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1405. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Au sortir de Namur, à Liège, on a la touchante et pathétique histoire de cette pauvre jeune fille, Mlle de Tournon, qui meurt de douleur d’avoir été méconnue et trahie par son amant qu’elle allait retrouver avec confiance, et qui lui-même, se ravisant trop tard et raccourant pour la consoler, ne rencontre plus que son cercueil. […] Au milieu de cela, elle était aimée : « Le 27 du mois de mars (1615), dit un contemporain, mourut à Paris la reine Marguerite, le seul reste de la race de Valois, princesse pleine de bonté et de bonnes intentions au bien et repos de l’État, qui ne faisait mal qu’à elle-même.

1406. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

En vous interrogeant, j’ai senti que sa flamme                    Ne peut périr ; Qu’à chaque être d’un jour qui mourut pour défendre                    La vérité, L’Être éternel et vrai, pour prix du temps, doit rendre                    L’Éternité. […] Il se mourait à Paris d’une maladie de poitrine, à l’âge de vingt-quatre ans, et semblait arrivé au dernier période, lorsque sa jeune femme, à la veille d’être veuve, se décida à embrasser la communion de son époux ; et dans cette chambre, près de ce lit tout à l’heure funéraire, on célébra une nuit — à minuit, heure de la naissance du Christ — la première communion de l’une en même temps que la dernière communion de l’autre (29 juin 1836).

1407. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Regnard, qui ne devait pas assister à ce débordement et qui mourut avant Louis XIV, voyait au naturel et peignait avec saillie ces générations affectées et grossières, dont nous trouvons également le portrait en vingt endroits des lettres de Mme de Maintenon. […] Regnard, « garçon et fameux poète », comme il est qualifié dans les actes de l’état civil, mourut subitement à son château de Grillon dans les premiers jours de septembre 1709 ; il était dans sa cinquante-cinquième année.

1408. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Il visita Voltaire dans le dernier voyage que celui-ci fit à Paris (février 1778), et où il mourut. […] Il vécut près de cinq années encore à Philadelphie, et ne mourut que le 17 avril 1790, âgé de quatre-vingt-quatre ans.

1409. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

2° Les hommes de génie sont généralement de constitution maladive ; ils sont petits, rachitiques, bossus, boiteux, sourds, bègues ; ils meurent d’apoplexie, etc. […] Moreau (de Tours) produit, comme un fait acquis à l’histoire, la singulière fantaisie qu’eut, dit-on, Charles-Quint d’assister à ses propres funérailles avant sa mort, cérémonie qui lui aurait fait une telle impression qu’il en mourut pour de bon.

1410. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Nos sciences ressemblent à ces villes : des générations meurent occupées à graver sur nos livres l’innombrable catalogue des faits ; et ce terrible labeur n’est rien. […] La plupart des ouvriers meurent avant d’avoir touché le côté visible ; et celui-là est présomptueux qui, sur cent caractères, ne désespère pas d’y en inscrire un.

1411. (1888) Portraits de maîtres

Plus loin, et contemplant la solitude humide, Mourait un autre roi, seul sur sa pyramide. […] Ô morte toujours vivante, ô généreuse châtelaine de Nohant, ne sommes-nous pas tous les enfants de votre pensée, les fils de votre flamme ? […] En 1800, une fois encore, il repartira pour mourir. […] Les bœufs vivent et meurent ayant faim. […] C’est pourtant le seul désir qui ne meurt pas dans mon cœur.

1412. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Morte, Aziyadé. « Elle m’aimait, elle, de l’amour le plus profond et le plus pur, le plus humble aussi ; et tout doucement, lentement, derrière les grilles dorées du harem, elle est morte de douleur, sans m’envoyer une plainte. J’entends encore sa voix grave me dire : Je ne suis qu’une petite esclave circassienne, moi… mais toi, tu sais ; pars, Loti, si tu le veux, fais suivant ta volonté. » Morte, Rarahu, morte comme une petite fille perdue. […] Puis, sous certaines influences, il se dissout, il se désorganise et il meurt. […] Comment Frédéric en vient à souhaiter que son père meure devant qu’il soit longtemps. […] Aux fêtes de Bologne, les étudiants réunis adressent un télégramme à l’empereur d’Allemagne qui se meurt.

