L’influence des femmes est nécessairement très grande, lorsque tous les événements se passent dans les salons, et que tous les caractères se montrent par les paroles ; dans un tel état de choses, les femmes sont une puissance, et l’on cultive ce qui leur plaît.
Il n’est au pouvoir d’aucun événement de rien retrancher aux plaisirs que nous a valu la bonté.
Les grandes actions ont leur répercussion jusque dans les intelligences ; et quoi d’étonnant à ce que des événements qui ont bouleversé les destinées nationales modifient également la sensibilité des particuliers ?
Les grands événements de l’année littéraire sont : la statue élevée à Ronsard à Vendôme, — la mort de Théophile Gautier, — l’avènement de Sarah Bemhardt, trois faits qui auront leur répercussion dans le développement du lyrisme contemporain.
Je souhaite que les événements en permettent le paisible emploi, de peur que ces jeunes hommes ne s’en créent à leur guise.
C’est maintenant le lieu de répondre à la question des personnes qui ont bien voulu demander à l’auteur si les deux ou trois odes inspirées par les événements contemporains, qu’il a publiées à différentes époques depuis dix-huit mois, seraient comprises dans les Feuilles d’Automne.
Ajoutez que, quel que soit l’auteur qu’on, relise, si l’on sent plus, si l’on sent moins, si l’on comprend plus, si l’on comprend mieux, même si l’on comprend moins ; ce sont en partie les événements mêmes de votre vie qui en sont la cause, et que par conséquent, relire, c’est revivre.
I Les Mémoires du maréchal Marmont, duc de Raguse, ont été l’événement de l’année où ils parurent.
On sait que les dynasties ne jaillissent pas d’un événement à fleur d’histoire, mais qu’elles ont des préparations lointaines et profondes, causes mystérieuses, mais non impénétrables, de l’établissement d’une race dans le gouvernement d’un pays.
Malgré ces quelques livres cependant, auxquels la Critique d’un journal, qui s’écrit toujours un peu debout, devait de s’asseoir pour en parler plus à l’aise, comme dit Montesquieu d’Alexandre, malgré ces productions trop clairsemées et plus distinguées que les autres, tous ceux qui suivent le mouvement littéraire contemporain ont pu s’assurer que la littérature n’a point encore reçu des événements politiques qui ont changé la face de notre pays, et l’ont pénétré de meilleures influences, ce qu’ils se permettaient d’espérer.
La prédiction était juste, bien que, pour une grande part, démentie par l’événement.
Il apporte un témoignage sur des événements auxquels il a été mêlé, quand l’heure du repos a sonné pour lui. […] Les événements qui se sont passés depuis l’armistice ont montré l’erreur enfantine de ce point de vue. […] Toute la leçon des événements s’y trouve contenue. […] Ils travaillaient patiemment, humblement, avec quelle intelligence, quelle noblesse aussi, l’événement l’a manifesté ! […] Mais les minuscules événements de la vie nationale sont les plus révélateurs quelquefois pour l’analyste des mœurs.
Cette disproportion choquante entre la passion de l’idéal qui exaltait cette âme, et la réalité terne et médiocre des événements au milieu desquels il vécut, devint un vrai supplice. […] À cette distance des événements et dans la sécurité littéraire du cabinet, on peut prendre des considérants philosophiques pour réformer ce jugement national. […] C’est une de ces excuses qu’on aime à se donner à soi-même pour se décharger sur les événements de sa part de responsabilité. […] La première reflète un pessimisme plein d’amertume et porte pour ainsi dire la date des sinistres événements qui avaient détruit la confiance du poète dans la dignité humaine. […] Laubépin, qui manie les cœurs et les événements à miracle, et qui les fait tourner, à son gré, à l’honneur et au profit du jeune marquis ?
