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1507. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

il était sur l’heure anéanti, et ceux qui, comme les mystérieux agents dont nous parlons, essayaient de porter la main aux rouages pour les accélérer, ceux-là couraient risque aussi de se briser avec toute leur malice, sans hâter d’une seule ligne le mouvement qui s’accomplissait sous une loi plus haute.

1508. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre I. Un retardataire : Saint-Simon »

Un des contrastes les plus frappants que présente le xviiie  siècle, c’est Saint-Simon contemporain de Voltaire et de Montesquieu : les Mémoires sont rédigés dans les années où paraissent les Lettres anglaises, où se forme l’Esprit des lois.

1509. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Cela aura pour premier et sensible effet de reporter du dehors au dedans la règle, la loi de la création littéraire, de rendre l’écrivain dépendant de son seul tempérament, de son propre et personnel idéal : à moins — ce qui arrivera aussi — qu’à la tyrannie du monde ne se substitue la tyrannie des écoles, des ateliers, des sociétés professionnelles, imposant d’absolus mots d’ordre, d’exclusives formules, et décriant la concurrence.

1510. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Il méprise les hommes, leurs mœurs, leurs lois, mais ne leur souligne son mépris d’aucune grossièreté.

1511. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

Mais il serait téméraire de conclure d’une vérité passagère à une loi générale.

1512. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Malheureusement, les lois de l’hérédité sont encore bien mystérieuses pour la science actuelle ; les familles d’écrivains qui ont une généalogie en règle sont une rare exception ; les accidents auxquels le mariage est sujet, comme disent nos comiques, forcent parfois à un scepticisme prudent ; bref, l’interprétation incertaine de documents incertains ou insuffisants risque de conduire à des conclusions aventureuses.

1513. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

On pourrait croire que l’unité de ton était, au moins pour notre théâtre, la conséquence nécessaire de cette loi de l’art qui établissait l’unité de lieu, de temps, d’action : Qu’en un lieu, qu’en un temps, un seul fait accompli Tienne, jusqu’à la fin, le théâtre rempli.

1514. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — L’orthographe, et la prononciation. » pp. 110-124

Pour décider la question agitée, il n’y avoit qu’à consulter nos grands dictionnaires François : leur orthographe devoit faire loi ; mais ils n’en ont point suivi d’uniforme.

1515. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

à quelle loi supérieure remontait-il pour reconnaître toujours, à coup sûr, la beauté dégradée de ce monde, cet art puisqu’il a parlé des choses de l’art encore plus que des choses littéraires — qui se rêve dans le cerveau grec, mais qui se sent dans le cœur chrétien ?

1516. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Rome et la Judée »

Y a-t-il une loi pour lui ou n’y en a-t-il pas ?

1517. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Pour être le docteur des docteurs, la lumière et la loi des esprits, l’autorité irréfragable, il faut à saint Thomas d’Aquin, le second Aristote, l’Église, la révélation et l’histoire, c’est-à-dire, tout ce que M. 

1518. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Voulant tout expliquer, dictant à tout ses lois, Sa raison ne vaut pas ses rêves d’autrefois.

1519. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Nous avons, pour le moment, des historiens druides, comme nous avons des poètes païens ou indiens qui chantent Bhagavat ou Zeus en français du xixe  siècle, et c’est la même loi qui donne ces messieurs.

1520. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

C’est une loi du temps et de tous les temps que quand des poètes grands ou petits, vrais ou faux, immortels ou éphémères, ont été la chimère de leur époque, comme dit saint Bernard. — l’admiration ou la mystification de leurs contemporains, — ils laissent sur l’imagination publique des teintes dont elle reste colorée.

1521. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Avoir du talent, mais se garder de l’invention comme de la peste, n’avoir pas surtout l’insolent privilège de l’originalité qui choque tant les esprits vulgaires et viole trop cette chère loi de l’égalité ; avoir du talent et même s’en permettre beaucoup si on peut, mais sous la condition expresse que ce sera sur un mode connu, accepté, qui ne dérangera rien dans les habitudes intellectuelles et ne sera point, pour ceux qui se comparent, une différence par trop cruelle, telle est la meilleure et la plus prudente combinaison qu’il y ait pour se faire un succès, qui suffit à la vie et même à la fatuité dans la vie et pour se passer très bien de la gloire, — ce morceau de pain toujours inutile, gagné en mourant de faim par ces imbéciles d’inventeurs qui ne le mangent pas !

1522. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

« C’est la loi donnée de Dieu à notre fragile nature, que ce plaisir qui guérit et tempère la souffrance.

1523. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Je veux avoir de vous, ce que la loi de Mars Me permet de ravir, seule loi des soudars. […] Et puis, outre le parterre qui existait encore et savait faire respecter les droits qu’à la porte il achète en entrant, il y avait des juges compétents dans la littérature, des juges n’ayant pas d’intérêt à porter de faux témoignages, des juges dont le goût épuré n’était mis en doute par personne et faisait loi. […] Aujourd’hui encore, après deux siècles, il fait loi. […] Une fois seulement, comparez l’une à l’autre : La vôtre n’eut jamais que de barbares lois ; …………………. […] Elle m’impose une loi souveraine, De m’offrir, avec joie, aux traits de votre haine, De dissiper la nuit de vos yeux aveuglés :> Enfin, de vous aimer lorsque vous m’immolez.

1524. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Univers ou chaos, l’objet redoutable dépend des lois intimes et cachées qui le gouvernent, dépend aussi du regard qui l’examine et qui en tolère le spectacle. […] Appelant Darwin à la rescousse, il a présenté la guerre comme un fait biologique ; il l’a fondée sur les lois dites de l’évolution. […] Et les lois dites de l’évolution, — lois de la multiplication des espèces, — Bernhardi comme son ami Hæckel les conduit à gouverner une sorte de monisme, l’unité allemande, monisme pangermaniste. […] Péché originel, dit la religion ; atavisme, dit la science, et lois inéluctables de l’hérédité : « L’histoire aussi nous apporte son témoignage. […] » Il y aurait, à mon avis, plus d’une erreur à corriger dans ce jugement ; et il me semble que, parmi les lois scientifiques, les lois dites de l’atavisme ou de l’hérédité sont de celles qui n’ont pas encore trouvé leur formule exacte et bien décisive.

1525. (1888) Portraits de maîtres

En effet le spectacle des champs et de la mer n’est qu’une succession de scènes changeantes soumises à des lois immuables où les incidents mêmes les plus fugitifs méritent d’être fixés par l’expression précise et fidèle. […] En effet Chateaubriand nous a par son exemple enseigné ce genre nouveau, désormais accrédité, tout de comparaison et de généralisation, qui rapproche les idées, groupe les faits, vise aux lois, et pour cela déplace sans cesse ses points de vue. […] Ici tout pourrait se détacher en apparence : en réalité tout est fondu, tout est composé dans l’ensemble de cette pièce selon les lois de l’art le plus harmonieux. […] « Ils furent citoyens avant tout, obéissant aux lois jusqu’à la mort » et, de plus, désintéressés dans la guerre étrangère, humains dans la guerre civile jusqu’à se pencher sur le berceau d’un enfant abandonné (p. 92). […] Nous fûmes les soldats de la Loi, nous mourûmes avec la République.

1526. (1913) Poètes et critiques

La Fontaine « ne prend que l’idée, et le tour, et les lois » : en vérité, c’est peu de chose. […] Quand les fiancés comprennent leur ruine, Kersti laisse couler ses larmes, mais son fiancé Per l’enlace fortement en lui disant : « S’il n’y a pour nous ni lois ni justice, il y a pourtant le seigneur Dieu. […] Victor Giraud avait permis qu’on imprimât les sommaires très détaillés et très remplis, mais non développés — et ramenés plutôt, comme par la rigueur d’une loi somptuaire, à leur plus simple expression — de vingt et une leçons professées à l’Université de Fribourg (Suisse). […] Les critiques universitaires ne manquent pas ; le plus qualifié d’entre eux, le mieux armé, le plus ardent, le plus persuasif, le plus dominateur a fait école ; prophète d’une nouvelle loi, d’une loi plus conforme qu’on ne le croit aux traditions anciennes, M.  […] La morale des stoïciens a pu tenir dans le Manuel d’Épictète, et toutes les bibliothèques des philosophes, au jugement du plus grand orateur romain, ne valaient pas le répertoire minuscule, mais sacré, des lois des douze tables : vingt volumes de lyrisme épais, amplifié, diffluent, « expansif », peuvent être moins pleins que le fasciculet de romances d’un vrai poète.

1527. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Alors le Poëte, transporté de ce grand objet, trouveroit les images & les fictions propres à animer les oracles de la raison, & revétue de tous les charmes de l’éloquence, la loi seroit bientôt gravée dans tous les cœurs. […] Et pourquoi vouloir donc asservir ces mémes faits & les dénaturer pour obéir à la loi d’Aristote, à l’hémistiche d’Horace, à la pédanterie de Boileau. […] La Loi Romaine, qui défendoit qu’aucun Romain pût posséder au-delà de cinq-cents arpens de terre, étoit une loi très-sage. Une loi qui parmi nous examineroit, à la mort, la vie d’un très-riche Propriétaire, par quels moyens il a amassé sa fortune, & qui rendroit aux pauvres de l’Etat ce qui paroîtroit avoir excèdé les gains légitimes, semblera chimétique, mais n’en seroit pas moins excellente. […] La loi rigoureuse qu’ils appellent des unités, nécessite cette monotonie d’exposition qui paroîtroit souvent ridicule, si l’habitude n’empêchoit de faire attention à leur absurdité ; un Acteur en instruit un autre, en rimes très-sonores, de sa généalogie, de sa naissance, de l’histoire de ses parens, ou de quantité d’autres-choses qu’il doit sçavoir mieux que lui.

1528. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

La foule veut absolument que les hommes qui ont détruit l’ancien régime aient été, quoi qu’ils aient fait, des manières de héros à qui il ne serait pas juste d’appliquer les lois de la morale ordinaire. […] … La grande dame trouva que je ressemblais à une fille adorée qu’elle avait perdue… Ne subissant d’autre loi que celle de mon humeur vagabonde… Bizarre problème psychologique ! […] Qui n’a douté, parfois, de la réalité des choses extérieures, et de la stabilité même des lois de la perception ? […] — un temps viendra peut-être où, les lois de l’hypnotisme étant mieux connues et définies, ce qui paraît mystérieux aujourd’hui semblera tout naturel et tout simple. […] Contre les lois inflexibles du monde ?

1529. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Qu’ont fait pour elle l’État et la loi ? […] Il est vrai que, chez nous, la théorie est souvent amendée par la pratique, et la coutume corrige heureusement les duretés de la loi. […] Impatient du joug de l’injustice, il déclara la guerre aux lois, souvent injustes. […] La loi militaire m’a ramené encore une fois dans les casernes de mon Poitou natal. […] Je ne pouvais pourtant pas commettre un mensonge pour m’assujettir aux lois d’un genre.

1530. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Mais ce n’est pas sa faute ; c’est la faute du chœur ; c’est la faute de la présence du chœur sur la scène ; c’est la faute de la loi de la tragédie grecque maintenant le chœur sur la scène depuis la fin du prologue jusqu’à la fin de la pièce. […] — L’intérêt de l’Etat leur servira de loi. […] il n’a pas été jusque-là dans l’irrévérence à l’endroit d’Euripide et dans la forte attache aux sévères lois de l’unité d’action. […] Et prétendre que Britannicus doit son action dramatique à telle ou telle fortuite rencontre de Néron, à telle ou telle querelle de lui avec un autre personnage, ce serait ne rien connaître à l’essence et aux lois du drame. […] Pour qu’on vous obéisse, obéissez aux lois ; Tremblez en contemplant tout le devoir des rois.

1531. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

La promiscuité dans l’amour est la loi générale. […] On n’exige pas que les choses aillent selon les lois naturelles ; au contraire, on exige volontiers qu’elles aillent contre les lois naturelles. […] Les personnages de son Essai sur le Drame se croient encore sur les bancs de l’école, citent doctoralement Paterculus, et en latin encore, combattent la définition de l’adversaire et remarquent qu’elle est faite a genere et fine, au lieu d’être établie selon la bonne règle, d’après le genre et l’espèce757. « On m’accuse, dit-il doctoralement dans une préface, d’avoir choisi des personnes débauchées pour protagonistes ou personnages principaux de mon drame, et de les avoir rendues heureuses dans la conclusion de ma pièce, ce qui est contre la loi de la comédie, qui est de récompenser la vertu et de punir le vice758. […] Un nouvel esprit naissait et renouvelait l’art avec le reste ; désormais et pour un siècle, les idées s’engendrent et s’ordonnent par une loi différente de celle qui jusqu’alors les a formées.

1532. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Lorsque dans la discussion de la loi de la Presse, M. 

1533. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

Or, excepté lui, pourtant, il n’y a dans le livre entier qu’une grande complication de plainte et d’amertume ; il y a le sentiment immense d’un mal sans remède ; et ce mal, au lieu de se rapporter à certaines circonstances sociales et d’être relatif au sort des individus en question, envahit tout, se généralise dans la création comme dans la société, accuse la Providence autant que les lois humaines.

1534. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

Voici le texte de ce qui a été dit à ce sujet, par l’école de Saint-Simon, dans le volume d’exposition qu’elle a publié cette année : « La loi du développement de l’humanité, révélée au génie de Saint-Simon et vérifiée par lui sur une longue série historique, nous montre deux états distincts et alternatifs : l’un, que nous appelons état organique, où tous les faits de l’activité humaine sont classés, prévus, ordonnés par une théorie générale, où le but de l’action sociale est nettement défini ; l’autre, que nous nommons état critique, où toute communion de pensée, toute action d’ensemble, toute coordination a cessé, et où la société ne présente plus qu’une agglomération d’individus isolés et luttant les uns contre les autres. » (Vol.

1535. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

Tous les grands principes de la psychologie, toutes les lois et tous les faits de la vie morale, apparaîtraient ; le jeu mystérieux des causes infiniment petites et mêlées serait découvert.

1536. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Il est bien probable que cela finira par la révision d’une loi mal rédigée et dont l’application littérale heurte par trop le sens commun.

1537. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

Je me suis fait loi de le proclamer dans cette ballade dont on voudra bien me pardonner le ton humoristique, tellement de circonstance : BALLADE des portraits de Verlaine.

1538. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Voir surtout le Lotus de la bonne loi, ch. 

1539. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Il leur prête le projet d’une académie qui fera dans la langue des remuements ; une fondatrice ose dire : Par nos lois, prose et vers tout nous sera soumis, Nul n’aura de l’esprit hors nous et nos amis.

1540. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

La vérité revient partout, dans les mœurs, dans les lois, dans les arts.

1541. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Une loi du droit des gens de ce temps-là portoit, qu’on ne pouvoit point abbatre le trophée que l’ennemi avoit élevé pour éterniser sa gloire et notre honte.

1542. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

Des esprits inattentifs ont souvent, comme on sait, accusé le peuple hébreu de n’avoir pas connu autrefois le dogme de l’immortalité de l’âme, parce que, prétendaient-ils, ce dogme n’est nulle part textuellement énoncé dans la loi judaïque ; mais il était bien plus formellement énoncé que par des mots ou des propositions, puisqu’il jaillissait du génie même de la langue, si fortement empreint du sentiment de la continuité d’existence.

1543. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Elle ignore s’il a sa raison d’être, s’il existe créé par l’opinion seule ou indépendant de cette opinion que Pascal appelait la reine du monde ; s’il est enfin la transgression d’une loi d’ordre et d’harmonie ou simplement une grimace, un faux pli de l’organisation humaine, une faute ou une infirmité.

1544. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Si la polygamie existe en Orient, nous avons certainement quelque chose de plus mauvais en Amérique et même en Europe, dans les pays où le divorce introduit dans la loi et faisant sa place dans les mœurs, le divorce qui livre la femme au plus offrant et dernier enchérisseur, tout le temps qu’elle est belle, produit nécessairement la polyandrie.

1545. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Quoi qu’il en puisse être à cet égard, l’historien — qui est un critique très agile dans l’explication et le rapprochement des textes, et qui se livre à un examen fort approfondi de la fameuse inscription de Si-Ngan-Fou, attribuée par Voltaire aux jésuites avec cette moqueuse superficialité d’érudition qui distinguaitle grand perfide, — n’hésite plus quand il s’agit d’affirmer que la propagation de la loi chrétienne existait dans la Haute-Asie de 636 à 781.

1546. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

à cette loi diplomatique des convenances, plus importante, à ses yeux de diplomate, que la vérité.

1547. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Déjà nous l’avons indiqué, l’abbé d’Olivet, qui a plus d’empreinte, n’est pas soumis au même degré à cette grande loi de la politesse, qui fut la règle suprême des mœurs à cette époque du xviie  siècle et qui le caractérise autant que la longue perruque et la longue phrase ; — n’était-ce pas aussi une longueur ?

1548. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

et je cause volontiers avec ceux qui échappent à cette loi de notre temps !

1549. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Parfois même il n’est pas besoin d’une filiation directe ; il suffit du même nom, pour que la mystérieuse et redoutable loi s’accomplisse… Habitué, par l’histoire religieuse qu’il a souvent écrite, aux idées générales et aux conclusions providentielles, Crétineau-Joly devait être nécessairement plus frappé que personne du rôle invariablement funeste qu’a joué dans nos annales tout ce qui porta jadis le nom d’Orléans, et il n’a pas voulu qu’on l’oublie.

1550. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

La presse est « aujourd’hui dans un de ces moments de torpeur qui, par une loi que l’on retrouve partout dans la nature, succède toujours aux grandes agitations ». — voilà les idées dont se paie le penseur historique qui vient se colleter avec cette terrible histoire du journalisme, et qui croit en légitimer les ambitions dévorantes !

1551. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Camille Desmoulins, cet homme du talent le plus vif peut-être qu’on ait vu depuis Beaumarchais et Voltaire, ne pouvait pas plus échapper qu’un autre à la loi qui régit ces écrits d’un jour, qui nous donnent, sans monter plus haut pour les juger, la passion du moment et ses illusions, son enthousiasme et ses badauderies.

1552. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

C’est ce qui la distingue des autres civilisations… Chez aucun autre peuple on ne trouve aussi complètement formulées les éternelles lois du beau, du vrai et du juste, inscrites dans la conscience de l’homme.

1553. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Mais, comme un enfant vigoureux qui s’ennuie de ces grêles amusettes et qui s’en retourne à la récréation en plein air, il a fini par jeter le jeu de cartes sous la table et il est retourné, sans foi ni loi, à la Sensation, qui a décidé de sa vie ; — car Henri Heine est le poète de la Sensation, du Doute et de l’Impression personnelle, comme, du reste, le plus grand du χιχe siècle, l’auteur du Childe Harold et du Don Juan.

1554. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Dans ce loisir d’une halte forcée au couvent qui leur a servi de refuge, la comtesse, qui est la seule femme de la troupe et qui s’en croit la reine, d’après l’antique loi de la galanterie française imposée à l’Europe, et dont M. 

1555. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre XI. De la géographie poétique » pp. 239-241

Sans doute il comprenait avec raison sous cette dénomination les vagabonds sans lois et sans culte qui, pour échapper aux rixes continuelles de l’état bestial, cherchaient un asile dans les lieux forts occupés par les premières sociétés, faibles qu’ils étaient par leur isolement, et manquant de tous les biens que la civilisation assurait déjà aux hommes réunis par la religion.

1556. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Sixte, l’irresponsabilité des criminels et l’indifférence absolue en matière de morale, autre chose est d’appliquer aux genres littéraires les lois qui président à l’évolution des espèces animales et végétales. […] Dès qu’elles se font acte, elles tombent sous la vindicte des lois. […] Aussitôt qu’elle s’empare de l’empire des âmes, aussitôt qu’elle est reine enfin, elle édicte des lois morales en rapport avec les besoins et les aspirations de ses sujets. […] Comme il était dans les convenances de sa famille qu’il devînt homme de loi, il prit une charge d’avoué avec la satisfaction suffisante, pour un esprit aussi bon que le sien, d’accomplir un devoir. […] Signoret), heureux enfin, je songeais à la belle scène des noces de ces deux pieux époux, qui semblent, dans l’ancienne loi, l’image des époux chrétiens.

1557. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

. — L’image comporte toujours une illusion plus ou moins longue— Loi de Dugald Stewart. — Exemple d’un prédicateur américain. — Témoignage d’un romancier moderne. — Cas d’un peintre anglais. — Témoignage d’un joueur d’échecs. — Observations de Goethe et de M.  […] Assez souvent, j’ai réussi à expliquer, par les lois connues de l’association des idées, comment le pressentiment avait pu s’insérer dans la série des pensées que j’avais alors. […] Mais il était déjà trop tard, ou bien l’influence de la réflexion et de l’examen était trop puissante ; tout pâlit subitement, et le phénomène subjectif qui aurait pu durer encore quelques minutes avait disparu. — On voit clairement qu’ici un souvenir interne surgissant selon les lois de l’association s’était uni avec une sensation consécutive de la vue.

1558. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Telle est la loi des gouvernements de parole ; les gouvernements de silence ont aussi leur danger. […] Le mouvement est la loi des choses mortelles ; il faut s’y résigner. […] La France, bien conduite, peut sauver le monde, un jour, par ses armes et par ses lois : tout cela n’est plus de moi.

1559. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Mais ce peuple a-t-il consulté d’autre loi que sa colère, quand il a attaqué ce vieux donjon sans défenseurs et ce vieux cachot sans prisonniers, et massacré en allant triompher à l’Hôtel-de-Ville le gouverneur et les victimes très étrangères à ces événements ? […] Je me hâtais autant que je pouvais, mais ainsi ne faisaient pas les ouvriers de l’imprimerie de Didot, qui, nouvellement travestis en politiques et en hommes libres, passaient les journées entières à lire les journaux et à faire des lois, au lieu de composer, de corriger, de tirer les épreuves que j’attendais. […] Aujourd’hui même où j’écris, depuis plus de quatorze ans que dure cette farce tragique, je puis me vanter que je suis encore, à cet égard, vierge de langue, d’oreilles, et même d’yeux, n’ayant jamais vu, ou entendu, ou entretenu aucun de ces Français esclaves qui font la loi, ni aucun de ces esclaves qui la reçoivent.

1560. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Mais je ne puis avec lui traiter que des choses soumises aux lois de la logique. […] Car la musique, autrefois un jeu, est aujourd’hui devenue une langue. « Seulement, ne l’oublions jamais, et ne tâchons jamais de lui dérober la plus précieuse de ses qualités en voulant la préciser par des conventions : c’est une langue « qu’on ne saurait interpréter à l’aide des lois de la logique et qui contient en elle-même une puissance de conviction immédiate bien supérieure à celle de ces lois ».

1561. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Un parfait honnête homme, mais avec toutes les illusions de l’honnête homme, et absolument garé des leçons sceptiques du jeu de la vie, et croyant presque les lois d’une Salente bonnes pour la France, et ne guérissant pas de cette crédulité ingénue par quatre années de législature… C’était un ancien capitaine d’artillerie, un peu sourd, brusquement cordial, appelant tout le monde mon camarade, puis encore un homme de la campagne, doué de tout le bon que la nature donne aux bons êtres, incapable de vouloir du mal à ses ennemis, et qui portait cette bonté ainsi que son courage, sans effort, presque sans mérite, comme faisant partie de son tempérament. […] Personne n’a dit Balzac homme d’État, et c’est peut-être le plus grand homme d’État de notre temps, le seul qui ait plongé au fond de notre malaise, le seul qui ait vu d’en haut le déséquilibrement de la France depuis 1789, les mœurs sous les lois, les faits sous les mots, l’anarchie des intérêts débridés sous l’ordre apparent, les abus remplacés par les influences, l’égalité devant la loi annihilée par l’inégalité devant le juge, enfin le mensonge de ce programme de 89 qui a remplacé le nom par la pièce de cent sous, fait des marquis des banquiers — rien de plus.

1562. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Dans les tapisseries modernes, exposées là, il ne se trouve plus rien de cet art particulier, de cette création conventionnelle, qui faisait des tableaux de laine et de soie, d’après des lois et une optique, qui ne sont ni les lois ni l’optique de la peinture à l’huile. […] » Et les mépris bruyants des penseurs du dîner pour la pure littérature, empêchent d’entendre la légère parole moqueuse d’Ernest Picard racontant à ses voisins, qu’il était au moment de demander le vote des lois constitutionnelles, quand Dufaure, qui se trouvait derrière lui, lui a jeté dans l’oreille : « Ne parlez pas de cela, la Chambre va se mettre à rire ! 

1563. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

La philanthropie bourgeoise qui a inventé la prison cellulaire, le travail forcé des femmes et des enfants dans les ateliers, qui valse et minaude dans les bals de charité pour apaiser la faim des affamés, devrait reprendre le projet du général Hugo et en faire le complément de la loi des récidivistes16. […] « Je suis prêt, dit-il, dans sa profession de foi aux électeurs, à dévouer ma vie pour établir la République qui multipliera les chemins de fer… décuplera la valeur du sol… dissoudra l’émeute… fera de l’ordre, la loi des citoyens… grandira la France, conquerra le monde, sera en un mot le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait. » Cette république est la bonne, la vraie, la république des affaires, qui présente « les côtés généreux » de sa devise de 1837. […] Dans une épître en vers de 1818, mais publiée en 1863, Hugo dit en parlant de lui-même : « … J’ai seize ans… Je lis l’Esprit des lois et j’admire Voltaire. » (Victor Hugo rac.

