» Le vote des femmes a été jusqu’à ce jour dans notre pays l’objet de critiques dont ses partisans n’avaient pu triompher. A l’issue d’une guerre où tous les enfants de la France furent plus beaux que dans aucun siècle, la patrie doit un hommage aux femmes et aux mères des héros, l’enthousiasme glorieux de nos combattants est fait pour une grande part du courage et de l’abnégation des Françaises, et celles-ci, quand la funeste nouvelle tombe dans leurs foyers, sont dignes de recueillir (pour la défense de leur famille et de la patrie) le bulletin de vote du soldat dont l’âme était pareille à la leur.
La Pluralité des Mondes, Guliver, Micromégas, en sont une preuve certaine ; mais nous ne savons pas en quoi Moliere lui a de pareilles obligations, à moins qu’on ne prétende parler d’une scene des Femmes savantes, qui paroît être une imitation d’une scene du Pédant joué.
LAMBERT, [Anne-Thérese de Marguenat de Courcelles, Marquise de] né en 1647, mort à Paris en 1733 ; une des Femmes qui a fait le plus d’honneur, par son esprit & ses connoissances, à la Cour de Madame la Duchesse du Maine.
Malgré cela, bien des Femmes d’une certaine dévotion y sont encore attachées, par la raison qu’elles peuvent dire, avec encore plus de vérité que les Hommes, Nitimur in vetitum, cupimusque negata.
Et cette figure mesquine de femme derrière la porte, c’est une servante que vous ne me ferez jamais prendre pour une Sara.
« Je ne trouve, disait-il, que deux belles choses au monde, les femmes et les roses, et deux bons morceaux, les femmes et les melons. » C’est là un de ses moindres mots, et l’on ne saurait citer les meilleures de ses gaillardises. […] « Mon mariage a été, disait-il, une licence poétique. » Il aima sa femme, vécut avec elle en parfaite union, et en eut trois enfants auxquels il survécut, deux fils et une fille. […] Malherbe, que la mort de son patron avait surpris pendant un voyage en Normandie, s’y oublia et y passa neuf ans (1586-1595), seul à partir de 1593 : sa femme, qu’il avait d’abord fait venir auprès de lui, retourna alors en Provence ; il n’y revint que deux ans après elle. […] Malherbe ne se distinguait ni par la sentimentalité, ni même par la sensibilité auprès des femmes. […] Je suis vieux, et par conséquent contemptiple aux Muses, qui sont femmes ; mais, en son nom, je crois que je ne leur demanderai rien qu’elles ne m’accordent.
. — La Femme inquiète (1897). — Une Nouvelle Douleur (1899).
Mais laisse-moi du moins regarder dans ton âme, Comme un enfant plaintif se penche vers les eaux ; Toi, si plein, front pâli sous des baisers de femme, Moi, si jeune, enviant ta blessure et tes maux.
Je voudrais citer quelques-unes des pièces de cet artiste étrange : Paysage lorrain, Automne, Vieux coin, Novembre, la Grosse Femme ; faute de place, je me borne à transcrire ce très rajeunissant et très bizarre triolet qui ferme le livre : Salamalec de gai sonneur Onc ne sera sonnet d’alarme !
Des femmes gémissent de volupté sous les étreintes des soldats.
Comme une femme qui met ses diamants dans ses cheveux, j’ai toujours mis le nom d’un de mes amis à la tête de chaque volume des Œuvres et des Hommes.
L’amour de l’homme pour la femme, sans aller plus loin, c’est l’amour de l’inconnu. Et aussi l’amour de l’homme de haute stature pour la femme de petite taille, c’est l’amour de l’inconnu, l’amour de ce que l’on ne connaît pas, parce qu’on ne le trouve pas en soi ; l’amour de l’homme brun pour la femme blonde, de l’homme autoritaire pour la femme faible, de l’homme faible pour la femme volontaire, de l’homme timide et gauche pour la coquette, c’est une curiosité de l’inexploré, du nouveau, du dehors, de ce qu’on ne trouve pas dans sa maison, de ce à quoi l’on n’est pas habitué. […] Homme d’intérieur qui a épousé une femme mondaine. […] Tu me méprises, parce que j’aime les femmes, le luxe et la gloire, et je ne disconviens pas que j’aime assez vivement tout cela. […] Il s’étend aux relations de mari à femme et de femme à époux.
