciliation à force de services.
Elle écrit alors le Compagnon du tour de France (1840), Consuelo (1842), le Meunier d’Angibault (1845), le Péché de Monsieur Antoine (1847) ; elle crée un roman social et humanitaire, où elle expose son rêve d’un âge d’or, entrevu dans l’avenir, établi par l’égalité et la fraternité, et par la fusion des classes. […] Un ou deux ans avant sa mort, il s’enflamme pour l’idée d’amener 60 000 chênes de Pologne en France : il voit 1 200 000 francs à gagner là-dedans. […] A peine touche-t-elle à la France par le fameux récit de la bataille de Waterloo : récit d’un homme d’expérience, original et saisissant par la médiocrité voulue et l’insignifiance expressive du détail. […] Cependant il y a dans ce roman une peinture fine et serrée de l’Italie après 1815, de ces petites principautés, où l’intrigue, la tyrannie, toutes les passions et tous les manèges s’offraient à l’observateur dans un champ borné, où la course au bonheur se faisait avec moins de scrupules, plus d’habileté et plus d’énergie qu’en France. […] Cette fois nous sommes en France, et nous reconnaissons la France issue de la Révolution.
Pour nous laisser une France amputée des quinze départements acquis par la République… Ce résumé, je le sais, est fort décharné. […] Or, il se trouve que, jusqu’en 1809, ce qui est utile à l’empereur est utile à la France. […] L’empereur aimait dans la France sa propre gloire, dont elle était l’indispensable instrument. […] Vous dites que les millions d’hommes qu’il a fait tuer n’ont servi de rien, puisqu’il a laissé la France plus petite qu’il ne l’avait prise ? […] Qu’importe, puisqu’il a fait la France glorieuse !
Sue représente pour moi assez fidèlement ce que j’appellerai la moyenne du roman en France depuis ces dix années ; il la représente avec distinction, mais sans un cachet trop individuel et sans trop d’excentricité, tellement que c’est l’époque même qui semble plutôt lui imprimer son cachet à elle. […] L’espèce très-exacte, et avec ses variétés, si elle se perdait un jour, se retrouverait en ses écrits ; et voilà comment je dis qu’il représente à mon gré la moyenne du roman en France. […] a-t-il pu l’entretenir de la France et de la religion politiquement, en homme qui a lu De Maistre, ou en disciple récent de nos historiens de la civilisation moderne ? […] Or la France est essentiellement, je dirai même plus, est géographiquement monarchique. […] Ainsi Cavalier, avant de sortir de France, alla à Paris et vit le ministre Chamillard à Versailles. « Chamillard, écrit un historien64, écouta Cavalier.
Nous vivons sous un régime qui a la base la plus large que régime ait jamais eue en France, et qui ne saurait vouloir rétrécir la croissance de la raison moderne dans ses développements les plus légitimes. […] Dargaud : Histoire de la Liberté religieuse en France. […] Villemain, secrétaire perpétuel de l’Académie française, dans son Rapport lu en séance publique, en parlait comme il suit : « L’un (des deux ouvrages couronnés), l’Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, par M. Dargaud, étude passionnée, d’une imagination vive, mais d’un esprit honnête qui veut être impartial, décrit les événements et les hommes des guerres civiles de France, au seizième siècle. […] Le journal la France, du 9 juillet, ayant publié les lettres que lui a communiquées M. de Heeckeren, on croit devoir les joindre ici.
L’admiration, la faveur, l’importance appartiennent, non à ceux qui en sont dignes, mais à ceux qui s’adressent à lui. « En 1789, disait l’abbé Maury, l’Académie française était seule considérée en France et donnait réellement un état. […] Au dix-huitième siècle, des romanciers contemporains, et qui sont eux-mêmes de l’âge classique, Fielding, Swift, Defoe, Sterne, Richardson, ne sont reçus en France qu’avec des atténuations et après des coupures ; ils ont des mots trop francs, des scènes trop fortes ; leurs familiarités, leurs crudités, leurs bizarreries feraient tache ; le traducteur écourte, adoucit, et parfois, dans sa préface, s’excuse de ce qu’il a laissé. […] Considérez tour à tour, pendant la même période, en France et en Angleterre, le genre où elle a son plus large emploi, le roman, sorte de miroir mobile qu’on peut transporter partout et qui est le plus propre à refléter toutes les faces de la nature et de la vie. […] Le reste est non avenu ; au-dessous de la bonne compagnie qui cause, la France paraît vide Quand viendra la Révolution, le retranchement sera plus grand encore. […] Les ouvrages en vers qui sont le plus à la mode en France sont les pièces de théâtre ; ces pièces doivent être écrites dans un style naturel qui approche de la conversation. » 370.
