Marier sa fille et la marier bien, l’élever, de longue main, en vue de ce grand fait du mariage qu’il croit la destinée la plus sublime de la femme, ce notable embarras qui a tant fait gauloiser l’esprit français, cette vieille difficulté que les moralistes de l’ancien temps, les moralistes anti-rêveurs, croyaient éternelle, — comme, du reste, ici-bas, toutes les manières d’être heureux, — Alexandre Weill a cru qu’il pourrait, en s’y prenant bien, la diminuer, ou complètement s’en rendre maître. Il a cru, l’habile homme ! […] Weill est un moraliste qui ne croit point à la supériorité de l’homme sur la femme : « Il faut qu’un homme soit bien sottement infatué de son sexe — dit-il, presque avec colère, — pour pouvoir admettre un instant (quoi ! […] Cela n’est pas, comme vous voyez, très saisissant ni très original, mais, en revanche, c’est un peu grossier, non pas dans les mots, mais dans le fond des choses ; car la science, encore plus que le latin, brave l’honnêteté et s’en croit le droit. […] Qu’a-t-elle besoin de Dieu, en effet, puisqu’elle peut inventer son bonheur et sa vertu à elle seule, et, le croirez-vous !
Parce qu’il y a eu un Saint-Simon qui a fait des mémoires sublimes, voilà que la folie des mémoires prend toutes les têtes et qu’on les croit tous sublimes, de cela seul qu’ils sont des mémoires ! […] D’étiquette, de carreau, de tabouret, de bonnet, de bougeoir, de façon de donner la chemise, de toutes ces chinoiseries dignes de Pékin, et qui sont le revers de la cour de Louis XIV, nous en avions assez déjà dans les Mémoires de Saint-Simon, qui ne nous les épargne pas ; car il y croyait comme un dévot croit à son culte ! […] … Lui, le duc de Luynes, je le veux bien, il pouvait croire, toujours en sa qualité de grand seigneur, qui veut que ses enfants vivent comme lui, faire acte de vertu prévoyante en leur apprenant les détails inouïs qu’il leur rapporte : mais c’était là une affaire de famille, et d’entre soi, qui devait mourir et s’engloutir avec la famille. […] » À ce que l’on croit ! […] Mais le à ce qu’on croit !
À propos de ce chapitre de la santé, la soi-disant Claire écrira à Jean-Jacques : « Avez-vous pu croire que nous en ignorassions le déplorable état ? […] » Je crois sentir, en un mot, dans ce style si régulier, si ferme, si admirable aux pages heureuses, un fond de prononciation âcre et forte, qui prend au gosier, un reste d’accent de province. […] D’après ce portrait, qui est pourtant bien le mien, vous allez me croire belle comme un ange ? […] Mariée à un homme peu digne, et de qui elle finit par se séparer sur le conseil et du consentement de sa famille, elle n’abusa point de son malheur pour se croire le droit de se consoler. […] Elle eut à se séparer de son mari et crut devoir répudier même son nom ; elle se fit appeler Mme de Franqueville.
Pas autant qu’on le croirait. […] vous croyez qu’on pourrait le gagner ? […] Croyez-vous qu’une pension de six mille livres sur une abbaye fût assez ? […] Je déteste la société, parce qu’on n’y croit pas à la bonté morale. […] Les hommes, je le répète, ne croient ni à la probité ni à la bonté morale.
Le croirait-on ? […] Ne croyez pas à Michelet ! […] Mais, en théologie, je ne les crois pas gigantesques. […] Croirez-vous à cette impuissance ? […] Mais, le croira-t-on ?
L’homme moral est plus tôt formé qu’on ne croit. […] Il nous met presque dans l’alternative ou de ne croire à aucune loi régulatrice, ou de croire avec lui. […] Je ne cesserai de le dire comme de le croire, l’homme ne vaut que parce qu’il croit. Qui ne croit rien ne vaut rien. Ce n’est pas qu’il faille croire des sornettes ; mais toujours vaudrait-il mieux croire trop que ne croire rien.
Je ne sais, et à vrai dire je crois la question impertinente ; car il faut s’arrêter aux notions simples. […] Donc l’humanité entière a cru à Dieu. […] Débarrassé du soin de se faire son symbole et même de le comprendre, on peut, après cela, vaquer en toute sécurité à ses affaires, en disant : cela ne me regarde pas ; dites-moi ce qu’il faut croire, je le crois. […] L’homme mûr ne peut plus croire ce que croit l’enfant ; l’homme ne peut plus croire ce que croit la femme ; et ce qu’il y a de terrible, c’est que la femme et l’enfant joignent leurs mains pour vous dire : « Au nom du ciel, croyez comme nous, ou vous êtes damné. » Ah ! pour ne pas les croire, il faut être bien savant ou bien mauvais cœur !
Émery ; il n’y en avait, je crois, que deux qui eussent des souvenirs d’avant la Révolution. […] Je n’ai pas cru respectueux pour la foi de tricher avec elle. […] Je crois que toi, du moins, tu saurais le comprendre. […] Ma sortie du séminaire sera pour ma mère une énigme inexplicable ; elle croira que c’est pour un caprice que je l’ai tuée. […] Je vous avouerai que je crois avoir trouvé dans quelques écrivains allemands le vrai mode de christianisme qui nous convient.
Je ne le crois pas. […] Je ne le crois pas. […] le croirait-on ? […] Comment le croire ? […] Je ne le crois pas.
Si d’ailleurs ces peintures sont aussi fidèles que le paraît croire M. […] Mais si — comme on le croit généralement et comme M. […] C’est ce que Pascal a cru, et c’est ce que nous croyons comme lui. […] On le peut ; et je le crois dans une certaine mesure. […] Mais leur homme idéal et abstrait, ils l’ont cru bon, ils l’ont cru perfectible, ou, si l’on aime mieux, ils ont cru et ils ont enseigné, par une conception que l’on pourrait croire imitée du platonisme, si l’on n’en connaissait maintenant les liaisons avec le cartésianisme, que le vice était synonyme d’ignorance, et, réciproquement, que la science était institutrice de vertu.
Prendre tant de peine pour prouver qu’un ouvrage est mauvais, c’est presque laisser croire qu’il peut n’être pas tout à fait médiocre. […] Ce qu’on voudrait faire croire au public, c’est que nous avons dit qu’il suffisait de raturer pour avoir du talent. […] Croit-il qu’il me serait difficile de découvrir chez lui un mot douteux, une expression hâtive ? […] Albalat croit tout le temps que Pascal joue avec les mots, que sa pensée dépend des mots et qu’un nouveau degré de condensation en augmenterait beaucoup la valeur. L’illusion est naturelle à un esprit nourri de rhétorique classique. » Je ne crois pas seulement que Pascal joue avec les mots ; je crois qu’il joue aussi (dans le meilleur sens) avec sa pensée ; je crois qu’il la change, qu’il la pousse, qu’il la renforce ; et, comme il lui faut des mots pour exprimer ce qu’il sent, je crois, en effet, que sa pensée dépend souvent des mots, mais je crois aussi que ses mots dépendent également de sa pensée et qu’il trouve d’admirables mots par la seule force de sa pensée.
… On me dit que la Revue Contemporaine n’a pas rendu l’esprit et je le crois bien, mais cela veut dire qu’elle n’est pas morte… Presque soufflée un jour par le mécontentement d’un ministre, elle a protégé assez adroitement contre ce vent tout-puissant son petit bout de bougie et elle s’obstine à existe. […] Ils croyaient peut-être — toujours fats ! […] Eh bien, pas un abonné de ce journal, dont il était la vie et la gloire, n’a bougé, et je crois même qu’il en est venu d’autres ! […] Mais ce serait une calomnie, si l’on en croit les Mémoires d’un Bourgeois de Paris. […] Quoi qu’il en soit, il le crut utile.
Maurice Bouchor a osé… Ce moderne si fier, si enivré d’être un moderne, a cru qu’il pourrait moderniser Faust. […] Mais on ne joue pas avec la légende du Diable sans bientôt y croire. […] Le Christianisme a pénétré si avant dans son âme que je ne crois pas qu’il lui soit possible de l’en arracher… Et si, par impossible, il l’arrachait de son âme, il ne l’arracherait pas de son talent. […] Croyait-il au diable, ce démoniaque ?… Il devait y croire, en se regardant… Du reste, je l’ai dit aux premières lignes de ce chapitre, Maurice Bouchor est trop près des premières impressions de son éducation poétique pour avoir pu s’en abstraire et les effacer entièrement de sa pensée.
Chacun croyait ce qu’il voulait croire, et chacun croyait également sans fondement. […] On entoura donc les médecins, on les chambra ; on fit envisager aux honnêtes, ou à ceux qu’on croyait tels, combien le roi avait été frappé de l’idée de cette troisième saignée, combien il se croirait malade s’il se la voyait faire, et quel était le danger de la peur pour un homme de cette faiblesse et de cette pusillanimité. […] Lorry avait dit à M. d’Aiguillon que l’état du roi pouvait devenir inquiétant ; mais la maîtresse et son favori n’en croyaient encore rien et n’en voulaient rien croire. […] On aura peine à croire que cet acte de piété filiale ait excité aussi peu qu’il l’a fait l’intérêt public. […] d’Aiguillon, tout le monde croyait le roi à deux jours de sa mort.
O tigres défiés par d’autres tigres, vous croyez donc passer à l’immortalité ? […] Que feu M. de Voltaire m’ait cru digne de sa colere, il m’a fait honneur, & j’ai l’orgueil de croire que je n’en étois pas indigne. […] Ce Discours a paru pour la premiere fois à la tête de la quatrieme édition publiée en 1779 ; comme il a été fort goûté du Public, on n’a pas cru devoir le supprimer. […] Si j’en crois le bruit public, c’est maintenant en France l’esprit du jour ». […] Croira-t-on que, pour procurer du débit à son Ouvrage, qui n’en avoit point sous son premier titre, il ait osé le changer, pour lui donner le titre du mien ?
Elle mourut subitement le quatrième jour et quand on la croyait mieux. […] Et tout d’abord le maréchal crut devoir prendre une précaution d’homme sage et qui se préoccupe à temps des convenances. […] Je crois que cela lui ira fort bien. […] Soit dit entre nous, cette patente l’a satisfait et a réparé sa réputation qu’il croyait perdue. Voilà ce qu’il pense, et moi je crois que c’est une chose embarrassante pour le roi et qui empêchera que l’on ne se serve de lui autant qu’il le croit.
Savez-vous ce qu’il a cru faire avec son livre de l’Amour ? […] Il crut l’impétueux. Il le crut avec cette simplicité sainte, ordinaire aux hommes qui se sentent le canal d’une grande grâce. […] Il croit manquer de respect quand il dit : une femme. […] Le crustacé, un retardataire qui ne croit pas au progrès et qui rit !
je ne le crois pas. […] Il était permis de croire que M. […] Nous ne le croyons pas. […] Ce château qu’il croyait perdu sans retour, elle l’a racheté. […] Je ne crois pas que M.
Que croit-il de l’homme ? […] Je ne le crois pas. […] que croit-il ? […] Le croira-t-on ? […] Je ne le crois pas.
De tout cela, je crois avoir exploré et retenu l’essentiel. […] C’est avec le coeur qu’il croit. […] Je ne crois que difficilement à la douleur métaphysique. […] Tant il avait raison, et plus encore qu’il ne croyait ! […] Sincèrement, je ne me sentirais pas diminué si je croyais ce que Pascal, Racine et Bossuet ont cru.
Si l’on me demande si je crois à la matière, je demanderai si l’on accepte cette définition. Si on l’accepte, je crois à la matière ; et ainsi font tous les Berkeleyens. Dans tout autre sens, je n’y crois pas. […] Je crois que mon esprit existe, même quand il ne sent pas, ne pense pas et n’a pas conscience de son existence. […] à croire à une possibilité permanente de ces états.
C’est du cosaque ratatiné… Quand on a les raisons que croit avoir la dame cosaque du livre de M. […] C’est qu’après l’avoir lue, cette femme indisciplinée qui ne relève que d’elle-même, — qui a l’ivresse et la folie du plus satané orgueil que le diable, auquel elle ne croit pas, mais à qui elle fait croire, ait jamais départi à une aimable femme, on n’a plus sous les yeux qu’une personne ou assez modeste, ou assez prudente, ou assez sournoise pour se mettre derrière le nom de M. […] Vous verrez si vous n’obtenez pas les mêmes cosaqueries de conduite, si être Cosaque, c’est être extravagant, ce que je ne crois point pour l’honneur de l’Ukraine ! […] Aime-t-on, a-t-on réellement aimé, dans ce livre de Souvenirs, qu’un critique, qui croit un peu trop vite ce qu’on dit, appelait dernièrement les indiscrétions de l’amour ? […] La dame cosaque des Souvenirs peut très bien n’avoir pas aimé son Monsieur X…, mais au ton de son livre, puisque personnellement je n’ai pas l’honneur de la connaître, je ne crois point qu’elle l’ait aimé, et je vais aller bien plus loin, je vais désespérer ses amoureux, je ne crois pas qu’elle puisse jamais aimer personne !
Nous croyons qu’il n’en restera rien, mais, prenez garde ! […] Forgues, on le voit bien, et qui sera plus longtemps qu’ils ne croient désagréable aux philosophes, même aux plus résolus et aux plus fendants. […] L’auteur de l’Essai sur l’indifférence, ce logicien ardent, cet esprit péremptoire, ce polémiste formidable qui vivait sous cette visière baissée de son génie, était, le croira-t-on ? […] C’est elle qui lui fit écrire ce mot d’avenir à la tête de son journal, le plus grand acte de sa vie, et ce fut elle encore qui le fit croire à l’avenir de l’humanité, avec l’obstination d’un utopiste de Bretagne. […] Cette légèreté, qui est la plus meurtrière des forces, lui manquait ; cette goutte d’éther qui tue, il ne l’avait point, ou du moins on pouvait croire, d’après ses livres, qu’il ne l’avait pas.
Je crois très fort qu’on peut se fier à lui. […] On se rappelle le mot de Hégel mourant : « Je croyais qu’il m’était resté un disciple qui me comprenait, et je n’ai plus que moi ! […] Il croit, comme Littré et peut-être même avant Littré, que l’homme vient du singe, et voici ses propres paroles, recueillies par M. […] Contrairement à tout ce que croyait Schopenhauer et probablement à tout ce que croit M. […] Il a cru, comme tous les métaphysiciens, que la métaphysique est une science, et non un exercice… et il s’est trouvé semblable à l’enfant qui fait avec un jeu de dominos des constructions superbes, qui toujours s’écroulent… Il ne reste jamais que des dominos !
Toujours est-il qu’elle ne le crut pas. […] Biré n’a pas cru qu’il lui fût interdit de faire. […] On est tenté de le croire d’abord. […] Car, sont-ils aussi grands qu’il le croit ? […] Croirons-nous que l’homme s’y régénère ?
Deux hommes, distingués par leurs talents, et appelés à une carrière illustre, veulent se communiquer leurs desseins, ils souhaitent de s’éclairer ensemble ; s’ils trouvent du charme dans ces conversations où l’esprit goûte aussi les plaisirs de l’intimité, où la pensée se montre à l’instant même de sa naissance, quel abandon d’amour-propre il faut supposer pour croire qu’en se confiant, on ne se mesure jamais ! […] si l’on n’est pas content de l’activité de son ami, si l’on croit avoir à s’en plaindre, à la perte de l’objet de ses désirs viendra bientôt se joindre le chagrin plus amer de douter du degré d’intérêt que votre ami mettait à vous seconder. […] Mais tous ces mouvements généreux que produit le plus beau des sentiments des hommes, la valeur, sont plutôt les qualités propres au courage qu’à l’amitié ; lorsque la guerre est finie, rien n’est moins probable que la réalité, la durée des rapports qu’on se croyait avec celui qui partageait nos périls. […] Et d’ailleurs, celle qui croirait posséder l’ami le plus parfait et le plus sensible, l’amie la plus distinguée, sachant mieux que personne tout ce qu’il faut pour obtenir du bonheur dans de telles relations, serait d’autant plus éloignée de conseiller comme la destinée de tous, la plus rare des chances morales. […] L’amour se passerait bien plutôt de réciprocité que l’amitié ; là où il existe de l’ivresse, on peut suppléer à tout par de l’erreur, mais l’amitié ne peut se tromper, et lorsqu’elle compare, elle n’obtient presque jamais le résultat qu’elle désire, ce qu’on mesure paraît si rarement égal ; il y a quelquefois plus de parité dans les extrêmes, et les sentiments sans bornes se croient plus aisément semblables.
moi aussi, j’ai cru quelque temps que tout était fini pour notre vieille Europe. […] ce fut alors qu’il fut permis de croire à la fin de toutes choses. » Mais cette perspective funèbre ne dura pas longtemps pour M. […] Lui-même il a changé sa pensée en la continuant, et, quand il croit l’avoir achevée, ceux qui le lisent la changent et l’achèvent encore. […] « Allez, croyez-moi, dit le vieillard au jeune homme par la bouche de M. […] Il est chrétien, c’est-à-dire il croit à la révélation apportée au monde une fois pour toutes par Jésus, à l’excellence divine de son précepte, à la destinée humaine qui se dirige à cette seule clarté au travers d’une vallée d’épreuve et d’exil ; il croit même au dogme un, à la lettre sacrée qui n’est pas à remanier.
Comment croire ces philosophes ? […] Mais, notez-le, ceci est essentiel : à moins de croire par instinct, comme les simples, on ne peut plus croire que par scepticisme : désespérer de la philosophie est devenu la première base de la théologie. […] Nous croyons à l’œuvre des temps modernes, à sa sainteté, à son avenir, et vous la maudissez. […] C’est comme si l’on croyait enrichir la France en convertissant la Colonne en monnaie. […] Je le crois sans peine.
Je le crois aussi. […] Je le crois encore. […] Je crois devoir le donner ici. […] Je crois que la traduction de MM. […] Il ne croit ni n’espère.
L’auteur se crut obligé, dans la préface de la seconde édition (1789), de donner quelque explication en manière d’apologie, une espèce de satisfaction au sexe ; mais il en sut faire une piqûre de plus28. […] Il tend à diminuer beaucoup les causes et ne croit nullement à ces nécessités inévitables qu’on a proclamées depuis. […] Ne croyez-vous pas qu’il viendra un temps où les lumières seront répandues généralement, où tous les hommes seront instruits ? […] Vous vous croyez trop faible pour sortir de votre lit, et vous y faites, si la conversation est animée, des sauts d’anguille ; on croit être à votre chevet, et vous retournant comme Crispin médecin, on se trouve à vos pieds. — Vous ne savez pas, lui disait-il encore, que vous m’êtes nécessaire pour me remonter : vous êtes de l’éther pour moi. […] [NdA] Comme pendant et contrepartie de cette idée qu’on doit faire peu de confidences à l’âge où l’on vieillit et où l’on perd, M. de Meilhan avait dit, une autre fois, avec beaucoup de justesse : « L’homme a besoin, quand il est jeune, de se répandre ; il se plaît à faire des confidences ; il ne se connaît pas et se croit un être curieux et rare ; il n’a pas enfin la force de garder son secret, et la présomption le porte à croire qu’il inspire un intérêt sincère qui le fera écouter avec plaisir. »
Il semble croire que l’esprit de ces farces antiques a pu se perpétuer dans l’original moderne, et lui-même, le petit abbé, il en avait hérité quelque chose, même la bouffonnerie et la licence. […] Il ne croyait pas comme eux (et tant s’en faut !) […] Quand il avait dit d’un homme : « C’est un économiste, et rien de plus », il le croyait jugé et retranché de la sphère des hommes d’État. […] Ce qu’on sent trop d’ailleurs dans ces Dialogues, et ce que Galiani a pris soin plus tard de nous confirmer en toutes lettres, c’est que son Chevalier Zanobi, qui représente l’auteur, « ne croit ni ne pense un mot de tout ce qu’il dit ; qu’il est le plus grand sceptique et le plus grand académique du monde ; qu’il ne croit rien en rien, sur rien de rien ». […] En tout, Galiani croyait à une doctrine secrète, à un fin mot que peu de gens sont appelés à pénétrer, et que de très grands talents eux-mêmes ne soupçonnent pas.
Je ne le crois pas, et Béranger ne l’a pas cru non plus. […] Pour ma part, je ne le crois pas. […] Je ne le crois pas. […] Je ne le crois pas. […] Je crois que M.
J’ai été assez étonné de lui trouver l’esprit si libre, et il m’a paru plus spirituel que je ne le croyais. » Et quelques jours après (25 mars) : « … Chateaubriand a parlé de religion chez Mme de Duras ; il la ramène sans cesse, et ce qu’il y a d’assez étrange, c’est le point de vue sous lequel il la considère : il en croit une nécessaire au soutien de l’État, il aime les souvenirs, et il s’attache à celle qui a existé autrefois dans son pays ; mais il sent fort bien que les restes auxquels il veut s’attacher sont réduits en poudre ; il croit nécessaire aux autres et à lui-même de croire ; il s’en fait une loi, et il n’obéit pas. […] Le livre le surprit en bien et dépassa de beaucoup son attente : « Il est, disait-il, beaucoup plus fort de pensées, de justesse et de précision dans le style que je ne l’en croyais capable. » Et il ajoutait naïvement : « Il y en a bien les trois quarts que je me ferais honneur, de signer. » Je le crois bien. […] Je ne dis pas que ce soit faux ; mais je crois bien que, sous Louis XIV, du temps de la vieillesse de Mme de Maintenon, on disait la même chose. […] Avec indulgence et faveur, je le crois. […] Je crois bien que j’en ressens plus encore, parce que je reconnais l’auteur à chaque page, et que jamais confession n’offrit à mes yeux un portrait plus ressemblant.
Je compte assez sur votre amitié pour croire que la distance ne la diminuera point. […] Vous ne sauriez croire le plaisir que me font vos lettres. […] Il s’est embarqué volontairement, mais il ne croyait pas le voyage si long. […] Je crois que je ne balancerais pas à m’embarquer avec ces Argonautes du Nord. […] Newton, qui lе croirait ?
Un thaumaturge de nos jours, à moins d’une naïveté extrême, comme cela a eu lieu chez certaines stigmatisées de l’Allemagne, est odieux ; car il fait des miracles sans y croire ; il est un charlatan. […] Presque tous les miracles que Jésus crut exécuter paraissent avoir été des miracles de guérison. […] Guérir était considéré comme une chose morale ; Jésus, qui sentait sa force morale, devait se croire spécialement doué pour guérir. […] Une facilité étrange à croire aux démons régnait dans tous les esprits. […] Même ceux qui ne croyaient pas en lui étaient frappés de ces actes et cherchaient à en être témoins 765.
Ce qu’ils ont accompli tout dernièrement en Australie, ils l’ont accompli autrefois aux Indes, en Amérique, au Pérou, au Japon, en Chine, partout… Personne ne l’ignore et la philosophie a cru l’expliquer. […] Sa force est incommunicable à ceux qui ne croient pas en elle. […] Mais l’Angleterre, qui ne croit qu’aux œuvres de l’homme, et qui, nous ne le nions pas, a de bonnes raisons pour y croire, l’Angleterre, tout en témoignant de ce fait, n’a rien compris à ce qu’il cache. […] … Nous le croyons, et c’est notre espoir. […] Peut-on croire, enfin, que la mobilité philosophique des libres penseurs ne finira pas par être un obstacle et même un écueil à toute entreprise de ce genre ?
On ne le croyait pas, ou du moins on ne le croyait plus. […] Il n’était plus qu’un gros chanoine de la cathédrale des lettres, si les lettres avaient une cathédrale, mais les drôlesses croient à peine en Dieu ! […] Je crois qu’elle ne pousserait que dans l’esprit de ceux qui ne l’auraient pas remarquée… Je puis croire à Ninon. […] Mais je ne crois pas au phénix. […] Les cent ans dans lesquels nous avons vu crouler ce monde que Diderot croyait peut-être éternel !
Chaque famille spirituelle a maintenu ses droits, mais sous leur forme la plus pure, et par là même s’est trouvée toute proche des autres familles qu’elle aurait cru plus ennemies. […] Je ne crois pas, mais sait-on jamais ! […] Je l’ai cru longtemps, et cela me désespérait ; bien souvent je me suis dit, en écoutant mes camarades : « La guerre dure trop longtemps ! […] En 1914-1915, je crois que le changement avait surtout été en surface. […] Ce sont maintenant nos anciennes petites idées qui paraissent en surface, et si nous les défendons encore parfois, souvent nous n’y croyons plus.
Je ne le crois pas. […] C’est encore, pour ma part, ce que je ne crois pas. […] J’ose croire, pour ma part, exactement le contraire. […] Est-ce qu’il croyait avoir touché le port ? […] Pas plus que nous elle ne croit à « Vénus et ses feux redoutables » ; si elle y croyait, nous ne l’en croirions pas ; et comme à l’entendre parler on dirait qu’elle y croit, la conséquence est assez évidente.
Lorsqu’il publia le Siècle de Louis XIV, le président Hénault, auquel il avait demandé des critiques, crut pouvoir lui en adresser quelques-unes ; il lui reprochait sur quelques points le trop d’esprit. […] vous nous croyez aussi par trop honnêtes femmes. » Il était plus sérieux et valait mieux que cela en mainte circonstance. […] Je crois cependant qu’on l’a trop exalté ; mais l’excès est l’esprit du siècle, et peut-être l’a-t-il toujours été du Français. […] Il eut une première douleur soudaine ; puis rassuré par les lettres de ses amis, qui ne lui parlaient pas de ce malheur, il crut à quelque méprise et espéra. […] En revenant en France, la douleur dans l’âme, il écrivait à l’un de ses amis : « Croiriez-vous, ce qui est fort en pensant à une personne centenaire, que l’espoir de la revoir, après l’erreur où j’ai été, ne s’efface que successivement de mon esprit ?
Le lendemain de ce songe, dans son innocente simplicité, il croyait réellement s’être nourri dans le ciel du pain du Seigneur, et il le racontait à tout le monde. […] Quelques lecteurs seront peut-être curieux de savoir quel était ce fameux argument dont Anselme se croyait l’inventeur, et sur lequel il comptait tant. […] Anselme, dans sa prétention, avait au moins cela de sage, qu’il ne proposait l’argument que comme une démonstration confirmative pour ceux qui croyaient déjà. […] Cependant, il ne faut pas croire que cette modestie véritable dût en faire un prélat complaisant, indifférent à ses droits, prompt à sacrifier les intérêts commis à sa garde. […] Royer-Collard, on peut le croire, était injuste, car il parlait d’un régime où, à défaut d’élévation, il se faisait encore de belles applications de talent et où il se poursuivait bien des études honorables.
Mme Colet commença, je crois, sa célébrité par des vers. […] Seulement, ici, dans ce livre de Lui on aurait pu croire que, puisqu’il s’agissait d’un amour partagé, ce qui ailleurs, n’était qu’un écho allait devenir une voix. […] … Les Derniers Marquis et les Derniers Abbés, si on en croit l’ambition de leurs titres, sont de ces livres-là. […] Mme Colet était, je crois, fille d’un bourgeois. […] J’aime mieux ne pas la croire que de croire à ces hontes… et j’ai moins chance de me tromper.
dans l’élégance de Pellisson, on croit sentir qu’il apprit d’abord la meilleure langue française, surtout par les livres. […] Il étendit la main, et fit dire à cette petite réunion qui se croyait obscure : « Je vous adopte ; soyez à moi, soyez de l’État ! […] Je crois qu’il y a plus de chances pour qu’on s’égare aujourd’hui en croyant si bien savoir ces antiques et lointaines choses. […] Livet croit devoir ajouter en note, par manière de restriction : « La Bruyère est moins original qu’on ne le dit ici. […] Cependant le public y croit, et, malgré ce que je dis, il pourra bien continuer d’y croire.
Il se croyait corrigé par l’expérience : l’était-il en effet ? […] On le crut mauvais intendant, parce qu’il était trop bon. […] Le bien de tous se serait fait, j’aime à le croire, mais certainement de la manière la plus désagréable pour chacun. […] [NdA] C’est M. de Tocqueville qui a cru faire cette découverte dans son livre de L’Ancien Régime et la Révolution ; si c’en est une, M. […] Quand il croit avoir bien argumenté et dans les formes, M. d’Aube ne doute jamais du résultat.
M. d’Arneth, toutefois, a cru devoir en faire une publication allemande, en y mettant l’avertissement et les notes en allemand. […] Il y a dedans beaucoup de phrases, de bassesse et de fausseté ; malgré cela, j’ai cru devoir en paraître la dupe et croire à tout ce qu’il disait. […] Je veux prévenir cela et vous conjure de croire aux avis d’une mère qui connaît le monde et qui idolâtre ses enfants et ne veut passer ses tristes jours qu’en leur étant utile. […] Je crois ces articles exagérés, mais j’ai cru qu’il était nécessaire que vous soyez informée des bruits qui courent, vous aimant si tendrement. […] Qui n’aurait cru, à cette date, de telles alarmes exagérées ?
Déjà les peuples l’y poussaient et étaient disposés à l’avance à tout croire d’elle dans leur dévotion, à tout accepter à genoux. […] Elle répondit qu’elle croyait bien que c’était fête en effet. […] Elle croyait fermement à la réalité et à la divinité de ses voix ; comme tous les voyants, elle croyait tenir l’esprit à sa source et jaillissant du sein de Dieu même. […] Aussi, dans le procès de réhabilitation qui se fit depuis, ne trouva-t-on pas Rome aussi empressée, aussi bien disposée qu’on aurait pu croire. […] Il en reste, je crois, une dernière à dégager des pièces aujourd’hui publiées par M.
et vous vous croyez un grand Lama qui fait des bijoux avec les déjections… de sa pensée ! […] Nous aurions pu le croire formidable ; mais avec un livre, nous pouvons le juger. […] Or, cette critique qu’on varie, mais qu’on ne change pas, a-t-elle réellement entamé ce qu’elle a cru si aisément détruire ? […] Renan ne craint pas de dire qu’il crée la sainteté de ce qu’il croit et la beauté de ce qu’il aime. […] Renan, s’il dit réellement ce qu’il veut dire et s’il croit ce qu’il affecte de savoir !
Renan de ne pas assez croire et d’être trop gai. […] » Ils sont là une petite bande qui, sous la conduite de M. de Vogüé, vont répétant à journée faite : « Croyons ! croyons ! […] Croire que l’homme est capable de vérité, croire que le monde a un sens, le chercher, croire qu’on a le devoir de conformer sa vie à ce qu’on a pu deviner des fins de l’univers, etc…, ce n’est pas la foi du charbonnier, du derviche, ni du nègre fétichiste ; mais j’imagine pourtant que c’est une foi. […] Je crois, en résumé, qu’on exagérerait à peine en disant que le vrai Renan est précisément le contraire de celui que se sont fabriqué les neuf dixièmes des Parisiens.
Il affecte de croire que toute ma « vivante démonstration de l’Art d’écrire se réduit à avoir blâmé les assonances et les répétitions des grands écrivains ». […] « Je ne crois pas, dit-il, qu’on doive demander des leçons de style aux grands écrivains. […] Pélissier nous excusera de préférer l’opinion de ces trois auteurs, pour ne citer que ceux-là, et d’avoir écrit un ouvrage dont ils nous indiquaient si clairement l’utilité, le sujet et même le titre, sans qu’ils crussent pour cela se « rabaisser » ni rabaisser n’importe qui. […] A l’en croire, tout grimaud d’école, pourvu qu’il y mît le temps et l’étude, deviendrait un Chateaubriand. […] Je serais en démence ou le dernier des effrontés, si j’avais publié trois consciencieux ouvrages pour démontrer que tout le style consiste dans le pastiche et pour laisser croire qu’avec quelques règles faciles tout grimaud peut devenir un Chateaubriand.
J’en crois voir la raison. […] Dites-moi, vous croyez-vous digne de ce nom ? […] L’injure n’est pas si grave qu’ils le croient. […] A l’en croire, il n’avait pas fait une seule faute. […] Le vieillard que, par l’illusion contraire de candidat qui se croit agréé, j’ai vu ou cru voir, avait un tout autre aspect.
Et mes excellents maîtres, à qui je dois ce qu’il y a de meilleur en moi…, un seul d’entre eux, je crois, et des plus méritants, vit encore. […] Nous sommes une race naïve, qui a la simplicité de croire au vrai et au bien. […] Dans un temps où le mal général est le dégoût de la vie, nous continuons à croire que la vie vaut la peine qu’on en poursuive le but idéal. […] je crois que je le supprime. […] Croyez-moi ; ne changez pas.
Il cherche Dieu dans la nature comme le grand et éternel secret des mondes ; il croit, il adore, il prie. […] Nous croirions blasphémer en la partageant. […] Qui se sacrifierait, si on croyait le sacrifice inutile ? […] Il ne faut donc pas le croire en ce qui touche à ce monde, mais il faut le croire en ce qui touche à l’autre. […] On croit lire Fénelon dans ses plus pieuses extases de l’amour de Dieu pour Dieu seul.
Quand il fut mort, Henri III, hébété de son crime, dit, en le regardant de ses deux yeux terrifiés : « Je ne le croyais pas si grand ! » Le lecteur, éclairé par l’Histoire, dira : « Je ne le croyais pas si petit ! […] Croyait-il plus facile de le juger ? […] Or l’amour est une chose si rare et si belle qu’il suffit à la gloire de la vie, et qu’il a suffi à la sienne… Ainsi, l’amour, le croirait-on ? […] Après cela, on aurait pu croire que le flot de l’anarchie ne monterait pas plus haut.
S’il parle le jargon humanitaire de son temps, c’est sans y croire. […] Seulement Napoléon faisait croire qu’ils étaient complets. […] Pourquoi ne pas le croire un peu ? […] Ne le croyez pas. […] N’en croyez rien.
Certes je ne crois pas qu’aucun sentiment d’envie vous ait inspiré cette mauvaise pensée ; mais je crois plutôt qu’en vous mettant en opposition avec la vieille nation, vous avez découvert un moyen pour vous rendre favorable une jeunesse vive, spirituelle, toujours prête à s’émouvoir pour le triomphe d’une idée nouvelle. […] Quoique très blessé de leur conduite à mon égard, je ne crois pourtant pas avoir exagéré leurs fautes. […] Surtout, Monsieur, ne croyez pas qu’aucun motif de haine ait dirigé ma plume. […] Personne, j’ose le croire, ne verra dans les avertissements que je prends la liberté de vous donner, les vils motifs de la haine et de l’envie. […] Après y avoir bien songé, je crois en avoir trouvé le moyen ; c’est une idée qui paraîtra singulière d’abord, peut-être une utopie, que je crois devoir soumettre à vous, à tous les auteurs, à tous les amateurs du théâtre, et surtout au gouvernement.
Villars croyait avoir rendu par là un service qui ne fut pas assez apprécié. […] Quant à l’image de Villars sous un arbre s’arrachant les cheveux, le croira qui voudra : les grands écrivains pittoresques ont de ces métaphores. […] On n’y crut à l’importance de la journée de Denain qu’à la dernière extrémité. […] Il y prend les ordres du roi et repart treize jours après avec la permission de faire le siège de Kehl, s’il le croyait convenable. […] Tout ira bien, s’il plaît à Dieu ; mais si quelqu’un vous dit que tout ceci est bien aisé, ayez la bonté de ne le pas croire.
Là, et ailleurs aussi, — je crois que je n’adresse pas à M. […] Ne croyez pas que M. […] le crois-tu bien, nigaud ? […] Certes, le toujours jeune auteur a lu les Évangiles, ou du moins il le croit. […] Ils croient obéir à la pensée du Maître en faisant sauter une ville.
Il est assurément le prédicateur de nos jours qui, aux yeux de ceux qui observent et admirent plus encore qu’ils ne croient, se montre à la plus grande hauteur de talent. […] Il est de cette race d’esprits faits pour la certitude, pour croire ou tout au moins pour conclure, de ces esprits droits, fermes et décidés, qui tendent au résultat. Je ne crois pas me tromper en disant que telle est la forme primitive d’esprit dans sa famille. […] Il crut que l’œuvre que M. de Lamennais tentait alors dans le journal L’Avenir, était d’un intérêt général et décisif pour le moment. […] Il est généreux, en un mot, pour tous ceux qui croient à quelque degré.
— croit des perles. […] Arrivée là et si peu loin, le croira-t-on ? […] Elle crut, elle, avoir expliqué le sien, et elle se trompa, preuve qu’elle n’était pas Dieu. […] que la vie finisse de lui apprendre ce métier de critique auquel, de facultés, je le crois destiné d’après ce livre. Pour ma part, je n’ai rien caché de ce que j’ai cru voir de présent ou d’absent dans le critique.
Tancrède doit-il croire Aménaïde coupable ? […] Je ne désespère pas qu’un jour je ne croie à l’utilité des moines, et que vous n’y croyez plus. […] je le crois bien. […] Je crois que l’un et l’autre s’est fait. […] Faut-il croire, comme le dit M.
S’il est une vérité que nous croyons connaître par intuition directe, c’est bien celle-là. […] À chaque stade de l’évolution nos pères croyaient aussi l’avoir atteinte. […] Nous croyons dans nos raisonnements ne plus faire appel à l’intuition ; les philosophes nous diront que c’est là une illusion. […] Croit-on d’abord que ces logiciens ont toujours procédé du général au particulier, comme les règles de la logique formelle semblaient les y obliger ? […] Croira-t-on, d’autre part, qu’ils ont toujours marché pas à pas sans avoir la vision du but qu’ils voulaient atteindre ?
Je ne croirai jamais, pour mon compte, qu’on ait la vocation d’être Indien quand on est Français ; je ne croirai jamais qu’à l’état sain, sans opium et sans hatschich, un homme proprement organisé puisse être fasciné par les sentiments et les idées de l’Asie, cette rêveuse à vide, cette grande bête de l’Apocalypse ruminante ! […] C’est un chrétien qui croit que le Christianisme, comme le Polythéisme, est une religion flambée. […] Seulement, qu’il nous croie ou non, les laborieux décalques de la peinture sont un travail poétique inférieur. […] Il a lu la Flore des Indes et les traductions récentes qu’on a faites de la difforme littérature de ce pays incompréhensible encore, s’il n’est pas, comme nous le croyons, insensé. […] Mais au fond, on le voit très bien, c’est un faux indien, un faux mystique, qui ne croit pas du tout que « toute action soit un péché », même celle d’imprimer chez Malassis tout un gros volume de poésies.
