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1045. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Et le chef-d’œuvre de la prudence, dans le pansement de ces âmes si longtemps athées, était de glisser en n’appuyant pas… Il fallait donc ce hasard d’un jeune homme insurgé en pleine église pour qu’un penseur et un observateur catholique qui se trouvait là eût sa pomme de Newton, cette occasion qui incline le génie du côté où il doit verser, et pour qu’il prouvât, au bout de vingt ans, à la science souffletée de toutes parts par des phénomènes qui la déshonorent, puisqu’elle ne peut les expliquer, que les seules explications qu’il y ait à ces phénomènes c’est la Foi qu’on croyait décrépite, l’antique Foi qui doit les donner !

1046. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Lucien Ferdolle, ce pantin lacrymatoire, qui, comme les petits chiens de l’intimé, pleure partout, n’est que l’occasion pour madame André d’être le héros de ce livre féminisé par l’admiration pour les femmes.

1047. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

Ce sera pour la Critique une occasion, cela !

1048. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Tel est cet officier qui n’a pas trouvé l’occasion de faire la guerre et qui dépense dans la fureur des steeple-chases une force de corps samsonienne et une force de courage égale à la force prodigieuse de son corps.

1049. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

C’est là la vérité vraie, celle que les « docteurs ès sciences humaines » ont l’occasion d’observer tous les jours. […] Et n’est-il pas naturel que le journaliste qui se servait de sa plume et prenait occasion des livres qu’il avait à juger pour attirer ses lecteurs dans de telles régions ait paru à ses confrères de la nouvelle école un débris d’un autre âge ? […] Son lot sera d’être honnête malgré tout, de souffrir des fautes des autres, de les comprendre, de les pardonner et, à l’occasion, de les réparer. […] Aussi, l’esprit en éveil, l’œil attentif, ne laisse-t-il guère échapper une occasion d’affirmer ses « idées fondamentales », surtout en mettant le doigt sur les points faibles de l’ennemi. […] Zola qu’au point de vue moral : je n’ai donc pas l’occasion d’exprimer, comme je l’ai fait ailleurs, l’admiration littéraire que j’ai toujours professée pour le plus puissant de nos romanciers contemporains.

1050. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

qu’il aime mieux qu’une occasion se présente de remonter sur les hauteurs, vers Shakespeare, Musset, Corneille, Racine, Molière. […] Il se voit aussi mis en parallèle avec le général Boulanger, ce dont il doit être un peu surpris ; mais c’est une occasion pour M.  […] Si une occasion se présentait à nous à ce moment-là, qui sait ? […] L’époque choisie, il faut aussi l’occasion. […] Le ministre attend et l’occasion est favorable.

1051. (1802) Études sur Molière pp. -355

Malgré tous ses défauts, la pièce, généralement bien écrite22, présentant toujours un caractère soutenu et gradué avec art, ne méritait pas sa chute, mais la gloire de Molière blessait déjà tant d’écrivains obscurs, qu’ils saisirent avec empressement l’occasion de le mortifier comme auteur et comme acteur. […] Dès ce moment, Molière regarda Baron comme son enfant, il l’avait sans cesse avec lui, et ne manquait pas une occasion de donner à son élève quelque leçon utile, témoin cette anecdote. […] La femme saisit vite l’occasion de se venger, indique son mari, avertit qu’il faut le battre pour le faire convenir de son savoir ; il nie, est rossé, avoue qu’il est un grand homme ; paraît devant la princesse, risque mille singeries, et les efforts que fait la malade pour rire la débarrassent de l’arête. […] Depuis ce moment, Molière, occupé sans relâche à faire de Baron un grand acteur, ne néglige aucune occasion de lui donner aussi des leçons d’amabilité, de générosité et de morale, surtout lorsqu’il peut les rendre plus frappantes par l’exemple70. […] Il saisit aussi cette occasion, pour l’exhorter à ne pas imiter Chapelle, même en ce qui le faisait désirer dans le monde, la malheureuse facilité de dire des bons mots, et de leur sacrifier ses meilleurs amis.

