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1007. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

C’est ce qu’il est permis de considérer.

1008. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Il y a, à la vérité, un signe où elle reconnaît les grands hommes, et il n’est peut-être pas bien exact de dire que tous les objets soient égaux devant l’indifférence de sa curiosité ; Molière est mille fois plus intéressant à ses yeux que Cyrano de Bergerac, Pradon ou Boursault : « Plus un poète est parfait, dit-elle, plus il est national ; plus il pénètre dans son art, plus il a pénétré dans le génie de son siècle et de sa race ; la hauteur de l’arbre indique la profondeur des racines465. » Quoi qu’il en soit, l’école historique, je dis l’école historique idéale, à la considérer dans l’unité et la pureté de sa doctrine, annule la critique littéraire au sens où le langage a toujours entendu le mot de critique, puisqu’elle ne juge pas, ne blâme ni ne loue.

1009. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Si on lui dénie l’excuse qu’on accorde au zèle des catholiques, et qu’on estime la cruauté d’un Réformateur plus condamnable comme démentant ses principes, on devra considérer que Calvin n’est pas venu apporter la liberté, mais la vérité.

1010. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Régnier, Henri de (1864-1936) »

Stéphane Mallarmé Le poète d’un tact aigu qui considère cet alexandrin toujours comme le joyau définitif, mais à ne sortir épée, fleur, que peu et selon quelque motif prémédité, y touche comme pudiquement ou se joue à l’entour ; il en octroie de voisins accords, avant de le donner superbe et nu, laissant son doigté défaillir contre la onzième syllabe ou se propager jusqu’à une treizième maintes fois.

1011. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

« La nation est vraiment comédienne, disait encore le président de Brosses en 1740 ; même parmi les gens du monde, dans la conversation, il y a un feu qui ne se trouve pas chez nous qui passons pour être si vifs. » Ajoutez que dans l’Italie catholique la profession du théâtre fut sans contredit plus considérée qu’en aucun pays du monde ; les princes et les cardinaux témoignaient pour cet art une admiration sans scrupules.

1012. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Les nouveaux venus, qu’elle intimidait, la considéraient de loin comme une fée redoutable, mais quels feux d’artifice d’esprit et quelle verve endiablée, lorsqu’elle croisait le fer en paroles avec Villiers de l’Isle-Adam aux paradoxes étincelants ou avec Laurent Tailhade, aux réparties féroces.

1013. (1890) L’avenir de la science « IX »

La psychologie, que l’on s’est habitué à considérer comme la philosophie tout entière, n’est après tout qu’une science comme une autre ; peut-être n’est-ce même pas celle qui fournit les résultats les plus philosophiques.

1014. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Considérez les lis des champs ; ils ne travaillent ni ne filent.

1015. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Se termine-t-elle par un dénouement heureux ou considéré comme tel (le mariage de deux amoureux) ou s’achève-t-elle dans le sang et les larmes ?

1016. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Il n’y a pas grand mal à cela ; mais où j’en trouve davantage, c’est que tant d’esprit, de lumières, de vie et de chaleur, soit dépensé presque en pure perte, pour considérer l’homme dans des états d’abstraction, dans des états métaphysiques où il ne fut et ne sera jamais, et non l’homme tel qu’il est dans la société.

1017. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Mais ils n’ont point considéré l’autre caractère des droits, non moins important que le premier, leur éternité.

1018. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Je considérais les séances du conseil comme une sorte de drame, et j’écoutais curieusement les interlocuteurs et surtout l’empereur. […] Mais dans toutes choses il faut considérer le vrai. […] Nous disions que le plagiat n’était pas considéré jadis tout à fait comme il l’est aujourd’hui. […] Joseph Bertrand ait considéré surtout, dans son étude, Pascal comme géomètre et comme physicien. […] Il ne considère pas assez qu’ils étaient théologiens.