« Faire une composition toute de figures, disait-il, est chose aussi ridicule et aussi absurde que si une femme se fardait non seulement le visage, mais le nez et les oreilles. […] Scarron souffrait que les courtisans de sa femme, depuis madame de Maintenon, portassent chez lui de quoi faire bonne chère. Colletet, « homme de peu de sens, dit le même Tallemant, mais qui aime fort à chopiner », renchérissait sur Scarron, et menait sa femme dîner et coucher en ville. […] On lui donnait à rire, dans les Femmes savantes, de ce qu‘il avait peut-être goûté chez les Précieuses. […] Il lui parle de sa satire contre les femmes, « ouvrage, dit-il, qui me tue par la multitude des transitions. » 129.
François Coppée Chez le vrai poète, on trouve, harmonieusement fondues, l’imagination de l’homme, la sensibilité de la femme et la candeur de l’enfant.
Quoiqu’il regne dans ce Roman un ton de métaphysique contre nature, sur-tout dans une femme, & très-nuisible à l’intérêt ; quoiqu’on y trouve quelques expressions alambiquées ; quoique le dénouement en soit totalement manqué, on ne peut cependant se refuser, en le lisant, au charme séducteur qui en rend la lecture agréable & en fait oublier les defauts.
Ensuite il a dit : je veux boire, manger, dormir, avoir d’excellens vins, des vêtemens de luxe, de jolies femmes ; je méprise la considération publique… mais, Monsieur Bachelier, le sentiment de l’immortalité ?
Louvois sentait en La Fare non seulement un rival auprès d’une femme aimée, mais aussi et surtout un esprit indépendant, jugeur et qui ne pliait pas. Aussi, lorsqu’on 1677 M. de Luxembourg demanda que La Fare fût fait brigadier, et comme celui-ci représentait à Louvois que de plus jeunes que lui au service étaient déjà maréchaux de camp, Louvois répondit : « Vous avez raison, mais cela ne vous servira de rien. » Cette réponse brutale et sincère du ministre alors tout-puissant, qui me haïssait depuis longtemps, nous dit La Fare, et à qui je n’avais jamais voulu faire ma cour, jointe au méchant état de mes affaires, à ma paresse et à l’amour que j’avais pour une femme qui le méritait, tout cela me fit prendre le parti de me défaire de ma charge de sous-lieutenant des gendarmes de Monseigneur le Dauphin, que j’avais presque toujours commandés depuis la création de ma compagnie, et, je puis dire, avec honneur. […] Louis XIV, même dans sa jeunesse et dans son train de galanterie, prétend-il établir un peu de décorum à la Cour, de la réserve dans les rapports extérieurs des hommes et des femmes, La Fare ne voit en lui qu’un roi d’une humeur naturellement pédante et austère, qui, en nuisant à l’ancienne galanterie, en viendra à ruiner la politesse et à introduire par contrecoup l’indécence.