1052. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Il nous semble pourtant qu’il n’y avait pas lieu en cette occasion de s’abandonner à un tel excès de joie. […] Du moins à Leipsick, où on l’envoie, il trouvera l’occasion de cultiver les lettres ; il ne manquera ni de conseils ni d’encouragements. […] C’est le grand cas que je sais faire, à l’occasion, du scepticisme. […] La ruine du baron lui offre enfin une occasion de le réaliser. […] Aubry, et un Allemand, le comte Woldemar-Frédéric de Schmekow, avaient, en cette occasion, associé leurs lumières.

1053. (1913) Poètes et critiques

Affirmer aujourd’hui qu’un livre composé dans ces conditions n’offre au lecteur aucune occasion de résister à certaines tendances, ce serait étonner, je crois, M.  […] Et son texte même, s’il n’est pas aussi explicite qu’il pourrait être, ne laisse pas que de paraître, à l’occasion, bien expressif, pour qui sait lire. […] Il y aura toujours des critiques philosophes, comme le fut par occasion et avec un accent si original en parlant de Hugo, le maître Jules Renouvier, ou des critiques psychologues, comme voulut être Hippolyte Taine, et comme est, après lui, autrement que lui, avec une élégance plus mondaine, Paul Bourget. […] Quand l’auteur des Maîtres de l’heure cherche à marquer les influences littéraires que Loti aurait pu subir, il se trouve réduit à des suppositions : c’est qu’en effet Loti lui-même, on se rappelle à quelle occasion, s’est défini l’homme qui n’a rien lu. […] Il a été écrit à l’occasion des dernières conférences de Jules Lemaître.

1054. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Si vous le ménagez, lui, le moment venu, l’occasion favorable trouvée, ne vous ménagera pas. […] Nous aurons souvent l’occasion de voir que l’absence d’un Molière au XIXe siècle s’est fait cruellement sentir. […] Ils n’attendaient qu’une occasion pathétique pour se manifester, se montrer tels qu’ils étaient, laisser sourdre leurs profondeurs. […] L’occasion ne repasse point deux fois. » Ce qui prouve que Clemenceau et Foch auraient eu profit à le consulter. […] C’est l’esprit qui domine l’organisme et peut, à l’occasion, le transformer.

1055. (1924) Critiques et romanciers

Scribe une occasion de se pavaner ou de rire. […] Tito fut orphelin et, dans son deuil aussi, fut déçu de lui-même : il n’avait pas saisi l’occasion si glorieuse. […] Cependant, il a formulé, à l’occasion, le précepte de son plaisir. […] Il faut une occasion, le moindre hasard, pour que la « vie secrète » se révèle. […] Elle est une façon de plaisanter qui étude l’occasion des larmes.

1056. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

De la carrière politique de Chateaubriand ; — et du peu d’intérêt qu’elle offre pour l’histoire des idées. — Les Écrits politiques et les Discours de Chateaubriand n’ont rien ajouté à sa gloire ; — mais pendant cinq ou six ans, 1824-1830, ses articles du Journal des Débats ont fait le plus grand tort à la monarchie de 1815 ; — et à la cause qui était celle de leur auteur. — Du principe d’orgueil qu’il a ainsi introduit dans la littérature de son temps. — Les Mémoires d’outre-tombe ; — et que le caractère n’en diffère pas de celui des Confessions de Rousseau ; — mais qu’ils touchent par occasion à de plus grands intérêts ; — dans l’appréciation desquels Chateaubriand n’a généralement tenu compte que de son amour-propre. — Si les Mémoires d’outre-tombe sont le chef-d’œuvre de Chateaubriand ? […] Les dernières œuvres de Michelet, notamment sa Bible de l’humanité, 1864 ; — et les « Préfaces générales » pour son Histoire de France et pour son Histoire de la Révolution. — Retour à la tendance symbolique et apocalyptique ; — et, à cette occasion, ressemblance de la dernière évolution de la pensée de Michelet avec celle d’Hugo [Cf. l’article suivant]. — Analogie de leur rhétorique ; — et qu’ils sont demeurés tous les deux romantiques jusqu’au bout ; — c’est-à-dire lyriques, « démocrates », et invinciblement spiritualistes. — Il y a toutefois plus de sensibilité chez Michelet, — et l’invention verbale étant moins abondante, — peut-être aussi plus de sincérité. […] Vinet, Études sur la littérature française au xixe  siècle, article écrit à l’occasion du livre précédent ; — Lerminier, dans la Revue des Deux Mondes, avril 1844 ; — Charles de Mazade, ibid. […] Le Philosophe ; — et, à cette occasion, du pessimisme en général ; — et qu’il n’est point la doctrine de mort ou d’inertie que l’on a prétendu ; — mais au contraire la source de l’action féconde ; — et en tout cas le principe de toute élévation morale. — Du pessimisme de Vigny ; — et qu’on lui fait tort du meilleur de lui-même, — en en cherchant la cause dans l’étroitesse de sa vie domestique ; — ou dans les déceptions de son amour-propre ; — ou, comme « les gens d’esprit », dans le pressentiment physiologique de la maladie dont il devait mourir [le cancer de l’estomac]. — Le pessimisme de Vigny est une doctrine philosophique ; — fondée sur la conviction raisonnée de l’hostilité de la nature à l’égard de l’homme [Cf.  […] II, p. 190]. — Les haines de Flaubert ; — et, par contraste, son estime singulière pour « ce vieux croûton de Boileau ». — Hésitations et premiers essais : La Tentation de saint Antoine. — Sa préoccupation du style ; — et, à cette occasion, s’il ne l’a pas poussée jusqu’à la manie ?

