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1107. (1901) Figures et caractères

La nature répand en lui sa jeunesse éternelle, et elle le conduit par la main à ses secrets et à ses beautés. […] Il la conduit, la mène, en tient les fils, les débrouille, les joint, les casse et les renoue. […] Tout est contraire en ces deux hommes, jusqu’à leur façon de mettre un terme au passé et de conduire les forces d’une race ; l’un mène la sienne à la gloire, l’autre la dirige à la liberté. […] Trois avenues d’arbres vous y conduisent. […] Vigny la conduisit aux hautes solitudes et la voulut retenir dans sa Maison du Berger, mais elle s’échappa, courut les chemins, fit de mauvaises rencontres.

1108. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

L’examen de la seconde proposition nous conduira à une conclusion identique. […] Tous conduiraient à la même conclusion : à savoir que les frais de mise en scène doivent être en raison inverse de la valeur propre de l’œuvre représentée. […] Les quelques réflexions que nous inspirera l’examen des costumes nous conduira à la même conclusion. […] C’est là ce qu’il fallait imiter, et ce qu’on s’est décidé à faire par intuition peut-être plutôt que conduit par le raisonnement. […] Il y a telle occurrence où un magistrat ne se conduira pas comme un militaire.

1109. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Écoutez plutôt l’histoire210 de ce moine qu’un ange conduisit en vision jusque dans l’enfer pour lui montrer Satan. […] Ils ont eu des émotions fortes, parfois tendres, et les ont exprimées chacun selon le don originel de leur race, les uns par des clameurs courtes, les autres par un babil continu ; mais ils n’ont point maîtrisé ou guidé leurs impressions ; ils ont chanté ou causé, par impulsion, à l’aventure, selon la pente de leur naturel, laissant aux idées le soin de se présenter et de les conduire, et lorsqu’ils ont rencontré l’ordre, c’est sans l’avoir su ni voulu. […] Il emploie trois mille vers pour conduire Troïlus à sa première entrevue.

1110. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Mais ce que Louis XIV dut goûter avant tout dans Boileau, c’est cet art de se conduire, — si cet art n’est pas chez notre poète le naturel même de l’homme, — par lequel il sut se rendre libre en se tenant à sa place, ne se point mêler des choses où il ne se voyait ni appelé ni compétent, ne point prendre parti dans les querelles, afin de garder le droit d’aimer les personnes. […] Dans l’âge mûr, d’ailleurs, le soin des affaires, une certaine passion d’établissement, le besoin de connaître les choses et les hommes, au milieu desquels on a soit à se conduire, soit à se défendre, tant de soucis pressants ne laissent guère le temps de se recueillir. […] Parce que le roi conduit le siècle.

1111. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Cela nous conduisit à parler des querelles littéraires, qui nous parurent n’avoir point d’autre source que l’envie, & conséquemment l’orgueil ; mais il est sans doute étonnant que la France qu’on peut nommer le séjour de l’aménité, soit devenue relativement aux auteurs, le théâtre de la haine & de la jalousie. […] Rien n’étonne ici, dit le commandeur, quand c’est l’astuce qui conduit une affaire. […] Cela me conduit tout naturellement à vous faire une question. […] Tant de spectacles, tant de frivolités nous y conduisent ; on a trop écrit, on a trop lu depuis un siecle & demi, pour que cela continue. […] On s’arrête sur chaque objet pour discuter les intérêts de chaque individu, autant de routes qui conduisent la vérité jusqu’au trône, & qui la rendent sensible aux yeux du monarque.

1112. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Il parla de ses remords à son écuyer, qui, lui, trouvait les plaisirs où il vivait « très durs à laisser », mais qui cependant ne voulut pas abandonner son maître, « en espérance d’y retourner quand il aurait conduit le chevalier en son hôtel ». […] … Et le matin la Seigneurie voulut le voir, et il fut conduit au Palais, et ils tirèrent de lui beaucoup d’informations135. […] Puisse-t-il prier pour nous, que Dieu nous pardonne nos péchés et nous conduise au ciel ! […] Sous le titre d’Enseignement des clercs (Disciplina clericalis), il composa en latin un ouvrage fort incohérent, mélange de préceptes, de proverbes et de récits, dans lequel un père est censé instruire son fils sur la meilleure façon de se conduire dans le monde. […] (v. 399 à 400) « Pense être bien sensé qui se conduit en fou. » 309.

