/ 2293
477. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Méchancetés, indiscrétions, mensonges, faux rapports, tracasseries, toutes les bêtises de la malice humaine rassemblées dans un cercle étroit et redoublées par l’étiquette, elle éprouve tout cela dans ses relations avec sa mère, avec l’Impératrice, avec son fiancé, avec les femmes qu’on lui donne pour argus ; elle est obligée de garder des mesures avec chacun, et, malgré sa grande jeunesse et son goût vif d’amusement et de plaisir, elle s’en fait une loi : comme chez tous les grands ambitieux (Sixte-Quint, Richelieu), sa passion dominante est assez forte pour se plier à tout et s’imposer d’abord la souplesse ; son orgueil fait le mort et rampe pour mieux s’élever ; seulement, femme et charmante femme qu’elle est, elle a ses moyens à elle, et elle y met de la grâce : « Au reste, je traitais le mieux que je pouvais tout le monde, et me faisais une étude de gagner l’amitié, ou du moins de diminuer l’inimitié de ceux que je pouvais seulement soupçonner d’être mal disposés en ma faveur. […] Ce qu’il faut dire, c’est qu’aussitôt élevée à ce rang de grande-duchesse, elle en parut hautement digne et sut se concilier tous les cœurs par sa conduite et son attention aux apparences, par sa tournure, par sa grâce, son air de douceur et de bonté qui recouvrait un grand art de séduction, par sa gaieté qui ne permettait pas de soupçonner tant de prudence. […] La femme cependant ne cessait d’être séduisante, et elle se montre à nous avec bien du charme en plus d’une page de ces Mémoires : le plus volontiers à cheval, en habit d’homme et de la meilleure grâce, changeant d’habit continuellement, la plus vaillante et la plus ravissante des amazones et des écuyères (elle avait même inventé une selle particulière à son usage) ; ou bien au bal, infatigable à la danse et s’y acharnant, changeant jusqu’à trois fois d’habit en une soirée, ne remettant jamais deux fois le même déguisement, « parce que j’avais pour règle, nous dit-elle, que si une fois il avait fait un grand effet, il n’en pouvait faire qu’un moindre à une seconde mise » ; et à d’autres jours, aux bals plus particuliers de la Cour, écrasant les plus superbes costumes par la magnificence des siens, ou d’autres fois affectant une simplicité soudaine qui n’était que la plus délicate des recherches.

478. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Grâce à cette liberté d’allure qu’il a eue à toutes les époques, et qu’on lui a concédée en tant que genre sans conséquence, le roman a prospéré, fleuri, fructifié, et il s’est vu capable, presque dès sa naissance, de prendre toutes les formes, — sentimentale, pastorale, poétique, chevaleresque, historique, ironique, satirique, allégorique, descriptive, morale, passionnée. […] La science lui est venue, par grâce infuse, avec la vertu. […] En présence de cette forme d’art ingénieuse, délicate, mais ici outrée visiblement et plus que jamais infidèle à l’entière vérité, je dirai encore à l’auteur : « N’étalez point les laideurs, les plaies, je le veux bien ; ne nous montrez point, comme d’autres, la pointe du scalpel, encore toute souillée de sang et de sanie : à la bonne heure, et je vous en rends grâces.

479. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

quand on est une fois de l’Académie, on fait comme tout académicien ; avec plus ou moins de bonne grâce, on remercie de même, on est flatté de même, on est plus ou moins conquis. […] Sa précocité acheva de s’y développer ; sa nature offrait alors, à ce qu’il paraît, un caractère méditatif qui s’est dérobé depuis sous le positif des affaires et la bonne grâce du monde. […] » S’il est en effet, au milieu des luttes et des travaux de a vie active, tel jour méritoire où l’homme se sent le plus lui-même, il est aussi, pour quelques-uns, dans l’honorable loisir qui suit le combat et dans l’arrière-saison éclairée, tel jour de retour où la vie retrouve toute sa grâce.

480. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Cazotte seul, par son esprit, rappela un peu la grâce frivole d’Hamilton ; mais on n’était pas moins éloigné alors de l’Arioste, de Rabelais et de Jean Goujon, que de Michel-Ange. […] De notre temps, auprès de nous, un grand poëte s’est inspiré aussi du Cantique d’Ézéchias ; lui aussi il a demandé grâce sous la verge de Dieu, et s’est écrié en gémissant : Tous les jours sont à toi : que t’importe leur nombre ? […] ), il nous semble injuste et dur, en y réfléchissant, de ne pas prendre en considération ces trente dernières années de sa vie, où Rousseau montra jusqu’au bout de la constance et une honorable fermeté à ne pas vouloir rentrer dans sa patrie par grâce, sans jugement et réhabilitation.

481. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Sa présence chez sa mère et le mystère qui l’entourait donnaient à la maison de la marquise de Raigecourt la grâce d’un secret deviné, mais jamais révélé. […] C’était la grâce d’une femme en uniforme ; l’enharnachement du cheval, la coiffure militaire du jeune prince, sa taille souple et élevée, l’ondulation de ses cheveux fins et bouclés autour de son casque rappelaient Clorinde sous les murs de Sion. […] Il n’avait du grand seigneur que les grâces.

482. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Weiss oublie de nous le dire  Il déclare un peu plus loin que, seul parmi les poètes du XIXe siècle, Augier « trouverait grâce devant La Fontaine et Parny ». […] Weiss la rencontre en chemin, elle devient « la merveille unique entre toutes »  On sait que Perrault fut un esprit curieux et original, et nous goûtons tous la grâce parfaite des Contes de fées. […] C’est d’abord une passion très vive, à la fois sincère et étudiée, pour certaines formes particulièrement élégantes de l’esprit français et pour les périodes où cet esprit a montré le plus de finesse et de grâce et aussi le plus de générosité.

483. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Monsieur, nous avons prié monsieur de La Ressource de vouloir nous introduire chez vous, pour vous demander une grâce que nous vous prions de ne nous pas refuser. […] Ma foi, monsieur, ils vous prient de trop bonne grâce pour les refuser. […] Hé, monsieur, de grâce !

484. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

La bonté, la droiture, toutes les qualités solides et vertueuses de son père se transmirent directement au cœur de Madame, et Marie-Antoinette, avec toute sa grâce, ne put même empêcher qu’un peu de cette rudesse de geste ou d’accent, qui couvrait les vertus de Louis XVI, ne se glissât jusque dans la nature toute franche de sa fille. […] Son âme, à peine à son premier duvet, fut tout de suite réduite et comme usée jusqu’à la trame : trame solide et indestructible qui résista et se fortifia sous toutes les atteintes, qui se trempa dans les larmes et dans la prière, mais qui rejetait loin d’elle, à l’égal d’un mensonge, tout ce qui eût été grâce et ornement. […] Ne demandez à cette âme, de bonne heure froissée et dépouillée, ni coquetterie d’esprit ni grâce légère.

485. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Puis quand les émissaires du duc de Cornouailles arrivent, on essaie de le cacher, et Oswald, le chef de cette troupe, ne l’ayant point trouvé d’abord, dit au vieillard qui habite la caverne : « Si Léar vient te demander asile et un lit, refuse » ; ce qui dans le style de Ducis se traduit en ces incroyables vers : Si Léar, par ses pleurs, sous cette horrible voûte, Vient implorer tremblant, la nuit, saisi d’effroi, La grâce d’y fouler ces roseaux près de toi, Sois sourd à sa prière et demeure inflexible. […] Et quand il a voulu peindre les champs dans ses rimes, qu’a-t-il trouvé qui approche, pour la grâce et la fraîcheur, de ce qu’il écrivait un jour à Lemercier du milieu des landes de la Sologne : « J’ai fait une lieue ce matin dans des plaines de bruyères, et quelquefois entre des buissons qui sont couverts de fleurs, et qui chantent. […] Campenon, m’est toujours restée dans l’esprit à l’état d’image charmante ; et, comme un peu de malice n’est pas défendu, ce qui ajoute, pour moi, à la grâce de cette petite scène, c’est de voir M. 

486. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

Mais je prétends que celui qui se jette dans l’allégorie s’impose la nécessité de trouver des idées si fortes, si neuves, si frappantes, si sublimes, que sans cette ressource, avec Pallas, Minerve, les grâces, l’amour, la discorde, les furies, tournés et retournés en cent façons diverses, on est froid, obscur, plat et commun. […] La ste Julitte est belle, bien dessinée, bien disposée, intéressante, physionomie douce, tranquille, bien résignée, beau caractère de tête, belles mains tremblantes, figure qui a du pathétique et de la grâce ; mais point de couleur. […] Tête de femme sans grâce.

487. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Albalat répond avec la meilleure grâce du monde : le vôtre. […] Albalat répond avec la meilleure grâce du monde : le vôtre. […] Et, si Balzac n’est pas un écrivain complet, peut-être cela tient-il à ce qu’il n’était pas sensible, autant qu’il l’eût fallu, à la grâce intime, à l’harmonie, au discret balancement des phrases. »‌ Je crois cependant avoir assez insisté sur le rôle de l’harmonie dans le style ; j’en ai fait une qualité importante de la prose et j’ai même écrit un long chapitre sur l’harmonie des mots et des phrases.

488. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Quand je suis seul et que je souffre, dans ma chambre, près d’un livre que je ne lis pas, je rêve sans trop presser mes pensées, je me résigne, je jouis d’une tristesse sévère ; et à ma porte, sans avoir frappé, se présentent debout ces deux hôtesses silencieuses, la Philosophie et la Nécessité, belles encore dans leur attitude auguste, — mais combien différentes de ce que me furent autrefois ces deux jeunes déesses, la Grâce et le Désir ! […] Esprits immortels de Rome et surtout de la Grèce, Génies heureux qui avez prélevé comme en une première moisson toute heur humaine, toute grâce simple et toute naturelle grandeur, vous en qui la pensée fatiguée par la civilisation moderne et par notre vie compliquée retrouve jeunesse et force, santé et fraîcheur, et tous les trésors non falsifiés de maturité virile et d’héroïque adolescence, Grands Hommes pareils pour nous à des Dieux et que si peu abordent de près et contemplent, ne dédaignez pas ce cabinet où je vous reçois à mes heures de fête ; d’autres sans doute vous possèdent mieux et vous interprètent plus dignement ; vous êtes ailleurs mieux connus, mais vous ne serez nulle part plus aimés.

489. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Nous avons foi, nous Français, dans l’un et dans l’autre de ces principes, et armés de ce double instrument de critique, nous ouvrons le premier théâtre comique venu, le théâtre d’Alfred de Musset, je suppose, et nous raisonnons ainsi : un poète comique peut paraître derrière ses personnages de deux manières : soit en faisant une allusion complaisante à lui-même, à sa vie, à son caractère, à ses goûts, soit en déployant avec coquetterie les grâces de son imagination et de son esprit. […] Grâce à vous, l’école dogmatique est morte et bien morte.

490. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

Isolé au milieu d’une nature où tout pour lui était mystère, effaré à chaque manifestation inattendue de forces incompréhensibles, il était incapable de voir dans la conduite de l’univers autre chose que le caprice ; il attribuait tous les phénomènes à l’action d’une multitude de petits génies fantasques et exigeants, et, pour agir sur le monde, il cherchait à se les concilier par des moyens analogues à ceux qu’on emploie pour gagner les bonnes grâces d’un ministre ou d’un député. […] Grâce à l’éducation qu’elle a reçue, notre imagination, comme l’œil de l’aigle que le Soleil n’éblouit pas, peut regarder la vérité face à face.

491. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

Les Symbolistes n’avaient pas besoin de ce coup de grâce. […] Lucien March, chef de la statistique générale de France, a constaté que le coût de la vie, qu’il avait étudié depuis 1875, suivait une courbe descendante et qu’en l’an de grâce 1900, il n’en suffit plus, à une famille de quatre personnes, que de la misérable somme de 1 029 francs — chiffre rond sans centime — pour boucler son budget annuel.

492. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

Dans ces débats qui durèrent longtemps, et dans lesquels tout Paris se poussa pour voir ce noble spectacle d’un homme qui fait face à tout et qui est plus fort d’agilité, de sang-froid, de fascination et de ressources, que les odieux rétiaires qui voulaient le prendre dans les questions qu’ils lui tendaient pour le jeter à ses bourreaux ; dans ces débats, Suleau, on peut le dire, médusa ses juges de sa beauté, de son impassibilité, de sa moquerie, de sa grâce dans l’impertinence. […] Il affectait les airs de l’aristocratie parce qu’il y avait la grâce d’un danger à cela, tentation française à laquelle on succombe toujours !

493. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Grâces soient donc rendues à l’Académie ! […] En d’autres termes, disons qu’il est heureux que saint Thomas d’Aquin rentre par cette petite porte dans le monde qu’il a autrefois rempli de sa renommée, — et par cela seul qu’il s’est trouvé à Paris, en l’an de grâce 1858, un monsieur Jourdain à couronner !

494. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Il a de la grâce souvent, comme dans son Enfant au bord de la mer ou son Intérieur ; il a de la vérité, comme dans L’Abandon, quoiqu’elle soit délayée, hélas ! […] Clogenson, trop longue pour que nous puissions la citer, mais où l’imagination a de ces grâces d’enfant qui joue.

495. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Elle anime ses images, elle préside à son harmonie, elle répand la vie et une grâce sublime sur les fonds qui représentent ses idées ; souvent elle donne à son style ce caractère céleste que les artistes grecs donnaient à leurs divinités ; comme l’Apollon du Vatican, comme le Jupiter olympien de Phidias, son expression est grande et calme ; son élévation paraît tranquille comme celle des cieux : on dirait qu’il en a le langage ; son style ne s’élance point, ne s’arrête point ; les idées s’enchaînent aux idées, les mots qui composent les phrases, les phrases qui composent les discours, tout s’attire et se déploie ensemble ; tout se développe avec rapidité et avec mesure, comme une armée bien ordonnée qui n’est ni tumultueuse, ni lente, et dont tous les soldats se meuvent d’un pas égal et harmonieux pour s’avancer au même but. […] il faut l’éclairer et non pas le fléchir ; le juge n’est point assis pour faire grâce, il est assis pour prononcer selon la loi.

496. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

La pièce intitulée le Keepsake est un modèle de bonne grâce. […] Aujourd’hui il a renoncé aux anciennes fautes, mais la grâce l’a quitté. […] Il lui manque le naturel, la naïveté, la bonne grâce et la bonne foi. […] Grâce à quelles influences ? […] Une nouvelle épître lui arriva, qui le charma par sa grâce.

497. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Quand il fut sur pied, le gouverneur ordonna qu’on lui remît cinquante francs, et, comme il n’avait plus de masure où se loger, qu’il s’en allât à la grâce de Dieu. […] On assomme la grâce de M.  […] Cette grâce est aussi de la puissance, croyez-moi… Mais trêve de classiques comparaisons… Ce qui me séduit en M.  […] Avec la bonne grâce spirituelle qui lui est coutumière, M.  […] Et nous sentons plus vivement leurs qualités aux défauts qu’ils nous confessent, quand ces défauts ont de la grâce et pas de vileté, ce qui est le cas dans la littérature.

498. (1887) Essais sur l’école romantique

— Charmant recueil ; de l’imagination, de la grâce, une heureuse nature de poète ! […] Il y a de l’invention dans sa grâce et son élégance. […] Cette première donnée est toute poétique ; il faut s’y prêter de bonne grâce, et quitter ses idées positives, pour y trouver du charme. […] Être très connu en province, c’est le coup de grâce d’un morceau de musique, c’est le coup de grâce d’un auteur, de même que c’est descendre du premier étage dans la rue, et du piano de Pape, dans l’orgue de Barbarie. […] Elle aussi a eu le succès, la vogue, l’argent ; toutes les grâces ont été pour elle ; elle a marié ses enfants avec les dîmes de la censure.

499. (1924) Critiques et romanciers

Vous demandez grâce pour de beaux vers : eh ! […] Il a tant de grâce aimable et d’enjouement ! […] Un bout de papier ; ces quatre vers s’y écrivent tout seuls : « Robert, toi que j’aime, Et qui reçus ma foi, Grâce pour toi-même, Et grâce pour moi !  […] Qu’est-ce que ce monde, où rivalisent les Furies et les Grâces ? […] Il donne à la pauvreté même une grâce.

500. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gaulmier, Antoine Eugène (1795-1829) »

Hippolyte Boyer Ses vers, empreints de beaucoup de charme et de grâce, ont été recueillis après sa mort et publiés sous ce titre : Œuvres posthumes d’A.

501. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bernès, Henri (1861-1941) »

Auguste Lacaussade Il publia un volume de vers, les Ailes du rêve, où, dans une forme qui témoigne de l’étude approfondie de tous les poètes contemporains, se rencontrent de nombreuses pièces pleines de grâce et de charme.

502. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Billaud, Victor (1852-1936) »

Auguste Lacaussade Pleines de grâce et de simplicité, la plupart des pièces de vers dues à la plume de M. 

503. (1925) Proses datées

Leconte de Lisle m’y accueillit avec bonne grâce. […] Bourges avec sa prodigieuse érudition et sa forte pensée, Mallarmé avec sa grâce mystérieuse et sa miraculeuse ingéniosité. […] Mais Lamartine mettait à ces résistances sa grâce la plus courtoise et la plus fine de gentilhomme diplomate. […] Sa grâce française se mélange de grâce italienne. […] Grâce à la belle et très complète étude de M. 

504. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Il ne lui est pas défendu d’avoir de la grâce, de l’élégance, de l’imprévu. […] Grâce à cette photographie grossissante, le portrait se déforme et se transforme en charge. […] Mais, à partir de la Révolution, rares sont les œuvres qui trouvent grâce devant le critique. […] Cette libre allure a de la grâce ; ce sans-façon est loin d’être sans charme. […] » ils trouvent grâce auprès du critique de la docte Revue.

505. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baxe (baronne de) »

Que de finesse et que de grâce !

506. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pittié, Victor »

Ce volume contient des poèmes pleins d’une grâce franchement juvénile comme celle des vierges de seize ans, et d’un parfum de tendresse naissante pareil à celui des fleurs nouvelles au printemps.

507. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Flipart » p. 333

La jeune fille a perdu sa finesse et sa grâce ; elle a un œil poché, et cette guirlande qui l’encadre l’alourdit.

508. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Du reste il a la bonne grâce et l’esprit d’être le premier à en convenir. […] Notre auteur, charmé d’abord de l’aisance pleine de grâce du jeune aspirant, fut plus étonné encore du talent avec lequel il débitait. […] Il figurait parmi les familiers du duc Henri de Montmorency, dans le temps même où Boissat y figurait également et jouissait de toutes ses bonnes grâces. […] Quoi qu’il en soit, il paraît constant qu’il succéda dans les bonnes grâces de cette comédienne au comte de Modène, qui avait eu d’elle, en 1638, une fille naturelle. […] Étant commandés pour aller aux États, ils me menèrent avec eux à Pézenas, où je ne saurais dire combien de grâces je reçus ensuite de toute la maison.

509. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — La Grasserie, Raoul (1839-1914) »

Adam Ce que veut le lecteur dans un volume de vers, c’est de la grâce, ce sont des sentiments, des émotions ; c’est de la poésie, en un mot, et le livre de M. de La Grasserie (Les Rythmes) en déborde.

510. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Grâce à lui, l’idée de la Beauté s’est exhaussée d’un degré sublime ; le monde plastique a retrouvé sa reine. […] L’assassin monte au Capitole et rend grâces aux Dieux. […] Le Sénat s’émut, demanda sa grâce. […] Il ne se lasse pas d’admirer les grâces et les fiertés du style toscan, pour lui si nouvelles. […] Le roy son mari m’a refusé deux fois cette grâce.

511. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mercoeur, Élisa (1809-1835) »

Louvet Les vers d’Élisa Mercœur ont de l’originalité ; son style a de la naïveté, de la grâce, de la sensibilité, de la chaleur, mais quelquefois de l’inégalité et de l’obscurité.

512. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Dieu y répand les attractions, les consonances, les contrastes, la grâce, la beauté et ces sentiments si doux et si variés des êtres sensibles, connus dans la langue des hommes sous le nom d’amour. […] Son style, plein de pompe et d’harmonie, manque de nuances, de sensibilité et de douceur, tandis que celui de Bernardin de Saint-Pierre, simple comme la nature, semble destiné à la peindre dans sa grâce et dans sa sublimité. […] C’est sous leur douce influence qu’il voudrait replacer l’homme pour le ramener à la vertu: il ne voit que leur pureté, il ne peint que leurs grâces, il n’aime que leur innocence. […] Rousseau fut donc l’ami et non le maître de l’auteur des Études ; et s’il eut plus de talent et plus d’éloquence, il eut aussi moins de naturel et moins de grâces. […] Les hommes et les femmes de cette famille privilégiée étaient doués d’une grâce et d’une séduction, vrai génie des races ; le malheur contre-balançait ce don.

