Gustave Kahn est aujourd’hui fort diverse, et pour écarter tout ce qui n’appartient pas à son labeur de poète, il est encore difficile, sinon impossible, d’esquisser en lignes hâtives ce qui fait le caractère particulier de sa physionomie.
Car la perfection est impossible sans la science.
Impossible de le voir.
Il est impossible de le regarder sans se rappeler la figure du feu gros-Thomas.
La nature a donc choisi les uns pour leur distribuer l’aptitude à bien faire certaines choses impossibles à d’autres, et ces derniers ont pour des choses differentes une facilité qu’elle a refusée aux premiers.
De même il est impossible maintenant de trouver de pareils alleux.
J’ai vu naître moi-même cette fantaisie royaliste, et non cette politique sérieuse, dans le cabinet d’un ministre des affaires étrangères des Bourbons que je ne nommerai pas ; mais je dois attester que cette fantaisie diplomatique, que les historiens de cette époque prennent aujourd’hui au sérieux, n’alla jamais plus loin que la porte de ce cabinet, et qu’elle ne fut jamais qu’un sujet de conversation entre des diplomates français étourdis et impatients des tracasseries de l’Autriche contre nous, forfanterie de cabinets, politique désespérée qu’on jette au vent comme une menace, mais qui ne retombe que sur ceux qui ont rêvé l’absurde ou imaginé l’impossible. […] Or la monarchie unitaire de l’Italie, sur la tête d’un roi de Piémont, rend à jamais impossible l’alliance entre la France et l’Autriche. […] L’alliance anglaise est impossible, puisque l’Angleterre, par sa nature, ne peut pas abdiquer la prépondérance sur les mers, et que la France, par sa nature, ne doit pas abdiquer sa prépondérance sur le continent.
VIII Quand Rousseau touche à la question des gouvernements, il devient plus inintelligible encore ; il est impossible de tirer de ses divisions, subdivisions, pondérations, un seul mode de gouvernement applicable. […] » Idéalité abstraite substituée à toute réalité pratique, et qui rend tout gouvernement impossible en le rendant purement idéal. […] Voilà la révolution française, voilà la sublime démocratie divine entendue comme elle peut être seulement entendue par les esprits politiques à qui la démagogie, l’esprit de radicalisme, la manie des sophisme ou la rage suicide du nivellement impossible, qui ne serait que l’extrême injustice, n’ont pas faussé le bon sens.
Mais toutes les grandes passions sont des prodiges ; si on les mesure à la nature ordinaire de nos sentiments, on se trompe ; il ne faut les mesurer qu’à elles-mêmes ; l’impossible est la mesure de ces passions. Cet impossible fut dépassé par la promptitude avec laquelle Marie Stuart séduisit, reconquit et posséda plus que jamais les yeux et le cœur de son jeune époux. […] Dargaud et par la plupart des historiens les plus accrédités de l’Angleterre, mais il nous est impossible de ne pas reconnaître que l’intervention de Marie Stuart dans ce piége de mort tendu à Darnley ne fut que le commentaire en action des perfidies que la correspondance lui prête.
De là les fortes parties des Tragiques : cette sorte de psaume où le croyant appelle son Dieu, et crie vers lui pour qu’il se montre et se venge ; ces chants de triomphe en l’honneur des martyrs qui ont vaincu l’iniquité, les tourments et la mort ; ces scènes d’épopée lyrique qui placent d’Aubigné entre Dante et Milton, celle où la Justice et la Paix portent leurs plaintes à Dieu, celle surtout qu’a dictée à la fin le désespoir de l’irrémédiable défaite, quand, à la trompette de l’Ange, les morts s’éveillent, les éléments de la nature viennent témoigner de l’infâme abus qui a tourné entre les mains des hommes les excellentes oeuvres de Dieu en instruments d’injustice ; et Dieu, appelant les élus, qui ont souffert pour lui, aux délices éternelles, envoie les maudits aux gouffres ténébreux d’où il ne sort Que l’éternelle soif de l’impossible mort. […] la pastorale prend pied sur le sol de l’Espagne, et mêle des lieux, des noms connus à son impossible action. […] Le paganisme est un amas de fictions impossibles à croire, dont les cuistres farcissent leurs cervelles : le vrai, le réel (on ne dit pas le beau), c’est le christianisme.
