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996. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Jourdain, pour qu’on se permette d’en occuper l’opinion !

997. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Et il y va rester : Apportez, comme un calice, Pour que rien ne le ternisse, Votre amour sur les sommets !

998. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Clogenson, trop longue pour que nous puissions la citer, mais où l’imagination a de ces grâces d’enfant qui joue.

999. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

L’auteur du Roman d’une conspiration n’a pas tiré de la foule de tous les conspirateurs qui mettent leur vie au jeu, et bravement l’y laissent, ce Goujet, et surtout ce Rochereuil, qu’il fallait marquer d’un signe à part, — comme ce Redgauntlet, par exemple, qui est aussi un conspirateur, et que le génie de Walter Scott a marqué, pour que l’imagination le revoie toujours dans ses rêves, de ce fer à cheval sur le front, signe du malheur de toute une race, qui perd toutes les causes pour lesquelles elle combat, sans que jamais son courage faiblisse sous le poids de cette sombre et désespérante fatalité !

1000. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

Toutefois, il est au moins une chose dont cette connaissance rend compte : elle montre quelles conditions seraient nécessaires pour qu’une réaction pareille eût quelque chance de succès.

1001. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Regardez mon âge ; je ne tiens presque plus à la vie, et déjà je touchais à ma tombe. » Socrate continue ; il parle tranquillement à ses juges ; il peint le plaisir qu’il aura de converser, dans un autre univers, avec les grands hommes de tous les temps, avec ceux qui ont été, comme lui, les victimes d’un jugement injuste, et il fait des vœux pour que ses enfants meurent un jour comme leur père, s’ils ont le bonheur d’importuner aussi les Anitus par leur vertu.

1002. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Enfin, pour qu’il ne manquât rien à sa gloire, les arts lui élevèrent des statues, des obélisques, et une colonne semblable à celle de Marc-Aurèle et de Trajan.

1003. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Ainsi ils fondèrent les familles, et les gouvernèrent avec la dureté des cyclopes dont parle Homère ; la dureté de ce premier gouvernement était nécessaire, pour que les hommes se trouvassent préparés au gouvernement civil, lorsque s’élèveraient les cités.

1004. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

Mais bientôt l’élévation morale reparaît dans le vœu du chrétien, pour que le nouveau jour qui lui est accordé passe irréprochable, que la langue n’y fasse pas de mensonge, que la main, que les yeux n’y pèchent pas.

1005. (1895) Hommes et livres

Il faudra près d’un demi-siècle pour que les vices inoculés à la tragédie s’atténuent ou s’éliminent. […] Ce renouvellement d’équipage fut une affaire d’État ; il fallut des semaines, des mois pour que Parme avalât le bris des vieux carrosses et l’achat des mules. […] Quelle nécessité y avait-il de nous faire rencontrer don Gaston de Cogollos, que nous avions bien oublié, sinon pour qu’il achevât un récit dont nous n’avons cure ? […] Au reste, Molière le dépassait trop pour qu’il le comprît. […] On ne peint plus la vertu désespérée, on l’aime heureuse ; elle est touchante par essence, et il suffit qu’elle soit, sans agir et sans souffrir, pour que les yeux deviennent humides.

1006. (1902) La poésie nouvelle

Maintenant, sauf quelques exemplaires, il en détruit toute l’édition, comme pour que disparaisse une bonne fois tout vestige de ce passé. « La dernière innocence et la dernière timidité. […] Que Tout se sache seul, au moins, pour qu’il se tue !‌ […] Il résulte de là qu’il fallait, pour qu’il y eût poésie, au moins un couple de deux vers. […] Et si, en celle-ci, tous ne se reconnaissent pas tout de suite, « c’est peut-être que les formes sensationnelles perçues par le poète ne se sont pas encore produites en eux, que peut-être il fallait que le poète les perçût le premier pour qu’une génération nouvelle inconsciemment s’en imprégnât et finît par s’y reconnaître55 ». […] Les cercueils blancs défilent à travers les allées et viennent à lui pour qu’il les ensevelisse, — les cercueils blancs de ses douleurs, les cercueils de ses souvenirs, venus de si loin, — son héroïsme de jadis, son courage brisé, sa pauvre vaillance, et toutes ses plus pures pensées, et ses amours, — et les cercueils rouges de ses crimes.

