Pendant un pèlerinage qu’elle fait avec monsieur le curé, Marie est assaillie et mise à mal par des ermites et par un santi-belli (marchand de statuettes et d’objets de piété), et elle est si parfaitement ignorante qu’elle ne se doute point de ce qui lui est arrivé. « Ils l’ont renversée, dit-elle, et l’ont mordue partout. » Quand elle sait son malheur, elle s’enfuit et parcourt longtemps la montagne.
Il n’y a pas vu ce qu’un si grand objet pouvait inspirer d’éloquence dans les écrits, de vertus dans la conduite, ni ce que l’histoire peut tirer de vérités sur l’esprit français et sur le cœur humain, de ces querelles où la théologie n’est que le champ clos temporaire de passions et de contradictions éternelles.
Ils fuient l’objet de leurs désirs ou, s’ils l’étreignent, rêvent d’autre chose.
Il ne devient prison que du moment où l’objet moulé aspire à sortir.
Je n’entreprendrai pas de vous en faire un récit détaillé, ce sera l’objet de nos futures conversations.
Malesherbes, jeune, ne craint pas de traiter avec vivacité Buffon, nouvellement célèbre et non encore consacré : « M. de Buffon, dit-il, qui ne s’est adonné que depuis peu de temps à l’étude de la nature. » Il venge Gessner, Linné, Bernard de Jussieu, tous les grands botanistes que Buffon avait traités un peu dédaigneusement et presque voulu déshonorer en les assimilant aux alchimistes, sans considérer « que la botanique est le tiers de l’histoire naturelle par son objet, et plus de la moitié par la quantité des travaux ».
Il en a célébré l’objet dans des pièces adorables, sous le nom de Fanny9.
Dans les derniers mois, sa présence au Comité de salut public, quand il était à Paris, n’avait pour objet que de faire triompher les rancunes de Robespierre et les siennes, et de saisir pour eux seuls le pouvoir.
Une lanterne jette un reflet dans l’ombre pleine d’objets, sur le casque d’un pompier, sur un visage, sur un bout de jupe à la couleur éclatante.
Mais, comme jamais l’art & les écrits de l’antiquité ne furent l’objet de ses études, il a aussi tous les vices de l’ignorance & du mauvais goût.
En fait, la condition de l’homme de lettres a changé ; le nombre est de plus en plus grand de ceux qui, ne pouvant s’assujettir à ce qui fait l’objet de la plupart des ambitions, à ce qu’on appelle une place, sont prêts à se confier tout entiers, eux et les leurs, à leur plume, à leur plume seule.
Le petit chien se voyait l’objet des caresses et des amours de son maître, et pourquoi ?
Tous ces grands Inquiets, dans des sphères diverses, dont on peut dire le mot de l’historien Matthieu en parlant du duc de Bourgogne : « Qui hérita de son matelas le dut garder pour faire dormir, puisqu’un homme de telle inquiétude avait bien pu y sommeiller », s’épuisaient alors en mouvements de vanité colossale que six pieds de terre ont parfaitement calmés ; mais le spectacle qu’ils offraient à l’imagination et que le temps a diminué, comme le feu racornit les objets qu’il n’a pas consumés encore, vaut-il aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes le plus rapprochés de lui par la pensée, le spectacle d’une jeune fille qui enfermait l’âme de la Cordelia de Shakspeare sous sa modeste gorgerette, et qui, puissante de rêverie, descendait de la nue de ses rêves — pour tricoter des bas à un pauvre, en lisant la Bible ou sainte Thérèse, ou pour faire, comme Bossuet, le catéchisme à quelque petit ignorant ?
Mais j’ai hâte d’aller au cœur du parti dont il fallait pourtant que je fisse comprendre les raisons, les conciles, le clergé ; mon objet propre est de chercher comment les doctrines de l’internationalisme et du pacifisme furent elles-mêmes, pour certains combattants, un ressort de guerre, un ravitaillement moral.