Il traverse des événements ou il est traversé par des événements ; soit ; mais, d’une part, il n’en est pas ébranlé en son for intérieur, Ils déchirent son âme et ne l’ébranlent pas, et, d’autre part, le principal événement, l’événement essentiel de la pièce, c’est, parbleu, bien lui qui le fait, qui le crée, par un acte de sa puissante volonté, par une décision du moi. Le personnage de Corneille est si peu subordonné aux événements qu’il est un créateur d’événements. […] Si l’on veut porter au théâtre un de ces événements qu’on appelle tragiques… deux voies sont ouvertes. […] Alors le personnage intéressant est la victime de l’événement. […] Quel événement !
Jusqu’à lui on ne se doutait pas de tout ce que pouvaient fournir d’intérêt, de vie, de drame mouvant et sans cesse renouvelé, les événements, les scènes de la Cour, les mariages, les morts, les revirements soudains ou même le train habituel de chaque jour, les déceptions ou les espérances se reflétant sur des physionomies innombrables dont pas une ne se ressemble, les flux et reflux d’ambitions contraires animant plus ou moins visiblement tous ces personnages, et les groupes ou pelotons qu’ils formaient entre eux dans la grande galerie de Versailles, pêle-mêle apparent, mais qui désormais, grâce à lui, n’est plus confus, et qui nous livre ses combinaisons et ses contrastes ; jusqu’à Saint-Simon on n’avait que des aperçus et des esquisses légères de tout cela ; le premier il a donné, avec l’infinité des détails, une impression vaste des ensembles. […] La vie de Saint-Simon n’existe guère pour nous en dehors de ses Mémoires ; il y a raconté et sans trop les amplifier (excepté pour les disputes et procès nobiliaires), les événements qui le concernent. […] Quand on lit aujourd’hui Saint-Simon après les événements accomplis et en présence de la démocratie débordante et triomphante (quelles que soient ses formes de couronnement et de triomphe), on se demande plus que jamais avec doute, ou plutôt on se dit sans hésiter sur la réponse : Est-ce qu’il y avait moyen de refaire ainsi après Louis XIV, après Richelieu, apres Louis XI, les fondements de la monarchie française, de la refaire une monarchie constitutionnelle aristocratique avec toutes les hiérarchies de rang ?
C’était sous ce titre que les sœurs du Destin s’étaient d’abord adressées à moi, me renvoyant ensuite aux événements à venir par ces autres paroles : Salut, toi qui seras roi. […] Dans le lieu où nous couchions, les cheminées ont été abattues par le vent : l’on a, dit-on, entendu dans les airs les lamentations, d’horribles cris de mort, et des voix prédisant avec des accents terribles d’affreux bouleversements, des événements confus, nouvellement éclos du sein de ces temps désastreux. […] C’est alors que la conformité du goût et du talent nous unit plus intimement, que j’allai plus souvent m’asseoir à leur vie de famille, et qu’ils vinrent eux-mêmes habiter plus fréquemment ces deux asiles de Saint-Point et Monceaux que la suite des événements politiques me laissait encore libres pour moi et pour mes amis.
Les événements de 1814 à 1815 le mirent hors de lui. […] Les événements qui suivirent la Révolution de 1848 me fortifièrent dans cette idée. […] Les événements de 1870 ne m’ont pas précisément guéri de mon pessimisme.
Besson publia, le 10 décembre, dans l’Événement, l’information : On nous apprend que M. […] Et en admettant même que, n’écoutant que vos instincts d’artiste, vous passiez outre et que vous braviez les événements, qui vous protégera à l’heure de la crise ? […] L’Evénement du 4 : M.
Dès lors, non seulement les conditions mentales n’ont aucune efficacité comme facteurs dans les événements du monde physique, mais on aboutit à nier l’influence des conditions mentales sur les événements mentaux. […] Selon l’intellectualisme, la nature de la conscience est uniquement de représenter, d’exprimer en soi des événements qui ne dépendent point d’elle, d’en donner ce que Leibnitz appelait une projection ou un symbole.