1007. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Les hommes les plus éminents avaient insisté auprès de lui pour qu’il entreprît une véritable histoire littéraire de son temps. […] Pour qu’une caricature soit bonne et plaisante, elle ne doit être que l’exagération logique d’un trait naturel et saisissable. […] La Vision de Charles XI est racontée trop sommairement pour que la critique en fasse l’objet du blâme ou des louanges. […] Je prie Dieu pour qu’un jour il rédige avec soin toutes les vérités nouvelles qu’il a recueillies dans ces agapes littéraires. […] Et pour que ce cri douloureux témoignât par lui-même de sa franchise, c’est la bouche d’une femme qui l’a proféré.

1008. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

C’était un motif de plus pour que l’examen de la littérature du dix-huitième siècle fût devenu une question générale. […] Le talent, à cette époque, avait assez de force intérieure pour que cette destination ne lui ôtât que peu de chose de sa chaleur et de son originalité. […] La carrière lyrique offrait même d’assez grandes difficultés pour qu’on n’espérât pas d’y obtenir un succès complet. […] Un assez long espace de temps s’est écoulé, pour qu’on puisse regarder le jugement de la postérité comme prononcé. […] Afin de pouvoir vivre en société, il en sacrifie une portion, pour que la tranquille jouissance de l’autre portion lui soit assurée.

1009. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

A ce titre, et pour que chacun puisse s’enrichir à son tour, on ne les donne que pour trois et cinq ans. […] Elle fait effort en ce moment pour que ce quelqu’un puisse surgir, et à cet effet, de son propre mouvement, elle insiste pour une trêve. […] S’il est un paysan, un ouvrier, même un petit boutiquier de village, un artisan maître, les chances sont nombreuses pour que tous ces noms lui soient étrangère. — Admettons qu’il s’informe. […] Pour qu’il ait confiance, laissons-lui désigner ses sous-officiers, son petit état-major secondaire et local. […] Des choses qui l’intéressent : cela veut dire des situations et des passions assez durables pour qu’après cent ans elles soient encore de circonstance.

1010. (1890) Nouvelles questions de critique

Mais elle l’insinue, voilà le fait ; et elle l’insinue de toutes les manières ; et il suffit que Buffon en ait eu conscience pour que l’on soit en droit de lui en faire honneur. […] Théodore de Banville, — et pour qu’il le dise, on sait s’il faut que ce soit vrai ! […] ils ne l’ont pas découverte ; et cela suffit pour qu’en faisant du sentiment de la nature un élément nécessaire de la définition du romantisme, on n’ait pas le droit d’en faire le plus essentiel. […] Pour que Sainte-Beuve s’aliénât de lui-même, — ce qui n’est pas, il l’a lui-même plusieurs fois reconnu, la moindre des vertus du critique, — pour qu’il distinguât ses intérêts et ses idées, sa personne et sa fonction, il attendit que son nom fût devenu le rival des grands noms dont l’éclat plus vif avait jadis éclipsé le sien. […] Au surplus, les admirateurs eux-mêmes ont trop souvent insisté sur ce défaut capital de l’œuvre dramatique d’Hugo pour qu’ici j’aie besoin que de le rappeler.

1011. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Les qualités que Balzac prête à Louis XIII sont celles qu’on eût voulu voir dans ce prince, pour que Richelieu fut moins nécessaire. […] Ces remords même, dont Boileau veut que l’amour soit combattu au théâtre, pour que la peinture en soit plus pathétique221, n’ont pas été inconnus à Louis XIV. […] C’est assez pour que Boileau ait raison. […] Ce fut Bossuet qui lui parla le premier, « avec le respect d’un sujet, mais aussi avec la liberté d’un prédicateur. » A ce jeune prince si porté à la tendresse, si bien fait, si magnifique, « dont les belles qualités, dit Mme de Motteville, causaient toutes les inquiétudes des dames », il peignit la violence des désirs de la jeunesse, « ces cœurs enivrés du vin de leurs passions et de leurs délices criminelles, l’habitude qui succède à la première ardeur des passions, et qui est quelquefois plus tyrannique247. » Il lui découvrit les pièges de l’impudicité, « laquelle va tête levée, et semble digne des héros, si peu qu’elle s’étudie à se couvrir de belles couleurs de fidélité, de discrétion, de douceur, de persévérance 248. » Il lui représenta le « plaisir sublime que goûtent ceux qui sont nés pour commander, quand ils conservent à la raison cet air de commandement avec lequel elle est née ; cette majesté intérieure qui modère les passions ; qui tient les sens dans le devoir, qui calme par son aspect tous les mouvements séditieux, qui rend l’homme maître en lui-même249. » A ce roi si absolu, si maître de tout, si obéi, il montra le cœur d’un Nabuchodonosor ou d’un Balthasar, dans l’histoire sainte, d’un Néron, d’un Domitien dans les histoires profanes, « pour qu’il vît avec horreur et tremblement ce que fait dans les grandes places l’oubli de Dieu, et cette terrible pensée de n’avoir rien sur sa tête250. » Le premier, devant ce roi si plein de vie, et qui paraissait si loin de la mort, devant cette cour si attachée aux choses du monde, il ne craignit pas de soulever la pierre d’un tombeau, et d’y faire voir « cette chair qui va changer de nature, ce corps qui va prendre un autre nom, ce je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue, tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu’à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes251. » A ce roi entouré de tant de faveur, d’une si grande complaisance des jugements humains, il révéla les secrets de la justice « de ce Dieu qui tient un journal de notre vie, et qui nous en demandera compte dans ces grandes assises, dans cette solennelle convocation, dans cette assemblée générale du genre humain252. » Ce qui sied le mieux à l’âge où l’imagination et la passion dominent, ce sont de fortes peintures.

