Il est très rare en France de rencontrer, poussé à ce degré, le genre de passion et de mal sacré dont Mlle de Lespinasse fut la victime.
Après le premier sentiment d’intérêt et d’admiration pour cette jeune, simple et généreuse victime, on sent le besoin, afin même de mieux l’admirer, de se l’expliquer tout entière, de se rendre parfaitement compte et de sa sincérité et des mobiles qui la faisaient agir, du genre de foi qu’elle y attachait ; et la pensée va encore au-delà, elle va jusqu’à s’enquérir de ce qu’il pouvait y avoir de réel dans le fond de son inspiration même.
On arrive ainsi, par une série non interrompue de récits mémorables, jusqu’aux époques de Louis XIII et de Louis XIV, si riches en ce genre de productions et de témoignages.
Aujourd’hui donc, nous sommes dans un temps propice, ce semble, pour relire ces Mémoires et en tirer quelques leçons, si jamais les leçons de ce genre peuvent servir.
Je connais trois réfutations de ce genre : celle de M. de Tracy, car, malgré le titre, c’est une réfutation logique et une rectification plutôt qu’un Commentaire ; celle du fermier général Dupin, qui n’est pas à mépriser15 ; et enfin j’ai vu une autre réfutation manuscrite remarquable par le cardinal de Boisgelin, ancien archevêque d’Aix.
Les deux parties des Mémoires qu’on possède sont, d’ailleurs, bien suffisantes pour nous donner tout l’homme, et pour faire une des lectures les plus originales et les plus fructueuses qui se puissent procurer dans ce genre familier et tout moderne.
On était au fort des querelles entre le Parlement et la Cour : trente ans plus tard, des différends du même genre conduisaient à la Révolution de 89.
On a souvent cité56 des passages de lettres de Frédéric qui se rapportent à ce point délicat : on voit qu’il hésitait à contracter une obligation de ce genre envers l’impératrice : la nécessité toutefois le força de passer sur toutes les considérations.
La différence est que l’un ne peint qu’une sorte de personnages, n’éprouve de sympathie artistique que pour un côté de l’âme humaine, et un genre de catastrophes, tandis que l’autre de sa vaste et souple cervelle embrasse le monde en tous ses aspects, réfléchit, affectionne et reproduit toutes les âmes, respecte leur complexité et donne d’une société à une époque, une image qui lui équivaut.
… Vous faites des coups d’État a la Richelieu, et vous voulez, comme lui, vous montrer évêque par des pièces qui, en ce genre, seraient enviées des maîtres… C’est un trait, que la manière dont vous parlez à votre troupeau de votre absence ; mais, il faut vous le dire, vous savez trop, à la fin, et vous ajoutez à la brutalité de l’étonnement !
Sardanapale d’un nouveau genre, couronné des roses des succès d’un jour, le malheureux brûla son génie tout entier sur le bûcher du monde, fait, comme l’autre, de bûches entassées, ces sots que son esprit savait animer tous les soirs !
Voici les paroles que nous trouvons dans l’introduction dont Saint-Chéron a fait précéder sa traduction de l’Histoire d’Innocent III : « Recevons le beau tableau historique de Hurter comme un témoignage du bien immense qu’un souverain pontife a pu accomplir dans un siècle reculé, mais encore du bien que l’institution, reconnue comme nécessaire aux intérêts les plus élevés du genre humain, pourra faire dans les siècles à venir où il se rencontrera un Grégoire, un Innocent, au milieu des hommes ramenés par une pénible et douloureuse expérience, aux vrais principes sociaux. » Comme on le voit, s’il n’est guère possible d’être plus lourd, il n’est guère possible d’être plus clair.
Dans les expériences de ce genre, le rayon de lumière fait toujours le double trajet d’aller et de retour entre le point O et un autre point, A ou B, de la Terre, comme dans l’expérience Michelson-Morley.