1413. (1895) Hommes et livres

Ma haine va mourir que j’ai crue immortelle, Elle est morte, dit-elle ; et la plus forcenée des furies devient en un instant la plus dévouée des filles. […] Alberoni est né pauvre, sans patrimoine ; il n’est pas de ceux que la question d’argent peut laisser indifférents ; jusqu’à plus de quarante ans, il s’agit bien pour lui de ne pas mourir de faim sur ses vieux jours. […] » et le chanoine qui meurt épuisé de saignées, noyé d’eau chaude, ce qui prouve que le plus habile médecin ne saurait prolonger nos jours, quand leur terme fatal est arrivé ! […] Regnard venait de mourir. […] La sensibilité qui a aidé le drame bourgeois à naître, le fait doucement mourir.

1414. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

alors, les soupirs se changent en cris amers, et comme la jeune Captive qui ne veut pas mourir encore, on crie : je ne veux pas vieillir !

1415. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

(Campanella)  ; mais si la lettre que je lui écrivis il y a environ quinze jours ou trois semaines ne lui donne ouverture et occasion de travailler autrement, je ne pense pas qu’il soit bastant pour terminer le différend, car il ne m’écrit rien autre chose, sinon que le Père proteste de n’avoir rien dit à mon désavantage et qu’il veut mourir mon serviteur et ami, qui sont les caquets desquels il m’a repu jusqu’à cette heure, et desquels je ne puis en aucune façon demeurer satisfait ; et s’il ne m’écrit de sa propre main de s’être licencié légèrement ou par inadvertance de certaines paroles et imputations contre moi, lesquelles il voudroit n’être point dites, et proteste maintenant qu’elles ne me doivent ni peuvent préjudicier en aucune façon, je suis résolu, sous votre bon consentement néanmoins, de ne pas endurer une telle calomnie sans m’en ressentir.

1416. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Sa conduite, dans la tempête, au milieu des murmures de l’équipage, sa résolution de monter au mât sur le refus du lieutenant, sa volonté ferme de demeurer à bord du vaisseau abandonné tant qu’il en restera une planche à flot, tous ces sentiments énergiques et vrais répandent au milieu de tant de scènes déchirantes une forte teinte de sublimité morale qui rehausse et achève leur effet ; et lorsque, après la tempête, la nuit, sous les rayons de la lune, on voit Wilder, au gouvernail de la chaloupe, se pencher en avant, comme pour entendre la douce respiration de Gertrude endormie, l’âme du lecteur, qui a passé par tous les degrés de l’angoisse, jouit délicieusement de cet instant de pure ivresse, et succombant aux sensations qui l’inondent, elle dirait volontiers avec le poète : C’est assez pour qui doit mourir.

1417. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

Car sa route glorieuse ou douloureuse, de Lorraine en Normandie, enveloppe toute la France comme d’une ceinture : et ainsi la Pucelle continue toujours son œuvre, et, morte depuis tantôt cinq siècles, elle contribue aujourd’hui encore au maintien de l’unité française, puisque le culte de Jeanne d’Arc, pieusement entretenu à toutes les étapes de son tragique pèlerinage, est un des sentiments par où cette unité est rendue sensible et se conserve vivante.

1418. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Vous mourez d’envie de venir dans le grand monde, et moi d’en sortir. » À quelque temps de là, elle écrivait à l’abbé Gobelin : « Si je suivais mon inclination, il n’y a pas de moment dans la journée que je ne demandasse à me retirer.

1419. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Dédicace, préface et poème liminaire de « La Légende des siècles » (1859) — Préface (1859) »

Il mêle quelquefois à l’homme, il heurte à l’âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l’homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l’équilibre vertigineux de la création.

1420. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Platon mourut.

1421. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

On a exposé dans le Salon un tableau de la Mort de Socrate qui a tout le ridicule qu’une composition de cette espèce pouvait avoir : on y fait mourir sur un lit de parade le philosophe le plus austère et le plus pauvre de la Grece.

1422. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

Cette mère se meurt de douleur dans le Carrache, et chez vous aussi.

1423. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 4, objection contre la proposition précedente, et réponse à l’objection » pp. 35-43

Ainsi j’avouë que la plûpart de ces hommes passent quelquefois comme les hommes vulgaires, et qu’ils meurent sans laisser un nom qui apprenne à la posterité qu’ils ont été.

