J’aimerais bien autant un portefeuille d’oiseaux, de chenilles et d’autres insectes de sa main, que ces objets en nature rassemblés sous des verres dans mon cabinet.
L’objet de la séance a été de poser la question de la destinée de l’homme et de l’humanité. […] L’animal jouit et souffre ; il compare des objets différents, et se dirige vers celui qui peut le mieux satisfaire ses appétits ; il est intelligent ; mais ce sentiment et cette intelligence sont bornés : ils ne vont pas au-delà de la satisfaction présente des besoins les plus grossiers.
. — Et d’abord, comme dans les infortunes et les misères des gens de lettres l’amour-propre et la mauvaise honte jouent un grand rôle, comme ce sont les plus honteux et les plus fiers de tous les pauvres honteux, on voit combien un intérêt direct, un bien-fait direct, régulier, dont l’origine remonterait à l’empereur et ne remonterait qu’à lui, dont le mode de distribution aurait été réglé ou approuvé par lui, honorerait et relèverait ceux qui en seraient les objets, en même temps que tous les autres membres en ressentiraient une vraie reconnaissance. […] Rien n’avertit une littérature d’être digne, sérieuse, honnête, comme de sentir qu’on a l’œil sur elle et qu’elle est l’objet d’une haute attention.
Le gouvernement monarchique et l’étendue des empires modernes ont détaché la plupart des hommes de l’intérêt des affaires publiques : ils se sont concentrés dans leurs familles, et le bonheur n’y a pas perdu ; mais tout excitait les anciens à suivre la carrière politique, et leur morale avait pour premier objet de les y encourager. […] Antagoniste de Platon sur plusieurs autres sujets, il n’imagine pas que l’esclavage puisse être un objet de discussion ; et, dans le même ouvrage, il traite les causes des révolutions et les principes du gouvernement avec une supériorité rare, parce que l’exemple des républiques grecques lui avait fourni la plupart de ses idées.
Considérant toutes les œuvres de toutes les littératures comme les objets égaux d’une curiosité indifférente, elle s’interdit tout jugement d’appréciation sur la valeur absolue et même relative des œuvres et des littératures, et se borne à noter leurs caractères spéciaux. Il y a, à la vérité, un signe où elle reconnaît les grands hommes, et il n’est peut-être pas bien exact de dire que tous les objets soient égaux devant l’indifférence de sa curiosité ; Molière est mille fois plus intéressant à ses yeux que Cyrano de Bergerac, Pradon ou Boursault : « Plus un poète est parfait, dit-elle, plus il est national ; plus il pénètre dans son art, plus il a pénétré dans le génie de son siècle et de sa race ; la hauteur de l’arbre indique la profondeur des racines465. » Quoi qu’il en soit, l’école historique, je dis l’école historique idéale, à la considérer dans l’unité et la pureté de sa doctrine, annule la critique littéraire au sens où le langage a toujours entendu le mot de critique, puisqu’elle ne juge pas, ne blâme ni ne loue.
En même-temps, il pria l’archevêque d’engager saint Bernard à s’y trouver, à ne pas refuser une dispute réglée sur les points qui faisoient l’objet de leur contestation. […] Il faut voir en quels termes il parle de l’objet de sa jalousie secrette.
C’est à l’archevêque Platon à revoir toute cette partie de l’éducation publique, c’est à lui à en concilier la forme et l’objet avec les usages, les lois, les mœurs et les besoins de l’empire de Russie, et c’est à Sa Majesté Impériale à rectifier ce qu’un zèle de profession, qui domine secrètement les hommes les plus instruits et les mieux intentionnés, pourrait suggérer de dangereux ou d’irrégulier à l’archevêque Platon. […] J’aurais achevé ma tâche, si je m’en tenais à l’ordre des études d’une université ; en voilà le plan et la justification de ce plan, mais son exécution suppose des supérieurs, des inférieurs, des maîtres, des élèves, des livres classiques, des instruments, des bâtiments, une police, autant d’objets que je vais traiter sommairement.