Casaubon, né à Genève de parents français réfugiés, y professait le grec depuis l’âge de vingt-trois ans ; il était gendre de Henri Estienne, et sa femme, la plus féconde des mères, lui donnait chaque année un enfant ; il y avait quatorze ans déjà qu’il enseignait, et il s’était fait connaître au dehors par des ouvrages de première qualité en leur genre, notamment par ses travaux sur Strabon, sur Théophraste, lorsque le président de Thou eut l’idée, sur sa réputation, et l’estimant le premier des critiques, de l’attirer en France et de le rendre à sa patrie : après les ravages des guerres civiles, les études y étaient comme détruites, et l’on avait bien besoin d’un tel restaurateur des belles-lettres. […] Sa femme cependant accouche toujours, et comme pour remplacer Jean, cet aîné que le père n’a pas pour cela cessé d’aimer, elle lui donne un petit Jacques, qu’on nomme ainsi parce que le roi veut bien faire aux parents l’honneur de le tenir au baptême. Mme Casaubon ou, comme on disait alors pour les femmes de la bourgeoisie, Mlle Casaubon, d’une santé délicate (on le serait à moins), au milieu de ces fatigues et des voyages qu’elle entreprend pour les affaires de la famille, avait peine à s’acclimater en Angleterre.
Il n’était pas des plus retenus sur l’article des femmes ; ce libertin de Brantôme, qui prétend savoir ces sortes de choses sur le bout du doigt et par le menu, nous en a touché un mot ; mais c’est de trop de manger surtout qui lui était nuisible33, Charles-Quint était d’une voracité vraiment extraordinaire et phénoménale ; et comme l’a spirituellement remarqué M. […] Les obsèques de ses parents et de sa femme étant achevées, il dit au père Fray Juan Regia : “Je désirerais aussi faire faire mes propres obsèques, et les voir, et y assister vivant : que vous en semble ?” […] Charles-Quint avait eu en 1545, d’une jeune et belle fille de Ratisbonne, un fils naturel, celui qui devint si célèbre sous le nom de Don Juan ; il l’avait ôté de bonne heure à sa mère et l’avait fait adopter en dernier lieu par la femme de son majordome Quivada.
» La femme voilée n’était autre que la belle Tehmimeh, la fille unique du roi de Sémengan, et elle confessa ingénument au héros son désir. […] Elle lui répète quelques-uns de ces discours qui ont égaré sa raison : « Tels sont les récits qu’on m’a faits, lui dit-elle, et je me suis souvent mordu la lèvre à cause de toi. » Il y a une belle parole du Sage : « Ne parle pas d’hommes devant les femmes, car le cœur de la femme est la demeure du malin, et ces discours font naître en elles des ruses. » Bref, la belle Tehmimeh s’offre ici au héros, sans trop de ruses pourtant et sans détour, ne souhaitant rien tant que d’avoir un fils d’un homme tel que Roustem.
On ne voit pas qu’il ait été occupé des femmes dans les années où il écrit, et le peu qu’il en dit nous montre un homme revenu : « Les femmes ne peuvent comprendre, dit-il, qu’il y ait des hommes désintéressés à leur égard. » Il semble que, brisé avant l’âge par les maladies, il se soit retranché sur ce point jusqu’aux regrets stériles : « Ceux qui ne sont plus en état de plaire aux femmes et qui le savent, s’en corrigent. » Sans être insensible aux lumières de son temps et sans y fermer les yeux, il était loin de s’en exagérer l’importance, et il se préoccupait du perfectionnement moral intérieur, bien plus que de cette perfectibilité générale à laquelle il est si commode de croire et de s’abandonner.
Beauté des femmes || leur faiblesse || et ces mains pâles (Verlaine) Ce vers admirable n’a, à la sixième syllabe, aucun accent ni fort ni moyen ; il n’a même que onze syllabes. Le vers de Victor Hugo, qui lui a servi de patron, a bien ses douze syllabes et, en dehors des deux césures après quatre et neuf, un accent très léger, mais que la diction peut fortifier, sur la syllabe traditionnelle : Chair de la femme || argile | idéale || ô merveille. […] Les femmes, les songeurs, les sages, les amants.