1564. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Et si ce ne serait pas, comme les matérialistes le veulent, que la moitié au moins, sinon toutes les lois de conscience, sont d’acquisition et d’appropriation aux besoins sociaux ? […] C’est qu’en effet les littératures sont soumises aux lois des autres productions et ne sortent guère des cerveaux tout armées. […] Il chercherait à dégager « la loi qui gouverne les passions humaines ». […] Dumas fils, aux faits de conscience, et, avec une subtilité de casuiste, les analyse à fond et les résout presque toujours de manière à sauvegarder la loi morale. […] L’absolu providentiel une fois dégagé, l’homme observé dans ses passions sera placé alors par son analyste en face des lois immuables, aux prises avec elles et sous leurs étreintes.

1565. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Les marionnettes furent mises hors la loi ; — les tréteaux furent abattus sans autre forme de procès. […] Une lois mariés, songez-y, vous vous verrez, sans cesse, l’un l’autre, mal vêtus, mal peignés, mal lavés, grondeurs, grognons, peut-être sifflés la veille, à coup sûr inquiets pour le soir ! […] C’est la loi ! […] Quand il tient le jeune homme sous sa loi, Socrate fait comparaître le Juste et l’Injuste, et il les met aux prises. […] et il a été forcé, avant de se nommer en plein théâtre, d’avoir quarante ans accomplis (c’était en effet la volonté de la loi, qui regardait la poésie dramatique comme un sacerdoce) !

1566. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

On souligne ce que l’on dit par un coup de pouce qui semble assujettir aux lois de la beauté la matière rebelle. […] De sorte que les arrêts bruyants d’une demi-douzaine de rastaquouères, de toqués et de bourgeois gentilshommes acquièrent aisément force de loi. […] Tâchons de conformer davantage nos lois et nos mœurs aux instincts éternels qui donnent à la vie toute sa saveur et tout son prix. […] Ils savent que les faits qu’ils s’épuisent à établir n’ont pas de valeur comme faits, mais seulement si l’on peut en dégager des lois — et ils n’ignorent pas que, le plus souvent, ces lois, d’autres qu’eux les dégageront. […] Superstition, fanatisme, malpropreté, contravention perpétuelle aux lois les plus élémentaires de l’hygiène, tels étaient, selon l’opinion la plus répandue, les principaux traits de nos ancêtres.

1567. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

que le métier littéraire n’échappe pas à la loi féroce de la concurrence vitale, et que là, comme en toute carrière, les intérêts matériels priment et tyrannisent les appétences spirituelles. […] Mais enfin, à leur tour, fatalement ils ont subi la loi commune, et je les crois bien finis aujourd’hui. […] Vouloir se substituer aux lois de la nature qui, elle, ne nous donne jamais de double ! […] Le symbole est une force de la nature, et l’esprit de l’homme ne peut résister à ses lois. […] Ce magique territoire a des lois et des êtres nouveaux : êtres et lois, qui, dictés en principe par l’humanité, furent ensuite corrigés et paraphés par la divinité.

1568. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Robespierre l’a combattue, et avec lui tous les patriotes ; la loi qui la supprime ne saurait être trop tôt promulguée. Mais elle ne devra être appliquée que lorsque le dernier ennemi de la République aura péri sous le glaive de la loi. […] Comme si l’on pouvait changer les hommes tout d’un coup, avec des lois et des décrets ! […] Toute révolution brusque et violente doit l’excéder par son désordre brutal et son impertinente prétention de bouleverser le cours des lois historiques. […] Sur de nouvelles lois, la société va revivre.

1569. (1922) Gustave Flaubert

Flaubert continue cependant à s’abrutir sur le droit sans y trouver autre chose que des accès de colère contre la bêtise humaine qui a enfanté ces recueils de lois. […] La femme rêvée en des rencontres de hasard, la Laure qu’a été pour lui Mme Schlesinger, rentre admirablement dans cette loi de l’amour, de l’amour moyen de production artistique. […] Rodolphe et Lheureux sont placés de chaque côté de sa vie pour l’exploiter et la perdre, non par méchanceté, mais parce qu’ils agissent selon la loi de la nature et de la société, selon le « droit », le droit du séducteur qui se confond en France avec le droit des mœurs, et le droit de l’usurier qui se confond avec le droit de la loi. […] Imbécile en action, incapable de faire quoi que ce soit, s’effondrant dans la lamentable opération du pied-bot, triple aveugle entre sa femme qui le trompe, le pharmacien qui le supplante et les gens de loi qui rongent sa maison. […] La psychologie professionnelle intervient ici, et le pharmacien de Flaubert vaut les médecins de Molière et les hommes de loi de Balzac.

1570. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Le dénouement du drame, c’est la substitution d’une loi clairvoyante et miséricordieuse à la loi aveugle et impitoyable du talion. […] L’ancienne loi est personnifiée par les Erinnyes, et la nouvelle par Apollon et Athéné. […] Et nous applaudissons parce que nous sentons là une loi naturelle et sacrée. […] On ne supprime pas les suites d’un manquement aux lois de la nature. Ces lois se vengent toutes seules.

1571. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Il y aurait dans ce sens des lois d’évolution extrêmement utiles à connaître. […] C’est alors que la question de forme a pris toute son importance et nous est apparue comme la première loi de résistance en littérature. […] Nous sommes loin de l’époque où l’Art poétique de Banville était acclamé comme la loi définitive de l’avenir. […] C’est ainsi qu’en examinant les lois de l’esprit, on trouve qu’elles ont une unité constante. […] Il n’y a guère que La Fontaine qui échappe à cette loi et chez qui le travail ne se sente pas.

1572. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Mais il a subi la loi fatale qui veut que les ardeurs se calment avec la vieillesse. […] Pelléas et Mélisande nous représentent la lutte engagée par la loi naturelle (qui veut le triomphe de l’amour) contre la loi sociale (qui asservit l’amour au joug des conventions et des préjugés). […] Ce roué qui se nomme le comte de Premery pénètre auprès de Gillette sous les habits d’un homme de loi. […] Il sait par expérience ce que les lois, étroitement appliquées, ou habilement tournées, peuvent abriter d’infamies. […] Il subit malgré lui l’influence de l’éducation première, du milieu ambiant (je ne parle pas des instincts accumulés en lui par les lois de l’atavisme).

1573. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Timocrate est le parlait amant, qui ne connaît pas de loi, de devoir, de gloire, hors l’amour. […] Seulement des mêmes passions, de la même situation, du même moyen, l’un tire du comique, et l’autre du tragique : chacun suit la loi du genre qu’il traite.

1574. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

J’indique ce que la langue française veut de quiconque prend la plume ; et ces réflexions sur les lois du discours regardent, non ceux qui ont le don du discours, mais ces esprits, en grand nombre, qui peuvent se perfectionner par la culture, et tirer du travail des ressources qui les sauvent du ridicule de mal écrire. […] il n’y va pas seulement de notre vanité, notre vie même peut y être engagée ; car celui qui s’est fait écrivain et qui ne sait ni ne pratique les lois du discours, combien n’est-il pas à la merci des hommes et, des choses ?

1575. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Sans goût littéraire, mais fureteur sagace, intelligemment curieux, le seul homme, à l’heure présente, qui dans la presse soit un chroniqueur un peu universel, un peu informé de ce qui court, de ce qui se dit, de ce qui se fait, le seul ayant des oreilles autre part que dans le café du Helder et dans le petit monde des lettres, sur la pointe du pied, à la porte entrebâillée du monde, et de tous les mondes, du monde des filles au monde de la diplomatie, écoutant, pompant, aspirant ce journal de la vie contemporaine qui n’est nulle part imprimé, à la piste de tous les moyens d’information, ayant essayé par exemple, nous dit-il, de donner des dîners où il faisait asseoir toutes les professions à sa table, espérant que chaque spécialité se confesserait à l’autre, et que toute l’histoire intime et secrète de Paris débonderait au dessert, de la bouche du banquier, du médecin, de l’homme de lettres, de l’homme de loi. […] Il affirme que si nous aimons, nous aimerons ensemble, et que les lois et les mœurs doivent faire une exception en faveur de notre dualité phénoménale.

1576. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

La formation de métaphores, durables ou passagères, est dominée par un ensemble de lois psychologiques que nous ne pouvons connaître que par la trace qu’elles laissent dans les combinaisons verbales. […] Dans cet exemple c’est aux lois de l’analogie que l’esprit a obéi ; une expression intermédiaire nous le certifie.

1577. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

De cette comparaison entre les œuvres de la même famille, un grand intérêt peut surgir, celle-ci éclairant celle-là, en même temps que les unes et les autres obéissent aux mêmes lois du goût, de l’esprit et du bon sens. […] Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulaient se reconnaître au milieu des divers membres de plusieurs familles, avaient soin de marquer d’un certain signe le genre et l’espèce : ainsi tous les Séleucides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques.

1578. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

— elles ont divisé, morcelé, pulvérisé tout : religion, philosophie, lois, gouvernements et peuples, si bien que l’homme, resté debout avec sa personnalité isolée dans cette vaste incohérence de toutes choses, a erré, agité mais captif, jusqu’aux bords de la sphère où Dieu l’a mis, pour revenir tout à coup au centre, repoussé par d’inflexibles conséquences — comme par une enceinte d’abîmes ouverts — vers l’unité abandonnée ! […] Le miracle, ici, c’est une loi qui s’accomplit avec une rapide tranquillité.

1579. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

telle encore toi à qui la sagesse de tes lois n’a pas servi, toi le monument de Minerve, savante Athènes, hier le modèle envié des siècles, aujourd’hui cendre et a vaste solitude ! […] Souvent elle retombe sous cette loi des images sensibles, qu’elle voudrait fuir et dédaigner.

1580. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

On ne peut décrire les sentiments d’autrui ou les siens, sans en ordonner l’exposition selon une loi de succession constante qu’on découvre ou qu’on suppose.

1581. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Il n’y a pas eu de révélation ; les lois de la nature n’ont jamais été dérangées par une intervention divine ; tout ce qui est arrivé, arrive, arrivera dans la vie de l’univers et de l’humanité, est naturel, donc rationnel.

1582. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Enfin, à quoi bon citer les Guèbres, Olympie, les Lois de Minos ?

1583. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

La foi ne connaît d’autre loi que l’intérêt de ce qu’elle croit le vrai.

1584. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Qu’on ne pense pas que ce soient les lois de la guerre et les ordonnances militaires qui empêchent les soldats de faire des fautes.

1585. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

La volonté du grand Alcandre servit de loi à madame de La Vallière.

1586. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Mais bientôt, à cette effervescence ou à cette légèreté que la mode favorisait, succéda une de ces passions qui placent les femmes hors des lois générales, sans les mettre au-dessus.

1587. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Le métaphysicien alors se demandera comment il a pu passer du moi au non-moi : c’est-à-dire qu’après avoir artificiellement sépare deux termes inséparables, il cherchera vainement un moyen naturel de les ramener à cette continuité qui est la vraie loi de la vie et de la conscience.

1588. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

— Nous avons terminé l’énoncé des raisonnements qui permettent de déduire de l’analyse d’une œuvre d’art la connaissance précise, scientifique, — c’est-à-dire intégrable dans une série de notions analogues conduisant à fonder des lois — de l’œuvre même, de son auteur, des groupes d’hommes en qui l’œuvre produit une émotion esthétique.

1589. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Au moins, Louis XIV, qui transgressa la loi sociale de la famille, — le plus grand crime politique de sa maison, — avait gardé la foi chrétienne et forçait les vices de son temps même les siens) à l’hypocrisie.

1590. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « César Daly »

Elle est une histoire de l’art même, non pas seulement dans ses produits, mais dans la loi qui régit ses développements et dans la démonstration, qui ambitionne d’être rigoureuse, de ses éléments constitutifs.

1591. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Prévost-Paradol a-t-il accompli cette loi de son être ?

1592. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Je l’ai déjà dit au commencement, de ce chapitre, Stuart Mill n’est pas une première tête en philosophie, un de ces hommes, comme on en trouve à certaines distances dans l’histoire de la pensée humaine, qui renversent l’échiquier et forcent ceux qui jouent à modifier les lois du jeu, jusqu’à ce qu’un autre, aussi puissant qu’eux, vienne les modifier à son tour.

1593. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

C’est une loi supérieure de la Providence, qu’il doive y avoir en ce monde des gloires perdue ?

1594. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

Tous les deux, par ce côté, du moins, restent imposants devant l’Histoire, au-dessus ou à côté du ridicule et du mépris qui s’attachent aux prétentions ou aux faits contraires aux lois de la nature humaine ; mais elle plus imposante que lui, — et c’est justice ! 

1595. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le comte de Fersen et la cour de France »

La Révolutionner en bas put alors paraître plus grande que la Révolution par en haut, car celle d’en bas accomplissait sa loi.

1596. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

… D’ordinaire, à cet âge-là, ce sont les hommes qui mènent les femmes au lieu d’être menés par elles, mais madame de Maintenon, de deux années plus âgée que Louis XIV, fit mentir ce qui semble une loi.

1597. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

L’esclavage qu’elle nous impose — (c’est à dire l’obligation de ne pas nous tuer) — doit être respecté, parce qu’elle nous l’impose par le fait d’une loi générale. » Madame Du Deffand n’a jamais, elle, de ces solennelles sornettes là !

1598. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

En identifiant, comme il l’a fait, la maladie avec le symptôme ou la lésion, il a supprimé la maladie, et, de cette façon, il a bouleversé tout ce qu’on savait et tout ce qui était force de loi sur cette question fondamentale.

1599. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Il les précède comme s’il les annonçait, et qu’il n’y eût plus, après lui, qu’à faire une théorie absolue et élever à la hauteur d’une loi le désespoir impie de l’odieux poète de l’Athéisme et de la Mort.

1600. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Caractère physiologique de la race, croyances religieuses, lois, coutumes, mœurs domestiques, ornements et parures, ustensiles et armes, chasses, constructions, maladies, boglias (médecins), funérailles, tout, jusqu’à un lexique très bien fait de la langue de ces tribus sauvages, Mgr Salvado n’a rien oublié de ce qu’il a été à portée de bien voir et de recueillir.

1601. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

le moyen pour un artiste, fût-il le plus grand et le plus sorcier des artistes, de lutter victorieusement contre cela, contre cette première impression de la vie qui nous est restée vivante, flambante, idéale, et qui fait pâlir toute impression présente devant cette force du souvenir qui, elle aussi, a pour loi de se multiplier par la distance !

1602. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

On se dit : l’œuf du génie n’est pas si gros ; ce n’est que l’atome de la circonstance… Le génie n’est plus une cause en soi, qui produit, comme Dieu, pour obéir aux lois de son être.

1603. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

Vous qui savez les lois, vous nanti de science, Venez guider un peu l’humble inexpérience !

1604. (1925) Comment on devient écrivain

C’est Mme de Tencin qui fit lire l’Esprit des lois. […] Nous parlons, vous et moi, de Montesquieu ; je sens très bien que vous n’avez lu ni les Considération sur les Romains ni l’Esprit des lois. […] La littérature française doit vous apparaître comme un vaste enchaînement logique d’œuvres et de procédés, se développant suivant les lois d’une filiation qui reste à étudier, mais qui ne mérite ni indignation, ni colère. […] Les grands genres de production littéraire, comme le Roman, la Poésie et le Théâtre, se sont développés en France selon une loi constante de transformation et de progrès. […] Essai sur le principe et les lois de la critique d’art, par André Fontaine 52.

1605. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Mais des génies originaux, de puissants observateurs se sont mis à interroger et à sonder la nature ; ils ont laissé de côté les vieux livres et les explications creuses, ont considéré les faits en eux-mêmes et ont constaté les lois.

1606. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

C’est l’homme de loi, le petit procureur de campagne, l’avocat envieux et théoricien qui a conduit le paysan.

1607. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

L’usage aussi lui fournissait la règle du sens et du genre des substantifs, et de l’usage il tirait des lois universelles et nécessaires.

1608. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

La loi instinctive du moindre effort et de la fatigue minime veut donc qu’on préfère une conférence à une lecture.

1609. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Renou Jésus-Christ à l’âge de douze ans conversant avec les docteurs de la loi. tableau de 9 pieds de haut sur 6 pieds 6 pouces de large.

1610. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Mais quand c’est pour les femmes surtout que les Lettres sont une république, quand rien ou presque rien ne les distingue entre elles, quand elles ont l’égalité devant la loi de leur sexe, qui est d’imiter toujours quelqu’un, lorsqu’elles écrivent ; de refléter la lumière d’un autre, d’ajouter enfin aux bavardages connus, cette boule de neige qui s’entasse si vite et se fond si lentement dans toutes les littératures ; il ne serait pas permis de signalera lumière empruntée de tous ces caméléons et de couper un peu le sifflet à quelques-uns de ces perroquets !

1611. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Le plus souvent on a besoin, pour en expliquer les catastrophes et les infortunes, de recourir aux idées des hommes désorientés par le malheur suprême, à ces idées qui sont comme les planches de salut qu’ils saisissent quand ils ne comprennent plus rien aux faits de la vie dans le naufrage de leur raison : logique des événements, justice de Dieu, Providence ou hasard, lois mystérieuses qui régissent le monde !

1612. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

Cette préciosité, dit toujours Livet, fut la gloire du xviie  siècle, autant « que le ministère de Richelieu, les grands soumis à la loi, la maison d’Autriche abaissée, l’équilibre européen rétabli et le traité des Pyrénées ».

1613. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Si l’auteur de la Trêve de Dieu ne plonge pas avant dans les horizons qui cernent son sujet et s’il ne voit pas la déduction des faits qui est la loi logique de l’histoire, en sa qualité de juriste il sait compulser des actes législatifs, évoquer des textes et rapprocher des décisions.

1614. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

La faute, la grande faute de Henri fut moins l’Édit de Nantes que sa teneur, qui replaçait en vis-à-vis de guerre, dans la société et dans la loi, les anciens vainqueurs et les anciens vaincus du champ de bataille.

1615. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Il traite dédaigneusement de formules les lois, les religions, les codes, les thèses quelconques, et il n’a une si grande haine pour Robespierre que parce que cet homme de creuse métaphysique politique n’est pour lui que l’expression morte d’une formule (il l’appelle même par moquerie l’homme-formule), et il n’a tant de sympathie pour Danton que parce que celui-ci, crimes et tout, n’est que de la passion et de la vie, jusqu’au bout de ses ongles de lion !

1616. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

C’est une loi.

1617. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

Ce fut celle de la loi du 22 prairial, sortie, toute, de la tête de Robespierre.

1618. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Et si, enfin, le pays qui a l’esclavage, le divorce, la loi de Lynch et les initiatives de la flibuste, est un pays sain, vigoureux, normal, et dans lequel le pouvoir, la famille et l’ordre ne sont pas des équivoques ?

1619. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

. — L’homme est un clavecin, doué de sensibilité et de mémoire… Que ce clavecin animé et sensible soit doué aussi de la faculté de se nourrir et de se reproduire, et il produira de petits clavecins. » Il disait : « Même substance, différemment organisée, la serinette est de bois, l’homme de chair. » Et encore : « Nos organes ne sont que des animaux distincts que la loi de continuité tient dans une identité générale », et il concluait comme s’il l’avait vu : « Quand on a vu la matière inerte passer à l’état sensible, rien ne doit plus étonner ! 

1620. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

Pour combattre l’hypocondrie, une maladie qui fut toujours la tête de Méduse pour sa perruque de médecin, il n’y avait qu’à méditer « l’idée de Dieu et ses lois éternelles », et il les avait méditées, et s’il eût pu devenir brahmane, il n’eût plus eu même une colique ; car on sait que jamais les brahmanes ne meurent du choléra-morbus !

1621. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « L’abbé Monnin. Le Curé d’Ars » pp. 345-359

Mais, comme le Saint, quel qu’il soit, implique toujours miracle, le pauvre petit curé de village renversa tout aussi bien les lois physiques que l’ardent et le rigide Contemplateur à la colonne ; car, pendant toute sa vie, sans s’interrompre jamais que pour l’instruction et la prière, il confessa des multitudes vingt heures sur vingt-quatre, et cela durant quarante ans !

1622. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Il admet, comme une loi du monde, cette démence de l’orgueil qu’on ne trouvait autrefois que dans les maisons de fous, et qui trône maintenant dans les Philosophies et dans les Poèmes.

1623. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

On m’a dit — et si ce n’est pas son histoire il faut le regretter — que, descendant de Montesquieu, lequel faisait des vers aussi, mais qui, après L’Esprit des lois et La Décadence des Romains, avait le droit de n’en pas faire de si bons que Gères, il avait été obligé, ce noble homme, qui l’est deux fois, par le talent et par la naissance, d’entrer, par suite des ignobles fortunes que les révolutions nous ont faites, dans une étude de notaire dont il aurait été le modeste clerc pendant quelque temps.

1624. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

deux mots abstraits, deux volontés sans loi !

1625. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Je sais bien cependant qu’on a dit, et c’est même un axiome qui a force de bon sens et force de loi, que la vie privée doit être murée.

1626. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Je sais bien cependant qu’on a dit, et c’est même un axiome qui a force de bon sens et force de loi, que la vie privée doit être murée ; seulement, quand c’est elle, la vie privée, qui abat le mur et passe par la brèche ; quand c’est elle, elle que le législateur voulait préserver et défendre, qui déborde dans la vie publique, et fastueusement ou méchamment s’y étale, je ne vois plus ce qu’on lui doit, si ce n’est peut-être le châtiment de l’y suivre et de la montrer.

1627. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Il est un artiste très-froid, d’une concentration infinie, arrivant toujours à la chaleur par l’extrême froid, ce qui est une loi de la nature intellectuelle tout autant que de la nature physique ; c’est de plus un esprit analytique des plus perçants, qui a introduit l’analyse jusque dans la peinture, sans que la peinture soit morte du coup !

1628. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Il paraîtrait que c’est une loi : les réalistes, comme les ours, viendraient mieux et seraient plus forts vers les pôles… Cette locution d’Ames mortes, qu’on pense tout d’abord être une manière de dire poétique et funèbre, toute pleine d’attirants mystères, n’est qu’un terme usuel en Russie, un terme vulgaire et légal… Vous saurez tout à l’heure ce que c’est… M. 

1629. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Ils sont nombreux, ces protestants qui, voyant une opposition entre la guerre en soi et la pensée de Dieu… ‌ La même opposition entre la loi d’amour et la guerre est sentie, exprimée mille fois, dans les lettres de toutes provenances que j’ai lues.

1630. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Un tel titre, dont les promesses sont à peu près tenues, transporte dans l’histoire des lettres l’idée et la méthode de Montesquieu, prépare un Esprit des Lois de la littérature. Bien que le style en soit appuyé, engorgé et lourd, le contraire exactement du style de Montesquieu, on parvient aujourd’hui à la fin du livre de Mme de Staël avec bien moins de peine qu’à la fin de l’Esprit des Lois. […] », — ou un volume sur Racine ou même sur Voltaire, qui nous aide à comprendre excellemment et minutieusement ce qu’était la tragédie, un peu pour ceux qui l’avaient créée, mais surtout pour ceux qui en fabriquaient, et pour le public qui en écoutait inlassablement ; — ou un des volumes sur le xviiie  siècle, de préférence sur les petits auteurs, qui nous évoquent avec précision, comme Bachaumont ou Grimm, les lois, les idées, les mœurs littéraires d’un temps que nous ne voyons plus que par masses lointaines et à travers une durée interposée. […] C’est d’ailleurs presque une loi en littérature que la première génération qui jouit d’un bienfait en tire le meilleur parti et en épuise la substance originale : aux débutants les mains pleines. […] Au contraire, lorsqu’il s’agissait surtout pour un écrivain de se conformer à un modèle, de se soumettre aux lois d’un genre, le moment arrivait rapidement où l’on ne pouvait plus que répéter ce qu’avaient trouvé et fait les premiers arrivés.

1631. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

c’est la loi de nature, la loi du progrès et du mouvement. […] La loi du monde est le combat pour l’existence, tu le sais encore… Donne-moi ton argent ! […] La loi n’entre pas dans les romans de maternité. […] Le cœur de la comtesse pouvait réclamer contre cette distinction ; cela ne regardait pas la loi. […] Nul ne savait mieux que lui soutenir une thèse fausse en observant les lois de la logique.

1632. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

« Rien, évidemment, qu’obéir à la consigne, exécuter la loi… la loi équitable qui a succédé à l’affreux règne du bon plaisir ! […] « C’est la volonté du nombre, et le nombre est notre loi. […] Plus tard, après 1789, nous avions vaincu la coalition des empires, porté le drapeau tricolore dans toutes les capitales, propagé les idées et les lois nouvelles jusqu’au bout de la terre. […] « — Soit, mais l’acte additionnel n’est pas encore accepté par le peuple, il n’a pas encore force de loi. […] « — Que vous êtes donc devenu simple avec votre acceptation par le peuple, avec votre force de loi !

1633. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Seuls quelques génies puissants et indomptables échappent un peu à cette loi commune. […] Tout change, et pourtant il y a un élément stable, des lois foncières de l’esprit. […] Il est vrai que la loi exige que les héritiers des signataires autorisent la publication. Entre nous je n’approuve pas beaucoup cette loi. […] « C’est méconnaître la loi même de la grande intelligence, dit M. 

1634. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Ce trait signifie sans doute que « l’étranger » aimé d’Ellida est supérieur aux codes et aux lois humaines. […] C’est que rien n’est plus sacré que la liberté d’une âme, et c’est, plus particulièrement, que les conventions humaines, lois, mariage, famille, etc., ne nous obligent que lorsque nous avons pu les accepter librement. […] Si l’homme enfreint cette loi, ou du moins, — car la faiblesse humaine veut à toute loi des adoucissements, — si la morte est trop tôt oubliée et remplacée, la morte se vengera. […] L’interdiction du mariage entre le frère et la sœur n’est sans doute qu’une convention humaine et, si je puis dire, « d’utilité publique » ; mais son antiquité est telle, du moins dans nos races, qu’elle offre aujourd’hui le caractère vénérable et sacré d’une loi de nature. Et, dès lors, l’image d’une violation imminente de cette loi, l’idée de relations charnelles entre des personnes que cette loi veut insexuées l’une pour l’autre, nous gêne à la façon d’une représentation sacrilège.

