Il conçut l’humanité sociable, sociale, formée et menée par le milieu.
Il n’y a pas de vérité objective, mais la croyance en une vérité objective n’en continue pas moins à gouverner l’humanité.
Enfin plus les actions que la poësie et la peinture nous dépeignent, auroient fait souffrir en nous l’humanité si nous les avions vûës veritablement, plus les imitations que ces arts nous en présentent ont de pouvoir sur nous pour nous attacher.
Oui, quoique les jeunes semblent jusqu’ici enracinés dans le vieux passé et les vieilles méthodes, j’ai la conviction, que d’ici à peu d’années, même parmi les élèves de l’école des Chartes, il y aura un abandon des siècles antiques, pour remonter aux siècles modernes, et là, avec la documentation de ces temps, ressusciter des morts, parmi cette humanité vraiment galvanisable. […] * * * — C’est curieux, ce besoin de dramatique qu’a l’humanité. […] Voilà le progrès, un progrès qui ne laisse plus rien à craindre de l’humanité du bourreau. Mardi 19 novembre L’on causait de l’industrialisme du monde des lettres sans humanités, de ces littérateurs appelés peut-être à devenir les éducateurs des générations, commençant à épeler.
Mais de si beaux efforts ne sont point donnés à l’humanité ; elle n’a pas des conceptions si vastes. […] Il semble qu’il ait à se venger d’une surprise faite à son jugement, ou d’une injure faite à son amour-propre ; et le génie a tout le temps d’expier par de longs outrages ce moment de gloire et de triomphe que ne peut lui refuser l’humanité qu’il subjugue en se montrant. […] Les ames douces et tendres (et c’est le plus grand nombre, car la faiblesse est l’attribut le plus général de l’humanité) préféreront les peintures de l’amour. […] Que ces fautes soient, si l’on veut, pendant qu’il existe parmi nous, l’aliment de la jalousie et le tribut de l’humanité ; mais que la mort en le frappant emporte avec lui tout ce qui doit mourir ; qu’elle ne lui laisse que ce qui doit vivre, et que, sortant de ses cendres, il paraisse devant la postérité, comme Hercule, s’élevant de son bûcher, parut dans l’Olympe, ayant dépouillé tout ce qu’il avait de mortel.
C’est parce qu’ils fournissent la naïve expression d’un tempérament personnel, et, en lui, de l’universelle humanité, que Paré209 et Palissy210 peuvent encore avoir d’autres lecteurs que les historiens de la chirurgie ou des sciences physiques et naturelles. Habitués longtemps à ne chercher d’éminents exemplaires de notre humanité que parmi les ouvriers bruyants de l’histoire politique, ou les brillants héros de la vie mondaine, nous nous complaisons aujourd’hui à saisir dans des vies plus modestes et plus obscures l’âme des siècles lointains, si irréductible tout à la fois et si identique à la nôtre.
L’éducation théologique du clergé moderne, quoique très sèche, ne peut donner aucune idée de cela ; car la Renaissance a introduit dans tous nos enseignements, même les plus rebelles, une part de belles-lettres et de bonne méthode, qui fait que la scolastique a pris plus ou moins une teinte d’humanités. […] La religion de l’humanité, établie non sur le sang, mais sur le cœur, est fondée.
Combien d’hommes chez qui l’amour de la famille, des amis, du pays, de l’humanité, paraît complètement impuissant, quand il est en lutte avec leur avarice ou leur ambition. […] Amitié, Bonté, Famille, Pays, Parti, Humanité : tels sont les six titres un peu confus sous lesquels l’auteur les classe.
Il faut donc reconnaître que, pour la plus grande part de l’humanité, les joies et les souffrances attachées à la sensation et à ses dérivés sont si fortes qu’elles expliquent tous les efforts tentés pour augmenter et fixer les états de joie, pour diminuer et abolir les états de souffrance. Les bienfaits provisoires, mais immédiats, apportés à tout moment de l’évolution historique, et en toutes occasions, par l’industrie de l’intelligence, expliquent suffisamment que l’humanité ait considéré la connaissance comme un moyen d’améliorer la vie, et bien que la plus grande part des développements précédents aient eu pour objet de faire voir eu cette croyance une illusion, il n’y a pas lieu, du point de vue intellectuel, de penser que cette illusion puisse disparaître.