Comme le poilu est un objet qui n’est pas du tout incassable, il faut bien songer à le remplacer.
Combien serait préférable une philosophie plus modeste, qui irait tout droit à l’objet sans s’inquiéter des principes dont il paraît dépendre !
Les hommes n’ayant encore que des idées très particulières, et ne pouvant comprendre ce que c’est que le bien commun, la Providence sut, au moyen de cette forme de gouvernement, les conduire à s’unir à leur patrie, dans le but de conserver un objet d’intérêt privé, aussi important pour eux que leur monarchie domestique ; de cette manière, sans aucun dessein, ils s’accordèrent dans cette généralité du bien social, qu’on appelle république.
L’image rencontrée par le prophète et par le philosophe ne naissait-elle pas pour l’un et pour l’autre de la vue des mêmes objets ?
Par des miracles de subtilité, qui, peut-être, ne sont chez lui que les démarches très naturelles de son entendement, il accommode tout objet à la figure géométrique qui s’est dessinée une fois pour toutes au point central de son esprit. — Jésus-Christ, par exemple, s’il est moyen, ou médiateur, dans le système général du monde, considéré en lui-même, doit être et sera cause, moyen et effet. […] Se ramenant toujours à ces quelques idées fondamentales, elle aimait tous les systèmes allemands dans ces idées, se plaisant à ce qui les rapproche et s’embarrassant peu de ce qui les divise, et résumait sa pensée philosophique dans cette belle vue d’ensemble : « Que l’un croie que la divinité se révèle à chaque homme en particulier, comme elle s’est révélée au cœur humain, quand la prière et les œuvres ont préparé le cœur à les comprendre ; qu’un autre affirme que l’immortalité commence déjà sur cette terre pour celui qui sent en lui-même le goût des choses éternelles ; qu’un autre croie que la nature fait entendre la volonté de Dieu à l’homme, et qu’il y a dans l’univers une voix gémissante et captive qui l’invite à délivrer le monde et lui-même en combattant le principe du mal ; ces divers systèmes tiennent à l’imagination de chaque écrivain… Mais la direction générale de ces opinions est toujours la même : affranchir l’âme de l’influence des objets extérieurs, placer l’empire de nous en nous-mêmes, et donner à cet empire pour loi le devoir, pour récompense une autre vie. » — Mais c’était là, ou bien peu s’en faut, un acheminement ou un retour vers le christianisme ? […] Et c’est dans cet esprit qu’elle repousse, qu’elle contient du moins la philosophie du froid calcul et du raisonnement purement utilitaire, s’écriant : « Perfectionner l’administration, encourager la population par une sage économie politique, tel était l’objet des travaux des philosophes ; … la dignité de l’espèce humaine importe plus que son bonheur et surtout que son accroissement : multiplier les naissances sans ennoblir les destinées, c’est préparer seulement une fête plus somptueuse à la mort. » — Et encore : « Ô Français ! […] Seulement, Chateaubriand dépassa comme artiste l’horizon qu’il avait tracé comme théoricien, et en faisant entrer dans ses œuvres aussi bien l’art antique que l’art moderne, et le paganisme comme le christianisme, et la peinture du monde entier comme celle de lui-même, il donna à l’art du xixe siècle la vraie indication, qui est que tout ce qui est vivement senti est objet d’art.
Le vrai roman était, pour Taine, celui dont « les figures tournent » où « les choses et les gens existent comme des objets concrets » sans que l’auteur paraisse. […] La symbolique chrétienne fut une école où s’exerça l’esprit, où il s’habitua, à reconnaître une âme derrière tout objet, à deviner sous toute écorce extérieure le fruit d’intelligence ou d’amour. […] Mettez qu’entre l’artiste qui fait de son œuvre le théâtre de cette évolution et le philosophe qui enregistre cette évolution par la pensée il y a la différence même de l’instinct et de l’intelligence, lorsqu’ils s’appliquent au même objet : les deux registres fournissent un point de vue analogue sur le mécanisme spencérien. […] Cet espace visuel, étendu par le télescope jusqu’à des mondes qui ont disparu depuis des milliers d’années, multiplie devant nous les objets proposés à notre choix et à notre désir. […] Et, (pour en arriver tout de même, après avoir tant musé, à l’objet de ce discours) si notre intelligence et notre action leur apparaîtraient tout de même sous un jour assez exact, nous ne leur apporterions guère de quoi les aider à se représenter nos plaisirs.
