À parler franchement, le doute n’est qu’un prétexte dont M. […] Son imagination ne parle pas moins haut que son cœur. […] Il lui suffit de pleurer avec elle et de lui parler de son amour. […] L’amour qu’elle subit sans pouvoir y répondre parle assez haut pour la décider. […] Parlerai-je de la couleur antique dont les admirateurs de M.
Le naturel n’est pas de parler comme parle une personne naturelle, mais de parler comme parle la nature ; et ce n’est pas tout à fait la même chose. […] Bonnefoi du Malade imaginaire, parle la langue du droit. […] D’ailleurs les médecins comme les notaires ne parlent-ils pas leur langue dans la comédie de Molière ? […] Mais on ne fait pas attention que Bossuet parlait en 1694 et que Molière était mort en 1673. […] On parle des ennemis de Molière, et c’est pour les traiter comme les pires coquins de lettres.
Je ne parle pas de ce détachement voulu, raisonné, systématique, qui est œuvre de réflexion et de philosophie. […] Je veux parler des métiers, fonctions et professions. […] Ou bien encore il aura conscience de parler et d’agir comme à l’ordinaire ; seulement il parlera de lui comme d’un étranger avec lequel il n’a plus rien de commun ; il se sera détaché de lui-même. […] Elle disparaîtrait si le personnage qui parle n’était pas précisément l’un des jumeaux dont il parle. […] Quand le personnage comique suit son idée automatiquement, il finit par penser, parler, agir comme s’il rêvait.
Dans la correspondance qu’il entretient avec lui, Voltaire le tâte souvent, et essaye de l’engager ; en 1760, après la comédie des Philosophes de Palissot, après le discours de réception de Lefranc de Pompignan, et dans ce moment le plus vif de la mêlée philosophique, Voltaire voudrait que Duclos s’entendît avec les amis et surtout qu’il agît en cour pour faire arriver Diderot à l’Académie ; c’eût été un coup de parti en effet, et une éclatante revanche : « Vous êtes à portée, je crois, d’en parler à Mme de Pompadour ; et, quand une fois elle aura fait agréer au roi l’admission de M. […] L’Académie n’a jamais eu un secrétaire tel que vous » ; il avait beau ajouter : « Parlez, agissez, écrivez hardiment ; le temps est venu… » Duclos ne répondit à ces exhortations qu’à demi et ne marcha que son pas. […] Dans son genre et dans le cercle qu’il s’est tracé, il a de bonnes et utiles remarques de détail, et il justifie pleinement, quand il écrit, l’axiome de son temps qu’il professe avec Condillacj : « En s’appliquant à parler avec précision, on s’habitue à penser avec justesse. » Ses conversations étaient d’une tout autre nature et échappaient à cette loi ; bien qu’il y parlât fort net, je ne sais s’il en pensait toujours plus justement. […] Il eut une première douleur soudaine ; puis rassuré par les lettres de ses amis, qui ne lui parlaient pas de ce malheur, il crut à quelque méprise et espéra. […] Auger a fait remarquer qu’il y est parlé des femmes au chapitre de la Réputation ; il n’en est pas moins vrai que l’omission générale subsiste.
Qu’on leur apprenne à parler français, mais simplement. […] Qu’on leur parle chrétiennement et toujours raisonnablement… Qu’on égaye souvent leurs instructions. […] Fagon de ce qu’il parle de médecine d’une manière si simple et si intelligible qu’on croit voir les choses qu’il explique : un médecin de village veut parler grec. » Dans le texte actuel des lettres de Mme de Maintenon telles que nous les possédons enfin, sans les altérations de La Beaumelle, il nous est permis, à notre tour, de juger avec plus d’assurance de sa façon de dire et d’écrire. […] Par le souvenir de notre prière tant de fois mêlée, par toutes nos larmes qui, en se mêlant aussi, avaient leur douceur, par notre dernière espérance, victorieuse du désespoir, — parle ! […] Écoute, aie pitié, parle, ô toi qui es mien !
Les critiques les plus distingués s’étaient épuisés à en parler. […] Il considérait, en effet, ces morceaux comme des jeux d’esprit, ou du moins des exercices de rhétorique dans lesquels le jeune auteur avait essayé de se former et de se rompre aux divers styles, et il en parlait ainsi d’un air de certitude et comme le tenant de bonne source. […] Il s’en faut de beaucoup, mon cher ami, que la gloire soit attachée à si peu de chose ; vous vous moquez de moi quand vous me parlez là-dessus, comme vous faites. […] Qu’on ne vienne point parler de gloire ; l’attrait propre à la carrière littéraire en demeure flétri. […] J’en parlerai prochainement.