1635. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Des lois, auxquelles tient la conservation de l’univers, font tomber cette neige et luire ce soleil. […] Je respecte tous les scrupules, les scrupules religieux, les scrupules de l’honneur, enfin tous ceux même qui n’auraient point de nom, et jusqu’à la soumission à des lois que rien ne sanctionne. […] En littérature, si l’on y regarde, c’est encore pis qu’ailleurs : l’esprit seul désormais y fait loi.

1636. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Les impudicités raffinées et effrénées de la décadence romaine, les obscénités splendides d’Héliogabale, les fantaisies gigantesques du luxe et de la luxure, les tables d’or comblées de mets étrangers, les breuvages de perles dissoutes, la nature dépeuplée pour fournir un plat, les attentats accumulés par la sensualité contre la nature, la raison et la justice, le plaisir de braver et d’outrager la loi, toutes ces images passent devant les yeux avec l’élan du torrent et la force d’un grand fleuve. […] La gloire et la vertu consistent dans la puissance ; les scrupules sont faits pour les âmes viles ; le propre d’un cœur haut est de tout désirer et de tout oser. « Ici, la conscience est une souillure, la fortune tient lieu de vertu, la passion de loi, la complaisance de talent, le gain de gloire, et tout le reste est vain. » Ravi de cette grandeur d’âme, Séjan s’écrie : Royale princesse ; À présent que je vois votre sagesse ; votre jugement ; votre énergie, Votre décision et votre promptitude à saisir les moyens De votre bien et de votre grandeur, je proteste Que je me sens tout enflammé et tout brûlé D’amour pour vous125. […] Un sot prodigue, Asotus, veut devenir homme de cour et de belles manières ; il prend pour maître Amorphus, voyageur pédant, expert en galanterie, qui, à l’en croire lui-même, « est d’une essence sublime et raffinée par les voyages, qui le premier a enrichi son pays des véritables lois du duel, dont les nerfs optiques ont bu la quintessence de la beauté dans quelque cent soixante-dix-huit cours souveraines, et ont été gratifiés par l’amour de trois cent quarante-cinq dames, toutes de naissance noble, sinon royale ; si heureux en toute chose que l’admiration semble attacher ses baisers sur lui166. » Asotus apprend à cette bonne école la langue de la cour, se munit comme les autres de calembours, de jurons savants et de métaphores ; il lâche coup sur coup des tirades alambiquées, et imite convenablement les grimaces et le style tourmenté de ses maîtres.

1637. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Tout est musique dans les bruits du ciel, de la terre, de la mer, parce que c’est Dieu même qui, par ses lois occultes, a établi les rythmes, les accords, les consonances, les distances, les mesures, les harmonies de tous les sons rendus par ses éléments. […] De tous les contes dont ce grand philosophe a été le sujet, il reste démontré qu’il fut le premier à soupçonner que le monde était soumis à des lois immuables dont il appartenait aux géomètres de trouver la formule. […] On voit par ces trois définitions du ministre chinois, de Pythagore et de Leibniz, que, pour les trois peuples représentés par ces trois grands hommes, la musique est d’origine purement divine, et qu’il faut demander ses lois à l’instinct et non à la science.

1638. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Car, s’il est une loi qui s’impose, c’est de toujours arriver à temps, quand on s’engage à forfait pour vingt mille lignes comme Richebourg, pour trente mille, comme Jules Mary, ou que, librement, à l’instar de l’infatigable dévoreur de colonnes Xavier de Montépin, on pousse jusqu’à soixante mille ! […] Il devrait se surveiller lui-même, s’imposer de bonnes habitudes d’esprit, une scrupuleuse attention à ne pas violer les règles élémentaires de la logique ; il devrait s’interdire le mensonge et la calomnie, présenter ses idées avec clarté, exercer par des discussions lucides et simples le jugement de ses lecteurs, à tout le moins rester fidèle aux grands principes qu’a consacrés la tradition morale de l’humanité, ne jamais glorifier la violation des lois, le faux, l’assassinat. […] Dans la politique intérieure, même triomphe du roman-feuilleton : l’outrage et la calomnie ; d’un côté, le rédacteur, qui est la loyauté, la franchise, la nation même et l’âme de la patrie ; de l’autre, tous ceux qui ne pensent pas comme lui, les traîtres, des gens qui trament dans l’ombre les plus noirs complots, et auxquels, fussent-ils d’ailleurs les meilleurs serviteurs du pays, par tous les moyens, contre les lois, contre tout droit, il faut imposer silence.

1639. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Il admit la doctrine suivant laquelle la Volonté, substance intime de l’Univers, devenait, en l’homme, la volonté, funeste, de vivre, et supposait le monde sensible, le monde de la Représentation, formé d’individus isolés, avec la lutte pour loi. […] Dans cet écrit déjà, Wagner formule la grande loi sacrée et morale qui sera l’objet de Parsifal : « Beethoven, dit-il, a vu la nouvelle religion, la religion de la Rédemption par l’Innocence. » En même temps, sous l’influence de ces doctrines morales. […] On leur demande simplement d’accepter la loi théâtrale dès là qu’ils travaillent en vue du théâtre, de renoncer aux coupes de morceaux artificielles et bonnes pour le concert, de suivre le drame pas à pas, sans faiblesse, et de se rapprocher de la vie autant qu’il sera en eux.

1640. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Scribe possède au suprême degré les lois de cette optique théâtrale. […] Il y fit des articles sérieux, serrés, parfaitement raisonnés, sur le projet de loi du divorce, qui fut rejeté, comme on sait.

1641. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Cousin lui a dédié sa traduction des Lois de Platon, se souvenant que Farcy était mort en combattant pour les lois.

1642. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Mais depuis lors, et par une loi naturelle aux esprits, laquelle a reçu chez lui une application plus prompte, c’est dans le miroir, dans l’intelligence et l’exposition des choses, qu’il s’est par degrés replié et qu’il se déploie aujourd’hui de préférence. […] Il cherchait à tirer des antécédents historiques, des conditions géographiques et de l’esprit religieux des peuples, la loi de leur mouvement et de leur destinée.

1643. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Le lendemain de la répudiation du drapeau rouge, le dimanche qui suivit la révolution du 24 février 1848, le peuple bouillonnait encore sur la place de Grève, ce mont Aventin des insensés, où se proclamait la loi agraire de Paris. […] ajoutai-je en concluant, vous reconnaissez donc qu’il n’y a qu’un seul socialisme pratique : c’est la fraternité volontaire et active de tous envers chacun, c’est une religion de la misère, c’est le cœur obligatoire du pays rédigé en lois d’assistance.

1644. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Montrez-moi une chose qui n’ait pas subi cette loi, ou montrez-moi un mortel qui y ait échappé ? […] Plusieurs de nos parents, ainsi rapatriés par des lois complaisantes, venaient de temps en temps nous demander l’hospitalité.

1645. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Il lui parut « que la raison qu’on y cultivait n’était point la raison humaine, et celle qu’on appelle le bon sens, mais une raison particulière, fondée sur une multitude de lois qui se contredisent les unes les autres, et où l’on se remplit la mémoire sans se perfectionner l’esprit ». […] Bien des années plus tard, le Traité des lois civiles le ravit, parce qu’il y trouva une théorie et les principes généraux du droit, et il célébra Domat comme « le restaurateur de la raison dans la jurisprudence ».

1646. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Quoique historien et moraliste, il n’est enchaîné ni aux lois du genre historique, ni à la forme des traités de morale. […] Derrière lui, pas de modèle qui fît loi ; autour de lui, pas de critique qui l’accusât de violer la tradition, et qui lui opposât quelque vocabulaire officiel ; mais une nation avide de gloire littéraire, et qui attendait sa langue de ses grands écrivains.

1647. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Arthur et il compte sur l’influence de madame Lecoutellier, devenue sa bru, pour faire son entrée au Temple des Lois. […] Maître Guérin ne se dément pas, au milieu de cette tempête domestique ; il maintient son droit, le prouve par des textes et par des articles de lois, essuie, sans sourciller, le réquisitoire de son fils et les jérémiades de sa femme, les regarde partir en haussant les épaules, et, resté seul dans sa maison vide, il invite à dîner son homme de paille pour remplacer sa famille absente. — « Bon appétit, maître Guérin ! 

1648. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Envieux du champ de famille, Que, pareil au frelon qui pille L’humble ruche adossée au mur, Il maudisse la loi divine Qui donne un sol à la racine Pour multiplier le fruit mûr ! […] Je passe ce congé au centre de mes occupations de vendeur de terre, et à proximité des hommes de loi, des hommes de banque et des hommes de trafic rural, auprès de la petite ville de Mâcon.

1649. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

… » met d’une manière vivante sous nos yeux le sentiment de ceux qui tiennent leur terre pour un sanctuaire et reçoivent leur loi des morts qu’ils révèrent. […] Ceci l’enflammait, car cette vérification que son intelligence avait saisie au milieu des mêlées les plus tragiques corroborait une des lois les plus vraies et les plus aimées des doctrines qu’il révérait tant.

1650. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Il considère cette société antérieure et postérieure à l’individu ; il la voit subsistante, nécessaire, harmonieuse, agissant en mille façons et par toutes sortes d’influences inappréciables, plus mère encore que marâtre, ne retirant à l’homme primitif du côté des forces physiques que pour rendre davantage par le moral à l’homme actuel, et imposant dès lors à quiconque naît dans son sein des devoirs, des obligations qui ne sont point proprement de particulier à particulier, mais qui prennent un caractère commun et général : Car les individus, dit-il, à qui je dois la vie, et ceux qui m’ont fourni le nécessaire, et ceux qui ont cultivé mon âme, et ceux qui m’ont communiqué leurs talents, peuvent n’être plus ; mais les lois qui protégèrent mon enfance ne meurent point ; les bonnes mœurs dont j’ai reçu l’heureuse habitude, les secours que j’ai trouvés prêts au besoin, la liberté civile dont j’ai joui, tous les biens que j’ai acquis, tous les plaisirs que j’ai goûtés, je les dois à cette police universelle qui dirige les soins publics à l’avantage de tous les hommes, qui prévoyait mes besoins avant ma naissance, et qui fera respecter mes cendres après ma mort.

1651. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Assis dans sa gloire au foyer domestique, croyant pour dernière et unique religion à la famille, à la paternité, il accepte les doutes et les angoisses inséparables d’un esprit ardent, comme on subit une loi de l’atmosphère ; il reste l’heureux et le sage dans ce qui l’entoure, avec des anxiétés mortelles aux extrémités de son génie ; c’est une plénitude entourée de vide.

1652. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Hugo laissent entre eux, pour le talent et la manière, de grandes inégalités, des lacunes que l’examen de ses autres ouvrages peut seul aider à combler ; ils n’offrent pas en eux-mêmes une continuité bien distincte, une loi de croissance aussi évidente, par exemple, que celle qui se manifeste dans la série de ses productions lyriques.

1653. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Lefèvre ne puise en son âme de poëte et d’amant qu’avec un talent incomplet d’artiste ; que son talent ne domine pas son âme de manière à la réfléchir selon la loi d’harmonie, et qu’au sein d’une réalité orageuse et profonde il lutte convulsivement et sans beauté.

1654. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Empêché par les lois mêmes de la célébration et de la transformation académique de serrer son sujet de trop près, l’ayant toujours en présence, mais à distance, il s’est élevé sans en sortir.

1655. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

En effet, la loi de l’histoire jusqu’ici est que de telles antipathies de races, de tels griefs amoncelés, ne se vident point à l’amiable devant la partie adverse, et par voie de consentement mutuel.

1656. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Préface de la seconde édition » pp. 3-24

Si l’on joint à ces deux exemples ceux que l’on trouvera cités dans ce livre, si l’on examine avec soin tous les ouvrages de l’antiquité, l’on verra qu’il n’en est pas un qui ne confirme la supériorité des Romains sur les Grecs, de Tibulle sur Anacréon, de Virgile sur Homère dans tout ce qui tient à la sensibilité ; et l’on verra de même que Racine, Voltaire, Pope, Rousseau, Goethe, etc. ont peint l’amour avec une sorte de délicatesse, de culte, de mélancolie et de dévouement qui devait être tout à fait étrangère aux mœurs, aux lois et au caractère des anciens.

1657. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Rutebeuf est un « gallican » convaincu : il invoque toutes les lois et us du royaume, quand, à la prière ou avec la permission de saint Louis, le pape Alexandre IV se permet d’exiler Guillaume de Saint-Amour, qui enseignait dans l’Université de Paris.

1658. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Rompant tous ses liens, rejetant la gêne de la loi morale, l’oppression des préjugés et des respects traditionnels, l’individu tend à être le plus longtemps possible : il affirme que sa valeur est en lui, et de lui ; le mérite seul inégalise l’égalité naturelle des hommes ; l’idée de la gloire raffine l’égoïsme instinctif, et fournit un principe d’action suffisamment revêtu de beauté ; par elle, l’individu emploie sa vie à se créer une vie idéale après la mort, plus prochaine et plus humaine en quelque sorte que l’éternité promise au juste chrétien.

1659. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

La mélancolie des Nuits d’Young, les effrénées et vagues effusions de YOssian de Macpherson donnent à la loi une satisfaction et un stimulant aux besoins intimes qui portent les cœurs vers les nobles rêveries et les ardents enthousiasmes.

1660. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

Car les vers sont une musique un peu vaine et qui combine les sons selon des lois trop inflexibles ; le théâtre impose des conventions trop étroites, nécessaires et pourtant frivoles ; le roman traite de cas trop particuliers, enregistre trop de détails éphémères et négligeables, et où ne sauraient s’attacher que des intelligences enfantines.

1661. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

La théorie de Trublet est celle de Bouhours, je ne dirai pas amendée, mais empirée, selon la loi des idées fausses qui s’exagèrent en se reproduisant.

1662. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Voici, groupés au parterre, suivant la loi des sympathies, les parnassiens, les brutalistes, les instrumentistes, les mages, les kabbalistes, les humoristes, les décadistes, les symbolistes, les futurs romans et ceux qui s’intituleront demain les naturistes.

1663. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Le Messie venait mettre le sceau sur la Loi et les prophètes, non promulguer des textes nouveaux.

1664. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Nos seules lois sur l’exercice illégal de la médecine eussent suffi pour couper court à sa carrière.

1665. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre V. Chanteuses de salons et de cafés-concerts »

Il veut « rattacher à des lois positives le régime des sons dans le vers » et fait la mathématique de la versification ou, si l’on préfère, « un petit chapitre de l’acoustique ».

1666. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

C’est là une nouvelle loi que la psychologie n’a pas encore suffisamment étudiée et qui, croyons-nous, prendra par la suite une importance croissante.

1667. (1902) L’humanisme. Figaro

Ce sera la loi du plus fort et du plus canaille.

1668. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

En somme, ce ne sont point les lois complexes des sensations, des émotions, des pensées mêmes, qui rendent la critique d’art si difficile ; on peut toujours, en effet, vérifier si une œuvre d’art leur est conforme ; mais, lorsqu’il s’agit d’apprécier si cette œuvre d’art représente la vie, la critique ne peut plus s’appuyer sur rien d’absolu ; aucune règle dogmatique ne vient à son aide : la vie ne se vérifie pas, elle se fait sentir, aimer, admirer.

1669. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Presque partout, l’opinion publique est aussi partiale que les lois.

1670. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Si les Juifs eussent voulu adopter la loi chrétienne, ils fussent restés en corps de nation à cette époque ; mais le jugement de Dieu reposait sur ce peuple, dont la mission devait se borner désormais à être le gardien des promesses anciennes, et à entretenir des témoins désintéressés et impartiaux parmi les Gentils appelés à la foi.

1671. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Si elle avait le malheur d’être plus homme, elle aurait quelque chose de transgressé dans la loi, de faux dans l’harmonie, de difforme dans l’organisation.

1672. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Elle a débordé et maintenant elle fait eau partout il faut que ce soit une loi de la nature expansive de ces doux êtres : mais les femmes, même les plus contenues, deviennent incontinentes, dès qu’elles ont une plume à la main !

1673. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Même dans Rome éperdue et perdue, dans Rome devenue la corybante de ses arènes et de ses jeux, une pareille idée ne put effleurer ces cerveaux corrompus, mais qui avaient appris dans la loi romaine la majesté du père et du magistrat domestique : Pater familias.

1674. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

La littérature et les arts n’ont à se préoccuper que d’une chose, tout aussi importante d’ailleurs que l’émancipation de l’humanité : c’est de la beauté à exprimer, — à inventer ou à reproduire, — mais à exprimer dans des œuvres fortes et parfaites, si l’homme de lettres ou l’artiste peuvent atteindre jusque-là… La littérature et les arts sont désintéressés de tout, excepté de la beauté qu’ils expriment pour obéir à cette loi mystérieuse et absolue de l’humanité, qui veut de la beauté, pour le bonheur de son être, tout aussi énergiquement qu’elle veut des vêtements et du pain… Je parle, bien entendu, de l’humanité à son sommet, élevée à sa plus haute puissance ; je ne parle pas d’elle à l’époque de ses besoins inférieurs… Mais c’est le vice justement des libres penseurs, strangulés par la logique que leur a faite l’épouvantable matérialisme de ce temps, de ne voir jamais que les besoins les plus bas de l’humanité.

1675. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

J’ai voulu la faire ; j’ai voulu la penser ; j’ai voulu la parler ; j’ai voulu mettre à leur place les hommes et les choses ; j’ai voulu prendre leur mesure et la donner… J’ai promené la balance à travers le monde intellectuel, n’ayant qu’un poids et qu’une mesure, et j’ai laissé les plateaux monter et descendre comme ils voulaient, abandonnés aux lois de l’équilibré… Les chapitres de ce livre ne sont pas juxtaposés par une unité mécanique, mais ils sont liés, si je ne me trompe, par une unité organique, et cette unité, c’est la faim et la soif de la « Justice. » Et comme le mystique ne s’éteint jamais, ainsi que je Fai dit, dans M. 

1676. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Il va jusqu’à dire hypocritement que les lois anglaises, sans exception, selon l’opinion des plus grands jurisconsultes : Holt, Tréby, Maynard et Somers, « restèrent après la Révolution ce qu’elles avaient été auparavant », comme s’il s’agissait de législation générale !

1677. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

C’est un de ces esprits qui croient que le nombre fait la loi morale : « La vertu, — dit-il à la page 16, — la vertu se compose de tous les vices autorisés. » Un pareil homme est depuis longtemps usé sur toutes ses faces.

1678. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Mais il avait, plus tard, condamné cette opinion, comme tous les évêques d’Afrique, qui la repoussèrent et qui reconnurent avec lui que tous les princes chrétiens doivent servir par leurs lois Jésus-Christ et punir qui le combat ou qui l’abandonne.

1679. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vacquerie » pp. 73-89

Est-ce que vous voleriez, si la loi vous le permettait ?

1680. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

Moraliste mondain, observateur de société, il en savait les petites lois et les grands ridicules, — et, puisqu’il s’agit de ses Lettres écrites de France et sur la France, il porta sur les hommes et les choses de la société de ce pays des jugements presque toujours justes et que l’amabilité et l’engouement dont il fut l’objet à Paris ne firent jamais fléchir.

1681. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Elle fut le conseil de ce Roi qui n’eut que le cœur de royal et ne put jamais être Roi comme Numa et donner des lois à son peuple ; et elle le poussa, mais en vain, à être un grand homme, cet homme pour qui la gloire fut la seule femme qu’il ne pût séduire.

1682. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Il paraîtrait que c’est une loi : les réalistes, comme les ours, viendraient mieux et seraient plus forts vers les pôles… Cette locution d’Âmes mortes, qu’on pense tout d’abord être une manière de dire poétique et funèbre, toute pleine d’attirants mystères, n’est qu’un terme usuel en Russie, un terme vulgaire et légal.

1683. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Si cette transformation qui recommence toujours est en effet la loi du monde, tous les crimes et même l’assassinat ne sont plus que des dérangements de molécules qui sauront toujours bien se reconstituer, et l’affreux poëte du suicide avait bien raison quand il chantait : De son sort l’homme seul dispose !

1684. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Pelletan, lequel, par parenthèse, est bien pittoresque et a le sang bien chaud pour être un métaphysicien, un œil retourné en dedans, comme disait l’abbé Morellet, avec une spirituelle exactitude, pose des lois absolues qu’il tire de tout ce qu’il y a de moins absolu au monde, l’analogie ; l’analogie, cette fille trompeuse de l’imagination, qui a si souvent donné le vertige aux plus fermés observateurs !

1685. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Comme la tourbe de tous les athées, comme Goethe, chez lequel il alla valeter, Schopenhauer ne croit qu’à l’immortalité très commode de l’espèce, — ce qui supprime l’immortalité assez gênante de la personne, et, du même coup, la loi morale, qui a pour sanction ce genre d’immortalité.

1686. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Prenez-les tous, et voyez si, dans l’histoire, un seul manqua jamais à cette loi organique de l’homme !

1687. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

Mélange, tous deux, de physiologie et d’économie sociale, ils sont nés, selon la loi de progéniture formulée pour les sophistes par M. 

1688. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Il n’est pas organisé assez robustement pour expliquer tout par une loi retrouvée sous toutes les observations.

1689. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Or, dans l’opinion de du Clésieux, comme dans la mienne, les lois sociales doivent peser sur le destin des hommes.

1690. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Paul Féval n’a jamais décliné cette loi.

1691. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Une seule loi régit toutes choses.

1692. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Pourtant il a, même à cette époque, fait de grandes lithographies très-importantes, entre autres des courses de taureaux pleines de foule et de fourmillement, planches admirables, vastes tableaux en miniature, — preuves nouvelles à l’appui de cette loi singulière qui préside à la destinée des grands artistes, et qui veut que, la vie se gouvernant à l’inverse de l’intelligence, ils gagnent d’un côté ce qu’ils perdent de l’autre, et qu’ils aillent ainsi, suivant une jeunesse progressive, se renforçant, se ragaillardissant, et croissant en audace jusqu’au bord de la tombe.

1693. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Près d’elle est la justice, dont le regard est à la fois imposant et doux ; le génie du gouvernement, attentif et sévère ; la paix qui sourit avec grâce, et la raison sage qui sert de ministre : et la loi en cheveux blancs, portant un sceptre d’or, et dont rien ne peut combattre la force.

1694. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Ce jugement paraîtra sans doute extraordinaire ; mais si l’éloquence consiste à s’emparer fortement d’un sujet, à en connaître les ressources, à en mesurer l’étendue, à enchaîner toutes les parties, à faire succéder avec impétuosité les idées aux idées, et les sentiments aux sentiments, à être poussé par une force irrésistible qui vous entraîne, et à communiquer ce mouvement rapide et involontaire aux autres ; si elle consiste à peindre avec des images vives, à agrandir l’âme, à l’étonner, à répandre dans le discours un sentiment qui se mêle à chaque idée, et lui donne la vie ; si elle consiste à créer des expressions profondes et vastes qui enrichissent les langues, à enchanter l’oreille par une harmonie majestueuse, à n’avoir ni un ton, ni une manière fixe, mais à prendre toujours et le ton et la loi du moment, à marcher quelquefois avec une grandeur imposante et calme, puis tout à coup à s’élancer, à s’élever, à descendre, s’élever encore, imitant la nature, qui est irrégulière et grande, et qui embellit quelquefois l’ordre de l’univers par le désordre même ; si tel est le caractère de la sublime éloquence, qui parmi nous a jamais été aussi éloquent que Bossuet ?

1695. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Cet usage, ou cette loi, a eu, comme tout, ses approbateurs et ses censeurs.

1696. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Et celui qui jouirait d’une sérénité inaltérable ne serait-il pas placé au-dessus des lois de l’humanité ? […] Cette loi comporte assurément plus d’une exception, mais ce n’est pas par l’exemple de Chateaubriand lui-même qu’on la pourrait contredire. […] En l’étudiant mieux, on s’assure qu’il n’est pas affranchi de la loi commune, et qu’il a, comme un autre, sa genèse. […] Le renversement subit de sa fortune lui fait, d’ailleurs, une loi de l’activité. […] Il est plus difficile de déterminer les causes du mal hors de la France, et de ramener à des lois générales des phénomènes répartis sur des points du globe fort différents.

1697. (1876) Romanciers contemporains

Comme eux il y peint l’amour passionné, impatient de tout devoir, secouant tous les jougs, défiant la loi. […] En lisant son histoire, on assiste à tous les déchirements auxquels se condamnent ceux qui se placent hors de la loi commune. […] Non, jusqu’au moment où elle pense au suicide, aucune loi de vraisemblance matérielle n’est violée. […] Où l’une proteste à grands cris contre la cruauté de la loi, ici on souffre avec plus de résignation et moins de fracas. […] Le temps, qui répare tout, a vengé les lois souveraines de la conscience.

1698. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Fouquier : l’idée du crime, dit-il, a ceci d’inquiétant que la science légitime un peu, par ses lois prouvées de sélection naturelle, etc… Mais non. […] Donc le branle est donné autour d’une idée vicieuse, et, comme des cercles concentriques, toutes les classes gravitent autour de cette ambition : échapper à la loi du travail. […] Partant d’une loi, que Tolstoï considère comme fausse, de la division du travail, tout art et toute science sont combinés de façon à légitimer le mauvais ordre qui règne dans le monde. […] La loi, c’est l’énergie des êtres, c’est la notion vive, libre, substantielle qui, dans le sensible et l’invisible, émeut, anime, immobilise ou transforme la totalité des devenirs. […] Il tendra à découvrir une loi non entrevue, au moins à perfectionner une découverte, à tirer d’un fait connu des corollaires nouveaux et imprévus.