1424. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

meure la liberté ! […] J’espère cependant être en état de partir jeudi prochain, mais je meurs de peur que le climat du Nord ne convienne pas à ce pauvre enfant. […] « J’ai beaucoup souffert, mon cher Camille, et vous le croirez aisément. — Je n’ai pas voulu passer par Lyon, parce que dans ce moment on observait toutes mes démarches et que je ne voulais pas attirer sur vous l’attention ; mais à présent que je suis retombée dans l’oubli, puisque le but est atteint, que le livre est brûlé, si vous venez me voir cet hiver, ce me sera un moment bien doux et le dernier, car vous m’en croyez bien, ou je mourrai ou je m’en irai. — -Quoi ! […] Le baron de Staël venait de mourir le 9 mai de cette année 1802, à Poligny, en se rendant à Coppet. […] La duchesse de Chevreuse, exilée, se mourait d’ennui et de consomption ; elle ne tarda pas à s’éteindre à Lyon, en juillet 1813.

1425. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Au pied de cette conviction née pour ainsi dire avec lui et qui dominait tout, les réminiscences railleuses, les désappointements déjà tant de fois éprouvés, les expériences faites par lui-même de la corruption mondaine et humaine, venaient mourir. […] Il la sacrifia dans certains cas à ce qu’il crut de son devoir et de ses serments (ce qui est très-méritoire)  ; mais, par une sorte d’illusion propre aux amants, il ne crut jamais la sacrifier tout entière ni la perdre sans retour ; il mourut bien moins en la regrettant qu’en la croyant posséder encore. […] Il n’y a pas jusqu’à Danton et Desmoulins qui n’aient eu l’honneur de mourir pour s’opposer à Robespierre. […] Ainsi l’homme, sur le débris et la pauvreté de son triomphe, meurt mécontent. […] Mais M. de Chateaubriand, c’est tout simple, en proposant de mourir en armes, s’il le fallait, autour du trône des Bourbons, voyait pour l’idée monarchique, dans ce sang noblement versé, une semence glorieuse et féconde ; il motivait son opinion dans des termes approchants et avec cet éclat qu’on conçoit de sa bouche en ces heures émues.

1426. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

« La mortalité de Jean, Thomas et compagnie1481 est après tout la seule preuve que nous ayons de la mortalité du prince Albert. » — « La vraie raison qui nous fait croire que le prince Albert mourra, c’est que ses ancêtres, et nos ancêtres et toutes les autres personnes qui leur étaient contemporaines, sont morts. […] Selon Mill, on ne prouve pas que le prince Albert mourra en posant que tous les hommes sont mortels, car ce serait dire deux fois la même chose, mais en posant que Jean, Pierre et compagnie, bref tous les hommes dont nous avons entendu parler, sont morts. —  Je réponds que la vraie preuve n’est ni dans la mortalité de Jean, Pierre et compagnie, ni dans la mortalité de tous les hommes, mais ailleurs. […] On prouvera donc la mortalité du prince Albert en montrant la cause qui fait qu’il mourra. Et pourquoi mourra-t-il, sinon parce que le corps humain, étant un composé chimique instable, doit se dissoudre au bout d’un temps ; en d’autres termes, parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme. […] Si tous les hommes sont morts ou mourront, c’est encore parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme.

1427. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

« La mortalité de Jean, Thomas et compagnie10 est après tout la seule preuve que nous ayons de la mortalité du prince Albert. » — « La vraie raison qui nous fait croire que le prince Albert mourra, c’est que ses ancêtres, et nos ancêtres, et toutes les autres personnes qui leur étaient contemporaines, sont morts. […] Selon Mill, on ne prouve pas que le prince Albert mourra en posant que tous les hommes sont mortels, car ce serait dire deux fois la même chose, mais en posant que Jean, Pierre et compagnie, bref tous les hommes dont nous avons entendu parler, sont morts. — Je réponds que la vraie preuve n’est ni dans la mortalité de Jean, Pierre et compagnie, ni dans la mortalité de tous les hommes, mais ailleurs. […] On prouvera donc la mortalité du prince Albert en montrant la cause qui fait qu’il mourra. Et pourquoi mourra-t-il, sinon parce que le corps humain, étant un composé chimique instable, doit se dissoudre au bout d’un temps ; en d’autres termes, parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme ? […] Si tous les hommes sont morts ou mourront, c’est encore parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme.