Enfin, puisque le théâtre n’est pas encore mort et qu’il a peut-être devant lui la durée cahin-caha, qu’on prête à cette heure à la religion catholique, moi qui ne crois pas au théâtre naturaliste, au transbordement, dans le temple de carton de la convention, des faits, des événements, des situations de la vraie vie humaine : voici ma conviction. […] Or, avec les nouveaux censeurs, — qui, je crois bien, sont toujours les anciens, — je n’ai pas seulement à appréhender qu’ils trouvent notre pièce ou trop légitimiste ou trop révolutionnaire ; par le fait cruel des derniers événements, j’ai à craindre qu’ils ne découvrent, en notre troisième acte — écrit en 1867, dans la prévision certaine de la guerre future, — des allusions, des manœuvres tendant à une agitation dangereuse pour nos relations avec la Prusse. […] Nous étions un peu poussés à cette pièce, il faut l’avouer, par une croyance à des événements prochainement graves.
Ces hommes, nul ne les a remplacés ; ils sont encore les plus élevés et les plus vigoureux, malgré l’âge qui vient et les événements qui les oppriment. […] Toutes les souffrances qui secouent l’Europe depuis soixante ans présagent l’événement et l’avènement : ce n’est point sans but que les nations sont livrées aux douleurs. […] Dans l’avenir préparé à travers les événements qui nous assaillent, quel sera le rôle de la littérature ?
D’autre part, Heymans a essayé de montrer comment un « abaissement de l’énergie psychique » pourrait modifier l’aspect de notre entourage habituel et communiquer l’aspect du « déjà vu » aux événements qui s’y déroulent. « Supposons, dit-il, que notre entourage habituel ne fasse plus résonner que tout bas les associations éveillées d’ailleurs régulièrement par lui. Il arrivera précisément ce qui arrive dans les cas où, après bien des années, nous voyons de nouveau des lieux ou des objets, nous entendons de nouveau des mélodies, que nous avons jadis connus mais que nous avons depuis longtemps oubliés… Or si, dans ces derniers cas, nous avons appris à interpréter la plus faible poussée des associations comme le signe d’expériences antérieures se rapportant aux mêmes objets que ceux d’à présent, on devine que, dans les autres cas aussi, dans les cas où, par suite d’une diminution de l’énergie psychique, l’entourage habituel déploie une efficacité associative très diminuée, nous aurons cette impression qu’en lui se répètent, identiquement, des événements personnels et des situations tirées du fond d’un passé nébuleux 51 » Enfin, dans un travail approfondi qui contient, sous forme d’auto-observation, une des plus pénétrantes analyses qu’on ait données de la fausse reconnaissance 52. […] Mon cabinet de travail, ma table, mes livres ne composent autour de moi une atmosphère de familiarité qu’à la condition de ne faire surgir le souvenir d’aucun événement déterminé de mon histoire.
Avant d’entendre la déposition du postillon sur les événements du Leichtenholtz, laissons Beaumarchais achever la sienne. […] Il s’en retourne à Langenfeld et pense aux événements de la journée. […] Événement, parce que l’ouvrage est signé du nom de M. Gustave Flaubert ; événement, parce que, la veille, toute la presse disait que ce chef-d’œuvre était impatiemment attendu depuis vingt-sept années ; événement enfin, parce qu’après lecture plusieurs journaux embouchaient encore la trompette. […] Car elle est seule contemporaine des événements, et elle est vraie, de la vérité de la prose.
Mes écrits de moins dans mon siècle, y aurait-il eu quelque chose de changé aux événements et à l’esprit de ce siècle ? […] Ce voyage nous est présenté comme un événement tout à fait considérable, comme un épisode de la mission historique de l’auteur. […] Et, à côté des portraits, il y a les récits des événements auxquels il a assisté, qu’il a vus de ses yeux, qu’il croit souvent avoir dirigés. […] Si les événements lui donnaient tort, il n’était pas embarrassé de prouver qu’il avait eu raison. […] Mais, sur le détail des événements, oui, il peut lui arriver de s’abuser lui-même.