Il en renvoie les teintes et il croit que ce sont là ses propres feux ! […] Écho mourut, je crois, d’amour pour Narcisse. […] Je crois même qu’il y a quelque part dans les Festons de ce talent qui a bu la poésie contemporaine, non comme une organisation, pour en vivre, mais comme une éponge, pour s’en emplir et s’en gonfler, oui, je crois qu’il y a un petit filon d’originalité qu’on pourrait sauver, qui n’a pas été noyé encore et qui pourrait devenir, en le dégageant, une individualité complète, et tout à l’heure je le dirai… Mais présentement, la personnalité de M. […] Bouilhet, la longue chevelure des Samsons du Romantisme d’il y a trente ans fait l’effet à son tour de cette fameuse perruque qu’on croyait voir alors sur la tête de M. […] Louis Bouilhet n’est présentement aux yeux de la Critique, qui ne croit pas à la solidité des succès que les bourgeois bâtissent, rien de plus que la cinquième roue au char du romantisme qui dételle… Je sais bien qu’il ne nous croira pas, ni pour le romantisme ni pour lui… Il ne croira jamais, parce que nous le lui disons, qu’il n’est qu’un Victor Hugo de dixième venue, un enfant robuste qui n’a pas craint de toucher au cor de ce Roland qui a sonné dans Les Contemplations, son Roncevaux littéraire, et s’est mis à en sonner comme s’il était Roland lui-même, devant crever au bout, non de désespoir, mais de l’entreprise, quoiqu’il ait eu foi, comme un enfant, en sa trompette !
On le pourrait, je crois. […] On le pourrait, je crois. […] Il se peut qu’on le croie encore vivant. […] Au fond, je n’en crois pas un mot. […] Nous le croyons. — Sur quoi le croyez-vous ?
On a pensé que oui et je crois qu’on a eu raison. […] Barrès, on a l’air d’y croire ! […] Croyez-vous qu’il soit destiné à ce rôle ? […] Croyez-vous qu’il soit mort ? […] les symbolistes ont cru Baudelaire, ah !
Il crut en Dieu sans y mettre sa confiance, il aima la vertu sans y croire, et la vérité en prêtant sa voix au mensonge. […] Il dit: Aimez-moi, honorez-moi, croyez en moi, je suis la vérité ! […] Je ne croyais pas que cet adieu fût le dernier. […] Il croyait en Dieu au temps où l’on n’y croyait guère. […] Cependant, qui le croirait ?
Je ne le crois pas. […] Crois-tu que, pour t’avoir appartenu si peu, je t’aie moins aimé ? […] … J’ai cru à leur liberté de la presse ! […] Je n’y croyais pas. […] À l’armée tout s’arrange mieux qu’on ne le croit à Paris, allez !
Mme de Girardin voulut être et elle fut réellement une des femmes de lettres les plus comptées de ce temps, qui croit aux femmes de lettres. […] Mme de Girardin, en signant ces Lettres du nom du vicomte de Launay, a-t-elle cru rendre plus piquante sa pensée, comme certaines femmes croient, en s’habillant en hommes, rendre plus voluptueuse et plus apparente leur beauté ? […] immortelle, comme on le croyait, il fallait une femme qui eût l’audace d’être légère dans ce temps alourdi et qui tient à sa lourdeur comme à une conquête. […] Si elle crut descendre, elle monta. […] comme une Walkyrie, elle croyait sérieusement marcher sur le nuage, quand, dans ses Lettres parisiennes, elle abdiqua tout à coup le nuage pour le chêne feuilleté du salon.
Eh bien, la main sur la conscience, nous croyons, nous, pour notre compte, qu’il y a là une illusion ! […] Comme on l’avait dit Montesquieu, peut-être se crut-il Pascal ! […] Il a cru en elle. Elle croyait en lui. Elle y croit encore.
Je crois que je suis, parce que je pense ; je crois à Dieu, je crois à l’immortalité de l’âme ; oui, sans doute et de toute la force de mon intelligence : est-ce assez pour me conduire dans la vie ? […] Pour lui, y croira-t-il moins ? […] Il ne dépend pas de Descartes qu’on croie plus ou moins, ou qu’on ne croie pas du tout à Dieu et à l’âme ; son pouvoir est petit, à cet égard, sur ceux qui le liront. […] On l’a dit, on pourrait le croire, sans manquer de respect à cette grande mémoire. […] Aucun de ces grands hommes ne fit d’ailleurs son unique affaire d’établir sa foi ; aucun n’eut à choisir entre ne pas croire et croire, entre le néant et la vie.
Et pourtant croit-on que les partisans de la théorie cinétique soient des adversaires du déterminisme ? […] Ce que nous croyons savoir de l’état passé de notre globe, nous le déduisons de son état présent. […] En vertu du principe que nous venons d’énoncer nous croyons que ces points peuvent être reliés par un trait continu. […] On a cru y voir la réhabilitation du système de Ptolémée, et peut-être la justification de la condamnation de Galilée. […] Si l’on en croyait Tolstoï, les savants feraient ce choix au hasard, au lieu de le faire, ce qui serait raisonnable, en vue des applications pratiques.
Si nous sommes bien informé, ils n’ont donné aucun motif de cette détermination, sinon qu’ils croyaient que pour eux l’heure de se retirer était venue. […] On ne saurait reprocher au gouvernement d’avoir provoqué les démissions que les honorables professeurs ont cru devoir donner. […] Je le crois. […] Tout professeur célèbre, tout écrivain habile s’est cru propre à être politique, orateur, ministre et gouvernant. […] Tout jeune homme se croyait fait pour être homme de lettres, tout homme de lettres pour être journaliste, tout journaliste pour être ministre ou président de l’État.
M. de La Rochefoucauld aimait les belles passions et les croyait du fait d’un honnête homme. […] Quand elle se crut une personne politique, elle n’était pas fâchée qu’on l’estimât moins sincère, s’imaginant passer pour plus habile. […] Je crois même qu’il eut plus de système et d’unité de principe que M. […] Qu’importe si aujourd’hui j’ai paru y croire ? […] qui l’auroit cru alors, pouvait-elle lui dire ; et se peut-il que vous vous soyez tant gâté depuis ?
Dieu ne l’a pas justifié : on a cru Silas coupable et on l’a chassé de la communauté. Alors, c’est bien simple, il ne croit plus en ce Dieu qui l’a trahi ; il ne vit plus que pour amasser. […] Et ma grande raison, c’est que je le crois. […] Croyez-vous que les imbéciles même l’ignorent ? […] Et enfin, s’ils m’ennuient, je puis croire que c’est ma faute.
Donnay a cru représenter M. […] Je croyais y être encore. […] Sa religion, elle l’a conservée ; elle croit au roi Louis XIV, elle croit au connétable d’Aurec, elle croit à la supériorité d’essence du sang bleu. […] J’aurais cru qu’il y avait autre chose. […] Tu peux m’en croire.
Mais vous savez que personne n’est content de son métier, et qu’on se croit toujours plus propre à celui d’autrui. […] — Oui, Messieurs, pourvu que vous ayez du bon sens ; mais si vous croyez que ce soit une qualité fort commune, j’ai bien peur que vous ne soyez jamais propres à rien juger. […] Je ne recommencerai pas leur éloge, car, Dieu merci, il est partout, et quand on les dénigre, c’est, je crois, un air qu’on se donne. […] Je pourrai le croire avant de l’avoir lu ; mais si, après lecture faite, mon impression ne répond pas à la vôtre, c’est moi que j’en croirai de préférence. […] Pour moi, j’ai le malheur de ne pas croire aux génies inconnus.
Il n’a pas les enfantillages à effet de l’esprit faux et pointu de Victor Jacquemont, qui trouvait joli de nier les Indes aux Indes, et de nous faire croire qu’il n’y en avait pas. […] La famille dissoute (le croira-t-on ?) […] On croit toujours rêver en les regardant, et on ne rêve pas, tant ces êtres-là sont factices ! […] Elle est moins fantastique, cette curiosité, moins falote, moins par-dessus les moulins qu’on ne croyait, mais elle est une réalité toujours intéressante pour ceux qui se préoccupent de l’artificiel et du tourmenté dans les formes humaines. […] « Il faut écouter sa femme et ne pas la croire.
Évidemment il croit à la série des observations qu’il a généralisées, mais il y croit avec les réserves d’un esprit qui prévoit très bien contre quelle objection fondamentale son château de cartes d’analogies peut se heurter et s’écrouler. […] On a cru son livre superficiel, et on s’est bien trompé ! […] L’histoire, pour lui, la vaste et complète histoire, tient toute — le croirait-on ? […] Il n’en est rien pourtant, mais à certains moments on le croirait. […] … Nous croira-t-il, et se replacera-t-il en accord parfait avec lui-même ?
Il a bu ce verre de champagne de croire à la gloire, à cette baliverne de gloire ! […] La province croit déjà aux livres de Feuillet. […] C’est le moment dont j’ai parlé et qui fait croire (une minute !) […] Je crois très bien à cette rupture dans les passions et la férocité d’une femme. J’y crois pour un jour, mais après ?
Si nous en croyons M. […] messieurs, le croyez-vous une bagatelle ? […] Je crois l’avoir sentie. […] Sur la foi des paroles de Mlle Aïssé, que nous avons citées tout à l’heure, on a cru qu’il datait de 1728, et quelques-uns le croient peut-être encore. […] Maugras, en général, me semble y croire bien aisément.
Voilà ce que je pense d’un art où je me crois encore bien loin d’exceller. […] Elle la croit victorieuse par elle-même. […] à quoi croyez-vous qu’aboutit cette éxagération ? […] Ne sçauriez-vous croire le poëte sur sa parole ? […] Oublions seulement les trois mille ans de suffrages ; je crois qu’il n’y aura bien-tôt plus de dispute.
elle est si jolie que non-seulement je lui pardonnerais, mais je crois que je l’embrasserais. » Tressan y fut pris comme le corbeau de la fable, et il dit : « Eh bien ! […] Je crus m’apercevoir, dès la première visite, que, malgré mon air gauche et mes lourdes phrases, je ne lui déplaisais pas. […] Je désire qu’elle le croie ; je m’efforcerai à en prendre l’air pour la recevoir ; je ferai de mon mieux pour lui plaire ; mais j’ai bien peur de ne pas réussir. […] madame, repartit la maréchale de son air sérieux, ne croyez pas cela. » Mme de Luxembourg, cette grande maîtresse du bon ton et de l’usage ici-bas, croyait savoir même celui du Paradis. […] Je dois dire pourtant que, dans la pensée de l’auteur, ce portrait de la maréchale d’Estouteville se rapportait bien plus en réalité à la maréchale de Beauvau ; il n’est pas défendu de croire que la maréchale de Luxembourg, qu’on crut généralement y reconnaître, y était pour quelques traits.
Elle le croyait un moment ; mais le lendemain elle revenait à la charge, et disait : « Hier, dans mon amour de vingt ans, je croyais qu’il n’y a rien d’impossible, de la part d’un homme qui aime, pour l’objet aimé. […] » Et lui, sans douter d’elle, sans croire à la mort de l’amour, ne pouvait pourtant se dissimuler un changement essentiel. […] Je croyais à un feu perpétuel qui purifie. Je croyais tellement à un abîme sans fond où aucun de mes torts ne s’amassait ! […] vous ne le croyez pas !
Un esprit médiocre croit écrire divinement ; un bon esprit croit écrire raisonnablement. […] Il n’y a point d’ouvrage si accompli qui ne fondît tout entier au milieu de la critique, si son auteur voulait en croire tous les censeurs, qui ôtent chacun l’endroit qui leur plaît le moins. […] Si certains esprits vifs et décisifs étaient crus, ce serait encore trop que les termes pour exprimer les sentiments : il faudrait leur parler par signes, ou sans parler se faire entendre. […] Quelques lecteurs croient néanmoins le payer avec usure, s’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’esprit ; mais il leur renvoie tous leurs éloges, qu’il n’a pas cherchés par son travail et par ses veilles. […] Deux écrivains dans leurs ouvrages ont blâmé Montaigne, que je ne crois pas, aussi bien qu’eux, exempt de toute sorte de blâme : il paraît que tous deux ne l’ont estimé en nulle manière.
Les sensations visuelles prédominent ; souvent même nous ne faisons que voir, alors que nous croyons également entendre. […] Il ne faut pas croire que les souvenirs logés au fond de la mémoire y restent inertes et indifférents. […] Je ne crois pas que ce soit plus exact. […] Permettez ici au conférencier de vous raconter un de ses rêves, et ce qu’il crut constater au réveil. Donc, le rêveur se croit à la tribune, haranguant une assemblée.
Je crois que c’est vrai. […] Bourdeau ne le croit pas. […] Je ne crois à la réalité de l’homme que parce que je crois à l’existence de Dieu. […] Gladstone le croit aussi. […] Il se croit infaillible.
Il avait été le secrétaire de Sainte-Beuve, et je ne crois pas que Sainte-Beuve en ait eu un plus fier. […] Jules Levallois, qui n’est nullement un bouddhiste, s’il ne veut pas être un chrétien, et qui ne croit point du tout qu’un homme ait droit de se retirer dans sa forêt de bambous, ou de tout autre bois, et de s’y plonger comme les ermites indiens dans la contemplation de la nature, et d’y noyer sa pauvre volonté assoupie, comme un nénuphar dans le bleu des eaux ! […] C’est la rêverie et l’illusion d’un homme qui croit plus à la nature qu’à Dieu·, et qui même a supprimé Dieu pour mettre à sa place la Nature ! […] Levallois, lequel ne croit peut-être pas inconséquemment à l’action de la Providence, mais qui croit à l’action de la nature physique, est un livre de forme très douce et très charmante, mais positivement dirigé (sans en avoir l’air) contre l’idée chrétienne, qui est la seule vraie en moralité pratique et complète. […] C’est un trompe-pensée, comme on est un trompe-l’œil… Malgré cela, l’ermite de fantaisie qu’il est ne pourra faire croire à personne ce qu’il a voulu démontrer.
Croire que M. […] Je crois le savoir. […] Elle a dû croire, elle a cru que l’auteur d’Atar-Gull se contenterait d’un succès de trois mois, et ne prétendrait pas à la durée. […] Je ne crois pas qu’il soit possible de conserver un doute à cet égard. […] Nous ne croyons pas possible de nier cette définition.
J’ai sous les yeux le tableau des membres de la Compagnie à diverses époques — et je ne crois pas me tromper. […] Les indépendants font leur œuvre sans se soucier des contingences et selon ce qu’ils croient être la vérité. […] Je croirais bien plutôt à l’influence de la littérature sur l’institution. […] Il y a beaucoup de modestie, comme disait Flaubert, à se croire augmenté par l’accueil de la dame du quai. […] Duvernois croit que l’Académie accueillerait Flaubert et Baudelaire.
Pas un mot, non plus, de philosophie, à quoi, je crois, du reste, qu’il n’eût rien compris. […] Je ne crois pas que Zola ait jamais employé un seul de ces moyens d’observation. […] Il se croyait observateur, documentaire et, en un mot, réaliste ; il était, il restait et il devenait de plus en plus un romantique en retard, mais un romantique effréné. […] On croit sentir chez Zola une manière de rancune amère contre une société, contre un genre humain plutôt, qui ne lui a pas fait tout de suite la place de premier rang à laquelle il avait droit comme de plain-pied. […] Je crois être sûr que la postérité sera étonnée du succès qu’il eut, autant, peut-être beaucoup plus qu’elle le sera de celui de Dumas père.
ô juges, je vous demande, ce père que vous accusez de la mort de son fils, croyait-il un dieu, n’en croyait-il point ? S’il n’en croyait point, il n’a point tué son fils pour cause de religion ; s’il en croyait un, au dernier moment il n’a pu attester ce dieu qu’il croyait de son innocence, et lui offrir sa vie en expiation des autres fautes qu’il avait commises. Cela n’est ni de l’homme qui croit, ni de l’homme qui ne croit rien, ni du fanatique qui doit s’accuser lui-même de son crime et s’en glorifier. […] Et croyez-vous que la scène d’un agonisant à qui l’on donne l’extrême-onction fût plus facile à arranger que la vôtre ? […] Je crois que c’est de ceux têtes-là dont j’ai dit un mot plus haut, parmi les tableaux.
Je crois cependant que ce n’est pas la même chose. […] Je crois que M. […] Ce qu’il croit naturel a sur lui les droits de la nature, et fera les mêmes impressions. […] Comment peut-on croire une action finie, quand l’obstacle annoncé est présent ? […] Nous croirions voir des héros de nos jours ; et autant de rabattu sur l’admiration.
Ceux qu’on croyait des chênes, tant qu’il y avait dans la société des murs de clôture qui semblaient les gêner, n’ont plus été en plein vent que des arbres bientôt pliés et brisés. […] Au milieu de tout ce qu’on croit avoir obtenu de résultats louables en ce sens, la critique à proprement parler, on l’avoue, n’a pas toujours eu assez de place ni de suite. […] Il y a eu pourtant à cela bien des exceptions fermes, énergiques, et plus d’un auteur ne serait pas, je le crois bien, de cet avis, qu’il n’y a pas eu assez de critique jusqu’ici dans la Revue des Deux Mondes. […] Depuis dix ans, la main-d’œuvre poétique s’est divulguée ; les procédés que la nouvelle école avait cru rendre plus rares et plus difficiles ont été saisis du second coup par une foule de survenants qui, à chaque saison, pullulent. […] On a une lettre piquante de Pasquier à Ronsard là-dessus ; il se plaint des encouragements que celui-ci donnait à cette multitude croissante de poëtes, à qui il suffisait, pour se croire le baptême du génie, d’avoir touché la robe du maître.
Je crus sentir une intention dans cette voix si fine de jeune fille : je crus (Dieu me pardonne !) […] Une vie sobre, un ciel voilé, quelque mortification dans les désirs, une habitude recueillie et solitaire, tout cela me pénètre, m’attendrit et m’incline insensiblement à croire. […] Tu crois que je parle de moi personnellement, Lecteur ; mais songe un peu, et vois s’il ne s’agit pas aussi de toi. […] XVII De ce que la vie serait en définitive (ce que je crois) une partie qu’il faut toujours perdre, il ne s’ensuit point qu’il ne faille pas la jouer de son mieux et tâcher de la perdre le plus tard possible. […] Ceux qui, en tout sujet, ont par l’éloquence une grande route toujours ouverte, se croient dispensés de fouiller le pays.
« Le caillou, la plante, ne sentent pas dans quel but ils existent ; ils n’ont ni bonheur ni malheur quand on favorise ou que l’on arrête leur développement ; brisez ou polissez le caillou, coupez ou arrosez la plante, ils ne souffrent ni ne jouissent, du moins nous le croyons. […] Il souffre quand il ne la possède pas, ou bien quand il ne croit plus à celle qui lui a été donnée. […] Dans un temps donné une solution est présentée en rapport avec sa raison, à cette époque ; elle l’adopte et y croit ; puis la solution incomplète ne suffit plus : alors l’humanité veut la détruire ; elle la combat : à cette époque elle a la foi de la destruction. […] Nous pensons que le professeur n’a pas senti toute la portée de cette réticence qui prouve qu’il ne se croit pas appelé à trouver cette solution, et qu’il pressent l’impuissance de la philosophie pour la lui révéler. […] Jouffroy nous a éloquemment peint ses souffrances quand elle doute, quand elle se demande avec anxiété d’où elle vient, pourquoi elle est venue, où elle va, et qu’aucune réponse ne lui est donnée à laquelle elle puisse croire avec amour.
Il y a bien là-dessous, je crois, un filet de propagande révolutionnaire. […] Elle qui avait confondu le bruit de la Révolution avec celui qu’il avait fait, était assurément bien loin de croire épuisé ce tam-tam sonore. […] », dit-il quelque part, écrasant le nom sous l’épithète, en parlant de ce bonhomme si parfaitement coulé maintenant dans l’océan révolutionnaire et qui présida, je crois, un jour, l’Assemblée nationale. […] Ce pauvre Camille n’était pas un prince, c’était au contraire l’ennemi des princes, mais, en fait de déplorable, je crois qu’il les a tous vaincus ! […] Mais le talent de Camille Desmoulins, avec le décompte du temps qui l’a déteint, fait grimacer et détruit, du moins en partie, n’est pas, quand on y revient, ce qu’on croyait sans y revenir, et il faut beaucoup en rabattre.
Charles Didier était un débutant littéraire, on pourrait croire, de sa part, à une petite spéculation d’auteur, exploitant, au profit de son livre, ce nom d’Italie si populaire à cette heure et qui pare aujourd’hui le titre du sien. […] Après s’être cru un Boccace, M. Didier se croit peut-être le Humboldt de la nouvelle pour avoir perché les siennes aussi haut. […] pour mon compte, je ne le crois pas. […] Charles Didier a quelque chose de robuste et de vulgaire dans le talent qui conviendrait, je crois, très-bien au mélodrame, mais c’est cela précisément ce qui l’empêchera toujours de peindre ressemblant et même de bien comprendre cette délicate, subtile et molle Italie, qui n’est pas qu’ardente et que violente, comme on le croit, et qui, n’en déplaise à messieurs les égalitaires, est au fond la plus aristocratique des nations !
C’est bien peu connaître l’envie que de croire lui imposer silence en s’y montrant trop sensible ; c’est au contraire lui donner la célébrité qu’elle cherche. […] Mais on s’accoutume un peu trop à la regarder comme une loterie toute pure, où l’on croit faire fortune en fabriquant de faux billets. […] Ils croiraient faire l’histoire des hommes, et ne feraient que celle de la langue. […] Si on eût cru l’offensé, les lois n’avaient pas assez de supplices pour punir l’injure qu’on lui avait faite. […] Et il ne faut pas croire qu’il soit très difficile d’y parvenir, même en n’employant que des moyens honnêtes.
On s’accoutume à tout : je crois cependant que l’habitude de ne pas manger n’est pas bien facile à prendre. […] Ces mauvais discours que Fénelon réprouve, tout en y cédant plus qu’il ne croit, allaient à décrier le général en chef et à lui ôter toute considération dans sa propre armée, à l’avilir, comme dit énergiquement Fénelon. […] Le roi rêva un moment et lui répondit : « On ne croira jamais que, sans m’en avoir demandé permission, vous parliez de ce qui s’est passé entre vous et moi. […] Le prince Eugène dit à onze heures : « Je crois qu’il vaut mieux aller dîner » ; et fit rentrer ses troupes. […] La mort de l’empereur Joseph et quelques indices avant-coureurs de la disgrâce de Marlborough firent croire à une paix possible ;
Qu’on veuille être tranquille d’ailleurs : je n’ajouterai pas un mot à ce que je crois vrai sur ce penseur supérieur et respectable. […] Mais il donna bientôt sa démission de cette dernière place, et il crut de son honneur d’émigrer. […] Pour lui, il croit que, depuis plusieurs siècles, c’est l’erreur qui se propage et il veut rappeler les lois fondamentales et la vérité. […] La justice est un combat. » Mais souvent, tout en contraignant les hommes, il est bon de leur laisser croire qu’on les a persuadés. […] N’en croyez pas les romans : il faut être épouse pour être mère.
Je le crois. […] Chaque jour, il note : « Je crois faire de sérieux progrès intérieurs. […] Je continue à croire que la principale vertu est l’effort de la raison pour voir les choses à leur place dans l’ensemble, pour les « remettre au point » en toute vérité et simplicité, et à mon détriment s’il le faut, quelque douloureux que ce soit, mais je ne crois pas que le monde soit pénétré de raison. […] Vous croyez trop que les juifs sont des êtres à part, qui ont une mentalité spéciale. […] Lorsque j’ai été enseveli, je me suis cru blessé à mort et ma première pensée a été encore pour mon Dieu.
Il en a fait un de ces simplificateurs qui croient qu’on peut mettre le globe de Charlemagne dans sa poche et l’emporter comme une tabatière. […] Il a cru qu’il n’y avait qu’à enfoncer son chapeau et piquer de l’éperon pour faire le tour de la littérature anglaise. […] La démocratie ne croit point à la beauté intrinsèque des œuvres. Elle ne croit qu’à leur utilité. […] Saint Vincent de Paul fut, je crois, dans son temps, quelque peu utile ; mais sous la Commune on l’aurait très bien fusillé.
Il y en a beaucoup dans ce livre drôlatico-sérieux ; mais nous les croyions involontaires. […] Pour l’avoir fait, ils ne se croyaient que des poètes. Ils ne se croyaient ni des prêtres, ni des dieux. […] » Car le Christianisme et ses formes saintes sont pour ces hommes, qui ne croient qu’à la religion du tréteau, une mine d’insolentes métaphores. […] Vacquerie est un écrivain qu’on peut croire affecté de grandes maladies cérébrales, mais, de tempérament, c’est un écrivain.
Quinet a toujours cru pouvoir beaucoup. […] C’est un Allemand, né en France, dont l’érudition est allemande, la science allemande, et qui a la naïveté allemande de croire nous donner des poèmes épiques en français. […] Quinet, qui croyait l’être, eut l’audace du vers, mais il n’en eut pas la réussite. […] Pernicieux grands artistes qui ont parfois fait croire, avec leurs faux poèmes et leur talent sincère, qu’il pouvait y avoir des poèmes et de la poésie, sans des vers ! […] Quinet rappelle l’Arioste, mais l’Arioste avec cette fameuse tête qu’Ariel mit un jour sur les épaules de Puck, et qui, je crois bien, ne trouvera pas cette fois-ci de Titania !
René Ghil, — il « croit » sincèrement. […] Quant à la forme qu’il a cru devoir donner à son nouveau poème, « Le Rhône », je la crois possible en provençal, en français, non. […] On croit ajouter un symbole en se cachant derrière les doigts. […] Croyez-vous qu’elle ait fait son temps ? […] Croyez à mes sentiments distingués.
Il croit à ce qu’il dit, quand il l’a dit ; mais dit-il ce qu’il croit ? […] Nous le croyons. […] je ne le crois pas. […] Il croit à Saint-Martin et à Lamartine, il croit à Chateaubriand et à Lamennais, il croit à Diderot et à l’abbé Prévost ; mais croire, pour lui, ce n’est qu’une manière de comprendre. […] Chacun des deux amants doit se croire au-dessous de l’autre.
Je la crois vraie. […] je ne crois pas que pour Balzac M. […] vous croyez à tout ce qui est écrit, comme les paysans ? […] Nous y sommes, nous nageons en plein dans la métempsycose, nous allons tout doucement rejoindre les Indous : nous avons des extases, nous croyons aux songes, nous croyons aux prophètes, nous croyons aux somnambules, nous croyons au magnétisme, nous croyons aux tables tournantes, aux esprits frappeurs, aux médecins, nous avalons toutes les bourdes et toutes les billevesées des fous et des escamoteurs, nous croyons à tout ; mais nous ne croyons plus en Dieu. […] Je crois qu’on annonce un troisième volume.
Voilà, je crois, ce qu’a voulu dire M. […] André Gide se crut en droit de s’amuser un peu. […] En voulant faire croire à vos lecteurs que M. […] On croirait entendre M. […] Lui aussi, il croit un peu au diable.
Veuillot est hors de la lice, que je crois devoir en profiter. […] Il a raconté ce moment décisif de sa vie d’une manière touchante, et que nul n’a droit de ne pas croire sincère. […] Veuillot nous croit-il donc si frivoles, parce que nous ne prêchons pas ? Il parle de vérité ; mais est-ce qu’il se figure que parce que nous sommes polis et que nous nous exprimons sur certains grands sujets d’un air de doute et de défiance pour nos propres opinions, nous ne croyons pas aussi à la vérité ? […] Croirait-on, à les voir couverts de cheveux blancs, de croix d’honneur, de lunettes d’or, de toges et d’habits brodés, fiers, bien nourris, maîtres de cette société qu’ils administrent, qu’ils jugent et qu’ils grugent…, croirait-on que leurs calculs sont dérangés, que leur sommeil est troublé par le bruit du fouet dont ils ont eux-mêmes armé un pauvre petit diable sans nom, sans fortune et sans talent… ?
S’il fallait définir ses procédés, on en trouverait, je crois, deux principaux. […] Nous croyons toujours un peu ce que nous aurions intérêt ou plaisir à croire. […] Rochefort croit pour le moins à ses négations. […] On doit être fort tenté de croire aux idées qui vous donnent le plus d’esprit. […] Rochefort a, je crois, l’une de ces deux âmes avec l’esprit d’un boulevardier.
« Bossuet, averti d’un changement si imprévu, crut devoir tenter un dernier effort114. […] Je crois que vous m’entendez. » Pendant cette comédie, madame de Maintenon donnait ses soins au duc du Maine à Barèges. […] Je crois que notre duchesse vous en entretiendra ; je voudrais que vous puissiez tomber d’accord de quelque chose de précis. […] Ils se croient ranimés par de nouveaux feux. […] Il cite un manuscrit de Ledieu, qui n’est je crois, pas connu de beaucoup de personnes.
Tout porte à croire que ce n’est pas vrai. […] Je crois que je regrette pourtant le passage. […] Notre race est idéaliste, foncièrement, et beaucoup plus qu’elle ne le croit, parce qu’elle a de l’imagination, et beaucoup plus d’imagination aussi qu’elle ne le croit et qu’on ne le croit. […] Je ne crois pas ; voilà tout. […] Je ne serais pas très éloigné de le croire.
Je n’en crois rien. […] Je ne le crois pas. […] Il faut y aller voir pour le croire, mais dès qu’on l’a vu, on peut y croire, et même on peut le chanter. […] Ils croient que je suis souteneur comme eux et je le leur laisse croire. […] Du moins je veux bien le croire.
Eh bien, le croira-t-on en le voyant passer si loin et si près d’un travail qui eût également passionné l’imagination et la science ? […] Ou bien on croit à l’illuminisme, on en cherche et on en montre les causes dans l’esprit humain et les traditions chez les peuples. […] Ou bien on ne croit pas à l’illuminisme, et on dit ses raisons pour n’y pas croire. […] Croit-il ou ne croit-il pas ?
Le terrain qui semblait solide se déplace ; les textes qu’on croyait surs se dérobent ; les biographies qu’on croyait le mieux établies craquent et s’écroulent un matin. […] Qui le croirait, si cela ne ressortait de ces témoignages si concordants ? […] J’ai posé des faits que j’ai crus probables, les preuves viendront peut-être ; en tout cas, c’est le meilleur moyen de les faire venir. […] On a vu, on veut voir encore, toujours ; la nuit se fait, on continue à regarder, on croit voir, on rêve. […] Le fait cru et sec, voilà tout !
» la Critique ne voulait pas se croire elle-même, quand elle le pensait. […] La Fleur d’or signifie, le croira-t-on jamais ? […] et qui l’eût cru ? […] Moi je crois qu’on l’emporte ! […] Le croirez-vous ?
Maintenant croyez à l’histoire ! […] Il n’a jamais cru. […] Je crois que M. Bourgeois ne le croit pas. […] Mais si je croyais à l’influence de la critique, je croirais qu’elle serait à peu près ce que M.
Voici ce texte ricaneur ; c’est le rire de Voltaire, avec des dents noires : « Je n’ai rien dit du roi Adam, ni de l’empereur Noé, père des trois grands monarques qui se partagèrent l’univers, comme firent les enfants de Saturne, qu’on a cru reconnaître en eux. […] Et on le crut, non parce que c’était clair, cet imbroglio d’impossibilités, cet entrechoquement de folies, mais parce que c’était insolent pour Moïse et nos livres saints ! Et on le crut, dans cette race de gens d’esprit, depuis les philosophes qui croient à tout, excepté à l’Église, jusqu’aux gamins intellectuels qui ne croient à rien. Et pour prouver qu’on le croyait, on fit une révolution avec ses idées. […] On recommence à croire au testament d’Adam, qui est le vrai Contrat social du pouvoir, à la famille qui est le vrai Contrat social du père, des enfants, de la mère, et à l’ordre, qui est le vrai Contrat social des anciens de la famille, appelés en premier par la vocation, les études, le diplôme, et en second par le pouvoir, qui les fait officiers, évêques, magistrats !
Mais je crois que Boileau le préserva. […] L’excellent Boileau, qui ne le croyait pas, voulait le faire croire ; et cela est admirable. […] Et je crois qu’il a raison. […] Tout Paris le crut à la Conciergerie le lendemain. […] Je ne crois pas qu’il y ait songé.
Est-ce que peut être Bayle a cru que nous les connaissions assez ? […] C’est ce que je ne crois pas que personne ait mieux su que Bayle. […] Mais les adversaires de Bayle avaient cru fermement à la révélation. Lui, qui n’y croit point, se sert de la contradiction pour ruiner l’hypothèse, ou plutôt encore pour en émanciper tout ce qu’on y croit lié d’utile. […] Il affectera l’universalité, il y croira atteindre.
Je crois bien en effet, avec M. […] On peut le croire. […] On le croit, mais sans preuves. […] Nous n’avons pas de peine à l’en croire. […] Personne d’ailleurs ne croit plus à rien.
Je me trouve si bien d’elle que je crois qu’elle s’accommode de moi. […] Est-il possible que M. et madame de La Fayette ne s’en payent pas et qu’ils aient peine à croire que j’aie supplanté mon amie ? […] Vous croyez bien qu’à son retour chez lui il trouve à qui parler. […] Je vous crois encore plus charmé de lui que je ne le suis, parce que vous l’avez vu de plus près ce qu’il a fait cette campagne. […] L’édition de 1778 dit de se croire enfermée.
Après avoir reproché aux poëtes anciens d’avoir rempli leurs vers d’objets communs et d’images sans noblesse, on se croit encore fort moderé quand on veut bien rejetter la faute qu’ils n’ont pas commise, sur le siecle où ils ont vécu, et les plaindre d’être venus en des temps grossiers. […] il est bien à croire que cela ne s’étoit point fait sans que l’ambassadeur eut tenu à ses chevaux des propos capables de le bien faire reprimander par nos censeurs. […] Mais, quoi, l’on ne croit point par tout, et l’on n’a pas cru toujours que les bêtes ne fussent que des machines. […] Claudien est si surpris que les mules obeïssent à la voix du muletier, qu’il croit qu’on en puisse tirer un argument pour prouver la fable d’Orphée. Il semble que Claudien auroit eu peine à croire une chose à laquelle les provençaux ne daignent pas faire attention, s’il ne fut jamais sorti de l’égypte, où l’on croit qu’il étoit né.
Il lui suffisait de les chanter et on les croyait. Du temps de Virgile, on en croyait encore une partie. […] Je crois que c’était l’une et l’autre ; dans tous les cas, ce n’était pas ambition. […] On peut croire que la démocratie, qu’il servit de mauvaise grâce depuis ce jour-là, profita plus tard de cette faute capitale de l’ingrate aristocratie. […] C’est alors qu’il écrivit contre Bonaparte ces calomnies auxquelles il ne croyait pas ; c’est alors qu’il écrivit contre M.
Ce que je voyais me semblait une chute, une décadence ; je me crus perdu dans une fourmilière de pygmées. […] Toujours j’avais songé à écrire, mais je ne croyais pas que cela pût rapporter un sou. […] Peut-être lui aurais-je rendu quelques services ; il ne l’a pas cru ; je suis en règle. […] Il ne dépendrait que de moi de croire que la nature a plus d’une fois mis des coussins pour m’épargner les chocs trop rudes. […] D’ailleurs, la main sur la conscience, s’il y en a un, je ne crois pas l’avoir mérité.
Le penseur, en ce siècle, peut avoir aussi sa foi sainte, sa foi utile, et croire à la patrie, à l’intelligence, à la poésie, à la liberté ! […] C’est le propre du vrai poète que de se croire un peu prophète, et après tout, a-t-il tort ? […] L’extrême mal ne fait pas de bien. » De là à croire que c’est le mal qui fait le fond de l’existence, le bien qui en est l’accident, il n’y a pas loin. […] Lamartine, lui, était de ceux qui croient voir Dieu dans la nature, coeli enarrant gloriam dei. […] Malgré tout il lui faut croire, il a besoin de s’appuyer quand même.
Eh bien, voilà ce que François Hugo n’a pas cru ! […] C’est cette conscience de soi, le croira-t-on ? […] Et vous croyez que c’est là tout ? […] Mais François-Victor Hugo, qui ne croit pas certainement à l’infaillibilité du Pape, trouve bien plus aisé de croire à l’infaillibilité de Shakespeare, et il y croit comme je crois au Pape et à Dieu. […] L’archevêque de Canterbury parlait en évêque, en disant les paroles que je citais plus haut, mais, croyez-le !
Pour mon compte particulier, à moi, je préférerai, je crois, toujours le grand artiste taille par Dieu à l’archéologue qui s’est taillé lui-même, quelque adroitement qu’il s’y soit pris. […] Quoi qu’il en soit, du reste, du goût que je suppose en Mérimée pour la netteté d’acier du talent de Daly, nous croyons, nous, après avoir lu son mémoire, la question assez pénétrée de lumière pour n’en être plus une désormais. […] L’Envie et la Malveillance, ces deux retorses qui se croient tant d’esprit, avaient la bonté d’insinuer qu’il n’était capable que de critique. […] Et quant à moi, je ne crois pas qu’il soit davantage. […] Lui, en sa qualité de philosophe, croit au progrès indéfini et au développement toujours plus grand et plus juste de l’histoire.
Il admire Thucydide comme, je crois, il ne faut admirer personne, sans restriction d’aucune sorte, et plaidant — je ne veux pas dire sophistiquant — toutes les admirations de détail qui composent son ensemble d’admiration. […] « qui estime que le culte du passé est une superstition (pages 19 et suivantes), — qui le méprise, ce passé, et l’appelle une barbarie, — qui supplée à la tradition par le raisonnement, et, — le croira-t-on ? […] Ainsi, les harangues, que les esprits qui croient aux genres en littérature ont tant reprochées à l’historien grec, M. […] Il nous donne toujours la raison grecque de son faire, jamais la raison humaine, la raison profonde, la raison absolue… Et je le crois bien ! […] Certes, la Critique d’Athènes, si elle croyait dans la sublimité de toute faculté en Thucydide, comme M.
Le croirait-il aujourd’hui ? […] Mais on savait qu’elle était princesse, — de sang royal, — et virginale… à n’y pas croire ! […] D’un autre côté, je connais trop aussi l’argile dont est fait le cœur dans la nature humaine pour que, moi qui crois si absolument à l’amour de Dieu, je puisse croire aussi absolument à l’amour qui n’est pas pour lui. […] Il ne croyait guères à Dieu, et il acceptait en libre penseur les espérances imbéciles de tous les premiers salueurs de la Révolution. […] , La Gervaisais lui écrivit un jour, seulement pour la prévenir d’un danger dont il la croyait menacée : c’était, je crois, quand le « malheureux homme » pour lequel elle priait tous les jours, depuis la mort du duc d’Enghien tomba de l’île d’Elbe sur Paris, où elle était Supérieure de l’Ordre du Temple, comme la foudre !