L’humanité, qui va sous mon signe asservie, J’en saccage à mon gré les troupeaux de limon. […] Entrée de la Dame dans le palais de Magnus, la Mort de Magnus ; Beautés poignantes, Scènes d’angoisse et d’amour, qui vous ravissent et vous bouleversent, hurlantes d’humanités !
En nous tenant dans le train ordinaire de l’humanité et des choses, M. […] C’est la première grande œuvre qu’on ait érigée à la mémoire d’un des plus grands hommes qu’ait eus l’humanité, car il n’y a pas une seule pensée dans la vie de Colomb qui ne soit grande, depuis la pensée de sa découverte jusqu’à celle de ses fers, mis dans son tombeau.
Dans son désir de nous expliquer la nécessité du travail et la misère des hommes, l’imagination du poète se reporte aux anciens âges de l’humanité. […] L’Humanité s’avance sur un chemin terriblement inégal. […] Est-il animé contre l’humanité d’un âcre pessimisme ? […] Il avait même aimé l’humanité au point de fonder une petite rente pour l’éducation d’enfants pauvres. […] En tout cas il en demeura toujours convaincu, et, il rangea désormais son père au nombre des oppresseurs de l’humanité.
Et l’amour de l’humanité !
Moreau, pour répandre, dans les Sociétés, qu’il favorisoit le despotisme ; nous croyons devoir en citer ici quelques morceaux, qui suffiront pour prouver l’injustice de cette imputation, & convaincre de plus en plus le Public que la calomnie est l’arme favorite des faux Apôtres de l’humanité.
Il faut se souvenir, pour bien comprendre ce mariage précédé d’un long noviciat domestique, que Goethe, aux yeux de la ville de Weimar, n’était pas seulement un poète, un ministre, un favori du souverain, mais une sorte de dieu antique au-dessus des mœurs et des lois, un être d’exception qui avait ses mœurs et ses lois à part du reste de l’humanité. […] Nul à Weimar n’aurait osé se scandaliser d’une hardiesse de la vie privée ou publique du roi de l’intelligence en Allemagne ; il était, comme Louis XIV, au-dessus de l’humanité : il avait le droit divin du scandale. […] Elle voulut le venger de l’injustice des hommes pour un homme plus grand que l’humanité. […] Tous les deux aussi, voyant les idées et les hommes du haut de leurs dédains pour les engouements passagers, pour les erreurs et pour les passions de la foule, ils dominaient d’autant plus l’humanité qu’ils la méprisaient davantage. […] Les fils de nos fils verront ces merveilles ; il n’y aura plus ni Orient ni Occident intellectuels ; il n’y aura qu’une littérature, comme il n’y a qu’une humanité.
Cela signifiait que ces grands solitaires de la pensée s’étant élevés en totale liberté, à leurs risques et périls, à de prodigieuses altitudes, contemplaient le fait en admirant leur propre force, mais tout à coup étaient saisis d’appréhension par l’éveil d’une pensée sociale : « Que fera l’humanité si elle se croit munie de nos ailes ? […] Frantz-Jourdain Supprimer ou même ravaler le xixe siècle me semble suprêmement comique, car il est et restera comme un des plus prodigieux de l’Humanité, et notre xxe siècle, du train dont il va, aura une certaine peine à l’égaler. […] Il s’élèvera sans doute bien au-dessus du xxe qui part pour être une des époques les plus stupides par où l’humanité dite pensante doive passer. […] Jamais, en effet, autant que pendant cette période séculaire, l’humanité ne paraît avoir été travaillée par un tel désir de renouveau. […] Frantz-Jourdain ajoute : le plus prodigieux de l’Humanité .