Les habitudes de l’homme intérieur, ayant formé le philosophe, formèrent sa philosophie ; son système du monde fut produit par l’état de son âme ; sans le savoir ni le vouloir, il construisit les choses d’après un besoin personnel, Ce genre d’illusion est presque inévitable ; nous ressemblons à ces insectes qui, selon la diversité de la nourriture, filent des cocons de diverses couleurs.
Une série un peu caricaturale de sourimonos, dans le genre des Otsouyé : cette imagerie industrielle d’Épinal du Japon se fabriquant à Otsou près de Kiôto. […] Chialiva : Un sourimono unique, le plus grand sourimono qu’on connaisse (L. 100) et qui représente un pont dans le genre du grand pont de la Soumida d’Outamaro et où, dans un personnage de profil, au petit bonnet noir, à la robe bleuâtre, on croit reconnaître Hokousaï. […] Au fond, Hanshiti est d’origine noble, mais descendu à l’état de rônin en sa détresse ; seulement, s’il retrouve un sabre dont il était le détenteur, il redeviendra noble, et la seconde partie du roman se passe à la recherche de ce sabre, au milieu de toutes sortes d’aventures dans le genre de celle-ci : dans une attaque de malfaiteurs, la jeune fille a perdu une de ses chaussures en bois, un malfaiteur la lui rapporte et, enflammé par sa beauté, veut la violenter : — elle le tue. […] Mais je ne veux décrire dans ce volume que deux compositions, deux compositions d’un fantastique macabre dépassant tout ce que l’Europe a imaginé en ce genre, et méritant bien à Hokousaï l’appellation de maître dessinateur des fantômes. […] Il n’y a guère qu’un tourneur de meules avec lesquelles on blanchit le riz ; un broyeur de thé en poudre, pour le genre de cérémonie dite Tcha-noyu, et se divisant en Koïtcha et Mattcha ; un faiseur de macaronis de sarrasin, représenté à côté des figures comiques de deux avaleurs de macaroni, tout à la joie gloutonne de leur occupation.
Sans consulter les nations voisines, n’a-t-elle pas sous les yeux des modèles de tout genre ? […] Florence a le malheur de réunir et de résumer en elle-même tous les genres de supériorité. […] Les œuvres qu’il a baptisées de ce nom forment un genre à part, dont la poétique française ne s’est jamais occupée. […] L’histoire est un genre trop sévère pour se prêter à toutes ces distractions. […] Quand il raconte, et il raconte rarement, il cherche, il obtient des effets qui n’appartiennent pas au genre historique.
Il avait pourtant furieusement écrit, et dans tous les genres. […] C’est une comédie héroïque, une tragi-comédie ; genre charmant que Rotrou sema, en son insouciance, de grâce et de verve. Ce genre, le génie de Corneille l’a modifié. […] Stendhal a écrit sur Manzoni et son Ode à Napoléon avec cette absurdité désinvolte qui nous séduit tant : « … Depuis bien des années, dit-il, rien d’aussi beau n’a été écrit dans ce genre. […] Mais l’autre secoua la tête : — Ce serait, fit-il, un autre genre de beauté.
Mais ici, c’est une limite d’un genre particulier. […] Je dis « presque autant », car, malgré tout, et Dieu merci, il ne bâillonne pas constamment sa virulence ; certain repas de noce du Jardinier de la Pompadour et le genre de plaisanteries qui s’y échangent font plutôt songer aux tableaux de Brouwer qu’à ceux de Lancret. […] Dans un genre différent, et sans omettre ni l’ironiste Charles Morisseaux, ni les nombreux romans, plus que parisiens, dus à l’observation un peu caustique d’Henry Kistemaeckers, ni les contes de Sylvain Bonmariage, notons encore la verve malicieuse et plaisante de Léopold Courouble qui, à en croire Eugène Gilbert, découvrit « le frisson de l’humour belge ». […] De beaux talents se sont affirmés mais dans des genres trop contradictoires pour que nous puissions fixer le caractère général du théâtre belge. […] ne croyez pas l’auteur de Le Bonheur Mesdames, de La Bonne Intention, de Chérubin, complètement inapte à émouvoir… Il prouve dans Le feu du voisin une jolie sensibilité, et, plus récemment, Le Cœur dispose semble marquer une évolution vers un genre peut-être moins superficiel.