1012. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Léon Daudet, qui dans ce moment pour combattre les tristesses de sa vie, se plonge plus avant dans le travail, et a écrit toute la journée, nous demande à nous lire, après dîner, un commencement d’article sur la Pitié et la Douleur, qui me fait m’écrier : « C’est curieux, n’est-ce pas, c’est le catholicisme qui a apporté dans le monde la pitié à l’endroit des miséreux et, il a fallu dix-huit siècles, pour que cette pitié eût son développement en littérature, — développement qui commence avec Dickens et continue — « avec vous !  […] Là-dessus un récit drolatique de la visite de Zola et de Daudet, au ministère, Zola voulant porter le chapeau de Daudet pour qu’il pût s’appuyer sur sa canne et sur son bras, et prononçant son speach, les deux chapeaux à la main. […] Voici le libretto : l’Amour se trouve tout à fait dans la dèche ; des châtelaines du Midi, qui lui doivent beaucoup, s’adressent au Saint-Père, pour qu’il soit canonisé, et elles obtiennent sa canonisation, et une chapelle pour lui, dans l’église de Saint-Amour, où une ancienne statue d’un petit amour, enguirlandé de chapelets, serait la figuration du nouveau petit saint. […] Mais lorsque celui-ci avait fini son internat, et était au moment de devenir une illustration, dans la capitale, le vieux médecin lui disait : « J’ai fait de vous un médecin, un médecin qui en sait plus que moi, un médecin tout à fait supérieur : je l’ai fait, je dois vous l’avouer, pour que vous donniez tous vos soins à ma fille, dont vous connaissez la santé maladive, et qui ne peut continuer à vivre, que sous une surveillance tout à fait aimante. » Et Titon épousait la fille du vieux médecin, et passait toute sa vie à être l’intelligent garde-malade de sa femme, à laquelle il ne survivait que six mois.

1013. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

La lettre de Béranger, dit-il lui-même, était admirablement calculée pour que le républicanisme avoué par le jeune poète fut une caresse noble aux opinions présumées de Lucien, sans être une brutalité démagogique. […] Je sentis qu’une fusillade n’était pas une société, qu’une révolution n’était pas à elle-même son propre but, et qu’il fallait se hâter de lui imposer à elle-même un gouvernement pour qu’elle eût un terme et un nom. […] C’est de la force, et non du délire, qu’il faut donner au peuple pour qu’il grandisse. […] Je tiendrais la place d’un homme utile à la patrie ; m’effacer pour qu’elle soit mieux servie c’est encore la servir. » XXVII Je ne tardai pas moi-même, non pas à me retirer du service de mon pays, mais à être écarté par mes concitoyens.

1014. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Il suffit chez une nation vive qu’un goût l’ait longtemps dominée pour qu’elle soit prête à en éprouver un autre.

1015. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

le rubis, l’émeraude, Dont ses bras et son front ruissellent étoilés ; Tout ce que la nature a de riche et de frêle, Tout ce qu’a pu rêver le goût le plus hardi, Tout cet or répandu, tout cet art, tout ce zèle, Pour que Suzon l’efface en robe d’organdi, Ou qu’on dise : « Voyez comme elle est encor belle ! 