Après cette double mésaventure, on pouvait croire que les deux docteurs en théologie, M. […] Vidieu ou non, cette réponse est la nôtre ; et c’est mieux qu’une réponse : c’est la mise à l’écart d’une question impertinente posée contre l’Église, que tous ceux qui croient en elle n’ont pas le droit de discuter avec ceux-là qui n’y croient pas ! […] Nous sommes maintenant tellement sophistes, que même ceux qui croient à l’Église se sont amusés à byzantiner sur une question qui ne souffre pas de Byzance ! […] Nous pouvons, nous qui croyons à l’immortalité de l’Église, supporter un ennemi de plus à cette Église contre laquelle les portes de l’enfer et les portiers de ce temps ne prévaudront pas. […] Eux, ils croient à ce flot qui monte, à la supériorité scientifique des Renan et des Darwin ; mais, pour nous, qui n’y croyons pas, Darwin et Renan ne sont pas plus que tous les philosophes du xviiie siècle, pris en masse ou séparément, et une ou deux cabrioles différentes dans l’impiété ne la rendent pas plus redoutable.
Je le croyais, mais je me suis trompé. […] C’est très complet d’énumération et de description que cette partie de son travail ; mais, le croira-t-on ? […] mais les coutumes des peuples et les inventions, en fait de tombes, decette Humanité qui ne sait comment s’adorer et s’éterniser dans ses propres débris, ne sont pas aussi variées qu’on pourrait le croire. […] Il n’en reste absolument rien dans leurs nerfs ou dans leurs esprits, et c’est véritablement à faire croire que la superficialité humaine, qui paraissait si monstrueuse à Pascal, est peut-être tout le secret de vivre, et que si les hommes étaient plus profonds ils mourraient de leur profondeur. […] La terre, qui couvre les fautes des médecins, comme a dit un plaisantin de théâtre, a couvert peut-être aussi les plus grandes douleurs de la vie pour ces malheureuses créatures qu’on croyait mortes, qu’on croyait avoir soldé tout leur compte avec la douleur !
A-t-il donc cru qu’il la sauverait ?… A-t-il cru qu’il suffirait à son épouvantable clown d’être un clown ?… Je crois M. […] Catulle Mendès est tellement poète, de sensibilité et de résonance, que je ne crois pas en lui à un matérialisme qu’à ma connaissance il n’a point, d’ailleurs, dans ses livres, positivement exprimé. […] Tel, je le crois et je me l’imagine, M.
Comprendre l’univers c’est croire en Dieu ; croire le comprendre c’est croire en Dieu ; essayer de le comprendre c’est encore croire en Dieu ; supposer l’univers intelligible c’est être déiste, même quand on se croit athée. — Pensée profonde, que Nietzsche voit très bien, jusqu’au fond, du regard le plus clair qu’il ait jamais eu. […] Gardons-nous de croire l’univers intelligible. […] Peut-être ne l’est-on pas par ce seul fait qu’on ne croit point à ce que croient la plupart des hommes. […] Il croit aux Grecs d’avant Socrate. […] Je ne crois pas qu’elle le soit.
Je crois que M. […] Il croit faire œuvre de savant et demeure romancier. […] Et je crois que c’est le premier qui est le vrai. […] Je crois qu’il dit vrai. […] Pour ma part, je ne le crois pas.
J’ai des raisons de croire qu’il ne connaissait que celles-là. […] J’étais, je crois, en train de songer : « Ah ! […] Et, tout de même, je la crois encore plus belle et plus variée. […] Je voudrais, lorsque je répète avec vous : « Croyons ! […] Ne le croyez point : elles ne sont pas si pâles.
Encore faut-il que ce public veuille bien se laisser convaincre et séduire ; il ne croit que lorsqu’il est disposé à croire, et, dans le succès des livres, sa part est souvent plus grande que celle de l’auteur. […] Avec la Régence, « l’incrédulité se produit au grand jour ». « Je ne crois pas, dit encore la Palatine en 1722, qu’il y ait à Paris, tant parmi les ecclésiastiques que parmi les laïques, cent personnes qui aient la véritable foi ou qui croient même en Notre Seigneur. […] « Ne croyez pas que monsieur l’exécuteur des hautes œuvres ait la permission de jeter au feu les livres dont les titres figurent dans l’arrêt de la Cour. […] Chacun croyait marcher à la perfection, sans s’embarrasser des obstacles et sans les craindre. […] Quand on voit ces effusions, comment ne pas croire à la concorde ?
L’histoire le rapporte, faut-il le croire ? […] On sentit d’instinct dans les deux débuts l’hésitation d’un homme qui imite des théâtres étrangers et la confiance d’un homme qui croit en lui-même. […] Que croyez-vous, ajouta-t-il, que je doive lui donner ? […] vous êtes fou, mon frère, que je crois. […] Le comique de ce rôle ne résulte pas, comme les commentateurs l’ont cru, de l’amour et de l’âge d’Arnolphe.
Si quelqu’une a fait parler d’elle, il feint de croire que c’est seulement pour ses talents d’écrivain. […] Nous croyons voir une gravure de Tony Johannot. […] Si j’ignorais leurs noms, et je croyais leurs livres composés par des hommes, je les admirerais davantage. […] Je les croyais faites, étant femmes, pour plaire et pour être aimées, et, cette destination étant la plus belle de toutes, je voulais qu’elles s’en souvinssent, même en écrivant. […] J’ai pourtant ajouté, chemin faisant, deux ou trois têtes, je crois, au « blanc troupeau des femmes » de M.
J’en crois Jean-Jacques Rousseau ; il s’y connaissait. […] Il crut aimer Mme d’Houdetot : il ne fit que la convoiter. […] S’il préférait le mal au bien, on se croyait en droit de le punir. […] Se croire malade est une ignorance de soi-même fort commune. […] Ils croient s’être mépris, et ils se retirent.
La Motte, qui croyait que l’esprit supplée au talent et qui s’était mis à faire des vers, avant tout raisonnables, dans tous les genres et sur tous les sujets, se dit que l’Iliade d’Homère était une matière qui s’offrait d’elle-même, et il eut l’idée de prendre pour canevas la traduction de Mme Dacier, en y changeant, corrigeant, retranchant tout ce qui lui paraîtrait convenable ; il voulait faire d’Homère quelque chose de bien. […] Elle la regarde apparemment comme un tribunal tyrannique qui ne laisse pas la liberté des jugements en matière d’ouvrages d’esprit ; elle croit que l’admiration religieuse des anciens en est une loi fondamentale, et qu’en y entrant on lui prête serment de fidélité à cet égard. […] L’abbé Terrasson croit déjà à son siècle comme plus tard y croira Condorcet : Les sciences naturelles, dit-il, ont prêté leur justesse aux belles-lettres et les belles-lettres ont prêté leur élégance aux sciences naturelles ; mais, pour étendre et fortifier cette union heureuse qui peut seule porter la littérature à sa dernière perfection, il faut nécessairement rappeler les unes et les autres à un principe commun, et ce principe n’est autre que l’esprit de philosophie. […] Cette idée bizarre du père Hardouin allait bien avec tout ce qu’on savait de lui, et quand on lui représentait qu’il aimait trop à s’écarter en tout des opinions communes : « Croyez-vous donc, répondait-il, que je me serais levé toute ma vie à trois heures du matin pour ne penser que comme les autres ? […] Il n’est pas à croire qu’elle le fût ; mais on a vu par un mot de la reine Christine que, dans sa jeunesse, elle dut être une assez belle personne, et sans doute assez agréable d’ensemble.
Je n’ai point cédé, j’en conviens, à de grandes lumières surnaturelles ; ma conviction est sortie du cœur : j’ai pleuré, et j’ai cru. […] Y a-t-il dans le texte, en effet, ces mots qui se rapportent à l’exposé de la doctrine des stoïciens : « Dieu, la Matière, la Fatalité ne font qu’Un », Chateaubriand écrit en marge : « Voilà mon système, voilà ce que je crois. […] Oui, tout est chance, hasard, fatalité dans ce monde, la réputation, l’honneur, la richesse, la vertu même : et comment croire qu’un Dieu intelligent nous conduit ? […] Or si l’âme souffre par elle-même indépendamment du corps, il est à croire qu’elle pourra souffrir également dans une autre vie ; conséquemment l’autre monde ne vaut pas mieux que celui-ci. […] Au reste, personne n’y croit plus. » On a maintenant sondé tout l’abîme et touché le fond de son incrédulité.
Il est à croire que, si l’on avait les lettres de la comtesse, on verrait que c’est elle qui croyait la première avoir à se plaindre. […] C’est bien agréablement dit ; et pourtant je ne crois pas que la comtesse eût si tort. […] Je le veux croire. […] Ne craignez ni croyez que rien puisse jamais ébranler mon amour. […] Je m’en vais à Beaugency, où je crois que vous oirez bientôt parler de moi.
On a fort discuté pour savoir si Lamennais, à un moment de sa jeunesse, et avant d’entrer dans l’état ecclésiastique, avait cessé entièrement de croire. […] On a dit de M. de Tracy le philosophe : « M. de Tracy était humilié de croire, il voulait savoir. » C’est le contraire pour Lamennais : il méprisait qui ne croyait pas. Sa forme profonde d’esprit était la foi : croire à une choseou à son contraire, n’importe ! […] On a fait douze minutes, et il croit qu’on a fait douze heures. […] Ces points ont subsisté depuis dans toutes les éditions, je crois, et l’auteur ne m’a jamais parlé de cette suppression.
Ne voyez-vous pas les plus jolies mains se hâter, par leurs applaudissements, de protester contre les chaînes dont elles se croyaient chargées ? […] Elles me peignent bien la diversité de cet esprit mobile, qui se croit revenu de tout, et qui porte encore en lui toutes les illusions. […] Pourvu que ma conduite ne les démente point absolument, je me croirai sans reproche. […] Il continuait pour lui-même de former je ne sais quels projets dont il croyait le succès infaillible, et dont il se réservait de confier le secret à son ami. […] Dubois (d’Amiens) a rendu un service à la littérature, en même temps qu’il croyait n’accomplir qu’un devoir envers sa compagnie.
Si nous avions besoin de croire que les crocodiles sont des dieux, demain, sur la place du Carrousel, on leur élèverait un temple. […] On ne croyait plus son cœur, mais l’analyse ; au lieu de sentiments, on avait des raisonnements. […] Élevés dans la foi, les pères avaient douté ; élevés dans le doute, les fils voulurent croire. […] Qui n’eût été ravi de respirer tant de bouquets philosophiques, si bien choisis, si bien formés, si éclatants, si habilement présentés par une main si légère, si variés, et pourtant variés par des transitions si fines, que tout le monde croyait n’en sentir qu’un seul ? […] Si l’on excepte les élèves qui croient sur parole, les professeurs qui croient par état, et les inventeurs qui croient à titre d’inventeurs, on trouve que sur la foule, savants, jeunes gens et gens du monde, cette philosophie n’a plus de prise, Ceux-ci admettent comme l’école Dieu, l’âme, le devoir ; mais l’obligation en est au catéchisme et à l’opinion plus qu’à l’école.
Pour quelques épigrammes banales qui s’attachent de plus en plus à tort, je le crois, au nom de l’honorable M. […] Ceci est trop, je le crois, pour être tout à fait apprécié de ses pairs. […] Le Clerc, en rétablissant l’authenticité de cette histoire en général, ne nous dit pas en détail ce qu’il continue d’en croire. […] On en saisit mieux certaines masses et certains points isolés, et l’on croit d’autant mieux les tenir que le reste se dérobe davantage. […] C’est une flatterie à l’homme de croire que du moins tous les résultats positifs restent, et que dans la science on n’oublie pas.
… Mesdames et mesdemoiselles, croyez-moi, ne vous gênez pas ! […] Je pleure, c’est vrai, en te le disant ; mais il y a crois-moi, des larmes qui font envie aux anges ! […] Le mari de Jeanne Bérengère n’en croit rien et le lui tue en duel. […] Nous sommes forcés de vous croire sur parole, ne pouvant y aller voir, et cela nous dépite. […] Je jure que, quand il croirait à l’immortalité de l’âme et quand même il irait à la messe, il agirait exactement comme nous le voyons agir.
Je ne me crois ni au-dessus ni au-dessous de rien. […] Pour mieux faire sentir que c’est tout à fait l’orateur ici qui est en scène et qui va chercher son argument dans la conscience de l’adversaire, je n’ai qu’à rappeler ce que Mirabeau dit en vingt endroits : « Je crois à un Dieu, mais non à un Dieu rémunérateur. » Il croyait, pour son compte, à une Cause première qu’il ne définit guère autrement, et non pas à l’immortalité de l’âme. […] L’orateur a ce privilège de croire les choses éloquentes, au moins dans le court instant où il les dit. […] Il aime mieux croire à un prestige qu’à un vrai talent. […] Depuis cette courte entrevue, où l’on dirait que leur passion épuisa son dernier feu, il ne paraît plus que ni l’un ni l’autre se soient crus obligés à une constance plus prolongée et plus opiniâtre.
Il aurait voulu, je le crois bien ! […] Il le pouvait, tout en riant discrètement, chez son rédacteur en chef, de ceux qui y croient, à la bourde, chez Μ. […] Il confesse à madame sa nièce ses fautes, — et ses fautes, le croirez-vous, vous qui aimez à rire ? […] Il croit à Fénelon, à Turgot, à Herder, à Malesherbes, à Bailly, à Tocqueville. […] Pour Chasles, Balzac — vraiment on croit rêver !
Sur les débris de sa raison, il croyait s’enivrer d’intuition, d’évidence surnaturelle, de certitude mystique. […] Ce que j’ai cru être la suprême intensité de la vie, n’en est-il pas, au contraire, le méthodique étouffement ? […] L’impitoyable vérité se fait jour peu à peu, à travers les ruines de sa foi : « Il avait voulu, il avait cru être un homme de raison surnaturelle. […] Comprendre, c’est une souillure ; croire sur parole, c’est être pur. […] Et la prétention de l’anti-humain, qui se croit en mesure de diriger l’humanité, ne peut plus que nous faire sourire.
Mes yeux cent fois ont cru te découvrir. […] Je n’y crois plus : toutes mes gloires ont menti, ainsi que toutes mes fortunes ; mais je croirai toujours à leur amitié. […] me dit-il ; jusqu’ici je ne vous croyais qu’un poète, plus tard je vous ai cru un orateur ; à dater de ce jour je vous crois un homme politique. […] Mais je ne l’ai pas cru. […] Il désirait l’amélioration de l’humanité en masse plus qu’il n’y croyait.
Et n’est-il pas permis de croire que ni M. […] Or, comme c’est là ce que tout le monde peut croire, c’est ce que personne, justement, ne doit croire. […] Et ne croyez pas que ce soit peu de chose. […] J’ai du moins quelque peine à le croire. […] Qui le croira ?
je ne l’en crois pas. […] Et s’il ne croyait pas à la bonté naturelle de l’homme, on sent qu’il y eût voulu croire. […] On croit voir, et l’on ne voit pas. […] Je n’ai garde, assurément, de le croire. […] On le croyait oublié, que dis-je ?
Brandes nous raille d’avoir cru retrouver dans le théâtre de M. […] » Jacques la croira-t-il ? […] Mais j’en appelle à ceux qui sont vraiment chrétiens ou qui se souviennent de l’avoir été, et qui croient, ou qui ont cru, que Jésus est Dieu. […] On la croit mariée. […] Bref, je crois bien que j’ai résisté à toute la pièce.
Non, il ne faut pas croire que l’on survivra toujours aux vieillards ! […] Mais je vous fais juges des textes suivants, qui me font croire que le voyage était imposé à La Fontaine. […] Pourtant, je crois à une arrière-pensée probable de publication. Mais ce qui me fait croire que ces lettres sont bien des lettres avant tout pour MIIe de La Fontaine, et c’est une raison qui suffirait à elle seule, c’est que, pour les publier, il aurait fallu retrancher certains passages trop intimes ; ce qui me le fait croire, ce sont les textes suivants. […] « On nous assura qu’elle dansait bien, et je n’eus pas de peine à le croire.
Je crois qu’elle a tort. […] Par dévouement à ce qu’il croit être la vérité ? […] Et ainsi (qui l’eut cru ?) […] Je crois que c’est tout. […] Erreur, croyez-moi.
J’en ai parcouru tout un recueil manuscrit, duquel je ne me crois permis de rien détacher. […] Vous croyez que c’est l’ondoyant ; mais n’y a-t-il pas un fond plus solide par-delà ? Vous croyez que c’est le solide ; mais n’y a-t-il point par-delà un fond plus fuyant encore ? […] Le terrain était miné sous les pieds, et, quoique l’atmosphère générale des esprits fût alors fort calmée et presque libre d’orages, une Cour aveugle ne le croyait pas, et on ne croyait guère en elle. […] M. de Rémusat se croyait lié au Globe.
Nous ne croyons pas, dis-je, à ce conte de ma mère l’Oie, mais nous l’aimons. […] Lavedan, parce qu’il se croyait obligé d’ajouter quelque chose. […] Pourquoi faut-il que je croie si faiblement à l’histoire qu’elle conclut ? […] Raccommodée quand il me croyait coupable. Depuis, il me croit innocente… » On annonce alors M.
Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup à s’étendre sur cette considération. […] On ne croyait pas que ce fût une question politique. […] Ainsi, par exemple, le peuple anglais se croit libre. […] Il y eut des femmes qui crurent en avoir été témoins. […] Elle croyait devoir ses victoires à la religion.
Et je vous prie de croire que c’est sérieux. […] Je crois que l’on va bientôt l’enterrer. […] … si vous croyez me faire peur ! […] Je crois que vous vous trompez. […] Il ne doit pas croire à ses droits.
Moi, vous savez, je n’en crois rien. […] » ; et vous croyez que je parodie. […] Oui, je crois consciencieux de vous le dire. […] Croyez-vous que nous n’ayons pas pensé à tout ? […] et qui croire ?
Puis j’ai coudoyé quelques-uns de ces initiés, et j’ai eu, sur d’autres, des renseignements que j’ai lieu de croire exacts. […] Et l’on m’a dit que ces vers étaient délicieux, et je l’ai cru. […] —Les Fêtes galantes, ce sont de petits vers précieux que l’ingénu rimeur croit être dans le goût du siècle dernier. […] Damne-toi pour que nous ne soyons plus séparés. » La comtesse croit que c’est le diable qui la tente. […] On croit comprendre ; puis le sens échappe.
Du choc des opinions en telle matière, je ne crois pas que la lumière puisse jaillir, quoi qu’on dise ; on n’en retirait certainement ici que doute et obscurcissement, peu de satisfaction et beaucoup de satiété. […] Définitivement, que croyait Pascal, et comment croyait-il ? […] Oui, Pascal parfois doute ou a tout l’air de douter, il conçoit et exprime le doute d’une façon terrible, mais c’est aussi qu’il a, qu’il croit avoir le remède. […] Pascal ne croyait nullement à la possibilité ni à l’utilité d’établir au préalable le vestibule philosophique en dehors de la religion. […] C’est pour n’avoir pas senti, pour avoir insensiblement oublié à quel point et à quel degré de réalité Pascal croyait à Jésus-Christ, au Dieu-homme et sauveur, qu’on a voulu faire de lui un sceptique.
» et je crois vraiment que ses prières nous firent bien profit au besoin. […] Car, de même que saint Louis, malgré sa piété, résiste quelquefois à l’Église quand il s’y croit fondé en justice et sur le bien de ses sujets, de même Joinville, malgré son dévouement à son maître, lui résiste quand il se croit dans le juste et dans le vrai. […] — Joinville survécut à saint Louis de quarante-sept ans environ ; il persista jusqu’à la fin à croire que ceux qui avaient conseillé au roi ce dernier départ avaient fait péché mortel. […] On croyait alors à son roi, on croyait surtout à son Dieu ; on y croyait non pas en général et de cette manière toujours un peu vague et abstraite, dans ce lointain où la science moderne, si on n’y prend garde, le fait de plus en plus reculer, mais dans une pratique continuelle et comme si Dieu était présent même physiquement dans les moindres occurrences de la vie. Le monde alors était semé à chaque pas d’obscurités et d’embûches, l’inconnu était partout : partout aussi était le protecteur invisible et le soutien ; à chaque souffle qui frémissait, on croyait le sentir comme derrière le rideau.
j’ai cru qu’un compliment de ma part, sur un sujet pour lequel tout le monde vous en fait, ne pourrait vous choquer. […] Nous sommes jeunes, mon cher Mirabeau ; et, quoique la vie soit courte, elle peut sembler bien longue, dans de certains engagements ; aussi, je crois qu’on n’en doit prendre que par raison, et le plus tard qu’on peut. […] Mais ce qui est bien de sa part et ce qui dénote le galant homme, c’est de convier si vivement son ami à ce qu’il croit un des éléments du bonheur, et de vouloir absolument lui faire partager les jouissances qu’il anticipe pour lui-même. […] J’ai toujours été obsédé de mes pensées et de mes passions ; ce n’est pas là une dissipation, comme vous croyez, mais une distraction continuelle et une occupation très vive, quoique presque toujours inquiète et inutile. […] En vieillissant, il se crut devenu un bonhomme et rien que cela, il le disait, et se trompait.
après y avoir un peu regardé, je crois qu’on se tromperait en raisonnant ainsi, et que le malencontreux traducteur Marolles n’a pas eu cette satisfaction de se sentir utile un seul jour, par la raison toute simple qu’il n’a jamais été lu, et que ses livres n’ont pu obtenir aucun crédit, aucun débit. […] Telles sont ses douleurs et humiliations, dont il ne ressent pas autant d’irritation qu’on le croirait : c’est un enfant qui se plaint, encore plus qu’un auteur piqué. […] C’est à croire que le bonhomme nous prévoyait de si loin, nous et ses autres réhabilitateurs, s’il en vient. […] Il croit entendre ce qui arrête les plus habiles. […] Allez, monsieur, je vous pardonne. » Mais quelques jours après, rencontrant l’amnistié, il lui dit : « Monsieur, vous m’avez escroqué l’autre jour un pardon ; croyez-vous en être quitte ?
Tout y fuit, personne n’y croit être en sûreté : ceux qui sont à la campagne s’y réfugient, et ceux qui sont dans la ville se réfugient à la campagne. […] C’est à n’y pas croire si l’on n’a lu les pièces et preuves mêmes. […] Coquereau, et je crois que ç’a été la première, Catinat n’ayant jamais reçu pareil hommage en son temps. […] Ces lettres de Tessé, qu’on n’a jusqu’ici que morcelées et comme par échantillons, mériteraient qu’on les publiât in extenso ; nous croyons savoir que M.C. […] Tessé est un chevalier de Grammont sérieux, et qui s’est appliqué aux grandes affaires. — Je crois que M. le maréchal Randon avait en effet donné son agrément à ce travail.
On a raconté la scène de Mons, et comment lui qui s’était cru nécessaire, il se vit tout d’un coup évincé. […] Sa première faute fut d’accepter Fouché pour collègue et de le croire presque aussi indispensable que lui-même. […] « J’adopte cette opinion, et je crois que M. […] Voici une strophe que j’ai placée dans ma mémoire. — Je la trouve très belle : vous direz si j’ai tort ou raison ; je vous croirai. […] Et en général, ces lettres douces et faciles iraient à nous faire croire, pour peu qu’on le voulût, à un Talleyrand meilleur.
Gaullieur, nous pouvions, ce semble, en parler ainsi sans nous y croire intéressé, et nous avions même tout fait pour nous effacer entièrement. […] On croirait, quand il vous parle du bonheur conjugal et de la dignité d’un mari, que ce sont des choses on ne peut pas plus sérieuses, et qui doivent nous occuper éternellement. […] Vous ne sauriez croire ce que je souffre quand il me semble que vous n’êtes pas en règle avec les gens que je vois. […] Je vous prie donc, et je crois que j’ai presque un droit de le demander, de brûler ce que je vous ai écrit sur elle. […] En général, il ne faut jamais croire aux correspondances que dans une certaine mesure, car on se modèle toujours, à quelques égards, sur la personne à laquelle on écrit.
La manière de ces trois ouvrages diffère, pas autant toutefois qu’on le croirait. […] C’est lui encore qui a dit : Quand l’immortalité de l’âme serait une erreur, je serais fâché de ne pas la croire : j’avoue que je ne suis pas si humble que les athées. […] Je suis charmé de me croire immortel comme Dieu même. […] Montesquieu crut imiter les Grecs en faisant ce petit poème en prose par complaisance pour une princesse du sang de Condé, Mlle de Clermont. […] Il paraît n’être pas éloigné lui-même de croire à une révolution prochaine ; mais on sait comment les mœurs politiques, très abaissées au temps de Robert Walpole, se relevèrent patriotiquement et se retrempèrent avec Chatham.
Enfin une fatuité quelconque d’auteur qui se croit un prophète ? […] N’y croyez pas trop. […] » disait Othello en parlant de ce qu’il croyait un crime ; nous ne le dirons pas non plus devant vous, chastes étoiles, de ce que nous croyons une vertu. […] Elle écrit pour entraîner les âmes du côté où elle croit la vérité. […] Aujourd’hui, ce n’est encore qu’une âme chrétienne qui dit simplement, sincèrement, mais passionnément aussi, tout ce qu’elle pense et ce qu’elle croit.
Ses Lettres, que nous venons de lire, découvrent en elle des qualités de caractère que l’on ne croyait pas jointes à tant d’innocence. […] Je crois que cela est devenu une maison hospitalière dépendant du château, asile ombragé et verdoyant dans les grands peupliers de la prairie. […] Je le croyais ce que j’étais moi-même : un loyal royaliste, aussi incapable de manquer au roi qu’à la Charte. […] « Et moi aussi, lui répliquai-je ; mais je ne crois pas que violer la Charte soit un moyen de la maintenir, et je persiste à croire que le vote de l’adresse par les 221 est un défi à la royauté, et qu’il valait mieux attendre, pour défier, une occasion constitutionnelle qui avertît le roi sans prendre l’initiative d’attenter à l’esprit de la Constitution. » M. […] M. de Montmorency seul se montra impassible et crut devoir, par charité chrétienne, déguiser sa peine en feignant de ne pas sentir l’amertume que lui inspirait la conduite de M. de Chateaubriand.
Le monde n’en croit rien. Les sots croient ou font semblant de croire que la conversation des gens d’esprit est toujours grave, sérieuse, guindée. […] Vous n’êtes point embarrassée De le croire, ni moi. […] Que ces castors ne soient qu’un corps vide d’esprit, Jamais on ne pourra m’obliger à le croire. […] la morale de cette fable est donc qu’il en faut croire le premier écriteau ?
C’est la femme qui se croit cerveau d’homme et demande sa part dans la publicité et dans la gloire. […] Elles l’en récompensèrent, en la prenant pour une preuve éclatante des idées qu’elle avait exprimées ou fait naître, et en disant aux hommes, à qui elles montrèrent ce qu’elles croyaient des chefs-d’œuvre, les pauvres diablesses : « Vous voyez bien que nous valons autant que vous ! […] Ces Érygones, enivrées d’elles-mêmes, crurent pouvoir faire par elles-mêmes (fare da se) comme l’Italie et elles le firent… comme l’Italie. […] Les gouvernements eux-mêmes qui se croient à la tête des mœurs, lorsqu’ils se traînent à leur queue, se laissent gagner et pénétrer par la tache d’huile aussi mollement que l’opinion. […] Pour notre compte, nous ne croyons nullement à l’égalité spirituelle de l’homme et de la femme, telle que le bas-bleuisme la suppose et la pose.
L’Académie, en proie au triste phénomène du ratatinage, l’Académie, qui a cru un jour que le petit Paradol pourrait remplacer avantageusement son vieux Villemain, a peut-être cru aussi que M. […] Il a été, je crois, quelque temps, le suppléant de Philarète Chasles. […] — Et c’est le mot, ici, puisque le Christianisme va faire son entrée (veut-il nous faire croire) dans le monde, par la porte du paganisme. […] On croirait, dit M. […] Boissier l’a reportée amoureusement sur cette société monstrueuse de débordements et d’infection, et, quand il s’agit d’elle, il croit à Pline et ne croit pas à Juvénal, et sans raison pourtant pour admettre l’un et repousser l’autre, puisqu’il pense (nous dit-il) que l’homme ne voit les choses qu’à travers ses passions et son humeur.
Alexandre Dumas fils, plus féroce, a procédé avec la furie d’un homme mystifié, en voulant déférer l’indiscrétion de la dame inconnue aux tribunaux… Oui, le croira-t-on ? […] Le Croyant de Lamennais commençait alors de ne plus croire. […] Haïssant la Vierge même plus que son Divin Fils, ils croient tuer le fils par la mère. […] Dumas ; c’est la femme qui aurait dû également lui faire repousser le bas-bleu, qui croit à la Vierge, et qu’il admire comme un être sublime ! Prodigieuse contradiction d’un esprit qu’on croyait vigoureux et qui semblait fait d’une seule pièce.
L’auteur des Souvenirs de Madame de Créqui, dont on peut tout croire et tout suspecter, fut un des excentriques les plus curieux de la littérature contemporaine. […] Decourchant, comme l’écrit Sainte-Beuve, ou de Courchamp, comme récrivaient, je crois, la Quotidienne et la Gazette. […] Quand elle écrivait ses lettres, qui la réfléchissent d’autant mieux qu’elle ne s’y est jamais mirée, elle était vieille, et l’on croit qu’elle l’a toujours été. […] … Nous ne le croyons pas. […] Nous sommes de ceux qui croient que l’atticisme suit les destinées de nos décadences.
La plaisanterie, qu’on croit légère, c’est si souvent du désespoir ! […] Il croit à une science absolue que l’on peut construire à l’aide d’une méthode absolue. […] Laissez-donc la Sainte-Trinité tranquille, sophistes tracassiers et peureux, puisque vous ne croyez pas à la chute ! […] D’ailleurs, puisqu’il a l’orgueilleuse faiblesse de croire à la science absolue, ce M. […] Autant même pour nous, si nous y croyions !
Pour mon compte, je ne suis pas de ceux qui croient que le sel brillant de toute poésie se volatilise et s’évapore dans le creuset d’une traduction, fût-elle médiocre. […] Je n’ai aucune raison pour croire que M. […] Leur croyance, s’ils croyaient, ne pesait pas sur leur poésie. […] Mais, rationaliste, c’est-à-dire plus que protestant, dans le sens le plus sec et le plus raisonneur du protestantisme, Swedenborg ne l’a pas moins toujours été, au milieu des hallucinations qui supposent — le croirait-on ? […] Il y avait, le croira-t-on ?
Il a la résolution de ce qu’il sait et le dévouement à ce qu’il croit. […] « Mais le malheur voulut que vers la fin de son instruction le prêtre crut devoir parler à son troupeau de la protection des bons anges et des ruses des démons. […] Après Rabelais, après Callot, après Voltaire, après le xviiie siècle, nul n’aurait osé, puisqu’il faut dire le mot, croire au diable, et Chateaubriand, on s’en souvient, eut besoin de toutes les magies de sa païenne rhétorique pour faire accepter le démon à l’imagination retiédie d’une époque cadavéreuse d’athéïsme, qui croyait que c’était bien assez de revenir vers Dieu ! […] … Elle l’est même pour ceux qui, catholiques conséquents, la croient vraie, mais qui, sensibles comme dans leur chair pour la religion de leurs entrailles, pâliront peut-être de voir un dogme sur lequel la Précaution oubliait son voile à dessein affronter indifféremment la risée. […] L’auteur des Esprits oppose la science à elle-même dans ses plus célèbres représentants, dont il ouvre les livres sous nos yeux, et, le croira-t-on ?
Mais c’est que la célébrité, la scandaleuse célébrité du poète des Nuits et de l’auteur de Lélia, qui mêla un jour l’éclat des fautes à l’éclat du talent, fait malheureusement tout croire et tout admettre avant d’avoir rien discuté. […] C’est de plus l’histoire des lions qui croient savoir peindre… Madame Sand, comme toutes les femmes devenues des bas-bleus, et qui luttent d’orgueil contre l’homme, crée des hommes misérables dans tous ses romans, pour donner à peu de frais la supériorité à la femme. […] Paul de Musset n’a pas cru, lui, qu’il le fût… et il a opposé roman à roman, titre à titre. […] Dans tous les cas, elle est punie d’avoir touché — fût-ce d’une main plus désintéressée qu’on ne croit — à un sujet dont elle eût dû se détourner… avec convenance. […] Si le scandale qui glose a raison (et l’on fait croire qu’il a raison, quand on intitule son livre Elle et Lui, au lieu de Laurent ou Thérèse !
Mais c’est que la célébrité, la scandaleuse célébrité du poëte des Nuits et de l’auteur de Lélia, qui mêla un jour l’éclat des fautes à l’éclat du talent, fait malheureusement tout croire et tout admettre avant d’avoir rien discuté ! […] C’est de plus l’histoire des lions qui croient savoir peindre… Mme Sand, comme toutes les femmes devenues des bas-bleus, et qui luttent d’orgueil contre l’homme, crée des hommes misérables dans tous ses romans pour donner à peu de frais la supériorité à la femme. […] Paul de Musset raconte avec un accent qui n’est pas celui de l’invention romanesque, « qu’en faisant ce récit, il n’est que l’exécuteur testamentaire d’une volonté respectée », et l’accent est tel qu’on le croit. […] Dans tous les cas, elle est punie d’avoir touché — fût-ce d’une main plus désintéressée qu’on ne croit, — à un sujet dont elle eût dû se détourner… avec convenance. […] Si le scandale qui glose a raison (et l’on fait croire qu’il a raison quand on intitule son livre Elle et Lui, au lieu de Laurent ou Thérèse !)
Je crois l’avoir dit, dans le temps, à M. […] Il croit à l’égalité intellectuelle de l’homme et de la femme. […] Hugo, ne croit pas comme M. […] Je croirais à un danger certain. […] Bataille et Rasetti auraient beau rire, comme tous les diables, de ce danger, moi, j’y croirais !
Je ne crois pas, ajoute Duclos, que ces cafés soient aujourd’hui sur le même pied… Parmi ceux qui venaient chez Procope, il y en avait qui allaient aussi au café de Gradot, tels que La Faye. […] Il est clair qu’on n’en a pas toujours eu cette opinion, puisque des gens du mérite de M. de La Motte et de M. de Pons n’ont pas cru s’avilir en les fréquentantj. […] Il fut donc enthousiaste de La Motte, et crut réellement que cet esprit très éclairé était un talent supérieur et un génie. […] La plupart des gens croient avoir donné une haute idée de leur goût lorsqu’ils ont reproché durement à un auteur quelques fautes sensibles de son ouvrage. […] Pons n’ont pas cru s’avilir en les fréquentant.
Cette vérité est bonne à rappeler dans un temps où les vocations littéraires ont été considérées comme superflues, et où tout le monde au besoin se croit appelé au métier. […] En vain les Adolphe et les René se croient le privilége de leurs orages ; tous les jeunes cœurs sensibles passent à peu près par les mêmes phases d’émotion, comme plus tard les judicieux arrivent aux mêmes résultats d’expérience. […] Les hommes dans la jeunesse se croient dans un espace infini ; quand elle est passée, et que l’âge de l’expérience est venu pour eux, ils se trouvent beaucoup plus rapprochés qu’ils ne croyaient l’être, et ils ont abouti presque tous à des résultats d’idées assez peu différents. […] Je ne me crois appelé à aucune grande vocation d’utilité, et la chimère du bien public ne me soutient pas. J’ai l’esprit assez bien fait pour comprendre que je n’ai pas le droit d’être mécontent, et je me sens le cœur trop large pour le croire rempli.
Un malade dit129 que, « lorsqu’il parlait, sa propre voix lui semblait étrange ; il ne la reconnaissait pas, il ne la croyait pas sienne. […] En outre, « les objets avaient perdu leur aspect naturel ; tout ce qu’il voyait avait changé de manière d’être ». — « L’étrangeté de ce que je voyais, dit-il, était celle que je me croyais transporté sur une autre planète. » — « Il était constamment étonné, il lui semblait qu’il se trouvait en ce monde pour la première fois. […] D’ailleurs l’idée d’une hémorragie cérébrale ne me préoccupait pas beaucoup ; je me crus plutôt empoisonné ; je le crus même si bien, que je traçai à la hâte quelques mots sur une feuille de papier, indiquant ce que j’éprouvais et craignant de ne plus pouvoir donner des renseignements quelques instants après. […] Néanmoins il m’a fallu une grande contention d’esprit et de volonté pour croire à la réalité de ce que je touchais. Le colonel anglais133 parfois a cru pour de bon qu’il n’existait plus ; il m’a dit qu’alors il restait des heures entières immobile, comme en extase, sans rien comprendre du monde extérieur.
J’avais cru qu’il était un portraitiste terrible de vérité profonde et acharnée, un Timon enfin, puisque c’était Timon, dont le livre devait être le figuier où l’on ne se pendait pas soi-même, — mais où l’on n’en était pas moins pendu. […] Ce sont ces flèches qui ne nous ont paru ni si acérées, ni si barbelées, ni si empoisonnées, ni si mortelles que nous avions cru. […] Mais, sous la Restauration comme sous la monarchie de Juillet, Cormenin, qui s’intitule Timon, ne se montre pas une seule fois pamphlétaire, lui qu’on a cru sur parole le plus grand pamphlétaire de son temps. […] … Que diriez-vous de cette tête sans principes, qui n’a, pour toute idée politique, comme de Genoude, que le suffrage universel sans organisation supérieure, et qui, mêlant la démocratie et le catholicisme, comme Buchez, croyait à la République de l’avenir ? […] Le pamphlétaire Cormenin serait donc menacé du sort du journaliste Carrel, qui a fait aussi son grand effet d’un jour, mais qu’à présent on ne lit plus et même qu’on a pas voulu lire ; car je ne crois pas que l’édition de Μ.
On les croyait finis. […] Il prouve, ce manifeste ironique ou patelin (et peut-être tous les deux), que le saint-simonisme a gardé la prétention d’être une Église, une Église cachée et qui se croit persécutée sans doute, car le mépris d’un temps, qui a encore à sa disposition les lucidités du ridicule et l’éclat de rire, peut paraître, à certaines gens sensibles, une persécution. […] Oui, à en croire cette déclaration, onctueusement superbe, où le Père suprême, qui n’est plus vêtu de bleu, mais de noir, parle doux, comme l’huissier de Molière : Il est vêtu de noir et parle d’un ton doux, à en croire cette déclaration, l’Église saint-simonienne existerait. […] Le croirez-vous ? […] et de l’esprit de Jésus-Christ, et il croit évidemment que nous admettrons de telles choses !!
Je ne crois pas. […] Vous pouvez m’en croire absolument. […] Crois-tu que je l’aie ? […] Je crois que oui. […] Je le crois.