Jamais Proudhon, qui croyait si fort à l’égalité des hommes, qui nous en a donné une théorie impossible, n’aurait voulu être laquais, comme Rousseau. […] Mais la sincérité n’est pas tout le génie ; Proudhon, malgré la puissance de son intellect, n’avait pas l’ensemble inspiré, harmonieux et grandiose qui constitue le génie, cette rareté de l’esprit humain, impossible, d’ailleurs, en dehors de la vérité Proudhon n’était qu’un esprit de grande force, mais c’était assez pour l’emporter sur Rousseau, esprit maladif et inflammatoire, qui fît croire à ses muscles parce qu’il convulsait ses nerfs. […] est d’avoir rendu impossible et même inconcevable un autre Proudhon.
Ce n’est pas seulement la justice, dans certaines de ses applications sociales, qui manque à la morale théologique, c’est le principe même de la justice, la personnalité humaine, qu’on n’y retrouve plus, ou qu’on y retrouve tellement confondue avec la personnalité divine qu’il devient impossible à la conscience de l’homme religieux de fixer le degré de mérite de ses actes. […] Si ces attributs tombaient directement sous l’œil de la conscience, tout le monde les verrait et le doute serait impossible. […] Alors il lui est impossible d’accepter ce panthéisme qui fait des êtres individuels de purs modes de l’Être universel.
Il est impossible de mieux ressembler à un très vieux et très vénérable portrait de famille. […] Et ce serait fort beau, du moins sous la forme du conte, mais impossible sur les planches. […] Pourquoi est-ce impossible ? — « Parce que c’est impossible, vous dis-je. […] Il passe son temps à regarder Marceline ; puis, quand il l’a bien regardée, il se regarde et il compare, et il tire des conclusions. « Il est impossible qu’elle m’aime et il est impossible qu’elle ne me trompe pas… Moi même, si j’étais à sa place, je me tromperais !
On n’en sait rien, et il est impossible de le savoir. […] S’il fallait toujours, avant d’agir, nous mettre en possession de la vérité, l’action serait impossible. […] Il m’a toujours été impossible de regarder un Degas sans penser à Mallarmé. […] Il est impossible, en effet, d’établir entre ces deux ordres d’idées aucun rapport légitime. […] Cette construction hiérarchique est des plus arbitraires, car il est impossible d’établir une chronologie universelle des langues.
L’habitude contractée, presque dès le berceau, d’une rêverie dont il lui était impossible plus tard de se rendre compte, lui donna de bonne heure l’air bête. […] Mais plus je suis touché de votre suffrage, plus il m’est impossible d’accepter votre blâme à certains égards… Vous dites, monsieur, que la haine du mariage est le but de tous mes livres. […] Il était impossible de s’approcher d’elle, même avec les préventions les plus contraires, sans être désarmé par cette grâce rayonnante du sentiment. […] Ces girouettes pleurardes et radoteuses, avec leurs notes d’une ténuité impossible, sont comme les ténors aigus qui dominent l’ensemble. […] Le point de départ, ce fut un de ces amours réputés impossibles et qui sont précisément ceux qui éclatent avec le plus de violence.