On ne saurait imaginer ce qu’il dépense d’adresse, de ressources et de force d’esprit, d’éloquence, pour obtenir de rentrer en France en gardant son archevêché, où un homme comme lui pourrait recommencer une carrière, sans compter les riches revenus, qu’il ne dédaigne pas ; il faut lire ses lettres pour le connaître. […] Il rentre en France, et sa volonté embrasse la seule vie qui pût conserver sa gloire. […] Baudrillart, Philippe V et la cour de France, Didot, 2 vol. in-8. […] Baudrillart, Philippe V et la cour de France. […] Guy Patin (1602-1672) fut professeur au Collège de France et doyen de la Faculté de médecine. — Lettres, éd.
Cela revient à rechercher la conception que les différents groupes sociaux se font de l’amour et du mariage ; et il est à peine besoin de faire remarquer quel rôle immense cette conception changeante joue dans l’histoire littéraire de la France. […] Si la femme joue ainsi parfois un rôle brillant ou touchant, on sent pourtant le plus souvent que sa place dans la famille féodale du nord de la France est encore humble et secondaire. […] Tout autre est, vers la même époque, la condition de la femme, et par conséquent, le rôle de l’amour, dans le midi de la France. […] On retrouve ce contraste dans toute l’histoire de la France. […] Ce n’est pas en vain que soixante ans de paix et de sécurité intérieures ont passé sur la France et que la bourgeoisie a conquis au soleil une place plus importante.
Et cela est vrai en France, en Belgique, en Allemagne, en Italie, dans presque toute l’Europe. […] Tout ce que nous venons de dire tend à prouver, du moins je l’espère, que le roman populaire est possible puisqu’on peut citer des exemples, ici ou là, de livres écrits par de grands artistes, capables d’influer heureusement sur l’esprit des foules, et répandus jusque dans les villages d’Angleterre ou de France. […] Et ceci révèle l’amour spécial et caractéristique qui dort au fond de la plupart d’entre nous. » En France, et sous des formes très différentes, j’ai retrouvé l’expression de la même idée. […] Prenez la vie comme elle est, de préférence la vie si peu connue des travailleurs, de ceux qui sont presque toute la France, et dites-la. […] Faites le tour de France avec les apprentis des métiers.
J’ai depuis longtemps un dessein, c’est de rechercher comment la poésie que j’appelle celle de la nature ou de la campagne, et aussi celle des affections chères, intimes, élevées, n’a point réussi en France au xviiie siècle chez les écrivains en vers, et comment, dans le même temps, elle réussissait mieux en Angleterre, chez nos voisins, et produisait des poèmes encore agréables à lire, dont quelques-uns ont ouvert une voie où sont entrés avec succès et largeur d’éminents et doux génies au xixe siècle. Cette poésie touchante, familière et pure, a aussi tenté, de nos jours, quelques hommes de talent en France, et je suis loin de ne pas les estimer à leur prix : toutefois la veine principale et la source vive ont été surtout en Angleterre, et j’aimerais à ce que nos auteurs en fussent mieux informés, non point pour aller l’imiter et la vouloir directement transporter chez nous, mais pour se mieux pénétrer des conditions nécessaires à ce genre d’inspirations et pour s’y placer, s’il se peut, à l’avenir. […] Il obtint un brevet de colonel en France, et quitta bientôt le service pour se livrer tout entier aux lettres et à la société. […] Cette originalité, jointe aux vertus et aux qualités morales les plus fines qui sont l’âme de cette poésie, se rencontre au plus haut degré en un poète anglais bien connu de nom, mais trop peu lu en France, et dont je voudrais présenter une idée précise et vive, par opposition aux divers noms que je viens de passer en revue. […] On voit qu’il est en garde contre le xviiie siècle de la France et qu’il s’en méfie : « Point de ces livres, scandale des tablettes, où d’impudents sensualistes se produisent eux-mêmes » ; point de ces livres non plus où le théâtre offre de trop près le vice qu’il croit guérir ; point de Voltaire, il le dit expressément, en le désignant comme « celui qui a bâti à Dieu une église et qui a raillé son nom. » Dans sa définition de ce qu’il veut qu’on évite et de ce qu’il conseille en fait de lecture, Cowper a des paroles qui sont encore à recueillir aujourd’hui : Une vie de dérèglement et de mollesse, dit-il, donne à l’âme un moule puéril, et, en le polissant, pervertit le goût.