Il va à « une poésie qui ne soit plus éclairée seulement extérieurement de science par intermittences, mais qui rayonne de dedans en dehors, comme si elle était une science elle-même… Le poète doit contribuer par son œuvre à la préparation de l’avenir, avenir qu’il doit concevoir, en dégageant l’homme, de plus en plus, des entraves des vieux espoirs et des vieilles craintes que traîne l’humanité inconsciente ». […] Je devais ainsi, opérant la scission d’avec la poésie égotiste pour renouer des traditions lointaines et nouvellement humaines, selon mes possibilités vouloir toute l’humanité et tout le rêve d’une œuvre, et cette triple orientation. […] « L’on peut dire de René Ghil comme du grand précurseur romantique : Il a renouvelé l’imagination, la matière poétique Française… « Il est le poète épique et lyrique du Cosmisme, de l’Ecoulement des Choses, des grands Etres indivis, stellaires et telluriques, des Espèces, de l’Humanité, des Races, des Peuples, des Morales, des Systèmes, des Sociologies améliorantes. […] je sais mesurer la distance du rêve à la réalisation, mais — si je ne crains d’assumer la charge qu’ainsi d’aucuns m’imposent, que je m’imposai passionnément à moi-même pour retendre mon effort, à l’heure où, la première Partie de mon œuvre republiée avec corrections, je me remets à la continuation de la seconde, découverte et émoi des vérités naturelles sous les Mythes premiers de l’Humanité, et à la méditation de la dernière et ses Synthèses. […] Leconte de Lisle avait souhaité en la Préface de ses premiers Poèmes antiques que le Poète reprît son rôle ancien d’éducateur de l’humanité « La Poésie aura un jour à compter avec la Science », écrivait Zola Spencer, donnant Gœthe en exemple, avait songé cette ; alliance Taine a prévu la possibilité d’une métaphysique moderne… « On reconnaîtra-que le vaste système-évolutionniste devait être à son tour interprété esthétiquement et que vient à son heure, en tant que conception actuelle du monde, le poème de M.
La nature, le problème de cette âme se rétrécissant au point de s’exclure du domaine même, énorme et multiple, qu’elle était apte, parmi de rares, à régir ; le long enfantement de cette faculté de mécontentement, d’inquiétude, de souci, d’égarement, de passion, trouble et précipitée qui ne fit plus juger louable au comte Tolstoï que d’amender en vue de plus de bonheur bien bas, cette humanité décrite et montrée dans ses larges œuvres : cet essor et ce déclin seront considérés dans les pages qui suivent avec l’étonnement douloureux, mais aussi avec le vif désir de comprendre que mérite la transformation si complète d’un esprit si haut. […] Dans cette œuvre poursuivie et dilatée au mépris de toutes les convenances du lecteur, anarchique de toutes ses parties, déréglée, informe, grise et vaste comme une nuée, éclate en toute sa force, en ce qui le constitue et le détermine, le génie primordial de Tolstoï : un énorme et montant flux de vie, un large embrassement de tous les êtres, confondant les imaginaires et les historiques, amalgamant en un effort unique, lent et simple, les accidents humains de tout un temps et les grandes catastrophes connues qui roulèrent sur cet humble fond, animant les chœurs de ce grand drame, leurs chefs et la masse obscure de ses victimes et de ses témoins, ce roman est un livre d’humanité, de nombre, de pâle épanouissement dense de vie. […] Quand ils ont vaincu cette surprise qui les inquiète, c’est l’énigme même de cette âme maîtresse du réel, devine des âmes, égale au vaste domaine du monde moderne chargée d’énergies créatrices, et que n’enthousiasment ni ces dons, ni les objets sur lesquels ils s’exercent, ni le spectacle de leur œuvre, ni le spectacle du réel auquel elle équivaut, ni cette humanité qu’il aime pourtant, dont il ressent les affections, les crises, les deuils et toutes les joies. […] Les lieux de massacre à la terre gluante et noire de sang, les lazarets pleins de râles, de cris, de membres amputés, d’exhalaisons putrides, sont des lieux d’humanité, comme les multitudes grouillantes, odorantes et bavardes des jours de fête, comme les troupes de laboureurs, tendant des muscles suants sous les lourds soleils, comme ces bals où hommes et femmes échangent, de leurs yeux vagues, d’inarticulés et frissonnants appels aux consommations de la volupté. […] Et en effet, le penchant à ne représenter de l’homme que ses tendances morales, le désir de ne susciter l’approbation que pour ces inclinaisons presque futures et d’ériger en héros des personnages qui trouvent aux problèmes de la destinée ces pauvres solutions, portent le romancier russe, en dépit de son réalisme et de l’étendue de son observation, à laisser de singulières lacunes dans sa description de l’humanité.
