Peut-on croire, enfin, que la mobilité philosophique des libres penseurs ne finira pas par être un obstacle et même un écueil à toute entreprise de ce genre ?
Aujourd’hui, avec leur Soulouque qui les égorge comme ils ont toujours été égorgés, ils ne sont ni plus opprimés ni plus libres qu’ils n’étaient sous ce collier de tyrans, Boyer, Christophe, Dessaline ; mais la domination du dernier venu n’aura pas plus de durée que la domination des autres… Gustave d’Alaux a-t-il tu sciemment ou n’a-t-il pas seulement entrevu ces idées ?
Qui cherche dans l’indépendance est destiné à tâtonner longtemps… De plus, si libre qu’il soit et qu’il veuille l’être, le groupe d’esprits dont Cantel est l’espérance représente, à très peu d’exceptions près, ce paganisme que nous avons appelé souvent une Renaissance de Renaissance, et qui n’en est que le regain !
Et nous nous en allions dans l’espace, fidèles Et libres, comprenant dès notre premier pas Qu’on n’imitait Hugo qu’en ne l’imitant pas !
Un homme, si volontaire qu’il soit, n’est pas libre de son visage.
Celui qui fait les premiers pas est libre ; il n’obéit qu’à son talent, et au cours de ses idées qui l’entraînent.
L’homme, esclave pour le présent, est du moins libre pour le passé ; il peut aimer ou haïr, approuver ou flétrir d’après les lois et son cœur.
Il fit une exception de plus : en ordonnant de vendre comme esclaves, au nombre d’environ trente mille âmes, les habitants demeurés dans Thèbes, il réserva libres les prêtres, les hôtes des Macédoniens, les adversaires du décret qui avait décidé le soulèvement de la ville, et enfin les descendants du poëte Pindare.
C’est l’horreur de l’âme, aussi distincte de l’acte libre que le dégoût physique qui est l’horreur du corps. […] Dans ses Libres Penseurs, je crois, il rappelle que Byron était pied-bot et il exulte d’avoir trouvé cela à reprendre en lui. […] Les autres y retrouveront le pédagogue sempiternel des livres qu’il a écrits, l’Apollon Pythien de la critique proférant ses oracles sur le trépied de l’équivoque et de la libre exégèse. […] Je le remercie au nom de tout ce qui peut encore nous rester d’âmes courageuses et de libres cœurs, à la veille de la grande Goujaterie qui va se lever, comme un soleil, sur notre planète. […] Dans le corsage de la franche catin, le cœur de se donner une bonne fois pour rien : dans le carquois de Cupidon le radieux louis d’or et la bénigne lumière du soleil vironnant avec splendeur sur le libre et économique hymen.
Elles ne sont pas du tout d’un détracteur de Molière, encore moins d’un critique contredisant par nature et quinteux, mais d’un penseur sévère et sagace, d’un libre et pénétrant esprit, qui regarde de près avec ses propres yeux, et scrute curieusement. […] Cette manière de procéder est bonne ou mauvaise ; mais vous voyez que je ne veux que vous donner l’occasion de la juger ; d’ailleurs, elle ne renverse pas la tradition et les idées généralement acceptées, elle permet seulement et entraîne un libre commentaire ; on peut y ajouter et la compléter. […] Son vaste répertoire, c’est le répertoire du rire ; le rire s’y démène si bien, il y règne en souverain, en maître si absolu, que rien n’y manque, pas même les plus libres facéties de tréteaux et les plus violentes tabarinades. […] Dans ce point de vue élargi, je n’ai pu trouver chez lui tout parfait ; ces réserves, qu’on a taxées d’esprit chagrin à son égard, je persiste à les faire ; je les fais à l’honneur des temps plus policés, plus libres, plus humains, qui sont venus. […] Ayant devant elle un champ plus vaste et plus libre, elle est obligée à moins de détours et de déguisements pour s’accommoder au goût de chaque époque, et l’époque s’y montre naïvement ce qu’elle est.