1428. (1932) Le clavecin de Diderot

À cela s’ajoute un « complexe de Jésus » qui éclairerait l’homosexualité de Crevel puisque Jésus est celui qui meurt, dans une « apothéose masochiste », d’amour pour le Père. […] Elle grandit, fleurit, est fécondée et produit à la fin, de nouveau, des grains d’orge ; et, dès que ceux-ci ont mûri, la tige meurt ; elle aussi, de son côté est niée. […] Or, en vérité, ce dont il meurt, c’est d’amour pour son père. […] Ils prennent pour l’annonce d’une naissance le dernier râle de tout ce qu’ils ont, en eux, condamné à mourir d’inanition. […] Or, il y a belle lurette qu’il se mourait de faim l’oiseau-symbole.

1429. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

et encore : On meurt en plein bonheur de son malheur passé.

1430. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

mais certes j’aimerais mieux une seule promenade avec toi dans tes bois d’Auteuil que tous ces règnes usurpés ; ou plutôt j’aimerais mieux mourir mille fois que de penser une seule fois quelque chose de tel. » — M.

1431. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Andrieux vient de mourir, l’un des derniers et des plus dignes d’une génération littéraire qui eut bien son prix et sa gloire.

1432. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Émotion au début de l’œuvre, émotion dans l’œuvre, c’est la règle commune même à ceux pour qui reste morte la « notion rédemptrice de l’art », chère à l’école allemande.

1433. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

Des lettres intimes sont parvenues jusqu’à nous, où nous trouvons exprimée, avec la plus déchirante éloquence, la douleur d’un père dont la fille est morte, d’une mère que sa fille a quittée.

1434. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Les chênes et les mousses : voilà des différences dont l’être souffre et meurt.

1435. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les Zutistes » pp. 19-27

C’était, avec infiniment plus d’art, le digne pendant de la Jument morte qui valut une heure de célébrité au poète Poussin et dont toutes les brasseries du Quartier Latin retentirent durant quelques saisons.

1436. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Le fameux qu’il mourût , dans la bouche d’un père moins tendre que citoyen énergique, est une naïveté sublime.

1437. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

. — Quelques jours après, Dion était égorgé par ses soldats révoltés, son fils se jetait du haut d’un toit et mourait, sa femme et son nouveau-né périssaient en mer.

1438. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

Chaque plante, chaque arbuste, chaque arbre naît dans sa saison, croît en son lieu, produit son fruit, meurt à son temps.

1439. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Il mourut à Venise l’an 1559, âgé de soixante-six ans, & fut enterré dans l’église de saint Luc.

1440. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre VI. Harmonies morales. — Dévotions populaires. »

Tantôt un trépas se faisait prévoir par les tintements d’une cloche qui sonnait d’elle-même, tantôt l’homme qui devait mourir entendait frapper trois coups sur le plancher de sa chambre.

1441. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

Que demain la ville de Paris soit en flammes ou par un accident ou par une hostilité, et mille âmes fortes se décèleront : pour sauver leurs enfants, des pères mourront, des mères marcheront à travers des charbons ardents ; toute l’énergie de la bonté naturelle se dévoilera en cent manières effrayantes.

1442. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VI. Autres preuves tirées de la manière dont chaque forme de la société se combine avec la précédente. — Réfutation de Bodin » pp. 334-341

Tacite nous montre très bien dans ses annales le progrès de cette funeste indifférence ; lorsqu’Auguste fut près de mourir, quelques-uns discouraient vainement sur le bonheur de la liberté, pauci bona libertatis incassum disserere  ; Tibère arrive au pouvoir, et tous, les yeux fixés sur le prince, attendent pour obéir, omnes principis jussa adspectare .

1443. (1881) Le roman expérimental

On a contesté le dénûment absolu de Corneille ; en tous cas, il mourut dans un état précaire de fortune. […] C’est de quoi ne pas mourir de faim. […] Enfin, ne pleurez pas l’ancien esprit littéraire qu’une société morte a emporté avec elle. […] La mère, une Bohémienne, meurt la première, dans le regret de sa race et de son pays. […] Une fille qui meurt de la poitrine en buvant de l’absinthe, quelle panade !

