Maintenant il faut que nous tâchions de reprendre les choses où elles en étaient avant cette maladie de l’enfant. » XI Ils partent pour Munich. […] Ils reprennent leur course vers la capitale de l’Autriche. […] Wolfgang reprit que nous avions des lettres de recommandation à lui remettre, et que nous aurions l’honneur de nous présenter chez Son Éminence. […] Il me l’avait donnée, il pouvait me la reprendre.
Il reprit assez de calme pour écrire à Scipion Gonzague une élégie de sa propre misère. […] Soulagé par le vœu qu’il avait fait à son autel de ne plus consacrer ses chants qu’aux choses immortelles, il reprit à cheval la route de Rome, y arriva le 4 novembre, et descendit chez Scipion Gonzague, qui le reçut en père. […] « Dans ce mouvement lent et tranquille, le guerrier ne reprend point encore l’usage de ses sens ; mais de faibles soupirs prouvent qu’il conserve un reste de vie. […] repris-je… Il sourit et détourna la tête pour me donner à entendre, je crois, que la première lui appartenait.
Puis elle se relève dans un autre âge, et le drame devenu métaphysique et religieux se reprend avec Faust, Marguerite, Méphistophélès et d’autres personnages, et la providence justifie tout et pardonne à tous, même à Satan ! […] Bientôt cependant notre conversation reprit un cours enjoué, et il me parla d’un livre écrit pour la justification de Hudson Lowe. […] Vogel partit, nous reprîmes le dîner et la conversation. […] Elles semblaient ne penser à rien ; tout à coup elles se penchent l’une vers l’autre, et se donnent un baiser très affectueux ; puis elles reprennent très sérieusement leur promenade et continuent à causer, comme si rien ne s’était passé.
. — Une vieille comédie a été jouée, très vieille, très plaisante : chaque fois qu’un musicien produit un opéra, les feuilletonnistes la reprennent, d’accord avec le public : le wagneriste malgré lui. […] Cette distinction du Réel, qui est l’Unité, bonne, et du Sensible, qui est l’Apparence, mauvaise, Richard Wagner, dans tous les écrits théoriques de cette dernière période la reprendra, mais toujours comme un point de départ à des conclusions pratiques, sur la question qui l’occupe : à quoi doit servir l’œuvre d’art, et à qui ? […] (1878) Wagner a repris l’œuvre de réforme tentée par Luther. […] Il reprend les grands points de la théorie wagnérienne : l’œuvre d’art, le théâtre, le public.
Allons plus loin : ces efforts successifs n’étaient pas précisément la réalisation progressive d’un idéal, puisque aucune idée, forgée par anticipation, ne pouvait représenter un ensemble d’acquisitions dont chacune, en se créant, créerait son idée à elle ; et pourtant la diversité des efforts se résumerait bien en quelque chose d’unique : un élan, qui avait donné des sociétés closes parce qu’il ne pouvait plus entraîner la matière, mais que va ensuite chercher et reprendre, à défaut de l’espèce, telle ou telle individualité privilégiée. […] De sorte qu’une sociologie qui s’imagine emprunter à la biologie l’idée d’une transmission héréditaire de l’acquis ne fait que reprendre ce qu’elle avait prêté. […] Puis elle reprendrait, et le pendule oscillerait indéfiniment. […] On la développera à son tour, négligeant maintenant la première, et ce nouvel effort se prolongera jusqu’à ce que, renforcé par de nouvelles acquisitions, on puisse reprendre celle-ci et la pousser plus loin encore.
C’est un beau rêve qu’il serait dangereux de continuer, mais qu’il sera peut-être possible de reprendre un jour avec de meilleurs acteurs et des plans militaires mieux combinés… Plus j’ai été chargé immédiatement de cette grande alliance, plus on doit m’en croire quand je conseille la paix. […] Cette parenthèse historique fermée, je reprendrai la prochaine fois Bernis, là où je l’avais laissé à la fin de mon précédent article.