Celui qui crée est un homme libre, celui qui juge est un ilote. […] Locke ne croyait pas que la volonté fût libre. […] Non content d’affirmer, sans preuves, que la volonté est libre, M. […] On est libre dedans, tandis que le bibliophile est l’esclave de ses collections. […] Il a l’intelligence absolument libre.
On n’est pas libre en France de ne pas lire Boileau. […] 76 Le galant comprenait encore toutes ces pièces plus que libres, reste de l’ancienne poésie, moins excusables à mesure que les mœurs se poliçaient. […] Quelle est la poésie si haute, si passionnée ou si rare, qu’ait proscrite cette libre raison ? […] C’est ainsi que la loi morale, qui m’impose l’honnête, me veut voir plus véritablement libre qu’une certaine philosophie, qui s’en fie à ma sagesse du soin de me conduire, et qui se rend ainsi complice de mes erreurs et de mes défaillances. […] Et plus loin : Je ne sens plus l’aigreur de ma bile première, Et laisse aux froids rimeurs une libre carrière.
À Paris la femme a cent manières d’être libre et d’écrire et de faire ce qu’elle veut. […] Il y a une grande différence, d’ailleurs, entre le courant d’air et l’air libre. […] Il semblerait même assez représentatif d’une race peu exigeante et qui ne possède que deux ou trois sentiments élémentaires, d’une race amorphe et qui n’acquiert quelque valeur que par la qualité de ses maîtres, Inaugurations Nous nous croyons bien libres de préjugés et au fond nous avons conservé presque tous ceux du vieux temps auxquels nous en avons ajouté de nouveaux. […] Il n’y a que des Anglaises libres. » Nous sommes loin de concevoir ainsi la dignité humaine et la dignité nationale. […] Delanney semble surtout préoccupé de ménager dans la banlieue, telle que destinée à une plus ou moins prochaine incorporation, des parcs, des jardins, des espaces libres, en un mot.
Je demande comment on a pu confondre la phrase libre, ample et flottante de cette époque littéraire, cette grande phrase dans laquelle les mots viennent se placer comme d’eux-mêmes, sans travail et sans effort ; cette phrase toujours simple, toujours légère sous les plus riches ornements, avec le style guindé, tourmenté, bizarrement attifé qu’affecte M. […] L’Asie est triste et rêveuse, notre gaieté est étourdissante ; l’Asie est formaliste, notre esprit, libre penseur, saute à pieds joints par-dessus les formes ; l’Asie est superstitieuse et fataliste, l’audace de notre philosophisme brave la destinée et ne s’arrête pas même devant Dieu ! […] La nuit lui rend ses droits d’époux ; mais tout le long du jour la princesse est libre, et nous avons vu qu’elle connaît le prix de sa liberté. […] Oui, je vous l’assure ; c’est le mariage heureux et libre, qui n’est ni une tyrannie de l’égoïsme poli, ni un châtiment infligé à une âme délicate et pure par la brutalité impérieuse ; « car le mariage, dit M. […] Les saints-simoniens cherchent la femme libre ; la voici venir.
C’est Scherer, qui rompt avec le protestantisme, pour venir à la pensée libre et pour aboutir au scepticisme, ou plutôt à l’agnosticisme le plus complet, le plus intégral, que peut-être on ait jamais vu. […] L’une penche un peu vers le théâtre libre, et l’autre, pour rétablir l’équilibre, incline trop vers Berquin. […] Or, un organisme de cellules libres, c’est bien un peu difficile à imaginer. […] L’homme est un être intelligent, libre, autonome, et la société… est une société. […] Le citoyen est un être libre, sans doute, mais il est un débiteur ; il naît débiteur de la société où il vit.
Nous sortons de la prison du Moi pour nous mouvoir dans les libres espaces du sentiment universel. […] Ces formes mélodiques nouvelles, plus libres, plus amples que la simple chanson populaire ou l’air à danser, se transmirent à la musique instrumentale allemande demeurée systématiquement polyphonique et, grâce à Bach, à Haydn et à Mozart, nous conduisirent à la symphonie de Beethoven. […] Ce serait dépouiller celle-ci de son caractère propre, la détourner de son but et trahir son caractère poétique spécial, que de vouloir préciser par une représentation ce qui, par essence, est du domaine vague de la rêverie, de la fantaisie imaginative, libre et sans limites. […] « A-t-on remarqué, dit-il quelque part, que la musique rend l’esprit libre, qu’elle donne des ailes à la pensée, que l’on devient d’autant plus philosophe que l’on est plus musicien ? […] L’expression complète et libre des crises de passion intérieure réclamait des formes nouvelles.