Vos disciples (car vous en avez eu au moins trois ou quatre) nous ont alors prêché les mérites de la foi même sans objet, de la religion même sans dogmes. […] Je voudrais que Marc Amanieux y répondît (il en est capable) par une œuvre nouvelle qui les rendît sans objet, en forçant l’attention du grand nombre. […] Quoi qu’il en soit, Walras a traité ainsi d’une façon personnelle et neuve quatre grands problèmes, ceux qui ont pour objets l’échange, la production, la capitalisation et le crédit, la monnaie. […] Il ne se borne pas en effet à dire avec Carlyle que c’est un des objets dont l’homme doit s’occuper parmi une foule d’objets plus importants. […] — Elle ne tue pas et ne doit pas tuer l’indignation, la colère ; elle en déplace seulement l’objet ; elle les transporte des hommes aux choses.
On est capable d’extraire dans chaque objet, paysage, situation, personnage, les traits spéciaux et significatifs, pour les amasser, les ranger et en composer une œuvre artificielle qui surpasse l’œuvre naturelle par sa pureté et son achèvement. […] Son grand poëme, Confessio amantis, est un dialogue entre un amant et son confesseur, imité en grande partie de notre Jean de Meung, ayant pour objet, comme le Roman de la Rose, d’expliquer et de subdiviser les empêchements de l’amour.
Le grand acte de gouvernement dont les lettres furent l’objet était une vue du même ordre. […] Lui-même entrait à peine dans l’âge mûr, après une jeunesse qu’il avait traversée sans l’épuiser253, tout échauffé des méditations de sa solitude dans le commerce des Pères, le cœur ému de ses victoires sur ses propres passions, dont il se faisait encore un objet d’épouvante, pour en mieux triompher.
6 mai Flaubert me disait hier : « Il y a deux hommes en moi, l’un dont vous voyez la poitrine étroite, le cul de plomb, l’homme fait pour être penché sur une table ; l’autre un commis voyageur, avec sa gaîté voyageuse et le goût des exercices violents… 15 mai Ce soir, la maréchale *** sous sa coiffure métallique jetant des lueurs de cantharides, avait un sourire de l’œil d’un charme indéfinissable… Se sentant regardée, elle a pris, ainsi que c’est commun aux femmes qui sont l’objet de l’attention, une fausse pose naturelle… Et cela m’a donné l’idée de commencer mon futur roman d’amour par une grande étude de la mimique, de l’approche électrique, de la communication des fluides, du mariage des effluves, entre deux corps prêts à s’aimer. […] Quand on va chez lui on le trouve assis sur une chaise de paille, tournant ses pouces, en face d’un Gudin accroché à son mur, l’unique objet d’art qu’il possède.
Or, tout récemment, un antiquaire de Rome a été trouver le prince Orsini, le possesseur du lac, et fit un arrangement avec lui, par lequel il aurait le tiers, et le prince les deux tiers des objets qu’on trouverait. L’arrangement accepté, voici un plongeur, sous son scaphandre, au fond du lac, un plongeur qui reste sous l’eau cinq heures, s’il vous plaît… J’avais été convoqué, et j’ai pu le photographier, au moment où il sortait de l’eau, avec des objets détachés du bateau.