Auger était un critique sage et froid (Nº du 26 avril), il aurait dû dire très froid, à l’effet qu’il produit sur vous ; car enfin, messieurs, à l’exception du titre de mon pamphlet, je ne vous ai pas encore lu une phrase de mon cru ; et je ne vous en lirai point ; je vois que toute réfutation est impossible, puisque, rien qu’en exposant les raisons de ma partie adverse, j’endors le lecteur. […] Si des hommes tels que Corneille et Racine avaient travaillé pour les exigences du public de 1824, avec sa méfiance de toutes choses, sa complète absence de croyances et de passions, son habitude du mensonge, sa peur de se compromettre, la tristesse morne de la jeunesse, etc., etc., la tragédie serait impossible à faire pour un siècle ou deux. […] Pourquoi tenter dans votre art, messieurs les poètes comiques, précisément la seule chose qui soit impossible ? […] On sait que les sifflets et les huées commencèrent avant la pièce anglaise dont il fut impossible d’entendre un mot. […] Le manque de finesse et le pédantisme puritain rendent impossible, dans cette république, la comédie d’Aristophane.
Il était impossible de se tirer de ce mauvais pas avec moins de frais et plus de grâce. […] Mérimée, par ses qualités de perfection sobre, un peu froide, et même un peu hautaine, rend le blâme impossible et la louange inutile. […] Non, c’est impossible, ce n’est pas là la pensée de M. […] Et pourtant il n’est pas impossible d’expliquer par quelle pente nous sommes ainsi arrivés d’un extrême à l’autre. […] il est impossible de rappeler ce nom et ce souvenir sans songer à un inévitable parallèle.
Comme ce sont des choses impossibles à prouver, cela ferait une histoire et m’attirerait des désagréments graves. […] Avec les mœurs du reportage actuel, le théâtre deviendra impossible. […] — Alors, désormais, il sera surtout impossible de tirer une pièce de théâtre d’un roman ? […] quand le criminel est absolument impossible même à excuser, quelle belle plaidoirie ! […] Il est impossible de le voir.
Elle en réserve la perfection et l’exquise délicatesse pour les femmes qui ont su rester fidèles aux vertus de leur sexe, et pour les hommes qui savent le leur pardonner, mais qui, près d’elles et avec les années, y retrouvent leur compte : « Quand elles n’ont point usé leur cœur par les passions, leur amitié est tendre et touchante ; car il faut convenir, à la gloire ou à la honte des femmes, qu’il n’y a qu’elles qui savent tirer d’un sentiment tout ce qu’elles en tirent. » J’insiste sur cette espèce et cette qualité d’amitié que Montaigne a oubliée et qu’il semble avoir regardée d’avance comme impossible ; elle est le produit d’une culture sociale très perfectionnée. […] Télémaque a fait de nos rois des guides et des amis… Il n’est pas impossible, à la rigueur, que l’éditeur ingénu de La Boétie en 89 ait cru à ces niaiseries.
Mme de Coigny n’aime pas assez Shakespeare ; l’original lui donne trop de peine, et elle déteste les traductions impossibles… Je raconte à Mme de Coigny mes lectures anglaises, et elle dit que ces lectures (aidées de Dieu) m’ont donné un esprit original et sain. » Mme de Coigny avait raison ; ces lectures croisées sont un excellent régime et fortifient une jeune nature. […] Seule, elle s’occupe de sa musique, de ses oiseaux, de ses fleurs ; il lui est impossible de ne pas mettre de la passion à tout ce qu’elle fait.
Cependant la haute noblesse, et dans le camp de Mayenne et dans le camp de Henri IV, élevait des prétentions exorbitantes et mettait tout accommodement à un prix impossible. […] [NdA] Il m’est impossible, en réimprimant cet article, de ne pas avoir présente une séance intérieure de l’Académie française (14 mai 1857) dans laquelle, à propos du prix Gobert qu’on avait à décerner, des jugements et opinions détaillés ont été donnés par chaque membre sur les deux ouvrages qui étaient en concurrence, l’Histoire de France de M.