Et des hommes en blouse blanche, d’un bras entourant les colonnes du péristyle, et une main appuyée sur un fusil, vocifèrent : Entrée libre du bazar, pendant que la foule fait irruption, et qu’une immense clameur s’engouffre dans l’escalier du palais envahi. […] Le monument de la cité libre, les pieds dans l’ombre, rayonne en haut d’un soleil qui fait aveuglant l’horloge. […] Je remarque une toute petite fille ayant une paire de bottes à l’écuyère accrochée par une ficelle à une épaule, et portant, de sa main libre, un vieux baromètre doré. […] 89 eût pu inaugurer le gouvernement d’un autre peuple, d’un peuple aimant sérieusement la liberté et l’égalité, d’un peuple instruit, jugeur, de libre examen, mais pour le tempérament sceptique, blagueur et gogo de la France, 89 me semble destiné à devenir le régime mortel. […] Des deux côtés de la chaussée, gardée libre par la garde nationale, jusqu’à la barrière aux colonnes bleuissantes dans un coup de soleil d’hiver, deux foules s’étageant et formant, çà et là, sur les tas de pierrailles : — des monticules d’hommes et des femmes.
Je revois le doux paysage de Pensylvanie, sous son ciel clair ; l’immense parc agreste et libre, les prairies, les érables rougis par l’automne ; et dans ce décor, groupés mais non point resserrés, les bâtiments de la cité de l’esprit, les salles de cours, les laboratoires, la bibliothèque, le théâtre. […] Être esclave ou bien libre ; voilà la question : choisis ! […] « Elle n’était d’abord différente du discours libre et ordinaire que par un arrangement mesuré des paroles, qui flatta l’oreille à mesure qu’il se perfectionna. […] C’est à toi seule, Éloquence libre et indépendante, c’est à toi de m’affranchir d’un esclavage si injurieux à la raison. […] Travaille sous mes seuls auspices ; prends un essor hardi ; te voilà libre.
À cette époque, son grand-père s’aperçut de son penchant pour la comédie, et le conduisit chez les comédiens de l’hôtel de Bourgogne, troupe isolée et libre qui amusait Paris. « Avez-vous donc envie d’en faire un comédien ? […] Mais ma femme, toujours égale et libre dans la sienne, qui serait exempte de tout soupçon pour tout autre homme moins inquiet que je ne le suis, me laisse impitoyablement dans mes peines ; et, occupée seulement du désir de plaire en général, comme toutes les femmes, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma faiblesse. […] Mais ma femme, toujours égale et libre dans la sienne, me laisse impitoyablement dans mes peines ; et, occupée seulement du désir de plaire en général, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma faiblesse. » Tous les traits de ce tableau conviennent à Célimène, comme ceux du passage précédent convenaient au Misanthrope. […] Si ma personne aux gens inspire de l’amour, Et si l’on continue à m’offrir chaque jour Des vœux que votre cœur peut souhaiter qu’on m’ôte, Je n’y saurais que faire, et ce n’est pas ma faute ; Vous avez le champ libre, et je n’empêche pas Que, pour les attirer, vous n’ayez des appas.