Le baron de Besenval (prononcez Bessval ou Beusval pour faire comme l’ancienne société et avoir l’air familier avec le nom) naquit vers 1721 à Soleure, ou du moins d’une famille patricienne de Soleure, qui servait déjà la France. […] Il eut, par suite, à offrir à Charles XII la médiation de la France entre lui et ses ennemis. […] Moi, je ne m’en suis pas mêlé, si ce n’est par un certain tour d’esprit qui me montre les choses du bon côté, quand il me serait permis de les regarder autrement. » Ce bonheur ne le quitta pas même tout à fait dans les circonstances les plus contraires : arrêté quand il allait sortir de France, en juillet 1789, il fut sauvé, par le plus grand des hasards, de la fureur populaire ; enfin, acquitté devant le tribunal du Châtelet, et redevenu libre à la veille de la ruine totale de l’ancienne société, il eut l’opportunité d’une mort naturelle et tranquille. […] Il provoqua une nouvelle capitulation militaire utile à la France, avantageuse à la Suisse ; il se chargea seul de toute la partie d’exécution qui se rapportait à la bonne police des corps, et amena les régiments qu’il inspectait à un point de discipline et de régularité qui piqua d’émulation les troupes françaises elles-mêmes. […] J’aurais dû gémir de voir le souverain pouvoir entre les mains de M. de Maurepas, et la France livrée à un tel homme ; mais la chose me parut si ridicule, que je ne pus m’empêcher de rire aussi.
Il traverse la France et remonte par Beaumont-sur-Oise, Meaux, Épernay, Châlons, Vitry, Bar, la lisière de la Lorraine, Neufchâteau, Mirecourt, les Vosges et Plombières, où il séjourne. […] Ces cérémonies semblent être plus magnifiques que dévotieuses. » — Les courtisanes ont leur part de son attention. — L’ambassadeur de France (M. d’Elbène) l’engage cependant à aller baiser les pieds du Pape : Montaigne et son compagnon de route, M. d’Estissac, sont donc présentés un jour à Sa Sainteté par l’ambassadeur. […] Montaigne a les sens excellents ; il voit les choses telles qu’elles sont, ni plus ni moins, et ne les complique en rien d’abord, ni par l’imagination ni par la réflexion. — Ce même jour où il a vu passer le Pape, il prend de la térébenthine : sa santé va de front avec sa curiosité. — On exécute un bandit ; il assiste à ce spectacle, en relève toutes les circonstances, et l’ancien conseiller au Parlement de Bordeaux ne manque pas de faire la comparaison avec ce qui se pratique en France. […] Mais était vraisemblable que ces membres dévisagés qui en restaient, c’étaient les moins dignes, et que la furie des ennemis de cette gloire immortelle les avait portés premièrement à ruiner ce qu’il y avait de plus beau et de plus digne ; que les bâtiments de cette Rome bâtarde qu’on allait à cette heure attachant a ces masures, quoiqu’ils eussent de quoi ravir en admiration nos siècles présents, lui taisaient ressouvenir proprement des nids que les moineaux et les corneilles vont suspendant en France aux voûtes et parois des églises que les Huguenots viennent d’y démolir… ». […] Montaigne, à ce premier séjour, avait passé à Rome près de cinq mois ; il se rendit de là aux bains de Lucques et revint encore à Rome avant de repartir pour la France.
Un passage de La Bruyère, qui l’avait frappé dans sa jeunesse, est devenu, nous dit-il, le programme et comme le texte de toute sa vie : « Il faut, en France, beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi et à ne rien faire. […] Il attendait avec impatience pour cela que la France fît trêve à ses préoccupations politiques parlementaires ; mais il attendit longtemps, et cette trêve ne vint jamais. […] « Le mérite de Manzoni (en 1819) est d’avoir saisi la saveur de l’eau dont le public italien avait soif. » Usons du libre conseil pour la France. […] À la longue et à force d’habiter l’Italie, il perdit un peu l’air de France et le fil des idées du temps ; à force de craindre la pédanterie, il en contracta une d’une espèce particulière : c’était de vouloir être plus vif que nature et de professer le naturel en des termes qui semblaient un peu cherchés. […] Eugène Viollet-le-Duc, élevé par lui librement, philosophiquement, mis de bonne heure à même des belles choses, entouré des bons et beaux exemplaires en tout genre, est devenu l’homme distingué que nous savons, le restaurateur le plus actif et le plus intelligent de l’art gothique en France, ayant en toute matière des idées saines, ouvertes, avancées, et maniant la parole et la plume aussi aisément que le crayon ; j’ajouterai qu’à en juger par ses directions manifestes, il n’a guère en rien les doctrines de son oncle ; et c’est en cela que je loue ce dernier de n’avoir point appliqué, dans une éducation domestique qu’il avait tant à cœur de mener à bien, de vue exclusive ni de système personnel et oppressif.