1057. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Joseph de Maistre En tardant si longtemps, depuis la première promesse que nous en avions faite181, à venir parler de cet homme célèbre, de ce grand théoricien théocratique, il semble que, sans l’avoir cherché, nous ayons aujourd’hui rencontré une occasion de circonstance et presque un à-propos. […] Il commence par citer quelques-unes des déclamations proférées et publiées à l’occasion de l’Assemblée générale des Allobroges, « la raison éternelle et la souveraineté du peuple ayant exercé dans cette Assemblée nationale des Allobroges l’empire suprême que les armes françaises leur avaient reconquis. » Il ne manque pas les invectives burlesques contre ces institutions qui sacrifiaient le sang et les sueurs du peuple à l’entretien des palais et des châteaux (les palais de Savoie !). […] Or, voici une belle occasion de donner un démenti à ceux qui nous firent parler mal à propos. […] Il n’écrit que tard, on le sait, par occasion, pour rédiger ses idées ; savant jurisconsulte, tenant par ce côté encore à Rome, la ville du droit, il ne se considère que comme un amateur plume en main, et n’en va que plus ferme, comme ces novices qui, dans le duel, vous enferrent d’emblée avec l’épée. […] A quelque temps de là, vers 1819, à l’occasion, je crois, du congrès de Carlsbad ou d’Aix-la-Chapelle, parut une brochure de l’abbé de Pradt où M. 

1058. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Bossuet commence par être le sujet d’un article pour un auteur de mémoires graveleux, et l’occasion d’une pointe pour un poète à la mode ! […] Ces œuvres-là ne sont pas inspirées par l’occasion ; elles naissent, se développent, mûrissent avec l’homme de génie qui les exécute. […] Bossuet épuise la controverse, ne dédaigne aucune objection, ne se refuse aucune occasion de vaincre ; d’autant moins en garde contre l’excès, qu’il s’agit, pour lui, non d’une personne à vaincre, mais d’âmes à sauver de l’hérésie. […] Il avait d’ailleurs peu de goût pour cet autre ordre de traditions, d’origine plus récente, dont se composait la religion secrète et intérieure des parfaits ; et il avouait volontiers qu’il n’y était venu que fort tard, à l’occasion de certains raffinements de dévotion qui, dans les derniers temps, s’étaient autorisés de leurs expériences. […] « Il n’y a rien à en attendre, écrivait-il à son neveu, que des choses générales dans l’occasion. » Les jésuites étaient à la cour les garants de l’orthodoxie de Fénelon.

