L’air que sonnent nos instrumens militaires, quand il faut demander quartier, ne ressemble point à celui qu’ils sonnent, quand il faut aller à la charge. " comme les anciens n’avoient point d’armes à feu dont le bruit empêchât les soldats d’entendre durant l’action le son des instrumens militaires dont on se servoit à la fois pour leur faire connoître le commandement, et pour les encourager, les anciens faisoient sur cette partie de l’art de la guerre, une attention et des recherches qu’il seroit inutile de faire aujourd’hui.
Car, tant que le sociologue n’a pas suffisamment dépouillé le philosophe, il ne considère les choses sociales que par leur côté le plus général, celui par où elles ressemblent le plus aux autres choses de l’univers.
III C’est que ses disciples lui ressemblent, à ce poltron hardi ; c’est que, s’ils osent beaucoup, ils n’osent pas tout encore ; c’est que, s’il s’agissait par trop de lui, il s’agirait d’eux !
I Pendant que la comédie s’en va mourant sur tous les théâtres de l’Europe, pendant que toutes les pièces qu’on y joue ressemblent — tant elles se copient les unes les autres — au gant retourné de l’escamoteur qui a la prétention de faire des tours différents toujours avec le même gant, il se publie parfois, trop rarement, il est vrai, avec un sang-froid et un sérieux imperturbable, des livres d’un comique profond et achevé qui ne sont plus de la comédie de convention, mais de la bonne et brave comédie de nature humaine.
Il ressemble à cette mince couche d’or sur laquelle peignent certains peintres et qui enlève toute perspective.
… Les amants irrités sont terribles… Cladel ne ressemble pas à Balzac, qui a fait aussi des Paysans, lesquels, eux, n’étaient pas les siens, ni ceux d’aucun pays de France, excepté peut-être des environs de Paris.
Enfin les dernières stances Sur la mort ressemblent fort à celles qui terminent les Destins ; le ton seul diffère. […] La Pologne, nous l’aimons bien, car les Polonais nous ressemblent un peu. […] Et puis, si c’est un drame, il ressemble trop à de l’histoire dialoguée, et, si c’est de l’histoire, elle ressemble trop à un drame. […] Beaucoup de vieux messieurs qui ressemblent à tous les vieux messieurs, des étudiants, quelques dames, parfois des Anglaises qui sont venues là parce que M. […] Ils ont dit, par exemple : Nana ne ressemble guère aux courtisanes que l’on connaît ; vos bourgeois de Pot-Bouille ressemblent encore moins à la moyenne des bourgeois ; en outre, vos livres sont pleins d’ordures et la proportion de l’ignoble y est certainement plus forte que dans la réalité : donc ils ne valent pas le diable.
Il a emporté son secret avec lui ; et le seul de tous les écrivains anglais qui lui ressemble, Tobias Smollett, est bien loin de son modèle. […] Ceci ne ressemble pas mal à un traité de géographie qui promettrait la description de l’Europe et notamment de la France. […] Mais rien, chez M. de Lamartine, ne ressemble à l’étourderie, à l’oubli de soi-même. […] Les comédies et les tragédies jouées à Madrid ressemblent bien plus à des aventures de roman qu’à des épisodes de la vie réelle. […] Elle est née sous une heureuse étoile : si toutes les femmes lui ressemblaient, il serait impossible d’écrire un roman.