1016. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

Et d’abord le critique intègre, indépendant, a besoin de l’anonyme, non pas pour en abuser contre les auteurs, mais pour que les auteurs n’abusent pas de lui.

1017. (1874) Premiers lundis. Tome I « J. Fiévée : Causes et conséquences des événements du mois de Juillet 1830 »

Chez eux, il y a du bon partout ; le général s’y mêle toujours au particulier, il faut savoir l’en tirer et le laisser venir ; il y a depuis un certain temps assez d’écrivains politiques qui ne procèdent que par axiomes généraux, par considérations abstraites, pour que le défaut contraire ait son prix et constitue une espèce d’originalité.

1018. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Quant à la question des respects dus au mariage, et des atteintes qu’un illustre auteur y aurait portées par ses écrits, et des conséquences sociales que l’écrivain anglais y rattache, c’est un point qui vient d’être traité, et par l’auteur même inculpé, contre un adversaire français trop distingué, trop capable et trop courtois, dans des termes trop parfaitement convenables et dignes26, pour que je prétende m’en mêler.

1019. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

Un génie supérieur, quel qu’il soit, ne peut s’affranchir à lui seul de ce besoin du surnaturel, inhérent à l’homme ; il faut que la nation fasse corps avec le philosophe contre de certaines terreurs, pour qu’il soit possible à ce philosophe de les attaquer toutes.

1020. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Mais il est cependant certain que pour qu’un auteur soit éloquent, il faut qu’il exprime ses propres sentiments ; ce n’est pas son intérêt, mais son émotion ; ce n’est pas son amour-propre, mais son caractère, qui doivent animer ses écrits ; et faire abstraction en écrivant de ce qu’on éprouve soi-même, ce serait aussi faire abstraction de ce qu’éprouve le lecteur.

1021. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Gardez-vous d’exagérer votre activité… Il faut que l’art soit la règle de l’imagination pour qu’elle se transforme en poésie… » Critique admirable et digne absolument de l’esprit sans règle et sans frein dont les premiers tumultes se faisaient entendre à tout le genre humain.

1022. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

L’actualité lui fournit assez de sujets pour qu’il ne se donne point la peine d’aller en chercher ailleurs.

1023. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Il doit les ramener à tous les grands principes d’ordre, de morale et d’honneur ; et, pour que sa puissance leur soit douce, il faut que toutes les fibres du cœur humain vibrent sous ses doigts comme les cordes d’une lyre.

1024. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

Je ne pourrais donc approuver la politique qui regarderait le clergé avec la même indifférence que les autres corporations, et qui permettrait à chacun d’être prêtre, bon ou mauvais prêtre, comme il est permis, dans les contrées assez bien policées, pour que chaque citoyen puisse sans obstacle tirer parti de son talent, d’être bon ou mauvais tailleur, bon ou mauvais cordonnier.

1025. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Mais la supériorité de certains siecles sur les autres siecles est trop connuë pour qu’il soit besoin que nous nous arrêtions à la prouver.

1026. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Or bien, voilà que tout à coup le poète, qui n’est plus celui de l’Amour et du Plaisir, mais de la douleur, venue enfin, comme elle vient toujours, par la vie, s’est mêlé, en ce livre de Portraits, au critique de la réflexion, et tout cela dans une si heureuse mesure qu’on se demande maintenant si le Monselet du pâté de foie gras n’était pas un mythe… ou un mystificateur, qui nous jouait, avec sa gastronomie, une comédie littéraire, et qui avait mis, pour qu’on ne le fît pas trop souffrir, son cœur derrière son ventre, mais non dedans !

1027. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

Ils ont doublé de grossièreté leur sottise, et c’est une raison pour que ce livre des Deux Masques les ait maintenant contre lui deux fois plus qu’il ne les aurait eus autrefois… Ce livre, en effet, détonne de beauté sur les laideurs du temps présent.

1028. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

pour que Guizot, l’historien de la civilisation en Europe, au lieu de se préoccuper des larges perspectives et d’élargir ses horizons, se mette à écrire la vie de quelques hommes, à les prendre à part et à les tirer du cadre de la Révolution d’Angleterre, où ils sont à peu près perdus, il faut quelque raison, sans doute.

1029. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Historiquement et religieusement, trop de choses nous séparent de l’historien allemand pour que nous puissions mêler une critique historique ou religieuse à notre critique littéraire, sans en diminuer la largeur.