1019. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

René Ghil doit être considéré comme le premier — ou alors l’un des tout premiers des Jeunes, et en tout état de cause le plus affirmé d’entre eux, le plus en dehors, le plus visible pour le sérieux, pour le grave, pour le poids et l’imposant de sa tentative … ». […] « Libre de ne la considérer que comme un pur poème, élevé avec des éléments scientifiques, à qui cherche avant tout de la poésie en un livre de vers. […] Et n’est-ce point extraordinaire encore, lorsque l’on considère l’art de méditation et de re-création intérieures auquel il parviendra en sa période de suprême personnalité ? […] En même temps le poète s’est astreint à ne se plus laisser aller aux grands mouvements, aux envolées verbales (considérés comme du geste extérieur), que nous trouvions en sa première manière, romantique à travers Baudelaire. […] En quoi John Charpentier a raison de ne voir en Mallarmé « qu’un rameau élancé du grand massif Baudelairien », comme Gustave Kahn de considérer en conséquence que le Romantisme et le Parnasse s’accomplissent suprêmement en le Symbolisme.

1020. (1911) Études pp. 9-261

— À le considérer d’un œil critique on peut trouver le dessin souvent trop large ; la forme qu’il comprend ne saurait qu’avec peine le toucher partout à la fois. […] La forme qu’il considère n’est pas ce contour des choses que l’on constate avec la paume de la main. […] Pour le savoir, cessons de considérer les choses comme isolées, et chaque objet comme n’ayant de rapport qu’à une cause antécédente qui le produirait. […] Il ne peut plus le considérer comme une simple privation. […] Il nous faudra considérer séparément ces ouvrages, sans vouloir leur imposer aucun enchaînement.

1021. (1888) Études sur le XIXe siècle

Je ne sais si mes sentiments proviennent d’une infirmité, mais je sais que, malade ou bien portant, je foule aux pieds la lâcheté des hommes, je repousse toute illusion et toute consolation puériles, et je me sens le courage de me passer de toute espérance, de considérer en face la solitude de la vie, de ne me dissimuler aucune face de notre infortune et d’accepter toutes les conséquences d’une philosophie douloureuse mais vraie. […] Toutefois — et c’est là une erreur qu’ont commise la plupart des écrivains français qui se sont occupés des beaux-arts en Angleterre, — il ne faut point considérer M.  […] Tandis que le prêtre s’applique à considérer les allégories religieuses comme des vérités de fait, l’artiste, au contraire, donne ouvertement et librement son œuvre pour un fruit de son invention. […] Et pourtant, il faut le dire, ce n’est pas absolument à tort qu’on l’a considéré comme l’incarnation de ce grand mouvement de 1830 auquel nous devons une langue nouvelle, la réhabilitation de la passion et du mouvement, la politique sentimentale, et une éclosion lyrique peut-être unique dans l’histoire des lettres. […] Mais il faudrait sortir des bornes de cet essai ; et d’ailleurs, les quatre écrivains dont j’ai essayé d’analyser le talent peuvent être considérés comme les chefs de file de l’école vériste.

1022. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Lisez et relisez son œuvre, examinez, considérez d’un peu près le fond et la fin de sa méthode, vous ne trouverez rien de plus, dans l’éclectisme, que l’affirmation du droit de Victor Cousin à reprendre dans tous les systèmes le bien de Victor Cousin ; et son « observation de soi-même par soi-même » n’est qu’une application de l’individualisme aux choses de la philosophie. […] Considérons maintenant ensemble toutes ces influences, et nous ne nous étonnerons pas qu’aux environs de 1850, — entre 1848 et 1855, — la réaction déjà commencée contre le romantisme se poursuive et s’achève dans tous les genres à la fois. […] On résumera ces observations d’un seul mot, en disant que, d’individualiste qu’elle avait été avec les romantiques, et d’impersonnelle avec les naturalistes, la littérature française moderne, considérée dans son ensemble, est redevenue sociale. […] Rousseau, 1788 ; — son écrit : De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, 1796 ; — De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, 1800 ; — De l’Allemagne, 1810, mis au pilon par la police impériale, et réédité à Londres en 1813, à Paris en 1814 ; — et des Réflexions sur le suicide, 1812. […] La Recherche de l’absolu ; Le Père Goriot ; Le Cousin Pons] ; — qu’il s’est même laissé plus d’une fois entraîner à pousser plus loin qu’il n’était nécessaire ; — et à traiter pour elle-même. — Sa grande ambition a été de décrire et de classer des « Espèces sociales » ; — considérées comme analogues aux « Espèces zoologiques » ; — et, comme celles-ci, pouvant se changer les unes aux autres ; — ce qui est, ainsi qu’on l’a fait justement observer [Cf. 