La douleur d’une mère ne ressemble point à la rage : une mère peut réclamer, ordonner le supplice du meurtrier de son fils ; mais elle n’est point avide du plaisir de l’assassiner, de le poignarder elle-même. […] Le Théâtre-Français ressemblait au sérail, où l’appartement d’une jolie sultane est gardé par un nègre hideux, l’effroi de la nature. […] Cela ressemble assez à cette doctrine du tyrannicide, autrefois enseignée par des moines, quelquefois pratiquée par des furieux imbéciles, mais toujours abhorrée de la saine partie de la nation française. […] Les dramaturges ressemblent à ces avocats qui appellent le pathétique au secours d’une mauvaise cause, et s’efforcent d’attendrir les juges qu’ils ne peuvent convaincre. […] Ses comédies n’offrent ni tableaux ni portraits, mais des miniatures de fantaisie qui ressemblent à tout et ne ressemblent à rien : il n’a voulu peindre que les femmes ; ses figures d’hommes ne sont jamais que des accessoires qui se trouvent là par occasion ; et dans les femmes, il n’a peint qu’une seule chose, la manière dont elles se laissent surprendre par l’amour, et les efforts qu’elles font pour déguiser aux autres et à elles-mêmes une passion naissante.
elle ressemble à une loueuse de chaises. […] Les dieux ont coutume de ressembler à ceux qui les adorent. […] C’est peut-être aussi par envie d’imaginer un objet qui ressemblât à une rame. […] D’ailleurs un fléau ne ressemble pas à une rame. […] Les jésuites d’aujourd’hui ne ressemblent point aux jésuites d’autrefois.
Le lecteur est ahuri par ces singularités, et, si c’est un homme faible, il est intimidé et se dit : ça ne ressemble à rien du tout, donc c’est beau. […] Écoles, académies, tout cela se ressemble, ce sont des entraves ; aussi chaque progrès est fait par la négation des choses établies, par une révolution ; et c’est ce qui arrivera tant qu’il y aura des intolérants. […] En architecture le côté utile guide dans les grandes indications : ainsi un palais ne peut ressembler à une église, une villa à un château-fort, une halle à une gare. […] À toutes les époques les physionomies ne se ressemblent pas ; dans chaque siècle il y a des passions dominantes qui laissent leur empreinte sur tous les visages. […] Cela vaut mieux que s’ils nous avaient trouvés spirituels, car nous leur eussions alors ressemblé.
Les épopées du cycle provincial ne ressemblent guère à la Chanson de Roland. […] Mais il est loin de ressembler aux héros du premier et même du second âge de la chevalerie. […] « Nos tragédies, dit Mercier, ressemblent assez à nos jardins : ils sont beaux, mais symétriques, peu variés, magnifiquement tristes. […] Mérimée ne leur ressemble que par sa froideur affectée. […] En cela il ne ressemble point au romantisme.
Les personnes qui ont connu Émile Zola disent que, pour le visage, Édouard Rod lui ressemblait. […] Nous avons de singuliers érudits : ils ressemblent à des architectes qui ne construiraient que les échafaudages. […] Les personnages de Donnay leur ressemblent ; et aussi le décor de fête galante où il les place volontiers ressemble au tiède rivage de l’Embarquement, Antoine Watteau eut le titre de « peintre des festes galantes ». […] Plusieurs de nos contemporains ressemblent à la boutique du marchand de curiosités qui est dans la Peau de chagrin. […] Plusieurs de nos contemporains ont des âmes qui ressemblent à des bouquets de fleurs coupées et variées.
Alfred de Musset, et ce n’est pas à coup sûr que nous les en tenions indignes ; telles qu’elles sont, il n’en est pas une seule qui n’explique par quelque qualité le juste renom de l’auteur ; mais malheureusement celles que nous passons sous silence ressemblent trop à celles dont nous avons parlé, et en les examinant à leur tour, nous pourrions courir grand risque de tomber dans les redites. […] Nous pourrions avec autant de raison, débuter par les Grotesques parus hier ou par le roi Candaule, en voie de publication aujourd’hui, que par les premiers livres tant la forme et le fond de tous se ressemblent. […] Cette sorte de maxime a été inventée, dans le principe, pour frapper d’excommunication tout ce qui ressemblait au style maniéré et même au pastiche. […] En somme, ils nous ressemblent et n’en valent pas mieux. […] C’est un sentiment qui plaît à tout le monde, et ce mot si piquant dans la bouche des femmes : Comme cet auteur ressemble peu à ce qu’il écrit, montre combien il est naturel de supposer le livre confident de l’homme.