Il paraît indispensable même pour mettre en jeu l’activité humaine : il est à l’origine de tous les grands événements historiques. […] C’est au bénéfice et pour l’excuse des hommes d’État qu’on exagère l’influence de la littérature et des idées sur les grands événements sociaux et politiques. […] Il suffit qu’on ait lu la correspondance de Flaubert et l’on sait le mal horrible que ces deux événements lui ont fait. […] Toutes choses créées par Dieu ou même fabriquées par les hommes, les objets et les événements demandent et reçoivent une interprétation, qui nous paraît un jeu, qui leur paraît l’intelligence fidèle de la vérité. […] » Il a raison, s’il entend que la chaîne des événements se déroule avec rigueur, en ce monde, et qu’il faut avoir prévu les épisodes qu’ensuite on appelle trop facilement les hasards.
Son premier grand roman et sa première grande comédie furent des événements publics. […] Les gens s’y abondonnent et deviennent les esclaves de l’événement. […] De fait, les événements sur la trame desquels se développe la broderie du style de M. de Goncourt se réduisent à un fait-divers de journal. […] A diminuer de plus en plus la part de l’exception et de la singularité, nos romanciers soi-disant réalistes en viennent à détruire dans leurs personnages jusqu’au dernier élément d’une existence propre La suppression des événements rares les conduit à la suppression même des événements quotidiens. […] C’est un de ces comparses éternels qui ne seront jamais assez énergiques pour imposer leur volonté même dans les plus humbles événements.
Les péripéties s’obtiennent par des raccourcis artificiels ; en supprimant plusieurs termes intermédiaires on produit le choc de deux événements, qui est essentiellement ce qu’on nomme : péripétie. Mais dans la vie les événements ne s’entrechoquent pas ; ils se développent, ils s’enchaînent, chacun naît d’un autre. […] Ils n’ont pas pour sujet le récit d’événements, mais simplement une masse d’idées et d’émotions qui n’a de commencement ni de fin. […] Il n’abandonne rien de lui aux événements qu’il traverse. […] Les événements, qui se succèdent sans relâche avec une humble fièvre, ne viennent que pour nous distraire d’elle, que pour l’empêcher de monter en nous.
De plus, un grand nombre des dates d’envoi sont fautives et incompatibles avec les événements dont il est question ; il y a eu des transpositions en certains passages, et tel paragraphe d’une lettre est allé se joindre à une autre dont il ne faisait point d’abord partie. […] A une date antérieure, le 4 février 1719, il est question, dans un autre billet de Bolingbroke à d’Argental, de je ne sais quel événement plus ou moins fâcheux survenu à l’aimable Circassienne ; je donne les termes mêmes sans me flatter de les pénétrer : « Je vous suis très-obligé, mon cher monsieur, de votre apostille ; mais la nouvelle que vous m’y envoyez me fâche extrêmement. […] J’adore mon aimable gouvernante ; mandez-moi des nouvelles de son cœur, c’est devant vous qu’il s’épanche. » Ce passage en sous-entendait beaucoup plus qu’il n’en exprimait, et l’année précédente il s’était passé un événement dont bien peu de personnes avaient eu le secret. […] Son frère manda cet événement à mon oncle95 sans nulle préparation.
Il écarte les accessoires étrangers à l’action, et tous ces incidents minutieux, importuns, qui entravent dans la vie réelle le cours des grands événements, afin de concentrer toute l’attention des spectateurs sur le dénouement où il précipite le drame. […] Les pièces finissent en général par le mariage, comme si le sérieux faisait son entrée dans ta vie avec cet événement. […] Le principe poétique domine dans la forme de la comédie nouvelle ; l’élément prosaïque est dans le fond, dans le sujet, dans cette ressemblance qu’on désire qu’elle ait, avec le monde tel qu’il est, avec un événement véritable. […] L’on reproche à la comédie d’intrigue de s’écarter du cours naturel des événements.