Elle avait l’évidence d’une justice divine qui la consolait dans une mesure infinie de l’atroce iniquité dont elle était la victime, et lui donnait cette résignation à la fois enthousiaste et calme qui efface l’horreur de l’agonie et triomphe du supplice et du néant. » Il m’est impossible, malgré la déférence et le respect que j’ai pour le témoignage de M. […] Faugère, de vouloir écrire ses dernières pensées, conçues pendant le trajet même ; qu’elle ait demandé du papier, une plume et de l’encre au pied de l’échafaud, qu’elle se soit exposée à ce refus, c’est impossible, c’est contradictoire, c’est petit, c’est puéril.
Il dut céder à l’exigence française ; sa bonne étoile ne lui fit pas défaut ; il fut heureux ; son lieutenant Lœwendal mena à bien cette entreprise réputée impossible et fort inutile de Berg-op-Zoom qui n’était que pour l’honneur et pour la montre : le succès de Lawfeld, dès cette campagne, put sembler couronné d’un résultat. […] Et ici encore une courte digression n’est pas inutile ; et, bien qu’il ne s’agisse que d’une anecdote, cette anecdote a pris de telles proportions sous la plume des écrivains de nos jours, qu’il devient presque impossible de la passer sous silence, dès qu’on s’entretient un peu longuement du héros saxon.
Si différents que soient ces termes (tome IV, p. 368) de ceux qu’on a lus dans la Correspondance impériale, il n’est pas impossible qu’en dernier lieu Napoléon n’ait en effet porté sur lui un jugement qui se rapprochait de celui-là. […] Toutefois, il lui fut impossible de rester spectateur inactif de la lutte qui allait s’engager.
Il est impossible, ce nous semble, d’apporter une érudition plus complète, mieux munie de tous les textes, de les mieux colliger, épuiser et discuter, de les passer à un creuset plus sévère que M. […] Ailleurs192, il lui arrive de parler de la candeur des récits consignés dans les Annales pontificales, avant les luttes passionnées du sénat et du peuple ; il m’est impossible vraiment, en songeant à toutes les fables qu’y affichaient les pontifes, et qui entraient dans l’intérêt aussi de leur politique, de me figurer de quelle candeur particulière il s’agit, si ce n’est que ces Annales étaient tracées sur une table blanchie, in albo.
A examiner attentivement les faits contemporains, à suivre quelques-uns de leurs courants si ondoyants et si divers, il semble qu’il sera impossible de les fixer avec étendue et variété. […] Si l’histoire prétendait reproduire exactement la réalité même, elle devrait viser à être le miroir de cet océan mobile, de cette surface perpétuellement renouvelée, ce qui devient impossible.
Il ne nous semble même pas impossible que quelque circonstance particulière de son aventure l’ait excité à composer Mélite, quoiqu’on ait peine à voir quel rôle il y pourrait jouer. […] Pompée semble s’écarter un peu de la prudence d’un général d’armée, lorsque, sur la foi de Sertorius, il vient conférer avec lui jusqu’au sein d’une ville où celui-ci est le maître ; mais il était impossible de garder l’unité de lieu sans lui faire faire cette échappée.
Seulement, l’observation directe étant impossible ici, il y a suppléé par l’étude des documents qui permettaient de reconstituer la réalité disparue. […] Nulle psychologie, du reste, dans les bonshommes qui peuplent ses tableaux : quelques états de sensibilité, les siens, aspirations vagues et douloureuses, désirs de l’impossible, regrets de l’écoulé, nostalgies, désespérances, toutes les nuances enfin de cette disposition élémentaire qu’on peut appeler l’égoïsme sentimental.
On ne peut croire que cela eût été à la rigueur impossible, quand on voit l’empressement avec lequel les barbares, dès leur entrée dans l’Empire, embrassent les formes romaines et se parent des oripeaux romains, des titres de consuls, de patrices, des costumes et des insignes romains. […] Il est impossible dans une position où il faut dépenser de son esprit et s’occuper sérieusement de choses mesquines, comme le négoce, la banque, etc.
De là cette naïve persévérance que l’Académie apporte dans cette tâche impossible : fixer la langue. […] Impossible de les classer dans l’un ou l’autre des compartiments ordinaires !