1113. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Il conduit à confondre un peu trop le bien et le mal, à accepter sans choix tout ce qui se présente avec une certaine énergie de relief dans l’histoire de la littérature et dans les œuvres de l’art. […] La passion de l’exactitude conduira à l’infidélité. […] Mais il y a dans la forêt des milliers d’oiseaux que vous n’avez pas entendus, qui chantent à une antre heure, au fond d’un massif où ne conduit aucune route. […] Il conduit au pré vert de l’idylle, pour y brouter l’herbe fraîche et les fleurs, ce cheval farouche près duquel le Pégase classique n’est qu’un bidet de paisible allure, et que seuls peuvent monter les Alexandre de la poésie. […] un si juste sentiment de l’intérêt et de l’effet, de ce qu’il faut dire et de ce qu’il faut taire, du point où il faut prendre une scène et du point où il faut la conduire !

1114. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Le feu du foyer a conduit à la torche qui servira quand la lumière seule sera nécessaire et non la chaleur ; le vase d’argile conduit à la lampe, à cette lampe antique qui n’a disparu de nos campagnes que depuis très peu d’années. […] Elles vont cependant nous conduire vers l’autre aspect de l’âge de la pierre polie, vers la civilisation lacustre. […] Il se conduit en libre esprit ; de là à redécouvrir, comme Copernic, le vrai système du monde, il y a loin. […] Et si la bigamie conduit au bagne, comment se fait-il qu’un tel acte conduise, au contraire, vers la considération, vers l’honneur, vers la stabilité sociale ? […] Le collectivisme intégral, imaginé par des rêveurs, conduirait l’humanité à une vie déplus en plus automatique.

1115. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Dès qu’il nous vit, Richard Wagner frémit des pieds à la tête avec la soudaineté d’une chanterelle secouée par un pizzicato, jeta son chapeau en l’air avec des cris de bienvenue, faillit danser de joie, se jeta sur nous, nous sauta au cou, nous prit par le bras et, remués, bousculés, emportés dans un tourbillon de gestes et de paroles, nous étions déjà dans la voiture qui devait nous conduire à l’habitation du maître. […] Sur la crête des monts, Diane aux jambes lisses Qui, fière et dédaignant le chœur mélodieux De ses Nymphes, conduit les aboyantes lices Dans le bois où l’attend le faune insidieux, N’évita point ton joug, ô terrible Aphrodite ! […] Du jour où François Coppée, Villiers de L’Isle-Adam et moi, nous eûmes l’honneur d’être conduits chez Leconte de Lisle, — M.  […] Nous vous promènerons dans le Paradis d’où Adam n’a pas été chassé, et nous vous conduirons, accrochés au manteau d’Élie, dans les cieux où Élie n’a pas été enlevé. […] Notre couple effrayant en tous lieux a la vogue ; On le cite à la danse, au festin, au combat ; Nul ne sait mieux que nous conduire une pirogue Sur les flots encombrés de nasses du Saubat.

1116. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

« Or, quelques années après, je ne sais comment ni à la suite de quels événements, le couvent fut démoli, et l’on découvrit, dans l’épaisseur des murs, tout un système de conduits pareils à ceux de nos calorifères. […] Savourez-moi ceci (pour dire que M. de Vogüé, ayant épousé une Russe, a été amené à s’occuper beaucoup de la Russie dans ses livres) : « Un hasard de chancellerie vous y a conduit (en Russie). […] Cette année-là, ma cousine, vous étiez une des deux petites filles qui faisaient les deux anges en prière sur le reposoir tournant ; et moi je représentais le petit saint Jean-Baptiste et je conduisais devant le dais un petit mouton vivant ! […] Un attrait mystérieux m’a conduit au Chat-Noir. […] Le monsieur qui a fait venir du Gabon ces nègres délicieux me conduit obligeamment au premier étage d’une baraque en planches, où sont leurs dortoirs.

1117. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Cette dame vint s’établir à Saint-Denis ; elle eut pour sa fille adoptive des soins vraiment maternels, et se conduisit toujours de manière à passer aux yeux de tous pour la véritable mère. « J’ai particulièrement connu, nous écrivait un de nos amis créoles, la personne qu’on dit être la fille de Parny : déjà d’un certain âge quand je la vis, elle a dû être fort jolie, sinon belle ; de taille moyenne, blonde avec des yeux bleus, elle passe pour avoir eu quelque ressemblance avec Éléonore, dans la mémoire, peut-être complaisante, de quelques anciens du pays. […] Parti de France à la fin de mai 1773, ces quatre années le conduiraient à 1777 comme date du retour ; mais il paraît qu’il était revenu auparavant, vers la fin de 1775 ou au commencement de 1776.