Tâchons de ne pas leur ressembler. […] Voilà le secret de cette élégie tragique de la Jeune Captive, qui ne ressemble en rien à cette famille d’élégies grecques que nous avons lues plus tard dans ses œuvres. […] Jules Vallès, révolutionnaire démagogue, a passé sa vie à bafouer Homère et les classiques, et personne ne ressemble plus que lui à Homère. […] Ils ressemblaient à des gens ivres, qui s’appuieraient pour ne pas tomber, ou à des mannequins de grandeur naturelle, qu’on aurait posés contre un décor de théâtre. […] Ce qui ressemble à tant de monde ne peut servir à caractériser personne.
de dix romans que l’on lit, — car nous les lisons, — pourquoi, s’il y en a neuf qui se ressemblent dans la médiocrité, le dixième n’en vaut-il pas mieux ? […] Il n’y a pas de raison pour qu’un Harpagon anglais ou allemand diffère beaucoup du nôtre, lequel déjà ne laisse pas de ressembler à l’avare de Plaute. […] Rien ne ressemble plus à un roman naturaliste qu’un autre roman naturaliste : la Gamelle, par exemple, de M. […] Maurice Spronck ; et je crains bien que son jugement sur eux ne ressemble beaucoup à celui de la postérité. […] Ce qui veut dire que nous pouvons bien préférer les anciens aux modernes, mais non pas exiger des modernes qu’ils ressemblent aux anciens ; et, encore bien moins, qu’ils affectent, pour mieux leur ressembler, d’ignorer tout ce qui s’est passé depuis les anciens jusqu’à eux.
Cette sorte de poésie ressemble à la cuisine ; il ne faut ni cœur ni génie pour la faire, mais une main légère, un œil attentif et un goût exercé. […] L’Essai sur la critique ressemble aux Épîtres et à l’Art poétique de Boileau, excellents ouvrages qui ne sont plus lus que dans les classes. […] En cet état et à cet endroit il ressemble au vers classique. […] Rappelons-nous, quand nous voulons la juger équitablement, le temps où nous faisions des vers français qui ressemblaient à nos vers latins.
Cela ressemblait à un petit berceau posé sur deux roues. […] mon ami, dit la jeune femme, cela ressemble à des taches de sang. […] dit son mari en la prenant sous le bras, vous vous trompez, Laure ; cela ressemble au billet de faire part d’un mariage. […] Ce discours ressemble aux sifflets de l’insulteur public des Romains, qui perçait à travers les acclamations du triomphe.
Il ressemble aujourd’hui à une immense abbaye d’Italie ou d’Allemagne. […] Non, mais c’est qu’il a vécu par son cœur sensible et par son génie observateur dans toutes les familles ; c’est que tous les lieux et tous les temps se ressemblent par ces intimités de la maison et par ces mystères d’intérieur qui sont les mêmes pour tous les hommes pétris de la même chair et du même sang par la même nature ! […] Celui d’Alcinoüs ressemble exactement à celui où nous en lisons aujourd’hui la description. » « Au-delà de la cour, disait le livre, est un jardin de quatre arpents ; de toutes parts il est fermé par une enceinte ; là croissent les arbres élevés et verdoyants, les poiriers, les grenadiers, les pommiers aux fruits éclatants, les figuiers sacrés, les oliviers qui ne perdent jamais leurs feuilles. […] Cependant vos traits et votre stature ne sont point d’un pauvre esclave ; au contraire, vous avez l’apparence d’un roi ; vous ressemblez à l’homme riche qui, lorsqu’il s’est baigné, qu’il a mangé, se repose paresseusement dans son jardin.
C’est que Marivaux est un génie féminin, et s’entend a peindre surtout les femmes et les personnages qui leur ressemblent. […] Et il n’y a personne qui ressemble moins au premier que le second, d’où suit dans l’ouvrage commun quelque incohérence. […] Voilà qui ne ressemble à rien ! […] Il ressemble aux femmes extrêmement. […] C’est que la fin n’en ressemble guère au commencement.