1699. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Les anciens seuls ont le don de leur plaire : le texte de la loi des Douze Tables leur semble dicté par les Muses. — D’une manière analogue, Beyle Stendhal, dans sa haine pour l’emphase contemporaine, disait que l’idéal du style, pour lui, c’était le Code civil. […] En butte à des hostilités puissantes, il finira par se courber sous ces prétendues lois, et n’essayera plus qu’à de rares intervalles d’en secouer le joug, après qu’on lui aura fait payer si cher son triomphe trop éclatant. […] Sire, si la pitié peut émouvoir un roi, De grâce, révoquez une si dure loi ! […] L’ambition, l’orgueil, la haine, l’avarice, Armés de son pouvoir, nous donnèrent des lois ; Et, bien qu’il fût en soi le plus juste des rois, Son règne fut toujours celui de l’injustice. […] Noble ou vilain, si ce seul mot : « Vous en avez menti », déshonore un homme, que sera-ce donc de mentir réellement et de vivre sans honneur selon les lois humaines et sans avoir le droit de vous venger de celui qui vous dit ce mot ?

1700. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

La machine à aimant qui soutient l’île volante, le transport et l’inventaire de Gulliver à Lilliput, son arrivée et sa nourriture chez les chevaux font illusion ; nul esprit n’a mieux connu les lois ordinaires de la nature et de la vie humaine ; nul esprit ne s’est si strictement renfermé dans cette connaissance ; il n’y en a point de plus exact ni de plus limité. […] Pour expliquer, interpréter et appliquer les lois, on choisit ceux dont le talent et l’intérêt consistent à les pervertir, à les brouiller et à les éluder. » Un noble est un misérable pourri de corps et d’âme, ayant ramassé en lui toutes les maladies et tous les vices que lui ont transmis dix générations de débauchés et de drôles. Un homme de loi est un menteur à gages, habitué par vingt ans de chicanes à tordre la vérité s’il est avocat, à la vendre s’il est juge. […] Et l’argent circulerait entre nous, ce produit étant uniquement de notre crû et de nos manufactures. —  Troisièmement, ce serait un grand encouragement au mariage, que toutes les nations sages ont encouragé par des récompenses ou garanti par des lois et pénalités.

1701. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

À une condition cependant, qui est qu’une règle plus haute que celle de la nature devienne la guide et comme la loi de cette observation de nous-mêmes. […] Si elle n’a pas réussi davantage, c’est qu’elle a commis trois erreurs capitales : — 1º Elle s’est trompée sur le choix des modèles, qu’elle a toujours confondus, pourvu qu’ils fussent anciens, dans la même admiration ; — 2º Elle s’est trompée sur les conditions des genres, qu’elle a cru que l’on pouvait créer à volonté, sans égard au temps, aux lieux, aux lois de l’esprit humain. — Théorie de l’Épopée, considérée comme expression d’un conflit de races ; — Théorie du Lyrisme, considéré comme expression de la personnalité du poète ; — Théorie du Drame, considéré comme une rencontre de la force des choses et de la volonté humaine. — Enfin, et 3º, la Pléiade s’est trompée sur ses forces réelles, en ne connaissant pas assez ce qui lui manquait du côté de l’expérience de la vie et de l’observation de l’homme. […] ii]. — Liaison que Charron établit entre ces trois idées ; — sa confiance dans la raison humaine ; — dans le pouvoir de la volonté ; — dans l’universalité de la loi morale. […] 3º Les Œuvres. — Les éditions de Du Vair étant très nombreuses, nous suivons ici pour l’énumération de ses œuvres l’ordre de la plus complète, qui nous a paru être celle de 1617 à Cologne, chez Pierre Aubert. — 1º Actions et Traités oratoires, 1586-1614, parmi lesquels on notera : Exhortation à la paix adressée à ceux de la Ligue et la Suasion de l’arrêt pour la loi salique au Parlement ; — 2º De l’éloquence française, comprenant le traité proprement dit et les trois traductions ci-dessus citées ; — 3º Arrêts prononcés en robe rouge, dont il y a trois de plus dans l’édition de 1641, in-fº, que dans l’édition de 1617, soit en tout huit ; —  4º Traités philosophiques, comprenant, en plus des ouvrages déjà mentionnés, un Traité de la Constance et une Exhortation à la vie civile ; — 5º Traités de piété et méditations, comprenant le Traité de la sainte philosophie, et des Méditations sur l’Oraison dominicale, sur le cantique d’Ézéchiel, sur les Psaumes de la Pénitence, etc., etc.

1702. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Comme je me révolte, il me répond que ça a été, tout le temps, la loi et le droit. […] Je lis aux rayons de la lune une affiche de cannibale, qui, parlant « des assassinats des bandits de Versailles », proclame une loi de représailles, annoncée dans cette ligne significative : « œil pour œil, dent pour dent ». […] Cette loi, jointe à celle sur les propriétaires, me semble un joli préambule de la Terreur. […] Chez Burty, je rencontre Bracquemond, que ses trente-huit ans mettent sous le coup de la loi de la garde nationale. […] Me voilà sous la menace de cette loi.

1703. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Les petits et les pauvres régnant, se partageant les biens d’ici-bas, n’obéissant plus qu’à la loi égalitaire du travail. […] Toutes les autorités viennent se prosterner devant lui, l’archevêque, qui ne serait pas fâché d’être cardinal, ne craint pas de louer ce chef d’État qui a approuvé toutes les lois contre l’Église. […] Sachez comprendre le bienfait de la demi-solitude qui en est la loi. […] Mais, du moins, emportés, ceux-là, par le torrent de vie, par les maux inévitables, frappés par l’implacable loi de nature, plus inévitable que la loi humaine ! […] Il a visité la Nouvelle-Calédonie, constaté que, contre les lois d’atavisme données aujourd’hui comme presque toujours inéluctables, l’éducation était toute-puissante.

1704. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

[…] Si j’expose à ses yeux l’objet le plus charmant, Il le regarde en juge et non pas en amant ; Et si j’offre à ses feux quelque illustre matière, À son peu de chaleur il joint trop de lumière ; Il examine trop les lois de sa prison, Et veut joindre à l’amour un peu trop de raison. […] le velours et la soie, Saint-Simon ajoute : Le dedans était tout autre que le dehors ; c’était un très bon homme, doux, sociable, serviable, et qui s’en faisait un plaisir ; qui aimait la règle et l’équité, autant que les besoins et les lois financières le pouvaient permettre ; et au fond honnête homme, fort instruit dans son métier de magistrature et dans celui de finance, avec beaucoup d’esprit, et d’un esprit accort, gai, agréable.

1705. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Ses belles qualités étoient moins brillantes, dit-il, à cause d’une tache qui ne s’est jamais vue en une princesse de ce mérite, qui est que, bien loin de donner la loi à ceux qui avoient une particulière adoration pour elle, elle se transformoit si fort dans leurs sentiments qu’elle ne reconnoissoit plus les siens propres. » En tout temps, que ce fût M. de La Rochefoucauld, ou M. de Nemours, ou à Port-Royal M. […] M. de La Rochefoucauld disoit en parlant d’eux, bien loin pourtant de sa pensée : « Je me repens de la loi que je me suis imposée de ne me pas louer ; j’aurois beaucoup plus de sectateurs si je le faisois.

1706. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Qu’on cherche dans l’histoire des lettres à appliquer cette loi sévère aux hommes les plus honorés et qui, on avançant, ont conquis l’autorité la plus considérable comme organes du goût ou comme truchements spirituels de l’érudition, aux La Harpe, aux Daunou, aux Fontenelle, à Bayle lui-même ! […] Pourtant, chez celui-ci même, l’extrême sobriété faisait loi.

1707. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Je vais d’abord consulter l’évêque aussi rempli de charité que de lumière, je monterai ensuite à San Stefano pour obtenir les dispenses de mes supérieurs ; je confierai ensuite à votre mère et au père de Fior d’Aliza la mission sacrée dont je suis chargé auprès d’eux ; j’obtiendrai facilement pour eux l’autorisation d’entrer avec moi dans votre prison, pour recevoir les derniers adieux du condamné, et pour ramener leur fille et leur nièce, veuve avant d’être épouse, dans leur demeure ; préparez-vous par la pureté de vos pensées, par la vertu de votre pardon à l’union toute sainte que vous désirez comme un gage du ciel, et surtout ne laissez rien soupçonner ni au bargello ni à ceux qui vous visiteront par charité, du mystère qui s’accomplira entre l’évêque, vous, votre cousine, vos parents et moi ; les hommes de Dieu peuvent seuls comprendre ce que les hommes de loi ne sauraient souscrire ! […] Tous nos biens passés dans les mains des hommes de loi, ruinés, mendiants, et, qui plus est, déshonorés à jamais dans la montagne par un homicide commis à notre porte, comme dans un repaire de brigands, bien que nous fussions honnêtes !

1708. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

C’est le confident de la sagesse et de la terreur de Jéhovah, le Jupiter Tonnant de l’Olympe biblique, la crainte de Dieu rendue visible aux hommes, l’autorité de la loi attestée par l’éclair de l’illumination, le commandement divin, infaillible et absolu fait homme, mais conservant dans son humanité la majesté du Dieu qu’on sent derrière l’homme. Il est assis comme l’éternité : d’une main, il tient les lois, symbole de la société ; de l’autre il tient sa barbe touffue, symbole de la force ; cette barbe descend en ondes si épaisses, si prodigues et si harmonieusement tressées sur sa poitrine, qu’on croit voir découler dans la multitude des tresses, des ondes, des poils qui les composent, la multitude innombrable des générations du peuple de Dieu.

1709. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

La prédiction d’un tel événement eût excité la rage ou le mépris de ceux qui gouvernaient alors la France, et qui se vantaient d’anéantir par leurs lois les croyances religieuses que la nature et l’habitude ont si profondément gravées dans les cœurs. […] Ses lois le font aimer de ceux qu’ont subjugués ses armes.

1710. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre II. Le quinzième siècle (1420-1515) »

Il habitait chez son père adoptif, où il trouvait une honnête et point trop grave société de gens d’église et, gens de loi. […] La chicane suppose la loi souveraine.

1711. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Ce n’est point chez eux une loi absolue que le principal repos soit après la sixième syllabe : il leur suffit souvent que cette syllabe soit nettement accentuée. […] Ici c’est la faiblesse et la grâce féminines jusque dans l’accomplissement d’un devoir inhumain ; non pas sacrifice, mais plutôt résignation douloureuse à une loi inévitable qui, bravée, tôt ou tard, prendrait sa revanche ; la plus grande preuve d’amour par l’immolation de l’amour même.

1712. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Ce qu’on appelle miracle n’est sans doute qu’une dérogation aux lois naturelles que nous connaissons, par conformité à d’autres lois que nous ne connaissons pas.

1713. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

. — Elles les tenaient, non point seulement par le lien filial, mais par l’éducation corruptrice que Platon a signalée dans ses Lois, par les mystères et les traditions du règne précédent, par l’impunité assurée d’avance à leurs crimes. […] Les peuples vont se redresser, puisque le roi tombe ; la liberté des langues entraînent la chute de Babel. — « Les nations de la terre d’Asie n’obéiront plus longtemps à la loi des Perses ; elles ne payeront plus longtemps les tributs de la servitude.

1714. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Frédéric Moreau voit sur un bateau à vapeur une dame Arnoux, femme d’un sieur Arnoux, mi-bourgeois et artiste, mi-libertin et mi-fripon, et parce que, tempérament et gaucherie modernes, navet des plates-bandes de ce temps, il n’ose pas prendre cette femme qu’il convoite, puisque rien dans ses principes ne lui fait une loi de la respecter ! […] Il va sans plan, poussant devant lui, sans préconception supérieure, ne se doutant même pas que la vie, sous la diversité et l’apparent désordre de ses hasards, a ses lois logiques et inflexibles et ses engendrements nécessaires.

1715. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Il est difficile aux historiens qui ont été en partie témoins de ce qu’ils racontent, d’observer avec rigueur les lois de la composition ; il leur est difficile, surtout quand ils sont d’une certaine humeur, de s’effacer tout à fait et d’éviter de dire : J’étais là, telle chose m’advint.

1716. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Ne maudissons pas ceux à qui nous devons les commencements de l’égalité devant la loi, la première ébauche de l’ordre moderne qui nous a affranchis, nous et nos pères, et le tiers-état tout entier, de cette quantité de petits tyrans qui couvraient le sol, grands seigneurs ou hobereaux.

1717. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

L’exemple d’Octave me semble donc un cas particulier qui ne fait pas loi, et ce qu’il a de plus général dans la dernière partie ne se rattache pas à ce qu’Octave a été libertin, mais à ce qu’il est homme, impatient, excessif, se lassant vite, triste et ennuyé dans le plaisir, habile à exprimer l’amertume du sein des délices : or, cela était vrai du temps de Lucrèce, du temps d’Hippocrate77, comme du temps d’Adolphe et du nôtre.

1718. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mémoires de Casanova de Seingalt. Écrits par lui-même. »

Mais en fait, d’après la loi de l’infirmité et de la lâcheté humaine, dans le manque d’éducation forte et de croyance régnante, ce sont les instincts naturels qui décident en dernier ressort et qui font l’homme.

1719. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Dans les états où la loi despotique frappe silencieusement sur les têtes, la considération appartient précisément à ce silence, qui laisse tout supposer au gré de la crainte ou de l’espoir ; mais quand le gouvernement entre avec la nation dans l’examen de ses intérêts, la noblesse et la simplicité des expressions qu’il emploie peuvent seules lui valoir la confiance nationale.

1720. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Il n’est point l’auteur de sa foi ni de sa loi ; l’Eglise et l’Etat ne sont pour lui que des gendarmes.

1721. (1861) Cours familier de littérature. XI « Atlas Dufour, publié par Armand Le Chevalier. » pp. 489-512

Quelle était la langue, quelle est la religion, les lois, les mœurs, la politique, les dynasties ou les républiques ?

1722. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Mais pour le reste il s’est peint au naturel : noir, sec, vif, sobre, brave, cela va sans dire, mais d’une ardeur réglée par la finesse et la prudence, connaissant à fond le soldat, et sachant le prendre, très appliqué à son métier, très au courant de toutes les questions techniques, très attentif aux progrès de l’armement, un peu « Gascon » et vantard, frondeur et souple, honnête en somme autant que la guerre d’alors le permettait, dur par nécessité, homme de consigne et de discipline, dont le service du roi fut l’unique loi.

1723. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

Dans André Chénier, le rythme est libre et délié : la pensée se déroule à travers les alexandrins et les octosyllabes, sans autre loi ni mesure que leur régulière alternance.

1724. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Pas de philosophie de l’histoire littéraire ; pas de loi universelle, prétendant expliquer la genèse des œuvres ; pas de système dont Marivaux fût employé à donner la démonstration.

1725. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Tu fatiguas les flots de nefs d’airain, courbé, Sous des spectres lointains de palme, aux vierges Îles ; Puis tu sentis en loi ta vertu succomber.

1726. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Certes, le poète n’échappait point à la loi commune, et chacune de ces œuvres qu’il avait libérées du temps par sa volonté créatrice fut, à sa manière, une œuvre de circonstance, enfantée dans la douleur.

1727. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Et cette forme partielle est elle-même nécessaire ; car c’est une loi de l’humanité qu’elle parcoure ses phases les unes après les autres et en abstrayant provisoirement tout le reste ; d’où l’apparence incomplète de tous ses développements successifs.

1728. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Préface de La loi naturelle.

1729. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

Ce grand conseil de Dieu, qui conduit les affaires humaines, alors qu’elles semblent le plus abandonnées aux lois du hasard, surprend merveilleusement l’esprit.

1730. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

C’est qu’une idée accessoire donne la loi à l’ensemble au lieu de la recevoir.

1731. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Si la loyauté ne me faisait une loi de cette franchise, je n’oserais m’engager dans la voie de ces explications qui ne me promettent rien de bon pour mon repos.

1732. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Nous allons voir si de toutes les femmes littéraires, il en est une seule qui échappe à cette loi d’infériorité.

1733. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Chose naturelle, du reste, qu’il en soit ainsi, car c’est une même loi qui gouverne tous les phénomènes.

1734. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Mais affirmer que tel organe plutôt que tel autre donne la solution du problème et la donne intégrale, ainsi que Lavater et Gail l’ont affirmé, c’est là le système dans sa prétention absolue, qui veut être le dégagement d’une loi.

1735. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Trop de races royales s’y sont succédées, et toujours en vertu de la loi unique et irréfragable qui fait tomber les unes par leurs fautes et s’élever les autres par leurs vertus !

1736. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Ceci est une loi confirmée par l’histoire.

1737. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

Eh bien, dans l’ordre de la pensée pure appliquée, la Critique, comme l’Histoire, doit étager les grandes aptitudes intellectuelles avec la même rigueur et suivant la même loi !

1738. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Flaubert échappe à cette coutume qui semble une loi de l’esprit humain.

1739. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Allez, seigneur, rangez l’univers sous vos lois ; Il me verra moi-même appuyer vos exploits. […] C’est déjà l’homme fatal, qui se croit victime de la société et du sort, marqué pour un malheur spécial, et qui s’enorgueillit de cette prédestination et qui, en même temps, s’en autorise pour se mettre au-dessus des lois. […] La grandeur de la maison d’où elle était sortie n’était pour elle qu’un engagement plus étroit dans le schisme de ses ancêtres… Mais, si les lois de l’État s’opposent à son salut éternel, Dieu ébranlera tout l’État pour l’affranchir de ces lois. […] Il nous fait connaître ou nous rappelle les us des sultans à l’égard de leurs frères, la loi du mariage chez le Grand Turc, et que la favorite n’est sultane qu’après la naissance d’un fils, etc. […] Je sentis contre moi mon cœur se déclarer ; J’oubliai ma colère et ne sus que pleurer… Ou bien : … Ou plutôt leur hymen me servira de loi.

1740. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Ceci est un exemple curieux de cette loi, que la civilisation, en raffinant les sentiments, a multiplié les moyens et les occasions de souffrir et a multiplié aussi les types, les caractères. […] Il y a apparence par exemple que dans ses plus grands ouvrages Corneille a, lui aussi, subordonné les situations aux caractères, et l’on ne croit pas généralement qu’il soit professeur d’abandonnement ingénu à la bonne loi naturelle. […] Kant nous dit : en face d’un acte à faire ou à ne pas faire, demandez-vous si vous voudriez qu’il fût érigé en loi générale des actions humaines, on juge par-là de toute la morale de Kant. […] Il vante quelque autre fois publiquement la générosité de cet homme, pour le piquer d’honneur et le conduire à loi faire une grande largesse. […] On peut à la rigueur dire qu’il l’a été avec Don Juan et qu’il s’est dit : « Ces grands seigneurs sans foi et sans loi d’aujourd’hui, ils resteront sans foi et sans loi ; mais ils seront hypocrites de religion dans dix ans. » A la rigueur on peut dire cela ; mais pour ce qui est de Philaminte on doit dire qu’il a saisi une mode tellement en ses premiers commencements qu’il a prophétisé à force d’être vigilant observateur.

1741. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Née lentement et s’étant constituée selon ses lois profondes, la famille est un organisme. […] C’est un principe de hiérarchie ecclésiastique, interprété par la loi de séparation » ; voilà tout. […] Alors, les lois de l’histoire avaient mille ennuis. […] Où trouver une règle, une loi ? […] Il ne resta qu’une fantasmagorie inconsistante et bien réglée, à laquelle mon habitude servait de loi.

1742. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Placer les gens, manier l’argent, interpréter la loi, démêler les motifs des hommes, prévoir les altérations de l’opinion publique, être forcé de juger juste, vite et vingt fois par jour, sur des intérêts présents et grands, sous la surveillance du public et l’espionnage des adversaires, voilà les aliments qui ont nourri sa raison et soutenu ses entretiens ; un tel homme pouvait juger et conseiller l’homme ; ses jugements n’étaient pas des amplifications arrangées par un effort de tête, mais des observations contrôlées par l’expérience ; on pouvait l’écouter en des sujets moraux, comme on écoute un physicien en des matières de physique ; on le sentait autorisé et on se sentait instruit. […] Une terre franche, quand elle ne se composerait que de neige et de glace, rend son maître heureux de sa possession et résolu pour sa défense… Je me considère comme un de ceux qui donnent leur consentement à toutes les lois qui passent. Un franc-tenancier, par la vertu de l’élection, n’est éloigné que d’un degré du législateur, et par cette raison doit se lever pour la défense des lois qui sont jusqu’à un certain point son ouvrage917. » Ce sont là tous les sentiments anglais, composés de calcul et d’orgueil, énergiques et austères, et ce portrait s’achève par celui de l’homme marié : « Rien n’est plus agréable au cœur de l’homme que le pouvoir ou la domination, et je me trouve largement partagé à cet égard, à titre de père de famille.

1743. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

La fontaine du Temple aurait bien pu sauter de vingt pieds pour saluer cette source d’espérance et de jeunesse qui glissait rayonnante dans les secs et poudreux canaux de la loi ; les moineaux bavards, nourris dans les crevasses et dans les trous du Temple, auraient pu se taire pour écouter des alouettes imaginaires au moment où passait cette fraîche petite créature ; les branches sombres, qui ne se courbaient jamais que dans leur chétive croissance, auraient pu s’incliner vers elle avec amour, comme vers une sœur, et verser leur bénédiction sur sa gracieuse tête ; les vieilles lettres d’amour enfermées dans les bureaux voisins, au fond d’une boîte de fer, et oubliées parmi les monceaux de papiers de famille où elles s’étaient égarées, auraient pu trembler et s’agiter au souvenir fugitif de leurs anciennes tendresses, quand de son pas léger elle s’approchait d’elles. […] Le roman ainsi conçu est une plaidoirie en faveur du cœur, de l’imagination, de l’enthousiasme et de la nature ; mais il est souvent une plaidoirie contre la société et contre la loi ; nous ne souffrons pas qu’on touche de près ou de loin à la société ni à la loi.

1744. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

N’est-ce pas méconnaître au grand détriment de l’art, cette loi naturelle qui donne d’autant plus de force à l’homme pour supporter le chagrin qu’il a une plus longue route à faire jusqu’à la tombe, ne laissant pleurer l’enfant qu’une heure et l’adolescent qu’un mois ? […] Toutes les entraves que la loi impose encore à la pensée des partis ont cessé d’entourer les œuvres de l’imagination. […] Les chapeaux pointus, les longues barbes, les grands cheveux, poètes, romanciers philosophes, tous les turbulents du parti devinrent les objets ridicules de l’animadversion générale, tandis que quelques têtes empanachées, sans avoir besoin de chercher des trous pour asiles, se virent plus honorées qu’elles n’étaient lorsque, guidant de tumultueuses armées, elles faisaient la loi partout. […] Sainte-Beuve, soumis à la loi commune, voit marcher derrière son mérite un défaut qui lui tient beaucoup trop fidèle compagnie.

1745. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

. —  Dans cet équipage, elle galope chaque nuit — à travers les cerveaux des amants, et ils rêvent d’amour ; —  sur les genoux des courtisans, et ils rêvent aussitôt de révérences ; —  sur les doigts des gens de loi, qui rêvent aussitôt à des honoraires ; —  sur les lèvres des dames, qui rêvent aussitôt à des baisers… —  Parfois elle galope sur le nez d’un courtisan, —  et il rêve qu’il flaire une grâce à obtenir. —  Parfois elle vient avec la queue d’un cochon de dîme, —  et en chatouille le nez d’un curé endormi ; —  là-dessus il rêve d’un autre bénéfice. —  Parfois elle passe sur le cou d’un soldat, —  alors il songe qu’il coupe la gorge à des ennemis ; il rêve de brèches, embuscades, lames espagnoles, de rasades et brocs pleins, profonds de cinq brasses ; puis, tout à coup — elle tambourine à son oreille. […] Elle ne sait rien de toutes les lois des hommes, elle n’y pense pas. […] Il manie partout les passions effrénées qui les fondent, et il ne rencontre nulle part la loi morale qui les retient ; mais en même temps et par la même faculté il change les masques inanimés que les conventions de théâtre fabriquent sur un modèle toujours le même, en figures vivantes qui font illusion. […] Ce monde poétique qui s’agite dans son cerveau ne s’affranchira-t-il jamais des lois du monde réel ? […] Même loi dans le monde organique et dans le monde moral.

1746. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

La luxure l’assaillit ; il eut des concubines en nombre considérable et même il osa, contre la loi canonique et lα décence royale, garder trois épouses à la fois. […] Ils ne s’assemblaient point pour délibérer et voter des lois, mais chacun, sans se soucier de son voisin, gouvernait sa propre famille. […] Mais moi, j’irai avec mon navire et mes matelots chercher à savoir quels mortels habitent cette terre : s’ils sont outrageux, farouches et sans loi, ou bien plutôt hospitaliers et amis des dieux. […] Puis il reprenait : — Certes, une loi qui impose les changements, traverse la nature entière. C’est peut-être à cause de cette loi que Shakespeare introduit des scènes comiques dans ses tragédies.

1747. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Ses fils, ces brillants et dissolus Conti, qui devaient répondre si étrangement à son vœu et aux espérances de leur éducation première, lui firent élever un monument dans l’église Saint-André-des-Arcs avec cette épitaphe où il n’y avait que la vérité : À la gloire de Dieu, et à l’éternelle mémoire d’Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti, qui, détrompée du monde dès l’âge de dix-neuf ans, vendit toutes ses pierreries pour nourrir, durant la famine de 1662, les pauvres de Berri, de Champagne et de Picardie ; pratiqua toutes les austérités que sa santé put souffrir ; demeura veuve à l’âge de vingt-neuf ans, consacra le reste de sa vie à élever en princes chrétiens les princes ses enfants, et à maintenir les lois temporelles et ecclésiastiques dans ses terres ; se réduisit à une dépense très modeste, restitua tous les biens dont l’acquisition lui était suspecte jusqu’à la somme de huit cent mille livres ; distribua toute son épargne aux pauvres dans ses terres et dans toutes les parties du monde, et passa soudainement à l’éternité, après seize ans de persévérance, le 4 février 1672, âgée de trente-cinq ans. […] Pendant son séjour à Rome, le duc de Nivernais fut en correspondance avec Montesquieu au sujet de L’Esprit des lois, qui avait été déféré à la congrégation de l’Index.