Mais si un croisement est indispensable de temps à autre, cette exposition désavantageuse peut avoir pour but d’ouvrir une entrée complétement libre au pollen d’un autre individu, d’autant plus que les anthères de la plante elle-même sont généralement placées si près de son propre pistil que la fécondation de l’un par les autres semble presque inévitable. […] Un éleveur choisit un but déterminé pour en faire l’objet de sa sélection méthodique ; et le libre croisement suffirait pour anéantir ses résultats acquis ; mais quand beaucoup d’hommes, sans avoir l’intention d’altérer la race, ont un idéal commun de perfection et que tous s’efforcent de se procurer les plus beaux sujets et de les multiplier, des modifications et des améliorations profondes doivent résulter lentement, mais sûrement, de ce procédé de sélection inconsciente, nonobstant une grande somme de croisements avec des sujets inférieurs. […] Enfin aucun effet ne peut se produire, à moins que des variations favorables ne surviennent ; or ces variations elles-mêmes ne se manifestent que rarement, et leur transmission héréditaire peut être empêchée ou du moins considérablement retardée par de libres croisements. […] La plupart des animaux ou des plantes, qui vivent autour d’une petite pièce de terre, pourraient l’occuper tout entière, supposant qu’elle ne soit pas d’une nature particulière, et l’on peut dire qu’elles s’efforcent d’y vivre dans la mesure de leur pouvoir ; mais aussitôt qu’elles entrent en libre concurrence pour la peupler, les avantages provenant de la diversité de structure, ainsi que les différences correspondantes de constitution et d’habitudes, font que les espèces qui parviennent à s’y établir, après avoir jouté de près les unes contre les autres, appartiennent, en règle générale, à différents genres et même à différents ordres.
L’harmonie du style en prose a fait de grands progrès ; mais cette harmonie ne doit point imiter l’effet musical des beaux vers : si l’on vouloir l’essayer, on rendrait la prose monotone, on cesserait d’être libre dans le choix de ses expressions, sans être dédommagé par la consonance de la poésie versifiée.
comment l’indépendance religieuse ne conduirait-elle pas au libre examen de toutes les autorités de la terre ?
— Pendant les vingt ans qui suivent, l’irritation couve et grandit : les soldats de Rochambeau ont combattu côte à côte avec les libres milices de l’Amérique et s’en souviennent.
Il s’est perdu par la négligence et par la fantaisie ; il n’a su atteindre, avec sa libre humeur, ni l’impérissable beauté de la forme, ni l’universelle vérité des choses.
Un homme qui va sur la grand route et qui n’a rien, rien que le mystérieux trésor de l’aventure, c’est toute l’indépendance, toute la Chimère, la Vie libre et la Joie, en un mot la Poésie totale.
Il est même à remarquer que les noms les plus illustres de la science moderne sont tous ceux de professeurs ; on chercherait en vain parmi les libres amateurs des Heyne, des Bopp, des Sacy, des Burnouf.
Comment, libres dans leur choix, se fussent-ils exposés de gaîté de cœur à une si grave difficulté ?
Quelles conséquences n’étoit-on pas en droit de tirer de ses Épigrammes infames, qu’il appeloit les Gloria patri de ses pseaumes, de la Moïsade, dont on le faisoit auteur, quoiqu’elle appartienne à un nommé Lourdet qui n’a jamais donné que cette pièce exécrable, de ses comédies sans décence, de ses contes libres, de ses petits vers scandaleux ?
Le suffrage de nos voisins, aussi libre et aussi désinteressé que le suffrage de la postérité pourra l’être, me semble un garand de son approbation.
Quel écrivain, s’il n’est pas entièrement dépourvu de talent et de goût, n’a pas remarqué que dans la chaleur de la composition, une partie de son esprit reste en quelque manière à l’écart, pour observer celle qui compose et pour lui laisser un libre cours, et qu’elle marque d’avance ce qui doit être effacé ?
Ses continuateurs seront d’autant plus libres et résolus, que les essais qui restent de lui, et dont nous attendons la publication prochaine, auront fait voir les défauts de sa méthode et en auront à la fois démontré les avantages.
Une fois le poëte ou l’âme poétique mis hors de question en Mme de Girardin, nous sommes plus libre pour juger ce qu’elle a introduit d’artificiel et de volontaire dans son être ému ou inspiré.
S’ils ont entre eux le contraste marqué de l’exposition et du style, Sismondi et son libre continuateur ont pourtant, par ailleurs, plus d’une analogie.
Journaliste comme nous le sommes tous, mais de plus historien, Amédée Renée est un esprit trop élevé et trop libre pour s’embusquer çà ou là dans l’histoire afin d’y saisir, par ce cheveu qui se rompt toujours, l’occasion d’un succès populaire.