La philosophie de l’auteur est plus dans son âme que dans sa tête : quand il ne veut que raisonner il est quelquefois commun, souvent sophiste, et de temps en temps obscur ; quand son objet l’échauffe, c’est alors qu’il est tout à la fois clair, précis, intéressant et sublime. […] J’écris, comme l’auteur, mes jugements sans beaucoup d’ordre, et à mesure que les idées me viennent ; les écarts qu’il se permet si fréquemment dans ses livres, doivent moins choquer dans celui-ci que dans aucun autre, parce que l’objet en est si vaste, qu’il n’y a, pour ainsi dire, rien qui n’y tienne.
C’est toujours en effet cette inspiration si usée déjà, qui raille, en pleurant, son objet, parce que son objet est méprisable.
Seulement, si ces ivres admirations de la jeunesse font souvent tache, pour toute la vie, sur l’originalité qui s’en essuie plus tard sans en effacer l’influence ; si ces admirations imitatrices sont toujours en raison inverse de la force qu’on a, l’objet, d’ailleurs, en serait-il Gœthe, Lord Byron ou Balzac, je demande ce qu’elles prouvent et ce qu’elles annoncent, quand leur objet n’est qu’un écrivain d’un ordre infime, malgré des prétentions exorbitantes.
Et comment ne le serais-je pas, après avoir perdu depuis longtemps l’espoir de m’unir à l’objet que j’aimais et après avoir vu mourir sous mes yeux un frère, véritable ange de bonté et d’esprit ? […] « Depuis que je t’ai vue pour la première fois, de quel souci constant n’as-tu pas été le suprême objet ? […] Quand ils veulent peindre un arbre, ils se procurent une feuille et un morceau d’écorce, et ils copient ces deux objets jusqu’à ce que leur arbre soit achevé. […] Il arrive que les cristaux sont de la verroterie, que la mosaïque est de couleurs trop vives, mais le bon soleil se charge d’harmoniser les nuances, et la variété des objets nouveaux déconcerte la réflexion. […] Elle sera le but de ma vie, l’unique objet de mes soins, de mes efforts.
Elle en est le sujet et l’objet.
La clarté & la précision peuvent seules établir le mérite des Ouvrages qui ont pour objet d’éclaircir ceux des autres.
Les services qu’il a rendus aux Lettres, sont tombés sur deux objets très-importans : il a d’abord perfectionné l’Imprimerie, & le Tresor de la Langue Latine étoit, pour son siecle, & même pour le nôtre, le meilleur présent qu’il pût faire au Public.
Il a fourni une quantité prodigieuse de Dissertations au Journal de Trévoux, dont les unes ont pour objet la Théologie, les autres la Morale, quelques-unes la Physique, & le plus grand nombre, différentes matieres de Littérature.
La chute du jour a noirci et obscurci tous les objets.
Hayer ont pareillement pour objet la défense de la Religion.
Il n’est pas d’usage, je crois, d’ajouter à une critique littéraire l’ornement d’une dédicace, car elle se dédie d’elle-même au prosateur ou au poète dont les œuvres en forment l’objet.
Un culte superstitieux déshonore une Divinité quelconque ; par la même raison, un enthousiasme à petites ressources est-il indigne d’un grand homme qui en est l’objet.
sans parler de ceux de Médecine qui ne sont pas de notre objet.
Les Notes & les Dissertations qui accompagnent cette derniere, jettent un grand jour sur plusieurs objets concernant les usages & les révolutions arrivées chez les Romains.
Il a beaucoup écrit, & tous ses Ouvrages ont pour objet la morale chrétienne.
Nous n’apprécierons pas ses Ouvrages de Médecine, qui ne sont pas de notre objet.
Ce n’est point l’éducation des enfans qui en est l’objet ; il se borne aux précautions que la Mere doit prendre dès le moment de leur formation, & entre dans tous les détails nécessaires pour les nourrir & les soigner.
Les Auteurs de ce mérite sont d'autant plus estimables de s'attacher aux objets essentiels de nos premiers besoins, qu'ils sacrifient à l'utilité publique une célébrité qu'on n'accorde guere, dans ce Siecle frivole, qu'à des Auteurs frivoles.