1748. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Quant au lien général et aux lois métaphysiques, il ne s’y aventure pas ; il est plus de tact que de doctrine, particulièrement occupé de l’homme civilisé, de l’accident social, et il s’en tient dans ses énoncés à quelques rapprochements pour lui manifestes, sûr, après tout, que les choses justes ne se peuvent jamais contrarier entre elles. […] Ces nombreuses pensées, qui ne se contrariaient jamais parce qu’elles étaient justes, et qui même se rejoignaient à une certaine profondeur dans l’esprit de Mlle de Meulan, composaient pour elle une vue du monde et de la société plutôt qu’un ensemble philosophique sur l’âme et ses lois.

1749. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Il portait un défi personnel aux rois et aux peuples, au-dessus desquels il se plaçait ; il était le grand hors la loi, ex lege, du droit des nations. […] Que la Toscane, pays le plus mûr pour la liberté, parce qu’il a été mûri par les institutions de Léopold Ier, s’affranchisse d’une dynastie qu’elle aime, mais qu’elle suspecte, et se donne les lois de son ancienne république, nous devons regarder avec respect cette résolution spontanée de Florence, et empêcher qu’une intervention autrichienne ne vienne contester ce mouvement de vie dans une terre toujours vivante.

1750. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Les phénomènes de sa pensée, les lois de la civilisation, les phases de ses progrès ou de ses décadences, sont les mystères qu’il a le moins pénétrés. […] Ma conviction est que nous sommes à une de ces grandes époques de reconstruction, de rénovation sociale ; il ne s’agit pas seulement de savoir si le pouvoir passera de telles mains royales dans telles mains populaires ; si ce sera la noblesse, le sacerdoce ou la bourgeoisie qui prendront les rênes des gouvernements nouveaux, si nous nous appellerons empires ou républiques : il s’agit de plus ; il s’agit de décider si l’idée de morale, de religion, de charité évangélique sera substituée à l’idée d’égoïsme dans la politique ; si Dieu dans son acception la plus pratique descendra enfin dans nos lois ; si tous les hommes consentiront à voir enfin dans tous les autres hommes des frères, ou continueront à y voir des ennemis ou des esclaves.

1751. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Deux amants qu’attache l’un à l’autre une passion profonde et légitime, et que va rendre ennemis la loi du devoir filial et de l’honneur domestique ; Rodrigue aimant Chimène, mais forcé de venger l’affront de son père dans le sang du père de sa maîtresse ; Chimène forcée de haïr celui qu’elle aime, et de demander sa mort, qu’elle craint d’obtenir ; Rodrigue, tout plein des grands sentiments qui feront bientôt de lui le héros populaire de l’Espagne ; Chimène, héritière de l’orgueil paternel, fière Castillane, qui veut se battre contre Rodrigue avec l’épée du roi ; ce roi, si plein de sens et d’équité, image de la royauté de Salomon, par sa modération, par sa connaissance des hommes, par sa justice ingénieuse : les deux pères si énergiquement tracés ; le comte, encore dans la force de l’âge, qui a été vaillant à la guerre, mais qui se paie de ses services par le prix qu’il en exige et par les louanges qu’il se donne ; le vieux don Diègue, qui a été autrefois ce qu’est aujourd’hui le comte, mais qui n’en demande pas le prix, et ne s’estime que par l’opinion qu’on a de lui ; le duel de ces deux hommes, si rapide, si funeste, d’où va naître entre les deux amants un autre duel dont les alternatives seront si touchantes ; Rodrigue, après avoir tué le comte, défendant son action devant Chimène, qui n’en peut détester le motif, puisque c’est le même qui l’anime contre Rodrigue ; la piété filiale aux prises avec l’amour ; l’ambition désappointée ; l’idolâtrie de l’honneur domestique ; des épisodes étroitement liés à l’action ; un récit qui nous met sous les yeux le sublime effort de l’Espagne se débarrassant des Maures, d’un pays rejetant ses conquérants : quel sujet ! […] La fatalité, ce grand ressort du théâtre antique, qu’est-ce, au fond, que cette loi de la nature humaine par laquelle certains caractères sont invinciblement entraînés à certaines actions ?

1752. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

MM. d’Indy et Chabrier ; et d’autres avec eux, par les théories et les œuvres Wagnériennes ont appris à répudier la loi du poème à forme fixe ; leur esprit s’est habitué à un développement libre des émotions ; et, en même temps qu’ils s’inspiraient de la forme dramatique Wagnérienne, ils s’inspiraient (justement), de la langue Wagnérienne. […] Sous les nécessités croissantes d’une lutte pour vivre, les peintres ont dû renoncer le souci de l’art, ils ont obéi, comme tous ont fait, à la loi commerciale de l’offre et de la demande ; et, dans ce marché annuel, où la concurrence les presse et leur besoin, ils ne peuvent offrir des créations artistiques, puisque l’art n’est point ce que demande une société démocratique.

1753. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Comment, en effet, aurois-je pu attaquer la personne d’un Ecrivain qui m’étoit inconnu, moi qui me suis fait une loi de ne juger les Auteurs que sur leurs Ecrits, & qui l’ai inviolablement observée à l’égard de tous les autres ? […] Ajoutez qu’en frondant les opinions générales, qu’en parlant sans cesse d’égalité, de liberté de superstition, de loi naturelle, il n’a pas été difficile aux Philosophes d’intéresser à leur gloire l’indocilité, la misanthropie, le libertinage, & de grossir, par d’autres manéges, le nombre de leurs Admirateurs.

1754. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Le président Jeannin, repoussé sur le point essentiel de la négociation, qui était d’assurer la couronne à un prince français, ne se refusa point à entrer dans ce qui lui fut proposé au nom du roi d’Espagne ; il y opposa seulement les difficultés puisées dans la loi salique, les peines qu’on aurait à en triompher, sembla promettre qu’on s’y emploierait, et, sans trop presser l’avenir en cet endroit, il s’attacha en attendant à obtenir les secours d’argent et de troupes, indispensables à l’entretien de la Ligue et de son chef.

1755. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Au Ciel elle a rendu sa vie, Et doucement s’est endormie Sans murmurer contre ses lois.

1756. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Honneur à elle, et à tous ces braves et nets esprits que les dogmes scolastico-religieux et la lettre des textes n’ont point arrêtés dans l’examen de la nature, dans l’inspection du ciel, dans la découverte de ses lois !

1757. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Ils applaudissaient aux talents avec transport ; ils louaient avec passion les grands hommes : leur loi d’exil, leur ostracisme n’est qu’une preuve de la défiance que leur inspirait à eux-mêmes leur penchant à l’enthousiasme.

1758. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Ce que Villon seul avait fait en deux ou trois endroits, d’exprimer les plus intimes réactions de l’individualité au contact de la vie, de mettre par conséquent une sincérité sérieuse au fond de l’œuvre poétique, Ronsard et son école en firent la loi et comme l’essence de la poésie moderne.

1759. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Mais l’histoire n’est pas, pour Sainte-Beuve, le terme ou le but de la critique : il a la prétention d’être un philosophe, un savant ; il cherche des lois générales.

1760. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Joséphin Soulary »

Une autre preuve qu’il est bien de sa province, c’est sa malveillance à l’endroit de Paris : Que Paris nous fasse la loi Par un côté brillant qui frappe, Par un certain… je ne sais quoi, Par une certaine… (aidez-moi, Le mot m’échappe), Je tiens ce point pour éclairci… Eh bien !

1761. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Il commet beaucoup d’autres omissions, dont nous devons le remercier pour nos filles  Près de Mme d’Épinay, Mme d’Houdetot, si plaisante par son ignorance du mal, par son obéissance prolongée aux bonnes lois de nature, par son indulgence que la Révolution ne put même inquiéter, et par le divin enfantillage d’un optimisme sans limites  Et, après cette colombe octogénaire, voici surgir Mme Roland, une fille de Plutarque, une enthousiaste, une envoûtée de la vertu antique, qui, lorsqu’elle écumait le pot chez sa mère, songeait à Philopœmen fendant du bois  Voici trois maîtresses d’école, trois enragées de pédagogie : Mme de Genlis, le type de la directrice de pensionnat pour demoiselles, sentimentale et puérile ; Mme Necker de Saussure, esprit solide et supérieur, d’un sérieux un peu funèbre, le modèle des gouvernantes protestantes ; Mme Guizot, très bonne âme, avec quelque chose d’ineffablement gris, écrivant ce que peut écrire une demoiselle qui, à quarante ans, épouse M. 

1762. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

Et enfin, et surtout, ce que l’on reconnaît, c’est que d’autres poètes ont eu peut-être d’autres qualités, plus d’art et de métier, par exemple, ou plus de passion ; ils ont encore été, ceux-ci, des inventeurs plus originaux ou plus puissants, et ceux-là, des âmes plus singulières ; mais nul, assurément, n’a été plus poète, si, dans la mesure on ce mot de poésie exprime ce qu’il y a de pins élevé dans l’idéal de l’humanité, nul ne l’a réalisé plus pleinement, ou n’en a plus approché, sans effort et sans application, naturellement, naïvement, par le seul effet de son instinct ou de la loi de son être, comme un grand fleuve coule scion sa pente.

1763. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Or si, après, analytiquement, l’œuvre littéraire obéit à une explication sociale, si elle se définit, comme toute chose, résultat et cause, répercussion et action, il ne s’ensuit pas que, avant, synthétiquement, elle ne soit commandée par les lois d’une création tout à fait sui generis, autonome.

1764. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Comme, d’ailleurs, une des idées fondamentales des premiers chrétiens était que la mort de Jésus avait été un sacrifice, remplaçant tous ceux de l’ancienne Loi, la « Cène », qu’on supposait s’être passée une fois pour toutes la veille de la Passion, devint le sacrifice par excellence, l’acte constitutif de la nouvelle alliance, le signe du sang répandu pour le salut de tous 1078.

1765. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

« Que penser, dit-il, d’une créole publique, veuve à l’aumône de ce poète cul-de-jatte (Scarron), et de ce premier de tous les fruits d’un double adultère, rendu à la condition des autres hommes, qui abusent de ce grand roi au point qu’on le voit, et qui ne peuvent se satisfaire d’un groupe de biens, d’honneurs, de grandeurs, si monstrueux et si attaquant de front l’honnêteté publique, toutes les lois et la religion, s’ils attentent encore à la couronne même ?

1766. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Il est sans loi et sans préjugé.

1767. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Ajoutez qu’une certaine paresse aidant, ou, si vous voulez, la loi du moindre effort, je me contenterai bientôt de savoir ce que pensent des auteurs les critiques les plus autorisés, sans jamais lire les auteurs eux-mêmes ; d’abord, parce que — si l’on sait choisir ses critiques — c’est plus court ; ensuite, parce que même les critiques prolixes ont débrouillé la matière et me donnent, par les citations qu’ils font de leur auteur, le meilleur, évidemment, de cet auteur-là, ce qui peut me suffire ; ensuite et surtout parce que, devant, quand je lirai l’auteur après le critique, subir l’influence de celui-ci et lire dans la disposition d’esprit où il m’aura mis ; si je dois, l’auteur lu après le critique, avoir la même impression que le critique seul étant lu, j’épargne du temps en lisant le critique seul.

1768. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

D’autant mieux qu’outre l’obligation indispensable de prier Dieu pour vos ennemis, vous vous êtes fait une loi particulière de prier pour vos confrères. » 13.

1769. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Il n’y a qu’à l’Académie qu’on viole la loi mathématique que « le contenant est toujours plus grand que le contenu » .

1770. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

La première est pratiquée par une foule de paisibles citoyens, à célébration lente et restreinte, ancrés dans un optimisme national atavique qui ne leur permet pas de douter un seul instant de la supériorité de la mère-patrie sur toute nation passée, présente ou future, supériorité pour eux indubitable, inébranlable, indiscutable, historique et légendaire, écrasante, immuable, inscrutable autant qu’un dogme ou qu’une loi de nature existant de toute éternité.

1771. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre II. La relativité complète »

Je veux bien qu’« horloges » et « observateurs » n’aient rien de matériel : par « horloge » on entend simplement ici un enregistrement idéal de l’heure selon des lois ou règles déterminées, et par « observateur » un lecteur idéal de l’heure idéalement enregistrée.

1772. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Que cela ne l’ait nullement empêchée de compter des hommes d’un génie merveilleux ; et, aussi, que dans cette communauté d’esprit général il y ait eu de très grandes inégalités du talent de l’un au génie de l’autre ; et, encore, qu’il y ait eu même des exceptions à cette loi commune, on le sait bien. […] Puis, la loi du sujet le poète nous jette en pleine horreur, mais avec une exagération fantastique qui révèle l’impuissance, et des traces de négligence qui marquent le dégoût, et l’ouvrage devient proprement exécrable. […] L’homme te confie à la loi, Et la nature purifie Ce qui serait impur sans toi. […] Peu soutenu dans sa candidature à la Présidence, mais réélu député de Paris, il siégea à gauche à l’Assemblée législative, se marqua énergiquement comme anti-clérical (Loi sur l’enseignement) et inclina peu à peu vers le groupe socialiste. […] Nous, sans doute, hommes d’humanité moyenne et proche de la bonne loi naturelle.

1773. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Et selon que la mode nouvelle est plus ou moins généralement adoptée, la révolution s’opère plus ou moins vite dans les mœurs, les usages et quelquefois dans les lois. Quelques années après, un nouveau changement de costume (celui des sans-culottes) signala une révolution bien autrement terrible dans les lois et dans les mœurs. […] Toutefois la clause qui excluait du bénéfice de cette loi les personnes ayant pris part à la dernière conspiration, dont le dénoûment avait été la journée du 13 vendémiaire, entretenait de vives inquiétudes dans la nation. […] En mourant, l’infortuné Lavoisier avait légué au monde la science de la chimie ; victime également de la révolution, Bailly avait rendu presque populaire l’astronomie, dont Laplace devait bientôt faire connaître le mécanisme et les lois. […] Entre autres choses qui ne lui étaient pas familières, il ignorait les lois de la perspective, et il lui était impossible de faire la moindre indication, le plus simple croquis d’une figure, sans modèle.

1774. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Il faut le tenir pour une loi. […] La répétition générale de La Loi de l’homme avait été désastreuse. […] Un peuple sans génie est sujet à ma loi ; Je fais peser le joug ; mais c’est surtout sur moi. […] Vous connaissez la loi de théâtre : le bon dévot, le mauvais dévot ; le bon journaliste, le mauvais journaliste ; le mauvais prêtre, soit, mais aussi le bon prêtre. […] Est commerçant qui veut : la loi laisse tout faire ; Sous ce rapport au moins entière liberté.

1775. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Que l’artiste agisse sur le public, et que le public réagisse sur l’artiste, c’est une loi incontestable et irrésistible ; d’ailleurs les faits, terribles témoins, sont faciles à étudier ; on peut constater le désastre. […] Qu’il a appris tout ce qui, ayant été enseigné, pouvait être appris, mais qu’il ne trouvera pas les lois non encore devinées. […] On voit que cette grande loi d’harmonie générale condamne bien des papillotages et bien des crudités, même chez les peintres les plus illustres. […] Plus un tableau est grand, plus la touche doit être large, cela va sans dire ; mais il est bon que les touches ne soient pas matériellement fondues ; elles se fondent naturellement à une distance voulue par la loi sympathique qui les a associées.

1776. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Il est vrai que cette loi souffre bien des exceptions chez les végétaux. […] On pourrait énoncer cette loi : Quand une tendance s’analyse en se développant, chacune des tendances particulières qui naissent ainsi voudrait conserver et développer, de la tendance primitive, tout ce qui n’est pas incompatible avec le travail où elle s’est spécialisée. […] Qu’il nous suffise de dire que l’intelligence est caractérisée par la puissance indéfinie de décomposer selon n’importe quelle loi et de recomposer en n’importe quel système. […] Mais on peut concevoir une recherche orientée dans le même sens que l’art et qui prendrait pour objet la vie en général, de même que la science physique, en suivant jusqu’au bout la direction marquée par la perception extérieure, prolonge en lois générales les faits individuels.

1777. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

L’Ennemi des lois. — 1892. En écrivant l’Ennemi des lois, M.  […] Maurice Barrès ; il faut pardonner cet abrégé disgracieux à qui n’a pas la liberté de retendre, et aller chercher dans l’Ennemi des lois l’agrément d’une haute fantaisie écrite par un subtil écrivain. […] En France, un catholique peut être chef de l’État ; en Angleterre, il y a une loi qui le défend. […] Quelque enchantée que soit l’existence nouvelle, puisqu’elle me distingue de toi, qu’elle m’arrache à loi, ne sera-t-elle pas une déchéance, une douleur ?

1778. (1901) Figures et caractères

Un bas-relief semble là, sculpté au revers d’une table de la loi. […] Elles le possédèrent au point qu’il dédaigna souvent de les asservir, même aux subtiles lois de l’incantation poétique qui les incarne en leur beauté. […] Cette docilité et ce soin sont la loi commune en face de tout aspect dénaturé et de pensée. […] Les institutions et les édifices étaient faits pour durer, mais les pierres ont survécu aux lois, car le temps change davantage les hommes que les choses. […] Une loi mystérieuse veut que tout disparaisse.

1779. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Depuis l’exemple donné par Louis XIV, il n’y a eu que deux conditions honorables pour les écrivains : ou cette dépendance à l’égard du roi, par des libéralités régulières et méritées ; ou l’indépendance absolue, par la faveur du public qui enrichit l’écrivain, et par des lois justes qui l’appellent aux premiers rangs dans l’Etat. […] Quand on sut que le roi se faisait lire les satires et goûtait l’Art poétique, l’approbation d’un souverain, à la fois si judicieux et si obéi, donna aux jugements du satirique la force d’arrêts de justice, aux doctrines du législateur littéraire l’autorité de lois de l’Etat. […] On eût été plus juste envers Boileau, et l’on eût mieux servi la cause des lettres, en reconnaissant là une convenance supérieure, et comme une loi de l’histoire des lettres qui, aux deux époques et dans les deux pays, avait suscité, avec des besoins d’esprit et des mœurs littéraires analogues, deux grands poètes pour les observer, les décrire et les régler, et deux grands princes pour protéger les deux poètes.

1780. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Essayons de la résumer, en un langage rajeuni : Mademoiselle, dit Louise Labé à Clémence, puisque le temps est venu où les sévères lois des hommes n’empêchent plus les femmes de s’appliquer aux sciences et aux arts, il me semble que celles qui en sont capables doivent se mettre à l’œuvre courageusement, afin de montrer aux hommes le tort qu’ils nous faisaient en nous privant du bien et de l’honneur qui pouvaient nous en revenir. […] Et dans sa nostalgie, le regret de la grande patrie ne nuit pas au souvenir de la douceur angevine, tant ces deux amours s’y mêlent naturellement : France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourry longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un aigneau qui sa nourrisse appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois… Puis vient ce sonnet, lu et relu, pieuse offrande à la petite patrie : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son aage ! […] Traçant nos pas selon la destinée On nous promet liberté et plaisir ; Et nous payons l’obstiné desplaisir, Portant la dot sous les lois d’hyménée… Il faut soudain que nous changions l’office Qui nous pouvoit quelque peu façonner, Ou les maris ne nous feront sonner Que l’obéir, le soin et l’avarice. […] C’est un sujet nouveau d’une haine implacable, De voir sur votre sang la peine du coupable, Et les dieux vous en font une éternelle loi, S’ils punissent en lui ce qu’ils ont fait pour moi. […] Voici le sonnet et la petite strophe à propos du portrait de Claudine peint par Sève : Sève, qui peins l’objet dont mon cœur sait la loi, Son pouvoir sans ton art assez loin peut s’étendre ; Laisse en paix l’univers, ne lui va point apprendre Ce qu’il faut ignorer, si l’on veut être soi.

1781. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Protestant et né dans un pays où le divorce est autorisé par la loi civile et par la loi religieuse, il se flatta que la belle Juliette consentirait à faire rompre le mariage qui faisait obstacle à ses vœux, et il lui proposa de l’épouser.

1782. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

L’autorité absolue était leur principe, l’obéissance était leur loi ; bien commander, bien obéir, étaient pour eux la société tout entière. […] III Il n’avait jamais lutté avec la nature ; s’amuser et plaire avait été sa seule loi.

1783. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

C’est quand la tradition s’affaiblit dans la seconde moitié du IIe siècle que les textes portant des noms d’apôtres prennent une autorité décisive et obtiennent force de loi. […] Les lois intimes de la vie, de la marche des produits organiques, de la dégradation des nuances, doivent être à chaque instant consultées ; car ce qu’il s’agit de retrouver ici, ce n’est pas la circonstance matérielle, impossible à contrôler, c’est l’âme même de l’histoire ; ce qu’il faut rechercher, ce n’est pas la petite certitude des minuties, c’est la justesse du sentiment général, la vérité de la couleur.

1784. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

. — Les théories ont parfois de curieuses vicissitudes : un pasteur écossais, Malthus, invente une prétendue loi de population et aussitôt des sociétés de bourgeois honnêtes et modérés se fondent pour propager dans le peuple anglais l’art de ne pas procréer des enfants ; elles échouent ; en France, on assourdit le public de déclamations morales contre le malthusianisme et on le pratique au point d’inquiéter les statisticiens. […] L’amour se proclamait alors la passion maîtresse, celle qui remplacerait toutes les autres et remplirait l’existence : mais cet amour était une passion d’un genre nouveau, que jamais auparavant l’humanité n’avait ressenti : la bourgeoisie révolutionnaire avait tout bouleversé, les lois, les mœurs et les passions.

1785. (1914) Boulevard et coulisses

Car on avait découvert les lois du théâtre et on ne reconnaissait à personne le droit de s’en écarter. […] Au dessert, on entendit dans l’antichambre des bruits de voix sur un ton impératif : « Mandat d’amener… Au nom de la loi !

1786. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

et pourquoi voudrait-on que la jeunesse et la vigueur de l’âme obéissent à des lois que nul n’a droit de leur dicter ?

1787. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Voulant embrasser les Pyrénées dans leur ordonnance et dans leur ensemble, en bien comprendre le système de formation et les lois, Ramond croit devoir les attaquer d’abord par leur centre, du côté de Bagnères-de-Bigorre et de la vallée de Campan ; il pense que s’il monte avant tout au sommet du pic du Midi, il pourra de là, comme du haut d’un observatoire, débrouiller le chaos des montagnes centrales, se fixer sur celles qu’il lui importe de visiter, et se tracer un plan de campagne et d’invasion qui le mettra à même d’asseoir ensuite des comparaisons étendues avec la partie correspondante des Alpes.

1788. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Mme de Maintenon, qui a passé par toutes les conditions et par toutes les épreuves, qui a vu se former et s’évanouir autour d’elle tant d’égarements et de chimères, s’est confirmée de plus en plus dans l’idée qu’il n’y a encore rien de tel que le bon sens dans la vie, mais un bon sens qui ne s’enivre point de lui-même, qui obéit aux lois tracées, et qui connaît ses propres limites.

1789. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

la condition de l’homme de lettres, comme tant d’autres conditions dans notre société, a changé, et probablement changera de plus en plus ; elle est soumise bien autrement qu’elle ne l’a jamais été à ces grandes lois de l’égalité, de l’émulation, de la libre concurrence.

1790. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Imaginez un observateur exact et patient qui, habitant une contrée sujette à de grandes variations de température, consulte deux ou trois fois dans les vingt-quatre heures le baromètre, le thermomètre, l’hygromètre ; qui, pendant plus de vingt ans, note et mesure la quantité d’eau qui tombe chaque semaine, chaque mois ; qui dresse de tout cela des tables météorologiques sur les chiffres desquelles on peut compter : il aura rendu service au savant futur qui en tirera des inductions, des résultats peut-être et des lois.

1791. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

On vécut là-dessus, et les corrections littéraires du chevalier, ajoutées aux suppressions et aux retranchements que Mme de Simiane avait cru devoir faire en vue de la morale et de la société, eurent force de loi.

1792. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Ces exemples ne font pas loi.

1793. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Aïeul dur et serré, père réglé et honnête homme, fils mauvais sujet, c’est l’histoire de bien des familles, c’est presque une loi.

1794. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

M. de Senfft fut avec lui à Berlin, et depuis à Paris, sur un pied d’amitié et de confiance, auquel il dut, en 1809, la satisfaction de soustraire le fils aîné de Mmc la duchesse d’Esclignac, fait prisonnier en Espagne, à la rigueur des lois portées contre les Français pris les armes à la main. » On peut le remarquer, les parfaites liaisons de M. de Senfft à cette époque ne furent jamais qu’avec ceux qui, tout en servant alors la politique de Napoléon, avaient des restes d’ancien régime ou des avant-goûts et des prédispositions de régime futur différent.