Mme de Maintenon avait rêvé une maison qui ne ressemblât à nulle autre, où l’on fût régulier sans y être tenu par des vœux absolus, où l’on n’eût rien des petitesses et des minuties des couvents, où l’on en gardât pourtant la pureté et l’ignorance du mal, en participant d’ailleurs avec prudence, et sous la réserve chrétienne, à toute la fleur de la politesse et du monde. […] Le danger, en effet, dans ce voisinage de Versailles, était grand ; il importait que la prédiction de Mme de La Fayette ne pût jamais se vérifier, et que les demoiselles de Saint-Cyr ne ressemblassent dans aucun temps à celles de M.
Si Costar, y pensant déjà, avait pu être retenu dans son désir de parler de Voiture et de se porter pour son second par la crainte de fâcher l’illustre rival M. de Balzac, voilà que, par la plus favorable rencontre, c’était Balzac lui-même qui venait le solliciter et lui faire l’ouverture naturelle de défendre un ami, de plaider pour un homme à qui il avait la secrète prétention de ressembler et sur qui il s’était modelé tant quil avait pu. […] Costar ressemble plutôt à un gueux dont parle Homère, qu’aux gentilshommes de Poméranie à qui il se compare… » « Que M.
A le voir circuler ainsi, sans s’y accrocher, à travers les doctrines les plus diverses, on dirait qu’il les admet toutes plus ou moins et qu’il les comprend : sa complaisance infinie ressemble par moments à une intelligence universelle. […] Je ressemble fort à la théorie de Buffon sur la formation du globe : j’ai été détachée, comme lui, d’un soleil ardent ; depuis des années je suis occupée à me refroidir ; je ne suis pas au froid du pôle, mais, sans les consolations que je vous dois, j’y serais déjà arrivée.
Le paysagiste pur reparaît dans mainte page, — dans la halte si bien décrite autour du pistachier, cet arbre à tête ronde et aux larges rameaux en parasol, qui abrite un moment à midi la caravane rassemblée : « L’arbre reçoit sur sa tête ronde les rayons blancs de midi ; par-dessous, tout paraît noir ; des éclairs de bleu traversent en tous sens le réseau des branches ; la plaine ardente flamboie autour du groupe obscur ; et l’on voit le désert grisâtre se dégrader sous le ventre roux des dromadaires. » Quand il nous décrit, au contraire, la végétation monotone de l’alfa, espèce de petit jonc, plante utile qui sert de nourriture aux chevaux, mais la plus ennuyeuse aux yeux qui se puisse voir, et qui, régnant sur des étendues infinies, ressemble à « une immense moisson qui ne veut pas mûrir, et qui se flétrit sans se dorer », on retrouve l’homme dont le sentiment souffre et dont l’âme s’ennuie. […] C’est ici que je voudrais voir le Sphinx égyptien. » Enfin ce long et lent midi s’écoule ; peu à peu les couleurs, les demi-rougeurs reparaissent avec les ombres ; les oiseaux se remettent à chanter ; le bruit de la vie renaît insensiblement ; l’éclat recommence avec l’inclinaison de la lumière : il est une heure de ce déclin où « le désert ressemble à une plaque d’or ».
Elle donne des différents princes et des princesses de la famille Royale, de ses nouveaux parents, d’assez agréables esquisses et qui ressemblent encore. […] que ce monde maussade, que cette vie guindée ressemblait peu à l’intimité de la famille impériale à Vienne et contrastait avec l’enjouement qui animait cette couvée de frères et de sœurs !
Vous voyez que je m’explique très-froidement et sans engouement ni prévention le cas extrême que je fais de vous, préférablement à beaucoup d’autres qui me ressemblent ou ne me ressemblent pas. — Bon soir, mon ami.