Philarète Chasles, qui était critique, mais aussi professeur, avait assez d’esprit pourtant pour oser être libre en jugeant Goethe2, mais il n’a exprimé sur lui que l’admiration la plus plate et la plus servile.
Le calme et serein Walter Scott eut aussi cette destinée de connaître la cruauté des dettes qu’il faut payer avec son cerveau… Mais, jusque-là, sa vie avait été libre et heureuse, et le malheur qui le frappa ne l’atteignit que dans sa vieillesse, tandis que Balzac l’eut, dès sa jeunesse, sur sa vie toujours !
Eh bien, c’est cet esprit de contradiction, avec lequel je me ferais bien fort d’expliquer toute la vie de Lord Byron, c’est cet esprit qui nous l’a cachée, et qui nous l’a cachée, en la tachant… Comprimé par la règle anglaise, ce Grec, dilaté par la vie libre de la Grèce, se donna l’affreuse courbature de se faire fanfaron de vices, pour justifier et exaspérer les cris de paon de la puritaine Angleterre, cette paonne de vertu !
Le mot de « révélation des lois de l’entendement » que le Dr Renard emploie, ne peut s’entendre que d’une révélation individuelle, qu’on est libre d’admettre ou de rejeter.
C’est un récit libre et ondulant, qui s’avance et se replie du xviie siècle jusqu’à nos jours et de nos jours au xviie siècle, quittant la vie du fondateur pour suivre la destinée des grandes œuvres qu’il a fondées.
Il parla de l’antagonisme fatal des idées, aussi bien dans l’histoire que dans la pensée, dans la conscience de l’homme que dans l’humanité ; enfin il amnistia la guerre, fit une théorie sur les grands hommes qui leur arrachait ce qu’il y a de plus beau en eux : leur libre individualité ; et, adroitement, se coulant de ces hauteurs où il s’était laissé enlever, au niveau abaissé de son auditoire, sentant bien qu’il avait affaire à un genre de public qui aurait donné toutes les spéculations métaphysiques pour une chanson de Béranger, il arriva en dernier ordre, par une subtilité de dialectique, à la Charte, cette chimère de l’époque d’alors, et posa comme l’idéal de sa philosophie la monarchie constitutionnelle, aux cris d’enthousiasme de tous ces Prudhommes de vingt ans !
Victor Hugo, comme l’auteur du présent poème, et comme d’ailleurs tous les béats et les béants de la Libre Pensée, qui croient aux perdrix tombant toutes rôties dans le bec humain, croit, par conséquent, à la déification progressive et nécessaire de l’homme.
— annonçait, dans ces vers libres ou plutôt lâches, et où la langue s’effilochait comme un tissu usé dans chacun de ses fils, la femme qui, vingt ans plus tard, s’est essayée à se faire un rythme, et qui, en son coin solitaire, a participé, dans la mesure de ses forces de femme, à ce grand mouvement rénovateur du style poétique qui s’est produit avec tant de continuité et de fécondité parmi nous.
car l’Humour, c’est la fantaisie même dans ce qu’elle a de plus libre et de plus capricieux, et c’est, de plus, la fantaisie malade, ajoutant au caprice de sa nature le caprice de sa maladie !
Madame André, qu’on pouvait imaginer un livre de passion dramatique à faire pâlir tous les drames connus, et d’événements d’une invention extraordinaire, n’est que l’histoire la plus moralement exemplaire, si elle n’est pas la plus vertueuse en tout, et l’analyse très fine et très poursuivie, poursuivie jusqu’aux imperceptibles, de la situation la plus vulgaire de ce siècle où il y a tant de choses vulgaires, — le concubinage libre, qui est en train de remplacer le mariage pour faire place au concubinage légal du divorce que nous donnera la République !
Contraints à défendre la liberté de la France, nous luttons du même coup pour la libre respiration des petits peuples.
Par exemple, je tiens pour souverainement juste la maxime : « À chacun selon ses œuvres », et d’autre part je crois que la libre concurrence ne saurait, par elle-même, répartir les richesses proportionnellement aux travaux, j’invoque en conséquence l’intervention de l’État dans l’économie nationale.