1118. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Corneille (1647), Quinault (1653), Cyrano de Bergerac et Tristan (1654) enrichissent le genre et le conduisent à Molière. […] Il y a enfin une quatrième convenance, convenance suprême qui crée toutes les autres ou y supplée : c’est celle par où la nature conduit les individus à ses fins.

1119. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Un événement singulier les fit changer de dessein, et les conduisit à Constantinople. […] L’habile député qui avait conduit l’arrangement avec Venise fut successivement de l’ambassade qui vint demander à Isaac l’Ange l’accomplissement des promesses de son fils, et qui somma ce jeune prince, que la bonne fortune avait rendu ingrat de tenir sa parole.

1120. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Mais ils y sont conduits, eux ou leurs successeurs, par la force des événements. […] Et comment vous conduisez-vous, vous-mêmes, vis-à-vis des êtres différents de vous qui vivent sur la terre ?

1121. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Hier, on l’a conduit dans la maison de l’orfèvre Pogner et il s’est épris d’Eva, la fille du batteur d’or. […] Glasenapp devient un ami de la famille ce qui lui permet d’avoir accès à des documents de tout premier ordre mais qui le conduisent à rédiger une version « officielle », controlée par Richard et Cosima eux-mêmes.

1122. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Mais rien de moins juste que cette conclusion ; elle conduirait à admettre que l’on choisit, en général, plus librement, par une nécessité intérieure moins altérée de motifs pratiques, les carrières et les conditions que les plaisirs. […] Elle conduira, par une synthèse plus vaste, à faire l’historique du développement intellectuel de l’humanité, du développement même de tel organe psychique isolé.

1123. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

… Et cette jeune fille, la seule de sa race, la vierge pure de toute souillure, comment la conduirai-je dans cette route illustrée par son père et par ses aïeux ? […] La scène représente une forêt au bord du fleuve Malini ; le jeune prince Douchmanta, monté sur un char conduit par un écuyer, apparaît dans le lointain l’arc à la main, et chassant un jeune faon qui fuit devant ses coursiers.

1124. (1856) Cours familier de littérature. I « VIe entretien. Suite du poème et du drame de Sacountala » pp. 401-474

Après un long combat, Rama cède au cri populaire ; il confie Sita à un sage vieillard pour la conduire en exil. […] « C’est bien », dit-il ; « il s’est conduit en véritable guerrier qui ne souffre pas impunément l’outrage et l’insolence.

1125. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

S’il l’avoit conduit jusqu’à nos jours, il est à croire qu’il lui auroit fallu pour les seuls Poëtes françois une trentaine de volumes. […] Ses contes ne devoient pas être lus à cause de leur objet, & le sont cependant beaucoup plus, quoiqu’ils n’aboutissent presque tous qu’à conduire une femme à la derniere foiblesse, & qu’il y ait des longueurs dans quelques-uns.

1126. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

La grande différence des poissons qui vivent sur les deux versants opposés d’une longue chaîne de montagnes qui, depuis une période très reculée, doit avoir séparé des bassins différents et empêché la réunion de leurs différents cours d’eau, semble conduire aux mêmes conclusions. […] J’ai déjà dit que je ne saurais, en conscience, admettre les hypothèses de Forbes sur les anciennes extensions continentales, hypothèses dont les conséquences légitimement déduites conduiraient à admettre que pendant la durée de la période actuelle toutes les îles qui existent ont été jointes à quelque autre terre.

1127. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Voilà ce qu’il fallait découvrir, voilà où nulle méthode connue n’avait pu conduire les observateurs les plus sagaces et les plus profonds. […] Cela le conduit nécessairement à reconnaître tout un nouvel ordre de faits et un nouveau mode d’observation.

1128. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Semblable à ce météore terrible qui, formé de mille courants divers, menace du haut de la nue les sommets escarpés et semble être destiné par la nature à maintenir l’égalité physique sur le globe, la foudre révolutionnaire qui est en vos mains, et que dirige habilement votre génie, continuera de renverser les trônes, fera tomber les têtes superbes qui voudraient s’élever au-dessus du niveau que vous avez tracé ; elle établira l’égalité politique et (l’égalité) morale, qui sont les bases de notre liberté sainte… Voilà jusqu’où l’exaltation de la peur et l’espoir de se faire pardonner de Couthon, Saint-Just et consorts, pouvaient conduire le ci-devant médecin de la reine, un écrivain académique élégant.