… je crois que celui qui aurait ce privilège serait justement fort modeste. […] Chacun croit avoir trop raison ; heureux celui qui se résignerait à n’avoir raison que modérément. […] Nous ne croyons nullement manquer de respect à nos pères en agissant autrement qu’ils n’ont agi. Nos pères ont fait ce qu’ils ont cru le meilleur en leur temps ; nous faisons de même. […] Nous croyons à la race, car nous la sentons en nous.
Du moins ont-ils cru en avoir besoin, puisqu’ils ont, en effet, énormément corrigé et que la valeur de leurs œuvres démontre qu’ils n’ont pas perdu à se corriger. […] Nous avons seulement conseillé à chacun de refaire son style, selon ses moyens et ses aptitudes, jusqu’à ce qu’on en soit satisfait, et je crois que, dans cette mesure, le conseil peut s’appliquer à tout le monde. […] Je le dirai ; c’est ma conviction, encore que les statistiques soient diablement incomplètes ; mais enfin je le crois. […] Je crois ce principe parfaitement raisonnable. […] Rousseau, Buffon et Chateaubriand ont-ils cru devoir se passer d’harmonie sous prétexte que de Retz ou Montaigne en manquent ?
On ne démontre pas la divinité du Christ ; on l’affirme ou on la nie ; on y croit ou on n’y croit pas, comme à l’immortalité de l’âme, comme à l’existence de Dieu. […] Non pas pour moi, comme on le peut bien croire ! […] Faut-il le répéter, si je crois bien l’avoir dit vingt fois ? […] En serait-il moins vrai qu’à une époque déterminée, sur les bords du lac de Génésareth, un homme a paru qui s’est dit, qui s’est cru, et que l’on a cru fils de Dieu ? […] Si l’on en voulait croire de certains philosophes et de certains savants, — ainsi M.
A les résumer peut-être, à creuser (ce qu’ils n’ont pu faire) de certains replis, mais aussi, je crois, à aborder M. […] Il y a plus, il croyait peu à l’improvisation chez les autres, et n’estimait guère que le discours écrit. […] Quant au très-vieux français, tout éditeur de Joinville qu’il était, il ne croyait guère aux règles que M. […] Taillandier s’est attaché à me trouver en faute sur deux points, où il a cru pouvoir me réfuter : 1° M. […] Daunou également, et qu’il les donne à titre de citation connue : c’est de Rousseau, je crois.
Et il croit aimer ! […] Je ne crois à rien, oh ! […] Croyez-vous ? […] Ne le croyez-vous pas ? […] Ne le croyez-vous pas ?
Ce prestigieux programme, je crois M. […] Je crois cependant que, en bonne conscience, ni M. […] Il en croit, là-dessus, la voix publique. […] Mais Golaud croit que l’enfant a vu quelque chose. […] Mais si je n’y crois pas ?
Je crois bien que c’est tout. […] De ce qu’on les a crus sincères ? […] Elle n’est plus, parce qu’elle a cessé de croire. […] si je pouvais croire ! […] Mais une d’elles, une seule « a cru au long espoir.
Croyez-vous que je travaille en ce moment-ci ? […] Or, je dis que cet homme n’est pas aussi éloigné de la morale qu’il le croit. […] On a cru longtemps que c’était elle qui avait incité La Fontaine à écrire les Contes. Ce serait bien scandaleux, parce que, à cette époque, elle avait quinze ans au plus, et je ne peux pas le croire. […] Non pas précisément sur le caractère de l’âne, mais sur son cerveau : il le croit bête, l’âne n’est pas bête du tout.
… je le crois bien ! […] Il ne croit pas, il n’a jamais cru à la malveillance. […] Il ne faut pas croire, il faut savoir. […] Croire sans savoir n’est pas d’un homme. […] L’homme qui se croit obligé par une religion, l’homme qui se croit obligé par sa « conscience », l’homme qui se croit obligé par « l’honneur » est un idéaliste.
Vous avez rêvé des lauriers littéraires, mais ils ne sont pas précisément où vous le croyez. […] L’auteur s’amusait à faire dire à tout ce beau monde élégant : « Se peut-il qu’on croie le cœur humain si corrompu ? […] On a besoin de se croire supérieur aux autres, de croire qu’on a raison sur eux, qu’on a dans sa main la clef des vérités ; on veut se donner les avantages publics du triomphe. […] Je parle en ce moment des plus sincères, des plus élevés et de ceux qui ont le droit de se croire le plus désintéressés dans la critique des choses de l’esprit. […] Non, non, honnêtes et bonnes gens, La Rochefoucauld bien compris n’a pas tort si aisément que vous le croyez.
Ne leur dites pas que c’est saint Dominique qui a inventé l’Inquisition : ils ne vous croiront pas. […] Je crois que le Père Monsabré a été pour beaucoup dans ce retour aux traditions de la chaire catholique. […] L’abîme s’est élargi, j’en ai peur, entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, et, quand ceux-ci ne sont pas installés dans la négation absolue, ils se jouent dans un scepticisme curieux et parfaitement tranquille. […] Je ne crois pas, du reste, que la voix du Père Monsabré sa prête beaucoup à ces nuances. […] N’est-ce pas que je crois reconnaître dans ce signe une sorte de sacrement par lequel votre cœur vient chercher mon cœur ?
Ces deux femmes sont, la première, Mme de Staël, et la seconde, je crois, Mme de Flahaut. […] Il a l’air de sacrifier Mme de Rosbel, et il croit à ce moment préférer Léonie. Dès le premier pas, les voilà engagés tous deux plus qu’ils ne pensent : Alfred me plaisait, je crus l’aimer, dit Léonie. […] Je crois que ce travers de la vanité a fait commettre plus de fautes que toutes les folies de l’amour. […] la jeune femme avait fort dégénéré, ou du moins elle s’était émancipée plus qu’on n’aurait pu croire sous un régime si sage.
Marguerite, toute savante et éclairée qu’elle était, a dû croire au même présage, et eût écrit les mêmes paroles que sa mère. […] Il est des moments, sans doute, où, en lisant de ses vers ou de sa prose, on croirait qu’elle a complètement accepté la Réforme ; elle en reproduit le langage, et même le jargon. […] Ainsi s’écoule le temps sans que personne croie avoir passé la mesure de la gaieté permise ni avoir fait un péché. […] La Fontaine ne l’a mise à contribution qu’une fois et en ce qu’elle a, je crois, de plus piquant, dans le conte de La Servante justifiée. […] La conversation élégante date de plus loin qu’on ne suppose ; la société polie a commencé plus tôt qu’on ne croit.
Un génie naturel décidé se tirerait de là, je le crois bien. […] Voilà les échecs que je ne crois pas amoindrir, ni dissimuler. […] Moi aussi, j’aimerais de grand cœur à croire à un dix-septième siècle futur plutôt qu’à un Du Bartas ; mais il n’est pas en nous que cela finisse de telle ou telle manière. […] Ceci a paru (le croirait-on bien ?) […] Je crois avoir rendu ailleurs ample justice au talent de M. de Musset, mais il ne me semble pas, malgré tout, que situation soit telle encore, et j’ajouterai que c’est peut-être parce qu’il ne l’a pas voulu.
Dans quelque situation qu’une profonde passion nous place, jamais je ne croirai qu’elle éloigne de la véritable route de la vertu ; tout est sacrifice, tout est oubli de soi dans le dévouement exalté de l’amour, et la personnalité seule avilit ; tout est bonté, tout est pitié dans l’être qui sait aimer, et l’inhumanité seule bannit toute moralité du cœur de l’homme. […] Il est quelques génies qui ont le droit de se croire utiles à leurs semblables, mais combien peu d’êtres peuvent se flatter de quelque chose de plus glorieux que d’assurer à soi seul la félicité d’un autre : des moralistes sévères craignent les égarements d’une telle passion. […] Si, au contraire, il a existé dans la vie un heureux moment où l’on était aimé ; si l’être qu’on avait choisi était sensible, était généreux, était semblable à ce qu’on croit être, et que le temps, l’inconstance de l’imagination, qui détache même le cœur, un autre objet, moins digne de sa tendresse, vous ait ravi cet amour dont dépendait toute votre existence, qu’il est dévorant le malheur qu’une telle destruction de la vie fait éprouver ; le premier instant où ces caractères, qui tant de fois avaient tracé les serments les plus sacrés de l’amour, gravent en traits d’airain que vous avez cessé d’être aimé ; alors, que comparant ensemble les lettres de la même main, vos yeux peuvent à peine croire que l’époque, elle seule, en explique la différence, lorsque cette voix, dont les accents vous suivaient dans la solitude, retentissaient à votre âme ébranlée, et semblaient rendre présents encore les plus doux souvenirs ; lorsque cette voix vous parle, sans émotion, sans être brisée, sans trahir un mouvement du cœur, ah ! […] l’on croirait possible d’exister dans un monde qu’il n’habitera plus, de supporter des jours qui ne le ramèneront jamais, de vivre de souvenirs dévorés par l’éternité, de croire entendre cette voix dont les derniers accents vous furent adressés, rappeler vers elle, en vain, l’être qui fut la moitié de sa vie, et lui reprocher les battements d’un cœur qu’une main chérie n’échauffera plus ? […] Sans doute, il est des hommes dont le caractère est une honorable exception ; mais telle est l’opinion générale sous ce rapport qu’il en est bien peu qui osassent, sans craindre le ridicule, annoncer dans les liaisons du cœur la délicatesse de principes, qu’une femme se croirait obligée d’affecter si elle ne l’éprouvait pas.
Il ne s’exagère point d’ailleurs, autant qu’on le pourrait croire, l’effet des préceptes : « Eh ! […] Qu’aurait-il pensé de N., qui a tant d’esprit et qui se croit si moral, mais qui dès sa jeunesse, et jusque dans ses frais d’esprit, n’a jamais rien fait d’inutile ? […] Mais les faux honnêtes gens, aussi bien que les faux dévots, ne cherchent que l’apparence, et je crois que, dans la morale, Sénèque étoit un hypocrite et qu’Épicure étoit un saint. […] Un mot d’une lettre de Scarron, si on y attachait un sens sérieux, ferait croire qu’il avait été hérétique dans sa jeunesse58. […] Je crois tout à fait que c’est de cette duchesse, déjà morte, qu’il s’agit dans la phrase précédente.
Je crois seulement que je ne crois à rien ; je me trompe cependant, je crois à ce qu’on appelle conscience, soit instinct, soit mauvaise habitude d’idées, soit effet de préjugés et de respect humain. […] j’ose à peine le croire, Mais ce jour à jamais emplira ma mémoire. […] Coupe qu’on croyait fraîche et qui brûle la lèvre ! […] Par moments on pourrait se croire en Hollande. […] Le poème épique ne peut et ne doit naître qu’à une époque du monde où il peut être cru.
je ne le crois pas. […] Si la grâce de croire hélas ! […] se croyaient des poètes. […] Ceux-là nous ont lus étourdiment ou sont de mauvaise foi qui ont cru ou feint de croire le contraire. […] Je crois bien que M.
Maurice, je te crois au ciel. […] Je le crois, je crois que les événements ont influé sur ton existence. […] Mon Dieu, j’y crois encore, j’y crois en pleurant. […] Ce monde n’est qu’un lieu de transition, comme les saints l’ont cru, comme l’âme qui pressent le quelque autre part le croit aussi. […] Rien que les larmes font croire à l’immortalité.
Il y a des gens qui vous disent, sans se déferrer, — car ils sont ferrés, je le crois ! […] Ainsi, il aurait eu l’art de placer ses souvenirs et aurait cru avoir des idées. […] Or, comme la vie des hommes les plus superficiels a beaucoup plus d’unité qu’on ne croit, Villemain est mort comme il a vécu. […] Pindare, en effet, n’est qu’un poète de rhétorique pure, qui a trouvé dans Villemain un critique de rhétorique, d’une rhétorique aussi complète que la sienne ; et le rhéteur en prose, qui s’est cru ému ou qui a voulu faire croire qu’il l’était, a rendu hommage, comme il le devait du reste, à son prince, le rhéteur en vers. […] Villemain a fini sa vie comme il l’a commencée, en faisant de la rhétorique qu’il croit de la littérature.
Pour des raisons qu’il a expliquées, l’auteur a cru en devoir arrêter la publication. […] Suivre comme un insensé la voiture où l’on a cru l’apercevoir ! […] Je crois qu’il a du cœur. […] des “Ne croyez-vous pas ?” […] Il faut lire le récit de ses audaces bien prouvées pour y croire.
Il en sera tout autrement, je le crois. […] C’est qu’ils croient pouvoir produire ce qu’ils ne peuvent qu’admirer. […] Je le crois, tout en confessant mon insuffisance. […] Est-ce plutôt qu’il ne croit à rien ? […] Il y a des choses que j’ai crues au sujet de la poésie contemporaine, que je ne crois plus, et d’autres choses que je ne croyais pas, auxquelles j’ai foi maintenant.
Préface de la seconde édition J’ai cru devoir répondre, dans les notes de la seconde édition de mon ouvrage, à quelques faits littéraires allégués contre les opinions qu’il renferme. […] Les uns croient ajouter à l’énergie du style, en le remplissant d’images incohérentes, de mots nouveaux, d’expressions gigantesques. […] Ce que je crois plutôt, c’est que les détracteurs du système de la perfectibilité de l’espèce humaine n’ont pas médité sur les véritables bases de cette opinion. […] Ce système a donné lieu à tant d’interprétations absurdes, que je me crois obligée d’indiquer le sens précis que je lui donne dans mon ouvrage. […] Un motif quelconque peut en suggérer le langage ; mais, en vérité, je ne crois pas que personne les éprouve réellement.
Je prends un étrange chemin pour vous parler d’eux ; mais croyez que j’y arriverai d’autant plus vite que j’en suis plus loin… Lamartine est la poésie même. […] Wolff a notamment celui de n’en pas avoir trop : juste ce qu’il faut pour la clientèle du journal, qui est foncièrement bourgeoise et, je crois, plus provinciale que parisienne. […] Je ne crois donc pas faire tant de tort à M. […] Dirons-nous qu’à force de se croire le plus Parisien des chroniqueurs, il a fini par le faire croire au public ? […] Je lis dans un autre article : « Quand un homme a tenu une telle place dans l’art, quand il a exercé une si grande influence sur son temps… » De qui croyez-vous qu’il s’agisse ?
Une femme, se déguisant en homme, croit être moins reconnue, et le petit tremblement de l’insuccès se cache mieux sous un masque hardi. […] Pour qui a pratiqué la vie, ou qui l’a seulement regardée, il n’est pas vrai que cette amitié puisse exister ; et si on l’a cru quelquefois, ce n’a été que par piperie d’âme abusée, à qui les sens, maîtres en amour, ont donné bientôt le plus éclatant démenti ! […] Elle croit en Elle. […] Dans le roman de Mme Haller, Dieu, il est vrai, se trouve nommé à plus d’une place, mais jamais il n’y agit directement… L’auteur ne croit guère qu’à la vertu purement humaine. […] la Vertu, dédiée à Mme Sand, et qui, après ce qu’on croyait, étonne… Est-ce une épigramme ou une leçon ?
Il avait, je crois, été coulé dans le faux bronze des écoles normales. […] Écrite avec cette correction qu’on apprend aux écoles et qu’elles croient de l’élégance, elle n’est guère qu’un lieu commun renouvelé d’une rhétorique inépuisable. […] « Horace — dit Rigault — n’était pas stoïcien et ne désespérait pas de la vertu. » Je le crois bien ! […] Mais qui serait tenté de le croire ? […] Je crois le savoir, pour nous autres Français, du moins.
C’est donc dans le passé qu’ils vont chercher la légitimité de leur politique, et comme le passé de l’Angleterre est peut-être le plus orageux passé historique qu’il y ait dans l’Histoire, ils croient l’y trouver, ou, sans le croire peut-être, ils affirment qu’on doit l’y chercher. […] Jacques II, lui, fut chassé pour avoir cru que les concessions avaient perdu son père et pour avoir voulu maintenir la prérogative que, dans sa conscience, il croyait son droit. […] que les peuples qui n’aiment pas ou qui n’aiment plus ont d’incoercibles défiances à opposer à la plus splendide et magnifique bonne foi ; que, fût-il allé jusqu’à l’apostasie pour garder son trône, ils n’auraient pas cru à l’apostasie, et que, dans leurs terreurs haineuses, ils auraient toujours vu le front menaçant du relaps brisant le masque de l’apostat ! […] Nous ne croyons point cependant que ce dernier coup protestant, tout porté qu’il soit par une main puissante, ferme à tout jamais la bouche à l’Histoire. […] En le prenant dans les faits les plus publics de sa vie, il n’a jamais été — qu’on le croie bien !
Pierre Clément, que nous croyons un économiste, sauf erreur toutefois, est peut-être allé de Colbert à Jacques Cœur en vertu d’une préoccupation d’études habituelles. […] … L’histoire ne le dit pas en termes précis, mais, en pressant bien le récit détaillé de Pierre Clément, on serait tenté de le croire. […] Qui le croirait ? […] Qu’on le croie bien ! […] Eux seuls sont les vrais serviteurs de l’Histoire, et qui aime le passé, qui croit avec Leibnitz que le passé contient l’avenir du monde, doit applaudir à leurs efforts.
Parce que bien des choses de ce temps sont mortes, on croit que rien n’en subsiste plus. […] Il n’en est pas moins ainsi, qu’on le croie bien ! […] Aujourd’hui, un ordre nouveau se présente ; ne croyez pas que la douleur va s’affaiblir. […] nous croyons bien qu’en pressant un peu ce livre de La Femme et l’Enfant il serait aisé d’en faire jaillir une philosophie, et, comme nous l’avons dit, ce serait cette philosophie du xviiie siècle dont on ne se défie plus parce qu’on la croit morte, lorsqu’elle vit et qu’elle est partout, il est vrai, sous un autre nom. […] Sans croire, comme Alphonse Jobez, que la terre, avec toutes les richesses qu’elle pourrait donner, renferme assez de biens pour assouvir cette âme de l’homme qui n’a point été faite avec une si grossière substance, mais avec un souffle de Dieu ; sans avoir cette mysticité du sol, nous croyons aussi, pourtant, que les peuples et les hommes dépendant de leurs besoins et de leur bien-être, — quoique ces besoins et ce bien-être soient le plus petit et le plus bas côté de leur destinée, — la voie de prospérité la meilleure est encore la culture du morceau de globe sur lequel ils sont nés.
Un Allemand, qui écrit notre langue à nous faire croire qu’il est notre compatriote, M. […] Pour mon compte, je n’ai jamais cru à la grandeur divine de Gœthe. Je laisse cela aux gens qui ne croient pas au Dieu qui a fait le ciel et la terre. […] Pensez-vous qu’on ait jamais vu un utilitarisme plus écervelé que celui de Gœthe, si vraiment il croit à l’immortalité et si sa réserve n’est pas la précaution d’un lâche ? […] Sainte-Beuve, ému et tout en larmes, nous dit qu’il saignait sous sa pourpre, cet homme qu’on croyait impassible, et le voilà, à si bon marché, un Épictète !!
Je ne les crois point susceptibles d’éprouver les mêmes sensations que nous. […] Je voudrais le croire aussi ; cependant j’entends dire chaque jour que tout leur réussit. […] Qui pourrait croire qu’un tel être ait pu sortir dans cet état des mains du Créateur ? […] Il faut lire ici le texte pour y croire. […] Il le croyait évidemment lui-même ; sa déception fut l’amertume de ses dernières années.
Le Saint-Père m’affirma ensuite qu’il croyait de toute impossibilité que je pusse obtenir la permission de rester auprès de lui. […] Chiaramonti affectionnait très vivement la famille Braschi, dont on le croyait assez proche allié. […] On crut d’abord que le cardinal lui-même devait lui en parler. […] Chiaramonti en fut ému et troublé souverainement, d’autant plus qu’il s’y attendait moins et qu’il n’aurait jamais pu le croire. […] Mais je ne crois pas devoir me dispenser de rapporter quelques-uns des faits relatifs au pape élu.
… qu’ils me montrent un idéal et j’y croirai. […] Cela tient, je crois, à ce que les peintres sont des esprits avortés. […] Ils ont moins d’invention qu’on n’aurait pu le croire. […] Je ne puis croire, malgré l’apparence, que ce soit un musicien. […] Il ne croyait pas aux hypocrisies et voyait des intérêts partout.
aucune action sur soi-même n’est possible en matière de foi, la pensée est indivisible, l’on ne peut en détacher une partie pour travailler sur l’autre, on espère ou l’on craint, on doute ou l’on croit, selon la nature de l’esprit et des combinaisons qu’il fait naître. […] Cet homme cependant, qui manqua de la force nécessaire pour préserver son pouvoir, et fit douter de son courage, tant qu’il en eut besoin pour repousser ses ennemis ; cet homme, dont l’esprit naturellement incertain et timide, ne sut ni croire à ses propres idées, ni même adopter en entier celle d’un autre ; cet homme s’est montré tout à coup capable de la plus étonnante des résolutions, celle de souffrir et de mourir. […] Telle était son exaltation religieuse, qu’il est permis de croire que ce dernier moment même n’appartint point dans son âme à l’épouvante de la mort. On ne m’accusera point, je crois, d’avoir affaibli le tableau de l’influence de la religion, cependant je ne pense pas qu’indépendamment de l’inutilité des efforts qu’on pourrait faire à cet égard sur soi-même, on doive compter l’absorbation de la foi au rang des meilleurs moyens de bonheur pour les hommes. […] Les esprits ardents n’ont que trop de penchant à croire que le jugement est inutile, et rien ne leur convient mieux que cette espèce de suicide de la raison abdiquant son pouvoir par son dernier acte, et se déclarant inhabile à penser, comme s’il existait en elle quelque chose de supérieur à elle, qui put décider qu’une autre faculté de l’homme le servira mieux.
Qu’importe au fond ce que l’homme croit, pourvu qu’il croie ! […] Peut-être ce Breton croyait-il à ce que croyaient ses pères ? […] Il croyait au progrès indéfini. […] Je crois que M. […] Crois-en les fées.
Il disait : « Tous les hommes peuvent m’être utiles, il n’y en a aucun qui puisse me suffire ; il me faut Dieu. » Son second besoin était de communiquer ce qu’il croyait si bien posséder, et de tout diviniser autour de lui. […] Je ne crois pas qu’il soit possible de laisser faire à quelqu’un un pas plus gauche que celui que je fis en entrant dans cette carrière. […] Je ne crois pas qu’on ait jamais rien imprimé de plus absurde, de plus obscur, de plus fou, et de plus sot. […] Témoin des désordres et du relâchement du haut clergé d’alors, jugeant du sacerdoce par ce qu’il en voit, et ne soupçonnant pas ce que la persécution prochaine peut y régénérer, il est au fond un ennemi, et il se croit d’avance l’héritier et le successeur. Il est hostile et volontiers méprisant à l’Église, et il croit à sa propre petite Église qu’il voit déjà en idée dominante et universelle.
je ne sais pas à quoi il ne croyait pas, tout esprit fort qu’il était : il est vrai qu’il ne croyait pas en Dieu ; mais, en revanche, il croyait en Jupiter, en M. […] » Et il est à croire que c’est un peu de tout le monde51. […] Ici, chez les jeunes France, on prenait même par ton des airs féroces ; on aurait cru ressembler à M. […] Il a cru supprimer le Christ ; il n’a pu supprimer le Moyen-Age et ses terreurs, et le sentiment de l’infini qu’il nous a légué. […] Tout grec qu’il est et des plus païens, je ne suis pas bien sûr qu’il n’y croie pas un peu, au Diable.
Pouviez-vous croire que je courusse le moindre danger ? […] On a dit de cet aimable vieillard qu’il n’avait jamais eu que vingt ans ; il avait quatre-vingt-un ans qu’il se croyait jeune encore. […] « C’est un bel éloge à faire de quelqu’un, au milieu de la corruption du monde, que de le croire digne d’être appelé romanesque. […] Eynard me suppose plus d’imagination que je n’en ai en réalité ; il se croit trop sûr de m’avoir réfuté à l’aide du Journal de Mme Armand. […] Il croit à une transfiguration et à une régénération complète, là où je ne vois guère qu’une métamorphose.
Elle lui demande si elle croit être la première qui ait possédé et rempli son cœur. […] Elle ne croit plus à l’amour, qui fuyait sa pauvreté et qui flagorne sa richesse. […] On pouvait croire à l’ouverture d’un succès. […] C’est à n’y pas croire ! […] Il croit à son influence connue à une sorcellerie malfaisante.
… Mais lui : “Vous croyez que je plaisante ? […] Faute volontaire, je le crois. […] et qui viennent demander, le croira-t-on ? […] Mais le roman peut être beau, que celui qui l’écrit croie aux Rois ou qu’il n’y croie plus. […] Au moins, Louis XV le corrompu croyait en lui.
Le principe de moindre action est intact jusqu’ici, et Larmor paraît croire qu’il survivra longtemps aux autres ; il est en effet plus vague et plus général encore. […] En attendant, je crois que les théoriciens, se rappelant l’expérience de Michelson, peuvent escompter un résultat négatif, et qu’ils feraient œuvre utile en construisant une théorie de l’aberration qui en rendrait compte d’avance. […] De cela on n’a pas encore rendu compte, et je crois que c’est là un des plus importants secrets de la nature. […] Les conventions devant l’expérience. — Supposons maintenant que tous ces efforts échouent, et, tout compte fait, je ne le crois pas ; que faudra-t-il faire ? […] Nous n’aurions pas à regretter d’avoir cru aux principes, et même, comme les vitesses trop grandes pour les anciennes formules ne seraient jamais qu’exceptionnelles, le plus sûr dans la pratique serait encore de faire comme si on continuait à y croire.
Bien loin de renoncer, comme on pourrait le croire, à cette spécialité délicate et risquée, Gapefigue s’est affermi en elle et s’y cantonne. […] Franchement, nous l’avions cru d’abord ; nous avions cru en ouvrant ce volume, coquet de robe comme celle dont il est question, avoir encore à essuyer une de ces apologies qui furent presque des adorations sous la plume enivrée de Capefigue. […] II Et il n’y a point là de contradiction, comme on pourrait le croire. […] Et, de fait, il en choquait, le croira-t-on ? […] Il l’eût été facilement en sensibilité morale, car on croit fort bien du sentiment la sensualité qui a la séduction des larmes, et il l’aurait été tout aussi aisément en politique, car entre Tartuffe et celui qui a dit : Paris vaut bien une messe, ou : C’est mardi que je fais le saut périlleux, y a-t-il vraiment autre chose que l’épaisseur de quelques mots ?
J’entends Bossuet, quand je crois le lire. […] Notre conscience croit se décharger en confessant la vérité de ces peintures. […] On la croyait infaillible depuis qu’on la voyait émancipée. […] Encore ne l’admire-t-il que par déférence : il ne conteste plus, il ne croit pas encore. […] Je le crois.
Pour faire croire le peuple, il faut que nous croyions ; nous allons croire De tous les partis, c’est ici le plus impossible ; les religions ne ressuscitent pas ; ne se convertît pas qui veut. Vous croirez au moment de la peur, vous chercherez à croire. […] Peut-on croire ce que l’on veut ? […] Mais je crois que le mal ne vient pas de ce que les gouvernements violentent et trompent, mais de ce qu’ils n’élèvent pas. […] Croyez-vous donc que ce seront ces pauvres gens qui résoudront le problème ?
Il lui reproche, le croirait-on ? […] Pourtant, je le crois sur une mauvaise pente. […] Il se croyait également de grandes destinées, il céda à la fascination. […] On le croit quelquefois. […] Au fond, je crois que c’est l’indulgence qui dominait.
… Il y a maintenant à montrer son génie comique, car Gœthe se croyait l’enfant de la double colline : il se croyait le double génie. […] Le grand nom de Gœthe couvre tout et fait croire à tout. […] l’érudition fit croire à Gœthe, s’il le crut, et au public, qui le croit encore, qu’il y avait vie de poète dans ce plâtre humain, quand il n’y avait qu’une figure et qu’une apparence. […] Il la croyait une poitrine européenne, et elle n’était qu’allemande. […] Henri Lewes en Angleterre est, je crois, de 1853.
On a les lettres qui constatent cette rupture entre le frère roi et le frère disgracié et qui se croit frappé injustement. […] Je ne crois pas qu’une telle vue résiste aujourd’hui au moindre examen. […] Heureux sont les gens que vous aimez, je veux le croire ! […] Je crois que nous avons huit mille prisonniers, prodigieusement de canons et de drapeaux. […] Peut-être croirez-vous que M.
Je n’ai pas cru pouvoir vous engager à entrer dans cette affaire, madame, qu’en vous y faisant trouver un gros intérêt, car j’appréhende que vous ne soyez très lasse de vous employer pour moi. […] J’ai cru devoir prévenir les Espagnols en ma faveur, ou au moins savoir leur sentiment sur une chose qui les regarde principalement. […] Si vous croyez que la lettre soit bonne à faire voir, vous en ferez, s’il vous plaît, l’usage que vous jugerez à propos. Cet aimable cardinal croit, comme j’ai cru, que Sa Majesté (Louis XIV) doit décider de mon sort ; mais, malheureusement, je vois qu’il dépend d’un autre (le duc de Savoie) ; de quoi je n’ose rien me promettre, par les raisons que je vous ai déjà dites, à moins que du côté de la Cour on n’ait la liberté de prendre quelques mesures pour cela avec lui. […] Elle dira : « Il croit de ne pouvoir partir… » (page 440).
Que va faire le duc d’Orléans, placé ainsi entre l’insurrection de Paris, dont on le croit complice, et les périls de la Cour, où l’appellerait sa qualité de premier prince du sang ? […] Aussi personne ne peut s’imaginer ce que j’ai souffert, en le voyant se plonger par degrés, petit à petit, dans toute sorte de malheurs ; car j’ai la conviction au fond de l’âme qu’il n’a jamais cru ou voulu aller aussi loin qu’il l’a fait. […] Vous en parlez bien à votre aise, me dira-t-on, et j’aurais voulu vous voir en sa place : Croyez-vous donc qu’on soit si bien dans une armoire ? […] Le duc d’Orléans, il faut être juste, l’aida à faire évader M. de Champcenetz, de qui il croyait avoir personnellement à se plaindre. […] Je ne crois pas qu’il soit possible de ressentir un malheur de famille plus vivement que je ne ressentis la mort du roi.
Aujourd’hui c’est à un poète d’une tout autre génération que je veux revenir, puisque l’occasion s’en présente ; je la croyais, je l’avoue., indéfiniment ajournée. […] La jeunesse croit avoir l’éternité devant elle, et l’heure est rapide, l’occasion est fugitive ! […] Je croyais ta flamme perdue, Et je disais : La Muse a cessé de m’aimer. […] J’avais déjà découvert cette étoile de la Pléiade qu’on n’a cru retrouvée que de nos jours. Quant à Clotilde de Surville, elle était, je l’avoue, ma favorite ; je la savais par cœur, je l’aimais, je croyais en elle.
Si je croyais à une religion, ma foi aurait plus d’aliment, je l’avoue ; mais mieux vaut peu de bonne science que beaucoup de science hasardée. […] Les gens chez lesquels l’appétit de croire est très développé peuvent se donner le plaisir d’avaler tout cela. […] Croyez-vous donc qu’il ne nous serait pas plus doux de chanter au temple avec les femmes ou de rêver avec les enfants que de chasser sur ces âpres montagnes une vérité qui fuit toujours. […] Nous en avons tant vu que nous ne pouvons nous résigner à croire que l’une possède plus que l’autre la vérité absolue. […] Anaxagore croit que la voûte du ciel est de pierre et conçoit le soleil et les astres comme des pierres enflammées.
Sous la Restauration, dans les premières années, on croit apercevoir distinctement la place de Mallet du Pan entre MM. de Serre, Camille Jordan et Royer-Collard. […] Aurait-il cru le port à jamais atteint ? […] « Croiriez-vous, écrivait-il à l’abbé de Pradt à cette date, qu’on me presse chaque semaine de revenir à Paris ? Et croiriez-vous qu’un tour de roue de plus et je pars ? […] C’est un livre qui restera, je le crois, comme celui de l’un des meilleurs médecins consultants dans les crises sociales69.
Croyons l’en sur sa parole. […] L’homme n’est touché que de ce qu’il croit. […] Je crois avoir des raisons plus concluantes pour le sentiment que j’avance. […] J’avoue ingénument que je ne le sçaurois croire. […] J’ai cru devoir remédier à ces deux défauts, en supprimant les préparations inutiles, et en retranchant les épisodes sans intérêt.
J’aime à croire qu’il en rendit. […] Tu as dit que oui et j’essaie de le croire. […] Je ne peux pas croire cela. […] Il croyait que ces choses-là allaient sans dire. […] Je croyais que votre refrain défendait de dire qui on aime.
Le 26, madame de Sévigné écrit : « On la croit toute rétablie dans sa félicité. » Enfin, le 2 septembre, elle raconte à sa fille que « la vision de madame de Soubise a passé plus vite qu’un éclair… Au jeu, elle a la tête appuyée familièrement sur l’épaule de son ami. On croit que cette affectation était pour dire : Je suis mieux que jamais. » Mais peu après cet heureux jour, nouvelle crise. […] Le 11, madame de Sévigné écrit : « Tout le monde croit que l’étoile de Quanto pâlit. […] On regarde, on observe, on s’imagine, on croit voir des rayons de lumière sur des visages que l’on trouvait indignes, il y a un mois, d’être comparés aux autres. » Ces on là, c’est la cour. […] Madame de Maintenon croyait que madame de Montespan, cessant d’être jalouse d’elle, c’était à son tour de l’être de madame de Montespan.
Non, je ne peux croire que mes labeurs aient été vains, ni qu’en théologie on puisse avoir raison à si bon marché que le croient les rieurs. En réalité, peu de personnes ont le droit de ne pas croire au christianisme. […] Gardez-vous de croire que ce fût là un calcul personnel ; jamais homme ne porta plus loin le désintéressement que M. […] Leur foi était vive et sincère, mais c’était une foi implicite, ne s’occupant guère des dogmes qu’il faut croire. […] Il croyait au talent et en faisait la base de la foi.
De ces deux lettres, les seules que j’aie reçues dans ce sens, je ne réponds qu’à la vôtre : car, si vous persistez, je vous croirai. […] Il est bien ridicule de vous dire que je ne le crois pas. […] Les hommes qui sont si soigneux à se réserver pour les circonstances n’impriment pas tous les matins leurs pensées, ne prodiguent pas à ce point leurs conseils et les contradictions motivées qu’ils croient utiles. […] Quoi qu’il en soit, le premier consul crut devoir adresser à tous trois, et sur un ton plus solennel qu’il ne lui était habituel jusque-là, des remerciements collectifs au nom de la patrie, pour le zèle qu’ils avaient mis à faire réussir la révolution nouvelle. […] Il n’y a point de héros pour son valet de chambre, dit le proverbe ; je le crois, parce que les grands cœurs ne sont pas toujours de grands esprits.
Tu le crois, n’est-ce pas ? […] Il nous rend tout ce que nous avons cru volé ou perdu. […] Qu’en crois-tu, mon ami ? […] Crois-moi, chère amie, Charles X est digne de nous deux. […] Quelle indigence même chez ceux qui se sont crus les plus riches !
J’avoue que dessus, je ne les ai pas crus. […] Ténèbres, je ne vous crois pas. Je crois à vous, ô Dieu ! […] Je crois que, à bien le prendre, Hugo n’a jamais eu qu’une manière. […] Je ne crois pas me hasarder beaucoup en disant que c’est un lieu commun !
Toujours il se croit à la veille d’une révolution qui va tout changer et renouveler entièrement la face de la terre. […] Scherer, ouvrent une série assez nombreuse de pamphlets politiques dans l’examen desquels nous ne croyons pas devoir entrer : aussi bien, nous pensons qu’ils ont mal servi la réputation de Lamennais. […] La gamme en est d’ailleurs plus étendue qu’on ne croit généralement. […] On pouvait croire qu’il manquait tout à fait de tendresse et d’onction ; mais, par un ou deux chapitres de ces Paroles même d’un croyant qu’on vient de voir si sévèrement jugées, il a commencé de prouver qu’il n’était pas tout à fait dépourvu de cette fibre-là. On pouvait croire qu’avec toute son éloquence d’invective, il manquait de finesse ; mais il a prouvé par deux ou trois passages des Affaires de Rome qu’il en était capable à l’occasion.
Ce qui caractérise les peines de la vanité, c’est qu’on apprend par les autres, bien plus que par son sentiment intime, le degré de chagrin qu’on doit en ressentir : plus on vous croit affligé, plus on se trouve de raisons de l’être. […] Ces réflexions ne sont point destinées, on le croira facilement, à détourner les femmes de toute occupation sérieuse, mais du malheur de se prendre jamais elles-mêmes pour but de leurs efforts. […] Une femme qui se croit remarquable par la prudence et la mesure de son esprit, et qui n’ayant jamais eu deux idées dans la tête, veut passer pour avoir rejeté tout ce qu’elle n’a jamais compris, une telle femme sort un peu de sa stérilité accoutumée, pour trouver mille ridicules à celle dont l’esprit anime et varie la conversation : et les mères de famille, pensant, avec quelque raison, que les succès mêmes du véritable esprit ne sont pas conformes à la destination des femmes, voient attaquer avec plaisir celles qui en ont obtenu. […] Bientôt après le règne de la terreur, on voyait la vanité renaître, les individus les plus obscurs se vantaient d’avoir été portés sur des listes de proscriptions : la plupart des Français qu’on rencontre, tantôt prétendent avoir joué le rôle le plus important, tantôt assurent que rien de ce qui s’est passé en France ne serait arrivé, si l’on avait cru le conseil que chacun d’eux a donné dans tels lieux, à telle heure, pour telle circonstance. […] Cette espérance est peut-être une chimère, mais je crois vrai que la vanité se soumet aux lois, comme un moyen d’éviter l’éclat personnel des noms propres, et préserve une nation nombreuse et libre, lorsque sa constitution est établie, du danger d’avoir un homme pour usurpateur.
Ils croient tout ce qu’il dit, et ils le serrent précieusement au fond de leur mémoire. […] Plus d’examen : les yeux fermés, on croit ; c’est une révélation. […] Elles ne croient pas savoir à demi. […] Elles ne croient pas savoir tout : mais elles croient savoir le tout de ce qu’elles savent, et elles traduisent volontiers leur science en formules de credo ou de catéchisme, raides, massives, intraitables. […] De là le ton tranchant, dogmatique, hautain ; de là ces vérités assénées comme des coups de massue, chez des écoliers, qui sont en effet modestes et réservés : mais ils croient sur Boileau et sur Fénelon, comme on croirait sur la Trinité et sur l’Incarnation.