1023. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Guizot alors ministre et qui le connaissait si bien, de débiter de vive voix ou de lire par cahiers ce qu’il hésitait à considérer comme définitivement écrit et comme digne d’être imprimé en corps d’ouvrage. […] Littré), on considère toutes les modifications qu’a subies la langue latine pour devenir langue romane comme un produit régulier de la loi de changement. […] Burguy, que « les langues romanes doivent être considérées comme un progrès sinon total, du moins partiel, par rapport à la langue latine », n’accueille pas sans de grandes réserves cette idée d’évolution et cet idéal de pureté.

1024. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Cette indisposition se termine seulement aujourd’hui ; nos abonnés, qui veulent bien nous permettre de les considérer comme des amis, nous pardonneront ce retard involontaire. […] Il effaça les noms des factions ; il institua un sénat de quatre cents sénateurs pris dans toutes familles nobles ou plébéiennes, mais considérées et propriétaires. […] Il écrivit de Modène pour déclarer qu’il n’accepterait le titre de roi que dans le cas où son frère, devenu libre, ratifierait son abdication ; mais que, dans tous les cas, il considérait comme rebelles tous ceux de ses sujets qui avaient participé aux actes de Turin ; c’était déclarer la rébellion de son propre neveu le prince de Carignan, fauteur de la constitution espagnole, de l’abdication du roi, et régent révolutionnaire du royaume.

1025. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Aussi ne s’y plaît-elle guère, dès qu’elle vient à considérer où elle est. […] Que de fois je me prends à considérer, à suivre des yeux de tout petits insectes que j’aperçois dans les feuillets d’un livre, ou sur les briques, ou sur la table ! Je ne sais pas leur nom, mais nous sommes en connaissance comme des passants qui se considèrent le long du chemin.

1026. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Peut-être pourrait-on dire qu’à considérer la perfection des œuvres, la passion de la recherche soit pour changer le fonds d’inspiration, soit pour innover dans le domaine de la forme, l’a emporté au xixe  siècle sur la volonté d’obtenir des réalisations harmonieuses. […] Renan, et même Flaubert et Taine, veuillez remarquer qu’ils ont tous pâti de n’être presque jamais considérés, par leurs amis ou leurs détracteurs, comme des artistes. […] Le problème paraît grave, si l’on considère à quel point les générations toutes nouvelles ont été touchées par la guerre.

1027. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

On peut considérer le corps entier comme n’existant que dans l’intérêt d’une partie ; et cependant chaque partie ne peut être interprétée que comme fonction du tout. […] [Francfort] FRANCFORT. — A Francfort le professeur Dr Max Koeh de Marbourg prendra cet hiver, au Freies Deutsches Hochtift, pour sujet de son cours d’histoire littéraire, Wagner, considéré comme dramaturge et littérateur. […] Ce propos sur la rime est assez proche de la position de Verlaine qui le considère comme un joujou d’un sou.