L’abbé Legendre était un homme de lettres et un homme d’esprit ; il fut sinon secrétaire à proprement parler, du moins de l’intimité et au service de l’archevêque de Paris, M. de Harlay de Champvallon, le beau, l’habile et l’éloquent prélat, qui administra et conduisit non seulement son diocèse, mais l’Église de France sous Louis XIV ; il nous aide à le mieux connaître. […] À peine est-il entré que M. de Harlay lui saute au cou, l’embrasse, s’appelle lui-même le plus malheureux des hommes, se plaint à l’abbé Legendre, qui était présent, que la modestie obstinée du bon vieillard ne lui ait jamais permis de rien faire pour lui et de lui rendre ce qu’il en avait reçu autrefois de secours en tout genre : « Voilà, disait-il en se tournant vers l’abbé Legendre et en montrant le vieillard rustique, voilà un homme des plus distingués par l’esprit, par le cœur, par la science, et qui a bien mérité de moi à tous égards ; car, dans le cours de mes études, il m’a aidé des plus salutaires conseils, et plus d’une fois aussi de sa libéralité et de sa bourse. » On juge des pleurs du vieillard ainsi accueilli à bras ouverts par le premier et le plus illustre seigneur des prélats de France. […] Chargé au nom des évêques de France de complimenter le cardinal Chigi qui était venu donner satisfaction pour l’insulte faite à l’ambassadeur de France par les gardes corses, et le roi désirant que dans sa harangue il fût dit quelque chose qui rappelât la cause de cette ambassade extraordinaire, M. de Harlay sut y mettre tant d’art et de bonne grâce qu’il remplit l’ordre du roi et qu’il ne fut point désagréable au cardinal. Celui-ci même loua tout haut l’élégance et la pureté de son latin (car le compliment était en latin) et dit n’avoir rien entendu de mieux tourné en ce genre ni de plus élégant soit en France, soit en Italie.
Sa position d’écrivain français, habitant et écrivant volontiers hors de France, a servi Mme de Gasparin plus qu’elle ne lui a nui. […] À voir, cependant, chez elle l’emploi de ce patois si libre, si naïf, si coloré, je me suis rappelé une remarque du comte Jaubert, qui se trouve des mieux justifiées : « On peut soutenir sans paradoxe, dit-il dans la savante Introduction au Glossaire du centre de la France, que les patois déploient généralement un luxe de tropes à étonner Dumarsais lui-même, une originalité, une sorte de génie propre, capable non seulement d’intéresser, mais même d’offrir certaines ressources au grand art d’écrire. » Il y faut seulement, pour ce dernier point, du choix et de la sobriété. […] J’ai bien envie de me récuser sur le reste de l’historiette ; je ne me sens pas bon juge ; je ne suis pas de ceux qui regrettent que la France ne se soit pas faite protestante à de certains jours : chaque nation a son tempérament à elle : j’aime mieux, je l’avoue, une France catholique ou philosophique. […] L’expression passer fleur n’est pas, je dois le dire, de la façon de l’écrivain. « Dans tout le centre de la France, m’écrit-on, dans l’Ouest, dans le Poitou, il n’y a pas un jardinier qui s’exprime autrement. » Mais la nouveauté consiste à introduire de ces sortes d’expressions naturelles dans la langue écrite ou littéraire, et c’es ce dont je loue l’écrivain.