Nous autres critiques, placés entre la tradition et l’innovation, c’est notre plaisir de rappeler sans cesse le passé à propos du présent, de les comparer, de faire valoir l’œuvre ancienne en même temps que d’accueillir la nouvelle (car je ne parle pas de ceux qui sont toujours prêts à immoler systématiquement l’une à l’autre). […] Je vous présente, lui dit-il en riant, l’un des hommes que votre départ inattendu a le plus étonnés. — Ellénore parlait à une femme placée à côté d’elle. […] de fumets pénétrants auxquels se mêlaient l’odeur des vins et le goût des fleurs, je ne regardais pas Fanny, je ne l’écoutais même pas parler. […] Mais se détachant soudain du groupe des joueurs derrière lequel jusqu’alors il s’était tenu debout, mon rival s’avança vers nous d’un air affable, et le plus naturellement du monde, nous demanda de quoi nous parlions. […] À travers les doux éclats de la musique, les tendresses des vibrations assourdies dont il ne se souciait guère, il me parla de chasse, de théâtre, de chevaux, que sais-je !
Tout au plus peut-il l’étreindre un instant quand il la rencontre… » Voilà l’homme qui parle de son métier en maître, et qui, le cadre donné (un cadre faux, mais commode), excellera à le remplir. […] Et cet ancien journaliste, conseiller d’université, député inclinant à gauche : « Cet honorable universitaire ignore l’art de parler avec calme. […] M. de Montalembert s’est levé, il parle, à la bonne heure ! […] Cousin), toujours dolent, toujours mourantquand il commence ; M. le président, en réclamant pour lui l’indulgence de la Chambre, croit devoir annoncer qu’il ne pourra parler que très-faiblement. […] Il y apparaît éloquent, enthousiaste, religieux à la fois et bon Français, et, pour parler son langage, « tout rayonnant des meilleures ardeurs de la vie. » Je ne saispas, en vérité, de plus noble prose ni dont la presse doive être plus fière.
S’ils parlent à Votre Majesté de soumission, de tranquillité et de faiblesse, ils s’abusent et la trompent. […] Aussi M. de Senfft a-t-il parlé de lui avec un dédain injuste et peu déguisé : « M. de Serra (le précédent envoyé de France à Varsovie) y fut remplacé, dit-il, par M. […] Bignon, dans ses Souvenirs, a un avantage sur M. de Senfft dont il ne prévoyait pas les sévérités : il le réfute de la manière la plus propre à faire impression sur des lecteurs impartiaux ; il parle avec justice, et dans une parfaite mesure, de celui qui en a manqué à son égard : « M. de Sentit, dit-il, était en 1811 et est resté jusqu’à la fin de 1812 zélé partisan du système français (on le croyait, et il paraissait tel sans l’être au fond). […] Mais parler et agir sont deux. […] L’archevêque, à la place d’honneur, parlait, pérorait sans tarir, buvait sec et mangeait gras (c’était un vendredi).
Ce qui fit dire à un grand prince qui le voyait jouer à Rome : “Scaramuccia non parla e dice gran cose, Scaramouche ne parle point, et il dit les plus belles choses du monde.” […] Les recettes étaient insuffisantes ; le « garçon nommé Molière », c’est ainsi qu’en parlait alors Tallemant des Réaux, fut, au mois d’août 1645, emprisonné au Châtelet, faute de pouvoir faire honneur aux obligations qu’il avait contractées au nom de la troupe. […] Veramente, questes personnes Ne sont ni courtoises ni bonnes. » Tout chagrin, tout pâle et transi, Baloardo parlait ainsi En regardant saigner sa plaie. […] « Je trouvai Monsieur, dit Retz, dans le cabinet de Madame qui le catéchisait ou plutôt qui l’exhortait ; car il était dans un emportement inconcevable, et l’on eût dit, de la manière dont il parlait, qu’il était à cheval, armé de toutes pièces, et prêt à couvrir de sang et de carnage les campagnes de Saint-Denis et de Grenelle. […] — Nulle, Monsieur, lui répondis-je, à moins que de s’aider soi-même par de bonnes précautions, et Madame sait que je n’ai jamais parlé autrement à Votre Altesse Royale. — Non assurément, reprit Madame. — Mais ne m’aviez-vous pas dit, continua Monsieur, que le roi ne viendrait pas à Paris sans prendre des mesures avec moi ?
Mallarmé parlera d’Hugo, de Banville, de Manet, de Whistler, de la dernière affiche, du concert de dimanche, du marché de la place Clichy. Mais c’est l’homme au rêve habitué qui parle. […] Si aujourd’hui j’ai plus de goût à parler de Duranty, pourquoi dois-je m’attaquer à l’auteur des Poèmes tragiques ? […] On parle, moins de sa causticité. […] Loin de songer que Boissier dût l’enterrer, parler, et gauchement parler à ses obsèques, il lui avait lui-même composé cette brève épitaphe : Ci-gît Boissier, ce vieux raseur, Plus connu comme confiseur.
Avec quelque habileté, le journaliste fit parler le romancier. […] Il arrive bien qu’on parle tout haut sans interlocuteur. […] L’opposition des deux parlers, malgré une langue unique, n’en sera pas moins forte, apparemment. […] Mais, que diable, parlez comme Albert Wolff ! […] L’un et l’autre signifient la lumière, qu’on parle de l’artiste ou de son visiteur.