1028. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

……………………………………………………………………………………………………… Des vers de Molière, la conversation, remonte à Aristophane, et Tourguéneff, laissant éclater tout son enthousiasme pour ce père du rire, et pour cette faculté qu’il place si haut, et qu’il n’accorde qu’à deux ou trois hommes dans l’humanité, s’écrie avec des lèvres humides de désir : « Pensez-vous, si l’on retrouvait la pièce perdue de Cratinus, la pièce jugée supérieure à celle d’Aristophane, la pièce considérée par les Grecs comme le chef-d’œuvre du comique, enfin la pièce de La Bouteille, faite par ce vieil ivrogne d’Athènes… pour moi, je ne sais pas ce que je donnerais… non je ne sais pas, je crois bien que je donnerais tout. » Au sortir de table, Théo s’affale sur un divan, en disant : « Au fond, rien ne m’intéresse plus… il me semble que je ne suis plus un contemporain… je suis tout disposé à parler de moi, à la troisième personne, avec les aoristes des prétérits trépassés… j’ai comme le sentiment d’être déjà mort… — Moi, reprend Tourguéneff, c’est un autre sentiment… Vous savez, quelquefois, il y a, dans un appartement une imperceptible odeur de musc, qu’on ne peut chasser, faire disparaître… Eh bien, il y a, autour de moi, comme une odeur de mort, de néant, de dissolution. » Il ajoute, après un silence : « L’explication de cela, je crois la trouver dans un fait, dans l’impuissance maintenant absolue d’aimer, je n’en suis plus capable, alors vous comprenez… c’est la mort. » Et comme, Flaubert et moi, contestons pour des lettrés, l’importance de l’amour, le romancier russe s’écrie, dans un geste qui laisse tomber ses bras à terre : « Moi, ma vie est saturée de féminilité. […] Pythagore la considérait si bien comme quelque chose en dehors de la végétation ordinaire, qu’il la proscrivait comme de la viande. […] En homme d’intelligence polie, il me parle dès d’abord de la mort, qu’il considère comme n’étant pas un état d’invisibilité pour nos organes.

1029. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

Nous avons traduit nous-même ces premières larmes de Job en vers bien affaiblis d’accent et bien indignes du modèle ; mais il faut considérer, indépendamment de la distance de temps, la faiblesse de l’écrivain surajoutée à la faiblesse de la langue. […] « As-tu considéré l’étendue de la terre ? […] C’est le sort de l’âme considérée comme pure intelligence.

1030. (1902) Le critique mort jeune

Pour l’instant, nous ne devons considérer que la famille Monneron : elle est, comme dans une tragédie ou dans une épopée, le premier héros du livre. […] Il se souvient alors des avertissements de son maître, qu’il avait considérés avec sérieux sans les accepter ; il se souvient en même temps, lui sur qui la méthode de Taine avait eu une profonde influence, d’un mot fameux de ce philosophe, et que M.  […] L’homme sain considère la passion comme un fléau, comme un mal. […] Vous connaissez peut-être celui-ci : « C’était un homme grand, sec, froid, dont la bouche pincée ne laissait échapper les mots qu’à regret et qui considérait avec assiduité la pointe de ses pieds où il trouvait sans doute le meilleur de son discours. […] Nous y avons été parce que nous considérons qu’il est du devoir d’écrivains, soucieux du présent et de l’avenir de leur pays, d’examiner avec franchise les problèmes qui le touchent.

1031. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Certes il est très beau, ce livre, et nous aurons lieu de le dire quand nous le considérerons comme œuvre d’art et de critique. […] Le merveilleux est considéré jusqu’à l’époque où écrit Chateaubriand comme un « ressort » ou une « machine » essentielle à l’épopée. […] La Tristesse d’Olympio est un développement sur la fragilité des amours humains au sein de la nature indifférente, et, considérée comme telle est une belle chose. […] Les chrétiens qui ont souffert en jugeront : « Considérez, mon Dieu, dit le poète, que si c’est une punition, je ne pouvais pas l’attendre aussi rude (c’est là qu’il y a peut-être un manque d’humilité, mais presque insensible) ; considérez que la douleur aveugle, et puis qu’elle est plus forte que nous, qui sommes faiblesse….. […] Il vit sur cette formule, en y ajoutant sa théorie des poètes considérés comme civilisateurs et apôtres de 1830 à 1848, et dans les articles qu’il dicte ou inspire à l’Evénement.

1032. (1898) Essai sur Goethe

Il va se perdre dans l’énorme littérature qui roule autour du sujet : s’il pouvait engager quelques esprits indépendants à considérer sans parti pris l’œuvre de Goethe, à le goûter sans le subir, à l’admirer sans extravaguer, il aurait rempli le but que je me suis proposé. […] Vous ne les admirez point pour cela, tant s’en faut ; mais vous ne vous indignez pas non plus contre eux : vous les considérez comme de moyens exemplaires d’une ordinaire humanité, qui exercent sans noblesse, bien qu’avec correction, leur métier d’hommes […] Goethe, en effet, l’avait revue à Francfort, où elle avait épousé un négociant du nom de Brentano : « La chère Max se marie, avait-il écrit à ce propos à son ami Kestner, ici, avec un commerçant considéré. […] Hermann Grimm, ils se seraient considérés l’un l’autre avec l’effroi de l’homme qui reconnaît son double. […] À la fin, je n’ai pas voulu te refuser ce que tu semblais considérer comme ton unique bonheur.