1795. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Il suivit de près son maître et se mit en route pour Dresde le 5 février 1810 : « Il quittait, après un séjour de près de quatre ans, nous dit-il, cette France, pays privilégié du Ciel, à tant de titres, où la civilisation, plus ancienne et plus complète qu’ailleurs, a donné aux lois de l’honneur et de la probité cette fixité d’axiomes qui, sans les faire peut-être observer davantage, ne laisse en problème ni en discussion rien de ce qui appartient aux bases des rapports sociaux et du commerce des hommes entre eux ; pays où le langage a une valeur mieux déterminée, où tous les ressorts de la vie sociale ont un jeu lus aisé, ce qui en fait, non comme ailleurs un combat, mais une source de jouissance. » J’aime de temps en temps ces définitions de la France par un étranger ; elles sont un peu solennelles sans doute et ne sont pas assurément celles que nous trouverions nous-mêmes ; nous vivons trop près de nous et trop avec nous pour nous voir sous cet aspect ; le jugement d’un étranger homme d’esprit, qui prend son point de vue du dehors, nous rafraîchit et nous renouvelle à nos propres yeux : cela nous oblige à rentrer en nous-mêmes et nous fait dire après un instant de réflexion : « Sommes-nous donc ainsi ? 

1796. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Après cela, que cette idée se présentât à eux sous les termes de πολιτεία, παιδεία, ou tout autre, je laisse aux savants à le déterminer ; mais je suis certain que les Grecs, par leur brillant, leur éducation, leur art, leur génie actif et persuasif, leur faculté colonisatrice, avaient essentiellement et au plus haut degré le sentiment de cette chose que les modernes appellent civilisation ; ils l’avaient, comme tout ce qu’il leur fut donné d’avoir, d’une manière exquise ; ils en avaient même le sentiment en ce qui est de l’humanité, de la philanthropie : il suffit de se rappeler ce bel article de traité que Gélon imposa aux Carthaginois vaincus, et que Montesquieu a consacré par un chapitre de l’Esprit des Lois.

1797. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

» — « Non, répondit Bailly ; mais je vous ai donné l’exemple de ne jamais désespérer des lois de votre pays. » Il donnait de plus le bien rare exemple, lui, victime de la Révolution, de ne pas la calomnier : « L’orage qui gronde en ce moment, disait-il, ne prouve rien sans doute, et fera tomber bien des feuilles de la forêt ; il arrachera même quelques arbres ; mais il emportera aussi de vieilles immondices, et le sol épuré peut donner des fruits inconnus jusqu’ici. » L’agonie de Bailly était comme épuisée et consacrée dans toutes ses circonstances : elle s’augmente et se couronne de deux ou trois traits sublimes, grâce à M. 

1798. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Je ne l’aimai jamais, et je me reproche d’autant plus de n’avoir pas assez résisté à cette séduction ; je me blâme comme particulier, et encore plus comme législateur, qui croit que les vertus de la liberté sont aussi sévères que ses principes, qu’un peuple régénéré doit reconquérir toute la sévérité de la morale, et que la surveillance de l’Assemblée Nationale doit se porter sur ces excès nuisibles à la société en ce qu’ils contribuent à cette inégalité de fortune que les lois doivent tâcher de prévenir par tous les moyens qui ne blessent pas l’éternel fondement de la justice sociale, le respect de la propriété.

1799. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

« De bonne heure j’ai demandé aux hommes quelle loi il fallait suivre ; quelle félicité on pouvait attendre au milieu d’eux, et à quelle perfection les avaient conduits quarante siècles de travaux : ce qu’ils me répondirent me parut étrange ; ne sachant que penser de tout le mouvement qu’ils se donnent, j’aime mieux livrer mes jours au silence et achever dans une retraite ignorée le songe incompréhensible.

1800. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

La Poésie nouvelle semble avoir suivi la même loi.

1801. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Aux plus savants docteurs je sais faire la loi, Ma grimace vaut mieux que tout leur préambule ; Scaramouche, en effet, n’est pas si ridicule Ni si Scaramouche que moi.

1802. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Là, au bruit du vent et de la mer, l’esprit vibrant de l’écho des orgues sonores, il traduit Denys l’Aréopagite, qui pose les lois de la théologie mystique, et Jean Ruisbrœk l’admirable, qui les applique.

1803. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

On oublie trop souvent qu’une œuvre littéraire n’a pas toujours pour but essentiel de plaire ; qu’elle s’efforce en bien des cas de persuader, de convaincre, de changer les âmes, et, par leur intermédiaire, les mœurs et les lois.

1804. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

  Et si son nom rayonne, à jamais triomphant, C’est qu’il comprit la loi de vivante harmonie : « Sois fier comme un héros et pur comme un enfant. » Fourcaudbv Chronique du mois La Walküre ne sera peut-être pas représentée cette année à Bruxelles, et c’est une histoire qui vaut d’être expliquée.

1805. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

Cela même ne suffirait pas : il faudrait encore que la reine reconnût la nécessité de s’occuper des affaires avec méthode et suite ; il faudrait qu’elle se fit la loi de ne plus accorder une demi-confiance à beaucoup de gens, et qu’elle donnât en revanche sa confiance entière à celui qu’elle aurait choisi pour la seconder.

1806. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Nous approchons d’une époque de vœux et de souhaits ; je ferai le mien : Puissent tous les factieux, tous les agitateurs, tous ceux qui ont passé leur vie à remuer les parlements et les peuples, finir aussi doucement, aussi décemment que le cardinal de Retz, se ranger comme lui sous la loi de la nécessité et du temps, jouer comme lui en vieillissant au whist, au cartésianisme, à la philosophie de leur temps (s’il y a encore de la philosophie), rester ou redevenir parfaitement aimables, causer avec des Sévigné s’ils en rencontrent, et, en écrivant leurs mémoires, les remplir des maximes de leur expérience, les rendre piquants, amusants, instructifs, mais pas tellement entraînants toutefois qu’ils donnent envie après eux de les imiter et de recommencer de plus belle !

1807. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

Il y a un plan et des lois, donc il y a un architecte et un législateur.

1808. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

Par ces faits menus ou longs à décrire, il montre les états d’âme permanents ou passagers de ses personnages, — par ces mains de Gianni travaillant machinalement à déranger les lois de la pesanteur, l’absorption momentanée du saltimbanque cherchant un tour inouï  par ce réglisse : bu dans un verre de Murano, la nature populaire et raffinée de la Faustin.

1809. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

Sa fille et elle marchent comme elles doivent marcher, par un effet des lois de la nature.

1810. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

Le chagrin est peint sur le visage d’un homme vêtu comme le pouvoient être alors chez les juifs les gens de la loi.

1811. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Et dans cet ordre d’idées notons un recueil de lois et de coutumes du pays de Vermandois, composé au xiiie  siècle par le bailli Pierre de Fontaines et qu’il appela Conseils à un ami.

1812. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne Les étapes de la littérature française se succèdent avec une clarté qui permet d’en déduire une loi d’évolution.

1813. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Chacune en sa loi cherche en guerre sa lumière.

1814. (1929) Amiel ou la part du rêve

La plupart des professeurs de l’Académie appartenant au parti vaincu, une loi avait déclaré vacantes toutes les chaires. […] Elles ne sont qu’apparence et se contentent de l’apparence, mais elles réalisent la loi. […] Leur loi est de s’arrondir sous le souffle de l’espérance, et de se tisser en globe avec un grain de vérité, développé en tout sens par la fantaisie et l’illusion. […] Aussi tout son cœur, le dernier été de sa vie, en juillet 1880, s’ouvre-t-il à oie qui vibre dans la Passerine, quand le peuple genevois rejette la loi portant séparation de l’Église de Calvin et de l’État. […] Telle est la loi de la nature naturée.

1815. (1930) Le roman français pp. 1-197

Il s’imposait par l’intermédiaire d’un parlement que, en vertu de lois électorales, cette grande bourgeoisie était à peu près seule à désigner. […] Ne voulant voir que l’homme et la femme physiologiques, les prenant par en bas, ou par le milieu, par leur appareil sexuel, tels des animaux à peine un peu plus compliqués que les autres, « leur hérédité ayant ses lois comme la pesanteur », il les grandit, cependant. […] L’Homme libre, Sous l’œil des Barbares, L’Ennemi des lois, ne sont à y bien regarder qu’un manuel d’exercices spirituels — et passionnés — pour se découvrir lui-même dans cet Univers, de même que l’Imitation veut être le manuel d’exercices spirituels de l’âme qui cherche Dieu à travers elle-même — avec des résultats passionnés assez pareils. […] Peut-être encore que, ainsi qu’on le lui avait enseigné au lycée, c’est chez les inutiles et les grands de la terre, qui ont le temps, qui ne sont point retenus et absorbés par des besognes professionnelles, et se placent au-dessus des lois communes, que le jeu des passions peut régner tout pur. […] Ne prenons donc ce roman que comme la preuve d’une loi littéraire bien simple.

1816. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Le progrès indéfini n’est qu’une qualité de l’Être des êtres ; toute créature est assujettie aux lois de sa création. […] Aucun homme n’échappe à la loi générale ou particulière ; l’argile se brise, mais ne fléchit pas.

1817. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Dans tous les codes des lois, le bannissement perpétuel est considéré comme une des peines les plus sévères ; et le caprice d’un homme inflige en France, en se jouant, ce que des juges consciencieux n’imposent qu’à regret aux criminels ! […] J’invoquai plusieurs fois, dans cette anxiété, la mémoire de mon père, de cet homme, le Fénelon de la politique, dont le génie était en tout l’opposé de celui de Bonaparte ; et il en avait du génie, car il en faut au moins autant pour se mettre en harmonie avec le ciel que pour évoquer à soi tous les moyens déchaînés par l’absence des lois divines et humaines.

1818. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

L’histoire, qui est le registre de naissance et de mort de ces civilisations, nous les montre partout naissant, croissant, dépérissant, mourant avec les dieux, les cultes, les lois, les mœurs, les langues, les empires qu’elles ont fondés pour un moment ici ou là dans leur passage sur ce globe. […] La vie, quelle qu’elle soit, est trop sainte pour en faire ce jouet et ce mépris que notre incomplète civilisation nous permet d’en faire impunément devant les lois, mais que le Créateur ne nous permettra pas d’avoir fait impunément devant sa justice. » De ce jour je n’ai plus tué.

1819. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Le Moyen Âge (842-1498) [Discours] I « J’ai eu l’occasion — a dit quelque part un historien philosophe — d’étudier les institutions politiques du Moyen Âge en France, en Angleterre et en Allemagne ; et, à mesure que j’avançais dans ce travail, j’étais rempli d’étonnement en voyant la prodigieuse similitude qui se rencontre en toutes ces lois ; et j’admirais comment des peuples si différents et si peu mêlés entre eux avaient pu s’en donner de si semblables. » [Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution, livre I, chap.  […] Les philologues nous enseignent que la langue de Joinville et de Guillaume de Lorris, — la langue de la Vie de saint Louis et de la première partie du Roman de la Rose, — moins riche assurément, moins colorée, moins souple, moins subtile et moins raffinée que la nôtre, était cependant, en un certain sens, plus voisine de sa perfection, comme étant plus logique ; et ils entendent par là plus conforme aux lois de l’évolution organique des langues.

1820. (1739) Vie de Molière

L’un1 en traitant sérieusement de nos lois, appelle un exploit, un compliment timbré. […] Depuis lui, le théâtre français s’est soutenu, et même a été asservi à des lois de décence plus rigoureuses que du temps de Molière.

1821. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Tout en admirant nos grands écrivains, il ne les imite donc pas le moins du monde : placé hors du cercle régulier et, pour ainsi dire, national, de leur influence, il ne trouve pas qu’il y ait révolte à ne pas les suivre, même dans les formes générales qu’ils ont établies et qui font loi en France ; il n’est pas né leur sujet.

1822. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Certes, Montesquieu devenu l’auteur de L’Esprit des lois aurait ratifié et signé cette critique adressée au jeune auteur des Lettres persanes.

1823. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — I. » pp. 381-397

Malgré les découvertes et les exhumations qu’on n’a cessé de faire dans cette étude de notre Moyen Âge, malgré les publications nombreuses dont il a été l’objet depuis quelques années, on peut dire encore avec l’ancien bénédictin don Brial et avec Daunou qu’à part quelques écrits de petite dimension, quelques textes de lois, quelques sermons, et sans parler des traductions de livres sacrés, la relation de Villehardouin est le premier ouvrage original étendu qu’on ait en prose française.

1824. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Pour moi, qui ne puis que rêver à ces choses, je me figurerais volontiers une double statue d’Arago : l’une de lui jeune, dans la beauté de son ardeur et dans son plus mâle essor, voué à la pure science, à la mesure du globe, à la découverte des espaces célestes et des lois de la lumière, tel qu’il pouvait être à vingt et un ans dans ses veilles sereines sur le plateau du Desierto de las Palmas.

1825. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Il paraît que Bailly n’était point du tout un aveugle et qu’il s’acquitta de son entreprise de manière à perfectionner sur un point la science newtonienne, à faire rentrer sous la loi universelle de l’attraction une province restée jusque-là assez rebelle.

1826. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

C’est une loi en effet : chez les nations qui n’avaient pas l’imprimerie, sous les gouvernements qui n’avaient pas leur Moniteur, il arrivait très vite que les personnages glorieux qui avaient frappé l’imagination des peuples et remué le monde, livrés au courant de la tradition et au hasard des récits sans fin, se dénaturaient et devenaient des types purement poétiques.

1827. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Celui-ci, attaqué par le gazetier janséniste au sujet de L’Esprit des lois, avait cru devoir répondre par une brochure qui réussit ; « Malgré cet exemple, disait Buffon, également attaqué, et par le même gazetier, je crois que j’agirai différemment et que je ne répondrai pas un seul mot.

1828. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Il dit qu’il est le plus malheureux des hommes, qu’il est décidé à quitter son pays, c’est-à-dire à venir passer le prochain hiver en Angleterre, qu’il ne peut supporter la morgue de l’aristocratie et l’orgueil, armé des lois ; bref, dans l’expression de son ennui et de sa confusion d’esprit, il va jusqu’à parler de pistolet et de courage, et le tout sans ombre de raison précise à l’appui.

1829. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Qu’est-ce qui vaut mieux en principe, pour un peuple, de se gouverner soi-même par des représentants directement élus et selon les lois de la raison et d’une opinion publique éclairée et mûrie par la discussion, de telle sorte que le bon sens triomphe invariablement après que tous auront été persuadés, ou d’être gouverné par un seul, même le plus habile ?

1830. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Les lois qui président aux transmissions héréditaires sont à peine entrevues, bien loin d’être de tout point éclaircies ; le seront-elles jamais ?

1831. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Je le suppose sur le trône et vivant son cours de nature : vingt ans s’écoulent ; la génération dont est Diderot s’élève et grandit, et l’on est en présence de cette armée de jeunes savants désœuvrés et travailleurs, qui, à chaque recommandation, à chaque sommation de se disperser et de se ranger, répondent et s’écrient par la bouche ardente de leur chef : « Je ne veux rien être dans la société ; je ne veux être ni homme en place, ni médecin, ni homme de loi… je ne veux être que le serviteur et l’artisan de l’intelligence humaine ! 

1832. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

Une seule loi avait été cependant retranchée de la règle commune : Camaldules volontaires et temporaires, ils s’étaient réservé le droit illimité de la parole.

1833. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Ce qui caractérise le Discours de la montagne et les autres paroles et paraboles de Jésus, ce n’est pas cette charité qui se rapporte uniquement à l’équité et à la stricte justice et à laquelle on arrive avec un cœur sain et un esprit droit, c’est quelque chose d’inconnu à la chair et au sang et à la seule raison, c’est une sorte d’ivresse innocente et pure, échappant à la règle et supérieure à la loi, saintement imprévoyante, étrangère à tout calcul, à toute prévision positive, confiante sans réserve en Celui qui voit et qui sait tout, et comptant, pour récompense dernière, sur l’avènement de ce royaume de Dieu dont les promesses ne sauraient manquer : « Et moi je vous dis de ne point résister au mal que l’on veut vous faire : mais si quelqu’un vous a frappé sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre.

1834. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

vous n’avez pu échapper à cette loi ; il ne suffit pas d’exploits brillants et d’un jour, il faut une bonne conduite continue.

1835. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Viollet-Le-Duc comme un adversaire et un ennemi, ont eu un art à part et, selon lui, incomparable, un talent unique, délié, fin, composé d’instinct et de réflexion, qui les a conduits dans tout ce qu’ils ont fait à choisir, à corriger, à rectifier, à épurer ; à s’approprier les emprunts mêmes, à les convertir, à les transformer ; à trouver l’expression la plus noble, la plus élégante ; à deviner, par la perfection des sens, des combinaisons de lignes que l’expérience a converties plus tard en lois de stabilité.

1836. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Les notes écrites par ces plumes modestes et ignorées se revêtaient souvent ensuite des plus illustres signatures et faisaient loi.

1837. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Le poëte vieillissant a mis ses goûts à la raison ; il s’efforce d’accepter la loi du temps, de s’y soumettre sans murmure ; lui si fier de sa chevelure de jais, si épris dans sa jeunesse de la beauté réelle et sensuelle, il en est venu aux délicatesses morales, aux subtilités mortifiées ; il célèbre, il a l’air d’aimer les cheveux blancs ; il dira, par exemple : L’AMOUR PUR.

1838. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Je lis de lui, à cette date, une excellente brochure au sujet de la Proposition du marquis Barthélémy contre la loi des élections.

1839. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

Renan (dans la séance du 29 mars 1867), et, l’année d’après (le 7 mai 1868), à propos de son discours sur la loi de la presse, prouve bien que le Sénat (si j’en excepte M. de La Guéronnière) ne s’intéressait que pour les étouffer à ces questions de livres et de journaux.

1840. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

De race à race et dans les grands mouvements de migration et de conquête, la guerre fut la loi suprême.

1841. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Brutus est la victime et meurt avec sa foi ; César est le tyran et fait vivre sa loi.

1842. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

Moheau, à qui Lavoisier s’en réfère dans son rapport de 1791, n’en sait pas davantage (Recherches sur la population de la France, 1778, 105) ; Lavoisier dit 83 000 individus, et le marquis de Bouillé (Mémoires, 50) 80 000 familles, tous deux sans aucune preuve  J’ai relevé, dans le Catalogue nominatif des gentilshommes en 1789, par Laroque et Barthélemy, le nombre des nobles qui ont voté, directement ou par procuration, aux élections de 1789, en Provence, Languedoc, Lyonnais, Forez, Beaujolais, Touraine, Normandie, Ile-de-France ; ce nombre est de 9 167  D’après le recensement de 1790 donné par Arthur Young dans ses Voyages en France, le nombre des habitants de ces provinces est de 7 757 000, ce qui, par proportion, donne un peu plus de 30 000 nobles votants parmi les 26 millions d’habitants de la France  En étudiant la loi, et en dépouillant les listes, on voit que chacun de ces nobles représente un peu moins d’une famille, puisque le fils d’un propriétaire de fief vote s’il a vingt-cinq ans ; je ne crois donc pas qu’on se trompe beaucoup en évaluant à 26 000 ou 28 000 le nombre des familles nobles, ce qui, à raison de 5 personnes par famille, donne 130 000 ou 140 000 nobles  La France en 1789 ayant 27 000 lieues carrées et 26 millions d’habitants, on peut compter une famille noble par lieue carrée et par 1 000 habitants.

1843. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Négation de la métaphysique, souveraineté des lois physiques, déterminisme, évolution, progrès, nécessité et efficacité de l’expérience, réduction de la conscience morale à une disposition organique héréditaire que modifient les habitudes et les sensations, en théorie poursuite de la jouissance, en pratique accomplissement du bien : voilà les principales idées que met en lumière la forte unité du fameux livre de d’Holbach.

1844. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

Sous l’œil des barbares, l’Homme libre, le Jardin de Bérénice, trois romans idéologiques, sur ce titre commun : le Culte du moi, 3 vol. in-18, 1888-1891 ; l’Ennemi des lois, 1 vol. in-18 ; Huit Jours chez M. 

1845. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Il n’y a pas de loi universelle des actes et des sentiments humains : dès lors on est bien sûr que toute maxime trouvera son application dans la réalité, car elle constatera forcément ou ce qui arrive presque toujours ou ce qui arrive quelquefois : si elle ne vise pas la règle, elle visera l’exception.

1846. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

La majorité des quarante académiciens s’offre impeccable, de style correct, d’idées moyennes, d’opinions orthodoxes, de respect aux lois, et de soumission aux religions courantes.

1847. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Il n’est point de crime qui soit oublié dans la distribution des supplices que le poëte rencontre d’un cercle à l’autre : souvent une enceinte est partagée en différents donjons ; mais toujours avec une telle suite dans la gradation des crimes et des peines, que Montesquieu n’a pas trouvé d’autres divisions pour son Esprit des lois.

1848. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

L’insulte sanglante qu’il reçut un soir du chevalier de Rohan, et la protection qui couvrit ce misérable, l’impuissance où se vit tout à coup l’homme de cœur outragé de laver son affront, ces iniquités sociales qu’on ne juge bien que quand on les a senties, l’avertirent que l’esprit pourtant n’était pas tout en France, et qu’il y avait un pouvoir despotique qui mettait quelques privilégiés au-dessus des lois, au-dessus même de l’opinion.

1849. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Les interruptions, les repos, les sections, ne devraient être d’usage que quand on traite des sujets différents, ou lorsque, ayant à parler de choses grandes, épineuses et disparates, la marche du génie se trouve interrompue par la multiplicité des obstacles, et contrainte par la nécessité des circonstances : autrement le grand nombre de divisions, loin de rendre un ouvrage plus solide, en détruit l’assemblage ; le livre paraît plus clair aux yeux, mais le dessein de l’auteur demeure obscur… Et il continue sa critique, ayant en vue L’Esprit des lois de Montesquieu, ce livre excellent par le fond, mais tout morcelé, où l’illustre auteur, fatigué avant le terme, ne put inspirer tout son souffle et organiser en quelque sorte toute sa matière.

1850. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Nourrie à une politique toute de cour et toute personnelle, on lui fit signer à Fontainebleau, lors de son mariage (1558), une donation secrète de l’Écosse aux rois de France, vers le même temps où elle adhérait publiquement aux conditions que les commissaires arrivés d’Écosse mettaient à ce mariage, et où elle leur promettait de conserver l’intégrité, les lois et les libertés de son royaume natal.

1851. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

« Nous sommes les représentants du droit, de la justice, de la vérité et de la légitimité sociale ; vous, au contraire, enfants de la Révolution, vous êtes des usurpateurs et des hommes du fait. » Cela nous faisait sourire, car nous raisonnions sur ce grand fait révolutionnaire, nous montrions qu’il avait été provoqué, justifié en partie, qu’il avait ses raisons d’être ; et les plus fortes têtes d’entre nous poussaient cette logique des événements jusqu’à établir par maximes une sorte de loi et de fatalité historique inévitable.

1852. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Au moment où il conçut l’idée de son ouvrage, l’abbé Barthélemy avait lu ses anciens auteurs ; il les relut alors plume en main, « marquant sur des cartes tous les traits qui pouvaient éclaircir la nature des gouvernements, les mœurs et les lois des peuples, les opinions des philosophes ».

1853. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

N’est-ce pas la loi des lumières divergeantes ?

1854. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Il ne pouvait pas être un succès uni comme le plat de la main, facile à enlever comme un ballon dans lequel il n’y a personne, fluant, sans rencontrer d’obstacle, comme une inondation de bêtise satisfaite rappelant, par exemple, le grand succès de feu Ponsard, dont la Lucrèce fut d’abord un succès de lecture dans je ne sais plus quel salon et qui devint célèbre du soir au matin, tant cet adorable médiocre de Ponsard était délicieusement en accord parfait avec la médiocrité universelle, qui décide de tout dans un pays où la majorité fait loi.

1855. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Pour toutes ces raisons, qui sont des lois dans la logique inflexible de nos organisations, Gustave Droz aime son enfant énergiquement, je n’en doute pas !

1856. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Puis, à part ce souffle méridional, nous savons combien, par l’esprit de secte et de méditation, par la controverse et la lecture de la Bible, l’Orient a possédé l’imagination anglaise, mais tout cela, sous une première loi de formation du langage et des mœurs, très marquée dans le type anglais.

1857. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Ainsi parlent tous ces esprits impatients du joug et de la contrainte ; ainsi se révoltent, à chaque mot qui les presse, ces grands inventeurs de chefs-d’œuvre ; ainsi, les patriotes de la poésie et des beaux-arts, les saltimbanques de la chose écrite, les maladroits, les médiocres, les éreintés, les impuissants, les inconnus, qui voudraient être célèbres en vingt-quatre heures, les esprits fanfarons et stériles, les diseurs de quolibets, de proverbes et d’équivoques, les braves gens qui vivent des lettres ou du théâtre, et qui se figurent qu’ils exercent un métier comme tout autre métier, régulier, patenté, accepté, régi par des lois, par des ordonnances, par des maîtrises, imaginent d’échapper, par l’injure, à cette loi de la critique universelle qui permet à quelques-uns de formuler l’arrêt de la foule, à condition que si la foule se trompe, elle soit blâmée et raillée et censurée à son tour ! […] C’est la loi de l’art d’écrire. […] À peine arrivé, Alceste n’a rien de plus pressé que de s’emporter contre les hommes et contre les lois ; c’est à peu près la même scène que la première scène du Misanthrope, avec cette différence, cependant, qu’Alceste, dans la comédie de Fabre, se met en fureur, à peine arrivé, et sans se donner le temps de dire bonjour à son amie Éliante. […] S’il vous plaît aussi, vous remarquerez la belle tirade d’Éliante : L’amour pour l’ordinaire est peu fait à ces lois.