La religion de l’histoire, le numen historiæ de Pline le Jeune et de Tacite, ils n’en ont pas une bien haute idée, ils ne l’admettent pas : « L’histoire, disent-ils, est un roman qui a été ; le roman est de l’histoire qui aurait pu être. » — La tragédie, ils n’en pensent pas mieux que de l’histoire, mais ils la redoutent davantage, et ils lui en veulent comme au fantôme ennemi qu’on évoque de temps en temps et qu’on fait semblant de ressusciter contre les genres vivants et modernes ; ils disent : « Il est permis en France de scandaliser en histoire : on peut écrire que Néron était un philanthrope, ou que Dubois était un saint homme ; mais en art et en littérature les opinions consacrées sont sacrées : et peut-être, au xixe siècle, est-il moins dangereux, pour un homme de marcher sur un crucifix que sur les beautés de la tragédie. » Artistes jusqu’à la moelle, ils voient le monde par ce côté unique de l’art ; c’est par là qu’ils sont offensés, c’est par là qu’ils jouissent ; c’est à être un artiste indépendant, sincère, absolu et sans concession, qu’ils mettent le courage civil : « Il faut plus que du goût, il faut un caractère pour apprécier une chose d’art. […] L’un est le dernier esprit de l’ancienne France : l’autre est le premier génie de la France nouvelle. » Ce n’est pas moi qui retirerai jamais rien à Diderot ; mais on conçoit que Voltaire soit immortel ; il ne l’a certes pas volé ! […] Or c’est le bon sens charmant, multiple, alerte, infatigable, vraiment diabolique en Voltaire, c’est ce bon sens, cet esprit philosophique s’appliquant à tout, qui a tant agi en son temps, mais qui a tant à faire encore du nôtre ; il faudrait désespérer de la France si l’œuvre de Voltaire était considérée comme épuisée. […] Michelet, qu’admirent MM. de Goncourt, et qui le leur rend, a très-bien dit dans son œuvre récente114 : « Cherchons le cœur du xviiie siècle, il est double : Voltaire, Diderot. » Pour moi, je ne considérerai la moyenne des esprits comme tout à fait émancipée en France et la raison comme bien assise, même à Paris, que lorsque Voltaire aura sa statue, non pas dans le vestibule ou dans le foyer d’un théâtre, mais en pleine place publique, au soleil.
Eugène Chatel, ancien élève de l’École des Chartes et archiviste du Calvados, s’étant mis à rechercher dans les Archives départementales ce qui pouvait se rapporter à la carrière financière de La Bruyère, qui avait titre en son temps « trésorier de France, général des finances en la généralité de Caen », en vint, de proche en proche, à s’inquiéter et à s’enquérir de la date de sa naissance. […] Mancel, bibliothécaire de la ville de Caen, — à laquelle La Bruyère pourrait bien appartenir un peu, si la charge qu’il y avait, comme trésorier de France, n’eût pas été pour lui la moins exigeante des sinécures, — préparait un nouvelle édition de ce livre des Caractères, dont l’auteur dépensa à Paris, comme observateur et moraliste, le temps qu’il devait peut-être strictement, mais moins utilement, à la basse Normandie, et, bon homme, M. […] Chatel, le 23 novembre 1673 (à l’âge de 28 ans), l’office de trésorier de France au bureau des finances de Caen, et en jouit à partir du 1er janvier 1674. » Ce fut très-peu après cette espèce d’engagement qu’il fut placé, à la recommandation de Bossuet, auprès de M. le Duc pour lui enseigner l’histoire ; il ne garda pas moins son office de finance douze années durant, et il ne s’en démit qu’en janvier 1687. […] Une fois son serment prêté, en septembre 1674, La Bruyère fut le moins résidant des trésoriers de France : le précepteur de M. le Duc avait des privilèges. […] Dans la Collection des grands Écrivains de la France, chez Hachette ; le premier volume du La Bruyère a paru.
C’était lui sans doute qui avait le plus fait dans le principe pour l’asservissement de l’Allemagne, et, ayant préparé par une politique artificieuse l’immense prépondérance de la France sur le continent, il s’était ôté lui-même les moyens d’arrêter l’ambition insatiable de celui qui gouvernait ce colosse de puissance ; néanmoins, au risque même de déplaire au maître, il s’opposa toujours aux projets qui, au milieu de la paix, tendaient à engager la France dans de nouvelles guerres interminables. […] Cette tragédie, si je ne me trompe, est au cinquième acte : le dénouement va paraître. » Il ne se serait point ouvert à lui, comme à un confident, sur le misérable caractère de cette royale famille espagnole, de ce brave homme ou benêt de roi, du prince des Asturies, de la reine, de ce méprisable et inséparable prince de la Paix qui, disait-il, avait l’air d’un taureau : « Le prince des Asturies est très-bête, très-méchant, très-ennemi de la France… La reine a son cœur et son histoire sur sa physionomie, c’est vous en dire assez. » Il ne lui eût pas confié ces princes en personne et ne les lui eût pas donnés tout d’abord pour hôtes à Valençay pour « les bien traiter et leur faire passer agréablement le temps », tout en lui recommandant de les isoler et « de faire surveiller autour d’eux. » Notez bien que cette année 1808, celle de la fourberie de Bayonne, ne fut point du tout une année de disgrâce pour Talleyrand. […] » Cependant, si invulnérable qu’il affectât de paraître, il n’était pas tout à fait à l’abri du côté où il se gardait le moins : devant les colères foudroyantes de Napoléon, il ne témoignait point la moindre émotion ; mais quand Louis XVIII, à Mons, déjà en voiture pour rentrer en France, vers trois heures du matin, le remercia gravement et lui signifia qu’il se passait de lui comme ministre, Talleyrand fut un moment décontenancé. […] Oui, j’ai versé du sang, mais c’est le sang de mes ennemis, des ennemis de la France.