Après la mort d’un de ses fils, il trouva pourtant le moyen d’aller à Rome pour se distraire et se consoler, de s’y attacher à M. de Noailles, l’ambassadeur, et d’y rester environ deux ans ; mais il fallut revenir et reprendre la vie de province avec les ennuis du métier. […] [NdA] On peut voir ce que j’en ai dit déjà dans le Tableau de la poésie française au xvie siècle (édit. de 1843), et aussi dans l’article Bertaut (même volume, p. 366) ; j’y discute un point essentiel qui avait été contesté. — Enfin j’ai depuis reparlé de Malherbe plus à fond encore, et j’ai repris tout ce sujet avec un entier développement dans un article de la Revue européenne du 16 mars 1859.
Elle avait toujours eu un grand goût pour élever les enfants, pour les enseigner, les reprendre, les morigéner : c’était un de ses talents particuliers et prononcés : « J’ai grande impatience, écrivait-elle à Mme de Brinon, la première directrice de ces écolières, de voir mes petites filles et de me trouver dans leur étable… J’en reviens toujours plus affolée. » De Rueil, l’institution fut transférée à Noisy, où elle continua de croître : Mme de Maintenon y consacrait tous les moments qu’elle pouvait dérober à la Cour. […] Elle aidait à peigner et à habiller les petites, passait deux ou trois mois de suite à une classe, y faisait observer l’ordre de la journée, leur parlait en général et en particulier, reprenait l’une, encourageait l’autre, donnait à d’autres les moyens de se corriger.
Le conseil habituel du père Lefebvre à son jeune ami, c’est de profiter de son heureuse flexibilité qui tend à se porter sur toutes sortes de genres et de sujets, mais de ne s’y point livrer trop rapidement, d’attendre avant de publier : « L’âge est le meilleur des Aristarques. » Ses scrupules de traducteur, dans le travail qu’il avait entrepris sur la Bible, fatiguaient et consumaient le père Lefebvre : « Ce métier de traducteur dont je me suis occupé toute ma vie, disait-il, me paraît toujours plus difficile à mesure que j’avance, soit que l’âge me glace le sang, soit que mon goût s’épure à force d’approfondir ; une page de traduction m’épuise pour huit jours. » Et ailleurs : Je suis revenu de la campagne à la ville, mais j’étais si essoufflé qu’il m’a fallu un grand mois pour reprendre haleine. […] La Terreur passée, Daru reprit ses fonctions administratives comme commissaire ordonnateur.
Juvénal n’est pas mieux disposé que lui pour les femmes savantes ; il veut, au besoin, pouvoir faire un solécisme sans être repris. […] » La préface de la première édition de l’Iliade se terminait par une page touchante et souvent citée, mais qui montre trop bien Mme Dacier au naturel pour devoir être omise toutes les fois qu’on veut lui faire honneur : Après avoir fini cette préface, disait-elle, je me préparais à reprendre l’Odyssée et à la mettre en état de suivre l’Iliade de près ; mais, frappée d’un coup funeste qui m’accable, je ne puis rien promettre de moi, je n’ai plus de force que pour me plaindre.
— Mais non, ce qu’ici nous nommons la vie est chose si peu digne d’être aimée, et toi, ma mère, tu m’es si aimable que ce serait te payer bien mal que de contraindre ton esprit délivré à reprendre ses fers… La mort de sa mère livra le jeune enfant aux mains des étrangers ; son père, homme estimable, n’eut point pour ce fils délicat et timide les attentions qu’il aurait fallu. […] Cowper, alors âgé de vingt-deux ans, ne tint pas compte de ce qu’il jugea plus tard avoir été un appel et un avertissement ; il attribua bientôt l’amélioration de son état au simple changement d’air et aux divertissements du lieu, et il retourna à Londres reprendre sa vie, non pas licencieuse, mais gaiement dissipée et diversement légère.
On s’est laissé reprendre à tant de qualités de vive justesse, de raison railleuse et de grâce. […] Et Voltaire, ce même homme qui trébuchait ainsi dans le détail, reprenait ses avantages dès qu’il s’agissait d’ensemble ; il était de ces esprits fins et prompts qui devinent mieux qu’il ne connaissent, qui n’ont pas la patience de porter une démonstration un peu longue, mais qui enlèvent parfois tout d’une vue une haute vérité, et qui réussissent alors à l’exprimer de manière à ravir les savants eux-mêmes.