J’excepte le Roman de toutes les femmes, dont je reparlerai. […] Bien des gens n’apercevront pas, derrière cette insouciance des dehors, la dignité intérieure ; bien des gens ne sauront pas voir, dans les mystificateurs du café Momus, cette vivacité et cet imprévu de l’esprit qui feront plus tard l’originalité de l’œuvre de l’artiste. — Le chef de bureau décoré qui économise sur les robes de sa femme et l’éducation de ses enfants pour entretenir discrètement une drôlesse à un petit théâtre, le magistrat cravaté de blanc qui vit en concubinage réglé avec sa cuisinière, crieront au scandale ! […] Il nous est revenu, rapportant, en manière de Souvenir de voyage, le Roman de toutes les femmes.
Incertaine encore dans sa forme, souple comme certaines femmes, plus parce qu’elle était mince que parce qu’elle était nerveuse, tremblante sur son vers comme l’épi sur sa tige, la poésie de Brizeux était faible autant d’inspiration que de structure. […] À l’amant délaissé de Marie, il restait ce qui vaut mieux à aimer qu’une femme ; — son pays. […] Wordsworth qui, moins local que Brizeux, a peint comme lui des paysans, des colporteurs, des charretiers, des mendiants, des fileuses, des femmes qui vont au lavoir, tous ces êtres de réalité naturelle, pittoresque et charmante, plus près que nous de la poésie des choses, Wordsworth a des manières de les regarder très-nouvelles, et nous nous permettrons de dire : très-inventées, car on invente pour arriver au vrai.
C’est dans l’église de leur village qu’en esprit ils assistent à la messe avec leur femme. […] Sergent d’abord, puis lieutenant, puis capitaine, il écrit à sa femme : « C’est une responsabilité, tu sais, ma compagnie : prie beaucoup pour que ton pauvre mari soit à la hauteur de la tâche et du rôle qu’il aura à remplir ; j’ai le frisson en pensant que de moi peut dépendre la vie de plusieurs. […] Il prépare les siens au deuil : « Prie le bon Dieu bien fort, chère petite femme, pour que le grand déclanchement qui ne peut tarder beaucoup désormais soit couronné de succès… Dis-toi que la souffrance est une grâce qui nous est offerte par Dieu et un bienfait pour qui sait en profiter.
La mort d’une femme et d’une reine sur l’échafaud, tant de beauté jointe à tant d’infortune, la pitié si naturelle pour le malheur, l’attachement des Français pour une princesse élevée parmi eux, et qui avait été l’épouse d’un de leurs rois ; l’intérêt qu’on prend peut-être malgré soi à des malheurs causés par l’amour ; le nom même de la religion, car elle fut mêlée à ce grand événement ; et l’Europe, agitée alors de fanatisme, regardait presque la querelle de deux reines rivales, comme la querelle des catholiques contre les protestants : tout contribua au grand succès de cet éloge funèbre. […] On oublia que Marie Stuart, peu de temps après que son mari eût fait tuer son amant sous ses yeux, avait épousé l’assassin même de son mari ; et l’on ne vit que la plus belle femme de son siècle, fille, veuve, mère de roi, et reine elle-même, qui avait péri sous le fer d’un bourreau. […] En effet, qu’on suppose un orateur doué par la nature de cette magie puissante de la parole, qui a tant d’empire sur les âmes et les remue à son gré ; qu’il paraisse aux yeux de la nation assemblée pour rendre les derniers devoirs à Henri IV ; qu’il ait sous ses yeux le corps de ce malheureux prince ; que peut-être, le poignard, instrument du parricide, soit sur le cercueil et exposé à tous les regards ; que l’orateur alors élève sa voix, pour rappeler aux Français tous les malheurs que depuis cent ans leur ont causés leurs divisions et tous les crimes du fanatisme et de la politique mêlés ensemble ; qu’en commençant par la proscription des Vaudois et les arrêts qui firent consumer dans les flammes vingt-deux villages, et égorger ou brûler des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, il leur rappelle ensuite la