Je ne le crois pas. […] Je le crois. […] Je ne le crois pas. […] Je ne le crois pas. […] je ne le crois pas.
Mais d’autre part, ces faits psychiques, il n’y croit pas ; je veux dire qu’il n’accepte pas leur visage. […] Peut-être est-il aussi inexact de croire qu’elles s’échappent ou reviennent. […] Ne croyez-vous pas qu’entre les deux mondes que portent deux amants il puisse jamais y avoir interférence autrement que par l’effet d’une illusion d’optique ? […] Je crois pourtant à sa réalité, dans certains cas, dans certaines circonstances données, et j’y crois non pas d’une façon vague et mystique ni pour avoir cru l’éprouver, mais pour avoir constaté dans l’expérience certains actes qui ne pouvaient pas s’expliquer autrement que par lui. […] Je crois qu’il exagère beaucoup cette sorte d’inconvénients, mais il met tout de même le doigt sur une des lacunes de la psychologie de Proust.
Je crois l’entendre : « Si je lui mettais ici un peu de Montaigne, ça ne ferait pas mal. » Nous l’avons vu qui vient d’en mettre. […] Il a couru (et je crois qu’elles se sont conservées) de prétendues lettres de Thémistocle censées écrites pendant son exil. […] Il ne croit pas mal faire en s’y livrant, il croit faire mieux que son auteur ; il le flatte, il lui rend service : comment ne l’en remercierait-on pas ? […] Croyez-moi, mon cher Maupertuis, ne vous livrez pas à toute votre sensibilité ; les satires et les médisances sont comme l’ivraie qui croît dans tous les champs, il y en aura toujours dans le monde. […] ; il y en a un ou deux qu’on croirait du président de Montesquieu, et beaucoup plus qu’on soupçonnerait d’être de son laquais. »
croyez-vous à la réunion éternelle des âmes qui se seront entendues ici-bas ? […] Jamais on ne me fera croire que je n’éprouverai rien de plus en rencontrant l’âme de mon père que celledu Chinois avec lequel je ferai peut-être le grand voyage. Je crois bien qu’il faut se garder de juger les choses du Ciel par celles de la terre ; mais celles-ci n’en sont-elles pas une ombre, un écho ? […] Pendant plusieurs années, la Religion eut pour moi ce caractère ; et le croiriez-vous, mon amie ? […] Je ne crois pas qu’elle ait visé à l’effet ; et c’est heureux, sa beauté et sa célébrité étant sur leur déclin : les débris nefont guère de sensation dans un pays de ruines.
Le croira-t-on ? […] Louis XIV, religieux comme il est, croit qu’il est des lumières qui se proportionnent aux situations, et particulièrement à celle de roi : « Dieu qui vous a fait roi vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires, tant que vous aurez de bonnes intentions. » Il croit qu’un souverain voit naturellement les objets qui se présentent, d’une manière plus parfaite que le commun des hommes. […] Mais c’est en matière de traités surtout qu’il ne croit pas qu’il faille se piquer de diligence : Celui qui veut y aller trop vite, dit-il, est sujet à faire bien des faux pas. […] Je crois trouver un merveilleux rapport entre cette manière de voir et de faire de Louis XIV, et celle des hommes distingués de son temps. […] Il a, je crois, démontré qu’avant Pellisson, M. de Périgny, précepteur du Dauphin, servit à Louis XIV de secrétaire pour cette rédaction.
La timide et modeste école écossaise elle-même manifeste un égal dédain à l’endroit du passé, et croit qu’avant elle on a complètement ignoré l’existence de l’esprit humain. […] S’il cherche le secret des choses, c’est qu’il croit qu’il y en a un ; c’est donc qu’il ne se contente pas du pur phénomène, et qu’il saute par-delà. […] Lorsque l’on croit qu’il y a de la vérité partout, on est bien près de croire qu’il n’y en a nulle part. […] C’est se mentir à soi-même et mentir aux autres que de croire que tout est faux dans un système faux. […] Malheureux ceux qui ne l’ont pas reçue, mais qui croient l’avoir, et qui se tourmentent pour faire croire aux autres qu’ils l’ont !
car si je n’avais pas expressément cité le texte, certainement, vous ne me croiriez pas ! […] Saint-Simon, le moraliste et l’observateur, connaissait la valeur des hommes, et sa fierté, à cet homme si fier, on pouvait croire que c’était son génie ! […] Or, l’ambition qui fait la fière n’est pas aussi fière qu’elle le dit et voudrait le faire croire. […] — Saint-Simon croyait au mal absolu et héréditaire de la bâtardise. […] Mais ce qui est certain, c’est que ce document, inutile, fini, enterré, à mille pieds dans l’ordre des idées de ce que nous croyons maintenant la vérité, — si nous croyons à quelque chose !
Qu’est-ce qu’elle croit ? […] Se croirait-il visé, par hasard ? […] Croyez-vous ? […] Et c’est tout ce qu’elle croit me devoir. […] je crois qu’il le serait assez sans cela… .
Je ne crois pas. […] Je ne crois pas. […] Je ne crois pas. […] On croit les entendre. […] Si j’en crois (et l’on peut l’en croire) le répertoire de M.
Croyez-vous que Philinte en soit heureux. […] Je ne crois pas. […] Si bien, je crois. […] Je ne crois pas. […] Je le crois sur ce que je le crois, sans doute ; mais encore, non pas tout à fait.
Car je crois connaître son Anna. […] Elle se croit, à cause de cela, ou l’auteur la croit une scélérate grandiose. […] s’il suffisait d’aimer et de croire ! […] Je crois que la comédie de M. […] Bourget et, je crois bien, M.
C’était Rivarol qui disait, je crois, qu’il ne fallait pas attacher de plomb à une robe de gaze, mais le conseil de Rivarol n’a pas été suivi par M. de Falloux, et toute la pauvre gaze de Mme Swetchine a été plombée ! […] M. de Falloux a cru bien faire de nous raconter toute cette vie qui n’avait pas besoin d’être racontée, puisqu’elle n’avait d’autre intérêt que celui de ce talent, venu tard, et qui, sous le souffle de Dieu, que Mme Swetchine a tant aimé, s’est purifié de ses prétentions de style et de pensée par lesquelles il avait commencé ! […] On y croit, à ce miracle étrange, — consoler d’être vieux, — plus étonnant que la résurrection des morts, parce que celle qui l’annonce a sur ses lèvres guéries l’onction divine qui y fait croire ; parce que, thaumaturge, elle est elle-même le miracle, avant de l’accomplir sur vous !!! […] L’expression, qu’elle a parfois très belle, et qu’elle ajoute au piquant ou à la force de l’observation quand l’observation la darde ou la secoue, suffit-elle pour faire croire à un talent littéraire, n’existant plus par petites places, mais organisé, articulé, vivant ? […] … Pour mon compte, je ne le crois pas.
tel est le but éclatant, mais escarpé, que des écrivains nés d’hier se sont flattés d’atteindre aujourd’hui ; telle est la proie de lion intellectuelle qu’ils ont cru abattre dès leur premier coup de feu littéraire ! […] Assurément, pour se hausser à une pareille lâche, pour n’avoir pas peur d’une si difficile entreprise, il fallait croire en soi, et, il n’y a pas de milieu, il fallait être quelque chose comme un Montesquieu, doublé d’une madame de Staël, ou bien… un jeune homme et même deux ! Et pourtant ces deux jeunes gens, qui n’ont pas craint de se mesurer avec un sujet formidable et de s’adonner au seul genre d’histoire, l’histoire des mœurs, que Malebranche ne méprisait pas, ces deux jeunes gens, de si bonne volonté et de tant de courage, ne manquent, croyez-le bien ! […] Supposez que ce style se lave et se purifie, qu’il se dégage des mièvreries de la manière et de l’étrangeté des inversions, car, le croirait-on ? […] Ils ont cru, avec une véritable badauderie parisienne (à Paris, on a trouvé le moyen d’être à la fois très badaud et très spirituel), que la société française tenait toute, aux approches de la Révolution, ou dans le salon rouge de madame Necker, ou dans le salon bleu et argent de madame de Beauharnais.
C’est tout le monde qui fait courir ce bruit-là, et Quitard, qui n’est pas un humanitaire, quoiqu’il ait fait ses humanités, paraît y croire pourtant, et cela me trouble. […] pour moi, franchement, je n’y crois pas. Je ne crois pas aux sagesses collectives travaillant, sans être des abeilles, à ces proverbes, alvéoles d’or où le génie a mis son miel, — le génie et non pas les masses ! Je n’y crois à aucune époque de l’histoire, mais je n’y crois pas surtout à l’origine des sociétés, au premier moment perceptiblement historique. […] Voilà plutôt ce que je crois !
Nous l’avons cru et nous avons vécu dans l’émotion commune ; nous avons épousé l’intérêt triste et cruel de cette page d’Histoire, désespérée. […] Plus tard seulement cette passion rêvée, entrevue, supposée, là où le désordre et l’horreur furent si grands, nous en avons cherché la preuve et les traces, et le croira-t-on ? […] Il faut bien citer pour qu’on nous croie. […] nous ne croyons pas que M. […] Nous ne croyons pas à l’innocuité morale complète de ces lettres sous quelque plume que ce puisse être, mais M.
Nous l’avons cru et nous avons vécu dans l’émotion commune ; nous avons épousé l’intérêt triste et cruel de cette page d’histoire, désespérée ! […] Plus tard seulement, cette passion rêvée, entrevue, supposée, là où le désordre et l’horreur furent si grands, nous en avons cherché la preuve et les traces, et le croira-t-on ? […] Il faut bien citer pour qu’on nous croie. […] Certes, nous ne croyons pas que M. […] Nous ne croyons pas à l’innocuité morale complète de ces lettres sous quelque plume que ce puisse être, mais M.
Le sujet de ceci n’est pas, comme on pourrait le croire, un roman qui se cache sous des formes négligées ou familières à dessein, pour qu’elles paraissent plus vivantes. Je l’ai cru un moment. […] Je ne crois pas que l’homme de ces effroyables pages eût, s’il eût vécu, fait, je ne dis pas mieux, mais plus fort que cela… Créateur, s’il l’avait été, ses créations n’auraient jamais eu l’énergie du cri que pousse en lui la simple créature… Il fallait, dans une âme assoiffée de vivre comme il n’en exista peut-être jamais, la fureur et l’horreur de la mort pour exaspérer l’expression, telle qu’elle est ici, jusqu’au génie. […] Nous qui croyons à l’âme, nous lui savons gré de son âme ! […] — ajoute-t-il en insistant, — je ne crois pas au ciel, mais je crois à l’enfer, où ma place est marquée de toute éternité ; à un enfer où l’inique Jeffries qui doit me juger m’ôtera, pour me confondre, le sentiment de l’iniquité divine, et par ses tout-puissants prestiges, domptant, éblouissant, affolant ma conscience, me fera avouer en grinçant des dents que l’injustice est juste, que l’horreur est clémente, qu’une faiblesse d’un instant exige une éternité de peine infinie ; que le péché originel, la prédestination, le petit nombre des élus, la damnation de Socrate et des enfants non baptisés, sont des miracles de miséricorde, et qu’il est juste et très juste qu’éternellement avec eux je hurle, et qu’éternellement ils râlent avec moi !!!
Il s’est rencontré de très bons esprits, peu philanthropes et ne se faisant pas grande illusion sur les puissances de méchanceté ou de sottise qui sont dans cette aimable créature qu’on appelle l’homme, qui croyaient que Suétone et même le grave Tacite s’étaient moqués de la postérité en écrivant leurs histoires. […] Eh bien, nonobstant cette autorité, quand l’historien de Soulouque nous étale les hideuses et sanguinaires bêtises qui se prélassent là-bas dans des oripeaux de gouvernement ou un gouvernement d’oripeaux, le fameux mot du sceptique revient involontairement à la pensée : « Je crois à l’histoire, mais je n’y étais pas ! […] Qui croirait, en lisant cette préface, que l’homme qui l’a écrite pût peindre Soulouque et sa race avec cette énergie de ressemblance, ou, ayant lu le livre, que l’auteur de ce livre en eût pu penser la préface ? Contradiction qui n’est qu’une ruse peut-être ; car il répugne profondément d’admettre que d’Alaux, dans toute la lucidité de son bon sens, et après avoir retracé avec un mépris si sincère ce règne de Soulouque auquel on est tenté de ne pas croire, conclue en faveur de l’homme de ce règne inouï et voit en lui le fondateur possible d’une future nationalité ! […] Rien dans le livre de d’Alaux ne nous autorise à ne pas croire l’auteur chrétien.
Ce que devient Alceste pour Gérard du Boulan, ce qu’il y a pour lui sous ce masque immortel d’Alceste, je vous le dirai tout à l’heure… Seulement, en y cherchant ce qu’il a cru y trouver, qu’il me permette de le lui dire ! il a obéi aux plus puérils instincts de son époque, et il a obéi aussi — sans en avoir conscience, je le crois, — à ses instincts les plus vils. […] Je le crois fait pour plus tard écrire l’histoire. […] Elle vient, le croira-t-on ! […] À en croire toujours du Boulan, les jansénistes, qui étaient des misanthropes religieux, ont écrit, par la plume de Molière, le misanthrope du théâtre.
la place Change et classe Les objets Et (que croire ?) […] … Croyez-vous toujours que ce soit un homme qui ne soit pas Hugo qui ait pu écrire de ces choses de génie-Hugo ? […] Il ne croyait qu’au métier et à l’art. […] Mais Victor Hugo croit en son génie. Il le croit incréé comme Dieu et consubstantiel avec lui.
Et c’est pourquoi, non seulement certains hommes ne sont éloquents que parce qu’ils sont révolutionnaires ; mais on en cite qui, peut-être à leur insu, ne sont devenus révolutionnaires que parce qu’ils étaient nés éloquents ; qui, partis du criticisme un peu timide du centre gauche, ne se sont arrêtés que là où ils trouvaient l’emploi total de leur éloquence magnifique, violente et vague, et qui, menés par leur langue, dupes de leur propre séduction, ont sans doute fini par croire qu’ils remplissaient une mission, quand ils ne faisaient qu’accomplir une fonction naturelle et fatale. […] (À la vérité, ce n’est point par une nécessaire liaison d’idées, mais par une rencontre accidentelle, que nous voyons les doctrines révolutionnaires associées chez nous au matérialisme le plus franc et le plus cru : car celui-ci pourrait aussi bien, et même mieux, avoir pour conclusion, en politique, la monarchie absolue ; et c’était, notamment, l’avis de l’Anglais Hobbes. […] Je crois que les bourgeois s’exagèrent beaucoup les dissensions de leurs ennemis. […] Il ne faut point faire fi de ces triomphes-là, et encore moins, je crois, de ceux des réunions publiques. […] Mais je crois que les avantages attachés au rôle de révolutionnaire l’emportent encore : car c’est le rôle qui gêne le moins le pur instinct, tout en lui donnant, assez fréquemment, une apparence d’honorabilité.
Il croyait que rien n’est impossible à Dieu, non-seulement pour les siècles passés, mais sur l’heure et présentement. Il croyait non-seulement aux anciens miracles, mais aux nouveaux : sa raison n’élevait aucune objection contre. […] Je crois avoir eu l’honneur de vous mander qu’il n’avait point fait d’autre testament que pour demander sa sépulture dans le cimetière (des domestiques) de Port-Royal des Champs au pied de la fosse de M. […] Un testament de mort, c’est-à-dire un testament écrit ou dicté quand on se croit à l’article de la mort. […] Du temps qu’on croyait dévotieusement aux saints, on n’oubliait rien, et M.
D’abord ce n’est pas du bonheur dont j’ai cru offrir le tableau : les alchimistes seuls, s’ils s’occupaient de la morale, pourraient en conserver l’espoir ; j’ai voulu m’occuper des moyens d’éviter les grandes douleurs. […] Je dis à l’homme qui ne veut se plaindre que du sort, qui croit voir dans sa destinée un malheur sans exemple avant lui, et ne s’attache qu’à lutter contre les événements ; je lui dis : parcourez avec moi toutes les chances des passions humaines, voyez si ce n’est pas de leur essence même, et non d’un coup du sort inattendu que naissent vos tourments. […] Que je me repentirais néanmoins de cet écrit, si venant se briser, comme tant d’autres, contre la puissance terrible des passions, il ajoutait seulement à la certitude que croient avoir les âmes froides de la facilité qu’on doit trouver à vaincre les sentiments qui troublent la vie ! […] Les chefs de parti peuvent se croire assez sûrs d’eux-mêmes pour se guider toujours d’après la plus haute sagesse, mais il n’y a rien de si funeste pour eux que des sectaires privés de l’instinct de la pitié ; d’abord ils sont par cela même incapables d’enthousiasme pour les individus ; ces sentiments tiennent l’un et l’autre, quoique par des rapports différents, à la faculté de l’imagination. […] Jamais prédiction, je crois, ne s’est mieux accomplie.
Je crois que voilà une rose. Cette croyance implique d’abord la croyance en mes sensations, et croire en mes sensations, c’est purement et simplement un autre mot pour dire avoir des sensations. Mais croire aux objets externes, ce n’est pas simplement croire à mes sensations présentes. […] Je crois qu’il fera jour demain, qu’il y aura des voitures dans les rues de Londres, que la marée se fera sentir à London-Bridge, etc. […] Il n’y a presque aucun fait de l’esprit humain mieux attesté que cette disposition primitive à croire tout témoignage.
J’ai cru devoir le remercier. […] J’aurais cru vous profaner en vous utilisant. […] Cela dura longtemps, je crois ; mais j’en ignore les détails et la fin. […] et ne le croyez pas. […] Je crois qu’on parlera de vous en 1890.
Il avait raison de le croire, et aujourd’hui même, comme charme, sinon comme puissance, plus peut-être que la Nouvelle Héloïse, la Princesse de Clèves demeure. […] Le second volume offre quelques défauts qui tiennent au romanesque : je crois sentir que l’invention y commence. […] Elle le croyait sincèrement sans doute ; mais un reste d’adresse, d’insinuation flatteuse du monde, s’y mêlait et n’y nuisait pas. […] Sa plus grande illusion fut de croire que de telles pensées se conseillent et s’inspirent là où elles ne germeraient pas d’elles-mêmes. […] Tel de sa connaissance familière, qui se croyait tenu de résister quand elle était là, prêchait un peu à son exemple dès qu’elle n’y était plus.
Je ne crois pas qu’il y ait trace dans la pensée moderne française d’une influence pareille. […] Taine se croit toujours à l’École normale, à faire un devoir. […] Chacun croit tout faire et on arrive à ne plus souffrir le partage du travail. […] L’idée est ingénieuse, mais je ne la crois point juste. […] Quand on les parle avec facilité, on se croit tout désigné pour une telle tâche.
Vous avez écouté froidement, froidement expliqué ces pages vivantes où court la chaleur d’un invisible feu, et vous croyez en avoir fait votre conquête et la possession de votre esprit. […] » Ne croyez pas que j’aie tracé le portrait de fantaisie d’un rhétoricien imaginaire. […] Croyez-le, cette raison à courte vue ne peut faire de vous la forte race d’élèves que demande un pays tel que le nôtre. […] On admirait alors comme l’on croyait : car l’admiration est une des formes de la foi. […] Cette abnégation si favorable à l’intelligence, croyez-vous qu’elle soit stérile pour le cœur ?
Dans ce temps si pauvre d’invention et… d’autre chose, on fait volontiers avec ses œuvres ce que le Gascon fait avec sa cravate, quand il n’en a pas de rechange, ce qui s’appelle même, je crois, la lessive du Gascon : il la retourne. […] À coup sûr, si la Critique indépendante n’intervenait pas au plus vite, Alexandre Dumas fils a un si grand crédit sur la place qu’on le croirait. On croirait à quelque fort ouvrage de ce robuste travailleur à froid… On se tromperait pourtant. […] Il l’est et il croit l’être, et le plus carabiné, le plus rayé de tous. […] Le croiriez-vous jamais de cet homme de sobriété de manière et d’impitoyabilité d’observation ?
Eh bien, si nous l’avons cru un moment, l’illusion n’a pas été longue ! […] Nous aussi nous croyons à l’État et nous voulons la prépondérance de l’État ; mais y croyons-nous et la voulons-nous comme la veut et y croit Dupont-White ? […] Nous ne sommes pas cosmopolites et nous ne croyons pas aux abstractures. […] Avec cette notion de l’État, rabaissée jusqu’au chien même de Thémistocle, que devenait le de Maistre possible que notre critique avait cru entrevoir à travers les indécisions, les confusions et les ténèbres d’un livre dont nous avions noté avec espérance quelques éclairs ? […] Quand il dit « l’État », tout le long de son livre, impossible de croire qu’il la nomme et veut parler d’elle.
Laissez croire aux badauds qui les ont braillées que ce sera ses chansons d’opposition politique ! […] Elle siffle, passe, repasse, Et je crois entendre crier Une hirondelle dans l’espace ! […] Si nous en croyons le volume que l’auteur des Poésies et Chansons appelle les Études littéraires et qu’il nous donne comme les essais de sa muse juvénile, on voit que M. […] Pierre Dupont est un socialiste éclairé qui croit que le mal périra sur la terre et que l’ivraie parmi le blé disparaîtra comme tous les abus. […] par ce trait qu’il croit sublime et qui n’est que mesquin : Marins, le plus grand des trois-mâts N’est sur la mer qu’une coquille.
Vous le croyez ? […] ici, nous allons trop loin, je crois.] […] Je ne veux pas vous en croire. […] Rien ne permet de le croire. […] Veuillez croire que je le sais.
Heureux quand il ne se croit pas obligé d’être hostile. […] Vous croyez que M. […] Avions-nous donc tort de croire que M. […] Buloz lorsqu’il croit que M. […] Maintenant, il croit que c’est de Voltaire.
Personne n’y croit littéralement. […] Je ne le crois pas. […] Bref Descartes et Bossuet pensent de même, sauf cette différence que Bossuet croit, et que Descartes ne croit pas. […] Tout porte à croire le contraire. […] Lucien Herr croit faire celui de Goethe.
Dès lors il se crut un Alexandre. […] que je crois toujours lui entendre dire. […] Rabelais croit à un petit nombre de choses, mais il y croit bien. […] Croit-il Dieu tout-puissant ? […] : Je crois parce que Dieu veut que je croie.
Faut-il croire que les esprits de trempe héroïque sont plus nombreux que les autres ? […] Auguste déjà, croyez-vous qu’il pardonne simplement par bonté ? […] « Et vous croyez que ce sont là des Turcs ? […] Et lui, croyez-vous qu’il ne les aime pas, même les plus folles ? […] Ces conventions sociales, si fortes, on n’y croit qu’à moitié : pourtant il faut les subir.
Boindin surtout, original qui faisait l’athée, y tenait le dé : Duclos crut s’illustrer en lui rompant en visière et en brisant des lances avec lui. […] Il faut l’en croire ; pourtant il en garda toujours le ton ; il y avait contracté son pli, l’habitude de crier, de ferrailler comme dans une autre salle d’escrime ; d’imposer son opinion d’une « voix de gourdin », comme dit Grimm. […] Je n’ai jamais travaillé sur moi-même, et je ne crois pas que j’y eusse réussi. […] Mais en même temps il sait les inconvénients du bel esprit, et de cette disposition contagieuse qui se croit propre à tout et qui ne l’est qu’à une seule chose. […] Les hommes de ce caractère se croient capables de tout… Les plus grandes affaires, celles du gouvernement, ne demandent que de bons esprits : le bel esprit y nuirait, et les grands esprits y sont rarement nécessaires.
Vous ne vous trompez pas : je me crois le plus heureux des hommes ; mais il ne faut pas que je le dise : cela est trop cruel pour les autres. […] Thieriot, mon ami ; il est, je crois, le vôtre. Comptez toujours sur l’estime, sur l’amitié d’un vieux philosophe qui a la manie, à la vérité, de se croire un très bon cultivateur, mais qui n’a pas celle de croire qu’on ait tous les talents. » Quand Voltaire a raison, il n’y a que lui pour avoir la raison si facile et si légère. N’allons pas croire, toutefois, que Ferney ait corrigé Voltaire : il était de ceux qui pensent qu’on ne se donne rien et qu’on se corrige très peu. […] Thomassin de Juilly, un autre des réfutateurs de Rousseau : Ce malheureux singe de Diogène, dit-il, qui croit s’être réfugié dans quelque vieux ais de son tonneau, mais qui n’a pas sa lanterne, n’a jamais écrit ni avec bon sens ni avec bonne foi.
Ne croyez pas, mon cher ami, que ce soit encore ici une diversion comme l’autre fois ; non, mais je serais bien aise de vous obliger à un plan fixe, et surtout pour la conduite et pour l’action de votre esprit. […] Il n’est nullement en moi d’avoir à ma portée les objets que vous donnez à mon cœur ; je ne manque pas cependant de principes de conduite, et je les suis exactement ; mais, comme ils ne sont pas les mêmes que les vôtres, vous croyez que je n’en ai point, et vous vous trompez en cela, comme lorsque vous croyez que mon âme est inactive, quoiqu’elle soit sensible et présente, qu’elle ne supporte la solitude que par là, et qu’elle aime à se tourner sur ce qui peut la former et lui être utile, quand ma santé le permet. […] C’est un orgueil misérable que de se croire sans vices, et c’est un défaut odieux que d’être vicieux et sévère en même temps ; nul esprit n’est si corrompu, que je ne le préfère, avec beaucoup de joie, au mérite dur et rigide. […] Il n’a jamais mieux déployé que dans ces lettres cette indulgence supérieure, cette ouverture, cet art de la persuasion dont il se pique, « l’art de plaire et de dominer dans un entretien sérieux » ; on croit l’entendre. […] [NdA] Je crois, indépendamment des autres raisons exposées dans le premier article, que cette période stoïcienne si prolongée, ne laisse point de place chez Vauvenargues à une période chrétienne qu’on aurait pu naturellement lui supposer avant la publication de ces correspondances.
C’est un vert rigoureux, cru, énergique, un vert sans moelleux, sans retours au rouge ou à l’orangé, sans reflets d’argent, sans délicatesse. […] D’autres expressions du cru sont moins agréables ; Mme de Gasparin, en général, les prodigue, et je crains même que parfois, excitée qu’elle est et dans son entrain d’émulation, elle ne les force un peu. […] Merci encore de les juger avec beaucoup d’indulgence… — Croyez-le bien, je sens la valeur d’une expression sympathique, lorsqu’elle sort d’une plume telle que la vôtre ; croyez-le bien encore, l’attention sérieuse que vous accordez à ces petits volumes est un encouragement comme il est un privilège. […] … ce mais-là va vous faire sourire, mais que je suis peu cette personne vaillante, joyeuse à outrance, armée en guerre, cette forte femme bâtie en vigueur que vous croyez ! […] ne croyez pas que je regrette un seul des rayons de sa douce auréole !
Un moment vient où le jeune homme, qui jusqu’alors avait paru suivre la leçon des devanciers et des maîtres, se croit sûr de lui. […] Modeste et parfois timide d’apparence, on aurait tort pourtant de croire qu’il manquât de fermeté. […] S’il céda quelquefois sur des points de détail, quand il le crut nécessaire et raisonnable, il ne se laissa jamais tenter ni entraîner aux séductions croissantes, ni aux souffles impétueux. […] Si quelque chose pouvait ajouter à leur éclat, c’était la manière dont il le portait : aimable, naïf, rougissant, on aurait cru voir une jeune fille plutôt qu’un des héros de la popularité. […] Aussi ne croyait-il pas tant céder que concilier.
Il a fondé une école ; cette école règne, elle règne en partie chez ceux mêmes qui croient la combattre. […] Elle s’adresse à bien d’autres écoles encore, qui se croient distinctes de celle-là et qui ont donné sur le même écueil. […] Guizot avait régné à l’intérieur, quand elle avait rempli et refait cette atmosphère artificielle, on croyait avoir conjuré les orages. […] En un mot, vous croyez que la Providence y regarde à deux fois avant de les faire choir. Pour moi, je crois que, du moment qu’elle y regarde, il lui suffit d’un seul regard et d’une seule mesure pour tous.
Bertin l’aîné, qui se permettait de retrancher à chaque article ce qu’il ne croyait pas bon, sans que l’auteur (chose rare) s’en plaignît jamais ou même s’en informât. […] On n’en revient pas, et c’est à ne pas croire à de pareilles absences. […] Il l’a fait un peu, je le crois, pour les parties romanesques, il l’a fait évidemment pour les parties historiques. […] Quand il est modeste, c’est de manière à vous faire croire qu’il est orgueilleux, et ainsi de tout. […] » qui se croit privilégiée en douleur, en malheur ; qui a des étonnements, des attendrissements sur elle-même, sur ses propres fortunes ; qui, à chaque chance humaine qui lui arrive, se dit : « Cela n’arrive qu’à moi !
Le lecteur aime assez à se croire plus sévère que le critique ; je lui laisse ce plaisir-là. […] Je crois bien que sa tête est pour eux une maison de force, et non pas le lieu de leur naissance ; c’est le cas de veiller soigneusement à leur garde. […] Dès les premiers temps de l’étroite liaison de Mme du Châtelet et de Voltaire (1734), celui-ci, ayant pris l’alarme sur un avis qui lui était venu, avait cru devoir partir de Cirey en plein hiver, et était passé pour plus de sûreté en Hollande. […] Mon Dieu, s’il nous croyait tous deux (d’Argental et elle), qu’il serait heureux ! […] Mme du Châtelet croit les passions nécessaires au bonheur ; à défaut de passions, elle demande au moins des goûts.
Croit-on que la marquise Du Châtelet n’eût pas fait une dépêche aussi bien que M. […] Ils nous rendent bien la pareille ; car, si on veut les en croire, nous avons la plupart de leurs imperfections, et peu de leurs bonnes qualités. […] C’est ce que j’ai cru devoir faire. […] Le grand roi, d’ailleurs, crut devoir prendre des précautions extrêmes pour frapper le coup à propos. […] Si Sa Majesté n’était pas dans des engagements bien différents de ceux des demoiselles de Saint-Cyr, je crois, en vérité, qu’elle voudrait être une de vos élèves.
Nous verrons avec les années croître chez Courier ce dégoût de l’histoire ; le dégoût deviendra de l’aversion quand il croira avoir vu la grande histoire de près et les héros à l’œuvre. […] Commandant d’artillerie, il ne croit pas à son métier ni à son art ; et quand il entrevoit, en s’arrêtant un moment dans une bibliothèque, l’occasion de publier et de traduire quelque ancien, il se moque encore de cette gloire-là ; mais il est évident, à la manière dont il en parle, qu’il y croit plus qu’à l’autre. […] , et ne rencontrant pas une seule fois dans sa vie cette victoire en plein soleil qui fait croire à Leuctres et à Mantinée, et qui, même à ne voir que le classique, lui eût expliqué Épaminondas. […] Plutarque à présent me fait crever de rire : je ne crois plus aux grands hommes. […] Je crois, pour vous dire ma pensée, que ni moi ni autre aujourd’hui ne saurait faire œuvre qui dure ; non qu’il n’y ait d’excellents esprits, mais les grands sujets qui pourraient intéresser le public et animer un écrivain, lui sont interdits.
Pour ceux qui croient à ce nom de Christ, Renan pouvait être quelque chose comme l’Antéchrist ! Pour ceux qui n’y croient pas, ce devait être le démolisseur radical et définitif du Christianisme. […] On a cru se donner à soi-même l’air savant en discutant Renan, au lieu d’en rire. […] Le catholique se croyait en cause. […] nous ne croirions pas à Jésus-Christ lui-même si l’Église ne nous l’enseignait pas.
Car l’humanité sera toujours sérieuse, croyante, religieuse ; jamais la légèreté qui ne croit à rien ne tiendra la première place dans les affaires humaines. […] Ne le voyant que dans ses livres et dans ses monuments, dans sa pensée en un mot, nous sommes tentés de croire qu’on ne faisait alors que penser. […] En vérité, je crois qu’il vaudrait mieux laisser le peuple pauvre que de lui faire son éducation de la sorte. […] Croyez-vous que ce fanatique qui va poser avec joie sa tête sous les roues du char de Jagatnata n’est pas plus heureux et plus beau que vous, insipides marchands ? […] Le besoin d’expiation, après une vie immorale ou frivole, est très légitime ; l’erreur est d’avoir cru qu’il s’agissait de se punir.
Les hommes, après quelques années de paix, oublient trop cette vérité ; ils arrivent à croire que la culture est chose innée, qu’elle est pour l’homme la même chose que la nature. […] Cet esprit qu’on croyait inhérent à l’ancienne société a triomphé de tout ce qui l’a modifiée successivement et détruite ; il a triomphé de 89, de 93, de l’Empire, du régime constitutionnel des deux Chambres. […] Le public français, qui a si peu de choses en respect, a gardé la religion du Théâtre-Français ; il y croit : à chaque annonce d’une pièce nouvelle, il s’y porte avec espérance. […] On n’avait pas encore le régime de la liberté, on eut le règne de l’opinion, et l’on y crut. […] Une des grandes erreurs du dernier régime a été de croire qu’on ne dirige pas l’opinion, l’esprit littéraire, et de laisser tout courir au hasard de ce côté.
Ce que je croyais impossible est arrivé. […] … VI Elle a cru y ajouter, cependant. […] Elle a cru sérieusement qu’avec ses deux volumes d’échos, elle allait dissiper les dernières brumes qui sont peut-être un charme de plus pour nos rêves idolâtres sur l’adorable figure de lord Byron. […] … Le Byron vertueux qu’on trouve ici, le Byron éthéré, le Byron même anachorète — comme saint Antoine, — ce Byron enfin de perfection idéale, angélique et archangélique, m’inquiète légèrement, je l’avoue ; et quoique je n’aie jamais cru aux bêtises et aux calomnies du bégueulisme sur Byron, je ne crois pas pourtant qu’il fût si ange et si archange que cela… Il devait faire, très bien, ses sept petits, péchés mortels par jour, — comme on dit que les font les Justes… L’auteur du Byron jugé, qui est une Italienne et une catholique, nous a enlevé un Byron de vitrail et de sainte chapelle, mais ce n’est pas plus le Byron vrai que le Henri de La Rochejacquelin de Hopwood — un ange aussi, — toujours les anges ! […] C’est une de ces femmes-là, qui, seule, pouvait écrire le livre que voici, fade et myope, sur un aigle désaccouplé qui n’a rien trouvé qu’une pigeonne où il croyait peut-être trouver une femelle de son espèce et de sa race.
Il ne croit qu’à la rencontre directe de l’âme et de Dieu. […] Je vais dire un mot qui peut-être aurait révolté le comte de Gasparin, lequel fut un homme politique et qui put se croire un homme d’État. […] Le principe chrétien, c’est la rencontre directe de l’âme avec Dieu. » Et l’effort pour se passer de Dieu, dans les idées du comte de Gasparin, — le croira-t-on jamais ?… on croirait plutôt le contraire ! […] Bossuet et saint Charles Borromée composaient leurs sermons à genoux, mais, malgré mon respect pour le sérieux des croyances du comte de Gasparin, je ne crois point que ce fut à genoux qu’il composa ses Conférences.
Mais à de certaines largeurs, à de certains épanouissements qui sont en lui et qui révèlent la nature frémissante et généreuse de l’artiste, nous ne pouvons croire qu’il garde contre la Critique la dure opiniâtreté d’un parti pris. […] Nous le croyons et nous le désirons tout à la fois ; car, si nous avons des vérités cruelles à dire sur ses livres, la réserve en faveur de son talent sera maintenue et nous n’en blâmerons que les procédés et l’emploi. […] Telle est la donnée que Monselet a cru faire accepter à l’Imagination moderne, cette grande dégoûtée, mais, au demeurant, la meilleure fille du monde ; tel est le pivot sur lequel il s’amuse à faire tourner, et quelquefois avec beaucoup de souplesse de grâce, les divers épisodes d’une composition qui est au roman ce que la comédie à tiroirs est à la comédie de caractère. […] L’anecdote est le lierre de son esprit ; elle envahit opiniâtrément ses facultés primesautières de conteur, auxquelles il devrait — qu’il nous croie ! […] A part encore la moralité, qui tient pourtant plus à l’intelligence que ne le croient des penseurs vulgaires, il faudrait que, dans un intérêt d’un autre ordre, Charles Monselet s’essuyât des marques laissées sur lui et sur la naïveté de son talent par ce siècle dans lequel il a cherché ses modèles, et avec lequel il a trop intimement vécu.
On ne tente que ce que l’on croit possible. […] Et cependant ils se croient savants, devenus hommes. […] Ils se croient de tels savants et voilà le mal. […] Vint un moment où il ne crut plus aux idées. Le génie français y croit, doit y croire, ne pourra pas un jour ne plus y croire.
L’homme qui a cette disposition voit dans le monde beaucoup plus de sujets de jalousie qu’il n’en existe réellement ; et pour se croire à la fois heureux et supérieur, il faudrait juger de son sort par l’envie que l’on inspire : c’est un mobile dont l’objet est une souffrance, et qui n’exerce l’imagination, cette faculté inséparable de la passion, que sur une idée pénible. […] Il y a tant de maux sur la terre, cependant, qu’il semblerait que tout ce qui arrive dans le monde, doit être une jouissance pour l’envie ; mais elle est si difficile en malheurs, que s’il reste de la considération à côté des revers, un sentiment à travers mille infortunes, une qualité parmi des torts ; si le souvenir de la prospérité relève dans la misère, l’envieux souffre et déteste encore : il démêle, pour haïr, des avantages inconnus à celui qui les possède ; il faudrait, pour qu’il cessât de s’agiter, qu’il crut tout ce qui existe inférieur à sa fortune, à ses talents, à son bonheur même ; et il a la conscience, au contraire, que nul tourment ne peut égaler l’impression aride et desséchante, que sa passion dominatrice produit sur lui. […] Ce qu’on a le plus de peine aussi à supporter dans l’infortune, c’est l’absorbation, la fixation sur une seule idée, et tout ce qui porte la pensée au-dehors de soi, tout ce qui excite à l’action, trompe le malheur ; il semble qu’en agissant, on va changer la situation de son âme, et le ressentiment, ou l’indignation contre le crime étant d’abord ce qui est le plus apparent dans sa propre douleur, on croit, en satisfaisant ce mouvement, échapper à tout ce qui doit le suivre ; mais en observant un cœur généreux et sensible, on découvre qu’on serait plus malheureux encore après s’être vengé qu’auparavant. […] Le même terme exprime l’assassinat de César, et celui d’Henri IV ; et les grands hommes qui se sont crus le droit de faire plier une loi de la moralité devant leurs intentions sublimes, ont fait plus de mal par la latitude qu’ils ont donné à l’idée de la vertu, que les scélérats méprisés dont les actions ont exaltés l’horreur qu’inspire le crime. […] Certes, le plus bel exemple qui put exister de renonciation à la vengeance, ce serait en France, si la haine cessait de renouveler les révolutions ; si le nom Français, par orgueil et par patriotisme, ralliait tous ceux qui ne sont pas assez criminels pour que le pardon même ne fût pas cru de leur propre cœur.