1858. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

On a dit plaisamment qu’une faute de français, un cuir d’un membre du Comité de salut public qu’il rencontra, le fit s’écrier : « Décidément on ne peut plus habiter ce pays-ci. » On a raconté non moins plaisamment37 que l’abbé de Cournand, alors son ami, et qui depuis crut lui jouer un mauvais tour en retraduisant les Géorgiques, étant de garde aux Tuileries, reconnut le poëte qui se promenait malgré sa mise en arrestation au logis, qu’il fit mine de le vouloir reconduire chez lui au nom de la loi, et que depuis lors Delille avait peur de la garde nationale et de l’abbé de Cournand. […] On aime pourtant à se souvenir des jolis vers à mademoiselle de B., âgée de huit jours, qui remontent à 1769 : ………………………………… Tous les êtres naissants ont un charme secret : Telle est la loi de la nature.

1859. (1929) Dialogues critiques

Pierre Mais certaines lois votées par la majorité de la nation peuvent déplaire à certaines provinces en particulier. […] Mais on n’échappe à l’anarchie qu’en acceptant la loi générale.

1860. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Séduit par la vaine gloire que la poésie promet à ceux qui la cultivent, vous avez renoncé aux solides honneurs que procure la science des lois. […] Rienzi promulgua des décrets de réforme des lois et des mœurs qui firent l’admiration de l’Italie.

1861. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

On conçoit quelle mélancolie incurable devait être le fond des pensées de ces quatre ou cinq solitaires, riches de passé, dénués d’avenir ; condamnés à languir dans ce petit domaine, ou à être submergés par la loi de la société en sortant. […] Il en a besoin ; ce besoin, qui ne justifie pas l’homme, justifie la bête, qui n’a pas reçu de loi supérieure à l’instinct.

1862. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Serait-ce, me disais-je, une prévoyance, une loi de la nature, pour conserver les œufs frais jusqu’à la fin ? […] J’ai su que, depuis, la loi avait défendu de séparer ainsi les esclaves d’une même famille sans leur consentement.

1863. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

C’est lui qui voulut que les juges, les légistes et les plaideurs connussent les lois. […] La Bible Guyot est une satire de toutes les classes de la société, y compris les légistes ou les hommes de loi, et les fisiciens ou médecins.

1864. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

La mode, comme toute chose au monde, obéit à des lois ; et elle est, à n’en pas douter, pour qui sait l’interpréter, une grande révélatrice de l’esprit d’un peuple à un moment donné. […] Pendant les dernières années de Louis XIV, sous la domination dévote de Mme de Maintenon, il existe encore des lois somptuaires destinées à réduire les dépenses de toilette.

1865. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Alors, un moment, c’est une suspension de respiration qui retient tous les souffles, puis, la mort, cela court, dans un murmure tout bas, sur toutes les lèvres… Dans la surprise sinistre et inattendue de ce « oui » sans circonstances atténuantes, il semble qu’il passe le froid d’une grande terreur, et l’immense frisson de tout le cœur d’une foule, remontant au tribunal, donne à ces froids exécuteurs de la Loi, le contre-coup de l’émoi humain du public. […] Claude Bernard, de son côté, aurait annoncé qu’avec cent ans de science physiologique, on pourrait faire la loi organique, la création humaine, en concurrence avec le Créateur.

1866. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

En analysant la manière dont il figure ses personnages, nous avons détruit ce qui nous semble être la loi suprême de la personation littéraire qui serait le maintien d’un équilibre délicat entre ce qu’il y a de constant, de personnel dans chaque caractère, et ce qu’il subit de variations au cours des circonstances, du temps. […] Les nations en viennent ainsi à n’exister que par leurs lois.

1867. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

C’est une dure loi, mais une loi suprême, Vieille comme le monde et la fatalité, Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême, Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté.

1868. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Dans tous ces poèmes, la grande loi littéraire de l’unité de sujet, qui est en même temps la condition absolue de l’intérêt, est rigoureusement observée. […] « Avec un soupir de tendre compassion », dit-il, « elle abaissa ses regards sur moi avec ce visage d’une mère qui se penche sur son petit enfant en délire. » Elle lui explique, dans un admirable langage, les lois de l’ordre matériel et de l’ordre moral.

1869. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Ou si vous l’aimez mieux, imaginez, dans un pais où il y auroit une loi absurde qui défendroit d’écrire sur la finance, au bout d’un pont, un charlatan ayant derrière lui, au bout d’une perche, une pancarte où on liroit, de par le roi et Mr le controlleur général et devant lui une petite table avec des gobelets entre deux flambeaux tandis qu’un grand nombre de spectateurs s’amusent à lui voir faire ses tours, il soufle les bougies, et au même instant tous les spectateurs mettent leurs mains sur leurs poches. […] Et honni soit le ministre qui s’aviserait au centre d’un sol immense et fécond de créer des lois somptuaires, d’anéantir le luxe subsistant, au lieu d’en susciter un autre des entrailles de la terre.

1870. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

Il ne cédait pas à une tempête de sédition ; il restait lui-même, et ce que la constitution de l’État l’obligeait d’être, car la loi salique n’était plus qu’un vieux texte invoqué par le pédantisme des Parlements. […] L’un est le feu, l’autre est la glace ; mais, comme le froid, à force d’être intense, finit par brûler comme la flamme, suivant la loi qui veut que les extrêmes se touchent et confluent, il s’est trouvé que Luther et Calvin, avec leurs organisations contraires, ont développé un mal confluent dans l’intelligence humaine et dépravé, à la même profondeur, les générations.

1871. (1903) La renaissance classique pp. -

Ils ne se rendaient pas compte que ni les sociétés ni les individus ne se gouvernent d’après des principes abstraits, mais d’après des lois identiques à celles de la biologie ; que le moindre de ces individus est un organisme infiniment complexe, où se retrouvent pourtant les instincts vitaux d’ordre et d’harmonie qui font la dignité des créatures supérieures ; qu’un portefaix, comme un membre de l’Institut, a son intelligence, sa morale, voire sa philosophie et son esthétique, lesquelles dérivent des conditions de son être et de son état, et qu’il est absurde de nier chez lui les manifestations d’une mentalité qui n’est pas la nôtre, comme il serait puéril de vouloir lui en imposer une qui ne serait pas la sienne ? […] Le grand homme est celui qui ne relève de personne et qui est à lui-même sa loi tout entière.

1872. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

C’est Mézeray qui, dans son Abrégé chronologique, à la suite de l’article de Hugues Capet, a dit que « le royaume de France a été tenu, plus de trois cents ans durant, selon les lois des fiefs, se gouvernant comme un grand fief plutôt que comme une monarchie ». — « Tout ce qu’on a rabâché depuis sur les temps féodaux n’est que le commentaire de cet aperçu de génie », a dit M. de Chateaubriand, qui a prononcé sur Mézeray quelques paroles décisives.

1873. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Une lettre piquante adressée à son ancien ami Ségur qui avait donné quelque adhésion aux premiers actes de la Révolution, nous montre le prince de Ligne à la date d’octobre 1790, dans le premier instant de son irritation et de sa colère : La Grèce avait des sages, dit-il, mais ils n’étaient que sept ; vous en avez douze cents à dix-huit francs par jour, … sans mission que d’eux-mêmes, … sans connaissance des pays étrangers, sans plan général, … sans l’Océan qui peut, dans un pays dont il fait le tour, protéger les faiseurs de phrases et de lois… Messieurs les beaux esprits, d’ailleurs très estimables, ont bien peu de talent pour former leurs semblables.

1874. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Qui l’eût voulu retenir y eût perdu sa peine : « Car lors étoit tel mon vouloir que Plaisance étoit ma loi. » Nous connaissons La Fontaine et ses aveux.

1875. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru, dans un écrit ou document sous forme de tableaux, intitulé Notions statistiques sur la librairie, pour servir à la discussion des lois sur la presse (1827), croyait pouvoir établir, par le chiffre comparé des publications et par la nature des livres produits de 1811 à 1825, qu’il n’y avait nul péril imminent ou même lointain ni pour l’État ni pour la moralité et la raison publique.

1876. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Elle la regarde apparemment comme un tribunal tyrannique qui ne laisse pas la liberté des jugements en matière d’ouvrages d’esprit ; elle croit que l’admiration religieuse des anciens en est une loi fondamentale, et qu’en y entrant on lui prête serment de fidélité à cet égard.

1877. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Il y a cinquante-deux ans que le dimanche 28 germinal an X (18 avril 1802), jour de Pâques, Le Moniteur publiait à la fois l’annonce de la ratification du traité de paix signé entre la France et l’Angleterre, la proclamation du Premier consul déclarant l’heureuse conclusion du Concordat devenu loi de l’État ; et, ce même jour où l’église de Notre-Dame se rouvrait à la solennité du culte par un Te Deum d’action de grâces, Le Moniteur insérait un article de Fontanes sur le Génie du christianisme qui venait de paraître et qui inaugurait sous de si brillants auspices la littérature du xixe  siècle.

1878. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Dans son Histoire, d’Aubigné affecte de ne vouloir qu’exposer et raconter, et de ne point porter de jugements ; il s’impose la loi de ne donner louange ni blâme : il lui suffit de faire parler les choses.

1879. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Raphaël a pour loi et pour règle secrète un caractère suprême d’unité et d’adorable fusion ; il tient moins, en un mot, à frapper fort qu’à toucher divinement.

1880. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

La Rochefoucauld échappe à cette loi presque inévitable, et, dans ces matières délicates et subtiles, lui qui n’avait pas lu les anciens et qui les ignorait, n’obéissant qu’aux lumières directes de son esprit et à l’excellence de son goût, il a, aux endroits où il est bon, retrouvé, soit dans l’expression, soit dans l’idée même, une sorte de grandeur.

1881. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

Il ne paraît jamais avoir connu une première discipline bien sévère : il avait été élevé au collège des jésuites à Mâcon, puis à Paris ; son père, qui voulait faire de lui son successeur dans la magistrature, et qui l’obligea d’étudier les lois, le laissait en attendant se livrer aux amusements de son âge, aux muses légères, à la poésie galante et de compliment.

1882. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

On voit quel rôle jouait en ce temps-là l’envie, « ce vice lâche en soi, et néanmoins assez connu parmi les hommes », qui fait que « souvent on se fâche plus du bien et des honneurs que le compagnon possède que de ce qu’on n’en jouit pas soi-même », vice d’autrefois et qui semble presque supprimé aujourd’hui, tant nos beaux esprits et nos éloquents parleurs se sont fait une loi et une habitude (à laquelle ils ont peut-être fini par croire) de complimenter à outrance, d’encenser en plein nez la nature humaine.

1883. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Telle me semble avoir été d’ordinaire, et du plus au moins, la loi des générations dans ces familles, qu’on est accoutumé à louer uniformément et en bloc, sur l’étiquette.

1884. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Ainsi, la Chambre des pairs s’oppose-t-elle à la loi du sacrilège, telle que la proposait le ministère et telle que la voudrait Lamennais, celui-ci écrit à M. de Coriolis (16 février 1825) : « Je trouve que la Chambre des pairs va chaque jour se surpassant elle-même ; on ne sait où elle s’arrêtera… Imaginez, monsieur le marquis, quatre cents… je ne sais que dire, le mot me manque pour désigner cette espèce d’êtres, — qui écoutent gravement des choses de cette force et délibèrent, etc., etc. » La Chambre des députés, vouée pourtant à l’esprit de réaction, mais qui ne va pas assez vite à son gré, n’est pas mieux traitée par lui.

1885. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Elle en fait quelque chose d’essentiellement à part et qui ne ressemble pas à ce que le commun des gens entend sous ce nom : car se résigner, après tout, n’est pas si rare ni si difficile, et il n’y a pas tant de mystère ; tous les hommes y viennent plus ou moins quand la nécessité est là ; mais Mme Swetchine se méfie de ce qui est trop simple et trop commun : « Ce qui me gâte un peu la résignation, avait-elle dit, c’est de la voir si conforme aux lois du bon sens : j’aimerais encore un peu plus de surnaturel dans l’exercice de ma plus chère vertu. » En conséquence elle s’est appliquée à y introduire le plus de surnaturel possible, et elle y a réussi.

1886. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Œuvres complètes d’Hyppolyte Rigault avec notice de M. Saint-Marc Girardin. »

Rigault répond aux uns et aux autres : il montre qu’on ne touche pas dans les classes à l’épicurisme d’Horace sans y mettre le correctif moral, et qu’on ne se rencontre pas face à face avec les Gracques sans avertir du danger des lois agraires : « On semble se persuader, dit-il, que nous n’admirons l’Antiquité qu’en ne la jugeant pas, et qu’à peine nous mettons le pied sur les ruines de Rome, nos habits deviennent des tuniques.

1887. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

L’ancienne Académie française a si bien changé qu’elle a péri en 1792, et la nouvelle date de l’an III et de la loi qui déclare qu’il y aura pour toute la République « un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences. » L’organisation de l’Institut vint ensuite en l’an IV et eut à subir depuis diverses modifications, notamment sous le Consulat (1803).

1888. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poëme des champs par M. Calemard de Lafayette. »

Pour revenir à moi, je vous dirai que j’aime Dans le champ du sonnet à me parquer moi-même, A lier mon esprit sous son austère loi.

1889. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Mme d’Albany : « Je souffre au dedans de moi de la seule pensée que les Français n’auront leurs propres lois, une liberté, un gouvernement à eux, que sous le bon plaisir des étrangers ; ou que leur défaite est un anéantissement total, qui les laisse à la merci de leurs ennemis, quelque généreux qu’ils soient.

1890. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Et c’était moins encore à Béranger personnellement qu’il s’en prenait ce jour-là qu’à la veine de l’esprit français qu’on vient de voir, à cette littérature, « essentiellement roturière, narquoise, spirituelle », qu’il avait déjà qualifiée d’immorale à propos de la farce de Patelin et qu’il n’accepte pas même dans les masques grimaçants, si chauds et colorés, de notre grand Molière ; il faisait le procès à cet esprit de goguette et de malice du bon vieux temps, un peu frelaté et sophistiqué du nôtre, mais survivant encore, et qui n’est jamais près de finir ; au bon sens grivois qui profane tout, qui réduit tout à sa moindre valeur, et qui ne se sauve de tous les fanatismes, de tous les doctrinarismes comme de toutes les préciosités, qu’aux dépens du respect et de l’idéal, et en préconisant la bonne loi naturelle, comprise en trois mots, le vin, les femmes et la chanson.

1891. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Les choses justes elles-mêmes ont besoin d’être rafraîchies de temps à autre, d’être renouvelées et retournées ; c’est la loi, c’est la marche.

1892. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Moland, c’est cette même arrière-pensée de miséricorde, terminant la sentence divine qui-a-inspiré plus tard à Milton de faire descendre, pour juger l’homme déchu, non le Père, mais le Fils, le futur Rédempteur en personne, le « doux juge et intercesseur à la fois », venant porter la sentence avec une colère tranquille « plus fraîche que la brise du soir » ; et même temps qu’il condamnait les coupables en vertu de la loi de justice, les revêtant incontinent, corps et âme, dans leur nudité, les aidant en ami, et faisant auprès d’eux, par avance, l’office du bon serviteur, de celui qui lavera un jour les pieds de ses disciples : admirable et bien aimable anticipation du rachat évangélique et des promesses du salut !

1893. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Le roi approuva donc le retranchement des temples et la réduction à cinq. » Foucault ne dit point s’il avertît le roi de cette ruse et de cette arrière-pensée insidieuse qui consistait, en réduisant les temples de la province de vingt à cinq, à ne désigner tout exprès, comme devant subsister, que ceux qui, par suite de contraventions déjà connues de lui, allaient tomber le lendemain sous le coup de la loi et être eux-mêmes démolis.

1894. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Flaubert met complètement de côté et considère comme non avenu le célèbre chapitre de Montesquieu dans l’Esprit des Lois : « Le plus beau traité de paix dont l’histoire ait parlé, est, je crois, celui que Gélon fit avec les Carthaginois.

1895. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Dans son mélange de rêverie et d’épreuve, de réalité et de chimère, il songeait par moments à la Corse dont Rousseau était censé faire la Constitution et qui semblait sur le point de se régénérer : « En un mot, cher ami, je cherche un pays où je n’entende point le peuple se plaindre du gouvernement, où l’on puisse parler avec plaisir et des lois et de leur exécution, où l’étranger n’ait rien à craindre des citoyens, ni ceux-ci de leurs régisseurs.

1896. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

A l’Académie, il se fait une loi et un plaisir de lire ces recueils nombreux qu’on y présente chaque année ; ce fut lui qui me dénonça avec instance les vers naturels et ingénument pittoresques de M. 

1897. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Dans Cinna, acte I, scène iii, Cinna, racontant à Émilie comment il s’y est pris pour échauffer les conjurés et les animer contre le tyran, lui redit une partie de son discours et des sanglants griefs qu’il a étalés devant eux : d’abord le tableau des guerres civiles et de ces batailles impies, les horreurs du triumvirat et les listes de proscription, les plus grands personnages de Rome immolés ; puis il a ajouté : « ……… Toutes ces cruautés, La perte de nos biens et de nos libertés, Le ravage des champs, le pillage des villes, Et les proscriptions, et les guerres civiles Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter dans le trône et nous donner des lois. » Je vous le demande, suffira-t-il de rétablir « dans le trône », au lieu de « sur le trône », sans dire le pourquoi ?

1898. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

C’est au milieu de ces luttes de chaque jour que M. de Girardin, obéissant à l’un des instincts et à l’une des lois de son esprit, s’est formé de plus en plus un système complet et radical de politique ou plutôt d’organisation de la société, qui est généralement peu compris, et qu’il ne cesse d’appliquer comme pierre de touche en toute circonstance.

1899. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

Dans la condition où l’Europe se trouvait alors, l’Angleterre et l’Autriche devaient finir par entraîner la Prusse et la Russie, ce qui mettait la France dans l’impérieuse nécessité d’être, à elle seule, plus forte que les quatre grandes monarchies ensemble, ou de subir leur loi.

1900. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

. — Puis, la Terreur passée, il y a eu les hommes fermes, modérés, honorables, qui ont essayé de fonder l’ordre et le régime républicain en dépit des réactions, les hommes de l’an iii, Thibaudeau, Daunou, La Revellière-Lépeaux… — Je compterai ensuite une autre génération d’hommes politiques, ceux de 1797, de la veille de Fructidor, très honnêtes gens d’intention, un peu prématurés d’action et d’initiative, qui voulaient bien peut-être du régime légalement institué, mais qui le voulaient avec une justice de plus en plus étendue et sans les lois d’exception : les Barbé-Marbois, les Portalis, les Camille Jordan. — Enfin il y eut, à la dernière heure du Directoire, les hommes qui en étaient las avec toute la France, qui avaient soif d’en sortir et qui entrèrent avec patriotisme dans la pensée et l’accomplissement du 18 brumaire : Rœderer, Volney, Cabanis… Je crois que je n’ai rien omis, que tous les moments essentiels de la Révolution sont représentés, et que chacun de ces principaux courants d’opinion vient, en effet, livrer à son tour au jugement de l’histoire des chefs de file en renom, des hommes sui generis qui ont le droit d’être jugés selon leurs convictions, selon leur formule, et eu égard aux graves et périlleuses circonstances où ils intervinrent.

1901. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Il avait vu pâlir Bonaparte au moment où on lui apprit qu’il venait d’être mis hors la loi.

1902. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VI, « Le Mariage de Figaro » »

Lindor et Rosine contre Bartholo, c’est Horace et Agnès contre Arnolphe, l’amour qui va à la jeunesse, selon la bonne, la sainte loi de nature, en dépit de la jalouse vieillesse armée par la société de droits tyranniques : mais la lutte se complique ici par l’introduction d’un élément qui donne à la pièce une très sensible actualité.

1903. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

On se sent tout près de Hugo, bien plus près de Hugo que des Montagnards et du Conciones quand on lit des phrases comme celles-ci : « La victoire marchera au pas de charge ; l’aigle… volera de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame. » Ou bien : « J’en appelle à l’histoire : Elle dira qu’un ennemi qui fit vingt ans la guerre au peuple anglais, vint librement, dans son infortune, chercher un asile sous ses lois… Mais comment répondit l’Angleterre à une telle magnanimité ?

1904. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Ce monde-là est le monde d’avant la Loi, laquelle a fait le péché, comme dit l’apôtre saint Paul.

1905. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Heureux quand cette fausse puissance n’aveuglait pas les théologiens et les philosophes jusqu’à l’infatuation de ce chanoine de Tournay qui s’écriait, après une démonstration syllogistique du mystère de la Trinité : « Ô petit Jésus, petit Jésus, combien dans cette question n’ai-je pas confirmé et exalté ta loi !

1906. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Tout est lié parmi les hommes, ainsi que dans les lois de la nature ; et lorsque de grandes injustices se font impunément dans notre misérable espèce, je vous défie de dire lequel est le plus à condamner, du coupable ou du témoin.

1907. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

II, p. 438) ; quand il a voulu analyser les premiers débats législatifs, citer le discours de l’abbé de Montesquiou dans la loi sur la presse (t. 

1908. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Si je pouvais faire en sorte, disait Montesquieu, que tout le monde eût de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; qu’on pût mieux sentir son bonheur dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque poste où l’on se trouve, je me croirais le plus heureux des mortels.

1909. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Dans ce dessein, il fallut à cette époque intermédiaire des professeurs de grammaire et de rhétorique qui donnassent la loi et fixassent ses règles au langage nouveau.

1910. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Mais, si disposés que nous soyons à saluer et à honorer ce qui cesse, n’oublions jamais cette loi supérieure des choses : pas un individu n’est essentiel ici-bas, pas une génération n’est indispensable ; la nature est féconde, et après les pertes les plus senties, et les plus irréparables ce semble, tout reprend bientôt et tout recommence.

1911. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Un historien qui a bien connu Marguerite et qui ne lui est point hostile, Dupleix, a dit d’elle : « Elle avait aimé Henri duc de Guise, qui fut tué à Blois, et avait logé si avant dès sa jeunesse toutes les affections de son cœur en ce prince qui avait des conditions attrayantes, qu’elle n’aima jamais le roi de Navarre, depuis roi de France, de très heureuse mémoire, qu’on lui fit haïr du commencement, et enfin épouser malgré elle et contre les lois canoniques. » Nous n’en sommes pas encore au roi de Navarre.

1912. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Il aimait à citer entre autres un beau passage de Vincent de Lérins qui disait : « Que, grâce à vos lumières, la postérité se félicite de concevoir ce qu’auparavant l’Antiquité croyait avec respect sans en avoir l’intelligence ; mais cependant enseignez les mêmes choses qui vous ont été transmises, de telle manière qu’en les présentant sous un nouveau jour, vous n’inventiez pas des dogmes nouveaux. » Ainsi, en maintenant l’immutabilité sur le fond, il se plaisait à remarquer que l’ordre d’explication scientifique, malgré les déviations passagères, avait suivi une loi de progrès dans l’Église et s’était développé successivement ; et il le démontrait par l’histoire même du christianisme.

1913. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

Le substitut prit la parole, ne trouva pas grand-chose à dire sur les vers de Tahureau, ni sur une femme qui, dans notre article, rentrait de dîner, son corset dans un journal (le second passage souligné au crayon rouge), passa à un article de notre cousin de Villedeuil, qui mettait en doute la vertu des femmes, s’étendit longuement sur ce doute malhonnête, puis revint à nous ; et, pris d’une espèce de furie d’éloquence, nous représenta comme des gens sans foi ni loi, comme des sacripants sans famille, sans mère, sans sœur, sans respect de la femme, et, pour péroraison dernière de son réquisitoire — comme des apôtres de l’amour physique.

1914. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Questions ressassées, sans qu’on n’en ait jamais fait sortir — Chasles ni personne — une solution qui impose et fasse loi et silence autour d’elle.

1915. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Mais à cela près de cette tempête, hommage rendu au sujet et coup de rhétorique dont l’ancien professeur n’a pas voulu se priver, Michelet n’est plus partout dans son livre qu’utilitaire, progressif, homme des travaux publics, appliquant la philanthropie et les congrès de paix aux baleines, parlant, parlant, parlant télégraphie sous-marine, lois des tempêtes, phares, bains de mer (bains de mer pour les femmes !

1916. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Il n’y a que les Anglois qui tiennent encore leurs épouses sous la loi du despotisme, de sorte qu’elles sont moins les femmes que les servantes de leurs chers maris. […] L’opinion publique est assujetie aux importans ; car il faut se persuader qu’ils se regardent comme étant au-dessus de tous les princes de la terre, au-dessus de toutes les lois. […] Aussi l’auteur de l’esprit des lois, disoit-il, qu’une personne, qu’un livre, quelque bien qu’on en pût dire, n’avoient de succès auprès des Parisiens, que pendant quinze jours tout au plus. […] Eh comment peut-il arriver que l’auteur d’un journal, qui, la veille de son privilege, ne comptoit pour rien dans la littérature, devienne dès le lendemain un personnage important, dont l’opinion fait loi ? […] Il y a un vieil adage qui me sert de loi : dire toujours du bien de M. le Prieur, ou n’en rien dire.

1917. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

C’était un officier nommé Barasdine: jeune, bouillant, superbe, poussant la franchise jusqu’à la rudesse, il s’était fait une loi de penser tout haut, regardant comme une lâcheté de se taire devant le vice heureux, et l’attaquant en face avec toute l’âpreté de son caractère. […] La bonne foi, la liberté, la justice seront, avec la loi, les seules puissances régnantes. […] Déjà leurs mères parlaient de leur mariage, sur leurs berceaux ; et cette perspective de félicité conjugale, dont elles charmaient leurs propres peines, finissait bien souvent par les faire pleurer: l’une se rappelant que ses maux étaient venus d’avoir négligé l’hymen, et l’autre, d’en avoir subi les lois ; l’une, de s’être élevée au-dessus de sa condition, et l’autre, d’en être descendue: mais elles se consolaient, en pensant qu’un jour leurs enfants, plus heureux, jouiraient à la fois, loin des cruels préjugés de l’Europe, des plaisirs de l’amour et du bonheur de l’égalité.

