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1920. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

Louis XVI est représenté tel qu’il fut et sans son auréole de roi-martyr, faible, inerte, disgracieux, maussade : sa bonté même n’était qu’une forme de sa faiblesse.

1921. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Début d’un article sur l’histoire de César »

Et cela, jusqu’à un certain point, est vrai : car, même avec tous ces défauts, avec toutes ces lacunes et ces creux qui se révèlent dans leurs pensées habituelles et dans la forme de leur caractère, la société ébranlée est encore trop heureuse de les avoir rencontrés un jour et de s’être ralliée à deux ou trois des qualités souveraines qui sont en eux : elle doit désirer de les conserver le plus longtemps possible, et tant qu’il porte et s’appuie sur leurs épaules même inégales, il semble que l’État dans son penchant ait encore trouvé son meilleur soutien.

1922. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « LES FLEURS, APOLOGUE » pp. 534-537

Je ne vois rien dans ce qui forme l’écorce ou la tige ou les racines, — les viles racines, s’il est permis de les nommer, — je ne vois rien dans cette enveloppe de nous-mêmes qui soit en rapport avec le parfum : c’est chose à part, légère, sacrée, et quels effets ne produit-il pas ?

1923. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — I »

Ce principe de conduite, si constant chez madame de Genlis, quoique se produisant sous des formes si variables, suivant la diversité des temps, dévoile suffisamment, ce me semble, son intention récente.

1924. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Morvonnais est abondante, cordiale, salubre pour ainsi dire, pleine d’images heureuses et particulières de la nature, féconde en effusions mystiques : le fond a beaucoup de richesse et de fertilité ; la forme en est souvent indéterminée et quelque peu inculte.

1925. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Béranger, Pierre-Jean de (1780-1857) »

Goethe Comme il tourne et façonne un sujet dans son esprit, avant de lui donner la forme définitive !

1926. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Ghil, René (1862-1925) »

Le rêve scientifique domine cette œuvre, où l’auteur, dans son écriture, veut synthétiser les différentes formes d’art : littéraire, musicale, picturale et plastique.

1927. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rimbaud, Arthur (1854-1891) »

Paterne Berrichon Dans Charleville, un ou deux mois après son retour, il concevra et rimera ce Bateau ivre, visionnaire déjà et prophétique totalement ; chef-d’œuvre orageux, terrible aussi et doux et tout, qui forme comme le symbole de la vie même du poète.

1928. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé aux funérailles de M. Stanislas Guyard, Professeur au Collège de France »

Les questions délicates relatives au khalifat de Bagdad, l’histoire des Ismaéliens et des sectes incrédules au sein de l’islam, la métrique arabe, où tant de choses nous surprennent, les formes bizarres de ce qu’on appelle les pluriels brisés, chapitre si curieux de la théorie comparée des langues sémitiques, furent pour notre savant collègue l’objet de travaux approfondis, toujours fondés sur l’étude directe des sources.

1929. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Boisrobert, qui veillait aux intérêts du cardinal dont il était secrétaire, eut l’adresse de se faire admettre à quelques séances de cette société ; il proposa au cardinal de lui donner une forme légale, de l’augmenter, et de s’en établir le protecteur.

1930. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Préface »

Quant aux noms des héros et des personnages historiques qui ne diffèrent, le plus souvent, de l’orthographe hellénique, que par la forme des lettres ou par le son de la désinence, j’ai maintenu leurs équivalents vulgarisés par l’usage.

1931. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

D’ailleurs ce mépris de la caricature me froisse partout où je le rencontre, car la caricature a autant de droit à l’admiration que tout autre forme d’art. » Telles sont ces notes et cette conversation.

1932. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Doyen  » pp. 153-155

Une Jeune personne occupée à lire une brochure avec un chien sur ses genoux ; l’Harmonie sous la forme d’une Venus ailée qui joue de la harpe et l’Espérance qui nourrit l’Amour.

1933. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Toute cette partie de la scène composée avec chaleur, se passe au-devant du tombeau qui forme une belle et grande masse.