Ce n’est pas, croyez-le ! […] mais, le croira-t-on ? […] Il n’a pas compris que son livre, qu’il croyait être une justice, une reconnaissance et à la fois tous les sentiments prosternés, n’était pas en proportion réelle avec cet homme d’ubiquité, cet homme qu’on retrouve partout et qui s’appelle Voltaire. […] et c’est la meilleure raison de croire à la puissance actuelle et future de Voltaire. […] Avec les corrompus de l’esprit, il a les innocents de la bêtise, — s’il y a, dans le monde de la chute, des imbéciles qui puissent se croire, en sûreté de conscience, parfaitement innocents !
Je crois que je vous en citerai de mémorables exemples. […] Je le crois assez neuf, et vous en jugerez, à mesure que nous avancerons. […] Et si nous répondons que non, ou seulement si nous hésitons, il a l’air de croire, — et je crois qu’il croit que la cause est entendue. […] On peut, je crois, dire que non. […] est-ce que, pourvu qu’on les comprenne, ils ne croient pas assez bien écrire ?
Victor Hugo, qui se croit tout permis, a osé s’en jouer, lui ! […] … Qui pourrait croire à son ingénuité, même comme artiste ? […] Il aima mieux croire des polissons. […] Et je pourrais, croyez-le bien ! […] Victor Hugo se croirait rapetissé et humilié s’il était obligé de respecter les vraisemblances.
Je ne crois pas faire injure à M. […] Je ne crois pas qu’il y ait réussi. […] C’était, je crois, en 1904 ou 1905. […] On avait pu croire jusqu’ici que M. […] Je ne crois pas à la gaîté de M.
Et voilà l’éternelle histoire… » Non, cela n’est pas aussi nécessaire que le croient certaines âmes sous le coup de l’orage ; il est des félicités douces, permises, obscures ; celles-là, il est vrai, ne se chantent pas : elles se pratiquent en silence. […] Vaine étincelle échappée à la cendre, Mon sort qui brille égarerait vos pas. » Il parle ainsi, lui que j’ai cru si tendre ! […] Crois-moi, Par un effort doux et suprême, Tais-toi ! […] Ne dis qu’à Dieu ce qu’il faut dire, Crois-moi ; Et couvrant ta mort d’un sourire, Tais-toi ! […] Je crois que Mme votre mère était poète jusque dans le moindre signe, jusque dans le moindre soin.
Je le dis en toute humilité (en toute humilité, puisque je me trompais), je croyais à la réhabilitation complète des Précieuses de la part d’un homme qui s’avise d’en écrire l’histoire. […] Cependant il y a lieu de croire que la Fronde dispersa Rambouillet et que toutes ces vessies que l’on prenait pour des lanternes crevèrent aux Barricades. […] Je ne crois point que l’on ait écumé plus avant le fond de pot du xviie siècle. Je ne crois point que la rage de la biographie ait rattrapé plus loin ce qui s’y noyait, disparu, caricatures exhumées auxquelles il fallait un Hogarth, mais auxquelles l’Hogarth a manqué. […] Elle se croyait ni plus ni moins qu’un homme… parce qu’elle s’était durcie dans la science, dans l’implacable pureté du cœur.
Et pourquoi y croyait-il ?… Pourquoi la France y croyait-elle ? […] Eh bien, le croira-t-on ? le croirez-vous, races futures ? […] Franchement, l’auteur de cette étude ne le croit pas.
Non que la science ne puisse avoir son éloquence, une éloquence à elle, brusque ou calme, mais carrée, didactique, imperturbable, ne craignant d’appuyer sur rien quand elle croit, en appuyant, préciser davantage. […] Enfin voici le livre qui a fait tant de bruit et qui, je le crois, a été pour M. […] Flourens, celui-là qu’il a intitulé : de la Vie et de l’Intelligence, et sur lequel je crois nécessaire de m’arrêter. […] Il l’a essayé, au commencement du siècle, ce spiritualisme vain qui, en dehors des idées chrétiennes, a l’insolence et l’ingratitude de se croire quelque chose. […] Nous croyons à la providence des noms comme y croyait Sterne, et M.
Ils ne croient même plus à la virtualité de leur enseignement. […] Tout a péri des philosophies qui se croyaient formidables ! […] Mais n’allez pas croire, d’après ce que je vous dis là de ces biographies, que le Dr Athanase Renard ne soit qu’un critique en philosophie ! […] Il est chrétien, mais il est philosophe, mais il croit à la philosophie comme je suis athée à elle, moi qui suis athée à elle comme les athées le sont à Dieu ! […] Pour qui croit comme lui aux nationalités philosophiques, le spiritualisme cartésien est la vraie philosophie de tradition française.
Et être resté pourtant poète là dedans, s’y être préservé, ne pas s’y être éteint, c’est certainement avoir en soi un de ces filons de poésie indestructible qui font croire avec raison à ceux qui l’ont que la poésie est immortelle ! […] Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !). […] Il l’est jusque dans les titres qu’il donne à ses poésies ; car je ne crois pointé leur modestie… Je ne crois point à la modestie d’un homme de talent qui a conscience de son talent, et qui, après tout, ne peut pas se croire un sot, comme dit Voltaire en parlant de lui-même… La modestie est une petite hypocrisie sans vigueur et dérivée de la grande. […] Je crois à la timidité. […] Il ne faut pas croire que l’expression soit tout, quoi qu’elle soit beaucoup, dans la poésie.
je le crois bien ! […] Les éditeurs, qui ont l’instinct de la bêtise avec laquelle on gagne de l’argent, croyaient — et ne se trompaient pas ! […] … Dans une vie comme celle d’Alfred de Musset, par exemple, lequel fut un grand poète, à ses risques et périls, c’est-à-dire un terrible passionné, ayant eu ses jours de faute et d’éclat scandaleux, croyez-vous qu’il soit possible à un frère qui raconte la vie de son frère de tout bravement raconter ?… Croyez-vous qu’il n’y a pas, dans cette orageuse vie de poète, dont pourtant nous avons bien, nous autres, le droit de connaître les dessous, vingt endroits où pour un frère il sera de devoir, ou du moins de délicatesse, de se taire, au lieu de parler ? […] … C’est cette vie-là d’Alfred de Musset qui nous manque, et puisqu’il ne l’a pas écrite, puisqu’il ne s’est pas appesanti sur elle, qui nous manquera probablement toujours… S’il l’avait écrite, on l’aurait jugé ; et on ne peut que le deviner, ce tendre cœur qui vivait de son cœur quand on le croyait un mondain frivole, et qui mourut de son cœur quand on le croyait un mondain vicié.
Je ne dormais pas sur les livres de Laurent Pichat, qui a, paraît-il, écrit beaucoup de vers, mais je dormais à côté… Je ne les lisais pas, indifférent, presque incrédule, sachant vaguement, il est vrai, que Laurent Pichat, depuis de longues années, voulait être un poète, mais elle est si rare, la poésie, que je ne crois à elle que forcé dans mes gardes et qu’à la dernière extrémité ! […] — Le croiriez-vous ? […] Et c’est cette petite fleur que j’ai aperçue au milieu du pré brouté par la démocratie, — que Pichat croit, lui ! […] Seulement, ce que je veux exclusivement vous faire entendre pour vous prouver que nous avons ici affaire à un poète, ce n’est pas l’expression réussie de la haine qui se croit victorieuse, mais c’est l’accent éternellement cruel et doux de la vie passée, qui, finie, crée immédiatement l’infini du souvenir dans nos cœurs. […] Tu ne crois pas beaucoup aux ardeurs, même à celles De la jeunesse dans les cœurs.
Avouez que vous me croyez ambitieux comme tous mes pareils. […] Voilà, je crois, l’Europe en guerre pour dix ou douze ans. […] Ce n’était point tout à fait dans cette intention que Voltaire les lui avait envoyées, et la vraie leçon littéraire sérieuse vient ici de celui qu’on aurait pu croire le moins sérieux. […] Mais on ne saurait dire aucunement, comme on l’a souvent répété par courtoisie, et comme il le laissait croire assez volontiers, qu’il ait fait cette élection. […] Sa Sainteté même, ses ministres, et par conséquent toute la gent subalterne, croient devoir à la France ce que son ministre demande ; et à son ministre, ce que la France a droit de demander.
Je ne m’en crois que plus tenu d’expliquer pourquoi je ne puis le suivre jusqu’au bout. […] De ce qu’elle est « vécue », c’est-à-dire de ce que nous l’aimons et que nous croyons en elle ? […] Il en est de même, comme je crois l’avoir montré ailleurs, quand il s’agit par exemple du postulatum d’Euclide. […] Croit-on que le langage ordinaire, à l’aide duquel on exprime les faits de la vie quotidienne, soit exempt d’ambiguïté ? […] Mais vraiment je crois qu’il est sans intérêt d’examiner de semblables hypothèses.
Membre de l’ordre de la noblesse, et ayant cru devoir suivre les premières démarches du corps auquel il appartenait, il ne rencontra Mirabeau à l’Assemblée qu’après la réunion des trois ordres. […] Vos grandes qualités ont besoin de mon impulsion ; mon impulsion a besoin de vos grandes qualités ; et vous en croyez de petits hommes qui, pour de petites considérations, par de petites manœuvres et dans de petites vues, veulent nous rendre inutiles l’un à l’autre, et vous ne voyez pas qu’il faut que vous m’épousiez et me croyiez, en raison de ce que vos stupides partisans m’ont plus décrié, m’ont plus écarté ! […] » Un moment Mirabeau crut que la balle lui venait en effet, et il la reçut avec une sorte d’ivresse et de bondissement. […] Les premières sont surtout destinées à battre en brèche La Fayette que la reine certes n’aimait pas, mais qu’on croyait aux Tuileries l’homme nécessaire. […] J’aime à croire qu’elle ne voudrait pas de la vie sans sa couronne ; mais ce dont je suis bien sûr, c’est qu’elle ne conservera pas sa vie si elle ne conserve pas sa couronne.
Il croyait que, le principe de l’octroi royal de la Charte étant posé par les uns, contesté par les autres, il n’y avait d’issue que dans un changement et une substitution de branche. […] Homme de discipline, il croyait que la troupe aurait aisément raison de cette guerre de pavés et de rues. […] La question belge commence à le préoccuper : il croit de ce côté à la guerre, il y compte. […] … Oui, vienne cette lutte que nous appelons de tous nos vœux parce que nous la croyons inévitable, parce qu’elle seule peut vider la querelle entre la vieille et la nouvelle Europe ! […] Sa force, je crois l’avoir dit déjà, ne se sépare jamais de son amertume.
Mais je n’ai jamais cru, pour mon compte, à cette nécessité qu’on proclame. […] J’ai hâte d’arriver à l’analyse de cet ouvrage, si remarquable de profondeur, de simplicité et de portée, que, sans cette analyse fidèle, le lecteur certainement ne le croirait pas. […] Il croyait à ses maîtres, qui l’avaient soulagé tant de fois. […] ce n’est pas là, comme on pourrait le croire, la partie la moins curieuse et la moins importante de l’ouvrage de Cassagnac. […] Si on en croyait son mépris des hommes, qui donc écrirait ?
Or, ils n’y croient plus aux harangues. […] Il croyait et il aimait. […] Jules Lemaître a cru voir en M. […] Il n’a pas l’air de croire à sa vertu. […] Et je crois bien que M.
Voilà donc le Hamlet de Shakespeare composé tout au moins en 1591, c’est-à-dire neuf ans plus tôt qu’on ne croyait. […] Cependant quelques circonstances donnent lieu de croire que Shakspeare connaissait cette traduction. […] Vous croyez le voir, son équerre et son compas à la main : « Avez-vous par écrit le rôle du lion ? […] Je crois cela moins factice et plus conforme aux vraisemblances morales aussi bien qu’à la vérité positive. […] Du moins veut-il se donner le plaisir de les affecter toutes, dût ce plaisir lui valoir un affront ; sans y croire, sans espérer qu’on le croie, il faut à tout prix qu’il réjouisse ses oreilles de l’éloge de sa bravoure, presque de ses vertus.
— Il faut le croire. — Et moi je fus méritant ? […] Dumas le dit, et je le crois. […] Julienne, je crois, se retire au couvent. […] Bref, je ne crois pas à la conversion ni au suicide de Lanspessade. « Je n’y crois pas pour ce que je n’y crois pas », voilà tout. […] J’ai cru l’entrevoir, l’idée de MM.
J’aime mieux (et je crois que presque tous seront comme moi) M. […] Persil), ne croyez-vous pas l’entendre ? […] Veuillot dira un jour : « M. de Montalembert se croit libéral, il est simplement orateur. » Mais alors M. de Montalembert était tout à ses yeux. […] Je n’ai goût ni mission de le défendre ; mais enfin il a moins raison contre lui qu’il ne croit. […] Il a trop lu Béranger, Il croit à ce qu’il appelle le Dieu des bonnes gens, c’est-à-dire à un Dieu plutôt indulgent que cruel et vengeur.
Mardi 12 janvier 1869 Écrire la vie de M. de Talleyrand n’est guère chose possible, et je ne crois pas que la publication de ses Mémoires tant désirés et tant ajournés, si elle se fait jamais, y aide beaucoup. […] On aurait pu croire vraiment, à l’entendre parler de la sorte, que son apprentissage de Sorbonne avait été aussi le début le plus naturel et le mieux approprié à sa future carrière. […] Je m’arrête ; quelques lecteurs croiraient peut-être que je confonds la fermeté, la tenue, la constance avec la chaleur, l’enthousiasme, la fougue : Amène cède aux circonstances, à la raison, et croit pouvoir offrir quelques sacrifices à la paix, sans descendre des principes dont il fait la base de sa morale et de sa conduite… » La morale d’Amène, pas plus que celle de Laclos, gardons-nous d’en trop parler ! […] On en a une singulière preuve dans la lettre qu’il écrivit aux journaux (8 février 1791), lorsqu’après avoir déclaré qu’il n’avait aucune prétention à l’évêché de Paris devenu vacant, il crut devoir se justifier ou s’excuser d’avoir gagné de grosses sommes au jeu : « Maintenant, disait-il, que la crainte de me voir élever à la dignité d’évêque de Paris est dissipée, on me croira sans doute. […] Quel put être le motif de cette rigueur, et pourquoi fut-il un des rares Français auxquels on crut devoir appliquer en ce temps-là l’Alien-bill ?
Elle était née bien plus tôt qu’on ne croit et que ne l’ont dit tous les biographes. […] La jeune Cordier-Delaunay naquit à Paris le 30 août 1684, et non pas en 1693, comme on l’a cru généralement. […] Un mot souvent cité de Mme de Staal donnerait à croire que ses Mémoires n’ont pas toute la sincérité possible. […] « Mlle de Silly fondoit en larmes quand il nous dit adieu ; je dérobai les miennes à ses regards plus curieux qu’attendris ; mais lorsqu’il eut disparu, je crus avoir cessé de vivre. […] Combien d’hommes politiques qui se croient de grands hommes, et qui s’agitent toute leur vie, n’en obtiendront pas tant !
Ses amis assurent, qu’il aurait écrit contre son opinion ; qu’il l’aurait et désavouée et combattue ouvertement, sans confier à personne le secret de ses efforts, s’il avait cru que ce moyen pouvait servir à faire triompher la cause de cette opinion même. […] Plus l’esprit de parti est de bonne foi, moins il admet de conciliation ou de traité d’aucun genre ; et comme ce ne serait pas croire véritablement à l’existence efficace de sa religion, que de recourir à l’art pour l’établir, dans un parti, l’on se rend suspect en raisonnant, en reconnaissant même la force de ses ennemis, en faisant le moindre sacrifice pour assurer la plus grande victoire. […] Il n’est point de passion qui doive plus entraîner à tous les crimes par cela même, que celui qui l’éprouve est enivré de meilleure foi ; et que le but de cette passion n’étant pas personnel à l’individu qui s’y livre, il croit se dévouer, en faisant le mal, conserve le sentiment de la vertu, en commettant les plus grands crimes, et n’éprouve ni les craintes, ni les remords inséparables des passions égoïstes, des passions qui sont coupables aux yeux de celui même qui s’y abandonne. […] Cette manière de ne considérer qu’un seul côté dans tous les objets, et de les présenter toujours dans le même sens, est ce que l’on peut imaginer de plus fatigant, dès qu’on n’est pas susceptible de l’esprit de parti ; et l’homme le plus impartial, témoin d’une révolution, finit par ne plus savoir comment retrouver le vrai, au milieu des tableaux imaginaires où chaque parti croit montrer la vérité avec évidence. […] Les Jacobins, les Aristocrates, craignent moins leurs succès réciproques, parce qu’ils les croient passagers, et se connaissent des défauts semblables qui donnent toujours autant d’avantage au vaincu qu’au vainqueur.
On croit communément que l’art de traduire serait le plus facile de tous, si les langues étaient exactement formées les unes sur les autres. J’ose croire que dans ce cas on aurait plus de traducteurs médiocres et moins d’excellents. […] Il en est quelques-uns qu’on croirait devoir être moins gênés sur cet article ; ce sont les traducteurs des anciens. […] Croit-on que notre poésie, avec ses rimes, ses hémistiches toujours semblables, l’uniformité de sa marche, et, si on l’ose dire, sa monotonie, puisse représenter la cadence variée de la poésie grecque et latine ? […] En général, lorsque le sens m’a paru disputé ou douteux, j’ai choisi le plus beau, parce qu’il y a toujours lieu de croire que c’est celui de Tacite.
Sterne, qui croyait à l’influence des noms et qui se nommait M. […] Il était le petit-fils d’un archevêque d’York et petit-neveu d’un archidiacre, et crut longtemps devenir archevêque lui-même, bel et bien, ma foi ! […] Il avait aimé toute sa vie, mais il n’avait jamais aimé assez longtemps pour être autre chose que le plus heureux des hommes… Cependant, voici la bande noire à l’étoffe rose : il mourut seul, dans un hôtel garni, je crois. […] Paul Stapfer, et nous croyons que s’il n’a pas fait entrer dans la tête des négateurs du mérite de Sterne sa démonstration, la chose qu’il a entreprise dans son livre n’en est pas moins démontrée. […] Nous ne savons pas à quel point l’Angleterre, dupe de Chatterton une première fois et de Macpherson une seconde, croit à la réalité de l’œuvre posthume attribuée au plus original de ses conteurs ; et que nous importe !
On n’avait encore combiné que des phrases ; on croit pour la première fois créer des idées ; on plane sur le monde ; on remonte à l’origine des choses, on découvre le mécanisme de l’esprit. […] Il le nie aujourd’hui ; il croit toujours avoir pensé de même ; il a persuadé beaucoup de gens qui ne savent pas la philosophie. […] » Phrase imperceptible qu’on peut retrancher sans rompre la liaison des idées, et dont il a cru qu’on n’apercevrait pas l’absence. […] Mais se figure-t-on l’étonnement d’un chimiste, ou d’un naturaliste qui lit ce morceau, surtout si jusqu’ici il a cru (sur parole) que la philosophie est une science ? […] Notre psychologie va se réduire à deux théories : nous croyons à la liberté, parce que, si on la supprime, on supprime le mérite et le démérite, ce qui est immoral ; nous croyons à la raison, parce qu’on relève l’homme en lui attribuant une faculté distincte capable d’atteindre Dieu, et parce que, si on nie la raison, on compromet les preuves de l’existence de Dieu, ce qui est immoral ; nous allons donc défendre la raison et la liberté.
On vit à côté de la vie. » On croirait entendre une réprimande du vieux Caton à des oisifs, un de ces axiomes martelés pesamment pour être mieux retenus. […] Ce n’étaient pas, on peut le croire, des bienséances plus sévères, des scrupules de goût qui faisaient ces suppressions. […] Croyons encore ici un admirateur comme Cicéron. […] Nous en avons surtout pour témoin un amateur passionné de ces vieux poëtes, Cicéron, qui leur devait bien quelque chose, si nous l’en croyons lui-même, et pour quelques-uns des plus flatteurs souvenirs de sa noble vie. […] Cette liberté diminua fort sous Auguste, et on peut croire qu’il n’en resta rien sous Tibère.
Il avait cru prudent de ne point parler de ces dîners. […] (Fouché) s’est cru compromis ; il n’y avait pas le moindre fondement. […] Je crois qu’il gagnera à la refonte à laquelle je me suis déterminé. […] Je ne les crois pas même nécessaires à la morale. […] A cet endroit des formes périodiques, Grouvelle prête, je le crois, à M.
Je l’ignore ; en tout cas, ne les croyez pas. […] Je le crois sans peine aucune. […] Il ne croit pas à la réalité des êtres qui semblent l’environner, mais il croit à la réalité des idées qu’il s’en forme. […] Il n’était déjà pas loin de croire avec M. […] On pourrait croire, à entendre M.
Sganarelle reprend : « Mais vous croyez bien au paradis ? […] Sganarelle : — « Alors, vous croyez à l’enfer ? […] On a dit, je crois que c’est M. […] Je ne crois pas que tel ait été le rôle de Molière. […] Mais quels édits ai-je publiés pour forcer les Romains à croire que je fusse dieu ?
La politique a été très-vive ce mois-ci ; le ministère Guizot s’est trouvé plus malade qu’il ne le croyait, et il a failli succomber sur l’affaire de Taïti ; il serait même tombé s’il avait interprété le sentiment public, mais ce sont des choses que les gouvernants n’entendent pas à demi-mot. […] Saint-Marc Girardin, vers la fin de son discours, avait assez délicatement touché cette situation en disant : « Et pardonnez-moi, messieurs, si le souvenir de nos jeunes princes50me ramène naturellement vers ces écoles d’où ils sont sortis, vers ces lieux où j’ai mes plus doux devoirs, où il m’est donné de vivre avec les jeunes gens, et d’observer l’avenir de la patrie à travers le leur ; là aussi je vois la jeunesse toujours favorable aux bons sentiments et aux nobles pensées, toujours aisément émue quand on lui parle des saintes obligations de la famille ou de la gloire de la France ; bienveillante, j’ai droit de le croire, pour ceux qui l’instruisent, pour ceux même qui l’avertissent. […] Dans nos écoles, messieurs, nous croyons à la gloire littéraire du xixe siècle, et nous en sommes fiers, nous admirons beaucoup et nous espérons beaucoup, mais nous faisons en sorte d’élever l’admiration par la critique et de féconder l’espérance par l’étude. » M. […] La voix grave de l’orateur ajoutait, nous écrit-on, à la solennité du langage, et on pouvait croire par moments qu’on entendait moins le directeur de l’Académie française s’adressant à un spirituel confrère, que le président d’une loge de francs-maçons recevant un nouvel initié. […] Bientôt, monsieur, appelé à leurs assemblées intérieures, vous les connaîtrez, vous les verrez tels qu’ils sont, affectueux, bienveillants, paisibles. » — On a cru voir dans certains de ces passages des admonitions tombées de haut sur la critique, cette tracassière des grands hommes.
Je m’étais prêté volontiers à La Mennais, je ne m’étais point donné, et quand il outre-passa la ligne, d’ailleurs assez élastique et mobile, jusqu’où je croyais pouvoir l’accompagner et le suivre, je m’arrêtai et je ne craignis pas de le marquer nettement. […] Le tribun breton fut très-sensible à l’abandon du critique normand, dont les premières hostilités éclatèrent, je crois, contre les Affaires de Rome. « Je l’ai rencontré depuis, disait-il, dans le quartier de l’Odéon, il a d’abord balbutié je ne sais quoi, puis, tout interloqué, il a baissé la tête. […] Je crois me rappeler qu’en effet, après l’article sur les Affaires de Rome, je rencontrai un jour sur la place de l’Odéon, au bras de je ne sais plus qui, M. de La Mennais que depuis quelque temps j’avais cessé de voir ; je ne me souviens pas de la mine que je pus faire, car on ne se voit point soi-même. […] De son côté, il n’avait cessé de m’exhorter directement ou indirectement à me fixer, à croire… Mais, je le demande, que pouvais-je faire lorsque, tout d’un coup, je le vis passer du blanc au noir ou au rouge, et dans sa pétulance sauter par-dessus ma tête, m’enjamber comme au jeu du cheval fondu pour aller tomber tout d’un bond du catholicisme dans l’extrême démagogie ? […] Tant qu’il me put croire à lui ou avec lui, il m’appelait dans ses lettres « le bon Sainte-Beuve, » et trouvait ma plume à son gré.
Nous ne savons ; mais l’homme, dans sa nuit, à travers ses rêves, a cru saisir une lueur. […] Ces lois lois que l’on croyait divines autrefois, Et qui sont simplement une habitude prise ? […] Il y a toutefois erreur, — disons-le en passant, — à croire que Démocrite admettait le hasard. […] Que croire ? […] Tu m’imposes point, impudente drôlesse Dont l’homme se croit le valet.
Il est si haut qu’on croit, quand on est au sommet, qu’on va pouvoir toucher le ciel. […] Je ne le crois pas cependant. […] Voici le troisième : Ne crois jamais à une parole incroyable. […] Ne t’ai-je pas recommandé de ne pas croire tout ce qu’on te dit ? […] Ne crois pas l’incroyable.
Ils croient que Napoléon raisonnait comme Jomini ; ils croient que Darwin raisonnait comme les darwinistes ; ils croient que Pascal raisonnait comme les élèves de l’Ecole centrale. […] Il pouvait dire : Je crois que le soleil est immobile. […] Je ne le crois pas. […] Cela serait fâcheux, mais je ne le crois pas. […] Alors, il faut bien le croire.
Quel littérateur ne s’est pas cru poète ? […] Je n’en crois rien. […] Vous croirez copier, vous interpréterez malgré vous. […] La gloire de Racine ne fut pas du tout ce qu’on croit. […] Chacun croit avoir plus de talent que le voisin.
Quand je vois des gens d’esprit se lancer dans la vie active par saillies et se résigner d’ailleurs si bien pour l’ordinaire, et comme pis-aller, à la condition oisive, j’ai toujours un doute sur leur vocation réelle, et, quand ils s’en prennent ensuite aux astres de n’avoir point réussi, j’incline à croire qu’ils sont de moitié pour le moins dans leur étoile. […] Son point de départ est toujours son ancienne passion pour Marianne ; il ne craint point de l’évoquer et d’y revenir : Vous avez rappelé dans mon cœur, dit-il à son nouvel objet, des sentiments dont je ne le croyais plus capable : je retrouve en moi ce même trouble et ces mêmes agitations que j’avais connus autrefois. […] C’est ce talent de juger et de discerner les hommes qu’il croyait avoir et qu’il avait à un très remarquable degré, qui l’a conduit à dire de lui une chose singulière dont Voltaire s’est, moqué, et dont l’expression ne saurait en effet, raisonnablement, échapper à la raillerie. […] Mais il a beau nous expliquer et nous commenter sa pensée, le vieillard a trahi son faible de vanité : le dernier mot est toujours qu’il n’y a qu’une place dans l’État à laquelle il se soit cru éminemment propre, celle de roi, d’un roi plus ou moins constitutionnel et à l’anglaise sous Louis XIV. […] [NdA] Quand j’ai dit qu’on ne connaît pas la personne à qui ces lettres sont adressées, j’ai peut-être été trop circonspect ; je crois, si la discussion était convenable en pareil cas, qu’on pourrait montrer qu’elles sont probablement adressées à la marquise de Nesle, née de Coligny, qui mourut en 1693 dans sa vingt-sixième année : elle en aurait eu vingt-trois ou vingt-quatre au moment de cette liaison.
Son rôle (je crois l’avoir dit déjà) est celui que, dans la haute comédie, appelle le rôle raisonneur, celui des Ariste, des Cléante, un rôle qui honore et ennoblit la pièce, mais qui n’intéresse pas l’action. […] Croyez-vous que de pareilles circonstances puissent se renouveler sans user un peuple ? […] Quant à moi, quoique je voie ces symptômes avec quelque crainte, je ne m’en exagère pas la portée ; je crois notre société solidement assise, par la raison, surtout, qu’on ne saurait, le voulût-on, la placer sur une autre base. […] Je me crois donc plus en état que je ne l’étais, quand j’ai écrit la Démocratie, de bien traiter un grand sujet de littérature politique. […] Ampère me disait souvent qu’il croyait la Correspondance de Tocqueville supérieure par le style à tout ce qu’il avait écrit pour le publier.
Est-ce dans un temps où il suffit de vivre pour être entraîné par le mouvement universel, où jusqu’au sein même de la tombe le repos peut être troublé, les morts jugés de nouveau, et leurs urnes populaires tour à tour admises ou rejetées dans le temple où les factions croyaient donner l’immortalité ? […] Il ne s’ensuit pas qu’il faille croire à la perfection dans l’ordre social ; mais il est utile pour les législateurs de se proposer ce but, de quelque manière qu’ils conçoivent sa route. […] On ferait quelque bien, je crois, en traitant d’une manière purement abstraite, des questions dont les passions contraires se sont tour à tour emparées. […] C’est à cette époque funeste où la terre semble manquer sous nos pas ; où plus incertains sur l’avenir que dans les nuages de l’enfance, nous doutons de tout ce que nous croyons savoir, et recommençons l’existence avec l’espoir de moins. […] En suivant ce plan, je crois de même avoir prouvé qu’il n’est point de bonheur sans la vertu ; revenir à ce résultat par toutes les routes, est une nouvelle preuve de sa vérité.
J’ai longtemps cru, par contre, que le critique « dogmatique » était le plus utile. […] Peu l’apprennent, tous s’y croient capables. […] Je ne crois pas plus aux catégories qu’aux antinomies, conception bonne pour le stage primaire de l’entendement. […] Je crois que le public accueillerait avec satisfaction un ou plusieurs Sainte-Beuve. […] Je ne crois pas que la presse quotidienne puisse les accueillir utilement.
Ce petit soldat résout la difficulté que l’on croyait voir entre le culte de la nature et le christianisme héroïque. […] Mais je crois entendre avec émerveillement cette jeune bouche d’ombre. […] Ces enfants, qu’un passant superficiel croirait enfermés dans une vapeur d’enthousiasme, possèdent une sagesse vraie. […] Je crois en Dieu, en la France, en la victoire. Je crois en la beauté, en la jeunesse, en la vie.
Je ne croyais pas que ce dût être si tôt. […] Je ne crois pas. […] Il faut faire croire à cette femme que Jean a été assassiné ; le lui faire croire dans une demi-heure. […] Ils se croient seuls dans le pavillon. […] Je suis très loin de l’en croire incapable.
Nous croyons que telle est à cette heure la disposition des esprits. […] Le Constitutionnel n’a jamais cessé de songer à l’intérêt littéraire ; mais il croit que le moment est venu d’y insister plus particulièrement. […] Nous croyons que, malgré la stérilité dont on se plaint, on trouvera encore de tels ouvrages en France. […] Sainte-Beuve, en se chargeant de cette part de collaboration au Constitutionnel, a cru lui-même qu’il y avait lieu de ne pas désespérer de la littérature, et d’y exercer, concurremment avec ses autres confrères, une action utile.
qui l’aurait pu croire ? […] Plusieurs fois elle lui dit de partir ; il croit lui obéir et reste toujours. […] Rodrigue va combattre, et se croit déjà mort ? […] Lui-même explique l’équivoque qu’il a cru pouvoir employer. […] Il croyait fort aux devins, et c’était peut-être tout ce qu’il croyait.
Je ne le crois pas, et je pense qu’eux non plus. […] » Devons-nous, pour autant, croire que l’évolution du vers, du rythme et de la strophe s’est arrêtée avec lui ? […] Et qu’on ne croie pas que ce sont là des mots. […] Mais je crois que c’est l’idée même de l’esthétique que nous devons changer. […] Pourtant ne croyons pas qu’ils aient trouvé le secret des choses.
Pour mieux fixer cette première altération dans nos rapports, je ne crois pouvoir rien faire de mieux que de mettre ici deux de mes lettres adressées à Béranger en 1834 et 1835, et qui m’ont été rendues par MM. […] Pour moi, je vous l’avoue, je me croirais plutôt en droit de vous en adresser pour avoir cru aisément à une offense, sans vous en éclaircir auprès de moi, et pour avoir dit d’abord à beaucoup ce que j’aurais dû savoir de vous l’un des premiers. […] J’en ai plus été affligé qu’étonné, quoique j’en aie été étonné un peu, surtout de la part de certaines personnes : on a beau se croire une grande expérience des hommes, on persiste à se faire et à rêver des exceptions exprès pour soi tout seul. — C’en est assez, mon cher Béranger, pour vous poser fort incomplètement une question que vous saurez mieux préciser que moi : « Que me reprochez-vous à votre égard ? […] — Adieu, mon cher Béranger, croyez à mes sentiments de profond et inviolable attachement et respect, « Sainte-Beuve. […] J’y mis tous les intervalles et toutes les quarantaines convenables ; mais, quinze ans après, le 15 juillet 1850, je me crus en droit de revenir à neuf et comme si de rien n’était sur les Chansons de Béranger (voir Causeries du Lundi, tome II).
Plusieurs, comme il arrive toujours, croyaient remplacer par la bonne volonté des âmes faibles le vrai amour du bien, et s’imaginaient conquérir le royaume du ciel en lui disant : « Rabbi, rabbi » ; il les repoussait, et proclamait que sa religion, c’est de bien faire 640. […] On croyait que la nature l’observait ; toutes les sources intermittentes passaient pour « sabbatiques 643. » C’était aussi le point sur lequel Jésus se plaisait le plus à défier ses adversaires 644. […] Quelquefois, en effet, les Samaritains le recevaient mal, parce qu’ils le supposaient imbu des préjugés de ses coreligionnaires 665 ; de la même façon que de nos jours l’Européen libre penseur est envisagé comme un ennemi par le musulman, qui le croit toujours un chrétien fanatique. […] Je crois que les païens de Galilée se trouvaient surtout aux frontières, à Kadès, par exemple, mais que le cœur même du pays, la ville de Tibériade exceptée, était tout juif. […] Les traces de sculpture païenne qu’on a cru trouver à Tell-Hum sont douteuses.
Brunetière feint de croire que notre enseignement du style « consiste uniquement à prohiber les qui et les que, à interdire les répétitions, à exiger l’harmonie, à réclamer des métaphores qui se suivent ». […] Il est de sel attique, assaisonné partout, Et vous le trouverez, je crois, de votre goût « Voilà, dit victorieusement M. […] Nous croyons avoir fait toutes les concessions raisonnables, en déclarant, dans notre Art d’écrire (p. 282), « qu’il faut que les images et les métaphores se suivent ; mais si elles persistent trop longtemps, elles produisent l’effet contraire : l’idée disparaît dans la comparaison. […] Le style de Pascal, par exemple, n’eût rien perdu à avoir un peu moins de qui, et de que dans cette phrase ; « Si je ne craignais d’être téméraire, je crois que je suivrais l’avis de la plupart des gens que je vois, qui, ayant cru jusqu’ici sur la foi publique, que ces propositions sont dans Jansénius, commencent à se délier du contraire, par un refus bizarre qu’on fait de les leur montrer, qui est tel que je n’ai encore vu personne qui ait dit les y avoir vues. » — Chateaubriand a écrit d’admirables pages en évitant soigneusement la répétition des mêmes mots et des qui et des que, et M. Brunetière ne nous fera jamais croire qu’on peut mépriser la correction du dessin, sous prétexte que Delacroix s’en passait et qu’il est inutile de recommander la correction du style, sous prétexte que Molière et Saint-Simon sont incorrects.
Il croyait, dans son aveuglement, avoir forgé quelque chose de brillant, de formidable et d’éternel, et voici qui va furieusement ébrécher l’armure solide de sa Minerve ! […] C’est, je crois, le prince de Ligne qui a dit ce joli mot profond, quoique joli : « qu’on n’est point une personne d’esprit si on n’en a pas avant d’avoir ôté son bonnet de nuit, le matin ». […] On se rappelait le scandale d’Elle et Lui, et on croyait qu’on allait le recommencer, en y ajoutant. On croyait qu’on allait pouvoir retisonner dans les cendres de ces feux pestilentiels éteints. […] On croit deviner qu’elle ne sera plus qu’un bas-bleu désormais dans les volumes suivants de sa Correspondance.
Théophile Gautier est le plus puissant limeur de cette littérature volontaire qui croit trop, mais enfin qui croit que l’effort humain l’emporte, en fait de poésie, sur la divine spontanéité. […] Théophile Gautier va peut-être se répandre un jour en œuvres plus aérées et plus larges, et la raison de ce doute, semblable à un espoir, le croira-t-on ? […] Théophile Gautier représentait glorieusement l’école volontaire de la poésie travailleuse et, qu’on nous permette le mot, rageuse au travail, qui pose assez insolemment pour soi-même et pour le génie, que la Poésie est le résultat d’une poétique, la langue touchée, de telle ou telle façon, comme un piano, et qui croit simplifier et réaliser tout par des règles. […] Oui, le sang du cœur du poète, qui voulait nous faire croire qu’il n’en avait pas, tache à plus d’un endroit les lignes correctes et impassibles de ses Camées. […] Vous y revoyez particulièrement le fini d’expression auquel devait nécessairement atteindre un écrivain qui travaille la langue avec la lampe de l’émailleur, et qui, tout matérialiste qu’il pût être, rentrait, par la perfection même de sa forme, dans cette sphère de l’Infini, auquel il ne croit pas et qu’on retrouverait dans ses vers encore, — ne fût-il pas panthéiste comme il l’est devenu, — par la raison unique et suffisante qu’ils sont de beaux vers !
Aventure et procès d’un président de Grenoble qui croyait l’avoir pour maîtresse. […] C’était tout ce que les marchands croyaient alors devoir faire pour leurs enfants. […] Vous croyez peut-être, ajouta-t-il, qu’elle a ses agréments : vous vous trompez. […] Racine, la troupe ne crut pas devoir les parts d’auteur audit M. […] Racine, fort dépité, fut du nombre de ceux qui la crurent de lui.
J’avais cru M. de Vigny né le 27 mars 1799 ; je le rajeunissais de deux années. […] En vérité, à la bien voir, cette vie n’est qu’une suite de jougs ; on croit s’en délivrer en en changeant. […] Bien que fort contredit dans cette réponse du directeur, il ne crut pas sans doute qu’elle pût nuire à son succès. […] Il se crut mystifié, sans qu’on pût jamais le détromper là-dessus. […] Je crois en vous seul, et j’y fonde mon espoir.