Je voudrais revenir sur le cardinal de Retz et sur ses Mémoires, dont j’ai déjà parlé une fois43. […] Il est vite obligé de réparer ces bons accès en faisant à son tour quelque proposition bien folle ; c’est ce qui marque très naturellement, dit-il, « l’extravagance de ces sortes de temps, où tous les sots deviennent fous, et où il n’est pas permis aux plus sensés de parler et d’agir en sages ». […] À l’une de ces avances, vraies ou fausses, qui lui furent faites, il répondit « qu’il était très incapable du ministère pour toutes sortes de raisons, et qu’il n’était pas même de la dignité de la reine d’y élever un homme encore tout chaud et tout fumant, pour ainsi parler, de la faction ». […] Parmi ceux dont le cardinal de Retz se souvint à son arrivée, il en est un que j’aime à distinguer, parce qu’il était bel esprit, poli, honnête homme et pauvre : c’est le célèbre avocat Patru, l’un des premiers académiciens français, si prisé de Boileau, un de ceux qui, les premiers, parlèrent le plus purement notre langue, un de ces Parisiens spirituels et malins que Retz n’avait pas eu de peine à rallier autour de lui pendant la Fronde, avec les Marigny, les Montreuil, les Bachaumont. […] On y voit que quelques amis avaient parlé au cardinal de la triste situation de Patru, et celui-ci en a regret ; car il sait « quel fardeau c’est à une âme magnanime que d’être obligée de refuser : Lorsque je devins votre serviteur, ajoute-t-il, je ne regardai point à vos mains.
Pascal, tout d’abord, commence par rejeter les preuves de l’existence de Dieu tirées de la nature : « J’admire, dit-il ironiquement, avec quelle hardiesse ces personnes entreprennent de parler de Dieu, en adressant leurs discours aux impies. […] Quand même, dans son Traité de la connaissance de Dieu, le grand prélat ne s’adresserait pas au jeune Dauphin, son élève, et quand il parlerait à un lecteur quelconque, il ne ferait pas autrement. […] Il ne fait en quelque sorte que promulguer et reconnaître les choses de l’esprit en homme sûr qui n’a pas combattu depuis longtemps les combats intérieurs ; c’est l’homme de toutes les autorités et de toutes les stabilités qui parle, et qui se plaît à considérer partout l’ordre ou à le rétablir aussitôt par sa parole. […] Sans être évêque ni prêtre, il est lui-même sûr de son fait, il sait à l’avance son but, et laisse assez voir sa certitude, ses dédains, son impatience ; il gourmande, il raille, il malmène celui qui résiste et qui n’entend pas : mais tout d’un coup la charité ou le franc naturel l’emportent ; ses airs despotiques ont cessé ; il parle en son nom et au nom de tous, et il s’associe à l’âme en peine qui n’est plus que sa vive image et la nôtre aussi. […] La manière émue dont ce grand esprit souffrant et en prière nous parle de ce qu’il y a de plus particulier dans la religion, de Jésus-Christ en personne, est faite pour gagner tous les cœurs, pour leur inspirer je ne sais quoi de profond et leur imprimer à jamais un respect attendri.
Ses principaux démêlés furent avec Charles Perrault, dont nous parlerons ailleurs ; Chapelain, Bussi-Rabutin, Boursault, Saint-Pavin & Linière, Quinault, l’abbé Cotin, & les journalistes de Trevoux. […] C’est du fameux poëme de la Pucelle dont il vouloit parler, poëme à jamais mémorable par les ridicules qu’on y a jettés, & qui cependant est l’ouvrage de trente années d’un travail assidu. […] Mais Despréaux suivit l’opinion commune, & parla des saints nouveaux, mis dans le Calendrier de Bussi. […] Ils cherchèrent à se venger ; l’un fit contre lui des couplets infâmes, & l’autre un sonnet où l’on disoit de Boileau : S’il n’eut mal parlé de personne, On n’eut jamais parlé de lui. […] Quinault mettoit à profit cette liaison pour perfectionner ses ouvrages : il consultoit Despréaux, toutes les fois qu’il lui rendoit visite ; aussi Despréaux disoit-il de son nouvel ami : Il ne vient que pour me parler de ses vers, & il ne me parle jamais des miens.