» — « Pardonnez-moi, Madame, quelquefois aux femmes », répondit-il ; et il reprit, comme si de rien n’était, sa conversation avec le roi. […] La dignité même de votre caractère, aux yeux du monde, reprend son lustre, puisque les hommes voient le juste prix que vous mettez à votre liberté, et que, quelles que soient les passions de jeunesse qui vous aient séduite, vous ne voulez plus maintenant faire le sacrifice de votre temps, là où vous n’êtes pas jugée digne de tout honneur25.
Je ne résiste pas à donner encore ce post-scriptum ajouté à une lettre du 15 juillet 1764, qu’elle ne put reprendre pour la terminer que le 21, ayant été forcée d’interrompre : « Voilà, dit-elle, un grand intervalle causé par une multitude de petites affaires assez peu intéressantes : je ne sais plus où j’en suis. […] Faisant équitablement et à vue de pays la balance des torts et admettant volontiers tous ceux de Rousseau, elle relève aussi ce qui est à reprendre dans le procédé de Hume, — et envers elle d’abord : « Quelque raison que vous me puissiez dire pour ne m’avoir pas instruite la première de l’étrange événement qui occupe à cette heure l’Angleterre et la France, je suis convaincue que par réflexion vous sentirez, si vous ne l’avez déjà senti, qu’il n’y en peut avoir de valable.
Pour le reprendre à ses origines plus positives, il était né en 1773 à Genève, et avait fait de bonnes études au collège de sa ville natale. […] sans doute », reprend Voigt avec un air convaincu. » En cherchant bien, nous verrions peut-être qu’en France, il n’y a pas bien longtemps encore, nous avons eu des commencements et des symptômes de ces excentricités et de ces ridicules folies.
Je reprendrai à mon tour le chapitre de la vie de Montaigne auquel elles se rapportent, et qui est l’époque de sa mairie à Bordeaux. […] Il en était sorti en 1570, à l’âge de trente-sept ans, et avait déposé sans regret la robe pour reprendre l’épée de ses pères.
Pendant ce temps, dans la cour de la ferme, des servantes passaient, une chandelle à la main, allant et venant de la cuisine au réfectoire, et quand l’instrument s’arrêtait pour reprendre haleine, on distinguait les craquements du treuil où les hommes de corvée pressaient la vendange. […] Dès que le temps était triste, ils se taisaient ; ils reprenaient avec le soleil, avec les vents plus doux, avec l’espoir de l’été prochain.
Je n’ose pas parler devant lui depuis que je l’ai entendu à un cercle reprendre déjà pour une petite faute de langue la pauvre Clotilde qui ne savait où se cacher. […] Non, il est impossible de s’amuser davantage et de reprendre plus drôlement son sérieux que notre auditoire qui tenait sur une chaise.
Necker eût voulu ensuite que le roi reprît l’exercice de son pouvoir souverain. […] Il viendra chez moi celle après-dînée, et je ne le quitterai point que je ne l’aie coule à fond. » Napoléon disait : Je connais le tirant d’eau de chacun de mes généraux, et Frédéric aussi aimait à couler à fond ses philosophes. — Ici il y a une pause dans sa lettre ; le roi reçoit la visite de Raynal et ne reprend la plume qu’après : « Enfin, j’ai vu l’auteur du Stathoudéral et du Commerce de l’Europe.
Ce qui malheureusement n’est pas moins certain, c’est qu’il ne perdit pas l’occasion non plus de reprendre sous main ses habitudes de trafics et marchés : 6 millions lui furent promis par les Bourbons de Naples pour favoriser leur restauration, et l’on a su les circonstances assez particulières et assez piquantes qui en accompagnèrent le payement32. […] Telle est, messieurs, la liberté de la presse. » Il y disait encore : « La société, dans sa marche progressive, est destinée à subir de nouvelles nécessités ; je comprends que les gouvernements ne doivent pas se hâter de les reconnaître et d’y faire droit ; mais quand ils les ont reconnues, reprendre ce qu’on a donné, ou, ce qui revient au même, le suspendre sans cesse, c’est une témérité dont, plus que personne, je désire que n’aient pas à se repentir ceux qui en conçoivent la commode et funeste pensée.