Un des chefs-d’œuvre du genre reste certainement celui que le regretté René Bazin a consacré au Père de Foucauld. […] Cette action, le livre du Père Lebreton nous en montre les étapes, et cela, d’après des papiers qui n’étaient pas destinés à la publication et qui cependant n’ont rien d’un journal intime : genre dont le « narcissisme » est trop souvent une imposture involontaire. […] Son livre ne rentre en effet dans aucun des genres entre lesquels se rangent d’habitude les mémoires. […] Il y a lieu de mentionner, dans un autre ordre d’idées moins solennel, d’autres visites de sociétés de tous genres, littéraires, artistiques, savantes, aussi nombreuses cette année qu’à l’habitude. […] L’ouvrage de ce genre le plus important est l’Iconographie historique de l’Algérie, par M.
Auparavant ses conclusions allaient à n’admettre nul goût et nui génie, ni presque ressources d’aucun genre, et il y avait des moments ou l’on se sentait avec lui à la fin des temps et comme au bout du monde : il se relève à partir d’une certaine heure, et s’aperçoit qu’un souffle nouveau passe dans l’air, et pour ainsi dire que la brise fraîchit ; il la signale des premiers et la salue.
Au milieu de la rigueur nécessaire, il s’y montre assez humain, bon politique, observateur éclairé et curieux des cerveaux en délire, nullement présomptueux : « Quand on a, dit-il, à ramener un peuple qui a la tête renversée, on ne peut répondre de rien que tout ne soit consommé. » Témoin des phénomènes physiologiques les plus bizarres, des tremblements convulsifs des prophètes et prophétesses, il est un de ceux dont la science invoquera un jour le témoignage : J’ai vu dans ce genre des choses que je n’aurais jamais crues si elles ne s’étaient passées sous mes yeux : une ville entière, dont toutes les femmes et les filles, sans exception, paraissaient possédées du diable.
Poirson n’a point été entamé par les innovations de plus d’un genre qui se sont succédé sous nos yeux ; tant de brillants météores qui ont traversé l’horizon historique ne l’ont pas ébloui ; il est resté fidèle à la méthode essentiellement raisonnable, philosophique, à celle de Robertson.
Le récit qu’il fait de la campagne de Russie où il eut une si belle conduite sous les ordres de Ney à l’arrière-garde de la retraite, commence par un aveu d’une effusion extrême, et qui exprime bien le genre d’intérêt religieux que ces militaires esclaves du devoir et de l’honneur attachent à la consécration des souvenirs : L’un des grands regrets que je puisse éprouver aujourd’hui, écrivait Pelleport dans les dernières années de sa vie, c’est de penser qu’il me faudra peut-être mourir sans avoir pu lire dans Thiers l’histoire de notre immortelle campagne de Russie.
Elle ressemble en cela à la peinture même de son temps, qui est plutôt une peinture de genre que d’histoire, ce qui ne veut pas dire du tout qu’elle soit à mépriser.
. — Genre de talent.
Le genre de monde qu’il fréquentait alors, et qui l’accueillait avec toutes sortes de caresses, entretenait journellement l’espèce d’illusion qu’il se faisait à lui-même sur ses croyances ; mais le fond de sa doctrine politique était toujours l’indépendance personnelle, et le philosophisme positif de sa première éducation, quoique recouvert des symboles catholiques, persistait obscurément dessous.