Prenez la prose anglaise à sa grande époque avec des écrivains tels qu’Addison, Johnson, Swift, Richardson, Fielding, leur originalité consiste exclusivement dans la pensée et le tour d’esprit : la langue que parlent ces hommes ingénieux est peu variée, assez monotone dans ses constructions, et parfois même, si j’ose dire toute mon opinion, quelque peu languissante et plate. […] « Elle a suffi à une littérature qui compte à peu près huit cents ans ; elle a donné le seizième, le dix-septième, le dix-huitième, le dix-neuvième siècle qui, après avoir fourni (on ne peut parler que des morts) des poètes comme Alfred de Musset et Lamartine, des prosateurs comme Chateaubriand, Madame de Staël, George Sand, n’est ni achevé ni épuisé ; elle vaut la peine qu’on ne laisse point périr, faute de les comprendre, les chefs-d’œuvre qu’elle a produits. […] Ce calcul me semble d’une rigoureuse exactitude : j’aimerais à développer, comme je l’ai fait pour la prose, la perpétuelle fécondité de notre muse plusieurs fois séculaire : mais le temps ne me permet d’insister que sur l’un des titres de notre poésie française, le plus contesté d’ailleurs, je veux parler du mécanisme de notre versification. […] On les connaît enfin, mais qui sait, sans parler du dix-neuvième siècle où la France a vu naître les trois plus grands lyriques qui aient jamais existé et toute une pléiade à leur suite, qui sait qu’au seizième et au dix-septième siècle notre poésie a suscité la plus riche floraison et qu’il s’est alors produit des chefs-d’œuvre d’émotion, de grâce, d’esprit, de style, à défrayer des anthologies aussi étendues que celles de Céphalas et de Planude5 ? […] Rappelez-vous cette scène immortelle du drame shakespearien où Juliette dit à Roméo : « C’est le rossignol et non l’alouette dont la voix frappe ton oreille. » Et Roméo de répondre : « Non, ce n’est pas le rossignol, mais l’alouette, messagère du matin. » Et nous aussi, parlons comme Roméo.
Cependant un traducteur, pour ressembler à l’auteur dont nous parlons, se contentera d’être concis ; mais il sera concis sans être vif, et dès lors la partie la plus précieuse de la ressemblance est manquée. […] chacune a ses lois, qu’il n’est pas permis de changer ; parler latin en français, serait plutôt une entreprise bizarre qu’une hardiesse heureuse. […] On se trouve quelquefois avec des étrangers de beaucoup d’esprit, qui parlent facilement et hardiment notre langue ; en conversant, ils pensent dans leur langue et traduisent dans la nôtre, et nous regrettons souvent que les termes énergiques et singuliers qu’ils emploient, ne soient point autorisés par l’usage. […] L’original doit y parler notre langue, non avec cette timidité superstitieuse qu’on a pour sa langue naturelle, mais avec cette noble liberté qui sait emprunter quelques traits d’une langue pour en embellir légèrement une autre. […] Je ne parle point des critiques vagues, ineptes, infidèles, qui ne méritent aucune attention ; je parle d’une censure qui serait motivée, et même équitable en apparence, et je dis qu’en matière de traduction, elle ne suffirait pas.
Pendant quelques années, les deux cours n’en firent qu’une, où il était à la fois d’étiquette et de bon goût de parler les deux langues. […] C’était à d’autres à donner les grands exemples de l’imagination qui crée les types, et de la sensibilité qui fait parler les cœurs. […] Est-il vrai que Boileau ait parlé froidement de la passion ? […] La première, de 1660 à 1668, est, pour ainsi parler, toute militante. […] Cet empire dont j’ai parlé tout à l’heure, à quoi le doit-il ?
Je parlais tout à l’heure des artistes qui cherchent à étonner le public. […] (en ce cas, pourquoi en parler ?) […] Vous avez déjà deviné que je veux parler du tableau de M. […] Je veux parler de la grimace naturelle et professionnelle qui appartient à chacun. […] Or, dans la malheureuse figure dont je parle, tout ce qui constitue la force et la beauté est absent.
Que Bernis eût réellement cette tranquillité et ce contentement dont il parle, et que ce soit chez lui l’état fondamental en ces années d’inaction et d’exil, je n’oserais en répondre : il suffit qu’il y tende, qu’il y revienne le plus possible par la réflexion, et que son humeur ne jure pas avec son désir. […] Je sais m’occuper ; mais je suis assez sage pour ne pas faire part au public de mes occupations ; je n’avais besoin pour être heureux que de cette liberté dont parle Virgile : « Quae sera tamen respexit inertem ». […] Aussi suis-je surpris de voir avec quel sans-façon et quel ton de supériorité des écrivains qui sont plus ou moins historiens, ont parlé de lui quand ils l’ont rencontré sur leur chemin à titre de témoin et de confident diplomatique dans les grandes affaires de Rome. […] Tous les voyageurs qui ont eu à parler de lui ne font qu’un écho. […] À un autre endroit il parle encore des conversations ou assemblées du cardinal en homme ébloui. — La liaison établie, l’habitude de société que le cardinal eut jusqu’à la fin avec la princesse de Santa Croce, et dont quelques voyageurs ont fait la remarque, n’avait rien qui choquât dans les mœurs romaines.