1059. (1842) Discours sur l’esprit positif

Tout le cours de ce Traité nous offrira de fréquentes occasions d’apprécier spontanément, de la manière la moins équivoque, cette intime dépendance où l’ensemble de nos conditions propres, tant intérieures qu’extérieures, retient inévitablement chacune de nos études positives. […] La collision ayant dû s’opérer principalement par les théories astronomiques, ce Traité me fournira l’occasion naturelle de caractériser le degré précis de leur développement auquel il faut attribuer, en réalité, l’irrévocable décadence mentale du régime polythéique, que nous reconnaîtrons alors logiquement incompatible avec la fondation décisive de l’astronomie mathématique par l’école de Thalès. […] On ne peut, sans doute, espérer de jamais rendre suffisamment accessibles à toutes les intelligences ces preuves positives de plusieurs règles morales destinées pourtant à la vie commune : mais il en est déjà ainsi pour diverses prescriptions mathématiques, qui néanmoins sont appliquées sans hésitation dans les plus graves occasions, lorsque, par exemple nos marins risquent journellement leur existence sur la foi de théories astronomiques qu’ils ne comprennent nullement ; pourquoi une égale confiance ne serait-elle pas accordée aussi à des notions plus importantes ? […] Aucune supériorité personnelle ne peut vraiment dispenser de cette gradation, fondamentale, au sujet de laquelle on n’a que trop l’occasion de constater aujourd’hui, chez de hautes intelligences, une irréparable lacune, qui a quelquefois neutralisé d’éminents efforts philosophiques. […] Presque toutes les explications habituelles relatives aux phénomènes sociaux, la plupart de celles qui concernent l’homme intellectuel et moral, une grande partie de nos théories physiologiques ou médicales, et même aussi plusieurs théories chimiques, etc., rappellent encore directement l’étrange manière de philosopher si plaisamment caractérisée par Molière, sans aucune grave exagération, à l’occasion, par exemple, de la vertu dormitive de l’opium, conformément à l’ébranlement décisif que Descartes venait de faire subir à tout le régime des entités.

1060. (1813) Réflexions sur le suicide

Quant au Suicide causé par un moment de délire, par un accès de désespoir, il se peut que le divin Législateur des hommes n’ait pas eu l’occasion d’en parler au milieu des Juifs qui n’offraient guère d’exemples de ce genre d’égarement. […] Un passage de l’Évangile semble répondre textuellement à ce sophisme : Si votre bras vous est une occasion de chute, dit J. […] Comment répondre de son sort éternel, lorsque les plus simples actions de cette courte vie ont souvent été pour nous l’occasion d’amers regrets ?

1061. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Nous étions dans la galerie lorsque le roi revint de chez madame la Dauphine, qu’il avait été voir à l’occasion de la mort de son frère, le prince électeur de Saxe. […] « Je complimente ma chère maman à l’occasion de sa fête, ajoute-t-il. […] C’est dommage que nous ne puissions pas nous arrêter plus longtemps ici, car nous avons fait ample connaissance avec toute la noblesse, et partout, dans les salons, à table, dans toutes les occasions, nous sommes tellement comblés d’honneurs que non seulement on nous fait chercher et ramener dans les gondoles par le secrétaire de la maison, mais encore que le maître de la maison lui-même nous accompagne chez nous ; et ce sont les premiers personnages de Venise, les Cornero, Grimani, Mocenigo, Dolfin, Valier.

1062. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Saint-Saëns, qui nous donne occasion d’expliquer cette anomalie. […] Comettant, qui ne néglige pas une occasion de porter quelque coup à Wagner et aux wagnéristes : lire, régulièrement, les feuilletons du Siècle15. […] Glasenapp, l’éminent biographe de Richard Wagner, vient de faire paraître, le 21 mars dernier, une notice des plus intéressantes à l’occasion de la fête bi-centenaire de la naissance de J.

1063. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Pour nous, cette publication nouvelle nous est une occasion heureuse, que nous ne laisserons pas échapper, de réparer envers Louise Labé un oubli, une légèreté involontaire qu’un critique ami, M. […] Monfalcon en tête de la belle et rare édition des Œuvres de la belle Cordière (1853), il est dit à l’occasion d’une des dernières pages qu’on vient de lire : « M.

1064. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

J’ai encore éprouvé une fois combien les émotions, dans ce qu’on appelle les occasions solennelles, sont rares pour moi ; à moins que ce ne soient pas là mes occasions solennelles.