Le gaspillage des matières qui servent à la nourriture des hommes suffit seul pour rendre le luxe odieux à l’humanité… Il faut des jus dans notre cuisine, voilà pourquoi tant de malades manquent de bouillon. […] Son Discours est, en somme, un poème, c’est le roman de l’humanité innocente, puis pervertie. […] La deuxième partie est une large esquisse de l’histoire politique de l’humanité. […] Cependant, Rousseau arrive à l’étape du développement humain où il aurait voulu que l’humanité se fût arrêtée. […] Comme si cela était intéressant, et comme si cela valait même la peine qu’il y eût une humanité sur la terre !
s’ils rouvraient à, une humanité nouvelle le champ de souffrance, de l’épreuve, et de la vertu ! […] Par le même chemin, il faudra qu’il nous fasse avancer dans la connaissance de l’humanité. […] je veux dire de ne nous pas faire avancer d’un pas dans la connaissance de nous-mêmes et de l’humanité. […] On montrerait aisément qu’elle aurait tort de le croire ; et, plus d’un service que nous devons aux savants, l’humanité l’a chèrement payé. […] Il en résultait une sorte d’universelle humanité ou d’univers humanisé dont le corps humain, dans ses proportions idéales, était le prototype.
Tant que l’histoire n’est pas inventée, il y a des hommes, il n’y a pas d’humanité. […] Effacez l’histoire, toutes les théories de l’humanité seront neuves ; aucune n’aura été éprouvée par l’épreuve du feu, qui est l’application ; il faudra recommencer à chaque génération ce travail immense et long de l’expérience des siècles qui nous a dotés de tout ce que nous savons sur nous-mêmes. […] c’est autant que sauver l’humanité. […] Je ne dirai pas qu’elle fait tomber toute sévérité, car ce serait un malheur ; mais, quand on connaît l’humanité et ses faiblesses, quand on sait ce qui la domine et l’entraîne, sans haïr moins le mal, sans aimer moins le bien, on a plus d’indulgence pour l’homme qui s’est laissé aller au mal par les mille entraînements de l’âme humaine, et on n’adore pas moins celui qui, malgré toutes les basses attractions, a su tenir son cœur au niveau du bon, du beau et du grand. […] Ce qu’un homme de génie est à une nation, une grande nation l’est à l’humanité.
La Poésie n’exclut pas la vérité de ses attributs ; et un seul volume parfait rend plus de services à l’humanité qu’une édition nationale illustrée en soixante-douze tomes. […] Tumultueux, mais plein d’élans sublimes, il fut le héros génial qui, penché sur le gouffre vers lequel, seuls, abordent les prophètes, vit aux lueurs des éclairs de son âme le chemin qui conduit aux destins de l’Humanité. […] Il n’a pas mis assez d’humanité douloureuse et assez d’âme dans ses exercices de rhétorique et les boniments antithétiques débités sous le masque d’un Ézéchiel, d’un prédicant ou d’un tribun. […] Verlaine est proche de mon humanité, de ma mélancolie ou de ma joie. […] Nul homme n’étant l’expression intégrale d’un siècle — et c’est tant mieux, en somme, pour l’humanité tout entière, qui n’a toujours que trop pâti des héros et des dieux — je ne vois guère qui je pourrais appeler exclusivement mon poète en ce temps saturé de journalisme.