conspiration d’Amboise, les batailles de Dreux, de Saint-Denis, de Jarnac, de Montcontour, de Coutras ; la nuit de la Saint-Barthélemi, l’assassinat du prince de Condé, l’assassinat de François de Guise, l’assassinat de Henri de Guise et de son frère, l’assassinat de Henri III ; plus de mille combats ou sièges, où toujours le sang français avait coulé par la main des Français ; le fanatisme et la vengeance faisant périr sur les échafauds ou dans les flammes, ceux qui avaient eu le malheur d’échapper à la guerre ; les meurtres, les empoisonnements, les incendies, les massacres de sang-froid, regardés comme des actions permises ou vertueuses ; les enfants qui n’avaient pas encore vu le jour, arrachés des entrailles palpitantes des mères, pour être écrasés ; qu’il termine enfin cet horrible tableau par l’assassinat de Henri IV, dont le corps sanglant est dans ce moment sous leurs yeux ; qu’alors attestant la religion et l’humanité, il conjure les Français de se réunir, de se regarder comme des concitoyens et des frères ; qu’à la vue de tant de malheurs et de crimes, à la vue de tant de sang versé, il les invite à renoncer à cet esprit de rage, à cette horrible démence qui, pendant un siècle, les a dénaturés, et a fait du peuple le plus doux un peuple de tigres ; que lui-même prononçant un serment à haute voix, il appelle tous les Français pour jurer avec lui sur le corps de Henri IV, sur ses blessures et le reste de son sang, que désormais ils seront unis et oublieront les affreuses querelles qui les divisent ; qu’ensuite, s’adressant à Henri IV même, il fasse, pour ainsi dire, amende honorable à son ombre, au nom de toute la France et de son siècle, et même au nom des siècles suivants, pour cet assassinat, prix si différent de celui que méritaient ses vertus ; qu’il lui annonce les hommages de tous les Français qui naîtront un jour ; qu’en finissant il se prosterne sur sa tombe et la baigne de ses larmes : quelle impression croit-on qu’un pareil discours aurait pu faire sur des milliers d’hommes assemblés, et dans un moment où le spectacle seul du corps de ce prince, sans être aidé de l’éloquence de l’orateur, suffisait pour émouvoir et attendrir ?
Sa jeune femme, le petit enfant qu’elle amenait d’Europe, le luxe officiel dont sa charité même ne pouvait le délivrer, tout cela ne choque pas plus dans les Mémoires de sa vie que ne nous blessent dans l’histoire ecclésiastique les équipages de chasse et les études mondaines de l’évêque de Ptolémaïs, au quatrième siècle et sous le ciel de la Cyrénaïque. […] Tel est le charme de ces stances à la femme qui portait son nom, et qui d’Europe le suivit en Orient, où elle resta seulement séparée de lui durant quelques missions plus périlleuses : « Si tu étais à mon côté, ô mon amour227 ! […] Sa jeune femme, initiée aux mêmes études, rapporta en Angleterre ses ouvrages, qu’elle a publiés en y joignant sa vie.
Cela dépasse-t-il tellement les aptitudes de la femme ? […] À deux lieues Michelet et sa femme choisissent Nervi qu’on leur donne pour un paradis. […] Rien n’est changé… Voici la maison de ma femme ; Pauvre femme ! […] Mais que cet ange est plus sympathique sous les traits d’une femme victime de sa compassion ! […] Quinet y avait mis toute sa longue tendresse pour la fiancée qui, un an après, devint sa femme.
souviens-toi que la Fortune est femmes, Et que, de quelque ardeur que Siphas la réclame, Elle est pour Messanisse, & qu’elle aimera mieux Suivre un jeune Empereur, qu’un autre déjà vieux.
Racine en fit une femme adorable & sensible.
De petits Ouvrages & de très-grands succès, telle a été la destinée de cette femme estimable, dont les travaux méritent autant d’éloges que de reconnoissance.
En écartant les termes scientifiques, le ton pédantesque ; en s'expliquant d'une maniere claire & précise, il a rendu son Cours de Philosophie propre à être lu avec fruit par les Femmes même.