Son Iambe, non pas personnel et vengeur comme celui d’Archiloque ou de Chénier, ressemblait plutôt à l’hyperbole des stoïciens Perse et Juvénal. […] Ces personnages mêmes, l’artiste les a poussés d’ordinaire au profil le plus vigoureux et le plus simple, au langage le plus bref et le plus fort ; dans sa peur de l’épanchement et de ce qui y ressemble, il a mieux aimé s’en tenir à ce qu’il y a de plus certain, de plus saisissable dans le réel ; sa sensibilité, grâce à ce détour, s’est produite d’autant plus énergique et fière qu’elle était nativement peut-être plus timide, plus tendre, plus rentrée en elle-même ; elle a fait bonne contenance, elle s’est aguerrie et a pris à son tour sa revanche d’ironie sur le siècle : de là une manière à part, à laquelle toutes les autres qualités de l’auteur ont merveilleusement concouru. — Esprit positif, observateur, curieux et studieux des détails, des faits, et de tout ce qui peut se montrer et se préciser, l’auteur s’est de bonne heure affranchi de la métaphysique vague de notre époque critique, en religion, en philosophie, en art, en histoire, et il ne s’est guère soucié d’y rien substituer.
Ce sont des livres qui ne ressemblent pas à des livres, et qui quelquefois même n’en sont pas ; ce sont de simples et discrètes destinées jetées par le hasard dans des sentiers de traverse, hors du grand chemin poudreux de la vie, et qui de là, lorsqu’en s’égarant soi-même on s’en approche, vous saisissent par des parfums suaves et des fleurs toutes naturelles, dont on croyait l’espèce disparue. […] C’est la louer encore que de louer ce qui lui ressemble si diversement, et ce qui l’appelle à voix basse d’un air de modestie et de mystère sur la même tablette de bibliothèque d’acajou, non loin du chevet, là où était autrefois l’oratoire.
Né du peuple et dans le plus large courant de l’esprit de la Révolution française — en sorte qu’il n’eut ni à changer ni à se contraindre pour être « avec son temps », — la vie de Victor Duruy, exemplaire, tout unie dans son fond, mais avec un air de merveilleux, et, au milieu de son cours, un coup de baguette des fées, ressemble à quelque beau récit de la « morale en action », à mettre entre les mains des écoliers, de ces écoliers de France pour qui il a tant travaillé. […] Le « résumé général » de l’Histoire des Romains et celui de l’Histoire des Grecs ressemblent à l’examen de conscience de deux peuples.
Dans ce sujet purement scientifique, qui est hors de notre domaine, la conclusion nous importe ; je la traduis : « Si cette hypothèse rend compréhensible la genèse du système solaire et des autres systèmes sans nombre qui lui ressemblent, le dernier mystère reste aussi impénétrable. […] L’analogie est bien plus frappante encore, si on les considère surtout dans leur développement, si l’on remarque combien les formes inférieures de la vie ressemblent aux formes inférieures de l’organisation sociale.
Thiers, d’instinct et par tempérament, aime, avant tout, le naturel, la simplicité, l’opposé du déclamatoire et de tout ce qui y ressemble ou qui y prête. […] Thiers, n’avait ressemblé à ce siège, et il fallait, dans l’Antiquité, remonter à deux ou trois exemples comme Numance, Sagonte ou Jérusalem, pour retrouver des scènes pareilles.
Saint-Preux avait trente ans, se portait bien, et n’était occupé que de ses plaisirs ; rien ne ressemble moins à Saint-Preux que J. […] Sur une lettre pareille à la dernière, Julie se fût moins offensée de mon silence qu’alarmée de mon état ; elle ne se fût point, en pareil cas, amusée à compter des lettres et à souligner des mots ; rien ne ressemble moins à Julie que Mme de… (de La Tour).
Il faut absolument que je fasse ce qu’il détestait le plus quand cela n’était pas à deux siècles au moins de distance, une biographie ou du moins quelque chose qui y ressemble, et qui rende quelque vie, quelque physionomie, à ce qui de soi seul parlerait peu. […] Old Buck, le haïsseur de femmes, ressemblait à Bazin par plus d’un côté.