Il apprenait l’art d’égayer, de toucher, de parler d’amour ; il sortait ainsi des études arides ou spéciales ; il savait choisir parmi les événements et les sentiments ceux qui peuvent intéresser ou plaire ; il était capable de tenir sa place dans la bonne compagnie, d’y être quelquefois agréable, de n’y être jamais choquant. […] Si deux fois la chute de son parti semble abattre ou retarder sa fortune, il se tient debout sans beaucoup d’effort, par réflexion et sang-froid, préparé aux événements, acceptant la médiocrité, assis dans une tranquillité naturelle et acquise, s’accommodant aux hommes sans leur céder, respectueux envers les grands sans s’abaisser, exempt de révolte secrète et de souffrance intérieure. […] Si les écrivains veulent inventer, il faut qu’ils regardent non les livres et les salons, mais les événements et les hommes ; la conversation des gens spéciaux leur est plus utile que l’étude des périodes parfaites ; ils ne penseront par eux-mêmes qu’autant qu’ils auront vécu ou agi. […] Il donne aux gens des conseils applicables, quelque consigne bien claire, justifiée par les événements d’hier, utile pour la journée de demain.
Il a la sensibilité fiévreuse d’une femme qui part d’un éclat de rire ou qui fond en larmes au choc imprévu du plus léger événement. […] Ils ne se plaisent qu’à voir jouer les ressorts des passions, à combiner de grands systèmes d’événements, à construire de puissants caractères ; ils n’écrivent point par sympathie pour les misérables, mais par amour du beau. […] La diversité des événements que vous inventez n’est donc qu’une fantasmagorie amusante ; ils n’ont pas de lien, ils ne forment pas un système, ils ne sont qu’un monceau. […] Mais l’éducation de cette âme fut contraire à son génie ; son histoire a contredit sa nature, et son inclination primitive s’est heurtée contre tous les grands événements qu’elle a faits ou qu’elle a subis.
Et remarquez que vous ne sauriez lui épargner aucun détail de ce rôle, car les plus médiocres événements ont leur importance dans une histoire, et, à supposer qu’ils n’en eussent point, vous ne pourriez les juger insignifiants que par rapport à l’acte final, lequel, par hypothèse, n’est pas donné. […] Elles n’assisteraient plus alors aux mêmes événements ; or, par hypothèse, elles ont le même passé et le même présent, ayant la même expérience. — Il faut maintenant que vous en preniez votre parti : Pierre et Paul sont une seule et même personne, que vous appelez Pierre quand elle agit et Paul quand vous récapitulez son histoire. […] On assistera alors, en imagination, au phénomène que l’on veut prédire ; on saura à quel point précis de l’espace et après combien d’unités de temps ce phénomène se produit ; il suffira ensuite de restituer à ces unités leur nature psychique pour repousser l’événement dans l’avenir, et dire qu’on l’a prévu, alors qu’en réalité on l’a vu. […] Ainsi, quand nous nous remémorons le passé, c’est-à-dire une série de faits accomplis, nous l’abrégeons toujours, sans altérer cependant la nature de l’événement qui nous intéresse.
Elles semblaient ignorer les événements qui se sont passés si près d’elles.
Une promenade de Paul et Virginie, une averse torrentielle, la crise du départ, la tempête où se perd le Saint-Géran : voilà les événements et les ressorts de l’émotion.
Grosclaude13 ne sont, sans doute, que des bouffonneries improvisées sur les événements, grands ou petits, de la politique, du théâtre, de la littérature et de la rue.
Rien de moins « nécessaires » que tous les événements qu’on nous raconte, que les conclusions auxquelles s’arrêtent les personnages.
Bailey répond, comme on pouvait s’y attendre, que c’est notre ignorance de toutes les causes en jeu qui fait que les événements volontaires ne sont pour nous que probables : si nous les connaissions toutes, il y aurait une certitude parfaite.