1033. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

On le considérait comme le premier écrivain dramatique que possédât la France moderne, et le théâtre de la Porte Saint-Martin lui doit d’immenses succès. […] Vous vous souvenez sans doute, mon cher Monsieur, des plaisanteries sans nombre que firent les journaux français à propos de ce voyage sur la Méditerranée, qui était considéré comme une tentative de découvertes. […] C’est une femme fort spirituelle et fort aimée des gens qui la connaissent et l’apprécient ; on considère comme une faveur fort enviée, et on doit dire fort utile, l’entrée de son salon, qui est toujours resté extrêmement distingué. […] Ces mots les voici : confort, confortable, excentrique, excentricité, homogénéiser, et viennet (ce dernier mot considéré comme synonyme). […] Hugo s’est avoué l’instigateur, seront toujours considérés comme une mauvaise action, moins pardonnable à un homme si éminent qu’à tout autre.

1034. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Aujourd’hui, pour le jugement définitif du livre et le rang qui lui est dû dans l’ordre des œuvres de l’art, cette fin de Werther nuit aux parties principales, et quand on considère le caractère si opposé de l’auteur, et ses destinées en un sens si inverse, elle a peine à ne pas nous faire l’effet d’une mystification. […] Il a toujours considéré le temps passé dans votre famille comme le plus heureux de sa vie. » Sur ce point, Goethe est invariable.

1035. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

C’est que presque toujours les personnages qu’on s’est habitué à considérer d’après des types fantastiques et de convention, ou d’après les statues historiques qu’on leur a dressées, s’y montrent à nous sous un autre jour plus intérieur et souvent satisfaisant, meilleurs d’ordinaire que leur renommée, bons, ou tâchant par moments de l’être, avec leurs doutes, leurs variations, leurs infirmités, étant des nôtres à beaucoup d’égards, et, comme tels, des moules à imperfections et à sentiments contraires et sincères. […] On conçoit qu’au fils d’un tel père Mirabeau captif ait écrit, et fait écrire, et entassé les suppliques en vain, sans rien arracher que des mots de cette sorte : « Cuirassé de cicatrices comme je le suis, disait le marquis inexorable, et ne m’effrayant pas de si peu, je considère de telles admonestations à un homme de poids et d’âge, comme des leçons de serinette à un éléphant. » Qu’y faire et que lui dire ?

1036. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Sans doute, si la plupart des auteurs, des héros de la Révolution revenaient un moment parmi nous, s’ils considéraient ce qu’ils ont payé de leur sang, ils souriraient un peu de pitié, à moins que l’âge, comme nous l’avons vu de quelques-uns, n’eût refroidi leurs antiques exigences et tranquillisé leurs veines. […] Ainsi elle écrit à Bancal : « Il n’est pas encore question de mourir pour la liberté ; il y a plus à faire, il faut vivre pour l’établir, la mériter, la défendre. » Et ailleurs : « Je sais que de bons citoyens, comme j’en vois tous les jours, considèrent l’avenir avec un œil tranquille, et, malgré tout ce que je leur entends dire, je me convaincs plus que jamais qu’ils s’abusent. » Et encore : « Je crois que les plus sages sont ceux qui avouent que le calcul des événements futurs est devenu presque impossible. » Elle s’étend en un endroit (p. 233) avec un sens parfait sur cette patience, vertu trop négligée et toutefois si nécessaire aux gens de bien pour arriver à des résultats utiles ; mais, par une singulière contradiction, elle manque, tout aussitôt après, de patience.