1444. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il est, vingt-quatre heures par jour, l’homme qui ne veut pas mourir. […] Cathos et Magdelon sont les dernières précieuses et peut-être est-ce Molière qui les a tuées, mais il les a tuées certainement au moment qu’elles allaient mourir. […] Il semble que sa mère est morte jeune ; elle a été élevée par Harpagon qui ne peut songer qu’à son argent. […] L’avarice est une crainte continuelle de manquer des choses nécessaires à la vie, l’avarice est une crainte continuelle de mourir de faim. […] Mais en général l’avarice est une peur continuelle de mourir de faim et l’on va voir que, même quand elle est une forme de l’ambition, les observations qui vont suivre s’y appliquent.

1445. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Il mourra. […] Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu. […] Quelques très grands personnages, (historiques pour ainsi dire), deux ou trois rois, ou plus, Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. […] Car Eschyle étoit homme de guerre, et il étoit frère de ce fameux Cynégire dont il est tant parlé dans l’antiquité, et qui mourut si courageusement en attaquant un des vaisseaux du roi de Perse. […] Qu’avec ces péchés naissent et meurent, commencent et finissent, se découpent nos responsabilités.

1446. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Songer que cet homme qui n’eut jamais ni femme, ni maîtresse, qui mourut vierge, dit-on, qui mena une vie purement mécanique, a eu l’audace de disserter sur les mœurs ! […] Mais la cause peut très bien être postérieure à l’effet, comme on a vu des gens impressionnables mourir de la blessure qu’ils allaient recevoir. […] Il faut laisser mourir les vieilles religions et redouter qu’il en naisse de nouvelles. […] Cela dura un siècle ; puis la plante mourut. […] Un jettateur visite une volière : tous les oiseaux meurent.

1447. (1914) Une année de critique

Il meurt environ un an après, en 1839. […] Mais, à cause des griffes, la souris est morte. […] Ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu’à la chute en poussière. […] Nous mourons de trop lire et de trop rêver. […] Il s’élève ou meurt sur place.

1448. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

lui dit Julie, qu’il mourut, répond le pére. […] … c’en est fait, madame, et j’ai vêcu, c’est-à-dire, je me meurs. […] L’empereur Néron fut un prince de mauvaises moeurs, et barbare jusqu’à faire mourir sa propre mére ; delà on a dit des princes qui lui ont ressemblé, c’est un néron. […] « ne devrois tu point mourir etc. » c’étoit par la même figure qu’au lieu de dire je vous abandone, je ne me mets point en peine de vous, je vous quite, les anciens disoient souvent, vivez, portez-vous bien. […] Après que le pére des trois Horaces, dans l’exemple que j’ai dèja raporté, a dit qu’il mourut, il devoit en demeurer là et ne pas ajouter : ou qu’un beau desespoir enfin le secourut.

1449. (1913) Poètes et critiques

Il y dormit, il y souffrit encore un peu de temps, il y mourut. […] Elles meurent, quelques-unes, avant d’arriver : ou bien elles sont, à l’arrivée, très différentes de ce qu’elles étaient quand on leur a donné leur vol.  […] malgré les destins jaloux, Mourons ensemble, voulez-vous ? […] Donc mourons Comme dans les Décamérons. […] Si vous voulez, mourons ensemble !

1450. (1923) Paul Valéry

Imaginant que les plus grands hommes sont ceux qui meurent sans avouer, Valéry ajoute : « L’induction était si facile que j’en voyais la formation à chaque instant » Il suffisait d’imaginer les grands hommes ordinaires purs de leur première erreur. » Trop facile, je crois. […] Ô désert de volupté pâmée, Où meurt le battement faible de Peau lamée, Usant le seuil secret des échos de cristal... […] Sauf peut-être les onze vers de la Fausse Morte, il n’y a pas dans son œuvre de vers d’amour. […] Les vers d’amour de la Fausse Morte prendraient peut-être place au-dessous de cette Dormeuse. […] L’enfant qui vient est une foule innombrable, que la vie réduit assez tôt à un seul individu, celui qui se manifeste et qui meurt.

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