Cet événement fut un coup de foudre pour sa cabale.
Alors commence ce fameux drame entre Adam et Ève, dans lequel on prétend que Milton a consacré un événement de sa vie, un raccommodement entre lui et sa première femme.
… À côté de ce superbe cadre d’événements dans lequel peut tenir cette fresque historique à tant de groupes (la vie de Napoléon, sa famille, son époque), on pourrait être beaucoup plus grand que lui et paraître petit encore… Mais, franchement, ce n’est pas même sous le coup terrible du contraste qu’il se rapetisse, se fond et disparaît.
« Les événements moraux — dit-il ailleurs — ne sont que des sensations transformées ou déformées. » Et, allant toujours : « Il n’y a plus aujourd’hui que le moi et la nature. » Certes !
Si quelqu’un veut éprouver toute l’indignation que la flatterie inspire ; s’il veut apprendre comment on ne laisse échapper aucune occasion de louer un homme puissant ; comment on s’extasie sur ses bonnes qualités, quand il en a ; comment on dissimule les mauvaises ; comment on exagère ce qui est commun ; comment on donne des motifs honnêtes à ce qui est vicieux ; comment on rabaisse avec art, ou sans art, les ennemis ou les rivaux ; comment on interrompt son récit par des exclamations qu’on veut rendre passionnées ; comment on se hâte de louer en abrégé, en annonçant que dans un autre ouvrage on louera plus en détail ; comment, et toujours dans le même but, on mêle à de grands événements, de petites anecdotes ; comment on érige son avilissement en culte ; comment on espère qu’un homme si utile et si grand, voudra bien avoir longtemps pitié de l’univers ; comment, enfin, dans un court espace, on trouve l’art d’épuiser toutes les formules, et tous les tours de la bassesse, il n’y a qu’à lire ces soixante pages, et surtout les vingt dernières.
Enfin, en plaçant le christianisme avec lui sur le trône, il fit la plus grande révolution qu’il y ait jamais eu dans les idées, les lois, les mœurs, l’esprit général des nations, changeant tout ce qui avait gouverné les hommes jusqu’alors, et devant influer, sans le savoir, sur presque tous les événements politiques et sacrés de l’histoire moderne ; tel fut le sort attaché au règne de Constantin.
Daunou, dans laquelle ses paroles, si rapides et si empressées qu’il les fasse, sont encore devancées par les événements. […] Il arrivait ainsi que la conclusion logique était en raison inverse du résultat que rendaient les événements, et qu’un coup d’œil plus étendu eût fait présager : cette conclusion si nettement déduite eût été triomphante, si les hommes eussent formé une classe de logique et de géométrie, une classe docile, et non pas un peuple. […] Il mérita le prix, et Napoléon Bonaparte, autre concurrent, et grand philanthrope, comme on sait, aurait eu vraisemblablement l’accessit ; mais les événements de 93 empêchèrent cette distribution publique et se chargèrent en même temps de répondre à la question de l’honnête académie en signes manifestes et foudroyants. […] Dans les premiers jours d’octobre 93 décrété d’arrestation avec les soixante-treize députés signataires de la protestation contre les événements des 31 mai et 2 juin, Daunou entrait dans les cachots pour n’en sortir qu’en octobre 94, après un an révolu. […] Les événements contradictoires des premières années lui apportèrent bien des transes, des froissements et des vicissitudes, mais aussi le réveil.