Quand tu reprendras solitaire Ton doux vol, sœur d’Alaciel, Dis-moi, la clef de ce mystère, L’emporteras-tu dans le ciel ? […] Il avait repris ses bluettes fantastiques ; il les caressait, les remaniait en mille sens, et en voulait composer le plus mignon des chefs-d’œuvre.
Fénelon reprit à Sarlat sa passion d’apostolat lointain et poétique pour la conversion des peuples. […] VII Il reprit et poursuivit, pendant dix ans, à Paris, la direction de l’établissement qui lui était confié ; il s’exerçait à parler et à écrire sur des choses saintes.
Nos faunes les plus Convaincus ont des rechutes, reviennent à Paris, se laissent reprendre à l’attrait malfaisant des plaisirs artificiels, des curiosités inutiles, de la vie inquiète. […] Mais (et ici reparaît la perspicacité du magistrat, qui doit être en même temps un homme très moral et très clairvoyant) un jour la chair reprend ses droits : de quoi les deux amants se punissent en se séparant pour jamais.
Mettez deux ouvrages en parallèle ; celui-ci, inférieur sur un point, peut fort bien reprendre l’avantage sur un autre. […] Autant vaudrait reprendre l’éternelle et vaine discussion sur les yeux noirs et les yeux bleus, sur la beauté brune et la beauté blonde !
Un moment il parut le comprendre, et, à la vue de ces incendies fumant à travers la neige, de ces cadavres gisant sur cette plaine glacée, il s’écria : « Ce spectacle est fait pour inspirer aux princes l’amour de la paix et l’horreur de la guerre. » Mais l’impression, sincère peut-être pendant la durée d’une minute, passa vite, et le démon familier reprit possession de son âme. […] Le génie est grand, mais l’univers l’est aussi ; et il y a un moment, je ne puis que le redire, où la nature des choses (y compris la conscience des peuples), trop méconnue, se soulève et se revanche, où l’univers, qu’on voulait étreindre, reprend le dessus.
Avant de se mettre à table, il pria Mlle Le Couvreur de réciter quelque morceau, reprit, en l’écoutant, son attitude de silence, et ne lâcha que deux ou trois fois son mot : « C’est bon, cela ! […] Celui-ci fut repris et mis à Saint-Lazare.
Elle reprit la correspondance seule, et cette fois à l’insu de Claire ; elle fut ce qu’on est si aisément quand on aime, elle fut importune, obstinée, maladroite souvent ; elle obséda. […] Mais elle reprend sa supériorité de femme si elle ajoute : Vous êtes le plus sensible des hommes ; moi, sans être peut-être la plus sensible des femmes, je suis plus sensible que vous ; vous avez reçu mes hommages sans dédain, je vous les ai offerts sans orgueil ; c’est vous que vous aimez en moi ; moi, je n’aime en vous que vous-même, et nous avons raison tous deux.
Je vous jure sincèrement que, depuis que je suis dans le monde, je n’ai pas vu un homme autre que mon mari qui me parût mériter d’être distingué. » — « Je le crois bien, reprit-elle, vous n’avez jamais connu que de vieux radoteurs ou des fats : il n’est pas bien étonnant qu’aucun n’ait pu vous plaire. […] » — « Mais je ne dis pas cela non plus, reprit Mlle d’Ette ; je prétends bien pour lui qu’il sera votre amant. » Mon premier mouvement fut d’être scandalisée, le second fut d’être bien aise qu’une fille de bonne réputation, telle que Mlle d’Ette, pût supposer qu’on pouvait avoir un amant sans crime ; non que je me sentisse aucune disposition à suivre ses conseils, au contraire, mais je pouvais au moins ne plus paraître devant elle si affligée de l’indifférence de mon mari.
Quand elle entendait le brave chevalier La Hire jurer le nom du Seigneur, elle le reprenait en lui disant de faire comme elle et de jurer par son bâton. […] Une fois montée sur son coursier, la Pucelle, continue Gui de Laval, « se tourna vers l’huis de l’église qui était bien prochain, et dit en assez claire voix de femme : “Vous les prêtres et gens d’Église, faites procession et prières à Dieu.” » Puis elle reprit son chemin, en disant : « Tirez avant, tirez avant !