La vessie natatoire des poissons est bien l’un des meilleurs exemples qu’on puisse trouver pour démontrer, avec toute évidence, ce fait si important qu’un organe originairement construit pour un but, celui d’aider à la flottaison, peut se transformer en un autre ayant un tout différent objet, c’est-à-dire la respiration. […] Matteucci enfin, en terminant, signale un fait qui nous semble de la plus grande importance pour notre objet.
Tant que le poète garde en lui son poème, il est sujet et objet, il se comprend sans doute tout entier ; en tout cas, il est seul juge de son œuvre. […] C’est pourquoi je serais heureux d’avoir montré la vanité des disputes littéraires qui n’ont pour objet que de pures questions de forme.
Il y a eu aussi celle de la Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne, qui offraient pour objet à leurs efforts l’enseignement élémentaire, aussi bien laïque que religieux et moral, des classes pauvres, tandis que les Jésuites visaient surtout à s’emparer de l’éducation de la haute société et de la bourgeoisie. […] Toujours des conversations, comme dans Le Banquet de Platon et les nouvelles de Voltaire et, de plus, le voyage : un voyage en Italie, en compagnie d’un bohême ivre et génial où l’on reconnaît Verlaine : Verlaine, avec qui France, conseillé par Mme de Caillavet, qui l’accompagne, a, pour cet objet, renouvelé connaissance. […] Il conçoit et réalise des paysages pathétiques, où son « moi » pénètre l’objet, le transforme, l’absorbe. […] Les femmes, exclusivement subjectives, et toutes de sentiment avec un minimum d’idées générales, s’y accrochent, tandis que les hommes l’abandonnent… » Il est possible : mais comme le roman a pour objet principal la passion, on peut aussi en tirer la conséquence qu’elles peuvent faire d’excellents romans. […] Rien de « swiftien », comme dans l’autre, d’une culture scientifique beaucoup moins étendue, et qui se donne pour objet une critique sociale.
Croyez-vous que la représentation de la centenaire suffira pour cet objet ? […] Mais Molière lui-même, dans Le Bourgeois gentilhomme, décrit avec une sorte de passion l’objet de cet amour, cette femme qui n’était ni belle, ni jolie, mais irrésistible : COVIELLE. […] Or voici ce que Napoléon Ier a répondu : « Après-dîner, dit l’auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, l’Empereur nous a lu le Tartuffe ; mais il n’a pu l’achever, il se sentait trop fatigué ; il a posé le livre, et, après le juste tribut d’éloges donné à Molière, il a terminé d’une manière à laquelle nous ne nous attendions pas : “Certainement, a-t-il dit, l’ensemble du Tartuffe est de main de maître, c’est un des chefs-d’œuvre d’un homme inimitable ; toutefois cette pièce porte un tel caractère, que je ne suis nullement étonné que son apparition ait été l’objet de fortes négociations à Versailles et de beaucoup d’hésitations dans Louis XIV. […] Ce Molière calme, grave, laborieux, souffrant, c’est bien là le Molière que nous nous imaginons, étudiant les hommes sans les haïr, combattant le mal avec courage, célébrant le bien avec amour, sage conseiller, ami dévoué, époux incompris, se consolant avec ses réflexions intimes de ses dures épreuves publiques et vivant non pas heureux, mais silencieux, dans son logis meublé richement d’objets dus à son seul travail.
Carnot, il lui dit : « Monsieur le Président, en touchant le sol de la patrie, mon premier soin est de vous exprimer les sentiments que m’inspire l’acte que votre gouvernement vient d’accomplir dans des conditions également honorables pour celui qui en est l’auteur et celui qui en est l’objet. » M. […] Elle est l’objet du dédain des diplomates, de la risée des voyageurs. […] Si l’auteur de l’ineffable Rôtisserie avait adopté l’un ou l’autre de ces titres, en y joignant quelques épigraphes, empruntées aux Assemblées provinciales de Léonce de Lavergne, à l’Église de France de Delbos, à l’État religieux des abbés Bonnefoy et Bernard, à l’Histoire du gouvernement parlementaire de Duvergier de Hauranne, nul doute que son travail n’eût été l’objet de « communications » en des conférences d’hommes doctes, et qu’une chaire de sociologie n’eût été offerte à l’ami de Jérôme Coignard. […] La religion, la morale, la patrie, le gouvernement, la législation, le passé, le présent et l’avenir sont les objets successifs de ces entretiens enjoués et malins. […] Quel est, au juste, l’objet de cette mission ?