Corneille s’en montra reconnaissant au point de donner à son jeune ami le nom touchant de père ; et certes s’il nous fallait indiquer, dans cette période de sa vie, le trait le plus caractéristique de son génie et de son âme, nous dirions que ce fut cette amitié tendrement filiale pour l’honnête Rotrou, comme, dans la période précédente, ç’avait été son pur et respectueux amour pour la femme dont nous avons parlé. […] Il avait fini par se figurer qu’il avait été en son temps bien autrement galant et amoureux que ces jeunes perruques blondes, et il ne parlait d’autrefois qu’en hochant la tête comme un vieux berger. […] Il retourne et déguise en prose ces phrases altières et sonores qui vont si bien à l’allure des héros, et il se demande si c’est là écrire et parler français. […] Hors de là il valait peu : brusque, lourd, taciturne et mélancolique, son grand front ridé ne s’illuminait, son œil terne et voilé n’étincelait, sa voix sèche et sans grâce ne prenait de l’accent, que lorsqu’il parlait du théâtre, et surtout du sien. […] Don Diègue, s’il avait affaire à une coquette, ne parlerait pas autrement.
Nous parlons de Télémaque. […] Fénelon et Chateaubriand sont aussi poëtes par le sentiment et par l’image, c’est-à-dire par ce qui est de l’essence de la poésie, que les plus grands poëtes ; seulement ils ont parlé au lieu de chanter leur poésie. […] Il n’en faut parler que dans le secret de la confidence avec ses directeurs spirituels. » La sourde conspiration des esprits sévères couva ainsi contre Fénelon longtemps avant d’éclater. […] On peut dire que Fénelon ne pouvait parler de Dieu sans prier. […] « Je ne vous parle que de Dieu et de vous, écrivait-il, il n’est pas question de moi.
Avant de parler des gains, et pour en relever le prix, j’ai à faire le compte des pertes, en commençant par la poésie, où elles sont plus sensibles que dans la prose. […] Boileau avait parlé de la hauteur de l’art des vers ; combien ce jeu d’échecs du disciple nous met loin de là ! […] Si quelques-unes nous veulent parler du devoir, l’accent y manque, et l’image qui les fait briller y remplace l’émotion qui les rendrait persuasives. […] Il n’y parle que de ses ennemis ; est-ce pour détourner de nous l’idée que le pire de ses ennemis, c’était lui-même ? […] Voilà un cœur qui parle.
Le roi a su cette action, dit Mme de Lambert, et en a parlé plus d’une fois avec estime. » C’est par de tels exemples qu’en entrant dans sa nouvelle famille elle élevait son cœur et qu’elle tâchait ensuite de nourrir celui de ses enfants. […] Un ancien dit qu’il faut les regarder comme des amis malheureux… Songez que l’humanité et le christianisme égalent tout. » Le temps, évidemment, approche où de toutes part on parlera humanité et égalité ; elle a été des premières à s’occuper de ces choses, à les pressentir et à les nommer avant que Louis XIV eût disparu. […] On dirait que cette femme, qui a attendu jusqu’à soixante ans pour faire parler d’elle, a jusque-là étouffé bien des luttes, bien des révoltes, et qu’elle a beaucoup combattu. […] Je ne sais rien de son visage, et ceux qui ont écrit d’elle dans sa vieillesse ont oublié de nous en parler. […] Comme elle parle bien des devoirs des femmes, de l’amitié, de la vieillesse, de la différence entre la considération et la réputation !
je ne veux point parler, Tant ce raisonnement est plein d’impertinence ! […] A-t-on jamais parlé d’un semblable caprice ? […] Vous ne connaissez pas celui dont vous parlez. […] Mais parlons un peu de notre affaire. […] À peine Orgon a-t-il parlé, qu’il se peint tout entier par un de ces traits qui ne sont qu’à Molière.
En 1729, Montesquieu écrivait sur son carnet de voyage : « Point de religion en Angleterre ; quatre ou cinq de la Chambre des Communes vont à la messe ou au sermon de la Chambre… Si quelqu’un parle de religion, tout le monde se met à rire. […] D’autres « évitent en chaire le nom de Jésus-Christ et ne parlent plus que du législateur des chrétiens ». […] Quand elles s’éprennent, elles s’engouent : Mme de Lauzun, si timide, va jusqu’à dire des injures en public à un homme qui parle mal de Necker […] Au mois d’avril 1787, le roi, dans l’Assemblée des Notables, parle de « l’empressement avec lequel les archevêques et évêques ont déclaré ne prétendre à aucune exemption pour leur contribution aux charges publiques ». […] Non seulement ils parlent de leurs sentiments, mais ils les éprouvent.
On pense que dans Erec et Enide il parlait déjà de Lohengrin. […] Celle-là remonte, pour sa part, aux plus anciens âges de l’humanité, toutes les civilisations eurent des poètes qui parlèrent de la question interdite, de ce doute qui tue le bonheur avec la foi. […] Mais il n’y est point parlé du complot dirigé contre Elsa. […] Nous avons parlé plus haut de la scène des Fleurs, où se meut une sorte de chœur de jeunes filles devant Parsifal immobile : il y a là une gradation rapide, depuis la terreur jusqu’à l’enjouement et le rire. […] Nous avons, jusque maintenant, négligé de parler des acteurs ; mais il nous faut ici parler de Mlle Malten, quand cela ne serait que pour la donner comme exemple à tous nos acteurs : elle arrive, dans ce dernier acte, où elle n’a rien à chanter, où elle ne fait que jouer, à un degré de perfection, qui nous cause presque de l’éblouissement à nous autres, spectateurs français, tant ses poses sont justes, et admirable son expression de figure.