1934. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 28, du temps où les poëmes et les tableaux sont apprétiez à leur juste valeur » pp. 389-394

Il se forme encore de nouveaux maîtres dans les arts qui jugent sans intérêt et avec équité des ouvrages calomniez.

1935. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Eugène Chapus »

Les livres que voici (livres de high life, s’il en fut jamais), quoique à l’adresse, par leur sujet et par le titre, d’un public d’élite et de choix, étendront, nous n’en doutons pas, une renommée qui avait commencé déjà, mais comme le jour commence, — en n’atteignant que les points les plus élevés de l’horizon, Jusqu’ici connu seulement des hommes de pensée et d’art, qui savaient ce qu’il en cachait et ce qu’il en faisait voir sous les formes gracieuses de l’homme du monde, Eugène Chapus ne s’était pas révélé au public véritable, à ce public qui, comme le Dauphin de la fable, porte parfois bien des singes sur son dos en croyant porter des hommes, mais qui est, en définitive, le soutien et le véhicule des talents sincères.

1936. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

Nous avons vu l’origine des éloges chez presque toutes les nations ; je voudrais maintenant suivre leurs différentes formes chez tous les peuples qui ont cultivé les arts.

1937. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IV. De la morale poétique, et de l’origine des vertus vulgaires qui résultèrent de l’institution de la religion et des mariages » pp. 168-173

Incapables d’atteindre encore une telle idée par le raisonnement, ils la conçurent par un sentiment faux dans la matière, mais vrai dans la forme.

1938. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

je n’y ai d’autre mérite que d’avoir deviné ce peuple. » Et brusquant les répliques qui n’étaient que pour la forme : « Oui, oui ! […] Il expose nettement, sans prétendre tout justifier, comment est sorti le cri de guerre de la philosophie du XVIIIe siècle contre ce qui était réellement haïssable sous la forme tout oppressive où on l’avait devant soi et au-dessus de soi. […] Sismondi appartient à la classe des historiens moraux ; il est trop porté à expliquer toutes choses, même celles d’un âge très-éloigné et d’une forme sociale toute différente, par les contrastes et les vicissitudes de liberté et de despotisme, de vertu et de corruption, qu’il entend au sens moderne.

1939. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Après le xviiie siècle, qui est en général sec, analytique, incolore ; après Jean-Jacques, qui fait une glorieuse exception, mais qui manque souvent d’un certain velouté et d’épanouissement ; après Bernardin de Saint-Pierre, qui a bien de la mollesse, mais de la monotonie dans la couleur, M. de Chateaubriand est venu, remontant à la phrase sévère, à la forme cadencée du pur Louis XIV, et y versant les richesses d’un monde nouveau, les études du monde antique. […] Mais bientôt, derrière ce Génie du Christianisme, ces Martyrs, cette Monarchie selon la Charte, tous ces palais, disons-nous, qui meublent l’intervalle, bientôt s’élèvera un autre monument de forme imprévue qui les enceindra : M. de Chateaubriand s’entend à la grande architecture. […] un fantôme responsable, un nuage officieux, comme il s’en forme, dans les tendres moments, aux pieds des déesses.

1940. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Buffon ne manquait pas de foi en lui-même et en ses idées, mais il ne les prodiguait pas ; il les élaborait à part, et ne les émettait que par intervalles, sous une forme pompeuse dont la magnificence était à ses yeux le mérite triomphant. […] Diderot est revenu fréquemment sur cette idée, et l’a présentée sous les formes bienveillantes du scepticisme le moins arrogant. […] Il n’en fut pas ainsi de Diderot, qui, n’ayant pas cette tournure d’esprit critique, et ne pouvant prendre sur lui de s’isoler comme Buffon et Rousseau, demeura presque toute sa vie dans une position fausse, dans une distraction permanente, et dispersa ses immenses facultés sous toutes les formes et par tous les pores.