Être heureux poétiquement, voilà l’objet d’un poëte dilettante. […] Il faut encore que dans ce monde fantastique tout soit agréable et beau, que le cœur et les sens en jouissent, que les objets y soient riants ou pittoresques, que les sentiments y soient délicats ou élevés, que nulle crudité, nulle disparate, nulle brutalité, nulle sauvagerie, ne vienne tacher par son excès l’harmonie nuancée de cette perfection idéale. […] Son discours ne bondit jamais ; il va pas à pas d’un objet à l’autre, et tout objet lui semble beau ; il s’arrête, il regarde et se complaît à regarder. […] On y a prévu, devancé les moindres besoins ; il n’y a rien que de correct et de perfectionné ; on soupçonne tous les objets d’avoir eu le prix, ou du moins une mention à quelque Exposition d’industrie ; et le service vaut les objets ; la propreté n’est pas plus méticuleuse en Hollande ; proportion gardée, ils ont trois fois plus de valets que chez nous ; ce n’est pas trop pour les détails minutieux du service.
Des critiques dont le Roman de la Rose fut l’objet, du xive au xvie siècle. — § IV. […] Il y en a sur presque toutes les matières qui peuvent faire l’objet de traités, et recevoir la forme d’un enseignement. […] Ici l’objet de la recherche de l’amant n’est pas une femme, c’est une rose ; et les aventures n’ont lieu qu’en songe. […] Des critiques dont le Roman de la Rose fut l’objet du XIVe au XVe siècle. […] Il parle des attaques dont il fut l’objet, et s’il oublie celles de Christine de Pisan, il mentionne celles de Martin Franc, poète du xve siècle, lequel y vit un outrage aux dames, dont il se disait le champion.
Montesquieu n’est pas à la recherche et comme à l’affût des originaux ; il crayonne ceux qu’il rencontre chemin faisant, tout en poursuivant un autre objet ; c’est comme une manière de se distraire de son travail principal. […] La vérité, par les pièces authentiques et par les témoignages discutés ; la vraisemblance, en attendant la vérité dont elle garde et ne prend pas la place, tel est l’objet de Voltaire. […] Connaître les hommes pour les conduire et les dominer, ne se connaître soi-même que comme une force en lutte avec d’autres forces, tel est l’objet de la première. […] On s’attendait à des préceptes sur l’objet et l’utilité des exercices ; le livre n’offre que des distinctions générales sur les études, divisées en nécessaires, utiles, curieuses, superflues. […] Tour à tour trop général ou trop particulier, il disperse notre attention sur trop d’objets, et il nous éblouit par l’abondance même de ses lumières.
Nous n’insisterons pas sur cette théorie, qui a été ici même l’objet de discussions remarquables3. […] Chaque animal est chargé de sa représentation. » Il fallut longtemps avant que l’esprit humain se décidât à regarder les animaux comme de simples objets d’étude, sans autre préoccupation que celle du savoir. […] Il en suit l’histoire et les procédés à travers tous les échelons de la nature vivante et en a fait l’objet d’un traité spécial qui passe à bon droit pour son chef-d’œuvre en zoologie. […] D’abord il est fort éloigné de la théorie anthropocentrique, qui fait du bien-être et des commodités de l’espèce humaine l’objet unique des préoccupations du Créateur. […] Perrier, qu’Aristote n’a pas proposé de classification méthodique, parce que l’objet véritable de son ouvrage ne lui en faisait pas une obligation ?
Toute passion vive devient aisément cruelle quand elle se trouve en face de l’objet qui la gêne ou qui la brave. […] ce sont les manières du temps. » — Le duc de Richelieu, ce jeune fat qui tournait alors toutes les têtes et que des gens d’esprit aux abois ont cherché de notre temps à remettre à la mode dans le roman et au théâtre, est pour Madame l’objet d’une aversion singulière : il est peint par elle de main de maître (notamment pages 203, 221), parfaitement méprisable, avec ses charmes équivoques et légers, son vernis de politesse et tous ses vices. […] Sans sortir des observations générales, quoi de plus juste et de plus sensé que cette réflexion de Madame, écrite peu de mois avant sa mort (16 avril 1722) : Les jeunes gens, à l’époque où nous sommes, n’ont que deux objets en vue, la débauche et l’intérêt ; la préoccupation qu’ils ont toujours de se procurer de l’argent, n’importe par quel moyen, les rend pensifs et désagréables : pour être aimable, il faut avoir l’esprit débarrassé de soucis, et il faut avoir la volonté de se livrer à l’amusement dans d’honnêtes compagnies ; mais ce sont des choses dont on est bien éloigné aujourd’hui.