Car, si les membres de cette vénérable compagnie étaient nécessairement les quarante plus grands esprits de France, ce serait trop triste pour les autres : ils seraient jugés par là même ; tandis que, l’Académie se recrutant parfois d’une façon bizarre, on est tout de même content d’en être, et on n’est point humilié de n’en être pas. — L’Académie est, pour ceux qui y entrent, l’éteignoir du talent, la fin des belles et généreuses audaces ? […] On conçoit à la rigueur qu’à une époque où tout était chose d’Etat, où s’achevait l’unité de la France, où toute son histoire aboutissait enfin à la monarchie absolue, où partout, dans les mœurs, dans les manières, dans la religion, dans les lettres, triomphait le même esprit de discipline et d’autorité, un cardinal ait eu l’idée de préposer une compagnie de lettrés à la fixation et à la conservation de la langue. […] Et ne dites pas : « C’est tout ce qui nous reste de l’ancienne France ; gardons une institution si vénérable par son antiquité. […] Le malheureux a conservé cette illusion, que c’est la faute de l’Université s’il n’y a pas plus d’esprits originaux en France, et qu’un professeur de rhétorique est un homme qui s’est donné pour tâche d’étouffer le génie chez les pauvres potaches confiés à ses soins. […] Il y a donc encore du respect en France, et quelque attache au passé, à la tradition.
Guizot a pris deux fois la parole, comme écrivain, depuis février 1848 : la première fois, en janvier 1849, par sa brochure, De la démocratie en France ; la seconde fois, ces jours derniers, par le Discours dont il s’agit, et qui est à double fin. […] Dans ses Essais sur l’histoire de France, dans son Histoire de la civilisation en Europe et en France, M. […] En France, c’est à d’autres instincts encore qu’il faut s’adresser, c’est à d’autres fibres qu’il faut se prendre pour tenir même le pays légal. […] M. de La Rochefoucauld, qui avait vu la Fronde et toutes ses versatilités, disait un jour au cardinal Mazarin : « Tout arrive en France !
Par une insigne faveur, Sa Majesté a voulu qu’au même moment où la France entière célébrerait, d’année en année, l’époque d’un retour qui combla tous ses vœux et répara tous ses maux, l’Institut consacrât, par une séance solennelle, le souvenir de cette heureuse réorganisation, qui replaça les Académies sur leurs anciens fondements, sans rompre ni relâcher le nouveau lien qui les unissait. […] L’éclat de nos armes rajeuni ; la bonne foi de nos négociations attestée par nos juges les plus prévenus ; la France replacée, parmi les autres nations, au rang qui lui appartient ; le trône à jamais raffermi sur un sol qu’aucune secousse n’ébranlera plus ; et le crédit public s’élevant à un degré de prospérité inouï parmi nous : voilà des faits réels, constants, irrécusables, qui ont ouvert bien des yeux et changé bien des cœurs. […] et le premier corps littéraire de la France appréhendera-t-il de se compromettre, en intervenant dans une dispute qui intéresse toute la littérature française ? […] Une solennité où l’Académie française a l’honneur de présider l’Institut royal de France, a paru l’occasion la plus favorable pour déclarer les principes dont elle est unanimement pénétrée, pour essayer, en son nom, de lever les doutes, de fixer les incertitudes, de dissiper les craintes, et, s’il se peut, de prévenir les dissensions dont la littérature est menacée. […] Pour ne parler que de la France, ces productions, généralement nobles et décentes sous Louis XIV, devinrent licencieuses et impies sous la Régence ; ensuite, sauf de glorieuses exceptions qui s’offrent à la pensée de tous, futiles et affectées pendant le long règne de Louis XV, elles semblèrent se régénérer, avec les mœurs publiques et privées, dans les années trop peu nombreuses du règne de son infortuné successeur ; et enfin, nous les avons vues, durant les jours de nos discordes civiles, partager la fortune diverse des partis, et suivre les phases variées du corps social, tantôt abjectes et furibondes, tantôt sublimes et dévouées, ici célébrant les épreuves de la vertu, et là consacrant les triomphes du crime.