Tout cela est vrai, et pourtant il est un point par lequel Fontenelle va reprendre aussitôt sa revanche sur Pascal lui-même ; car, dans cette vue admirablement sentie et embrassée tant au physique qu’au moral, Pascal, à un endroit, a corrigé lui-même sa phrase, l’a rétractée et altérée pour faire tourner le soleil autour de la terre et non la terre autour du soleil. […] Si inférieur à Pascal comme imagination et comme âme, et dans un rapport qu’on dirait incommensurable avec lui (nous sommes en style de géomètre), Fontenelle, à titre d’esprit libre et dégagé, d’esprit net, impartial et étendu, reprend lentement ses avantages, et, sur la fin de ce siècle de grandeur, mais certes aussi d’illusion et de timidité majestueuse, il ose voir en réalité et exprimer en douceur les vérités naturelles telles qu’elles sont.
M. de Bonald avait pris pour épigraphe cette phrase de Rousseau dans le Contrat social : « Si le Législateur, se trompant dans son objet, établit un principe différent de celui qui naît de la nature des choses, l’État ne cessera d’être agité jusqu’à ce que ce principe soit détruit ou changé, et que l’invincible nature ait repris son empire. » — M. de Bonald se réservait de prouver qu’ici la nature n’était autre chose que la société même la plus étroitement liée et la plus forte, la religion et la monarchie. […] [NdA] Sans bruit et sans effort, cela vous plaît à dire : quand on remonte dans l’histoire, on ne trouve que bruit et qu’effort à chaque siècle, cependant il n’en est pas moins vrai qu’il y avait dans l’ancienne société, au milieu de tous ses dérangements, un ou deux grands ressorts qui continuaient d’aller ou qui reprenaient vite le dessus, et qui se sont brisés depuis.
Forcé de la quitter et expulsé par les menaces du Directoire, il n’eut de refuge qu’en Angleterre : il y reprit sa plume indépendante, disant des vérités à tous, et aux incorrigibles émigrés tout les premiers. […] Le maréchal de Castries, du côté des princes, frères du roi, lui écrivait : « J’ai vu l’impression que vos écrits faisaient sur tous les bons esprits… Il est temps de parler à la nation et de l’éclairer. » Mallet reprit la plume pour parler non à la nation, qui, à cette date, avait peu de liberté d’oreille et d’entendement, mais aux chefs des cabinets et à ceux de l’émigration, pour les éclairer, s’il se pouvait, sur ce qui, selon lui, était raisonnable et nécessaire ; car il ne voyait plus qu’un moyen de mener à bien cette grande « guerre sociale », comme il l’appelait : c’était d’en faire une guerre à la Révolution seule, à la Convention qui résumait en elle l’esprit vital de la Révolution, non à la France.
Le moment pour Raynouard de faire son entrée en littérature n’était pas venu ; il retourna courageusement dans son pays reprendre l’exercice de sa profession d’avocat, et réparer les brèches que cette interruption avait faites à sa petite fortune. […] Plus tard même, quand on voulut reprendre au Théâtre-Français Les Templiers sans Talma, il s’y opposa.
Enfin il l’a magistralement repris dans Terres vierges, sans un oubli de détail, avec une pénétration psychologique, une maturité d’art, qui mettent ce livre du petit nombre des romans supérieurs du siècle ; l’atrophie éclate avec tous ses symptômes définis ; elle mine peu à peu les conditions premières de la vie et finit par détruire fatalement l’organisme, qu’elle ravage. […] On se tromperait en prenant pour un être purement pervers la comtesse Irène de Fumée, qui se livre, dans un accès de contrition, à son ancien et dédaigné amant, puis se reprend, quand celui-ci a presque brisé sa vie.
Reprenons-la, elle a assez de défauts et de beautés pour mériter un examen détaillé et sévère. […] Avec tout ce que je viens de reprendre dans le tableau de Doyen, il est beau et très-beau ; il est chaud, il est plein d’imagination et de verve ; il y a du dessin, de l’expression, du mouvement, beaucoup, mais beaucoup de couleur, et il produit un grand effet.