1941. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

On pencherait plutôt pour cette supposition moindre, en voyant la forme de l’édition dans laquelle parurent d’abord les Caractères, et combien Théophraste y occupe une grande place. […] Il était bientôt temps que le siècle finît : la pensée de dire autrement, de varier et de rajeunir la forme, a pu naître dans un grand esprit ; elle deviendra bientôt chez d’autres un tourment plein de saillies et d’étincelles. […] Sous tant de formes gentilles, sémillantes ou solennelles, allez au fond : la nécessité de remplir des feuilles d’impression, de pousser à la colonne ou au volume sans faire semblant, est là.

1942. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

S’il en était des lois comme des ouvrages d’esprit au temps de Boileau, celle-ci devrait être bien parfaite, car ce n’est pas vingt fois, c’est trente fois, c’est cent que les faiseurs ont remis sur le métier leur ouvrage ; et pourtant la loi n’est pas devenue pour cela meilleure quant au fond ; et, en ce qui est de la forme, le bienveillant rapport que vous avez entendu n’a pu lui-même dissimuler qu’elle laisse à désirer pour la bonne rédaction. […] Avec les écrivains, on n’aura jamais à se repentir d’avoir pratiqué la justice, surtout sous la forme de l’humanité. […] Littérateur avant tout, laissez-moi, pour abréger et sans plus tarder, en venir à cet article 11 qui s’est introduit comme in extremis dans la loi et qui, dans sa forme absolue, a paru porter particulièrement atteinte au libre exercice de la critique et de la littérature : « Toute publication dans un écrit périodique relative à un fait de la vie privée constitue une contravention punie d’une amende de 500 fr.

1943. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Le mariage, sous une forme ou sous une autre, selon les lieux ou les temps, ce n’est plus l’instinct de l’amour seulement, c’est le devoir réciproque, spiritualisme qui d’un attrait fait un lien. […] Les formes de ce gouvernement sont aussi diverses que les âges des peuples, les lieux, les temps, les caractères de ces groupes humains formés en nations. […] Ministre de cette souveraineté de la nature dont on retrouve le texte syllabe par syllabe dans nos instincts natifs, Confucius institue dans sa législation, et ensuite dans le gouvernement, toutes les lois et toutes les formes politiques qui dérivent de notre nature physique et de notre nature morale ; spiritualisme et loi civile, politique et vertu, temps et éternité, religion et civisme, ne sont pour lui qu’un même mot.

1944. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Il y a, d’ailleurs, de grandes ressemblances entre ces deux hommes, destinés à constituer la langue française dans ses deux formes, la poésie et la prose. […] Nulle autre forme d’ouvrage n’était mieux appropriée à l’époque. […] C’est l’écrivain qu’il met en regard de « cette perfection du bien dire, laquelle consiste plus en la rondeur, en la netteté et en la simplicité du langage, avec quelque ornement, quand la matière l’exige, que non pas en ces sottes et ridicules affectations d’hyperboles extravagantes, de manières recherchées de s’expliquer, qui sont nouvelles parce qu’elles sont sauvages et monstrueuses. » Il y poursuit et y signale avec une sagacité qu’éclaire un vrai savoir, et que la passion rend cruelle, toutes les formes qu’affecte cette éloquence sans sujet, sans chaire, sans tribune, sans barreau.

1945. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Wagner d’avoir donné trop d’importance aux instruments, et d’avoir, comme disait Gréty, mis le piédestal sur la scène et la statue dans l’orchestre ; mais cela a tenu sans doute au caractère de son poëme, qui imprime à l’ouvrage la forme d’un drame lyrique, plutôt que celle d’un opéra. […] Le motif musical qui forme la base de la symphonie est établi sur ces trois syllabes ; un mot de deux syllabes le défigure. […] On a rapproché son écriture musicale à celle de Wagner, par son utilisation du leitmotiv, du chromatisme, et de la forme cyclique.