Mme de Pontivy était à peu près la seule en ce genre, et le monde, qui a besoin de personnifier certains rôles, lui garda le sien dont aucune femme, il faut le dire, n’était bien jalouse.
Quoi qu’il en soit, il paraît bien que ce ne fut qu’à Copenhague, où elle alla en quittant Venise, que la jeune ambassadrice fut entièrement éclairée sur le genre de sentiment qu’elle avait inspiré à M. de Stakieff.
Ce règne qu’il avait rêvé pour le genre humain était enseveli avec le Germanicus de la France.
Mais le théâtre et le roman, ce sont de trop grands genres, des ouvrages de temps et de patience : il faudra bien six jours pour faire Olympie.
Je pourrais apporter de nombreux exemples de ce genre de comique.
Je persiste à préférer ses premiers romans, que je trouve plus harmonieux et plus parfaits dans leur genre ; mais quelles combinaisons surprenantes dans les derniers !
L’esprit est le genre qui a sous lui plusieurs especes, le génie, le bon sens, le discernement, la justesse, le talent, le goût.
» Et çà et là, on pouvait lire, à l’adresse de divers, des aménités de ce genre : — « Ce n’est pas à nous de quémander les suffrages de cette kyrielle de normaliens, conservateurs de la bêtise française.
Il y a maint exemple partiel de l’appauvrissement successif d’un genre qui en vient au fétichisme des règles établies, ressasse des formules invariables.
Victorieux depuis qu’il régnait, n’ayant assiégé aucune place qu’il n’eut prise, supérieur en tout genre à ses ennemis réunis, la terreur « de l’Europe pendant six années de suite, enfin son arbitre et son pacificateur, ajoutant à ses états la Franche-Comté, Dunkerque et la moitié de la Flandre ; et ce qu’il devait compter pour le plus grand de ses avantages, roi d’une nation alors heureuse et alors le modèle des autres nations. » Les armées qui avaient conquis les pays dont sa longanimité rendait la plus grande partie par la paix de Nimègue, étaient florissantes, pleines de gloire et de confiance.
Mais Bettina vivait loin de lui ; elle lui écrivait des lettres pleines de vie, brillantes de sensations, de couleurs, de sons et d’arabesques de tout genre, qui l’intéressaient et le rajeunissaient agréablement.
Toujours chez Camille le même genre de plaisanterie qui frise la guillotine ; toujours ce même geste de singe malin et cruel qui se plaît à montrer de loin le tranchant de la hache !
On s’explique déjà quel est ce genre d’esprit vif, badin, curieux, étourdi, plein de grâce, et se faisant beaucoup pardonner quand on rapproche une fois et qu’on le connaît.
Il est rare de voir un enfant si sensible à ce genre d’agrément.
Pour moi, cette vie désordonnée et affichée de la mère de Mme de Lambert me dénote un autre genre d’influence qui s’est vue souvent en pareil cas, et qui peut s’appeler l’influence par les contraires.
Ce genre de défaut va nous être plus apparent encore et plus sensible chez Bonneval : il ne lui a manqué qu’un grain de moins dans la tête pour être un personnage historique et non romanesque.
En ces années finales de la Restauration, il y avait un effort dans l’ordre de l’esprit, un essor marqué qui s’essayait en bien des genres.
J’ai pensé souvent, en lisant Cosnac, à cette classe de gens actifs, appelés M. de Sémonville et autres, et toujours il m’a semblé que, même en ce genre qui n’est pas le premier et le plus relevé, la médaille était mieux frappée et d’un coin plus neuf sous Louis XIV que de nos jours.
Il s’élève alors, dans le monde asservi et rempli de silence, un historien nouveau et prodigieux qui fait de l’Histoire, non plus la tradition des fables de son temps, non plus la tribune d’une patrie, mais la déposition de l’humanité, la conscience même du genre humain.
Oui, pendant mon ministère, un fabricant a été poursuivi pour l’exposition d’un objet de ce genre.