Élargissez donc le chemin et laissez passer l’humanité en marche. […] L’humanité est très jeune. […] c’est qu’il sort des entrailles mêmes de l’humanité. […] Au théâtre, on ne remplace pas l’humanité absente par des images. […] C’est de la fabrication, c’est de l’arrangement plus ou moins habile, mais ce n’est pas de l’humanité ; et il n’y a rien en dehors de l’humanité.
J’achevais de le lire mercredi matin, tandis que se faisait aux faubourgs populeux cette descente anniversaire qui, d’un seul flot, refoule notre humanité perfectible aux beaux jours de l’antique Sardanapale, et je me disais, en entendant ces échos lointains : « N’est-ce donc pas une débauche aussi que tant de grâce, de sensibilité, d’esprit fin et d’observation morale, s’employant et s’affichant uniquement pour mettre du noir sur du blanc, comme on dit, et pour vider l’écritoire ?
Ces façons de prendre les gens à la gorge et de leur dire : « Tu parles la même langue que nous, donc tu nous appartiens », ces façons-là sont mauvaises ; la pauvre humanité, qu’on traite un peu trop comme un troupeau de moutons, finira par s’en lasser.
Ainsi soutenu par tous les enseignements du passé, en communion littéraire et philosophique avec ce que l’humanité a produit de bon et de beau, il tenait tête aux défaillances du présent ; il en dominait les tristesses, et, sans dissimuler ses craintes, il accueillait toute pensée d’avenir.
L’humanité, devenue consciente de la marche qu’elle a suivie dans son mouvement d’oscillation et de progrès, saura les phases prochaines qu’elle doit traverser et elle pourra, sinon en modifier l’ordre, du moins éviter ou adoucir la brusquerie des secousses dans le passage de l’une à l’autre.
Barthelemi les trois quarts des horribles excès qui l’ont accompagnée, elle seroit encore assez affreuse pour être détestée de tous ceux en qui tout sentiment d’humanité n’est pas entiérement éteint.
Hugo apparaîtra plutôt comme un grand songeur, mais ce genre de songe profond est la caractéristique de la plupart des génies, qui sont emportés par leur pensée plutôt qu’ils ne la maîtrisent ; et si on réfléchit combien, dans le patrimoine d’idées que possède l’humanité, il y en a peu de voulues, combien il y en a de subies, on arrivera à cette conclusion que les hommes qui, comme Hugo, subissent leur pensée, ont parfois, si cette pensée est grande, plus d’importance dans l’histoire que certains autres qui la dirigent trop bien selon les règles d’un bon sens vulgaire. […] Les apparents désordres de la nature et ceux de l’humanité ne sont que des occasions de courage et de lutte pour l’homme, du devoir, des symboles de notre destinée, telle qu’un Corneille l’a conçue : … … Quand la tempête gronde, Mes amis je me sens une foi plus profonde ; Je sens dans l’ouragan le devoir rayonner, Et l’affirmation du vrai s’enraciner. […] Humanité, selon Hugo, c’est identité. « Tous les hommes sont la même argile. […] Le symbole devenu classique du « semeur », s’agrandissant, finit par embrasser l’humanité et le monde : Il marche dans la plaine immense, Va, vient, lance la graine au loin, Rouvre sa main et recommence ; Et je médite, obscur témoin, Pendant que, déployant ses voiles, L’ombre, où se mêle une rumeur, Semble élargir jusqu’aux étoiles Le geste auguste du semeur. […] On a comparé Hugo à une force de la nature, en raison de sa puissance d’imagination ; mais c’était plutôt encore une force de l’humanité.