1065. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Aussi tout le temps que la Restauration règne en France, l’Autriche, irritée d’avoir perdu notre alliance exclusive, se montre-t-elle partout et en toute occasion l’alliée la plus difficile, la plus susceptible, la plus envieuse, disons le mot, la plus hostile contre nous : colère d’une puissance qui ne nous pardonne pas de caresser d’autres alliances que la sienne. Elle ne manque pas, en Italie, en Espagne, en Afrique, au congrès de Vérone, au congrès de Laybach et ailleurs, l’occasion d’un froissement avec nous : libérale quand nous sommes absolutistes, jésuitique quand nous sommes libéraux, papale quand nous sommes tolérants, piémontaise quand le Piémont nous donne des ombrages, napolitaine sans concession quand nous désirons concilier à Naples le gouvernement représentatif avec la maison de Bourbon, illibérale et tracassière en Toscane quand le gouvernement toscan se popularise par l’esprit de Léopold et de la France ; antagonisme systématique et perpétuel qui prouve plus d’animosité contre les Bourbons que de monarchisme dans M. de Metternich, le Talleyrand autrichien.

1066. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Il était devenu acquéreur du Mercure ; Bonaparte le lui enleva après l’article sur Tacite, dont il sentit la portée ; ses brochures se succédèrent comme les jours dans toutes les occasions qui prêtaient à la haine ou à l’ambition. […] Là commence son rôle vraiment politique : il conçut la pensée de rallier l’armée française à la monarchie des Bourbons, en lui fournissant l’occasion de combattre contre la révolution d’Espagne.

1067. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Mais, cette fois, homme du Nord, passionnément épris de toute poésie, je perçois une occasion de rendre hommage au Midi, que j’aime, aux Méridionaux que j’admire. […] — Brantôme ; Pierre de Brach ; Berquin ; La Grange-Chancel ; Benech de Cantenac (dont L’Occasion perdue et recouvrée put être facilement attribuée au grand Corneille, car elle en était digne).

1068. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Soyons savetier, allumeur de réverbères, ou même rond-de-cuir, suivant nos dispositions ou l’occasion, et travaillons dans les intervalles de notre besogne ; mais ne demandons pas à l’art littéraire de nous nourrir. […] Lorsqu’il paraîtra annuellement vingt ou trente romans « Couronnés par… », sans compter tous ceux que récompense l’Académie, les prix n’auront plus aucune importance au point de vue de la publicité, il se produira moins d’injustices et les « comités » pourront sans inconvénient s’intéresser à l’occasion au besoin plutôt qu’au talent.

1069. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Dans un poëme allégorique que Bertaut fit à l’occasion de sa mort, la France, étant allée se plaindre à Jupiter du malheur de Pavie, le dieu, qui dînait chez Thétis, sous un roc, près de Toulon, la console par ces mots : Cependant, pour montrer qu’ici-bas je n’envoie Nulle pure douleur ni nulle pure joie, Sache que ce mesme an qui maintenant escrit D’un encre si sanglant son nom en ton esprit, Ce mesme an qui te semble à bon droit deplorable, Te sera quelque jour doucement mémorable, D’autant que dans le sein du terroir vendosmois Avant que par le ciel se soient tournés sept mois, Un enfant te naistra, dont la plume latine Egalera ta gloire la gloire divine. […] Le distique suivant, à l’occasion du siégé de Metz, que Charles-Quint fut forcé de lever, n’est pas seulement d’une excellente latinité ; le jeu de mots qui en fait le fond en est très-spirituel : Hie igitur stulti meta est statuenda laboris Nomen et hoc Metas omen habore puta, 82.

1070. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Il n’y a réellement pas de mot dans une langue qui soit banal ni inutile, pas de mot usé, avili, qui ne puisse servir une fois, et il n’est pas d’image si belle, d’expression neuve et juste, qui ne soit ridicule dans certaines occasions. […] Quand créera-t-on pour les philosophes une langue inaccessible aux traducteurs de commerce et aux lecteurs d’occasion !