1030. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Prescott n’a pas craint de montrer une pitié que beaucoup auraient tue pour que leur tigre fût plus complet.

1031. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le docteur Revelière » pp. 381-394

III Elle est morte, en effet, — le cœur peut en saigner, — mais elle est morte à jamais, pour qui a le sentiment des réalités de l’Histoire… Aux yeux de ceux qui savent ce qui constitue la personnalité et l’identité d’un peuple, il faut, pour qu’il se sente toujours vivant, qu’il ait pu rester, sinon tout entier, au moins en partie, dans le principe de sa vie et de sa durée.

1032. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Pour que rien ne manque à sa physionomie moderne, la philanthropie s’y ajouta.

1033. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

La Révolution française a donné à tout ce qu’elle toucha une résonnance trop formidable pour que les vibrations n’en oscillent pas à nos oreilles encore longtemps… et ce bruit, communiqué par elle aux choses qui ont perdu, le leur et qui, sans elle, seraient devenues muettes, dure toujours.

1034. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Si cette âme a jamais existé, elle devait être, du reste, assez pesante pour qu’on la retrouvât à la place où elle avait vécu et qu’elle ne pût pas s’envoler.

1035. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Pleine d’admiration pour les premiers siècles de l’Église qui furent si grands, pour cette période de l’histoire, la Genèse d’un nouvel univers moral dressée devant les yeux humiliés de l’Économie politique, comme ce bouclier de diamants qu’Ubald, dans le Tasse, présente à Renaud pour qu’il y mire son impuissance et sa honte, l’Académie n’a pas su conclure nettement dans le sens de cette admiration franche et souveraine, et ce n’est pas le livre véritablement chrétien, imbibé de ce catholicisme qui est le sang pur de la vérité chrétienne qu’elle a couronné, mais des livres infectés plus ou moins de ce protestantisme qui est le commencement de la philosophie, comme, dans un autre ordre, la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.

1036. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Aujourd’hui, après tant d’années, quand ceux qui lui firent politesse et lui versèrent l’éloge sans doses, parce que peut-être ils ne le craignaient plus, sont endurcis, ou du moins endormis dans l’indifférence de la vieillesse, dans l’égoïsme des derniers jours, il nous sera permis, j’imagine, de juger froidement, sans faire crier et clabauder personne, ce surfait du compagnonnage et de la pitié, et d’en donner exactement la mesure pour que désormais l’opinion ne l’exagère plus.

1037. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Les Lettrés qui demandent des langues toutes venues et complètes, pour que le Génie puisse fructueusement cohabiter avec elles, se rendent-ils bien compte de ce qui constitue une langue et de ce qui fait un patois ?

1038. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

un malheur si rare, parce qu’il avait, comme homme, les qualités que Boileau reconnaissait en Chapelain, est-ce une raison pour que la Critique ne porte pas un regard calme sur les œuvres qu’il a laissées, et ne demande pas à ces œuvres la justification des regrets exprimés par ceux-là qui ne disaient pas grand’chose de M. 

1039. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Dans ce livre d’une si hideuse beauté qu’il intitula Les Liaisons dangereuses, Laclos fit faire des fautes d’orthographe à Cécile de Volanges pour que ses lettres à Valmont fussent ainsi plus virginales et plus pensionnaires.

1040. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Il a fallu trois mille ans pour que les hommes apprissent qu’un homme vertueux, qui a passé soixante ans à s’instruire et à éclairer son pays, pourrait bien mériter quelque reconnaissance du genre humain.

1041. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Sans aucun doute, mais il y a beaucoup de chances pour que le curieux de ces notules s’y absorbe et ne pense plus qu’à l’individu-Baudelaire au lieu de penser à ce qui fut l’expression pensée et voulue de cet individu, sa création. […] Il fallut le coup de foudre de Sedan, puis de la Commune, pour que Renan écrivît la Réforme intellectuelle et morale, et que Taine s’attaquât aux Origines. […]  » C’est de travail que le pays a besoin aujourd’hui, pour que cette tragique prédiction d’un implacable ennemi soit démentie, et célébrer Louis Pasteur, c’est célébrer un héros du travail. […] Il ne les a composées que pour cela, pour qu’après sa mort la parole qu’il se prononçait de son vivant résonnât dans d’autres âmes. […] Elle est assez considérable pour qu’on en détermine, à coup sûr, les grandes lignes dès à présent.

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