Il parlait hier de l’Empereur, et racontait son mariage au compartiment, dans lequel j’étais. […] Elle porte en elle une si grande douleur stupéfiée, que je m’approche d’elle, et lui parle. […] Nous entrons dans un café, pour parler de mon frère, dont il a appris la mort en province. […] Ernest Legouvé, — qui parlera, dimanche, de l’Alimentation morale. […] Quelqu’un me disait, ce soir : « Les gardes nationaux, nous n’en parlons pas, n’est-ce pas ?
Il aurait voulu qu’on n’en parlât pas d’autre. […] Taine ne parle pas de la partie de barres de Rambouillet ; il ne parle pas non plus de l’omelette des Tuileries. […] Il ne parlait pas. […] Louis XI avait parlé en roi. […] Je parle de la science pure.
Tout à coup nous l’entendîmes au fond d’un ravin, près de nous, qui parlait doucement à ses chevaux. […] dis-je à Kondrate, qui ne cessait de secouer la tête comme s’il se fût parlé à lui-même. […] Qu’il ne parle pas le français… le malheur n’est pas grand… Moi-même, je ne suis pas forte dans ce dialecte. Il vaudrait mieux qu’il ne parlât aucune langue, mais qu’il dît la vérité. — Bon, le voilà qui vient ; sitôt qu’on parle de lui, il apparaît, ajouta Marpha Timoféevna, jetant un coup d’œil dans la rue. […] Il se mit à parler de musique, puis de Lise, puis de nouveau de musique.
On rit à des phrases comme celle-ci : « Vous n’êtes pas Suisse », ou à des phrases comme celle-là : « Il parlait… il parlait comme jamais je n’ai entendu parler un homme ! […] En un croquis parlé de peintre, il me silhouette un de Moltke, faisant la campagne de France en pantoufles. […] Il parle curieusement de la peur de la mort qui hante Maupassant, et qui est la cause de cette vie de locomotion perpétuelle sur terre et sur mer, pour échapper à cette pensée fixe. […] Il se met à parler de la situation politique, du désarroi du moment, de l’avènement futur de Boulanger. […] Il lui faut les chemins sauvages, sur les bords de la grande et de la petite Creuse, où il parle tout haut ses vers, où, comme disent les paysans, il plaide.
Il rend visite au sachem, qui parle anglais et entend le français. […] repris-je avec vivacité, si votre cœur parlait comme le mien ! […] comme il va nous parler de la religion, ma chère ! […] Pourquoi ai-je été jeté dans cette troupe de médiocrités qui me prenaient pour un écervelé quand je parlais courage, pour un révolutionnaire quand je parlais liberté ? […] Chateaubriand n’oserait plus parler de lui comme en 1814.
Il parle d’humanité. […] De quoi parle-t-il ? […] parle, Léontine ! […] « Avant-hier, nous avons parlé de chasse… ; hier, nous avons parlé de chevaux… Si nous parlions de femmes aujourd’hui », dit Octave. Et ils parlent de femmes.
On a fait parler au sophisme le langage enflammé de la passion. […] Comment donc parler de devoir, de foi jurée, de respect du serment ? […] C’était, quand on ne pouvait parler aux imaginations, de parler aux passions. […] Nous parlerons plus loin du drame. […] Il n’y a plus que des vertus négatives. » Qui donc parle ainsi ?
Voilà comme je parlerais à Mme de Staël sous le rapport de la gloire. […] Voltaire insultait Jean-Jacques, et c’est la voix seule du genre humain (pour parler comme Chénier) qui les réconcilie. […] Je me mis à lui parler allemand ; elle comprenait très-bien cette langue, et ses deux enfants la comprenaient et la parlaient très-bien aussi. […] J’ai ouï parler aux contemporains d’un local rue de Provence, près la rue du Mont-Blanc. […] Son crime était le seul irrémissible pour elle : il avait mal parlé de M.
Je parle en effet de chacun de mes états comme s’il formait un bloc. […] C’est ainsi que nous parlerons nous-mêmes. […] Darwin avait parlé de variations très légères, qui s’additionneraient entre elles par l’effet de la sélection naturelle. […] Arrivons donc à la seule des formes actuelles de l’évolutionnisme dont il nous reste encore à parler, le néo-lamarcksime. […] Les caractères acquis dont on parle sont le plus souvent des habitudes ou des effets de l’habitude.