C’est faire apprécier au lecteur l’ensemble de toutes les tentatives, dans lesquelles les auteurs se sont essayé à voir avec des yeux autres que ceux de tout le monde ; à mettre en relief les grâces et l’originalité des arts mis au ban par les Académies et les Instituts ; à découvrir le caractère (la beauté) d’un paysage de la banlieue de Paris ; — à apporter à une figure d’imagination la vie vraie, donnée par dix ans d’observations sur un être vivant (Renée Mauperin, Germinie Lacerteux) ; à ne plus faire éternellement tourner le roman autour d’une amourette ; à hausser le roman moderne à une sérieuse étude de l’amitié fraternelle, (Les Frères Zemganno) ou à une psychologie de la religiosité chez la femme (Madame Gervaisais) ; — à introduire au théâtre une langue littéraire parlée ; — à utiliser en histoire des matériaux historiques, restés sans emploi avant eux, (les lettres autographes, les tableaux, les gravures, l’objet mobilier) ; — tentatives enfin, où les deux frères ont cherché à faire du neuf, ont fait leurs efforts pour doter les diverses branches de la littérature de quelque chose, que n’avaient point songé à trouver leurs prédécesseurs.
Disons-la en termes crus : Jean-Jacques, à quarante-quatre ans, n’a pas encore eu de femmes, et il n’en aura jamais. […] Si les femmes qui sont femmes lui paraissaient affectées, dans la partie la plus en vue de l’élite sociale de nos jours, de certaines dispositions intellectuelles délétères, on s’apercevrait que leur cas n’était pas à ses yeux aussi détestable ni aussi désespéré que celui de leurs congénères masculins. […] L’Histoire de la Révolution et L’Histoire générale de la femme seront écrites dans l’espace d’une seule année : 1928. […] A cet âge, et déjà bien avant cet âge, la femme peut être éveillée chez la vierge, et même fort éveillée. […] Qui a vu cette femme forte et ardente ne peut plus en pensée la séparer de son fils.
Plus exactement de femmes. […] Aux femmes, M. de Valmont a réussi de suite. […] N’est-elle point Mme Tellier, femme du docteur Tellier, sénateur, académicien et bel homme ? […] C’était une femme de la plus rare intelligence, du goût le plus éclairé. […] C’étaient, paraît-il, deux jeunes et jolies femmes, dont l’une portait un fort grand nom.
Jean-Jacques Weiss Rocroi, Fribourg, le duc d’Enghien, Gassion, Bassompierre, l’hôtel de Rambouillet, Voiture ; voilà bien des noms et de bien illustres qu’a réunis, dans un seul petit acte, une jeune femme, hier inconnue et qui signe Simone Arnaud.
Rarement j’ai trouvé, dans la plume d’une femme, d’une étrangère, une telle énergie, une telle puissance d’impression.
Dans l’Avocat de sa cause, vous persifliez agréablement l’arbre du bel esprit chez les femmes, et nous y prenions un plaisir extrême, tant les vers bien frappés, tant les traits bien aiguisés se succédaient rapidement dans cette amusante satire.
J’ai beaucoup aimé les poèmes d’André Magre, je les ai souvent relus et, dans ma mémoire, le livre fermé, chantent encore ces strophes d’une si délicieuse mélancolie : Tu viens, je te connais, ne me dis pas ton nom ; L’ombre est chaude, il fait bon rêver de mois de femme.
Ce fut donc parce que Cotin se prévaloit un peu trop d’une réputation usurpée, qu’il cabaloit dans les petites Sociétés de son temps, qu’il s’étoit érigé en Président de quelques Bureaux d’esprit, qu’au milieu de ces Sénats ridicules, où il étoit écouté comme un Oracle, il insultoit au vrai mérite, en faveur du sien & de celui de ses amis ; ce fut enfin l’admiration indiscrete de l’Hôtel de Rambouillet, qui fit pleuvoir sur lui les anathêmes de l’Auteur du Lutrin, & de celui des Femmes Savantes.