Il ne serait pas impossible d’en tirer encore cette autre conséquence, que madame de Maintenon a favorisé, peut-être même a déterminé le penchant du roi à la dévotion, et fait jouer ce ressort pour assurer sa fortune. […] Enfin elle avait encore tant de charmes que tout le monde pensa qu’il était impossible que le roi la vit si souvent et dans une telle intimité sans en être passionnément amoureux.
Parmi ses discours de cette période, il en est deux qu’il est impossible de ne pas remarquer pour la vivacité et l’énergie de l’expression, qui s’élève ici jusqu’à la passion et à l’éloquence. […] Le second discours, dont il est impossible de ne pas faire mention, est celui qu’il prononça le 4 avril 1826 sur le projet de loi relatif au droit d’aînesse.
Voltaire lui avait dit encore, en lui pronostiquant le plus bel avenir pour la philosophie : « Laissez faire, il est impossible d’empêcher de penser ; et plus on pensera, moins les hommes seront malheureux. […] Il est impossible, pour un savant qui sait la physique, de mieux noter qu’il ne le fait chaque éclair avant-coureur, et de se montrer moins effrayé de l’orage.
Ici, en dégageant les relations de Mirabeau avec La Fayette de tout ce qui est secondaire et trop personnel et de quelques mauvaises paroles, en ne les prenant que dans leur ensemble et leur but, et dans leur véritable esprit, il nous est impossible, et nous croyons qu’il sera impossible à tout lecteur impartial, de ne pas arriver à un résultat des plus fâcheux pour l’illustre général et pour sa renommée historique définitive.
Parler aujourd’hui des romans de Mlle de Scudéry et les analyser, serait impossible sans la calomnier, tant cela paraîtrait ridicule. […] « Mlle de Scudéry vient de m’envoyer deux petits tomes de Conversations, écrivait Mme de Sévigné à sa fille (25 septembre 1680) ; il est impossible que cela ne soit bon, quand cela n’est point noyé dans son grand roman. » Ces petits volumes, et d’autres du même genre qui suivirent et qui recommandent la vieillesse de Mlle de Scudéry, sont encore recherchés aujourd’hui des curieux et de ceux à qui rien n’est indifférent de ce qui intéresse le Grand Siècle.
Il vise, en traduisant, à ce style soutenu déclaré impossible ; et, dans cet effort, il ne songe qu’à s’exercer, à prendre ses avantages, à rapporter quelques dépouilles, quelques trophées en ce qui est du génie de l’expression. […] On ne nous demande d’abord qu’un léger sacrifice ; bientôt on en commande de très grands ; enfin on en exige d’impossibles. » L’idée secrète, la passion qui donne à toutes les questions d’alors la fermentation et l’embrasement, il la devine, il la dénonce : Qui le croirait ?
Aimé Martin, a rendu à sa mémoire plus d’un service ; il a complété sur quantité de points l’édition des Œuvres de celui qu’il admirait par-dessus tout : pourtant il a poussé le zèle et l’enthousiasme jusqu’à tracer de lui un portrait romanesque et une de ces biographies impossibles qui mettent tout d’abord en garde un lecteur de bon sens. […] Bernardin, qui a sollicité à satiété, s’irrite de la forme, et du fonds sur lequel la somme est assignée ; c’est comme officier du roi, comme capitaine-ingénieur qu’il veut être indemnisé, ou comme ayant servi la politique française en Pologne ; il écrit au ministre « qu’il lui est impossible d’accepter une aumône de son département ».
On distingue à claire-voie, derrière l’arabesque, toute la philosophie ; la végétation vit, l’homme se panthéise, il se fait dans le fini une combinaison d’infini, et, devant cette œuvre où il y a de l’impossible et du vrai, l’âme humaine frissonne d’une émotion obscure et suprême. […] L’épuisement lui est impossible.