1129. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

C’est pendant sa maladie et sa convalescence en 1686, que le roi entre de plus en plus dans l’idée de Saint-Cyr, qu’il la prend à cœur, l’adopte tout entière et se l’approprie magnifiquement : Dieu sait, écrivait Mme de Maintenon en octobre 1686 à l’une des dames de Saint-Louis, Dieu sait que je n’ai jamais pensé à faire un aussi grand établissement que le vôtre, et que je n’avais point d’autres vues que de m’occuper de quelques bonnes œuvres pendant ma vie, ne me croyant point obligée à rien de plus, et ne trouvant que trop de maisons religieuses ; moins j’ai eu de part à ce dessein et plus j’y reconnais la volonté de Dieu, ce qui me le fait beaucoup plus aimer que si c’était mon ouvrage : il a conduit le roi à cette fondation, comme vous l’avez su, lui qui, de son côté, ne veut plus souffrir de nouveaux, établissements.

1130. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Certes, il y a peu de poetes capables de conduire d’une main ferme des strophes de ce genre, cette espèce de char lyrique à double rang de triples chevaux.

1131. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

Mais qu’on mette en regard, d’un côté ce livre si souverainement conduit et si harmonieusement terminé, et, de l’autre, quelques années d’un pouvoir semblable à ce qu’on voyait trop souvent par le passé, — d’un pouvoir partagé, disputé, insulté, parfois calomnié d’en bas, parfois déjoué d’en haut et du côté où l’on devait le moins s’y attendre, — d’un pouvoir le plus souvent aussi paralysé dans l’action que magnifique et brillant par le discours, mais par un discours encore qui s’envolait et ne se fixait pas en des pages durables : — et qu’on me dise, au point de vue de la gloire solide, ce qui vaut le mieux !

1132. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Ils m’ont vu huit jours de suite, par une pluie affreuse, ne prendre jamais un moment de repos, les conduire intrépidement au feu, les encourager dans leurs malheurs, et seul de l’état-major, ne les jamais quitter.

1133. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — III » pp. 174-189

Si l’on essaye pourtant (car la pensée va d’elle-même) de se figurer ce qu’eût été Joubert devenu maréchal d’Empire, il me semble que l’illustre maréchal Suchet nous en donne assez bien l’idée : un militaire brave, instruit, progressif, un parfait lieutenant, capable de conduire à lui seul des opérations circonscrites, administrateur habile et intègre, combinant des qualités militaires et civiles, se faisant aimer même dans les pays conquis.

1134. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

C’est un poète orphique que M. de Laprade, et cette disposition l’avait même conduit (dans un morceau qu’il n’a point recueilli, il est vrai) à voir le commencement de la décadence poétique dans Homère.

1135. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

C’est la coquetterie encore, jointe à la pure curiosité, qui la conduit vers Jésus-Christ.

1136. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Foucault, en tout ceci, traite les protestants à convertir comme une chose ; il se conduit exactement comme ferait un ingénieur devant une place de guerre à assiéger.

1137. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Respectons la volonté de l’artiste, son caprice, et après avoir exhalé notre léger murmure, laissons-nous docilement conduire où il lui plaît de nous mener.

1138. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Le jeu de mots, comme il arrive quelquefois, a conduit à la vive et parfaite vérité.

1139. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

C’est dans la traversée qu’il fut capturé après un combat par une escadre algérienne et conduit en captivité à Alger, où il ne demeura pas moins de cinq années.

1140. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Pendant la guerre de Prusse (1806) dans laquelle l’Électeur de Saxe avait commis la faute de se laisser entraîner malgré les avis certains transmis par M. de Senfft, celui-ci se conduisit jusqu’au bout avec tact et prudence ; il ne quitta point son poste, même après Iéna et en apprenant la défaite des armées dont le corps saxon faisait partie ; il attendit à Paris de nouveaux ordres, et on lui en sut gré dans sa Cour et ailleurs.

1141. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Cet homme est un profond hypocrite, n’ayant ni les mœurs ni l’esprit de son état, et livré à un genre d’intrigues qui, d’un jour à l’autre, le conduira sur l’échafaud.

1142. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Dans cette Épître, il y avait un couplet ou une tirade entière à la louange de M. de Louvois, « mais d’une louange si bien tournée, dit un contemporain, qu’elle était encore plus à la gloire du Roi qu’à celle de son ministre. » Voici cette strophe, toute prosaïque d’ailleurs ; je la donne pour ce qu’elle vaut : Avec tant de secret, d’activité, d’adresse, Un si grand dessein s’est conduit, Que la Nymphe qui vole et qui parle sans cesse N’en a pu répandre le bruit : Utile et glorieux ouvrage De ce ministre habile, infatigable et sage, Que le plus grand des rois de sa main a formé, Que ni difficulté ni travail ne rebute, Et qui, soit qu’il conseille ou soit qu’il exécute, De l’esprit de Louis est toujours animé Il fallait être bien avisé pour voir là dedans rien qui pût effaroucher Louis XIV.