Aussi (je crois l’avoir dit ailleurs), aucune femme, pas même Ninon, ne peut se plaire à le lire ou à en parler. […] J’ai pensé être lapidée pour avoir dit que j’avais cru voir cela dans l’Évangile. […] Vous croyez peut-être que mon confesseur m’a tourmentée sur ma manière de penser ? […] monsieur, dit-elle, soyez heureux. » Il le fut, ou crut l’être ; et voilà tous les hommes ! […] je crois qu’il n’y a que vous au monde qui puissiez soutenir cette épreuve.
Je crois bien que ce dénigrement du xixe siècle est inspiré par des préoccupations politiques. […] Je crois bien, nous leur avons tout pris ! […] Je crois que la Littérature n’a rien à gagner à ces sortes de discussion. […] Mais je crois qu’ils détestent bien plus, sans oser le dire, son ardeur expérimentale. […] Vielé-Griffin, etc… On peut les croire.
Ce quelque chose, qui le croirait ? […] Elle laisse venir la tentation, parce qu’elle se croit certaine de vaincre. […] Mais il a tort de croire que Molière eût trouvé son sujet fécond. […] Pour moi, je n’y crois pas, soit dit sans intérêt. […] Et pourtant Harpagon ne serait pas vrai, s’il croyait Marianne tout à fait pauvre.
croyez-vous que la pièce irait jusqu’au bout ? […] Je n’ai jamais cru aux chefs d’œuvre inconnus. […] L’enfant croit que le docteur est son père. […] Vous croyez qu’il va s’imaginer que j’ai des convictions, que je me bats pour le triomphe de ce que je crois être la vérité. […] je crois que l’effet est surtout un effet de surprise.
Barrès se croyait romantique. […] N’en croyez pas un mot ! […] À parler franc, je ne le crois pas. […] On croit rêver. […] Il croit s’accorder avec M.
sont-ce de vrais incrédules, des hommes qui, dans une solitude opiniâtre et chagrine, dans une réflexion pleine d’obscurités et de ténèbres, se soient fait à eux-mêmes les objections, puis les réponses, et soient arrivés laborieusement à ce qu’ils croient des résultats ? […] Massillon les raille, eux qui rejettent toute autorité pour croire, d’avoir eu besoin de l’autorité et du témoignage d’un homme obscur pour oser douter. […] On a dit qu’en parlant de la sorte il faisait, en présence du jeune roi, des allusions et des satires indirectes contre Louis XIV : je ne le crois pas. […] À force de répéter au jeune roi : « Soyez tendre, humain, affable », Massillon, comme Fénelon lui-même, poussait un peu à la chimère ; il semblait croire à cet amour de nourrice que les peuples n’ont pas, et auquel les grands rois et les plus réputés débonnaires, les Henri IV même12, n’ont jamais cru. […] Pour l’homme de goût qui le lit, il y manque, je le crois, un peu plus de fermeté dans les peintures et une variété de ton qui les grave plus distinctement.
Curiosité pure, croyons-nous en effet de la part d’un esprit aussi radicalement sceptique en matière de médecine. […] Aussi me suis-je attaché, et je crois y avoir réussi, à faire une description avant tout exacte. […] Je crois ne m’être pas trop éloigné de la réalité dans cette description : au moins ai-je fait tous mes efforts pour y atteindre. […] Il la croit insuffisamment étendue en présence du champ énorme qu’il escompte embrasser. […] Nous avons donc cru rester dans la note, en cherchant dans ses œuvres un exemple analysable de cette troisième méthode.
C’est ce qui fait, par exemple, que chez les fous, pour peu qu’on entrevoie une lueur de bon sens, on en est tellement frappé, qu’on croit y reconnaître une raison très-surprenante. […] Que croire de toutes ces anecdotes apocryphes mentionnées par l’auteur sur la foi d’un Diogène de Laërce, d’un Elias Spartien, compilateurs sans critique, ramassant au hasard les traditions courantes, même les moins vraisemblables ? […] J’avoue qu’il me faut d’autres preuves que cela pour croire à des hallucinations. […] C’est ce qu’il me paraît absolument impossible de découvrir, c’est du moins ce qui demanderait des observations si longues et si délicates, que je ne crois pas que la science puisse encore rien avancer de sérieux sur un pareil sujet. […] Sur ce nombre, combien croit-on qu’il cite de faits héréditaires ?
J’arrive ainsi au livre le plus beau d’Alfred de Vigny prosateur, et peut-être au livre le plus beau du siècle, si la beauté suprême c’est la bonté, comme je le crois. […] Ce sont les miettes d’une vie exquise et malheureuse, dont l’exquisité a couvert le malheur jusqu’au point de faire croire aux plus pénétrants, tout le temps qu’elle dura, que cette vie était heureuse. […] Seulement, Pascal, le croira-t-on ? […] Phénomène étrange à ce qu’il semble, et qui l’est peut-être moins qu’on ne croit ! […] Vous jugerez de cette lutte acharnée entre l’esprit qui ne croit pas et l’âme qui veut croire : « Bonaparte meurt en disant : Tête d’armée, et repassant ses premières batailles dans sa mémoire ; Canning, en parlant d’affaires ; Cuvier, en s’analysant lui-même et disant : La tête s’engage… « Et Dieu ?
Je crois qu’il faut l’entendre dans le sens de médecin improvisé. […] On peut croire qu’il n’y a dans Don Juan aucune imitation de l’antiquité. […] Si vous êtes si prête à ne le croire pas ? […] Oui, je crois en être sûr, Molière est aigri parce qu’il est malade. […] Je ne crois pas qu’il y ait à insister autrement.
Elle se croit la première, et elle l’est à son heure, pour un moment. […] Flourens qui m’a leurré et croit m’avoir dupé : il se trompe. […] Je crois qu’Andral, le docteur, son gendre, y était aussi. […] Mais de Vigny se croit très dangereux, au point de craindre de le trop paraître. […] Il se crut impopulaire et s’exila.
A qui peut-on faire croire aujourd’hui que ce soit là un document original ? […] Je ne le crois pas, et M. de Voltaire n’eût point partagé cet étonnement. […] » Oui, cher maître, vous avez raison et plus même que vous ne croyez, — mais pas comme vous le croyez. […] Hamilcar la domine, et je la crois très-motivée. […] Il lui est arrivé de dire, je crois, que s’il l’avait connue dès lors il n’aurait pas fait son premier ouvrage.
Les raffinés, du moins, ou qui se croient tels, pourraient ne pas commettre de ces fautes. […] J’aime à croire que les racines grecques et les racines latines importent plus aux Marges que les racines politiques. […] Je ne veux pas croire que nous soyons des latins, je veux être libre ; je veux être un autochtone. […] Croit-on, au Ministère, que le latin de Pétrone soit clérical ? […] Et voyez… on ne peut même croire à la simplicité de votre geste.
Tel est, dans son esprit et son inspiration générale, ce livre sur madame de Pompadour, qui a pour objet de laver un peu (le croira-t-on ?) […] S’il ne l’avait démenti depuis, on dirait qu’il croit à son innocence ! […] Le croira-t-on ? […] Capefigue fait une série d’œuvres, entreprises à l’honneur calomnié d’une époque plus pure qu’on ne croit, selon M. […] Capefigue avait cru repétrir la statuette, j’imagine, pour le seul plaisir d’y toucher.
Voilà ce que nous croyons voir. […] C’est quelque chose comme l’art du musicien ; mais ne croyez pas que la musique dont il s’agit ici s’adresse simplement à l’oreille, comme on se l’imagine d’ordinaire. […] Et pourtant je ne puis vous demander de me croire sur parole. […] Mais le souvenir paraît bien être là : parfois, ayant remplacé par des périphrases le mot qu’il croit disparu, l’aphasique fera entrer dans l’une d’elles le mot lui-même. […] Or, je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience, phrase semée de virgules, mais nulle part coupée par des points.
Je veux croire qu’il s’est trompé innocemment. […] Il croit rendre service à la société. […] Questions sans réponse, s’il faut en croire M. […] On te le dit, tu le crois, et cela d’un cœur candide. […] Ne croyez pas que j’invente.
Je n’en crois rien. […] C’est qu’il est. plus facile de croire que de bien faire. […] » Il en a, et je crois lui en avoir remarqué. […] Si je les croyais de bonne foi, j’en aurais pitié ; mais je les crois faux. […] Nous le croyons.
Le monde est plus grand que tu ne crois. […] Il croit et ne croit pas au progrès. […] Il croit à une hiérarchie des plaisirs esthétiques. […] Zola croit prêcher d’exemple, il se trompe. […] Croyez-vous ?
On ne le croit plus : M. […] Je ne le crois pas. […] Je crois que non. […] N’en croyez rien ! […] Je le crois bien !
Celui-ci, voyant ma contenance assurée, se crut heureux de sortir la vie sauve. […] Je le crois aussi, dit le roi en se levant de table. […] Enfin, comme ils crurent qu’il n’y avait que de bons coups d’épée à gagner, et que je ne les ménageais pas, ils ne marchèrent plus que lentement après moi. […] Ils me parlèrent ainsi parce qu’ils me croyaient à moitié mort. […] elle me suffit, et j’en rends grâces de tout mon cœur à Votre Excellence. — Vous croyez donc, me repartit le duc, que je ne puis la payer ?
Vous seriez tentés de croire à un plaidoyer un peu intéressé pour la littérature ! […] Elles recèlent l’avenir même de la poésie et, je crois, le désirable avenir. […] Paris a cru prendre la succession romaine et ç’a été le rêve de quelques années. […] C’est à croire qu’un seul homme les habite tous ! […] Le seul salut c’est l’éducation et je crois bien que là, tout est à faire.
L’erreur de Nietzsche fut de croire à une séparation de ce genre : d’un côté les « esclaves », de l’autre les « maîtres ». […] Si elle doit son origine à la guerre, elle croira et fera croire à des vertus militaires qui seraient chez elle congénitales, qui se transmettraient héréditairement. […] Nous ne croyons pas à la fatalité en histoire. […] Mais c’est là une psychologie purement intellectualiste, qui croit pouvoir calquer nos états d’âme sur leurs objets. […] Nous croyons apercevoir le mécanisme de cette contrefaçon.
Le style était admirable, resplendissant, unanime ; ceux qui ne croyaient qu’à la Fable retrouvèrent leurs dieux sous les bocages du Céphise ; ceux qui ne croyaient qu’au Golgotha lisaient à genoux au pied du Calvaire. […] On ne crut pas, mais on propagea. […] Croyez-moi, rien n’est changé, et vous en conviendrez un jour. […] Charles X ne l’aimait pas et ne songeait point à le rappeler à la tête des affaires, où il le croyait dangereux. […] Il est doux, mais puéril comme un enfant qui conte ses fables à sa mère ; on l’aime, mais on ne le croit pas.
Necker, au contraire, par toutes sortes de raisons plausibles, s’en tint à la non-intervention des ministres dans les préliminaires des États généraux : il crut par là faire d’autant mieux apprécier la pureté des intentions du roi. […] Moi qui croyais l’abbé Raynal enfermé dans quelque prison de voire Inquisition, je le vois arriver ici. […] Il est plein de connaissances qu’il doit aux recherches curieuses qu’il a faites ; j’ai cru m’entretenir avec la Providence. […] Il y a témoin et témoin, mais quand Malouet affirme un fait à sa connaissance, il faut le croire : M. […] Personne ne croira que je lui ai vendu la liberté de mon pays, que je lui prépare des fers.
Qu’il y ait « deux morales », il l’avait cru à son heure, le prince aux yeux troubles et aux pensées vagues qui allait faire une des meilleures actions de son règne en élevant au premier rang le professeur du lycée Saint-Louis. […] Duruy rêvait peu, avait l’esprit net, était actif, croyait à une seule morale, ne se sentait point providentiel. […] En 1848, il n’avait pas cru qu’une république se fondât en plantant des arbres, et, le ministre Carnot ayant voulu le nommer « lecteur du peuple », il avait refusé cette fonction vague et idyllique. […] Elles rappellent aux âmes inquiètes que, entre les croyances confessionnelles et le doute ou la négation, il reste à la conscience des refuges ; qu’il est toute une vénérable tradition de postulats moraux, sur qui l’on peut dire que, depuis les temps historiques, ont vécu tous les hommes de bien : car ceux mêmes d’entre eux qui n’y croyaient pas ont agi comme s’ils y croyaient, et ceux, qui croyaient à quelque chose de plus croyaient donc à cela aussi. […] Il croyait que les vivants sont comptables, devant la génération qui les suit, de tout l’actif de l’héritage des morts.
Fils de la révolution française, il crut qu’en elle était contenue toute justice. […] Quand on croit la tenir, elle vous échappe ; elle se livre quand on sait l’attendre. […] Pour moi, quand on nie ces dogmes fondamentaux, j’ai envie d’y croire ; quand on les affirme autrement qu’en beaux vers, je suis pris d’un, doute invincible. […] Croyez-moi, Monsieur, la critique historique a ses bonnes parties. […] Vous croyez peut-être qu’il va triompher.
Si l’on disait que Montesquieu n’y visait pas, on n’en croirait rien. […] Il ne croyait plus, de nos temps, à des proscriptions possibles ni à des spoliations en masse. […] J’ai dit le défaut radical que je crois à la politique de Montesquieu : il met la moyenne de l’humanité, considérée dans ses données naturelles, un peu plus haut qu’elle n’est. […] Ajoutez-y ce léger accent gascon qu’il avait conservé, et vous croirez entendre Montesquieu. […] vous faites la douceur et le charme de la vie, Vous croyez que vous n’avez rien, et moi je vous dis que vous avez tout.
Je ne sais s’il vous plairait, je crois qu’oui à beaucoup d’égards ; dans la société, il est fort naturel et fort gai ; beaucoup de franchise ; il parle peu, est souvent distrait… Il y a des jours où M. […] Mais, dans tout ce qu’il disait de général et où l’on pouvait saisir un coin de ressemblance avec son propre mérite, il ne faut pas croire que M. […] Il croyait remplir ces trois conditions parfaitement, et avoir observé l’homme dans toutes les perspectives. […] Le flatteur dit à, tout propos, on peut me croire ; l’homme méticuleux, parlons net ; le pointilleux, qu’importe ? […] Ce joli chapitre, qui tient de Fontenelle et de Marivaux encore plus que de La Bruyère, amusa beaucoup au xviiie siècle, et chacun crut y reconnaître son voisin.
On se trompe si l’on croit que nous nions la divinité des christs. […] Croire quoi ? […] Non, voici le vrai : Chanter l’idéal, aimer l’humanité, croire au progrès, prier vers l’infini. […] Tu te crois un ange, tu n’es qu’un oiseau. […] En ne maniant point les choses de la terre, il croit s’épurer, il s’annule.
Je ne crois pas que telle fût ma vocation. […] on leur fait croire tout ce qu’on veut ! […] Ils veulent croire à quelque chose. […] Et je crois qu’on aura plus tard pour M. […] Je crois que ce serait plutôt M.
croiront-ils nos périls et vos larmes sincères ? […] cela n’est pas noble, je le crois bien ; mais cela est naturel et vrai, cela est théâtral. […] Je crois madame de Caylus meilleur juge d’un fait de cette espèce que Racine le fils. […] Je crois qu’il serait juste, quand on annonce la pièce, d’accoler son nom à celui de Quinault. […] Qui le croirait ?
Martial, s’adressant à un de ses amis qui préférait les grands poëmes aux petites pièces, lui disait : « Non, crois-moi, Flaccus, tu ne sais pas bien ce que c’est que des épigrammes247, si tu penses que ce ne sont que jeux et badinages. […] Vitet eut pour mission d’appliquer aux beaux-arts les principes de cette psychologie qui venait enfin, on le croyait, d’être rendue à ses hautes sources : qu’il parlât musique, qu’il traitât d’architecture surtout, comme plus tard de peinture, il multiplia et fit fructifier en tous sens la branche féconde. […] Il ne serait pas impossible, nous le croyons, d’arriver à donner le sentiment réel, vivant et presque dramatique de l’histoire, par l’excellence même du récit ; et, au besoin, les belles pages narratives par lesquelles M. […] Molé a cru qu’il était à propos de commencer par quelques considérations sur la puissance de l’esprit en France, et il a trouvé à cette puissance des raisons fines. […] Il en est de plus dignes en apparence, qui croient pouvoir dissimuler, et qui, pour cela, ne trouvent rien de mieux que de renchérir du côté de l’exagéré et de la fausse grandeur.
Il y a en ce temps-ci un certain nombre d’esprits ardents, studieux, intelligents, qui, jeunes, après avoir passé déjà par des phases diverses, et avoir joint à un enthousiasme non encore épuisé, une maturité commençante, savent assez de quoi il retourne dans ces mouvements douloureux de la société, ressentent l’enfantement d’un ordre nouveau, y aident de grand cœur, mais ne croient pas qu’il soit donné à une formule unique et souveraine de l’accomplir : car le temps de ces découvertes magiques est passé ; un fiat lux social n’est possible qu’à l’aurore ; et aujourd’hui le progrès humain se fait sous le soleil, avec force sueurs, par tous, moyennant, il est vrai, quelques guides de génie, dont aucun pourtant n’a le droit de se croire indispensable. […] L’émotion patriotique, si unanime, d’il y a un mois, n’est pas si étrangère qu’on le pourrait croire, à l’émotion joyeuse qui a brusquement succédé ; je veux dire que l’une et l’autre se rattachent au même ressort interne, à une vigueur nationale qui se répare. […] Ils ont cru pouvoir continuer et réorganiser sur un plus large plan le cénacle ébauché par leurs aînés en 1829 ; ils sont tombés, comme tous les imitateurs, dans des inconvénients plus graves. […] Borel qui croit devoir mettre en tête de ses contes une biographie mortuaire sur un Champavert, avec lequel il identifie le Petrus Borel des Rhapsodies, de façon que, dans ce dédale de Champavert et de Petrus, le pauvre lecteur éperdu ne sait auquel de tous ces sosies se reprendre. […] Quoiqu’on ait dit que le type du Giaour et du Corsaire avait été suggéré à Byron par Trelawney lui-même, j’ai peine à croire que ces types profonds ne préexistassent pas dans l’âme du poëte, et qu’ils ne surgissent point immédiatement de l’orage de ses propres pensées.
On s’est longtemps accoutumé parmi nous à croire qu’il n’y a d’indépendance que dans les oppositions : il y en a ailleurs ; mais il faut quelquefois une véritable fermeté de raison et, qui plus est, de caractère pour soutenir la cause qui, à quelque temps de là, sera presque unanimement reconnue avoir été celle de la société et de la patrie. […] à ses fêtes pacifiques et à ses triomphes, sans s’apercevoir de tout ce qui voudrait se déchaîner toujours et sans cesser de croire à la sérénité des flots : y pense-t-on bien ? […] Il ne tient pas à lui qu’on ne croie qu’il ne suffisait à César que de vouloir dans un autre sens pour faire renaître la République romaine plus florissante et plus intègre que jamais. […] Voilà donc les coups de poignard, croirait-on d’abord, motivés et justifiés […] Mais vous êtes donc bien assuré des effets de votre éloquence, ô voix d’Orphée, pour croire qu’on peut ainsi soulever et enflammer les courroux, dire à ces vingt-trois poignards leurs motifs d’agir, et tout d’un coup dans une seconde partie oratoire ou philosophique, les arrêter, les suspendre, les faire rentrer tous dans la gaîne comme par enchantement !
La préface de cette édition provisoire était terminée par un post-scriptum, que je crois devoir en détacher, pour le placer ici, avec quelques changements, comme addition au chapitre X. […] Je croyais avoir assez nettement posé les conditions d’un problème aussi sérieux pour croire avoir évité une telle confusion d’idées, une telle parodie de la Bible. […] Tout ce que l’on peut faire, c’est de poser le problème, d’en présenter toutes les conditions ; et je crois l’avoir fait. […] J’avais signalé, toujours dans cet ordre d’idées, un phénomène que je croyais être le caractère métaphysique, le signe le plus énergique de l’époque actuelle, de l’âge où nous sommes de l’esprit humain. […] Celui qui se croyait l’antagoniste du fini plaçait l’infini dans l’homme même.
Ils ont pour visée l’éducation du peuple et la correction de la bourgeoisie, — de cette bourgeoisie haïe et méprisée, qui périt (croit-elle naïvement, Mme André Léo) pour n’avoir pas donné au peuple la forte instruction qui aurait tout sauvé. […] Mais sa réputation ne date que d’Un mariage scandaleux publié, je crois, en 1869. […] Il n’y a pas, pour eux, de Trappe, ni de silence, ni de repentir… Je ne crois point, en effet, que Mme André Léo se repente. […] … Ignorante, le croira-t-on ? […] C’est une de ces femmes qui doivent croire que l’ennui, dont elles nous accablent, est une dignité.
Nous avons vu beaucoup de choses s’en aller en morceaux, que les politiques d’il y a vingt ans30 croyaient éternelles. […] Or, dans la pensée de Tocqueville, ces filiations sont nombreuses : « Les Français ont fait — dit il — en 89 le plus grand effort pour couper en deux leur destinée et séparer par un abîme ce qu’ils avaient été jusque-là de ce qu’ils voulaient être désormais… J’avais toujours pensé « qu’ils avaient beaucoup moins réussi dans cette singulière entreprise qu’on ne l’avait cru au dehors et qu’ils ne l’avaient cru eux-mêmes… » Cela pouvait être vrai, cela pouvait être faux, mais c’était une idée. […] C’était le bon moyen, en effet, d’apprendre ce qu’il ignorait ou d’assurer ce qu’il croyait savoir. […] Homme de formalisme politique qui a tout vu dans certaines formes extérieures, comme si l’âme de la politique était là, la ressemblance l’a fait croire à l’identité. […] Quand il juge les gens de lettres qui furent les aumôniers des sociétés secrètes et qui prêchèrent la révolution sur et sous les toits, il s’écrie : « Ils croyaient en eux.
Guizot, qui a bien d’autres motifs d’être heureux et tranquille, semblait depuis longtemps l’avoir aussi oublié que le public, quand le succès, très vif et très mérité, de François-Victor Hugo a réveillé tout à coup cette antique prétention de traduction et de critique, qu’on croyait morte et qui n’était qu’endormie. […] Quant à cela, nous le croyons bien ! […] Il y a eu, je crois, une société shakespearienne qui ne craignait pas, elle, de l’être trop, et qui a payé au poids de l’or tout renseignement vrai sur Shakespeare. […] », ce que n’a pas cru, du reste, — et je l’en honore, — l’historien Guizot. […] Parce que Guizot n’a pas d’imagination dans le style et qu’il a souvent des raideurs dans la pensée, il ne faut pas croire qu’il manque de coup d’œil littéraire.
Eh bien, le croira-t-on ! […] Cénac-Moncaut est le maître de son sujet, je le crois. Je crois aussi qu’il est un très bon et très solide esprit, ferme, rassis, froid aux surfaces, mais chaud au centre où est la vie. […] Il est vrai qu’il ne nous croira pas Cénac-Moncaut doit avoir grande foi dans son vaste travail. […] Car, n’importe où elles s’agitent, dans les Pyrénées ou sur les Alpes, toutes les questions de l’histoire moderne sont latines, et Rome — même aux yeux de ceux qui la haïssent et la croient mortelle — se dresse nécessairement du fond de tous les horizons.
Il tient par mariage à cette Revue, et le népotisme littéraire paraît très simple aux benêts qui s’indignent le plus contre le népotisme papal… Jamais, je crois, Blaze de Bury n’aurait été vu à cette vitrine de la Revue des Deux-Mondes s’il en avait été réduit à son mérite personnel. […] C’est la divination de Shakespeare, — de l’ignorant et sublime Shakespeare, qui, avec deux ou trois phrases de Plutarque, refaisait un César, un Brutus, un Coriolan, plus vrais, plus vivants, plus Romains que ceux-là qui sont sortis des plumes romaines… Or, c’est peut-être un peu fat que de croire qu’en regardant devant soi et en tournant sa plume d’une certaine façon on peut faire comme Shakespeare ? […] Blaze de Bury, qui ne doit croire qu’à lui-même, comme tous les dandys de tous les temps, sacre dans sa personne la personnalité humaine. […] C’est à se croire chez Cagliostro ! […] On les reconnaît encore, ces deux figures, à travers les interprétations psychologiques de leur historien ; mais il n’en est pas de même de l’inquiétante figure de Tibère, qui est ici presque un grand homme de grandeur pure, un justicier, — le croira-t-on ?
Après trente ans de luttes affreuses et de sang versé par torrents, le Catholicisme est miraculeusement resté debout par une miséricorde de Dieu, qui a considéré, sans doute, que la France avait cru en lui et agi pour lui pendant quatorze siècles. […] C’est un catholique, mais un catholique tolérant, à la manière de l’être qu’on ne connaissait pas autrefois, dans les temps où l’on croyait profondément à quelque chose. […] Mais l’Église, qui n’avait pas brûlé Abélard, — qui s’était contentée de le cloîtrer, — l’Église, dans cette guerre des Albigeois qui menaçait la chrétienté tout entière et la civilisation du monde, crut devoir se montrer terrible. […] Mais le myope heureux ne s’aperçoit pas que l’unité nationale, qu’il croit resserrée, n’en était pas moins rompue, et que l’Hérésie, en France, n’en avait pas moins son peuple. […] M. de Meaux croit à sa bonne foi et même à la profondeur de son catholicisme.
La première de ces affirmations, c’est… le croira-t-on ? […] La seconde… le croira-t-on davantage ? […] Dans tout cela, il faut en convenir, il n’y a rien de bien éblouissant et de bien formidable, rien qui force le plus modeste des esprits philosophiques à se croire petit et à baisser les yeux. […] On se le dit et on le croit. […] — car il ne faut pas croire que cette tête, aux notions confuses, n’ait pas vis-à-vis d’elle-même la bonne foi de ses confusions.
Mais ces poésies-ci ne croient pas à l’Immortalité. […] Moi qui ne suis guères qu’un pauvre pécheur de perles habituellement sans ouvrage, croyez bien que je ne manquai pas celle-là ! Croyez bien que je ne la laissai pas cachée et perdue dans ces cent exemplaires d’alors parmi lesquels il y en avait peut-être cinquante de trop, et que je la signalai et l’offris aux cinquante personnes dont je vaudrais trouver l’adresse, — oui ! […] On m’a dit qu’elle fut la femme d’un professeur, et elle-même semble, au premier coup d’œil, une de ces femmes qu’on croirait nées avec une écharpe noire autour du cou, comme ces femmes-professeurs qui en portaient une, autrefois, dans certaines contrées de l’Italie. […] Elle donne horreur de l’implacable Erreur qu’elle chante et à laquelle elle ne fait pas croire, quoique, pour elle, ce soit la Vérité.
On parle toujours des sept cordes de la lyre… mais je crois que la sienne en a plus de sept. […] D’aucuns vous diront qu’il est éclectique en poésie, mais ne les croyez pas ! […] Je ne le crois point. […] Croyez-vous, maintenant, qu’il y ait en poésie une composition plus originale ? […] Mais je crois bien que s’il est un poète qui puisse devenir populaire, c’est Saint-Maur, malgré la hauteur de la sienne, et par la raison que sa poésie, avec son accent profondément humain et sensible, est au niveau de tous les cœurs.
C’est trop de soin vraiment : je crois qu’aucun de ces deux génies, pour trouver sa pensée, ou son expression, n’avait besoin de l’autre, et j’aime mieux m’en remettre à l’adage vulgaire : les beaux génies se rencontrent. […] Si la critique, trop choquée de ces phrases bizarres, eût harcelé un homme aussi ardent que l’évêque de Meaux, croit-on qu’elle l’eût corrigé ? […] On le croirait volontiers en lisant les Mémoires de l’abbé Ledieu. […] Bossuet, déserté dans sa chaire, me paraît une des plus grandes injures qu’on ait faites à l’éloquence. » Je ne crois pas que Bossuet ait jamais oublié de se représenter devant qui il parlait, ce qui est la première condition et, pour ainsi dire, le premier tact de l’orateur. Qu’il y ait eu des jours où Bossuet ait paru fatigué en voulant prêcher ; que les gens de Meaux, accoutumés à leur évêque, n’aient pas assez senti le prix de chacune de ses paroles, c’est possible, c’est même probable, et je croirais volontiers qu’il y a quelque chose de vrai dans le dire du cardinal de Luynes.
Il y a, dans le moment, des gens qui disent ces choses et qui n’y croient guère : ce sont les ci-devant royalistes. […] Mais, ce qui est très-plaisant, c’est qu’il y a quelques personnes aussi qui n’en croient ni n’en disent rien, et qui se conduisent pourtant tout comme si elles le croyaient. […] Non, cette admirable Assemblée fît bien ; elle fut fidèle à son début, à sa mission, et il y eut un moment en 91 où presque toute la France crut que la Révolution était finie, comme Rabaut-Saint-Etienne lui-même le croyait. […] Au 28 juillet, l’orage populaire, qu’on croyait fini depuis quinze ans, avait encore un coup de tonnerre à lancer, et le plus solennel, le plus prophétique, dans un ciel presque serein.
C’est plus tard qu’on en goûte entièrement la saveur amère, fine et profonde : car elles expriment, je crois, l’état le plus distingué où se puisse reposer soit notre esprit, soit notre conscience. […] Mérimée aime à voir se développer librement, bonne ou mauvaise, la bête humaine ; et quand elle est belle, il n’est pas éloigné de lui croire tout permis. […] Dans le monde, il obtint la triste réputation d’insensible et d’insouciant ; et dans la solitude, son imagination inquiète lui créait des tourments d’autant plus affreux qu’il n’aurait voulu en confier le secret à personne. » Le croirons-nous ? Si nous le croyons, l’œuvre de Mérimée n’en sera pas moins distinguée pour les raisons que j’ai dites, et l’homme en sera plus aimable. Croyons-le donc.
Alaux, avec sa Religion progressive, ce doit être encore, celui-là, un postillon philosophique de ce temps, qui ne court pas seulement la poste vers la vérité, mais qui croit que la vérité n’est qu’une poste ou plusieurs postes à courir ! […] Alaux croit, avec juste raison, que le besoin d’une religion est au plus profond de l’esprit humain. […] Alaux — l’aurait-on cru, après tant de préambules ? […] Il croit, comme eux, au droit de la raison humaine. […] C’est un enfantillage de penser qu’en cessant d’être la religion qu’il fut toujours, le catholicisme sauvera le monde, qui ne croit plus au catholicisme et qui le repousse ; et c’est la contradiction la plus effroyable pour un philosophe qui devrait avoir l’habitude du raisonnement, que d’appeler une Religion progressive celle dont on a ôté le Dogme, c’est-à-dire la seule chose qui donne aux systèmes religieux, — qui, sans elle, ne seraient que des systèmes, — leur caractère sine quâ non de religion.
Sa malice le poussant à contredire ce que son goût l’inclinait à approuver, il a réussi à satisfaire ses deux penchants et, tout compte fait, j’aurais, je crois, mauvaise grâce à me plaindre. […] Je ne pense pas l’avoir jamais affirmé ; ce que je crois, c’est que c’est encore le seul moyen pratique de l’enseigner. […] Il me blâme seulement d’y trop croire et de toujours répéter le même mot : La refonte ! […] Nous ne cesserons de répéter ce mot, tant qu’on s’obstinera à mépriser le travail et à croire qu’il est facile de bien écrire. […] On croit nous embarrasser en renforçant l’objection.
Elle croit à une histoire de voleurs. […] Le mari n’en croit rien. […] Je crois bien que, au fond, M. […] Même je crois à sa bonne foi. […] Je crois que M.
À les en croire, ces cancaniers admirateurs, cela devait être un redoutable livre contre la magistrature ; et il n’y est pas parlé de magistrature une seule fois. […] … Je ne croyais pas à la main chrétienne, et il me semblait que j’en avais le droit. […] Croyez-vous qu’il soit possible de mettre plus de réflexion, d’effort, de recherche, à exprimer des choses plus dégoûtantes dans un style plus fastueux ? […] Je suis de ceux qui croient que la passion qui embrase les mots les purifie, comme le feu allumé purifiait les lèvres du prophète. […] On croirait, du moins, au récit qu’il fait d’eux, qu’il est l’un d’eux.
Cela fait, on crut avoir pourvu à tout, et Mlle de Bourbon ne s’occupa plus qu’à être belle. […] On redit le malin propos sans trop y croire. […] J’ai si bonne opinion de votre sagesse, que je crois que vous eussiez été bien aisément consolée si votre mal y eût laissé des marques. […] En apprenant un matin (vers 1663) l’une des ruptures qu’on imputait aux Jésuites, elle disait avec son tour d’esprit : « J’ai été assez simple pour croire que les Révérends Pères agissaient sincèrement ; il est vrai que je n’y croyais que d’hier au soir. » Enfin des négociations sérieuses s’engagèrent : M. de Gondrin, archevêque de Sens, concertait tout avec elle. […] On ne va parler d’autre chose durant quelque temps… Je la crois heureuse et que Dieu lui aura fait miséricorde.
Il vaut mieux y croire pour en avoir peur, que la nier et en être envahi. […] Au lieu des bravades de Desmarets et des légèretés de Perrault, on croyait avoir de la vraie critique. […] Les autres, Boileau les a notés : Ils croiraient s’abaisser, dans leurs vers monstrueux. […] Fontenelle flattait deux modes à la fois, faisant des vers pour ceux qui croyaient encore à la poésie, des théories antipoétiques pour ceux qui n’y croyaient plus. […] On croyait badiner, et on est enlevé tout à coup par-delà les sphères.
Le Blond croit se tirer d’affaire en reprochant à son tour à M. […] Je veux bien croire que MM. […] Il ne suffit pas, comme semble le croire M. […] Je le crois merveilleusement doué sous le rapport sensoriel. […] En vérité, je ne le crois pas.
Croirait-on que, Grandval n’ayant pas voulu le jouer, il était livré à Drouin ? […] Le croirait-on, si la vérité ne nous en était garantie par des preuves authentiques ? […] Faut-il en croire l’auteur ? […] Molière, sans avilir son Harpagon, aurait pu facilement, je crois, là conserver et l’amener par un autre moyen. […] Le croira-t-on ?
Nous ne le croirons jamais, quand les apparences continueraient d’être ce qu’elles sont depuis quelque temps, depuis quelques jours. […] Or c’est aussi ce que pardonne le moins la poésie, surtout quand elle se croit des droits de voisinage et de haut ressort. […] Si son but, à elle, peut sembler plus modeste, son procédé n’en doit être que plus varié, plus étendu, plus proportionné, nous le croyons, à ce que réclament les nécessités d’alentour. […] On dirait que les injures à l’O’Connell ont passé le détroit, et qu’elles sont à l’ordre du jour en France : c’est là, je crois, dans son vrai sens cette fameuse brigade irlandaise qu’il se vantait de nous prêter. […] (voir les volumes de Portraits contemporains), on peut bien juger en quel sens et dans quelle mesure l’auteur a cru devoir se déclarer, à certains moments, pour le parti de la conservation en littérature et de la résistance.
Tout autre que moi se croiroit peut-être autorisé à vous marquer son ressentiment par des injures ; mais, je vous l’ai déjà dit, ce n’est pas mon caractère. […] « Je ne crois pas qu’on se plaigne de la manière dont je suis sorti de Saint-Germain. […] Il se croyait toujours bénédictin. […] Je les offre de même à vos amis, qui ont été autrefois les miens, à dom Lemerault, à dom Thuillier, et je les prie de croire qu’il n’entre que de l’estime et de l’affection dans mes offres. […] Si les bénédictins avaient laissé de ces vivants souvenirs chez Prevost, il est à croire qu’il en avait laissé aussi dans son passage parmi eux ; mais la trace ne s’en est point conservée.
Et ils nous surfont la complexité féminine pour nous faire mieux croire à leur propre profondeur et à l’étendue de leur enquête personnelle. […] C’est cela, je crois, qui est le plus curieux à examiner un peu en détail. […] Il ne lui croit pas le cerveau très fort. […] Il croit à l’infinie bonté native de la femme. […] Michelet, prêtre de la bonne Isis, de la sainte Cybèle, croit que ce qui est naturel, universel, inévitable, ne saurait être un sujet de honte non plus que de facéties.
On se serait cru transporté aux bords du Gange, si des traits particuliers n’eussent révélé en ce solitaire le dernier descendant des grands prophètes d’Israël. […] On croyait généralement qu’Élie allait revenir et restaurer Israël 274. […] Tel était le degré d’autorité conquis par le baptiste qu’on ne croyait pouvoir trouver au monde un meilleur garant. […] Il voulait seulement grandir à son ombre, et se croyait obligé, pour gagner la foule, d’employer les moyens extérieurs qui avaient valu à Jean de si étonnants succès. […] La circonstance relevée par l’évangéliste ferait croire qu’elle n’était pas très voisine du Jourdain.
Madame de Neuillan, sa marraine, catholique zélée, se crut obligée de la tirer de la maison de sa tante hérétique ; elle la trouva imbue des principes des protestants, et voulut la forcer à se convertir. […] Madame de Neuillan l’amena à Paris et la confia aux ursulines de la rue Saint-Jacques, à qui elle croyait plus le talent de convertir qu’à celles de Niort. […] Elle en sollicita vainement du roi la continuation par des placets que rédigeait l’abbé Testu, qui se croyait l’héritier de Voiture. […] On peut, je crois, regarder la première entrevue du roi et de madame Scarron comme l’époque de la naissance d’un vif désir de se plaire réciproquement, désir qui n’a cessé de faire des progrès jusqu’à la certitude du succès, tout en traversant les nombreuses intrigues de galanterie, même d’amours, dont le roi fut occupé dix années. […] Telle était madame Scarron quand elle reçut du jeune roi la réponse galante dont il me semble qu’il serait raisonnable de suspecter le désintéressement plutôt que la sincérité, et dont on peut croire qu’elle fut émue, et peut-être un moment enivrée.
L’illusion est parfois si complète qu’à tout moment, pendant qu’elle dure, on se croit sur le point de prédire ce qui va arriver : comment ne le saurait-on pas déjà, puisqu’on sent qu’on va l’avoir su ? […] Dans cette dernière affection, le sujet croit avoir déjà vécu plusieurs fois sa vie actuelle. […] Nous croyons avoir affaire au recommencement intégral d’une ou de Plusieurs minutes de notre passé, avec la totalité de leur contenu représentatif, affectif, actif. […] Le rapprochement se fera de lui-même, croyons-nous, si l’on approfondit dans les deux directions indiquées le mécanisme de la mémoire. […] Toutefois il y a des faits pathologiques ou anormaux auxquels nous la croyons applicable dès maintenant.