M. et Mme la duchesse de Bourgogne y tenaient ouvertement la cour, et cette cour ressemblait à la première pointe de l’aurore. » Pendant cinq jours on reste dans ces fluctuations et ces incertitudes dont il ne nous laisse rien perdre. […] Cela dit, et sa propre confession faite, il arrive délibérément à celle des autres, et il entame en toute conscience cette espèce de dissection universelle, cette ouverture impitoyable des âmes, qui le fait ressembler, au milieu de cette foule éparse, à un loup qui serait entré dans la bergerie, ou encore à un chien de meute qui serait à la curée.
Théodore Leclercq n’avait qu’un parti à prendre, et il le prit sans avoir besoin d’y songer : c’était, tout en en ressentant l’influence et peut-être l’ascendant, de rester lui-même, et de ne pas lui ressembler. […] Mme de Verna, mariée à un officier du génie, aime son intérieur, son mari, son enfant, et tous deux s’amusent, tout en causant, à faire à leur petit Gabriel un château de cartes, mais un château qui ne ressemble pas à un autre, et dont son père a dressé le plan en ingénieur consommé.
Elle parle volontiers, elle rit aisément, elle se fait un grand plaisir d’une bagatelle, elle aime à faire une innocente guerre à ses amis… Mais, parmi toute cette disposition qu’elle a pour la joie, on peut dire que cette aimable enjouée a toutes les bonnes qualités des mélancoliques qui ont l’esprit bien fait, car elle a le cœur tendre et sensible, elle sait pleurer avec ses amies affligées ; elle sait rompre avec les plaisirs quand l’amitié le demande ; elle est fidèle à ses amis ; elle est capable de secret et de discrétion ; elle ne fait jamais de brouillerie à qui que ce soit ; elle est généreuse et constante dans ses sentiments, et elle est enfin si aimable qu’elle est aimée des plus honnêtes personnes de la Cour, de l’un et de l’autre sexe, mais de gens qui ne se ressemblent ni en condition, ni en humeur, ni en esprit, ni en intérêts, et qui conviennent pourtant tous que Clarice est très charmante, qu’elle a de l’esprit, de la véritable bonté et mille qualités dignes d’être infiniment estimées. […] Elle disait de Mme de Choiseul, qui se coiffait en caricature : « Elle ressemble à un printemps d’hôtellerie comme deux gouttes d’eau. » Elle disait du pauvre petit chevalier de Sévigné, qui, entre elle et la comédienne Champmeslé, s’était engagé à plus qu’il ne pouvait : « C’est une vraie citrouille fricassée dans de la neige. » Son mot si gai : « Oh !
En plein été il travaillait dans un cabinet très élevé, et dont la voûte ressemblait à celle des églises et des anciennes chapelles : « M. de Buffon, dit Mme Necker, pense mieux et plus facilement dans la grande élévation de sa tour, à Montbard, où l’air est plus pur ; c’est une observation qu’il a faite souvent. » Là, dans une salle nue, devant un secrétaire de bois, il méditait, il écrivait. […] En revanche, la conversation de Montesquieu était pleine de traits, de saillies et d’images, et ressemblait à ses écrits.
Montesquieu (car c’est lui ici qui parle, ainsi qu’il parlera en son nom jusqu’à la fin de sa vie), tâche d’y établir en quoi cette idée de justice ne dépend point des conventions humaines : « Et quand elle en dépendrait, ajoute-t-il, ce serait une vérité terrible qu’il faudrait se dérober à soi-même. » Montesquieu va plus loin : il tâche même de rendre cette idée et ce culte de justice indépendants de toute existence supérieure à l’homme ; il va jusqu’à dire, par la bouche d’Usbek : Quand il n’y aurait pas de Dieu, nous devrions toujours aimer la justice, c’est-à-dire faire nos efforts pour ressembler à cet Être dont nous avons une si belle idée, et qui, s’il existait, serait nécessairement juste. […] Il lui ressemble par la langue, mais sans y viser.