Eu extrayant et citant des passages de Léopold Robert, ce qui est mon principal objet, ai-je besoin de faire remarquer que sa plume a une sorte d’inexpérience et de gaucherie en s’exprimant ? […] Léopold Robert, ami avant tout de la réalité, quand il la rencontre grave et noble, et qui ne voyait volontiers les objets qu’un à un, ne s’applique qu’à les copier d’abord, sauf à les élever insensiblement lorsqu’il arrivera avec lenteur à une conception plus haute. Il n’est dans le principe qu’un excellent peintre de caractère et d’imitation ; il creuse son unique objet ou lui donne tout son relief ; en cela, il a du graveur encore.
Vaincu, évincé des premiers et des seconds objets de son ambition, rejeté dans son fauteuil par l’âge, par la goutte, par l’attrait de la douceur sociale et de la vie privée, il trouve à raisonner sur le passé, à en tirer des leçons ou plutôt des remarques, des maximes, qui s’appliquent aux autres comme à lui. […] C’est une des beautés et l’un des charmes de la jeunesse et du génie que de se produire et d’éclater avant tout raisonnement, et de s’élancer vers son objet par une impulsion première irrésistible. […] L’inconvénient du système de La Rochefoucauld est de donner pour tous les ordres d’action une explication uniforme et jusqu’à un certain point abstraite, quand la nature, au contraire, a multiplié les instincts, les goûts, les talents divers, et qu’elle a coloré en mille sens cette poursuite entrecroisée de tous, cette course impétueuse et savante de chacun vers l’objet de son désir.
; on observerait les proportions et le ton, les convenances ; on ne commencerait point par donner tête baissée dans l’inédit, avant d’avoir lu ce qui est imprimé depuis deux siècles, ce qui hier encore était en lumière et faisait l’agrément de toutes les mémoires ornées ; on ne débuterait pas avec le xviie siècle par des découvertes : mais si l’on en faisait, on les exprimerait d’une façon plus simple, mieux assortie aux objets, plus digne de ce xviie siècle lui-même ; on ne jurerait pas avec lui en venant parler de lui ; on ne parlerait pas un langage à faire dresser les cheveux sur la tête à ce monde poli qu’on met en avant à tout propos ; on ne s’attaquerait pas enfin, de but en blanc, à ces gens de Versailles comme si l’on arrivait de Poissy ou de Pontoise. […] Il n’est pas un point de l’histoire de Mme des Ursins, et pouvant de près ou de loin s’y rapporter, qui n’ait été l’objet, de sa part, d’un examen approfondi, et qui ne lui ait fourni la matière d’un chapitre ou plutôt d’une sorte de mémoire raisonné et de dissertation. […] Toute femme qu’elle est (notez-le bien), elle n’a pas de nerfs, de vapeurs, ni de ces nuages qui passent ; elle n’a pas cette imagination qui grossit les objets : sur un fond de santé forte, d’humeur heureuse et peut-être d’indifférence, il y a un esprit ferme, adroit et actif, de vives qualités disponibles, dressées de bonne heure à la grande vie, au train des cours, et qui cherchent leur aliment et leur plaisir dans le démêlé des intérêts, dans le maniement des ressorts, dans l’influence et la représentation continue.
Il voulait que le naturaliste entrât dans la science sans guide, et qu’il examinât les objets à mesure que les lui présenterait la nature ou l’occasion, dans leurs rapports avec l’homme, et par l’utilité qu’il en tire. […] » Oserais-je dire des dégoûts de Buffon pour certains objets de son étude, que la cause principale est que Dieu y manque ? […] Les animaux sont pour lui, non des objets d’histoire naturelle, mais des amis ou des ennemis.