1946. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Sa vérité prend la forme d’une illusion pour mieux nous pénétrer, et les données les plus abstraites de la philosophie wagnérienne nous sont manifestées avec une puissance de réalisation dont rien n’approche et dont rien n’a jamais pu approcher. […] Il n’y a d’illusion possible ni sur la scène, ni sur le proscénium qui la prolonge, ni dans l’espace occupé par les spectateurs en avant de nous ; l’illusion est produite grâce à la forme convexe du toit de l’orchestre qui présente un développement plus grand que n’offrirait un couvercle plat à trace rectiligne, recouvrant cependant un même espace17. […] Elle a été entendue comme une preuve de mégalomanie avancée et de forfanterie mal placée, comme si Wagner affirmait que sa création surpassait toute forme d’art l’ayant précédé.

1947. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Le collier qui a la forme du serpent fascine et tente comme lui. […] La fièvre obsidionale y prenait souvent, dans les hallucinations du peuple affolé, l’horrible forme d’un dieu famélique, réclamant la chair d’une victime pour sauver la ville. […] L’Oracle leur parlait pendant leur sommeil, sous la forme d’un songe propice ou funeste.

1948. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

Aussitôt sur son joli visage, des convulsions qui le bouleversèrent, déformant toutes les formes, changeant toutes les places, pendant que des contractions terribles tiraillaient ses bras, comme si elles voulaient les retourner, et que sa bouche tordue crachotait une écume sanguinolente. […] Alors la forme de son corps a disparu sous un amoncellement de poussière brune… Puis on a vissé le couvercle. […] * * * M’interrogeant longuement, j’ai la conviction qu’il est mort du travail de la forme, à la peine du style.

1949. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Dans le même livre (les Amours de Psyché), il s’est dépeint lui-même de la façon suivante ; et l’on y trouvera, avec moins de beauté de forme, exactement les mêmes traits : « Acante ne manqua pas, selon sa coutume, de proposer une promenade en quelque lieu hors de la ville, qui fût éloigné, et où peu de gens entrassent. […] Pour être tout à fait sérieux, il y a plusieurs formes de moralité, il y a plusieurs manières d’entendre la moralité, et, par conséquent, il y a plusieurs morales. […] C’est un Benserade, un Benserade supérieur, qui avait plus de beauté de forme, plus de délicatesse de tour, non pas plus d’esprit, car Benserade en est plein, mais enfin un Benserade supérieur, qu’a été La Fontaine amoureux.

1950. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Voilà la fable purement  comment faut-il l’appeler   la fable purement anthropologique, anthropomorphique, c’est-à-dire donnant la forme des animaux aux hommes qui sont en scène. […] Qui t’a dit qu’une forme est plus belle qu’une autre ? […] Les ruches des abeilles étaient aussi bien mesurées il y a mille ans qu’aujourd’hui, et chacune d’elles forme cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière.

1951. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

Elle apprend la corruption, en vantant les formes que cette corruption a revêtues pendant quelques jours ; et comme tout le monde n’a pas le cerveau historique pour résister aux mauvaises influences des historiens de la fantaisie, elle pénètre des siennes les esprits faibles, extérieurs, ignorants, sensibles, c’est-à-dire le plus grand nombre, car tout le monde comprend un trumeau ! […] Capefigue soulève ; ce livre à outrance, écrit, malgré l’abandon de sa forme littéraire, avec une hardiesse d’admiration pour Louis XV et son temps, qui n’est pas de l’indulgence, même plénière, mais une manière de voir et de montrer les choses qui a raison d’être, sans nul doute, et que pour cela importe à la Critique de pénétrer ! […] Oui, nous admirions dans cet esprit méridional, vibrant et sensible, dupe de la couleur et de la surface, amoureux de la forme ; comme un Phocéen, — mais ne la réalisant pas comme un Grec, — cette pérennité d’une idée vraie, cette impersonnalité du point de vue, qui est peut-être toute l’impartialité permise à nos chétifs esprits d’un jour !