Tant d’esprits profonds, solides ou délicats, en ont parlé tour à tour, que c’est presque une témérité d’y vouloir ajouter. […] Pascal, Molière, Nicole, La Bruyère, ne flattent guère l’homme, j’imagine ; les uns disent le mal et le remède, les autres ne parlent que du mal : voilà toute la différence. […] Vauvenargues, plus généreux, lui est bien plus contraire, là même où il n’en parle pas. […] Le sage qui sait le revers de la trame humaine parle ainsi. […] On a beaucoup parlé de la folie de vingt ans ; il y a celle de trente-cinq, qui n’est pas moins particulière ni moins fréquente : Alceste après Werther.
Les façons de parler vulgaires sont les témoignages les plus graves sur les usages nationaux des temps où se formèrent les langues. […] La civilisation marcha d’un pas plus réglé chez les Romains ; ils perdirent entièrement de vue leur histoire divine ; aussi l’âge des dieux, pour parler comme les Égyptiens (Voy. […] Homère parle dans cinq passages de ses poèmes d’une langue plus ancienne que l’héroïque dont il se servait, et il l’appelle langue des dieux. […] Les sept axiomes précédents doivent nous convaincre que chez toutes les nations l’on parla d’abord en vers, puis en prose. […] Cet axiome placé ici à cause de son rapport particulier avec le droit des gens, s’applique généralement tous les objets dont nous avons à parler.
On a remarqué que le père de Bourdaloue, homme d’une exacte probité, avait lui-même « une grâce singulière à parler en public ». […] Il ne faut pas croire pourtant que Bourdaloue fût d’un naturel froid : tous ceux qui l’ont connu parlent, il est vrai, de sa douceur, mais c’est d’une douceur « qui devait lui coûter, du tempérament dont il était ». […] elle en parle comme d’un acteur ; et en maint endroit elle se joue ainsi, selon son habitude et contrairement à l’idée, à la réflexion sévère que devait, ce semble, laisser et imprimer à tous une éloquence que, d’ailleurs, elle sent et décrit si bien. […] Plusieurs critiques ont supérieurement parlé de Bourdaloue ; M. […] C’est ainsi qu’à certains endroits, chez Bourdaloue, le réseau de la dialectique se détend, s’interrompt tout à coup, et laisse apercevoir le cœur de celui qui parle ; c’est ainsi que son ciel un peu triste et surbaissé s’entrouvre, et laisse passer le rayon.
Dans la vie retirée qu’il mène, il a peu à raconter ; il parle de lui, de ses lectures qui sont d’abord rares, des petits accidents qui diversifient à peine cet intérieur tranquille. […] Il parle très haut, et quand nos deux pauvres petits rouges-gorges entendirent ce grand bruit, ils furent pris aussitôt d’une émulation de le surpasser. […] J’ai cité et analysé précédemment, de ce premier recueil de Cowper, le poème de La Retraite, le meilleur et le plus beau : aussi n’en parlerai-je pas ici. […] Les journaux et revues du temps n’avaient pas tous bien parlé de lui. […] Je veux que vous le chantiez. » La fée avait parlé, et Cowper se mit à l’œuvre, intitulant son poème La Tâche.
Un jour, le roi lui a parlé pour la première fois ; c’est en mai 1724. […] Ceux même qui n’aimaient guère de son vivant le garde des sceaux d’Argenson l’apprécient mort et le classent au rang des meilleurs ministres, un des derniers de l'école de Louis XIV, et en même temps ils parlent de lui comme d’un homme qui, vu de près, était bon homme et d’excellente compagnie. […] Ce n’est pas un écrivain, il est vrai, mais il a sa manière de parler et de dire qui, pourvu qu’on la lui laisse et qu’on n’y fasse pas de demi-toilette, a son caractère et son originalité. […] On ne l’entendait point parler par sa grosse lèvre échauffée de vin ; — chercheur de midi à quatorze heures ; — grand raisonneur à tout ce qu’on lui disait ; — et, pour comble de perfection en son état, marié à une cuisinière qui le battait. […] [NdA] Je lis dans une de ses Remarques : Pourquoi avoir banni du beau langage une expression populaire une jeunesse, pour parler d’une jeune fille ou de plusieurs jeunes gens ensemble ?
Taine est un des jeunes critiques dont le début a le plus marqué dans ces derniers temps, ou, pour parler sans à-peu-près, son début a été le plus ferme et le moins tâtonné qui se soit vu depuis des années en littérature. […] Je viens de parler d’Aristote : M. […] Taine se garde bien de prétendre que le fabuliste, en faisant agir et parler son sire lion, ait songé expressément à Louis XIV. […] Aussi aimerais-je que, lorsqu’on écrit sur un auteur (et j’entends surtout parler d’un poète ou d’un artiste, d’un auteur de sentiment ou d’imagination), on se le figurât présent et écoutant ce que nous en disons. […] On ne parlerait pas de Racine, de La Fontaine, d’Horace (Horace, La Fontaine et Racine toujours censés présents), comme de Bossuet et de Corneille.