1071. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

— grave interrogation, qui préoccupe ceux ayant besoin d’entendre exécuter la musique Wagnérienne, et qui nous sollicite par son puissant intérêt d’actualité : peut-être le concert tout Wagnérien du Vendredi-Saint, le dernier de la saison, sera-t-il, en même temps qu’une occasion, un document de plus pour que dans un mois nous abordions cette question, à la veille justement des grandes solennités musicales de Bayreuth. […] Walter Damrosch ; Mlle Brandt a repris pour l’occasion le rôle de Kundry qu’elle créa à Bayreuth.

1072. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

II L’un des « concepts », ou, — pour parler plus humainement, — l’une des idées que le positivisme a le plus profondément modifiées, c’est celle que l’on se formait avant lui de la « Science. » On peut bien dire, à cette occasion, que, s’il n’y a guère aujourd’hui d’idole plus tyrannique, ni de superstition plus accréditée ou plus répandue que celle de la « Science », il n’y en a pas non plus dont il soit plus difficile de définir la nature, et de justifier les titres à la domination qu’elle exerce. […] Je conviens d’ailleurs que de nombreux positivistes, ou soi-disant tels, ont fait tout ce qu’il fallait faire pour accréditer ce préjugé, et Auguste Comte lui-même ne s’est pas assez défendu d’y aider, en ne négligeant aucune occasion de maltraiter la métaphysique et les métaphysiciens.

1073. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Puisque Victor Hugo est le poète imprécatoire et maudissant du Moyen Age, on peut s’étonner qu’il ait perdu une occasion de maudire et qu’il n’ait pas fait sortir de la cendre de l’Histoire et de leur bûcher ces Templiers, par exemple, — calomniés peut-être, mais la Calomnie fait des légendes aussi bien que la Vérité ! […] Alors, ce ne serait plus que l’occasion de suspendre ses grands et longs vers toujours prêts à couler, de les suspendre, ces girandoles !

1074. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

La longévité des nations qui traversent le temps et qui ont toutes cherché à défendre le mariage et la légitimité paternelle comme la source même de leur double vie, l’Antiquité, par l’eunuchat, cette invention du désespoir, dégradante et terrible, et le Christianisme, qui a transfiguré toutes les institutions antiques par un autre eunuchat volontaire qui retranche, avec la volonté, la convoitise du cœur de l’homme et crée une atmosphère de pudeur inconnue avant Jésus-Christ, cette longévité relative des nations ne lui a rien appris pour, dans cette occasion, s’en souvenir ! […] L’occasion avait vingt fois dû naître, pour elle, qui l’outrageait et qui l’oubliait, de s’en réclamer, et les scènes que l’intervention du mari amène avaient dû être pressenties et gâter déjà leur bonheur.

1075. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

de son vice et de son mal, il était si charmant, si hardiment jeté, il était l’occasion de si beaux vers, les deux cents vers les mieux lancés et les plus osés que la poésie française se fût jamais permis, que l’on concluait avec le poète lui-même en disant : Que dis-je !

1076. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Le toucher, qui semble nous être donné pour corriger notre vue, nous trompe lui-même en mainte occasion.

1077. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

J’ai eu beau me tâter, je n’ai pu me repentir ; mais, mon cher directeur, je suis pourtant resté un peu effrayé de voir à quel point la critique littéraire devient difficile, quand on n’y veut mettre ni morgue ni injure, quand on réclame pour elle une honnête liberté de jugement, le droit de faire une large part à l’éloge mérité, de garder une sorte de cordialité jusque dans les réserves, Depuis, en effet, que j’ai parlé des deux romans qui, dans ces dernières années, ont le plus piqué l’attention du public et auxquels je n’avais accordé, ce me semble, que des éloges motivés et tempérés, je n’ai cessé, en toute occasion, d’être dénoncé par des confrères vigilants comme un critique peu moral, presque un patron d’immoralité.

1078. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

La circonstance la plus apparente dans la carrière du chansonnier, l’occasion politique, qui avait décidé du cours de sa verve, venait de manquer brusquement, après quinze ans d’escarmouches et de combats : il semblait qu’il fût désarmé par le triomphe.