Ce sera l’homme de ces Essais publiés dans la Revue d’Édimbourg, de 1820 à 1840, qu’on n’a songé à traduire en France (même les républicains) que quand Macaulay a été nommé Lord par son gouvernement, mais qui, pour être négligés et presque inconnus, n’en étaient pas moins ses meilleures œuvres. […] On sait, d’ailleurs, que le mot essai n’a pas en Angleterre le même sens qu’en France, où un homme qui s’essaie à faire quelque chose et qui, par modestie, appelle, la chose qu’il a peut-être manquée un essai, ne se nomme point un essayist. En France, un homme qui a manqué son coup ne s’appelle jamais qu’un homme malheureux… Or, l’essayisme anglais n’est pas une infortune. […] Demandez-vous ce qu’elle était, en France, du temps de Boileau et même de Voltaire, critique dans son Commentaire sur Corneille ? […] Guillaume Guizot nous révèle si justement, et auquel nous n’avons, en France, parmi nos meilleurs écrivains de journaux et de revues, personne à comparer exactement et à opposer.
Ils étaient déjà connus depuis longtemps ailleurs, loin de Paris, hors de France ; et en France, et à Paris qui est toute la France (au moins en littérature), on ne fait attention qu’à ce qui revient sans cesse sous les yeux, à ce qui résonne de près aux oreilles. […] M. de Lamartine, dans une conclusion éloquente qui termine ses Entretiens sur de Maistre, a également relevé cette suite de démentis éclatants donnés au prophète du passé ; et, comme pour les consommer et les résumer en un seul, la vieille Savoie elle-même, avec ses glaciers, ses rochers et ses chalets, ne vient-elle pas de rouler, de glisser vers la France ?
Un des plus grands politiques, et qu’il est bon quelquefois de relire, le cardinal de Retz faisant le récit de la Fronde, ne peut s’empêcher de se demander, lui aussi, comment de l’état de somnolence et de léthargie où l’on était tombé, où l’on était encore « trois mois avant la petite pointe des troubles » qui faillirent bouleverser tout l’État et l’ordre même de la monarchie en France, on passa presque subitement à une commotion violente et universelle. […] une leçon pour devoir prêter plus d’attention à ce genre de mérite, de talent si cher de tout temps à la France, et pour se soucier davantage de la valeur des hommes ? […] Après cela, il est vrai que l’opinion en France se réveille assez périodiquement tous les quinze ou dix-huit ans. […] Un concert, un équilibre durable entre le gouvernement établi et la France si souvent renouvelée et mobile, est-il plus qu’un vœu honorable ?
En histoire, Taine a repris le sujet qui avait tenté Tocqueville faire comprendre, par la description de l’ancien régime, de la Révolution, du régime nouveau, ce qu’est la France contemporaine. […] Professeur au Collège de France, puis à l’École Normale, il fut nommé sénateur en 1865. […] Outre les ouvrages que je nomme ci-dessous, il a écrit son Voyage aux Pyrénées (1855), ses études sur les Philosophes français du xixe siècle (1855-56), sa Vie et opinions de Thomas Graindorge (1863-65), ses Notes sur l’Angleterre (1872).Éditions : Hachette, in-18 : De l’lntelligence, 2 vol ; Littérature anglaise, 5 vol. ; Philosophie de l’art, 2 vol. ; Essais de critique et d’histoire, 1 vol. ; Nouveaux Essais, 1 vol. ; Derniers Essais, recueil posthume, 1894, 1 vol. ; Origines de la France contemporaine, 7 vol. in-8 (Ancien Régime, 1 vol ; Révolution, 3 vol. ; Empire, 2 vol.) […] Le premier volume des Origines de la France contemporaine parut en 1875.