1952. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Aux yeux de qui sait reconnaître le fond et la forme d’un livre qui n’est que les variations d’un autre, exécutées avec plus ou moins de talent, l’ouvrage en dernier publié de Michelet a été bien plus inspiré par le souvenir d’un succès que par une idée nouvelle ou une vigoureuse fécondation d’une idée ancienne. […] Mais, pour ne pas parler des formes politiques que nous avons traversées et pour aller d’un trait et par le plus court à la question terrible, que le doux Michelet, l’ancien professeur de rhétorique, appelle le divorce social et qui est la question éternelle, effroyable, béante et menaçante comme une gueule, de ceux qui n’ont pas contre ceux qui ont, les étudiants de 1847 travaillés par Michelet ont-ils essayé de la résoudre ? […] Et quand la Révolution y mit la femme, c’était modestie et galanterie d’un peuple qui avait été galant, mais c’était l’homme, sous cette forme de femme, qui s’y mettait !

1953. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Tout en haut, à la pointe de la pyramide que forme le monde, et dont la base est si large et le sommet si étroit, il y a les rois et les princes. […] Il y avait là des Françaises, des Anglaises, des Américaines du Nord et du Sud, des Italiennes, des Espagnoles, des Allemandes, des Belges, des femmes venues des îles de l’archipel grec et de l’Asie Mineure, et la race se reconnaissait à la forme des traits, à la nuance de la peau, à un peu plus de raideur, ou d’abandon, ou de volonté tranquille dans la tenue, bien que les chaises fussent toutes exactement alignées, les tailles droites, les mains posées à plat ou jointes sur les robes tombant à plis pareils. […] Madame X., si elle avait été peintre, aurait probablement été un grand dessinateur, car elle a un œil merveilleux pour les formes, la ligne, l’harmonie, ses teintes sont généralement fondues, rien de heurté.

1954. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

Les belles formes en tout genre plaisaient à leurs yeux ; mais leur âme n’était point avertie par une scrupuleuse délicatesse des égards qu’on doit observer.

1955. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre III. Du meilleur plan. — Du plan idéal et du plan nécessaire. »

Impérieusement salutaires, elles résultent de la nature des choses et de la forme immuable de l’esprit humain.

1956. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VI. Exordes. — Péroraisons. — Transitions. »

Quand on domine une matière et qu’on lui donne sa forme, on se trouve appliquer ces préceptes dans ce qu’ils ont de juste et d’utile : il n’y a pas lieu de pousser plus loin le scrupule et de se piquer là-dessus d’une exactitude entière et littérale.

1957. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

Tout ce qui fait, à vrai dire, la physionomie individuelle du mot, vient de la place et de l’entourage : c’est là qu’il prend sa forme et sa mesure précises, s’étendant ou se ramassant selon l’espace accordé, grâce à son élasticité naturelle, et fixant dans un emploi unique sa multiple capacité.

1958. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rodenbach, Georges (1855-1898) »

Les lettrés de Rome, au temps des mauvais empereurs, auraient peut-être savouré cette forme délicieuse du suicide.

1959. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 133-139

Rousseau avoit reçu du Ciel cette heureuse influence qui forme les vrais Poëtes.

1960. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

La peinture n’est-elle pas plutôt un art matérialiste, vivifiant la forme par la couleur, incapable de vivifier par les intentions du dessin, le par dedans, le moral, le spirituel de la créature ?

1961. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

Sous cette forme supposée, la langue française aurait eu un caractère très original, très pur, et peut-être faut-il regretter la longue tutelle qu’elle a subie au cours des siècles.

1962. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Lettre a monseigneur le duc de**. » pp. -

C’est ainsi que certains critiques ont surchargé la forme de leurs ouvrages sans augmenter la valeur du fonds.

1963. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Carle Vanloo » pp. 183-186

On sait bien que les contours sont doux dans les femmes, qu’on y discerne à peine les muscles, et que toutes leurs formes s’arrondissent ; mais elles ne sont pas rondes et sans inégalité.

1964. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

La forme bizarre du tableau peut avoir forcé la composition, ou bien le peintre a été fort sage de cacher des figures qu’il n’était plus en état de peindre.

1965. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vernet » pp. 227-230

Une mère pleure sur son enfant noyé ; cependant le vent applique ses vêtements contre son corps, et vous en fait discerner les formes ; des marchandises se balancent sur les eaux, et des passagers sont entraînés au fond des gouffres.

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