1079. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

Victor Hugo nous est une occasion naturelle d’examiner le jeune et célèbre auteur sous un point de vue assez neuf, de suivre son développement et son progrès dans un genre de composition où il débuta tout d’abord, qu’il a toujours cherché à mener de front avec les autres parties de son talent, et qu’il nous promet (le catalogue du libraire en répond) de ne pas déserter pour l’avenir.

1080. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Auger et de Feletz, aient essayé, à certain jour, d’effleurer de leur plume un écrivain qui ne leur paraissait ni aussi neuf ni aussi pur qu’à d’autres ; le biographe en prend occasion de s’exprimer sur le compte de ces deux critiques, l’un strictement judicieux et l’autre agréable, d’une façon qui ne se ressent en rien assurément du goût ni de l’aménité littéraire.

1081. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

On m’excusera du moins si j’y ai trouvé un texte naturel à l’occasion d’une séance littéraire aussi judicieuse, aussi régulièrement belle, et des plus honorables pour l’Académie.

1082. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Une autre fois, nous aborderons la Vie même de Napoléon ; mais elle ne nous fournira malheureusement pas l’occasion de rétracter notre premier jugement et de faire amende honorable aux pieds du génie qui tant de fois reçut nos hommages sincères.

1083. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Il croit par là embarrasser beaucoup ses adversaires ; mais il oublie trop que nous-mêmes n’avons jamais préconisé les théâtres étrangers actuels, et que, si nous avons proposé Shakspeare Gœthe et Schiller, non pas à l’imitation, mais à l’admiration, à la méditation de nos poètes, nous avons les premiers signalé, à l’occasion du théâtre anglais, cette manie d’importations exotiques, de vaudevilles lourdement travestis, dont l’académicien voyageur semble tirer un sujet de triomphe.

1084. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Jouffroy a pris soin, en mainte occasion, de déterminer et de circonscrire avec une clarté remarquable la sphère psychologique au centre de laquelle il observe ; il est encore revenu dans ses deux dernières leçons sur sa distinction du moi et du non-moi ; il a poursuivi et tracé avec une prétention de rigueur scientifique cette distinction délicate jusqu’au sein de l’homme même, et il a déclaré que l’homme était double, qu’il y avait en lui force pensante et force vitale, esprit et matière, âme et corps ; il a professé que ce nom d’homme n’appartient légitimement qu’au moi, à la force pensante, à l’esprit ; et que le reste, force vitale, matière et corps, ne constitue réellement que l’animal.

1085. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Sans prendre une part directe aux affaires de l’État de Virginie, l’illustre législateur eut l’occasion plus d’une fois de répondre aux avis confidentiels qu’on réclamait de son expérience.

1086. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Or la France, qui sait ce que vaut la presse et ce que peut un journal, a recueilli avidement ce nom ; elle a prouvé spontanément, dès la première occasion qui s’est offerte, à quel rang elle place dans son estime et dans son admiration, je ne dirai pas, l’écrivain périodique, mais, pour parler sans périphrase, le journaliste éloquent, appliqué, courageux. à trente-deux ans, sans avoir passé par ce qu’on appelle la vie publique, M. 

1087. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Un épisode romanesque vient rompre le sanglant récit : Andry, étant encore au séminaire de Kiew, a eu occasion de voir une belle jeune fille, une Polonaise, la fille d’un vaïvode, il l’aime ; or, elle est dans la place avec son père ; elle a reconnu Andry du haut du parapet, elle le lui fait dire.

1088. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XV. De l’imagination des Anglais dans leurs poésies et leurs romans » pp. 307-323

Tout le monde connaît ce morceau de Thomson ; mais je n’ai pu me refuser à en placer ici l’extrait, afin que les femmes entre les mains desquelles tombera cet ouvrage, aient une occasion de plus de relire de tels vers : But happy they !

1089. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Le hasard des devoirs d’écoliers est grand, et peut-être après tout est-ce une bonne gymnastique pour l’esprit, que cette nécessité de parler de tout, si on la prend comme une occasion sérieuse de penser sur tout.

1090. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Mais le besoin qu’on a des expressions espérer, s’attendre, voilà où nous en sommes, amène ces formes toutes faites qui les contiennent, et la pensée se coule comme elle peut dans ce moule d’occasion.

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