Je lui conseille alors de rester à Paris, d’étudier ses quartiers, et de faire, sans l’humanité qui l’habite, une description psychique des murs. […] Samedi 16 février Au fond chez Shakespeare, malgré toute l’humanité ramassée par lui en son entour, et plaquée dans ses pièces sur des êtres d’autres siècles, cette humanité me paraît bien chimérique. […] Mardi 12 mars La tour Eiffel me fait penser que les monuments en fer ne sont pas des monuments humains, ou des monuments de la vieille humanité, qui n’a connu pour la construction de ses logis que le bois et la pierre. […] Et ce soir, Daudet parlant avec moi de la surexcitation amenée dans l’humanité française par l’Exposition, se rencontre avec nous dans le noir pressentiment de l’avenir. […] ce rire dans ces bouches bordées de lèvres, comme on en voit dans les masques antiques, et encore ces têtes avec des oreilles semblables à des ailes de chauve-souris, et avec l’ombre endormie et heureuse qu’elles ont sous leurs paupières fermées, et avec l’épatement sensuel, et avec la léthargie jouisseuse d’un sommeillant en une pollution nocturne… Tout ce monde de pierre a quelque chose d’hallucinatoire qui vous retire de votre temps et de votre humanité.
C’est la science rationnelle qui a rectifié les aperceptions erronées de l’humanité.
Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.
Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.
Ces vertus générales, telles que l’humanité, la pudeur, la charité, qu’il a substituées aux douteuses vertus politiques ; ces vertus, disons-nous, ont aussi un jeu moins grand sur le théâtre du monde.
Malgré ses défauts l’Esprit des loix doit être toujours cher aux hommes, parce qu’il inspire l’humanité, & qu’il combat le despotisme.
Grâce à cette méthode, ses surprises ne pouvaient plus lui servir de conclusions qu’en l’honneur de l’humanité. » Hélas ! […] Et l’humanité vient les cueillir, ces fleurs, pour en faire les gerbes de joie de son futur affranchissement. […] On me dira : « Vous ne pouvez comparer Wilde à Shakespeare, ni à aucun de ces génies qui firent la joie et l’excuse de l’humanité. » Je le veux bien. […] … L’humanité ne régresse pas… Elle marche de l’avant, sans s’arrêter… — Enfant ! […] Tu sais que c’est une chose souvent terrible, une atroce douleur de luxure, un supplice sous lequel la pauvre humanité râle de souffrance.
La fable de la Mort et du Bûcheron peint assez bien l’état d’esprit de l’humanité. […] Sans la maladie de langueur qui troubla le cours de sa sensibilité, il eût été un des plus lumineux génies de l’humanité. […] La contemplation de la cage des singes sert beaucoup à comprendre l’humanité. […] Qui honore l’humanité. — Bertier. […] Léon de Rosny, dans l’Humanité nouvelle, février 1901.
Eh bien l’histoire de l’humanité est pareille à celle de cet homme. […] Cela prouve simplement qu’il vient des entrailles mêmes de l’humanité. […] Seulement, ils mettent toujours leur rhétorique au service de leur humanité. […] Une œuvre n’est plus qu’une évocation intense de l’humanité et de la nature. […] Oui, il voudrait qu’en deux volumes on eût traité l’humanité entière.
Jules Levallois, « un fonds de tendre humanité », de la force et de l’éclat, ainsi qu’une grande vaillance de poète.
Pierre Quillard Dès longtemps nous n’avons entendu célébrer avec une pareille intensité de passion la douceur et l’amertume de la chair sensuelle, le dégoût des heures vaines dépensées en futiles plaisirs et l’âpre volupté des déchéances consenties, simultanément ; dès longtemps aussi, on n’avait associé avec une telle plénitude l’universelle nature, dédaigneuse de nous, aux sursauts passagers de la fragile et magnifique humanité.
Strada est d’une autre époque : travailleur acharné, comme Zola, il n’a pas, comme ce dernier, l’intuition de l’humanité future, il se contente de croire en la science, divinité de l’Erreur ; il est naturaliste métaphysique !
Mais, si la science est la chose sérieuse, si les destinées de l’humanité et la perfection de l’individu y sont attachées, si elle est une religion, elle a, comme les choses religieuses, une valeur de tous les jours et de tous les instants.