Si tel est le but de la science, si elle a pour objet d’enseigner à l’homme sa fin et sa loi, de lui faire saisir le vrai sens de la vie, de composer, avec l’art, la poésie et la vertu, le divin idéal qui seul donne du prix à l’existence humaine, peut-elle avoir de sérieux détracteurs ? […] Il est impossible d’empêcher la raison de s’exercer sur tous les objets de croyance ; et tous ces objets prêtant à la critique, c’est fatalement que la raison arrive à déclarer qu’ils ne constituent pas la vérité absolue.
XVI Ai-je bien fait comprendre la possibilité d’une philosophie scientifique, d’une philosophie qui ne serait plus une vaine et creuse spéculation, ne portant sur aucun objet réel, d’une science qui ne serait plus sèche, aride, exclusive, mais qui, en devenant complète, deviendrait religieuse et poétique ? […] De même que le fait le plus simple de la connaissance humaine s’appliquant à un objet complexe se compose de trois actes : 1° vue générale et confuse du tout ; 2° vue distincte et analytique des parties ; 3° recomposition synthétique du tout avec la connaissance que l’on a des parties ; de même l’esprit humain, dans sa marche, traverse trois états qu’on peut désigner sous les trois noms de syncrétisme, d’analyse, de synthèse, et qui correspondent à ces trois phases de la connaissance. […] La pensée, en s’appliquant plus attentivement aux objets, reconnaît leur complexité et la nécessité de les étudier partie par partie.
Si vous considérez dans son ensemble le développement des littératures modernes qui font l’objet de ce cours, vous verrez bientôt qu’à travers bien des variations, des tâtonnements et des revirements de goût, il présente le tableau d’une sorte de conflit entre deux éléments qui parfois se fondent ensemble, puis se séparent de nouveau, se combattent tour à tour et se réunissent. […] S’il est vrai que l’art ait pour but de manifester les caractères saillants de ses objets, et que la qualité de l’art dépende de l’importance du caractère et de la convergence des effets, il faut s’incliner devant ces arts et cette littérature qui — les cathédrales aux fines ciselures comme les drames monstrueux, comme la peinture souffreteuse, comme la scolastique subtile et angoissée et comme les élans passionnés de la poésie mystique — traduisent si bien les aspirations de l’âme vers le monde surnaturel, les tortures de la raison aux prises avec les insolubles problèmes de la foi, le mépris du corps transitoire et la passion de l’infini. […] Le spectacle change : artistes, penseurs et poètes ne poursuivent plus maintenant que des objets tangibles.
Ces lectures, dans lesquelles devait entrer le moins de critique possible, le strict nécessaire seulement en fait de commentaires, et où l’on devait surtout éviter de paraître professer, avaient pour objet de répandre le goût des choses de l’esprit, de faire connaître par extraits les chefs-d’œuvre de notre littérature, et d’instruire insensiblement les auditeurs en les amusant. […] Suivant moi, à part les cours tout à fait supérieurs et savants, tels que je me figure ceux du Collège de France ou des Facultés, les leçons de littérature, pour être utiles et remplir leur véritable objet, doivent se composer en grande partie de lectures, d’extraits abondants, faits avec choix, et plus ou moins commentés. […] Ce mode de démonstration appliqué à la littérature suppose tout un art qui se dérobe, et qui n’est au-dessous d’aucune science ni d’aucune supériorité critique, si élevée et si distinguée qu’elle soit ; car il ne s’agit pas ici simplement de se faire petit avec les petits, il faut se faire souple avec les rudes, insinuant avec les robustes, en restant sincère toujours, de cette sincérité qui ne veut que le beau et le bien ; il faut arriver à inoculer une sorte de délicatesse dans le bon sens, en fortifier les parties simples, en rabattre doucement les tendances déclamatoires, plus innées en France qu’on ne le croirait, dégager enfin dans chacun ce je ne sais quoi qui ne demande pas mieux que d’admirer, mais qui n’a jamais trouvé son objet.