Je n’irai pas à présent vous faire une énumération de toutes mes infirmités, il y aurait trop de ridicule ; ni vous parler de mes inclinations, j’en ai de trop reprochables ; ni des défauts de mon esprit, car à quoi servirait cela ? […] Tancé par Mirabeau, condamné avec éloges par M. de Saint-Georges, Vauvenargues s’exécute d’assez bonne grâce : « Il (M. de Saint-Georges) dit que je parle par théorie, d’autres appelleraient cela rêver creux, et ce l’est peut-être en effet. Il est assez naturel qu’un homme qui passe sa vie à Verdun ou à Salins, parle de l’ambition en métaphysicien. » Et il retire la plupart de ses assertions, comme un assiégé fait rentrer dans la place des troupes qui se sont trop avancées dans une sortie. […] Semblables à des somnambules qui parlent et qui marchent en dormant, ces derniers ne connaissent point cette suite impétueuse et féconde de pensées, qui forment un si vif sentiment dans le cœur des hommes profonds. […] Vous souvenez-vous que, César voulant faire passer une loi trop à l’avantage du peuple, le même Caton voulut l’empêcher de la proposer, et lui mit la main sur la bouche, pour l’empêcher de parler ?
Je parlais l’autre jour d’un journal, de celui du duc de Luynes ; en voici un d’un genre tout différent. […] Je ne veux parler que de son journal, et montrer l’homme au naturel, tel que plusieurs de ses contemporains l’avaient indiqué déjà, modeste, droit, sincère, plein de scrupule et de candeur, humble chrétien, père de famille éprouvé, le plus humain des doctes ; le digne ami de De Thou : — d’un seul mot, c’est tout dire. […] Le chancelier d’Aguesseau, félicitant Rollin de son Traité des études, dont le français est excellent, quoique jusqu’alors le savant recteur et professeur n’eût composé que des opuscules latins, lui disait agréablement : « Vous parlez le français comme si c’était votre langue naturelle. » Ce n’est certes pas à Casaubon qu’on aurait pu faire le même compliment : quand il parlait le français, on aurait dit que c’était un paysan, et le peu qu’il en met dans son journal est tout à fait informe ; c’est seulement quand il parlait latin qu’il semblait parler sa langue. […] Il avait d’ailleurs le plaisir de trouver à qui parler, dans la familiarité de ce roi homme de lettres et quasi confrère. Le second jour qu’il le vit, l’entretien tomba sur Tacite, Plutarque et Commynes : Le roi ayant dit que c’est se tromper que de faire de Tacite le maître unique de la prudence civile, l’historien politique par excellence, je m’empressai de remarquer (c’est Casaubon qui parle) qu’il n’y avait pas un an que j’avais porté le même jugement dans ma préface du Polybe ; et le docte monarque me témoigna qu’il était charmé de cette rencontre de sentiments.
Ce n’est pas que je ne distingue entre ses jugements ; quand il parle de Fléchier, par exemple, qu’il n’avait pas entendu, je ne m’y fie pas aveuglément à lui ; et lorsqu’il prétend caractériser cet aimable prélat dans ces termes étranges : « M. […] Terminant cette revue d’orateurs contemporains, dans laquelle on a pris assez de plaisir à l’accompagner : « Mais c’est assez parler, dit-il, des différents prédicateurs qu’on suivait le plus à Paris dans le temps que je commençai à tenir ma place parmi eux. […] Il arrive, au contraire, deux maux : l’un, que les pasteurs muets ou qui parlent sans talent sont peu estimés ; l’autre, que la fonction de prédicateur volontaire attire dans cet emploi je ne sais combien d’esprits vains et ambitieux… A quel propos tant de prédicateurs jeunes, sans expérience, sans science, sans sainteté ? […] C’est là qu’elle l’entendit, lui pardonna et lui promit de parler au roi en sa faveur. […] Quant à l’édification, on en parlera une autre fois, M. de Harlay s’en soucie moins que du brillant.
Il y en a plus d’un dans nos galeries de Paris et de Versailles : je ne parlerai que de ceux que j’ai eu le temps de revoir. […] Mais laissons parler l’exact chroniqueur : « Octobre. — Lundi 4, notre bonne reine a vu Paris ; elle est venue à Notre-Dame demander un Dauphin à la Vierge, et de là elle est allée à Sainte-Geneviève, à la même fin. […] Il parle de la reine en cent endroits ; il raconte d’elle des histoires de ruelle et d’alcôve, et il les tient de source, dit-il, ayant pris soin de faire causer des dames d’atours ou même des valets de chambre et des domestiques qui lui ont tout dit. […] Mais vous concevez également le plaisir qu’eurent le duc de Bouillon et le duc de Richelieu à parler au roi de celui qu’on lui préparait dans l’intérieur du palais de la reine. […] Si j’avais la moindre prétention d’être complet dans des indications si rapides, je n’aurais pas manqué de parler d’autres portraits encore de la reine, et notamment de celui qui se voit à Versailles et qui est l’œuvre célèbre de Nattier.