Je ne rappellerai parmi les proverbes qu’il a frappés et mis en circulation que les plus connus : L’oisiveté ressemble à la rouille, elle consume plus vite que le travail n’use. […] Un garçon n’est pas un être humain complet : il ressemble à la moitié dépareillée d’une paire de ciseaux qui n’a pas encore trouvé son autre branche, et qui, par conséquent, n’est pas même à moitié aussi utile que les deux pourraient l’être ensemble. » (Lettre de Franklin à M.
Ce dernier procédé, qui ressemble fort à celui des phrases-thèmes de Wagner, ayant le tort d’enserrer en formule constante un être variable, est éliminé d’habitude de la figuration des personnages de second plan parmi lesquels se trouvent les êtres les plus vifs que M. […] Un puits de mine où descendent des cages ressemble à un Moloch dévorateur d’hommes.
Et moi, après Homère, j’ai chanté Patrocle et Teucer au cœur de lion afin que chaque citoyen tâche de ressembler aux grands hommes. » De même que toute la mer est sel, toute la Bible est poésie. […] Mais quand c’est un poëte qui parle, un poëte en pleine liberté, riche, heureux, prospère jusqu’à être inviolable, on s’attend à un enseignement net, franc, salubre ; on ne peut croire qu’il puisse venir d’un tel homme quoi que ce soit qui ressemble à une désertion de la conscience ; et c’est avec la rougeur au front qu’on lit ceci : « Ici-bas, en temps de paix, que chacun balaye devant sa porte. « En guerre, si l’on est vaincu, que l’on s’accommode avec la troupe. » — … — « Que l’on mette en croix chaque enthousiaste à sa trentième année.
Ses versions ressemblent aux belles copies de l’antiquité, qui font revivre dans un travail moderne le feu & l’esprit de l’original ancien. […] Ces observations n’ont presque rien qui ressemble aux autres ouvrages sur l’éloquence chrétienne, dont j’ai parlé dans cet article.
C’était la même faute dans votre ancien tableau de Diomède et Vénus , la déesse ressemblait à une grande vessie sur laquelle on n’aurait pu s’appliquer avec un peu d’action sans l’exposer à crever avec explosion. […] Pour celle qui est accroupie, elle est ignoble, il y a pis, elle ressemble en laid à sa maîtresse, et je gagerais qu’elles ont été prises d’après le même modèle, et puis la couleur de la tête en est aussi sans consistance. à la chute des reins, qu’est-ce que cette petite lumière ?
Dans les Horizons prochains, le mysticisme de l’auteur des Horizons célestes n’était qu’une douce lueur entre ciel et terre et qui ressemblait à une aube, le point blanchissant qui s’est enfin étendu, comme le jour, sur sa pensée, un jour si plein maintenant qu’il ne grandira plus ! […] « Le paradis de mon Dieu, dit-elle éloquemment, après avoir traversé ces paradis qui ne lui paraissent que des ombres et des effacements spirituels, le paradis réel de mon Dieu ne ressemble pas à ceux-là !
Des improvisations de journal, qui ressemblent très fort à des improvisations de discours ! […] Par la sveltesse et le vif de son esprit, par cette succession d’éclairs dont il était la source, par l’armature aiguisée de ses facultés qui ressemblaient à des javelots et à des flèches, Rivarol était un journaliste né.
Et l’eussent-ils déclaré eux-mêmes avec une netteté souveraine, serait-ce encore une raison, parce qu’ils seraient devenus catholiques du xiie siècle en étudiant le catholicisme dans ses hommes et dans ses institutions, pour déduire d’une préoccupation individuelle, engendrée par l’étude, quelque chose qui pût ressembler à une tendance générale ou à une direction supérieure de l’opinion vers le but qu’il convient le mieux de lui donner ? […] Hurter l’en glorifie avec une naïveté d’admiration qui le fait ressembler à un aveugle-né en matière de politique et d’histoire.