Mais, avant que de montrer le jeu des ressorts par lesquels ils se rendoient, il entre dans les raisons qu’on avoit de croire que les démons s’en méloient. […] Mais, la religion payenne eût-elle continué, on se fût encore désabusé des oracles : on commençoit à n’y croire nulle part. […] Les dévots furent soulevés : ils crurent voir une des principales preuves du christianisme renversée. […] « On ne croit plus de nos jours aux possédés, quoiqu’on croie à ceux de l’écriture. » Le sentiment de l’anabaptiste Vandale, suivi par Fontenelle, scandalisoit de P. […] Baltus lui-même ne croit pas à l’oracle de l’enfant Hébreu : il convient que les oracles n’ont point cessé tout-à-coup, mais à proportion du progrès de la religion chrétienne.
à un camp d’opinions quelconques, à une tribu de préjugés ou à une vérité — car nous croyons à la vérité ! […] Dans ce livre important sur la Babylone écarlate, le protestant Ranke avait montré pour quelques grandes figures, la gloire éternelle du catholicisme et du monde, une admiration si indépendante et si simple, qu’elle fit croire à ces esprits qu’un mot enlève et qui font de leur désir une espérance, que Ranke pourrait bien finir comme le poète Zacharias Werner ou le fameux Frédéric Hürter, l’illustre chroniqueur d’Innocent III, et qu’il embrasserait le Catholicisme. […] Il a cru qu’il pourrait voiler ce qu’on n’étouffe jamais : sa partialité, ses sympathies, toutes les convictions a priori avec lesquelles l’homme aborde toujours l’Histoire. […] Abrégé décharné et désossé, qui ne creuse rien et croit planer sur tout, avec une prétention d’aigle qui trahit par trop le perroquet de Montesquieu… Et si, talent à part, qui meurt toujours à ce jeu, Ranke avait réussi à nous faire illusion sur la justice de son histoire, il aurait pu croire à la bonté de son système quand il s’agit de l’intérêt de ces idées qui doivent, pour plus de sûreté, s’infiltrer dans les esprits au lieu de s’y répandre, et passer par-dessous les portes au lieu de les forcer. […] C’était de Maistre, je crois, qui disait plaisamment, dans sa Correspondance : « On est souvent allé trop loin en appelant le Grand Frédéric un grand homme, mais on peut se risquer à dire qu’il n’a été qu’un grand Prussien. » Eh bien, sauf l’épithète, Ranke mérite qu’on fasse de lui pareil éloge !
C’était un Légitimiste de la première heure, qui méprisait les fusions de la dernière et qui ne croyait pas à leur succès. […] Polémiste d’habitude ardente, talent incorrect, mais vigoureux, Crétineau-Joly, qui est, je crois, du Bocage, cette ancienne terre de guerre civile, a la rudesse des paysans de son pays, qui valent bien ceux du Danube. […] Quel est l’être vivant, en effet, qui puisse croire avoir en lui la lumière sans nuage de l’impartialité, et, en Histoire, soit tenu, comme en tout, à autre chose que de la conscience ? […] Aux yeux de ceux qui lisent attentivement et fréquemment l’Histoire, les hommes, qu’on imagine si complexes, sont, au contraire, plus simples qu’on ne croit. […] Guizot, comme on sait, n’eut jamais aucune personnalité au pouvoir mais l’historien l’identifie-t-il tellement avec son maître qu’il ne croie pas avoir besoin d’en dire un seul mot ?
Nous croyons ce tour de force et de finesse beaucoup plus embarrassant que de concentrer en quelques pages les progrès de la philosophie, — politique ou autre. […] Modeste, sans doute, en son propre nom, M. de Beauverger croit trop à la philosophie, pour l’être quand il parle d’elle. […] « Personne ne croit, nous dit M. de Beauverger dans sa préface, que la politique spéculative n’ait pas d’influence sur la destinée des empires et qu’il n’y ait pas d’enseignement à retirer de ses travaux. » Personne ne le croit, en effet ; seulement il s’agit de savoir quelle fut cette influence, si elle était nécessaire, si elle a été bonne ou funeste et si tous ses travaux valaient plus ou moins, de la part des esprits qui dominent ces sujets, que les deux lignes de résumé qui pouvaient être l’ouvrage de M. de Beauverger et qui, malheureusement, ne le sont pas. […] Et même quand les grands noms, — et vous, venez de voir si on peut les compter, — quand les noms dignes de leur bruit auraient manqué aussi comme les autres, croit-on que c’eût été un si grand tort de vérité, fait à la terre ? […] Fataliste au premier chef et au second inconséquente, l’économique des rêveurs a encore ceci de particulièrement absurde, qu’elle croit au bonheur absolu sur la terre et qu’elle pose l’obligation stricte pour les gouvernements de le réaliser.
Pour ma part, je ne crois pas du tout que le livre de Barthélemy Saint-Hilaire ait été simplement inspiré par les recherches et les travaux de Muir, Sprenger et Caussin de Perceval, les modernes historiens de Mahomet, rencontrés au courant des vastes lectures de l’auteur, dans une flânerie critique ou historique quelconque. […] Le croira-t-on, après tout le sang que l’Islamisme, ce sabre dont la terre entière a senti la ventilation, a versé ? […] Il y a, enfin, dans le Mahomet retrouvé d’aujourd’hui, un homme de génie qui croit à son génie, et ce génie, le plus grand de tous aux yeux d’un monde qu’il sauve, s’appelle le génie religieux. […] Barthélemy Saint-Hilaire, qui a épuisé toutes les questions intéressantes se rattachant à une telle personnalité, ne croit pas une minute que Mahomet soit un saltimbanque à grandes facultés ; mais il ne donne pas la raison profonde de sa bonne foi. […] Barthélemy Saint-Hilaire, sur cette question, s’en tient, selon moi, à d’incertains à-peu-près de philosophe et à des inductions sans portée : « Mahomet — dit-il — pouvait bien croire que le Coran était descendu du ciel, puisqu’il croyait également que le Pentateuque et l’Évangile en étaient également descendus. » Certes !
Duranty et sous celle des deux grands positifs qu’il a, je crois, pris pour modèle. […] Duranty, mais ce pathétique vient de gens et d’événements si communs qu’ils ne vous touchent plus ; et quand, parmi ces gens si profondément communs, tous tant qu’ils sont, il y a un caractère qu’au moins le romancier devrait sauvegarder de la vulgarité générale, puisque c’est celui de son héroïne, sur le malheur de laquelle il a pour but de nous attendrir, le croira-t-on ? […] L’amant, qui se croit un héros parce qu’il se coupe les mains sur des tessons de verre, saute assez bien les murs du parc. […] J’ai cru qu’il en serait ainsi pour l’auteur d’Henriette Gérard. […] L’auteur du Malheur d’Henriette Gérard, avec l’amour de son école pour la trivialité, s’est cru très-profond et très-nature, le malheureux !
Cet homme, dans son quartier, passait pour un peu fou : je ne crois pas que ce fût injustement. […] Je crois que le scandale de ma suspension a fait un grand bien à la cause du droit. […] Je le crois, qu’elle n’a pas de personnalité ! […] Vous croyez que c’est le non plus ultra ? […] Je ne dirai pas, comme Anatole France, qui n’en croit pas un mot, que « M.
Elle croit, elle veut croire ! […] À en croire M. […] Croirait-on que M. […] C’était, je crois, le premier roman de M. […] Je ne crois pas, comme le dit M.
Qui le croirait ? […] On croit, en général, que ces savants restèrent constamment fermes et calmes dans la naïveté et la profondeur de leur foi, et je le crois pour plusieurs, pour les Jussieu, pour Euler, par exemple. […] Et si l’on n’y prend garde, c’est celle qui se croyait sûre qui va être ébranlée ou dévorée. […] Vous avez été ces jours-ci l’objet de toutes mes pensées, et voilà ce que je crois à votre sujet. […] Croyez-vous donc que tout aille dans le monde au gré de chacun ?
Beaucoup de gens crurent et répétèrent que c’était M. […] En dépit de tout, il croyait, il espérait toujours. […] … « On le croit par moments. […] J’aurais pu croire toucher le ciel en atteignant le bout de la route. […] Je ne crois pas non plus au provincialisme.
Il paraissait croire que, s’il avait été nommé contrôleur général, il n’y aurait pas eu de révolution, et il en a toujours voulu à M. […] Aussitôt après la mort de Louis XV, il crut que son moment de grand essor était venu. […] Sous Louis XIV (il ne s’agit pas des oraisons funèbres), on ne se serait cru en droit de parler avec détail du mérite de ces hommes éminents qu’en étant soi-même du métier. […] Alors, de nouvelles races s’occuperont de parcourir le cercle dans lequel nous sommes déjà peut-être plus avancés que nous ne croyons. […] La remarque est de Grimm, qui ajoute : « Mais sa femme n’en crut rien : elle prit M. le comte de la Marche, aujourd’hui prince de Conti ».
On croirait qu’il a pensé au poème du Tasse, s’il n’ajoutait expressément que cette épopée, qui réunirait tant d’avantages et qui atteindrait à la perfection, serait en prose : « car l’épopée, dit-il, peut aussi bien s’écrire en prose qu’en vers. » Cervantes, par la bouche de son chanoine, a proposé là l’idée d’une sorte de Télémaque de la chevalerie, et on a quelque raison de croire qu’en composant son dernier ouvrage posthume, celui qui suivit Don Quichotte, son Persilès et Sigismonde, il s’était flatté de réaliser en grande partie cet idéal. […] J’ai cru remarquer pourtant que de ces deux parties de Don Quichotte, toutes deux si agréables dans leur diversité et qui se complètent si bien, les lecteurs d’un goût difficile et d’un jugement plus froid estiment la seconde supérieure, tandis que les esprits plus poétiques ou qui accordent davantage à la fantaisie, continuent de donner la préférence à la naïveté de la première. […] Ils y croient on ne sait trop comment, ils y tiennent, surtout si on leur a fait entrevoir quelque intérêt, — quelque île là-bas en perspective. […] Quoi qu’il en soit, l’avénement du bon sens est le grand fait de Cervantes…7 » Il est très-vrai qu’il faut une clef pour plusieurs livres hardis du xvie siècle ; Machiavel et Rabelais ont besoin d’une clef ; mais je ne crois pas que le livre de Cervantes en ait besoin dans le même sens. […] Guardia, dans sa notice, rabat ce qu’il faut de l’enthousiasme médical du docteur Moréjon et de toutes les beautés de médecine pratique qu’il croit avoir couvertes en Don Quichotte.
C’était une époque difficile, et une bonne information n’eût pas été, je crois, inutile. […] Mon cher ami, j’apprends le conflit : il était imprévu pour moi ; j’ai cru que le Moniteur universel, non officiel, allait être plus libre et plus vif ; — qu’en reprenant son titre de Gazette nationale de 89 et la tradition des Encyclopédistes, il ne subirait aucun joug. […] Rouher s’est cru obligé de prononcer naguère à son sujet, en sa qualité de président du Sénat, à l’ouverture de la Chambre (le 3 décembre 1869) ? […] Le docteur Veyne n’a cessé de croire à la présence de la pierre, tout le temps qu’a duré la maladie. — M. […] On y dissipera la légende de ce dîner, dont on a tant parlé, donné, je crois, chez lui, un vendredi (c’était le 10 avril 1868, puisqu’on tient à savoir exactement le jour), et dont M.
Je crois de plus que les méditations religieuses du christianisme, à quelque objet qu’elles aient été appliquées, ont développé les facultés de l’esprit pour les sciences, la métaphysique et la morale. […] En montrant leurs fronts cicatricés, en comptant le nombre des ennemis dont ils avaient versé le sang, ils croyaient captiver le cœur des femmes. […] Ils croyaient que du haut du ciel, Odin les animait au carnage. […] La félicité de l’homme s’accrut de toute l’indépendance qu’obtint l’objet de sa tendresse ; il put se croire aimé ; un être libre le choisit ; un être libre obéit à ses désirs. […] Je crois voir une preuve de plus de cette opinion, dans l’influence qu’a exercée sur les progrès de la métaphysique l’étude de la théologie.
Ceux que leur destinée approche des premières places, croient voir une preuve de mépris pour eux, dans l’espérance qu’on conçoit de franchir l’espace qui en sépare, et de se mettre par ses talents, au niveau de leur destinée. Les individus de la même classe que soi, qui se sont résignés à n’en pas sortir, attribuant bien plutôt cette résolution à leur sagesse, qu’à leur médiocrité, appellent folie une conduite différente, et sans juger la diversité des talents, se croient faits pour les mêmes circonstances. […] Si l’on veut examiner la cause, du grand ascendant que dans Athènes, qu’à Rome, des génies supérieurs ont obtenu de l’empire presque aveugle, que dans les temps anciens ils ont exercé sur la multitude, on verra que l’opinion n’a jamais été fixée par l’opinion même, que c’est à quelques pouvoirs différents d’elle, à l’appui de quelque superstition que sa constance a été due : tantôt ce sont des rois, qui jusqu’à la fin de leur vie ont conservé la gloire qu’ils avaient obtenue ; mais les peuples croyaient alors que la royauté avait une origine céleste : tantôt on voit Numa inventer une fable pour faire accepter des lois que la sagesse lui dictait, se fiant plus à la crédulité qu’à l’évidence. […] D’abord, je crois que l’amour de l’éclat a rendu moins de service aux hommes, que la simple impulsion des vertus obscures ou des recherches persévérantes. […] Les amants, les ambitieux mêmes peuvent se croire, dans quelques moments, au comble de la félicité ; comme le terme de leurs espérances leur est connu, ils doivent être heureux du moins à l’instant où ils l’atteignent ; mais cette rapide jouissance même ne peut jamais appartenir à l’homme qui prétend à la gloire ; ses limites ne sont fixées par aucun sentiment, ni par aucune circonstance.
Ils l’exigent au nom de ce qu’ils croient être un principe. […] Pour mieux poser la question, je crois que le roman, par sa nature, est destiné à ceux-là seuls qui ne sont pas au début de la vie. […] Je crois que le livre est une puissance extrêmement féconde, soit pour le bien, soit pour le mal. […] Je crois fermement qu’il y a une manière chaste de dire les choses qui ne le sont pas, et cela sans fausse pudeur et sans fausse précaution. […] Je ne le crois pas.
Je ne crois pas que M. […] Nous vivons de mots, je crois. […] Je crois d’ailleurs que M. […] C’est là l’erreur absolue, comme la vérité absolue est de ne pas croire en soi, mais de croire en Dieu seul, qui est la vérité unique. […] Dieu veut ce que Hello croit.
Il est vraisemblable que madame Récamier ne crut qu’au billet. […] Je voudrais le croire, et pourtant vous n’êtes pas là ! […] Croyez bien que toute ma vie est à vous ; je n’ai d’autre idée que vous. […] Croiriez-vous que votre lettre m’afflige ? […] En vérité, je crois que j’aurais voulu être aussi sous un froc, chantant parmi ces débris.
La théorie de l’évolution est, on le voit, moins nouvelle qu’elle ne voudrait le faire croire. […] Bagehot a cru y voir les conditions essentielles du développement des nations. […] Peut-être, comme le croit l’un des plus éminens penseurs de l’Allemagne contemporaine, M. […] La loi du progrès est, croyons-nous, de cette sorte. […] Barthélémy Saint-Hilaire, qui ne croirait avoir affaire à un moderne ?
Ne se croirait-on pas aux abords d’un monde infernal ? […] Je les crois mûres, bien que venues sous un ciel inclément. […] Personne ne croit à l’enfer. […] On croirait qu’il m’avait en vue. […] Il y croyait poétiquement, à peu près comme Dante, je suppose ; comme il croyait aux songes, aux démons.
Nous croyons devoir répéter ici ce que nous avons déjà dit à ce sujet : qu’une littérature est, comme tout ce qui vit, matière et mouvement et que par suite la formule cherchée doit être double. […] Mais je crois qu’il est inutile et dangereux de porter dans cette étude des préoccupations étrangères à son objet propre ; je crois que les phénomènes littéraires sont assez intéressants et assez complexes en eux-mêmes pour que l’historien emploie et borne tous ses efforts à les débrouiller. Je crois, en un mot, qu’il importe de renverser les procédés dont je viens de parler : j’entends que l’historien de la littérature doit mettre les données de la sociologie et de la psychologie au service de l’histoire particulière qu’il élabore, et non pas faire le contraire pour le plus grand avantage peut-être de la philosophie, mais au détriment certain de la tâche qui lui incombe. […] Je crois que le mot est de M.
Blum ne voit pas le profit que peuvent offrir ces corrections, et il ne croit pas quelles « puissent nous servir à faire les nôtres », parce que, dit-il, « notre pensée n’est pas la leur ». […] « L’expression heureuse et définitive, m’objecte-t-on, résulte, plus souvent que ne le croit M. […] Ce que je crois, c’est qu’en général et la plupart du temps, il faut refaire. […] Loin d’être un signe d’impuissance, la refonte est donc la preuve perpétuelle de l’inspiration et du talent. » Je ne crois pas qu’on puisse contester cela. […] Il peut se faire mentalement avant de prendre la plume (témoin Rousseau), mais, mentalement ou sur le papier, il existe, il est le même. « On croit, nous disait Jean Moréas, que je ne travaille pas mes vers parce que je ne les écris jamais.
Villars, en se montrant toujours très-jaloux de livrer une bataille rangée, dont il crut même avoir trouvé l’occasion dans les plaines de Lens, n’eut pas ordre de l’engager et n’en fut peut-être pas très-fâché au fond : il prit sa revanche, selon sa coutume, en tentant de petites actions. […] Personne, dans les officiers généraux de l’armée, ne paraît avoir cru cette attaque praticable à ce premier moment antérieur à l’investissement de Landrecies. […] Je crois vous faire plaisir de vous parler avec cette liberté. […] Les troupes ne laissèrent pas de murmurer, lorsqu’elles virent qu’on les menait à gauche comme pour tourner le dos à l’ennemi ; on crut d’abord à un mouvement rétrograde. […] Il ne tient pas à lui que nous ne croyions, en vérité, qu’il a fallu mener Villars à Denain comme un chien qu’on fouette.
Le moment sera affreux, mais j’ai du courage, et pourvu que les honnêtes gens nous soutiennent sans s’exposer inutilement, je crois avoir assez de force en moi pour en donner aux autres. […] si l’on pouvait croire que c’est là ma véritable pensée, peut-être m’aimerait-on un peu ; mais il ne faut pas penser à moi. […] C’était à Saint-Cloud, il y a quatre jours ; le roi était auprès de moi et a été fort content de Mirabeau, qui lui a paru de la meilleure foi et tout à fait dévoué ; on croit tout sauvé. […] Voilà ce que le roi ne voudra pas croire ; je l’ai vu hier fort irrité. La Marck dit qu’il ne doute pas que Mirabeau a cru bien faire en parlant ainsi, pour donner le change à l’Assemblée et trouver plus de crédit dans des circonstances plus graves encore.
Il a cru devoir remarquer que le livre de Fontenelle « n’est plus au niveau de la science et de la philosophie » ; ce qui est très vrai, au moins pour la science. […] Je crois en effet que Fontenelle aurait pu tenir un peu plus à ses pensées ; mais ne le prenons pas trop au pied de la lettre, le sage et prudent philosophe. […] L’homme ne consent pas à être humilié longtemps ; il est prompt à accueillir de nouveau ce qui le flatte, et à croire selon qu’il désire ou qu’il espère. […] Racine, dans ses dernières années, croyait aux prétendus miracles qui se faisaient sur la tombe de M. […] Il se trouvait à Rome (1825), et on l’y soigna extrêmement ; il s’y prêta avec complaisance, et même, à en croire ses amis, avec ferveur.
On peut trouver des figures plus régulièrement belles : je ne crois pas qu’on en puisse trouver de plus agréables. […] Elle a plus d’esprit qu’on ne lui en a cru pendant longtemps. […] J’ai cru voir qu’on ne pouvait appliquer son esprit qu’en l’amusant. […] La plupart même y auraient cru sans soupçon, sans examen. […] Dépositaire de papiers que lui avait confiés sa royale maîtresse, elle crut devoir les brûler, dit-elle, après la journée du 10 août ; mais elle ne les détruisit pas sans les avoir décachetés et lus auparavant.
J’y distingue les stances écrites pour le Prince de Chypre dans un ballet, et où l’on croirait entendre à l’avance quelque accent de Quinault ; je me rappelle aussi que madame Tastu aime particulièrement les stances qui ont pour titre les Nautonniers. […] Cet épicuréisme, notez-le bien, caché assez souvent sous de grands airs de croyance et de religiosité, a été la plaie secrète de la poésie en ce temps-ci ; il s’étend plus loin qu’on ne croit, il a gagné et corrompu les plus hauts talents, et je n’en prétends exempter personne. […] Saint-Amant, à le bien voir, est un poëte rabelaisien fort réjoui et de bon cru ; « il avait assez de génie pour les ouvrages de débauche et de satire outrée, » c’est Boileau qui lui accorde cet éloge, et qui lui reconnaît aussi des boutades heureuses dans le sérieux : ce jugement reste vrai et irréfragable. […] Parlant du poëme de la Pucelle, si vanté en son temps et non encore réhabilité du nôtre, Montesquieu disait : « On ne saurait croire jusqu’où est allée dans ce siècle la décadence de l’admiration. » En faisant intervenir ces autorités de haut bord, je crois montrer assez le cas sérieux que je fais du talent de M. […] Gautier de le relire, tant il le trouve coriace (c’est, je crois, son mot) ; mais il suffirait qu’il eût entendu chanter, l’hiver dernier, ces nobles stances mises en musique par Reber : N’espérons plus, mon Ame, aux promesses du monde, etc.
On aime à revoir les lieux qu’on a habités dans son enfance… Je crois rajeunir en quelque manière ; je crois voir renaître ces jours précieux, ces jours irréparables de la jeunesse… On est assez embarrassé d’avoir à citer avec d’Aguesseau, car rien en particulier n’est original, ni bien vif, ni bien neuf, et il convient d’attendre et de prolonger la lecture jusqu’à ce que l’affection dont j’ai parlé opère ; mais alors l’agrément se fait sentir, un agrément honnête et sûr, et salubre. […] Dès l’origine, on le voit attentif à ne donner dans aucun extrême ; il s’oppose aux excès du jansénisme, mais il ne s’opposait pas moins énergiquement alors à ce qu’il croyait dangereux du côté de la puissance ultramontaine. […] Il honore en tout sujet, il accepte et croit la religion, sans même songer à en discuter le fond, et, d’autre part, il venge et maintient la métaphysique et le droit de recherche spéculative dans de justes bornes. […] D’Aguesseau, comme Platon, comme Cicéron, croit à une certaine idée naturelle de la justice, qui n’est pas l’intérêt ni l’utilité, mais le droit ; il croit, indépendamment de la révélation positive, au triomphe de cette idée dans les lois des grands législateurs et des grands peuples, à la conscience du genre humain. […] Il est curieux de voir comment d’Aguesseau, par ses efforts modérés de raison, et tout en ne songeant qu’à s’appuyer aux anciens, penche déjà plus qu’il ne croit du côté de l’avenir.
On crut que l’idée venait de M. […] On crut encore voir une idée de M. […] Perrault, qui croit les trouver le premier, les exprime et les divulgue spirituellement. […] Il croit Versailles très supérieur au Parthénon, et il cite le Val-de-Grâce pour écraser la fontaine des Innocents. […] Mais sa rédaction est simple, courante, d’une bonne foi naïve, quelque peu malicieuse pourtant et légère ; elle est telle que tout le monde la répète et croit l’avoir trouvée.
J’en ai trouvé un ici qui est un saint religieux… Je crois que Mme des Ursins s’inquiétait un peu moins de ses confesseurs que Mme de Maintenon ne faisait des siens. […] » et entra de suite, suivi de M. de Silly, que je ne connaissais point ; et vous croyez bien, madame, que j’entrai aussi. […] Pour Monseigneur le duc de Bourgogne, qui est, je crois, un peu sujet aux distractions, je m’étonne que, dans les premiers moments de sa joie, il ne prît pas quelque dame pour une bille, et qu’il ne lui donnât pas un coup du billard qu’il avait à la main. […] Elle a toujours cru que les ressources étaient plus grandes qu’on ne disait, si les hommes ne se décourageaient pas ; elle ne conçoit rien à ces généraux (comme Tessé) qui se méfient d’eux-mêmes et qui ont toujours l’air de compter d’avance sur une défaite. […] Je n’ai pas oublié, dans le détail que j’ai pris la liberté d’écrire au roi (à Louis XIV), que je ne mangeais que deux vieux œufs par jour ; j’ai cru que cette circonstance l’exciterait à avoir pitié d’une fidèle sujette qui ne mérite, ce me semble, par aucun endroit un pareil mépris.
Le pauvre Rottenbourg est blessé à la poitrine et au bras, mais sans danger, à ce que l’on croit […] — Adieu ; tu seras bien aise, je crois, de la bonne nouvelle que je t’apprends. […] Jamais Spartiates n’ont surpassé mes troupes, ce qui me donne une telle confiance en elles, que je me crois dix fois plus puissant que je n’ai cru l’être par le passé. […] Je crois, en lui donnant les choses en nature, qu’il les acceptera plutôt que de l’argent. Si nous n’avions pas la guerre, si nous n’étions pas ruinés, je lui ferais bâtir un ermitage avec un jardin, où il pourrait vivre comme il croit qu’ont vécu nos premiers pères.
Un jour, plus tôt qu’on ne croit peut-être, la charge à la baïonnette sera elle-même remplacée par la paix, européenne d’abord, universelle ensuite, et voilà toute une science, la science militaire, qui s’évanouira. […] Et Aristote croyait au fait d’Andron d’Argos, et Platon croyait au principe social de la communauté des femmes, et Gorgisippe croyait au fait de la terre plate, et Épicure croyait au fait de la terre portée par l’air, et Hermodamante croyait au fait des paroles magiques maîtresses du bœuf, de l’aigle, de l’ours et du serpent, et Echécrate croyait au fait de la maternité immaculée de Thémistoclée, et Pythagore croyait au fait du sceptre en bois de cyprès de Jupiter, et Posidonius croyait au fait de l’océan donnant à boire au soleil et des rivières donnant à boire à la lune, et Pyrrhon croyait au fait des tignes vivant dans le feu. […] Il se vengeait de croire cela en doutant de tout le reste.
Un jour, on croit qu’on l’a tarie, et voilà qu’en repenchant un peu la fiole sacrée, il en tombe inépuisablement des gouttes encore. […] Il ne croit qu’en elle. […] Le comte de Maistre est, avant tout, — avant d’être un métaphysicien involontaire, qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne peut s’empêcher de faire de la métaphysique, — un grand esprit pratique, ne perdant jamais terre, politique même quand il l’élève, la politique, à sa généralité la plus vaste. […] Son Traité du Prince, on le trouve dans les lettres de la Correspondance diplomatique, qu’il est impossible de ne pas croire de lui, à leur style, quoique certains passages de ces lettres, à leur style aussi, n’en soient pas. […] La Correspondance diplomatique montre avec une gaieté amère la bêtise profonde de ces rois, têtus et mous, qui se perdent pour ne pas croire leurs serviteurs ou pour les craindre.
… Croyez-vous qu’ils feraient — si l’idée leur en venait — La Chanson des Gueux comme M. […] Malgré l’osé, le cru, et même le cynique, à quelques endroits, de sa peinture, ce n’est nullement un réaliste de nos jours. […] On a prétendu que ces bouillonnements tumultueux, embrasés et terribles, étaient sortis, non du volcan du cœur ou de l’esprit d’un homme, mais, le croira-t-on ? […] Je ne crois pas que vous pensiez ce que vous dites. Je ne crois pas à la sincérité du sentiment que vous exprimez. » Oui !
On l’avait cru. […] Mais on peut le souhaiter, le croire possible, et c’est mon cas. Il faudrait avoir du peuple une idée bien méprisante pour le croire condamné à ne lire que des œuvres médiocres ou nulles. […] Loliée, a cru devoir faire appel à l’impartialité de la Revue. […] Croyez, mon cher confrère, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Quand on rencontrait devant soi Philippe d’Orléans, on croyait tenir le chef-d’œuvre du genre. […] Croyez-le bien ! […] Ils n’auraient jamais cru — ni moi non plus ! […] Seulement, je ne crois pas que la discussion — qu’il cherche évidemment — s’engage. […] Le croira-t-on de cet homme si indignement et si longtemps calomnié ?
Le croirait-on si on le voyait ! […] Il croyait comme nous. […] Je ne crois pas que l’on puisse faire plus simplement, plus profondément et plus magnifiquement vivant. […] Elles sont si belles qu’elles tentent même ceux qui ne croient pas. […] Ils croient bien plus à la force de Moïse qu’à la force d’Aaron.
Il en était encore à un certain projet de listes nationales de notabilités, projet conçu et adopté dans le premier ordre consulaire et provenant de Sieyès : comme Roederer avait été le rédacteur de ce projet de loi, il continuait de le croire existant, non incompatible avec les changements survenus, et il en écrivit en ce sens au premier consul, qui crut sentir à l’instant qu’il n’était plus compris. […] À ce sujet, le premier consul, dans cette conversation du 7 mars, disait encore : Je crois bien que, si le ministre de l’Intérieur était meilleur, que, si vous l’étiez, l’esprit public serait meilleur. […] Comme François Ier avait, à bien des égards, bouleversé l’état de choses établi politiquement par Louis XII, il croyait de même que les femmes aimées par François Ier n’avaient pas moins dérangé l’honorable état de société établi par Anne de Bretagne. […] Il marquait les temps divers, les diverses nuances de transition, d’accroissement ou de déclin qu’il croyait discerner. […] Redevenu membre de la Chambre des pairs après 1830, témoin des agitations parlementaires et de la formation des majorités compactes ou systématiques, il crut y voir un danger ; il se hâta de le dire.
Il croit sincèrement que la première tragédie de La Motte a pu passer pour une dernière tragédie posthume de Racine. […] Tout se tient chez Marivaux : c’est un théoricien et un philosophe, beaucoup plus perçant qu’on ne croit sous sa mine coquette. […] Ne croyez point d’ailleurs que ce soit par pur esprit de chicane que Marivaux ait ainsi maille à partir avec les hommes supérieurs ; il ne laisse pas de mêler à ce qui est une vue incomplète bien des considérations aussi neuves que justes. […] Je crois, pour moi, dit Marivaux, qu’à l’exception de quelques génies supérieurs qui n’ont pu être maîtrisés, et que leur propre force a préservés de toute mauvaise dépendance, je crois qu’en tout siècle la plupart des auteurs nous ont moins laissé leur propre façon d’imaginer que la pure imitation de certain goût d’esprit que quelques critiques de leurs amis avaient décidé le meilleur. […] Il fait parler sa Mme Dutour, assez bonne femme et très vulgaire, comme il croit qu’elle a dû parler en réalité.
La disgrâce de M. de Chauvelin, qui survint alors (février 1737), fut pour lui un fâcheux contretemps : en prenant part à cette disgrâce en loyal ami, il crut y voir cependant une occasion d’arriver. […] Sans se croire précisément des droits, il voyait toutes sortes de raisons en sa faveur. […] Il se crut donc presque à coup sûr nommé, et ses amis l’en félicitaient déjà ; mais parut tout à coup M. […] C’est ainsi que les joueurs croient que l’art de jouer fait tout, et qu’ils ne veulent rien attribuer qu’à ce qui dépend d’eux. […] Il voulait la paix, une paix qui, selon lui, eût été plus avantageuse à la France que celle qu’on signa ensuite à Aix-la-Chapelle ; il croyait qu’on l’eût obtenue moyennant une grande guerre défensive de toutes parts.
Croyez que par là on retrouverait ce qu’on a eu, des poètes, des auteurs, des généraux, des peintres, des politiques, des prédicateurs, etc. […] La dignité qu’on lui a attribuée, la grande estime, le personnage qu’elle joue en tout cela, la revanche en l’autre monde des dommages reçus en celui-ci (ce sont des encouragements à croire). […] Il y avait des jours où, pressé d’émettre une idée qu’il croyait utile, il envoyait des articles au journal de Fréron : ainsi l’article qu’on lit dans L’Année littéraire, 1756, page 37, sur la « Noblesse commerçante » de l’abbé Coyer, est de lui. […] Ces sens, qui ont bien servi Saint-Évremond et que d’Argenson lui enviait, jouent ici, jusque dans ces extraits de lectures, un rôle bien plus important qu’on ne le croirait. […] La figure du premier est triste, un peu sévère, réfléchie, la lèvre plus fermée qu’on ne croirait ; l’idée de bonté qu’il avait n’y paraît pas.
Villars, qui connaissait l’électeur de longue main, croyait que le meilleur parti à prendre avec lui était celui de la hauteur pour lui imposer et fixer les incertitudes d’un esprit peu solide, assez beau en paroles, mais qui n’avait nulle résolution arrêtée, surtout en matière de guerre. […] Nous ne croyons pas à tout ce qu’il dit, et il va un peu loin à sa louange lorsqu’en un moment d’effusion il croit faire son portrait en deux mots : « Je n’ai pas l’honneur d’être encore bien connu de Sa Majesté. […] J’en fis arrêter vingt des plus méchantes… Il voit des gens jusque-là réputés fort sages, un maire d’Alais, par exemple, à qui la tête tourne subitement et qui se croit prophète à côté d’une prophétesse, fou d’ailleurs sur ce seul point et sensé sur tous les autres, comme don Quichotte qui ne déraisonnait que quand il était question de chevalerie errante. […] Il fit dire galamment à Villars qu’il espérait voir une belle campagne, puisqu’il avait affaire à lui. « Ils croyaient m’avaler comme un grain de sel », nous dit Villars. […] Vous croirez que c’est par indocilité : non, madame ; mais je ne suis ni mes vues ni mon génie sous d’autres.
voilà tout. » On verra qu’il lui en resta beaucoup plus qu’elle ne croyait. […] Je croyais le contraire. […] C’était un nid de mésange que j’avais sous les yeux, un nid de cette mésange si jolie, si gracieuse, qui est, je crois, la plus petite de son espèce, et qui certainement n’est pas plus grosse qu’un roitelet. […] Malgré le charme, elle éprouvait des difficultés réelles, comme l’on peut croire. […] Mérimée a pour devise et pour marque aux livres de sa bibliothèque : « Μέμνησο ἀπιστεῖν », « Souviens-foi de ne pas croire. » — Le mot est emprunté du plus ancien des poètes comiques, Épicharme, mais un peu détourné de son sens.
Son rôle militaire est connu : son rôle politique ne l’est pas autant, et on aurait pu le croire moindre qu’il n’a été en effet. […] On crut qu’en me faisant changer de climat et d’habitudes, mon génie se changerait. […] « Dans la colonelle », et non « dans la tente du colonel », comme l’éditeur a cru devoir le mettre par conjecture. […] Je crois que ces grands juges de l’honneur militaire de la France n’ont pas eu très présents les faits et les documents militaires eux-mêmes ; je les y renvoie. […] Le maréchal, la rassurant avec quelque ironie, lui répondait qu’on l’avait vu à Paris, qu’il en était reparti le lendemain, à ce qu’on disait : « Ce qu’il y a de certain est qu’il n’est point mort, comme vous le croyez.
Quel bonheur de croire à notre immortalité pour la voir aussi, comme je l’ai rêvée une fois98 ! […] les Rubens y pleuvent, et ses deux femmes, presque vivantes de son pinceau, et lui-même, peint de sa main : on croit voir ses lèvres bouger. […] Sa vue déchire et l’on croit être près d’entendre des cris sortir de cette bouche ouverte par une convulsion de souffrance morale. […] Je crois qu’excepté lui, aucun des noms célèbres du temps ne manque à sa couronne poétique. […] Il paraît, d’après ce passage, qu’elle avait cru voir une fois Mme de Staël en rêve.
Je lui avais reconnu de la facilité, mais je lui croyais de la faiblesse. […] Bien qu’il eût un congé illimité, il crut devoir spontanément se rendre à Saint-Pétersbourg afin de mettre le reste de ses forces et de sa vie au service de la Russie. […] j’ai cru possible de montrer et de faire accepter son portrait vu de la France. […] Le colonel Lecomte, à cette occasion, a cru devoir adresser à ce dernier journal quelques observations relatives aux articles mêmes, et il l’a fait avec la courtoisie la plus flatteuse pour leur auteur. […] La maladie dont il se plaint est évidemment plus morale qu’il ne croit.
Il n’a cru qu’à la raison : mais il a trop cru que ses habitudes, ses préjugés, ses partis pris étaient la forme universelle, éternelle de la raison. […] D’autres ont cru aussi peu à la religion, moins à Dieu : personne n’a été plus foncièrement irréligieux. Il a enseigné à ne pas croire, mais surtout à traiter la croyance comme une sottise, et le croyant comme un imbécile. […] C’est bien Voltaire qui a tué chez nous la religion : il a révélé à la masse des esprits moyens qu’ils n’avaient pas besoin de croire, qu’ils ne croyaient que mécaniquement, par préjugé, habitude et tradition : et c’était vrai. […] Il fallait que le pouvoir de l’Église fût détruit, pour qu’on pût rendre justice à la religion sans y croire.
Les rhéteurs qui voudraient nous faire croire que Tacite, comparé à Tite-Live, est un auteur de décadence, prétendront aussi sans doute que MM. […] si l’ouvrier avait de l’éducation, de l’intelligence, de la morale, une culture douce et bienfaisante, croyez-vous qu’il maudirait son infériorité extérieure ? […] Combien d’autres l’ont cru comme eux sans l’être ?) […] Mais rêver n’est pas une profession, et c’est une erreur de croire que les grands écrivains eussent pensé beaucoup plus s’ils n’avaient eu autre chose à faire qu’à penser. […] Si je ne croyais que l’humanité est appelée à une fin divine, la réalisation du parfait, je me ferais épicurien, si j’en étais capable, et, sinon, je me suiciderais.
que le sage Huet avait raison quand il démontrait presque géométriquement quelle vanité et quelle extravagance c’est de croire qu’il y a une réputation qui nous appartienne après notre mort ! […] On hésitait entre la langue des anciens et l’idiome des modernes, et bien des gens croyaient que le moyen le plus sûr de marcher sur les traces d’Horace et de Virgile était encore de tâcher de les répéter dans leur langue. […] Je la crois sincère, quoiqu’en la serrant un peu on puisse y trouver bien des contradictions. […] Il ne rattachait pas le scepticisme à la religion avec l’impétuosité de Pascal ; il ne disait pas à l’homme avec tourment : « Tout croire, ou ne rien croire. […] Parbleu, nous sommes bien encanaillés. » Morellet se croit encanaillé de ce qu’il a pour confrères Andrieux et Collin d’Harleville, et Andrieux, vingt-cinq ans plus tard, se croirait encanaillé d’avoir pour confrère Lamartine : « Nous l’avons échappé belle aujourd’hui, monsieur », disait-il, parlant à M.