Il réfléchit peu sur l’ensemble des objets ; mais il observe curieusement les détails, et son coup d’œil est prompt, sûr et délié. […] » Il s’arrêtait à chaque pas, car il était fort faible et se tenait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; et, jetant les yeux sur l’objet qui lui frappait la vue, il disait du profond du cœur : « Il faut quitter tout cela ! […] Il y cite souvent les carnets de Mazarin et quelques-unes des notes écrites par lui, tant en italien qu’en français, sur les objets qui le préoccupaient et dont il voulait parler à la reine.
Mais il est loin de penser qu’il suffise de présenter un roi et de laisser faire : Le choix d’un roi ne me paraît pas devoir être un objet de délibération, à moins qu’on n’en veuille faire un sujet de guerre civile. […] Il n’était pas de ceux qui affectent une parole brève, sentencieuse et courte, et il accusait précisément de cet abus la langue de la fin du xviiie siècle : « Sous, prétexte de dire beaucoup de choses en peu de mots, écrit-il, on a multiplié les verbes, on a diminué les expressions moelleuses et mesurées qui marquaient les nuances. » Me pardonnera-t-on d’entremêler ainsi des remarques de langage à celles qui portent sur les plus grands objets de l’intérêt social ? […] Quand de simples particuliers discutent de bonne foi un objet de législation, quand ils ne se proposent que d’offrir le tribut de leurs connaissances et de leurs lumières à la patrie, il faut voir en eux des auxiliaires et non des ennemis.
Robert de la Sizeranne en a très bien saisi le caractère, en ces quelques lignes : « Les chevaliers, nous dit-il36, s’avancent dans la toile avec des demi mouvements jolis, mais gauches comme s’ils marchaient sur des pointes d’épées et s’ils avaient peur d’être contaminés par tous les objets qui les entourent. […] Le portrait de femme par Burne-Jones, exposé au salon du Champ-de-Mars en 1896, celui auquel nous faisions allusion au début de cette étude, et qui présente tous les défauts de l’artiste poussés à leur plus haute puissance, fut l’objet, de la part d’un critique parisien37, d’un jugement cruel mais juste, que je prends plaisir a mentionner ici, en l’opposant aux louanges enthousiastes qui ont accablé l’artiste au cours de sa carrière : Hélas ! […] Les êtres et les objets qu’elle crée se tiennent isolés de leur milieu.
Le lyrisme est avant tout la jeunesse exubérante du sentiment, un débordement de forces sans but précis, un élan de foi ; ses objets principaux : Dieu, l’amour, la nature. L’épopée, c’est la maturité agissante et conquérante, le récit qui est lui-même un acte ; son objet : l’homme ou le groupe d’hommes, s’affirmant dans leur réalité présente et dans leur lutte avec d’autres hommes et d’autres groupes. Le drame, c’est la fin d’une journée, où les ténèbres luttent avec la lumière ; c’est la route qui bifurque, le conflit des devoirs, de la réalité présente avec l’idéal nouveau, une prise de conscience ; son objet : l’homme en lutte avec lui-même, ou mieux encore, l’être isolé et passager en conflit avec les lois universelles et éternelles.
Il a besoin d’apercevoir beaucoup d’objets d’un seul coup ; il en ressent comme un agrandissement subit ; et il a goûté tant de fois ce plaisir intense, qu’il n’y en a plus d’autres pour lui. […] Nous voilà délivrés d’un second groupe ; l’objet va se simplifiant : de tant de faits, il ne nous en reste plus que deux, le dépérissement et la réparation. […] L’objet final de la science est cette loi suprême ; et celui qui, d’un élan, pourrait se transporter dans son sein, y verrait, comme d’une source, se dérouler, par des canaux distincts et ramifiés, le torrent éternel des événements et la mer infinie des choses.
Après cela, il ne faut chercher dans cet Ouvrage, ainsi que dans la Vie du Cardinal Charles de Bourbon, du même Auteur, d’autres objets d’utilité, qu’un amas assez indigeste d’époques & de recherches.
Quiconque, avec des talens, veut travailler pour l’immortalité, doit s’attacher à des objets immortels.
Ils ont cependant reçu de grands éloges de ses Contemporains ; mais la Postérité actuelle ne daigne pas plus lire ces éloges, que les Productions qui en ont été l’objet.