1143. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Ce funeste trait de lumière frappe la raison avant d’avoir détaché le cœur ; poursuivi par l’ancienne opinion à laquelle il faut renoncer, on aime encore en mésestimant ; on se conduit comme si l’on espérait, en souffrant, comme s’il n’existait plus d’espérances ; on s’élance vers l’image qu’on s’était créée ; on s’adresse à ces mêmes traits qu’on avait regardés jadis comme l’emblème de la vertu, et l’on est repoussé par ce qui est bien plus cruel que la haine, par le défaut de toutes les émotions sensibles et profondes : on se demande, si l’on est d’une autre nature, si l’on est insensé dans ses mouvements ; on voudrait croire à sa propre folie, pour éviter de juger le cœur de ce qu’on aimait ; le passé même ne reste plus pour faire vivre de souvenirs : l’opinion qu’on est forcé de concevoir, se rejette sur les temps où l’on était déçu ; on se rappelle ce qui devait éclairer, alors le malheur s’étend sur toutes les époques de la vie, les regrets tiennent du remords, et la mélancolie, dernier espoir des malheureux, ne peut plus adoucir ces repentirs, qui vous agitent, qui vous dévorent, et vous font craindre la solitude sans vous rendre capable de distraction.

1144. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Cet homme de Schopenhauer, « qui n’aurait été conduit ni par son expérience personnelle, ni par des réflexions suffisamment profondes, jusqu’à reconnaître que la perpétuité des souffrances est l’essence même de la vie ; qui au contraire se plairait à vivre, qui dans la vie trouverait tout à souhait ; qui de sens rassis consentirait à voir durer sa vie telle qu’il l’a vue se dérouler, sans terme, on à la voir se répéter toujours ; un homme chez qui le goût de la vie serait assez fort pour lui faire trouver le marché bon, d’en payer les jouissances au prix de tant de fatigues et de peines dont elle est inséparable », cet homme-là ne se répandrait guère en chants lyriques ; et cet homme-là, c’est nous.

1145. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Bonaparte, par les épiques promenades de ses armées, offre à Gros des sujets modernes : Abonkir, Jaffa, Eylau, les Pyramides ; et sons la contrainte de la réalité prochaine, le peintre est conduit à caractériser les types ethniques, à s’inquiéter d’une couleur locale.

1146. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

C’est à présent le falot qui conduit dans la nuit les bandes de Germinal et où les émeutiers allument leurs torches.

1147. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Verhaeren, — par une sorte de paroxysme qui semble conduire le geste au-delà de notre vision et le rend définitif en même temps que surnaturel ; l’autre par des associations judicieuses de pigments colorés, où le geste s’enveloppe en l’harmonie des clartés.

1148. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Dans « l’Explication des décorations du théâtre et les arguments de la pièce32 », imprimés en guise de livret, on remarque les ballets par lesquels chacun des trois actes se termine ; le premier est composé de « quatre ours et quatre singes, lesquels, au son de petits tambours, font une plaisante danse » ; le second est composé d’autruches, « lesquelles, s’abaissant à une fontaine pour boire, forment une danse » ; le troisième n’est pas moins ingénieux : « Cependant, dit le livret, arrive un Indien, lequel ayant fait la révérence au roi Nicomède, raconte que, parmi les marchandises qu’il conduisait dans son navire, il y avait cinq perroquets dont il lui faisait offre, et les fait apporter dans une cage.

1149. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VII. L’antinomie pédagogique » pp. 135-157

Le principe des qualités réelles et profondes de l’individu est ailleurs que dans une discipline sociale quelle qu’elle soit, conduisît-elle à un automatisme impeccable.

1150. (1890) L’avenir de la science « XII »

Mais nous aurons travaillé à avancer la manière d’envisager les choses, nous aurons conduit l’avenir à n’avoir pas besoin de nous lire, nous aurons avancé le jour où la connaissance égalera le monde et où, le sujet et l’objet étant identifiés, le Dieu sera complet.

1151. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

L’anarchie débridée conduit au despotisme cru ; le naturalisme, tombé dans la platitude et la vulgarité, fait surgir les rêveries mystiques du symbolisme et de l’occultisme.

1152. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Niemann ; l’orchestre conduit par M. 

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