Voltaire lui avait adressé une pièce de vers pour s’excuser de ne pouvoir aller à Villars au printemps de 1722 ; sa mauvaise santé l’avait engagé à se mettre dans les remèdes, entre les mains d’un empirique appelé Vinache : Je me flattais de l’espérance D’aller goûter quelque repos Dans votre maison de plaisance ; Mais Vinache a ma confiance, Et j’ai donné la préférence Sur le plus grand de nos héros Au plus grand charlatan de France. […] Villars, âgé de plus de quatre-vingts ans, fut chargé d’aller commander en Italie contre l’empereur les armées combinées de France, d’Espagne et de Sardaigne ; les reines de ces trois pays lui donnèrent chacune une cocarde qu’il mit chevaleresquement à son chapeau. […] d’Angervilliers, ministre de la guerre, m’a été envoyé par le roi, pour me dire que, ne pouvant faire de connétable, il me donne la charge de maréchal général de France, qui me donne le commandement sur tous les maréchaux de France, quand il y en aurait de plus anciens que moi, avec plusieurs autres prérogatives et dix mille écus d’appointements.
S’affranchissant des liens étroits d’une nationalité égoïste, il admirait et glorifiait aux yeux de la France les grands poëtes de l’Angleterre et de l’Allemagne ; il généralisait les idées d’art, les tirait de l’ornière des derniers siècles, provoquait des œuvres, applaudissait sans flatterie aux essais nationaux et méritait que Goethe déclarât apercevoir dans cet ensemble de travaux et d’efforts les symptômes d’une littérature européenne nouvelle. […] Mais c’était un tour de force, un équilibre de jour en jour plus instable ; l’association qu’un principe purement négatif unissait se relâchait à chaque instant davantage ; le chef lui-même se lassait à la peine : aussi dès que le triomphe du principe arriva, dès que le drapeau de liberté, reprenant ses vraies couleurs, flotta par toute la France, le chef actif sentit le besoin du repos, et l’association politique se rompit. […] Nous le voulions actif, généreux, fertile en initiatives de progrès, entretenant la confiance par son mouvement, ayant un cœur, non pas tel qu’un bourgeois peureux, bonhomme égoïste et cupide ; mais fidèle à son origine et à sa fin ; tout au vrai peuple, en France et ailleurs ; sans arrière-pensée, sans système honteux de replâtrage.
Mais on a voulu faire du bruit en France, on s’était promis de faire du bruit en France, les parens, les amis, les grands, les petits, avaient dit en partant : quel bruit vous allez faire en France !
Son Histoire générale de France depuis Pharamond jusqu’à Louis XIII, est fort inférieure à ses Mémoires. […] Le Cardinal de Richelieu voulut lire, avant l’impression, les deux derniers Regnes de l’Histoire générale de France.
M. France. […] M. France. […] M. France. […] M. France, de M. […] M. Anatole France.
Hors d’Europe, la France a d’immenses rayons. La France partout veille. […] “Vive la France ! […] M. Anatole France si elle était à faire. […] J’avoue que, jusqu’à la lecture de ce livre, je connaissais mal le prince dont la mort fut un deuil cruel pour la France.
« Décidément vous devez être de France, minuscule fantôme ; et même de Paris. […] Je n’en veux plus, je reste en France ! […] « Trente ans de ma vie s’étaient écoulés en France. […] La prise d’Abd-el-Kader aurait dû être célébrée en France comme une grande victoire. […] Il était calme, profondément triste, et déplorait le malheureux état où il laissait la France.
Marot mourut à Turin en 1544, et il avait passé les dernières années de sa vie à errer loin de la France. […] Encore aujourd’hui il est admiré par les trois quarts du Parlement de Paris, et généralement par les autres Parlements de France. […] Ce Thibaut était grand audiencier de France. […] Lazare de Baïf quitta Venise au bout de deux années ; il revint en France et fut nommé conseiller au Parlement. […] Il fut longtemps chargé des affaires de France à Rome, puis tomba dans la disgrâce de Louis XIV, et mourut doyen du Sacré Collège.
Nulle part, cependant, le Romantisme ne fut aussi fécond, aussi militant et aussi brillant qu’en France. […] Les aventures de chevaliers errants adviennent en Bretagne, au pays de Galles, en France. […] Pour la première fois en France, il disséqua un cadavre humain. […] Il commence la série des écrivains coloristes de la France. […] En France on dirait les romans de la rue du Croissant.
Origine du théâtre en France. […] Il montre à la France ses malheurs dans ceux de Rome succombant sous les blessures que lui font ses propres enfants. […] Du Ryer était un fort honnête homme, qui devint, vers la fin de sa vie, historiographe de France. […] Il fut apporté en France par les comédiens italiens qui l’avaient pris au théâtre espagnol de Tirso di Molina. […] Celui du ministre de Louis XIII aboutit, entres autres mesures heureuses pour la France et pour les lettres, à la création de l’Académie.