1918. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Elle se croit élevée au-dessus des lois divines et humaines par la précellence et la distinction de sa nature. « Des devoirs ? […] D’ailleurs vous rajeunissez, etc. » C’est pour rendre cette loi moins difficile à observer qu’on a coutume de présenter les uns aux autres les gens qui ne se connaissent pas. […] Il est bien probable pourtant que nous nous mouvons au milieu d’absurdités qui nous échappent, — mœurs, coutumes, lois, institutions, théories scientifiques. […] Certes, j’ai rencontré dans ces milieux-là d’admirables vertus naturelles, des cœurs simples et bons pour qui la loi morale était quelque chose d’inappris, de non reçu du dehors, de profondément senti, une force intime vivante et agissante. […] Et il ne faut pas trop s’en plaindre, car ce pharisaïsme est du moins un hommage à la lettre de la loi, et il importe beaucoup à la société que la règle soit observée extérieurement ; d’autant mieux que cela peut entraîner insensiblement l’obéissance intérieure, et qu’en mille circonstances la forme emporte le fond.

1919. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

un homme qui ne saurait pas les dates s’aviserait-il cependant de croire que Montesquieu a composé l’Esprit des Lois dans sa jeunesse, et les Lettres persanes dans sa vieillesse ? […] Dans les Lettres persanes, pétillent l’audace, la témérité, la licence, qualités et défauts de la jeunesse ; au lieu que, dans l’Esprit des Lois, on admire la maturité de ce grand esprit en sa plénitude. […] est-ce que ces trois années passées ainsi ne nous expliquent pas certaines pages de la Comédie humaine, ces intérieurs d’étude si bien décrits, cette connaissance des lois ? […] La loi de l’hérédité intellectuelle est partout manifeste, par ses phénomènes tantôt brillants, tantôt maladifs. […] La loi de l’art, dans ce pays, comme celle de la société tout entière, était l’immobilité.

1920. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Saint Louis, né le 25 avril 1214 ou 121588, roi en 1226 à l’âge de douze ans sous la tutelle de sa sage et prudente mère, arrivé à sa majorité vers 1236, avait grandement commencé à ordonner son royaume d’après de bonnes lois, à y réprimer les entreprises des seigneurs, à y faire prévaloir la justice, la piété, à se faire respecter de ses voisins pour son amour de la paix et sa fidélité à ses engagements, lorsque, ayant été pris d’une grande maladie (décembre 1244), et étant tombé dans un tel état qu’on le crut mort, et qu’une dame qui le gardait voulait déjà lui tirer le drap sur le visage, il conçut au fond de son âme la pensée de se croiser ; au premier moment où il se sentit mieux et où il recouvra l’usage de ses sens, il appela à son lit l’évêque de Paris.

1921. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Cet homme vif et décidé, qui se retient si peu dans un salon et qui a l’air de vouloir tout abattre en dînant, se replie plutôt du côté de Fontenelle quand il s’agit d’attaquer de front un préjugé : On déclame beaucoup depuis un temps contre les préjugés, dit-il ; peut-être en a-t-on trop détruit : le préjugé est la loi du commun des hommes.

1922. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Mais ces exemples, trop tôt interrompus, n’avaient pas eu force de loi, et il fallut en effet le règne de Bourdaloue, durant plus de trente ans, pour inaugurer et établir dans le sermon la véritable et juste éloquence, digne en tout de l’époque de Louis XIV.

1923. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

. — Un jour, un grand seigneur de Prusse, frappé dans ses biens, et qui, réclamant contre l’inflexible application de la loi de guerre, n’avait trouvé en M. 

1924. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Cette commune loi qui veut que notre cœur       De son bonheur même s’ennuie,       Me fit tomber dans la langueur       Qu’apporte une insipide vie.

1925. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

De quelle manière le poète y envisageait-il ce besoin de retraite, de solitude et de campagne qui, à un certain moment, est le vœu de tous, de l’homme d’État, de l’homme de loi, du marchand comme du poète ?

1926. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

On décréta, sans demander à l’entendre, « qu’il perdrait sa place dans le conseil, qu’il serait condamné à 10000 livres d’amende, et qu’on lui écrirait une lettre dure par laquelle on lui ferait savoir que ce n’était qu’en faveur des services de ses ancêtres qu’on ne pousserait pas plus loin la punition. » Besenval eut le bon esprit de recevoir cet arrêt de condamnation, non en gentilhomme de Versailles, mais en homme resté de son pays et en sujet soumis aux lois.

1927. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Alphonse François, fort au-dessus par son esprit et par son goût de ce travail d’annotateur, a montré qu’il en était plus que capable dans des notes spirituelles et fines toutes les lois qu’il s’agissait de théâtre et de comédie.

1928. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Vous souvenez-vous que, César voulant faire passer une loi trop à l’avantage du peuple, le même Caton voulut l’empêcher de la proposer, et lui mit la main sur la bouche, pour l’empêcher de parler ?

1929. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

Et certainement heureux sera le jour, heureuse sera l’année, heureux tout le temps que je vivrai pour toi et que je consacrerai à ta loi divine et à ton Écriture véritablement inspirée ; quoique cependant sans ton secours, ô Père céleste, sans une aide particulière venue d’en haut, cela même ne me réussisse pas.

1930. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Presque tous les bons ouvriers vivent longtemps : c’est qu’ils accomplissent une loi de la Providence. » Ne soyez pas de cette religion-là, je le conçois ; trouvez que c’est trop ou trop peu, je le comprends également ; mais ne dites pas, en lisant de telles-pages, que ce n’est ni sincère ni senti et que vous n’y voyez que patelinage.

1931. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Les collections en grand, et faites par des curieux, gens de savoir et de goût, ne sont autre, chose que les éléments de la science même, les données positives qui permettent, là où il y avait lacune, de combler les vides, d’asseoir des conjectures, d’établir des suites et des lois.

1932. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Sans doute tous les artistes n’ont pas les mêmes habitudes ni les mêmes exigences de travail et de production ; l’atelier d’un Poussin, d’un de ces peintres méditatifs « qui ne sauraient peindre en sifflant », sera d’un tout autre aspect que celui d’un artiste gai, mobile, alerte, s’inspirant et profitant de tout ce qu’il voit et de ce qu’il provoque autour de lui ; et cependant l’étude, aussi, a des lois invariables, et, si prodigieuses que soient la mémoire, la facilité, la dextérité, la verve, rien ne saurait suppléer à l’observation et à un premier recueillement, si court qu’on le suppose.

1933. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Cette première chimère s’évanouissant, et comme pis aller, il crut devoir se mettre en mesure pour le cas très vraisemblable où il serait nommé chancelier, et il prit pour guide dans l’étude des lois civiles un homme des plus habiles en cette branche, Jean Legendre, qui n’a rien de commun avec le nôtre, avec l’abbé de ce nom.

1934. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Une lettre écrite dans les premiers moments à sa sœur Marie-Christine nous la livre dans tout le feu de sa douleur et dans le cri de sa conscience révoltée (1er septembre 1786) : « Je n’ai pas besoin de vous dire, ma chère sœur, quelle est toute mon indignation du jugement que vient de prononcer le Parlement, pour qui la loi du respect est trop lourde ; c’est une insulte affreuse, et je suis noyée dans des larmes de désespoir.

1935. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

La transmission du pouvoir n’a lieu ni d’après la loi musulmane, ni d’après la coutume générale des autres peuples, en ligne directe, du père au fils, mais par voie indirecte, du défunt au fils aîné de sa sœur aînée.

1936. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Ce sont des dictons, des proverbes : Nécessité n’a pas de loi… Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée… À la bonne heure lui prit la pluie… On se demande où ce jeune homme né sur le trône a pris cette quantité de locutions populaires, vulgaires, même surannées (du depuis pour depuis) ; on sent qu’il a dû beaucoup commérer avec sa domesticité et avec les gens de service.

1937. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Chéruel, qui a habilement substitué sa petite-fille à ses créanciers, c’est la loi qui régissait alors les terres féodales.

1938. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Mme d’Épinay et Galiani les ont plus attirés que l’Esprit des Lois et le Dictionnaire philosophique de Voltaire.

1939. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Il n’est d’aussi sûr garant contre soi-même et contre autrui que les lois.

1940. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Il flotte de Malherbe à Ronsard, il les associe, les confond l’un et l’autre dans ses hommages, tout en s’en éloignant ; il s’essaye en divers sens au gré de son humeur, de son inconstance ; sa théorie, si l’on peut employer un tel mot avec lui, est toute personnelle, tout individuelle : La règle me déplaît, j’écris confusément ; Jamais un bon esprit ne fait rien qu’aisément… J’approuve qu’un chacun suive en tout la nature ; Son empire est plaisant et sa loi n’est pas dure… Il développe encore cette idée avec une singulière vivacité dans l’épître à M.

1941. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

L’empire a dévoré la république ; l’armée a subjugué les lois ; la corruption, à son tour, a avili l’armée ; la sédition donne et retire le trône et la vie à des favoris prétoriens d’un camp et d’un jour.

1942. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

Elle ne se doutait pas que Fior d’Aliza portait dans son sein un gage d’amour et d’agonie, mais l’amour est plus fort que la mort, écrit le livre qui est là sur la fenêtre, dit-elle en montrant l’Imitation de Jésus-Christ ; elle savait seulement par l’évêque et par les moines que Fior d’Aliza avait été mariée et qu’elle ne consentirait jamais à laisser son mari se consumer seul dans la honte et dans la peine à Livourne, sans aller lui porter les consolations que la loi italienne autorise les femmes à porter à leur mari captif à la grille de leur cabanon ou dans les rigueurs de leurs chaînes, au milieu de leurs rudes travaux.

1943. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre I. Le théâtre avant le quinzième siècle »

Au risque de détruire une loi générale, il faut restreindre cette proposition, et dire : le théâtre chrétien est sorti du culte144.

1944. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre III. Comédie et drame »

C’est sur ces scènes de la Foire, et précisément en raison de leur humilité qui les soustrait aux lois de la littérature, que paraissent les premiers indices d’un goût nouveau, les premiers essais d’une représentation plus exacte des « milieux », des formes extérieures et des instruments matériels de la vie : dans cette voie, la Comédie Française alla à la remorque de l’opéra-comique et des Italiens.

1945. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Puis, une brève et énergique péroraison : La loi de Dieu est toujours là… Bon gré, mal gré, il faudra s’y soumettre… Un jour, nous entendrons Dieu nous dire : Allez, maudits !

1946. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

A les entendre, nul n’eût supposé que cette femme allait se mettre hors la loi, que tous deux allaient se mettre hors l’honneur  Que pèsent, à ces heures-là, les systèmes complets de morale à l’usage des esprits philosophiques ?

1947. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

« Il est écrit dans la loi de nature, remarque l’auteur, que de deux personnes qui s’aiment, soit d’amour, soit d’amitié, il y en a toujours une qui doit donner de son cœur plus que l’autre, qui doit y mettre plus du sien. » Les sympathies mystérieuses qui continuent, après la naissance, d’enchaîner ces deux êtres appartiennent à une physiologie obscure que l’auteur a sentie et devinée sans s’y trop enfoncer ; les superstitions populaires s’y mêlent sans invraisemblance.

1948. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. Le Chateaubriand romanesque et amoureux. » pp. 143-162

Il l’invitait à ce voyage de Suisse, à ces scènes du Saint-Gothard, dans ce court et unique intervalle de liberté ; il lui disait : Si vous me mettez à part des autres hommes et me placez hors de la loi vulgaire, vous m’annoncerez votre visite comme une Fée : les tempêtes, les neiges, la solitude, l’inconnu des Alpes iront bien à vos mystères et à votre magie.

1949. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Il oubliait que lui-même, écrivant à Voltaire, lui avait dit : « Tout homme a une bête féroce en soi ; peu savent l’enchaîner, la plupart lui lâchent le frein lorsque la terreur des lois ne les retient pas. » Son neveu, Guillaume de Brunswick, se permit un jour de lui faire sentir l’inconséquence qu’il y avait à relâcher ainsi les liens religieux qui retiennent la bête féroce.

1950. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

M. de Florian paraît avoir des lois somptuaires dans son style, et son sujet exigeait un peu de luxe. » Cet article de Rivarol était écrit au moment où Florian allait entrer à l’Académie, et ses amis se jetèrent à la traverse pour arrêter le coup qui aurait pu nuire.

1951. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

[NdA] Depuis lors, pourtant, il faut convenir que la disposition a quelque peu changé, et que les partisans de la perfectibilité et les idolâtres de l’avenir sont devenus, à leur tour, des manières de grands prêtres, s’enflammant par toutes sortes de dithyrambes et prétendant imposer la loi future : il ne fait pas bon de parler en amateurs contre leur sens.

1952. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Mme de Lambert aurait-elle fait des lois aussi absurdes et aussi barbares que celles du garde des Sceaux d’Armenonville contre les protestants, les voleurs domestiques, les contrebandiers et les Nègres ?

1953. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Le point d’honneur que nous retrouverons si souvent, et quelquefois si fatalement, dans sa vie, passa donc ici avant cette grande loi, la plus sûre de toutes, qui prescrit de ne point porter les armes contre son pays, dût-on faire le sacrifice de quelques-unes de ses idées.

1954. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

Énonçant les motifs, réels ou non, qu’il avait eus pour entrer dans la discussion, il alla droit, avant tout, à l’adversaire, et le frappant de l’épée au visage, selon le conseil de César, il le raillait sur cette prétention au patriotisme, au désintéressement et au bien public, de laquelle Beaumarchais aimait (et assez sincèrement, je le crois) à recouvrir ses propres affaires et ses spéculations d’intérêt : Tels furent mes motifs, s’écriait-il déjà en orateur, en maître puissant dans la réplique et dans l’invective ; et peut-être ne sont-ils pas dignes du siècle où tout se fait pour l’honneur, pour la gloire, et rien pour l’argent ; où les chevaliers d’industrie, les charlatans, les baladins, les proxénètes n’eurent jamais d’autre ambition que la gloire sans la moindre considération de profit ; où le trafic à la ville, l’agiotage à la Cour, l’intrigue qui vit d’exactions et de prodigalités, n’ont d’autre but que l’honneur sans aucune vue d’intérêt ; où l’on arme pour l’Amérique trente vaisseaux chargés de fournitures avariées, de munitions éventées, de vieux fusils que l’on revend pour neufs, le tout pour la gloire de contribuer à rendre libre un des mondes, et nullement pour les retours de cette expédition désintéressée… ; où l’on profane les chefs-d’œuvre d’un grand homme (allusion à l’édition de Voltaire par Beaumarchais), en leur associant tous les juvenilia, tous les senilia, toutes les rêveries qui, dans sa longue carrière, lui sont échappées ; le tout pour la gloire et nullement pour le profit d’être l’éditeur de cette collection monstrueuse ; où pour faire un peu de bruit, et, par conséquent, par amour de la gloire et haine du profit, on change le Théâtre-Français en tréteaux, et la scène comique en école de mauvaises mœurs ; on déchire, on insulte, on outrage tous les ordres de l’État, toutes les classes de citoyens, toutes les lois, toutes les règles, toutes les bienséances… Voilà donc Mirabeau devenu le vengeur des bienséances et des bonnes mœurs contre Beaumarchais, et Figaro passant mal son temps entre les mains du puissant athlète, qui le retourne et l’enlève de terre au premier choc.

1955. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Le berger, indiquant le tombeau que la tradition désigne pour celui d’Ariane, ajoute : « Ce monument, ainsi que tous ceux de ce pays, a été mutilé par le temps et encore plus par les barbares ; mais le souvenir de la vertu malheureuse n’est pas sur la terre au pouvoir des tyrans. » Et Bernardin, après avoir achevé son tableau, ajoute à son tour : « Je doute qu’un athée même, qui ne connaît plus dans la nature que les lois de la matière et du mouvement, pût être insensible au sentiment de ces convenances présentes et de ces antiques ressouvenirs. » Qu’a de commun, je vous prie, un athée avec les idées naturelles que fait naître l’histoire d’Ariane d’après Catulle, dans la bouche du berger ?

1956. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Saint François de Sales y énumère toutes les petites formes de partialité et d’injustice par lesquelles nous tirons à nous, dans la pratique de la vie, du côté de notre intérêt et de notre passion, sans vouloir l’avouer ni en avoir l’air, et sans nous croire moins honnêtes gens ; il fait toucher au doigt en quoi consistent ces défauts de raison et de charité, lesquels, au bout du compte, ne sont que de mesquines tricheries : « Car on ne perd rien, dit-il, à vivre généreusement, noblement, courtoisement, et avec un cœur royal, égal et raisonnable. » Par ce seul chapitre, où respire dans le moindre détail la vraie loi de charité, saint François de Sales s’élève en morale bien au-dessus du Montaigne et du Franklin.

1957. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Et pourtant il est bon qu’il y ait de telles âmes éprises avant tout de l’humanité, et qui insinuent à la longue la douceur dans les mœurs publiques et dans des lois restées jusque-là cruelles : car plus tard, aux époques même de sévérité recommençante, la répression, quand elle est commandée par des raisons supérieures de politique, se voit forcée de tenir compte de cette humanité introduite dans les mœurs, et de la tolérance acquise.

1958. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Je loue, je blâme d’après ma sensation particulière qui ne fait pas loi.

1959. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Vous leur refusez les moyens d’aimer légalement et pour la vie, vous n’avez pas le droit de les blâmer d’aimer en dehors des lois et au jour le jour.

1960. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

Il n’existe pas de loi salique chez les guinné.

1961. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

De toutes ces insultes de Saint-Simon, en les exprimant d’un pouce ferme, il ne sort rien de plus que l’ambition effrénée d’une femme qui avait le droit de prétendre à tout et qui, arrivée à sa place par cette loi de gravitation dont le jeu reste toujours innocent de ses actes, s’effaça et vécut avec la simplicité de la plus humble chrétienne, entre son royal époux et Dieu !

1962. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

je ne demande pas à Lord Macaulay, le protestant anglais, et qui veut être conséquent en avant comme en arrière aux principes de la Constitution de 1688, d’avoir sur la souveraineté les opinions de Joseph de Maistre, mais pourtant il y a autre chose de plus noble et de plus chrétien, et, si nous sortons de l’ordre sentimental pour entrer dans l’ordre rationnel, de plus mâle et de plus profond à invoquer contre un Roi, même coupable, que la loi du talion et l’utilité, qui composent, à peu près, toute la morale de Lord Macaulay sur cette question et sur toutes les autres.

1963. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

. — Je médite cette parole de Joffre : « Notre victoire sera le fruit de sacrifices individuels. » Le sacrifice reste la grande loi.

1964. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Seule tu peux assurer une tranquille paix aux mortels : car les rudes travaux de la guerre sont sous la loi de Mars tout-puissant, qui souvent se jette sur ton sein, comme enchaîné par la blessure d’un immortel amour ; et, les yeux élevés vers toi, la tête mollement renversée en arrière, nourrit d’amour ses regards avides, aspirant à toi, ô déesse !

1965. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Mais c’est une loi de la nature contre laquelle la créature humaine ne peut rien. […] La funèbre cérémonie achevée, et dès que se furent retirés les parents de ce bébé qui, s’il y avait une immanente et sage loi de nature, leur eût survécu, je promenais machinalement mes regards autour de moi. […] Ghil, s’ordonne en vertu d’une vue, la vraie : le titre traité du verbe et les lois par maint avouées à soi seul, qui fixent une spirituelle instrumentation parlée. […] Non pas qu’il nie la conscience, au contraire ; mais il reconnaît avec Montaigne que « les lois de la conscience naissent, non pas de la nature, mais de la coutume. […] Rien à craindre cependant : la loi, le monde, ne lui demandent pas de comptes, puisqu’un autre, un innocent, a payé pour lui.

1966. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Le suppléant, tête blanche, bonne figure, se leva et requit contre Pierre ivre et Jacques ivre et batailleur toutes les sévérités de ma mère Loi — Jean et Barthélemy étaient hors de cause. […] Il s’entend avec les justes lois. […] Trois voix à l’instruction (y compris la primaire), notre « adjonctions des capacités », deux au peut-être regrettable mais indispensable capital, une seule à l’illettré que ce système stimule en attendant une loi d’obligation qui vaudra peut-être moins que la simple, la bonne émulation, cela n’est pas si bête, messieurs les impatients 1 et peut-être notre exemplaire de suffrage universel tumultuaire et le spectacle de ses exploits n’ont-ils pas été sans sagement influencer le Gouvernement et le Parlement belges. […] Il s’était rendu trois ou quatre fois en vain à la gare Victoria, et pensant, après ces courses inutiles, que je n’arriverais plus avant la nuit, il avait veillé et était venu me recevoir à la porte de la maison qu’il habite, dans ce vaste caravansérail de la Loi — et du Silence — (car quel coin délicieux est celui-là, dans Londres, qui en compte tant d’exquis ou d’infâmes, si peu de communs ou de vulgaires ;. […] … Nous méconnaissons la nature Lorsque nous souffrons sans murmure L’inaction, la faim, le froid ; Nous manquons aux lois de nos êtres Lorsque nous souffrons sans combats : Est-ce donc pour ne vivre pas Que nous ne voulons plus de maîtres ?

1967. (1888) Études sur le XIXe siècle

Arrivé là, il me sembla voir clairement que chaque art demande, dès qu’il est aux limites de sa puissance, à donner la main à l’art voisin ; et, en vue de mon idéal, je trouvai un vif intérêt à suivre cette tendance dans chaque art particulier ; il me parut que je pouvais la démontrer de la manière la plus frappante dans les rapports de la poésie à la musique, en présence surtout de l’importance extraordinaire qu’a prise la musique moderne. » Le passage souligné a la précision d’une loi : il me sera permis de l’accepter comme telle, et de m’en servir pour quelques déductions nécessaires : En s’étendant, la musique finit par s’épuiser en efforts stériles pour sortir de ses limites et confondre ses procédés avec ceux des arts qui lui sont, par nature, le plus opposés : c’est ainsi que Berlioz en arrive à sa théorie de la description musicale, et intitule gravement certains morceaux : « Le cabinet d’études de Faust » ou « Les bords de l’Elbe ». […] La loi de la différenciation nous enferme dans ses domaines étroits de plus en plus et nous pousse à nous eu contenter. […] Le même sentiment qui inspire à celui-ci la communicative éloquence des Stances à Ninon ne donne à celui-là que des oppositions artificielles dans ce goût-ci : … Je bénissais Dieu, dont la grâce infinie Sur la nuit et sur loi jeta tant d’harmonie, Puis, pour me rendre calme et pour me rendre heureux, Vous fit, la nuit et loi, si belles et si pures, Si pleines de rayons, de parfums, de murmures,               Si douces toutes deux42. […] Ce ne fut pas sans un profond déchirement, qui lui rendit plus sensibles encore les reproches que lui adressèrent à cette occasion les « mazziniens », ses autres ennemis, qu’il déteste encore plus que les « cavouriens » : « Vous deviez proclamer la république, crièrent les mazziniens, et ils le crient encore aujourd’hui ; comme si ces docteurs, accoutumés à donner des lois au monde du fond de leurs bureaux, pouvaient connaître mieux que nous l’état moral et matériel des populations que nous avions eu le bonheur de commander et de guider à la victoire. […] Ce n’est pas contre l’adultère qu’il faut s’élever, c’est contre le mariage, parce que l’adultère n’est qu’un effet dont le mariage est la cause… Pareillement, Proudhon disait : « Dieu, c’est le mal ; la propriété c’est le vol » ; et, bien avant lui, saint Paul découvrait que la vraie cause du péché, c’est la loi… Quant aux Mères pour rire, le titre en indique le sujet : et ce n’est pas seulement à l’éducation des jeunes filles que M. 

1968. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

et les lois de l’humanité violées en moi ! […] L’intelligence immatérielle, ou ce qu’on nomme l’âme, a été assujettie, par une loi incompréhensible de son Créateur, à ne voir juste au dehors d’elle-même et en elle-même que par le miroir des sens.

1969. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

C’est la loi, c’est le vœu de la sainte Nature ; En nous donnant le jour : « Va, pauvre créature, Va, dit-elle, et prends garde, au sortir de mes mains, De trébucher d’abord dans les sentiers humains. […] C’est la loi : tout poète à la gloire arrivé, À mesure qu’au jour son astre s’est levé, A pâli dans son cœur.

1970. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Les paysans, émancipés de toute féodalité oppressive par les lois, ne leur payaient plus tribut ni redevances, mais ils leur payaient toujours spontanément l’amour d’habitude, la déférence de tradition, le respect héréditaire. […] — Ce seraient deux mauvais sentiments, reprit ma mère ; la vanité doit s’oublier quand le cœur est brisé par une perte du cœur, et, la douleur étant dans les desseins de la Providence une loi de la nature, il n’y a point de lâcheté à pleurer ceux qu’on aime ; mais il y a orgueil ou hypocrisie à se prétendre impassible et à lutter contre sa juste sensibilité.

1971. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

J’en ai, de tout temps, retenu ces vers qui ne sont pas les seuls qu’on pourrait citer : Dieu, père universel, veille sur chaque espèce ; Il soumet l’univers aux lois de sa sagesse ; De l’homme elle s’étend jusqu’au vil moucheron : Il fallait tout un Dieu pour créer un ciron !

1972. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Le titre des Mémoires était singulièrement emphatique, allégorique et symbolique ; le voici en son entier : Mémoires des sages et royales économies d’État, domestiques, politiques et militaires de Henri le Grand, l’exemplaire des rois, le prince des vertus, des armes et des lois, et le père en effet de ses peuples françois ; Et des servitudes utiles, obéissances convenables et administrations loyales de Maximilian de Béthune, l’un des plus confidents familiers et utiles soldats et serviteurs du grand Mars des François ; Dédiés à la France, à tous les bons soldats et tous peuples françois.

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