Dans la suite, ce fut la ressource d’un goût national qui, au défaut d’objets importants, s’exerçait sur des frivolités ; un besoin de pérorer, qu’on satisfaisait sans se compromettre ; le premier pas vers la corruption de l’éloquence, qui commençait à perdre de sa simplicité, de sa grandeur, et à prendre le ton emphatique de l’école et du théâtre. […] … Cependant ce serait pis encore, si ces soins étaient tombés sur un imbécile affaibli par les années, et subjugué par des esclaves… Mais une expérience qui s’étend à beaucoup d’objets, a déjà distingué Sénèque et Rurrhus 89. » Il se présenta une autre circonstance où le philosophe, par sa présence d’esprit, tira de perplexité et l’empereur et les assistants, dans une occasion où la dignité de César et l’honneur de la république paraissaient compromis. […] Sous le règne de Claude, Messaline, jalouse de Poppée, à qui le pantomime Mnester, l’objet de la passion de ces deux femmes, avait donné la préférence, et pressée de s’emparer des superbes jardins de Valérius, médite sa perte et celle de sa rivale. […] On se plaît à opposer le rôle du militaire à celui du philosophe, et l’on oublie que le premier entendit des reproches sur le vif intérêt qu’il prenait à la police du théâtre de Syracuse, tandis que les objets d’une tout autre conséquence, la guerre, la paix, les lois, les impôts et les mœurs sollicitaient inutilement son attention.
L’esprit aime à changer d’objet et d’action, — à agiter des idées, à faire mettre, à mettre au jour les choses ignorées ; il aime là la vérité, il aime l’erreur ; le mensonge ne lui déplaît pas toujours. — L’esprit est roi, il est le maître, il est maître absolu, il appelle la contradiction, il exècre l’esclavage, il se plaît à frôler les divers écueils où tombe, en s’agitant, la raison humaine ; il recherche avec rage tout ce qui brille, et tout ce qui chante, et tout ce qui se voit au loin ; il est fou de couleurs, fou de lumière et de fracas ; le demi-jour lui sied à merveille ; il ne hait pas le crépuscule ; si la nuit est profonde, il saura tirer parti des ténèbres ! […] Soyez brillant avec les esprits brillants ; soyez sobre avec les esprits bornés ; ayez soin de vêtir convenablement la vérité un peu nue ; aimez à dégager la beauté des voiles qui la gênent. — Un grand esprit a le défaut suprême de ne voir que l’ensemble et de négliger les détails ; un petit esprit a cette grande qualité d’embrasser une quantité d’objets curieux, utiles, bons à étudier, bons à savoir ; l’esprit enjoué, grâce à sa bonne humeur, fait passer bien des choses d’une rude et cruelle digestion. […] Pauvre Sganarelle, tu auras un maître demain ; mais qui te rendra cette reine, la bienfaisance en personne, cette sainte ici-bas, qui restera le digne objet de tes souvenirs, de ta reconnaissance et de tes respects16 ?