Il fallait que la Brie et le village de Faverolles, où il travaillait à quinze sous par jour pour nourrir neuf personnes, fussent bien dépourvus de toute humanité, pour qu’en frappant dans cette extrémité à la première porte venue où il y avait du pain noir ou blanc dans la huche, riche ou pauvre, même mendiant, ne lui prêtât pas un peu de son superflu ou de son nécessaire pour sauver la vie d’un soir à ces pauvres petits affamés. […] Pour cela, il faut leur faire respecter, aimer et admirer ses ministres, comme l’évêque de Digne, en faisant de sa vie un tableau d’abnégation et de sainteté pratique qui ravisse les pauvres, les vieillards, les petits enfants, toute la partie souffrante de l’humanité dont Dieu est le seul héritage. […] « — La révolution française est le sacre de l’humanité », dit le mourant. […] Quel poète ne les a pas éprouvées toutes par la sympathique faculté de saisir tout ce que l’humanité souffre encore en lui ?
Or ce que Bossuet dit des héros de l’histoire, je le redirai à plus forte raison des héros du poëme ou du roman : « Loin de nous les héros sans humanité ! […] Il a débuté par une crudité systématique ; dans Brulard d’Atar-Gull, il a exprimé le mécompte violent poussé jusqu’à la rage contre l’humanité ; dans Szaffie de la Salamandre, il a rendu l’ironie calculée qui va à tout flétrir. […] Sue me passe la comparaison), de même chez lui ce pessimisme déjà ancien, qui s’en prenait à l’humanité entière, ne pouvait disparaître et fondre un peu dans son ensemble qu’en se concentrant vite sur quelque objet.
c’est ainsi qu’il convient plus ou moins que l’histoire s’arrange pour être portative et pouvoir entrer commodément dans le sac de voyage de l’humanité. […] Au passage des grandes infortunes, de justes accents d’humanité (ce que j’appelle lacrymæ volvuntur inanes) y ont leur écho, sans rien troubler. […] Ce détail infini des intentions et des motifs divers ne donne, selon lui, que le temps avec sa couleur particulière, avec ses mœurs, ses passions et quelquefois ses intérêts ; mais les circonstances déterminantes des grands événements sont ailleurs, et elles ne dépendent pas de si peu ; la marche de la civilisation et de l’humanité n’a pas été laissée à la merci des caprices de quelques-uns, même quand ces quelques-uns semblent les plus dirigeants.
À Lyon, il y a plus de vingt mille ouvriers en soie qui sont consignés aux portes ; on les garde à vue, de peur qu’ils ne passent à l’étranger. » À Rouen616 et en Normandie, « les plus aisés ont de la peine à avoir du pain pour leur subsistance, le commun du peuple en manque totalement, et il est réduit, pour ne pas mourir de faim, à se former des nourritures qui font horreur à l’humanité » « À Paris même, écrit d’Argenson617, j’apprends que le jour où M. le Dauphin et Mme la Dauphine allèrent à Notre-Dame de Paris, passant au pont de la Tournelle, il y avait plus de deux mille femmes assemblées dans ce quartier-là qui leur crièrent : Donnez-nous du pain, ou nous mourrons de faim. » — « Un des vicaires de la paroisse Sainte-Marguerite assure qu’il a péri plus de huit cents personnes de misère dans le faubourg Saint-Antoine depuis le 20 janvier jusqu’au 20 février, que les pauvres gens expiraient de froid et de faim dans leurs greniers, et que des prêtres, venus trop tard, arrivaient pour les voir mourir sans qu’il y eût du remède. » — Si je comptais les attroupements, les séditions d’affamés, les pillages de magasins, je n’en finirais pas : ce sont les soubresauts convulsifs de la créature surmenée ; elle a jeûné tant qu’elle a pu ; à la fin l’instinct se révolte. […] En vain la charité ancienne et l’humanité nouvelle s’ingénient pour lui venir en aide : l’eau est trop haute. […] En 1757, l’impôt est de 283 156 000 livres ; en 1789, de 476 294 000. — Sans doute, en théorie, par humanité et bon sens, on veut le soulager, on a pitié de lui.