Descartes a exprimé d’une manière définitive le principe de la liberté de penser lorsqu’il a déclaré « qu’on ne doit reconnaître pour vrai que ce quiparaît évidemment être tel, c’est-à-dire ce que l’esprit aperçoit si clairement et si distinctement qu’il est impossible de le révoquer en doute. » On a dit que cette méthode de Descartes, cet appel au libre examen, avait répandu dans le monde le scepticisme, qui en est le fruit naturel ; car si chacun est juge de la vérité, dit-on, rien n’est plus ni vrai, ni faux ; l’un juge d’une manière, l’autre juge d’une autre ; l’un trouve évident ce que l’autre trouve absurde ; tous se réfutent réciproquement. […] En un mot, si loin qu’on nous presse, on peut bien nous faire reconnaître qu’il y a souvent beaucoup d’intermédiaires entre la vérité et moi ; mais il restera toujours vrai que le dernier juge, c’est moi-même, j’entends pour moi-même, et il est impossible qu’il en soit autrement.
Actuellement, il est impossible d’affirmer ce que présage la confusion dont on se plaint : décadence ou rénovation. […] Jean Viollis objectait : « Si M. de Bouhélier voulait strictement s’en tenir à sa théorie, il rendrait, par le fait même, impossible tout roman et tout théâtre.
Mais, pour Cassagnac, pour cet esprit net et décidé qui érige de la clarté en métaphysique comme en toute matière intellectuelle, la Révolution, à part des révolutionnaires, la Révolution, idée pure s’élançant du sein des faits les plus impurs, était une abstraction panthéistique, une chose inconcevable et impossible, une chimère. […] Cassagnac n’a pas voulu que l’immensité des fléaux qu’ils ont déchaînés sur la France grandît les incendiaires de la Révolution, et après l’histoire qu’il a publiée je tiens cela pour impossible.
Ils aspirent peut-être à la lumière ; ils n’essaient pourtant pas d’y remonter ; ils savent que c’est impossible, et que moi, être vivant et agissant, j’ai autre chose à faire que de m’occuper d’eux. […] C’est difficile, ce n’est pas impossible à qui s’y est exercé patiemment.
Samson, — au contraire il était impossible d’être plus naïf, plus ridicule, plus bon enfant. […] Et si aucune de ces finesses ne lui échappe, d’où vient que demain, tout à l’heure, il lui sera impossible d’en retrouver le sens ? […] Et d’ailleurs à quoi bon traduire l’impossible ? […] » — Ceci dit, il est impossible de ne pas reconnaître la vivacité et la bonne humeur de l’action comique. […] La question est compliquée, et pourtant elle n’est pas d’une solution impossible.
Comment séparer les mœurs et le gouvernement, sans mutiler la réalité par un effort d’abstraction impossible à prolonger ? […] Trois ou quatre essais de jeunesse : Ce qui ne meurt pas, la Bague d’Annibal, l’Amour impossible. […] Aujourd’hui, et jusqu’à un moment impossible à prévoir, les salons se trouvent placés en dehors de toute grande et large influence de direction sur la politique et sur les affaires. […] La difficulté qui rend le roman mondain presque impossible à écrire réside peut-être dans ce contraste entre les attitudes extérieures et la vérité des âmes. […] Qu’on l’aime ou non, il est impossible de le fermer avec indifférence.
Je me rappelle qu’à l’Académie où nous entendions M. de Vigny plus souvent et plus longuement que nous ne l’aurions désiré (car il s’obstinait la plupart du temps à des choses ou impossibles ou inutiles ou déjà résolues,), il m’arriva plus d’une fois de laisser voir mon impatience ; sur quoi notre doux et indulgent confrère, M.
Il était impossible qu’aucun écrivain de l’antiquité pût avoir le moindre rapport avec Montesquieu ; et rien ne doit lui être comparé, si les siècles n’ont pas été perdus, si les générations ne se sont pas succédé en vain, si l’espèce humaine a recueilli quelque fruit de la longue durée du monde.