Il faut déplorer que l’on ait mal compris notre situation en Europe ; mais, pour tacher de recouvrer notre réputation, nous devons prendre garde de la compromettre davantage. » On voit que chacun reste dans son rôle ; mais ces rôles divers se reproduisent trop fréquemment dans la suite des événements, pour qu’on les puisse attribuer à la seule différence des âges. […] « Ce n’est pas, sans doute, cette absolue prévoyance de tous les temps, cette création précise de chaque événement, auxquelles le vulgaire aime à croire comme aux sorciers. […] Si l’on ne peut dire de lui qu’une fois la Révolution engagée, il ait dominé les événements, s’il les a trop suivis ou (ce qui revient au même) précédés dans le sens de tout à l’heure, il en a été l’instrument et le surveillant le plus actif, le plus intègre, le plus désintéressé ; quand ils ont voulu aller trop loin, à un certain jour, il leur a dit non, et les a laissés passer sans lui, au risque d’en être écrasé le premier ; en un mot, il a fait ses preuves de vertu morale. […] Personne ne connaît et ne respecte plus que moi la puissance de l’opinion, de la culture morale et des connaissances politiques ; je pense même que, dans une société bien constituée, l’homme d’État n’a besoin que de probité et de bon sens ; mais il me paraît impossible de méconnaître, surtout dans les temps de trouble et de réaction, le rapport nécessaire des événements avec les principaux moteurs. […] Nous avons eu le plaisir de prévoir cet événement et la bonne fortune de le préparer. » Ainsi, La Fayette se félicite de l’émancipation de l’Amérique du Sud, et il ne songe à aucune restriction dans son espoir.
Il peut vous donner sur chaque événement et sur chaque objet un procès-verbal de circonstances sèches, si bien lié et si vraisemblable qu’il vous fera illusion. […] Regardez comme lui les détails physiques de la science, de la religion, de l’État, et réduisez comme lui la science, la religion et l’État à la bassesse des événements journaliers ; comme lui, vous verrez, ici, un Bedlam de rêveurs ratatinés, de cerveaux étroits et chimériques, occupés à se contredire, à ramasser dans des bouquins moisis des phrases vides, à inventer des conjectures qu’ils crient comme des vérités ; là, une bande d’enthousiastes marmottant des phrases qu’ils n’entendent pas, adorant des figures de style en guise de mystères, attachant la sainteté ou l’impiété à des manches d’habit ou à des postures, dépensant en persécutions et en génuflexions le surcroît de folie moutonnière et féroce dont le hasard malfaisant a gorgé leurs cerveaux ; là-bas, des troupeaux d’idiots qui livrent leur sang et leurs biens aux caprices et aux calculs d’un monsieur en carrosse, par respect pour le carrosse qu’ils lui ont fourni. Quelle partie de la nature ou de la vie humaine peut subsister grande et belle devant un esprit qui, pénétrant tous les détails, aperçoit l’homme à table, au lit, à la garde-robe, dans toutes ses actions plates ou basses, et qui ravale toute chose au rang des événements vulgaires, des plus mesquines circonstances de friperie et de pot-au-feu ? […] Partridge lui-même : est-il probable que j’aie été assez extravagant pour commencer mes prédictions par la seule fausseté qu’on y ait jamais prétendu trouver », sur un événement domestique si prochain, où la découverte de l’imposture devait être si facile ? […] Rien d’agréable dans la fiction ni dans le style ; c’est le journal d’un homme ordinaire, chirurgien, puis capitaine, qui décrit avec sang-froid et bon sens les événements et les objets qu’il vient de voir ; nul sentiment du beau, nul apparence d’admiration et de passion, nul accent.
C’est vers cette époque, dans la dix-huitième année de l’empire de Tibère, que se place le plus grand événement des annales humaines, le martyre du divin législateur. […] Il avait fait disposer sur la route de nombreux signaux pour être averti de l’événement ; et lui-même se tenait en observation sur la tour la plus élevée de son île. […] Macron, sur les avis de Chariclès, attendait l’événement, et avait tout préparé pour faire régner Caïus. […] Mais les aventures qu’il raconte offrent une variété assez piquante ; la succession des événements est rapide ; le merveilleux, naturel ; le style, un peu affecté, n’est pas sans éclat. […] De son temps, la tragédie était conçue simplement comme une représentation d’événements singuliers ou terribles, qui se succédaient sans unité ni de temps ni de lien.