L’œil y saisit sans peine les formes des objets et en rapporte une image précise. […] Les coutumes lacédémoniennes y prévalent sur les traditions homériques ; le vainqueur n’y reçoit plus un objet précieux, mais une simple couronne de feuillage ; il ne garde plus l’ancienne ceinture ; à la quatorzième olympiade il se dépouille tout à fait, On voit par les noms des vainqueurs qu’il en vient de toute la Grèce, de toute la Grande-Grèce, des îles et des colonies les plus lointaines. […] Quand il la salue au retour, ce n’est point par une convenance poétique, comme Tancréde ; il n’éprouve pas seulement, comme un moderne, le plaisir de retrouver des objets familiers et de rentrer chez soi ; sa plage, ses montagnes, l’enceinte murée qui enclôt son peuple, la voie où des tombeaux gardent les os et les mânes des héros fondateurs, tout ce qui l’entoure est pour lui une sorte de temple. « Àrgos, et vous, dieux indigènes, dit Agamemnon, c’est vous que je dois saluer d’abord, vous qui avez été les auxiliaires de mon retour et de la vengeance que j’ai tirée de la ville de Priam. » Plus on regarde de près, plus on trouve leur sentiment sérieux, leur religion justifiable, leur culte bien fondé ; et ce n’est que plus tard, aux époques de frivolité et de décadence, qu’ils sont devenus idolâtres. « Si nous représentons les dieux sous des figures humaines, disaient-ils, c’est qu’il n’y a pas de forme plus belle. » Mais, par-delà la forme expressive, ils voyaient flotter comme en un rêve les puissances générales qui gouvernent l’âme et l’univers.
L’objet de mon livre, tout ce monde barbare oriental molochiste vous déplaît en soi !
Peetermans en a fait l’objet d’une brochure (Liège, 1859).
Ces trois classes étaient divisées elles-mêmes en sections dont les objets d’étude répondaient à un exact dénombrement des connaissances humaines.
Cette terre si désirée, et qui dès lors était l’objet des vœux de tout savant et de tout poète, ce pays « où le citronnier fleurit », n’était plus, aux yeux de l’exilé, abreuvé d’ennuis et de dégoûts, qu’un rivage de fer, une sorte de Thrace cruelle et barbare : Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre, Fuyons ce bord avare et ce peuple inhumain… Heu !
Sa plus violente amitié, qui fut aussi passionnée qu’un amour, eut pour objet Grimm, bel esprit fin, piquant, agréable, mais cœur égoïste et sec87.
Lamartine ne fera que traduire poétiquement le mot de La Bruyère, quand il s’écriera : Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?
Un éditeur instruit17, qui, dans un premier travail, avait jugé fort sainement, selon nous, de Marguerite, a cru devoir revenir sur ce jugement dans une seconde publication, et il a été conduit par une interprétation laborieuse à dénoncer dans le cœur de cette princesse je ne sais quel sentiment fatal et mystérieux, dont son frère aurait été l’objet.
La parole gigantesque et vague s’interpose entre l’esprit et les objets ; tous les contours sont brouillés et le vertige commence.
Son entrevue avec le roi, la reine, sa sœur, au Palais-Royal, eut pour objet, de sa part, de faire reconnaître Henri V et la régence, et, de la part de la maison d’Orléans, de le séduire et de le rendre complice de leur usurpation du trône ; son honneur s’indigna, il les quitta pour jamais, et s’enferma dans sa retraite ; mais il honora toutefois cette retraite par un acte mémorable et réfléchi, un noble adieu au monde, où il plaida la cause perdue des rois fugitifs.
Il avait épousé l’actrice d’un petit théâtre, objet de sa passion, et elle n’avait pas hésité à suivre au bout d’un autre monde la destinée qui s’était perdue pour elle dans ce monde-ci.
Ces tournures pénibles font mieux remarquer l’objet ignoble ou vulgaire qu’elles prétendent voiler ; et le ridicule sous-entendu devient plus sensible.
L’auteur du Rapport sur le mouvement poétique français , ayant cru devoir, au cours de son travail, se borner à de rares mentions de ses propres ouvrages, il a paru nécessaire de reproduire ici un assez grand nombre des appréciations dont son œuvre a été l’objet.
Mallarmé a rencontré des lecteurs qui le comprennent, ce qui est déjà une preuve bien convaincante de l’infinie bonté de Dieu, mais il a trouvé des admirateurs d’autant plus fanatiques qu’ils sentent que l’objet de leur admiration est plus inaccessible.