1037. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Voilà donc le bourgeois qui relève la tête et qui commence à considérer de près la grande machine dont le jeu, dérobé à tous les regards vulgaires, était jusqu’ici un secret d’État. […] Rappelez-vous ce marquis dont on parlait tout à l’heure, ancien capitaine aux gardes françaises, homme de cœur et loyal, avouant aux élections de 1789 que les connaissances essentielles à un député « se rencontreront plus généralement dans le Tiers-état, dont l’esprit est exercé aux affaires ». — Quant à la théorie, le roturier en sait autant que les nobles, et il croit en savoir davantage ; car, ayant lu les mêmes livres et pénétré des mêmes principes, il ne s’arrête pas comme eux à mi-chemin sur la pente des conséquences, mais plonge en avant, tête baissée, jusqu’au fond de la doctrine, persuadé que sa logique est de la clairvoyance et qu’il a d’autant plus de lumières qu’il a moins de préjugés. — Considérez les jeunes gens qui ont vingt ans aux environs de 1780, nés dans une maison laborieuse, accoutumés à l’effort, capables de travailler douze heures par jour, un Barnave, un Carnot, un Roederer, un Merlin de Thionville, un Robespierre, race énergique qui sent sa force, qui juge ses rivaux, qui sait leur faiblesse, qui compare son application et son instruction à leur légèreté et à leur insuffisance, et qui, au moment où gronde en elle l’ambition de la jeunesse, se voit d’avance exclue de toutes les hautes places, reléguée à perpétuité dans les emplois subalternes, primée en toute carrière par des supérieurs en qui elle reconnaît à peine des égaux.

1038. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Je doute que Louis XVIII, à Hartwell, et Charles X, à Londres, eussent considéré comme des professions de foi à leur maison et à leurs malheurs l’éloge classique et cicéronien de la dynastie corse, et de l’impératrice, nièce de Marie-Antoinette, inauguré en pleine Académie par ce Bossuet de seconde dynastie. […] Un jour de septembre, du haut de ma fenêtre, dans le pavillon de bois où flottait à Thérapia le pavillon de France, je considérais les brouillards qui s’élevaient insensiblement de la surface du Bosphore.

1039. (1892) Boileau « Chapitre V. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » (Fin) » pp. 121-155

Voilà en effet ce qu’il s’est attaché le plus souvent à éclaircir ; il les considère en un mot dans leur valeur expressive et dans leur couleur propre, et il en marque le rapport à la nature d’une part, à l’esprit d’autre part. […] Plus portés à considérer les relations des choses qu’à en fouiller la structure intime, il est naturel que nous admettions, dans la comédie par exemple, une variété d’émotions que nos pères n’auraient pas tolérée autrefois.

1040. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

J’ai dit que la matière unique de l’activité intellectuelle de ce siècle, c’était l’homme, l’humanité considérée du point de vue le plus général. […] Au xvie  siècle, le passé et l’avenir tiennent plus de place dans les pensées que le présent, et le présent lui-même n’est plus considéré comme le temps tout entier, mais comme le passage de ce qui a été à ce qui sera.

1041. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Primitivement, nous ne devions voir Parsifal qu’errer par le monde ; aujourd’hui, ce long épisode de sa vie, qui remplit les vieux poèmes, est réduit à une simple mention, dans ce seul vers : « Je suivis les sentiers de l’erreur et des souffrances … » Dans le Ring et dans Tristan (que le maître considérait comme un acte du Ring) Wagner avait créé l’image de la vie-réelle, du « monde qui n’est que misère » : dans Parsifal, — où il a expressément, tenu à établir un strict parallélisme avec le Ring — il a « bâti le monde saint d’une meilleure vie »au. […] Vous avez compris parce que je vous ai dit de la position des Patrons vis à vis de moi, que l’idée d’un gain pour les acteurs est exclus, qu’il faut même les considérer comme disposés à un sacrifice ; j’ai cependant arrangé les choses pour que, au cas d’un sacrifice impossible, il y eût possibilité de dédommagements ; et même grâce au dévouement de plusieurs artistes distingués, je suis en mesure d’empêcher qu’aucun des artistes n’ait à me refuser à cause de difficultés matérielles.