513. (1898) Émile Zola devant les jeunes (articles de La Plume) pp. 106-203

Grâce à lui notre conception du monde deviendra plus haute et plus forte ; nous sentirons en notre être éperdu se clarifier nos émotions amoureuses : une brume se dissipe entre la terre et nous. […] Son hérédité particulière reproduit en petit l’hérédité même de la race française, de qui la substance première, d’origine celtique, fut constamment régénérée par la vigueur et la grâce de l’esprit latin. […] Grâce à un enseignement plus conforme aux nécessités contemporaines, les lettrés sont au courant du mouvement scientifique. […] On sait avec quelle bonne grâce il s’est soumis à l’enquête physiologique du docteur Toulouze, comment il a osé subir ses épreuves dont tant d’hommes seraient restés amoindris. […] Grâce à la science, il put prendre possession de son équilibre définitif.

514. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mesureur, Amélie (1854-1926) »

Nulle part de l’effort ; partout de la grâce.

515. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « À mon frère, l’abbé Léon Barbey d’Aurevilly »

Je te le dédie à toi, théologien, que les choses qu’il contient regardent et qui as mieux que du génie pour en connaître, puisque tu as grâce d’état pour en juger.

516. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

La vieille reine est touchée de sa grâce. […] grâce ! […] de grâce, ne me jugez pas mal ! […] accorde-moi cette grâce ! […] (Car vous savez qu’une des grâces du talent de MM. 

517. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Briquel, Paul (1877-1922) »

Il y a du silence autour de chaque strophe ; elle y tombe avec langueur, vers par vers, avec grâce et mélancolie.

518. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 469

Les Lecteurs qui ne l’ont point vue, sont donc dispensés d’être aussi indulgens, & on peut lui dire que c’est désirer trop de faveurs à la fois, celle des Grâces & des Muses.

519. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Piédagnel, Alexandre (1831-1903) »

Piédagnel est un poète idyllique de beaucoup de talent ; son Avril est plein de poésie, de jeunesse et de grâce.

520. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vernier, Valery (1828-18..?) »

Valery Vernier donna en 1857 Aline, roman en vers, dont la critique a justement loué la délicatesse et la grâce attendrie.

521. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Je ne suis pas un si fervent adorateur de Théocrite que l’était Huet, qui nous apprend lui-même que, dans sa jeunesse, chaque année au printemps, il relisait le poëte de Sicile ; j’ai pourtant fait plus d’une fois le charmant pèlerinage, et chaque fois, après avoir admiré la vivacité spirituelle et ingénue des personnages, la grâce piquante et naïve du dialogue, la vérité des peintures, je me suis préoccupé de la construction du vers, de ces ressorts cachés que le poëte met en jeu pour produire plusieurs de ses effets. » Le résultat de ces observations multipliées et patientes, c’est que le dactyle peut s’appeler l’âme de la poésie bucolique , et que, sans parler du cinquième pied où il est de rigueur, les deux autres places qu’il affectionne dans le vers pastoral sont le troisième pied et le quatrième, avec cette circonstance que le dactyle du quatrième pied termine ordinairement un mot, comme pour être plus saillant et pour mieux détacher sa cadence. […] Grâce à ce rôle nouveau qu’une semblable interprétation créait à Virgile, et que la vague tradition favorisa, on comprend mieux comment le divin et pieux poëte (le poëte pourtant de Corydon et de Didon) a pu être pris sous le patronage de deux religions si différentes et si contraires, comment le Christianisme du moyen-âge s’est accoutumé peu à peu à l’accepter pour magicien et pour devin, et comment Dante, le poëte théologien, n’hésitera point à se le choisir pour guide dans les sphères de la foi chrétienne.

522. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

« Que ferais-tu, Monaldeschi, si j’étais à tes pieds, demandant grâce et pitié ? […] — C’en est donc fait, ni grâce ni pitié, rien ! 

/ 2293