Elle se fût peut-être engourdie dans la volupté du succès ; elle se ranima sous l’aiguillon des revers ; elle reprit feu par les désastres. […] Car si c’était une idée enfoncée solidement au cœur du xiiie siècle que le dessein de reprendre Jérusalem aux infidèles, c’en était une autre tout aussi profondément ancrée dans l’âme de la chrétienté d’Occident que la guérison du schisme et le rétablissement de l’unité.
Et, en effet, c’est une conversion de la pensée de son auteur, ou une transformation, — comme on voudra, — que ce livre de Heine, repris en sous-œuvre, diminué par un côté, augmenté par l’autre, démenti par un troisième, et portant la trace, l’enrichissante trace de tous les atterrissements et de toutes les alluvions de la vie ! […] C’est Bonald, le grand Bonald, à présent dédaigné, mais qui un jour reprendra d’autorité, si le monde n’est pas irrémédiablement assotti, le respect immense qu’on lui doit ; c’est Bonald qui définissait superbement l’homme : « Une intelligence servie par des organes. » Eh bien, Henri Heine a montré plus superbement encore que Bonald lui-même ne l’avait dit, que l’intelligence pouvait se passer même des organes !
A voir les avions se chercher, foncer l’un sur l’autre, se mitrailler, reprendre le large, revenir à la charge jusqu’à ce que l’un des deux s’enfuie ou tombe, je retrouve tout pur le plaisir passionnant des courses de taureaux : émotion pareille, l’arène est en haut. » Tout cela se résume dans cette profession de foi : Au risque de vous paraître fou, je déclare en mon âme et conscience que j’aime être ici ; j’aime la tranchée de première ligne, comme un « pensoir » incomparable ; on y est ramassé sur soi-même, toutes ses forces rassemblées ; on y jouit d’une entière plénitude de vie. […] Pour ma part je vous en donne ma parole d’honneur et de soldat, j’étais heureux sans calcul, heureux de me battre pour mon pays que j’aimais… Tous mes amis à qui j’ai dit au revoir, sans me douter que c’était un adieu, avaient la joie au cœur à l’idée de reprendre cette Alsace dont nous sommes pour la plupart originaires.
Ce discours était très tendre et très édifiant, et M. de Meaux l’a prononcé avec toutes ses grâces, et aussi avec une voix nette, forte, sans tousser ni cracher d’un bout à l’autre du sermon : en sorte qu’on l’a très aisément entendu jusqu’aux portes de l’église, chacun se réjouissant de lui voir reprendre sa première vigueur.
Louis de Carné, qu’il avait oublié, a même été repris par lui, au passage, dans le National, dès qu’il lui a été signalé, et fait partie, depuis 1869, des Portraits Contemporains (tome II).
A cela, pourtant, le blâme, ne saurait trouver à reprendre : au milieu de tant de périls qui tonnent sur la Révolution, la couleur du livre, sans cesser d’être nationale, est devenue militaire, et comme telle est restée pure, aussi pure que les couleurs de notre drapeau.
En ce sens et dans la sphère politique, il est vrai de dire que notre époque doit reprendre et développer le mouvement de 89 : et cela est d’autant plus vrai qu’elle sera moins sujette aux mêmes crises passionnées, aux mêmes événements impétueux.
La Porte Saint-Martin va reprendre les Beaux Messieurs de Bois-Doré, cette délicieuse comédie romanesque ; et l’Odéon promet de nous rendre bientôt Claudie, ce drame rustique dont le premier acte, au moins, est un chef-d’œuvre, une géorgique émouvante et grandiose.
L’Avenir de la Science est sans doute un des premiers livres où une entreprise qui passait, il y a cent ans, pour irréligieuse, ait été tentée chez nous religieusement et ait ainsi repris son vrai caractère.
Mais il reprenait ainsi, en les conduisant, il est vrai, à l’extrême, les traditions les plus anciennes des lettres françaises.
Sa bonne humeur courageuse a repris le dessus, et c’est presque avec entrain qu’il fait les honneurs de la « salle » à ses nombreux visiteurs.