1042. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

 » La plupart des maximes de Chamfort, relatives à la société, ne s’appliquent qu’au très grand monde dans lequel il vivait, à la société des grands ; et heureusement elles deviennent fausses dès que l’on considère un monde moins factice, plus voisin de la famille, et où les sentiments naturels ne sont pas abolis. […] Stahl-Hetzel a vu dans mon article sur Chamfort une déclaration et un réquisitoire contre le sonneur de tocsin de la Révolution et de la République ; car il me fait l’honneur de me considérer comme un ennemi de cette forme de gouvernement, et il me donne là-dessus toutes sortes d’avis et de conseils, sans se demander s’il a bien caractère et qualité pour cela.

1043. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

L’admiration dont il est l’objet chez les Allemands tient à leur manière de considérer l’amour, et cette manière est très-différente de la nôtre. […] Elle est si loin de considérer comme une faute sa fuite de la maison paternelle, lorsqu’elle apprend que celui qu’elle aime a été tué, qu’elle croit au contraire accomplir un devoir.

1044. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

On considérait La Fontaine comme un homme qui fait la satire de l’humanité sous des masques d’animaux et l’on ne voyait que cela. […] Tout bien considéré, je te soutiens en somme Que scélérat pour scélérat, Il vaut mieux être un loup qu’un homme ; Je ne veux point changer d’état.

1045. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Elle a considéré qu’une paysanne était, aussi bien qu’une reine, une âme en marche, à travers la douleur et la joie, vers une éternité. […] Pendant que l’évêque, assis à l’une des extrémités de l’appartement, donnait aux religieuses des nouvelles de leurs sœurs d’Amérique, je considérais, retiré dans un angle, tous ces visages enveloppés d’un voile semblable et fixés dans la même attention.

1046. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Il regarde sous un angle particulier et dans une certaine perspective et les caractères et la vie humaine ; il considère de parti pris une série de faits en éliminant tous les autres : il fait son choix systématique et exclusif dans l’immense variété du « document humain ». […] Leur œil est fait de telle façon, leur sensibilité est exercée de telle sorte qu’ils voient uniquement certains faits, qu’ils reçoivent uniquement certaines impressions, et j’accorderai volontiers qu’ils sont parfaitement sincères et qu’il ne dépend pas d’eux de considérer autrement et le monde, et la vie ; ils imaginent de la meilleure foi possible que la nature est exactement telle qu’elle leur apparaît et que rien n’existe en dehors de ce qu’ils aperçoivent.

1047. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Redescendu avec regret des hauteurs du moyen âge, il s’était trop habitué à considérer la terrasse commode de la Restauration comme une sorte de terrasse royale de Saint-Germain, comme un paisible et riant plateau où l’on pouvait rêver et chanter sous des ombrages, se promener ou s’asseoir à loisir sans essuyer la chaleur du jour et la poussière ; et il se contentait de voir, de temps à autre, le peuple et le gros de la société se presser confusément au bas, dans la grande route commune, où, à part le nom bien cher de Béranger, ne retentissait aucun nom de vrai poète.

1048. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Entre ces deux mouvements, il y a une infinité de degrés, selon qu’on précipitera plus ou moins le passage d’une idée à l’autre, selon qu’on s’arrêtera plus ou moins à considérer et à détailler chaque idée.

1049. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

La tragédie se fait par procédés : elle consiste dans un système de règles et de moyens que l’on considère comme inamovibles.

1050. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Ajalbert d’avoir méprisé l’épilogue d’usage : « Jacques alluma un quatrième cigare, s’étendit sur un divan, et considéra gravement les couronnes tremblantes de fumée, sans plus penser à rien, dans la lassitude aiguë de tant de passé remué… » — cet épilogue, n’est-ce pas, que les typographes du Gil-Blas ont toujours tout composé sur le marbre… VI. — Maizeroy Autre conteur facile : M. 

1051. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Aujourd’hui, il est même abusif de considérer les pointillistes comme des novateurs ; ils le furent il y a dix ans.

1052. (1890) L’avenir de la science « Sommaire »

Le ministère de l’Instruction publique, considéré à tort comme le ministère de la Science.

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