Si j’avais eu à peindre la descente de Venus dans les forges de Lemnos, on aurait vu les forges en feu sous des masses de roches ; Vulcain debout, devant son enclume, les mains appuyées sur son marteau ; la déesse toute nue lui passant la main sous le menton ; ici le travail des Ciclopes suspendu ; quelques-uns regardant leur maître que sa femme séduit, et souriant ironiquement ; d’autres cependant auraient fait étinceler le fer embrasé.
Il y a au pied de cette colonne deux autres pharisiens à terre, l’un prêtant l’oreille, et l’autre vérifiant dans le livre saint les citations du petit quaker. à gauche, un groupe de prêtres assis, et au-dessus de ceux-ci, sur le fond, une femme, et peut-être Anne, la diseuse de bonne aventure, avec un pharisien debout. […] Au pied d’un trône, un temps les ailes arrachées, la faux brisée et chargé de chaînes ; sur le dos de ce temps, une table d’airain où on lit : amor invenit, veritas sculpsit. et puis des femmes, des génies d’arts qui parent de fleurs un autel, y jettent de l’encens, une Renommée qui prend son vol, un tapage à étourdir, une allégorie enragée à faire devenir fous les sphynxs et les Oedipes avec son noir et son jaunâtre.
c’est précisément le petit qu’on aime en ce pays, capable pourtant de grandes choses, et où les femmes disent gentil pour petit, dans leur langage, comme les Russes disent rouge pour beau. […] … Pour ma part, je n’ai pas très bien vu ce que l’information pure et simple a gagné au livre de Fournier ; je n’ai pas vu quelles modifications importantes en sont résultées dans l’ordre des connaissances, ordinaires ou vulgaires, — et, excepté le divertissement qui vient de toute nouveauté pour la masse des esprits ennuyés et superficiels, heureux et surpris de trouver un passe-temps dans des études qui devraient toujours rester sévères, excepté le divertissement des enfants et des femmes qui a fait son succès, je ne vois rien en l’Esprit dans l’histoire qui le recommande aux esprits seulement curieux.
Que si on tient absolument à fourrer de la couleur locale partout, comme les femmes fourrent des épingles, je dirai qu’il peut y avoir de la neige dans les œuvres de ce Suédois, mais que je n’y ai jamais vu briller les arcs-en-ciel qui parfois étincellent, comme une pluie d’escarboucles, sur les glaçons de son pays. […] Swedenborg nous dit qu’il a connu la femme et que dans sa jeunesse il avait eu une maîtresse… Philosophe et naturaliste avant tout, n’admettant, comme les plus religieux de son temps, qu’une espèce de morale évangélique, Swedenborg (voici où commence l’extraordinaire et l’inconséquent) n’en avait pas moins l’habitude de méditer sur les choses spirituelles.
Ces contes religieux, métaphysiques et flambant de mysticité, sans amour terrestre, sans les petites femmes qu’il faut fourrer partout dans ses livres, si l’on veut avoir du succès, sont bien virils et bien relevés pour la génération efféminée et abjecte des esprits modernes. […] … On ne connaît le néant de certaines femmes que quand on en a pressé beaucoup dans ses bras… Ernest Hello, le religieux, presque le théologique Ernest Hello, devrait avoir, avec son talent, parmi les hommes de son opinion religieuse, une position haute et crénelée, et il n’en a pas, et il s’agite désespérément au milieu des égoïsmes et des platitudes de son parti.
On n’oublie pas plus les poètes qu’on a lus que les femmes qu’on a aimées… Jules de Gères est un poète. […] Le sonnet n’en est pas moins de la poésie en petit pot, comme on disait autrefois du rouge que se mettaient les femmes… C’était du petit pot.